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L A LIBRAIRIE MEDICALE<br />
2. h 1 iopatholo te<br />
• Les glandes de Meibomius<br />
Elles sont au nombre d'une trentaine dans les tarses supérieur<br />
et inférieur, et s'abouchent par des orifices situés juste<br />
en avant de la jonction cutanéo-muqueuse visible à la partie<br />
postérieure du bord libre des paupières. Ce sont des<br />
glandes sébacées modifiées qui libèrent des lipides selon un<br />
mode de sécrétion holocrine (fig. 2).<br />
• La sécrétion meibomienne<br />
• Elle prévient l'évaporation des larmes et leur excrétion.<br />
• Elle aide au bon étalement du film lacrymal lors du clignement.<br />
• Elle empêche la contamination du film lacrymal par les<br />
sécrétions sébacées cutanées.<br />
• Elle of<strong>fr</strong>e aux rayons incidents une surface oculaire lisse<br />
pour leur ré<strong>fr</strong>action.<br />
• Elle diminue avec l'âge.<br />
• Constituants lipidiques<br />
Les constituants lipidiques de la sécrétion meibomienne<br />
sont qualitativement et quantitativement différents dans la<br />
rosacée (rapport cires/stérols estérifiés modifié, augmentation<br />
des acides gras monoinsaturés et des acides gras libres,<br />
présence de peroxydes anormaux d'acides gras, etc.), avec<br />
pour conséquences:<br />
• une viscosité accrue de la sécrétion meibomienne,<br />
• une obstruction des glandes de Meibomius,<br />
• une déstabilisation du fùm lacrymal avec sécheresse oculaire<br />
et parfois un aspect mousseux du lac lacrymal,<br />
• une toxicité épithéliale.<br />
• <strong>LA</strong> ROSACÉE OCU<strong>LA</strong>IRE<br />
Appartenant au large groupe des blépharites, elle résulte<br />
d'une anomalie primitive des lipides du meibum dans<br />
laquelle la flore microbienne semble jouer un rôle primordial.<br />
Les lipases produites par la flore saprophyte, essentiellement<br />
le Staphyloeoeeus epidermidis, seraient responsables<br />
de la meibomiite en favorisant la production d'acides<br />
gras libres toxiques à partir du meibum.<br />
Un rôle toxique direct de ces lipases, de même qu'un mécanisme<br />
d'hypersensibilité cellulaire retardée à une exotoxine<br />
des bactéries commensales ne sont pas exclus. Par contre, la<br />
responsabilité du DemodexJollieulorum est très contestée.<br />
i"a,<br />
Tarse<br />
Bord libre<br />
polpébrol<br />
Figure 2. Coupe histologique de la paupière<br />
supérieure. Le tarse, avec en son sein les glandes<br />
de Meibomius, est situé à la face profonde<br />
des paupières, juste sous la conjonctive<br />
palpébrale. Coll. du Dr F. D'Hermies.<br />
BLEPHAGEL®<br />
Hygiène des paupières et des cils<br />
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Figure 3.<br />
Rosacée oculaire:<br />
télangiectasies du bord<br />
libre palpébral;<br />
néovaisseaux cornéens.<br />
Coll. du Pr Thanh<br />
Hoong-Xuon.<br />
Figure 5. Bord libre<br />
de paupiére normale, « huilé»<br />
par une sécrétion lipidique claire.<br />
Coll. du Pr Thonh Hoong-Xuon.<br />
Figure 6. Chalazion<br />
de la paupière inférieure.<br />
Coll. du Pr Thanh Hoang-Xuan.<br />
L A LIB R A RIE MEDICALE<br />
3 · Clinique<br />
L' 1N F<strong>LA</strong>MMATION CONJONCTlVO- PALPÉBRALE<br />
• Les bords libres des paupières<br />
sont hyperémiés, irréguliers, épaissis, et sont le siège de<br />
télangiectasies (fig. 3). Les orifices des glandes de<br />
Meibomius sont occlus par des bouchons jaunâtres de meibum<br />
solidifié.<br />
Figure 4. Rosacée oculaire: expression de meibum improductive.<br />
Coll. du Pr Thanh Hoang-Xuon.<br />
Lors de leur expression digitale sourd une matière visqueuse,<br />
trouble, parfois granuleuse ou pâteuse (fig. 4), alors<br />
que l'aspect normal est fluide et clair (fig. 5). Parfois, cette<br />
manœuvre est improductive. L'interrogatoire révèle souvent<br />
des antécédents de chalazions (fig. 6), d'érosions récidivantes<br />
et une intolérance aux lentilles de contact.
