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sUPrevolUtIon Is noW

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L E M A G A Z I N E G R A T U I T 1 0 0 % S U R F<br />

<strong>sUPrevolUtIon</strong><br />

eclec'trIP :<br />

<strong>Is</strong><br />

AsrhAm IndIen<br />

Pr<strong>Is</strong>on mAldIvIenne<br />

<strong>noW</strong><br />

extAse mArocAIne<br />

surf TIME NuMEro 21 IIIIIIIIII ÉTÉ 2010 IIIIIIIII graTuIT > sErvEz-vous


®<br />

®<br />

oakley.eu ©2010 Oakley, Inc.


Truth lies<br />

behind the curtain. *<br />

Ce que Tommy fait au creux de la vague, c’est son affaire. S’il<br />

veut rigoler en se moquant bien d’une lèvre prête à s’abattre<br />

et d’un récif à eur d’eau acéré comme un rasoir, cela ne<br />

regarde que lui. Même si de la plage la situation paraît plutôt<br />

Tommy Whitacker en Boardshort O-Stretch Prismatic<br />

sérieuse, à vrai dire Tommy s’éclate. Chez Oakley, nous<br />

abordons les choses de la même façon. Si nous sommes plus<br />

que sérieux quand il s’agit de produire et protéger nos précieuses<br />

innovations, le plaisir qu’on y prend passe en priorité.<br />

* La vérité surgit de l’ombre.


FREEPRESSE<br />

SAVOIE TECHNOLAC<br />

18, ALLÉE DU LAC SAINT ANDRÉ<br />

73 382 LE BOURGET DU LAC<br />

Tél : 00 33 (0)4 79 65 46 10<br />

Fax : 00 33 (0)4 79 65 46 12<br />

Site : www.freepresse.com<br />

DIRECTEUR DE RÉDACTION<br />

ET DE LA PUBLICATION<br />

Claude Borrani (claude@freepresse.com)<br />

00 33 (0)4 79 65 46 13<br />

REDACTEUR EN CHEF<br />

Stéphane Robin : 05 58 73 25 09<br />

stephane@freepresse.com<br />

RÉDACTEUR : Romain Bourgeais, Greg Puget, Damien Castera.<br />

romain@freepresse.com<br />

PHOTOgRAPHES: Stéphane Robin, Yves Sobanski, Damien Castera,<br />

Aquashot, Kristin Asp, Tim Mckenna, Bosko, Sylvain Cazenave, Benjamin Thouard<br />

MAQUETTE : Phil Martin - phil.mart@sfr.fr<br />

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ET DÉVELOPPEMENT :<br />

Kamel Beghidja (46 11) kamelb@freepresse.com<br />

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ADMINISTRATION : Laurence Rémy FREE PRESSE<br />

9, RUE DES ACACIAS, 40130 CAPBRETON<br />

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Internet : freepresse.com<br />

Dépôt légal : avril 2010<br />

SURF TIME est une publication FREE PRESSE<br />

Directeur Général : Claude Borrani<br />

SURF TIME est une marque FREE PRESSE<br />

Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque procédé que ce<br />

soit des pages publiées dans le présent magazine faites sans l’autorisation de l’éditeur<br />

est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les courtes<br />

citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’oeuvre dans laquelle<br />

elles sont incorporées. (art. L.122-4, L.335-2 du Code de propriété intellectuelle).<br />

Les Magazines Free Presse sont distribués dans les plus fameux magasins spécialisés<br />

sur l’ensemble du territoire français, en villes et en stations, dans certains magasins<br />

de sport généraliste, dans les clubs, écoles spécialisées, résidences hôtelières, en<br />

colportage sur les plus grands rendez-vous nationaux et internationaux, salons et<br />

événements. 23 magazines Free Presse sont diffusés annuellement, ce qui établit un<br />

lectorat estimé à 200 000 par numéro, près de 5 millions pour l’ensemble des publications<br />

gratuites Free Presse.<br />

Si vous souhaitez des exemplaires de nos magazines pour participer à l’animation de<br />

votre business : laurence@freepresse.com<br />

Pour une liste complète des points de diffusion des magazines gratuits Free Presse,<br />

visitez www.freepresse.com<br />

Pour s’abonner : laurence@freepresse.com<br />

Photos de couverture :<br />

Peyo Lizarazu leader du Stand Up Paddle World Tour,<br />

en action lors de la 3ième étape à Tahiti © Tim McKenna<br />

Merci de recycler ce Magazine<br />

quand vous l’aurez terMiné.<br />

6 numero 21<br />

8 News<br />

Les nouvelles fraîches du Surf<br />

Business.<br />

12 News Eco<br />

Focus sur la marque Picture.<br />

14 News de Course<br />

World Tour : le grand<br />

chambardement<br />

20 Retour sur Event<br />

Power girls avec<br />

le Swatch Girls Pro.<br />

24 Annonce Event<br />

Roxy Jam, édition 2010.<br />

26 Multimedia<br />

Chronique zik & Weedeos Games.<br />

28 Retour sur Event<br />

Protest Vendée Pro.<br />

30 Pro’File<br />

Joan Duru, l’instinctif.<br />

34 Retour sur Event<br />

L’étape du Stand Up Paddle World<br />

Tour à Anglet.<br />

38 Évenement<br />

Rencontre avec Laird Hamilton lors<br />

des 25 ans d’Oxbow.<br />

40 Portfolio<br />

Volatil ou le surf aérien.<br />

46 Trips<br />

Direction l’Inde, les Maldives<br />

et le Maroc.<br />

62 Shopping<br />

Tiens-toi à carreaux !<br />

64 Surflife<br />

Alain Sevellec, la vie d’un guru.


Quand on me dit que le surf de demain consistera à faire des<br />

rotations au-dessus de la vague avec une vitesse incroyable<br />

sur une 5’10, je reste dubitatif. On ne doit pas parler du même<br />

futur. À part les pros et les kids qui surfent en short devant chez eux<br />

toute l’année, la grande majorité d’entre nous ne sera pas vraiment<br />

concernée par cette évolution. Que les aérials soient désormais<br />

mieux pris en compte dans les critères de jugement ASP c’est une<br />

chose, mais que nous nous mettions tous à en faire est une autre.<br />

Bien sûr que les kids ont le droit de rêver, et je me trompe peut-être,<br />

mais, pour la plupart, la perte de contact avec l’eau se solde par une<br />

belle gamelle. Alors ce sera quoi le surf du futur ? Tow in, foil, rétro,<br />

surf sous-marin ? Si on écoute Laird Hamilton, le stand up paddle<br />

va prendre une place de choix au line up, sans pour autant mettre<br />

fin aux autres pratiques. C’est une évolution normale du sport.<br />

C’est aussi une question d’accessibilité, de fun et d’optimisation<br />

des conditions de surf de tous les jours. C’est vrai qu’il n’y a pas<br />

une session de SUP sans qu’un shortboarder me dise : “ mais ça a<br />

l’air marrant ton truc là ! ”. Que ceux qui râlent parce que l’engin va<br />

démocratiser le surf se calment, l’industrie n’a pas attendu le SUP<br />

pour faire du surf un loisir de masse. D’autre part, le marché du SUP<br />

se situe aussi et surtout en dehors des vagues. Faut-il quand même<br />

en avoir peur ? Pas plus que du reste des objets qui se déplacent<br />

au line up. Comme en surf, si c’est un débutant aux commandes,<br />

ça peut être dangereux. Après, tout le reste est une histoire de<br />

comportement, de respect des règles et d’auto régulation. Et puis, vu<br />

le bon classement des français sur le SUP World Tour, ça ne doit pas<br />

déplaire à tout le monde !<br />

Stéphane robin<br />

numero 21<br />

PHOTO : STÉPHANE ROBIN<br />

7


O’Neill laNce uN site web Hyperfreak<br />

La marque a lancé un petit bijou virtuel qui met<br />

en scène le boardshort Hyperfreak dans toute sa<br />

splendeur. Ce site très ludique et interactif est<br />

une première dans l’industrie du boardshort, il<br />

contribue à mettre en avant le véritable aspect<br />

révolutionnaire de ce produit techniquement<br />

avancé. Un jeu de surf réaliste et divertissant<br />

vous attend sur le site pour vous permettre de<br />

continuer à surfer même quand les conditions<br />

ne le permettent pas dans la “vraie vie”. Tentez<br />

votre chance et vous pourrez gagner un trip à<br />

Hawaï pour venir assister au “O’Neill World Cup<br />

of Surfing“ sur le spot de Sunset. Tout ce dont<br />

vous avez besoin est d’un ordi, d’une Webcam et<br />

d’une connexion Internet. Pour vivre l’expérience<br />

Hyperfreak en 3D et tenter de gagner un Surf<br />

Trip à Hawai, rendez-vous sur : www.oneill.com/<br />

hyperfreak<br />

OHM III<br />

NOuveautés electric<br />

Pour cet été, la marque d’eyewear nous régale<br />

en ajoutant quatre nouveaux modèles à son<br />

catalogue : la OHM III (99 euros), la Module<br />

(à partir de 95 euros), la BPM (95 euros) et la<br />

Rockabye pour les girls (88 euros). Faute de<br />

place, nous ne pouvons pas toutes les dévoiler,<br />

nous avons donc mis nos coups de cœur. Pour le<br />

reste, direction : www.electricvisual.com<br />

8 numero 21<br />

Module<br />

NOuvelle recrue O’Neill<br />

Raoni Monteiro vient de signer avec la marque<br />

et rejoint les autres tops surfeurs du team dont<br />

Jordy Smith, Bobby Martinez, Cory Lopez, Mark<br />

Mathews, Roy Powers et Timmy Reyes. Le<br />

regular foot de 27 ans, originaire de Saquarema,<br />

Rio de Janeiro, surfe depuis 23 ans et a fait ses<br />

armes dans les barrels d’Itaùna, l’une des vagues<br />

les plus puissantes du Brésil. Connu pour son<br />

style fluide, radical et puissant, il a commencé<br />

la compétition à 7 ans et ne l’a jamais quittée<br />

depuis. C’est sur le tour WQS qu’il réalise ses<br />

premiers excellents résultats en montrant une<br />

grande maturité, alors à peine âgé de 20 ans.<br />

Après sa qualification pour le WCT en 2003,<br />

Raoni rejoint l’élite pendant 4 ans où on le<br />

considère comme le surfeur brésilien doté du<br />

plus gros potentiel et susceptible de gagner<br />

un titre mondial. Mais une opération du genou<br />

en 2008 le freine dans ses performances et<br />

amenuise donc considérablement ses chances<br />

dans le top 45. Mais Aujourd’hui Monteiro est de<br />

retour, en forme et plus fort que jamais.<br />

et glOu et glOu<br />

Les boissons énergétiques achètent les services<br />

des surfers à grands coups de dollars, alors il est<br />

temps de savoir qui boit quoi ce mois-ci, histoire<br />

d’être incollable au prochain repas de famille !<br />

Benjamin Sanchis vient de rentrer chez Monster,<br />

contrairement à Marc Lacomare qui en buvait<br />

déjà et qui ne fait que prolonger son contrat pour<br />

en boire deux ans de plus. De son côté et c’est<br />

tout frais, Cory Lopez puise sa toute nouvelle<br />

énergie chez Rockstar.<br />

surfiNg Day, c’est reparti !<br />

Pour sa septième édition et grâce notamment<br />

à l’EuroSima (association europénne des<br />

industriels des sports de glisse), l’ESF (Fédération<br />

Européenne de Surf) et Surfrider Foundation,<br />

le désormais célèbre event déferlera sur les<br />

plages du monde entier le dimanche 20 juin.<br />

Pour cette nouvelle édition, le principe reste<br />

le même : l’International Surfing Day est une<br />

journée gratuite de célébration du surf, ouverte<br />

à tous et qui permet aux petits et grands,<br />

débutants et confirmés de partager une journée<br />

tous ensemble autour d’une même passion. De<br />

nombreux événements sont organisés à travers<br />

le monde afin de faire découvrir à tous les<br />

publics le surf et sa culture.<br />

Les activités sont diverses : initiations au surf<br />

et ses dérivés, compétitions, tests de produits,<br />

nettoyage de plage, concerts, BBQ… et bien<br />

d’autres ! Pour info, l’édition précédente a été un<br />

gros succès et a réuni 34 pays et plus de 300<br />

évènements autour de la planète.<br />

www.surfing-day.com


uNe brésilieNNe se paye le pérOu !<br />

La surfeuse du Team Billabong Silvana Lima a<br />

remporté le Movistar Peru Classic contre Sally<br />

Fitzgibbons sur la droite de San Bartolo au Pérou,<br />

dans des conditions propres d’environ 1,5 m.<br />

Troisième victoire de sa carrière en WCT, qui la<br />

propulse de la 7e à la 3e place du classement<br />

ASP.<br />

Prochaine étape des Championnats du Monde<br />

de Surf Féminin au Portugal du 7 au 11 octobre<br />

prochain<br />

la kiDs week revieNt à partir du 15 juillet<br />

à Anglet ! Un rendez vous à ne pas manquer pour<br />

tous les Waterman en herbe.<br />

10 numero 21<br />

© ASP / MORRIS<br />

billabONg & greeN Day<br />

La marque et le groupe de zik que l’on ne<br />

présente plus se sont associés pour sortir le<br />

boardshort “Mass Hysteria“. Bien évidemment,<br />

c’est une édition limitée pour 2010. Depuis<br />

plusieurs années maintenant, Billabong est<br />

passé maître en collaborations artistiques<br />

avec différents groupes et musiciens. Ainsi,<br />

les séries limitées Red Hot Chili Peppers, Foo<br />

Fighters, Donavon Frankenreiter, Wolfmother et<br />

dernièrement Metallica, avaient déjà remporté un<br />

franc succès. Le boardshort Mass Hysteria est<br />

complètement raccord avec l’image du groupe :<br />

un logo signature Green Day sur fond de damiers<br />

noir et blanc. En plus, il est écologique et intègre<br />

une matière “Eco Supreme Suede“ recyclée et<br />

recyclable. Le boardshort est déjà disponible<br />

dans les Billabong Stores et chez les meilleurs<br />

revendeurs au prix de 70 euros.<br />

www.billabong.com/eu/<br />

ViTE diT<br />

- le talentueux balinais de 20 ans, Mega<br />

semadhi, a signé chez rusty.<br />

- Pour ceux qui n’étaient pas encore au<br />

courant même si la news a fait du bruit,<br />

Bobby Martinez est rentré chez o’neill.<br />

- dc vient de rajouter une recrue de taille<br />

à son team en la personne de clay Marzo.<br />

- Marlon lipke, de son côté, rentre chez<br />

Protest.<br />

BoMB<br />

squad<br />

erratum<br />

Toutes nos excuses à Rudy Ferriere et sa marque<br />

“Illegal Surfboards“ que nous avons oublié<br />

dans notre Surftime Hors-Série Matos ! Basé<br />

à St Pierre d’Oléron, Rudy shape et répare vos<br />

planches, alors n’hésitez pas à lui rendre visite si<br />

vous êtes dans le coin. Voici deux modèles made<br />

in Illegal Surfboards :<br />

Modèle : Bomb squad<br />

- Taille, épaisseur, largeur : 5’11 x 20 1/8 x 2 3/4<br />

- Construction : Résine teintée polyester silmar,<br />

fibre hexcel, future fins.<br />

- Programme : thruster toutes conditions, de<br />

débutant à confirmé. Cette board est destinée à<br />

tout type de surf et niveau, avec une excellence<br />

dans le surf poussif, ce qui en fait l’arme ultime<br />

dans un quiver lambda. Un drive et une balance<br />

confortable dans les turns, c’est un outline<br />

de twin allié à un tail de dimension thruster, à<br />

monter en tri, twin ou quattro.<br />

- Prix : 560 euros<br />

Modèle : Punk<br />

- Taille, épaisseur, largeur : 5’9 x 18 7/16 x 2 1/4<br />

- Construction : résine polyester silmar, fibre<br />

hexcel, future fins.<br />

- Programme : thruster toutes conditions, de<br />

débutant à confirmé.<br />

- Programme : Cette board est destinée au surf<br />

estival, outline large pour une bonne balance,<br />

simple concave.<br />

- Prix : 490 euros<br />

www.illegalsurfboards.com<br />

PunK


PICTURE : RIDER, PARTAGER ET<br />

PROTÉGER<br />

il y a deux ans maintenant, Julien, vincent et Jérémy ont décidé de lancer une<br />

nouvelle marque de wear organique baptisée picture. encore des opportunistes<br />

qui espèrent se faire des sous en surfant sur la vague verte ? loin de là quand ils<br />

nous parlent de leur motivation pour “leur bébé“. ces trois potes passionnés de<br />

ride souhaitent plutôt attirer l’attention des riders sur l’importance d’acheter des<br />

