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quelques exemples des latinismes en français

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30 ONDŘEJ PEŠEK<br />

superstrat utilisées par les basses couches sociales illettrées et aussi par les élites<br />

cultivées lorsqu’elles parlai<strong>en</strong>t à leurs domestiques et <strong>en</strong>tre elles <strong>en</strong> discutant <strong>des</strong><br />

choses ordinaires, quotidi<strong>en</strong>nes. Par ce fait, le lexique du vernaculaire désignait<br />

avant tout les concepts et les choses propres à l’univers <strong>des</strong> utilisateurs de cette<br />

langue (ménage, agriculture, guerre, etc.). Toutefois le vernaculaire comm<strong>en</strong>ce<br />

très tôt à s’imposer dans les domaines réservés primitivem<strong>en</strong>t au latin, à savoir la<br />

prédication tout d’abord, la poésie, les romans et la philosophie <strong>en</strong>suite pour se<br />

substituer au latin même dans les sphères sci<strong>en</strong>tifique et juridique. Pour répondre<br />

aux exig<strong>en</strong>ces que suppose l’utilisation d’une langue dans de tels domaines, il<br />

fallait que le vernaculaire s’<strong>en</strong>richisse d’expressions et d’acceptions adéquates.<br />

Pour ce faire, la solution la plus simple qui se proposait était celle d’<strong>en</strong><br />

emprunter à la langue dont l’utilisation dans ces sphères avait dominé jusque là –<br />

le latin. Les emprunts au latin ont ainsi apparu <strong>en</strong> <strong>français</strong> dès le X e siècle et<br />

depuis lors n´ont cessé d’y pénétrer plus ou moins massivem<strong>en</strong>t selon les<br />

pério<strong>des</strong> de l’histoire du <strong>français</strong>. Le <strong>français</strong> a été l’une <strong>des</strong> premières langues à<br />

se servir dans une telle mesure du latin comme source du vocabulaire. Le contact<br />

intime dans lequel étai<strong>en</strong>t ces deux langues p<strong>en</strong>dant au moins les sept premiers<br />

siècles de l’exist<strong>en</strong>ce du <strong>français</strong> a donc profondém<strong>en</strong>t marqué son vocabulaire.<br />

La forme phonétique <strong>des</strong> mots latins n’est pas réfractaire au système <strong>français</strong>.<br />

Elle ne demandait qu’une légère francisation et le latinisme ainsi assimilé fait<br />

bi<strong>en</strong>tôt partie intégrante du lexique <strong>français</strong> sans avoir d’allure étrangère.<br />

Rappelons alors les deux premiers facteurs importants qu’il faut pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong><br />

compte dans toute étude <strong>des</strong> <strong>latinismes</strong> <strong>en</strong> <strong>français</strong>: leur nombre très élevé et leur<br />

emprunt primitif.<br />

L’on sait bi<strong>en</strong> que la pénétration massive <strong>des</strong> emprunts au latin <strong>en</strong> <strong>français</strong><br />

a eu <strong>des</strong> conséqu<strong>en</strong>ces importantes pour son système lexical. En effet, au lieu de<br />

se servir de ses propres moy<strong>en</strong>s de dérivation pour <strong>en</strong>richir son vocabulaire, le<br />

<strong>français</strong> a eu recours aux emprunts au latin. Par conséqu<strong>en</strong>t, les mots appar<strong>en</strong>tés<br />

sémantiquem<strong>en</strong>t ne l’étai<strong>en</strong>t pas au niveau formel. La plupart <strong>des</strong> noms d’action<br />

ou exprimant le résultat d’une action sont les emprunts au latin. Nous pouvons<br />

citer les <strong>exemples</strong> de résoudre – résolution, voir – vision, ouïr - audition,<br />

vaincre – victoire qui montr<strong>en</strong>t jusqu’à quel point le li<strong>en</strong> formel <strong>en</strong>tre les noms<br />

d’action et les verbes respectifs (le plus souv<strong>en</strong>t appart<strong>en</strong>ant au fonds<br />

héréditaire) peut être faible. Puisqu’il ne s’agit pas de la dérivation mais de<br />

l’emprunt, il arrive parfois que l’<strong>en</strong>semble <strong>des</strong> significations d’un mot emprunté<br />

au latin où il servait de nom d’action ne recouvre qu’une partie <strong>des</strong> significations<br />

du verbe, ex.: exiger – exaction. Mais dans la majorité <strong>des</strong> cas, même si le li<strong>en</strong><br />

formel est obscur, le li<strong>en</strong> sémantique est évid<strong>en</strong>t et l’évolution de s<strong>en</strong>s d’un nom<br />

d’action suit celle du verbe respectif, ex: résoudre – résolution. Le li<strong>en</strong> lexical<br />

<strong>des</strong> <strong>latinismes</strong> avec le fonds héréditaire représ<strong>en</strong>te donc un autre facteur<br />

important qui influ<strong>en</strong>ce le changem<strong>en</strong>t de s<strong>en</strong>s <strong>des</strong> emprunts au latin <strong>en</strong> <strong>français</strong>.<br />

Enfin nous allons m<strong>en</strong>tionner le dernier point de la caractéristique <strong>des</strong><br />

<strong>latinismes</strong>, à savoir l’exist<strong>en</strong>ce de ceux-ci dans toutes les gran<strong>des</strong> langues<br />

culturelles occid<strong>en</strong>tales. Chacune de ces langues a emprunté au latin un grand<br />

nombre de mots; un mot emprunté par plusieurs langues est appelé

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