25.10.2013 Views

SOMMETS DE RÊVES

SOMMETS DE RÊVES

SOMMETS DE RÊVES

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

L E M A G A Z I N E G R A T U I T O U T D O O R<br />

<strong>DE</strong>STINATION<br />

CHEMIN<br />

<strong>DE</strong> VIERGES<br />

FRISSON<br />

ICE<br />

CANYON<br />

1 ESCAPE LE MAGAZINE NUMERO GRATUIT 24 • OUTDOOR HIVER / NUMERO 08-09 24 • / GRATUIT SERVEZ-VOUS<br />

MATOS<br />

NOËL<br />

ANTI-CRISE<br />

<strong>SOMMETS</strong> <strong>DE</strong> <strong>RÊVES</strong><br />

LES PLUS BELLES MONTAGNES <strong>DE</strong> LA PLANÈTE


Lampe frontale<br />

TIKKA PLUS<br />

À utiliser dans tous les moments et les situations de la vie<br />

quotidienne. Pour y voir dans l’obscurité comme en plein jour<br />

et garder les mains libres.<br />

The power of ligh t<br />

www.the-power-of-light.fr The power of Light *<br />

Photo : Pierre Witt * Le pouvoir de la lumière


EN COUVERTURE :<br />

Avec des températures<br />

moyennes de -28°C et de hautes<br />

parois exposées de plus de 2000<br />

mètres, le mont Vinson (4897<br />

mètres) est dans l’Antarctique<br />

l’un des objectifs les plus<br />

prisés des alpinistes d’élite qui<br />

n’hésitent pas à venir braver<br />

ces conditions extrêmes pour<br />

entrer dans le club des seven<br />

summiters qui ont gravit chacun<br />

4<br />

NEWS. Les infos incontournables de la planète<br />

montagne, des histoires, de la lecture, du développement<br />

durable. Toutes les nouvelles fraîches du grand air.<br />

16<br />

20<br />

3<br />

BIBLIOTHÈQUE. La sélection de Noël pour se<br />

raffermir les neurones.<br />

PORTRAIT. 10 toc de grimpeurs au top. A chacun<br />

ses tics avant de s’élancer dans la compétition.<br />

Escape décrypte ceux des champions tricolores.<br />

22<br />

ÉVÉNEMENT. L’inventaire du vivant obsède<br />

les chercheurs. Pressés par le temps, les<br />

scientifiques veulent accélérer le recensement de la<br />

biodiversité.<br />

24<br />

PORTFOLIO. Glaciers : la débandade. La<br />

fonte des glaciers alimente quantité de grands<br />

programmes scientifiques sur le réchauffement de la<br />

planète. Exemple avec l’Institut de Recherche sur le<br />

Développement.<br />

28<br />

ENQUÊTE. A quoi sert Savoie Mont-Blanc ?<br />

Créé pour vendre les stations de sport d’hiver,<br />

l’organisme étonne par ses choix. Comment investit-il ?<br />

Quelles sont ses cibles ? Qui décide ? Enquête dans les<br />

coulisses du marketing des sommets.<br />

30<br />

L E M A G A Z I N E G R A T U I T O U T D O O R<br />

<strong>DE</strong>STINATION<br />

CHEMIN<br />

<strong>DE</strong> VIERGES<br />

FRISSON<br />

ICE<br />

CANYON<br />

1 ESCAPE LE MAGAZINE NUMERO GRATUIT 24 • OUTDOOR HIVER / NUMERO 08-09 24 • / GRATUIT SERVEZ-VOUS<br />

DÉBAT. Pour ou contre le classement du Mont<br />

Blanc au patrimoine mondial de l’Unesco ? Deux<br />

locaux se prononcent.<br />

ESCAPE N°24 / HIVER 08-09<br />

ESCAPE LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR est édité par FREE PRESSE - SAVOIE TECHNOLAC. 18, ALLÉE DU LAC ST ANDRÉ - 73 382 LE BOURGET DU LAC CE<strong>DE</strong>X - Tél : 00 33 (0)4 79 65 46 10 -<br />

Fax : 00 33 (0)4 79 65 46 12 - Site Internet : freepresse.com - Directeur de publication et de la rédaction sur délégation : Claude Borrani (claude@freepresse.com) - 00 33 (0)4 79 65 46 13 - Directeur de la Rédaction<br />

Outdoor et Rédacteur en chef - Paul Molga (paul@freepresse.com) 06 60 03 03 09 - Rédaction : Loïc Martin (46 84) loic@freepresse.com - Matthieu Poisson (46 63) matt@freepresse.com - Romain Bourgeais (46 66)<br />

romain@freepresse.com - Webmaster : Damien Dufresne (42 07) damien@freepresse.com - Direction artistique : Sandra Ortiger : sandra_ortiger@mac.com - 06 21 06 35 17 - Maquette : Mariette Dullin (mariette@freepresse.com)<br />

PUBLICITÉ : Directeur du service commercial et développement : Kamel Beghidja (46 11) kamelb@freepresse.com - Chef de publicité : Gaëlle Martina (47 11) gaelle@freepresse.com - Laura Peythieu (46 83) laura@freepresse.com - Patricia Hartung<br />

(46 29) patricia@freepresse.com - Ont collaboré à ce numéro : Reza Afchar Naderi, Carine Evano, Cédric Larcher, Christophe Moulin, Anne-Laure Murier, Ariana Beauté, Damien Antoine, laurent Poublan, François-Régis Thevenet, Stéphane Robin. - ADMINISTRATION : Laurence<br />

Rémy FREE PRESSE - 9, RUE <strong>DE</strong>S ACACIAS, 40130 CAPBRETON - Administration, relations clients et abonnements : Laurence Rémy - Tél : 00 33 (0)5 58 41 85 80 Fax : 00 33 (0)5 58 41 85 89 - laurence@freepresse.com - RÉDACTION, PUBLICITÉ,<br />

COURRIER ET SERVICE LECTEURS : FREE PRESSE : SAVOIE TECHNOLAC - 18, ALLÉE DU LAC ST ANDRÉ - 73 382 LE BOURGET DUI LAC CE<strong>DE</strong>X - TÉL : 00 33 (0)4 79 65 46 10 - Fax : 00 33 (0)4 79 65 46 12 - Internet : freepresse.com - Dépôt Légal : décembre 2008<br />

ESCAPE est une publication FREE PRESSE - Directeur Général : Claude Borrani<br />

ESCAPE est une marque FREE PRESSE - Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque procédé que ce soit des pages publiées dans le présent magazine faites sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont<br />

autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (art.<br />

L.122-4, L.122-5 et L.335-2 du Code de propriété intellectuelle). - Les Magazines Free Presse sont distribués dans les plus fameux magasins spécialisés sur l’ensemble du territoire français, en villes et en stations, dans certains magasins de sport généraliste, dans les clubs, écoles<br />

spécialisées, résidences hôtelières, en colportage sur les plus grands rendez-vous nationaux et internationaux, salons et événements. 23 magazines Free Presse sont diffusés annuellement, ce qui établit un lectorat estimé à 200 000 par numéro, près de 5 millions pour l’ensemble<br />

des publications gratuites Free Presse. Si vous souhaitez des exemplaires de nos magazines pour participer à l’animation de votre business : laurence@freepresse.com. Pour une liste complète des points de diffusion des magazines gratuits Free Presse, visitez www.freepresse.com<br />

Pour s’abonner : laurence@freepresse.com<br />

MERCI <strong>DE</strong> RECYCLER CE MAGAZINE QUAND VOUS L’AUREZ TERMINÉ.<br />

MATOS<br />

NOËL<br />

ANTI-CRISE<br />

<strong>SOMMETS</strong> <strong>DE</strong> <strong>RÊVES</strong><br />

LES PLUS BELLES MONTAGNES <strong>DE</strong> LA PLANÈTE<br />

des plus hauts sommets de chaque continent. Seulement 36 ans<br />

séparent sa première ascension en 1966 et cette photo prise par<br />

le satellite Terra en 2002. © Images Satellite 2005<br />

32<br />

TRAVERSÉE. Sur le chemin de croix des<br />

Vierges. Deux jeunes alpinistes soutenus par les<br />

Millet Expedition Project ont tracé une ligne spirituelle alpine<br />

en rejoignant les 10 plus belles Vierges des Alpes.<br />

36<br />

<strong>DE</strong>STINATION. Une nuit au pied de l’Eiger.<br />

Faisant face à la paroi de l’Ogre dans les Alpes<br />

Bernoises, l’hôtel « Bellevue des Alpes » veille jalousement<br />

sur une atmosphère surannée qui transpire des pages les<br />

plus dramatiques de l’histoire alpine.<br />

38<br />

<strong>DE</strong>STINATION. Mauna Kea, l’Everest des<br />

astronomes. Chaque hiver le point culminant<br />

d’Hawaii se couvre d’un voile blanc. Une idée de rando<br />

pour votre prochaine virée dans le Pacifique.<br />

40<br />

<strong>DE</strong>STINATION. Mont Ararat : première expérience<br />

de l’oxygène rare. Au compte-goutte, la Turquie<br />

autorise l’accès à son sommet mythique. Escape était des<br />

premiers touristes sur les pentes du volcan. Témoignage.<br />

44<br />

<strong>DE</strong>STINATION. Cervin, une montagne de pub.<br />

Avec ses proportions idéales, le pic suisse inspire<br />

autant les hommes du marketing que les alpinistes.<br />

46 PUBLIREPORTAGE.<br />

Le Queyras sans limites<br />

48<br />

COMPARATIF. Gore-Tex et Icebreaker font<br />

cause commune contre le froid. L’une est<br />

synthétique et archi-connue, l’autre est naturelle et tente<br />

de s’imposer sur le marché de la protection. Leur arme<br />

commune : un marketing décapant.<br />

50<br />

FRISSONS. Canyons d’hiver et plongée<br />

sous glace. Sensations inédites pour profiter de<br />

la froidure.<br />

52 PUBLIREPORTAGE. Gore-Tex® .<br />

L’alpinisme et l’expé à l’affiche<br />

58<br />

64<br />

A SHOPPER. Une hotte à tout prix<br />

pour un noël anti-crise.<br />

A SHOPPER. Chaussure d’approche. Plus<br />

confortable, plus légère, plus performante…<br />

La frontière qui la sépare du chausson d’escalade recule<br />

un peu plus chaque année.<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

intro<br />

<strong>DE</strong>UX PLANÈTES...<br />

La crise de l’emprunt passée, les gouvernements<br />

mettront-ils autant de vigueur à régler<br />

celle de l’empreinte ? En matière d’écologie<br />

comme d’immobilier, la planète vit à crédit, et sa<br />

bulle spéculative comme sa perspective d’éclatement<br />

n’est ni une vue de l’esprit, ni une échéance<br />

de science fiction.<br />

Tous les deux ans maintenant, l’association de<br />

défense de l’environnement WWF, un réseau de<br />

scientifiques (Global Footprint Network) et la<br />

Société Zoologique de Londres, en rappelle les<br />

enjeux dans un triste constat intitulé « Planète<br />

Vivante ». Pour convaincre de l’urgence d’agir, ils<br />

ont inventé le concept d’empreinte écologique en<br />

utilisant comme unité de compte la surface du<br />

globe utilisé par chacun de nous pour satisfaire<br />

ses besoins et se débarrasser de ses déchets.<br />

Leur calcul expert et démoralisant rapproche un<br />

peu plus la menace d’un crash. En trente cinq ans,<br />

la pression de l’humanité sur la planète a plus que<br />

doublé. Les raisons sont connues : trop nombreuse,<br />

trop riche, trop dépensière, l’espèce humaine<br />

dévore chaque année 30% de plus de ressources<br />

que la capacité de régénération de la planète.<br />

Nés dans les trente glorieuses insouciantes, les<br />

quadras d’aujourd’hui ont ainsi vu augmenter leur<br />

empreinte de 85% pour atteindre presque cinq<br />

hectares par personne. La mondialisation qu’ils ont<br />

vu naître a largement contribué à la dégradation de<br />

la planète, en alourdissant la facture énergétique<br />

et en promettant au plus grand nombre un niveau<br />

de confort égal à celui des pays occidentaux. Or si<br />

l’humanité touche à ce rêve, deux planètes seront<br />

nécessaires pour satisfaire les besoins en 2030.<br />

Si le mal est connu, les remèdes le sont aussi :<br />

consommer mieux, maîtriser la démographie,<br />

réduire les transports, économiser les ressources<br />

et développer les énergies propres. La société de<br />

restriction qu’annonce la crise en 2009 réussira<br />

peut-être là où le bon sens a échoué. <br />

PAUL MOLGA


JEAN-LUC RIGAUX / FFME<br />

RISQUE <strong>DE</strong> DÉCLASSEMENT DU SITE UNESCO<br />

<strong>DE</strong> GAVARNIE MONT PERDU<br />

Dix ans après l’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco du cirque de Gavarnie, les risques<br />

de déclassement pèsent sur le site révèle Mountain Wilderness. « Cette inscription exceptionnelle<br />

a été accordée après que la France se soit engagée a déplacer de quelques centaines de mètres<br />

le festival de Gavarnie… qui se tient tous les ans en juillet au pied des parois du cirque », rappelle<br />

l’association qui cite en appuie un rapport du ministère de l’Ecologie, du Développement et de<br />

l’Aménagement Durable selon lequel notamment, « la manifestation n’a aucune rapport avec le<br />

patrimoine culturel du site ». Le festival de théâtre incriminé est d’autant plus mis sur la sellette qu’il<br />

mobilise des équipements importants pour accueillir plusieurs milliers de spectateurs chaque soir,<br />

qui doivent être transportés sur une route fermée à la circulation dans le Parc National. « Dans cet<br />

endroit où se rencontre l’espace pastoral et la minéralité, ces spectacles qui n’empruntent du site<br />

que son décor est une véritable provocation à l’égard de l’essence même du paysage culturel.<br />

Ils sont une dégradation culturelle au même titre que des aménagements disproportionnés et<br />

inconvenants seraient une atteinte à l’environnement et au paysage naturel du site », critique les<br />

experts. « Cela dénote le manque d’appropriation de l’inscription du site au patrimoine mondial par<br />

les autorités locales », qui n’ont rien fait depuis dix ans pour déplacer le festival, ajoutent-il. Dans<br />

l’intervalle, l’Unesco a déjà fait à la France plusieurs rappel sévères. Le prochain risque de sonner<br />

le glas du classement, redoute l’association. Plus d’infos sur www.mppm.org<br />

4<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

SOS mer<br />

On est très content pour lui<br />

Seulement 4% de la surface des océans<br />

sont encore purs selon le consat réalisé<br />

par une équipe de scientifiques du<br />

National Center for Ecological Analysis<br />

and Synthesis basé en Californie. La<br />

carte édifiante publiée dans la revue<br />

américaine Science trace l’état des lieux<br />

et les effets des activités humaines sur<br />

les écosystèmes marins, tels que la<br />

surpêche, la pollution, l’acidification ou le<br />

changement climatique. La mer du Nord<br />

et celle de Chine décrochent la palme du<br />

bouillon de culture, suivies de près par<br />

la Méditerranée, la mer Rouge et la mer<br />

de Béring. Assez logiquement, les zones<br />

épargnées se situent près des pôles.<br />

141 tigres de<br />

Ça chiffre<br />

Bengale sont encore en<br />

vie selon le Wildlife Institute<br />

of India. Ils étaient 40 000 en 1900, seulement 2000 en 1970, puis<br />

4 000 quinze ans plus tard, après qu’Indira Gandhi ait déplacé<br />

par milliers des villages tribaux pour protéger leur habitat.<br />

Avant le braconnage, le développement de l’agriculture est la<br />

principale cause de leur disparition.<br />

ECOLOS, RESTEZ MARIÉ<br />

En divorçant pour recréer un nouveau foyer, un couple provoque<br />

une surconsommation de 56% d’électricité et d’eau, et de 61% de<br />

ressources énergétiques. En 2005, selon l’université du Michigan qui<br />

publie les derniers chiffres connus, le divorce a fait gaspiller aux Etats-<br />

Unis 73 milliards de kWh, soit la production de 14 réacteurs nucléaires<br />

de taille moyenne !<br />

NOMA<strong>DE</strong> DISTINGUE SES BROCHURES<br />

Il fallait oser, Nomade l’a fait : une offre de voyages spéciaux rassemblée<br />

dans une brochure baptisée « locomotion(s) ». « Pour des raisons<br />

historiques, culturelles, ou pour répondre à des contraintes liées au relief,<br />

au climat ou à la géographie, certains pays ont développé un moyen<br />

de transport qui leur sont propres, explique l’agence : la motoneige<br />

au Canada, la pirogue au Mali, le chaval en Mongolie, la mobylette au<br />

Burkina… Au quotidien, ces transports sont devenus incontournables,<br />

voire indispensables, élevés parfois au rang d’objets cultes. Nous en<br />

avons fait le socle d’un ensemble de propositions originales, ludiques<br />

et adaptées à une immersion en profondeur ». Après tout, avec ou sans<br />

carburant, il sera toujours question d’essence : celle du voyage…<br />

Le Français Jérôme Meyer a remporté le 17 octobre dernier, à Bercy, le titre<br />

de Champion d’Europe d’escalade bloc. Bravo.


Découvrez la collection<br />

automne/hiver Patagonia<br />

chez nos meilleurs<br />

revendeurs:<br />

05 Gap<br />

Vertige Montagne<br />

04 92 51 91 78<br />

05 Serre Chevalier 1400<br />

Brechu Sports Twinner<br />

04 92 24 76 31<br />

06 Nice<br />

Alticoop<br />

04 93 98 58 53<br />

06 Tende<br />

Stella Alpina<br />

04 93 04 66 34<br />

26 Valence<br />

Gravi’cimes<br />

04 75 42 40 94<br />

29 Morlaix<br />

Riverstone<br />

02 98 63 38 80<br />

31 Toulouse<br />

Le Monde de Phileas<br />

05 61 57 04 33<br />

33 Bordeaux<br />

Le Refuge<br />

05 56 79 08 84<br />

38 Grenoble<br />

Grand Air<br />

04 76 43 02 09<br />

44 Nantes<br />

Mont Blanc Expedition<br />

02 40 35 22 24<br />

69 Lyon<br />

Plaine et Montagne<br />

04 78 37 66 93<br />

73 Chambéry<br />

Montania<br />

04 79 69 67 82<br />

73 Méribel<br />

Fitz Roy<br />

06 30 35 53 39<br />

73 Val d’Isère<br />

Killy Sport<br />

04 79 06 05 53<br />

74 Annecy<br />

Angel’s and Co<br />

04 50 45 00 24<br />

74 Chamonix<br />

Patagonia<br />

04 50 55 93 01<br />

74 Megève<br />

Janin Sports<br />

04 50 21 10 56<br />

81 Castres<br />

Le Refuge<br />

05 63 71 02 02<br />

Le logo indique les détaillants<br />

qui participent au programme<br />

Patagonia de recyclage des<br />

vêtements.<br />

Kayak parmi les géants, glaciers d’Alaska, Etats-Unis.<br />

Photo: Demarest © 2008 Patagonia, Inc.<br />

Réduire notre empreinte<br />

Pour réduire notre empreinte écologique,<br />

nous utilisons du coton biologique, du<br />

chanvre et des matières recyclées ou<br />

recyclables dans 87% de nos produits.<br />

Et nous reversons 1% de nos ventes<br />

à des associations qui se battent<br />

pour protéger l’environnement..<br />

Consultez l’impact environnemental<br />

de nos produits et les associations que<br />

nous soutenons sur www.patagonia.com<br />

ou appelez-nous au 0805 980 012.


LES GRIMPEURS ET L’ONF SE METTENT D’ACCORD POUR PROTÉGER<br />

UNE PLANTE RARE AU PIED <strong>DE</strong> LA CAN<strong>DE</strong>LLE<br />

La cohabitation des grimpeurs avec les milieux naturels parfois fragiles<br />

qu’ils fréquentent pourrait trouver un nouvel équilibre après l’accord que<br />

viennent de passer ensemble l’Office National des Forets et la Fédération<br />

Française de la Montagne et de l’Escalade pour protéger du piétinement<br />

le site de la Candelle dans le massif des Calanques à Marseille. A défaut<br />

de cheminements précis, des générations de grimpeurs ont créé aux<br />

pieds de ces falaises mythiques une chevelure de sentiers sauvages<br />

courrant dans les éboulis. « Or c’est précisément là que poussent deux<br />

espèces rares : la Sabline de Provence endémique à un triangle allant jusqu’à Toulon, et le Lavatère Maritime<br />

bénéficiant d’une protection nationale et dont il n’existe que deux stations dans les Calanques », explique<br />

David Guyader, responsable du secteur à l’ONF.<br />

Après concertation avec les acteurs locaux, 30 000 euros de travaux ont été engagés pour aménager<br />

l’accès et la fréquentation du site. Deux sentiers ont été tracés en utilisant les matériaux sur place,<br />

des pictos ont été peint pour guider les usagers, des panneaux d’information ont été posé, et même le<br />

départ d’une des voies (la David) a été déplacé de quelques mètres pour protéger les plans de Lavatère.<br />

« Les premiers retours des grimpeurs donnent pleine satisfaction », poursuit l’ingénieur. D’autres sites<br />

pourraient être du coup équipés de la sorte. On pense déjà à la brèche de Castelvielle à En Vaux où la<br />

Sabline a été confirmée, où d’autres sites vers Morgiou. Le classement promis des Calanques comme<br />

parc national à l’horizon de 2010 pourrait accélérer l’affaire.<br />

PARADOXE DANS LES PARCS NATIONAUX<br />

Ce sont des résultats étonnants qu’a délivré au Parc National des Ecrins l’enquête<br />

qu’il a engagé pour mieux gérer la fréquentation de ses montagnes. On y apprend<br />

notamment que les souhaits des visiteurs sont souvent contradictoires : « Ils<br />

trouvent que les Ecrins ne sont pas suffisamment connus, « c’est dommage »,<br />

mais c’est bien qu’il n’y ait personne. De la même façon, ils essaient de fuir la<br />

foule, mais veulent des sentiers aménagés, au risque de retourver tout monde<br />

sur les même itinéraires. Ils veulent du calme et de la tranquillité, mais estiment<br />

que ça manque de dynamisme, qu’il faut des hébergements, des activités, des<br />

commerces, de l’information et de belles routes pour ne pas s’ennuyer… »,<br />

rapportent les experts du parc. Environ 360.000 marcheurs s’aventurent au delà<br />

de 15 minutes de marche après un parking entre le 15 juin et le 15 septembre.<br />

6<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

CHRISTOPHE DUMAREST<br />

Allibert se lance<br />

dans le trail<br />

Le tour-opérateur spécialisé<br />

dans les treks et expés propose<br />

désormais des circuits trails.<br />

« Depuis deux ans, sous<br />

l’impulsion de pratiquants de bon<br />

niveau au sein de notre équipe,<br />

nous étudions la possibilité<br />

d’adapter nos circuits à la pratique<br />

du trail, afin de les proposer à nos<br />

clients les plus sportifs, ainsi qu’à<br />

tous les passionnés de course<br />

à pied en montagne », explique<br />

le voyagiste. Pour l’instant, neuf<br />

parcours sont disponibles, mais<br />

huit autres doivent suivre en 2009.<br />

Un site dédié à été mis en ligne<br />

pour l’occasion :<br />

www.allibert-trail.com<br />

MOUNTAIN WIL<strong>DE</strong>RNESS S’OPPOSE AU<br />

PROJET « BALCONS DU MERCANTOUR »<br />

Il fallait s’y attendre. L’ouverture d’un chantier dans le Parc<br />

National du Mercantour, qui comprendra la création de quatre<br />

bâtiments d’hébergement, la réhabilitation de deux autres,<br />

et l’ouverture de 140 km de chemins, a alerté les militant de<br />

Mountain Wilderness. L’association a annoncé son opposition au<br />

projet, qui selon elle « dénature le caractère sauvage d’espaces<br />

d’une grande valeur, et pourrait même modifier l’environnement<br />

d’un Parc National ». Le projet « Balcons du Mercantour », qui<br />

devrait coûter aux alentours de 20 millions d’euros, « prévoit de<br />

créer un itinéraire de prestige, permettant de cheminer 12 jours<br />

durant, au départ de Saint-Dalmas-le-Selvage, au plus près de<br />

la crête franco-italienne, entre la Tinée, la Vésubie, la Roya et<br />

la Bévéra, sur un itinéraire total de 140 kilomètres divisé en 12<br />

étapes de 10 à 12 kilomètres avec un dénivelé allant de 400<br />

à 800 mètres par jour. 12 hébergements neufs ou réhabilités<br />

obéissant aux normes HQE seront installés au terme de chaque<br />

étape », précise le Conseil Général des Alpes Maritimes. Affaire<br />

à suivre...<br />

Sur le fil de l’amitié<br />

Du 22 au 25 Juillet 2008, Christophe Dumarest et Patrick Gabarrou<br />

ont réalisé un beau, long et rude « voyage en altitude » entre le mont<br />

Rose, deuxième sommet d’Europe, et le mythique Cervin. Au cœur<br />

du massif du Valais en Suisse, l’expédition de Patrick et Christophe<br />

a été ponctuée d’ascensions marquantes en faces Nord et Est : une<br />

traversée physique et technique au royaume des 4 000 qu’ils ont<br />

baptisée « Sur le fil de l’amitié ». Patrick Gabarrou avait ce projet en<br />

tête depuis plus de 10 ans ; c’est au matin de son 57 ème anniversaire<br />

qu’il s’est lancé dans ce magnifique voyage.