produits éthiques pour limiter leur impact environnemental. rencontre.<br />

Tout au long de leur périple et après de multiples<br />

rencontres, leur projet prend forme autour d’un<br />

concept de produits éthiques, biologiques et<br />

technologiques, correspondant entièrement<br />

aux valeurs de vie auxquelles ils aspirent. Leur<br />

force, ils la puisent dans le Graal découvert<br />

dans une société située au coeur des Vosges : la<br />

membrane Bio Ceramic. Présentant des vertus<br />

étonnantes pour le corps et les performances<br />

sportives, elle permet de rééquilibrer le corps, de<br />

conférer une chaleur inégalable et d’accélérer la<br />

récupération. Uniquement disponible au départ<br />

sur des tenues de snowboard, plusieurs modèles<br />

de boardshorts équipés de cette membrane font<br />

leurs apparitions au sein de la collection cette<br />

saison !<br />

3 questiONs aux gars De picture :<br />

- Depuis son lancement, comment la marque<br />

se porte sur le marché ?<br />

Depuis son lancement il y a deux ans maintenant<br />

pour nous et 1 an pour le grand public, nous<br />

avons connu un franc succès auquel nous<br />

ne nous attendions pas. Les gens ont vu en<br />

Picture quelque chose de nouveau “enfin des<br />

produits propres à des prix corrects, et surtout<br />

des vêtements stylés en bio qui ne ressemblent<br />

pas à des vêtements de hippies ”. De plus, la<br />

nouvelle technologie que l’on a su apporter<br />

12 numero 21<br />

dans l’ensemble de nos pièces techniques,<br />

“ la Bio Ceramic ” a beaucoup fait parler de<br />

par les propriétés étonnantes qu’elle apporte.<br />

Nous avons pu constater durant nos deux<br />

premières années d’existence certains effets<br />

très bénéfiques sur les performances. Beaucoup<br />

de gens restent septiques quant à l’efficacité<br />

de cette technologie jusqu’au moment ou ils<br />

l’essayent. Pour revenir au marché proprement<br />

dit, nous avons cette année doublé le nombre de<br />

nos points de ventes et pénétrer plus fortement<br />

les marchés Suisse et Andorran avec pas loin<br />

de 125 revendeurs à partir de septembre. Nous<br />

espérons nous consolider en France et grandir<br />

à l’étranger. Le grand rêve utopique américain<br />

n’est pas encore pour maintenant mais nous y<br />

croyons pour l’avenir.<br />

- Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer<br />

dans le surf aujourd’hui avec les boardshorts<br />

et les lycras équipés de la membrane “Bio<br />

Céramic“ ?<br />

Picture est avant tout une marque issue de la<br />

montagne et du skate. Ce qui explique notre<br />

présence aujourd’hui dans le surf, c’est une<br />

forte demande de ces clients montagne et<br />

skate à consommer des produits propres et<br />

respectueux de l’environnement qui “ viennent<br />

de la montagne ” pour aller dans l’eau. C’est par<br />

la suite que l’on a pu constater le vif intérêt des<br />

surfeurs pour nos produits. Nous n’avons pas la<br />

prétention d’aller inonder le marché du surf, mais<br />

nous sommes très fiers de l’accueil que nous<br />

avons pu recevoir des pratiquants et continuons<br />

notre travail de développement pour apporter aux<br />

surfeurs des produits de très grande qualité.<br />

- Quels sont les gros avantages à l’eau ?<br />

Notre technologie “ Bio Céramic ” contenue dans<br />

les boardshorts et lycras est faite par impression<br />

d’encre ceramic. Ce boardshort va contribuer à<br />

certaines améliorations de performance, mais<br />

pour une efficacité optimale, l’ajout du lycra<br />

sera bénéfique. Dans l’eau, la “Bio Ceramic”<br />

va apporter tout d’abord une stabilisation de la<br />

température du corps, et l’on sait que ce sont<br />

les variations de températures du corps qui sont<br />

synonymes de fatigue et de contre-performance.<br />

Ce premier point est très important. Ensuite, il<br />

semble que le corps récupère beaucoup mieux<br />

à l’effort puisqu’il consomme moins d’énergie<br />

pour réguler sa propre température. Et pour finir,<br />

on constaterait dans l’eau une amélioration de la<br />

force (importante lorsque l’on rame pour prendre<br />

sa vague). Ah oui, j’oubliais ! Bio Ceramic ou<br />

pas, on a quand même beaucoup plus de style<br />

en Picture, on améliore considérablement son<br />

capital séduction (même sans la Bio Céramic !).<br />

www.picture-organic-clothing.com


2010 est sans aucun doute<br />

l’année des changements pour<br />

le surf professionnel et en ce<br />

milieu d’année, à l’heure où<br />

vous avez votre gratuit en<br />

main, le grand chambardement<br />

est déjà bien entamé.<br />

classements, formats, staff,<br />

etc… comme si un grand coup<br />

de vent avait balayé le système<br />

en place depuis 10 ans.<br />

WORlD<br />

TOUR :<br />

lE GRAnD ChAmbARDEmEnT<br />

par Greg Puget<br />

donc une année de transition<br />

pour les meilleurs surfeurs de la<br />

C’est<br />

planète, l’historique Top 45 de<br />

l’ASP se préparant à une coupe franche de<br />

treize athlètes après le Billabong Pro Tahiti<br />

(du 22 août au 2 septembre), ce qui veut dire<br />

que lorsque la caravane de l’élite surfistique<br />

atterrira en septembre sur le Vieux Continent,<br />

ils ne seront plus que 32… Et oui, les temps<br />

changent ! Il semblait naturel pour les athlètes<br />

eux-mêmes de voir ces places au soleil devenir<br />

plus chères encore avec à la clé des formats<br />

de compétition plus courts permettant de<br />

terminer une compétition sur un swell unique<br />

(deux à trois jours en moyenne), et surtout plus<br />

de dollars pour les heureux parvenus.<br />

14 numero 21<br />

la NOuvelle garDe face aux téNOrs<br />

Du circuit<br />

Remaniement dans la hiérarchie du jugement,<br />

évolution des critères, classement unique,<br />

et remodelage des différentes catégories de<br />

l’ASP World Tour… L’année 2010 est belle<br />

et bien celle du changement pour le sport<br />

professionnel. À voir si les éternels dominants<br />

de la hiérarchie mondiale craignent aussi de<br />

voir la tendance s’inverser et la “new school“<br />

prendre le pouvoir ?<br />

taJ mONtre les DeNts à sNapper<br />

C’est au traditionnel Quiksilver Pro Gold Coast<br />

que les hostilités ont été ouvertes, en Australie<br />

comme chaque année, après deux mois sans<br />

compétition pour certains, et déjà un Prime au<br />

A v e c D a n e R e y n o l d s l e s u r f<br />

p r o f e s s i o n n e l p r e n d d e<br />

l’altitude.<br />

Brésil pour d’autres, l’importance des points<br />

toutes catégories confondues changeant la<br />

stratégie des pros en ce début d’année.<br />

Dans des vagues “fun“, entendez par là<br />

1m20 off-shore déroulant sur au moins<br />

50 mètres, le Top 45 s’est donc élancé pour<br />

ce tour 2010 dont seuls 32 s’en sortiront<br />

après le Pipe Masters en décembre. Des<br />

classiques manœuvres du répertoire surf aux<br />

impressionnants enchaînements de la nouvelle<br />

génération, les premières pulsations du cru<br />

2010 ont donné du fil à retordre au nouveau<br />

chef-juge de l’ASP International, Dane Reynolds<br />

dominant les débats jusqu’en demi-finale avec<br />

des combinaisons roller-bottom-tailslide-air<br />

à couper le souffle. Sous les projecteurs de


Le King Slater a encore une fois<br />

p r o u v é q u e s a g é n é t i q u e d e<br />

v a i n q u e u r v a b i e n a u - d e l à<br />

d ’ u n e e n t o r s e à l a c h e v i l l e .<br />

Quand on est un champion<br />

d e c e t t e e n v e r g u r e<br />

e t q u e l e d i x i è m e<br />

m o n d i a l e s t s i p r ê t ,<br />

o n r e s t e f o c u s …<br />

A b o n e n t e n d e u r !<br />

[Photo : ASP / Robertson]<br />

l’autre côté du tableau, Jordy Smith taille la<br />

route avec autant d’aisance et d’engagement,<br />

le sud-africain ancien champion du monde ASP<br />

Junior éliminant les têtes de série les unes<br />

après les autres pour atteindre sa première<br />

finale dans une étape du championnat du<br />

monde. Voilà pour la new school !<br />

Malgré un surf nettement au-dessus du lot et<br />

tourné vers l’avenir, la fougue des champions<br />

du monde de demain s’est vu devancé, une<br />

fois encore, par l’expérience et la solidité<br />

mentale des anciens, Kelly Slater s’arrêtant en<br />

huitièmes, mais les cadors du circuit s’offrant<br />

des places de choix avec en tête, le vainqueur<br />

du Quik Pro Gold Coast Taj Burrow, 31 ans et<br />

toutes ses dents.<br />

Au soir de la première finale de l’année, c’est<br />

donc Taj Burrow qui prend la tête du circuit<br />

2010 malgré les assauts répétés de Jordy<br />

Smith. Ce dernier se permet d’envoyer tout<br />

son répertoire dans une finale où l’australien<br />

revient aux bases, découpe les droites avec<br />

autant de vitesse que de verticalité et assure<br />

une troisième victoire consécutive après<br />

le Billabong Pipeline Masters fin 2009 et<br />

une compétition ASP 4-Star une semaine<br />

auparavant.<br />

16 numero 21<br />

même blessé, slater reste<br />

iNtOucHable au rip curl prO<br />

La plus ancienne des compétitions de l’élite<br />

reçoit donc le Top 45 comme chaque année<br />

lors du week-end de Pâques sur la vague<br />

mythique (quoique rarement exceptionnelle)<br />

de Bells Beach, les ténors du circuit<br />

connaissant les caprices de cette vague où<br />

rarement un “rookie“ est parvenu à briller.<br />

Les combats prennent donc place dans des<br />

conditions très médiocres, les prévisions de<br />

houle étant si mauvaises que le directeur de<br />

compétition ne voit pas d’autres options que<br />

de sacrifier les premiers tours de la<br />

compétition. Les filles et les garçons<br />

enchaînent les séries alors que la direction de<br />

Jordy Smith monte sur le podium du Quik pro Gold Coast<br />

et semble enfin avoir trouvé son rythme de croisière parmi<br />

l’élite. Un rythme effréné et des litres d’eau envoyé dans<br />

l e c i e l d e S n a p p e r R o c k s e n A u s t r a l i e , p o u r u n m e s s a g e<br />

clair. Le titre de champion du monde n’est pas loin…<br />

[Photo : ASP / Kirstin]<br />

10 ANS dE WQS à l’EAu<br />

ce changement au sommet du surf<br />

professionnel a logiquement influencé une<br />

restructuration de l’ensemble du système<br />

international, les règles de qualification se<br />

devant d’évoluer en conséquence afin d’établir<br />

non seulement un parcours juste pour les<br />

prétendants, mais surtout l’occasion de rendre<br />

le circuit jusque-là découpé en deux divisions,<br />

plus lisible et accessible au plus grand nombre.<br />

ainsi, un nouveau mode de classement a vu<br />

le jour au début de l’année, un classement<br />

unique dans lequel les idoles historiques du<br />

sport apparaissent désormais aux côtés des<br />

nouveaux venus. l’ensemble des compétitions<br />

de l’asP World tour étant comptabilisées selon<br />

une même grille de points.<br />

les asP World qualifying series (Wqs)<br />

disparaissent donc du paysage laissant<br />

l’asP World tour ingurgiter ce qui désormais<br />

s’appellera les asP star series (classées<br />

de 1 à 6 stars), les asP Prime series<br />

(nouvelle catégorie devenant l’antichambre<br />

des compétitions de l’élite) et enfin les<br />

compétitions du top 32 de l’asP qui<br />

continueront de déterminer le titre de<br />

champion du monde de surf professionnel. ne<br />

vous étonnez donc pas, notre Wqs à nous qui<br />

aura rempli sa mission pendant une décennie<br />

n’est plus !<br />

au passage, le chef-juge de l’asP international<br />

quitte le navire et les critères de jugement<br />

s’ouvrent avec force sur un surf plus<br />

spectaculaire, innovant et aérien afin de voir la<br />

génération des dane reynolds et Jordy smith<br />

enfin se voir rétribuer à leur juste valeur dans<br />

un monde où le carve et le re-entry doivent<br />

désormais jouer les seconds rôles.<br />

Ta j B u r r o w s ’ o f f r e l a p r e m i è r e é t a p e d u<br />

t o u r 2 0 1 0 e n m o n t r a n t à l a n e w s c h o o l<br />

que lui aussi ne va pas baisser les bras<br />

p o u r u n p r e m i e r t i t r e m o n d i a l a p r è s l e q u e l<br />

i l c o u r t d e p u i s d i x a n s m a i n t e n a n t …<br />

[Photo : ASP/Kirstin]


l’évènement est déjà tournée vers le spot de<br />

Johanna beach, à deux heures de route de<br />

Bells. Les choses se préparent doucement,<br />

mais un coup de tonnerre vient pour certains,<br />

sonner le glas du King. Slater se fait une<br />

entorse à une cheville lors d’une série et doit<br />

partir faire des radios avant d’éventuellement<br />

déclarer forfait… Alors qu’il est déjà au<br />

quatrième tour (huitièmes de finale).<br />

Le King Slater, qui n’a pas encore dit<br />

officiellement s’il ferait le tour dans son<br />

intégralité en 2010, est donc blessé après<br />

un premier résultat décevant pour ses fans<br />

du monde entier qui secrètement espèrent le<br />

voir brandir une dixième couronne mondiale<br />

pour clore son règne… Strappé, bandage à la<br />

cheville, Slater tente le coup sans trop d’espoir<br />

et passe une série de plus, puis une autre,<br />

18 numero 21<br />

et une autre… Et arrive en finale sur le spot<br />

de repli de Johanna dans de jolies vagues<br />

d’1m50. Une fois encore, le prodige de 38 ans<br />

est en finale du Rip Curl Pro et se lance vers le<br />

large avec toujours cet esprit de compétiteur<br />

voire de guerrier qui vit pour gagner. Trente<br />

minute plus tard, Slater est porté par son team<br />

manager et ses amis et gagne son quatrième<br />

titre du Rip Curl Pro Bells Beach, une victoire<br />

à l’arraché qui en dit long sur la motivation<br />

du meilleur surfer de tous les temps. Kelly<br />

de retour dans trio de tête après la deuxième<br />

étape, de bon augure pour la machine à<br />

gagner qu’il est.<br />

Au lendemain du second bilan de l’année, Taj<br />

Burrow reste en tête mais Slater se remet en<br />

selle alors que Jordy Smith garde le cap. La<br />

bataille entre l’avenir du surf et les tôliers du<br />

circuit va faire rage, c’est désormais garanti.<br />

CI-DESSUS : Owen Wright, l’Australien ferd<br />

e - l a n c e d e l a n o u v e l l e g é n é r a t i o n q u i s e<br />

h i s s e j u s q u ’ e n d e m i - f i n a l e o ù i l l i v r e u n e<br />

b a t a i l l e a u s o m m e t f a c e a u f u t u r v a i n q u e u r à<br />

coup d’air et de re-entrie emprunté au surf<br />

de demain. Le surf professionnel respire la<br />

nouveauté en ce début d’année 2010<br />

[Photo : ASP / Kirstin]<br />

L e r o o k i e d e v e n u r o i , J a d s o n A n d r e m è n e<br />

la danse toute en souplesse avec des air<br />

r e v e r s e e t u n e i n t e l l i g e n c e é t o n n a n t e v e n u<br />

d’un nouveau qualifié. Slater tombe face au<br />

jeune Brésilien et la foule est en délire.<br />

[Photo : ASP / Kirstin]<br />

JaDsON aNDre frappe Haut et fOrt<br />

au billabONg prO<br />

La tendance amorcée depuis fin février se<br />

confirme alors que la caravane de l’ASP<br />

poursuit sa première partie d’année pour se<br />

poser au pays du carnaval, du melting-pot et<br />

de la capoeira. Le Brésil, où le surf est le sport<br />

national après le football, s’apprête à connaître<br />

l’une des pages de son histoire surf avec un<br />

spectacle et une ambiance aussi intense dans<br />

l’eau que sur la plage.<br />

Après six jours et six nuits de pluie incessante,<br />

la météo se calme, les vagues se présentent<br />

proprement et les discussions reprennent de<br />

plus belle. Arrivée en finale en 2009, la star<br />

nationale Adriano de Souza est concentrée sur<br />

son objectif, gagner devant son public pour<br />

rentrer au panthéon national. Mais là où tout


le monde attend De Souza, c’est son acolyte et<br />

compatriote fraîchement qualifié Jadson Andre<br />

qui prend la vedette.<br />

Série après série, Andre prend sa dimension<br />

aérienne et bondit de vague en vague avec<br />

son style si impressionnant. Tel un skateur<br />

envoyant des ollies, Jadson balance des<br />

airs reverse 360 grab à la pelle, exploite les<br />

gauches comme nul autre et s’offre une place<br />

en finale pour sa deuxième participation<br />

dans une étape du World Tour, à 20 ans. Les<br />

Fanning, Burrow, Parko et autres Irons sont<br />

présents et restent bien en place mais ne<br />

parviennent pas à stopper la fougue du jeune<br />

brésilien. Ils tombent tous les uns après les<br />

autres, à l’exception d’un, encore lui… Le king<br />

Slater confirme son envie de reprendre les<br />

rênes du cortège et envoie les nouveaux venus<br />

se rhabiller gentiment. Alors que le prodige<br />

Australien Owen Wright score son meilleur<br />

résultat de sa carrière avec une place en<br />

demi-finale, Slater reste en tête et se prépare<br />

à affronter l’inexpérimenté Jadson Andre pour<br />

sa deuxième finale consécutive.<br />

S l a t e r d e n o u v e a u d a n s u n e p h a s e a s c e n d a n t e , a p r è s u n e<br />

victoire en Australie et une finale au Brésil… Le King est-il<br />

enfin en phase pour la passe de dix ? Quoiqu’il arrive, après<br />

une série aussi encourageante, l’arène de J-Bay semble toute<br />

offerte au vétéran du tour qui à 38 ans domine la hiérarchie du<br />

surf mondial. Encore. [Photo : ASP/Kirstin]<br />

Trente minute au compte à rebours, la trompe<br />

officielle ouvre la finale et la foule en délire se<br />

tient prête à encourager son chouchou malgré<br />

toute l’affection qu’elle porte au Floridien,<br />

tenant du titre et adulé telle une rockstar au<br />

pays de Pelé.<br />

Jadson s’élance, enchaîne ses manœuvres, fait<br />

ses gammes et plaque tous ses airs reverse<br />

tel un virtuose recevant les hurlements du<br />

public à chacun de ses mouvements. Dans une<br />

attitude évidente de « ça passe ou ça casse »,<br />

le brésilien asphyxie Slater petit à petit, en<br />

se réservant les gauches alors que le King se<br />

cantonne aux droites. Les minutes défilent,<br />

la foule tremble. Aussi inexpérimenté qu’il<br />

soit, le local de l’étape fait preuve d’un calme<br />

olympien et clos les débats sur une dernière<br />

vague backside où il envoie des litres d’eau<br />

dans le ciel brésilien avant de lever les bras au<br />

ciel. Slater s’incline.<br />

Slater s’incline, mais après une victoire en<br />

Australie et une finale au Brésil, à 38 ans, le<br />

surfeur le plus titré de l’histoire et l’un des<br />

sportifs les plus reconnus de notre ère quitte<br />

le continent sud-américain sur le toit du surf<br />

mondial, encore une fois à la tête d’une armée<br />

de surfeurs tous prêt à en découdre pour ne<br />

pas laisser le “Dieu du Surf“ prendre le large<br />

lors de la prochaine étape en Afrique du Sud<br />

pour le Billabong Pro J-Bay (du 17 au 31<br />

juillet).<br />

www.aspeurope.com et<br />

www.aspworldtour.com pour tous les<br />

classements, news, photos, vidéos et live<br />

des compétitions autour du monde !


