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N°62<br />
F R E E S K I M A G A Z I N E<br />
FREERIDE WORLD TOUR 2013<br />
<strong>PRE<strong>MI</strong>ER</strong> <strong>étAt</strong><br />
<strong>dES</strong> <strong>lIEux</strong> <strong>à</strong><br />
<strong>MI</strong>-<strong>SAISoN</strong><br />
REPoRtAGE<br />
caNdide thovex Nous a iNvité<br />
chez soN fabricaNt de skis...<br />
PREVIEW MAtéRIEl 2014<br />
Nos premières impressioNs sur les gammes de skis 2014<br />
le tour des Nouveautés textile et accessoires
Aurelien Ducroz<br />
Champion du Monde Freeride<br />
Lofoten, Norway<br />
HELLY HANSEN CATWALK<br />
Le design scandinave est l’atout majeur de tout équipement Helly Hansen. La marque conjugue<br />
design intelligent et protection optimale avec style. C’est la raison pour laquelle les athlètes<br />
professionnels, guides de haute montagne et amateurs avertis ont choisi Helly Hansen.<br />
CONFIDENT WHEN IT MATTERS
EDITO<br />
Les réacs du ski<br />
Rouspéter est un sport national en France. On rouspète<br />
<strong>à</strong> peu près sur tout dans notre beau pays. Et le petit<br />
monde du ski, vous pensez bien, n’est pas étranger <strong>à</strong><br />
cette coutume. Voil<strong>à</strong> t’y pas qu’on entend ça et l<strong>à</strong> de profonds<br />
reproches formulés <strong>à</strong> l’endroit des fabricants, coupables selon<br />
les rouspéteurs d’être allés trop loin dans le développement<br />
des skis «rocker» pour faire court.<br />
Epris par ce shape assez révolutionnaire qu’est le «rocker», il<br />
est vrai que les fabricants se sont jetés sur l’affaire en laissant<br />
derrière eux l’ère parabolique agonisante et pourtant encore<br />
présente dans la tête de nombreux pratiquants. Le grand public<br />
digère doucement en matière de ski…<br />
Au-del<strong>à</strong> de cet argument d’ordre pédagogique, -il va falloir sortir<br />
le lexique du ski moderne-, <strong>à</strong> la rédaction de Ski time on ne<br />
comprend pas qu’on puisse nier l’avancée qu’apporte ce nouveau<br />
shape et ses dérivés. Personne d’assez compétent dans ce<br />
milieu ne peut ne pas avoir vu que le «rocker» était probant et<br />
qu’il nous avait déj<strong>à</strong> livré le ski le plus polyvalent de l’histoire du<br />
ski. En plus d’être rouspéteur, le skieur tricolore serait-il aussi<br />
un peu réac ?<br />
« PERSONNE D’ASSEZ<br />
COMPÉTENT DANS CE<br />
<strong>MI</strong>LIEU NE PEUT NE PAS<br />
AVOIR VU QUE LE ROCKER<br />
ÉTAIT PROBANT ET QU’IL<br />
NOUS AVAIT DÉJÀ LIVRÉ LE<br />
SKI LE PLUS POLYVALENT<br />
DE L’HISTOIRE DU SKI.»<br />
NUMERO 62<br />
© fWt 2013 / J.berNard<br />
3
© P.FIELD<br />
SOMMAIRE<br />
06 NEWS<br />
Les jeux de Sotchi, les X Games <strong>à</strong> Tignes, les events de<br />
débuts d’année… Toute l’actu ski en quelques pages.<br />
16 EVENt<br />
Pour la première fois, trois épreuves françaises étaient<br />
programmées dans le calendrier de la coupe du monde<br />
de skicross cet hiver.<br />
20 RooKIE AVENuE<br />
Léo Slemett, benjamin du Freeride World Tour, intègre<br />
l’élite du freeski.<br />
24 EVENt<br />
Le FWT 2013 voit la réunification du tour européen et<br />
américain. Décryptage.<br />
32 SKI tRIP<br />
Embarquement immédiat, direction les pentes enneigées<br />
de Hochfügen en Autriche!<br />
4 NUMERO 62<br />
SAVOIE TECHNOLAC<br />
18, ALLÉE DU LAC SAINT ANDRÉ<br />
73 382 LE BOURGET DU LAC<br />
Tél : 00 33 (0)4 79 65 46 10<br />
Fax : 00 33 (0)4 79 65 46 12<br />
Site : www.freepresse.com<br />
DIRECTEUR DE RÉDACTION ET<br />
DE LA PUBLICATION<br />
Claude Borrani (claude@freepresse.com)<br />
RÉDACTION<br />
Loïc Martin (loic@freepresse.com)<br />
00 33 (0)4 79 65 46 84<br />
Laurent Molitor (+33 603 812 814)<br />
laurent@freepresse.com<br />
Stagiaire : Guilhaume Filhol<br />
CONTRIBUTEURS<br />
Guilhaume Filhol, Antoine Grospiron Jaccoux,<br />
Laurent Molitor, Nolwenn Patrigeon,<br />
Didier «Doud» Sastourné, Christophe Brunet<br />
46<br />
DIRECTION ARTISTIQUE ET MAQUETTE<br />
Rodolphe Maisonnat (rod.maisonnat@rod-m.fr)<br />
PUBLICITÉ<br />
DIRECTEUR DU SERVICE COMMERCIAL<br />
ET DÉVELOPPEMENT<br />
Kamel Beghidja (46 11) kamelb@freepresse.com<br />
CHEFS DE PUBLICITÉ<br />
Fanny Marguet (46 10) fanny@freepresse.com<br />
ASSISTANTE PUBLICITÉ<br />
Julie Rivière (46 10) julie@freepresse.com<br />
Abonnements : FREE PRESSE<br />
Savoie Technolac, 18 allée du lac St André<br />
73 382 LE BOURGET DU LAC CEDEX<br />
AD<strong>MI</strong>NISTRATION ET RELATIONS CLIENTS<br />
Laurence Rémy laurence@freepresse.com<br />
Dépot légal : <strong>à</strong> parution<br />
ISSN : 2257-090X<br />
40 CAdEAu<br />
Fluid, le Photo Annual paru en décembre, est toujours<br />
disponible. Pour vous mettre l’eau <strong>à</strong> la bouche, on vous<br />
offre l’un des sujets de ce numéro, soit la vie et l’oeuvre de<br />
Thierry Donnard contée par Antoine Grospiron-Jaccoux.<br />
Merci qui ?<br />
46 REPoRtAGE<br />
FACT, ou la rencontre entre une marque de potes, Faction,<br />
et le kid de la Clusaz, Candide Thovex.<br />
50 PoRtRAIt<br />
À la rencontre de Sam Favret, le gagnant du Red Bull Linecatcher.<br />
54 MAtéRIEl<br />
Les skis 2014 seront plus légers, plus équilibrés, plus confortables,<br />
plus faciles et toujours plus polyvalents pour au final plus de<br />
sensations et plus de plaisir : 2014, l’année du plus ?<br />
32 PREVIEW<br />
Passage en revue des petites nouveautés textiles et<br />
accessoires vues sur le salon ISPO 2013.<br />
24<br />
Ce magazine est une publication FREE PRESSE<br />
Directeur Général : Claude Borrani<br />
Ce magazine est une marque FREE PRESSE.<br />
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par<br />
quelque procédé que ce soit des pages publiées dans le présent<br />
magazine faites sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue<br />
une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les courtes<br />
citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de<br />
l’oeuvre dans laquelle elles sont incorporées. (art. L.122-4, L.335-2<br />
du Code de propriété intellectuelle).<br />
Les Magazines Free Presse sont distribués dans les plus fameux magasins<br />
spécialisés sur l’ensemble du territoire français, en villes et<br />
en stations, dans certains magasins de sport généraliste, dans les<br />
clubs, écoles spécialisées, résidences hôtelières, en colportage sur<br />
les plus grands rendez-vous nationaux et internationaux, salons et<br />
événements. 23 magazines Free Presse sont diffusés annuellement,<br />
ce qui établit un lectorat estimé <strong>à</strong> 200 000 par numéro, près de 5<br />
millions pour l’ensemble des publications gratuites Free Presse.<br />
Si vous souhaitez des exemplaires de nos magazines pour participer<br />
<strong>à</strong> l’animation de votre business :<br />
morgane@freepresse.com
www.movementskis.com<br />
THE FREESKI COMPANY<br />
Spot: Les Diablerets (CH)<br />
Photographer: Yves Garneau<br />
STEVE BECHOLEY - JAM ER
NEWS<br />
un an avant Les J.O. de sOtchi<br />
une russie survOLtée<br />
Les prochains Jeux Olympiques d’hiver, dont la<br />
cérémonie d’ouverture est prévue le 7 février<br />
2014, se dérouleront sur la côte Est de la mer<br />
Noire <strong>à</strong> proximité de la ville de Sotchi. La Russie<br />
révèle d’impressionnants moyens mis en oeuvre<br />
pour l’occasion. Un an avant le lancement officiel,<br />
voici un aperçu de ce qui pourrait devenir l’édition<br />
olympique hivernale la plus importante de<br />
l’histoire. Par Guilhaume Filhol / Photos Sotchi 2014<br />
e site olympique de Sotchi est pratiquement achevé,<br />
ce qui laisse maintenant la place aux essais et <strong>à</strong><br />
Ll’organisation<br />
de la réception. Au niveau de la répartition<br />
des locaux, ceux-ci s’articulent en deux grands ensembles<br />
situés <strong>à</strong> environ 45 kilomètres l’un de l’autre et reliés par une<br />
ligne ferroviaire. Le premier se trouve au bord de la mer. Il<br />
regroupe six constructions réparties de manière circulaire,<br />
avec un stade principal et une patinoire pour chaque discipline<br />
(hockey, patinage artistique, curling, patinage de vitesse). Le<br />
second ensemble, en altitude, se disperse autour du village<br />
de Krasnaïa Poliana (600m d’altitude) et exploite les deux<br />
versants de cette large vallée caucasienne. Cinq centres<br />
différents ont été prévus : un pour le saut <strong>à</strong> ski, un autre pour<br />
les sports de glisse, un troisième pour le ski nordique, un<br />
quatrième pour le ski Alpin. Enfin «X-trem», le cinquième, est<br />
dédié d’une part au snowboard, et d’autre part au ski freestyle<br />
avec l’entrée en compétition d’une discipline qui suscite bien<br />
des polémiques : le half-pipe pour les skieurs !<br />
L’UNiON fait La fORcE<br />
Dmitri Chernyshenko, ancien meneur de la candidature devenu<br />
chef du projet, fait parler de sa détermination quant <strong>à</strong> fournir<br />
des olympiades des plus marquantes. En 2010 il recevait une<br />
distinction comme étant la personne la plus influente dans<br />
le mouvement olympique grâce, notamment, <strong>à</strong> son vaste<br />
programme de volontariat qui s’est avéré être un succès. Ce<br />
sont plus de 25 000 personnes qui se sont mobilisées, dans<br />
le but de rassembler le peuple russe autour d’un évenement<br />
national. Sotchi 2014, c’est aussi 239 000 emplois créés et<br />
voués <strong>à</strong> être conservés, ainsi que douze entreprises françaises<br />
conviées <strong>à</strong> partager leur savoir-faire dans la construction des<br />
deux sites. Les organisateurs ont aussi tenu <strong>à</strong> placer l’accent<br />
sur l’environnement. Impositions de normes écologiques pour<br />
la construction, mise en place d’un réseau de transport en<br />
commun très efficace, développement d’un modèle écologique<br />
pour le reste du pays témoignent d’une récente prise en<br />
compte du développement durable par la Russie. Enfin, le<br />
site admet un aménagement exhaustif pour les personnes <strong>à</strong><br />
mobilité réduite, en vue d’une édition paralympique d’ampleur<br />
similaire. Notons que l’ensemble de la zone sera non-fumeur.<br />
6 NUMERO 62<br />
L’OigNON fait La sOUpE<br />
Ce projet colossal <strong>à</strong> un prix. 36 milliards d’euros <strong>à</strong> l’heure<br />
actuelle, alors que le budget était <strong>à</strong> l’origine de 14 milliards.<br />
En comparaison, les précédentes éditions de Vancouver et de<br />
Turin oscillaient quant <strong>à</strong> elles entre 1,5 et 3 milliards d’euros<br />
de budget. Aussi, selon le journal le Monde, certains ouvriers<br />
de la construction ont été victimes de quelques abus. Parmi<br />
les 60 000 employés, des immigrés d’anciennes républiques<br />
soviétiques ont connu des retards de salaires importants,<br />
voire des absences de rémunération, pour travailler dans<br />
des conditions parfois très précaires. Le gouvernement<br />
Russe est d’ailleurs incriminé par l’organisation Human Right<br />
Watch <strong>à</strong> ce propos. Selon le Figaro, déforestation et autre<br />
aménagements montagnards massifs sont également décriés<br />
par les organisations écologistes, et notamment Vladimir<br />
Timaev, président de la Relève écologique du Nord-Caucase,<br />
qui ne manque pas d’évoquer l’expropriation de riverains pour<br />
l’occasion. Le développement durable n’est donc pas perçu de<br />
la même manière pour tout le monde. Ce qu’il y a de sûr, c’est<br />
que le Russe sait recevoir, mais le Russe peut être rustre dans<br />
sa manière de procéder.