Sirdal Jacket Membrane stretch <strong>DE</strong>RMIZAX 3 couches / zip YKK imperméable / jupe<br />

pare-neige amovible / aération sous les bras / système RECCO intégré / coudes et genoux<br />

préformés / coupe laser et coutures thermo-collées.<br />

www.bergans.com


Bonnes nouvelles pour la planète<br />

LES BONNES INFOS <strong>DE</strong> NATURE & DÉCOUVERTES<br />

Se chauffer collés serrés<br />

250 000 personnes traversent chaque jour la gare centrale de Stockholm. Plutôt que de laisser<br />

s’échapper toute la chaleur produite par les passants, les responsables suédois ont eu une<br />

belle idée : récupérer cette énergie pour chauffer un bâtiment situé non loin de là. Comme<br />

ça marche ? Un système de ventilation permet de capter la chaleur, chaleur qui réchauffe un<br />

circuit d’eau ensuite acheminé vers le bâtiment. Ce simple système permettra d’économiser<br />

20 % d’énergie. Chauffer un bâtiment grâce à la chaleur humaine, il fallait y penser !<br />

Prime aux bons recycleurs<br />

C’est bien connu, la carotte marche souvent bien mieux que le bâton… Partant de ce principe,<br />

une petite entreprise américaine, Recycle Bank, a eu la bonne idée de récompenser les<br />

bons recycleurs… En clair, les habitants disposent de poubelles équipées de code-barres<br />

: à chaque passage du camion collecteur, les habitants reçoivent, par e-mail, le nombre de<br />

points correspondant au poids de leurs déchets recyclables ; ces points peuvent ensuite<br />

être échangés contre des bons d’achats valables dans les enseignes partenaires ou être<br />

monnayés puis épargnés dans les coffres d’une entreprise caritative. En attendant qu’une<br />

telle initiative débarque en Europe, agissons pour réduire les 360 kg de déchets que chaque<br />

Français produit chaque année !<br />

Colis piégeur de CO2 !<br />

Après le covoiturage, voici le colis-voiturage ! Une démarche de partage qui consiste à<br />

faire profiter à quelqu’un de la place disponible dans son véhicule, en transportant son<br />

colis. Côté économies, tout le monde s’y retrouve. Le propriétaire du colis participe aux<br />

frais de déplacement de l’automobiliste tout en évitant le paiement d’une course. Et côté<br />

environnement, chaque course évitée réduit la facture CO2. Certains automobilistes engagés,<br />

qui ont déjà fait la désagréable expérience de supporter la<br />

conversation ininterrompue d’un passager, n’y verront que<br />

des avantages… www.colis-voiturage.fr<br />

8<br />

Nettoyage en<br />

Mercantour :<br />

20 tonnes…<br />

Mountain Wilderness et le Parc National du<br />

Mercantour ont achevé le dixième chantier<br />

de nettoyage des installations obsolètes<br />

en ramassant 20 tonnes de fils barbelés<br />

situés dans le secteur Haute Vésubie (Alpes-<br />

Maritimes) qui ont été dégagées par<br />

90 bénévoles sur 5 jours. Les différents<br />

chantiers ont conduit à l’arrachage et au compactage de<br />

plus de 5 km de barbelés installés lors de la seconde guerre<br />

mondiale en territoire italien, aujourd’hui zone française. Les<br />

lignes de barbelés constituent outre un désagrément visuel,<br />

un réel danger pour la faune sauvage : bouquetins, mouflons<br />

et chamois, très abondants sur ce secteur, sont régulièrement<br />

victimes d’accrochage dans ces lignes. Une ultime opération<br />

aura lieu l’an prochain afin de débarrasser définitivement<br />

le secteur de la Haute Vésubie de ses reliques militaires. Au<br />

total, 73 tonnes de détritus ont été collecté en 800 jours par<br />

quelques 235 participants.<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

MOUNTAIN WIL<strong>DE</strong>RNESS<br />

ATALANTE RÉCOMPENSÉ<br />

POUR SES AGISSEMENTS RESPONSABLES<br />

Devant plus de 500 participants, Frédéric Faure PDG du Groupe Atalante<br />

s’est vu remettre le Prix de la meilleure stratégie dans la catégorie « Entreprise<br />

de Croissance ». Ce prix révèle les meilleures stratégies d’entreprises<br />

analysées par des étudiants de Grandes Ecoles et plébiscitées par un jury<br />

de professionnels. Pionnier de l’écotourisme en France, ce prix récompense<br />

l’alliance réussie d’une croissance économique et du maintien de valeurs<br />

fortes vis-à-vis d’un tourisme responsable.<br />

POLARTEC ACCÉLÈRE<br />

LE DÉVELOPPEMENT<br />

<strong>DE</strong> SES TISSUS RECYCLÉS<br />

En 2009, 20% des produits Polartec<br />

intégreront au moins la moitié de<br />

matériaux recyclés indique le fabricant<br />

qui explique que ses tissus contiendront<br />

une quantité plus importante de déchets<br />

de consommation (type bouteilles de<br />

soda) que de déchets industriels pour<br />

apporter sa contribution à la réduction<br />

des décharges. La firme qui s’est lancée<br />

dans cette aventure en 1993 propose<br />

aujourd’hui des tissus recyclés dans toutes<br />

ses gammes, du Power Shield ou Power<br />

Dry. Selon ses calculs, ce programme<br />

a permis d’économiser 17 236 tonnes<br />

de CO2 en 2008 et de recycler dans la<br />

boucle 85 % des déchets de l’usine. Le<br />

programme touche aussi les 20 millions<br />

d’étiquettes Polartec produites chaque<br />

année qui sont conçues en papier certifé<br />

par Forest Seal et fabriqué à partir de bois<br />

exploité de façon durable.<br />

L’accélération de ses efforts verts se<br />

traduira sur les vêtements conçus à partir<br />

de ses tissus comme Lafuma, Patagonia,<br />

Millet, Aigle ou encore The North Face<br />

chez qui la veste en polaire Denali, sera<br />

fabriquée dans un tissu contenant 87% de<br />

fibres recyclées. Chaque nouvelle veste de<br />

la catégorie permettra ainsi d’économiser<br />

3 litres d’essence et 14 kg de CO2.


Photo: Frode Sandbech<br />

Welcome<br />

to nature<br />

www.norrona.com


Le baromètre kairn.com<br />

L’’ESSENTIEL <strong>DE</strong> L’ACTUALITÉ MONTAGNE<br />

La revue Alpinist dépose les armes<br />

Frappé par la crise, le magazine américain de référence<br />

Alpinist, a cesser de paraître. Le titre affiche pourtant de<br />

beaux scores : 14.000 ventes mensuelle, 8.500 abonnés,<br />

300.000 pages vues par mois pour le site internet, des<br />

annonceurs de renom, des lecteurs actifs avec des hauts revenus,<br />

plusieurs récompenses aux Maggie Award… Candidat à la reprise :<br />

adressez un mail à info@alpinist.com.<br />

Dopage : Suspension de Patrick Blanc<br />

L’UIAA - Union internationale des associations d’alpinisme - a<br />

ouvert une procédure disciplinaire contre le skieur-alpiniste<br />

français Patrick Blanc, testé positif au terme de la Patrouille<br />

des Glaciers 2008, championnat du monde par équipes de<br />

longue distance. Patrick Blanc est donc suspendu et ne pourra participer<br />

aux prochaines compétitions. L’UIAA communiquera ultérieurement le<br />

résultat de cette procédure disciplinaire.<br />

Les réseaux de radio en montagne menacés<br />

Les associations de radio-sécurité en montagne viennent<br />

de recevoir le montant de la redevance annuelle d’utilisation<br />

de fréquences et de mise à disposition du domaine public.<br />

Mauvaise surprise, la facture a augmenté de façon considérable<br />

: par exemple +730 % pour l’association Oisans-Ecrins basée à Briançon<br />

et même + 1180 % pour l’association des relais radio des Alpes de Haute-<br />

Provence ! « C’est un très mauvais coup », a réagit Roger Martin, président<br />

de l’association Oisans-Ecrins et guide de haute montagne, sans préciser<br />

comment il pourrait désormais financer ses relais.<br />

L’escalade a le bad spirit<br />

La planète grimpe vit sa crise d’adolescence partout sur la<br />

planète. En Espagne, un combat violent oppose les puristes,<br />

défenseurs d’une escalade traditionnelle, et les amateurs d’une<br />

escalade libre protégée, déséquipement à la clé, par exemple à<br />

La Pedriza ou à Montserrat, revendiqué par un mystérieux comité anonyme.<br />

Aux Etats-Unis, les tensions se cristallisent autour d’une polémique sur la<br />

cotation du jeté de Zion (7B ou 8B/C ?)… A Red River Gorge, on explose les<br />

plaquettes de la variante de 50 words of pump. Idem en France où un bloc<br />

dur ouvert récemment par Romain Desgranges à Chamonix, Kaiser sauzé,<br />

a été vandalisé à coups de marteau… Pendant ce temps à Valle Encantado<br />

(Argentine), des Français coupent des arbres, campent et font du feu dans<br />

une pinède au pied des voies alors que l’escalade est à peine tolérée, au<br />

risque de priver les locaux de leur spots favoris. Sans parler de certains sites<br />

français comme Fontainebleau ou Céüze (pour ne citer que les plus connus),<br />

où les cleanup-days ne suffisent plus à juguler les décharges...<br />

La pollution touche les hauts sommets de l’Himalaya<br />

Une équipe de chercheurs français et italiens vient de mettre<br />

en évidence que la pollution touche les hauts sommets de<br />

l’Himalaya. Deux phénomènes inquiétants ont étés mis<br />

en évidences : la présence d’une forte pollution carbonée<br />

provenant des grands centres urbains de l’Asie du sud-ouest poussée<br />

par les vents forts jusqu’aux hauts sommets de l’Himalaya, ce qui<br />

entraîne une production secondaire de grandes quantités de nanoparticules.<br />

Selon ces chercheurs, cette situation « fait craindre le pire<br />

en terme de fonte des neiges dans cette région du globe. »<br />

10<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

Final en beauté pour la Coupe du Monde<br />

d’escalade de difficulté<br />

La coupe du monde de difficulté 2008 s’est achevée avec<br />

la dernière étape à Kranj (Slovénie). L’autrichienne Johanna<br />

Ernst et le néerlandais Jorg Verhoeven remportent le titre<br />

final. La nouvelle championne n’a laissé que des miettes à ses rivales<br />

en s’imposant pour la troisième fois sur le circuit. Victoire plus serrée<br />

du coté des hommes : le slovène Klemen Becan a été le plus fort<br />

lors du dernier round, mais c’est son dauphin, Jorg Verhoeven, qui<br />

fait la bonne opération, sa 2ème place lui permettant de remporter<br />

au final la coupe du monde en devançant de 25 points (seulement)<br />

son rival tchèque Thomas Mrazek (4 ème ).<br />

Ouverture française au Nuptse<br />

Stephane Benoist et Patrice Glairon Rappaz ont ouvert<br />

une voie dans la face sud du Nuptse baptisée Are you<br />

experienced ?. « Ouvrir une voie sur une des plus grandes<br />

et des plus belles parois du monde est le rêve de tout<br />

alpiniste », explique les garçons. Un rêve d’envergure pour ce qui les<br />

concerne : la face sud du Nuptse culmine entre 7700m et 7864m<br />

sur une hauteur de plus de 2000m. Cette année, plusieurs itinéraires<br />

grandioses et ambitieux restaient à ouvrir, notamment un itinéraire<br />

direct au cœur de la face. « Après de nombreuses expéditions dans le<br />

coin, nous nous sentions prêts à tenter notre chance ». Bon flair…<br />

Pelvoux 2018 : la candidature surprise<br />

Les Alpes du Sud ont présenté la candidature de la<br />

commune de Pelvoux (450 habitants !) à l’organisation des<br />

Jeux Olympiques d’hiver de 2018. Elle vient compléter les<br />

prérequis Annecy, Grenoble et Nice, mais s’en distingue<br />

en se voulant résolument nature et économique en promettant des<br />

jeux 60% moins chers que ceux de Vancouver. La recette : recycler les<br />

infrastructures existantes (dont celles qui ont servis aux jeux de Turin),<br />

profiter du vaste territoire d’espaces naturels, et s’appuyer enfin sur<br />

les stations des Alpes du Sud qui totalisent une offre de 250.000 lits<br />

(contre 90.000 requis). Plus d’infos sur www.pelvoux-ecrins.info/2018.htm<br />

Un nouveau gardien des verticales<br />

Access Pan America est un forum international créé pour<br />

regrouper les grimpeurs activistes de tout l’hémisphère<br />

occidental. Le projet sera présenté au Squamish Mountain<br />

Festival (Colombie Britannique, Canada) en juillet prochain<br />

et aura pour objectif de surveiller l’état environnemental et l’accès aux<br />

zones d’escalade des deux Amériques et de se poser en tant que<br />

possible comme organisation de référence pour le libre accès aux<br />

sites de pratique de tout l’hémisphère occidental.<br />

Nouveau record sur le Nose<br />

Alors qu’on fête les 50 ans de la première ascension du<br />

Nose sur la gigantesque face d’El Capitan au Yosemite,<br />

Hans Florine et Yuji Hirayama établissent un nouveau<br />

chrono de référence pour l’ascension des 890 mètres<br />

de la voie en 2 heures 37 minutes et 5 secondes, loin, très loin des<br />

45 jours d’alors…


MONICA DALMASSO<br />

Les 20 et 21 février 2009 à Chamonix, les Nissan Outdoor Games.<br />

Unique en son genre, cet événement associe les performances<br />

sportives d’athlètes professionnels à la dimension créative et<br />

artistique d’un festival de films et de photos. Suite au succès<br />

grandissant des éditions été et hiver précédentes, les Nissan<br />

Outdoor Games constituent un rendez-vous incontournable au<br />

coeur de l’actualité mondiale des sports d’action.<br />

www.outdoorgames.org<br />

DR<br />

Le 10 janvier 2009 à Montchavin-Les Coches,<br />

travail de génuflexion pour l’étape de la<br />

Coupe d’Europe de Télémark, avec l’épreuve<br />

de Classique Sprint. Très technique, cette<br />

épreuve regroupe en une seule descente une<br />

partie libre, un loom (virage relevé 180°), une<br />

partie skating (nordique), un slalom géant et<br />

une épreuve de saut.<br />

www.montchavin-lescoches.com<br />

Du 14 au 18 janvier, la Foulée Blanche, grand<br />

rassemblement inter générationnel de ski de<br />

fond se tiendra cette année encore à Autrans.<br />

Chaque année, l’événement lance la saison<br />

nordique de la station d’Autrans.<br />

www.lafouleeblanche.com<br />

12<br />

TOUS <strong>DE</strong>HORS<br />

L’AGENDA<br />

Les 17 et 18 janvier 2009, rendez-vous<br />

dans le massif du Sancy pour la 6ème édition<br />

d’Auver’Glace, la rencontre des pratiquants de<br />

la montagne hivernale. L’événement est destiné<br />

à permettre aux curieux et aux non-initiés de<br />

s’essayer au cramponnage, à la cascade de<br />

glace, ou au ski de randonnée, et pourquoi pas<br />

de passer de la découverte à l’initiation, puis<br />

au perfectionnement.<br />

www.planetepuydedome.com<br />

Du 12 au 15 mars 2009 à Arêches-Beaufort<br />

(dans le massif du Beaufortain), la 24 ème édition<br />

de la Pierra Menta : 4 jours de course, 10.000<br />

mètres de dénivelé positif, une quinzaine de<br />

cols ou de sommets à franchir et des pentes<br />

à 45° seront au programme de la course<br />

mythique de ski-alpinisme. Depuis plus de<br />

23 ans, la Pierra Menta rassemble alpinistes<br />

chevronnés, passionnés de la montagne,<br />

skieurs et randonneurs aguerris de toutes<br />

nationalités. www.pierramenta.com<br />

Du 27 au 29 mars 2009, à Paris, Porte de<br />

Versailles (Hall 6), les 25 ans du salon Destination<br />

Nature (anciennement Salon des Randonnées)<br />

dont Escape et Free Presse sont partenaires.<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

PIERRA MENTA<br />

Toujours à l’avant-garde des aspirations du<br />

grand public, Destinations Nature déroulera à<br />

l’infini la plus belle mosaïque d’escapades Nord/<br />

Sud, de randonnées thématiques insolites, de<br />

trekkings inoubliables, de voyages découvertes,<br />

d’équipements high-tech… Avec comme invité<br />

d’honneur l’île de La Réunion.<br />

www.randonee-nature.com<br />

Du 12 au 14 juin 2009, le « Salon Bougez ! » se<br />

tiendra à Paris, Porte de Versailles (Hall 6). Pour<br />

la première fois, un salon réunira la diversité<br />

de l’offre et la demande de nouvelles activités<br />

sports-loisirs axées sur le plaisir partagé, le<br />

bien-être, la nature, la découverte de nouvelles<br />

sensations. On salue son créateur, Francis<br />

Jaluzot, un ex-collègue, fondateur, entre autres,<br />

du gratuit Sport. www.fifas.com<br />

Les 25 et 26 juillet 2009, à La Plagne, les 20<br />

ans de la mythique 6000 D. Les pionniers de<br />

l’aventure, ceux qui ont imaginé cette course et<br />

déniché les plus beaux sentiers du massif qui<br />

compose la Plagne, proposent deux courses<br />

d’exception : la<br />

« petite » nouvelle,<br />

l’Ultra 6000D (110<br />

km et 4600 m D+)<br />

et la classique<br />

6000D, 55 km et<br />

3000 m D+. Cette<br />

nouvelle course<br />

entraînera les coureurs à travers l’ensemble<br />

des villages de la Plagne, parcourant les<br />

10 000 hectares de forêts, prairies, vallons,<br />

sentiers, et traversera trois cols à plus de<br />

2000 m d’altitude.<br />

www.la-plagne.com<br />

La 6ème édition de la Gorzderette, qui se déroulera à Champagny-en-Vanoise les23, 24 et 25<br />

janvier prochain, garde le même format. Par équipe de deux, les participants se retrouvent pour<br />

pratiquer toute une série d’épreuves dans une ambiance nature et détendue, comme l’inspire<br />

le lieu magique du Vallon Classé de Champagny le Haut. Cette année : escalade de glace,<br />

ski nordique/tir à l’arc, la cordée ou parcours alpin, la luge à foin et bien entendu l’épreuve<br />

surprise.... Détendez-vous, ça va bien se passer ! www.gzd.fr<br />

JM FAURE VINCENT<br />

TONY LAMICHE


DR<br />

ENCORE UNE VICTOIRE<br />

POUR LES MXP<br />

LA SECON<strong>DE</strong> ÉDITION <strong>DE</strong> MILLET EXPÉDITION PROJECT S’EST TERMINÉE PAR LA DIFFUSION<br />

<strong>DE</strong>S FILMS <strong>DE</strong>S LAURÉATS LORS <strong>DE</strong> LA <strong>DE</strong>UXIÈME NUIT <strong>DE</strong>S EXPÉS. ESCAPE Y ÉTAIT.<br />

C<br />

hambéry, Théâtre Malraux, samedi 22 novembre. Les quelques<br />

935 places du théâtre étaient occupées : les lauréats avec leurs<br />

familles se mêlaient aux passionnés de montagne et autres curieux<br />

d’aventures et de découvertes. Et ils n’ont pas étaient déçus !<br />

La soirée, animée par Jean Colin et Patrice Mallet (TV8), a su captiver<br />

la salle entière, avec des films et des témoignages parfois émouvants,<br />

souvent drôles, et qui ont toujours fait voyager les spectateurs. « Les<br />

Millet Expedition Project, c’est dire à tout le monde qu’aujourd’hui, on<br />

est là pour aider tous ceux qui ont un rêve et qui veulent le concrétiser »,<br />

a introduit Patrice Folliet, Communication Manager et instigateur des<br />

MXP, après une entrée en scène réussie, en rappel depuis le plafond<br />

du théâtre !<br />

C’est avec ces mots que Patrice Mallet, aux commandes de la soirée,<br />

lance la projection des films. Les premiers à se jeter dans le bians, ce<br />

sont les six jeunes Mauriennais de l’expédition « Wuliwaya », partis en<br />

Bolivie dans la Cordillère Royale. « On a choisi la Bolivie car c’est un<br />

pays qui fait rêver, comme le reste de l’Amérique du Sud », raconte<br />

Alex. Également composée de Pauline, Dorine, Ghislain, Steph et<br />

Julien, l’équipe a réalisé l’ascension de plusieurs sommets entre 5000<br />

Comme toutes les expés n’ont<br />

pu être présentées, citons par<br />

exemple « Entraide au cœur<br />

du haut Atlas Marocain »,<br />

« Yakoutaventure », et bien<br />

d’autres ; vous avez la possibilité<br />

de lire les récits des aventuriers<br />

sur le www.millet-expeditionproject.com.<br />

14<br />

et 6000 mètres, avec redescente à ski<br />

quand les conditions le permettaient.<br />

Les projets futurs ? « On a tous des<br />

projets de notre côté, mais pourquoi<br />

pas repartir ensemble... », terminent<br />

les Mauriennais.<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

DR<br />

Pour d’autres, le temps aura été le pire ennemi des aventuriers. Ce<br />

fut le cas des trois acolytes parti en Alaska pour l’expé « Kenaï Ski<br />

Crossing », Evrard Wendenbaum, Jonathan Bonda et Olivier Desvignes.<br />

Censés traverser la péninsule du Kenaï en kite surf pendant dix jours, le<br />

mauvais temps les aura obliger a laissé les ailes dans les pulkas. « On<br />

a eu seulement deux jours beau temps, explique Evrard. Et on n’a<br />

pu ramener que deux heures et demi d’images... » Le mauvais temps<br />

n’aura pas été leur seule déconvenue, puisque Olivier aura été victime<br />

d’une intoxication au monoxyde de carbone, et les hallucinations qui<br />

vont avec. Mais ils terminent sur une note positive, « On en garde de<br />

bons souvenirs. Même lors des mauvais moments, les souvenirs sont<br />

bons ! », conclut les trois amis.<br />

Notre coup de cœur (à lire plus longuement page 32), c’est la<br />

« traversée des plus belles Vierges des Alpes », par François-Régis<br />

Thevenet et Maxime Casanova, 25 ans chacun. « On a voulu savoir<br />

qui avaient monté ces petites madones, à quelle époque et pourquoi<br />

ils les avaient montés », explique François. Une expédition étonnante,<br />

mêlant performance et culture, qui doit aboutir sur un film et un livre sur<br />

ces madones protectrices, dont peu de gens connaissent l’histoire (et<br />

parfois même l’existence).<br />

QUAND SOLIDARITÉ RIME AVEC PERFORMANCE<br />

Les belles histoires s’enchaînent, comme celle de Jerry Gore, alpiniste<br />

britannique, et ses compagnons : Pierre Muller, médecin urgentiste, Elisa<br />

Kubarska et David Kaszlikowski, grimpeurs polonais, Gaz Parry, excellent<br />

grimpeur britannique et Denis Roy, moniteur d’escalade et réalisateur<br />

de films. Leur expé veut montrer que même lorsqu’on est malade, on<br />

peut tenter des voies très engagées, comme ici « Éternelle Flamme »


DR<br />

sur la tour de Trango, au Pakistan. « Jerry a appris en 2001 qu’il était<br />

diabétique, explique ses compagnons. Et depuis 2001, il a appris à gérer<br />

sa maladie, à partir en expé ». Une aventure récompensée par le prix du<br />

meilleur projet vidéo, remis par le directeur d’Ushuaia TV.<br />

L’expé de « l‘équipe sans limite », construite autour Bastien “Magic<br />

Bastos” Perret, jeune skieur paraplégique, a emmené la bande de<br />

copains en Argentine pour réaliser la descente à ski d’au moins un<br />

sommet. Mais les nombreux aléas climatiques, notamment des vents<br />

à plus de 120 km/h, les obligeront à changer plusieurs fois d’objectif.<br />

Mais pour Bastien, la victoire est ailleurs : « Si j’arrive à faire tout ça, si<br />

je m’éclate aujourd’hui, c’est grâce à mon entourage ».<br />

On terminera par une expédition partie lors de la première édition,<br />

« 11secondes.com ». Ce projet, qui a emmené Jean-Christophe Durel<br />

en Amazonie pour une traversée de cinq mois en suivant la ligne de<br />

l’équateur. À pied, en pirogue et en VTT, Jean-Christophe a parcouru<br />

3600 km pour mobiliser l’opinion sur les problèmes de la reforestation.<br />

Les fonds récoltés vont permettre la reforestation de 20 hectares dans<br />

une réserve indienne en plein coeur de l’Amazonie. Et quand on lui<br />

demande pourquoi son projet s’appelle 11 secondes, sa réponse fait<br />

froid dans le dos : « Parce que toutes les onze secondes, une forêt<br />

primaire de la taille d’un terrain de foot disparaît en Amazonie. »<br />

Une soirée pleine d’images inoubliables, des aventures au bout du<br />

monde, motivées par la recherche de la performance, mais aussi la<br />

culture, l’entraide ou la science, qui ne doivent pas faire oublier qu’une<br />

expédition, en montagne ou non, comporte des risques, dont chacun<br />

a conscience. L’hommage à Pavle Kozjek, qui n’est pas revenu de son<br />

expé au Mustagh Ata suite à une chute d’une corniche, a été là pour<br />

nous le rappeler.<br />

LOÏC MARTIN<br />

15<br />

<strong>DE</strong> GAUCHE À DROITE, L’EXPÉ <strong>DE</strong>S<br />

PLUS BELLES VIERGES <strong>DE</strong>S ALPES,<br />

KENAÏ SKI CROSSING, WULIWAYA ET<br />

YAKOUTAVENTURE.<br />

DR DR<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

PUBLICITE


LA BIBLIOTHÈQUE IDÉALE<br />

UNE SÉLECTION <strong>DE</strong> BELLES LETTRES ET <strong>DE</strong> PAPIER GLACÉ POUR VOYAGER DANS SON SALON.<br />

Patrick Berhault<br />

« Avec toutes ces<br />

histoires, il faut faire<br />

un bouquin », avait<br />

lancé Michel Bricola à<br />

son pote de toujours,<br />

Patrick Berhault, au pied de la<br />

voie Saturne qu’ils avaient équipé<br />

ensemble des années avant. C’est<br />

désormais chose faite dans ce<br />

portrait Texte et Images retraçant<br />

la vie fragile d’un garçon « humble,<br />

discret et attachant ». L’événement<br />

littéraire de la rentrée à découvrir<br />

en exclusivité dans nos bonnes<br />

feuilles.<br />

> Patrick Berhault / Michel Bricola et<br />

Dominique Potard / Editions Guérin /<br />

280 pages / 55 euros<br />

King Lines<br />

Prises de vues sans prises de<br />

tête dans ce film où Chris Sharma<br />

enchaîne des gestuelles de rêves<br />

sur les plus grosses difficultés de<br />

la planète, en Espagne, en France,<br />

en Californie, au Venezuela, en<br />

Grèce, dans l’Utah et à Mallorca.<br />

Ma-gni-fi-que !<br />

> King Lines, un film de Josh Lowell et Peter<br />

Mortimer.<br />

Le guide des Alpes<br />

L’arc Alpin de la France à la Slovénie<br />

pour découvrir la faune, la flore, les<br />

paysages et les milieux à travers<br />

une soixantaine d’itinéraires dans<br />

les réserves et parcs naturels.<br />

> Le guide des Alpes / Giorgio Roggero<br />

et Franco Zavagno / Editions National<br />

Geographic / 447 pages / 23 euros<br />

365 gestes<br />

pour sauver la planète<br />

Quand le photographe<br />

Philippe Bourseiller<br />

s’attaque à<br />

un sujet, il naît une collection très<br />

exhaustive du propos. Ce 365<br />

gestes pour sauver la planète ne<br />

déroge pas à la règle. Surtout<br />

quand il associe la signature de<br />

Gaëlle Bouttier-Guerive, chargé de<br />

programme mode de vie durable<br />

16<br />

au WWF, sur un sujet qui touche<br />

le quotidien. Le résultat est un<br />

almanach associant 365 images<br />

rendant hommage à la Terre et 365<br />

actions simples qui peuvent aider à<br />

préserver la planète.<br />

> 365 gestes pour sauver la planète /<br />

Gaëlle Bouttier-Guerive, Anne Jankeliovitch<br />

et Philippe Bourseiller / Editions de la<br />

Martinière / 752 pages / 33 euros<br />

Arbres et forêts<br />

Avec cette nouvelle<br />

monographie,<br />

Philippe Bourseiller<br />

prouve qu’il est un collectionneur<br />

compulsif. Pendant deux ans, le<br />

photographe a arpenté la planète<br />

chlorophylle sous les couverts<br />

végétaux les plus surprenants. Il<br />

nous livre une promenade qui fait<br />

du bien aux poumons, servie par<br />

un guide de prestige : le botaniste<br />

Francis Hallé, inventeur du radeau<br />

des cimes qui permis d’explorer la<br />

canopée tropicale depuis 1986.<br />

> Arbres et forêts / Philippe Bourseiller,<br />

Francis Hallé / Editions La Martinière / 256<br />

pages / 49 euros<br />

Agenda utile<br />

Une fois n’est pas<br />

coutume avec Yann<br />

Arthus-Bertrand :<br />

votre agenda servira<br />

à quelque chose en 2009. Le<br />

leitmotiv de ce rendez-vous<br />

quotidien avec un monde durable :<br />

faire partager les initiatives positives<br />

menées par des communautés du<br />

monde entier. Des chiffres, des<br />

conseils précis… De quoi méditer<br />

entre deux rendez-vous…<br />

> Agenda Utile pour un monde durable 2009<br />

/ Yann Arthus-Bertrand et Olivier Milhomme /<br />

Editions La Martinière / 224 pages / 19 euros<br />

Femmes alpinistes<br />

Les femmes n’ont pas<br />

toujours été acceptées<br />

dans l’univers machiste<br />

de la montagne. Preuve<br />

en est cette collection<br />

de portraits mis en scène par<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

