Dietrich's Réseau - Octobre 2013

( ) (Pavatex partenaire) appliqué
sur le contreventement osB, et
protégé par un bardage en douglas.
Possibilité de placer le contreventement
à l’intérieur selon le mode
perspirant. distributions en plaques
de plâtre sur ossature. charpentes
aménageables ou non. Le clou du
dispositif, c’est le bloc technique au
centre de la maison, qui regroupe
le chauffage, l’électricité, les fluides.
Il conditionne certes l’emplacement
des sanitaires, de la salle de bains,
de l’évier. mais il permet de comprimer
et de rationaliser le séquentiel
chantier au point que l’ensemble des
travaux ne s’étend plus que sur une
durée de 15 semaines. des chiffres
qui vont devoir passer, dans les mois
qui viennent, l’épreuve des faits.
…
LVL en Hêtre
alors que le leader mondial des
sciages de hêtre, Pollmeier, compte
mettre en route d’ici la fin de
l’année son usine de LVL de hêtre
à creuzburg en allemagne, une
réalisation spectaculaire, à zurich,
détaillée dans le cadre du Forum
Bois construction de Beaune, révèle
une partie des atouts de ce nouveau
type de produit de structure. Le
LVL de hêtre, c’est en deux mots le
fameux Kerto mais à base de hêtre et
donc doté de propriétés mécaniques
comparables. a zurich, dans le cadre
du bâtiment tamedia signé shigeru
Ban, le LVL de hêtre prend place
aux jonctions les plus sollicitées de la
structure. selon Pollmeier, les poutres
en LVL vont permettre de gagner
sensiblement en finesse par rapport
au BLc, et ouvrent de nouveaux
horizons aux architectes, tout en renforçant
la compétitivité du bois face à
l’acier et au béton.
QUéBec constrUctIon BoIs
La filière bois québécoise, comme
celle d’autres provinces canadiennes,
a été lourdement frappée par les
conséquences de la crise financière
et la chute abyssale du marché de
la construction individuelle aux
Usa. mais si, à l’ouest, la colombie-
Britannique a redirigé les flux vers
l’asie, le Québec ne dispose pas de
cet exutoire et a donc conçu le projet
de dynamiser la construction bois
multi-étage, un domaine jusqu’ici
réservé au béton et à l’acier. après
de premières initiatives au succès
mitigé, notamment à cause des freins
insidieux existants sur le plan de la
réglementation incendie, le gouvernement
a promulgué une charte en
avril dernier pour favoriser le recours
au bois. a Québec, un premier immeuble
d’habitation de six niveaux
en bois voit le jour en promotion
privée, et rencontre un franc succès
commercial. Le mouvement est
conforté par les atouts des panneaux
cLt et l’existence d’une production
locale nordic structures Bois.
norme PoUr La traçaBILIté
Jusqu’à présent, deux organismes
certificateurs étaient en compétition
pour valider la légalité du bois
commercialisé sur les marchés du
monde : Fsc et PeFc. rappelons
que PeFc a été créé par des européens,
notamment des Finlandais et
des Français, pour créer un outil plus
adapté que Fsc aux spécificités ( ) …
actuel
Le bois comme bioressource
Des filières locales d’isolants biosourcés se mettent actuellement en place. Les identifier se justifie
par l’arrivée probable du label Bâtiments biosourcés.
Epicéa des Alpes, du Jura, des
Vosges, douglas du Morvan ou du
Massif Central, pin maritime des
Landes, épicéa de Sitka de Bretagne,
pin Laricio de Corse : progressivement,
des filières régionales se constituent, à
la faveur d’une demande privée ou des
collectivités territoriales, même si nos
ressources de sciages ou de bois d’ingénierie
en résineux local resteront durablement
insuffisantes, et que les produits
d’importation peuvent faire valoir l’atout
de la qualité, de la disponibilité, du délai
et souvent du prix. Il en va d’ailleurs de
même pour les isolants. D’un côté, les
produits calibrés, industriels, stockés,
connus, prévisibles. De l’autre, les bioressources
sous-exploitées mais qui nous
rappellent que peut-être, demain, l’énergie
sera une denrée rare et qu’en tout cas,
il vaut mieux tenter de valoriser ce qui
repousse chez nous que de payer de plus
en plus cher la combustion une fois pour
toute de réserves fossiles épuisables.
Dans le cas des isolants, l’offre locale est
en train de sortir de la mouvance alternative
et devient pour ainsi dire un complément
d’intérêt public. La puissante filière
agricole, qui dispose en France, avec les
grandes coopératives, d’entités proprement
industrielles, fournit un bon cadre
pour organiser la valorisation de ses déchets.
Jusqu’à présent, l’accent était mis
sur la valeur énergétique de la biomasse.
UnIcon
A présent, à l’instar de ce que démontre
depuis une quinzaine d’années la filière
chanvre, les applications se multiplient
dans le domaine du Bâtiment.
