14.10.2013 Views

Foulard et mini-jupe - Filme für eine Welt

Foulard et mini-jupe - Filme für eine Welt

Foulard et mini-jupe - Filme für eine Welt

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Anna, Amal & Anousheh<br />

<strong>Foulard</strong> <strong>et</strong> <strong>mini</strong>-<strong>jupe</strong><br />

Jeunes Turques entre Coran <strong>et</strong> carrière professionnelle<br />

Documentaire, dès 12 ans<br />

Réalisation : Jana Matthes <strong>et</strong> Andrea Schramm<br />

Production : TI:ME CO:DE, Berlin, sur mandat du ZDF, RFA 1998<br />

Langues : allemand, français<br />

Sous-titres : français<br />

Durée : 30 minutes<br />

Contenu Les jeunes Turques qui grandissent au cœur de l’Europe se trouvent tiraillées entre deux cultures.<br />

Les réalisatrices ont suivi pendant six mois les deux sœurs Gülsen <strong>et</strong> Gülcin ainsi que leur amie<br />

Meryem. Gülcin, l’aînée, a entrepris des études de médecine <strong>et</strong> aimerait prouver qu’une femme<br />

voilée peut aussi exercer c<strong>et</strong>te profession. Quant à la cad<strong>et</strong>te, Gülsen, elle prépare son baccalauréat<br />

<strong>et</strong> souhaite devenir ingénieur en bâtiment. Les deux filles partagent un appartement dans<br />

la même maison que leur mère <strong>et</strong> leur frère. Leur père <strong>et</strong> leurs autres frères <strong>et</strong> sœurs vivent en<br />

Turquie au bord de la Mer Noire. Pour les deux sœurs, les objectifs d’ordre professionnel revêtent<br />

une extrême importance. Elles portent le foulard <strong>et</strong> cultivent la tradition islamique par conviction.<br />

Le pays auquel elles se sentent appartenir est la Turquie avec la religion islamique. Durant leurs<br />

vacances en Turquie, elles ont plaisir à être avec leur famille mais vivent des situations très<br />

conflictuelles face aux règles en vigueur sur place pour les jeunes femmes. Meryem, l’amie de<br />

Gülsen, est, elle aussi, la fille de travailleurs immigrés turcs ; c’est elle qui élève ses frères <strong>et</strong><br />

sœurs cad<strong>et</strong>s. Elle est plus proche du monde occidental <strong>et</strong> s’habille comme ses copines allemandes.<br />

Elle garde néanmoins des liens étroits avec la tradition turque. Pour sa famille, un p<strong>et</strong>it<br />

ami allemand ou des rapports sexuels avant le mariage seraient exclus. Prenant l’exemple de<br />

trois filles très affirmées, ce film dépeint des formes de vie <strong>et</strong> des attitudes différentes ainsi que<br />

des manières très inventives de gérer les nombreux conflits culturels.<br />

Les réalisatrices Les deux réalisatrices, Jana Matthes <strong>et</strong> Andrea Schramm ont suivi les trois Berlinoises turques<br />

pendant six mois. Elles les ont accompagnées avec la caméra à l’école <strong>et</strong> à l’uni, à la maison, au<br />

café <strong>et</strong> à la mosquée ainsi que pendant leurs vacances en Turquie. Ce film ménage de l’espace<br />

pour de longues séquences d’interview, si bien que les propos des jeunes Turques n’en restent<br />

pas aux clichés. Les réalisatrices du film ont questionné les trois amies sur des thèmes tels que<br />

leur avenir/leur profession, leur biographie/leur identité, leur foi/leur religion, le pays auquel<br />

elles se sentent appartenir, la culture allemande/la culture turque, le fait d’être différentes,<br />

l’acceptation d’autrui.


Anna, Amal & Anousheh <strong>Foulard</strong> <strong>et</strong> <strong>mini</strong>-<strong>jupe</strong><br />

Le film C’est un film dans lequel on rit beaucoup. La gaîté <strong>et</strong> le dynamisme de Gülsen, Gülcin <strong>et</strong> Meryem<br />

Informations générales<br />

Turquie<br />

sont contagieux <strong>et</strong> confèrent au documentaire un caractère particulier. Faire la connaissance de<br />

ces trois jeunes femmes « tout à fait normales », mais hors du commun, est un véritable plaisir.<br />

Elles parlent d’elles-mêmes de manière très ouverte. Ce film ménage de l’espace pour de longues<br />

séquences d’interview, si bien que les propos des jeunes Turques n’en restent pas aux clichés.<br />

Il en ressort une image nuancée de ces trois personnalités différentes - on comprend leur évolu-<br />

tion <strong>et</strong> les contrastes de leurs biographies. (Georgia Hauber, Arbeitshilfe Matthias-Film)<br />

Superficie (km 2 ) 780 580 km 2 ; (D : 357 030/A : 83 870/CH : 41 290)<br />

Population (2006, en milliers) 73 700 hab. = 94 hab./km 2 ; (D : 82 400/A : 8 300/<br />

CH : 7 500)<br />

Capitale Ankara<br />

Langues nationales turc (langue officielle), kurde<br />

Religion 99 % musulmans, dont 70 % sunnites, 15–25 % alévites<br />

Revenu par habitant (2005) 4 710 $ (revenu national brut par tête)<br />

Alphabétisation hommes : 96 %; femmes : 81 %<br />

Espérance de vie 69 ans<br />

2


Anna, Amal & Anousheh <strong>Foulard</strong> <strong>et</strong> <strong>mini</strong>-<strong>jupe</strong><br />

