La Nature & diversité des poissons

La nature & diuerfite
des poiíTons,
члЖишт— Alice leurs pourtraic"ts,reprefcnCezau
/]7Li*u% JSh^^ plus près du naturel.
л
„
Par Pierre Bclon Hu Mans.
4
A
Monfeignêur h Rmrènâijf* Cardinal к Cbafliîloni
A P A R I S .
Chez Charles Efliennejmprimeur ordinaire du Roy,
Mi D» Í y*

C H A R L E S E S T I E N N E A V L E C T E V R.
Comme fouuenteffois les bons &r généreux efprits fe rencontrent d'une mefme
entreprinfe : il eft aduenu(Le&eur)qu'auffi toit que Pierre Belon, homme
degrandtrauailaobferuerleschofes rares , &qui peuuent beaucoup feruir
a la pofterité, a eu mis en lumière fesdefcriptions&polUtrai¿h des poHîbns,
tels qu'il a peu comprendre a l'oeil ( qui ne me femble petit tefmoignage ) aux
endroits de i'Europe,de i'Afie,& partie de l'Afrique,ou quelques fois il fe feroit
retrouué, plufieurs autres amateurs de ton profit, par la congnoiflance des
bonnes lettres, & meilleurs autheurs,'luy ont concurre en mefme /
argument,&
t'en ont comme luy declaréjieur aduis. Ce qui ne Peft peu faire fans quelque
contrariété' d'opinions , procedentes ou de plus grande diligence & curiofité
en l'un qu'en l'autre : ou poffible de quelque ialoufie,dont iamais n'eft aduenu
que lestons autheurs ne fuflent quelque peu tachez & attainfts. Mais
t'ay toufiours congneu fi difcret & bienuucillant, que tout ce qui t'a efté prefente
en bonne intention, tu l'as bien fceu tourner en bonne part, tout ainfi
«que celuy qui en vn banquet ne contemne ne les viandes, ny l'appareil d'icel-
A.ii.

les : afns en fuppoitantles fraiz & le labeur du feftiuant,prend Se vfede ce que
mieulx luy viét a gouft & appétit. Qu,ant a Belon,ie te puis aiîeurcr,a ce que
i'ay côgneu de fa diligence, qu'il entêd beaucoup moins a la gloire & a l'honneur
extérieur, qu'a ton fingulier profit & vtilité': Se ne tiendra point a luy,
tant qu'il viura (f'ileft quelque peu foulage des amateurs de bons efprits:
car fes entreprinfes font de grands fraiz ) qu'il ne te face bien toft veoir chofes
plus haultes & plos louables.. Partant, fi i'ay quelque crédit en ton endroit, ie
te fuppliray prendre (oultreles autres labeurs, que tu as eu de Iuykncor ceftuy
en bonne part „&comme jdreiTé pour ta feule commodité: a laquelle ie
fcay qu'il f'eft voue toute fa vie. A Dieu.

À M O ft S E I G N E V ft*
Monfeigneur le Cardinal de Chaftillon.
M O N S E I C N E V R,naturc ayant produit toutes chofes animées
d'une particulière téperature des elements, les a affubie&ies
chafeune a vn deuoir,voulant qu'elles ne fuffent oifiuesdurât leurs
vies: c'eft a feauoir, qu'elles fegouuerneroyêt en leurefrre,fuyuant
les fins pour lefquels auroyent cite deputees:faifant que leurs complexions
feroyentdiuerfemetaffe&cesjfuyuatla diuerfité des temperaments,
qu'elle leur bailla des leurs origines, &lesadmôneftant
de leur deuoir,felon la qualité & l'opportunité des faifons, donna
moyen, a toutes de conferucr leurs efpeces: & la ou aucunes feroyet
contrefaides ou défaillantes en quelque partie, eftima erreur contre
fon ordonnace.cncor plus,fî aucunes prenoyêt autre efFai& que

ceIuy,pour lequel auroyent efté deputcesrcôme fcroit.fi Ion voyoft
qu'un Chefne portait Chaftaignes, ou vn Figuier Oliues,ou qu'un
Porceau hennift:,ou vn Afne abayaft:c'eft dont eft venu en prouerbe
aux François, qu'onc Elpcruier nedeuientBufc. Mais entre les
chofes animees.ne prenât l'homme en ceft eftre naturel, que pour
vne efpece noplus qu'une Mouche ou Fourmy pour vne, vn Poiffon,Oifeau,
Serpent,on vn Chou,ou vn Oignon pourjautre, cognoiffons
que nature ne la aucunement exempté de la fubiedrion
de fesloyx:Mais fi eft ce que l'ayant aduantagé de raifon par defïus
les autres,luy a auftï donne l'entendement d'eftendre fes difeours
fur les chofes paffees pour f en fouucnir,& fur les prefentes pour les
confyderer:Et puiiïance de preuoir celles qui font a venir, pour les
cuiter: Voulant que ceulx qui par leur diligence &r labeur feront
apparoiflre quelque chofe du deuoir,pour lequel elle les a pro -

duiàs, feroyettefm oings, que l'excellence de l'home furpaffe celle
de toutes autres cfpeces d'animaux. Mais tout ainfi que les effai&s.
des chofes animees.tant corporees que iricorporees,ne font en eftitnation
de fcmblable valeur, aufïï les hommes n'ont égale puiffance.Car
ou les vns font vigilants,& addonnent leurs efprits a la contemplation
des plus haultains ouuragcs de nature.coprenants l'effecedesfubftâces
incorporees,cnleuridees:Lesautres,au cotraire,
fontfi pareffeux,& de lourd entendemet, qu'ils fe fentent moleflez
de prendre garde aux chofes fcnfibles, qui leur font iournellement
deuantles yeulx:ains> qui pire eft,ne femettet en aucun deuoir de
bië fairc.f ils ny font côtrain&s.par quelque neceffité. Cefte côfideratio
a eu pouuoir de nous efmouuoir, & nous faire môter & deualer,par
maints périlleux paffaiges,dcs trois parties du mode,&rhatcr,
ores les eaux doulces, tantoft les falces,ou n'auôs efpargné efprit ne
A.iiij.