Agnès Couzy, une ancienne<br />

de la rédaction d’Alpinisme et<br />

Randonnées. Au total, dix huit<br />

combats féministes qui ont taillé<br />

leur reconnaissance sociale dans<br />

les voix escarpées et parfois<br />

abruptes des montagnes. Un<br />

témoignage historique.<br />

> Femmes alpinistes / Agnès Couzy /<br />

Editions Hoëbeke / 285 pages / 19 euros<br />

Les 1000 lieux qu’il faut<br />

avoir vus en France<br />

Après le best-seller<br />

Les 1000 lieux qu’il<br />

faut avoir vus dans<br />

le monde, l’édition<br />

tricolore est enfin<br />

disponible. Des milliers d’idées<br />

dans chaque région : sites naturels,<br />

villes, ports, plages, monuments,<br />

cafés célèbres, hôtel de charme,<br />

patrimoine Unesco… La bible du<br />

bien voyager en France<br />

> Les 1000 lieux qu’il faut avoir vus en<br />

France / Frédérick Gersal / Flammarion /<br />

1008 pages / 20 euros<br />

Campements Touaregs<br />

Lorsque Odette Bernezat est<br />

arrivée dans le Hoggar dans les<br />

années 1970 pour escalader des<br />

pitons rocheux avec son mari<br />

Jean-Louis elle ne connaissait des<br />

Touaregs que des stéréotypes :<br />

peuple voilé de guerriers<br />

légendaires, hommes bleus<br />

mystérieux et mythique... Ayant<br />

finalement compris que derrière<br />

la silhouette de ces hommes se<br />

cachait une culture captivante, elle<br />

a cheminé avec eux sur les pistes<br />

des caravanes. C’est à ce voyage<br />

ethnique à travers 40 années<br />

d’observation du processus de<br />

sédentarisation que nous convit<br />

cette observatrice amateur. Un<br />

témoignage exceptionnel de la<br />

société touareg du Hoggar où<br />

les mœurs, traditions, et gestes<br />

quotidiens se présentent comme<br />

un spectacle de vie intime.<br />

> Campements Touareg / Odette Bernezat /<br />

Editions Glénat / 192 pages / 19,95 euros<br />

Les Grands Alpinistes<br />

De 1786, avec les précurseurs de<br />

l’alpinisme qui escaladent le Mont<br />

Blanc, à 1984, avec l’ascension<br />

du McKinley par l’Italien Renato<br />

Casarotto, Les Grands Alpinistes<br />

couvrent deux siècles d’une histoire<br />

singulière où s’entrechoquent<br />

glorioles et drames pour la<br />

conquête de morceaux élevés de<br />

roches aux quatre coins du globe.<br />

Cette belle monographie est le fruit<br />

d’un long travail de documentation<br />

conduit par Roberto Mantovani,<br />

qui dirige en Italie la Revue de la<br />

montagne. Assurément un ouvrage<br />

de référence.<br />

> Les Grands Alpinistes, des précurseurs<br />

aux conquérants des 8000 / Roberto<br />

Mantovani et Paolo Lazzarin / Editions<br />

Arthaud / 184 pages / 40 euros<br />

Les saisons<br />

du Mont Blanc<br />

Pour qui sait prendre le temps,<br />

comme l’a fait Jean-François<br />

Hagenmuller, le massif du Mont<br />

Blanc offre l’apparence d’un arcen-ciel<br />

où s’égrène la montagne<br />

au fil des saisons. Un beau voyage<br />

pour rêver dans son salon.<br />

> Les saisons du Mont Blanc / Jean-<br />

François Hagenmuller / Editions Glénat /<br />

160 pages / 39 euros<br />

Islande d’ombre et de<br />

lumière<br />

Le photographe<br />

Marco Paoluzzo a<br />

découvert l’Islande<br />

sur le tard, en 1991. Mais fasciné<br />

par sa richesse, il a rattrapé le<br />

temps pour livrer un portrait<br />

fascinant d’ombres et de lumières<br />

courant sur ce désert magnifique.<br />

C’est son troisième ouvrage<br />

consacré à l’île des mystères. Un<br />

voyage envoûtant au pays des<br />

légendes.<br />

> Islande d’ombre et de lumière / Marco<br />

Paoluzzo / Editions Favre / 176 pages / 39<br />

euros


Toute l’Asie<br />

Qui mieux que Lonely Planet<br />

pouvait rassembler derrière une<br />

couverture unique toute la diversité<br />

d’un continent qui compte 46 pays<br />

? Pour réussir cet exploit, l’éditeur<br />

de guides a réduit son travail à<br />

trois parties : une introduction<br />

géographique et historique au<br />

continent agrémenté d’itinéraires<br />

incontournables ; des portraits en<br />

texte et images décrivant chacun<br />

des pays, mais aussi ses paysages,<br />

mythes et légendes et ce qui fait le<br />

style de vie de ses habitants ; enfin<br />

une série d’articles sur la réalité<br />

spirituelle et culturelle du continent.<br />

Un concentré irréprochable de<br />

Lonely.<br />

> Toute l’Asie, pays par pays, les raisons de<br />

partir / Editions Lonely Planet / 232 pages /<br />

29,95 euros<br />

Tour du monde<br />

des bouts du monde<br />

Les bouts du monde<br />

sont des promesses<br />

de temps suspendu,<br />

des espaces privilégiés,<br />

des lieux magiques où se perdre<br />

et se retrouver, écouter battre<br />

le bruit de son cœur, goûter le vent<br />

et regarder l’herbe boire… Proches<br />

ou lointains, ils nous donnent envie<br />

de sourire et de nous asseoir. Pour<br />

Véronique Durruty et Patrick Guedj,<br />

les auteurs, ces destinations sont<br />

l’occasion d’autant de déambulations<br />

et d’envies de tout plaquer<br />

pour arrêter l’horloge du temps.<br />

« En descendant du petit avion à<br />

hélice qui nous dépose sur l’île de<br />

Sainte-Marie à Madagascar, en<br />

suspendant notre hamac sur le Rio<br />

Negro en Amazonie, ou en débarquant,<br />

l’estomac un peu chaviré,<br />

du bateau sur l’île de Samalona au<br />

large de Sulawesi…. »<br />

> Tour du monde des Bouts du monde<br />

/ Véronique Durruty et Patrick Guedj /<br />

Editions Aubanel / 384 pages / 32 euros<br />

Ushuaia, l’atlas<br />

Mondial pour mieux<br />

connaître la planète<br />

C’est le premier atlas géographique<br />

que commet Ushuaïa Nature mais<br />

son parti pris est sans surprise :<br />

17<br />

présenter les beautés de la nature<br />

pour mieux les préserver. Foin de<br />

blabla, chaque pays se résume à<br />

une carte pédagogique, incarnée par<br />

deux ou trois zooms sur sa faune,<br />

sa flore, son relief, son patrimoine<br />

architectural, ses populations…<br />

Selon l’arbitrage des auteurs. Aux<br />

Philippines, par exemple, une photo<br />

de Bajaus embarque le lecteur avec<br />

ces nomades de la mer : « … une<br />

identité culturelle très ancrée mais<br />

menacée par la pêche industrielle<br />

et l’aquaculture… ». Entre le<br />

Bhoutan et le Pakistan, un tigre du<br />

Bengale bondit d’une double page<br />

comme « il règne d’une mâchoire<br />

de fer sur le Sud de l’Inde, grand<br />

solitaire protégé depuis 1973 ».<br />

Quant à ouvrir les yeux dans nos<br />

frontières, avez-vous déjà arpenté<br />

les calanques ou la chaîne des Puys<br />

? Deux écrins d’une biodiversité<br />

aussi époustouflante que fragile.<br />

> Ushuaia, l’atlas Mondial pour mieux<br />

connaître la planète / Ouvrage collectif /<br />

Editions du Toucan / 29 euros<br />

Dominican Republic<br />

& Haiti<br />

Certes, l’édition est en anglais,<br />

mais une cartographie de<br />

l’ancienne Hispaniola par Lonely<br />

Planet est bienvenue. Souvent<br />

résumée à ses complexes<br />

touristiques aux environs de Punta<br />

Cana, la République Dominicaine,<br />

notamment, est un terrain de<br />

jeu grandeur nature méconnu :<br />

spot mondial de windsurf sur la<br />

côté nord, plus gros sanctuaire<br />

tropical de baleines à bosses sur<br />

la péninsule de Samana, cordillère<br />

centrale qui cumule quelques 3000<br />

mètres (dont le point culminant des<br />

Caraïbes), presqu’île au sud-ouest<br />

où se massent des crocodiles<br />

américains dans la solitude aride<br />

du lac Enriquillo (à 44 mètres audessous<br />

du niveau de la mer, autre<br />

record régional)… Autant de parcs<br />

nationaux et réserves naturelles à<br />

faire oublier le Club Med, à pied,<br />

à cheval, en barque ou planche<br />

à voile.<br />

> Dominican Republic & Haiti / Lonely<br />

Planet / 22 euros<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

PUBLICITE


PUBLICITE<br />

ALTI-GRIMP : NOUVELLE<br />

SALLE DANS LA DRÔME<br />

François Crespo, 50 ans, B.E d’escalade<br />

depuis 96, vient d’ouvrir une salle<br />

d’escalade à Taulignan (petit village de<br />

1500 habitants en Drôme Provençale).<br />

Alti-Grimp compte 400 m2 de surface à<br />

grimper, avec une hauteur de 17 mètres,<br />

un dévers de 6 mètres d’avancée pour 19<br />

mètres de développé et des voies du 4 au<br />

8a (ouvert par Fred Tuscan). La salle est<br />

ouverte tous les jours de 14h00 à 22h00<br />

RESPECT<br />

Le programme Leave No Trace américain et<br />

son cousin canadien « Sans trace » sont des<br />

programmes nationaux et internationaux<br />

conçus pour aider les adeptes du plein air<br />

à prendre des mesures pour réduire leur<br />

impact lorsqu’ils s’adonnent à la pratique<br />

d’activités telles que la randonnée pédestre,<br />

le camping, le pique-nique, la raquette, la<br />

course, le vélo, le canot, l’équitation, au ski,<br />

à l’escalade, etc... www.lnt.org<br />

LA MAISON DU BLOC<br />

On ne parle pas de foie gras, mais bien<br />

d’escalade. La première salle d’Escalade<br />

de Bloc de Saint -Etienne et de la Loire,<br />

appelée Boulder House, a ouvert ses<br />

portes le 7 juin dernier. La salle de 650<br />

m2 propose 480 m2 grimpable, avec sept<br />

mètres de hauter sous plafond ! La salle<br />

est ouverte toute la semaine : du lundi à<br />

vendredi de 12h à 22h et le week-end et<br />

jours fériés de 10h à 18h.<br />

Plus d’infos sur www.boulderhouse.fr<br />

Moulin à Paroles<br />

LE BILLET D’HUMEUR <strong>DE</strong> CHRISTOPHE MOULIN (1)<br />

L’ALPINISME N’EST PAS UN SPORT<br />

Asseyons nous au bord<br />

du vide et parlons un<br />

peu d’alpinisme. Non pas<br />

de cet alpinismenstock au<br />

feutres enplumés et aux<br />

mollets jacardisés. Pas<br />

non plus de cet alpinisme<br />

hautain levant les bras au<br />

ciel de son égo florissant sur les arêtes ourlées<br />

des Everesticimes fraîchement cordestatées à<br />

des fins plus ou moins mercantiles. Ni de ces<br />

regroupements de sérieux renfrognés, lobotomisés<br />

du rire, usetcoutumiers des pédéinf parfois sup<br />

et respectueux de la progression chapitre 3<br />

paragraphe 2. Oublions au passage les décérébrés<br />

du bulbe vomissants leur bile webrancunieuse<br />

sur des forums douteux cachant courageusement<br />

leur unique neurone derrière un pseudonul. Et<br />

conspuons enfin les domindirigateurs encravatés<br />

de frais, organisationnistes et réunioneux prônant<br />

un alpinisme résineux avec dégaines en place et<br />

pondeurs de règles plus ou moins stadifiées et<br />

spectatorisantes.<br />

Non, je voudrais parler de montagne et de<br />

montagnarD. Avec un D comme Difficile, comme<br />

Danger, comme Différent, comme Délicat, comme<br />

Duracuire, comme Désobeissant, comme Dégagé,<br />

comme Dieunce.<br />

L’alpinisme n’est pas un sport tout simplement<br />

parce qu’il y a la mort inhérente au jeu.<br />

Donc, ce n’est pas un jeu.<br />

Et quand il y a mort, il n’y a plus de sport.<br />

Aurais-tu oublié cela toi, l’encravaté du synapse ?<br />

Tu rêves d’Olympisme, de tenues bleublancrouges,<br />

de drapeaux à Pékin, de délégation française ?<br />

Tout serait donc prévu ? Le stade pour le ski et le<br />

gymnase pour la montagne ? Et devant ton incapacité<br />

à évaluer, comparer, codifier la performance ta<br />

réponse arrive comme une fiente de choucas sur le<br />

bord de ton cortex vide : « Tous dopés »<br />

Les guerriers de l’Alpe n’ont pas envie de mourir,<br />

encore moins de se détruire à petit feu. Vivre plus<br />

fortement encore, voilà une des raisons du défi.<br />

Y a pas de podium, pas de statues ou alors aux<br />

cimetières. Virtuel montagnard, regarde au moins<br />

dans les yeux des djeunces qui en reviennent. Il y a<br />

tout. Tout ce que tu ne sentiras jamais et que tu n’as<br />

jamais senti.<br />

« Move your ass, and your mind will follow » *, est<br />

un beau pied de nez à ceux qui croient que tout doit<br />

être décidé, pensé, prévu à l’avance. Il n’y a pas<br />

de règles, il y a une éthique. C’est encore mieux.<br />

Le respect de l’environnement, des populations,<br />

des coutumes. Le choix des moyens réduits. Le<br />

refus des cordes fixes. La progression en technique<br />

alpine. Les routages météo et la télémédecine<br />

pour ne pas mourir bêtement. Tout y est.<br />

L’alpinisme n’a de réalité que s’il est définitivement<br />

Djeunce, attaché à innover sans cesse et à tenter<br />

l’impossible.<br />

Oui à l’alpinisme des amis, à l’alpinisme des<br />

réussites partagées, à l’alpinisme sauvage qui<br />

revient quand on l’a oublié. Oui à l’alpinisme des<br />

refus. Refus des cordes fixes, des faux conseils des<br />

vieux, des multicamps intermédiaires, des dogmes,<br />

des progressions établies, des hiérarchies ancrées.<br />

Récolter les fruits des cimes mais en acceptant<br />

toute la cime. Pas seulement les derniers mètres.<br />

Accepter l’alpinisme avec ses joies, ses images<br />

ses records, ses surpassements, ses performances<br />

mais aussi ses dangers, ses risques, ses drames,<br />

ses tristesses, ses peurs, ses faiblesses et ses<br />

tragédies.<br />

L’alpinisme est une activité en marge et il me<br />

plaît qu’elle reste ainsi. Qu’on arrête de me parler<br />

d’alpinisme engagé, je suis un alpiniste dégagé.<br />

* « Move your ass, and your mind will follow » : Voie ouverte<br />

par les jeunes de l’expédition FFCAM 2008 en Alaska sur le Mt<br />

Dickey (Arête nord-est ED 1600m)<br />

(1) Christophe Moulin, dit Moulinos, a consacré sa vie à<br />

l’alpinisme de haut niveau. Il est auteur de première solitaires<br />

de grandes envergures et encadre aujourd’hui les jeunes<br />

du groupe Excellence Alpinisme National de la Fédération<br />

Française des Clubs Alpins.


TRIENNIUM POUR LA PLANÈTE TERRE<br />

C’est suite au succès en Allemagne de l’Année des géosciences en 2002 que l’UNESCO a lancé<br />

l’Année Internationale de la Planète Terre à l’échelle mondiale, commencé en janvier 2007 et qui<br />

prendra fin en décembre 2009. En France, l’Année Internationale de la Planète Terre est organisée<br />

sous l’égide de l’Académie des Sciences par les cinq comités nationaux des unions scientifiques<br />

internationales en géosciences représentées au Conseil International des Unions Scientifiques. Le<br />

comité national français axe ses messages sur la sensibilisation aux géosciences, le patrimoine<br />

et bien sûr, le développement durable. Infos sur le www.anneeplaneteterre.com<br />

LE SCEPTRE D’OR DU DÉVELOPPEMENT DURABLE EST<br />

ATTRIBUÉ À...<br />

Jacques Rocher, fils d’Yves et directeur du Développement Durable et Prospective du groupe<br />

Yves Rocher. À 51 ans, l’entrepreneur militant est honoré pour son engagement en faveur de la<br />

nature en tant qu’industriel et en tant qu’homme passionné de la planète. Puisse ce prix donner<br />

des idées aux autres industriels...<br />

<strong>DE</strong>S COMPLICATIONS POUR SE RENDRE AUX ÉTATS UNIS<br />

Ceux qui prévoient un road trip aux US ou une expé en Alaska doivent prendre en compte un<br />

nouvel élément : à partir du 12 Janvier 2009, il vous sera demandé une autorisation de voyage<br />

électronique avant d’embarquer pour les États-Unis. Cette autorisation devra être obtenu en<br />

ligne au plus tard 72h avant votre départ. Plus d’informations sur le site de l’office du tourisme<br />

des USA : www.office-tourisme-usa.com<br />

PRIS AVEC 7000 BRINS <strong>DE</strong> GÉNÉPI !<br />

Deux randonneurs ont été pris l’été dernier avec deux kilos de génépi dans le parc national des<br />

Ecrins, soit 7000 brins, de quoi faire 160 litres de digestif ! Dépassant évidemment le seuil de<br />

tolérance de l’usage familial, ils ont été verbalisés.<br />

ECO GESTES Eteindre son téléviseur plutôt<br />

que le mettre en veille permet d’économiser 19% de<br />

consommation d’énergie. Le laisser en veille équivaut<br />

à regarder deux films.<br />

PATAGONIA PUBLIE<br />

L’EMPREINTE ÉCOLOGIQUE<br />

<strong>DE</strong> SES PRODUITS<br />

Pionnier de l’éco-design et de l’engagement<br />

environnemental, Patagonia mesure l’impact<br />

social et environnemental de ses produits<br />

et affiche les résultats détaillés sur son site<br />

web. Ce programme, baptisé « Chroniques<br />

Empreinte Écologique », révèle les côtés positifs<br />

et négatifs de la production textile pour quinze<br />

de ses produits (bagagerie et chaussures<br />

comprises). Par exemple, la veste Eco Rain<br />

Shell, fabriquée au Vietnam, vendue en Europe<br />

et aux US, et recyclée au Japon, parcourt 22<br />

700 km et génère 6,8 kg d’émissions carbone,<br />

depuis la fibre d’origine jusqu’à la livraison du<br />

produit fini. www.patagonia.com<br />

19<br />

Ça chiffre<br />

3 euros : le coût moyen d’un m3<br />

de neige de culture<br />

(électricité : 0,20-0,30 , Eau : 0,15 ,<br />

damage : 0,40 , coûts d’exploitation :<br />

0,30 , amortissements des installations<br />

(sur 15 ans) : 1,52 ) Source : Pôle Montagne EDF<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

PUBLICITE


10 TOC<br />

<strong>DE</strong> GRIMPEURS AU TOP<br />

CHACUN SON TRUC POUR RÉSISTER À LA PRESSION ET AU STRESS <strong>DE</strong>S COMPÉTITIONS.<br />

LORS <strong>DE</strong>S CHAMPIONNATS D’EUROPE D’ESCALA<strong>DE</strong> À BERCY, LES FRANÇAIS EN ONT FAIT<br />

LA PREUVE. ESCAPE ÉTAIT LÀ POUR TRAQUER LES PETITES MANIES ET LES GRANDS TICS<br />

OBSESSIONNELS COMPULSIFS. REVUE <strong>DE</strong> DÉTAIL <strong>DE</strong>S MÉTHO<strong>DE</strong>S QUI FONT GAGNER.<br />

CHARLOTTEDURIF Anticipatrice<br />

Charlotte n’est pas de ces femmes qui se font attendre,<br />

surtout pas en compétition. « J’aime être prête<br />

avant les autres. Avant même que la grimpeuse qui<br />

me précède n’ait mis ses chaussons. C’est stratégique.<br />

Si elle zippe sur la prise de départ, je suis déjà<br />

bien concentrée et jamais prise au dépourvue ! »<br />

JÉRÔME MEYER<br />

Collectionneur<br />

Attention à ne pas laisser traîner<br />

une belle brosse à dent quand<br />

Jérôme est dans les parages.<br />

« Les brosses à dents, c’est mon petit délire. J’aime bien<br />

brosser. Même sur une séance où je ne grimpe pas, je<br />

brosse les prises pour les autres. C’est vrai que j’en ai une<br />

petite collection. Mais je ne prends pas les moches, que<br />

des belles. Celles qui ont une spécificité. Je suis un brosseur<br />

pro ! ».<br />

20<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

PROPOS RECUEILLIS PAR AURIANA BEAUTÉ / PHOTOS : DAMIEN ANTOINE<br />

SANDRINELEVET Méticuleuse<br />

Fidèle à sa passion pour la recherche scientifique,<br />

Sandrine a toujours son petit carnet de note sur elle.<br />

« J’ai toujours peur d’oublier ce qui est important.<br />

Alors, quand j’ai de bonnes sensations, à l’entraînement<br />

comme en compétition, je les écris. Et avant<br />

de partir sur un bloc,<br />

je dégaine mon carnet<br />

magique. Lire mes<br />

notes me permet de<br />

me remettre dans une<br />

situation de réussite. »<br />

ROMAIN <strong>DE</strong>SGRANGES<br />

Spirituel<br />

Romain représente un modèle de calme et<br />

de bienveillance. Il puise son énergie au fond<br />

de lui-même. « Quelques minutes avant de<br />

partir dans la voie, je me répète une phrase<br />

que j’ai entendue lors d’un reportage sur les<br />

samouraïs : « Que la force du dragon soit<br />

avec moi et qu’avec elle, je parte en guerre.<br />

Le combat sera rude et long mais jamais je<br />

ne douterai et, en aucun cas, je ne me laisserai<br />

soumettre par la peur ». Ça me remet<br />

les idées en place ! »


21<br />

MÉLISSALENÉVÉ Nerveuse<br />

Mélissa, la joyeuse boule de nerf du groupe,<br />

n’est capable de se concentrer qu’en faisant plusieurs<br />

choses à la fois. « Pendant l’échauffement,<br />

j’ai toujours les écouteurs sur les oreilles (avec<br />

« Hurricane » de Bob Dylan qui tourne en boucle)<br />

et je grignote, un bout de banane ou un carré de<br />

chocolat. J’ai remarqué que je dois avoir un apport<br />

glucidique continu pour être bien. »<br />

GUILLAUME<br />

GLAIRON<br />

MON<strong>DE</strong>T<br />

Cool Attitude<br />

Difficile de voir chez<br />

ce Monsieur Cool, un<br />

quelconque trouble du comportement.<br />

Et pourtant, Guillaume répète les<br />

mêmes petits rituels à chaque compétition.<br />

« Je mange toujours au McDo<br />

la veille. Je sais que c’est pas hyper<br />

diététique, mais ça me réussi. Un peu<br />

comme mon short à fleur. Le jour J,<br />

je tourne au Red Bull. Je suis capable<br />

d’en boire 4 ou 5 dans la journée ! »<br />

MANU ROMAIN Aérien<br />

La force respiratoire est une facette<br />

de l’entraînement que Manu ne néglige pas. « Je fais beaucoup<br />

d’exercices respiratoires pour augmenter ma capacité pulmonaire<br />

et obliger mes alvéoles à mieux capter l’oxygène. C’est important<br />

dans des phases d’effort extrême. Alors, avant de grimper, je<br />

m’échauffe les poumons, en respirant très fort, une main devant la<br />

bouche pour bien forcer. »<br />

JÉRÔME POUVREAU Magnésie-addict<br />

Si vous voulez le rendre fou, cachez son bidon de magnésie<br />

liquide. « Je dois avoir les mains complètement blanches avant<br />

de partir sur un bloc. J’ai ma petite préférence pour la magnésie<br />

liquide. J’en ai toujours avec moi, même dans les zones de<br />

transition entre deux blocs. Sinon, je sais que mes mains vont<br />

transpirer, et ça me gêne avant même que je ne les pose sur<br />

la résine. »<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

CAROLINECIAVALDINI Cachottière<br />

En compétition, Caroline se cache pour se préparer.<br />

« J’ai des habitudes tellement étranges que je<br />

préfère que personne ne me voit. Juste avant de<br />

grimper, je gigote comme une demeurée, puis je crache<br />

sur mes chaussons pour les nettoyer, et j’avale<br />

quelques gouttes de « Fleurs de Bach » (élixir réalisé<br />

à partir d’essences de fleurs). C’est mon ancrage<br />

perso avant d’entrer dans la voie. »<br />

THOMAS BALLET,<br />

« Parieur »<br />

Incapable de s’en remettre<br />

au hasard, Thomas est un<br />

adepte des paris avec luimême.<br />

« Je trouve toujours<br />

un truc pour savoir ce que<br />

le destin me réserve. Je suis<br />

du genre : Si je marque ce<br />

panier, je sors la voie. Ou<br />

encore, si la pièce tombe<br />

sur pile, je suis sélectionné<br />

en finale. Et le plus fou, c’est<br />

que ça marche ! »


PARC DU MERCANTOUR<br />

L’INVENTAIRE DU VIVANT<br />

OBSÈ<strong>DE</strong> LES CHERCHEURS<br />

PRESSÉS PAR LE TEMPS, LES SCIENTIFIQUES VEULENT ACCÉLÉRER LE RECENSEMENT <strong>DE</strong><br />

LA BIODIVERSITÉ. UNE CHANCE <strong>DE</strong> SURVIE POUR LES TAXONOMISTES, UNE ESPÈCE <strong>DE</strong><br />