Informations générales Allemagne<br />

Superficie (km 2 ) 357 030 km 2 (D : 357 030/A : 83 870/CH : 41 290)<br />

Population (2006, en milliers) 82 400 hab. = 231 hab./km 2 ; (D : 82 400/A : 8 300/<br />

CH : 7 500)<br />

Capitale B e r l i n<br />

Langue officielle allemand<br />

Revenu par habitant (2005) 34 580 $ (revenu national brut par tête)<br />

Alphabétisation hommes : 99 %; femmes : 99 %<br />

Espérance de vie 79 ans<br />

Axe prioritaire de l’étude L’accent est mis d’une part sur la diversité des significations données au port du foulard<br />

<strong>et</strong> des attitudes à son égard. Il s’agit par ailleurs de la quête d’identité des jeunes filles au croi-<br />

sement de la culture allemande <strong>et</strong> de la culture turque.<br />

3


Anna, Amal & Anousheh <strong>Foulard</strong> <strong>et</strong> <strong>mini</strong>-<strong>jupe</strong><br />

Objectifs d’apprentissage Les jeunes spectateurs se font une idée de la vie au croisement de la culture allemande <strong>et</strong> de<br />

Approche didactique<br />

la culture turque <strong>et</strong> du mode de vie de jeunes musulmanes croyantes. Comme la construction<br />

de son identité signifie notamment que l’on se confronte à d’autres points de vue <strong>et</strong> que l’on<br />

cherche des modes de vie personnels, ces thèmes revêtent également de l’intérêt pour les jeunes<br />

qui ne sont pas d’origine turque. Analyser les conflits que connaissent d’autres jeunes perm<strong>et</strong><br />

aussi de clarifier ses opinions personnelles, d’identifier les thèmes conflictuels <strong>et</strong> d’en discuter.<br />

Objectifs partiels Méthode Durée Matériel<br />

M<strong>et</strong>tre en évidence ses<br />

stéréotypes personnels<br />

Regarder la photo sur transparent<br />

Consigne par groupes de trois : qui sont ces<br />

deux jeunes femmes ? Dans quel cadre c<strong>et</strong>te<br />

discussion pourrait-elle avoir lieu ? Où viventelles,<br />

avec qui ?<br />

Inventez un dialogue (1 narrateur-trice, 2 filles).<br />

Présenter les résultats Chaque groupe présente les deux jeunes<br />

femmes comme il les voit <strong>et</strong> joue un dialogue<br />

possible.<br />

Comparer les résultats Avons-nous des représentations très proches<br />

les unes des autres ou très différentes ? Prendre<br />

note des différences constatées.<br />

Répartir les consignes<br />

d’observation<br />

Chaque groupe choisit une consigne d’observation<br />

particulière. La consigne numéro 5 est<br />

donnée en plus à tous les groupes.<br />

Visionner le film Il est recommandé de regarder le film en entier,<br />

sans interruptions.<br />

Noter ses impressions Prendre des notes 10<br />

Discuter des consignes<br />

d’observation<br />

Confronter les stéréotypes<br />

des spectateurs aux jeunes<br />

Turques, telles qu’elles apparaissent<br />

dans le film<br />

Répertorier les différentes<br />

significations du foulard <strong>et</strong><br />

en discuter<br />

Lire <strong>et</strong> étudier les informations<br />

générales concernant<br />

le foulard<br />

Variante : le couvre-chef des<br />

hommes chez les musulmans<br />

M<strong>et</strong>tre en évidence les<br />

terrains conflictuels<br />

Présenter les différents<br />

domaines. Choisir ceux dont<br />

on discutera<br />

Travailler d’abord individuellement puis en<br />

groupes sur les mêmes consignes. Ensuite, les<br />

différents groupes présentent leurs résultats.<br />

Qu’est-ce qui était juste, qu’est-ce qui ne l’était<br />

pas. Pourquoi ? Discussion en plénière ou en<br />

groupes.<br />

Attribue les différentes déclarations aux photos.<br />

Avec quelles déclarations serais-tu assez<br />

d’accord ? Lesquelles rej<strong>et</strong>terais-tu ?<br />

15 Photo de Gülsen <strong>et</strong> Meryem en train<br />

de parler lors de la fête de clôture<br />

du baccalauréat<br />

Fiche pratique 1<br />

15 Variante : dialogue à lire à haute<br />

voix.<br />

15 Reporter les diverses idées au<br />

tableau noir ou sur une grande<br />

feuille de papier.<br />

5 Fiche pratique 2 :<br />

«Consignes d’observation»<br />

30<br />

20<br />

25 Notes du début<br />

30 Fiche pratique 3 :<br />

«A propos du foulard»<br />

Travailler sur la fiche pratique 30 Fiche pratique 4 :<br />

«Port du voile <strong>et</strong> foulard chez les<br />

femmes islamiques»<br />

Étudier éventuellement ce suj<strong>et</strong> parallèlement<br />

au thème du foulard<br />

Travailler sur la fiche pratique «Vivre entre deux<br />

cultures».<br />

Variante : travailler en groupes sur une ligne,<br />

sur un domaine particulier. Revoir éventuellement<br />

le film.<br />

Présenter éventuellement la colonne réservée<br />

aux commentaires personnels concernant les<br />

jeunes filles<br />

(Tenir compte de la situation des groupes)<br />

30 Fiche pratique 5 :<br />

«Le couvre-chef des hommes chez<br />

les musulmans»<br />

30 – 60 Fiche pratique 7 :<br />

«Vivre entre deux cultures»<br />

30<br />

4


Anna, Amal & Anousheh <strong>Foulard</strong> <strong>et</strong> <strong>mini</strong>-<strong>jupe</strong><br />