corpsrcerchat de bien près tant les efpeccs animees,quc inanimées*
telles, dif-ie, que nature les y a produises, afin de les obferuer, defirants
qu'un tel deuoir,rêdifttefmoignage de noftrc diligecc.Donc
Monfeigneur,fcachant que l'intelligence des chofes inuiTibles,f'actjuiert
par celles qu'on voit:&des incogneuespar celles qu'on cognoift,
après bien logue perquifition des fubfhnces animées, vous
ayant défia prefenté les pourtrai&s d'aucunes aquatiques eferiptes
en Latin,ay depuis péfé qu'il feroit bon les traduire en noftre lâgue,
afin que fbubs voftre authorité, elles foyent communiquées aux
hommes denoftre nation qui n'entendent que François: vous fuppliant
que encor les recepuiez d'auffi bon vifaige, que feiftes les autres.
Nous vous auôs faid apparoiftre, qu'il ne feitoit trouué aucun
quiencuftmôftré leurs vrayes effigies, auatnous,non plus que des
oyfcaulx& ferpéts:qui cft aûcz pour nous exeufer de toutes calom-

nies:fcachant qu'il y a toufiours difficulté en tous commenccmets»
a l'exemple de pluficurs hommes, de ce tempsey, qui pour grands
& excellents perfonnages qu'ilsfoyét, font trouuez auoir efte abufcz,en
l'appellation de beaucoup de plantes vulgaires. l'en pourroys
nom mer aucuns encor viuants,qui ont peine! noftrc IoubarbcpourSemperuiuu
ou Aizoon maius : touteffois il en cft autremêt:
comme auflî ontfaid de plufieurs autres, qu'ils ignoroyet: ce
ncantmoinSjilnefault pas leur courir fus, &leur dire iniurerains
fault leur feauoir bon gré, de l'effort qu'ils ont faict en leur deuoir.
Tout ainfi fi en mes poùTons ou oyfcaux, i'en auois nommé quelqu'un
d'une appellation antique, & qui fuft deue a vn autre: touteffois
fonpourtraicl:&deferiptionluy demeurcrétalfeurces.nyayat
a changer que le nom, entendu que toute la difficulté cft feulemeE
mife,a ne predre l'un pour l'autre, Touteffois que pretédons qu'on

trouucra bien peu de tels en c'efl: œuurc, qu'on puiffe fans calons
nie.autrement nommer. le fupplic noftre Seigneur qu'il vous facç
toufiours participant de fes fainctes grâces.De l'Abaye Saincl Ger>
main des Prez lez Paris,le x x v. de Ianuier,M. D. L I I I I.
Voflre trefhumble & trefobeilTantferuitcur
Pierre Belon.

TABLE DES CHAPITRES DE CES t
D E V X L I V R E S , E T D E C E Q^V ï
eft contenu en iceulx.
Chapitres du premier liure, auquel font pein&s & deferipts
les poifïbns qui ont fang. *
r
f
Des plus grands poiflbns appelez Cetacees. Chap. i.
fueilf.j*
Des beftes de double nature, 8c qui viuent tant en l'eauc, qu'en la terre. Chap.*
1111. * fueill.ijv
Des Monftres Marins. Chap. v.
fucill.52.
Des beftes de double vie qui ont quatre pieds,& font des oeufs. Chap. vi. f. $4.
Des poiflbns longs & cartilagineux,qui font leurs petits en vie. Chap. vu. f.rz.
Des poifïbns plats & cartilagineux, qui font leurs petits viuants. Chap, vin»
fueill. 6y.
Des poiflbns fans efpines qui rendent des oeufs. Chap. 1 x.
fueill.88.
fueill.98.
De plufieurs grands poiflbns efpincux,qui font des oeufs. Chap t
x.

Despoiflfons plats, qui ont efpines. Chap.x I.
fueiH.ij2.
De quelques autres poifTons differensdes larges,que les Grecs ontnomme Anthies.
Chap, x 11. _ fueill.i4f.
Des poifTons qui font de figure ferpëtine, c'eft a dire,ronds 8c de forme longue.
Chap, xi ir.
fucili, xn-
D'autres moindres poifTons qui font des oeufs, 8c fontcouuerts d'efcailles, diuifez
en ceulxde riuages, de rochers, 8c qui fe tiennent en plaine campaigne
de mer. Chap, x i i i i.
fucili. i6r.
Des'poiffons faxatiles,c eft a dire,qui hantëtles rochers. Chap, x v I. fueil. 252.
Des poifTons de riuiere 8c maraiz. Chap, x v 111. fueill. z66,
C H A P I T R E S DV S E C O N D L I V R E , A V 0^_V E L
font defcriptes les diuerfìtez des poifTons qui n'ont fang.
La diuifion, difference 8c diuerfité defdi&s poifTons. Chap. 1. fueill.^o.
Des poifTons mois qui n'ont fang. Chap. 11.
Des poifTons couuerts de croufte ou dure efcorcc,8c des efpeccs de Saulterelles,
gui ont la queue longue. Chap. 111. £

Des poiflons couuerts de dure croufte,dcnombrez entre les efpeces de Cancres*
qui n'ont point de queue. Chap. 1111. f. ¿66.
Des poifïbns couuerts de dur teil. Chap. v. ' £ J8I.
Des poiflons couuerts de dure coquille, double & fîmple, dont lcsvns font attachez
& liez, les autres non. Chap, v I. £
Des poiflons qui n'ont fang,ayâts deux coquilles plus dures que les dcflufdi&s,
& premièrement des Ocftres. Chap. V11. £417.
Des poiflons turbinez, c'eil a dire,ayants leurs coquilles tournées en viz,comme
celles des limacs. Chap, vu r. • f. 419.
Des autres poiflons que les Latins nomment Turbines S: Strombi. Chap. 1 x.
fueiil. 424.
De quelques poiflons fans fang de doubteufe nature, que les Grecs ont noma
Zoophyta. Chap. x.
f-4Ji..
Des poiiïbns de mer inudles,que les Latins ont nommé Deie&amenta marina.
Chap. xi. £ 4^.

T A B L E D E S N O M S DE P O I S S O N S , T A N T
Grecs, Latins, que François & Italians, defquels eft faicl:
mention en ces deux liures.
Acufigole. Aigle de mer. 8y.8£
A. Adano. 93-94 Aigrefin. 118.11.51
Adonis. 119 Alagoufle. 3S4-3Î*
Abk. 313.5t9.320 jEdeon thalaflïon. 440.441 Albicula.
Ablenes. ¡61.161 jîlurus. PS Alburnus ¡19-31°
Abramis. 318 Aetos. 86 Algenfes Chama:, Ail
Acaliphi. 347 AfdcIIeï. î45>.tjo Ahczi.
J
Acanthus. 6l. éi Aganon. 4*9 Alofe. JO4.3O7.30a
Acerma. 188 Agon. Alphifiis. A7
Acheluda. I93.r94 Agoni. ie 7
An arma. 330
Achon. 302.308.50^ Aguille. \é\.\6l Anarites. 4*7
Acipenfer. 9i-9i AgmftaPiumtina. Anchois.
Acuin. lél.Iéî. Agula. 316.318 Andromis. 3*7
Aculato vel Aculeata. lëi.iéi Agull*. J^.320 Ange de mer. 68.69
Acu$ Aguzer. 6i Angelot de nier. 68.69

