REB -_1947_num_5_1_948.pdf - Bibliotheca Pretiosa
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ETUDES BYZANTINES<br />
à la pensée d'attribuer la Recapitulatio à un lettré de la capitale<br />
ou à quelque émule oriental.<br />
De toute façon, le faussaire prétendu n'aurait pu ainsi s'acquitter<br />
du travail qu'on lui prête dans les lieu et temps que l'on veut.<br />
L'aurait-il fait plutôt en d'autres circonstances ?<br />
A supposer que cela fût, la Recapitulatio ne lui eût pu être<br />
d'aucun secours ; il y a même de sérieux motifs de croire qu'il<br />
n'eût pu bâtir dessus le tacticon dont nous recherchons l'origine.<br />
En effet, le modèle supposé ne lui apporta que des cadres, la<br />
liste ne comprenant que la somme globale des suffragants sans le<br />
détail des noms. Or son texte prouve qu'il sut en trouver ailleurs<br />
l'état complet ; ce qui rendait parfaitement inutile la consultation<br />
de notre traité, car il est bien peu probable que la nomenclature<br />
complète des diocèses syriens qu'il aurait nécessairement eue à<br />
sa disposition n'eût pas été répartie par métropoles. Au reste,<br />
la Recapitulatio présente, après tout, un état légèrement plus<br />
évolué que le plus ancien texte connu de la Notitia Aniiochena,<br />
celui de la recension syriaque. Si tous deux ont en effet, le même<br />
nombre de métropoles (12) et d'archevêques exempts (2), la pre<br />
mière, qui devrait être la moins développée, compte dans toutes<br />
ses copies un autocéphale de plus, Samosate, élevée à cette dignité à<br />
une époque qui n'a pu être définie. Loin d'avoir servi de modèle,<br />
le traité de la Pentarchie a visiblement démarqué le tacticon<br />
syrien en ne retenant que le total des sièges assignés à chaque<br />
province. C'est donc le rapport inverse qui est naturel.<br />
L'histoire de la tradition du texte prouve d'ailleurs clairement<br />
que la Notitia n'a pu être compilée au ixe siècle. Sa forme la plus<br />
ancienne, discernable dans le syriaque ainsi qu'en A et B, ne<br />
comptait que douze métropoles et se trouve être dès lors antérieure<br />
à l'érection de la province d'Êmèse. Or quelque date que l'on<br />
assigne à sa création, il n'est personne qui la rabaisse en deçà de<br />
l'an 800. Le P. Vailhé1, se basant sur Théophane, la place en 761 ;<br />
Honigmann, qui se défie du chroniqueur, la ramène2 dans la<br />
première moitié du vne siècle, avant la conquête arabe au plus<br />
tard sous Héraclius, tandis que le P. de Jerphanion3 la rapporte<br />
soit à la fin de ce même siècle soit peu après la cessation de la<br />
vacance patriarcale en 742.<br />
Il s'ensuit que vers 750 au plus tard le patriarcat d'Antioche<br />
avait, à l'exception de deux légères modifications4, atteint ses plus<br />
(1) Cf. Échos d'Orient, X, 1907, 99, 142.<br />
(2) Cf. E. Honigmann, Studien..., 85.<br />
(3) Cf. G., de Jerphanion, La treizième..., 664, 665.<br />
(4) L'une afférente à l'extension de la métropole de Dara-Théodosiopolis (étudiée<br />
par Honigmann, Die Ostgrenze..., 211-218) et l'autre donnant en appendice au texte