Propositions pour poursuivre<br />

le travail : • Travailler sur les différentes citations (cf. Fiche pratique 6 : « Citations <strong>et</strong> affirmations »). Il est<br />

possible de r<strong>et</strong>enir des axes thématiques précis (choix du conjoint, égalité, différence culturelles<br />

<strong>et</strong> pays auquel on se sent appartenir). Ces déclarations peuvent aussi être utilisées pour<br />

travailler sur le suj<strong>et</strong> « Vivre entre deux cultures » (FP 7). Les questions suivantes qui devront<br />

être adaptées en fonction de la citation peuvent s’avérer judicieuses :<br />

– Que signifie précisément c<strong>et</strong>te citation ?<br />

– Que dit-elle à propos de ce suj<strong>et</strong> ?<br />

– Qu’en penses-tu ?<br />

– Ecris une phrase qui exprime ta position.<br />

– Quel serait ton comportement ?<br />

– Est-ce un suj<strong>et</strong> de dispute dans ta famille aussi ?<br />

– Connais-tu des conflits du même type ou des conflits différents ?<br />

Il est possible, le cas échéant, de choisir une situation comme point de départ d’un jeu de rôle.<br />

Quel serait ton comportement dans c<strong>et</strong>te situation ?<br />

• Les deux sœurs Gülsen <strong>et</strong> Gülcin : quelle est, à ton avis l’importance de leurs liens ? Quelles sont<br />

les possibilités qui s’offrent à elles, en étant deux sœurs ?<br />

Associations possibles :<br />

Les domaines tels qu’ils apparaissent sur la fiche pratique « Vivre entre deux cultures » peuvent<br />

aussi être appliqués au film « Ne demande pas pourquoi ». L’attitude <strong>et</strong> le point de vue des jeunes<br />

Turques peuvent être comparés à ceux d’Anousheh. Il est possible de comparer aussi le port du<br />

foulard, le fait de se voiler. Dans ce sens, une comparaison est possible aussi avec la situation<br />

d’Anna au Bénin.<br />

5


Anna, Amal & Anousheh <strong>Foulard</strong> <strong>et</strong> <strong>mini</strong>-<strong>jupe</strong> Fiche pratique 1, page 1


Anna, Amal & Anousheh <strong>Foulard</strong> <strong>et</strong> <strong>mini</strong>-<strong>jupe</strong> Fiche pratique 1, page 2, Information générales<br />

Informations générales Les deux sœurs Gülsen <strong>et</strong> Gülcin, sont, comme Meryem, filles de travailleurs immigrés turcs.<br />

Elles ont grandi <strong>et</strong> suivi leur scolarité en Allemagne. Ces jeunes femmes vivent donc avec deux<br />

cultures <strong>et</strong> au croisement de ces deux cultures. C<strong>et</strong> exercice d’équilibre est marquant pour leur<br />

identité. Leur mère <strong>et</strong> un de leurs frères vivent en Allemagne tandis que leur père <strong>et</strong> leur frère<br />

aîné vivent avec leurs familles sur la côte de la Mer Noire.<br />

Les sœurs sont des musulmanes pratiquantes. Les rituels religieux comme les cinq prières quo-<br />

tidiennes <strong>et</strong> les jours fériés islamiques font partie de leur vie. Les sœurs célèbrent avec leur mère<br />

<strong>et</strong> leur frère à Berlin la fête islamique la plus importante, la fête du sacrifice.<br />

L’année islamique<br />

Comme l’année islamique est une année lunaire (354 jours) <strong>et</strong> compte dix jours de moins que<br />

l’année solaire, les dates des jours de fête varient. Le mois du jeûne appelé Ramadan parcourt<br />

donc à reculons l’année chrétienne solaire <strong>et</strong> débute chaque année 10 à 11 jours plus tôt que<br />

l’année précédente.<br />

Le Ramadan<br />

Ramadan est le nom du neuvième mois du calendrier islamique <strong>et</strong> désigne le mois du jeûne. Le<br />

jeûne commence durant le mois du Ramadan au lever du jour <strong>et</strong> s’achève à la tombée de la nuit.<br />

Durant c<strong>et</strong>te période, les musulman(e)s pratiquants s’abstiennent, du lever au coucher du soleil,<br />

de manger, de boire, de fumer <strong>et</strong> d’avoir des rapports sexuels. Les personnes qui jeûnent sont<br />

donc fatiguées durant la journée. Les enfants ont le droit de jeûner à partir de 9 ans <strong>et</strong> ils ont<br />

l’obligation de le faire dès 15 ans environ.<br />

Ce mois de jeûne s’achève par la « fête de la rupture du jeûne » qui s’étend généralement sur<br />

deux à trois jours. A c<strong>et</strong>te occasion, les enfants reçoivent des cadeaux <strong>et</strong> des sucreries. C’est de<br />

là que vient l’appellation turque « fête du sucre ». Les familles <strong>et</strong> les amis se rendent visite selon<br />

un ordre bien établi <strong>et</strong> échangent leurs bons vœux.<br />

La fête du sacrifice<br />

L’autre fête importante du monde islamique est « la fête du sacrifice » ; elle s’inscrit dans le cadre<br />

d’une obligation imposée aux croyants musulmans : le pèlerinage (hadj). Tout croyant qui se<br />

trouve dans un état physique <strong>et</strong> financier qui le lui perm<strong>et</strong> devrait, une fois dans sa vie, se rendre<br />