CHERCHEURS EN VOIE <strong>DE</strong> DISPARITION.<br />

A<br />

près des décennies de purgatoire, c’est<br />

le retour en grâce des cabinets de<br />

curiosité. Un peu partout sur la planète<br />

des missions scientifiques s’organisent pour<br />

collecter le vivant, identifier, classer, compter<br />

et comparer les espèces. « L’engouement du<br />

public pour la biodiversité a révélé la masse<br />

d’ignorance des scientifiques sur le sujet.<br />

Avec le contingent encore inexploré du tissu<br />

vivant dans le monde du petit et de l’infiniment<br />

petit, le champ exploratoire est considérable »,<br />

observe un taxonomiste de l’université d’Aix-<br />

Marseille, l’une des rares en France à former de<br />

jeunes docteurs à cette discipline désuète.<br />

C’est aux États-Unis que les chercheurs ont<br />

d’abord osé sortir le plumeau à poussière.<br />

Sous l’impulsion du biologiste Dan Janzen, un<br />

vaste programme baptisé All Taxa Biodiversity<br />

Inventory a été lancé en 1998 dans le Great<br />

22<br />

Smoky Mountains National Park aux sud des<br />

Appalaches. Chaque année, il parvient à lever<br />

entre 250 000 et 400 000 dollars pour enrichir<br />

sa collection de lichens, d’insectes et autres<br />

gastéropodes. En dix ans, son équipe a ainsi<br />

découvert près de 6000 espèces nouvelles<br />

dans le périmètre du parc, dont 874 étaient<br />

jusqu’alors inconnus de la science.<br />

À l’heure où la planète s’inquiète pour la<br />

perte de sa biodiversité, ces résultats ont<br />

convaincu d’autres équipes de renouer avec<br />

cette curiosité qui régnait dans les sociétés<br />

savantes du 19ème siècle, après que le<br />

premier inventaire des espèces ait ouvert en<br />

1760 l’âge d’or de la taxonomie. Oubliée avec<br />

les débuts de l’ère industrielle, puis presque<br />

rejeté au ban de la science après les glorieuses<br />

découvertes de la biologie moléculaire, la<br />

discipline ne trouvait plus guère d’échos<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

qu’auprès d’associations de passionnés. « Au<br />

point que les amateurs découvrent aujourd’hui<br />

plus d’espèces que les scientifiques », regrette<br />

Pierre Commenville, directeur adjoint du Parc<br />

du Mercantour, un des 10 « hot spot » de la<br />

biodiversité du pourtour méditerranéen.<br />

Pour se joindre à l’effort international et pallier à<br />

ce qu’ils qualifient de « handicap taxonomiste »,<br />

24 instituts de recherche, muséums d’histoire<br />

naturelle et jardins botaniques répartis dans<br />

treize pays d’Europe ont eu l’idée de créer<br />

un réseau d’échange baptisé Edit (European<br />

Distributed Institute of Taxonomy). Le but de<br />

ce consortium coordonné depuis la France<br />

par le Muséum National d’Histoire Naturelle,<br />

est de faire entrer la description des espèces<br />

dans l’ère industrielle. « La taxonomie est<br />

à la base de la connaissance du vivant,<br />

mais elle souffre aujourd’hui d’un sérieux<br />

manque de considérations et de moyens,<br />

explique Gaël Lancelot, l’un des animateurs<br />

du réseau : manque d’accès à l’information,<br />

manque de personnel compétent, manque<br />

d’infrastructures… Edit doit permettre<br />

JUMELÉS <strong>DE</strong>PUIS 1987, LES PARCS<br />

DU MERCANTOUR ET <strong>DE</strong>S ALPI<br />

MARITTIME ABRITENT UN PATRIMOINE<br />

NATUREL D’UNE GRAN<strong>DE</strong> RICHESSE<br />

PROPOSÉ À L’INSCRIPTION AU PATRI-<br />

MOINE MONDIAL <strong>DE</strong> L’HUMANITÉ.<br />

PRÈS <strong>DE</strong> 200 GRANDS VERTÉBRÉS<br />

Y ONT ÉTÉ RECENSÉES DONT LE<br />

QUART SONT INSCRITS SUR LA LISTE<br />

ROUGE <strong>DE</strong>S ESPÈCES MENACÉES. LE<br />

SITE EST AUSSI UN FOYER <strong>DE</strong> FORT<br />

ENDÉMISME POUR LA FAUNE ET PLUS<br />

ENCORE POUR LA FLORE (UNE QUA-<br />

RANTAINE D’ESPÈCES ONT DÉJÀ ÉTÉ<br />

I<strong>DE</strong>NTIFIÉES).


d’organiser des structures de concertation,<br />

de décision et de gestion communes, pour<br />

créer de nouveaux outils facilitant le travail des<br />

taxonomistes, améliorer l’accès à l’information,<br />

ou élaborer des standards d’inventaire des<br />

espèces ». Le réseau regroupe notamment le<br />

tiers des collections mondiales et 20 % des<br />

taxonomistes professionnels de la planète.<br />

LE PLUS AMBITIEUX<br />

INVENTAIRE CONTINENTAL<br />

Avec cette force de frappe, l’organisation a<br />

investi un territoire de 2500 km2 regroupant<br />

le parc national du Mercantour et son voisin<br />

italien, le Parco Naturale Alpi Marittime,<br />

pour y conduire le plus vaste inventaire des<br />

espèces jamais réalisé en Europe. Près de 160<br />

chercheurs et une quarantaine d’associations<br />

sont mobilisés par l’opération qui a démarré<br />

cette année. Leurs moyens sont considérables :<br />

le budget d’Edit se monte à 11,9 millions<br />

d’euros sur 5 ans au titre du 6ème plan cadre<br />

de recherche et développement européen,<br />

auxquels s’ajoutent une subvention de 300 000<br />

euros du ministère français de l’Ecologie pour<br />

l’inventaire, une autre de 45 000 euros par<br />

an de la Fondation Albert de Monaco, et un<br />

financement sur deux ans (2010-2011) de 1,7<br />

million d’euros provenant d’Interreg.<br />

Ces financements ne seront pas de trop<br />

car c’est un travail de fourmi qui attend les<br />

chercheurs. « Des inventaires de la faune et de<br />

la flore ont déjà été réalisés dans nos parcs,<br />

mais ils sont fragmentaires et très incomplets.<br />

La zone transfrontalière où nous nous situons<br />

est ce qu’on appelle un « triple point » qui<br />

subit des influences méditerranéennes,<br />

montagnardes et continentales. À cause de<br />

cette position géographique, la région abrite un<br />

nombre considérable d’espèces. Or nous n’en<br />

connaissons qu’une infime partie », explique<br />

l’écologue Marie-France Leccia qui coordonne<br />

les recherches et la logistique de l’opération<br />

prévue pour durée au moins dix ans.<br />

Environ 1700 espèces d’insectes (sur 35 000 en<br />

France) ont été identifiées<br />

dans les deux parcs. Il y<br />

en aurait plus de 8000 au<br />

total. Même chose pour<br />

les champignons (200<br />

espèces déterminées sur<br />

au moins un millier restant<br />

à découvrir), les lichens<br />

(300 espèces ont été<br />

identifiées dans une seule<br />

de sept vallées du Mercantour), les araignées<br />

(plus de 316 espèces déjà recensées), les<br />

23<br />

PARC DU MERCANTOUR<br />

INVENTAIRES TOUT AZIMUT<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

PARC DU MERCANTOUR<br />

L’inventaire du vivant conduit dans les parcs du Mercantour et des Alpi Marittime en appelle<br />

d’autres tout aussi ambitieux. En Slovaquie, un projet similaire vient de démarrer dans la région<br />

de Gemer au sud-est du pays. Un autre prend corps en Tanzanie. En France, les chercheurs de<br />

l’Institut national de recherche agronomique de Dijon se penchent sur la diversité des microorganismes<br />

du sol pour mieux comprendre et évaluer l’impact des usages agricole, industriel<br />

ou urbain. Le réseau de mesure de la qualité des sols qu’ils ont mis en place couvre 2200 sites<br />

répartis sur le territoire selon une maille carrée de 16km de côtés. « L’objectif est de détecter<br />

l’apparition des premiers signes de dégradations des sols en observant le stress vécu par les<br />

micro-organismes qui les habitent. Ce qui suppose de caractériser d’abord la biodiversité et de<br />

hiérarchiser les paramètres l’influençant », explique Lionel Ranjard de l’unité mixte de recherche<br />

« microbiologie du sol et de l’environnement ».<br />

Les Mers Australes intéressent aussi les taxonomistes. Embarquées à bord de trois navires<br />

sur trois parcours différents, des équipes du Muséum ont sillonné en début d’année le plateau<br />

continental et sa pente au large de Terre Adélie pour y inventorier la distribution de la biodiversité<br />

marine à toutes les profondeurs. La zone côtière avait déjà été étudiée par les Français, mais<br />

les fonds (entre 200 et 2000 mètres) demeuraient encore inexplorés. La campagne y a ratissé en<br />

détail pour ramener un maximum d’informations qui permettront de comprendre la structure et la<br />

dynamique des communautés pélagiques et benthiques. Ces recherches ne sont pas seulement<br />

fondamentales : l’étude de la biodiversité du plancton permettra par exemple de mesurer<br />

précisément les effets de la biomasse sur le climat par la production de sulfure de diméthyle<br />

(DMS) et l’absorption de CO2 atmosphérique.<br />

mousses, etc… « Des centaines de familles<br />

dans tous les groupes sont couvertes »,<br />

résume Marie-France Leccia.<br />

Ce vaste inventaire ne va<br />

pas servir qu’à satisfaire<br />

les collectionneurs. « Nous<br />

jetons les bases d’un<br />

suivi de la biodiversité à<br />

long terme », explique<br />

Pierre Commenville,<br />

le directeur adjoint du<br />

Mercantour. Certaines<br />

espèces serviront de<br />

marqueurs biologiques pour mesurer l’impact<br />

des pressions extérieures (fréquentation,<br />

pollution, réchauffement climatique…). D’autres<br />

devraient permettre de mieux comprendre les<br />

interactions naturelles et d’identifier notamment<br />

les espèces dites « clé de voûte » constituant<br />

un chaînon essentiel de la biodiversité. Les<br />

taxonomistes viennent par exemple de<br />

découvrir que les larves d’un coléoptère<br />

longicorne qu’ils connaissaient déjà étaient<br />

étroitement impliquées dans la dégradation du<br />

bois mort des sapinières de Ligure. « Si on veut<br />

protéger ces forêts, il faut protéger l’insecte »,<br />

résume Pierre Commenville. La réhabilitation<br />

de l’infiniment petit est sur les rails.<br />

PAUL MOLGA


24<br />

SPECIAL <strong>SOMMETS</strong> \ PORTFOLIO<br />

Glaciers : la débandade<br />

Une exposition<br />

présentée par<br />

l’Institut de<br />

Recherche et de<br />

Développement<br />

(Photos : IRD)<br />

LA FONTE <strong>DE</strong>S GLACIERS NE FAIT PAS COULER QUE <strong>DE</strong> L’ENCRE<br />

DANS LES MÉDIAS. ELLE ALIMENTE AUSSI QUANTITÉ <strong>DE</strong> GRANDS<br />

PROGRAMMES SCIENTIFIQUES SUR LE RÉCHAUFFEMENT <strong>DE</strong> LA PLA-<br />

NÈTE. L’INSTITUT <strong>DE</strong> RECHERCHE POUR LE DÉVELOPPEMENT (IRD)<br />

EST L’UN <strong>DE</strong>S ORGANISMES PARMI LES PLUS ACTIFS SUR LE SUJET.<br />

SES CHERCHEURS VEULENT COMPRENDRE NOTAMMENT COMMENT<br />

L’ÉVOLUTION <strong>DE</strong>S GLACIERS <strong>DE</strong> MONTAGNE POURRAIT INFLUENCER<br />

LE RÉGIME HYDROLOGIQUE <strong>DE</strong>S BASSINS VERSANTS ET LEURS<br />

RESSOURCES EN EAU DONT DÉPEN<strong>DE</strong>NT NOMBRE <strong>DE</strong> TERRITOIRES<br />

HABITÉS. LEURS OBSERVATIONS MONTRENT UN TRÈS LARGE ÉVEN-<br />

TAIL D’IMPACTS SELON LES LATITU<strong>DE</strong>S. REVUE <strong>DE</strong> DÉTAIL.<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /


25<br />

1<br />

Page de gauche<br />

Lors d’épisodes El Niño, phénomène climatique à<br />

l’origine d’un réchauffement du Pacifique central<br />

et oriental, la fonte des glaciers andins s’accroît.<br />

Les travaux des chercheurs de l’IRD ont conduit<br />

à identifier les principaux mécanismes en jeu :<br />

atténuation de la nébulosité, baisse plus ou moins<br />

marquée des précipitations, hausse de la température<br />

atmosphérique. La plus grande fréquence, intensité<br />

et, parfois, durée des épisodes El Niño au cours du<br />

dernier tiers du XXème siècle expliquent en partie<br />

le recul accéléré des glaciers andins depuis une<br />

trentaine d’années. Ici le Glacier du Zongo lors de<br />

l’épisode El Niño de 2005 (Bolivie).<br />

Photo #1<br />

Pour évaluer le recul ou l’avancée d’un glacier, les<br />

scientifiques effectuent des bilans de masse à partir<br />

d’observations réalisées à la surface d’un glacier.<br />

Celles-ci consistent à mesurer le stock de neige que<br />

le glacier a gagné et la quantité de glace et de neige<br />

qu’il a perdue. Les données sont recueillies à l’aide<br />

de forages manuels comme sur ce glacier bolivien<br />

de l’Antizana (5600 m), l’implantation de balises ou,<br />

lorsque les glaciers sont difficilement accessibles, par<br />

photogrammétrie ou relevés hydrologiques.<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /<br />

2<br />

3<br />

Photo #2<br />

Un 1/6 environ de la population mondiale dépend<br />

de la fonte de la neige ou de la glace pour leur<br />

approvisionnement en eau potable, pour l’irrigation<br />

ou l’hydroélectricité. Dans les régions du monde les<br />

plus dépendantes de cette fonte, le recul des glaciers<br />

pourrait d’ici à quelques décennies poser problème, en<br />

particulier dans les Andes tropicales, l’Asie centrale et<br />

l’Himalaya. Là, le déficit de ressources en eau d’origine<br />

glaciaire s’ajoutera à une forte hausse de la demande<br />

en eau en provenance des centres urbains et des<br />

périmètres irrigués. Des suivis glacio-hydrologiques<br />

des bassins de montagne se mettent donc en place,<br />

comme ici sur le front du Nigardsbreen au Norvège.<br />

Photo #3<br />

Près de 80 % des glaciers de l’Arctique affichent<br />

aujourd’hui une santé précaire. Bien qu’encore<br />

insuffisantes, les données scientifiques révèlent un repli<br />

qui a commencé il y a une trentaine d’années. Les<br />

glaciers situés autour du pôle Nord sont d’une grande<br />

importance pour comprendre l’impact du changement<br />

climatique car, sur ce territoire, les températures sont<br />

actuellement à la hausse et la banquise a déjà subi<br />

une réduction considérable. Ici les glaciers du Svalbard<br />

vêlent sur la côte norvègienne.


1<br />

26<br />

SPECIAL <strong>SOMMETS</strong> \ PORTFOLIO<br />

Photo #1<br />

Les scientifiques estiment que le niveau<br />

des océans s’est élevé de 10 à 20 cm (soit<br />

environ 1,5 mm/an) au cours du XX ème siècle.<br />

La fonte des glaciers de montagne et des<br />

calottes polaires est-elle partie prenante de<br />

ce phénomène ? Si cette élévation est due<br />

en partie à la dilatation de l’océan sous l’effet<br />

d’une augmentation de sa température de<br />

surface, les glaciers y contribuent également<br />

de manière non négligeable. Le taux<br />

d’élévation du niveau marin dû à la fonte des<br />

glaciers et calottes glaciaires de Patagonie a<br />

par exemple atteint 0,10 mm/an ces dernières<br />

années (1995-2000), comme ici au pied du<br />

glacier de la cordillère de Darwin (Terre de Feu)<br />

vêlant dans un fjord profond du Chili.<br />

Photo #2<br />

Les glaciers de la chaîne himalayenne restent<br />

peu étudiés. Au Népal, leur recul semble<br />

s’accélérer depuis une vingtaine d’années.<br />

Plus au nord, dans l’immense Tibet, comme<br />

ici dans la haute vallée de la Karakax (Kunlun<br />

de l’Ouest) le nombre de glaciers en récession<br />

s’est récemment multiplié du fait d’une<br />

augmentation des températures et, localement,<br />

d’une baisse des précipitations. Situés dans<br />

un milieu continental froid et sec, ils sont<br />

cependant moins sensibles au changement<br />

climatique et évoluent plus lentement que ceux<br />

situés dans des régions plus humides.<br />

Photo #3<br />

Contrairement à ce que l’on observe dans les<br />

Alpes, nombre de glaciers d’Europe du Nord<br />

ont connu une phase d’expansion au cours<br />

de ces trente dernières années. La poussée<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

des glaciers norvégiens, et plus généralement<br />

nord-européens, apparaît associée à une<br />

augmentation de précipitations pendant<br />

l’hiver et, donc, à l’accumulation de neige.<br />

Cette évolution singulière concerne surtout<br />

les glaciers maritimes exposés aux flux<br />

humides de l’Atlantique, comme le glacier de<br />

l’Austerdalsbreen en Norvège.<br />

Photo #4<br />

Des images satellites ont permis d’évaluer le<br />

recul des glaciers de Patagonie, difficilement<br />

accessibles. Ici, les Campos de Hielos<br />

(champs de glace) auraient perdu de 3 à 13<br />

km 3 de volume de glace par an depuis les<br />

années 1970, soit un taux d’amincissement<br />

annuel de dix centimètres à un mètre. Une<br />

augmentation des températures combinée<br />

à une diminution des précipitations a stimulé<br />

cette fonte des glaces.


Photo #5<br />

Les glaciers andins amorcent leur retrait à<br />

la fin du XIXème siècle. Au cours du siècle<br />

suivant, cette évolution se poursuit malgré<br />

quelques années froides et humides qui<br />

modèrent ce repli. Depuis les années 1980,<br />

le recul des glaciers andins s’amplifie. Les<br />

glaciers de basse altitude et de petite taille<br />

qui perdent de 800 à 1 200 mm d’eau<br />

par an sont condamnés à disparaître au<br />

cours de ces prochaines décennies. Les<br />

grands glaciers situés au-dessus de 5500<br />

m, comme l’Artezonraju dans la Cordillère<br />

Blanche au Pérou (en photo) résistent<br />

mieux et enregistrent des pertes deux fois<br />

moindres, comme l’indiquent les relevés<br />

topographiques. <br />

Plus d’infos sur www.ird.fr<br />

et www.glacier.climat.free.fr<br />

27<br />

Glaciers : la débandade<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5


CRÉÉ POUR VENDRE LES STATIONS <strong>DE</strong> SPORT D’HIVER, L’ORGANISME ÉTONNE PAR SES<br />

CHOIX. COMMENT INVESTIT-IL ? QUELLES SONT SES CIBLES ? QUI DÉCI<strong>DE</strong> ? ENQUÊTE DANS<br />

LES COULISSES DU MARKETING <strong>DE</strong>S <strong>SOMMETS</strong><br />

D eux<br />

pleines pages de publicité dans le Dauphiné Libéré, des affiches<br />

4 par 3 sur les murs d’Annecy... Faut-il choisir des médias locaux<br />

pour promouvoir le tourisme en Savoie et en Haute-Savoie ? Dans les<br />

stations de montagne, la question commence à faire débat. Au centre<br />

de la question, commentée comme une rencontre sportive : les choix de<br />

communication de la nouvelle enseigne « Savoie Mont Blanc » qui réunit<br />

désormais la Maison de Savoie (Paris), l’Agence Touristique de Savoie<br />

(Chambéry) et l’Agence Touristique de Haute-Savoie (Annecy). Financées<br />

sur fonds publics, ces campagnes sont censées drainer de nouveaux<br />

consommateurs vers le sport d’hiver et d’été en altitude. « Or elles donnent<br />

le sentiment d’un objectif plutôt politique, comme s’il s’agissait de faire<br />

plus de bruit que l’autre bord », critique un observateur qui veut garder<br />

l’anonymat. Quiconque s’est intéressé aux Championnats du monde<br />

de ski alpin organisés à Val d’Isère en février prochain, a pu constater la<br />

surenchère de communication entre le Conseil Régional (PS) et Savoie<br />

Mont Blanc, financé par les Conseil Généraux de Savoie (UMP) et de<br />

Haute Savoie (UMP). « On focalise les investissements sur des événements<br />

qui n’en ont pas autant besoin », critique cet autre opérateur. Une agence<br />

de communication parisienne réagit sur la pertinence des messages :<br />

« Quelle logique y a-t-il à communiquer sur l’activité de quelques mushers<br />

alors que l’atout du territoire à l’échelle internationale, réside dans la<br />

qualité de son domaine skiable ? Savoie Mont Blanc dilue le discours et<br />

noie l’image forte qu’elle a créée en associant le Mont Blanc au pays de<br />

Savoie qui n’a qu’une très faible visibilité à l’étranger. Pour beaucoup, les<br />

Alpes c’est la Suisse et l’Autriche. Dépenser de l’énergie et de l’argent<br />

pour faire valoir son réseau serait une grave erreur ».<br />

À peine 7 millions d’euros sont actuellement consacrés à la communication<br />

de la montagne française à l’étranger, soit 0,1% seulement du chiffre<br />

28<br />

SPECIAL <strong>SOMMETS</strong> \ ENQUETE<br />

TOURISME ET MARKETING<br />

À QUOI SERT<br />

SAVOIE MONT-BLANC ?<br />

LA PHASE <strong>DE</strong> LANCEMENT <strong>DE</strong><br />

L’APPELLATION CONSOMME<br />

TOUTE NOTRE ÉNERGIE ET<br />

L’ESSENTIEL <strong>DE</strong> NOS BUDGETS. »<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

d’affaires générés par 56 millions de journées skieur. Comparativement,<br />

l’Autriche – certes plus montagneuse puisqu’elle compte presque<br />

75% de hauts-reliefs contre 23% pour la France – dépense 26 millions<br />

d’euros dans ses campagnes marketing. « Ce retard présente un sérieux<br />

risque pour le développement touristique de nos territoires face à des<br />

destinations de plus en plus en vogue dans les anciennes républiques<br />

de l’Est ou en Italie par exemple », défend Vincent Rolland, député UMP<br />

de Savoie, vice-président du Conseil Général et président de la nouvelle<br />

enseigne que nous avons rencontré lors d’une interview chambérienne.<br />

ATTRACTION TOURISTIQUE<br />

Avec 110 stations parmi lesquelles des domaines de renommée mondiale,<br />

les deux départements couvrent un peu plus de 8% de part de marché<br />

et totalisent de l’ordre de 40 millions de nuitées sur la période hivernale.<br />

« Grâce au plus haut sommet d’Europe, ils bénéficient d’un centre<br />

d’attraction aussi unique et porteur que la tour Eiffel », résume Vincent<br />

Rolland. « C’est une destination qui raconte son histoire et son identité en<br />

un mot (la Savoie), et les variations de son relief et de ses saisons en deux<br />

autres (Mont Blanc), renchérit le service de marketing de la destination .<br />

Il y a l’évidence séduisante des haut lieux : Annecy, Val d’Isère, Léman,<br />

Vanoise, Aix-les-Bains, Chamonix, Courchevel…. Il y a aussi la beauté<br />

au détour des chemins de traverse et de la poésie des mots : Sixt-Ferà-Cheval<br />

ou le Cirque de Saint-Même, le baroque ou le néo-classicisme<br />

sarde, la via ferrata du Diable ou le pont de Caille… ».<br />

Ce discours peut- il avoir l’impact escompté ? « La phase de lancement de<br />

l’appellation consomme toute notre énergie et l’essentiel de nos budgets »,<br />

admet Vincent Rolland. L’objectif est double : conforter le succès de la<br />

destination auprès des Français et séduire de nouveaux consommateurs<br />

dans un périmètre de trois heures – en voiture comme en avion - allant<br />

de la banlieue lyonnaise à Moscou en passant par les pays scandinaves.<br />

Une enveloppe spécifique de 2 millions d’euros par an pendant 2 ans a<br />

été votée par l’association des pays de Savoie qui gère l’appellation. Elle<br />

finance les campagnes d’affichage et de télé. La saison passée, le petit<br />

écran invitait ainsi le consommateur à « retrouver son âme d’enfant en<br />

Savoie Mont Blanc » avec 400 spots diffusés sur les chaînes hertziennes


SAVOIE MONT BLANC<br />

et thématiques du câble. Sous la signature « simplement merveilleux »<br />

choisie pour la marque, le film mettait en scène une jeune femme, le visage<br />

tourné vers le ciel et la bouche ouverte comme une gamin qui cherche<br />

à manger les flocons.<br />

Un post-test, réalisé par Ipsos en juin, a confirmé la reconnaissance de<br />

Savoie Mont Blanc – tout au moins en France - auprès de ses publics<br />

cibles, avec un taux d’agrément de plus de 85% pour cette première<br />

création publicitaire. Deux autres spots « Eau » et « Pente » respectivement<br />

dédiés à la promotion des lacs et des activités Nature, ont été ensuite<br />

diffusés en deux vagues, fin avril et début juin, avec le même succès.<br />

« Ces messages sont une bénédiction pour les petites stations comme<br />

les nôtres », estime Jacques Comparat, président de l’Office de Tourisme<br />

des Aillons et directeur de la SEM des Bauges. « Le parc naturel régional<br />

des Bauges s’étend pour un tiers en Haute-Savoie, et deux tiers en<br />

Savoie. Nous y réalisons 80% de notre activité avec une clientèle locale.<br />

Rapprocher les deux départements sur la même plaquette va dans le<br />

bon sens. Cela dit, nous n’avons pas attendu Savoie Mont Blanc pour<br />

organiser notre promotion. Son action est donc un petit plus, surtout pour<br />

nous représenter auprès des clients étranger qui ne représentent encore<br />

que 1% de notre chiffre d’affaires ».<br />

EFFORT LOCAL<br />

La marque entend ainsi être présente partout où s’organise la promotion<br />

des stations : sur les salons, sur les grands événements de la saison<br />

(Grande Odyssée, Coupe du Monde de Ski…), dans les gares, sur<br />

Internet… Le financement - 1,7 million d’euros – est assuré par le<br />

glissement des budgets de marketing des Agences de tourisme<br />

départementale. « Cette phase est essentielle pour construire l’image<br />

de marque de la destination et en booster la notoriété, explique-t-on<br />

auprès de DDB Travel&Tourism qui a réalisé le clip. Comme le soulignait<br />

Cocteau, il faut être singulier dans un monde pluriel. Savoie Mont Blanc<br />

doit ainsi renforcer son positionnement dans un contexte de concurrence<br />

exacerbée, d’offres multiples et de produits banalisés ».<br />

Une fois l’appellation installée, Savoie Mont Blanc entend focaliser ses<br />

actions sur l’animation locale et l’intégration intime des populations dans<br />

29<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

ÇA CHIFFRE<br />

La Savoie et la Haute-Savoie, c’est :<br />

• 110 stations de ski • 39 millions de nuitées réalisées en période hivernale<br />

• 960 000 lits disponibles constituant une capacité d’accueil parmi les plus<br />

importantes en France et dans le Monde, avec une offre diversifiée, allant<br />

de la chambre d’hôte de charme à l’hôtellerie traditionnelle (près de 1200<br />

hôtels dont 25 % de 3 et 4 étoiles) en passant par les meublés de tourisme<br />

particulièrement adaptés aux familles. • 30,8 millions de journées skieurs<br />

enregistrées sur la destination, soit près des 2/3 des journées totalisées au<br />

niveau d’un pays comme l’Autriche (48,2 millions) et près de 30 % de plus que<br />

l’ensemble du territoire suisse (24.2 millions)• 226 millions d’euros d’investissement<br />

réalisés par les exploitants de remontées mécaniques en 2007<br />

l’offre touristique globale. Le « plan tourisme » lancé il y a quelques mois<br />

à l’échelle départementale, donne la mesure de l’ambition : 60 millions<br />

d’euros - issus pour partie de la cession d’un terrain à la mairie de Saint<br />

Bon, pour l’autre de la cession des 23% d’actifs détenus dans S3V,<br />

la principale société d’exploitation des remontées mécaniques des 3<br />

Vallées – seront destinés à aider les opérateurs touristiques. Le plan<br />

couvre la période quinquennale de 2008 à 2013. Il prévoit un soutien<br />

spécifique de 23 millions d’euros aux petites et moyennes stations d’hiver,<br />

et une enveloppe de 37 millions pour organiser la diversification des<br />

activités estivales avec une priorité sur les thématiques de randonnées,<br />

hébergement, pêche, vélo, patrimoine et accueil des personnes<br />

handicapées. Une offre plus locale sera également déployée avec un<br />

budget de 1,4 million d’euros alloué à chacun des sept territoires de<br />

Savoie. L’objectif n’est pas seulement économique. « Ce vaste programme<br />

de conquête marketing et commerciale est aussi une occasion de se<br />

réapproprier la fierté parfois diluée de notre identité montagnarde », estime<br />

Vincent Rolland. Les touristes jugeront. <br />

PAUL MOLGA


30<br />

SPECIAL <strong>SOMMETS</strong> \ DÉBAT<br />

POUR CONTRE<br />

LE CLASSEMENT DU<br />

AU PATRIMOINE MONDIAL <strong>DE</strong><br />

Avec environ six millions de visiteurs par an, le Mont Blanc<br />

se classe, selon l’Unesco, au troisième rang des sites<br />

naturels les plus visités au monde, derrière le mont Fuji<br />

au Japon et les chutes du Niagara au Canada. Le toit de<br />

l’Europe cultive aussi une légende de sommet mythique,<br />

célébrée par les alpinistes du monde entier. Mais il en paye<br />

le prix : chaque année, plus de 40 000 amateurs s’attaquent<br />

à ses pentes et y laissent au passage les traces organiques<br />

et plastiques de leur tentative (seule la moitié parvient au<br />

sommet).<br />

Doté pour l’heure d’un simple statut de site classé qui ne<br />

le protège que symboliquement, le « dossier Mont Blanc »<br />

patiente maintenant depuis sept ans sur la liste des sites<br />

naturels « potentiellement classables » selon l’Unesco.<br />

Dans la vallée, le sujet a semé la pagaille et installé inertie<br />

et débats passionnels entre les antis, plutôt logés à Saint-<br />

Gervais, propriétaire du sommet et de la principale voie<br />

d’accès qui y conduit, et les pros, plutôt originaires de<br />

Chamonix, détenteur incontesté du fond de commerce.<br />

La Région Rhône-Alpes s’était déjà lancé dans le débat<br />

en annonçant en mars 2007 le vote d’une résolution<br />

demandant le classement du massif. Son président,<br />

Jean-Jack Queyranne (PS), avait justifié cette proposition<br />

en louant « l’engagement juridique et surtout moral que<br />

suppose la protection offerte par ce label ». Le vote<br />

s’inscrivait dans la démarche engagée par le Comité de<br />

Massif des Alpes, qui avait exprimé cette demande plus<br />

tôt.<br />

Dernier épisode politique en date il y a un an : Jean-Louis<br />

Borloo, ministre de l’Écologie, du Développement et de<br />

l’Aménagement Durable, assurait avoir convenu avec l’Italie<br />

et la Suisse de déposer un dossier commun concernant<br />

le statut du Mont Blanc. « Nous souhaitons qu’il soit<br />

désormais classé au patrimoine mondial de l’Unesco. En<br />

prenant les problèmes un par un, je sais qu’on va y arriver »,<br />

avait-il déclaré. Le débat court toujours.<br />

PROPOS RECUEILLIS PAR LOÏC MARTIN<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

DR<br />

JEAN-PAUL TRICHET<br />

PRÉSI<strong>DE</strong>NT DU COLLECTIF PROMONT-BLANC<br />

Nous défendons l’idée d’un tourisme et d’un alpinisme, socialement<br />

et écologiquement durable. La diversité géographique, sociale et<br />

économique du massif rend complexe la gestion de ce domaine<br />

dans un contexte d’accélération des sollicitations : aménagements,<br />

immobilier, déplacements... Le mont Blanc a besoin d’une charte<br />

environnementale exigeante et d’une reconnaissance internationale<br />

pour échapper aux menaces environnementales de notre époque. La<br />

pollution liée au passage des alpinistes est certes un problème, mais<br />

l’essentiel est ailleurs : chaque jour, la vallée retient son souffle pour<br />

ne pas suffoquer sous l’afflux des camions à l’entrée du tunnel du<br />

Mont-Blanc, des 80 000 déplacements quotidiens des locaux et des<br />

touristes, et de la pollution liée au chauffage des vacanciers. Classer le<br />

massif permettra d’harmoniser les décisions, et donner du sens à ce<br />

massif, voir une éthique. Cela permettra aussi de définir les « limites »<br />

des aménagements pour trouver un équilibre entre le développement<br />

touristique et la protection de l’environnement. Bref c’est faire dans un<br />

pays riche ce que l’on voudrait imposer aux pays pauvres pour leur faire<br />

respecter leurs grands sites.


