septieme partie - Bibliorare
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91 (f)<br />
Balzac lui recommande de commencer par la bataille de Waterloo et non par le tableau<br />
de Milan, par un événement historique et non par les circonstances trop précises de<br />
l’enfance lombarde de Fabrice [cf. 91 (e, f)]. En clair, Balzac demande à Stendhal<br />
de faire du Balzac. L’auteur de la Chartreuse se met au travail avec vigueur, obéit à la<br />
critique du maître et c’est de cette soumission dont le présent manuscrit est témoin.<br />
Il se lance dans une réécriture du roman qui ne commence plus par sa célèbre phrase :<br />
«Le 15 mai 1796, le général Bonaparte fit son entrée dans Milan à la tête de cette jeune<br />
armée qui venait de passer le pont de Lodi, et d’apprendre au monde qu’après tant de<br />
siècles César et Alexandre avaient un successeur.» Mais par : «Le monde était à la veille<br />
de la bataille de Waterloo. Le 3 avril 1815, cinq heures venaient de sonner à l’horloge<br />
de l’Arsenal. Un jeune Italien»... En somme, Stendhal faisait du Balzac : la marquise<br />
sortait à cinq heures. Il décide donc de démembrer les deux <strong>partie</strong>s d’un exemplaire de<br />
la Chartreuse pour les interfolier avec ce beau et grand papier vert d’eau afin de pouvoir<br />
corriger à loisir [cf. 91 (a)]. Il confie au relieur ce qui doit devenir le manuscrit de la<br />
seconde édition comme l’affirme solennellement les pièces de titre et les titres qu’il<br />
calligraphie sur le premier feuillet des deux premiers volumes [cf. 91 (i, b)].<br />
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