un peu de géographie<br />
Sotchi (43° 36’ Nord, 39° 43’ Est) se situe non<br />
loin de la frontière géorgienne et est encadrée<br />
de toutes parts, exceptée la côte de la Mer<br />
Noire, par les puissantes montagnes du Caucase.<br />
L’agglomération très étirée le long de la mer<br />
regroupe près de 400 000 habitants. Sous la même<br />
latitude que la Côte d’Azur, cette ville bénéficie d’un<br />
climat subtropicale continentale, occasionnant de<br />
fortes chaleurs estivales et des hivers rigoureux.<br />
La région est aussi fortement arrosée, notamment<br />
pendant les mois de novembre-décembre, ce<br />
qui laisse <strong>à</strong> présager de bonnes conditions<br />
d’enneigement pour les épreuves. En remontant la<br />
vallée de Krasnaïa Poliana, on retrouve des versants<br />
densément investis par une forêt de saules, de<br />
bouleaux et de sapins allant jusque dans les<br />
pentes raides en dessous des crêtes. Les massifs<br />
montagneux environnants culminent entre 2000<br />
et 3250 m d’altitude. Notre Gérard national adore<br />
l’endroit paraît-il !<br />
La torche et Le reLais oLympique<br />
Conçue par une équipe de designers et<br />
d’ingénieurs renommée, la torche olympique<br />
possède une apparence significative. Elle symbolise<br />
le contraste Russe, entre progrès technique et<br />
folklore ancestrale. Composée d’aluminium et de<br />
polymère, elle représente une plume d’oiseau,<br />
faisant référence au mythe du phoenix célèbre dans<br />
toute la Russie. Le rouge de la torche olympique<br />
reprend la couleur traditionnelle du sport russe<br />
tandis que le bleu de celle paralympique induit le<br />
ciel, la force de caractère.<br />
Le relais sera lancé le 7 octobre prochain et<br />
sillonnera le territoire Russe de façon <strong>à</strong> ce que 90%<br />
de la population y est accès. 14 000 porteurs se<br />
lanceront ainsi sur le parcours et traverseront toutes<br />
les régions fédérales du pays. Bonne chance !<br />
NUMERO 62<br />
7
NEWS<br />
Les X Games tiGnes<br />
4 années POur devenir incOntOurnaBes<br />
Des gros sponsors, des chaînes de télévision, une<br />
station emblématique... Et des riders surmotivés !<br />
Un savant cocktail pour fournir un contest freestyle<br />
magique, chaque année, sur les pentes de Tignes,<br />
maculées par des admirateurs toujours plus<br />
nombreux. Par Guilhaume Filhol<br />
L<br />
es dates sont tombées. L’édition 2013 des «X» aura lieu le<br />
week-end du 20 au 22 mars. Les travaux commenceront<br />
<strong>à</strong> la fin du mois de février. Le village sera érigé en bas du<br />
Slopestyle et du half-pipe qui eux seront façonnés des jours<br />
durant pour notre plus grand bonheur. Ah ! Qu’elle est fière,<br />
Tignes-la-grande, de fournir un tel événement. Elle déplace<br />
presque 12000 mètres cube de neige pour construire les<br />
6 modules étalés sur les 600m de longueur du Slopestyle.<br />
Elle fait construire une structure en dur, l’été, pour avoir un<br />
vrai Super-Pipe digne de ce nom. Elle achète même la seule<br />
dameuse (Mlle Zaug Pipe Monster) capable de brosser le<br />
coping jusqu’aux 7 mètres de hauteur réglementaire. Elle<br />
prend la pose devant plusieurs centaines de journalistes<br />
internationaux déplacés pour l’occasion. Ah non, vraiment elle<br />
aime se faire belle pour un week-end. Tant mieux. On sera l<strong>à</strong><br />
pour profiter de son maquillage et lui envoyer des flatteries.<br />
sOUviENs-tOi L’hivER dERNiER<br />
Torin Yater-Wallace (USA), un des nouveaux prodiges<br />
américains du pipe, a remporté la médaille d’or alors qu’il<br />
n’avait que 16 ans. Il a cependant été devancé par son<br />
compatriote David Wise (USA) au mois de janvier de cette<br />
année <strong>à</strong> Aspen. Nous verrons bien s’il parviendra <strong>à</strong> défendre<br />
son titre européen face, aussi, <strong>à</strong> des français plutôt bien<br />
aiguisés ! Bobby Brown (USA) et Tom Wallisch (USA encore)<br />
gagnaient l’or et l’argent en Slopestyle. Affaire <strong>à</strong> suivre car<br />
nombreux sont les outsiders ultra-talentueux dans le domaine.<br />
Suprématie américaine en snowboard toujours, puisque Shaun<br />
White raflait haut la main la médaille d’or en Super-Pipe<br />
(devant lequel se massaient plus de 40000 spectateurs ce<br />
soir-l<strong>à</strong>), ainsi qu’en Slopestyle. Leader incontesté <strong>à</strong> Aspen le<br />
mois dernier, on admet peu de doute quant au succès de cette<br />
légende vivante le 22 mars prochain.<br />
8 NUMERO 62<br />
cEttE aNNéE<br />
Voici la première liste des inscrits pour 2013 :<br />
SUPERPIPE SKI<br />
Hommes<br />
Justin DOREy (USA)<br />
Thomas KRIEF (FRA)<br />
Kevin ROLLAND (FRA)<br />
David WISE (USA)<br />
Torin yATER-WALLACE (USA)<br />
SLOPESTyLE SKI<br />
Hommes<br />
Bobby BROWN (USA)<br />
Nick GOEPPER (USA)<br />
Andreas HåTVEIT (NOR)<br />
Tom WALLISCH (USA)<br />
James WOODS (GBR)<br />
Femmes<br />
Maddie BOWMAN (USA)<br />
Anais CARADEUX (FRA)<br />
Roz GROENEWOUD (CAN)<br />
Femmes<br />
Dara HOWELL (AUS)<br />
Anna SEGAL (AUS)<br />
Kaya TURSKI (CAN)<br />
Une nouvelle liste de riders devrait tomber dans les prochains<br />
jours. Maintenant que l’événement européen s’est forgé une<br />
place de choix, avec une organisation bien «rodée», avec des<br />
acteurs languissant, nous pouvons d’ores et déj<strong>à</strong> imaginer<br />
une édition qui, on l’espère, franchira de nouveaux records.<br />
En attendant que tout les fans réservent leur week-end !<br />
Ce sera toujours l’occasion de faire la fête, le soir, sous les<br />
chapiteaux...<br />
Pour suivre l’avancement des préparatifs, direction le site<br />
internet de la station : www.xgames.tignes.net<br />
© XGAMES<br />
© XGAMES
© XGAMES © XGAMES<br />
programme<br />
Les grands rendez-vous des X en un coup d’oeil.<br />
MErcrEdi 20 Mars<br />
10:30 - Qualifications Slopestyle ski homme<br />
13:00 - Finale Slopestyle ski femme<br />
JEudi<br />
13:00 - Finale Slopestyle ski homme<br />
18:30 - Finale Super-pipe snowboard homme<br />
VENdrEdi<br />
18:30 - Finale Super-pipe ski homme<br />
20:30 - Finale Super-pipe ski femme<br />
Ça chiffre !<br />
> 103 500 spectateurs ont assisté aux<br />
X Games Tignes 2012 durant les 3 jours de<br />
l’événement<br />
> 16 ans c’est l’âge qu’avait le plus jeune<br />
médaillé d’Or de l’histoire des X Games<br />
Tignes. C’est l’américain Torin Yater-Wallace<br />
qui s’est emparé en 2012, de la victoire en<br />
SuperPipe Ski !<br />
> 11 500 m 3 de neige sont utilisés<br />
pour la construction du Slopestyle. Cela<br />
équivaut <strong>à</strong> 16 terrains de football couverts d’un<br />
mètre de neige !<br />
NUMERO 62<br />
© XGAMES<br />
9
NEWS<br />
Grand cOncOurs<br />
ski time / sWatch Freeride<br />
WOrLd tOur BY the nOrth Face<br />
Gagnez des Tee-Shirts et<br />
des bonnets Kask FWT<br />
Le SWATCH FREERIDE WORLD TOUR BY THE<br />
NORTH FACE (FWT) a forcément quelque<br />
chose de plus cette année. C’est l’année de la<br />
réunification : les circuits américains Subaru<br />
Freeskiing World Tour, The North Face Masters<br />
of Snowboarding et le circuit européen Swatch<br />
Freeride World Tour ne font désormais plus qu’un.<br />
Très bonne nouvelle qui fait du FWT la compète<br />
freeride la plus gradée. Pour fêter ça, on JOUE…<br />
Pour Gagner, il suffit de répondre aux questions<br />
suivantes :<br />
1/ Aurélien Ducroz est le meilleur représentant<br />
français sur le circuit FWT depuis quelques<br />
temps. La saison dernière il a encore terminé sur<br />
le podium. Mais <strong>à</strong> quelle place ?<br />
2/ En 2013, le FWT s’arrête une fois encore en<br />
France, comme chaque année depuis sa création,<br />
il y a cinq ans. Dans quelle station le FWT a-t-il<br />
pris ses quartiers une fois encore le 26 janvier<br />
dernier : Châtel, Isola 2000, Chamrousse ou<br />
Chamonix ?<br />
(Vous devriez, si besoin, trouver des éléments de<br />
réponses sur www.freerideworldtour.com, en<br />
surfant dans les différentes rubriques).<br />
ENVOyEZ VOS RÉPONSES SUR PAPIER LIBRE<br />
EN INDIQUANT VOTRE NOM, VOTRE ADRESSE<br />
POSTALE, VOTRE MAIL ET UN NUMÉRO DE<br />
TÉLÉPHONE, <strong>à</strong> :<br />
Ski Time Magazine,<br />
Free Presse, Savoie-Technolac,<br />
18 Allée du Lac Saint André<br />
73 382 Le Bourget du Lac Cedex.<br />
10 NUMERO 62<br />
© FREERIDE WORLD TOUR/J.BERNARD
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comme Leifur Örn Svavarsson, NeoShell ® libère les passionnés d’outdoor de la sueur, de la condensation<br />
et du froid et est désormais utilisé par les plus grandes marques. Libérez-vous sur NEOSHELL.COM<br />
Polartec ® et Polartec ® NeoShell ® sont marques déposées de Polartec, LLC. ©Polartec 2013
NEWS<br />
Paré POur Livrer<br />
Bastien Tourneux est l’heureux gagnant du jeu<br />
concours The North Face / Escape. Son lot ? Ni plus<br />
ni moins que le nouveau Meru Kit by The North Face,<br />
soit un ensemble complet conçu pour l’alpinisme<br />
engagé. Sur notre photo, Bastien porte l’une des<br />
vestes du fameux kit. Il lui arrive d’être coursier sur<br />
Annecy, l’occasion pour lui de tester la qualité de<br />
ce beau lot livré <strong>à</strong> domicile, il faut dire qu’il y avait<br />
des conditions himalayennes en Haute-Savoie ces<br />
derniers temps...<br />
12 NUMERO 62<br />
«La terre est une artiste»<br />
L’éxposition «Alpes : L’art et la matière» regroupe quarante<br />
photos extraordinaires et se tient au couvent Sainte-Cécile<br />
<strong>à</strong> Grenoble jusqu’au 5 avril 2013. Bernahard Edmaier<br />
s’attache, <strong>à</strong> travers ses clichés, <strong>à</strong> nous rendre compte de<br />
la puissance de création de la nature, particulièrement<br />
fascinante dans les Alpes. Le livre portant le même nom est<br />
disponible chez Glénat Livres.<br />
isPO munich 2013,<br />
L’éDITIOn DE TOuS LES RECORDS<br />
Le salon de l’équipement de sports de montagne<br />
Munichois a rassemblé cette année pas moins de 2451<br />
exposants pour 81 000 visiteurs. Le record a été battu.<br />
En plus d’avoir récolté une large majorité d’avis excellent<br />
concernant l’organisation, le salon s’est vu être félicité<br />
par les directeurs de différentes marques présentes.<br />
Acheteurs, vendeurs et journalistes font d’ISPO Munich une<br />
incontournable plateforme du réseau sport-business de<br />
montagne.<br />
en BreF<br />
Les deux rideuses de chez Scott Maddie Bowman et Roz<br />
Groenewoud envoient leur sponsor au sommet. Elles finissent<br />
respectivement première et seconde de la finale du superpipe, lors<br />
des récents X Games d’Aspen, Colorado, sur des scores de 91.33<br />
et 86.66. Keri Hermann, aussi équipée par Scott, frise le podium en<br />
slopestyle et finit 5 ème . Heureuse édition féminine pour la marque<br />
américaine.<br />
© FREEPRESSE
JuLBO White sessiOn<br />
JAPAn, WILD MOunTAIn AnD SnOW !<br />
radikaL mOuntain<br />
2013<br />
Le 12 et 13 janvier s’est tenu le Radikal Mountain<br />
sur le secteur de Balme <strong>à</strong> la Clusaz. Une petite<br />
compétition faisant partie du Freeride World<br />
Qualification, où l’on se dispute le classement pour<br />
atteindre le World Tour l’an prochain. C’était en tout<br />
cas un bon bain de poudre et de soleil au milieu des<br />
barres rocheuses et des sapins. Mickaël Bijasson<br />
l’emporte devant un autre skieur français, Michaël<br />
Bimboes, laissant la troisième place <strong>à</strong> l’Autrichien<br />
Raphael Webohfer.<br />
Cette année, Julbo a changé son jeu-concours par rapport aux éditions précédentes. Un seul lauréat<br />
sélectionné pour partir plus loin, plus longtemps et en tète-<strong>à</strong>-tète avec Enak Gavagio.<br />
Les résultats sont tombés pour 2013, : c’est Mr Benjamin Etienne qui aura l’honneur de déflorer des<br />
pentes poudreuses au pays du soleil levant.<br />
Vive réaction de joie lorsqu’Enak l’a appelé pour lui apprendre la nouvelle. Mais, d’après une<br />
interview ultérieure, son naturel optimiste ne lui conférait aucun doute de réussir !<br />
Ce skiman d’Allinges (Hautes-Savoie) saura profiter de sa chance, sa passion pour le ski freeride est<br />
des plus vives. Bravo <strong>à</strong> toi Benjamin !<br />
© XRADIkAL-GREG-DIEU<br />
NUMERO 62<br />
© RADIkAL-GREG-DIEU<br />
13
Le SFR Tour est une compétition freestyle, répartie<br />
cette année en cinq étapes successives <strong>à</strong> Val<br />
Thorens, Tignes, Vars, l’Alpe d’Huez et La Clusaz.<br />
Les gagnants du Half-Pipe et du classement général<br />
Slopestyle auront le privilège, fin mars, de se<br />
présenter aux X-Games Europe.<br />
L<br />
NEWS<br />
sFr tOur 2013<br />
e vainqueur de chacune des deux disciplines se verra<br />
recevoir une «Wild card», ou plus communément un ticket<br />
direct pour se mesurer aux plus grands lors des X de<br />
Tignes. Pour le Half-Pipe, cela se jouera uniquement <strong>à</strong> Tignes<br />
du 19 au 21 février sur le Super-Pipe officiel. Plus fastidieuse,<br />
la compétition slopestyle est étalée sur les quatre autres<br />
étapes ; les plus importantes étant Val Thorens et Vars (du 25<br />
au 27 février), avec 30% et 40% des points pour le classement<br />
général, suivie des Big-Airs de l’Alpe d’Huez (du 4 au 6 mars) et<br />
La Clusaz (12-14 mars), comptant pour 15% chacune.<br />
Val Tho’, c’est fait. Antoine Adelisse, récemment interviewé<br />
par notre équipe, s’est allègrement imposé sur un slope de<br />
toute beauté. Il engrange de précieux points pour la victoire<br />
finale, en concrétisant par la même occasion ses espoirs et<br />
son travail sérieux.<br />
14 NUMERO 62<br />
Vars et Tignes sont des événements classés «Gold» par l’AFP<br />
World Tour (Association of Freeskiing Professionals). Les trois<br />
autres sont des épreuves «Silver». En plus de l’accession aux<br />
X-Games, les gains valent le détour. Entre 13000 et 20000<br />
dollars sont répartis sur les podiums <strong>à</strong> chaque étape. Une<br />
compétition de choix, donc, <strong>à</strong> suivre sur place ou en résumé<br />
sur : www.sfrglisse.tumblr.com/tagged/SFR-Tour<br />
© SFR
the BiG LePOWski<br />
<strong>à</strong> chamOniX<br />
La 5 ème édition de l’événement freeride The BigLePowSki a eu lieu du 15 au 17 février <strong>à</strong><br />
Chamonix. L’objectif était de sensibiliser les riders <strong>à</strong> la sécurité hors-piste. Cela passe par la<br />
maîtrise du matériel de sauvetage en avalanches ou encore l’évaluation de l’état du manteau<br />
neigeux.<br />
Black Diamond, Mountain Hardwear, Polartec, Fritschi et Pieps ont invité tous les fans du<br />
freeride <strong>à</strong> participer <strong>à</strong> des ateliers, des tours guidés et des tests de skis gratuits. Trois jours<br />
durant, des professionnels du freeride ont encadré les skieurs débutants et confirmés. Tout<br />
cela dans une atmosphère relax : soirée ciné, barbecues après-ski et fêtes.<br />
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violent blizzard ou des températures trop mordantes.<br />
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sanguine et sont respirantes. Couleurs disponibles : Turquoise, noir, bleu, rose ou beige.<br />
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NUMERO 62<br />
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2012<br />
15
EVENT<br />
COUPE DU MONDE<br />
DE SKICROSS<br />
3 ETAPES SO FRENCH<br />
pour la première fois, 3 épreuves fraNçaises<br />
étaieNt programmées daNs le caleNdrier de<br />
la coupe du moNde de skicross cet hiver.<br />
uN trio d’étapes alpiNes aux teNaNts et<br />
aboutissaNts bieN différeNts mais avec des<br />
traits commuNs : uNe météo très capricieuse<br />
qui N’aura cepeNdaNt déstabilisé aucuN des<br />
solides orgaNisateurs, uN team fraNce solide<br />
et motivé pour briller <strong>à</strong> la maisoN qui sigNe<br />
de très boNs chroNos aux qualificatioNs<br />
mais souffre d’uN maNque de réussite pour<br />
moNter sur la boîte. au fiNal beaucoup de<br />
rageaNtes 4 ème places et uN seul podium.<br />
retour sur ces trois étapes.<br />
Par Nolwenn Patrigeon Photos : Agence Zoom, Megève Tourisme, Nuts<br />
16 NUMERO 62
VaL thorens<br />
Le BaPtême du Feu<br />
L<br />
a station la plus haute d’Europe ouvre le bal mi<br />
décembre. Sa réputation n’est plus <strong>à</strong> faire, d’au-<br />
tant qu’elle a déj<strong>à</strong> reçue des étapes de coupes<br />
de France et d’Europe. Pourtant, aux vues du tracé<br />
proposé cela grince un peu des dents côté athlètes.<br />
La piste est assez plate et les conditions météo dantesques<br />
des derniers jours font que la vitesse n’est<br />
pas l<strong>à</strong>, la difficulté non plus. Un parcours qui parait<br />
trop simple, doté d’une grande partie de glisse qui se<br />
joue énormément sur la préparation des skis.<br />
Avec la neige qui s’est abattue sans répit sur la station,<br />
le shaper et le staff se seront bien arrachés les<br />
cheveux, et après 2 jours d’annulations des entraînements<br />
et des qualifications, les skicrosseurs ont<br />
finalement pu prendre le départ sous un grand ciel<br />
bleu pour une journée marathon comprenant entrainement,<br />
qualifications et finales.<br />
Côté résultats ce sont les Suisses qui ont mené la<br />
meute avec un doublé de Fanny Smith et d’Armin<br />
Niederer. La bonne surprise française vient de Marion<br />
Josserand qui se classe juste au pied du podium<br />
malgré un accrochage avec l’Autrichienne Andra<br />
Linbacher, prouvant ainsi qu’elle est bel est bien de<br />
retour après deux ans de galère.<br />
Chez les garçons, 4 tricolores avaient passé le<br />
stade des qualifs (Jonathan et Bastien Midol, Jonas<br />
Devouassoux et JF Chapuis). On attendait beaucoup<br />
de ce dernier, local de l’étape, qui terminera 7 ème ,<br />
premier français.<br />
Les contamines, La PiOnnière<br />
P<br />
remière station <strong>à</strong> organiser une Coupe du Monde de skicross en France,<br />
les Contamines Montjoie ont accueilli pour la 11 ème année consécutive<br />
une étape du circuit mondial. Difficile et engagée, la piste des Contas<br />
est surnommée « la Kitzbuhel du skicross » par les athlètes, et fait la fierté<br />
de ceux qui arrivent <strong>à</strong> la dompter. Cette année encore, elle a su révéler sa<br />
personnalité forte, malgré les conditions rendues difficiles par la neige et<br />
le brouillard, en offrant un parcours qualifié de « génial » par de nombreux<br />
riders.<br />
Une course endiablée et tout en suspens mais côté résultats c’est l’abonnement<br />
<strong>à</strong> la 4 ème place, chez les filles comme chez les garçons avec Marielle<br />
Berger-Sabatel et Jonathan Midol. A noter malheureusement la guigne de<br />
Marion Josserand, qui est de nouveau touchée au genou, 2 ans jours pour<br />
jour sur cette même piste !… Courage Marion, reviens nous vite !<br />
NUMERO 62<br />
17
EVENT<br />
megèVe se Jette <strong>à</strong> L’eau<br />
P<br />
as évident de passer directement derrière sa<br />
voisine Contaminarde, référence en la matière.<br />
La première donc pour Megève, qui jouit tout de<br />
même d’une forte expérience évènementielle, et d’une<br />
certaine culture du ski freestyle notamment du ski de<br />
bosses (coupe du monde l’année derniere). La météo<br />
encore une fois n’aura pas été du côté de l’organisation,<br />
et après plusieurs modifications de programme (ce qui<br />
peut, avec le fait que cela soit en milieu de semaine,<br />
expliquer le manque de public présent), c’est encore<br />
une fois finalement sous le soleil que s’est jouée la<br />
troisième épreuve française !<br />
Une piste et un parcours <strong>à</strong> la hauteur des espérances,<br />
<strong>à</strong> la fois aérien et technique.<br />
Et après de très bonnes qualifications pour les<br />
frenchies (7 ont passé la barre), cocorico le voil<strong>à</strong>, le<br />
tant attendu podium français en France. Le 50ème pour<br />
Ophélie David, qui après un bon début de saison outre<br />
Atlantique avait joué des coudes et de malchance, mais<br />
a su rester patiente, sans douter de son ski et de ses<br />
capacités <strong>à</strong> rivaliser avec les meilleures, respect Ophé !<br />
18 NUMERO 62<br />
sKicross, La crOiX et La Bannière<br />
POur Les tv<br />
L<br />
’engouement et l’engagement de nos stations pour cette discipline<br />
font plaisir <strong>à</strong> voir. Pas sur par contre que cela dure, étant donné le<br />
manque de retombée TV <strong>à</strong> prévoir, dus aux nouvelles conditions<br />
moyennant finances exprimées par la FIS, par l’intermédiaire d’Infront,<br />
l’agence de production gérant les droits télévisuels. Des sommes<br />
demandées trop importantes pour les chaines françaises qui risquent de<br />
finir de bouder un sport certes spectaculaire mais qui reste chez nous<br />
encore confidentiel et qui par sa nature est compliqué <strong>à</strong> retransmettre<br />
(aléas météos nombreux, horaires souvent décalés, mauvaise visibilité…).<br />
Si ces stations certes passionnées par ces disciplines se retrouvent sans<br />
images, il n’est pas certain qu’elles réitèrent leur demande d’inscription<br />
au calendrier de coupe du monde les hivers suivants, ce qui serait<br />
comment dire…dommage non ?
