Tout l'or du monde - Filme für eine Welt
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<strong>Tout</strong> l’or <strong>du</strong> <strong>monde</strong> 5<br />
mondiale. Le commerce de pièces d’or en Suisse était déjà très apprécié de nombreux Européens<br />
et Européennes dans les années trente déjà, en raison de la crise monétaire. Pendant la<br />
Seconde Guerre mondiale, la Suisse a acheté de grandes quantités d’or auprès de différentes<br />
banques centrales étrangères, l’a reven<strong>du</strong> et en a gardé une partie comme réserve d’or. Une<br />
grande partie de l’or provenait d’Allemagne. Comme l’Allemagne ne possédait pas de grandes<br />
réserves d’or avant la guerre, on formule l’hypothèse qu’une partie de cet or est de l’or volé et<br />
de l’or provenant des camps de concentration. Ce n’est qu’en 1944 que la Suisse a dû se justifier<br />
officiellement face à cette hypothèse sous la pression des Etats-Unis. Ces derniers demandaient<br />
à la Suisse de justifier la provenance de son or et de payer des réparations. Mais l’or des années<br />
de guerre et d’après-guerre provenait aussi des Etats-Unis eux-mêmes ainsi que de différents<br />
flux financiers qui avaient lieu entre d’autres pays et transitaient par la Suisse. Un autre facteur<br />
déterminant quant au rôle de leader joué par la Suisse sur le marché de l’or a été l’ouverture,<br />
en 1968, d’un pool de l’or à Zurich par les grandes banques suisses au moment de la fermeture<br />
passagère <strong>du</strong> pool de l’or londonien. Les banques suisses ont alors convaincu les Sud-Africains<br />
– les principaux pro<strong>du</strong>cteurs d’or à ce moment-là – de vendre leur or par l’intermédiaire <strong>du</strong> pool<br />
qui venait de se créer. Le monopole de l’Angleterre était ainsi détruit et la Suisse avait désormais<br />
la possibilité de faire transiter des affaires importantes par sa propre place financière. Les débats<br />
politiques qui ont eu lieu en Suisse aux alentours de 2001 montrent que la Suisse a également<br />
pris part au commerce d’armements et au commerce d’or illégal de l’Afrique <strong>du</strong> Sud.<br />
Actuellement, le marché de l’or est dominé par les banques centrales <strong>du</strong> <strong>monde</strong>. Elles possèdent<br />
ensemble avec le Fonds Monétaire International (FMI) et la BSI la majeure partie des<br />
réserves d’or et dominent ainsi le marché mondial.<br />
Les conséquences écologiques, sociales et économiques des gisements d’or en Guinée<br />
Même si d’autres matières premières comme la bauxite par exemple sont plus importantes pour<br />
l’économie de la Guinée, le pays possède des gisements d’or en faible quantité qui n’ont jamais<br />
cessé d’attirer les investisseurs, étrangers surtout. Ces derniers obtiennent <strong>du</strong> gouvernement<br />
le droit de prospecter sur une zone d’extraction définie (concession) et attribuent le travail à<br />
une entreprise minière. Ensuite, les multinationales, leurs machines et leurs camions pénètrent<br />
sur le territoire sans avoir vraiment informé la population locale et investissent toute la région<br />
pour procéder à l’extraction. Des postes de travail sont promis aux habitantes et aux habitants<br />
et une main-d’œuvre supplémentaire afflue de très loin dans l’espoir d’avoir un avenir lucratif.<br />
Même si les intéressés sont peut-être satisfaits dans un premier temps de trouver un emploi,<br />
le bénéfice qu’en retire la population reste plutôt modeste et les effets sont même nocifs. Dans<br />
le cas normal, les salaires sont très bas et les conditions de travail et de vie sont misérables.<br />
Les entreprises et l’Etat ne se sentent guère obligés d’assurer des conditions de travail équitables.<br />
Les baraquements dressés pour les chercheuses et les chercheurs d’or ressemblent à des<br />
camps de réfugiés ou à des taudis urbains. Généralement, il n’y a pas d’infrastructure convenable<br />
(ni pour l’approvisionnement en eau ni pour les soins en cas de maladie ou d’accident).<br />
L’Etat considère que sa tâche consiste principalement à surveiller la vente de l’or extrait, ce<br />
qu’il ne réussit à faire que partiellement. Le risque de voir l’économie nationale entrer dans la<br />
dépendance des multinationales est bien réel. Si les multinationales quittent la région, elles<br />
abandonnent sur place des chômeurs qui ont quitté leur lieu d’origine et ne pourront retourner<br />
à l’agriculture que selon une très faible probabilité, car ils ont ven<strong>du</strong> leur terre à un prix très bas<br />
ou l’ont même per<strong>du</strong>e. Ce qui reste aussi sur place, ce sont les préjudices sanitaires et écologiques<br />
causés aux gens et à l’environnement. Jusqu’à maintenant, on n’a même pas amorcé<br />
l’étude des effets de l’extraction minière – qu’il s’agisse de l’acier, de l’or ou d’une autre matière