A.MARCHAIS AIS<br />

LICENCE 013 99 0001<br />

DANS LA VALLÉE, LE SUJET<br />

A SEMÉ LA PAGAILLE ET INSTALLÉ<br />

INERTIE ET DÉBATS PASSIONNELS<br />

ENTRE LES ANTIS, PLUTÔT<br />

LOGÉS À SAINT-GERVAIS, ET LES<br />

PROS, PLUTÔT ORIGINAIRES <strong>DE</strong><br />

CHAMONIX.<br />

MONT BLANC<br />

L’UNESCO ?<br />

JEAN-MARC PEILLEX<br />

MAIRE <strong>DE</strong> SAINT-GERVAIS<br />

Le massif du Mont-Blanc est en danger et son classement ne fera<br />

qu’accentuer sa fragilité. Le refuge du Goûter, qui est le point de passage<br />

obligé pour une ascension côté français, est déjà saturé. Certains<br />

dorment à même le sol dans le réfectoire, d’autres font du camping<br />

sauvage autour du refuge. C’est contraire à la loi, mais on ne peut rien<br />

faire, sous prétexte que la montagne est un espace de liberté. Il ne<br />

FINLAN<strong>DE</strong>, Traîneau à chiens, raquettes, motoneige, pêche et sauna à Hossa<br />

NIVEAU : FACILE - 8 jours à partir de 1690€ TTC<br />

www.clubaventure.fr<br />

Agence Paris : 18, rue Séguier - 75006 Agence Lyon : 2, rue Vaubecour - 69002 0 826 88 20 50 (0,15/min)<br />

DR<br />

servirait à rien de rajouter une couche de protection supplémentaire si<br />

ce que prévoient déjà les textes n’est pas appliqué.<br />

En réalité, le classement n’avantagera que les promoteurs immobiliers<br />

de la région, soucieux de valoriser ce prestigieux label. Quand on<br />

connaît le prix déjà pharamineux du mètre carré à Chamonix (jusqu’à<br />

7 000 euros), les locaux ont de quoi s’inquiéter : l’immobilier va changer<br />

de main, faire disparaître le terroir et vider les territoires. Un exemple :<br />

Megève a perdu 1500 habitants quand Saint-Gervais en a gagné le<br />

même nombre en investissant dans le même laps de temps dans son<br />

patrimoine et le développement de son quotidien villageois. La vie,<br />

c’est l’équilibre. En classant le massif, on risque de créer de véritables<br />

friches touristiques.<br />

Oui<br />

C’est bon<br />

d’être seul au monde !<br />

Oui<br />

Oui<br />

L’AVENTURE EST D’ABORD HUMAINE<br />

PUBLICITE


32<br />

SPECIAL <strong>SOMMETS</strong> \ TRAVERSÉE<br />

SUR LE CHEMIN<br />

<strong>DE</strong> CROIX <strong>DE</strong>S VIERGES<br />

<strong>DE</strong>UX JEUNES ALPINISTES SOUTENUS PAR LES MILLET EXPEDITION PROJECT<br />

ONT TRACÉ UNE LIGNE SPIRITUELLE ALPINE EN REJOIGNANT LES DIX PLUS<br />

BELLES VIERGES <strong>DE</strong>S ALPES. UNE DIVINE TRAVERSÉE…<br />

C<br />

omme l’émission populaire Nouvelle Star qui révèle de jeunes talents, les Millet Expé Projects réservent parfois quelques<br />

petits joyaux. La traversée imaginée par les alpinistes François-Régis Thevenet et Maxime Casanova, 25 ans chacun,<br />

est de ceux-là. Le premier est chercheur en biomécanique et aspirant guide de haute montagne, le second prépare<br />

son monitorat d’escalade. Ensemble, ils ont collectionné l’été dernier les plus belles madones des Alpes : les statues de<br />

la vierge Marie scellées sur les plus hauts sommets de la chaîne. L’occasion d’un joli parcours en altitude pour enchaîner<br />

quelques mythes minéraux : la Meije, la dent du Géant, les Drus, l’aiguille du Grépon…<br />

« J’aime la poésie des madones, explique François-Régis. Elles personnifient les sommets, protègent ceux qui s’y aventurent<br />

et glorifient les hommes qui ont parfois risqué leur vie pour les installer sur des sites souvent difficiles d’accès ». Pendant un<br />

mois, les deux jeunes ont donc enchaîné les courses de ce pèlerinage spirituel à haute altitude. « Nous vivions sans contrainte<br />

horaire, comme suspendus dans le temps », raconte le jeune alpiniste. De sa chasse au trésor des cimes, la cordée a aussi<br />

ramené une quête profonde. « Découvrir ces vierges des montagnes, après une longue ascension et des heures d’efforts<br />

ne laisse jamais indifférent, poursuit François-Régis. C’est une rencontre avec soi-même ».<br />

Après le Méridien des Ecrins tracé par la cordée ACDC, et la Sky Line de Lionel Daudet dans le même massif, ce pèlerinage<br />

des cimes aura confirmé par la même l’envie de la nouvelle génération d’alpinistes de réinventer la montagne.<br />

PAUL MOLGA<br />

PHOTOS : COLLECTION FRANÇOIS-RÉGIS THÉVENET<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /


Marie de la Meije (Grand pic de la Meije, 3900 m, Oisans)<br />

L’ascension / Traversée de la Meije (sens refuge du promontoire<br />

- refuge de l’aigle). Départ le 30 juin de la Bérarde, refuge du<br />

promontoire, traversée de la Meije avec une mer de nuages<br />

magnifique. Nous retrouvons la statue dans le vide, foudroyée,<br />

retenue par une sangle, nous la re-fixons sur son socle.<br />

L’histoire / La première statue en duralumin fut installée en<br />

1936 par les guides du Vénéon, retrouvée renversée en 1955<br />

et remplacée en 1958 par une statue en granite qui ne résistera<br />

pas mieux à la foudre. En 1988 une vierge en bois est remontée<br />

par les guides qui la remplaceront quelques années plus tard<br />

par l’actuelle statue en bois d’if.<br />

L’info en plus / la petite vierge en if a le tournis : quand un<br />

guide de Vénéon monte à la Meije, il la tourne du côté de son<br />

village, ce que s’empressent également de faire les guides de<br />

la Grave… 1<br />

Vierge de la Réchasse<br />

(Pointe de la Réchasse, 3212 m, Vanoise)<br />

L’ascension / Après avoir relié l’Oisans à la Vanoise en vélo et<br />

à pied, ascension de la Réchasse le matin, par l’arête Ouest,<br />

au programme : solitude, bouquetin, chamois… Vanoise<br />

sauvage.<br />

L’histoire / Cette madone fut érigée par les guides de Pralognan<br />

en Vanoise en 1974, pour protéger leurs cordées commerciales.<br />

Elle surplombe les lacs du col de Vanoise, contemplative dans<br />

la solitude. Une belle leçon de sérénité. 2<br />

Vierge de la Glière (Grande Glière, 3392 m, Vanoise)<br />

L’ascension / Ascension dans l’après-midi de la voie Vion à la<br />

Grande Glière, voie un peu expo. Sortie sur l’arête sommitale<br />

féerique avec un soleil bas sur une mer de nuage, panorama<br />

à 360° imprenable, redescente à la nuit.<br />

L’histoire / La Vierge de la Glière fut érigée par le secours en<br />

montagne de Pralognan, déposée par l’hélico des CRS de<br />

haute montagne, après une cérémonie sur la place du village<br />

de Pralognan. Elle protège les secouristes.<br />

Le témoignage en plus / « Arrivée au sommet, pas de madone !<br />

J’appelle un ami guide qui me soutien bien qu’il existe une<br />

petite statue sur ce sommet… Nous cherchons partout, en<br />

vain. Peut-être est-elle sous la neige ? Pour en avoir le cœur<br />

net, nous joignons le refuge du col de la Vanoise, qui nous<br />

passe un guide de Pralognan qui dîne avec ses clients. Il est<br />

plus précis : l’effigie se trouve en fait 100 mètres en contrebas<br />

sur la voie de descente. Miracle ! elle est bien là… » 3<br />

33<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

Madone Blanche du Ruitor<br />

(Testa di Rutor, 3486 m, Grand Paradis)<br />

L’ascension / Après avoir relié la Vanoise au Grand Paradis,<br />

nous attaquons le Ruitor par sa voie normale, accompagné<br />

de David mon frère et de Nicolas un ami venu nous faire un<br />

ravitaillement. Très belle et longue ascension, sous un ciel<br />

menaçant voire bien orageux.<br />

L’histoire / Une belle « Mamma Madone » érigée par le club<br />

alpin italien.<br />

Le témoignage en plus / « Dans la tempête, nous trouverons le<br />

sommet au hasard, sans carte ni boussole ! Peut-être guidés<br />

par les voies divines ? » 4<br />

Vierge de Peuterey<br />

(Aiguille Noire de Peuterey, 3772 m, Mont Blanc)<br />

L’ascension / Départ de Courmayeur pour l’arête intégrale de<br />

Peuterey, une course à l’engagement physique et moral important.<br />

Réalisation en trois jours avec un bivouac sur l’arête de la<br />

Noire et un autre au bivouac Craveri. L’ascension est magnifique,<br />

complète, engagée : un véritable bijou d’alpinisme sur ce versant<br />

sauvage du Mont Blanc.<br />

L’histoire / Une Madone déposée 2<br />

là en hélicoptère par les guides de<br />

Courmayeur et le club alpin italien.<br />

Le témoignage en plus / « Quelques<br />

soucis dans les rappels de la Noire<br />

de Peuterey vont nous retarder et<br />

nous fatiguer. Le dernier jour, l’un de<br />

nous est victime d’un mal aigu des<br />

montagnes sur l’arête de Peuterey.<br />

Secours hélico obligatoires à proximité<br />

du sommet du mont Blanc. Nous<br />

reprenons le périple après trois jours<br />

de repos ». 5<br />

1 3<br />

5<br />

4


34<br />

SPECIAL <strong>SOMMETS</strong> \ TRAVERSÉE<br />

Coup d’envoi de la<br />

saison 3 des Millet<br />

Expedition Project<br />

dès maintenant.<br />

Infos et inscriptions<br />

sur www.milletexpedition-project.com.<br />

Clôture le 15 mars 2009.<br />

Vierge Noire de la Tour Ronde<br />

(Tour Ronde, 3792 m, Mont Blanc)<br />

L’ascension / Trois jours de grand mauvais temps sur la Tour<br />

Ronde par l’arête Sud. Les importantes chutes de neige<br />

nous obligent à choisir des itinéraires autres que ceux qui<br />

étaient prévus initialement. Belle ascension en fin de journée,<br />

beau moment, toujours dans la solitude au sommet.<br />

L’histoire / Une petite Madone noire érigée par le club alpin<br />

italien de Turin. Féerique dans son écrin avec le versant<br />

Brenva du Mont Blanc en toile de fond. 1<br />

Vierge de la Dent du Géant<br />

(Dent du Géant, 4013 m, Mont Blanc)<br />

L’ascension / Ascension de la voie normale de la Dent du<br />

Géant aux premières lueurs, avec un magnifique lever<br />

de soleil sur le Mont Blanc et ses satellites. Le soir nous<br />

rejoignons le refuge du Requin et escaladerons l’aiguille<br />

Pierre Alain où trône le Christ du Secours en Montagne<br />

(déposé en hélico en 1988).<br />

L’histoire / La première Madone fut érigée par les guides<br />

de Courmayeur en 1904. Le 10 septembre est la date<br />

anniversaire du dogme de l’Immaculée Conception (50ème<br />

anniversaire cette année avec une messe célébrée au<br />

sommet de la Dent du Géant). C’est une statue en aluminium<br />

de 1 mètre 16 tournée vers l’Italie qui protège la vallée et<br />

ses hommes. 2<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

3<br />

2<br />

Vierge du Grépon (Grépon, 3482 m, Mont Blanc)<br />

L’ascension / par la voie « Grépon – Mer de glace », 700 m<br />

côté envers des aiguilles. Le début de l’ascension se fait<br />

dans le mauvais temps, brouillard, pluie, et notre escalade<br />

ressemble étrangement à du canyoning ! Les nuages<br />

virevoltent autour de nous. Au sommet, le ciel se dégage,<br />

laissant apparaître un couché de soleil sur une mer de nuage<br />

épaisse, des barbules traversant les pointes de granites<br />

à toute allure, et un lever de lune derrière les Grandes<br />

Jorasses… Un autre miracle de notre périple !<br />

L’histoire / une Madone érigée par les guides de la<br />

compagnie des guides de Chamonix pour protéger la vallée<br />

le 22 juin 1927. Elle pèse 44 kg et nécessita 7 guides pour<br />

la monter au sommet. Elle représente Notre Dame de la<br />

Salette couronnée d’un diadème.<br />

Le témoignage en plus / « Notre plus beau bivouac, comme<br />

sur une île en plein ciel, perdu au-dessus du massif du Mont<br />

Blanc. Une impression surréaliste… » 3<br />

Vierge des Drus (Petit Drus, 3730 m, Mont Blanc)<br />

L’ascension / Escalade de la voie Pierre Alain en face nord<br />

accompagnée de Julien Dussère, un ami aspirant guide<br />

de l’Oisans. C’est une superbe voie passant dans la niche<br />

des Drus, une belle face nord très verticale… L’ascension<br />

est compliquée par le froid, le vent et la présence de glace<br />

obstruant les fissures. Nous improvisons un bivouac 70<br />

mètres sous le sommet dans une vire de quartz.<br />

L’histoire / Une Madone érigée par les guides d’Argentière le<br />

18 septembre 1919 pour protéger leur village, puis remplacée<br />

en 1940 après avoir été renversé par la foudre. 4<br />

Vierge du Dolent (Mont Dolent, 3823 m, Mont Blanc)<br />

L’ascension / par l’arête Gallet versant Suisse, au départ de la<br />

Fouly, accompagné de mon papa, Régis. Un grand moment.<br />

L’histoire / Une Madone européenne avant l’heure, puisque<br />

érigée à la frontière de la Suisse, de l’Italie et de la France.<br />

Elle fut acheminée et scellée par des jeunes des trois pays<br />

en 1954, symbole pour la paix des nations. 5<br />

5<br />

1<br />

4


PM<br />

36<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /


BELLEVUE <strong>DE</strong>S ALPES<br />

UNE NUIT<br />

AU PIED <strong>DE</strong> L’EIGER<br />

FAISANT FACE À LA PAROI <strong>DE</strong> L’OGRE<br />

DANS LES ALPES BERNOISES,<br />

L’HÔTEL BELLEVUE <strong>DE</strong>S ALPES VEILLE<br />

JALOUSEMENT SUR UNE ATMOSPHÈRE<br />

SURANNÉE QUI TRANSPIRE <strong>DE</strong>S<br />

PAGES LES PLUS DRAMATIQUES <strong>DE</strong><br />

L’HISTOIRE ALPINE.<br />

T<br />

abourets de cuir rouge usé marquant un vieux parquet<br />

de bois marqueté, mobilier de chambre désuet, papiers<br />

peints ornés de motifs à fleurs aux couleurs passées,<br />

tapis perses pour amortir le délicieux grincement du grand<br />

escalier de bois sculpté desservant ses 70 chambres,<br />

rideaux épais encadrant de larges fenêtres, fauteuils<br />

cannées aux larges accoudoirs… À celui qui n’aurait pas<br />

vu l’enseigne, passer le lourd tourniquet de l’hôtel Bellevue<br />

des Alpes pourrait donner le sentiment de pénétrer dans<br />

l’atmosphère baroque d’une vieille pension de famille. « C’est<br />

précisément cette ambiance que viennent chercher ici nos<br />

hôtes, parfois du bout du monde », explique Andreas von<br />

Almen qui a racheté à sa tante et restauré dans son jus ce<br />

monument de l’histoire alpine il y a dix ans.<br />

Chambres avec vue sur les riches prairies de gentiane et de<br />

violettes, terrasse tournée vers la face nord de l’Eiger dont<br />

on peut détailler la moindre aspérité derrière une longuevue,<br />

le vieux bâtiment élevé en 1840 à plus de 2000 mètres<br />

d’altitude a tout vu des conquêtes glorieuses et tragiques<br />

de la « faucheuse des Alpes suisses ».<br />

Flanqué de 1800 mètres de mauvais calcaire, « l’ogre »<br />

n’est pas un sommet, mais une face nord : brutale, froide,<br />

dangereuse, longue, verticale. Un mythe terrifiant pour<br />

nombre de montagnards. Sa cime (3970 m) fut atteinte<br />

dans l’indifférence générale en 1852 par un « randonneur »<br />

irlandais dont ce fut la seule ascension dans les Alpes. Mais<br />

la grande paroi, porteuse de drame à portée de téléobjectif<br />

(on compte une centaine de films sur l’Eiger, dont le dernier<br />

– Nordwand, du réalisateur Philipp Stölzl – vient de sortir en<br />

salle en Suisse), déchaîna elle, toutes les passions.<br />

CONQUÉRANTS <strong>DE</strong> L’INUTILE<br />

Max Sedlmayer et Karl Mehringer qui entreprennent<br />

la première tentative sérieuse d’ascension en 1935,<br />

découvrent tragiquement la morphologie tueuse de ce<br />

grand rempart : une pente moyenne à 64 degrés sur un<br />

dénivelé énorme, une face concave qui piège les ombres<br />

quasiment toute l’année, et des pluies imprévisibles de<br />

pierre et de glace qui s’abattent sans discontinuer sur les<br />

cordées… « Une sauvagerie effrayante », écrit l’alpinisteécrivain<br />

Lionel Terray en rendant hommage à ces premiers<br />

« conquérants de l’inutile ». Et trompeuse : le tiers inférieur<br />

37<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

de la paroi composé de petits murs et<br />

de terrasses n’offrant pas de grandes<br />

difficultés, est rapidement avalé par<br />

les deux hommes. Ils forcent même<br />

l’immense dalle lisse et verticale (la Rote<br />

Fluh) qui conduit jusqu’au deuxième<br />

névé au milieu de la paroi. L’exploit avale<br />

leurs derrières réserves : épuisés et<br />

gelées sur une face désormais couverte<br />

de neige, ils marquent de deux pitons les<br />

nouvelles frontières de l’inconnu avant<br />

de masquer leur épouvantable agonie<br />

sous un voile de brume imperméable<br />

aux yeux de la foule massée derrière les télescopes de la<br />

Petite Scheidegg, le nom que porte alors l’Hôtel Bellevue<br />

des Alpes. Dans l’ambiance surannée qui envahit les couloirs<br />

feutrés de l’établissement, les murs couverts de gravures,<br />

de peintures et de photos jaunies, retracent l’histoire qui va<br />

renforcer la sinistre réputation de « l’Ogre ».<br />

Depuis 1912, une ligne de chemin de fer incroyable pénètre<br />

dans ses entrailles pour ressortir derrière le sommet. On s’y<br />

presse de toute l’Europe. Mais ce mois de juillet 1936, c’est<br />

une autre attraction qui remplie la terrasse du Bellevue. Sur<br />

la face, quatre alpinistes allemands qui ont décidé de braver<br />

la verticale, sont rattrapés par le mauvais temps et le piège<br />

se referme en direct. L’un est déjà mort gelé ; l’autre touché<br />

par une pierre aveugle a dévissé mortellement ; le troisième<br />

s’est pendu accidentellement sur son rappel, tandis que le<br />

rescapé, Toni Kurz, qui descend à son tour, est bloqué par<br />

un nœud coincé dans son mousqueton. A cinq mètres de là<br />

sur la vire qu’ils ont atteint en passant par le tunnel du chemin<br />

de fer, ses sauveteurs ne peuvent rien. Plus bas, objectifs et<br />

jumelles se télescopent pour suivre l’issue du drame. Deux<br />

nuits passent. Pendu mollement dans le vide et le froid, Toni<br />

résiste comme il peut, s’accroche à la moindre once d’espoir,<br />

puis gémit son renoncement aux guides avant de s’éteindre,<br />

à bout de force. « C’est sans doute l’un des événements<br />

les plus dramatiques qui se soit joué en montagne, raconte<br />

Andréas von Almen. Pour l’hôtel familial, ce fut le point de<br />

départ d’une renommée internationale ». L’établissement<br />

affiche chaque saison 95 % de réservation. <br />

PAUL MOLGA<br />

SPECIAL <strong>SOMMETS</strong><br />

DANS L’AMBIANCE SURANNÉE QUI<br />

ENVAHIT LES COULOIRS FEUTRÉS <strong>DE</strong><br />

L’ÉTABLISSEMENT, LES MURS COUVERTS<br />

<strong>DE</strong> GRAVURES, <strong>DE</strong> PEINTURES ET <strong>DE</strong><br />

PHOTOS JAUNIES, RETRACENT L’HISTOIRE<br />

QUI VA RENFORCER LA SINISTRE<br />

RÉPUTATION <strong>DE</strong> « L’OGRE ».<br />

PM


38<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /


M<br />

algré la neige qui tombe en abondance à 4200 mètres<br />

d’altitude sur le toit d’Hawaii, pas âme de skieur qui vive.<br />

Au pays du surf, la neige n’est une culture pour personne,<br />

ni pour les locaux plus attirés par les rouleaux qui s’échouent sur<br />

le récif, ni par les astronomes, trop absorbés par l’un des ciels<br />

parmi les plus purs de la planète. Les dômes d’observations y<br />

sont plantés comme autant de cairns guidant le voyageur qui ose<br />

s’aventurer au sommet.<br />

Jean-Charles Cuillandre, un astronome français de l’observatoire<br />

franco-canadien m’y accueille après deux heures sur une route<br />

goudronnée financée par un milliardaire passionné d’astéroïde et<br />

autres objets célestes qui craignait que la poussière des pistes<br />

n’endommage les instruments d’observation. Les randonneurs, eux,<br />

ont le choix de l’itinéraire pour grimper sur les pentes de l’ancien<br />

volcan en un ou deux jours de marche selon le point de départ. Je<br />

me risque sur l’une des pistes du sommet qui offrent des panoramas<br />

incroyables sur l’archipel hawaiien. Je dois vite déchanter : le<br />

manque d’oxygène et la neige rendent les choses plus compliquées<br />

que prévues. Repli stratégique dans l’observatoire. Une trentaine<br />

de personnes occupent le site de façon plus ou moins régulière. Ce<br />

soir nous ils ne sont que trois sous la coupole : mon hôte, breton<br />

d’origine, et deux opérateurs. Nous traversons des salles remplies<br />

de machines-outils et de stocks divers<br />

qui permettent d’assurer l’autonomie du<br />

télescope. Jean-Charles nous présente<br />

un des capteurs numériques qu’il a<br />

conçu il y a quelques années : 340<br />

méga pixels au compteur, une vraie<br />

performance.<br />

« Aujourd’hui plus personne ne regarde<br />

à travers le viseur du télescope. Des<br />

ordinateurs enregistrent les données<br />

et les images sont recomposées par<br />

la suite », explique Jean-Charles. En<br />

quinze années de travail à l’observatoire,<br />

l’astronome a pris pleinement part à<br />

ce passage au numérique. Il a passé<br />

de longues semaines au sommet sans<br />

redescendre, pour mettre au point les<br />

nouveaux systèmes d’observation, avec<br />

39<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

SPECIAL <strong>SOMMETS</strong><br />

MAUNA KEA<br />

L’EVEREST<br />

<strong>DE</strong>S ASTRONOMES<br />

CHAQUE HIVER LE POINT CULMINANT D’HAWAII SE COUVRE D’UN VOILE BLANC. UNE<br />

IDÉE <strong>DE</strong> RANDO POUR VOTRE PROCHAINE VIRÉE DANS LE PACIFIQUE.<br />