Photos Jeremy Bernard - *Le monde a besoin de votre regard.<br />
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BENJA<strong>MI</strong>N DU FREERIDE WORLD TOUR, LE SKIEUR DE CHAMONIX<br />
DÉCOUVRE LE SANCTUAIRE DE LA DISCIPLINE APRèS êTRE PASSÉ<br />
PAR LES JUNIORS ET LE TOUR QUALIFICATIF.<br />
Par Antoine Grospiron Jaccoux Photos : D.Daher, R.Blong / Freeride World Tour<br />
20 NUMERO 62
Sa trajectoire dans l’univers du freeride de<br />
compétition est linéaire comme un beau run de<br />
poudreuse. Membre depuis l’âge de 11 ans du<br />
Young riders crew, école de ski libre chamoniarde<br />
initiée par Greg Liscot, Léo a franchi un <strong>à</strong> un les paliers du<br />
championnat pour réaliser son ambition : intégrer l’élite du<br />
Freeride World Tour (FWT). ce fut d’abord le tour Junior lors<br />
de la saison 2010-2011 pour découvrir l’univers compétitif<br />
et se familiariser avec les tactiques propres <strong>à</strong> ce sport, puis,<br />
tout juste majeur, il décide de se frotter <strong>à</strong> l’antichambre du<br />
championnat du monde, le Freeride World Qualifier (FWQ)<br />
où il enchaîne les bons résultats pour terminer troisième<br />
et se qualifier pour le FWT. un parcours exemplaire réalisé<br />
avec le soutien du Young riders crew, une structure qui<br />
accompagne les jeunes dans la découverte de la haute<br />
montagne et les familiarise avec le professionnalisme. Plus<br />
jeune skieur du circuit, Léo a connu un début de saison<br />
difficile sur les trois premières courses. confronté <strong>à</strong> l’échec,<br />
il prend conscience de l’ardeur de la tâche et continue son<br />
apprentissage du haut niveau avec l’objectif de finir parmi<br />
les 18 meilleurs mondiaux et ainsi poursuivre l’aventure du<br />
FWT la saison prochaine.<br />
La NaissaNcE d’uNE PassiON<br />
Entre le gamin de onze ans qui intégrait le Young Riders Crew<br />
et le jeune homme d’aujourd’hui, la neige <strong>à</strong> coulé sur les<br />
parois. Léo s’est d’abord fait les jarrets sur les pistes d’alpin<br />
avec le club des sports de Chamonix avant de regarder vers<br />
le haut des montagnes. La rude école des surfaces gelées<br />
lui a donné de bonnes bases et, en dépit des sirènes du ski<br />
entres potes, il a eu la lucidité de continuer jusqu’<strong>à</strong> 15 ans<br />
pour affirmer sa technique. A partir de 12 ans, il commence<br />
également le freestyle et se forme au savoir-faire aérien<br />
en slopestyle et big air afin d’être un skieur complet. C’est<br />
l’époque du Young Riders Crew de Greg Liscot. “en arrivant<br />
du ski alpin, ça m’a donné l’occasion de faire du freeride<br />
et du freestyle encadré. Cela rassurait mes parents que<br />
je sois avec des coachs et cela m’a permis de développer<br />
mon ski sous les conseils et le management de Greg. C’est<br />
mon confident, l’oeil extérieur sur mon ski”, explique Léo.<br />
Progressivement, il se familiarise avec le ski libre, aussi bien<br />
en freeride qu’en freestyle, pour devenir un skieur complet.<br />
Il participe notamment <strong>à</strong> un stage de hors-piste encadré par<br />
des guides avec, en invité de marque, le champion Aurélien<br />
Ducroz. C’est ce genre de rendez-vous qui insuffle dans<br />
l’esprit du jeune Léo la fascination du freeride.<br />
Issu d’une famille qui ne travaille pas dans l’univers du ski<br />
et de la montagne, le jeune Slemett a trouvé dans le Young<br />
Riders Crew le cadre dont il avait besoin pour s’épanouir.<br />
Mais c’est la passion pour le ski qui lui a donné le carburant<br />
fin de run bien maîtrisée <strong>à</strong> Chamonix. Léo assure pour engranger des<br />
points après ses déboires sur les deux premières étapes.<br />
nécessaire pour toujours aller de l’avant. “C’est un gars<br />
qui bosse dur et qui a toujours privilégié le travail. Il a<br />
fait beaucoup de sacrifice pour en arriver-l<strong>à</strong>”, témoigne<br />
Greg Liscot. En dehors des sessions d’entraînement et de<br />
pratique, Léo s’échappe avec ses potes de Cham, Jordan<br />
le skieur, Camille et Corentin les snowboarders, pour<br />
parcourir les hors-pistes du massif du Mont Blanc. À 17<br />
ans, il profite d’un budget voyage du Young Riders Crew<br />
pour partir <strong>à</strong> Taos, au Nouveau-Mexique, afin de participer<br />
<strong>à</strong> sa première compétition de freeride. “J’ai tout de suite<br />
accroché. Le repérage <strong>à</strong> la jumelle. Le partage avec les autres<br />
compétiteurs. La découverte de nouvelles faces. C’était mon<br />
truc.” Il termine <strong>à</strong> une prometteuse quatrième place puis<br />
enchaîne sur deux autres compétitions juniors, la première <strong>à</strong><br />
Fieberbrunn, en Autriche, et la seconde <strong>à</strong> Snowbird, en Utah,<br />
pour les mondiaux juniors. Sur ces deux compétitions, il se<br />
classe parmi les dix premiers et entrevoit déj<strong>à</strong> ce qu’il fera <strong>à</strong><br />
sa majorité, quelques mois plus tard.<br />
NUMERO 62<br />
21
ROOKIE AVENUE<br />
Pas dE cadEau POur LE NOuVEau<br />
Une fois majeur, Léo se lance naturellement sur le FWQ.<br />
Il commence par les compétitions ‘Open’ qui peuvent<br />
lui donner accès au événement les plus prestigieux<br />
du tour qualificatif. En remportant deux compétitions<br />
sur quatre, il gagne le droit de concourir sur toutes les<br />
compétitions du FWQ. Il saisit cette opportunité et, avec<br />
une victoire et une seconde place sur les trois contests<br />
auxquels il participe, termine 3 ème au général et se qualifie<br />
pour le FWT (les cinq premiers du FWQ sont qualifiés<br />
la saison suivante sur le FWT, ndlr). En deux saisons,<br />
sans complexe et avec le culot d’un expert, Léo a ainsi<br />
franchi toutes les étapes pour intégrer la fine fleur du<br />
freeride. Dans la foulée de cette performance, il attire les<br />
sponsors et change de partenaires pour signer chez deux<br />
gros équipementiers, les skis Dynastar et les vêtements<br />
The North Face. À tout juste 19 ans, habillé et casqué de<br />
pied en cap, Léo se retrouve totalement immergé dans le<br />
milieu du freeride professionnel. En deux saisons, il passe<br />
du statut de jeune néophyte <strong>à</strong> celui de membre exclusif<br />
des meilleurs compétiteurs mondiaux.<br />
Backflip <strong>à</strong> Chamonix. un sang froid digne d’un compétiteur chevronné<br />
22 NUMERO 62<br />
« EN DEUx SAISONS, SANS COMPLExE<br />
ET AVEC LE CULOT D’UN ExPERT, LÉO A<br />
AINSI fRANCHI TOUTES LES ÉTAPES POUR<br />
INTÉgRER LA fINE fLEUR DU fREERIDE »<br />
Si son parcours ressemble jusqu’ici <strong>à</strong> une copie parfaite,<br />
Léo va faire la rude expérience du FWT lors des trois<br />
premières courses. À Revelstoke, il tombe sur un backflip<br />
qui n’était pas indispensable tellement son début de<br />
parcours était splendide. À Courmayeur, une petite erreur<br />
sur la fin de son run le fait chuter alors qu’il avait <strong>à</strong><br />
nouveau très bien entamé sa course. Avec deux chutes<br />
sur les deux premières épreuves, Léo aborde l’étape de<br />
Chamonix avec le compteur des points en ligne de mire<br />
et le désir de briller sur ses terres. Cette fois, c’est une<br />
réception tassée sur un backflip qui lui coûte de nombreux<br />
points et sème le doute dans son esprit. Aujourd’hui,<br />
il ne lui reste que deux étapes pour revenir dans les 18<br />
premiers et continuer au sein du championnat l’année<br />
prochaine. Sinon, il lui faudra repasser par le championnat<br />
FWQ, une perspective que Léo feint ignorer. “Au départ,<br />
mon objectif était de finir parmi les 12 premiers pour<br />
être qualifié pour Verbier. mais j’étais peut-être un peu<br />
gourmand. Dorénavant je veux rester dans les 18 pour<br />
continuer dans le FWT. Rien n’est impossible en ce qui<br />
concerne Verbier, mais il y a d’abord cet objectif.”<br />
© D. DAhER
GardEr La TêTE FrOidE<br />
“Léo a énormément progressé en l’espace d’une saison<br />
et il garde une énorme marge de progression. Il rivalise<br />
techniquement avec des gars qui ont six ans de plus que<br />
lui et c’est aujourd’hui un skieur complet, capable de<br />
faire du big mountain comme du backcountry. Par contre,<br />
il n’a pas la maturité de ces gars-l<strong>à</strong> et doit apprendre <strong>à</strong><br />
relativiser les échecs. Il mérite d’être dans le tour, mais<br />
il doit encore prendre de la bouteille et être capable<br />
d’encaisser ses déceptions”, explique Greg Liscot. Entre<br />
l’envie d’être au top et la dure loi comptable du FWT,<br />
Léo passe par une nouvelle étape de son apprentissage<br />
du haut niveau. “La nouvelle barrière, c’est le mental. Je<br />
prends de plus en plus de plaisir <strong>à</strong> skier, mais il faut que je<br />
passe un cap mental”, commente avec lucidité l’intéressé.<br />
Il fallait bien que quelque chose se grippe dans une si<br />
belle trajectoire.<br />
© D. DAhER © J.BERNARD<br />
© R. BLONG<br />
Etre propulsé en si peu de temps sur le devant de la scène<br />
et signer avec des sponsors emblématiques est <strong>à</strong> la fois<br />
une très belle consécration et un guêpier. Désormais<br />
affublé de l’étiquette de génie précoce, Léo doit retrouver<br />
de l’insouciance et ne pas se laisser déborder par des<br />
enjeux qui, considérant son jeune âge, demeurent relatifs.<br />
Si, comme il l’indique sans état d’âme, l’objectif ultime<br />
est la couronne mondiale, il a la tâche de se servir de<br />
ses échecs pour construire ses succès futurs. Déterminé,<br />
travailleur, mais surtout très bon skieur, il possède toutes<br />
les cartes d’un futur grand champion. Son avenir passe par<br />
les erreurs de jeunesse et, de ce côté-l<strong>à</strong>, le chamoniard a<br />
encore quelques belles années devant lui. Et si Greg Liscot<br />
demeure <strong>à</strong> ses côtés pour son ultime envol, il sait qu’il doit<br />
peu <strong>à</strong> peu s’effacer pour que Léo se forge l’indispensable<br />
confiance d’un grand compétiteur. L’aboutissement de leur<br />
travail depuis huit saisons transite aussi par l<strong>à</strong>.<br />
Superbe enchaînement d’une triple barre rocheuse <strong>à</strong> revelstoke.<br />
malheureusement, Léo chutera quelques instants plus tard en<br />
tentant un backflip sur le bas du parcours.<br />
NUMERO 62<br />
23
EVENT<br />
FREERIDE WORLD TOUR<br />
lE SACRE d’uNE NOuvEllE èRE<br />
APRèS TROIS ÉTAPES SUR SIX AU MOMENT Où NOUS PUBLIONS<br />
CE NUMÉRO, LE FREERIDE WORLD TOUR (FWT) SEMBLE AVOIR<br />
RÉALISÉ LA NOCE IDÉALE EN RÉUSSISSANT L’UNIFICATION DES<br />
TOURS NORD-AMÉRICAINS ET EUROPÉENS. Par Antoine Grospiron-Jaccoux<br />
ce que le monde de la compétition de freeride attendait<br />
s’est produit, un tour mondial structuré avec un<br />
système de jugement ordonné. Quinze ans après la<br />
fondation de l’international Free skiing association<br />
(iFsa), les épreuves de ski libre en haute montagne abordent<br />
une nouvelle étape de leur histoire avec l’unification des deux<br />
FWT, le Freeride World Tour européen et le Freeskiing World<br />
Tour nord-américain. ces deux championnats rivaux qui<br />
revendiquaient le globe terrestre et sacraient chaque année<br />
deux champions et championnes du monde, ont logiquement<br />
fini par fusionner après de nombreuses années de guerre des<br />
mondes. désormais, les initiales FWT n’ont plus qu’une seule<br />
signification et le freeski s’est fondu dans le freeride, esquissant<br />
les contours d’un championnat lisible et crédible. avec deux<br />
gros sponsors, swatch et The North Face, associé sur toute<br />
la durée du championnat, et la volonté de retransmettre les<br />
courses en direct, le FWT 2013 a tout pour franchir un nouveau<br />
palier médiatique.<br />
deux championnats pour une seuLe pLace<br />
Deux visions de la compétition, l’une ouverte au quidam<br />
avec repérage in situ (l’américaine), l’autre réservée <strong>à</strong> une<br />
élite avec repérage <strong>à</strong> la jumelle (l’européenne), avec chaque<br />
année deux champions et championnes du monde <strong>à</strong> la clef,<br />
autant dire le désordre. Doyenne de la mise en place d’un<br />
tour structurée, l’organisation américaine IFSA s’était au<br />
départ crispée sur ses positions, s’arc-boutant sur sa<br />
© fWt 2013 / J.berNard<br />
24 NUMERO 62<br />
© fWt 2013 / bloNg © fWt 2013 / J.berNard
© fWt 2013 / J.berNard<br />
« CES DEUx CHAMPIONNATS RIVAUx QUI<br />
REVENDIQUAIENT LE gLOBE TERRESTRE<br />
ET SACRAIENT CHAQUE ANNÉE DEUx<br />
CHAMPIONS ET CHAMPIONNES DU<br />
MONDE, ONT LOgIQUEMENT fINI PAR<br />
fUSIONNER APRèS DE NOMBREUSES<br />
ANNÉES DE gUERRE DES MONDES. »<br />
NUMERO 62<br />
25
© fWt 2013 / d.daher<br />
EVENT<br />
« CE QUI A LONgTEMPS NUIT À LA fUSION DES DEUx<br />
TOURS CONCERNAIT LA DIffÉRENCE D’APPROCHE<br />
ENTRE LES DEUx CIRCUITS. LE SYSTèME AMÉRICAIN<br />
DÉCOULAIT D’UNE PHILOSOPHIE DE LIBERTÉ ET<br />
D’OUVERTURE PROPRE À LA DEUxIèME RÉVOLUTION<br />
gLISSE DES ANNÉES 1990, TANDIS QUE LE SYSTèME<br />
EUROPÉEN AVAIT POUR fILIATION L’xTRêME DE<br />
VERBIER, UNE STRUCTURE BEAUCOUP PLUS CADRÉE<br />
ET SÉLECTIVE ISSUE DE LA PROfESSIONNALISATION<br />
DE LA DISCIPLINE AU DÉBUT DES ANNÉES 2000. »<br />
26 NUMERO 62
© fWt 2013 / d.daher<br />
légitimité et refusant de reconsidérer sa méthode.<br />
Son mentor et chef juge, Jim Jack, n’avait jamais cédé<br />
face <strong>à</strong> la mécanique parfaitement huilée de l’organisation<br />
européenne, faisant monter les enchères en reconduisant<br />
chaque année une nouvelle édition du championnat IFSA<br />
grâce <strong>à</strong> des sponsors très fidèles. De son côté, le tour<br />
mondial européen, sous la baguette de Nicolas Hale-Wood,<br />
l’initiateur de l’Xtrême de Verbier, continuait <strong>à</strong> s’implanter<br />
durablement en Amérique du Nord, faisant passer le tour<br />
mondial américain pour ce qu’il était devenu : un tour<br />
exclusivement américain.<br />
L’an passé, Jim Jack est mort avec deux autres éminents<br />
skieurs américains dans une énorme avalanche aux abords<br />
de la station de Steven Path, dans le nord de l’Etat de<br />
Washington. Et bien que les pourparlers entre les deux<br />
organisations aient nettement progressé ces dernières<br />
années avec notamment des discussions sur un système de<br />
notation commun en décembre 2011 et une étape commune<br />
aux deux tours en 2012 (Kirkwood), il est difficile de ne pas<br />
y voir une tragique coïncidence. Jim Jack avait sans doute<br />