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•• La sécheresse oculaire est la<br />
manifestation de loin la plus <strong>fr</strong>équente de la rosacée oculaire<br />
en raison de l'instabilité du film lacrymal. Les signes<br />
oculaires ne sont pas spécifiques, à type de sensation d'œil<br />
sec, de brûlure, de corps étranger, d'irritation, parfois de<br />
démangeaisons. La conjonctive peut être blanche ou<br />
hyperémiée.<br />
LES COMPLICATIONS DE <strong>LA</strong> ROSACÉE OCU<strong>LA</strong>IRE<br />
Une complication conjonctivale rare mais grave est la<br />
fibrose dont l'évolution peut se faire vers un comblement<br />
progressif des culs-de-sac conjonctivaux et la constitution<br />
de symblépharons (fig. 7).<br />
... Figure 7. Rosacée oculaire: symblépharon.<br />
Coll. du Pr Thanh Hoang-Xuan .<br />
•• La kératoconionctivite phlycténulaire<br />
est la complication la plus caractéristique de<br />
la rosacée oculaire. Les phlyctènes cornéennes s'ulcèrent et<br />
aboutissent à des cicatrices fasciculaires vascularisées (fig. 8).<br />
•• Les autres complications<br />
cornée n ne 5 sont les infiltrats catarrhaux (fig. 9), les<br />
néovascularisations périphériques de toute forme, avec ou<br />
sans exsudation lipidique, et les amincissements inflammatoires<br />
cornéens volontiers périphériques. Une sclérite ou<br />
épisclérite associée ou isolée n'est enfin pas rare.<br />
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Figure 10. Massage de la paupière inférieure après réchauffement préalable. Coll. du Pr Thanh Hoang-Xuan.<br />
• BIBLIOGRAPHIE.<br />
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rosacea », Survey Ophthalmo/, 31 :<br />
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film abnormalities in rosacea ", Cornea,<br />
14: 144-146, 1995.<br />
LE TRAITEMENT ANTIBIOTIQUE<br />
La tétracycline orale et ses dérivés ou apparentés, doxycycline<br />
et minocycline, interviendraient en réduisant la production<br />
des lipases par les staphylocoques de la flore commensale.<br />
Ils ont aussi une activité anticollagénasique et<br />
anti-inflammatoire propre. Les doses quotidiennes orales<br />
recommandées sont 250 mg x 4 pour la tétracycline, 50 mg<br />
x 2 pour la doxycycline et 50 ou 100 mg x 2 pour la minocycline.<br />
La durée du traitement est théoriquement d'un<br />
. .<br />
mOlS au mOlfiS.<br />
Leurs indications sont les formes sévères de rosacée oculaire.<br />
Chez l'enfant de moins de huit ans, il faut prescrire de<br />
l'érythromycine (30-50 mg/kg/j).<br />
LE TRAITEMENT CORTICOïDE LOCAL<br />
Les collyres corticoïdes locaux ne sont indiqués que pour<br />
aider à résoudre une poussée inflammatoire aiguë et pour<br />
une période brève seulement.<br />
Conclusion La rosacée oculaire est une pathologie très<br />
<strong>fr</strong>équente qu'il faut savoir reconnaître. Elle peut être responsable<br />
d'un inconfort important et de complications<br />
visuelles graves. Le meilleur traitement préventif est une<br />
hygiène palpébrale régulière et correctement réalisée.<br />
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