à la ville sainte de l’islam, la Mecque <strong>et</strong> aux environs. Le moment du pèlerinage est défini très<br />

précisément. Il a lieu durant le mois Dou al Hidjia, le dernier mois de l’année islamique. En vertu<br />

du calendrier lunaire islamique, c<strong>et</strong>te fête est célébrée 70 jours après le Ramadan.<br />

Ce rituel fait référence au récit d’Ibrahim (Abraham) qui, en témoignage de sa foi en Dieu, devait<br />

sacrifier son fils Ismaël. Selon la tradition religieuse, Dieu a envoyé au dernier moment à Ibrahim<br />

l’archange Cebrail (Gabriel) avec un bélier. Les musulmans croyants pensent qu’ils doivent suivre<br />

ce rituel religieux <strong>et</strong> obéir aux commandements de Mahom<strong>et</strong>.<br />

Quand les moyens financiers sont suffisants, on tue un mouton. La majeure partie de la viande<br />

est offerte aux pauvres. On célèbre une fête de famille <strong>et</strong> rend visite à ses proches.


Anna, Amal & Anousheh <strong>Foulard</strong> <strong>et</strong> <strong>mini</strong>-<strong>jupe</strong> Fiche pratique 2<br />

Consignes d’observation<br />

1. Note, qui attribue au foulard telle ou telle signification ?<br />

2. Quelles différences observes-tu dans la façon de vivre de Gülsen <strong>et</strong> de Meryem ?<br />

3. Qu’apprends-tu à propos de l’islam ?<br />

4. Quelles sont les personnes que ces jeunes filles jugent particulièrement importantes<br />

pour elles ?<br />

5. Qu’est-ce qui t’étonne ?


Anna, Amal & Anousheh <strong>Foulard</strong> <strong>et</strong> <strong>mini</strong>-<strong>jupe</strong> Fiche pratique 3<br />

A propos du foulard<br />

Classe les affirmations en fonction des images (deux citations n’ont pas de photos)<br />

Quand Meryem se voile, ce n’est<br />

qu’un jeu.<br />

Les conventions islamiques<br />

concernant les vêtements n’ont<br />

aucun sens pour moi. Je suis<br />

musulmane, mais je vis pas<br />

selon le Coran. Peut-être en serat-il<br />

ainsi dans dix ans. Je n’y suis<br />

pas encore. Pour moi, le foulard<br />

serait un masque.<br />

Gülsen veut prouver qu’une<br />

femme voilée peut elle aussi<br />

devenir médecin.<br />

Elles me disent: ici tu n’as pas<br />

besoin d’observer le jeûne. Ici,<br />

personne ne te voit. Elles ne<br />

comprennent pas les motifs<br />

religieux qui m’animent.<br />

Je souhaite que les femmes portant<br />

le foulard soient beaucoup<br />

plus nombreuses à avoir un but,<br />

à obtenir une maturité ou à<br />

apprendre une bonne profession.<br />

Les parents, les frères <strong>et</strong> les<br />

Turcs en général devraient en<br />

être bien plus fiers.<br />

Elle s’est habituée au fait que les<br />

patients la prennent pour la<br />

nouvelle femme de ménage <strong>et</strong> lui<br />

parlent par gestes.<br />

Si elles veulent vivre ici, il faut<br />

qu’elles s’adaptent à nos coutumes<br />

; elles ne doivent pas introduire<br />

leurs traditions <strong>et</strong> nous<br />

obliger à nous en accommoder.<br />

La femme doit cacher ses charmes,<br />

c’est ce que dit le Coran.<br />

Celles qui portent le foulard ont<br />

des avantages. Elles ne se font<br />

pas embêter. Pour celles qui<br />

porte une <strong>mini</strong>-<strong>jupe</strong>, c’est tout<br />

différent.<br />

Les femmes qui exercent leur<br />

profession en portant le foulard<br />

ne sont les bienvenues ni en<br />

Turquie ni au cœur de l’Europe.<br />

Avec leurs habits élégants <strong>et</strong> leur<br />

façon hésitante de parler le turc,<br />

chacun voit en Gülsen <strong>et</strong> Gülcin<br />

des touristes. Leurs frères les<br />

surveillent pour que personne<br />

ne les harcèle.


Anna, Amal & Anousheh <strong>Foulard</strong> <strong>et</strong> <strong>mini</strong>-<strong>jupe</strong> Fiche pratique 4, page 1<br />

Du voile au foulard<br />

Les participant(e)s complètent par des explications les<br />

images tirées de différents films sur lesquelles on voit des<br />

femmes voilées ou portant le foulard. Faire deux colonnes<br />

• Note la signification attribuée au port du foulard.<br />

• Compare les explications aux justifications données dans<br />

le film.<br />

Il n’y a guère de pièce d’habillement qui soit associée aussi étroitement que le foulard à un mode<br />

de vie marqué par l’islam. Selon la tradition, il est porté par les femmes <strong>et</strong> les jeunes filles dès<br />

la maturité sexuelle.<br />

La discussion soulevée par le port du foulard est, initialement, celle qui concerne le port du voile.<br />