accepté inéluctabilité de l’unification sous la pression de la<br />
logique financière des sponsors et la logique compétitive<br />
des athlètes, mais sa disparition au crépuscule de ce qu’il<br />
avait soutenu et défendu pendant tant d’années demeurera<br />
comme un terrible coup du sort.<br />
freesKi Versus freeride<br />
Ce qui a longtemps nuit <strong>à</strong> la fusion des deux tours concernait<br />
la différence d’approche entre les deux circuits. Le système<br />
américain découlait d’une philosophie de liberté et d’ouverture<br />
propre <strong>à</strong> la deuxième révolution glisse des années 1990, tandis<br />
que le système européen avait pour filiation l’Xtrême de Verbier,<br />
une structure beaucoup plus cadrée et sélective issue de la<br />
professionnalisation de la discipline au début des années 2000.<br />
Il était donc inéluctable que la médiatisation grandissante des<br />
compétitions mène <strong>à</strong> la plus moderne des deux approches,<br />
privilégiant un nombre de compétiteurs restreint et des faces<br />
préservées. Exit donc les grandes fêtes du ski libre sauce yankee<br />
avec des gamins qui se jetaient joyeusement sur des barres<br />
rocheuses en mode cascadeurs, des interruptions de streaking<br />
qui rythmaient le show ou des faces totalement bosselées après<br />
les repérages in situ des compétiteurs. Le FWT est désormais<br />
un championnat cadré sur le mode européen, pour le plus grand<br />
bonheur des retransmissions vidéos.<br />
Concernant le jugement, le système du Freeskiing World Tour a<br />
également été rendu obsolète sous couvert de symbiose avec<br />
le Freeride World Tour. En effet, le grand retard du tour IFSA<br />
était l’absence d’une note d’impression générale sur la ligne<br />
d’un rider, note indispensable pour départager des skieurs<br />
en fonction du sentiment d’ensemble qu’il ou elle laissait sur<br />
les juges. Après avoir fait mine de négocier âprement pour<br />
accoucher d’un système de jugement prenant en compte les<br />
critères des deux camps, c’est principalement les critères du<br />
Freeride World Tour qui ont raflé la mise. Mais par souci de<br />
diplomatie, les négociateurs prirent soin de mentionner les<br />
critères de ligne et de scores par catégorie qui étaient de mise<br />
sur le tour IFSA. Critères qui, sans vouloir paraître cyniques,<br />
existaient déj<strong>à</strong> au sein du Freeride World Tour.<br />
NUMERO 62<br />
© fWt 2013 / J.berNard<br />
27
EVENT<br />
« LA gRANDE NOUVEAUTÉ CONCERNANT LE<br />
JUgEMENT DÉCOULE DE LA RETRANS<strong>MI</strong>S-<br />
SION DES COMPÉTITIONS EN DIRECT. CETTE<br />
CONTRAINTE OBLIgE LES JUgES À DONNER<br />
UN SCORE DÉfINITIf À LA fIN DE CHAQUE<br />
RUN POUR QUE LE SPECTATEUR PUISSE<br />
CONNAîTRE LE CLASSEMENT IMMÉDIAT. »<br />
La retransmission en direct hd<br />
Chaque année, les retransmissions vidéo s’améliorent et permettent <strong>à</strong> ce sport<br />
de gagner des téléspectateurs. Le nouveau FWT a les moyens de ses ambitions<br />
avec de subséquents moyens techniques dont une caméra gyrostabilisée<br />
Cineflex montée sur hélicoptère, de nombreux caméramans dans la face et<br />
des caméras embarquées par chaque compétiteur. Tout est désormais orienté<br />
vers la production vidéo sur internet avec une retransmission en direct grâce<br />
<strong>à</strong> l’hélicoptère et aux caméramans, et des retransmissions différées pour les<br />
vidéos embarquées de chaque athlète. Le freeride de compétition débarque ainsi<br />
dans la cour du direct avec une production d’images de grand spectacle, ce qui<br />
devrait lui permettre d’élargir son audience et son public. Mais le FWT consolide<br />
aussi son interactivité internet avec un grand choix de vidéo en différées, dont<br />
les fameuses caméras embarquées.<br />
La grande nouveauté concernant le jugement découle de la retransmission des<br />
compétitions en direct. Cette contrainte oblige les juges <strong>à</strong> donner un score définitif<br />
<strong>à</strong> la fin de chaque run pour que le spectateur puisse connaître le classement<br />
immédiat. Auparavant, les juges pouvaient revenir sur leurs notes en fonction de<br />
leur souvenir, rabaisser ou augmenter la note des premiers dossards par rapport<br />
aux performances des suivants. Avec le direct, ce retour en arrière n’est plus<br />
possible et les juges doivent être extrêmement pointilleux sur leurs appréciations<br />
pour ne pas faire d’erreur. Cette nouvelle méthode est amenée <strong>à</strong> provoquer des<br />
injustices entre les concurrents, mais c’est la dure loi du direct.<br />
28 NUMERO 62<br />
© fWt 2013 / J.berNard<br />
© fWt 2013 / J.berNard © fWt 2013 / J.berNard
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DATE LI<strong>MI</strong>TE DE RÉCEPTION DES DOSSIERS : 15 MARS 2013
EVENT<br />
un début de saison prometteur<br />
Le mois de janvier 2013 a vu le nouveau tour unifié démarrer sur les chapeaux<br />
de roue avec trois étapes - Kirkwood, Courmayeur et Chamonix – de grande<br />
qualité. Comme pour annoncer des lendemains qui chantent, ces trois étapes<br />
ont toutes bénéficié de conditions tout <strong>à</strong> fait décentes en termes de qualité<br />
de neige et d’ensoleillement. L’Américain Drew Tabke, champion du tour IFSA<br />
2011, et la Suédoise Christine Hargin, tenante du titre sur le Freeride World<br />
Tour 2012, ont survolé ce début de championnat et sont largement en tête<br />
après les trois premières épreuves. Mais il faudra encore attendre les deux<br />
prochaines courses de Kirkwood aux Etats-Unis et Fieberbrunn en Autriche<br />
pour savoir qui seront les douze garçons et cinq filles qualifiés pour la finale<br />
de Verbier en Suisse.<br />
Derrière les leaders, la bataille fait rage pour rentrer dans les douze et cinq<br />
meilleurs et participer <strong>à</strong> la finale, mais également pour demeurer parmi les<br />
dix-huit premiers garçons et sept premières filles afin de se qualifier d’office<br />
pour le FWT 2014. Pour les autres, il faudra repasser par les Freeride World<br />
Qualifier (FWQ). Près de 40 étapes du FWQ classées selon un système<br />
d’étoiles sont organisées <strong>à</strong> travers le monde jusqu’<strong>à</strong> fin avril et permettent <strong>à</strong><br />
quatre skieurs et trois skieuses d’accéder au FWT. Mais chaque chose en son<br />
temps. Ski Time vous fera un bilan complet de la saison 2013 <strong>à</strong> l’automne<br />
prochain pour que vous puissiez aborder la saison 2014 avec les compétences<br />
d’un véritable expert du freeride de compétition.<br />
© fWt 2013 / d.daher<br />
30 NUMERO 62<br />
© fWt 2013 / J.aNtoNiuk<br />
© fWt 2013 / J.berNard
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SKI TRIP<br />
Pfffff !!! Chérie il faut encore que je déneige la maison.<br />
WILLKOMMEN<br />
iN HOCHFügEN<br />
le photographe didier «doud» sastourNé est parti tâter les peNtes eNNeigées<br />
de hochfügeN eN autriche, avec trois riders et uN caméramaN. au programme :<br />
peNtes raides et ruNs eN forêt… suivez le guide ! Texte & Photos : Didier Sastourné<br />
Partis de France après de très jolies choses faites<br />
sur La Plagne, Méribel et courchevel. cyril Barat,<br />
damien chailloux, Timy Théaux, arnaud Thomas<br />
(le caméraman) et moi-même, étions après un long<br />
voyage de nuit, <strong>à</strong> innsbruck. il nous restait encore une heure<br />
de route pour arriver dans la station qu’un ami nous avait<br />
indiquée : Hochfügen, reliée <strong>à</strong> Hochzillertal dans la vallée<br />
de Zillertal offre 180 km de pistes et un domaine freeride<br />
incroyable, entre runs de sapins et pentes raides.<br />
Ce domaine offre vraiment la possibilité de skier et de se<br />
faire plaisir <strong>à</strong> tout niveau ainsi que dans toutes les conditions<br />
météo.<br />
Plus nous approchons et plus on se rend compte que c’est<br />
gavé de neige. Dès notre descente de voiture nous sommes<br />
32 NUMERO 62<br />
tous tombés sous le charme d’une face dominant la station.<br />
Une face vraiment raide et pétrifiée de neige. Dès lors elle<br />
était devenue l’objectif de notre séjour…<br />
Il est 10h00, nous commençons <strong>à</strong> faire le tour de la<br />
station en compagnie de Matthias, l’organisateur du<br />
FWQ (Freeride World Qualifier) de Hochfügen “The Big<br />
Mountain Open”. Plus nous avançons dans la journée,<br />
plus nous découvrons l’énorme potentiel de cette station.<br />
Hochfügen propose en effet une grande palette de<br />
faces et d’expositions. La grandeur du domaine, relié <strong>à</strong><br />
Hochzillertal, permet de faire des runs d’une longueur<br />
variant de 600 <strong>à</strong> 1000m de dénivelé. C’est donc avec<br />
plaisir que nous profitons de cette journée mi-figue<br />
mi-raisin pour découvrir les forêts et les pentes de<br />
Hochfügen.
Cyril : Gavage de fin de journée sur « Spitzlahn »<br />
NUMERO 62<br />
33
SKI TRIP<br />
« IL NOUS fAUDRA TOUT DE MêME EN DÉCOUDRE<br />
AVEC LES RIDERS LOCAUx, CAR LES AUTRICHIENS<br />
DÉLAISSENT DE PLUS EN PLUS LEURS SKIS DE<br />
SLALOM POUR DE gROS PALINS DE fREERIDE…? »<br />
damien : full speed<br />
34 NUMERO 62
La Bière<br />
<strong>à</strong> L’autrichienne...<br />
À la fermeture des remontées, nous nous rendons<br />
dans un des seuls établissements de la station<br />
“haute” pour éliminer l’acide lactique avec une bonne<br />
bière. Mais c’était sans compter sur la grosseur des<br />
bières en Autriche…<br />
Le Kristallbar nous permettra de découvrir les<br />
talents de “planteur de Clous dans un tronc d’arbre<br />
de Cyril”, qui après quelques bières et avec sa<br />
tremblodite aiguë sera capable de se planter un clou<br />
dans la main. Ce fut une journée bien remplie.<br />
Le lendemain matin, lever aux aurores : il est<br />
tombé 30 cm de fraîche dans la nuit ! Nous partons<br />
skier en forêt. Nous avons plus de visibilité ; nous<br />
trouvons des spots avec du dénivelé, de la pente,<br />
des pilows <strong>à</strong> rider, mais aussi pas mal de rochers et<br />
des barres <strong>à</strong> sauter. Nos passages se succèdent et<br />
ne se ressemblent jamais. Nous décidons de partir<br />
explorer le côté Ouest de la station qui propose plus<br />
de dénivelé. Attention tout de même <strong>à</strong> ne pas vous<br />
perdre en arrivant sur la rivière qui délimite la fin<br />
du versant. Nous passerons donc notre journée <strong>à</strong><br />
«trafoller» les forêts de la station. Malgré le mauvais<br />
temps, quelques troués de nuages nous permettront<br />
de voir plus précisément la face tant convoitée et<br />
dénommée “spitzlahn”.<br />
Après une grosse journée de ride sans déjeuner,<br />
nous attendons avec impatience et appréhension le<br />
moment du dîner. Appréhension car les cartes sont<br />
en allemand… Et comme nous ne maitrisons pas<br />
vraiment la langue de Nietzsche, il nous faut jouer<br />
de stratagème pour ne pas manger des saucisses<br />
tous les soirs. Un de ces stratagèmes fut de choisir<br />
au hasard le plat que mangerait son voisin. Nous<br />
nous sommes retrouvés plus d’un soir avec des<br />
plats étranges sous la fourchette, comme Timy et<br />
son Zwiebelrostbraten ou encore le fameux dessert<br />
Knödel Marillenknödel, sorte de demi-boule de<br />
brioche fourrée baignant dans le crème… Parfait<br />
après un petit Pariser Schnitzel… Ce qui me valait<br />
une belle crise de foie.<br />
Cette nuit l<strong>à</strong> nous avons pris 40 cm de plus, et<br />
surprise le lendemain ; le beau temps est de retour<br />
et pour nous tout un domaine vierge de traces… Il<br />
nous faudra tout de même en découdre avec les<br />
riders locaux, car les Autrichiens délaissent de plus<br />
en plus leurs skis de slalom pour de gros palins<br />
de freeride… Et il y a du niveau dans la station !<br />
Malgré tout, il y aura assez de place pour que tout<br />
le monde puisse faire ses petits runs de pow… Ce<br />
jour-l<strong>à</strong> nous irons faire quelques runs sur la face qui<br />
accueille le FWQ. D’ailleurs, nous avons eu échos des<br />
passages remarqués des Français, venus en nombre<br />
pour tenter de marquer des points pour rentrer sur<br />
le FWT.<br />
tymi : run en forêt<br />
tymi : retour station<br />
NUMERO 62<br />
35
SKI TRIP<br />
enFin L’OBJectiF : sPitzLahn<br />
Toute la journée nous n’avons eu qu’une envie :<br />
aller rider Spitzlahn. Mais les locaux nous avaient<br />
un peu refroidis en nous parlant des grosses<br />
conditions d’enneigement et du risque important<br />
d’avalanche.<br />
En fin de journée, l’envie était trop grande pour<br />
rentrer sans mettre les skis dans cette superbe<br />
face. Cyril, Timy et Damien partirent donc sur les<br />
premières contre-pentes pour se faire une idée<br />
de la stabilité du manteau neigeux. Étant donné<br />
la pente, la face s’était naturellement purgée<br />
pendant les chutes de neige.<br />
Le lendemain, après la première approche de la<br />
veille, nous décidons de nous rendre au sommet<br />
de cette face convoitée toute la semaine. Il nous<br />
faudra une grosse heure de marche pour nous<br />
rendre au départ. Une des grandes difficultés de<br />
36 NUMERO 62<br />
Cyril : shooting de nuit<br />
cette face fut de retranscrire depuis le sommet<br />
notre repérage des jours précédents. En effet<br />
la face commençant par un dôme suivi d’une<br />
franche rupture de pente, il nous était difficile<br />
de nous repérer pour rentrer dans les couloirs<br />
voulus. Une fois arrivés dans la partie plus raide,<br />
nous nous sommes rendus compte que malgré la<br />
purge naturelle, les sloughs coulaient vite derrière<br />
nous...<br />
Après quatre runs sur cette superbe face, il était<br />
temps pour nous de commencer <strong>à</strong> faire nos<br />
valises et de remettre les pieds sur terre avant de<br />
reprendre la route.<br />
Nous repartirons de cette petite station le coeur<br />
rempli d’émotions en sachant que nous avons le<br />
meilleur ski de notre hiver dans les pattes. Une<br />
destination que nous conseillons <strong>à</strong> tous les riders…
Cyril : run sur « Spitzlahn »<br />
NUMERO 62<br />
37
SKI TRIP<br />
tymi : gros turn sur « Spitzlathn »<br />
38 NUMERO 62<br />
Petite vue sur la vallée.<br />
iNfOs pRatiqUEs hOchfügEN<br />
fORfait : 45 € / jOUR<br />
damien : petit saut de barre en forêt.<br />
hôtEL : 47 € / NUit EN MOyENNE<br />
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permettra d’optimiser vos runs et de bien les choisir.