SWATCh GiRlS PRO SEiGNOSSE<br />

POWER<br />

SWATCh GiRlS PRO SEiGNOSSE<br />

GIRls !<br />

pour une première, ce fut un peu un<br />

baptême du feu pour swatch et les<br />

girls. ce mois de mai leur a réservé<br />

des conditions allant du presque<br />

parfait au totalement hors contrôle<br />

avec des températures pas vraiment<br />

de saison. Du 12 au 16 mai, on oublie<br />

donc les hawaïennes en bikini<br />

bronzant sous les parasols et l’on ressort le bonnet et les bottes ! tout un programme.<br />

à l’eau, il a fallu des bras pour résister au courant et une bonne étoile pour trouver les<br />

bonnes vagues. malgré tout, les girls ont surfé au plus haut niveau, vraiment époustouflant !<br />

Par Stéphane Robin - Photos : Aquashot/Swatch<br />

20 numero 21<br />

Wright Stéphanie Gilmore<br />

remporte la bataille à grand<br />

coup de snap dévastateurs.<br />

© SR.


J u s t i n e D u p o n t e t C a n n e l l e B u l a r d ,<br />

deux françaises favorites sur<br />

cette compétition, des surfeuses<br />

à suivre<br />

L’unique étape française du Championnat du<br />

Monde féminin a débuté dans un wind swell<br />

un peu agité. Pas de quoi se faire peur pour<br />

les juniors. Lee Ann Curren, Cannelle Bulard,<br />

Courtney Conlogue ou encore Bethany Hamilton<br />

font partie du plateau assez éclectique de ces<br />

premières séries. Le surf puissant et radical de<br />

l’hawaïenne Bethany Hamilton surprend tout le<br />

monde, non seulement par la manière dont elle<br />

gère son handicap mais aussi par la domination<br />

qu’elle impose à ses adversaires. Après de bons<br />

résultats dans les premiers tours, les Françaises<br />

font les frais du surf puissant et stratégique des<br />

Américaines et des Australiennes. Pauline Ado<br />

et Justine Dupont font partie des rescapées en<br />

arrivant en demi-finales. Mais aucune des deux<br />

ne parviendra à battre le contingent d’anglosaxonnes.<br />

Coco Ho montre qu’elle n’est pas là<br />

que pour s’amuser avec une vague notée 9,60<br />

grâce à deux énormes snaps. La finale se joue<br />

donc entre deux hawaïennes Nage Melamed,<br />

Coco Ho une Australienne en la personne<br />

de Laura Enever et<br />

une Américaine avec<br />

Courtney Conlogue qui<br />

finit par s’imposer.<br />

Le surf féminin étant<br />

désormais dominé<br />

par des surfeuses très<br />

jeunes, on prend les mêmes et l’on recommence<br />

pour le main évent. On attendait Lee Ann Curren<br />

qui passe un peu à côté de sa première série et<br />

sort de la compétition. L’hécatombe française<br />

se poursuit laissant la place aux têtes de série<br />

comme Stéphanie Gilmore ou Sally Fitzgibbon.<br />

La mer est agitée et les séries dépassent les<br />

Encore une victoire<br />

pour Gilmore qui<br />

assoit un peu plus<br />

sa domination sur<br />

le circuit féminin.<br />

deux mètres. Le positionnement est critique, il<br />

faut ramer sans arrêt et partir sur des vagues<br />

dont le potentiel est aléatoire. Une fois encore,<br />

le spectacle est surprenant. Une prise de risque<br />

maximale et technique<br />

imparable permettent<br />

à Stéphanie Gilmore de<br />

dominer non sans mal<br />

Courtney Conlogue pour<br />

finalement se retrouver<br />

opposée à Coco Ho dans<br />

un duel mémorable pour la victoire. La fatigue<br />

liée aux séries qu’elle a courues en junior se fait<br />

sentir pour Coco qui a du mal à dépasser les<br />

vagues à 6 points. En face, Gilmore creuse l’écart<br />

à coup de snap et s’envole vers un titre de plus.<br />

Une démonstration de force qui pousse encore<br />

plus haut le surf féminin.<br />

numero 21<br />

21


SWATCh PRO / PORTRAiTS GiRlS<br />

CAnnEllE bUlARD<br />

la gagnante du protest vendée<br />

pro 2010 ne s’est pas laissée<br />

impressionner par les stars<br />

internationales. D’un naturel<br />

optimiste, la réunionnaise a réalisé<br />

un des plus beau parcours français<br />

sur ce swatch pro en atteignant le<br />

quatrième tour.<br />

Quand on commence sa vie sur un bateau,<br />

forcément, on a le pied marin. Bien utile pour<br />

devenir surfeuse pro ! « J’ai vécu 8 années sur le<br />

bateau de mes parents, d’abord en Guadeloupe<br />

puis à Saint Martin et ensuite à la Réunion. Je<br />

voyais mon frère partir surfer et moi je restais<br />

COCO hO<br />

On ne la présente déjà plus ! fille<br />

du célèbre pipe master Derek Ho, la<br />

jeune hawaïenne de 19 ans a su se<br />

faire une place dans le petit monde<br />

du surf féminin. finaliste de ce<br />

swatch pro, elle s’est battue jusqu’au<br />

bout contre stéphanie gilmore, mais<br />

a manqué de vagues pour s’exprimer.<br />

22 numero 21<br />

sur le bateau, et puis un jour j’ai décidé de le<br />

suivre, j’avais 7 ans. J’ai commencé sur une des<br />

planches de mon père, une 6’6. C’est motivant<br />

d’être à l’eau avec son frère. Il me poussait un<br />

peu à partir sur les grosses vagues. Maintenant,<br />

ce sont eux mes coachs. » Aujourd’hui, Cannelle<br />

essaye de passer son bac en deux ans grâce<br />

à son statut de surfeuse de haut niveau. Elle<br />

regrette un peu de ne pas avoir des beach<br />

breaks pour s’entraîner à la réunion, mais en<br />

même temps, il y a plus de filles à l’eau. Et puis,<br />

le reef de St Leu, c’est quand même son spot !<br />

Très compétitive et pourvue d’un surf puissant,<br />

on devrait la retrouver sur les podiums très<br />

prochainement.<br />

sponsors : rip curl, JeeWinn, planche rip<br />

curl / Phil grace<br />

PHOTOS : AQUASHOT/ASPEUROPE.COM<br />

Aujourd’hui huitième mondiale au classement<br />

ASP, elle fut la plus jeune surfeuse à intégrer le<br />

tour pro féminin. “Rookie Of The Year“ en 2009,<br />

elle a marqué les esprits par un surf engagé et<br />

stylé qui lui a rapidement permis de grimper au<br />

sommet du classement féminin. Coco a grandi<br />

sur le North Shore et connaît bien les différentes<br />

facette du surf professionnel. « C’est drôle,<br />

parce qu’on me demande souvent si mon père<br />

m’encourage à charger les grosses vagues alors<br />

qu’en fait, c’est plus lui qui s’inquiète de me voir<br />

dropper comme ça ! ». Son père et son frère ont<br />

beaucoup influencé son surf, et malgré son petit<br />

gabarit, elle déploie une énergie considérable<br />

dans son surf. Parmi les plus progressives,<br />

elle maîtrise parfaitement un répertoire de<br />

manœuvres très radicales. Nul doute qu’elle fasse<br />

rapidement parti des grandes favorites pour le<br />

titre mondial.<br />

sponsors : nike, volcom, Warrior Wetsuit


Photos : Roxy<br />

TRIm & mIx<br />

ROxy JAm 2010 - DU 10 AU 14 JUIllET<br />

arty, sexy, groovy, le roxy Jam version 2010 s’annonce rayonnant.<br />

une fois de plus, les 32 meilleures longboardeuses du monde seront à<br />

biarritz cet été pour cette unique étape française du championnat du<br />

monde féminin. au-delà de la compétition sportive, c’est un véritable<br />

festival dédié à la glisse, à la musique et à l’art, qui va s’installer<br />

devant la plage de la côte des basques.<br />

HaNgiNg 5<br />

Côté surf, Jennifer Smith sera de nouveau<br />

au rendez-vous pour défendre son titre de<br />

championne du monde. Coline Menard et Justine<br />

Dupond pour ne citer qu’elles, seront aussi de<br />

la partie pour défendre les couleurs françaises.<br />

Vous pourrez évidemment vous régaler et prendre<br />

un petit cours de pas croisés en regardant les<br />

hawaïennes et les australiennes se déplacer du<br />

tail au nose de leur planche pour enchaîner nose<br />

rider et cut back radical.<br />

recup’ art<br />

Comme chaque année, la création artistique tient<br />

une place de choix au cœur de cet événement.<br />

La thématique du recyclage est au centre de la<br />

production de l’artiste allemande Gesa Ronge<br />

24 numero 21<br />

dont le travail sera exposé tout au long de<br />

l’événement. Connue pour avoir réalisé une vague<br />

géante en bois flotté, elle exposera cette fois-ci<br />

une vitrine sur l’océan. Un regard conceptuel à<br />

découvrir grandeur nature.<br />

suNset Jam<br />

La musique est la facette nocturne du Roxy Jam.<br />

Quand elle n’est pas entravée par la météo, la<br />

programmation est à la pointe de la nouveauté.<br />

À ne louper sous aucun prétexte, le DJ set aux<br />

100 marches, le bar le plus couru de la côte<br />

basque, programmation électro et ambiance<br />

assurée. Au port Vieux, c’est le son pop de<br />

l’australienne Micky Green suivit des rockeuses<br />

glamour des Plastiscines qui seront a découvrir.<br />

Et tout ça, 100% gratuit !<br />

«NExT GiRl dJ»<br />

la lauréate de ce concours «next girl dJ»<br />

aura l’honneur de se produire pendant<br />

ce traditionnel “apéro“. les candidates<br />

de toute l’europe ont été sélectionnées à<br />

partir de différents mix postés sur le site<br />

www.nextgirldj.com et soumis aux votes<br />

d’internautes et d’un jury de professionnels.<br />

À l’issue des demi-finales, où les meilleures<br />

se sont rencontrées lors de battle live à Paris,<br />

londres, Berlin et Bruxelles, les 4 finalistes<br />

ont posté un ultime mix sur le thème de la<br />

plage. suite au vote d’un panel d’experts et<br />

d’internautes, la djette lauréate sera invitée<br />

à mixer en live au roxy Jam Biarritz pour y<br />

faire découvrir son univers musical.


CARNET<br />

DE RUE<br />

<br />

<br />

<br />

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19,00 EUROS<br />

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FREEPRESSE.COMFREE SHOP.


MASSiVE ATTACk - hEliGOlANd / Virgin<br />

Après sept ans d’attente, Massive Attack revient<br />

en force avec ce “Heligoland“. En plus des invités<br />

prestigieux (Hope Sandoval et Damon Albarn pour<br />

ne citer qu’eux), la touche Massive Attack est là,<br />

aucun doute, c’est une nouvelle fois un véritable<br />

bonheur. On sera forcément un peu déçu au vu<br />

du délai imposé depuis le sous-estimé “100th<br />

Window“. Toutefois, après quelques écoutes,<br />

“Heligoland“ se révèle pleinement et complète<br />

idéalement une discographie incroyable de ce<br />

groupe pilier de la trip-hop. Pour être clair, les<br />

cinq albums sortis sont cinq bombes sonores.<br />

Massive Attack garde comme constante de<br />

son oeuvre une prédisposition aux univers<br />

introspectifs et visuels. Le trip-hop épuré de cet<br />

album libère sa puissance fantasmatique au gré<br />

de mélodies efficaces et parfois dissonantes.<br />

CyPRESS hill - RiSE uP / emi<br />

Après 6 ans d’absence voici “Rise Up“, le<br />

neuvième album très attendu de Cypress<br />

Hill, et pas seulement par un public amateur<br />

de hip-hop. Produit par Muggs, Pete Rock,<br />

The Alchemist, Jake One, B Real, agrémenté<br />

des featurings de Tom Morello ou Pitbull, et<br />

26 numero 21<br />

première sélection de son,<br />

histoire de bien commencer la saison !<br />

supervisé par Snoop Dogg, “Rise Up“ annonce<br />

le grand retour du mythique crew californien<br />

dans les bacs et sur scène. Le crew californien<br />

ne pouvait faire meilleur retour avec un album<br />

percutant mélangeant hip-hop et influences<br />

rock. Loin des modes et des groupes éphémères,<br />

Cypress Hill reste tout simplement un groupe<br />

emblématique ! L’hétérogénéité musicale<br />

proposée a indéniablement pour but de séduire<br />

un public toujours plus large. Cet album rappelle<br />

que latinos les plus connus de L.A sont toujours<br />

présents pour faire bouger les têtes.<br />

xAViER Rudd - kOONyuM SuN / Anticon<br />

Après cinq albums solo, Xavier Rudd, auteur,<br />

compositeur, multi instrumentaliste, surfer et<br />

activiste australien à ses heures (rien que ça<br />

!), revient avec deux nouveaux acolytes sous le<br />

nom de Xavier Rudd & Izintaba. Premier opus<br />

enregistré avec le bassiste Tio Moloantoa et le<br />

percussionniste Andile Nqubezelo (du groupe<br />

sud-africain Lucky Dube), Koonyum Sun n’est<br />

pourtant pas leur première collaboration. Jouant<br />

ensemble depuis de nombreux mois déjà, Xavier<br />

Rudd s’est enrichi et nourri de leur influence afro<br />

pour nous livrer un album ensoleillé et qui nous<br />

rappelle les premières heures de l’artiste, quand<br />

sa musique sentait bon les plages australiennes.<br />

Celui qui s’est produit au Bataclan à guichet<br />

fermé il y a quelques mois s’est ainsi installé<br />

avec ses deux compères dans les studios de<br />

Byron Bay pour nous offrir treize titres gorgés de<br />

bonne humeur et de ciel bleu.<br />

Ed-ÄkE - dECAdENCE ANd POETRy<br />

3CinksProd/Discograph<br />

Après plusieurs années passées à partager<br />

la scène avec certains des plus grands noms<br />

du rock français, le groupe Ed-Äke s’impose<br />

aujourd’hui comme la nouvelle sensation rock<br />

de l’hexagone. La première impression qui se<br />

dégage quand on écoute ce quatuor est celle<br />

d’une grande richesse. Électrique et acoustique,<br />

brutale et sensible, intimiste et exubérante, la<br />

musique de Ed-Äke est construite de paradoxes<br />

éclectiques, quelque part entre le stoner de<br />

Queens Of The Stone Age, la subtilité de The Mars<br />

Volta, la complexité de System Of A Down et la<br />

puissance de Pantera. Leur musique plaira autant<br />

au fan de Metal qu’à l’amateur de pop-rock et de<br />

balades car elle se veut évidente, libre et simple,<br />

puisant ses racines dans l’essence même du rock.<br />

TOM MC RAE - AlPhAbET OF huRRiCANES<br />

Cooking Vinyl<br />

Après “King Of Cards“, Tom Mc Rae revient avec<br />

“The Alphabet of Hurricanes“. Pourquoi un tel titre<br />

? La raison est simple et logique. Tous les ans, les<br />

ouragans («Hurricanes») sont nommés de façon<br />

alphabétique : on donne au premier de l’année<br />

un nom qui commence par la lettre «A». L’année<br />

dernière, l’alphabet a été parcouru deux fois, ce<br />

qui n’était jamais arrivé précédemment, tellement<br />

le nombre d’ouragans a augmenté sur toute la<br />

planète. D’où le nom de ce cinquième opus...<br />

Reconnu pour ses textes intelligents, mais surtout<br />

pour sa voix sublimement déchirante, cet opus<br />

laisse entendre des mélodies tantôt intimistes,<br />

tantôt plus énervées qui font place à une<br />

instrumentation simple mais subtile. Il y règne<br />

une ambiance sombre et nostalgique entrecoupée<br />

de moments plus optimistes.


