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Le mulet dans la viticulture valaisanne - Cave SA

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<strong>Le</strong> <strong>mulet</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>viticulture</strong> va<strong>la</strong>isanne Sans l'homme qui a<br />

mis en contact le baudet (âne reproducteur) et <strong>la</strong> jument, le <strong>mulet</strong>, stérile,<br />

n'existerait pas. Ce croisement remonte à <strong>la</strong> nuit des temps. Il fut exploité pendant<br />

des siècles comme bête de trait, de bât, de selle et de somme par les paysans,<br />

comme par les armées. <strong>Le</strong> <strong>mulet</strong> fut en particulier le plus précieux auxiliaire du<br />

montagnard. On reconnaît en lui une résistance exceptionnelle et une grande<br />

efficacité <strong>dans</strong> les terrains difficiles. Pour cette raison, le <strong>mulet</strong> a représenté <strong>dans</strong><br />

le seul canton du Va<strong>la</strong>is, en Suisse, un cheptel important :<br />

1806 1886 1906 1926 1936 1941<br />

2'600 2'161 2'608 2'721 2'481 2'097<br />

En 1943, le Va<strong>la</strong>is compte 2'059 <strong>mulet</strong>s qui représentent près de 70% du cheptel<br />

suisse. La présence du <strong>mulet</strong> aux côtés des montagnards est relevée par de<br />

nombreux auteurs. Il apparaît <strong>dans</strong> leurs ouvrages comme un authentique<br />

emblème du patrimoine alpin. Si, aujourd'hui, le <strong>mulet</strong> n'est utilisé principalement<br />

que pour <strong>la</strong> randonnée touristique, il était autrefois une bête de somme partageant<br />

les travaux agricoles, ceux du bûcheron, transportant sur son dos les fourrages, le<br />

fumier, mais également <strong>la</strong> vendange, <strong>la</strong> bossette.<br />

Autrefois, le <strong>mulet</strong> tractait <strong>la</strong> bossette en p<strong>la</strong>ine et portait les lourdes pièces de<br />

vins, comme ici <strong>dans</strong> <strong>la</strong> vallée de Saint-Nico<strong>la</strong>s.


Transport de <strong>la</strong> vendange <strong>dans</strong> <strong>la</strong> région de Sion, avec des sacs de bât en cuir que<br />

les vignerons des vallées d'Hérens et d'Hérémence utilisaient pour conduire le<br />

raisin <strong>dans</strong> leur vil<strong>la</strong>ge d'altitude où il était pressuré.<br />

Transport de <strong>la</strong> vendange de <strong>la</strong> vigne en ville de Sion, surplombée par les<br />

châteaux de Valère et Tourbillon. <strong>Le</strong>s distances sont longues.


<strong>Le</strong> raisin, généralement foulé à <strong>la</strong> vigne, mettait du temps à arriver au pressoir.<br />

Comment éviter l'oxydation ?<br />

<strong>Le</strong>s petits propriétaires se contentaient de bâter 2 pièces (brantes courtes) par <strong>mulet</strong>.


<strong>Le</strong> <strong>mulet</strong> est déjà bien chargé ; le vigneron porte <strong>la</strong> brante.<br />

En pleines vendanges, l'entrée en ville de Sion présentait un cortège<br />

impressionnant.


Autrefois, les habitants du val d'Anniviers remontaient le vin de leurs vignes en<br />

p<strong>la</strong>ine du Rhône <strong>dans</strong> des barrots de 45 litres, tout d'abord chargés sur des chars.<br />

Avant de quitter <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine pour s'é<strong>la</strong>ncer <strong>dans</strong> <strong>la</strong> vallée escarpée, il fal<strong>la</strong>it<br />

transborder à dos de <strong>mulet</strong> et emprunter le sentier <strong>mulet</strong>ier.<br />

<strong>Le</strong> chargement de deux brantes courtes sur le <strong>mulet</strong>, remplies de <strong>la</strong> vendange,<br />

n'était pas une mince affaire. Ce travail d'ensemble présageait l'égalité des sexes !