NUMERO 62<br />
39
CADEAU<br />
40 NUMERO 62<br />
thierry en plein travail.<br />
© Nicolas Joly
Le Photo annual Fluid paru en décembre est encore<br />
disponible*. Pour vous mettre l’eau <strong>à</strong> la bouche,<br />
ski time publie l’un des sujets de ce numéro, soit<br />
la vie et l’oeuvre de Thierry donnard contée par antoine<br />
Grospiron-Jaccoux.<br />
PassiOnné, déterminé... et hâBLeur<br />
« est-ce que tu es capable, <strong>à</strong> 46 ans, de faire une face<br />
extrême, mais sans la déraper, de la skier vite en faisant<br />
de beaux virages sans t’arrêter ?! » L’interview vient <strong>à</strong><br />
peine de commencer et Thierry parle de sa descente de<br />
l’Amône de 2006. Cette entrée en matière traduit deux traits<br />
caractéristiques du réalisateur : un besoin constant de se<br />
légitimer auprès de l’univers ‘glisse’ et l’emploi décomplexé<br />
du terme ‘extrême’. Cette propension <strong>à</strong> se mettre en avant<br />
a le don d’agacer dans un milieu où l’humilité doit être la<br />
règle, <strong>à</strong> condition qu’on parle de vous. Certes, si on l’écoutait,<br />
Thierry aurait sacrifié une carrière prédestinée dans le ski de<br />
compétition, ouvert des pentes extraordinaires et conseillé les<br />
meilleurs. Cependant, si Thierry ne peut s’empêcher de rêver<br />
de sa légende, il faut rendre au gars originaire du petit village<br />
de Chateau-Rougemont dans les Vosges, les lauriers d’une<br />
détermination infatigable. Qui peut aujourd’hui se vanter de<br />
sortir, depuis plus de 20 ans, des longs métrages de glisse<br />
diffusés en salle de cinéma ?<br />
Arrivé au collège de Chamonix pour intégrer la section<br />
sport-études ski, le jeune Vosgien réalise deux rêves : faire<br />
du ski alpin et vivre <strong>à</strong> Chamonix. « Quand je suis arrivé pour<br />
la première fois <strong>à</strong> Cham’, ça a été une révélation. J’ai trouvé<br />
ces montagnes tellement puissantes, tellement fortes. Je me<br />
suis dit : je veux faire ma vie ici ! » Logeant dans des familles<br />
d’accueil, il se donne corps et âme <strong>à</strong> sa passion du ski. Bon<br />
skieur et surtout très déterminé, il trimbale son enthousiasme<br />
dans la benne des Grands Montets. C’est <strong>à</strong> cette époque qu’il<br />
rencontre les précurseurs des nouvelles glisses. « en 76, j’ai<br />
rencontré maritxu Darrigrand (fondatrice de Roxy, elle importa<br />
les premiers monoskis en France, ndlr), Jacques Albert (surfer,<br />
shaper entre autres pour la licence Lightning Bolt) et un dingo<br />
qui s’appelait Yves Bessas (fondateur d’Huaina, initiateur des<br />
Nuits de la Glisse). J’étais gosse et je me suis lié d’amitié avec<br />
eux. Ils skiaient aux Grands montets et ils étaient habillés<br />
différemment. Grâce <strong>à</strong> eux, j’ai rencontré un univers totalement<br />
nouveau. » Voil<strong>à</strong> comment le jeune Donard fait ses premiers<br />
pas dans l’univers de la révolution glisse et commence <strong>à</strong><br />
côtoyer le cercle des légendes du moment, tels Pierre Poncet,<br />
Philippe Lecadre ou Alain Revel. Et quand l’illustre réalisateur<br />
États-uniens Dick Barrymore arrive <strong>à</strong> Chamonix pour filmer<br />
les premiers monoskieurs Français, Thierry est sollicité pour<br />
tourner des séquences. Il va ainsi participer <strong>à</strong> trois tournages<br />
de Barrymore : ‘Twenty Years of Skiing’, ‘Rendez-Vous <strong>à</strong><br />
Tignes’ et ‘Ski Sauvage’.<br />
Après cette période de découverte qui a ouvert son champ<br />
des possibles, Thierry décide de renoncer au circuit FIS<br />
et s’engage dans le World Pro Skiing. Entre 1980 et 1985,<br />
il participe aux championnats américain, européen puis<br />
japonais. « Le ski alpin, c’est un sport de “butch“ et ça ne me<br />
plaisait plus, alors je suis parti. J’avais sans doute les moyens<br />
d’aller loin dans le système classique, mais je me suis dit que<br />
le circuit pro était fait pour moi. Je me suis donc retrouvé aux<br />
etats-Unis sans savoir parler un mot d’anglais. Le seul mot que<br />
je savais dire, c’était : I don’t care. » C’est également <strong>à</strong> cette<br />
période, qu’il se lance dans la production. « J’ai commencé<br />
<strong>à</strong> faire de la production en 82, en même temps que je skiais.<br />
Puis de plus en plus et, en 86, je ne faisais pratiquement plus<br />
que ça, <strong>à</strong> par certaines courses pour le fun. ensuite, en 88, j’ai<br />
monté une boite de prod aux UsA, mGA, et ensuite les années<br />
suivantes, le concept Pushing the Limits. Deux documentaires<br />
de 52 minutes et une série TV de programmes courts de 60<br />
épisodes, diffusés par France Télévision, notamment juste<br />
avant la cérémonie d’ouverture des Jeux d’Albertville en 92.<br />
Les sports extrêmes venaient de toucher le grand public ! »<br />
ILS SKIAIENT AUx gRANDS<br />
MONTETS ET ILS ÉTAIENT HABILLÉS<br />
DIffÉREMMENT<br />
Dix ans de carrière entre circuit pro et début dans<br />
l’audiovisuel, une période sur laquelle le temps semble avoir<br />
filé <strong>à</strong> la vitesse grand V. Un passage de skieur <strong>à</strong> producteur<br />
puis <strong>à</strong> cadreur, où tout s’enchaine très vite : « au début des<br />
années 80, je produisais les films dans lesquels je skiais. et<br />
puis, un jour, le caméraman n’était pas l<strong>à</strong>. C’était un gars qui<br />
était toujours en retard… Du coup, j’ai dit : c’est bon, c’est<br />
moi qui vais prendre la caméra. et, depuis, ça n’a jamais<br />
changé ». Avec Thierry, les choses vont parfois tellement vite<br />
qu’on ne sait plus ce qui s’est passé. On pourra néanmoins<br />
se souvenir de certaines séquences de Pushing the Limits<br />
1 et 2 qui ont marqué l’iconographie de l’extrême, dont<br />
le célèbre saut du surfeur d’argent avec Laurent Bouquet<br />
dans le rôle du super héros, ou encore les sauts en B.A.S.E.<br />
de Dominique Gleizes depuis l’Eiger et les Drus. Ces<br />
performances, ramenées au matériel de l’époque, sont de<br />
sacrés exploits, où l’extrême prend toute sa démesure.<br />
NUMERO 62<br />
41
ndG :<br />
retOur vers Le Futur<br />
Dans son livre 30 ans <strong>à</strong> repousser<br />
les limites, il explique que c’est en<br />
1995, alors qu’il « vit <strong>à</strong> Paris avec une<br />
comédienne ; fait de la pub et gagne<br />
bien sa vie », qu’un ami producteur<br />
lui annonce que Jacques Bessas met<br />
en vente La Nuit de la Glisse. Il réunit<br />
la somme et le voil<strong>à</strong> reparti dans la<br />
production de films de glisse. « Quand<br />
tu fais des trucs extrêmes, ton esprit est<br />
perpétuellement en éveil. et c’est un peu<br />
ça ma vie. Alors, j’en ai fait un business<br />
effectivement, qui s’appelle La Nuit de la<br />
Glisse. J’ai poursuivi l’œuvre qu’on avait<br />
monté tous ensemble <strong>à</strong> l’époque et qui<br />
avait été abandonnée, en me disant que<br />
c’était quand même une bonne chose<br />
que de continuer. Ne serait-ce que parce<br />
que je ne savais pas faire autre chose ! »<br />
Le voil<strong>à</strong> donc reparti dans l’aventure des<br />
sports extrêmes, armé d’une signature<br />
qui a grandement contribué <strong>à</strong> l’explosion<br />
médiatique des sports de glisse et fait<br />
vibrer toute la génération ‘fun&fluo’.<br />
Néanmoins, racheter ce concept en<br />
1995 est un pari risqué. Les années 80<br />
ont vécu et les exploits de l’extrême ne<br />
font plus la ‘Une’ des journaux télévisés.<br />
C’est l<strong>à</strong> que Donard va faire parler son<br />
talent de fédérateur et de créateur.<br />
Au milieu des années 1990, si les grands<br />
défricheurs de l’extrême ne font plus<br />
recette, l’explosion du freeride et du<br />
freestyle sur neige, mais également<br />
l’apparition des wingsuits en chute<br />
libre et en B.A.S.E. jump, le parapente<br />
acrobatique et la course aux vagues<br />
géantes en surf vont permettre au<br />
réalisateur de tourner des images<br />
qui font honneur au concept initial<br />
des Nuits. Alors que l’époque est <strong>à</strong> la<br />
spécialisation, chaque discipline ayant<br />
ses magazines et ses films, lui continue<br />
<strong>à</strong> croire dans l’extrême métissé qui a<br />
fait le succès de La Nuit de la Glisse.<br />
Il s’associe avec le grand réalisateur<br />
de skimovies Warren Miller pour avoir<br />
accès <strong>à</strong> sa banque d’image, cherche <strong>à</strong><br />
asseoir la réputation de ses productions<br />
en étant distribué dans les cinémas, et<br />
emmagasine des images tous azimuts.<br />
Il collabore avec Rip Curl pour créer le<br />
Mountain Challenge, une compétition<br />
réunissant les meilleurs freeriders et un<br />
bon budget hélico, profite du tout pour<br />
mettre en boite de belles séquences<br />
pour La Nuit de la Glisse. Réalisant une<br />
fois encore ce qu’il sait le mieux faire :<br />
42<br />
CADEAU<br />
NUMERO 57<br />
dénicher, fédérer les stars montantes<br />
qui sont partantes pour aller tourner<br />
des images en hélicoptère en y ajoutant<br />
son énergie sans limite. Il va ainsi<br />
tourner avec Sébastien Michaud, Hugo<br />
Harrisson, Guerlain Chicherit, Candide<br />
Thovex, Marco Siffredi, Xavier de le Rue,<br />
Stéphane “Fanfan“ Dan, Kaj Zackrisson,<br />
Sverre Liliequist, Manu Gaidet, Enak<br />
Gavaggio... La liste est longue de ceux<br />
qui ont prêté leur talent <strong>à</strong> la caméra de<br />
Thierry.<br />
RACHETER LES NDg<br />
EN 1995 EST UN PARI<br />
RISQUÉ. LES ANNÉES<br />
80 ONT VÉCU ET<br />
LES ExPLOITS DE<br />
L’ExTRêME NE<br />
fONT PLUS LA ‘UNE’<br />
DES JOURNAUx<br />
TÉLÉVISÉS.<br />
À chaque nouvel opus de La Nuit de<br />
la Glisse, le réalisateur arrive <strong>à</strong> sortir<br />
quelques sessions d’exceptions. Surf<br />
tracté par hélicoptère <strong>à</strong> Hawaï, aux<br />
tout débuts du Tow-in, gros sauts de<br />
barres rocheuses, windsurfers dans des<br />
vagues géantes, parachutiste torse-nu<br />
en position du lotus, soul flyers au ras<br />
des montagnes... Ces images permettent<br />
de faire chaque fois la promotion d’un<br />
nouveau long métrage. S’il n’a pas assez<br />
d’images, il en achète <strong>à</strong> d’autres, puise<br />
dans les archives, et, invariablement,<br />
réussit <strong>à</strong> sortir un film de 90 minutes<br />
qu’il présente au Grand Rex <strong>à</strong> Paris, puis<br />
dans de nombreuses salles de cinéma<br />
<strong>à</strong> travers l’Europe. Un véritable exploit,<br />
renouvelé année après année, dans un<br />
monde numérique où la concurrence<br />
est féroce avec l’arrivée des nouvelles<br />
technologies et de jeunes réalisateurs<br />
talentueux rivalisant de trouvailles. L’un<br />
des traits caractéristiques de Thierry<br />
est l’adaptation. Il est capable d’une<br />
fulgurante flexibilité. S’il faut passer de<br />
la pellicule au numérique, il s’y colle. Si<br />
la mode est <strong>à</strong> la 3D, il fait un film en 3D.<br />
Si la mode est <strong>à</strong> l’écologie, va pour un<br />
recadrage écolo. Sans jamais se laisser<br />
démotiver par les critiques – toujours<br />
aiguisées dans un milieu excessivement<br />
nombriliste - il tourne, monte son film en<br />
quelques semaines et surprend tout le<br />
monde en extirpant de son bonnet une<br />
nouvelle production.<br />
skieur avant tOut<br />
« Le ski, c’est un sport de liberté. si tu<br />
y réfléchis : quand la neige tombe, tu es<br />
comme un gosse. Puis, c’est tout blanc,<br />
et l<strong>à</strong>, tu prends des trucs en bois et ça<br />
devient le prolongement de tes pieds. Tu<br />
peux glisser sur la neige, sans aucune<br />
contrainte mécanique », s’exclame<br />
Thierry avec des yeux rieurs. Si l’on<br />
doit lui reconnaître deux passions, ce<br />
sont celles du ski, qui forge l’origine de<br />
sa passion pour les sports de glisse, et<br />
de l’image, qui lui permet de tenter de<br />
saisir l’essence de cette passion. « Ce<br />
n’est pas l’outil qui fait le film. Demain,<br />
tu me files un IPhone, je peux faire un<br />
film avec. Le truc, c’est de sentir l’outil.<br />
Dans tous les sens du terme. Que tu<br />
le sentes bien dans ta main, qu’il te<br />
passionne, pour que tu puisses bien<br />
travailler avec. Quelque part, je suis un<br />
peu un artisan et je ne peux pas me<br />
retrouver avec un mauvais marteau et<br />
un mauvais burin ! Une caméra, c’est<br />
long <strong>à</strong> apprivoiser, <strong>à</strong> en comprendre<br />
les réglages. Une fois que tu l’as en<br />
main, c’est ça qui fera la différence,<br />
plus que les réglages électroniques<br />
du tout dernier modèle HD. L’outil doit<br />
correspondre <strong>à</strong> ce que tu veux filmer. or,<br />
jusqu’<strong>à</strong> présent, jusqu’<strong>à</strong> il y a trois ou<br />
quatre ans, les caméras digitales étaient<br />
vraiment limitées pour le cinéma. on<br />
avait de petits capteurs, c’était lourd.<br />
et l<strong>à</strong>, d’un seul coup, ça commence <strong>à</strong><br />
vraiment changer, notamment grâce <strong>à</strong><br />
Canon et <strong>à</strong> Red. et le monde de l’image,<br />
c’est un monde que j’aime, comme le<br />
monde du ski, et j’y ai transposé ce<br />
que j’ai vu dans le ski, l’émergence<br />
des nouvelles glisses. » Puis le voil<strong>à</strong><br />
qui parle de chocolat chaud après une<br />
journée en forêt en début de saison.<br />
Aspiration <strong>à</strong> une vie simple, complexité<br />
du renouvellement constant des<br />
supports techniques ou accointances<br />
dans la jungle de la production et du<br />
business cohabitent allègrement dans la<br />
personnalité du réalisateur.<br />
« Un skieur, s’il va <strong>à</strong> 200%, il risque<br />
de se faire mal, et s’il a par exemple<br />
une compétition qui suit le tournage,<br />
il va lever le pied. C’est toujours
Attention, brochette de légendes des années fluo : Alain revel, Philippe Lecadre,<br />
maritxu darrigrand et martine Longo, <strong>à</strong> la fin des années 70.<br />
© mark shapiro<br />
une production mGA devenue culte : Hibernator.<br />
L’homme qui a inspiré toute une génération de<br />
réalisateurs : dick Barrymore.<br />
© thierry doNard<br />
© collectioN barrymore<br />
NUMERO 62 43
CADEAU<br />
le problème : si un gars n’est pas<br />
<strong>à</strong> 200%, alors l’équipe non plus. mais<br />
on ne peut pas demander <strong>à</strong> quelqu’un<br />
d’être toujours <strong>à</strong> 200%, <strong>à</strong> part Thierry<br />
peut-être... ». Les mots sont de<br />
Tchouky, alias Michel Fauquet, guide<br />
de Chamonix, responsable sécurité et<br />
caméraman sur les tournages. Partenaire<br />
de Thierry depuis de nombreuses<br />
années, il résume ainsi l’énergie<br />
déployée par le réalisateur pour ses<br />
productions. Recherche de financement,<br />
distribution, réalisation, montage,<br />
voix off, sans compter l’optimisation<br />
technique ou le suivi des publicités...<br />
Lancement début des années 2000<br />
de la marque textile Perfect Moment,<br />
puis récemment la fabrication de skis :<br />
Thierry est sur tous les fronts. Véritable<br />
homme orchestre sur-vitaminé, il<br />
s’investit dans tout et veut tout contrôler.<br />
Cette débauche d’énergie fatigue ses<br />
collaborateurs qui doivent suivre les<br />
zigzags constants du chef. Mais chacun<br />
connaît le caractère volontaire et<br />
survolté de Thierry, mais également sa<br />
sympathie, sa simplicité et sa passion<br />
pour l’image.<br />
Aujourd’hui, Thierry est <strong>à</strong> nouveau en<br />
pleine course pour la sortie de son<br />
nouveau film. Une dernière production<br />
qui a failli ne jamais voir le jour suite<br />
<strong>à</strong> quelques difficultés financières.<br />
L’aventure renait une fois de plus de ses<br />
cendres. Beaucoup d’énergie, quelques<br />
planches pour construire vite fait un<br />
mazot sur le terrain attenant au chalet,<br />
histoire de remplacer les bureaux perdus<br />
en cours de route et la post prod peut<br />
continuer. Pourquoi repartir une fois de<br />
plus ; pourquoi ne pas laisser tomber et<br />
44 NUMERO 62<br />
La GoPro version 1992, portée par françois rickard pendant le tournage de<br />
Pushing the Limits. il disparaîtra tragiquement le lendemain de cette photo.<br />
« UN JOUR, LE CAMÉRAMAN N’ÉTAIT<br />
PAS LÀ. DU COUP, J’AI DIT : C’EST<br />
BON, C’EST MOI QUI VAIS PRENDRE<br />
LA CAMÉRA. ET DEPUIS, çA N’A<br />
JAMAIS CHANgÉ »<br />
rejoindre définitivement le monde de<br />
la publicité et bien y gagner sa vie ?<br />
« J‘ai la conviction que tout n’a pas<br />
encore été fait en images sportives. et<br />
puis le dernier film m’avait laissé un<br />
goût amer. J’ai été frustré par la 3D, je<br />
n’avais pas les outils dont j’avais rêvé.<br />
La technologie utilisée dans ‘Avatar’<br />
n’était pas transposable sur le terrain,<br />
aussi bien pour des questions de budget<br />
que de poids et d’encombrement. on a<br />
été obligé de miniaturiser le concept,<br />
de développer des cameras spécifiques<br />
en Hollande. en fait, on en est encore<br />
trop aux balbutiements de la 3D et<br />
techniquement c’est trop compliqué.<br />
Rien que de devoir porter des lunettes<br />
pour voir le film, c’est un frein, ça ne<br />
convient pas <strong>à</strong> tout le monde. et sans<br />
parler de la post production… Un taf<br />
inimaginable. Le résultat, il est ce qu’il<br />
est. on a été les premiers, et sans doute<br />
les seuls, <strong>à</strong> faire un film 3D multi glisse<br />
dans les cinémas, le tout en 90mn.<br />
Alors, ce n’est pas ce que j’ai fait de<br />
mieux dans ma vie, mais avec le budget<br />
et le temps qu’on avait, c’est déj<strong>à</strong> un<br />
miracle. et puis je crois que c’était un<br />
passage obligatoire, et maintenant que<br />
j’ai fait ma BA, je suis revenu dans ma<br />