hEAVy RAiN<br />

Éditeur : Sony<br />

Développeur : Quantic Dream<br />

Site : www.quanticdream.com<br />

Plateforme : Playstation 3<br />

environ 70 euros<br />

Difficile de présenter Heavy Rain en quelques<br />

mots... Croisement hybride entre le monde du<br />

jeu vidéo et le 7ème Art, le jeu du studio français<br />

Quantic Dream repose sur une immersion totale<br />

du joueur (pas de jauge de vie, de mini carte ou<br />

autre sur l’écran) et sur un système de choix.<br />

C’est ce dernier qui donne toute sa force à ce<br />

titre : en dehors des phases d’exploration, le jeu<br />

repose sur des actions contextuelles (les «QTE»),<br />

où il faudra prendre rapidement une décision<br />

pour faire avancer l’histoire. Là où le jeu devient<br />

intéressant, c’est que vos décisions influent<br />

directement sur le déroulement de l’histoire :<br />

sur ce point, Quantic Dream s’est vraiment fait<br />

plaisir, en proposant près d’une vingtaine de fins<br />

différentes !<br />

Au niveau de l’histoire, c’est aussi sacrement<br />

bien fichu. David Cage, le réalisateur de Heavy<br />

Rain s’est fortement inspiré du cinéma, en<br />

particulier du film de David Fincher, «Seven»,<br />

dont il reprend l’ambiance sonore et visuelle<br />

(pluie permanente, appartements sordides...).<br />

Une inspiration bienvenue au vu de la qualité<br />

du film, mais qui reflète un peu le manque<br />

d’originalité de Cage, dommage. Le jeu propose<br />

quatre personnages que l’on incarne à tour<br />

de rôle, personnages qui, on s’en doute, vont<br />

se rencontrer à un moment ou un autre de<br />

l’histoire. Bien glauque, l’intrigue nous conduit<br />

sur les traces du «tueur aux origami», un homme<br />

mystérieux qui laisse une orchidée et un origami<br />

sur le corps de ses victimes, des jeunes enfants<br />

que l’on retrouve dans des terrains vagues.<br />

Vous l’aurez compris, le jeu n’est pas à mettre<br />

entre les mains des plus jeunes, certaines<br />

scènes dénudées ou bien gores ponctuant le<br />

jeu à intervalles régulier. Preuve du pari réussi<br />

du studio français, les droits d’adaptation pour<br />

le cinéma ont déjà été acquis par New Line<br />

Cinéma, à qui l’ont doit la trilogie du Seigneur<br />

des Anneaux.<br />

GuiTAR hERO : VAN hAlEN<br />

Éditeur : Activision<br />

Développeur : neversoft<br />

Site : http://vanhalen.guitarhero.com<br />

Plateforme : Xbox 360, Playstation 3,<br />

Playstation 2, Wii<br />

environ 70 euros<br />

On ne change pas une équipe qui gagne !<br />

Après Metallica et Aerosmith, c’est Van Halen<br />

qui prête ses traits à un nouveau Guitar Hero.<br />

Autant être clair dès le début, ce nouvel opus ne<br />

comporte aucune nouveauté, hormis la playlist<br />

et les costumes à débloquer.<br />

On retrouve 25 titres du groupe<br />

fondé en 1972, dont ses<br />

morceaux les plus célèbres :<br />

Panama, Hot For Teacher, Jump<br />

ou encore Pretty Woman. Les fans<br />

seront ravis de retrouver trois<br />

solos d’Eddie, Cathedral, Eruption<br />

et Spanish Fly, qui montrent que<br />

les développeurs ont plutôt bien<br />

réfléchi à la playlist. Côté scène,<br />

le groupe est très bien modélisé,<br />

on retrouve bien sûr Wolfgang,<br />

Eddie et Alex Van Halen, mais<br />

aussi David Lee Roth. Et comme<br />

un Guitar Hero ne serait rien<br />

sans guest star, on retrouve<br />

Deep Purple, Foo Fighters, Lenny<br />

Kravitz, The Offspring, Queens of<br />

the Stone Age, The Clash... Du<br />

lourd quoi !<br />

numero 21<br />

27


PROTEST VENdÉE PRO 17-25 AVRil<br />

Du 17 au 25 avril avait lieu le<br />

protest vendée pro et on aurait<br />

voulu être là pour voir ça !<br />

la seconde victoire consécutive<br />

de Joan Duru sur le spot de<br />

brétignolles qui s’était finalement<br />

décidé à marcher. une eau<br />

presque turquoise, un off shore<br />

permanent, un pic parfait,<br />

la vendée comme on se plaît<br />

à l’imaginer en remplissant le<br />

réservoir de sa voiture à la sortie<br />

de la roche-sur-yon.<br />

Ce n’était pourtant pas gagné d’avance pour ce<br />

premier WQS français de la saison. La compet a<br />

commencé doucement avec les girls dans des<br />

vagues un peu timides. À ce petit jeu, c’est la<br />

réunionnaise Cannelle Bulard qui a su le mieux<br />

tirer son épingle du jeu. Elle avait pourtant fort à<br />

28 numero 21<br />

faire avec la présence du gratin féminin français.<br />

Alysée Arnaud, Pauline Ado, et Justine Dupont qui<br />

ne se sont pas laissées faire.<br />

Pour les hommes, tout le challenge était d’arriver<br />

jusqu’en Vendée ! Des gros problèmes d’avions<br />

attendaient les concurrents partis sur le CWS à<br />

Thurso qui se sont retrouvés bloqués en Ecosse.<br />

L’occasion pour certains étrangers de découvrir<br />

qu’il fallait traverser la Manche pour atteindre<br />

la France… Même si les prévisions de swell<br />

étaient plutôt aléatoires, ils ont bien fait de tenter<br />

le coup par tous les moyens pour participer à<br />

l’événement. Le swell était petit mais propre, les<br />

La nouvelle star<br />

p o r t u g a i s e<br />

Va s c o R i b e i r o ,<br />

16 ans, donne<br />

d e s a i r s t r o p i c a u x<br />

à l a S a u z a i e !<br />

DURU<br />

lE VEnDÉE DREAm<br />

P a s b e s o i n d e m o n t r e r l e c h e m i n<br />

Par SR - Photos aquashot/aspeurope<br />

du tube à Grégory Pastuziak,<br />

icône locale de cette étape.<br />

frenchies chez eux ont poussé tout le monde<br />

dehors pour se retrouver presque seuls dans les<br />

phases finales. Glenn Hall et Rudy Palmboom<br />

sont pourtant arrivés en quart où ils se sont<br />

payés Fred Robin et Romain Lauhlé. Ils ne leur<br />

restaient plus qu’à affronter Joan Duru et Romain<br />

Cloître en demi. Joan Duru semblait avoir trouvé<br />

son rythme dans les vagues d’un mètre vingt.<br />

Mettant la pression à ses adversaires d’entrée<br />

de jeu, il réalise les meilleurs scores dans les dix<br />

dernières minutes de la finale et repart avec la<br />

coupe pour la seconde fois. Pourvu que ça dure.<br />

résultats complets sur aspeurope.com


RIDER: LARS MUSSCHOOT<br />

SURF TILL YOU CAN’T KEEP YOUR EYES OPEN. DREAM OF<br />

SURFING. THEN SURF SOME MORE. ISLAND PROTEST MAKES TRIPS<br />

TO THE SHORE OBSOLETE. PROTEST TO GET THERE. PROTEST.EU


JOAN duRu<br />

JOAnsUR lA<br />

OUTE<br />

DU CTPremier<br />

prOpOs<br />

recueillis<br />

par s.rObiN<br />

“ T<br />

u veux que je te donne une<br />

médaille aussi ? » me dit-il à la<br />

fin de l’interview. Je réponds que<br />

ouais, je veux bien, pas facile en effet de faire<br />

parler Joan duru. Pourtant il en a des choses<br />

à dire. nouveau sponsor, nouvelle maison,<br />

nouvelles perspectives. sa carrière a pris un<br />

tournant avec son entrée chez volcom où il<br />

bénéficie d’un meilleur suivi. tranquillement<br />

installé à capbreton, Joan ne semble pas<br />

trop souffrir de son genou. entre deux<br />

séances d’abdos, il a le temps de checker la<br />

température de sa piscine tout en préparant<br />

la suite.<br />

30 numero 21<br />

ASP europe, Joan est plus motivé que<br />

jamais pour intégrer l’élite. Surfeur aérien<br />

surfeur français au classement<br />

et puissant, il s’est blessé au genou<br />

à Trestles il y a un mois, mais ce n’est pas<br />

ça qui va l’arrêter.<br />

De tHursO à trestles eN passaNt<br />

par la veNDée.<br />

« À Thurso, je n’ai pas eu trop de chance, j’ai<br />

perdu au premier ou au deuxième tour, je ne me<br />

rappelle plus. Il n’y avait pas de fréquence, je<br />

n’ai pas trouvé les bonnes vagues. Même si l’eau<br />

était très froide cette année, 6 degrés je crois,<br />

ça ne me gêne pas, j’aime bien surfer avec les<br />

chaussons. Mais là, j’ai pas eu de chance, c’est<br />

comme ça. »<br />

« Pour redescendre en Vendée on a pas mal<br />

galéré. À cause des cendres du volcan, il n’y avait<br />

plus d’avions, on a attendu un peu et au bout<br />

de trois vols annulés, on a décidé de prendre la<br />

route. Avec Tim Boal et Yann Martin, on a loué<br />

une voiture et on a roulé 14 ou 16 heures jusqu’à<br />

De Thurso East à la Trestles<br />

l e s s é r i e s s e s u i v e n t m a i s n e<br />

se ressemblent pas.<br />

© O’NEILL<br />

Calais. Là, on a pris un ferry pour la France à<br />

trois heures du matin en traînant nos boards<br />

bags. On avait tout mis dans deux housses, on<br />

devait avoir dix planches en tout. Après, on est<br />

restés bloqués une journée à Paris par ce qu’il<br />

fallait que je récupère une autre housse qui<br />

venait d’Australie. Du coup, on a roulé toute la<br />

nuit et on est arrivé à la Sauzaie au lever du<br />

jour. C’était petit mais propre, je préfère quand<br />

c’est petit là-bas, ça marche mieux je trouve. La<br />

compet a commencé le jour même et j’ai eu tout<br />

de suite des séries hyper difficiles. Après trois<br />

jours sans dormir, c’était chaud. Je suis tombé<br />

contre Tim et Freddo qui ont placé des gros<br />

scores d’entrée, mais j’ai réussi à passer avec<br />

mes deux dernières vagues. Ensuite, j’étais bien<br />

dans le rythme et j’ai tenu jusqu’au bout. »


Joan sent la victoire se<br />

rapprocher en Vendée.<br />

© ASPEUROPE.COM<br />

PHOTO © S. ROBIN


« À Trestles, j’ai passé trois tours, j’aime bien aller<br />

là-bas, il y a tous les meilleurs et c’est vraiment<br />

là où on peut voir comment surfent les autres, les<br />

dernières manœuvres. Ça n’allait pas trop mal<br />

pour moi jusqu’à ce que je me fasse mal. C’était<br />

la dernière série de vague du heat, les autres ont<br />

pris leur vague et à la fin de la mienne j’ai glissé<br />

à la réception de mon floater. L’eau est grasse làbas,<br />

mon pied arrière a glissé et ma jambe avant<br />

32 numero 21<br />

JOAN duRu<br />

est restée sur la planche. J’ai entendu craquer et<br />

j’ai senti de l’électricité dans toute la jambe. J’ai<br />

tout de suite compris que ça n’était pas bon. En<br />

fait, c’est un ligament interne et pas les croisés,<br />

donc c’est le moins grave qui puisse arriver. Les<br />

blessures, ça ne me gêne pas, je ne vais pas dire<br />

que j’aime ça, mais j’en ai eu beaucoup et ça<br />

m’a toujours rendu plus fort. J’en profite pour me<br />

reposer. Je ne rate rien en plus car je ne pensais<br />

pas aller sur le seul WQS prévu au calendrier à<br />

cette période de l’année. Je serai donc prêt pour<br />

attaquer à Huntington en août. »<br />

iNstiNct Ou stratégie ?<br />

« Que ce soit en free surf ou en compet, une<br />

fois qu’on est sur la vague, c’est l’instinct qui<br />

parle. Il y a bien évidemment des techniques<br />

Le move qui fait<br />

la différence!<br />

© ASPEUROPE.COM<br />

pour gérer ses heats, mais c’est souvent le choix<br />

de vagues qui fait la différence. Sur le WQS,<br />

on est nombreux et ce n’est pas toujours facile<br />

de prendre les bonnes vagues quand on est à<br />

quatre dans l’eau. Au niveau de la stratégie, c’est<br />

toujours un peu la même. Il faut arriver à faire un<br />

gros score d’entrée de jeu pour mettre la pression<br />

aux autres. Pour ça, il faut assurer un minimum<br />

ses manœuvres et une fois qu’on a deux bonnes<br />

vague,s on peut se lâcher un peu. Aujourd’hui, les<br />

airs sont mieux notés, tu peux prendre un 7 ou un<br />

8 avec une seule manœuvre. Mais, il vaut mieux<br />

garder ce type de manœuvre en réserve. Si tu fais<br />

tout le temps ta meilleure manœuvre, les juges se<br />

lassent et ça ne paye plus autant. Dans mon heat<br />

contre Kelly Slater au Quik Pro l’année dernière,<br />

j’ai opté pour les grosses manœuvres alors que


Kelly a assuré deux vagues à 7. Je n’avais pas<br />

la pression, j’étais là pour m’entraîner, mais je<br />

n’ai pas trouvé de deuxième vague. Toute ma<br />

famille était sur la plage, mais c’est tout le temps<br />

comme ça. C’est plus les journalistes qui ont<br />

augmenté les enjeux, mais ils étaient surtout là<br />

pour Kelly. Ce qu’on ne voit pas, c’est ce qui se<br />

passe au line up entre les vagues. Le but est de<br />

déconcentrer son adversaire et Kelly est très fort<br />

pour ça. Il te parle, de tout de rien, il te tourne<br />

autour, il sifflote alors qu’il a besoin d’un 9 à<br />

2 minutes de la fin. Il est malin le vieux, il sait<br />

utiliser le facteur psychologique au maximum. »<br />

remplaçaNt sur le Dream tOur<br />

« Comme j’étais juste à une place pour rentrer<br />

sur le WCT, cette année je peux participer aux<br />

épreuves s’il y a un surfeur qui se blesse. Enfin,<br />

seulement pendant la moitié de l’année car on<br />

était deux ex aequo à cette place. Donc, j’ai<br />

encore une petite chance d’aller à Jeffreys Bay.<br />

Normalement, il y a besoin d’un remplaçant une<br />

ou deux fois dans l’année, mais pour le moment<br />

il n’y en a pas eu donc je ne crois pas que ça<br />

va se faire. En même temps, ce n’est pas très<br />

grave, je suis content de rester à la maison. On<br />

a de très bonnes vagues ici, je peux aller voir ma<br />

famille ou mes potes. Je vais aussi pouvoir guérir<br />

complètement, c’est important car c’est souvent<br />

des petites blessures mal soignées qui entraînent<br />

des problèmes par la suite. Je vais pouvoir me<br />

préparer pour la deuxième partie de la saison qui<br />

sera déterminante. »<br />

rendez vous à Huntington aux azores et à<br />

lacanau pour la suite des aventures !<br />

Pour ceux que ça intéresse ils peuvent suivre<br />

et encourager Joan via sa page Facebook ou<br />

sur son compte twitter.<br />

D e u x i è m e v i c t o i r e s u r<br />

le Vendée Pro en 2010.<br />

© ASPEUROPE.COM


34 numero 21<br />

Stand Up paddle World toUr anglet<br />

SUP :<br />

EVOLUTION<br />

A u c a s o u o n<br />

ne l’aurait<br />

p a s r e c o n n u ,<br />

l ’ h a w a i i e n<br />

Kainoa McGee.<br />

Texte : S.Robin.<br />

Photo : SR et Yves/Enbata<br />

Jérémy Boisson pousse le<br />

s t a n d u p p a d d l e v e r s d e<br />

nouveaux horizons.<br />

IS<br />

Qui aurait pu imaginer qu’une étape du<br />

championnat du monde de stand up paddle<br />

serait organisée en France il y a seulement un<br />

an ? Quant à penser que ce soit un français<br />

NOW<br />

qui gagne, c’était de la science fiction.<br />

une fois de plus, la réalité a rattrapé la<br />

fiction puisque Antoine Delpero l’emporte<br />

devant les meilleurs mondiaux. retour<br />

sur une semaine historique.