Une association plate-forme,
Construction&Bioressources (C&B) est
opérationnelle depuis un an avec la vocation
de fédérer et de stimuler les filières
françaises qu’une première étude, présentée
à l’occasion des premières Assises
des Filières Locales pour la Construction
Durable, a permis de recenser avec précision.
L’association compte une trentaine
d’adhérents, dont l’ensemble des organisations
professionnelles nationales telles
que CenC (Construire en chanvre) – RFCP
(paille) – Cipalin (lin) - Interchanvre – ASIV
(syndicat des isolants végétaux) – ECIMA
(ouate de cellulose), mais aussi CIMbéton,
des représentations des territoires, des
centres techniques comme le Cerib, etc.
La filière bois n’est pour l’heure pas partie
prenante, malgré l’interaction qui existe
de fait très souvent sur des chantiers écologiques,
sinon via l’ASIV qui fédère entre
autre les fabricants d’isolants en fibre de
bois. Outre la fibre de bois, et compte tenu
des problèmes avec lesquels se débat
actuellement l’ouate de cellulose à cause
des additifs qui améliorent sa réaction au
feu, la paille est l’isolant biosourcé du moment.
Le premier chantier public français
avait été réalisé il y a quelques années par
La construction bois en 3.0
Trois ingénieurs de l’école bavaroise
de Rosenheim planchent en
fin d’études sur un concept modulaire
et transportable par container.
Une fois le diplôme en poche, et
cornaqués par deux professeurs de
l’école, ils fondent leur start-up à
l’enseigne LivableHome. D’un point
de vue technique, le cœur du dispositif
est constitué par le recours à des
connexions UNICON. Ce qui veut dire
que la construction s’assemble sur
site à partir d’éléments déjà équipés
de tous les réseaux. Reste à suivre
une approche modulaire qui va permettre
de standardiser quelque peu
la production et surtout de loger les
éléments dans des conteneurs. Enfin,
une équipe allemande va venir à
destination pour prendre en charge
les conteneurs, déballer les éléments
et les monter sur site dans
une optique de clé en main.
L’entreprise s’adresse à plusieurs
types de clients : d’une part, les
nombreux Allemands qui souhaitent
avoir un chez soi à l’étranger, et qui
le voudrait selon leurs goût et made
in Germany. Il y a aussi les « expats »
et qui sait, sans doute cette structure
constitue-t-elle une base pour certains
projets humanitaires.
Pour la filière bois en général, ce type
d’approche gagne à être suivi de près.
D’abord comme test de l’intérêt des
connexions intégrées UNICON, de
l’approche modulaire avec transport
par conteneur, mais aussi pour mesurer
l’intérêt de sortir des sentiers battus
en matière de construction bois.
Qu’on se rassure : la réglementation
AU PIED DU mONT VENTOUX, LA SALLE POLyVALENTE
DE mAzAN PrIVILégIE LES mATérIAUX BIOSOUrCéS
ET LOCAUX.
l’entreprise Dattler du Haut-Rhin comme
nous l’avions évoqué dans ces colonnes.
Depuis, les chantiers se multiplient, avec
trois références majeures : un habitat
social 8 niveaux par Le Toit Vosgien, la
résidence Jules Ferry à St Dié dans les
Vosges ; la splendide salle de spectacle
de Mazan au pied du Mont Ventoux (deux
projets livrés, présentés et détaillés dans
le cadre du Forum Bois Construction de
Beaune) ; enfin, l’école Louise Michel à Issy-les-Moulineaux,
actuellement en cours
de réalisation. Selon l’étude Nomadeis, la
production de paille pour la construction
est en France d’environ 5000 tonnes en
2012, dont 3000 tonnes de panneaux, la
ressource étant évaluée à la bagatelle
de 45 millions de tonnes par an. Cela dit,
comme dans le cas de la paille, la filière
agricole n’a pas attendu C&B pour valoriser
ses bioressources. De plus, la valorisation
au profit du Bâtiment demande de
lourds investissements en logistique et en
machines. Pour l’heure, le levier financier
fonctionne mal, même si le marché des
isolants biosourcés a représenté environ
8 % des ventes nationales d’isolants en
2012, et que l’effet conjugué de la « transition
énergétique » et du label Bâtiments
biosourcés devrait le stimuler.
Exporter une maison bois préfabriquée, trop compliqué ? Plus si sûr : exploitant pleinement le potentiel du
concept UNICON, une start-up allemande en propose une approche originale.
française en matière de construction
a déjà largement dissuadé les
constructeurs allemands de maisons
toutes prêtes de venir en France. LivableHome
ne constitue donc pas
une menace pour les constructeurs
bois français et pourrait au contraire
leur donner quelques idées pour le
développement de leur activité.
6 Octobre 2013
www.dietrichs.com
Photo : Pierre Mailly