trajectoire d’image classique, qui ne<br />
devrait plus changer. »<br />
À la trappe donc la 3D expérimentée<br />
l’an passé, c’est devant que ça se passe.<br />
Le dernier opus, sorti en décembre<br />
dernier, a pris un autre virage. « Le film<br />
est différent c’est un vrai documentaire<br />
qui peut passer sur des vraies chaînes<br />
TV. et pour que ça rentre dans une<br />
case documentaire, il faut apporter<br />
des informations. Je trouvais ça<br />
intéressant d’aller un peu plus profond<br />
dans les choses. Je ne dis pas que j’y<br />
suis pleinement arrivé. J’ai encore des<br />
lacunes et encore des restrictions par<br />
rapport aux moyens et au temps que<br />
j’avais. mais on est sur la bonne voie. »<br />
De nouveau vers l’avant, le futur, tout<br />
en gardant un pied dans le passé, celle<br />
de la révolution générationnelle que<br />
véhicule La Nuit de la Glisse, Thierry<br />
continue son marathon de capture des<br />
sports extrêmes. Inlassablement, comme<br />
si le gamin des Vosges n’en finissait<br />
jamais de s’émerveiller de tous les<br />
aspects de la glisse. « on est l<strong>à</strong> pour ça,<br />
pour défendre un monde qui nous anime<br />
et nous passionne. Il faut faire évoluer<br />
cet univers et, La Nuit de la Glisse, je<br />
l’espère, y contribue. »<br />
* FLUID, PHOTO ANNUAL 2013,<br />
aux Editions Free Presse, est disponible en<br />
kiosque, sur le site freepresse.com ou auprès de<br />
notre service administratif :<br />
laurence@freepresse.com.<br />
Prix 14,90 €
© JeaN-marc favre<br />
Le Portalet, en Suisse.<br />
NUMERO 62 45
REPORTAGE<br />
THE FACTiON COllECTivE AkA CANdidE THOvEX<br />
ou la reNcoNtre eNtre uNe marque de potes et le kid de la clusaz<br />
Par Christophe Brunet - Photos : Pierre Augier - Faction / Craig Douglas / Bcomp<br />
2006 Début de l’aventure pour une bande de potes venant des quatre coins de la<br />
planète (Suisse, Australie, Écosse, États-Unis, Canada, Suède). Leur souhait est de créer<br />
une marque de ski différente, <strong>à</strong> Verbier au cœur des Alpes suisses. Leur crédo : faire de<br />
beaux skis (fabrication <strong>à</strong> la main en Pologne) pour tous les amoureux de la montagne<br />
avec une orientation freestyle, freeride et toutes pratiques hors piste. L’ADN de la<br />
marque, c’est aussi une forte préoccupation environnementale et sociale, le tout enrobé<br />
de nouvelles technologies et de design. Et l<strong>à</strong>, pas de cliché ou de concept marketing<br />
tendance : le Collectif Faction est vraiment comme cela ! Si avec ça le tableau n’est pas<br />
idyllique ! Sans compter que leurs skis ont une réputation de polyvalence et d’efficacité.<br />
46 NUMERO 62
2011 Rencontre entre Faction et Candide Thovex par<br />
l’intermédiaire d’amis communs. Une rencontre qui est vite<br />
devenue une évidence entre le skieur inclassable de la Clusaz,<br />
mais citoyen du monde, et le collectif Faction, mélange de<br />
cultures, d’influences et de styles. Bien sûr l’évidence s’est<br />
aussi soldée par un beau contrat, mais il y a plus que cela, bien<br />
plus. Quoi qu’il en soit, pour Faction c’est une vraie opportunité<br />
de passer <strong>à</strong> la vitesse supérieure tout en restant fidèle <strong>à</strong> leur<br />
philosophie de départ : la fusée est lancée !<br />
NUMERO 62<br />
47
REPORTAGE<br />
2012 Candide se met au boulot pour faire non<br />
pas un pro model mais une gamme complète<br />
avec un park, un freeride backcountry et un kid.<br />
Les skis de la gamme ont servi de base : le 3.zero<br />
et le Kennedy, mais Candide modifie leur profil<br />
et affine le flex assez raide d’origine pour encore<br />
plus de puissance et de contrôle. Mais ce n’est<br />
pas tout : une véritable cure d’amaigrissement est<br />
opérée pour perdre plus de 20 % de poids avec<br />
un noyau composé de balsa stratifié et de fibres<br />
de lin naturel. C’est d’ailleurs assez exceptionnel<br />
d’arriver <strong>à</strong> un tel résultat mais c’est aussi ce<br />
qui rend cette série si particulière ! Faction fait<br />
aussi appel <strong>à</strong> une société Suisse, dirigée par<br />
Cyrille Boinay, spécialiste des fibres naturelles<br />
pour que la gamme Superlight soit estampillée<br />
« développement durable ». Un brevet a même<br />
été déposé pour le noyau, c’est dire si les choses<br />
n’ont pas été faites <strong>à</strong> moitié ! Le résultat ne<br />
manque pas de gueule avec leur robe noire<br />
immaculée, réalisée avec une peinture <strong>à</strong> l’eau<br />
s’il vous plaît ! Encore une preuve que Candide a<br />
plus d’une corde <strong>à</strong> son arc.<br />
48 NUMERO 62<br />
2013 L’histoire ne fait que commencer…<br />
Et petite exclu pour finir : la saison prochaine<br />
Faction se lance sur le marché des vêtements<br />
techniques (vestes et pantalons de ski) avec<br />
toujours cette même politique de légèreté<br />
alliée <strong>à</strong> la qualité. Ne reste plus qu’<strong>à</strong> faire<br />
parler la poudre !
CANDIDE AU PARLOIR<br />
Parle nous de ton actu ?<br />
candide thovex : mon hiver est bien occupé avec la<br />
promotion de Few Words. J’ ai terminé la tournée mondiale<br />
d’avant-premières fin décembre et depuis je suis resté skier<br />
<strong>à</strong> la maison avec les potes.<br />
C’est vraiment important pour moi de me sentir bien sur les<br />
skis avant de commencer <strong>à</strong> filmer ou autre.<br />
cette saison on te retrouve sur des skis Faction ;<br />
pourquoi avoir choisi cette marque et pas une autre ?<br />
candide thovex : J’étais en discussion avec plusieurs<br />
marques mais l’esprit de Faction et la qualité des skis ont<br />
déterminé mon choix.<br />
on a commencé <strong>à</strong> travailler sur ma ligne de skis il y a un<br />
peu plus d’un an et je suis vraiment content du résultat.<br />
selon toi qu’est ce qui caractérise le plus cette<br />
série superlight ?<br />
candide thovex : Les points les plus importants sur le<br />
développement de mes modèles étaient l’aspect écologique<br />
et la réduction du poids, nous avons donc remplacé les<br />
matériaux traditionnels par du PeT recyclé. Je ne me suis<br />
jamais fait autant plaisir sur des skis.<br />
Black is black mais pourquoi avoir opté pour un<br />
design aussi épuré ?<br />
candide thovex : si on regarde la plupart des skis<br />
aujourd’hui, les designs sont très chargés, il y a beaucoup<br />
de détails et de couleurs. Nous voulions être différents dans<br />
tous les aspects de cette ligne, rester simples.<br />
Et pour la saison prochaine quels projets nous<br />
réserves-tu ?<br />
candide thovex : Je travaille actuellement sur plusieurs<br />
nouveaux projets, mais je ne peux rien dévoiler pour le<br />
moment.<br />
NUMERO 62<br />
49
PORTRAIT<br />
SAM<br />
FAVRET<br />
LE ChOIx DES ARMES<br />
DÉGAGÉ DES OBLIGATIONS COMPÉTITIVES, HOR<strong>MI</strong>S LE REDBULL<br />
LINECATCHER QU’IL REMPORTE, LE CHAMONIARD MET LE CAP<br />
SUR L’IMAGE ET DÉCIDE DE DÉDIER SON TALENT ET SON ÉNERGIE<br />
<strong>à</strong> LA CRÉATIVITÉ. Par Antoine Grospiron Jaccoux<br />
50 NUMERO 62<br />
© Jeremy berNard
skieur du massif du Mont Blanc, sam Favret s’est<br />
orienté vers le freestyle après de nombreuses<br />
années dédiées <strong>à</strong> l’alpin. solide sur ses bases, il<br />
a rapidement pris son envol et enchaîné de gros<br />
résultats sur les circuits nationaux et internationaux.<br />
depuis deux ans, tiraillé entre son étoffe de compétiteur<br />
et son désir de faire de l’image, il s’est progressivement<br />
laissé happer par l’espace-temps des shootings. avec la<br />
perspective des Jeux Olympiques en slopestyle, la tentation<br />
de se réinvestir totalement dans les entraînements et<br />
les contests a été forte, mais les tergiversations de la<br />
fédération sont venues renforcer ses propres doutes.<br />
après avoir mûrement réfléchi, sam s’est résolu <strong>à</strong> écouter<br />
l’appel de la liberté pour tirer un trait sur le survêtement<br />
de l’équipe de France. ce virage délicat a été allégé par<br />
un nouveau partenariat dont les perspectives sont de faire<br />
parler la poudre. L’esprit libre et les pieds chaussés de<br />
nouveaux oiseaux, il devrait se voir pousser des ailes pour<br />
faire le bonheur des cadreurs. La haute montagne coule<br />
dans ses veines et c’est dans les hauteurs, <strong>à</strong> sentir le relief<br />
naturel, qu’il espère pleinement s’épanouir. En harmonie<br />
avec l’élément et en accord avec ses choix, le Favret 2013<br />
devrait donc régaler la pellicule. attention, moteur !<br />
salut sam, alors, il paraît que tu changes de monture ?<br />
sam favret : et bien oui, c’est fait, j’ai signé avec Rossignol en<br />
début d’hiver pour un contrat image pour les boots et les skis.<br />
C’est donc un contrat basé sur mes apparitions dans les vidéos<br />
et les photos, sans contrainte de compétitions. Donc voil<strong>à</strong>, une<br />
page se tourne avec ma collaboration avec Nordica qui aura duré<br />
trois ans. Cela s’est très bien passé avec eux, mais j’ai eu cette<br />
proposition de Rossignol et cela tombe au moment où je décide<br />
de ne pas viser les Jeux (de sotchi 2014, ndlr).<br />
Tu renonces <strong>à</strong> la Marseillaise ?<br />
sam : oui. Après une longue réflexion sur ce que je voulais faire,<br />
j’ai décidé de mettre les Jo de côté et de me consacrer aux vidéos.<br />
J’en fais depuis maintenant pas mal de temps et j’en suis arrivé <strong>à</strong><br />
la conclusion que c’est ce qui me correspond le plus. Il faut aussi<br />
dire que l’inaction de la fédé sur la constitution d’une équipe de<br />
France de slopestyle a pesé dans cette décision. J’ai trouvé qu’elle<br />
crachait un peu sur l’univers du slopestyle et n’avait pas envie<br />
de se bouger pour nous. Ils attendent la dernière minute pour<br />
choisir celui dont les résultats laisseraient présager un podium, et<br />
encore, on a l’impression qu’ils ne sont même pas sûr d’envoyer<br />
quelqu’un. Donc, il y a de vagues bruits sur la nomination d’un<br />
coach, mais ça reste incertain et ils ne s’impliquent pas. C’est<br />
dommage. Il y a du potentiel en France et ils ont l’air résigné<br />
sur le niveau des riders français. Donc j’y ai longuement réfléchi<br />
cette saison et la proposition de Rossignol m’aide <strong>à</strong> faire une croix<br />
dessus. J’ai décidé de foncer et de faire ce qui me plaît le plus.<br />
Tu laisses donc pas mal d’années de compètes derrière toi.<br />
sam : Carrément. Il y a d’abord eu l’alpin jusqu’<strong>à</strong> 16 ans et puis le<br />
freestyle <strong>à</strong> partir de 17. mais cela fait deux trois ans que je glisse<br />
de plus en plus vers l’image. mon amour du ski ne peut se limiter<br />
aux entraînements et aux contests, j’ai besoin de skier comme<br />
cela vient. Je n’aime pas rester dans une structure et un formatage<br />
qui risquerait de m’étouffer. Donc j’ai choisi cette voie parce qu’il<br />
y a plein de choses <strong>à</strong> faire. Ça ne s’arrête jamais, il y a toujours <strong>à</strong><br />
inventer, <strong>à</strong> explorer, et c’est qui me correspond le mieux.<br />
Et c’est donc rossignol qui t’as contacté ?<br />
sam : oui, ils cherchaient un skieur europe pour représenter<br />
leur gamme de ski freeride / BC. Ils ont Kye Petersen et Dan<br />
Treadwayen en Amérique du Nord, mais il leur manquait<br />
quelqu’un en europe. et puis, on a aussi une bonne image ici <strong>à</strong><br />
Chamonix, donc ça collait bien. Je vais skier sur le super 7, le ski<br />
que ride Kye.<br />
concernant ton segment dans Pour Vous servir, tu es<br />
content du résultat ?<br />
sam : Alors le Canada bien sûr, et puis beaucoup d’images<br />
de Chamonix, et aussi un peu de street avec des spots assez<br />
originaux. J’ai presque 4 minutes de segment et je suis super<br />
content. Aux vues des aléas de l’hiver, c’est un beau résultat.<br />
Après, je suis perfectionniste et je me dis toujours que j’aurais<br />
pu mieux faire. Je trouve qu’il manque quelques pentes<br />
pour montrer tous les aspects de mon ski. mais sinon, il est<br />
assez complet avec un peu de park, de street, beaucoup de<br />
backcountry avec de beaux kicks. et puis c’est moi qui ouvre la<br />
vidéo cette année.<br />
Quand tu rides sur cham, qui sont tes partenaires de ride ?<br />
sam : Fabian Bodet (alias Chico), un snowboarder, Damien<br />
Deschamp, Baptiste Causse, le petit Léo slemett, Douds Charlet,<br />
Tof Henry, et puis avec tous les bons du coin. Ça m’arrive de<br />
rider avec le Pif sur son mono et aussi avec tous les anciens. on<br />
ne part pas forcément ensemble, mais on se retrouve toujours<br />
l<strong>à</strong>-haut.<br />
comment se prête la vallée aux shootings backcountry ?<br />
sam : on a un domaine plus adapté pour les fous de la pente<br />
raide ou du freeride pur, mais y a quand même un gros potentiel<br />
de BC. Tout n’est pas exploitable parce que le terrain est vite<br />
exposé aux cailloux, aux avalanches et aux crevasses. Alors, il faut<br />
chercher, bien sélectionner les spots et prendre en compte tous<br />
les paramètres. Il y a aussi de plus en plus de monde qui arpente<br />
les faces de Chamonix. Tous les runs <strong>à</strong> proximité des remontées<br />
sont rapidement tracés et c’est toujours une bonne mission pour<br />
aller chercher un spot.<br />
raconte-nous le déroulement de ta dernière saison.<br />
sam : J’ai d’abord passé un super début de saison en skiant<br />
avec les copains. on a eu de bonnes condition ici <strong>à</strong> Chamonix,<br />
et on a pu profiter de la belle neige pour bien se mettre en<br />
jambes. on a pu faire de super couloirs que l’on n’avait pas<br />
pu faire ces dernières années. Après, je me suis concentré sur<br />
cette compétition la deuxième quinzaine de février. et après, on<br />
est parti au Canada avec Guillaume sbrava et un cadreur<br />
NUMERO 62<br />
51
© damieN deschamps<br />
PORTRAIT<br />
de chez PVs où on a rejoint Arnaud Rougier qui passait<br />
l’hiver l<strong>à</strong>-bas. Le deuxième jour, on a cassé la caméra et on a<br />
été contraint de passer une semaine <strong>à</strong> faire du repérage et <strong>à</strong><br />
chercher une autre caméra. Finalement, on a pu en louer une<br />
pour le reste du trip et finir les deux dernières semaines au top<br />
avec beaucoup de neige et de belles sessions. ensuite, on a<br />
fait des images <strong>à</strong> Chamonix. on est allé construire deux trois<br />
kickers dans le massif des Aiguilles Rouges. et puis Thierry<br />
Donard m’a contacté en milieu d’hiver et j’ai eu la chance de<br />
pouvoir faire un peu de shooting héliski sur le massif du mont<br />
Blanc. Donc, je serai dans le prochain Nuit de la Glisse qui sort<br />
en décembre au Grand Rex <strong>à</strong> Paris.<br />
Tu as gagné le trip Japon au dernier Kumi Yama avec<br />
le prix du meilleur trick, tu sais déj<strong>à</strong> ce que tu vas faire ?<br />
sam : on va s’organiser un trip avec Jeremy Bernard, qui a<br />
gagné le concours photo, et avec Guillaume sbrava. on s’était<br />
dit que si l’un de nous gagnait le best trick, on partageait le<br />
billet. Donc on y va ensemble. et il y aura aussi un cadreur<br />
de PVs. on va passer trois semaines l<strong>à</strong>-bas en espérant faire<br />
de belles choses. J’y suis déj<strong>à</strong> allé pour le Nippon open il y a<br />
quelques années, mais il y avait très peu de neige. Alors, j’ai<br />
hâte de voir le Japon version backcountry avec de la poudre.<br />
Donc on va essayer d’y aller janvier-février du côté d’Hokkaido<br />
pour les meilleures conditions, et pourquoi pas finir avec une<br />
belle rando sur le mont Fuji. Ça me fait rêvé.<br />
au niveau des sorties vidéo, qu’est-ce qui t’a attiré l’œil ?<br />
sam : J’aime beaucoup ce que fait Nimbus. J’attends avec<br />
impatience leurs trois vidéos qui sortent cette automne. et<br />
sinon, l’an passé, j’ai beaucoup aimé la msP, et puis ordinary<br />
skier sur seth morrison avec plein d’images de Cham. J’aime<br />
beaucoup ces vidéos très montagnes avec de l’aventure<br />
humaine. C’était aussi le cas de Deeper en snow. J’aime ce<br />
genre de vidéo qui prennent le virage écologique avec moins<br />
de sled, moins d’hélicos, où on voit de la rando, de la marche,<br />
même si on ne sait pas trop ce qui se passe derrière… sinon,<br />
j’ai vu un beau teaser de step Prod basé sur du street. et j’aime<br />
bien cette ambiance street où tu sens bien la relation du crew.<br />
52 NUMERO 62<br />
La question qui tue : quels riders t’ont inspiré et<br />
t’inspirent ?<br />
sam : Ah, et bien toujours Candide, incontournable, et puis aussi<br />
sean Pettit. sinon, j’aime le côté bien agressif de Richard Permin,<br />
mais aussi le côté plus souple et le sens du relief d’un sage<br />
Cattabriga-Alosa. et puis il y a aussi des snowboarders comme<br />
Jake Blauvelt et Nicolas muller.<br />
À propos de snowboarders, quelle influence attribuestu<br />
<strong>à</strong> la planche <strong>à</strong> neige ?<br />
sam : Le freeski s’ est inspiré du snowboard comme le snow s’ est inspiré<br />
du skate, du surf et du ski. on a toujours suivi son évolution<br />
car le snow est souvent en avance pour sa créativité et l’esprit<br />
de ride, que ce soit en vidéo, en ride urbain ou en montagne.<br />
© david malacrida
MATéRIEL / TESTS 2014<br />
QUELLE QUE SOIT VOTRE PRATIQUE, LES<br />
SKIS 2014 VOUS SURPRENDRONT PAR<br />
LEUR DOCILITÉ, LEUR MANIABILITÉ ET<br />
LEUR TOLÉRANCE. PLUS LÉGERS, PLUS<br />
ÉQUILIBRÉS, PLUS CONFORTABLES,<br />
PLUS FACILES ET TOUJOURS PLUS<br />
POLyVALENTS POUR AU FINAL PLUS DE<br />
SENSATIONS ET PLUS DE PLAISIR !<br />
54 NUMERO 59<br />
Par laurent molitor<br />
Head renouvelle sa ligne freeski avec des skis plus légers et plus faciles, bien dans<br />
l’air du temps avec leur travail sur les spatules dites ‘<strong>à</strong> exo-squelettes‘.