n’aurai jamais pensé qu’il y<br />

aurait autant d’inscrits pour les “Je<br />

trials, on a dû refuser du monde ! »<br />

confiait Alexandre Ponot, co-organisateur<br />

de l’événement, le jour de l’ouverture. C’est<br />

vrai qu’il y avait du monde sur le village de la<br />

compétition le samedi avec des américains,<br />

des hawaïens, des brésiliens, des suisses,<br />

des portugais, des anglais et aussi beaucoup<br />

de sup’ers français… La planète SUP avait<br />

répondu à l’appel.<br />

Malheureusement, la plage du club d’Anglet<br />

où devait se courir les épreuves n’avait pas<br />

grand chose à offrir. La compétition commencée<br />

samedi 8 mai est reportée au dimanche ou un<br />

petit pic glassy s’est formé à marée descendante<br />

permettant de courir une dizaine de heats.<br />

Niveau très élevé et grande variété de planches<br />

Antoine Delpero gagnant<br />

d e c e t t e é t a p e f r a n ç a i s e ,<br />

tout en style.<br />

Départ lancé pour Kai<br />

L e n n y e t s o n s t a n d u p a u x<br />

allures de shortboard.<br />

au rendez-vous. De la 11 pieds classique à la<br />

6’10 toute ronde, les styles sont évidemment très<br />

différents les uns des autres. Le but du jeu étant<br />

de se servir un maximum de la pagaie dans les<br />

manœuvres. Un élément que certains surfeurs<br />

ont parfois du mal à prendre en compte, ne<br />

sachant plus trop que faire de la pagaie une fois<br />

sur la vague. Là ce n’était pas vraiment le cas,<br />

du off the lip au 360° la pagaie était quasiment<br />

toujours en action !<br />

SUP Village life<br />

En attendant que la houle rentre, le village était<br />

le lieu idéal pour découvrir tous les derniers<br />

modèles de stand up paddle disponible sur<br />

le marché actuellement : Gerry Lopez, Naish,<br />

Nidecker, Ron House, Starboard, pour n’en<br />

citer que quelques-uns. Des planches de race,<br />

de promenade ou d’autres plus axées surf,<br />

L e s e s s a i s g r a t u i t s d e<br />

s t a n d u p p a d d l e a l l a i e n t<br />

bon train sur le village<br />

de la compétition<br />

mais aussi des pagaies en carbone ou en bois.<br />

Christophe de Redwood Paddle, artisan shaper<br />

de pagaie, avait monté un mini atelier sur le<br />

site pour faire découvrir le procès de fabrication<br />

en bois. Un village bien animé donc ou tout<br />

le monde pouvait venir tester les planches et<br />

discuter avec les spécialistes de la discipline.<br />

Les stars ne manquaient pas non plus. On ne<br />

pouvait pas louper Kainoa MacGee avec sa<br />

coupe punk ni le prodige hawaiien Kai Lenny,<br />

vainqueur à 17 ans de la première étape du tour<br />

à Sunset Beach, qui trouvait le temps de signer<br />

des posters entre deux sessions. Il remportera<br />

d’ailleurs l’Expression Session avec la meilleure<br />

vague. Un début de semaine difficile pour les<br />

organisateurs avec du soleil, mais pas de vagues,<br />

parfait pour la balade en SUP mais moins drôle<br />

pour les compétiteurs. Mercredi, la fin des trials<br />

a été lancée et la compétition a pu avancer. Pas<br />

toujours facile de choisir les bonnes vagues,<br />

mais le spectacle était assuré. Pas croisés pour<br />

le longboarder anglais Chris Griffith, gros slash<br />

frontside pour Kuuikaikapualiokai Kawai et<br />

shortboard attitude pour Laurent Pujol et Xavier<br />

Leroy sur leurs micro planches.<br />

Magic SUnday<br />

Finalement, c’est le week-end que l’océan<br />

s’est réveillé. Malgré le vent de nord-ouest,<br />

la partie était jouable. La journée de samedi a<br />

été éprouvante, elle a vu l’entrée en lice des<br />

meilleurs et la fin du rêve pour pas mal de sup’er<br />

européens. Les concurrents qualifiés pour les<br />

demi-finales se sont retrouvés dimanche après<br />

midi face à un bon 2 mètres. Départ lancé de<br />

la plage. Kai Lenny profite de son gabarit léger<br />

pour passer au-dessus des mousses. Antoine, en<br />

bon longboarder, commence souvent ses vagues<br />

par des noses avant d’envoyer ses carves. Ses<br />

numero 21<br />

35


I n i m i t a b l e , l e b o t t o m t u r n<br />

b a c k s i d e d e P e y o L i z a r a z u<br />

s u r s a p l a n c h e B a r l a n d a u<br />

top du design.<br />

courbes sont plus longues que les autres, plus<br />

harmonieuses. Un style un peu moins progressif,<br />

mais qui ne manque pas d’engagement. Les<br />

spectateurs sont de plus en plus nombreux sur<br />

la jetée. Philippe Barland discute avec Peyo<br />

Lizarazu sur les postures à tenir dans ce type<br />

de vagues. Ça ferme pas mal et les surfeurs se<br />

prennent pas mal de boîtes. Kai Lenny accomplit<br />

des floaters impressionnants, il disparaît<br />

presque complètement dans la mousse avant de<br />

réapparaître debout sur sa planche pointue d’à<br />

peine 8 pieds. Kai et Antoine se qualifient pour<br />

la finale laissant derrière Duane de Soto victime<br />

de mauvais choix de vagues à répétition. Dans<br />

la série suivante arrivent Peyo Lizarazu et Xabi<br />

Lafitte opposés à Colin McPhillips. Xabi surfe un<br />

quad assez court comparé aux autres, son style<br />

est des plus homogène, proche du short board<br />

et très radical. Les planches courtes obligent<br />

à des take off ultra late qui ne favorisent pas<br />

forcément le passage de section. Les chutes<br />

sont nombreuses et quelque part, ça rassure les<br />

amateurs. Les mousses et le courant obligent les<br />

compétiteurs à ramer allongés sur leur planche<br />

pour passer la barre. Peyo envoie de beaux<br />

bottom turn tandis que Colin McPhillips revient<br />

au score à la fin de la série en rentrant plusieurs<br />

grosses manœuvres d’affilée. Difficile sur la<br />

marée montante de négocier les gros set qui<br />

ferment. Véritable combat dont le côté physique<br />

est largement sous-estimé. Une belle droite s’est<br />

36 numero 21<br />

Stand Up paddle World toUr anglet<br />

mise en place au Club à la fin avec la marée<br />

haute, la compétition passe de ce côté là pour la<br />

finale. Peyo ouvre le bal en passant de très beaux<br />

top turns bien ronds en haut de vague. Antoine<br />

reste fidèle à lui-même, alternant gros carve<br />

et nose riding, tandis que Kai Lenny essaye de<br />

replaquer ses re-entry monstrueux dans l’inside.<br />

Les écarts sont faibles et le classement n’arrête<br />

pas de changer. Colin McPhillips fait un excellent<br />

3 qUeStionS à Un chriStoPhe de<br />

redwood Paddle, ShaPer de Pagaie :<br />

- Pourquoi le bois c’est mieux ?<br />

Le bois donne une souplesse que l’on ne retrouve<br />

pas forcément dans les autres modèles de pagaie.<br />

L’association de différents bois permet d’obtenir de très<br />

bons résultats au niveau de la résistance du poids. Il y a<br />

aussi le facteur esthétique et la possibilité d’obtenir une<br />

pagaie sur mesure.<br />

P e y o L i z a r a z u s o u h a i t e b o n n e<br />

chance à Colin Mc Phillips<br />

a u t r e g r a n d l o n g b o a r d e r p r o<br />

reconverti au SUP.<br />

X a b i L a f i t t e , p r é c u r s e u r<br />

d u S U P e n F r a n c e e t<br />

toujours très loin devant<br />

e n t e c h n i q u e e t e n s t y l e .<br />

choix de vagues et place une succession de<br />

carves parfaits qui font très mal au score !<br />

Peyo cherche lui aussi la bombe, mais elle sera<br />

pour Antoine qui est vraiment le plus doué pour<br />

associer le flow du longboard avec la puissance<br />

des manœuvres. Il remporte logiquement cette<br />

étape du stand up world tour et s’envole dans<br />

la foulée pour Tahiti afin de participer à l’étape<br />

suivante.<br />

- Bois et carbone, un bon compromis ?<br />

Pas mal de riders viennent me voir suite à des problèmes physiques liés à leur pagaie. Je pense que<br />

les pagaies 100% carbone sont trop rigides et ne conviennent pas à tout le monde. La pagaie tout en<br />

bois est une excellente solution pour la balade, mais par contre, dans les vagues, elle peut être trop<br />

souple et casser. Dans ce cas, l’association carbone et bois peut être judicieuse.<br />

- on a vraiment besoin d’une pagaie sur mesure?<br />

C’est comme pour les planches, si on veut quelque chose de particulier et de précis, rien ne<br />

remplace le sur mesure. Le volume, la voilure, la forme… Tout doit être adapté au gabarit et au<br />

programme de l’utilisateur. Et quand l’artisan n’habite pas trop loin, autant aller le voir. Au final, ça<br />

ne coûte pas plus cher et le produit est vraiment adapté.