PRATIQUE<br />

La meilleure période. De novembre à mars pour<br />

avoir les pieds dans la neige, le reste de l’année<br />

pour les plonger dans l’eau.<br />

S’y rendre. Par avion, vols réguliers jusqu’à<br />

Honolulu via Los Angeles ou New York. Dans<br />

l’archipel hawaiien, de nombreux vols inter-îles<br />

desservent Hilo ou Kona à Big Island. Les compagnies<br />

Aloha ou Hawaiian Airlines proposent des<br />

packages très intéressants qui comprennent le<br />

vol et la location de la voiture. Prévoir un véhicule<br />

4x4 pour arriver jusqu’au sommet, en évitant les<br />

Jeeps qui ne vous protègeront pas assez du froid<br />

et du vent.<br />

Organiser son voyage<br />

> Passeport obligatoire pour les ressortissants<br />

des pays membres de l’espace Schengen, dont<br />

la France.<br />

> Préparez soigneusement votre équipement :<br />

il peut faire très froid et le temps peut changer<br />

tous les problèmes liés au travail en haute altitude. « À 4200m, il est<br />

difficile de faire fonctionner son cerveau à 100% », admet-il. Partout<br />

sur le site, de nombreux dispositifs de secours sont disponibles.<br />

Cette nuit, le ciel est d’une qualité rare, comme il ne se produit que<br />

cinq fois dans l’année. La coupole s’ouvre baignée dans une lumière<br />

orangée pendant que l’immense télescope de plusieurs tonnes<br />

s’élève vers le ciel. C’est parti pour 11 heures 30 d’observation<br />

nocturne. Dehors la température chute rapidement. Les travaux<br />

s’enchaînent par ordre de priorité. Rien à voir sur les écrans de<br />

contrôle : avant de livrer leurs secrets, les milliers de clichés pris par<br />

le télescope doivent d’abord être traité par de puissants algorithmes,<br />

puis archivés. La fourmilière s’agite.<br />

L’un des résultats de ces observations s’affiche sur grand écran : après<br />

six années de prise de vues, mélange des visions du Mauna Kéa avec<br />

celles des étoiles, un long-métrage a été réalisé en utilisant plus de<br />

100 000 photographies prises à intervalles réguliers de jour comme<br />

de nuit. Hawaiian Starlight, un long-métrage sans paroles, associant<br />

performance technique et esthétique. Une nouvelle preuve de la magie<br />

qu’exerce la montagne sacrée pour quiconque foule ses pentes, des<br />

gardiens séculaires des croyances locales ou simples visiteurs. <br />

TEXTE ET PHOTOS : STÉPHANE ROBIN<br />

rapidement. Emmener tout ce dont vous pensez<br />

avoir besoin. Faites le plein, la route est longue et<br />

il n’y a absolument rien pour se ravitailler en chemin<br />

ni au sommet lui-même. Utilisez des chaussures<br />

de randonnées solides qui résistent aux<br />

terrains de laves abrasifs. Pour ceux qui veulent<br />

glisser sur la neige, emportez votre équipement<br />

: il n’y a rien sur place, et c’est votre voiture qui<br />

servira de remonte-pente.<br />

À lire<br />

> Mauna Kea : A Guide to Hawaii’s Sacred<br />

Mountain, de David Byrne & Leslie Lang (en<br />

anglais) - Watermark Publishing<br />

> Les Volcans, de Jean-Claude Tanguy - Éditions<br />

Jean-Paul Gisserot 1999<br />

> Unwritten literature of Hawaii : the sacred<br />

songs of the hula, de Nathaniel Emerson -<br />

Government printing Office (Washington) – 1909<br />

> Hawaiian Starlight, de Jean-Charles Cuillandre<br />

- en DVD - info sur : www.cfht.hawaii.edu/hs/


PM<br />

40<br />

SPECIAL <strong>SOMMETS</strong><br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

PM


41<br />

C’<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

est une équipe hétéroclite d’aventuriers qui s’est donné<br />

rendez-vous à l’aéroport d’Orly. Onze candidats en<br />

partance pour Istanbul, vers le territoire des hautes altitudes<br />

que côtoie le Mont Ararat (5165 m), à l’est de la Turquie. La moitié<br />

seulement d’entre eux sont montés au-delà de 5000 mètres. Il<br />

y a là des professionnels du tourisme, des gens de lettres, des<br />

commerciaux, des baroudeurs… L’occasion est trop belle pour<br />

tous : à cause de la situation politique tendue dans cette zone<br />

frontière (la présence du PKK dans les reliefs, les tensions avec le<br />

voisin arménien en guerre contre les azéries…), l’accès au grand<br />

volcan a été interdit pendant une bonne décennie. Le retour au<br />

calme a ouvert une brèche : depuis 2000, les touristes étrangers<br />

sont autorisés à escalader le Mont Ararat. Mais les lourdeurs<br />

bureaucratiques qui obligent les alpinistes à décrocher trois visas<br />

ministériels en plus d’un feu vert de l’Etat Major militaire et du préfet<br />

de région, refroidissent les plus incandescentes ardeurs. « Il faut<br />

trois mois en moyenne pour décrocher le précieux Sésame, assure<br />

Jeff, l’un des responsables du tour opérateur Allibert, qui figure<br />

comme le pionnier dans cette région. Passer par un professionnel,<br />

c’est au moins s’assurer de rejoindre le camp de base ».<br />

Pour les alpinistes en herbe, le Mont Ararat est en quelques<br />

sortes le « Kilimandjaro de l’Europe » : un volcan éteint (la dernière<br />

éruption remontre au 20 juin 1840) aux pentes douces tutoyant<br />

l’oxygène rare à 5165 mètres, posé sur un haut plateau qui<br />

facilite l’acclimatation, et flanqué de sentiers relativement faciles,<br />

accessibles sans grande technique. L’ambiance est pourtant à<br />

la haute montagne : ici, aucun refuge. On bivouaque en altitude<br />

dans la neige comme au cours d’expéditions lointaines sur les<br />

sommets inviolés. L’énigme archéologique qui situe là les restes<br />

fossiles de l’arche de Noé, fini de combler l’imaginaire. « C’est une<br />

expédition lointaine à seulement quatre heures de vol de Paris,<br />

applaudit Laurence. Exaltant ! ». Sans compter le prix : 1700<br />

euros pour quinze jours, beaucoup moins qu’une virée sur le Kili<br />

(compter environ 2500 euros).<br />

Quelques randonnées autour d’Ayder font offices d’entraînement<br />

pour habituer l’organisme et fabriquer quelques précieux globules<br />

rouges. Cette région montagneuse proche des côtes de la mer<br />

Noire, sur le parcours motorisé qui relie Istanbul au camp de<br />

base du Mont Ararat, regorge de sentiers d’acclimatation à des<br />

MONT ARARAT<br />

PREMIÈRE expérience<br />

<strong>DE</strong> L’OXYGÈNE RARE<br />

PAUL MOLGA<br />

AU COMPTE-GOUTTE, LA TURQUIE<br />

AUTORISE L’ACCÈS À SON SOMMET<br />

MYTHIQUE. ESCAPE ÉTAIT <strong>DE</strong>S PREMIERS<br />

TOURISTES SUR LES HAUTES PENTES DU<br />

VOLCAN. TÉMOIGNAGE.


42<br />

SPECIAL <strong>SOMMETS</strong><br />

altitudes moyennes de 2500 à 3000 mètres comme le col<br />

de Caymakçur. C’est une chaîne de granit parsemée de<br />

forêts d’Epicéa et de gros rhododendrons, qui n’a besoin<br />

d’aucune réglementation pour préserver la nature sauvage<br />

de son environnement. Les Turques de cette région kurde<br />

considèrent leurs montagnes comme un cadeau : pas un<br />

papier qui traîne au sol, pas un déchet dans les alpages,<br />

pas un emballage hors des poches, même quand des fêtes<br />

organisées en pleine nature, comme le festival du taureau le<br />

premier week-end de juin, remplit les montagnes de milliers<br />

de spectateurs qui viennent encourager les robustes bestiaux<br />

qui s’affrontent dans des arènes improvisées. Le privilège de<br />

la propreté habituellement réservé aux pays riches est ici une<br />

seconde nature.<br />

Pour le guide d’Allibert qui conduit le groupe, l’évaluation commence<br />

ici. « On jauge les capacités à la façon dont chacun lit<br />

le terrain, comment il pose le pied au sol, comment il récupère.<br />

On a parfois des surprises : des marcheurs par exemple qui<br />

se sous-estiment de crainte de n’être pas à la hauteur ».<br />

Dans le groupe, la tension monte à mesure que se rapproche<br />

UN CERTAIN JOSEPH <strong>DE</strong> TOURNEFORT TENTA<br />

LA PREMIÈRE ASCENSION <strong>DE</strong> L’ARARAT EN 1707<br />

SUR LES TRACES LÉGENDAIRES <strong>DE</strong> L’ANCIENNE<br />

ARCHE. <strong>DE</strong>PUIS, UNE FOULTITU<strong>DE</strong> D’EXPÉDI-<br />

TIONS SE SONT SUCCÉDÉES POUR RETROUVER<br />

LE SUPPOSÉ TRÉSOR ARCHÉOLOGIQUE.<br />

PM<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /<br />

l’objectif. « Je suis marié et j’ai deux gamins. Je n’ai aucune<br />

envie de finir là haut », s’inquiète Emmanuel, 47 ans, cadre à<br />

Paris. Il a confiance en sa forme entretenue par des footings<br />

réguliers, mais redoute les dangers propres à l’altitude :<br />

embolie pulmonaire ou cérébrale, mal aigu des montagnes,<br />

déshydratation… On sait par exemple qu’il faut se forcer à<br />

boire énormément pour éliminer les toxines et compenser<br />

les énormes pertes hydriques causées par la transpiration et<br />

l’hyperventilation accrue par l’hypoxie (le manque d’oxygène).<br />

Au niveau de la mer, les poumons évacuent un demi-litre par<br />

jour, la vessie près d’un litre et demi, et les deux mètres carrés<br />

de peau aux alentours d’un demi-litre également. À 5 000<br />

mètres, tout s’accélère : la respiration évapore deux litres et<br />

demi, les urines un litre et la transpiration, même inapparente,<br />

encore un litre et demi. Le risque le plus immédiat de la<br />

déshydratation est l’alcalose sanguine, une surélimination du<br />

CO2 qui perturbe l’activité rénale pour conserver la neutralité<br />

du pH. Ce déséquilibre corporel provoque des modifications<br />

profondes du métabolisme. Il est responsable de ce que les<br />

spécialistes appellent communément la « mort lente en haute<br />

altitude » qui recouvre en fait une multitude de symptômes :<br />

parfois bénins, comme le raidissement incontrôlable de<br />

certains membres, mais souvent beaucoup plus sérieux, tels<br />

des apoplexies, des défaillances cardiaques ou des embolies<br />

pulmonaires… Le risque ne concerne pas que l’appareil<br />

musculaire et les organes respiratoires. Le cerveau fonctionne<br />

lui aussi à bas régime, causant des troubles du raisonnement<br />

et de la personnalité qui altèrent le jugement.<br />

DANS LE BROUILLARD <strong>DE</strong> L’HYPOXIE<br />

Dans tous les camps de base, on se transmet ainsi les bonnes<br />

histoires de délires à haute altitude : cet alpiniste par exemple,<br />

obsédé à l’idée de repeindre sa tente en vert ! Ou cet autre,<br />

qui croit voir un samouraï fondre sur lui ! Mais quand il s’agit<br />

de prendre des décisions vitales, tous redoutent ce genre<br />

d’absence.<br />

À trois jours de l’objectif, l’inquiétude gagne progressivement<br />

tout le groupe. La neige abondante aperçue pendant le trajet<br />

qui relie Kars à Dogubayazit, point de départ de la plupart des<br />

treks vers Ararat, a jeté comme un froid. Sur le plateau où il est<br />

posé, l’Ararat est visible de loin comme un totem dressé. Dans<br />

le bus de transport, l’ambiance a changé à la vue de cette<br />

masse monstrueuse. On plaisante jaune sur la déglutition de la<br />

salive absente, on formule quelques mots traduisant l’anxiété<br />

: « mon cœur palpite », « c’est exaltant », « quelle masse »...<br />

Personne n’est indifférent. Le guide, regard inquiet, inspecte<br />

sous les nuages la limite inférieure du manteau neigeux. « Très<br />

bas. Nous serons obligés d’installer le dernier camp à une<br />

altitude inférieure à celle prévue ». Mauvaise nouvelle : au<br />

lieu de 1000 mètres de dénivelé le jour du sommet, ce sont<br />

sans doute 300 ou 400 mètres de plus qu’il va falloir avaler.<br />

« Pas sûr que la volonté suffise », résume Catherine, une des<br />

candidates les moins expérimentées.<br />

Rendez-vous pour le départ à Elikoyu avec le guide local<br />

désigné par les autorités pour nous convoyer du camp de<br />

base au sommet. De ce village à 7 km de Dogubayazit,<br />

nous devons rejoindre le « camp vert » ainsi nommé à<br />

cause de l’absence de neige à cette époque de l’année,<br />

vers 3235 mètres, puis le camp 2 à un peu moins de 4000<br />

pour attaquer le sommet. L’expédition est plus facile en été<br />

quand la couronne de neige éternelle ne descend pas en


deçà de 300 mètres sous la cime. Mais<br />

en ce printemps, le sol est blanc jusqu’aux<br />

alentours de 3400 mètres. Nous occupons<br />

la voie sud la plus « touristique ». Trois<br />

autres circuits plus difficiles partent du nord,<br />

du nord-est et de l’est. Peu l’empruntent :<br />

depuis la réouverture officielle du sommet,<br />

les difficultés administratives conjuguées<br />

au mauvais temps y ont découragé pas<br />

mal de candidats.<br />

Au petit matin, le stress qui a gagné<br />

l’équipe, confrontée dès le hall d’hôtel aux<br />

photos angoissantes du sommet couvert<br />

de neige profonde, a fini par se diluer. « Vive<br />

l’aventure » se résigne Emmanuel.<br />

Le départ est donné vers le camp d’altitude à 3800 mètres. Les pas<br />

s’égrènent sur les pentes chargées de roches volcaniques, au rythme<br />

des chants de notre guide kurde Halis Ceven. « Je te dis bonjour et toi<br />

tu me fais souffrir pour venir à toi », lancine un de ses refrains. Il a fait<br />

sa première ascension en 1968, à l’age de 16 ans. Depuis, il a grimpé<br />

le volcan au moins 500 fois, été comme hiver, et créé une dynastie<br />

au pied de la montagne : sa famille contrôle non seulement l’accès<br />

principal au sommet sous couvert des autorités militaires, mais aussi<br />

la logistique nécessaire à l’ascension. Ses porteurs et muletiers, tous<br />

cousins, oncles et neveux s’occupent à surveiller les affaires du camp<br />

de base et convoyer les bagages. Interdiction de faire sans eux. Et<br />

difficile de négocier à moins de 500 dollars par jour et par personne<br />

pour les expéditions individuelles.<br />

SUR LES PAS <strong>DE</strong> NOÉ<br />

Le temps est clément. Assez pour permettre aux onze d’installer le<br />

camp d’altitude à 3800 mètres. C’est une large plate-forme de neige<br />

d’où le regard peut enfin toucher les pentes sommitales : des chaos<br />

rocheux et des couloirs de neige bien stables d’une trentaine de<br />

degrés en moyenne. « Ce sera plus éprouvant pour les jambes que<br />

pour le moral », jauge Laurence, une habituée des hautes sphères<br />

qui force l’agitation pour vasculariser son système sanguin. Tous<br />

n’ont pas cette volonté. Le rythme soutenu et la mauvaise qualité de<br />

l’eau ont déjà abattu la moitié du groupe. La tempête nocturne qui a<br />

traversé le camp toute la nuit a ravagé le moral des autres.<br />

À l’aube, il ne reste que six candidats pour le sommet. La météo et<br />

l’atmosphère du groupe sont maussades. La neige et le brouillard<br />

accompagnent le crissement des crampons sur les pentes gelées.<br />

Le nid d’aigle qui offre habituellement un panorama d’exception sur<br />

la vallée frontalière avec l’Iran, a plongé dans la mélasse. Un lacet<br />

régulier se forme sur les pentes. Dans les pensées se perdent les<br />

citations de la Genèse : « Alors Dieu se souvint de Noé et de toutes<br />

les bêtes sauvages et de tous les bestiaux qui étaient avec lui dans<br />

l’arche… Les eaux baissèrent au bout de 150 jours, et au septième<br />

mois, l’arche s’arrêta sur les monts Ararat ». Nous faisons de même.<br />

La visibilité et les conditions météo sont trop incertaines. 4100 mètres.<br />

Pour les uns, une frustration ; pour les autres, une victoire. <br />

PAUL MOLGA<br />

43<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /<br />

PM<br />

PRATIQUE<br />

> Le voyagiste Allibert propose<br />

cette destination entre les<br />

routes d’Orient et l’Europe :<br />

8 jours classés 5 sur 6 dans<br />

l’échelle de difficulté pour<br />

1500 euros vol compris entre<br />

Paris et Istanbul. Comptez<br />

également 100 euros pour les<br />

frais de Visa et prévoyez d’obtenir<br />

l’accord des autorités.<br />

Contact : 0825 090 190 / www.<br />

allibert-trekking.com<br />

> Consultat de Turquie : 01 56<br />

33 33 33 / www.tcparbsk.com<br />

PUBLICITE


LE CERVIN<br />

VITE FAIT<br />

Dénivelé depuis la<br />

cabane du Hörnli : 1218 m<br />

Temps : 5 heures<br />

Matériel : Crampons,<br />

piolet, corde<br />

Météo : 157 12 62 48<br />

Bureau des guides :<br />

+41(0)27 966 2460<br />

(www2.zermatt.ch/alpincenter<br />

alpincenter@zermatt.ch)<br />

Urgence : 1414<br />

44<br />

SPECIAL <strong>SOMMETS</strong><br />

CERVIN<br />

UNE MONTAGNE<br />

<strong>DE</strong> pub<br />

AVEC SES PROPORTIONS IDÉALES, LE PIC SUISSE INSPIRE AUTANT LES HOM-<br />

MES DU MARKETING QUE LES ALPINISTES.<br />

L<br />

a plupart des sommets ne ressemblent à rien : comme<br />

le Mont Blanc, ce sont de gros tas de roches dominant<br />

les vallées. Le Cervin, lui, offre une image connue et<br />

universelle, une épure, une perfection géométrique aux<br />

pentes régulières et vertigineuses, un triangle si instinctif qu’il<br />

peut naître sous le trait du crayon le plus naïf. De l’Egypte<br />

pharaonique aux agences de packaging modernes, sa<br />

silhouette irréprochable inspire l’équilibre. Le Cervin symbolise<br />

« l’Art engendré par la Nature », résume Charles Gos,<br />

biographe de ce rocher superbe. « Il s’élance d’un seul jet vers<br />

le ciel sans se rattacher à la terre par cette suite d’ondulations<br />

dont les courbes empêchent d’apprécier la vraie altitude des<br />

montagnes », s’émerveille Théophile Gautier quand il décrit à<br />

Victor Hugo « la plus grandiose créature du monde ». « Cette<br />

montagne a la fascination d’une femme et la puissance d’un<br />

géant ». Aucun artifice dans ces formes…<br />

Autant que les alpinistes, artistes, poètes, fabricants,<br />

producteurs, publicitaires ont essayé de s’approprier le pic<br />

comme signature… Même les Suisses s’y sont cassés les<br />

dents malgré d’ingénieuses trouvailles comme le Toblerone<br />

(créé en 1908) qui donne à mordre son chocolat dans la<br />

forme parfaite. Le Cervin est à tous et à personne. C’est<br />

une montagne de pub dupliquée à l’envie comme la décrit<br />

Yvan Hostettler (éditions Olizane), tour à tour logo étoilé pour<br />

la Paramount, décor pour Disneyland ou fromage fondu<br />

grec ! C’est aussi une montagne de poésie qui a inspiré<br />

des centaines de pinceaux et des transports littéraires<br />

dont l’alpiniste et poète italien Guido Rey avait entrepris<br />

une anthologie : « lame blessant le ciel », « grande figure<br />

de sphinx », « Léviathan des montagnes », « cheval qui se<br />

cabre », « monument élevé par un archange »…<br />

PERFECTION SANS ÉQUIVALENT<br />

Quatre faces, quatre arêtes. La perfection de cette masse<br />

rocheuse n’a pas d’équivalent dans le monde. Tout juste<br />

quelques piètres imitations comme l’Ama Dablam, le Cervin<br />

de l’Himalaya qui lui fait référence… Son élégance séduit<br />

très tôt les conquérants. Après le Mont Blanc, Horace de<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

Saussure fut un des premiers, en 1792, à s’attaquer à cet<br />

« obélisque triangulaire d’un roc vif qui semble taillé au<br />

ciseau. » Mais il faut attendre 1865, soixante-dix-neuf ans<br />

après le Mont Blanc, pour voir libérer son sommet. Non sans<br />

mal : Edward Whymper doit s’y reprendre à sept reprises.<br />

L’excentrique britannique est un fou d’aventures. Déjà<br />

tout jeune, il n’aspire qu’à fuir la routine, dévorant par le<br />

menu les récits de voyages polaires. Oisif, il rêve de ses<br />

propres expéditions. La chance vient de l’éditeur londonien<br />

Longmans qui cherche un dessinateur pour satisfaire la<br />

curiosité naissante pour les Alpes. Whymper a 20 ans. Au<br />

pied du Cervin, le très british Alpine Club vient d’être créé.<br />

Mais on y salue des ascensions plus lointaines. Réputée<br />

impossible, la conquête de la grande pyramide n’intéresse<br />

qu’Edward et un jeune guide italien du nom de Jean-Antoine<br />

Carrel, qui rêve d’honneurs patriotiques. Entre 1861 et 1865,<br />

d’abord ensemble puis concurrents, les deux hommes<br />

attaquent la face avec acharnement. Jusqu’en juillet 1865.<br />

Sous un prétexte fallacieux, Carrel a écarté le Britannique<br />

pour tenter seul une victoire nationale. En bas, Whymper<br />

doit improviser. Michel Croz, un guide de Chamonix, est<br />

présent à Zermatt, ainsi que Charles Hudson, l’un des<br />

meilleurs alpinistes anglais et le jeune lord Francis Douglas,<br />

un autre obsédé du Cervin. L’expédition est montée dans<br />

la nuit. Elle est fulgurante : en deux jours, dépassant les<br />

Italiens de plusieurs centaines de mètres, Whymper et les<br />

siens gagnent le sommet.<br />

Le drame qui fait naître la terrible réputation du Cervin<br />

survient presque aussitôt : quelques dizaines de mètres sous<br />

le sommet, à la descente, Robert Hadow, un jeune ami de<br />

Hudson qui s’est joint à la cordée, trébuche et entraîne dans<br />

une dégringolade de 1200 mètres Croz, Hudson et Douglas.<br />

Whymper et les Taugwalder père et fils, deux guides locaux<br />

qui les accompagnent, sont sauvés par la rupture de la<br />

corde. Sauvés, mais pas intact. Stigmatisé par la presse de<br />

son pays qui charge son « imbécile témérité » et dénonce<br />

des intérêts égoïstes, le Britannique va vivre le restant de<br />

ses jours avec le poids du fardeau. « Chaque nuit, vous<br />

entendez, je vois glisser mes camarades sur le dos, les bras


étendus, en ligne et dans l’ordre, à la même distance, bien<br />

rangés », avouera-t-il dans une interview réalisée quelques<br />

jours avant sa mort. Dans l’ivresse de la victoire, il n’avait<br />

pas vérifié les conditions de la descente.<br />

LE MYTHE FONDATEUR<br />

<strong>DE</strong> L’ALPINISME MO<strong>DE</strong>RNE<br />

La légende est faite. Dès lors, la Cervinomania s’empare<br />

de Zermatt. Le rite gagne d’abord la classe politique :<br />

pour prouver sa virilité et sa puissance, il est de bon ton<br />

d’affronter cette « nouvelle quête sublime de l’inutile », telle<br />

que la décrit le sociologue Paul Yonnet, l’un des grands<br />

connaisseurs de la littérature de montagne. « Les quatre<br />

morts de la tragédie du Cervin frappent les trois coups de<br />

l’alpinisme moderne : un louvoiement aux frontières de la<br />

mort. Le récit de Whymper est le mythe fondateur d’un<br />

rite sacrificiel de la connaissance de soi et de ses limites :<br />

les hommes ont découvert tout à coup ce qu’ils pouvaient<br />

venir chercher en montagne. » Dès 1891, le village suisse<br />

compte déjà un millier de lits et une voie ferrée. En 1896,<br />

le ministre de la guerre américain Henry Stimson y fait ses<br />

armes avec Joseph Pollinger, l’un des plus grands guides de<br />

Zermatt, trois ans après la tentative manquée de Churchill.<br />

La montagne voit également défiler Achille Ratti, futur Pie XI<br />

(1889), le duc des Abruzzes (1892), le prince Louis d’Orléans<br />

(1898), Albert 1er de Belgique (1910), le duc d’Aoste (1925),<br />

le prince impérial du Japon Chichibu (1926), Ferdinand de<br />

Bulgarie (1933), Marie-José de Piémont, reine d’Italie en<br />

exil (1941)...<br />

À cinquante années de là, le « rocher superbe » s’est<br />

démocratisé : entre 1000 et 1500 alpinistes grimpent chaque<br />

été sur ses pentes. Certains jours, ils sont plus de 100 à se<br />

bousculer au sommet. Et même si 500 grimpeurs y ont laissé<br />

la vie, la fascination opère toujours avec la même puissance,<br />

même auprès des badauds de passage. Théophile Gautier<br />

fut de ceux là. Il confiera avoir quitté la Suisse « souffrant<br />

d’une courbature d’admiration ». <br />

45<br />

PAUL MOLGA<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /<br />

ITINÉRAIRE<br />

L’ascension du Cervin n’est techniquement<br />

pas difficile pour un alpiniste<br />

moyen, mais l’itinéraire n’est pas évident,<br />

surtout de nuit : en s’écartant de<br />

la voie, le rocher devient de plus en plus<br />

délité, et certains passages sont soumis aux chutes de pierres. Il faut donc savoir aller<br />

vite sans prendre de risques.<br />

De Schwarzsee (2583m) suivre un large sentier qui mène au pied du ressaut rocheux<br />

appelé le «Hirli». Prendre le chemin qui conduit facilement au sommet de ce ressaut.<br />

De là, continuer le chemin jusqu’à la cabane de Hörnli (3260m) à deux heures. On peut<br />

dormir à l’hôtel à côté (tel : +41(0)27 967 2769 / +41(0)27 967 2264).<br />

Depuis la cabane, un sentier mène à l’attaque en quelques minutes. Gravir la première<br />

dalle facilitée par une corde fixe, puis suivre un sentier sous l’arête jusqu’à un premier<br />

couloir (attention, chutes de pierres) qu’on remonte sur quelques mètres avant de<br />

traverser une vire vers la gauche puis rejoindre une cheminée. Il faut alors suivre les<br />

traces du sentier un court instant et s’enfiler sur la droite par un système de ressaut<br />

qui se termine par une sorte de cheminée menant à une nouvelle vire que l’on suit<br />

jusqu’à traverser un second couloir. Des traces partent dans la face. Il faut les laisser<br />

et remonter par quelques gradins jusqu’à l’arête et une tour caractéristique qui sert<br />

de repère à la descente. On prend alors une vire qui remonte parallèlement à l’arête et<br />

on s’élève légèrement dans sa direction avant de repartir dans la face jusqu’au pied<br />

d’une tour. La contourner pour grimper par des rampes, des gradins puis des dalles<br />

qui conduisent à l’ancienne cabane de Solvay. Traverser quelques mètres à droite et<br />

gravir le ressaut vertical pour rejoindre l’arête qu’on suit jusqu’à la base de l’épaule.<br />

Des grosses broches de fer aident à l’assurage. Attention : on rejoint l’arête qui ouvre<br />

sur le gouffre de la face nord. La suite est évidente : l’arête mène au pied de la tête<br />

du Cervin qu’on gravi avec l’aide de cordes fixes jusqu’à la pente de neige menant au<br />

sommet à 4478 m.