I N D E X .
Anguella. Arachia. 208 Aftacus fluuiatilis. jo'tì
Anguille. Ifj.i56.:ai.ì?2 Araigne. Aftacuspuûllus.
Anguilles de mer. Arbaleftre. 54 Afterias. 74-7 f
Animaulx de mer inutiles, Arbolica. 518 Aftura. 403-40S
nommez DeieÉhmëta ma­ Arboro. i8o.i8r Atherina. «£.150.251.252
rina. 43f Arborinus. 31^.520 Attili us.
?5-.?4
Anirtes, 427 Archile». 43J Auguiata.
Antaceum. 9j.1tt.12S Arttos. Au les. 4i4.4iy.4rtf
Anthias. Argentins. 184 Aurata. I47.l8^.l88
Anthies. 14^4* Aries. 118.119 Aureilles de mer. 448
Aper. 510.5« Armilla. 411 Aures.
43*
Aphiae. «07.^08 Aron delle de mer. 190 Azio. Ét
Aphidiì. Î07 Arrefte nauire. 43*
Aphri. 207 Arfella. 411 B.
Aphritides. »07,108 Artiere, 528
Aporrhais. 308 Arzille. 74 Bacchm,
Apua: Phalericse. «07 Afchee. 444 Balasna. $
Aquila. Sé Afelli. «J.iie'.ii7.«5.ié» Balanus. 400
Aquila marina. 8 f Afilus. 44* Balbetf. 167
Aquilone. 8;.8

Bar.
Ba rateile.
Barbari.
Barbarins.
Barbati,
Barbeau de riuiere.
Barbeau de mer.
Barbolo.
Barboni.
113.114. ne
f 4
'99
»71
xè 7
»98
17'
Barbote ou Barbota.94-.97. $01
Barbote du Nil.
Barbue.
Barquera.
Bafiiiques.
Baudroy.
Bauequa.
Bec in cauo,
Beccard.
Becquets.
Belettes.
152.13 7
161
410
7^.77
117.ii?
212.214
»72
T A B L E .
Bélier ou Mouton. 118
Belone.
îéf
Berberin ou Berberion. 406
Berdin.
J9^-?97
Berle. 231
Beftes de double vie & natu­
re.
»H4
Beftes plantes. 4P
Beueraze. 408-40^
Beuf marin.
17.76
Biancheti. 207.209
Bieure.
Bigornetou Bigorneau. 417
Biualuia.
Biueroni.
Blatta bifantia.
Bleis.
Blennus.
E oca.
Boetus. Boit us-
5*°
408,409
420
519.310
214.116
222.224
Bogue.
Bogue Reneau
Bolaflb.
Boletena.
Boops.
Boops Smaris.
Bopgyrus.
Bofegue.
Bot.
Bota.
BotatriiTa.
Boteiola.
Bottolo.
Botulo.
Bouclzshoru.
Boucquets*
Bourdin delajtnef
grand Bourdin
Bouuiere.
Box,
B.i.
Î2J.Z24
i6t
ÌÌ7
220,223.224
. 22f
Ï25.220'
2 Of
jot
joo.jor
m
«0.I2I
rouge. 397
224

Bren*. 518
Bremme.
Ibid.
Bremme de mer. 198.139.
t40.z4r.14j
Bremmerfifch. 130
Brochet. *S>*-*?l'i94
Brochets d'eau doulcc. 116.
Brongo.
Jf?
Brucho, S3.84
Buccinum. 4*4.4^.414
Bugloflbn. j4j.14j.144
Burbara.,
léy
Burtt. 142
Caballo marino,
44Î
I A B I E ,
Cabilaud. }i6
Cagnole.
$5-T4
Calamaro. ' 54*-545
Calcene- 407
Calcinelli. 407.40_9.4ro
Callarias.
J24
Calli.
4S*-4J3
Calliaflro. 316'
Callichthy$,c'eft a dire,beau
poiflbn.
149. rjo
Callionymus. 149.tn.2r4
Calognones. 400.401
CaLug. 205
Camerugia.
Jfij
Cammarus
^60^61
Canadelles. »fj.258.2f 9
Canaftrelli.
»OJ
Cancellus. 368.370
Cancrarium genus. 548
Cenere,. i^~'l 6 7
petit Cancre. 369.381
Cancre de riuiere. 371.372
Cancre de mer. 375.
Cancre nommé Cheualier»
Cancre d'Erac!ee,ou d'Hercules.
57?,ou heracleotic.j77..
380
Can créole. 377
Candidas» 147
Canicule.
^c.6

T A B L E .
Caper. jro.ji* Carlinoti. Ceplialus. 170.10^.10^17
Caperozes. 409 Carpe. 167.169 Cepola. 214.116".
Capes longues. Carpe de mer. 107.319 Cerix. 424.4K»
Capito. Carpena. t6j.i6$ Cernua. z^.tSa.1X7.189.190
Caporozoles. 4°9 Carpion. 2*7.170.2 71 Cerrus. III
Caprifcus. Sir Carniuorus. «33.168 Cerua. "7
Capros. JlO.JIi Cafferon. 34*-34J Celtreus. »05.106?
Carabafle. ?74 Caftagnolat i6o.i6i Cetacees. 5
Carabus. JT4-tf* Calcaneus. t6i Cetaceunj magnum. sy
Caralzidia. 107.10? Caftor. Cete. 4-f
Carambots. Canal marin. Ceualo. 106
Carauidia. ^4.^0^61.^64 Cauerzale. 5'f
Ceuola. ZOf
Carauis." ^«fO.JÖI Cauedano. ?'? Chabot.
Carcharias. Cauiar rouge. 168 Chabres de riuiere. 57*-J74.
Carcinii. i6i Cauiari. $0 57*
Carcinion. J7° Cauorofas. 160 Chalcene. 409
Carcinon. 44? Cautera. . i 4
r Chalcera. Ibid.
Carcinos heracleotico s. 380 Cazo marino. 440 Chalcides. 1^8
Carcinos potamios. m Cecilia marina. 448 Chalene. 409
Caris. 3«4 Cclerins. 1*7.168 Chama afpera. 410.4»
B.ii.