Stand Up paddle World toUr anglet<br />

grand favori au titre de champion du monde de<br />

longboard, antoine delpero a prouvé lors de cet<br />

événement qu’il était aussi parmi les meilleurs<br />

mondiaux en Stand Up Paddle<br />

en remportant l’étape française<br />

du tour. Surftime est allé à<br />

sa rencontre à l’issue d’une<br />

compétition aux conditions<br />

particulièrement difficiles pour<br />

le Stand up.<br />

- Tout d’abord, que peux-tu nous dire de l’effort<br />

déployé pour gagner cette compétition ?<br />

Je me suis bien concentré avant chaque série,<br />

comme j’ai l’habitude de le faire en compétition,<br />

et j’ai réussi à exprimer ce que je savais faire<br />

en SUP.<br />

- Le stand up, plus physique que le surf ?<br />

Oui, d’une manière générale, surtout dans des<br />

conditions comme le jour des finales avec une<br />

barre à franchir pour passer au large. On est<br />

constamment en train de garder l’équilibre<br />

debout donc on utilise beaucoup les jambes,<br />

même lorsqu’on n’est pas en train de surfer une<br />

vague.<br />

- Tu as pu récupérer rapidement?<br />

Pas vraiment car j’ai pris l’avion le lendemain<br />

matin pour aller à Tahiti participer à la<br />

troisième étape du SUP Tour, donc un peu dur<br />

physiquement.<br />

- J’ai vu que tu observes des règles<br />

d’échauffement très précises, qu’en est-il de ta<br />

préparation physique ?<br />

Ma préparation physique est assez aléatoire<br />

compte tenu du fait que je ne gagne pas assez<br />

pour me payer une préparation intensive tout<br />

au long de l’année. Mais, je suis bien aidé par<br />

mon kiné, Pierre-Marc Gaillard, kiné des équipes<br />

de France, qui m’aide à me préparer et à me<br />

renforcer musculairement.<br />

- Comment juges-tu le niveau de la compétition ?<br />

Je pense que le niveau est bon, avec des<br />

longboarders professionnels comme Colin Mc<br />

Phillips, Duane De Soto ou encore Bonga Perkins<br />

(ndlr : absent à Anglet), mais aussi des chargeurs<br />

hawaiiens comme Ekolu Kalama ou Kainoa<br />

McGee qui n’étaient pas à leur avantage dans les<br />

conditions Angloyes.<br />

ANTOINE<br />

SE REgALE<br />

ET gAgNE<br />

- Que penses-tu du niveau des français en<br />

général?<br />

On a un super niveau en France. C’est génial,<br />

on montre qu’on est présent dans toutes les<br />

disciplines et de plus en plus. Après l’épreuve<br />

Tahitienne, le premier au classement de ce stand<br />

up World Tour est Peyo Lizarazu. C’est beau !<br />

- Laird a été le leader de la discipline depuis<br />

plus de 10 ans, c’est toujours vrai aujourd’hui ?<br />

Je pense que l’on ne peut pas comparer Laird<br />

et son niveau avec celui des autres surfeurs,<br />

c’est différent. Il n’est pas dans la recherche<br />

de performance, mais plus dans la recherche<br />

de nouveaux jouets pour se distraire et c’est<br />

d’ailleurs pour ça qu’il ne participe pas aux<br />

compétitions. En tout cas, il restera celui qui a<br />

remis le SUP au goût du jour.<br />

- Le Stand up, une carrière de choix pour les<br />

longboarders qui vivent difficilement sur le<br />

WLT?<br />

Pour ma part, j’ai commencé le SUP il y a 2 ans<br />

maintenant avec mon pote longboarder Romain<br />

Maurin, fils du légendaire Tonton FIX. Par la suite,<br />

j’ai continué parce que je trouvais ça vraiment<br />

génial au niveau des sensations. Pour moi, c’est<br />

comme faire du longboard, mais avec l’aide<br />

Photos et propos recueillis par SR<br />

d’une pagaie. Pour ce qui est de la compétition,<br />

ce tour mondial de Stand Up me permet de<br />

voyager un peu plus compte tenu du fait que le<br />

Tour de longboard est peu chargé en événement.<br />

- Les SUP ont tendance à être de plus en plus<br />

petits, quelle taille préfères-tu? Est-ce qu’il y a<br />

une taille idéale ?<br />

Pour moi, c’est comme le longboard avec une<br />

pagaie donc aux alentours de 9 pieds, c’est très<br />

bien. Parfois, un peu plus court ou un peu plus<br />

long suivant les conditions. Mais certains sont<br />

à la recherche de radicalité comme en petite<br />

planche donc ils raccourcissent les planches au<br />

maximum.<br />

- On sent monter une forte opposition au<br />

développement du SUP venant des surfers.<br />

Étant shortboarder toi-même, que peux-tu en<br />

dire ? Ont-ils raison d’avoir peur ?<br />

Pour ma part, peu importent le support ou la<br />

discipline, tant que je suis dans l’eau et que je<br />

me régale, c’est l’essentiel. Mais je comprends<br />

les shortboarders qui s’opposent au stand up,<br />

c’est surtout qu’il y a des gens qui vont à des<br />

endroits où ils ne devraient pas aller car ils n’ont<br />

pas le niveau et que ça peut être très dangereux<br />

pour les surfers autours.<br />

numero 21<br />

37


laird hamilton aime la france, et<br />

c’est avec plaisir qu’il est revenu<br />

cette année dans le Pays Basque<br />

pour présenter son dernier film :<br />

oxbow waterman expérience.<br />

Surftime est allé à sa rencontre pour<br />

revenir avec lui sur cette vidéo et<br />

sur le développement de son jouet<br />

favori : le stand up paddle.<br />

SUP<br />

IS my RELIgIONProPoS<br />

recUeilliS Par S.roBin<br />

- Comment résumes-tu la thématique de ton<br />

dernier film ?<br />

Ce film a pour but de montrer qu’un vrai<br />

waterman doit être capable de jongler avec<br />

toutes les disciplines du surf. Kitesurf, windsurf,<br />

surf, stand up, tow in, bodysurf, etc. Pour moi,<br />

tous ces sports sont liés. Après 20 ans chez<br />

Oxbow, c’est aussi une manière de rassembler<br />

les meilleurs watermen du team. On peut voir<br />

évoluer ceux qui portent les valeurs de la marque<br />

au plus haut niveau depuis des années comme<br />

Duane de Soto ou Jason Polakow, et aussi ceux<br />

qui arrivent comme Kai Lenny.<br />

- Ça fait un peu plus de dix ans que tu t’es mis<br />

au stand up paddle, comment expliques-tu que<br />

ça ne décolle que maintenant ?<br />

La raison principale c’est le manque<br />

d’équipement. Au début, j’ai commencé sur des<br />

planches de tandem. Je voulais être capable de<br />

bien maîtriser des grandes planches pour pouvoir<br />

amener mes enfants dessus. Mais ces planches<br />

étaient instables. Il a fallu essayer différents<br />

38 numero 21<br />

PHOTO © S. ROBIN<br />

styles de shapes avant d’aboutir aux planches<br />

d’aujourd’hui. Ensuite, il fallait que quelqu’un en<br />

fasse suffisamment bien pour donner envie aux<br />

autres d’en faire. C’est aussi une question de<br />

nombre, la multiplication des pratiquants s’est<br />

faîte lentement au début et puis progressivement<br />

tout s’est accéléré.<br />

- Ces dernières années, on a assisté à<br />

l’explosion des marques de SUP, elles<br />

proposent toutes sortes de planches, toi aussi<br />

tu lances ta marque ?<br />

Oui, j’ai décidé de lancer prochainement ma<br />

propre marque de stand up paddle. Mes pros<br />

modèles étaient déjà disponibles chez Surftech<br />

et Arrow surfboards, mais désormais, ce sera des<br />

SUP Laird Hamilton. J’ai développé beaucoup<br />

d’autres sports, le foil, le tow in, mais le stand up<br />

est vraiment celui qui m’appartient le plus. J’ai<br />

été un peu surpris de voir toutes ces marques<br />

sauter sur ce nouveau marché. Le problème,<br />

c’est qu’ils manquent d’expertise. Les planches<br />

qu’ils proposent ne sont pas abouties. Moi, je<br />

sais ce qui marche vraiment.<br />

- Ton niveau en SUP est tellement supérieur<br />

aux autres que tu pourrais facilement être<br />

champion du monde, ça ne t’intéresse pas ?<br />

Être le champion dans une discipline ne m’a<br />

jamais intéressé. Je n’ai pas besoin de faire<br />

de compétition pour me sentir champion du<br />

monde de SUP. Le stand up paddle m’apporte<br />

suffisamment de satisfaction dans la pratique<br />

de tous les jours. On peut très bien réussir sa<br />

carrière sans courir après les titres, l’important<br />

est de se trouver soi-même.<br />

- Comment tu situes le SUP dans l’histoire du<br />

surf et notamment par rapport à la shortboard<br />

révolution ?<br />

La shortboard révolution n’est rien à côté du SUP.<br />

En vérité, l’arrivée de la petite planche n’a fait<br />

que réduire les possibilités du surf en limitant sa<br />

pratique à certaines conditions de vagues. Avec<br />

le SUP, on peut surfer beaucoup plus de types<br />

de vagues en se faisant au moins autant plaisir.<br />

La plage d’utilisation est ultra large et en plus,<br />

on découvre des manières de surfer les vagues


qu’on ne connaissait pas avant. En shortboard,<br />

il me faudrait une vague vraiment parfaite pour<br />

faire un truc que je n’ai encore jamais fait.<br />

- Que penses-tu de la réaction plutôt hostile<br />

d’une partie des surfeurs quand ils voient<br />

arriver des SUP au pic ?<br />

Tout est une question d’éducation. Le SUP est<br />

une évolution naturelle du surf au même titre<br />

que le longboard ou le shortboard. Le respect<br />

des surfeurs entre eux à l’eau est à la base de<br />

tout, quel que soit le type de planche surfée. En<br />

SUP, on doit se comporter comme n’importe qui<br />

d’autre, partager et respecter les règles. Souvent,<br />

laird illumine le<br />

Waterman Challenge<br />

Il y avait du monde sur la plage de Bidart le 9 juin<br />

pour célébrer les 25 ans d’Oxbow. Une occasion<br />

unique pour partager une session de stand up<br />

paddle avec Laird Hamilton, Kai Lenny et tout le<br />

reste du team Oxbow. Les équipes du waterman<br />

challenge s’étaient données rendez-vous des le<br />

matin pour démontrer leur savoir faire en pirogue<br />

hawaïenne, stand up paddle et en surf. C’est<br />

Alban Merrick qui a remporté le billet d’avion<br />

pour Hawaii offert par Oxbow. La journée s’est<br />

terminée avec la projection du dernier film de<br />

Laird Hamilton : Oxbow Waterman Expérience.<br />

Une vidéo impressionnante où l’on se rend<br />

compte à quel point la polyvalence de certains<br />

riders leur ouvre de nouveaux horizon. Tous le<br />

monde est resté scotché devant la beauté des<br />

images, qu’il s’agisse de tow in de windsurf ou<br />

de stand up. La palme revient à Kai Lenny qui<br />

maîtrise la plupart des disciplines au plus haut<br />

niveau. Le Laird deuxième génération est déjà sur<br />

orbite !<br />

on peut prendre des vagues que les surfeurs à<br />

la rame n’auraient pas pu prendre parce qu’ils<br />

ne l’auraient pas vu venir ou parce que leurs<br />

planches ne leur permettent pas. Le fait qu’il y ait<br />

désormais quelqu’un sur ces vagues les gènes<br />

quelque part. Mais il va falloir s’habituer car le<br />

SUP est là pour rester.<br />

- Tu ne rames plus du tout allongé ?<br />

Sauf si je casse ma rame ! C’est vrai que depuis<br />

que je fais du SUP, je fais beaucoup moins de<br />

surf traditionnel. Mais le stand up, c’est du surf<br />

et bien plus encore. Et puis debout, les avantages<br />

sont tellement nombreux. On voit de plus loin, on<br />

K a i L e n n y 1 7 a n s ,<br />

découvre Jaws drivé<br />

p a r L a i r d h i m s e l f ,<br />

d i f f i c i l e d e f a i r e m i e u x !<br />

PHOTO © THOUARD<br />

L e m a s t e r f a i t l e s h o w<br />

d a n s l e s l a n d e s s u r s a<br />

1 0 ” 6 A r r o w<br />

PHOTO © CAzENAVE<br />

PHOTO © S. ROBIN<br />

a une puissance de rame plus grande et chaque<br />

moment est important. Ramer pour rejoindre le<br />

large est un art à lui tout seul.<br />

- Depuis quelques années on te voit aussi<br />

surfer les vagues sous l’eau, c’est ton nouveau<br />

challenge ?<br />

J’aimerais effectivement pouvoir surfer une<br />

vague comme Jaws sous l’eau. Je pense mettre<br />

au point une sorte d’équipement sous-marin<br />

spécifique pour ça. Surfer la vague de l’intérieur<br />

c’est un peu le rêve ultime du surfeur, comme si<br />

on devenait une vague soi-même.<br />

numero 21<br />

39


40 numero 21<br />

OLATIL<br />

le surf aérien<br />

est en train<br />

de conquérir<br />

l’univers !<br />

watch out !<br />

Dane Reynolds, leader d’une<br />

g é n é r a t i o n e t f e r d e l a n c e d e<br />

l’évolution du surf professionnel ?<br />

Frontside air grab lors<br />

du Quik Pro Gold Coast.<br />

Photo : Kristin ASP


numero 21<br />

41


42 numero 21


M a r l o n G e b r e r, a p r è s s ’ ê t r e e x e r c é<br />

a u x a i r s s u r s e s h o m e s p o t s<br />

Balinais, vient montrer de quoi<br />

il est capable à Hawaii.<br />

Photo : BOSKO<br />

VOLATIL<br />

non, le shortboard<br />

n’est pas mort!<br />

numero 21<br />

43


J a y D a v i e s , s e c o n d l ’ a n n é e<br />

d e r n i è r e d u “ K u s t o m A i r S t r i k e “ ,<br />

e s t b i e n d é c i d é d e n e p a s e n<br />

r e s t e r l à . I l d é m a r r e f o r t l ’ a n n é e<br />

a v e c c e g r o s f r o n t a i r i n d y g r a b à<br />

Rocky Right.<br />

Photo : BOSKO<br />

VOLATIL<br />

44 numero 21<br />

i’m getting high, so high


numero 21<br />

45


SatSang<br />

Break ✽<br />

SatSang<br />

Break ✽<br />

le surf en inde, ça n’existe<br />

pas. les indiens ne savent<br />

pas nager, les planches<br />

sont introuvables, et à<br />

part pour pêcher, l’océan<br />

ne les intéresse pas plus<br />

que ça. Bien sûr, il y a des<br />

exceptions, mais sur les<br />

millions d’indiens vivants au<br />

bord de l’eau, vous aurez bien<br />

du mal à en trouver un pour<br />

taper des rollers !<br />

* Satsang : Assemblées qui se constituent généralement<br />

autour d’un guru, visant à rassembler le vrai en soi.<br />

46 numero 21<br />

Texte et photos Stéphane Robin<br />

SUrfing UtoPia<br />

Je ne suis pas allé en Inde pour surfer mais pour<br />