PUBLI-REPORTAGE<br />

Queyras<br />

HORIZONS<br />

SANS LIMITES<br />

46<br />

A CINQ HEURES <strong>DE</strong> LA CAPITALE, LES STA-<br />

TIONS-VILLAGES LOVÉES DANS LE SECRET<br />

<strong>DE</strong>S VALLONS PROTÉGÉS <strong>DE</strong>S ALPES<br />

DU SUD, MARIENT INTELLIGEMMENT LE<br />

SOLEIL, LA NEIGE ET LE TOURISME RES-<br />

PONSABLE. VISITE.<br />

C’<br />

est sans doute parce que les Queyrassins ont une<br />

conscience aigue du bonheur passé sur leurs terres<br />

que les cadrans peints abondent sur les façades.<br />

Histoire d’inscrire dans la pierre la valeur du temps, les<br />

fresquistes italiens passaient autrefois les cols du Piémont<br />

voisin, pour poser leurs pigments dans les enduits de<br />

chaux. En marquant aujourd’hui encore le pas du visiteur<br />

dans l’une des huit stations-villages du territoire, ces<br />

témoins du temps interpellent désormais l’âme vagabonde.<br />

« On peut tout faire ou ne rien faire dans le Queyras »,<br />

sourit un habitant. Mais on change de rythme à coup<br />

sûr : rêver sur une terrasse au bord des pistes, observer<br />

silencieusement la faune, se laisser dorloter, ou alors glisser<br />

dans les vallons sauvages, escalader les cascades de<br />

glace, piloter une pulka, ou sillonner en raquette le long<br />

des torrents, vers les cols ou sur les balcons tournés au<br />

sud… Le plaisir est à chaque pas.<br />

Il faut dire que la nature et le patrimoine queyrassins ont de<br />

quoi faire décrocher le plus stressé des urbains. « On est ici<br />

au pays des féeries, dans l’un de ces paysages de boule<br />

à neige qui font rêver quand on est gamin, s’émerveille un<br />

accompagnateur en montagne. C’est un<br />

refuge loin du tumulte ».<br />

Jugez plutôt : situé proche du 45ème parallèle, à mi-chemin entre le pôle et<br />

l’équateur, le Queyras offre le profil d’une<br />

île au climat sec où trouvent asile quantité<br />

d’espèces d’Europe. L’astragale queue-<br />

M.CHAVROT<br />

« ON PEUT TOUT FAIRE OU NE RIEN FAIRE<br />

DANS LE QUEYRAS », SOURIT UN HABITANT<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

D.MAC ARTHUR<br />

de-renard, originaire du Caucase, le campagnol de Fatio,<br />

natif des Alpes méridionales italiennes, le loup, venu des<br />

Abruzzes, et plus de 2500 chamois, l’une des densités<br />

les plus élevées du massif alpin. Surprenant également, le<br />

climat offert par la situation méridionale de la vallée permet la<br />

culture des céréales au-dessus de 1 800 mètres d’altitude,<br />

tandis que le genévrier thurifère, originaire d’Afrique, la sauge<br />

d’Ethiopie et la lavande typiquement méditerranéennes,<br />

couvrent classiquement le Queyras depuis le dernier grand<br />

réchauffement post-glaciaire. Traduisez pour les activités<br />

d’hiver : enneigement, vigueur des températures et soleil.<br />

MONTAGNE DOUCE<br />

Pour protéger cet espace rare, un parc naturel régional<br />

a été créé en 1977. Il s’étend sur 60 330 ha et englobe<br />

11 communes. Une zone Natura 2000 couvrant 90% de<br />

l’espace naturel, et une réserve naturelle nationale Ristolas-<br />

Mont Viso créée en fèvrier 2007 complètent l’affaire illustrant<br />

avec pertinence le développement harmonieux des activités<br />

de l’homme (seulement 2400 habitants, soit 3 ,9 habitants/<br />

km2) dans l’environnement.<br />

Rendez-vous à Saint-Véran, 2040 mètres, la plus haute<br />

commune d’Europe, pour en juger dans les sentiers piétons<br />

parcourant l’image d’Epinal des villages d’antan. La même<br />

émotion envahit le visiteur à Ristolas, la dernière commune<br />

de la Haute Vallée du Guil dans les contreforts du Mont-<br />

Viso (3841m) ; à Molines, relié à Saint-Véran par les pistes<br />

traversant les forêts de mélèzes ; à Ceillac propice à la flânerie


et aux exploits sur les cascades de glace ; dans les treize<br />

hameaux d’Arvieux nichés dans la vallée du col de l’Izoard ;<br />

à Aiguilles, village de caractère inspirée de l’architecture sudaméricaine<br />

avec son front de neige adapté aux nouvelles<br />

glisses ; à Abriès pourvu d’un télésiège destiné également<br />

aux randonneurs en raquettes ; ou enfin à Château-ville-Vieille,<br />

ancienne capitale du Queyras chargée de culture.<br />

Entre 1400 et 2990 mètres, le nombre d’activités rempli<br />

aisément un séjour. Du ski alpin loin des foules avec 35<br />

remontées mécaniques desservant 105km de pistes sur 6<br />

domaines reliées par la « Navette de l’Escarton » (et un forfait<br />

« Tout Queyras » permettant d’y glisser sans limites). « Le<br />

Queyras est un vaste terrain de jeux pour le ski nature où<br />

l’on enchaîne les descentes sans attente prolongée au pied<br />

des pistes », témoigne à ce propos un moniteur.<br />

Mais aussi du ski nordique. Plus de 120 km d’itinéraire,<br />

dont certains - col d’Izoard, Col Agnel – figurent parmi les<br />

plus haut de France, et 110 km de pistes sur 5 domaines<br />

attendent les contemplatifs et sportifs de tous poils. « On<br />

se régale sur la Haute Trace des Escartons, un parcours<br />

de 100 km reliant en 4 jours en ski de fond Saint-Véran et<br />

Névache », témoigne un habitué.<br />

Et pour les blasés, place aux sensations nouvelles :<br />

poudreuse en raquette, freeride, ruisseling pour remonter<br />

les torrents gelés en crampons et piolets, ou cascade de<br />

glace naturelle à Ceillac (à partir de 12 ans), ou artificielle<br />

à Aiguilles (pour l’initiation surtout). « Où qu’on se trouve<br />

dans le Queyras, le plaisir n’est pas loin », s’amuse un local.<br />

Presque un proverbe… <br />

47<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

PARTIR CLÉ EN MAIN<br />

• Cocktail Neige et Loisirs – 8 jours / 7 nuits -<br />

Forfait ski 3 jours + badge ski de fond 2 jours<br />

+ 1 randonnée accompagnée en raquettes. A partir<br />

de 159 / pers. séjour en appartement base 4 personnes<br />

(offre valable du 20/12/08 au 29/03/09)<br />

• Séjour Sportif / Randonnée Nordique ou Télémark<br />

- 6 jours en gîte ou hôtel**. Pension complète + 5<br />

jours d’activité. A partir de 614 / pers.<br />

• Séjour en famille / Ski Alpin. 7 jours en appartement<br />

4 personnes + forfait ski alpin 6 jours. A partir<br />

de 147 / pers.<br />

LES REN<strong>DE</strong>Z-VOUS <strong>DE</strong> L’HIVER<br />

À NE PAS MANQUER<br />

• 20 décembre > ouverture du domaine<br />

• 21 / 26 décembre > La Féerie de Noël<br />

• 10 et 11 janvier > Cocktail des neiges<br />

• 18 / 23 janvier > Fête des Traditions Queyrassines<br />

• 25 janvier > 28ème Traversée du Parc naturel<br />

régional du Queyras à ski de fond<br />

• 22 au 24 février > Festival de l’Air et de la Glisse<br />

• 28 et 29 mars > 20 ème Grand Béal Ski de montagne<br />

et Trail<br />

PRATIQUE<br />

Y ALLER<br />

Par la Route depuis Marseille,<br />

238 km par autoroute A51<br />

jusqu’à Gap/Tallard, puis<br />

direction Embrun-Guillestre.<br />

Depuis Paris : 726 km par<br />

autoroute A6 jusqu’à Lyon,<br />

puis par autoroute A43 jusqu’à<br />

Grenoble, puis direction<br />

Briançon par le col du Lautaret<br />

ou Gap par le col Bayard, puis<br />

Embrun-Guillestre. Par le<br />

Train, gare de Montdauphin<br />

Guillestre (Paris/Briançon,<br />

trains directs et trains<br />

auto-couchettes, ou liaison<br />

TGV, Paris/Valence ou Paris/<br />

Grenoble ou Paris/Oulx puis<br />

TER). Liaisons des stations par<br />

navettes ou taxis.<br />

ORGANISER SON VOYAGE<br />

- Office du Tourisme du<br />

Queyras / Maison du Queyras<br />

- 05470 – Aiguilles<br />

+33 (0)4 92 46 76 18<br />

- Centrale de réservation /<br />

+33 (0)4 92 46 76 18 /<br />

reservation@queyras.com /<br />

www.queyras.com<br />

SUR PLACE<br />

- Hébergement : le Queyras,<br />

c’est 9225 lits répartis dans<br />

19 hôtels de une à trois étoiles,<br />

4 auberges, 800 loueurs privés,<br />

5 agences et résidences de<br />

vacance, 24 gîtes d’étape,<br />

13 chambres d’hôte,<br />

13 centres de vacances,<br />

8 refuges et 1 caravaneige<br />

- Forfait : Prix à la journée,<br />

21,50 . On peut aussi skiez<br />

selon ses envies avec le<br />

Tempo Ski qui comptabilise<br />

uniquement le temps effectif<br />

de ski.<br />

A LIRE<br />

Parc naturel régional du<br />

Queyras / Editions Gallimard


COMPARATIF<br />

font cause commune contre le froid<br />

48<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

et<br />

<strong>DE</strong>UX FIBRES POUR LUTTER CONTRE LE FROID, <strong>DE</strong>UX STRATÉGIES <strong>DE</strong> COMMUNICATION,<br />

UNE ARME COMMUNE : UN MARKETING DÉCAPANT.


L<br />

’une est américaine, Gore-Tex, l’autre est néo-zélandaise,<br />

Icebreaker. La première maîtrise l’argumentation affûtée<br />

des seniors (elle vient de fêter ses cinquante ans), l’autre<br />

affiche la fougue impertinente d’une jeunesse dorée (elle<br />

n’a été créée qu’en 1994 et enregistre déjà 100 millions de<br />

dollars de chiffre d’affaires et une progression moyenne de<br />

40% par an...). On connaît les qualités protectrices de la<br />

fibre de Nemours ; on (re)découvre celle de la laine Mérinos<br />

employée par la firme des antipodes. Deux façons de voir<br />

la protection contre le froid (l’imper-respirabilité synthétique<br />

d’un côté, la respirabilité naturelle de l’autre). Deux discours<br />

pour convaincre.<br />

« La force de Gore-Tex réside dans la performance et la<br />

qualité de ses laminés, défend Edouard Frignet, le responsable<br />

de la division textile de Gore France. En écho,<br />

la communication répond par des visuels impactants et<br />

des slogans qui tranchent ». On se souvient de la première<br />

campagne européenne du groupe qui prétendait « changer<br />

la vie » de ceux qui s’habillait en Gore-Tex. Ce seront ensuite<br />

les promesses fortes : « Vous serez toujours au sec »,<br />

« L’important est à l’intérieur »… Les visuels de mauvais<br />

temps s’accumulent. Un slogan provoc « Quelle belle journée<br />

! » colle sa signature sous toutes les situations météo.<br />

Enveloppés de Gore-Tex, même les pieds en redemandent,<br />

sourires d’orteil à l’appui !<br />

Dans la lignée, Windstopper adopte le discours technique,<br />

osant présenter en 2004 « une respirabilité extrême vue<br />

par la peau » avec un fond de micropores sur des photos<br />

de sport outdoor. Avec la crise, l’heure est maintenant<br />

aux valeurs. « Notre slogan Experience More (Vivez plus<br />

d’expérience) dépasse les promesses d’étanchéité et de<br />

respirabilité pour mettre en avant des notions de confort<br />

et de symbiose avec la nature », poursuit Edouard Frignet.<br />

Comparatif à l’appui : la résistance de l’écorce de séquoia<br />

géant, l’efficacité du plumage des oiseaux…<br />

Aux antipodes, Icebreaker entend « briser la glace entre la<br />

nature et l’homme, et explorer les relations intimes qui les<br />

49<br />

POUR GARANTIR SON APPROVISIONNE-<br />

MENT, ICEBREAKER A SIGNÉ UN CONTRAT<br />

PLURIANNUEL AVEC LES PRODUCTEURS À<br />

UN TARIF 30 % PLUS<br />

ÉLEVÉ QUE LES PRIX<br />

DU MARCHÉ. UN<br />

INVESTISSEMENT <strong>DE</strong><br />

50 MILLIONS <strong>DE</strong> DOL-<br />

LARS POUR CETTE<br />

SOCIÉTÉ QUI RÉALISE<br />

100 MILLIONS <strong>DE</strong><br />

DOLLARS D’ACTIVITÉ,<br />

À 80 % HORS <strong>DE</strong> SON<br />

PAYS.<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

HONNÊTETÉ, LIBERTÉ,<br />

ENGAGEMENTS<br />

PERSONNELS,<br />

COLLÉGIALITÉ… SUR 96<br />

GRAN<strong>DE</strong>S ENTREPRISES<br />

ÉVALUÉES EN FRANCE,<br />

WL GORE EST LA<br />

<strong>DE</strong>UXIÈME CLASSÉE<br />

COMME CELLES OÙ IL<br />

FAIT BON TRAVAILLER.<br />

PLUS <strong>DE</strong> 200 MARQUES UTILISENT LES TEXTILES<br />

<strong>DE</strong> LA SOCIÉTÉ QUI RÉALISE 2,1 MILLIARDS <strong>DE</strong><br />

DOLLARS <strong>DE</strong> CHIFFRE D’AFFAIRES<br />

unis », selon son fondateur Jeremy Moon. Au cœur de la<br />

campagne pub, les photos de Rob Achton dérangent à<br />

cause du rapprochement parfois troublant des genres. Mais<br />

elles interpellent. Pour figurer la symbiose sous-jacente au<br />

fait de porter de la laine, l’artiste s’est inspiré des images<br />

de la mythologie : homme arborant fièrement des cornes,<br />

femmes aux oreilles de moutons, eden partagé avec les<br />

ovins, minotaures… « Cette année, le décor figure également<br />

un mélange entre les univers où évoluent nos produits,<br />

de la montagne aux forêts vierges. C’est Amazeland,<br />

l’Amazone près de chez nous », explique le photographe<br />

néo-zélandais.<br />

Icebreaker n’est pas à un paradoxe près. Organisée industriellement,<br />

l’entreprise puise sa matière première auprès<br />

des familles isolées de bergers. « Notre usine à fibre compte<br />

120 fermes dans les Alpes néo-zélandaises qui produisent<br />

un total d’un millier de tonnes de laine par an. La meilleure<br />

qui soit pour réguler la température du corps », poursuit<br />

Jeremy Moon. Partant de là, l’entreprise produit deux millions<br />

de pièces textiles (des t-shirts pour<br />

l’essentiel) qui sont toutes tracées à<br />

l’aide d’un « Baacode » permettant<br />

de remonter – via Internet - jusqu’à<br />

l’élevage d’origine. « Cette traçabilité<br />

est essentielle pour raconter l’histoire<br />

de la famille et du lieu où vit le produit<br />

». Le mouton mérinos est élevé<br />

à plus de 1800 mètres d’altitude. Sa<br />

laine est un remarquable isolant l’hiver,<br />

mais elle respire durant les mois<br />

chauds. Avantage supplémentaire :<br />

elle détruit naturellement les odeurs.<br />

« En absorbant jusqu’à 35% de son<br />

poids en humidité, la fibre de mérinos<br />

permet d’assécher comme nul<br />

autre la couche d’air entre la peau et<br />

le vêtement », assure Jeremy Moon.<br />

Portée à même la peau, la laine peut<br />

en gratter certains. Assurément,<br />

celle d’Icebreaker démange tous<br />

les marchés.<br />

PAUL MOLGA


FRISSONS<br />

50<br />

FRISSONS <strong>DE</strong> GLACE<br />

IMAGINEZ-VOUS PLONGER DANS UN SODA PLEIN <strong>DE</strong> GLAÇONS. PRATIQUÉ L’HIVER,<br />

LE CANYONING OFFRE <strong>DE</strong>S SENSATIONS TOTALEMENT INÉDITES.<br />

LE CANYON <strong>DE</strong> LEY (PYRÉNÉES ATLANTIQUES) EN JANVIER :<br />

1400M D’ALTITU<strong>DE</strong>, TEMPÉRATURE <strong>DE</strong> L’AIR -6°C,<br />

TEMPÉRATURE <strong>DE</strong> L’EAU +2°C.<br />

EN VIGNETTE : LE CANYON <strong>DE</strong> BATCH<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

ccros de canyons, à vos néoprènes : l’hiver n’empêchera<br />

pas les plus téméraires de descendre les étroits gelés pour<br />

goûter aux frissons d’adrénaline et de froid. « Grâce à l’évolution<br />

du matériel, l’Ice Canyoning connaît un formidable engouement »,<br />

se réjouit Laurent Poublan, Instructeur à l’Ecole Française de<br />

Canyon. À mi-chemin entre la descente en eaux vives et la<br />

cascade de glace, la discipline s’ouvre à de nouvelles sensations<br />

: « Des paysages cristallins, un sentiment de paix intérieure, une<br />

impression de faire corps avec la nature », décrit le spécialiste.<br />

Il faut une connaissance du milieu sans faille pour se lancer : le<br />

pratiquant évolue dans un environnement à risque marqué par<br />

les possibilités d’avalanches, de coulées de neige, de chute de<br />

glace, ou de fonte des neiges. L’échelle va crescendo selon le<br />

milieu : peu de dangers objectifs dans les canyons secs (ou Dry)<br />

qu’on rencontre dans les régions méditerranéennes, notamment<br />

en Espagne dans la Sierra de Guara. Guère plus de risques<br />

objectifs sur les parcours aquatiques à faible altitude, sans<br />

glace ni proximité de gros et haut bassin versant (basse vallée<br />

des Pyrénées, Alpes maritimes, Corse...). C’est un autre monde<br />

dès qu’on passe 800 mètres d’altitude. « Il faut une excellente<br />

forme physique et une bonne résistance au froid », explique<br />

l’instructeur. Malgré la combi néoprène de 5 à 7 mm d’épaisseur,<br />

les accessoires associés (chausson, gants, cagoule), et de bons<br />

sous-vêtements thermiques, il faut pouvoir rester plusieurs heures<br />

dans des torrents à moins de 5 degrés. A moins d’enfiler une<br />

combinaison étanche et résistante à l’abrasion proposé depuis<br />

peu par des sociétés comme Vade Retro. On évolue ainsi entre<br />

eau vive, glace et alpinisme avec des équipements empruntant à<br />

chaque discipline : crampons, piolets, descendeurs, sac étanche,<br />

et cordes spéciales (par exemple l’Aqualine de Beal qui garde sa<br />

souplesse en dépit des températures). Ainsi enrubanné, aucune<br />

excuse pour ne pas se jeter à l’eau…<br />

PM<br />

Prochain rassemblement Hivernal Canyon le 7 et 8 mars 2009 dans les Hautes<br />

Pyrénées (Gèdre/ Gavarnie), organisé par la FFS et la FFME midi Pyrénées.<br />

En savoir plus : Fédération Français de Spéléologie (école Française de descente de<br />

Canyon) : http://canyon.ffspeleo.fr/ • VA<strong>DE</strong> RETRO : http://www.vaderetro.com/ •<br />

BEAL : www.bealplanet.com • RESURGENCE : www.resurgence.fr<br />

LAURENT POUBLAN A


DANS LES HAUTES-ALPES<br />

NAGER SOUS LA BANQUISE EST UNE EXPÉRIENCE HORS DU TEMPS. QUELQUES<br />

MINUTES QUI LAISSENT LE SOUVENIR D’UN UNIVERS SANS ÉQUIVALENT<br />

Envie des fonds glacés filmés par Besson dans le Grand Bleu ? Rendez-vous à Orcières entre décembre et avril. Sous le lac<br />

figé de la station à 2480 mètres d’altitude, le plongeur Rodolphe Doubleau (oserplonger.com) propose une expérience hors du<br />

commun. Vêtu, pour ne pas dire alourdi, de sous-vêtements polaires, d’une combinaison à double enveloppe, des gants étanches,<br />

d’une cagoule, d’un détendeur anti-givre d’une ceinture de plomb et de bouteille d’air en acier (il faut bien trois quarts d’heure<br />

pour s’équiper…), vous voilà assis au bord d’un trou noir creusé dans 50 cm d’épaisseur de banquise. Il faut du courage ou de<br />

l’inconscience pour sauter dans ce gouffre obscur, seulement rattaché au monde des vivants par une longe, un cordon de vie dans<br />

l’univers aquatique des carpes léthargiques.<br />

Plouf ! La montagne bascule et vous voilà sous le hublot blafard cerné de glace. On se sent alors compressé (à cause de la combi<br />

étanche sous la pression de l’eau), glacé (quand le visage brûlant entre en contact avec le froid), angoissé (en raison de l’obscurité<br />

qui fait perdre ses repères). Le moniteur est là pour veiller au grain et maintenir les corps maladroits sous la carapace translucide.<br />

Règle de base : garder son équilibre, les jambes toujours en dessous de la taille faute de quoi, l’air emprisonné dans la combinaison<br />

pourrait remonter au niveau des pieds et vous transformer en poirier…<br />

Respirez lentement sans jamais faire de mouvements brusques. À près<br />

de 2 500 mètres d’altitude, l’effort essouffle, même sous l’eau. Soyez<br />

détendus : l’angoisse essouffle tout autant… Un truc pour se rassurer<br />

: fixer la calotte glacière plutôt que l’obscurité ambiante. Moyennant<br />

quoi vous profiterez totalement de votre baptême. C’est une balade<br />

féerique qui se découvre alors dans une palette fascinante de tons<br />

bleus, fauves et vert-de-gris difficiles à trouver ailleurs qu’ici. Avec au<br />

plafond ces bulles d’air fusant des détendeurs comme des gouttes<br />

de mercure vif argent.<br />

Trois p’tits tours et il est déjà temps de remonter. Un gros dur attrape<br />

le poisson par la peau de sa combi, pour le tirer jusque la plate-forme<br />

glacée, les quatre palmes en l’air. L’inconfort reprend le dessus. Le<br />

baroudeur des fonds n’est plus qu’un barboteur maladroit…<br />

TEXTE ET PHOTOS REZA A. NADÉRI<br />

Plus d’infos : www.orcieres.com<br />

51<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /


DR<br />

DR<br />

experiencemore BY GORE-TEX ®<br />

PRODUITS \ COMMUNIQUÉ<br />

AC/DC<br />

HARD ROCK SUMMITS<br />

DR


LA CORDÉE TRICOLORE LA PLUS EN VOGUE<br />

DU MOMENT POURSUIT SES ENCHAÎNEMENTS<br />

INÉDITS. <strong>DE</strong>RNIER EN DATE, LE MÉRIDIEN<br />

<strong>DE</strong>S ECRINS, TRACE UNE LIGNE<br />

ININTERROMPUE SUR LES HUIT FACES<br />

MYTHIQUES <strong>DE</strong> L’OISANS.<br />

La haute montagne a ses monuments. Dans<br />

l’Oisans, entre Isère et Hautes-Alpes, ils portent<br />

le nom de La Meije (3.983m), roche Méane (3.712m),<br />

roche d’Alvau (3.537m), Aile froide (3.954m), les Bans<br />

(3.670m), le Pic Bonvoisin (3.481m), le Sirac (3.441m) ou le<br />

Dôme des Ecrins (4.015m). Pris par leurs faces nord, les plus<br />

austères, chacun de ces sommets représente à lui seul un vrai défi<br />

d’alpiniste. Parvenir à les enchaîner tous les huit est une performance<br />

inédite qu’ont réalisé cet automne les deux jeunes alpinistes français,<br />

Christophe Dumarest, 28 ans, et Aymeric Clouet, 30 ans, après dix jours<br />

passés en altitude sur leur « Méridien des Ecrins ».<br />

Les deux hommes avaient fait deux premières tentatives de cet<br />

enchaînement l’an passé et ce printemps, mais avaient dû renoncer à<br />

chaque fois en raison de trop mauvaises conditions météo.<br />

« Nous venons de réussir la course la plus difficile et la plus exigeante<br />

de notre carrière d’alpinistes, tant physiquement que mentalement »,<br />

explique Christophe Dumarest qui totalise pourtant avec son compagnon<br />

de cordée plusieurs dizaines des plus exigeants sommets du monde,<br />

notamment au Pérou et au Pakistan. « Nous sommes allés aux limites de<br />

nos possibilités techniques, physiques, de résistance et d’endurance »,<br />

ajoute-t-il.<br />

Evoluant entre pentes de glaces, rochers enneigés et couloirs de neige,<br />

les deux alpinistes se ravitaillaient dans des refuges où leurs amis<br />

déposaient de la nourriture. Ils entamaient la course chaque matin entre<br />

trois et cinq heures pour arriver au sommet en début d’après-midi et<br />

entamer la descente vers le refuge suivant avant la nuit.<br />

Dures limites<br />

La plus difficile ascension a été celle d’Aile froide. « On a navigué dans la<br />

nuit opaque et sans lune à la boussole, à la carte et à l’altimètre, raconte<br />

Christophe. Après ça, il nous a fallu 3 heures pour trouver le refuge qui<br />

était pourtant à 70 mètres de nous... »<br />

Sur son blog de course, Aymeric a noté chaque instant du parcours :<br />

« Après une longue approche, nous arrivons enfin au pied de la « voie<br />

de la plaque des glaces ». Nous avons choisi de passer par le couloir<br />

pour accéder à la première d’entre elles. Continuellement arrosées de<br />

petites coulées de neige froide, les deux premières longueurs annoncent<br />

la couleur. La première plaque de glace n’est rien d’autre qu’un confetti<br />

de neige et de glace disséminées sur d’immenses dalles de rocher.<br />

L’escalade qui suit est dure, engagée, et les protections sont rares<br />

et difficiles à trouver. Le reste de l’escalade entame nos forces… À la<br />

tombée de la nuit, nous nous retrouvons coincés au-dessus du glacier<br />

par une moraine trop raide. Nous installons un petit rappel. C’est le début<br />

des galères. Nous espérons rejoindre le passage câblé qui remonte<br />

rapidement au refuge de la Pilatte. Peine perdue. N’en pouvant plus,<br />

nous descendrons finalement le glacier jusqu’à sa langue finale avant<br />

de réussir à rejoindre le sentier. Il est 23h30. Nous atteignons le refuge,<br />

énervés et fatigués ».<br />

Comme Christophe, Aymeric est un alpiniste confirmé. Guide de haute<br />

montagne nominé au Piolet d’Or pour l’ouverture d’une voie au Pérou,<br />

il faisait partie de l’expédition nationale sur le Chomolonzo (Tibet) au<br />

printemps 2005. Avec son cadet surdoué, notamment lauréat du<br />

53<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

Cristal FFME pour l’ouverture d’une nouvelle voie dans la face nord<br />

des Grandes Jorasses, il forme une cordée parmi les plus audacieuses<br />

du moment, connue sous l’acronyme AC/DC. « Leur performance<br />

repose sur l’union, la solidarité et l’osmose. Ces deux hommes<br />

ne font qu’un », explique leur père spirituel Patrick Gabarrou,<br />

56 ans, référence de l’alpinisme mondial et auteur de<br />

plus de 250 « premières », dont une quinzaine dans le<br />

massif du Mont Blanc. « Leur Méridien n’est pas une<br />

aventure égoïste. L’un dépend de l’autre, à la fois<br />

physiquement et mentalement. En alpinisme, une<br />

erreur et c’est la sanction immédiate. AC/DC, c’est la<br />

cordée à la vie à la mort ».<br />

Les deux hommes n’en sont pas à leur coup d’essai. En<br />

janvier dernier, leur cordée hard-rock avait inscrit son nom dans<br />

la légende du Fritz Roy en parvenant au sommet patagonien par son<br />

pilier ouest, une ligne interminable de 1700 mètres demeurée inviolée<br />

(deux tentatives françaises avaient échoué en 2004 et 2005). « L’idée<br />

de tracer une nouvelle ligne sur cette montagne mythique qui a vu<br />

passer Terray et d’autres grands noms de l’alpinisme était un rêve »,<br />

avaient alors expliqué les compères. Avec la réalisation du Méridien<br />

des Ecrins, c’est un autre fantasme d’alpiniste qui se réalise. « Ça fait<br />

quatre ans que mon imagination vagabondait sur cette ligne », confie<br />

Aymeric Clouet.<br />

DR<br />

experiencemore BY GORE-TEX ®<br />

PRODUITS \ COMMUNIQUÉ<br />

PAUL MOLGA<br />

NOUS VENONS <strong>DE</strong> RÉUSSIR LA<br />

COURSE LA PLUS DIFFICILE ET LA<br />

PLUS EXIGEANTE <strong>DE</strong> NOTRE CARRIÈRE<br />

D’ALPINISTES.


