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Nos années St-Jo. - Anciens de Saint Joseph

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vieux bâtiment. Les classes étaient situées le long <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong>s Capucins pour les classes <strong>de</strong> le<br />

6 e à la 3 e .<br />

Je me souviens du Père Duval, le célèbre guitariste qui était professeur principal dans<br />

une classe <strong>de</strong> 2 e . Il avait un réel ascendant sur les élèves et on l’aimait beaucoup, c’était un<br />

grand nerveux qui <strong>de</strong> dormait guère et passait ses nuits à réparer les montres <strong>de</strong>s pauvres qu’il<br />

visitait.<br />

Bien sûr, la création et l’évolution <strong>de</strong>s équipes me laissent bien <strong>de</strong>s souvenirs.<br />

L’équipette, cette petite voiture brinquebalante à laquelle il arrivait toujours <strong>de</strong>s aventures vu<br />

son âge, rendait quand même bien <strong>de</strong>s services.<br />

Ce sont tant <strong>de</strong> Pères et <strong>de</strong> professeurs masculins que j’ai connus, mais c’est surtout<br />

avec le Père <strong>de</strong> Seze que j’ai travaillé, une fois que l’on m’a fait enseigner en 2d cycle. Tous<br />

les ans, le 21 janvier (date anniversaire <strong>de</strong> la mort <strong>de</strong> Louis XVI), il portait une cravate noire.<br />

C’est son ancêtre qui fut l’avocat <strong>de</strong> ce roi.<br />

Je me souviens très bien du premier acci<strong>de</strong>nt du Père <strong>de</strong> Seze, en 1957 ou 58, je crois.<br />

Il avait loué une voiture pour se rendre au chevet <strong>de</strong> sa mère mourante dans les Pyrénées. Il y<br />

avait plusieurs nuits qu’il ne dormait pas suite à <strong>de</strong>s rages <strong>de</strong> <strong>de</strong>nts et, en arrivant près <strong>de</strong><br />

Troyes, il s’était endormi et la voiture s’est écrasée contre un arbre. Il a été hospitalisé à<br />

l’Hôtel-Dieu <strong>de</strong> Troyes, le bassin écrasé. On l’avait placé dans un hamac et, chaque jour, on<br />

lui déplaçait un os. […]<br />

Le Père <strong>de</strong> Seze avait <strong>de</strong> l’ascendant sur les élèves ; il les faisait réfléchir sur leur<br />

avenir, les incitant à choisir une situation où ils seraient utiles plutôt que <strong>de</strong> ne penser qu’à<br />

profiter <strong>de</strong> la vie. Beaucoup <strong>de</strong> vocation alors, et le noviciat <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Martin d’Ablois <strong>de</strong><br />

remplissait.<br />

Mlle Denise Grisel, professeur d’anglais <strong>de</strong> 1942 à 1966<br />

*<br />

Mes souvenirs renvoient à cette époque un peu particulière qu’a vécue <strong>Saint</strong>-<strong>Jo</strong>seph<br />

pendant la guerre, avec un brassage social inégalé <strong>de</strong>puis. Compte tenu du petit nombre <strong>de</strong><br />

pensionnaires en 1940, le fils <strong>de</strong> paysan que j’étais, entrant en 6 e , se trouvait au réfectoire aux<br />

côtés d’un philo, Jean Mambrino (dont j’ai trouvé encore récemment les écrits dans la revue<br />

Étu<strong>de</strong>s), pour lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r le « baquet » qui arrivait en bout <strong>de</strong> table pour laver les couverts<br />

en fin <strong>de</strong> repas.<br />

L’hôpital civil occupait les dortoirs au-<strong>de</strong>ssus du réfectoire et nous voyions<br />

régulièrement une civière recouverte d’un linceul pour aller à la morgue qui se trouvait près<br />

<strong>de</strong> la chapelle.<br />

Cela n’altérait en rien le sérieux <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s : j’entends encore résonner dans les<br />

couloirs du « Fer à cheval » les souliers à clous du Père du Parc allant le matin prendre le<br />

pouls <strong>de</strong> chaque classe et y apporter son commentaire.<br />

Un autre moment mémorable était l’énoncé <strong>de</strong>s notes le samedi à midi en salle d’étu<strong>de</strong><br />

où étaient réunis tous les élèves <strong>de</strong> la division, qui se levaient à l’appel <strong>de</strong> leur nom et<br />

recevaient les commentaires appropriés. Par exemple : « Des progrès mais encore beaucoup<br />

d’efforts à faire », ou plus tranchant pour une cause désespérée : « Vous êtes grand, vous êtes<br />

fort… Asseyez-vous. »<br />

<strong>St</strong> <strong>Jo</strong>seph était fêté royalement le 19 mars, avec grand’messe solennelle où les externes<br />

<strong>de</strong>vaient venir, les pensionnaires étant consignés au Collège, mais c’était jour <strong>de</strong> congé avec<br />

repas <strong>de</strong> fête et festivités diverses.<br />

Un autre rituel bien réglé était l’oral en fin <strong>de</strong> trimestre. Pas question <strong>de</strong> relâcher<br />

l’effort avant les vacances. L’oral se passait les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers jours <strong>de</strong> classe et nous partions

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