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Elevage - Chambre d'Agriculture de Nouvelle Calédonie

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Filière<br />

végétale<br />

10<br />

Agir<br />

contre le Bunchy top<br />

La lutte contre le virus est l’affaire <strong>de</strong> tous. Rencontres et témoignages<br />

<strong>de</strong>s acteurs qui œuvrent au quotidien pour contenir ce fléau.<br />

alain dUBoIS,<br />

producteur <strong>de</strong> ouégoa<br />

J’ai commencé par replanter 900 pieds<br />

qui vont produire à partir <strong>de</strong> janvier<br />

2011, puis je continue à planter au fur<br />

et à mesure (encore 0,5 ha <strong>de</strong> poingos<br />

et 0,5 ha <strong>de</strong> William). Je suis intéressé<br />

par le label agriculture responsable et<br />

je suis les conseils techniques <strong>de</strong> la<br />

DDE et Arbofruits. Le Bunchy Top ?<br />

Un très grand danger pour la commune.<br />

Le travail <strong>de</strong> prospection mené<br />

par Arbofruits est indispensable. Moi,<br />

je connais la maladie car je l’ai vue<br />

chez un ami à Nouméa, mais je ne<br />

sais pas si les habitants <strong>de</strong> la commune<br />

ou <strong>de</strong> Pouébo connaissent bien<br />

ses symptômes.<br />

Jean Marcel SIU, dit ‘Pousse’,<br />

producteur <strong>de</strong> bananes à dumbéa<br />

en conversion vers l’agriculture biologique.<br />

(11 000 pieds <strong>de</strong> bananes <strong>de</strong>ssert<br />

produisant 5 à 6 tonnes par mois)<br />

« Il y a 10 ans on a tout détruit. J’ai re-<br />

Ferrand KeCINe, technicien <strong>de</strong> la<br />

province Nord, en charge <strong>de</strong> la zone<br />

infectée du nord :<br />

Pour détruire, on a complètement<br />

abandonné le glyphosate. La métho<strong>de</strong><br />

que nous montrons, c’est le manuel :<br />

les gens peuvent faire eux-mêmes, ils<br />

ont tout le matériel chez eux, et c’est<br />

respectueux <strong>de</strong> l’environnement.<br />

Ils brûlent le cœur <strong>de</strong>s feuilles pour<br />

éliminer tous les pucerons, puis ils<br />

<strong>de</strong>ssouchent à la barre à mine. Mon<br />

mot d’ordre : « Quand tu rentres dans<br />

ton champ <strong>de</strong> taros, tu tires les mauvaises<br />

herbes… et bien là, dès que tu traverses<br />

ton champ <strong>de</strong> bananes, tu arraches les<br />

pieds mala<strong>de</strong>s. Il faut que ce soit un automatisme…<br />

»<br />

planté <strong>de</strong>s vitroplants. Malheureusement,<br />

il y a eu <strong>de</strong>s refus dans le voisinage et la<br />

maladie est restée. Chaque semaine, mon<br />

employé passe dans les champs pour piquer<br />

les fleurs au Dipel. Il repère les pieds<br />

atteints <strong>de</strong> Bunchy Top. On repasse plus<br />

tard pour arracher à la barre à mine. Il<br />

nous faut environ 3 jours par mois pour<br />

assainir nos plantations. On pourrait estimer<br />

à une moyenne <strong>de</strong> 2 ou 3 % <strong>de</strong> pieds<br />

touchés par le Bunchy Top sur l’ensemble<br />

<strong>de</strong> mes champs. Les gens traitent chez eux<br />

s’ils connaissent. Ceux qui ne connaissent<br />

pas, ils laissent. C’est une erreur. »<br />

Mathieu GIrard,<br />

technicien à touho en zone infectée :<br />

« Le travail d’un gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> tribu, c’est plus<br />

que juste un boulot ponctuel, c’est une<br />

mission pour la tribu ; la personne qui<br />

travaille doit aussi être impliquée tout au<br />

long <strong>de</strong> l’année : elle <strong>de</strong>vient la référente<br />

si d’autres ont <strong>de</strong>s doutes sur la maladie.<br />

Le problème, c’est que le bananier, c’est<br />

une plante facile ! Tu la laisses dans la<br />

brousse, elle produit, cela ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas<br />

beaucoup <strong>de</strong> soin… C’est pour cela que<br />

les gens n’ont pas pris l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> s’occuper<br />

<strong>de</strong>s bananiers… Notre travail, c’est<br />

<strong>de</strong> les convaincre <strong>de</strong> changer d’attitu<strong>de</strong>. »<br />

LA CALÉDONIE AGRICOLE N°124 DECEMBRE 2010

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