DR<br />

DR<br />

experiencemore BY GORE-TEX ®<br />

PRODUITS \ COMMUNIQUÉ<br />

LIONEL DAU<strong>DE</strong>T<br />

« LOINTAINE OU PROCHE, L’AVENTURE<br />

T’ENVAHIT D’UN SENTIMENT ULTIME »<br />

DR


Faut-il partir loin de chez soi pour vivre l’aventure ?<br />

Pas nécessairement. L’aventure n’est pas synonyme d’éloignement<br />

mais de découverte et d’inconnu. Trouver un terrain d’aventure près<br />

de chez soi n’est pas pour autant facile : il faut regarder les choses<br />

différemment et considérer son environnement avec un regard<br />

neuf. Un terrain conventionnel peut alors révéler des territoires<br />

étonnement vierges.<br />

Ce fut le cas sur l’arête haute alpine ?<br />

Précisément. L’envie de ce marathon des cimes est<br />

le fruit d’une lecture nouvelle des montagnes qui me sont<br />

familières, là où je vis, dans les Hautes-Alpes. J’imaginais y<br />

tracer une route d’altitude courant sur les limites administratives<br />

du département. Une traversée prodigieuse : 292 sommets, dont<br />

128 de plus de 3000 mètres, réunis par la même crête totalisant 70.000<br />

mètres de dénivelé positif. Il nous a fallu trois mois pour boucler l’affaire<br />

(entre le 15 avril et le 15 juillet 2007) avec Guillaume Christian, Fred Jullien,<br />

puis Martieu Cortial, mes compagnons de cordée.<br />

Ça n’a pas été facile, dis-tu.<br />

Une arête, c’est un empilement sur la longueur. Tu escalades corde<br />

tendue, sans jamais te reposer. Le mouvement est permanent. Il se répète<br />

et dure, huit heures, dix heures, voire plus. Ce fil d’abord imaginaire prend<br />

une dimension physique inattendue qui tend tes muscles à l’extrême. Cette<br />

exigence se double d’une mobilisation intellectuelle de tous les instants pour<br />

tracer sous tes pas l’itinéraire le plus conforme à l’idée que tu t’en es faite sur<br />

la carte : rester le plus proche possible de cette limite géographique. À deux<br />

pas de chez toi, dans une montagne que tu crois connaître, tu découvres<br />

alors des complexités insoupçonnées. C’est un inconnu sidérant.<br />

Par certains aspects, s’installer dans la durée de cet exercice de funambule<br />

touche presque au sacré. Une arête, c’est l’ombre et la lumière réunies<br />

dans le même vide. Tu te trouves en équilibre à la frontière de la terre et du<br />

ciel sans jamais rien au-dessus de toi. C’est un sommet qui dure. Dans cet<br />

élément, ton univers est fait d’espace. Tu es un passager voguant sur des<br />

cimes éphémères, des lignes indépassables. Tu n’es plus dans le monde<br />

des hommes, ni dans celui de la terre. Tu touches à une autre dimension<br />

quasiment spirituelle.<br />

On imagine qu’il en ressort une émotion rare ?<br />

Rare et pleine. Le temps de l’ascension devient le temps de la traversée.<br />

L’aller-retour vers les cimes devient une boucle qui s’étale sur le calendrier.<br />

Tu dépasses ce sentiment de frustration habituel rythmé par le départ vers<br />

le sommet et déjà le retour. En t’inscrivant dans la durée, tu t’imprègnes<br />

littéralement de l’histoire de l’altitude. J’y ai grappillé des milliers de pépites<br />

de lumière et de joie. Avec ce regard neuf et déconditionné qui considère<br />

différemment les choses, chacun peut vivre l’aventure à sa porte et à son<br />

rythme.<br />

En va-t-il autrement quand on pousse les limites de son<br />

engagement ?<br />

Naturellement, mais l’approche est identique : il y a l’aventure qui se<br />

montre sous les feux de la rampe sur des terrains largement défrichés,<br />

et il y a l’ailleurs. C’est aujourd’hui vers lui que se porte mon regard : les<br />

grandes terres du sud où de grands pans d’ombre restent à éclairer en se<br />

détournant des horizons classiques de la montagne. Mon avant-dernière<br />

expédition à bord du Marion Dufresne illustre cette approche. Monter à bord<br />

de ce navire ravitailleur qui relie quatre fois par an la Réunion aux Terres<br />

Antarctiques Françaises, est déjà une aventure en soi.<br />

55<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

experiencemore BY GORE-TEX ®<br />

PRODUITS \ COMMUNIQUÉ<br />

Et du point de vue exploratoire ?<br />

Nous avons profité d’une rotation pour ouvrir des voies sur le Mont Ross,<br />

gravi seulement deux fois avant nous. C’est un ancien volcan couvert<br />

de givre qui semble sorti d’une bande dessinée fantastique avec un<br />

côté à la fois sinistre et beau. C’est une forteresse qui s’impose<br />

avec une silhouette très différente du symbolisme classique<br />

de la montagne. Tu as du mal à y trouver des repères<br />

traditionnels. Pour corser le tout, les îles de Kerguelen<br />

où s’élève ce château sombre se posent juste sur la<br />

route de toutes les dépressions. Ce sont des terres<br />

de désolation où l’aventure tombe de facto telle qu’on<br />

l’imagine sur un territoire vierge et engagé. Fouler ce confetti<br />

perdu tout au sud de la planète, fouler des faces qui n’avaient pas<br />

vu l’être humain, te place d’emblée dans un état de fragilité ultime où<br />

la moindre péripétie peut prendre un tour dramatique.<br />

Il faut donc être infaillible, physiquement comme dans<br />

sa tête ?<br />

Cette découverte t’oblige à ouvrir grand les yeux et à mobiliser tous tes<br />

sens et toute ton expérience. Cette aventure a été pour moi une synthèse<br />

de toutes mes connaissances alpines, et notamment mes années de solo.<br />

Il faut être capable de gérer une tempête qui survient sans prévenir, de<br />

supporter une humidité extrême et d’accepter un engagement total quand<br />

il s’agit de larguer les amarres dans une traversée cotée ED+ de trente<br />

heures sur des pentes à parfois 100° entre le petit et le grand Ross. Nous<br />

étions accrochés sur des encorbellements de givre, figés dans un univers<br />

en mouvement à des milliers de kilomètres de la première zone habitée. Peu<br />

à peu sur cette terre des premiers âges, intacte et absolue, on a retrouvé<br />

nos racines primitives et une symbiose originelle avec l’élément.<br />

Ce que j’en tire ? Un sentiment de bonheur infini, une imprégnation totale<br />

et au final un plaisir qui dure jusqu’à rebondir dans ton quotidien. J’ai puisé<br />

dans cette quête ultime du bonheur pour des décennies.<br />

DR<br />

Propos recueillis par Paul Molga / Free Presse


experiencemore BY GORE-TEX ®<br />

PRODUITS \ COMMUNIQUÉ<br />

GORE-TEX<br />

<strong>DE</strong>S PRODUITS TECHNIQUES<br />

EN HAUTE MONTAGNE COMME EN PLAINE, LES<br />

PRODUITS GORE-TEX ® VOUS GARANTISSENT <strong>DE</strong><br />

RESTER AU SEC.<br />

Comme le piolet et les crampons, les produits GORE-TEX ® sont<br />

les compagnons parfaits des alpinistes. Durablement étanches et<br />

respirants, ils sont également ultra résistants à l’abrasion et à la déchirure.<br />

L’aventurier des sommets peut s’appuyer sans crainte sur les performances<br />

des vêtements, chaussures ou gants GORE-TEX ® et sur leurs promesses<br />

de confort : en cas d’averse ou de chute de neige, il restera au sec et à<br />

l’abri du vent.<br />

LA RESPIRABILITÉ, UN ATOUT PRIMORDIAL<br />

Lorsque le corps est en activité, il produit de la sueur. Or, avec la chaleur qu’il<br />

émet simultanément, cette sueur s’évapore. Enfermée sous une couche<br />

de vêtements, elle imbibe les matières et les humidifie. Cette humidité est<br />

justement la hantise de l’alpiniste car elle est accompagnée du froid et<br />

donc d’une baisse des performances. C’est là le travail des membranes<br />

GORE-TEX ® . Intégrées aux vêtements entre la matière extérieure et la<br />

doublure, elles procurent aux tenues (imperméables et coupe-vent) de la<br />

respirabilité, c’est-à-dire qu’elles permettent à la transpiration de s’échapper<br />

facilement. Avec plus de 1,4 milliard de micropores par cm 2 , les membranes<br />

GORE-TEX ® garantissent un confort thermique optimal, pour affronter les<br />

pires conditions et profiter au maximum de ses activités.<br />

ARC’TERYX Alpha SV Jacket<br />

Veste GORE-TEX ® Pro Shell<br />

Avec sa trame Ripstop pour une meilleure résistance à la déchirure, ses<br />

coutures thermosoudées ultra fines pour plus de légèreté et de souplesse<br />

et la nouvelle technologie utilisée pour intégrer les zips au tissu sans aucun<br />

relief, cette veste est le top de la protection dans la gamme alpinisme<br />

d’Arc’Teryx. www.arcteryx.com<br />

56<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

évaporation de la<br />

transpiration<br />

imperméabilité<br />

à la pluie,<br />

à la neige<br />

et à l’air<br />

tissu extérieur<br />

membrane<br />

GORE-TEX ®<br />

doublure<br />

EI<strong>DE</strong>R Gasherbrum Jacket<br />

Veste GORE-TEX ® Pro Shell<br />

Très légère avec ses 550 grammes, la Gasherbrum peut être facilement<br />

emportée dans un sac à dos puis sortie lorsque les conditions se dégradent.<br />

Avec ses coudes préformés, ses grandes ventilations zippées sur les côtés<br />

et se capuche réglable, 3D et ajustable sur un casque, c’est l’outil idéal<br />

pour partir en montagne. www.eider-world.com


LA COLLECTION <strong>DE</strong>S PRODUITS GORE-TEX ®<br />

HAGLÖFS Couloir Jacket<br />

Veste GORE-TEX ® Soft Shell<br />

Avec sa doublure polaire sur le dos et les épaules et sa doublure flanelle<br />

sur les côtés et dans les manches, la Couloir Jacket intègre parfaitement<br />

le concept de body mapping : utiliser des matériaux différents selon<br />

les besoins du corps. Ainsi, on pourra toujours être dans les meilleures<br />

conditions dans l’action. De plus, avec son système Recco ® , cette veste<br />

est destinée pour les amateurs de ski freeride.<br />

www.haglofs.se<br />

THE NORTH FACE Mammatus Jacket<br />

Veste GORE-TEX ® Pro Shell<br />

Développée pour pratiquer l’alpinisme ou pour protéger les sportifs lors<br />

de leurs différentes expéditions, cette veste est un produit offrant de<br />

grandes performances. Respirabilité, imperméabilité, légèreté, coutures<br />

soudées, nombreuses poches et capuche large pour recouvrir un casque…<br />

Une référence en termes de technicité. www.thenorhface.com<br />

57<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

experiencemore BY GORE-TEX ®<br />

PRODUITS \ COMMUNIQUÉ<br />

LISTE <strong>DE</strong>S MAGASINS DISPONIBLE SUR ET <br />

MAMMUT Extreme Logan Jacket<br />

Veste GORE-TEX ® Pro Shell<br />

Totalement stretch, cette veste est faite pour l’action. Avec ses renforts aux<br />

épaules et à la poitrine, elle est destinée à un usage intensif, et grâce à sa<br />

membrane, quelles que soient les conditions. La capuche avec technologie<br />

Map Hood permet une grande liberté de mouvement, pour un confort et<br />

des performances optimales.<br />

www.mammut.ch<br />

MILLET Grand Mixte Jacket<br />

Veste GORE-TEX ® Pro Shell<br />

La construction ergonomique Flex Comfort de cette veste permet une<br />

liberté de mouvement optimale. De plus, avec sa capuche ergonomique<br />

et sa matière entièrement stretch, on n’est jamais gêné dans l’action.<br />

Imperméable et respirante, elle permet toutes les performances.<br />

www.millet.fr


A SHOPPER \ SPECIAL NOEL<br />

58<br />

anti-crise<br />

HISTOIRE <strong>DE</strong> PAS SE RUINER<br />

POUR FAIRE PLAISIR, ESCAPE<br />

VOUS LIVRE SA HOTTE IDÉALE,<br />

PAR GAMME <strong>DE</strong> PRIX.<br />

PETZL / FRONTALE TIKKA + / 35 EUROS<br />

Fini les couleurs sobres et discrètes, Petzl habille<br />

ses célèbres Tikka + avec plus de dix coloris.<br />

À chacun sa Tikka !<br />

MILLET / SOUS-VÊTEMENT<br />

GRID PO / 49,90 EUROS<br />

Une couche intermédiaire technique qui<br />

offre une bonne régulation thermique.<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /


Noël anti crise<br />

INFÉRIEUR À 50 EUROS<br />

PATAGONIA / TEE-SHIRT LIVE SIMPLY / 35 EUROS<br />

Pour chaque tee-shirt acheté, Patagonia reverse 5 euros<br />

au programme « Silence » de Mountain Wilderness,<br />

qui lutte contre les nuisances sonores des<br />

sports motorisés en montagne.<br />

59<br />

NORRONA /<br />

MOUFLES SVALBARD<br />

/ 39 EUROS<br />

Des gants 100 % laine,<br />

pour avoir bien chaud à<br />

ses petites mimines. A<br />

porter aussi bien en ville<br />

que sous autre paire<br />

de moufles, pour avoir<br />

encore plus chaud !<br />

SALEWA / KIT PREMIER SECOURS / 19,90 EUROS<br />

Toujours utile, le kit de premiers secours ! Il contient tout<br />

le nécessaire pour partir en rando l’esprit tranquille.<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

PUBLICITE<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Cholatse<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

www.asolo.com


A SHOPPER \ SPECIAL NOEL<br />

60<br />

Noël anti crise<br />

ENTRE 50 ET 150 EUROS<br />

C.A.M.P. / SAC À DOS CAMPACK<br />

X3 LIGHT / 65,80 EUROS<br />

Le X3 a été repensé afin d’accroître le<br />

confort et la respirabilité sur les épaules,<br />

la ceinture et le dos. Il est accessoirisé<br />

pour transporter tout le matériel<br />

nécessaire aux expéditions alpines.<br />

PETZL / KIT SECOURS<br />

CREVASSE / 99,90 EUROS<br />

Il permet d’avoir sur soi tout ce qu’il faut pour<br />

se sortir, ou secourir son compagnon le plus<br />

aisément possible. Et tout ça pour seulement<br />

585 grammes !<br />

NORRONA / VESTE LOFOTEN<br />

WARM1 FLEECE / 129 EUROS<br />

Le 100 % recyclé à le vent<br />

en poupe ! Norrona<br />

n’échappe pas à la<br />

règle avec cette veste<br />

légère (360 gr) et<br />

chaude, conçue<br />

avec un laminé<br />

Eschler recyclé.<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

PATAGONIA / ENSEMBLE ADDIE<br />

/ 75 EUROS LE SWEAT,<br />

55 EUROS LE PANTALON<br />

Cet ensemble chaud et douillet est<br />

fabriqué dans un mélange de coton<br />

biologique brossé et élasthanne.<br />

Les filles vont adorer.<br />

BERGANS / VESTE BRYGGEN<br />

HOODIE / 84 EUROS<br />

En plus de ses lignes de vêtements<br />

techniques, Bergans propose également<br />

une ligne lifestyle. Comme cette veste à<br />

capuche chaude et stylée.


ICEBREAKER /<br />

SOUS-VÊTEMENT<br />

BODY FIT 200 /<br />

75 EUROS<br />

Un sous-vêtement idéal<br />

pour l’hiver, à porter sur<br />

les pistes comme au<br />

quotidien.<br />

61<br />

SIMOND / PIOLET FOX<br />

CARVING / 79 EUROS<br />

Ultra léger, le piolet est idéal<br />

pour le ski alpinisme, les<br />

courses mixtes. 290 grammes.<br />

MILLET / SAC À DOS ABS<br />

PROTOOL / 129 EUROS<br />

Compatible avec le système ABS, ce sac<br />

de 28 litres est idéal pour le ski rando ou<br />

freeride et très bien accessoirisé : porteskis,<br />

organiseur pour matériel de sécurité,<br />

porte piolet...<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

PUBLICITE


A SHOPPER \ SPECIAL NOEL<br />

62<br />

Noël anti crise<br />

SUPÉRIEUR À 150 EUROS<br />

BCA / DVA TRACKER DTS / 249 EUROS<br />

Le détecteur de victime d’avalanche le plus<br />

simple du monde ! Le système multi victimes<br />

est efficace et fiable, pour un poids de 245<br />

grammes.<br />

THE NORTH FACE /<br />

VESTE FEMBOT / 350 EUROS<br />

Une veste imperméable et respirante idéal pour<br />

le ski comme pour les balades par temps froid.<br />

Les femmes apprécieront la liberté de mouvement<br />

procurée par les coutures collées.<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

DYNAFIT / SKIS SEVEN<br />

SUMMITS / 399 EUROS<br />

Le ski tire son nom des plus hauts<br />

sommets des sept continents. Sa<br />

structure (noyau bois avec insert en<br />

titanal et coque en fibres de verre)<br />

le rend à la fois solide et léger.<br />

HANWAG / CHAUSSURES TINGRI / 189 EUROS<br />

Conçue en cuir de yak, la chaussure est à la fois<br />

respirante et résistante. Elle intègre une semelle Vibram<br />

pour le confort de marche.


63<br />

SUUNTO / MONTRE CORE /<br />

À PARTIR <strong>DE</strong> 250 EUROS<br />

Le look urbain et les fonctions outdoor<br />

regroupés dans un seule montre : altimètre,<br />

baromètre, compas, profondimètre...<br />

GARMIN / GPS<br />

COLORADO 300 /<br />

399 EUROS<br />

Le Colorado 300 est<br />

le GPS outdoor par<br />

excellence, sur terre<br />

comme en mer. Il<br />

intègre un large écran<br />

couleur avec un fond<br />

cartographique en relief<br />

ombré.<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

PUBLICITE


A SHOPPER \ CHAUSSURES<br />

Salewa / MTN TRAINER<br />

Le nouveau modèle polyvalent pour les marches<br />

d’approche, les vias ferratas, l’escalade facile et les<br />

randonnées techniques. La semelle assure une stabilité<br />

accrue et une meilleure absorption des chocs grâce à<br />

une zone renforcée à l’avant du pied et au talon. La partie<br />

médiane plus souple garantit un maximum de confort,<br />

également lors d’une utilisation prolongée au quotidien.<br />

Prix public conseillé : 119 euros<br />

64<br />

UNE AUTRE APPROCHE<br />

SI LA CHAUSSURE D’APPROCHE A <strong>DE</strong>PUIS LONGTEMPS (ET POUR UN MOMENT ENCORE) SA<br />

PLACE DANS LES RAYONS <strong>DE</strong>S MAGASINS ET CATALOGUES <strong>DE</strong>S FABRICANTS,<br />

ELLE EST EN PERPÉTUELLE ÉVOLUTION. PLUS CONFORTABLE, PLUS LÉGÈRE,<br />

PLUS PERFORMANTE… LA FRONTIÈRE QUI LA SÉPARE DU CHAUSSON D’ESCALA<strong>DE</strong> RECULE<br />

UN PEU PLUS CHAQUE ANNÉE.<br />

Le modèle MTN Trainer dispose<br />

d’une doublure en filet, d’une<br />

surface en daim et d’une bordure<br />

en caoutchouc pour une excellente<br />

adhérence.<br />

Doublure en microfibre pour<br />

favoriser l’évacuation de la<br />

transpiration, cuir pleine fleur pour<br />

avoir un enrobage du pied et une<br />

adaptabilité maximum.<br />

Dessin à ventouse de la semelle Vibram<br />

pour en améliorer le pouvoir d’accroche.<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

Dotée du système 3F Evo, la MTN Trainer<br />

offre à l’utilisateur de la souplesse, un<br />

bon maintien de la cheville ainsi q’un<br />

ajustement et un serrage quasi parfait.<br />

La continuité entre bord et<br />

semelle offre une meilleure<br />

accroche en escalade et plus<br />

de précisions sur les appuis.<br />

La Sportiva / GANDALF<br />

Nouveau modèle ultra-technique d’approche et de<br />

grimpe, la Gandalf révolutionne le concept même<br />

de la chaussure d’approche. Conçue après plus<br />

d’une année de recherche, de développement et<br />

de test, elle est construite autour du pied : son<br />

système très spécial de construction ergonomique<br />

est du sur-mesure. L’étude de sa tige, de sa forme<br />

et de sa semelle ainsi que l’adaptabilité des<br />

matériaux ont permis d’obtenir une chaussure faite<br />

au pied de qui la chausse. Le bord de protection<br />

en pointe, en prolongement de la semelle, permet<br />

d’obtenir un maximum de grip en escalade et<br />

de précision sur les appuis, et la semelle Vibram<br />

dispose de caractéristiques de tenue supérieure et<br />

de facilité de ressemelage.<br />

Prix public conseillé : 152 euros


A SHOPPER \ CHAUSSURES<br />

Hanwag / APPROACH<br />

Qu’est ce qu’on attend d’une chaussure d’approche ? Qu’elle soit<br />

légère, robuste et accrocheuse pour grimper. L’Approach, conçue<br />

en daim et Cordura, rempli ces trois conditions. Sa semelle<br />

Vibram Cross offre une excellente adhérence et de bons appuis,<br />

la gomme enrobe bien la chaussure pour une meilleure stabilité<br />

en grimpant et le talon a été étudié pour bien amortir les chocs.<br />

Se décline aussi en version Gore-Tex.<br />

Prix public : 139 euros<br />

La Vertigo GTX est pourvu d’une semelle<br />

thermoformable Sole, une marque canadienne<br />

qui arrive en force sur l’Europe : il suffit de faire<br />

chauffer la semelle à 90°C pendant une minute,<br />

de mettre le pied dans la chaussure et le tour<br />

est joué, on a une semelle personnalisée. À faire<br />

chez soi ou en magasin.<br />

Asolo / VERTIGO XCR<br />

Fort de son savoir-faire dans les chaussures tiges<br />

hautes, Asolo a conçu pour 2009 une gamme de tiges<br />

basses « Approach ». La Vertigo XCR est conçu en cuir<br />

nubuck avec une doublure en Gore-Tex XC et dispose<br />

d’un pare-pierre à l’avant. Le volume à l’avant du<br />

pied a été augmenté alors que le talon, plus profilé,<br />

enveloppe et maintient parfaitement le pied.<br />

Prix public conseillé : 120 euros<br />

66<br />

LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 24 /<br />

la tige est construite avec un<br />

double paroi et un structure en nid<br />

d’abeille (Phylon honeycomb), pour<br />

une ventilation et un évacuation de<br />

la chaleur optimales.<br />

Comme sur un chausson<br />

d’escalade, le laçage<br />

descend bien sur l’avant<br />

du pied pour un serrage le<br />

plus précis possible et un<br />

bon maintien du pied.<br />

Haglöfs / VERTIGO GTX<br />

La Vertigo GTX est conçue pour les marches d’approche, les petites<br />

randonnées et la via-ferrata. En nubuck avec une doublure Gore-<br />

Tex, elle est à la fois respirante et imperméable, et durable dans le<br />

temps avec ses renforts caoutchouc en pointe et au talon. Le laçage<br />

descend bien sur l’avant du pied pour un serrage des plus précis.<br />

Prix public conseillé : 139 euros<br />

Millet / RADIKAL SPEED<br />

Cette chaussure d’approche technique et idéale quand il faut évoluer<br />

rapidement sur un terrain à fort dénivelé. Sa tige basse, souple,<br />

légère et ventilée (filet mesh) offre un bon confort et la semelle un<br />

bon amorti : intercalaire en EVA pour absorber<br />

les chocs et semelle Vibram Mulatz Light<br />

(ressemelable) pour l’accroche. L’enrobage<br />

latéral en gomme et talon et la pointe en<br />

caoutchouc apportent précision et<br />

adhérence quand on grimpe.<br />

Prix public conseillé :<br />

129,90 euros<br />

le système de serrage Boa est rapide,<br />

micrométrique, et débrayable. Il dispose<br />

de deux positions de serrage : un blocage<br />

cou-de-pied pour la descente et serrage<br />

pointe pour l’escalade.<br />

La semelle intercalaire Vario Asoflex est souple<br />

à l’avant, rigide à l’arrière et contient une grosse<br />

proportion d’EVA pour un confort immédiat. La<br />

semelle extérieure Syntex, développée avec<br />

Vibram, garantit une excellente adhérence.


Toutes les nouveautéset les bonnes<br />

affaires au bout de la souris…<br />

PROMOTIONS<br />

“NOEL”<br />

à suivre sur Internet,<br />

dans les magasins<br />

et le catalogue<br />

hiver…<br />

www.expe.fr<br />

Guettez toute lÊannée nouveautés,<br />

promos et bonnes affaires<br />

sur www.expe.fr⁄<br />

EXPÉ • BP5 • 38680 PONT-EN-ROYANS<br />

Tél. 04 76 36 02 67 • FAX 04 76 36 09 76<br />

Internet : www.expe.fr • e-mail : expe@expe.fr<br />

Seul le très bon matos part en Expé ®<br />

...<br />

VENTE PAR CORRESPONDANCE, SUR INTERNET ET DANS NOS 6 MAGASINS EN FRANCE :<br />

PONT-EN-ROYANS 04 76 36 02 67 | LYON 04 37 24 22 23 | MARSEILLE 04 91 48 78 18<br />

MONTPELLIER 04 67 58 47 69 | NICE 04 93 55 25 84 | SAINT-ÉTIENNE 04 77 49 03 14<br />

®<br />

Expé dition Instinct Nomade,<br />

Bourse Expé 2007. Vidian de La<br />

Brosse et Armelle Roger lors de<br />

leur traversé e du Tchadaar (Inde)<br />

sur le fleuve Zanskar en hiver.<br />

CATALOGUE HIVER<br />

GRATUIT, <strong>DE</strong>MAN<strong>DE</strong>Z-LE !


+ realize.thenorthface.com/eu<br />

Hilaree O’Neill | Gasherbrum II, Karakoram Range | Photo: Kristoffer Erickson

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!