faire du Yoga. L’autre voie vers la sagesse. Mais<br />

on ne se refait pas. À peine arrivé sur la côte Est,<br />

je me suis mis en quête d’un spot de surf ! Même<br />

sans planche, je ne pouvais pas m’empêcher<br />

d’aller voir derrière chaque pointe, s’il n’y avait<br />

pas une vague parfaite qui se cachait. J’ai atterri<br />

dans l’état du Tamil Nadu, là ce sont les eaux<br />

tièdes de la mer du Bengale qui baignent la côte.<br />

Juste au Sud de Madras (aka Chennai) la mer ne<br />

ressemble pas à grand chose. Vue de loin, elle se<br />

confond avec l’eau d’une immense rivière qui y<br />

déverse chaque heure des millions de litres d’eau<br />

chargée de toutes sortes de polluants. Ça calme !<br />

Le voyage en bus est chaotique, quand il pleut<br />

le chauffeur s’arrête pour attacher un morceau<br />

d’essuie-glace sur le pare brise. Pas de houle en<br />

vue, je peux tranquillement aller à la découverte<br />

d’Auroville et de ses habitants peu conventionnels<br />

sans craindre de louper le swell de l’année. À vrai<br />

dire ça fait bien longtemps que cette peur m’a<br />

quitté. Pour arriver à Auroville, j’ai dû faire un stop<br />

E n I n d e o n s e b a i g n e<br />

t o u t h a b i l l é a v e c<br />

montre, chemise et<br />

pantalon.<br />

à Pondichéry, un vrai havre de paix au milieu de<br />

l’agitation indienne perpétuelle. J’ai beau être<br />

habitué à voyager dans les pays du tiers monde,<br />

l’Inde c’est vraiment une autre dimension. Les<br />

villes grouillent d’une circulation inimaginable.<br />

Accroché à l’arrière d’une moto pour rejoindre un<br />

restaurant, j’ai l’impression de faire de l’autotamponneuse.<br />

Les motos se frôlent les unes les<br />

autres, l’air que je respire est saturé de poussière<br />

et d’hydrocarbures. La mort au tournant ? Pas<br />

cette fois, mais il faut savoir rester calme !<br />

De la chambre que j’ai louée à l’ashram de<br />

Sri Aurobindo, j’ai une belle vue sur l’océan<br />

Indien. Le glassy du matin laisse place à une<br />

brise marine erratique qui pousse des relents<br />

de wind swell contre les blocs de rochers qui<br />

bordent le front de mer. Rien de bien surfable.<br />

La chaleur épuisante rend l’atmosphère lourde.<br />

Malheureusement, l’eau de la mer ne semble<br />

pas franchement propice à la baignade non plus<br />

vu les saloperies qui se déversent en direct des<br />

égouts de la ville !<br />

Attiré par la réputation du lieu, j’ai rapidement


migré à Auroville, une ville spirituelle à l’écart<br />

du monde érigé par les disciples européens<br />

de Sri Aurobindo, un philosophe Indien très en<br />

vogue dans les années 60. Cette cité utopique<br />

faite de cabanes à l’architecture futuriste a<br />

subi une évolution considérable en 40 années<br />

d’existence. Un million d’arbres ont été<br />

plantés sur le territoire désertique désigné pour<br />

construire la ville en 1968. La population atteint<br />

aujourd’hui les 3 000 habitants dont une moitié<br />

d’indiens. Plus de 40 nationalités se côtoient<br />

au sein d’un système communautaire basé sur<br />

la liberté. Une expérience de vivre ensemble<br />

qui avance petit à petit vers son but, en étant<br />

rattrapée de tous les côtés par le développement<br />

de l’Inde. Le centre d’Auroville est situé sous<br />

les arbres à quelques kilomètres de la mer. La<br />

plage d’Auroville “Repos“, comporte elle aussi<br />

plusieurs communautés. Le surf est possible<br />

quand le swell est là et quand la qualité de l’eau<br />

le permet. Lors de mon passage, l’eau tire vers<br />

le marron et à part quelques Indiens qui jouent<br />

dans le shore break il n’y a personne à l’eau.<br />

D’après les renseignements glanés sur la toile il y<br />

aurait des points breaks intéressants à plusieurs<br />

centaines de kilomètres au nord plus haut dans<br />

la baie du Bengale. Mais ce n’est pas la bonne<br />

saison, je préfère donc rejoindre la côte ouest de<br />

l’Inde dans le Kerala en faisant une étape dans les<br />

montagnes des Ghâts pour perfectionner mon Yoga.<br />

Arrivé à Kovalam, je comprends pourquoi tant<br />

de gens prolongent leur séjour à n’en plus finir<br />

sur cette partie de la côte indienne. L’eau est<br />

bleu turquoise, les plages sont propres et une<br />

multitude de restaurants bordent le front de mer.<br />

Je me fais une petite session de body surf sur la<br />

R i d e m a t i n a l à<br />

Varkala, pas gros<br />

m a i s s u p e r c l e a n .<br />

plage du phare. Les vagues sont petites, mais ça<br />

pousse quand même un peu. Confortablement<br />

installé devant un poisson au curry, je regarde les<br />

sets qui rentrent dans la baie. Dommage que ça<br />

ferme autant. Je ne sais pas encore qu’un groupe<br />

de scientifiques est en train de mettre en place<br />

un des projets de récif artificiel les plus ambitieux<br />

au monde. Une initiative qui devrait permettre<br />

de créer un habitat pour la faune et la flore<br />

sous-marine tout en créant une vague de qualité.<br />

Il faudra que je repasse pour voir ça en vrai. En<br />

attendant, un type va se mettre à l’eau avec un<br />

surf en fin de vie dont les dérives sont cassées et<br />

le leash réparé en plusieurs endroits. Pas grave,<br />

personne n’y fait attention. Sur le parking, mon<br />

chauffeur de taxi commence à s’impatienter, trois<br />

heures qu’il attend, ça va me coûter cher !<br />

Varkala ParadiSe<br />

Après deux semaines de Yoga intensif dans un<br />

centre Sivananda, j’ai besoin de retrouver la<br />

fraîcheur toute relative de l’océan. Il y avait bien<br />

un lac en face du centre, mais personne ne s’y<br />

numero 21<br />

47


Kamaraj le meilleur<br />

p r o f e s s e u r d e y o g a<br />

à Varkala beach<br />

baignait plus depuis des années, à cause de la<br />

pollution sans doute. En montant dans le taxi,<br />

je ne me doute pas que le chauffeur n’a qu’une<br />

vague idée de l’endroit où je veux aller. Comme<br />

tous les indiens, il dodeline de la tête à chacune<br />

de mes questions, mais il est incapable de<br />

formuler une réponse claire pour un occidental<br />

comme moi. On doit être à deux heures de route<br />

de Varkala, une ville côtière au nord de Kovalam<br />

où il y a à la fois des vagues et des cours de<br />

Yoga. Le type n’a jamais du y mettre les pieds.<br />

Dès le départ, je sens qu’on ne va pas dans la<br />

bonne direction. Je me demande si mon GPS<br />

aurait marché ici. Pour le moment, on roule à<br />

fond sur des toutes petites routes à travers la<br />

forêt. À chaque dos d’âne, je me cogne la tête<br />

contre le plafond cossu de la bagnole. Une<br />

Ambassador comme il y en a partout en Inde.<br />

Une voiture à mi-chemin entre le taxi anglais<br />

et la traban est-allemande. C’est bien ce que<br />

48 numero 21<br />

je disais, nous sommes perdus. Désormais, à<br />

chaque intersection, le chauffeur s’arrête pour<br />

demander son chemin. Au début, les mecs<br />

semblent gravement dubitatifs. La route rétrécit<br />

au fur et à mesure pour devenir un chemin<br />

défoncé. Là, j’ai vraiment des doutes sur les<br />

capacités de mon pilote qui<br />

ne perd pas le sourire pour<br />

autant. Finalement, les gens<br />

commencent à réagir de<br />

plus en plus positivement au<br />

nom de notre destination et<br />

l’on arrive enfin sur la route<br />

principale qui longe la côte. Un raccourci qui a<br />

rallongé le trajet de deux heures, rien du tout en<br />

Inde.<br />

Varkala est encore plus beau que Kovalam. Hôtels<br />

et restaurants se partagent la vue sur la mer du<br />

haut d’une falaise qui domine une magnifique<br />

plage de sable. Tout est sensiblement plus cher<br />

qu’ailleurs en Inde. Mais c’est le prix à payer.<br />

Le site est connu et je retrouve rapidement de<br />

nombreux yogis qui étaient en stage à l’ashram<br />

en même temps que moi. Niveau surf, c’est pas<br />

encore ça. Le swell est petit, mais la pointe sud<br />

semble cacher un joli potentiel. Le beach break<br />

central pourrait marcher avec un tout petit peu<br />

plus de taille. Les jours sans swell se succèdent<br />

et j’en profite pour continuer à prendre des cours<br />

de Yoga dispensés dans les différentes écoles<br />

du village. Il y a un peu de tout et il faut tester<br />

une séance pour voir si l’enseignement vaut la<br />

peine. Certains cours sont vraiment destinés aux<br />

touristes tandis que d’autres sont un peu plus<br />

poussés. En voyant le shore break bien glassy<br />

le matin, je me dis qu’un alaia serait peut être<br />

l’objet idéal pour s’y amuser.<br />

Dès le lendemain, je pars en quête d’un<br />

menuisier qui pourrait me fabriquer ça. Ne<br />

parlant pas un mot d’indien, je suis vite confronté<br />

à la barrière de la langue. Qu’à cela ne tienne, je<br />

gribouille une forme sur un morceau de papier.<br />

Après mains tours et détours en mototaxi, je<br />

termine chez un fabricant de meubles. Le bois<br />

dont il dispose est sans doute trop lourd pour<br />

fabriquer un alaia, mais j’essaye quand même<br />

de lui expliquer. Le prix qu’il m’annonce pour<br />

fabriquer mon objet est exorbitant, surtout que<br />

je risque fort de me retrouver avec une vulgaire<br />

planche à peine dégrossie. Vu la finesse du shape<br />

des alaias de Wegener ou de Fred Compagnon<br />

que j’ai eu entre les mains, je me demande si ça<br />

vaut le coup de continuer à batailler. Quelques


Il suffit d’un peu de<br />

s w e l l p o u r q u e l a<br />

côte prenne vie<br />

jours plus tard, le swell est là, il est six heures<br />

trente du matin et personne à l’eau. Le pic<br />

déroule en droite et en gauche sur 40 ou 50<br />

mètres. Il faut que je trouve une planche. À cette<br />

heure là, les quelques loueurs de parasols et<br />

de body-board dorment encore. Deux surfeurs<br />

étrangers finissent par se mettre à l’eau sous<br />

mon nez ! Leur niveau laisse à désirer et ils se<br />

font un peu brasser par les plus grosses séries.<br />

Finalement, je repère un des loueurs qui avance<br />

doucement au loin sur la plage. Par miracle, il<br />

a sous le bras une des trois planches de surf<br />

louables à Varkala plage. J’ai pas franchement<br />

le temps de négocier, mais j’obtiens un bon<br />

prix pour sa 6’4 Surftech made by John Carper.<br />

Difficile de rêver mieux. Juste épaisse comme<br />

il faut, là ou il faut. Wax ? Leash ? Le mec ne<br />

comprend rien à ce que je lui demande. Il veut<br />

juste mettre les deux billets que j’ai dans la<br />

Le loueur de planches est<br />

un type pressé à Varkala!<br />

L e v e r d e s o l e i l a u s o n<br />

de la flute, mystique. Paradis du bodysurf<br />

main au fond de sa poche. Je pars comme ça,<br />

tant pis. S’en suit ma première vraie session du<br />

trip. Tonique et rapide, la vague offre juste de<br />

quoi taper deux manœuvres avant de claquer en<br />

shore break. À ce jeu-là, je finis vite par perdre<br />

ma planche. Pas de souci, tant que personne ne<br />

se baigne. Mais, il y a toujours un pinpin pour<br />

venir se mettre juste là où il ne faut pas. La plage<br />

à beau être grande, un type et ses deux gamines<br />

viennent nager juste devant le pic. Forcément,<br />

je dois les éviter, et le type de crier au scandale.<br />

Je fais comme si de rien n’était, mais le type va<br />

chercher le maître nageur qui n’avait pas encore<br />

planté son drapeau rouge dans le sable. Il avance<br />

que j’ai failli tuer sa fille ! Heureusement, le<br />

maître nageur indien est moins con que ce type<br />

qui me menace carrément de me faire goûter<br />

aux prisons indiennes ! J’ai le droit de continuer<br />

à surfer, mais plus loin me dit le maître nageur<br />

avec un sourire. L’autre type n’en finit plus de<br />

raller. Insupportable ces américains en vacances.<br />

De toute façon je crois que j’ai mon compte, le<br />

vent commence déjà à se mettre on shore et un<br />

bon breakfast m’attend au restaurant Tibétain.<br />

Le swell tiendra quelques jours. Rien de dingue,<br />

mais de quoi se détendre entre les séances de<br />

Yoga. On est en décembre et la saison touristique<br />

commence à peine. Je me demande à quoi peut<br />

ressembler le spot à la saison humide. Un local<br />

a vite fait de me renseigner. La pluie inonde tout<br />

et les vagues sont tellement grosses qu’il n’y a<br />

plus d’accès à la plage. Le sable disparaît sous<br />

les rouleaux et les touristes ne sont plus qu’un<br />

souvenir… Si cette plage-là sature, il doit bien<br />

avoir un ou deux points qui se mettent à marcher,<br />

c’est comme ça partout. Et vu la longueur de la<br />

côte, il y a de quoi faire, mais ça sera pour un<br />

prochain voyage ! Om Namah Shivaya. ■<br />

numero 21<br />

49


leS MaldiveS danS le viSeUr<br />

huit potes, un bateau, des bières, du poisson<br />

à gogos, des line up parfaits, un petit boat trip<br />

aux Maldives comme on les rêve. Une image<br />

presque trop parfaite jusqu’à l’arrivée des<br />

italiens, d’un gros yacht de milliardaire russe<br />

et de la police locale.<br />

50 numero 21<br />

Propos recueillis par Stéphane Robin – Photos : DR Collective<br />

on a la gorge un peu sèche<br />

à l’atterrissage. En passant le vol à<br />

picoler, rien d’étonnant. Je me souviens<br />

m’être endormit une bière à la main avec<br />

mon cousin qui me disait d’arrêter de gueuler,<br />

ou l’inverse. On ne met pas longtemps à<br />

récupérer nos boards bags pour rejoindre le<br />

quai d’embarquement. À peine sur le bateau,<br />

on voit que le swell rentre à fond, une belle<br />

houle longue de deux mètres voir plus. On<br />

est tous comme des fous : houle, soleil, eau<br />

turquoise.


