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Nos années St-Jo. - Anciens de Saint Joseph

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écupérer le ballon, aurait répondu : « Et en plus, ils l’ont fait exprès ! ». La légen<strong>de</strong> ne dit pas<br />

si cet inci<strong>de</strong>nt a eu lieu à l’époque du grand sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> Reims, mais la maison ciblée<br />

involontairement par un Zidane en herbe a été baptisée « La soupière ».<br />

C’est aussi <strong>de</strong>s couleurs : le bleu <strong>de</strong>s bulletins <strong>de</strong> notes hebdomadaires remplis à la main<br />

par le Frère Aimé (le bien nommé) Adam <strong>de</strong> chiffres et surtout <strong>de</strong> voyelles dont certaines<br />

pouvaient menacer notre bref week-end en famille, le jaune <strong>de</strong>s admittaturs (mot magique<br />

inconnu <strong>de</strong> mon correcteur d’orthographe) le rose <strong>de</strong>s billets d’appel nous invitant à venir<br />

choisir une vie <strong>de</strong> saint chez le Père Delcourt. Rose aussi la couleur <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong> sortie. Ou<br />

encore, la couleur crasseuse – indéfinissable – <strong>de</strong>s murs <strong>de</strong> la salle <strong>de</strong>s douches, dans les basfonds<br />

du Fer à Cheval, où le Frère Adam, décidément partout, rythmait <strong>de</strong> son chapelet,<br />

l’ouverture <strong>de</strong> l’eau chau<strong>de</strong> qui nous permettait le grand lavage, par fournée, chaque jeudi<br />

après-midi, après les grands jeux. Ou encore la couleur jaunâtre du flanc au caramel qu’un<br />

professeur <strong>de</strong> lettres (PMP se reconnaîtra) avait qualifié <strong>de</strong> « cuisse <strong>de</strong> basketteuse ».<br />

C’est <strong>de</strong>s images. L’image du Père <strong>de</strong> Seze, en septembre 1965, jour <strong>de</strong> la rentrée,<br />

s’entretenant pendant <strong>de</strong>s heures, au même endroit, avec <strong>de</strong>s parents presque aussi émus que<br />

leur rejeton qui commençait une longue carrière d’interne, les glan<strong>de</strong>s lacrymales en état<br />

d’alerte maximale. L’image <strong>de</strong> files interminables <strong>de</strong> cyclistes en uniforme (short noir et<br />

maillot bleu) se rendant à Cormontreuil (en mai 68, on y allait par petits groupes, en « civil »<br />

et plus discrètement…). Ou <strong>de</strong> ces mêmes files en route vers un grand jeu dans les environs<br />

<strong>de</strong> Reims. A ce sujet, je voudrais remercier certains surveillants et leur Solex, qui, charitables,<br />

m’ont permis <strong>de</strong> gravir certaines côtes interminables en m’accrochant à leur épaule. C’est<br />

aussi l’image <strong>de</strong> filles – je dis bien filles – qui, pour la première fois en 1971, ont joué les<br />

rôles féminins <strong>de</strong> la pièce <strong>de</strong> la V au Gala. Et notre Ar<strong>de</strong>nnais préféré, Jacques Reibel,<br />

moniteur <strong>de</strong> la V à partir <strong>de</strong> cette année-là, n’y était pas allé <strong>de</strong> main morte puisqu’il avait<br />

choisi Cyrano <strong>de</strong> Bergerac pour introduire la gente féminine dans un environnement très<br />

masculin.<br />

C’est <strong>de</strong>s voitures : celle <strong>de</strong> Mme Shiffer (Rolan<strong>de</strong>, pas Claudia), dont la berline – était-ce<br />

une Trabant ? – faisait un bruit in<strong>de</strong>scriptible. Quand il faisait chaud et que les fenêtres<br />

étaient ouvertes, le ronflement caractéristique <strong>de</strong> cette voiture nous faisait pouffer <strong>de</strong> rire en<br />

étu<strong>de</strong> ou en classe (prrrrrroum peuf peuf peuf peuf, etc.) . Ta voiture, Roland, une vieille Ami<br />

6 Citroën, si me je me souviens bien, arborait l’autocollant d’une compagnie <strong>de</strong> Ferries qui<br />

l’avait amenée jusqu’en Grèce et qui nous faisait rêver. Ou le moteur <strong>de</strong> la Diane <strong>de</strong> Titus<br />

(Monsieur Bour<strong>de</strong>tte), fumant impérialement ses blon<strong>de</strong>s favorites (à l’époque où fumer<br />

n’était pas encore politiquement incorrect). Ou « l’Equipette » (une 4L fourgon) du Père<br />

Laloux, bleue puis blanche, laissant passer l’échelle qui permettrait à la VII d’aller retaper <strong>de</strong>s<br />

appartements mo<strong>de</strong>stes et parfois insalubres. Ou encore la 2CV du Collège, surnommée la<br />

« 206» (avant même que Peugeot nous prenne ce nom) en raison <strong>de</strong> son numéro<br />

minéralogique (206 MC 51) et qui a fait la fortune du garage Bidon, rue Gambetta.<br />

C’est aussi <strong>de</strong>s bruits familiers: celui la petite imprimerie du Père Waltz qui avait bon<br />

caractère et qui me laisse une bonne impression. Ou celui <strong>de</strong> la cloche. Ou celui <strong>de</strong> l’horloge<br />

du Fer à Cheval qui accompagnait nos jours et nos nuits. Ou celui, plus tard, quand on s’est

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