Le foulard peut être considéré comme une forme atténuée du voile.<br />

Attaché de manière diverse, il doit couvrir toute la chevelure de celle qui le porte jusqu’à la racine<br />

des cheveux. Mais il ne devrait en aucun cas entraver la capacité d’orientation <strong>et</strong> de mouvement<br />

de l’intéressée. On distingue cinq types de voile : tissu recouvrant tout le corps avec une grille<br />

tissée à hauteur des yeux, tissu (noir) recouvrant tout le corps sauf le visage <strong>et</strong> les mains, voile<br />

de visage cachant tout sauf les yeux, foulard couvrant les cheveux, la nuque <strong>et</strong> les épaules <strong>et</strong><br />

simple fichu. Quant aux matières qui servent à la fabrication des voiles, ce sont en général des<br />

textiles légers. Les tissus sont souvent de couleur unie. Dans certaines régions, on donne la<br />

préférence aux teintes sombres. Mais on trouve aussi des variantes très colorées. Les motifs<br />

raffinés des voiles indiquent la position sociale de celles qui les portent. Les voiles qui masquent<br />

le visage comme on les porte avant tout dans les pays du Golfe couvrent une partie du front, la<br />

base du nez <strong>et</strong> la lèvre supérieure.<br />

La forme du voile ne fournit pas seulement des indications sur l’attitude de l’intéressée <strong>et</strong> de sa<br />

famille par rapport à l’islam mais également sur sa position sociale. Le voile est avant tout une<br />

pièce vestimentaire urbaine. A la campagne où les femmes sont appelées à exécuter des travaux<br />

agricoles, certaines variantes de voile strictes seraient, pour celles qui les portent, un obstacle<br />

à l’exécution des travaux physiques. Dans ce cas, on porte un fichu ou un chapeau. Dans les<br />

villes, en revanche, où les femmes accomplissent uniquement des travaux domestiques dans le<br />

cadre familial, le port d’un voile strict en public signale une situation économique aisée ou une<br />

famille importante. Les domestiques ou les femmes issues d’anciennes familles d’esclaves n’apparaissent<br />

généralement pas<br />

voilées en public. Si elles s’élèvent<br />

dans l’échelle sociale grâce<br />

au mariage ou à leur réussite<br />

économique, ces femmes adoptent<br />

alors elles aussi des formes<br />

de voile appropriées.


Anna, Amal & Anousheh <strong>Foulard</strong> <strong>et</strong> <strong>mini</strong>-<strong>jupe</strong> Fiche pratique 4, page 2<br />

Les raisons du port du voile<br />

Les raisons de se voiler pour les femmes du monde islamique sont complexes. Durant l’époque<br />

pré-islamique déjà, les femmes <strong>et</strong> les jeunes filles de la péninsule arabique portaient le voile. Il<br />

semble qu’il s’agissait alors surtout d’une pièce de vêtement de la classe supérieure. On ém<strong>et</strong><br />

l’hypothèse que c<strong>et</strong>te tradition s’inspirait de modèles iraniens <strong>et</strong> byzantins <strong>et</strong> qu’elle n’avait pas<br />

alors de signification religieuse.<br />

Les divers représentants de l’islam sont divisés quant à savoir si le Coran impose effectivement le<br />

port d’un voile. Les arguments s’appuient généralement sur la sourate 33, vers<strong>et</strong> 59 du Coran :<br />

« Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, <strong>et</strong> aux femmes des croyants, de ramener sur elles<br />

leurs grands voiles (djilbab) : elles en seront plus vite reconnues <strong>et</strong> éviteront d’être offensées.<br />

Dieu est bon <strong>et</strong> miséricordieux. » Dans les transcriptions <strong>et</strong> les commentaires du Coran, la signi-<br />

fication du terme « djilbab » est incertaine. Il pouvait s’agir d’un long manteau que l’on utilisait<br />

également pour se couvrir le visage. Mais d’autres interprétations sont également possibles.<br />

Une chose est sûre, c’est que ce vers<strong>et</strong> a pour but de donner aux musulmanes libres un signe qui<br />

les distingue clairement des esclaves à l’extérieur. Au cours de l’histoire de c<strong>et</strong>te pièce de vête-<br />

ment dans l’islam, un nombre de variantes de plus en plus nombreuses se sont répandues <strong>et</strong> on<br />

peut difficilement adm<strong>et</strong>tre qu’elles étaient déjà courantes à l’époque pré-islamique. Au vu du<br />

peu d’indications détaillées contenues dans le Coran, on peut s’étonner que la pratique du voile<br />

intégral ou partiel se soit répandue dans des sociétés islamiques aussi nombreuses <strong>et</strong> aussi<br />

différentes l’une de l’autre. D’autres significations doivent également avoir leur importance. Le<br />

fait de se voiler peut aussi signifier protection. Les femmes dissimulent en public l’intimité de<br />

leur corps <strong>et</strong> se protègent du regard des hommes. A l’opposé, on formule aussi l’hypothèse que<br />

le voile exciterait les fantasmes érotiques des hommes. Les raisons d’ordre climatique sont<br />

plutôt écartées.<br />

Une autre interprétation évoque la protection contre le « mauvais œil ». Les jeunes femmes – en<br />

âge de procréer – sont particulièrement menacées par le « mauvais œil ». Celui-ci est associé<br />

tout particulièrement à la jalousie. Ainsi, une pièce d’habillement qui cache les motifs de jalousie<br />

– par exemple, la beauté, la jeunesse ou la grossesse – <strong>et</strong> contribue à l’anonymat peut devenir<br />

un moyen de défense contre ce type de danger.<br />

L’abolition du voile<br />

C’est à la suite de l’abolition du voile dans de nombreux pays islamiques que l’on a soulevé pour<br />

la première fois la question du couvre-chef fé<strong>mini</strong>n. Comme de nombreuses sociétés islamiques<br />

estiment que la chevelure des femmes est une partie qui doit être couverte, il fallait trouver des<br />

solutions ; ces dernières varient beaucoup d’une région à l’autre. La forme du couvre-chef fé<strong>mini</strong>n<br />

est devenue du même coup une caractéristique de l’appartenance sociale. Les chapeaux de<br />

dames occidentaux sont devenus les signes extérieurs d’une orientation européenne <strong>et</strong> de<br />

l’émancipation fé<strong>mini</strong>ne. Le foulard en revanche traduit une attitude plutôt traditionaliste, marquée<br />

par les représentations islamiques.<br />

Depuis le début du 20e siècle, la lutte contre le port du voile de la femme a un caractère particulièrement<br />

symbolique. Le voile était le signe d’une attitude réactionnaire <strong>et</strong> sous-développée.<br />