On commence à se tartiner de crème solaire<br />

quand le gars de notre agence nous conseille<br />

d’aller vers le Sud de l’archipel. Une zone où<br />

l’on est censé trouver des belles vagues avec<br />

pas grand monde autour. Bizarrement, plus on<br />

descend vers le sud et moins il y a de houle. On<br />

passe la journée à naviguer pour trouver un spot<br />

et à chaque passe, c’est la même chose, la houle<br />

tourne mais ne rentre pas. On ne surfe rien de<br />

la journée et on rentre au point de départ. On a<br />

un peu les boules et c’est pas la petite plongée<br />

autour d’un îlot misérable de Malé qui va relever<br />

le niveau. Le reef est totalement mort et il n’y<br />

a quasiment pas de poissons. Le lendemain,<br />

on change de cap. Direction North Malé, on en<br />

bougera plus. Le bateau est mouillé dans la<br />

passe et on peut se séparer en deux groupes<br />

pour aller surfer soit une droite soit une gauche.<br />

PreMier tUBe et PreMier iMPact.<br />

La houle est un peu tombée, mais il y a encore<br />

un bon mètre cinquante. De quoi se caller des<br />

petits cover up. Sur mon premier vrai tube du<br />

trip, un italien traîne sur ma trajectoire et je me<br />

North Malé, ceux là<br />

s e r o n t s a n s d o u t e l e s<br />

premiers concernés<br />

par le réchauffement<br />

climatique...<br />

numero 21<br />

51


Au bout<br />

d ’ u n e h e u r e<br />

l a m o i t i é d u<br />

bateau avait<br />

l a c o u p e<br />

mohawk<br />

mange son talon en pleine tête à la sortie du<br />

barrel. Bilan : une dent cassée. Premier souvenir<br />

du voyage. Maintenant, il ne me reste plus qu’à<br />

me faire une crête et j’aurai vraiment une gueule<br />

de pirate ! Quand j’étais teenager, je matais<br />

des vidéos où les mecs se faisaient raser la<br />

tête quand ils partaient en boat trip. Alors, pour<br />

mon premier boat trip, je n’hésite pas. On fait<br />

tourner la tondeuse et en<br />

une heure, la moitié du<br />

bateau à une coupe de<br />

sauvage.<br />

On est venu pour rigoler,<br />

mais pas seulement.<br />

Surfeurs amateurs, on<br />

a quand même bien<br />

l’intention de choper<br />

notre quota de vagues.<br />

Les surfeurs des autres boats ne sont pas très<br />

agressifs au pic. En général, les Maldives offrent<br />

un surf facile qui convient à tous les niveaux.<br />

Nous, on n’a pas laissé passer beaucoup de<br />

52 numero 21<br />

vagues, sauf la nuit. Le capitaine de notre bateau<br />

ne surfe pas vraiment, mais par contre, il est<br />

très doué en pêche sous-marine et nous ramène<br />

sans arrêt du poisson. Il y a des destinations<br />

qui ont du mal à coller à l’image qu’on s’en fait<br />

avant de partir. Aux Maldives, pas d’erreur, c’est<br />

comme dans les vidéos. Quand ça rentre, c’est<br />

vraiment parfait, le paradis du boat trip ! Ilots à<br />

perte de vue, passes<br />

avec droites et gauches.<br />

Les vagues sont funs,<br />

puissantes avec du<br />

wall juste comme il faut<br />

pour prendre pas mal<br />

de vitesse et envoyer<br />

de belles manœuvres.<br />

Au bout de quelques<br />

jours, on commence à<br />

s’habituer au rythme du bateau ou l’on squatte<br />

quasiment tout le temps. On est bien allé à terre<br />

une ou deux fois pour voir, mais le contact est<br />

limité. Les habitants sont sympas, mais aux<br />

Le palace flottant<br />

du milliardaire russe<br />

à l’ancre devant le<br />

s p o t . . . m a n q u e p l u s<br />

que James Bond<br />

Maldives, le tourisme est très organisé, on ne dort<br />

pas n’importe où, pas question de se trimballer<br />

tout seul avec sa planche comme en Indonésie.<br />

Ici, il y a les resorts et les bateaux, c’est l’un ou<br />

l’autre, sachant que dans certains resorts il faut<br />

encore payer pour avoir le droit de surfer la vague<br />

en face de l’hôtel. Sur le bateau, on est plutôt<br />

peinard, on peut aller sur différentes vagues et<br />

éviter les spots surchargés.<br />

SoUS le reef, la tôle !<br />

C’est la fin du trip, on est tous sur notre nuage.<br />

Il nous reste encore deux jours de surf quand on<br />

a la surprise de voir débouler des mecs en jet<br />

ski sur la gauche en face du bateau. Les mecs<br />

massacrent le spot en un rien de temps. Le seul<br />

surfeur présent à l’eau à ce moment-là ne peut<br />

pas faire grand-chose. Plus surpris qu’autre<br />

chose, il ne comprend pas très bien ce qui se<br />

passe. Nous, on s’est mis à hurler sur les types<br />

en jet pour qu’ils dégagent. L’un d’entre eux est<br />

venu faire un tour pas loin de notre bateau, plutôt


A u b o u t d ’ u n c e r t a i n<br />

t e m p s , u n e b a n d e d e m e c s<br />

s e u l s s u r u n b a t e a u ç a<br />

finit par être grave!<br />

U n b o t t o m t u r n d e<br />

plus à Jail break<br />

numero 21<br />

53


Personne pour rider les perles<br />

q u i c o n t i n u e n t d e p a s s e r<br />

pendant notre sommeil<br />

intimidant. Il hallucinait sans doute de voir des<br />

gars leur gueuler dessus, visiblement il n’avait<br />

pas l’air de rigoler. Le lendemain, un bateau de<br />

la police Maldivienne a fait le tour des bateaux<br />

de surfeurs pour leur dire que désormais, le<br />

line up serait inaccessible de midi à 17h. Il était<br />

loué à l’usage exclusif d’un yacht occupé par un<br />

milliardaire russe, certains locaux nous parlent<br />

d’Abramovich. Le lendemain, on décide d’aller<br />

surfer une dernière fois Jail break, la droite de<br />

l’île ou l’on se trouve. À l’eau, on rencontre un<br />

très bon surfeur maldivien, le premier vrai boat<br />

mate du trip. Super sympa, le type parle très bien<br />

anglais et transpire un certain charisme. Tout à<br />

fait le genre de type qu’on aurait voulu avoir sur<br />

le bateau dès le premier jour. Il a l’air de vraiment<br />

très bien connaître les spots de son pays et aurait<br />

été d’une aide précieuse. Il est midi, on sort de<br />

l’eau et on mange en face du line up interdit. Au<br />

loin, on aperçoit un mec qui rame sur la gauche.<br />

Petit à petit, on se rend compte que le mec est le<br />

boat mate qu’on vient de rencontrer. En bon local,<br />

il a juste envie de choper quelques jolies gauches.<br />

La vedette de la police ne met pas longtemps à<br />

54 numero 21<br />

l a f a c e A d u c a h i e r<br />

de vacances<br />

arriver, le mec reste bien à l’intérieur du pic pour<br />

ne pas se faire attraper. Mais finalement, ils lui<br />

mettent la main dessus et il doit monter à bord de<br />

la vedette. Arrêté sur le champ, il se prend trois<br />

ou quatre jours de prison simplement pour avoir<br />

voulu surfer devant chez lui. Rien à voir avec<br />

les 70 euros d’amende qu’on peut se prendre<br />

par le M.N.S. du coin si l’on fait vraiment le con<br />

en France. Par son geste, il voulait peut-être<br />

protester aussi contre la corruption qui pousse la<br />

police à accepter des bakchichs. Aux Maldives,<br />

tout le monde paye pour surfer, l’économie du<br />

tourisme est fondée sur un principe marchand.<br />

Mais de là à ce qu’un type vienne se payer un line<br />

up à lui tout seul, il y a des limites. On est un peu<br />

choqué par ce qui se passe. Tout d’un coup, on<br />

revient à la réalité, désemparés face à l’absurdité<br />

de la situation. On commençait à être juste bien<br />

dans le rythme session, sieste, session, bière,<br />

barbecue. Pas grand-chose à faire. En partant,<br />

on regarde le type prisonnier à l’avant du bateau<br />

de police, nous faisant des signes l’air de dire :<br />

F a c e B , l e s u r f e r l o c a l<br />

au prise avec la<br />

police corrompue.<br />

« voilà comment ça se passe ici ! ». Mais nous<br />

devons nous préparer au retour, ranger les boards<br />

et tout le bazar. On ne sait plus trop quel souvenir<br />

on va garder, de ce qu’on laisse derrière nous. Cet<br />

événement remet en perspective le but de notre<br />

voyage, qui devient un peu anodin par rapport<br />

au courage de ce type. Même dans ce coin de<br />

paradis, on ne pouvait pas échapper à la connerie<br />

ambiante du fric, du pouvoir et à ceux qui en<br />

profitent. Drôle de fin pour un premier boat trip. ■


et la ville d d'Anglet<br />

présentent<br />

CHAMBRE D'AMOUR<br />

7<br />

7 au 10 juillet 2010<br />

ème Edition


Le silence du<br />

56 numero 21<br />

B e n S k i n n e r e t A L e x i s D e n i e l<br />

prennent le rythme local dans<br />

le grand sud marocain.<br />

libérateur de prophètes, sacralisé par nombre de religions à<br />

travers les âges, le désert représente le milieu de recueillement<br />

par excellence, où le corps abandonné au sauvage et à la<br />

solitude renoue avec une antique tradition mystique. il existe<br />

une plénitude à vivre le désert, une solennité enchanteresse qui<br />

porte l’homme vers un épanouissement élémentaire, instinctif ;<br />

un retour à l’essentiel. enveloppé dans le silence des grandeurs,<br />

l’esprit vagabond est alors libre de s’envoler.<br />

Par Damien Castera, photos Y.Sobanski et D.Castera


désert Le<br />

Quand on pénètre le désert, on a<br />

l’impression curieuse d’entrer dans<br />

un territoire neuf, vide en habitants.<br />

Doté de paysages majestueux, il éveille<br />

l’imaginaire et exacerbe les sens. Révélations,<br />

visions, conquêtes, représentations sacrées,<br />

silence, méditations : tout ramène au<br />

désert. Certains s’y aventurent en quête<br />

d’absolu, d’autres avalent simplement les<br />

kilomètres tels des chasseurs de paysages,<br />

se nourrissant de brise, de soleil et d’océan.<br />

Mais tous sont unanimes sur la force et le<br />

mystère qu’ils y trouvent.<br />

Damien Castera poursuit<br />

s a q u ê t e d e l ’ é p h é m è r e e n<br />

terre sahraouie.<br />

Maroc est une destination de choix, privilégiée<br />

par les amateurs de grands espaces et<br />

d’horizons. On peut y traverser la grande chaîne<br />

des Atlas et le Rif, où le Deren, « la montagne des<br />

montagnes » connue depuis l’aube des temps<br />

anciens comme le domaine du légendaire Géant<br />

Atlas, supporte le monde. Il y a l’Erg Cherbi, à<br />

proximité de la frontière algérienne, un vaste<br />

désert de pierres et de sable, où certaines dunes<br />

culminent à plus de 200 mètres. Et puis les côtes<br />

du littoral, qui s’étendent sur plusieurs milliers<br />

de kilomètres, découpées et martelées par les<br />

puissantes houles d’Atlantique. Les paysages se<br />

succèdent ainsi, au rythme des latitudes, de la<br />

roche des montagnes aux dunes du désert, en<br />

gardant comme un privilège sacré, cette notion<br />

merveilleuse d’immensité.<br />

numero 21<br />

57


Longboader<br />

d ’ e x c e p t i o n ,<br />

Damien terminera<br />

3 i è m e d u F e s t i v a l<br />

d e D a k h l a 2 0 1 0 .<br />

Une route étroite et défoncée, souvent ensablée,<br />

se faufile le long du littoral jusqu’au sud du pays.<br />

Elle serpente le long de la côte, à travers les<br />

oueds et les bourgades<br />

de pêcheurs, puis en<br />

arrivant dans l’Oued<br />

Ed-Dahab-Lagouira, la<br />

région la plus australe,<br />

elle pénètre le Sahara<br />

occidental jusqu’à la<br />

péninsule du Rio de<br />

Oro. Dakhla est alors<br />

la dernière grande<br />

ville avant la Mauritanie, l’ultime étape pour les<br />

voyageurs se rendant en Afrique Subsaharienne.<br />

Ancienne colonie Espagnole, avant de repasser<br />

aux mains des Marocains, Dakhla abrite au cœur<br />

de sa médina un trésor culturel inestimable,<br />

fruit du syncrétisme de ses multiples traditions.<br />

58 numero 21<br />

Étoffes, épices, bijoux, l’antique marché aux<br />

merveilles s’empare des sens et libère ses vertus.<br />

Dès les premiers rayons de l’aurore, les rues<br />

s’animent et la ville<br />

s’éveille : Cordonniers,<br />

chapeliers, couteliers<br />

s’agitent à la tâche,<br />

enivrant les lieux de<br />

grâce et de poésie. C’est<br />

un opéra de couleurs<br />

vives et de bonnes<br />

senteurs. Car ici, dans<br />

les vieilles rues de la<br />

ville, l’odeur est reine. Comme un ruban, elle<br />

s’étire le long des allées, nette et impossible à<br />

confondre, mais toujours aussi délicate et aussi<br />

subtile. C’est un mélange de cardamomes, de<br />

cumin, de curcuma, de curry, de safran qui inonde<br />

la culture Sahraouie : un héritage ancestral légué<br />

par des millénaires de traditions nomades.<br />

Dans un vieux rade du centre ville, ça sent<br />

la chicha et le tabac froid. Quelques ouvriers<br />

partagent un tajine kefta sur une table en bois<br />

en fond de salle. Un homme est accoudé au<br />

bar, le regard vague, perdu dans les méandres<br />

de la tranquillité. L’univers est calme, presque<br />

immobile : un mouvement de serveur, lent et<br />

délicat, une odeur de thé qui fume, et le soleil<br />

au-dehors qui libère sur le monde son insatiable<br />

ardeur. Sur les murs, des vieilles affiches<br />

d’aviateurs immortalisent les visages taciturnes<br />

de ces héros de l’aviation Française. Cette région<br />

de l’ouest Sahara faisait partie de l’une des<br />

étapes de la ligne du courrier, mise en place par<br />

Pierre Georges Latecoère dans les années 1920<br />

et 1930, entre Toulouse, Saint-Louis du Sénégal<br />

et l’Amérique du Sud. De nombreux pilotes de<br />

l’Aéropostale y firent escale, dont Jean Mermoz,<br />

Antoine de Saint-Exupéry ou encore Henri<br />

Guillaumet.


Hors de la ville, la route se transforme en piste et<br />

continue son avancée dans le désert. Sur cette<br />

côte sauvage, de nombreux spots sommeillent<br />

à l’abri des dunes, dissimulés loin des regards<br />

comme des trésors fabuleux… Les vagues ellesmêmes<br />

semblent bâties à l’image du désert :<br />

secrètes et infinies. La plupart déroulent sur<br />

plusieurs centaines de mètres, certaines sur<br />

des kilomètres. Le ride est d’une telle intensité<br />

que les muscles s’étirent et se tendent sous<br />

l’effort de la distance parcourue. On marche alors<br />

sur le sable pour regagner le peak, lentement,<br />

silencieusement, comme des pèlerins qui<br />

profitent de la vertu de cette retraite pour méditer<br />

et trouver le réel.<br />

Au cœur de certaines criques, des petits camps<br />

sont aménagés par les cruisers de passage : un<br />

van ou une vieille bagnole, une bâche suspendue<br />

précairement et offrant un coin d’ombre, un<br />

Endless line up<br />

s o m e w h e r e a u<br />

Sahara<br />

bidon d’eau de source et une ou deux boards<br />

jaunies par le soleil. Toujours cette quête de<br />

l’essentiel…<br />

Le visage brûlé, la tignasse décolorée par le<br />

sel, la plupart de ces voyageurs au long cours<br />

voguent vers le grand Sud, fuyant le chaos de la<br />

vie occidentale. C’est un peu comme la Grande<br />

Rivière à Deux Cœurs, cette tradition du nouveau<br />

monde qui consiste à transporter ses blessures<br />

dans la nature, pour y trouver une guérison,<br />

numero 21<br />

59


une conversion ou un repos. C’est une solution<br />

efficace paraît-il, pour pallier au mal de la ville.<br />

« Ici, dans le désert, le silence a un goût de<br />

liberté » vous diront-ils.<br />

Et au-delà de l’exploration de nouveaux<br />

territoires, il y a aussi la recherche de soi, et la<br />

découverte de l’autre. « On voyage pour exister,<br />

pour survivre ; pour se défixer ; il faut pour se<br />

l’expliquer, descendre jusqu’à l’inconscient »<br />

opinait l’écrivain Paul Morand. Quoi de plus<br />

romantique alors, dans la démarche, que de se<br />

réveiller, de sortir de sa tente et de se trouver<br />

dans la splendeur de l’aurore, de s’étirer deminu<br />

dans l’air froid et pur, sur le sable, d’offrir<br />

son corps à la lumière naissante et au vent. Le<br />

paysage s’abandonne alors tout entier à l’or du<br />

matin et enveloppe ses dunes dans une lumière<br />

chaude et diluée. Dans le désert, même le banal<br />

semble être chargé de sens… ■<br />

60 numero 21<br />

Les locaux sauront vous<br />

conduire au delà des<br />

dunes, là ou les vagues<br />

n’en finissent plus.<br />

Village du Festival<br />

de Dakhla 2010<br />

attention MineS !!! Plus au sud encore, passé Dakhla, le<br />

désert s’enveloppe d’un voile macabre. Pas un mois ne passe sans que les mines<br />

disséminées un peu partout ne fassent une victime parmi les populations sahraouies.<br />

Image exsangue et tragique du conflit anti polisario, le mouvement politique armé du<br />

Sahara occidental. Les quelques mesures prises sont occasionnelles. L’unité militaire<br />

spécialisée dans le déminage s’active surtout lorsqu’il s’agit de dépolluer l’itinéraire<br />

d’un événement sportif comme le Rallye Paris-Dakar ou autre circuit touristique. En<br />

dehors des routes et des pistes tracées, les autres chemins mènent vers la mort, et,<br />

pour les plus “chanceux“, à la mutilation. D’autant plus qu’il n’y a aucun panneau<br />

indiquant la présence des mines. Selon des estimations, 200 000 mines terrestres sont<br />

disposées dans le sud du pays, principalement le long du mur de la défense, construit<br />

entre 1982 et 1987 pour stopper les incursions et les attaques du Polisario.


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Rider: Tim Boal / Photo: Agustin Munoz/Red Bull Photofiles / Design: ID


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Celor<br />

Prix public conseillé : 60 euros<br />

62 numero 21<br />

John Jay<br />

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Prix public conseillé :<br />

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numero 21<br />

63


BIg<br />

64 numero 21<br />

alain SevelleC<br />

URU<br />

Texte : Stéphane Robin<br />

LE RETOUR !<br />

grand artisan de la glisse<br />

depuis le début des années<br />

90, alain Sevellec a toujours<br />

fait dans l’événementiel. dix<br />

ans après gliss’expo, il revient<br />

en force en organisant l’étape<br />

française du championnat du<br />

Monde de stand up paddle.<br />

toujours à l’affût des nouvelles<br />

tendances, il prend à nouveau<br />

le risque d’avoir une longueur<br />

d’avance. Portrait.<br />

Souvent décrié par un milieu qui lui doit<br />

énormément, beaucoup lui envient son charisme.<br />

C’est vrai qu’avec ses tattoos, ses bagues et son<br />

physique de catcheur, il ne passe pas inaperçu.<br />

Une personnalité inimitable forgée au gré des<br />

rencontres. De l’Afrique noire au Pays Basque en<br />

passant par la Chine ou la Russie, le mec a vu du<br />

pays. « Je chausse du 44, j’ai une voix qui porte,<br />

c’est pas de ma faute, en plus je ne suis pas du<br />

genre timide alors forcément il y en a que ça<br />

gène. » Né à Brest, Alain s’était déjà plongé dans<br />

tous les océans avant de venir s’installer au Pays<br />

Basque. Suivant son père au Sénégal et dans<br />

les Dom Tom, c’est à la Réunion qu’il a goûté<br />

au surf. En revenant en France, il découvre la<br />

côte Basque où le sport commence à peine. Il se<br />

retrouve au lycée de Biarritz avec la poignée de<br />

A l a i n S e v e l l e c ,<br />

ambassadeur de<br />

l a C a l i f o r n i e à l a<br />

f r a n ç a i s e , e n a c t i o n à<br />

A n g l e t p o u r o r g a n i s e r<br />

l’étape française du<br />

S U P w o r l d t o u r 2 0 1 0 .<br />

Photo : S.Robin<br />

jeunes surfeurs que comptait la ville à l’époque.<br />

Habitué aux vagues de reef, il a vite trouvé<br />

ses marques sur les spots de la côte. Étudiant<br />

en sciences économiques, il s’est retrouvé au<br />

cœur d’une industrie naissante dont personne<br />

ne pouvait encore soupçonner la croissance.<br />

Mannequin pour Quiksilver au milieu des années<br />

80, il s’est vite rendu compte de l’engouement<br />

qui commençait à naître autour du surf.<br />

leS annéeS gliSS’exPo<br />

Personne n’a oublié les chapiteaux d’Anglet où<br />

se mêlaient convivialité et business. L’idée qui<br />

a occupé Alain pendant presque quinze ans lui<br />

est venue sur un autre salon, un trade show de<br />

vêtement de sport en Allemagne où il s’étonnait<br />

de voir les marques de surf aussi mal mises en<br />

valeur. « Il y en avait une derrière l’escalier, une<br />

autre dans un coin près de la porte. Toutes les<br />

marques émergentes étaient là, mais il manquait<br />

quelque chose. C’est là que j’ai eu l’idée de créer<br />

un salon spécifiquement dédié aux marques de


surf. Le concept est né en 86 mais je n’ai pas<br />

monté ma boîte avant 1990. Entre temps, je suis<br />

parti vivre dans un kibboutz. En rentrant, je n’ai<br />

pas eu trop de mal à convaincre tous les boss de<br />

l’industrie que je connaissais bien. C’est là que<br />

j’ai lancé le premier grand rendez-vous annuel<br />

de la glisse. Gliss’Expo. Le<br />

salon regroupait à peine<br />

70 exposants lors de sa<br />

première édition et il en<br />

comptait pas loin de 600<br />

lors de sa dernière édition<br />

douze années plus tard. Au<br />

début, on a organisé le salon au casino Bellevue,<br />

mais un salon de surfeurs sur la moquette, ça<br />

ne le faisait pas. C’est là qu’on a décidé de<br />

déplacer les tentes à Anglet les pieds dans l’eau<br />

et là, le succès est arrivé. Rapidement, toutes<br />

les marques de la glisse étaient présentes que<br />

ce soit en snowboard, en skate ou en surf. »<br />

Derrière ses allures de baroudeur céleste, se<br />

cache un sacré bosseur, titulaire d’un DEA de<br />

sciences économiques. Fan de Californie, Alain<br />

concilie une vision instinctive du business avec<br />

rigueur et sang-froid. « Les gens ne se rendent<br />

pas compte du boulot que ça représente un<br />

salon. Ils me voient boire une bière en terrasse,<br />

discuter avec des jolies filles, ils ont l’impression<br />

que je suis arrivé la veille<br />

et qu’on a tout monté dans<br />

la nuit. Pour Gliss’Expo, on<br />

commençait à monter un<br />

mois à l’avance. Sur les plus<br />

grosses années, on était 20<br />

salariés à l’année et pas loin<br />

de 300 pendant l’événement. La production<br />

dure toute l’année, il faut monter des dossiers,<br />

courir après l’argent, les autorisations. Il n’y a<br />

pas d’école pour apprendre à monter des salons.<br />

J’ai beau être bronzé, je passe quand même une<br />

bonne partie de mon temps derrière un écran<br />

d’ordinateur. Pour qu’un événement comme ça<br />

fonctionne, il faut des petits exposants et des<br />

gros. L’un ne va pas sans l’autre, mais il faut<br />

P a s s i o n n é d ’ i n n o v a t i o n ,<br />

Alain a piloté le projet des<br />

planches S-Core de Salomon.<br />

Photo DR<br />

aussi gérer les rivalités, satisfaire les demandes<br />

de chacun. Le succès de cet événement n’a<br />

jamais été vraiment accepté par les leaders de<br />

l’industrie. J’ai quitté Gliss’Expo en 2002, la boîte<br />

avait été vendue, ça ne me plaisait plus. Le côté<br />

convivial et festif avait disparu. L’année suivante,<br />

ça s’est cassé la gueule. Gliss’Expo, c’était fini. »<br />

gUrU wanted<br />

La vie ne s’arrête pas pour autant. Alain continue<br />

à organiser des salons un peu partout dans le<br />

milieu du prêt à porter et des sports de glisse.<br />

« À Paris, les mecs de la mode me<br />

surnommaient le pêcheur, mon look les faisait<br />

marrer. Par contre, je ne suis jamais en retard<br />

à un rendez-vous. » Recruté comme consultant<br />

pour ISPO, il s’est retrouvé à monter des<br />

événements à Pékin, Shanghai et Moscou.<br />

Ensuite, il est passé chez Salomon où il a été<br />

recruté pour développer le marketing des<br />

planches S-Core. Un projet innovant qui est<br />

tombé à l’eau du jour au lendemain suite au<br />

numero 21<br />

65


L’ A f r i q u e n o i r e ,<br />

l a s e c o n d e p a t r i e<br />

du guru.<br />

désintérêt des actionnaires qui avaient racheté<br />

la boîte. À force d’avoir bossé à la création de<br />

marque de surf depuis tant d’années et de voir<br />

les succès stories qui allaient avec, Alain a voulu<br />

se payer la sienne. « Je voulais avoir mon bébé,<br />

j’ai donc racheté la marque 2nd Sky en 2007<br />

juste avant la crise. Au moment où les gros<br />

commençaient à souffrir, pas mal de petites<br />

marques se sont retrouvées en difficulté et j’y<br />

ai eu le droit moi aussi et j’ai perdu pas mal<br />

d’argent. Fin du rêve. »<br />

african connection<br />

« J’ai toujours aimé l’Afrique noire, là-bas c’est<br />

comme nulle part ailleurs, ça te prend aux tripes.<br />

Quand tu te retrouves seul avec ton 4X4 au milieu<br />

du désert, c’est fort. J’y ai vécu de ma naissance<br />

66 numero 21<br />

alain SevelleC<br />

jusqu’à l’âge de 5 ans, et puis je suis retourné au<br />

Sénégal en vacances avec ma famille. À N’Gor<br />

près de Dakar, je suis tombé amoureux du lieu et<br />

des gens. J’ai décidé de monter un surf Camp,<br />

c’était l’époque où j’organisais Gliss’Expo et où<br />

j’avais envie de faire plein de<br />

choses. Il a fallu acheter un<br />

terrain et mettre le nez dans<br />

tout un tas de paperasses.<br />

Il a fallu deux ans pour que<br />

l’hôtel voie le jour. Trentedeux<br />

chambres, deux suites,<br />

une piscine, trois bars et<br />

un restaurant. J’employais 45 salariés et cela<br />

suffisait pour faire vivre tout un village. À cette<br />

époque, j’ai mis en place la Fédération de Surf<br />

Sénégalaise avec Oumar Seye, Pape Samba et<br />

Patina. Je retourne régulièrement là-bas, mais j’ai<br />

dû revendre l’hôtel. »<br />

get UP, Stand UP<br />

« Le surf c’est cool, mais c’est frustrant. En plus,<br />

j’ai toujours fait du shortboard et avec le monde<br />

à l’eau aujourd’hui, c’est pas toujours facile. Un<br />

jour, j’étais à Saint Barbe sur ma 6’8 quand j’ai<br />

vu Xabi Lafitte débarquer sur un stand up. En le<br />

voyant connecter les sections du fond jusqu’au<br />

sable, j’ai compris l’intérêt du truc. Il fallait que je<br />

m’y mette. » C’est à partir de cette année qu’Alain<br />

s’est associé avec Alexandre Ponot pour créer la<br />

marque Enbata qui distribue des stand up et des<br />

accessoires. « Tout ce qui se passe aux Etats-Unis<br />

finit par arriver chez nous avec quelques années<br />

de décalage. Monter un village pour réunir des<br />

exposants à l’occasion de l’étape française de la<br />

coupe du monde de stand up paddle, c’est encore<br />

une prise de risque, mais quand tu vois Luke<br />

Egan faire du stand up, les courses en rivière, les<br />

rassemblements, tu te dis qu’il se passe quelque<br />

chose. » ■<br />

Wa t e r m a n c h e v r o n n é , A l a i n<br />

n’a pas attendu longtemps<br />

avant de se mettre au<br />

stand up paddle.


The Other One Board Short<br />

Michel Bourez<br />

Nic von Rupp<br />

Naum Ildefonse

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