T A B L E .
Chama Glycímerís. 41« Cheual marin. 17.15.20.2r ChryfophriJ. iî

T A B L E .
Colfifch. n8.ti

Crocodyle terreftre» . 5 8
petit Crocodyle. 40.41
Croufllle. 411.413
Cruftata. 530.548
Cuculus. 199.101
Cuenuri. 165.167
Cul d'afnc. 54f.j47
Cynedus. 174.t47.2y7
Cyprinus. tSjM?
D.
Dacw.
Daâyli. 414.41^.416
Daing.
iio.ni
Damoylêlle. 148
Daphanus» 23?.
Dard.
jrj.}i4
Daulphin. 6.7
matrice du Daulphin. ïo
T A B L E .
Decocotilichamae. 4»*.
Deie£tamenta marina.531.3^4
Delphinus. 7
Dente.
i7ï
Dental. 174.17f.176.177
Diable de mer. 7^.77
Dialutenfeschamae. 411
Dithyra. 330
Dogue.
iji.132
Donaces. 414.4if.41tf
Donzellc.
»48.5^0
Dorée. 14^.147.148.i8tf
Dorada. I74.i86'.*88.}i7.3i8
Doulcin. 38.?
Doulcin rafcaz. 58?
Draco. io^.iio.wi
Dracomarinus. ï^-'ff
Dromille. 5 »7
Drongo, t;?.i£o
E.
Echeneis.
Echinorrvetra.
Egau.
Eledona.
Eléphant de mer.
Empereur.
Eafantemét du
Engraules.
Epelan de mer.
Epelan de riuiere»
Epiftigmenos.
Epfetus.
Equifelis.
Erithrynus. 177
24e
Efbrephon»
Efcreuifle.
4î*
i%9
184
Î37
J«2
88
Daulphin.
107.108
ÏS2.2S3.1S4
184.186"
ïo8 _
»47
.17?. 181.
3*4-3«r

Èiguilafs.
grand Efpadaz.
Efpinarde.
Eipinoche.
Efponge.
Eftelée.
6\.6\
102
3*7-3*8
3*7
431.434
64
Eftoilles de mer. 191-194-
W
Eftrefon. 322
Efturgeon. %?.90.91.91
Exanguia. 350
Exocetus. 159.117.112.1-19
Ex vueft contre fifch. 150
Tagoulle.
Falopa-
Falfa vela.
Faulx.
374
44î-44 tf
7^
131.14Î
î A B l E.
Febue de mer.
Fegaro.
Fein&es.
Ferra fle.
Fiber.
Fico.
Fiela ou Fielaï.
Fietola.
Fils de la Pourpre
Fifcellati pifces.
Flammes.
Flammettes.
Flafcopfari.
Flaffade.
Fletelet.
Fiions.
Folpe.
Foye de mer.
Frago.
Fragolino.
4*5M3°
103.ioj
304
85.84
«0.121
IJ9.l£0
i4?.iyo
4 2 î
170
408
ibidem
195.196
7*-73
132.141
407
£17*19
45?
I7^.I8O.24J
*8o
Francolin de mer.
fregar.
Freguereul.
Fregueu.
Frittura.
G.
ÏOÎ.T43
5*4
ibidem
ibidem
3'7
Gabot. »17
Gagnola. 446.44%
Gaideropada. 418
Gaideropfaro. «3.124. c'eft à
dire,poiflbn afne.
Galada. 409
Galee.
i»f
Galeus hinnulus.
Galeus ftellaris maior. 64
Galeus ftellaris minor. 6f
Galeots. f?
Gallo marino. 379.380.
Gammaro.
jtfo.jtfr
B.iiii.

Gambarelle. jio.ji1.ji4.3iy
Gámbaro.
jio
Gardon.
jré.jiS
Catauguer. ¿4
Gathe.
Í4
Gauot. 117.119
Genitale marina. 213.440
Glarets. 220.221.213
Giarets blanca. 222
Cibbas. }6¡-}66
Ciliari. 205
GirolO-
22I.222.22J
GirilS. 222
Gladiui
88,iot
Glagnon. ?i'?7'9$
Glanddemer. 400
Glanis,
^8.jco
petit Glanii. 500
Glaucus. I03.r0j.25j
Glicimerides. 408.411
T A B L E .
Glinon. 217.218.21>
Glifle. 102
Gnafeus. 325
Gobio, ou Gobius. »28.322
Gobio albus. 229
Gobio fluuiatilis. 323
Got. 227.228
Goiffon. î"'3 2 5
Gongol*.
4rj
Gouion,nomme Chabot. 325
Gouion de mer. 227.228
Gouion de riuiere. 322
Gouions. 208
Gouions blancs. 228
Gournault 202.203
Goufangle. 321
Grancelin. 581
Grancelle. $74
Granceola. 577
Graaceoli. 374
Grand.
Ibidem
Grane io.
Granciporo.
Grancitelle.
Granzo.
374-37* }7¿
377-578
371
Gratieux feigneur. 433-43Î
Graueti.
Ji

H.
Hadoche-
iiS.irj
Hadou.
118.119
HalecuTa.
165.167
Halefurion. tiJ.440-44 1
Haliasetus.
Ha}ipneumon. 4*7
Hamia.
Hannons.
4'3-4'4
Harengs. 1^8.1^.304
Hafeaux. V-9
Haufen.
9J.U8
Haufen plofen. 97
Haydoxe.
IJO
Heberdun. 130
Heglzolfifch. 130
Helbut. 141
Heledona.
»
l
Helops.
?I.?i.l4?
T A B L E -
Hemcrocita.
m
Hepar. 439
Hepatus.
*j8.ty?
Heriiïbn de mer. 3S9.390.39z
gros Henflbn. 391
petit Henflbn de merlbidem
Héron de mer.
88.IOÎ
Hiatula.
i6t
Hierax. 192
Hippidium. 44$.44^
Hippocâpus. 2r.444.44y.446
Hippopotamus. 18
Hippurus. 147
Hippus. 444.446
Hirondelle de mer. 190.191
Hirundo. 190
Holofteos. 10.
Holoturia. 431
Homar.
}Î7'3J8-5Î?
grand Homat }6i
Homars de riuicre. 36©
Homicide»
Horreau.
Humble.
7^
19W97
182.18$ '
Hufblalich. 97
Hyaena.
$J«?8
I.
Iambon de mer. 406
Iau ou Coq. 14^.848
Ichneumon. 5$
Ichthies phonuntes. 203
Ichthinos. 19 *
Ichtyocolla. 94.9 5.96.1«
Iecorinus pifcis.118.119.249.
*J9-4??
leiunuspilcis.
îoy
Iglecqua. »49
lochtyno. 322.523
Iftandfifch. 130