conséquence directe de cette “dictature“ de la<br />
facilité <strong>à</strong> tout prix, les skis les plus exigeants et<br />
exclusifs continuent de disparaître des catalogues.<br />
après le sentinelle et le dictator et autres rocker1<br />
supprimés cette année du catalogue salomon, c’est au tour<br />
en 2014 du mythique stunt de disparaître de la gamme<br />
scott, alors que dans le même temps chez K2 des skis de<br />
légende, certes peu vendus, mais qui ont fait une partie<br />
de l’image de la marque passent eux aussi <strong>à</strong> la trappe.<br />
Pontoon, HellBent, autant de palins d’exception qui ne sont<br />
plus que des souvenirs. Les skis extrêmes ont-ils vécu ? si<br />
personne ne viendra se plaindre de retrouver une certaine<br />
rationalisation dans les gammes, la disparition annoncée<br />
des skis les plus atypiques peut faire craindre un certain<br />
nivellement dans l’offre ; une offre où le mainstream<br />
dicterait sa loi et où les skis finiraient un jour par tous se<br />
ressembler. Le futur nous dira rapidement si ce nivellement<br />
des performances se fera ou non par le bas. Toujours est-il<br />
que chez les majors, en 2014, c’est clairement la facilité<br />
qui dicte désormais sa loi, pour le bonheur du plus grand<br />
nombre.<br />
La venGeance du SnowBLade<br />
L’aube des années 2000 en regardant les Snowbladers<br />
évoluer aux X-Games en Big Air… Vu les tirs que se<br />
mettaient les riders en patinettes, les concepteurs de la<br />
marque la plus New School du moment se sont dits que<br />
la longueur (environ 100 cm) de ces mini-skis était somme<br />
toute suffisante pour évoluer sur piste et poser des jumps. Il<br />
suffisait donc d’y rajouter de longues extrémités pour avoir<br />
la portance nécessaire <strong>à</strong> l’évolution en poudre et neiges<br />
douces. Quelques années plus tard…<br />
En 2014 nombre de skis se rapprochent des sensations et du<br />
comportement du Snowblade. Facilité extrême, accessibilité<br />
incroyable, les skis tout terrains de l’hiver prochain se livrent<br />
au plus grand nombre. K2 Shreditor, Soul7 chez Rossignol,<br />
des skis qui auraient pu impressionner son consommateur<br />
ne serait-ce qu’il y a trois ans, sont aujourd’hui clairement<br />
destinés au plus grand nombre, y compris aux plus anciens<br />
qui verront dans ces engins une façon de s’économiser et<br />
de retrouver leurs jambes de 20 ans. La facilité dictera-telle<br />
sa loi dans les années qui viennent, au détriment d’un<br />
certain niveau de performance ? Pas impossible, au regard<br />
de ce qui s’est passé récemment dans le développement des<br />
snowboards, où la conduite coupée efficace n’est plus qu’un<br />
lointain souvenir ou presque. Pas sûr heureusement qu’on<br />
aille aussi loin dans l’évolution de notre sport, où les racines<br />
alpines (du moins en Europe) sont encore bien fortement<br />
ancrées. Mais se retrouver dans un futur proche face <strong>à</strong> des<br />
skis de plus en plus similaires dans leur comportement, le<br />
risque est réel. Les tests qui ont déj<strong>à</strong> commencé sur la neige<br />
permettront rapidement de se faire une idée plus précise<br />
de cette évolution. Pour l’instant, on trouve toujours des<br />
machines de guerre pour skieurs affutés dans les catalogues<br />
2014, mais pour combien de temps encore ?<br />
La LaRGeuR<br />
La facilité et l’accessibilité de ce genre de skis au plus<br />
grand nombre sont des raisons supplémentaires pour oser<br />
la largeur. Quand on connaît l’incroyable skiabilité des skis<br />
de 90 <strong>à</strong> 110 mm en patin et qu’on a eu un avant-goût de<br />
ce que 2014 nous promet… Quand on regarde avec quel<br />
matériel les skieurs français évoluent sur nos pistes et ses<br />
abords (car il s’agit bien d’un phénomène hexagonal, même<br />
si l’Autriche y est elle aussi quelque peu allergique)… Il<br />
y a de quoi s’arracher les cheveux. Faute <strong>à</strong> des parcs de<br />
locations qui n’ont pas suivi les évolutions du ski en termes<br />
de shapes et de largeur ? Sans doute pour une bonne part<br />
(une majorité de moniteurs toujours un peu réfractaires <strong>à</strong><br />
l’évolution y sont-ils pour une autre part ?). Reste que le<br />
skieur bleu-blanc-rouge est plus que frileux dès qu’il s’agit<br />
de skier large. Il est vrai que si trop peu de détaillants font<br />
l’effort de proposer <strong>à</strong> l’essai ces modèles qui revisitent la<br />
définition de la polyvalence, de ce qu’il est possible de<br />
faire avec la même paire de skis… On se mord la queue. Et<br />
pourtant, que de pépites dans ces skis un peu larges, mais<br />
tellement… faciles ! À essayer au plus vite : plus qu’un long<br />
discours, un test sur la neige devrait vous convaincre.<br />
Le Pettitor chez K2 devient<br />
une mini gamme appelée<br />
Shreditor. 120 mm en patin<br />
pour le ski de Sean, déclinés<br />
en 112 (<strong>à</strong> gauche) et en<br />
102 mm de largeur.<br />
NUMERO 59<br />
55
MATéRIEL / TESTS 2014<br />
Le Soul7, chez rossignol. 106 en patin pour un ski léger,<br />
efficace partout et super abordable, bien dans l’esprit<br />
fusion de l’année 2014.<br />
56 NUMERO 62<br />
Le rocker amène de la facilité et du confort en toutes<br />
neiges, agrandit les horizons du ski en le rendant<br />
accessible au plus grand nombre. Les fabricants<br />
commençant <strong>à</strong> digérer cette révolution, si les shapes<br />
continuent d’évoluer, c’est désormais sur le front des<br />
matériaux et de la technologie que se font les prochaines<br />
évolutions. Bois plus légers pour les noyaux ; matériaux<br />
plus amortissants dans les structures ; ré-apparition<br />
(encore trop timide) de systèmes de fixations intégrées<br />
pour respecter au maximum le flex des skis ; travail sur le<br />
centrage des poids avec des spatules évidées, sans carres,<br />
pour des sensations centrées au plus près du pied. Les skis<br />
de demain seront plus légers, plus maniables, et ouverts<br />
comme jamais vers tous les terrains. En 2014, la fusion<br />
des pratiques est possible grâce <strong>à</strong> différentes innovations<br />
et évolutions plus ou moins visibles et qui vont toutes dans<br />
le bon sens.<br />
LeS SpatuLeS S’aLLèGent<br />
C’est l<strong>à</strong> que tout commence et c’est sans doute la partie<br />
du ski qui mérite le plus d’attention. Salomon avait ouvert<br />
la voie avec les spatules sans carre et en nid d’abeille du<br />
Rocker2 il y a deux hivers, et la décline aujourd’hui sur deux<br />
gammes (Rocker2 et Quest). Head joue en 2014 dans la<br />
même cour avec sa nouvelle ligne Big Mountain équipée<br />
du système TTS (Tip&Tail Stabilizer). Trois largeurs, dont<br />
le Collective 105, facilement reconnaissables <strong>à</strong> leur spatule<br />
<strong>à</strong> “exosquelette“. En plus du gain de poids évident et de la<br />
gestion du flex (souple en longitudinal pour un déjaugeage<br />
immédiat et rigide en torsion pour l’accroche une fois<br />
sur la carre), l’armature de la spatule est en élastomère,<br />
matériau qui comme chacun le sait est destiné <strong>à</strong> amortir<br />
les vibrations. Rossignol frappe également un grand coup<br />
avec sa “Air Tip“ qu’on retrouve sur la déj<strong>à</strong> fameuse série 7.<br />
Pour avoir eu la chance de tourner le Squad7 (le plus large)<br />
depuis quelques semaines, on peut affirmer que ça marche.<br />
Centrage des poids idéal pour des sensations sous le pied<br />
de très très haut niveau. Un savant mélange entre gain de<br />
poids, amorti (matériaux ABS) et ligne de cotes pour la plus<br />
belle des spatules de l’hiver prochain !<br />
LeS coteS Sont ReviSitéeS<br />
Scott par exemple continue de travailler sur ses lignes<br />
de cotes 3D (un rayon assez ouvert sur la partie avant du<br />
ski, un patin droit ou peu creusé et enfin un second rayon<br />
plus court pour le tail). Le but étant de gérer <strong>à</strong> l’envi le<br />
comportement du ski en fonction de l’appui. Ça marche,<br />
sous réserve d’adopter une attitude assez new school, bien<br />
centrée. Adeptes du ski <strong>à</strong> l‘ancienne, tout en appui sur la<br />
languette, ou pire encore, ceux qui sont resté <strong>à</strong> l’appui talon<br />
en fin de courbe, ça risque de vous surprendre ! On retrouve<br />
donc cette nouvelle approche en 2014 sur un tout nouveau<br />
ski All Mountain, The Ski justement. Ajoutez aux cotes 3D<br />
toute la science du rocker propre <strong>à</strong> la marque, un noyau<br />
elliptique pour la gestion du flex et de la torsion et vous<br />
obtenez l’exemple type du ski fusionnel de demain, « offrant<br />
une performance et une polyvalence inégalée ».
« IL Y A DE TEMPS EN TEMPS DES<br />
SKIS QUI fONT L’UNANI<strong>MI</strong>TÉ ET<br />
RESTENT PRÉSENTS DANS LES<br />
CATALOgUES PLUS LONgTEMPS<br />
QUE LES AUTRES, ON PENSE ENTRE<br />
AUTRES AUx ATO<strong>MI</strong>C BENTCHETLER,<br />
NORDICA PATRON, ROSSIgNOL<br />
SQUAD7, SALOMON ROCKER2 122, K2<br />
PETTITOR, LINE PROPHET 105...»<br />
trois exemples de “magic Shape“ revisités pour le plus grand nombre,<br />
des modèles <strong>à</strong> la skiabilité surprenante. L’Atomic Blog (110 mm), déj<strong>à</strong><br />
culte chez nombre de skieurs, le Salomon rocker2 108 et le K2 Annex,<br />
en 108 mm en patin également.<br />
MaGic ShapeS<br />
Il y a de temps en temps des skis qui font l’unanimité et<br />
restent présents dans les catalogues plus longtemps que<br />
les autres, entre autres les Atomic Bentchetler, Nordica<br />
Patron, Rossignol Squad7, Salomon Rocker2 122, K2<br />
Pettitor, Line Prophet 105 et quelques autres. Des skis, qui<br />
par leur skiabilité justement, sont capables de s’adapter <strong>à</strong><br />
de nombreux styles et terrains différents. Cette nouvelle<br />
génération qu’on a qualifiée l’hiver dernier «d’Hybrid<br />
shapes» a réussi l’impossible : la synthèse parfaite ; ou pour<br />
reprendre un terme fort justement employé par Rossignol<br />
pour sa série»Seven : la fusion ! À l’origine destinés aux<br />
pros et <strong>à</strong> la crème des riders, ces modèles <strong>à</strong> la versatilité<br />
étonnante se démocratisent en 2014. On prend donc un<br />
ski référence et on le décline en largeur et en flex moindre<br />
pour que tous puissent profiter de ces shapes magiques qui,<br />
quel que soit votre niveau actuel, vous feront repousser vos<br />
limites l’hiver prochain.<br />
Chez Rossignol, pour commencer par la marque qui en<br />
2014 revendique cette idée de Fusion, parmi les skis<br />
destinés <strong>à</strong> tous les terrains et types d’évolution, on prend<br />
ainsi le Squad7, référence de sa catégorie cet hiver, et on<br />
le décline en deux autres versions, pour passer d’un ski<br />
“expert only“ <strong>à</strong> un ski absolument tout public avec le Soul7.<br />
Le Bentchetler chez Atomic aura ainsi donné naissance <strong>à</strong><br />
l’Automatic (rigidifié en spatule en 2014, gommant les petits<br />
défauts de la première version) pour les plus freeriders et au<br />
Blog, pour… absolument tout le monde, très forts skieurs y<br />
compris ! Autre bel exemple de ces “Magic Shapes“, le K2<br />
Pettitor, énorme machine <strong>à</strong> bouffer du dénivelé, mais un poil<br />
physique pour le commun des mortels, se voit dupliqué en<br />
version moins large et beaucoup plus souple, le Shreditor.<br />
Dans le même ordre d’idée, le pro model de Seth Morrison<br />
rebaptisé Annex 118 se voit décliné en 108 et 98 mm et ça<br />
ne va pas être facile de choisir !<br />
quand le travail sur les<br />
structures est poussé <strong>à</strong><br />
l’extrême... Comme quoi<br />
le ski du futur pourrait<br />
nous réserver encore bien<br />
des surprises...<br />
NUMERO 62<br />
57
MATéRIEL / TESTS 2014<br />
Le nouveau dynastar Chrome, un pur<br />
jouet de piste...<br />
« LA gAMME DYNASTAR CHROME EST L’UN DES NOMBREUx<br />
ExEMPLES DE CES NOUVELLES MACHINES, fAITES POUR<br />
PROCURER PLUS DE SENSATIONS SUR LA PISTE, PLUS<br />
LONgTEMPS ET PLUS fACILEMENT ! »<br />
La piSte fait de La RéSiStance<br />
Si le ski pour découper la piste en 2014 flirte allègrement avec les<br />
80 mm en patin, se dote de différents rockers, adopte des lignes<br />
de cotes facilitant les déclenchements en toutes neiges, n’allez pas<br />
croire que cette ouverture se fait au détriment d’une accroche et<br />
d’une précision sans faille sur les neiges les plus dures. Au contraire.<br />
Si dans toutes les autres catégories, la performance n’est plus le<br />
principal critère de choix, de retour sur le damé, le pratiquant alpin<br />
a des exigences qui n’ont rien <strong>à</strong> voir avec les modes passagères.<br />
Rendement avant tout ! Certes, mais avec l<strong>à</strong> encore une skiabilité<br />
accrue <strong>à</strong> l’ordre du jour. En 2014, on veut des sensations haut de<br />
gamme sur la piste, sans avoir <strong>à</strong> en payer le prix. Sans la montée<br />
d’acide lactique dans les cuisses au bout de quelques courbes ou<br />
sans partir <strong>à</strong> la faute <strong>à</strong> la moindre erreur d’inattention. Le ski alpin<br />
franchit donc une nouvelle étape en 2014 : tout aussi efficace,<br />
mais plus facile <strong>à</strong> gérer, <strong>à</strong> placer, <strong>à</strong> maîtriser que les générations<br />
précédentes, pour un plaisir décuplé aussi bien en intensité<br />
qu’en durée. La gamme Dynastar Chrome est l’un des nombreux<br />
exemples de ces nouvelles machines, faites pour procurer plus<br />
de sensations sur la piste, plus longtemps et plus facilement !<br />
Atomic, avec l’ARC, son nouveau système de fixations intégrées<br />
est une autre réponse possible pour des sensations haut de<br />
gamme sur neige damée. On travaille alors sur une déformation<br />
harmonieuse du flex, on gagne en tolérance, sans rien toucher aux<br />
performances pures. Une belle session de tests sur la neige en<br />
perspective !<br />
58 NUMERO 62<br />
Le nouveau Spirit o two chez Stöckli. Chants<br />
Bambou pour la nervosité et fibre de lin pour la<br />
légèreté : un ski de piste très tendance avec en<br />
bonus son côté eco-friendly.