L’abandon de c<strong>et</strong>te pièce d’habillement signifiait au contraire progrès, ouverture <strong>et</strong> modernité.<br />

Mustafa Kemal Atatürk (Turquie), Schah Reza (Iran) ou le roi Amanullah (Afghanistan) ont tenté<br />

avec un succès variable d’interdire le port du voile. Aujourd’hui encore, la lutte contre le port du<br />

voile est considérée comme un signe d’émancipation des femmes dans les sociétés islamiques.


Anna, Amal & Anousheh <strong>Foulard</strong> <strong>et</strong> <strong>mini</strong>-<strong>jupe</strong> Fiche pratique 5, page 1<br />

Le couvre-chef des hommes chez les musulmans<br />

Source : Khoury, Adel Theodor ; Hagemann, Ludwig ; H<strong>eine</strong>, P<strong>et</strong>er : Islam-Lexikon. Geschichte -<br />

Ideen – Gestalten. Elektronische Fassung 2003<br />

• Lis le texte <strong>et</strong> note les différentes significations.<br />

• Compare-les à la discussion suscitée par le port du foulard<br />

<strong>et</strong> du voile chez les musulmanes.<br />

• Où trouves-tu des raisons semblables, ou en trouves-tu de<br />

toutes différentes ?<br />

L’islam connaît aussi le proverbe « On juge les gens sur leur mine ». Les couvre-chefs sont, comme<br />

l’habillement dans son ensemble, des facteurs de différenciation sociale. Le fait d’avoir la tête<br />

au chaud ou de se protéger du soleil – autrement dit le couvre-chef comme moyen de s’adapter<br />

aux conditions climatiques - est considéré comme un argument de faible valeur.<br />

Les érudits islamiques <strong>et</strong> les intellectuels se sont souvent disputés – davantage que sur d’autres<br />

pièces d’habillement - quant à la signification religieuse du couvre-chef. Le couvre-chef islamique<br />

typique pour les hommes est le turban, comme le portait, dit-on, le prophète Mahom<strong>et</strong>. Le turban<br />

consiste à enrouler une bande de tissu autour d’un bonn<strong>et</strong>. Les juges islamiques <strong>et</strong> les érudits<br />

du Moyen Âge portaient des formes particulières de couvre-chefs qui perm<strong>et</strong>taient de reconnaître<br />

leur rang <strong>et</strong> leur fonction au sein de la hiérarchie. Aujourd’hui encore, les érudits sunnites <strong>et</strong><br />

chiites sont reconnaissables non seulement à leurs vêtements mais aussi à leur turban. La forme,<br />

la couleur <strong>et</strong> la taille du turban fournissaient souvent des indications quant à la position sociale,<br />

politique ou religieuse de celui que le portait. On ne sait pas exactement pourquoi la question<br />

du couvre-chef musulman a suscité, à l’époque moderne surtout, des discussions aussi virulentes.<br />

Dans de nombreuses régions du monde islamique, il est certes courant d’avoir la tête couverte<br />

au moment de la prière mais ceci n’est pas une obligation absolue. Le fait que l’on ait mis<br />

sur les tombes des turbans en pierre dans l’empire ottoman semble indiquer que le couvre-chef<br />

avait un caractère religieux. A de rares exceptions près, il s’agissait de tombes d’hommes. Durant<br />

le Moyen Âge islamique, on ne s’est guère interrogé sur la forme du couvre-chef. Celle-ci servait<br />

surtout à faire la distinction entre les musulmans <strong>et</strong> les non-musulmans, entre les membres de<br />

divers ordres ou entre différentes catégories professionnelles. C’est au 19e siècle seulement que<br />

l’on a commencé à débattre activement de la forme du couvre-chef. Durant la première moitié<br />

du 19e siècle par exemple, la casqu<strong>et</strong>te à visière n’a pas pu être imposée en Turquie dans l’armée<br />

ottomane, parce que la visière aurait été une entrave au moment de la prière, car il fallait toucher<br />

le sol de son front. En 1835, on a introduit à la place le fez qui n’a pas de bordure. Il est devenu


Anna, Amal & Anousheh <strong>Foulard</strong> <strong>et</strong> <strong>mini</strong>-<strong>jupe</strong> Fiche pratique 5, page 2<br />

rapidement le symbole des orientaux traditionalistes <strong>et</strong> réactionnaires. De nombreux réforma-<br />

teurs turcs en ont fait la cible de leurs railleries. Ainsi, le réformateur turc Mustafa Kemal Atatürk<br />

l’a interdit en 1925 <strong>et</strong> a introduit en remplacement des chapeaux européens avec un bord ou des<br />

casqu<strong>et</strong>tes à visière.<br />

Les hommes de certains groupes nomades comme les Touaregs du Sahara se voilent eux aussi<br />

le visage.<br />

Mais dans ce cas, c<strong>et</strong>te coutume ne s’explique pas par des raisons religieuses ou pseudo-reli-<br />

gieuses ; ses origines sont exclusivement d’ordre pratique <strong>et</strong> social.