T A B L E .
' ïuif. Lamproyon. Ibid. lepaï.
lulis. 448.240.250 Lampugue. if-if* Lepidotum.
^•59>
lus album. 140 Lanapinna. 405.40; Lepolce. 521
îuspifcium. Ibid. Lanceron. 29} Lepras. 24^.247.248
Lançon. Lefârd. K.
197-198
Landola. Lefard de met. j8f.ij7
Kichla. Langoufte. Lefche de mer. 444
Ktis. 414 Langue de fèrpent. f8 Leftia. 306
Kyprinos. 167 .te'? Lafca. 151.516.317.518 Lethrinum. 180
• Latharini. 220.251 Lethrinari. 181
L.
Lauarer. 278.2S0 Letregans. 20f
Labrax. Lauarons. 251.25» Leuciicus. 3rj.5i4.52O
Aacertuspiiêis. 18j.rj8 Lauaronus. 22?.*ji Leucorlni.
Lagioni. 2J0.2f2.2f*, Lebias. Leugua. Hf
Lambenes. *4^.iro.îji,jJ4.*ff Lechia. J°7 Libella. f+
lamia. Leczia ou Lecza. iyi.iyz Lichuda. }S7
JLampina. Lelepris. 248 Lieure marin. 4J^4?7
Lampredon. «7 Lenes pifires. 4O8 Lilingua. λH»4
Lamproye de mer. ¿6- Lenguatta. I42.I44 Limacs de mer. 428.42?
Lamproye d'eau doulce 4 7 Leones mari ni. )«2 Limande. 153.14*

T A B L E .
Xímaous Piíchiac. 5°í
Lotte de mer. 123.12 4
Ling. 150 Lotte d'eaue doulce. 298.301
Lingfifch.
Ibid. Loup.
ir J.ny
Lingulaea 142.144 Loup de mer. if.28.29
Lingumbauld.
Lion de mer.
Loutre.
Louuaflo.
26
HJ-iïf
Lipares. zitf^of 306 Loxyrinchus. »^5
Lifla. 102 Lubine.
ïM-tif
Litorales pifces.
Lizia. 308
Lucerna.
Lucimarini.
191.201
162
Loche.
Loches franches. Ibid.
Lucius.
Luczi.
ïKS.ï.94
162.292.294
Loches graffes. Ibid. Luczomarino.n

Manches de coufteaulx, tnafles
& femelles. 4 r 4.4 r5
Marida$. 222.225
Marluczo. 117
Marmot. 13 1
Marmote. $01
Marfioni. 208
Marïbuette. 581
Marfôuin. 12
grand Marlbuin. 13^4
Matfàcara. 34^.350
Matrice du Daulphin. 10
Matricule de mer. 60
Mazanette. 574
Mazo. 120.12T
Melanderinus. 2^4
Melanogrammi. 227
Aielanurus. 174.2tf4.2tfc
Melettes. «98.302
Membrada Aphia. 208
T A B L E .
Membrad*.. 107
Mébrc génital marin. 215.440
Membre viril. ' 44r
Mené. 177.220
Menolae. 220.221
Menos.
3 t 4 , 5 î î
Menuifè. 208
Merlan.
120.i2i
Merlandfifch. 130
Merle de mer. 254.256
MerlinL 250
Merio. 252.255.15*
Merluz.
117.1^2.1^3
Merluz, c'eft Brochet de mer.
116
Merluz, & autres poiflbns de
chair molle, que les anciens
ont nommé Afelli. 115.11^
Merfinicola. ?t
Meruuel. 130
Mefïbr.
Mexine.
Micona.
Midia.
Miezinc.
Milan de mer.
«4
205
420
401,402
205
. 17U r?o
Millepeda marina. . 443
Miluago. . 191
MÜUUS.
l^O.I^t.1^2
Miralet. 72.73
Miflbre. 212.215.217.21.9.227.325
Miftilziton. '99
1 0
MixttSjOU Mixinus f
Mogni.
4J7
Moine marin. 52.35
Moltue. 3* J «3*5
Molleque. 374
Monothyra. 331
Monftre marin ayât fac

Monftres marins. 3*
Motclle. 321.5*1.3*4.3*^
Mormoro. 198
Mormurus. 177
Mormylus. 177.17?
Mormyr. '77
Morona. 50.94. ?f
Morue. 121.112
Mofcardino. 337
Mofcarolo.
Ibid.
Mofîbli. 400
Moules de mer. 401.402
Moules de riuiere. 402
Mouton ou Bélier.. 118
Muge.
2oy
Mugil.
20J.2079
Nafelli.
XKS-.H7
Natices. 417
Naulictis. 384
Nauplium-. 383-584
Nautilus. $82.584
Nautilus Murrhinus» 3S5;
TüiSfit
fr?
Nerita.
4^.4*7
Nerophidta. 446
Neulzod. 130
Neupou4ertn£ch. 130
Nibio. 190.1?*
Niflole. «"?
Nombrü deiner. -4^.430

T A B L E .
Nonnadî. 107.208. Oguiella. 410.421 Ofmyluî.
Nympha.
Oia. 26"4.26f Ofties. 417
Oilladiga. Ibid. Oftracoderma. 330.381
O. Oladiga. 517.318 Oftregue. 4t7
Omble. 282 Otise.
448
ûblade. 2^4.26? Onifcus. »¿'.117.124.162 Ouaille. 120
Ochia. Ibid. Ophidion. m Quelles. 28y.i86
Cchiata. 2^4 Ophis Thalattios. Ibid. Ou is. 120.121
Ochiatella.ceftad: ire.Oueillee Orade. Ouldre. 13.14
ouOueilletee. 78.7_9.Sr.2tf4 Oradiga. 3I6-.3I7 petit de l'Ouldre. 4
Ocradiga. 317.518 Orbis. t04.2?f.2^é Ours de mer. 54?'tf°
Oftapus. Orca. IJ.I4 Oxirinthus. 292
Oculata. 8r.264.2ef Orchis. 194.2^.296 Oyata. 264
Odynolion. 44a Oreol. W-I97 Oye de mer. 6.7
Oeil de bouc. Orfraye. Ozena. 337
Ocftre de mer rouge. 419 Organ ou Organo. 101.202 Ozohs. 337
Oeftre de Grece,nommee Gai- Orphie. îé 1.162
deropada. 418 Orphus. 153.1.94 P.
Oeftres. 417.418 Ortie de mer. 344-347
Oeftrum. 44M4J Orucul marin, 446.447 Paganel.