ChAUSSURE FREERANDO<br />
lA NOuvEllE vAguE<br />
TOUTES LES MARQUES DE CHAUSSURES OU PRESQUE DISPOSERONT EN 2014<br />
D’UN MODèLE <strong>à</strong> COLLIER DÉBRAyABLE. TOUR D’HORIZON... Par laurent molitor<br />
de gauche <strong>à</strong> droite : Head Venture, Black diamond factor mx, Atomic Waymaker Carbon, rossignol Alltrack Pro 130 et Scott delirium.<br />
un panel assez représentatif des différentes options oscillant entre freeride et randonnée pour l’hiver prochain.<br />
Jamais le matériel qui sert <strong>à</strong> s’évader des domaines<br />
skiables aseptisés n’a autant été dans l’air du temps.<br />
Loin de l’image désuète de la rando traditionnelle<br />
revendiquée par les caFistes, la marche ou la petite<br />
rando d’approche pour faire ses première traces pas trop<br />
loin des remontées fait fureur. Tout le monde ou presque<br />
y va de son ski light, de sa fixation ski/rando et de sa<br />
chaussure <strong>à</strong> collier débrayable : c’est la déferlante !<br />
Au vu de la profusion de nouveaux modèles dans le secteur de<br />
la chaussure freeride pour l’hiver prochain, quelque chose nous<br />
dit qu’il va falloir passer du temps sur la neige pour séparer<br />
le bon grain de l’ivraie, dénicher la vraie avancée, et savoir<br />
si la chaussure de freeride débrayable aussi performante <strong>à</strong> la<br />
descente qu’<strong>à</strong> la marche ou la rando existe enfin !<br />
Head ainsi débarque en force avec le triptyque complet.<br />
Une ligne de 3 skis Outer Space, (avec rocker ERA 3.0<br />
plébiscité l’hiver dernier sur les REV en All Mountain) de<br />
78 <strong>à</strong> 98 mm en patin ; deux fixations pour les adeptes du<br />
freeride ou du Touring, et enfin deux nouvelles chaussures.<br />
La Venture pour les plus aventureux donc et la Challenger<br />
pour une pratique plus traditionnelle piste, mais avec le<br />
confort d’utilisation du collier débrayable.<br />
Scott est bien sûr de la partie depuis son rachat de la marque<br />
Garmont, (la célèbre Délirium est reconduite avec quelques<br />
petits changements) avec également une gamme de skis de<br />
free rando qui s’enrichit de 3 nouveaux modèles pour 2014.<br />
Quant <strong>à</strong> K2 on a déj<strong>à</strong> testé la freeride non débrayable (la<br />
Spyne) et on attend avec d’autant plus d’impatience de<br />
recevoir la Pinnacle, sans doute un des modèles phare de<br />
l’hiver prochain.<br />
Atomic complète sa ligne Tracker 4 crochets avec 3<br />
nouveaux modèles plus ciblés freerando (de la plus<br />
light pour la plus rando <strong>à</strong> la plus rigide pour le freeride<br />
d’approche) <strong>à</strong> 3 boucles. Celle qui nous fait saliver<br />
s’appelle la Waymaker Carbon 130.<br />
Black Diamond est déj<strong>à</strong> bien présent sur le secteur avec<br />
des skis bien ciblés tel le Megawatt Carbon, (un des seuls<br />
fats de rando du marché) ou encore le Revert et bien<br />
sûr toute une ligne de chaussures de rando. Il manquait<br />
juste un modèle pour les plus alpins d’entre nous, c’est<br />
désormais chose faite avec la nouvelle Factor Mx 130. Un<br />
peu plus légère que la précédente génération, bien plus<br />
rigide en latéral et avec une plus grande liberté en collier :<br />
que du bon.<br />
Rossignol est également présent, côté skis tout d’abord<br />
avec la série7, qui si elle n’est pas marquetée “freerando“,<br />
propose des skis plus légers que pas mal de modèles<br />
labellisés “ultra light“ chez la concurrence. Deux modèles<br />
de fixation Look (XM pour les chaussures alpines, Alti 12<br />
pour la rando) et toute une nouvelle ligne de skiboots,<br />
viennent compléter l’offre, les Alltracks.<br />
NUMERO 62<br />
59
PREVIEW 2014<br />
60 NUMERO 62<br />
TExTILE ET<br />
ACCESSOIRES<br />
<strong>dES</strong> NOuvEAuTéS <strong>à</strong> lA PEllE !<br />
comme chaque aNNée, ski time était au saloN ispo, la graNd<br />
messe du matériel ski, sNoWboard et outdoor. Nouvelles<br />
techNologies, accessoires customisables et textiles<br />
iNtelligeNts : voici uN petit aperçu pour savoir <strong>à</strong> quelle<br />
sauce vous allez maNger toutes ces Nouveautés qui<br />
arriveroNt eN shop l’hiver prochaiN.
CASquE Ou mASquE ?<br />
lES dEuX mON CAPiTAiNE !<br />
BOLLé / Casque Osmoz<br />
La marque <strong>à</strong> lunettes avait su innover il y a quelques saisons avec son casque Slide qui<br />
intégrait une visière, posant les bases d’un nouveau segment sur le marché de la protection<br />
de nos têtes. Une nouvelle étape a été franchie avec un nouveau casque au design bien<br />
senti, Osmoz : léger (construction inmold), il intègre un système d’écran sphérique rotatif<br />
et interchangeable. Un «casque-masque» pensé comme une pièce unique, qui dispose des<br />
dernières technologies de la marque dans chacun des deux domaines.<br />
ObjECTiF CONFORT<br />
hELLy hANSEN / Technologie H 2 Flow<br />
Pensée pour améliorer le confort des skieurs au niveau de la<br />
régulation de la température et de l’évacuation de l’humidité,<br />
la technologie H2Flow se retrouve cette année sur de nombreux<br />
modèles des collections Ski, Outdoor et Freeride. La<br />
veste présentée ici, la Thrym Jacket, intègre cette construction<br />
qui combine une couche d’isolation, un système d’aération<br />
qui laisse circuler l’air et une membrane imperméable et<br />
respirante. Résultat ? La température du corps est régulée<br />
et la transpiration évacuée, quelles que soient les conditions<br />
climatiques.<br />
NUMERO 62<br />
61
PREVIEW 2014<br />
<strong>dES</strong>igN éPuRé<br />
PATAGONIA / Veste Untracked<br />
Un nouveau modèle vient s’ajouter <strong>à</strong> la collection Ski/Snow chez<br />
Patagonia : il s’agit de l’ensemble Untracked, conçu en Gore-Tex. Cette<br />
veste trois couches, avec l’intérieur en tricot brossé (trop douillet !),<br />
a été pensée pour être avant tout fonctionnelle : bonne liberté de<br />
mouvement <strong>à</strong> la montée comme <strong>à</strong> la descente grâce <strong>à</strong> son design<br />
épuré et sa construction articulée, apport de chaleur…<br />
L’autre objectif pour Patagonia pour l’hiver 2013 était de conserver<br />
une gamme forte pour les femmes, en particulier dans la collection<br />
Ski/Snow. L’un des modèles phares est l’anorak Untracked, une veste<br />
pullover en Gore-Tex, trois couches, qui s’inspire d’un modèle vintage<br />
de la marque, le Pneumatic Pullover. Pour que les coupes et les<br />
styles soient adaptés aux formes féminines, Patagonia s’est attaché<br />
les services d’une designer : une collection pour les femmes, par les<br />
femmes en somme !<br />
62 NUMERO 62<br />
SEmEllES <strong>à</strong> lA dEmANdE<br />
VIBRAM / Semelles Mountain Piste & Mountain Plus<br />
Développé par Vibram en exclusivité pour les chaussures de ski<br />
Scarpa Freedom, le nouveau concept de semelles Mountain Piste et<br />
Mountain Plus a de quoi séduire. Totalement interchangeables, elles<br />
permettent de bénéficier, sur une même chaussure, d’une semelle<br />
conçue pour la piste et d’une autre spécifique au freeride. Les<br />
semelles se changent en un tour de main grâce aux sept vis que l’on<br />
serre et desserre <strong>à</strong> l’aide d’une petite clé.<br />
La Mountain Piste (en photo, <strong>à</strong> gauche), est réalisée en gomme<br />
injectée (pour l’accroche pendant la marche) et TPU (inserts qui favorisent<br />
un appui plus efficace), elle conviendra <strong>à</strong> un skieur amateur de<br />
descente sur neige damée. Changement de décor avec la Mountain<br />
Plus (<strong>à</strong> droite) : totalement conçue en gomme, elle offre un design<br />
qui empêche la neige de s’accumuler sous la chaussure, tandis que le<br />
talon bénéficie d’un crantage améliorant l’accroche sur tous types de<br />
terrains, rochers en particulier.<br />
Passer d’une chaussure pour la piste <strong>à</strong> une pompe de freeride en<br />
changeant juste la semelle, on apprécie l’idée.
lE CASquE 3 EN 1<br />
lA CHAuSSuRE qui NE FAiT PluS mAl AuX PiEdS<br />
DAhU / Veste Untracked<br />
CéBé / CASQUE TRILOGy<br />
Parti du constat que chaussure de ski et confort n’étaient pas incompatibles,<br />
le designer suisse Nicolas Frey (en photo) a décidé de se lancer,<br />
en 2009, dans la conception d’une chaussure de ski «du troisième type ».<br />
Une chaussure qui permettrait de skier, marcher et même conduire…<br />
Pour faire simple, la Dahu c’est une botte de type après-ski qui s’emboite<br />
dans une coque de chaussure de ski, comme une sorte d’exosquelette.<br />
Le spoiler arrière et la languette s’ouvrent pour laisser entrer la botte, qui<br />
se retrouve calée dans l’exosquelette, le tout étant maintenu grâce <strong>à</strong> deux<br />
boucles. Très séduisante sur le papier, l’idée de la Dahu soulève quand<br />
même quelques interrogations quant <strong>à</strong> la précision et au contrôle du ski…<br />
Autant dire que l’on vous en dira plus une fois que nous l’aurons testée<br />
sur la neige. En attendant, wait and see !<br />
Un casque, c’est bien, trois casques, c’est mieux ! C’est sûrement ce que se sont dit les<br />
designers et chefs produits chez Cébé en concevant le Trilogy. Ce casque <strong>à</strong> éléments interchangeables<br />
s’adapte <strong>à</strong> votre pratique en fonction des parties que vous ajoutez ou enlevez :<br />
mettez les renforts latéraux et les pads cache-oreilles, et voil<strong>à</strong> un casque de freeride. Rajouter<br />
la visière et vous avez un casque de mountain bike. Enlever tout les éléments et vous gagnez<br />
un casque d’alpinisme et d’escalade. Les trois versions du Trilogy bénéficient bien entendu des<br />
normes de sécurité en vigueur dans chacune des trois pratiques, pour un poids allant de 250 g<br />
(casque nu, pour l’alpinisme) <strong>à</strong> 360 g (dans sa version freeride).<br />
NUMERO 62<br />
63
PREVIEW 2014<br />
du SANg NEuF dANS<br />
lE Ski dE RANdO<br />
ARC’TERyx / Sac <strong>à</strong> dos Khamski<br />
64 NUMERO 62<br />
FiNi lES gAlèRES dE bATTERiES<br />
ThE NORTh FACE / Sac <strong>à</strong> dos The Surge II Charged<br />
Affublé d’un ISPO Award Gold Winner, The Surge II est un sac <strong>à</strong> dos qui<br />
intègre un système de batteries au lithium (Le Joey T1 Power Supply)<br />
pour recharger son téléphone, lecteur MP3, tablette, bref, tout ce qui<br />
peut se recharger via un port USB. Il intègre également un compartiment<br />
pour transporter un ordinateur portable. Le reste du sac est accessoirisé<br />
comme un vrai sac pour les activités plein air : zips étanches, bretelles<br />
anatomiques, ceinture lombaire…<br />
La pratique du ski de randonnée s’est beaucoup développée ces dernières années<br />
et compte de plus en plus de pratiquants. L’évolution du matériel (ski et textile) y<br />
est sûrement pour quelque chose, et Arc’Teryx poursuit cette dynamique avec le<br />
Khamski. Ce sac pour les puristes rappelle le style classique et dépouillé des sacs<br />
de patrouille, avec de légères modifications : un tissu technique très résistant et<br />
un système pour porter les skis ou les split boards. Le Khamski se décline en 38<br />
et 48 litres.<br />
lE «PluS» FREERidE qui<br />
mANquAiT SuR lES FiX <strong>à</strong> iNSERT<br />
DyNAFIT / FIXATION BEAST 16<br />
Revoyant les standards de la fixation de rando, les ingénieurs de la<br />
marque au léopard des neiges ont pensé au plaisir de la descente avant<br />
tout. Avec la Beast 16, ils s’adressent clairement aux freerideurs avertis<br />
qui recherchent une fixation capable de les accompagner au quotidien<br />
dans la pratique du freeride : performance <strong>à</strong> la descente et confort et<br />
légèreté <strong>à</strong> la montée. Affichant 935 g sur la balance, la Beast 16 est<br />
équipée d’un mécanisme de déclenchement qui agit aussi bien au niveau<br />
de la butée que de la talonnière. La butée rotative est construite pour<br />
éviter les déclenchements intempestifs lors des chocs, tandis que la<br />
hauteur réduite du système permet de maintenir un bon contact avec le<br />
ski. Une légère inclinaison vers l‘avant favorise un comportement neutre<br />
en descente et une surface d’appui large assure une grande résistance <strong>à</strong><br />
la torsion. Pas étonnant que ce soit aussi bon, quand on sait qu’elle a été<br />
développée avec le concours d’Eric Hjorleifson.
l’AiRbAg 2.0<br />
MAMMUT / Sac <strong>à</strong> dos Ride Protection Airbag<br />
Affublé d’un ISPO Award Gold Winner, The Surge II est un sac<br />
<strong>à</strong> dos qui intègre un système de batteries au lithium (Le Joey<br />
T1 Power Supply) pour recharger son téléphone, lecteur MP3,<br />
tablette, bref, tout ce qui peut se recharger via un port USB. Il<br />
intègre également un compartiment pour transporter un ordinateur<br />
portable. Le reste du sac est accessoirisé comme un vrai sac<br />
pour les activités plein air : zips étanches, bretelles anatomiques,<br />
ceinture lombaire…<br />
lA PREmièRE ONE PiECE<br />
EN gORE-TEX ACTivE<br />
hAGLöFS / ONE PIECE RANDO AS SUIT<br />
Première combinaison en Gore Active conçue pour la free<br />
rando, la Rando AS Suit dispose de toutes les qualités que l’on<br />
est en droit d’attendre sur une tenue dédiée <strong>à</strong> cette pratique :<br />
légèreté, confort, imperméabilité et respirabilité. Ajoutez <strong>à</strong> ça la<br />
«patte graphique» propre <strong>à</strong> Haglöfs, et vous avez une des plus<br />
belles tenues de l’année (si si !). Pas étonnant qu’elle reparte du<br />
salon ISPO avec un Award Gold Winner sous le bras…<br />
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PREVIEW 2014<br />
l’HéRiTAgE FREESkiRANdO<br />
SCOTT / THE SKI<br />
Un peu d’histoire : en 1958, <strong>à</strong> Sun Valley dans l’Idaho, Ed<br />
Scott conçoit le premier bâton de ski en aluminium et fonde<br />
la marque qui portera son nom. Dans le même temps, un<br />
local de la station, Bobbie Burns, aussi connu sous le nom de<br />
l’Original Hot Dogger, imaginait une nouvelle façon de glisser,<br />
un nouveau style, qui allait attirer l’attention de toute la<br />
communauté. Qui dit nouvelle glisse, dit nouveau matériel, et<br />
Bobbie a tôt fait de développer son ski, simplement intitulé<br />
«The Ski». Rapidement, The Ski se retrouve sur de nombreux<br />
podiums du circuit freestyle dans les années 70, souvent<br />
combiné avec des produits Scott, bâtons en tête.<br />
Quarante ans plus tard, Scott et le bienheureux Hervé<br />
Maneint, avec le concours de Bobbie Burns, fait renaître «The<br />
Ski» dans sa collection 2013/2014 : décliné en quatre tailles<br />
(155, 165, 175 et 185), il s’agit d’un ski polyvalent, avec une<br />
construction sandwich elliptique et un rocker. On vous en dit<br />
plus dès que nous l’avons testé, mais rien qu’<strong>à</strong> voir le shape<br />
on le sent bien ce ski, pardon The Ski !<br />
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lA NOuvEllE dimENSiON<br />
du SAC dE RANdO<br />
<strong>MI</strong>LLET / MATRIX 30 MBS<br />
Millet a repensé le sac <strong>à</strong> dos de rando en cherchant <strong>à</strong> améliorer<br />
le confort et la liberté de mouvement. Le résultat ? Une asymétrie<br />
naturelle du design pour mieux équilibrer le portage du<br />
matériel : skis en diagonal, piolets avec accès rapide, meilleur<br />
portage du casque. Le système MBS (Mobility Back System)<br />
améliore la mobilité et le confort du portage. Tout pour 1150 g<br />
en version 30 litres. Le Matrix MBS 30 a été récompensé d’un<br />
ISPO Gold Award.
TWINNER, C’EST PRÈS DE 170 MAGASINS DE SPORT EN MONTAGNE<br />
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