Anna, Amal & Anousheh <strong>Foulard</strong> <strong>et</strong> <strong>mini</strong>-<strong>jupe</strong> Fiche pratique 6, page 1<br />

Citations <strong>et</strong> affirmations concernant différents suj<strong>et</strong>s –<br />

discussion<br />

Différences culturelles<br />

Gülcin raconte : « Les jeunes Allemands arrivent <strong>et</strong> te prennent par la main, te m<strong>et</strong>tent le bras<br />

autour des épaules, te donnent une bourrade. Chez nous, ce n’est pas comme ça. »<br />

Achmed, le frère, est le seul des frères <strong>et</strong> sœurs à avoir passé son enfance en Turquie. Ils n’a pas<br />

suivi de scolarité comme ses sœurs. En revanche, il a fréquenté l’école coranique. L’indépendance<br />

de ses sœurs lui pose problème <strong>et</strong> il refuse de les laisser sortir seules. « Il ne nous comprend pas<br />

sur de nombreux points <strong>et</strong> nous ne le comprenons pas non plus. C’est parce qu’il a passé toute<br />

son enfance ici <strong>et</strong> que nous avons passé la nôtre en Allemagne » explique Gülcin.<br />

Gülcin au moment de déballer ses valises en Turquie : « On en arrive à tirer des conclusions qu’on<br />

ne comprendrait jamais la tête froide. Par exemple qu’on préférerait reprendre tout de suite<br />

l’avion pour Berlin. On a une telle colère. Je suis plutôt portée à exprimer les choses si bien que<br />

je me dispute très vivement avec mes frères ; Gülsen est un peu plus introvertie. »<br />

« C’est triste. Tout c<strong>et</strong> entourage, ces grands-parents qu’on n’a jamais vus. Normalement, on les<br />

a près de soi, jamais si loin. »<br />

Dans quelques semaines, les deux filles auront r<strong>et</strong>rouvé leurs auditoires en Allemagne <strong>et</strong> elles<br />

continueront de chercher fortune entre deux cultures différentes.<br />

Egalité<br />

Quelquefois, Meryem envie ses jeunes frères <strong>et</strong> sœurs. Elle-même a déjà dû commencer de s’occuper<br />

de ses cad<strong>et</strong>s à l’âge de sept ans, tandis que sa mère passait douze heures à travailler dans le magasin<br />

de légumes.<br />

Meryem : « J’ai dû m’imposer toute ma vie face à mes trois frères aînés <strong>et</strong> lutter pour obtenir des<br />

libertés qui allaient de soi pour eux. Aujourd’hui, je n’accepte plus qu’ils m’interdisent quoi que<br />

ce soit. »»<br />

Il y a deux ans encore, ses frères ont piétiné son coffr<strong>et</strong> de maquillage.<br />

Meryem : « Aujourd’hui, ma mère a confiance en moi. » Elle me dit : « Sors comme un homme <strong>et</strong><br />

reviens comme un homme. Tu peux t’en aller seule mais tu dois préserver ton honneur. »<br />

Si Meryem se révoltait, ce serait synonyme de rupture avec sa famille.


Anna, Amal & Anousheh <strong>Foulard</strong> <strong>et</strong> <strong>mini</strong>-<strong>jupe</strong> Fiche pratique 6, page 2<br />

Le frère explique : « Dans l’islam, les deux sexes sont égaux. Les femmes accomplissent les<br />

travaux domestiques, mais elles sont sur pied d’égalité avec les hommes. »<br />

Le père en Turquie : « Quand une jeune fille se promène seule dans la rue en Allemagne, cela ne<br />

pose pas de problème. Ici, en Turquie, une jeune fille qui se promène seule dans la rue est traitée<br />

avec mépris. »<br />

Choix du conjoint<br />

Gülsen <strong>et</strong> Meryem : « Si un mari se présentait, il faudrait qu’il attende. La profession <strong>et</strong> la carrière<br />

viennent en premier. Un mari ne vient qu’en seconde position. »<br />

Gülcin : « Nous étions fiancés. Quand il m’a dit qu’il voulait une femme au foyer qui s’occupe des<br />

enfants <strong>et</strong> de la famille, je n’ai pas supporté. J’étais sur le point de passer mon baccalauréat. »<br />

Mère de Gülcin <strong>et</strong> de Gülsen : « Ce sont mes parents qui ont choisi mon mari. Nous sommes<br />

mariés depuis 42 ans <strong>et</strong> en fait, je n’ai rien à lui reprocher. »<br />

Meryem : « Si j’avais un p<strong>et</strong>it ami allemand, ma mère me tuerait. »<br />

Le pays auquel on appartient<br />

Gülcin : « Il est inimaginable pour moi de revenir ici sans profession. Mais plus tard, quand j’aurai<br />

terminé mes études, je n’aurai plus rien à faire en Allemagne. Le pays auquel j’appartiens, c’est<br />

la Turquie. Je ne l’échangerais pour rien au monde, même si on y passait seulement un mois par<br />

an. C<strong>et</strong>te courte période représente plus pour moi que les onze mois en Allemagne. »<br />

Gülcin <strong>et</strong> Gülsen trouvent dans la religion le sentiment d’appartenance qu’elles n’ont jamais trouvé<br />

en Allemagne.<br />

Meryem : « Le pays où je me sens chez moi, c’est ici en Allemagne. C’est là que je vis <strong>et</strong> que j’ai<br />

grandi. Je ne vais en Turquie que pour les vacances. »<br />

Les règles concernant l’habillement<br />

« Quand les deux se sont connues, une amitié aurait été exclue. Gülsen, la musulmane, avait<br />

beaucoup de réticences quant aux vêtements que portait Meryem. »