Pageau. 179.t80.18r.574
Pagel. 246
Pagneaux.
iiS
Pagre. 179.180
Pagrus.
Î4Î.240'
Pagull.
37f
Pagur. 374
Pagurus. Î74-37Î-Î7*
Paguri nudatile*. 37*
Palamida. 17$
Palomb.
éi
Panthère. ¿4
Papagali.
Papauer. 410.411
Pardeli» 3*4
Pardile.
J2T.J2J
Parnoches-. 352
Parnochio.
PaiTer. i
Saffera.
«MS
T A B L E.
Paftenade de mer. 82.84
Paftinaca. 84
Patelle. 3?6-}57
Patelle de la mer rouge. 397
PaUOní.
ÍJ0.2J2
Pe&ines auritì. 412.413
Peftines vnaures. 412
Pe£tunculus. 415-414
Pegorella. 123.124
Pelagici pifces.
iíf
Peiamide. 172.175.yj
Pelorides. 408.410
Pelourdes. 410
Pentada&ylus chama. 422
Pentalene.
3^397
Vetea. r65.290.25r
Percecon. ?2r
Perche de mer.193.262.2e5.290
Perche de rimere. i?o.291
Fs£*n.. 19.1
Perizi ouPerhis. 265.290
Perlzfifchde Noruege. J2.J3
Perna- 403.401?
Perquette.
*s»
Perfega. 190.191
Pes Carpa. 107.10*
Pesefcome. 163.164.
Pefce armato.
to*
Pefce Capone. 100.201
Pefce Columbo.. 29J.29

T A B L E .
Pefquereul. 319.320 Phycis 253.249.2jo.2jr.2j2.2j5. Plantanimalia JJW4Î
Petalide. Plantanimaux. 452
Peteufe. }2

419
Poiflbns qui n'ont fang. 330
Poiflbns fans fang de doubteufe
nature. 451
Poiflbns qui n'ont fàng, ayants
deux coquilles. 417
Poiflbns mois n'ayâts fang- 331
Poiflbns de figure ferpencine.
T A B t E.
FtÙfTons efpineux. ?8 Poiflbns de riuiere& maraiz.
Poiflbns fans efpines. 88 166.
Poiflbns plats.
ï;à* Poiflbns couuerts de dure
PoifToFis differens des larges, croufte.
^66
diets Anthies. , 14Ï Poiflbns couuerts de dur teft.
Poiflbns de riuage. 207 38r
Poiflbns faxatile» 232 Poiflbns couuerts de dure çoquille,double
Poiflbns Selachees. J2
& fimple. ^96
Poiflbns nommez Strombi. Poiflbns couuerts de croufte
424
ou dureefeorce. 348
Poiflbns nommez Turbines. Poiflbns moindres , qui ont
oeufs, & font couuerts d'efcailles.
Polards.
i6j
31^
Pole.
133.r43.14r
Poly. ¿3
Polygrammf. 237
Polypus. 335.336
Porc efpic de mer. 147
Porc marin.
JJ.J7
Porceau de riuiere. jra
Porcelaine. 38î'.42l.42j
Porcelaine nômee Strabelus.
424
grandes Porcelaines. 42*
Porcelette. • yt. 92.198
Porphyra. * 420.421.424
Portière.
iyi
Pota marina. 437
Potamios chiros. 312
Poules de mer. 241?.248
Poulmondemer. 437.438
Poulfepieds. 4ÎJ-4J4
Pourpre. M'M-JH-M'
420.421
Pourpre pelagic. 33J
fils de la Pourpre. 425
Prête. • 212.214
Priftes. 6
Pronaton.
i20.ni
Ci.

Flètta. I3j.i24.ij 440
Purpura. . 420.421
, Quadrarulum. ^39.140
Quarlet. 132. i0.140
Quenaro. 22.9.231
'R.
T A . B 1 E ,
Raphides. 161.162.
Rafcafla. 242
Raicafla bianca. 212.214
Rat d'eaue. 30.51
Rat de Pharaon. 35.3 7
Raye bouclée. 70.71
Raye clauellee ou clouée. 70
Rayecommune. 6y
Rayeefte^ee 6j9.74.7r
Rayepereufeoupierreufe. 70
Rayepoiie. 69.~72.73
Rayne. 48
Rayne d'eau doulce. _ 43
Regnard d'eaue. ff.f

T A B L E .
Salpa. 166.177.182.183.184
Kouget barbé. 1^.170.171.
Sanglier. 310
i8o.r9?. 109.137
Rougets fans barbe. »70 Sanglier de riuiere. 312
Roffes.
24^.148.31? Sanguinereul. •5 1 4-3 2 i'
RouiTata. • 31? Sanut. " »57
Roufleaü. 374 Saphir. 23?
Rouflettes, eipeces de chiens Sarachus. 302.305.304
de mer. 64.^5 Sarba.- • 184
Roufleti. 207.20? Sardanelles. 302
Rubellio. 179.181 Sardelles.
itfS
Rubeo.
iSr Sardines.
t^7.i«'8
Ruello. »2f Sardoni. i^j.!^.168.16?
Rulcht. 287 Sarg. »37. i$8
Ruminalis. • 233 Sargonus. i 317
Sargonus Cephaltft. Ibid.
S.
Sargus. 205.255.257.438.517
Sargus Cephalus. • 318
Sacheto.
258.159 Sariones. .0 174
Salar.
274.275 Saro. '"• iS

T A B L E .
Scheleto*. î97 Sfoia ou Sfoglia. 142.144. Sphyratiies. 161.16^.164
Schemcl. »84 i 4
f Sp'-.yrna. ia~5.ió" 4
Schenalia. 90 Sgrampho. 78.79 Spigaro. 221.225
Schmelt. 183 Silurus. .Pf-97-98 Spinalia. 90
Scisena. HO.112 Singe de mer. 88.103 Spinarella. 3*7
Scie de mer. f8 Sipia. 341 Spinax. 61.61
Scinque. 4°-4' Slzinides&Slzie nat. HI SponJyli. 400
Scorpene. »41 Smaris. 220.221.222.223 Spongues. 43*
Scorpeun. Ibid. Soetx. • 2 7
«J Squaiola. 521
Scorpidi. Ibid. Sole. «33.142.145.144.14f Squalo.
Scorpion, de mer. 141.244 Solenes. 4if.4ttf Squaro. 69
Scorpion de mer blanc. m Sopi. 184.558.341 Squatina. 68.69
Scourances. 3'4 Sou. . 186 Squatrolin. 70
Seiche. 558.53^.340.541 Sparli 155.256" Squatroraia. Ibid.
Sencle. iz 9
Sparnochi.es. 3'« Squilla. 160.^61.^64
Sepia. Î38-HI Sparus. 25f.236-.257 Squinade. Ì77-Ì7S
Serpent de mer. ïfj-'ff Spatagi. 38? Squiozole. 402
Serran. 2cf2 Spechio. 17747« Stauridu. 304
Serratan. . 1 Ibid. Sperdoclo. 4J*'43J Stauris. Jo?
Seruantin. r»OJ2I.t4r Sphyrxna. i?l Stella.

