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septieme partie - Bibliorare

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Stendhal écrivit la Chartreuse de Parme en cinquante trois jours du 4 novembre au 25<br />

décembre 1838. Depuis plusieurs années, il «songeait à ce roman sur l’Italie moderne»<br />

(H. Martineau, Pléiade, p. 12). Romain Colomb vendit les droits de l’oeuvre à l’éditeur<br />

Ambroise Dupont pour 2500 francs et Stendhal corrigea les épreuves du 6 février<br />

au 26 mars 1839. Il publia par anticipation le récit de la bataille de Waterloo dans le<br />

Constitutionnel du 17 mars 1839. Cette publication avait «enchanté» et «désespéré»<br />

Balzac puisque Stendhal y décrivait une bataille comme, lui, n’avait jamais su l’écrire.<br />

La Chartreuse fut imprimée dans les tout derniers jours de mars 1839 et parut au début<br />

d’avril. Aussitôt après avoir lu la Chartreuse, Balzac adressa à Stendhal le 5 ou 6 avril une<br />

lettre particulièrement élogieuse que celui-ci lut le 6 avril : «La Chartreuse est un grand<br />

et beau livre... je serais incapable de le faire... Si Machiavel écrivait de nos jours un<br />

roman, ce serait la Chartreuse» (cf. Collection Jaime Ortiz-Patino, Sotheby’s Londres,<br />

2 décembre 1998, n° 68). On sait que, dans l’intention de lui répondre, Stendhal<br />

rédigea «pas moins de trois brouillons» (Martineau, Pléiade, p. 17). Le 14 avril, dans<br />

une lettre à Madame Hanska, Balzac qualifie la Chartreuse de «plus beau livre qui ait<br />

paru depuis cinquante ans». Mais il avait aussi souligné quelques erreurs et lourdeurs<br />

de style, surtout dans la première <strong>partie</strong>. Ses remarques retinrent l’attention de Beyle<br />

qui repartit pour Civita-Vecchia le 24 juin 1839. La presse avait accueilli le roman<br />

sans grande passion. L’édition fut lentement épuisée jusqu’à la fin de 1840. Durant<br />

l’été, Romain Colomb sollicita le commentaire de Balzac. Ce sera le grand article de<br />

72 pages publié le 25 septembre 1840 dans la Revue de Paris : «qui demeureront un des<br />

plus magnifiques témoignages rendus de son vivant à un homme de génie par un de ses<br />

pairs» (Henri Martineau, Pléiade, p. 17) :<br />

«M. Beyle a écrit un livre où le sublime éclate de chapitre en chapitre. Il a produit, à<br />

l’âge où les hommes trouvent rarement des sujets grandioses et après avoir écrit une<br />

vingtaine de volumes extrêmement spirituels, une oeuvre qui ne peut être appréciée que<br />

par les âmes et par les gens vraiment supérieurs... Moi, qui crois m’y connaître un peu,<br />

je l’ai lue pour la troisième fois, ces jours-ci : j’ai trouvé l’oeuvre encore plus belle»...<br />

Le double feuillet volant du premier volume donne avec précision, dans son coin<br />

intérieur gauche, la date à laquelle Stendhal lit l’article de Balzac : «16 8b [octobre]<br />

1840. Amor [Roma] hier lu l’art[icle] de M. Balz[ac].» [cf. 91 (f)] On sait le choc et le<br />

bonheur que cette article si laudatif procura à Stendhal :<br />

«Cet article étonnant, tel que jamais écrivain ne le reçut d’un autre, je l’ai lu, j’ôse<br />

maintenant vous l’avouer, en éclatant de rire. Toutes les fois que j’arrivais à une louange<br />

un peu forte, et j’en rencontrais à chaque pas, je voyais la mine que feraient mes amis en<br />

le lisant» (cf. Martineau, op. cit., p. 18).<br />

Cependant, Stendhal, reparti pour Civita-Vecchia dès le 24 juin, avait, à peine arrivé,<br />

avant de connaître l’article de Balzac, entrepris une révision du texte de son roman.<br />

Dans un premier temps, pendant quatre mois, il porte ses corrections sur des feuillets<br />

verts libres, qu’il fera relier seulement sans doute vers novembre, comme l’atteste<br />

notamment la mention « reliure 3 pauls 18 nov 1840 » au contreplat du deuxième<br />

volume [cf. 91 (g)].<br />

L’épisode «Warney-Rassy» [cf. 91 (c)], présent ici à la fin du volume 1, porte clairement<br />

mention, dans le coin intérieur gauche de certains feuillets, de dates de rédaction<br />

démarrant avant l’automne 1840 : «Made in Amor [Roma]... Juin 1840» [p. 1], «11<br />

juin 1840» [p. 8], «20 septembre 40» [p. 6] pour se clore sur une date du «31 Octobre<br />

40, C[ivita] V[ecchia]» [p. 13]. Ces mentions de dates sont si serrées à l’intérieur de la<br />

reliure qu’elles dénotent une rédaction antérieure à la reliure des cinq volumes.<br />

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