Anna, Amal & Anousheh <strong>Foulard</strong> <strong>et</strong> <strong>mini</strong>-<strong>jupe</strong> Fiche pratique 7, page 1<br />

Vivre entre deux cultures – quels modes de vie choisissent Gülcin, Gülsen <strong>et</strong> Meryem ? Lesquels choisis-tu ?<br />

Dans le film, Gülsen <strong>et</strong> Meryem disent d’elles-mêmes qu’elles sont à l’opposé l’une de l’autre, comme « le noir <strong>et</strong> le blanc ». Est-ce bien vrai ? L’exercice suivant<br />

fait apparaître les points communs entre les deux filles <strong>et</strong> toi.<br />

1. Réfléchis à l’importance de tel ou tel facteur dans la vie des différents groupes <strong>et</strong> personnes. Note les attitudes concrètes que tu as observées dans le film<br />

concernant ces différentes questions.<br />

Moi<br />

La famille turque sur la côte<br />

de la Mer Noire<br />

Domaines Gülcin <strong>et</strong> Gülsen Meryem Camarades d’école de<br />

Gülsen <strong>et</strong> Meryem<br />

Quels sont les rêves d’avenir<br />

importants ?<br />

Quels sont les objectifs<br />

professionnels poursuivis ?<br />

Comment se fait le choix du<br />

conjoint ?<br />

Quelles sont les règles<br />

en vigueur concernant le<br />

logement ?<br />

Qu’est-ce qui incarne le pays<br />

auquel on appartient ?


Anna, Amal & Anousheh <strong>Foulard</strong> <strong>et</strong> <strong>mini</strong>-<strong>jupe</strong> Fiche pratique 7, page 2<br />

Moi<br />

La famille turque sur la côte<br />

de la Mer Noire<br />

Domaines Gülcin <strong>et</strong> Gülsen Meryem Camarades d’école de<br />

Gülsen <strong>et</strong> Meryem<br />

Quelles sont les fêtes<br />

religieuses importantes ?<br />

Quelles sont les règles d’habillement<br />

<strong>et</strong> les habitudes alimentaires<br />

importantes ?<br />

Quelles sont les occupations<br />

pratiquées durant les loisirs ?<br />

Quel type de fête organise-t-on<br />

avec les jeunes du même âge ?<br />

Quels sont les endroits où on<br />

peut se rendre seule ?<br />

Quelles sont les attitudes qui<br />

se manifestent à l’égard de<br />

comportements différents ?


Anna, Amal & Anousheh <strong>Foulard</strong> <strong>et</strong> <strong>mini</strong>-<strong>jupe</strong> Fiche pratique 7, page 3<br />

2. Note avec une couleur différente les opinions des « camarades d’école allemandes » <strong>et</strong> de la « famille turque ». Observe maintenant les colonnes qui concernent<br />

les filles. Dans quels domaines suivent-elles la culture allemande <strong>et</strong> dans lesquels adoptent-elles les représentations de leurs familles ? Choisis la couleur correspondante.<br />

(Exemple : les données concernant les « camarades d’école allemandes » sont soulignées en bleu. Quand Gülcin <strong>et</strong> Gülsen ont des proj<strong>et</strong>s d’avenir qui<br />

rejoignent ceux de leurs camarades allemandes, souligne-le aussi en bleu. Les données se rapportant à la « famille turque » sont soulignées en orange. Les proj<strong>et</strong>s<br />

d’avenir pour lesquels Gülcin <strong>et</strong> Gülsen rejoignent les représentations de leur famille sont également soulignés en orange. Souligne ainsi toutes les opinions concernant<br />

les différentes questions. C<strong>et</strong>te manière de procéder donne une image de l’orientation intérieure des filles, de leurs points communs <strong>et</strong> de leurs différences.<br />

Les domaines qui suscitent des conflits ressortent.<br />

3. Y a-t-il des domaines dans lesquels les filles ne se rapprochent d’aucun des groupes cités ? Où observes-tu des points communs <strong>et</strong> où des différences ? Gülsen <strong>et</strong><br />

Meryem sont-elles vraiment à l’opposé l’une de l’autre, comme « noir <strong>et</strong> blanc » ? Dans quels domaines est-ce le cas, dans lesquels n’est-ce pas le cas ?<br />

4. Compare ta colonne à celle des trois filles. Où relèves-tu des différences entre les trois filles <strong>et</strong> toi ? Où y a-t-il des points communs ?<br />

5. Vivre entre deux cultures n’est pas simple. Et pourtant : qu’apprennent donc ces filles au quotidien ? Quel jugement portes-tu sur leur façon de vivre ?<br />

6. Les filles se trouvent constamment en conflit entre les cultures, par exemple en ce qui concerne le choix du conjoint. Décris la situation des filles. Comment<br />

gèrent-elles ce conflit ? Quels sont les avantages <strong>et</strong> quelles sont les difficultés qui en découlent ?<br />

7. Leur avenir professionnel est très important pour les trois filles : pourquoi ? Que signifie pour elles « faire carrière » ? Comment leur situation culturelle s’en<br />

trouve-t-elle transformée ?<br />

Exercice pour poursuivre la réflexion :<br />

8. Décris les points forts des filles. Que savent-elles bien faire ?<br />

9. Imagine que ces filles soient tes camarades ou tes amies : quelles différences pourrais-tu accepter facilement en les côtoyant – quels seraient les points difficiles ?<br />

10. Questionne des jeunes – filles <strong>et</strong> garçons – de familles turques (ou d’autre origine) à propos des domaines cités dans le tableau. Que constates-tu ?

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!