T A B L E .
Stoclzfiích. ijo.iSi T. Tetux. m
Stragina. in Tacón. »7f Thedo. im
Straíma. »4* Tamalaca. 331 Theftis. Î4M4Î
Stratzarigua. Tanna. .39.241 Themero. *7»
Stregia. îij-î'4 Tanche. 315.326 Thephanus. *}9
Stregix. 176.51? Tanches demer. 249 ,l íí Thon. 99.roi.176
Strinza. JOO Tappecon. 2I2.ÎI3.ÎI4 Thymalus. »76.277.278.28$
Stromboides. 33M'? Tarafranca. 8f.8tf Thymaro. 178
Scrombus. 4*4 Tareronde. 8Í. 83.84 Thynnus. . 99.IOO.ror
Struthos.
Tauan de mer. 441 Thinca. 326
Stuno. 91 Telina regia. 407.40? Tiphlinidia. 207.20?
Sudis. iá 1.164 Telina altera. 408.409 Tordo. lotf.107
Suette.c'eft Cheueche. 513.315 petite Teline. 409 Torpédo. 78
Suiffe. m Telines. 407 Torpédo occulta. 81
Surmullet. 170.171 Tenia. 131.14; Torpille. 78-7?
Suro. 184.197 Tenienfes chamac. 422 Torfio. 12
Suuaro. 184 Teftard. 315-.31.S- Tortue. 44
Suuereau. 184.18Í Tenacea. 381.395- Tortue ronde de mer, ou de
Synagride. 10t.j7tf.177 Teñata. 33° fleuue. 4f.4tf.47
Synodontes. • i74't?M?« Tethia. 4J3 Tortuet en Turquie. 4;
C.iii.
oo

Totem.
Tourdo.
Tourteau.
Tourterelle.
Trachées.
Trachurus.
Tragina.
Tragus.
Traigne.
Tremble.
Tremoife.
Tricha:a$ ou
Trichis.
Tndacna.
Trigla.
Triglitat.
Trigola.
TriiT*.
Troua.
Truege.
34 , -J4î-î44
574
85.84
408
I84.i"8y.i8a'.t97
209
211
78.79.80.81.82
79.80
Trichias. 3°4
Ibidem
419
1e9.171.t07.109
207.209
*99
507.308
274
I46.448
T A B L E.
Trufledemer. 34Í-43 2 ' 45? v.
Truitte Saulmonee. *74
Truittes communes. *74 Vache marine. 7«
Truittes franches. Ibidem Vairon. 522.325
Truittes de riuiere. Ibidem Vandoiiè. 3*J.J*4-5 , 7
Truittes royales. Ibidem Varola. 113.11C
Trutta. Ibidem Varon. 322.52?
Tubera. 435 Veau marin. iy.i7
Tumbe. 202 Vecchiomarino. 15.16
Tunno. 101 Velones. i6r
Turbinata. IJ4 Veneria concha. 387.38*
Turbines. 419.424 Vergado. toc
Turbot. IJ2.I34"' 5y.1ji.157 Veron. 322.524.5lf
TurgUS. ÎJ0.2y2.2f5-2f4 Vertibula. 355
Turna baloulz. 292 Vieille. 148
Turnes. 292.294 Vilain. 315.5r4.51tf
Typhle. 44¿ Viola. 28;
Typhline. 44tf.44 8 Virliz. 4*7
Typhlops.
448 Vifcellati pifces, aut melius
fifcellati.
t 7
o

Vitt».
I4Í
Vitulus marinus. 16
Viue. 209.110.211.218
Viuer.
гор
Vmbilicus 'marinus. 429.
430
Vmble. 281
Vmbra marina. no. 112
Vmbre. 10j.110.30?
Vmbre de riuiere. no.28q
Vmbrine. 103.112.1j3
Vmbrinotta- 107
Vngues.
4IJ
"Vnguis odoratus. 420.424
Vniualuia.
iP-}9 s
Volpe. 219
Voridja.. »07.209
Xilo.
Xipfiias.
Xirichi.
XirichicoJIa.
T A B L E .
Vranofcopus.
Vrfa marina.
Vrfeta.
2i2.2r3.2r4
549'3Í°
54?-3^
Vrtica marina, Î 4Я 4 7
Vfel. ,„
»49
'.102.103
90
9*
Yraigne de mer. 377.57S
Zaphile.
Zarganes.
Zedole.
Zigena.
Zigurelle.
Zillo,
Zin zin.
Z.
^5>.24*
161.162.16}
%4
248.2C0
2JO
3*9
Zoophita. 351.34j.42.1.43»
Zozeros. 227.228
Zucliacolla.
9t
Zu chin dai.
HT
L A F I N -

Premier liure de la nature &r pourtraiâ:
de^oiflbns^ampofé par Pierre Èelon du Mans.
,L n^y A^fe^tt te monde, tant fait elle efhmee petits Cr legiere , qui ne mm foit tefj
nwign^de la grandeur de nojlre fupernaturel, g? plufque nowpareil ouurier. Et
}
dotht efns (fauf meiïïeur%ftgment çj aduts)le principal dehmir de Tbomme, pour
î lequel tout a eflv firme par ce grand Ârcbiteéhur, de centempkr conjiderer fans affe,
i auec grande admiration w louante,les cbofes quil mit excéder la capacité de fon
efjirir en cef} ounrage. C'efr ce qw a autreffàif meu Les anciens vbilofopbes de préférer cefk
confîderation a toutes autres cbofis,quils efhmoyent mondaines t!T terriennes: er qu* les a vnduitf a fad~
donner du tout des uns a la contemplation du b

x
DE LA NATVRE ET POVRTR.AICT
quelle tuffi elles retournent çr rtgrgnt. le ne uouldrois toutefois efhmer œjk partie- de philofophie de
moindre coniéplatkn,que le mouvement des