<strong>Le</strong> transport de <strong>la</strong> vendange <strong>dans</strong> <strong>la</strong> bossette en p<strong>la</strong>ine au pressoir <strong>la</strong>isserait<br />

supposer que l'on utilisait les rails de chemin de fer. Ce ne sont que des ornières.<br />

Puis vient le chemin <strong>mulet</strong>ier d'altitude et ses <strong>la</strong>cets qui ne rebutent pas le <strong>mulet</strong>.


Ce portrait de vigneron a <strong>la</strong> belle allure et distinction est plein de charme. <strong>Le</strong>s jeans<br />

et autres vêtements négligés d'aujourd'hui ne sont certes pas aussi seyants.


<strong>Le</strong> <strong>mulet</strong> trouve toujours son chemin et son maître n'a qu'à suivre…<br />

Sur <strong>la</strong> route des Visperterminen, <strong>dans</strong> le Va<strong>la</strong>is de <strong>la</strong>ngue allemande, dit Haut-<br />

Va<strong>la</strong>is.


<strong>Le</strong> vignoble de Visperterminen s'élevant à 1'100 mètres (le plus haut d'Europe).<br />

Vignobles dʼaltitude - titre disputé :<br />

<strong>Le</strong> vignoble de Visperterminen, qui culmine à quelque 1'100 mètres, est souvent<br />

considéré comme le plus haut dʼEurope. Mais ce titre fait naturellement des<br />

envieux. Comme chaque année au début août, le vil<strong>la</strong>ge de Sainte-Léocadie situé<br />

<strong>dans</strong> les Pyrénées-Orientales, en Cerdagne, vend avec tambours et trompettes <strong>la</strong><br />

production de <strong>la</strong> plus haute vigne dʼEurope qui culmine à une altitude de 1'286<br />

mètres. Âgés dʼune vingtaine dʼannées, les 450 ceps de Muscat, de Riesling et de<br />

Chasse<strong>la</strong>s donnent chaque année une récolte oscil<strong>la</strong>nt entre 40 et 300 litres dʼun<br />

vin b<strong>la</strong>nc « bril<strong>la</strong>nt et nerveux » : le Clos Cal Mateu. Cette année, ce sont 345<br />

bouteilles vendues 15 euros <strong>la</strong> pièce que les collectionneurs se sont arraché. La<br />

démarche de Sainte-Léocadie tient plus du Guiness Book que dʼune réelle culture<br />

de <strong>la</strong> vigne. <strong>Le</strong> chef du projet ne sʼen cache pas, lui a qui a déc<strong>la</strong>ré à lʼAFP que « si<br />

un jour on découvre une vigne plus élevée que <strong>la</strong> nôtre, on ne se découragera pas<br />

et on p<strong>la</strong>ntera 300 ou 400 mètres plus haut ». Mais peut-on légitimement parler de<br />

vignoble lorsquʼon ne possède quʼune parcelle et quelques centaines de ceps.<br />

Certes, le Larousse applique ce terme à tout territoire p<strong>la</strong>nté de vignes, mais<br />

vignes avec un S final. Et <strong>la</strong> deuxième acception du terme est encore plus c<strong>la</strong>ire,<br />

puisquʼil sʼagit de lʼensemble des vignes dʼune région. En comparaison, <strong>la</strong><br />

commune de Visperterminen possède près de 40 hectares de vignes. <strong>Le</strong><br />

microclimat qui y règne permet des vendanges mûres sans devoir attendre deux<br />

mois après les autres vendanges pour récolter des raisins avouant péniblement 12


degrés dʼalcool, comme cʼest le cas <strong>dans</strong> les Pyrénées. À Sainte-Léocadie, le<br />

millésime 2002 a en effet été vendangé le 6 novembre alors que sous ces<br />

<strong>la</strong>titudes, on cueille dʼordinaire à <strong>la</strong> fin septembre. Faisant fi des records, il semble<br />

donc naturel de continuer de considérer, comme le font Hugh Johnson et Jancis<br />

Robinson, deux des plus réputés spécialistes mondiaux du vin, que le plus haut<br />

vignoble dʼEurope est bien à Visperterminen.<br />

Tiré de "LE MULET VALAI<strong>SA</strong>N" de Simone Collet, aux Éditions Ketty & Alexandre<br />

– ISBN 2-88114059-9.

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