DEï P O I S S O N S H. Í, %
fetit\de mamelles,ainfiyue les grandes befks terreflres:-& font gtrni^ d'o\, chair, fang, & Mitres farties
a la fkœn de a qui fe trouue en la terrele plus approcher des hentmcs. Apres lefquel\ mus mcnflrerons-teulx
qui au lieu d\\^ font foufknu\ de tendront, que les Latirá appellent Cartilages i Vuisnoui
dirons de ceulx qui font platT^ largs, des autres confequmment qm font rond\,long^,eJfñneHx,
& auuerts £efailles, tant delà mer, que de ieau doiila: tentent toutes fits de ceulx quepouuons avoir ngneu
er obfêrue'aux lieux cy deff a allegue\¡ laiffant lefurplus aux autres qui en pourront uouldront
efcripre après nous. Au fécond liurenoui traiéforons des poiffons qui n'ont ml fang,tant de la mer,,
comme des lac^riuieres ,palu^, & eaues dormantes -.comme font plufteurs efpeœsdejhcckes, maulles,
oui fires, or autres fortes de coquilles : defquel\ poiffons les ms font çouttert\ d'efcorces & cocques dures,
Qrles mitres font mcttet\gj du tout defcouuert^.
Des plus grands poiiîons appelez Cetacees. Chap. 1.
LES plus grands poiffons ncmme\ Cetacees {comme ueritaUement chafam peult bientroire) fê
tiennent en la mer.œmUë que quelques autres encor biêgrads tuuêt & habitent aux eauesdoulœs. Or des
grad\Cetaœes de mer nous m/ftrerons icy la Balene,le chauderoje Daulphm, toyeâe mer,le Uarfoum,
leWeau marin: çypour Veaue doulceje cheual marin, lehieure, le loutre, &• autres qui font touts leurs
peth\ tùnfiqucles befks terre fres a quatre pieds. De ces premiers aquatiles parleroni,afumt que traickr
des autres qui font des KufcçouimfîtK le Crtadíh VlWfereur., le Ton, & autres confequemment
félon l'çrdre alleguécy deffus* ~

4 DE L A NAÏVRE ET P O ï R Ï R A l C r
La Baient. .
Nous appelons Balene, ce que les premiers Grec\ ont nome Phalène, &• les Latins Balerutf.es Italiês Ca~podoglio.
Lon tient que c'efl le plus grand poiffon de la mer : comme h>n peult iuger par les a/fo
£iceluy, qui font d'extrême grandeur,*®- que lonmanflreenplufreurs endroitt^. par grade admiration
& pour cela quelques uns l'ont auffi nommée Cete. C'efl abus de penfer qu'il ait deux grades cornes fur ù
front,&au fômmetde la afk,commeaucum le dépeignent : mais il a hienun certain tuyau deffm le front,
qui putes fuis ne furmcntepoint le cuir,ry n'apparoifl autrement, par lequel il rekik l'eau qu'il a prinfe
par le grom : telles fois en fi grande wtpetuoftte, que lon dit quelques natures en auoir eflé renuerfees, w
tient on enœr, que tout ainfl que le Marfôum toye de mer fartent foulant hors la grand mer pour
prendre halene, auffi feicï la Ealene : mefmes que lon l'oit ronfler de lien lomg. Ce poiffon nha n'y poil,
n'y efmilles y
mdisefl couuert de cuir uny 4
rwir,dur,

«r DE LANATVRE ET POVRTRÀICT
Le Chtutderon.
Apres ld Bdleneje ckauderoeft le firn grad poiffonde U merjot nom dyosjognoiffana & ufag-.reJFr
qu'il tieft pai fi long,cr ha le deffus de la tejk rond comme un chauderon renuerfe.ntpeurce qu'il eft ainft
trappe £7 rond ducefa longueur, les anciens l'ont nommé Vrifks,a ld femblaee d'ufi ferpetle plut gros &•
le plus court des uiperes. D» regne "de Vrdncois de Vallois,en furent apporte^ deux a "Paris : doni l'mtluy
fitprefente d SdincTGermantenLdye,qùil fiitdepdrtird{êsSuijfes:L'autre,qui epoitteplusgroS,fttt
diftrihue' au peuple,*® fut trouué poifer neuf ans liures. demeurant,quand du cuir,

DES P O I S S O N S XI. I 7
çjr dont Von peult tirer fon membre gnitd, qui eft fin long & gros en la fttcon des hjks terreftres .TtU
femelle hafiub\la queue au deffus duconduit des excrements quelque pertuys refemlUta celuydes autres
bejks de la terre .c'eftmerfteiUequil n'y a ft grande lefts, tantenlaterre t
quenUmer, qui riait quelque
autre mefckant beftial qui la guerroyé, e? luy fhœnuiftnœ: telkmêt que le DaulphifJ ou Oye de mer,
ha pour fon efinemyunpetit hagige nommé Ajylm(quiha prim Jin mm de la moufche gueft>e)qui quelques
fis Rattachant fèub\ l'une de psaelles, luy donne telle fttfherie^u il en eft contramil-partir de la mer en
terre&fiwtent eft atufè de fa mort.
DelphituiS Cr. Lat.
Daulpbhi^uOyedemer.

S DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
N

DES POISSONS L U I ' 9
No«* auonsueu phfieursmedales antiques che\nwnftmle ThrefoHer Grolier rapporter 1* figire d*
Vaulphm courbé : entre lefquelles, te t'en ay ici rm le pourvoi éh d'une d'Alexandre le grand, m derrière
de laquelle y a deux Daulphìm courbe^ en la facon d deffoub^, qm monjlre que a? nef de mmanant
que le Oaulfhm a eftê figuré de afte forte : combien que le tktturdfoit m contraire»

"io DEb'A NAT VRE ET PО VRTRA I СT
Za nutrice du ТниЛрЫп apres la diffeftion de tout le corps dïceluy aìnft départie er deœvpeejcomme tu
iauoU en afte figure, пет a reprefentéles-ttaìffeaulx graduici^ tel^que tu les peulsappeneuoirçy deffoutr^aueclestsfhcules
ainß fitee%& fontpetit\ crpfe\comme toleueois.

DES POISSONS II. L H
iftanòtsr que {comme deffusaejié ditì) leso^du Daulphht rencontrët tellement a aulx d*wn forami
{loferoii quaft dire d'un homme) depuis le nombril enanwnt, quii tifa pas les deux aifies des œfc% qui
ne rapportent aux cinq doigts d'une mah fort bien articule^ enjêmble . E. quand a la tejk, uoy par a-
ft figure que ïayfiicî peindre au pori £ktiminó aptesle naturel, jt elle ne refimble pas aucunement a
alleduporaau..

it DELANATVRE ET POVR.TR.AlCT
Le uarfoum.
Hoftre way VLarfoum eft,ce que lei ancient Latins appeloyet Torfto,&2es Grec^ vhocieMt.CepoijJbn
tft grid comme un t>tUilphm,autesfoisplus trappe:&bale groin plus mcuffe,®" nerappora ftbien a cehty
duporceau. il ha les ouyes ainfi que Voye de mer, nuis firt malaifèes a tramer, fx tu ne luy meâ\ un
fèftu au plus grand coing de Voeil, en l'ejpace de fix doigts, ou enuiron,tirant uers la queue. La couleur de ce
foiffon eft corne £tm bleu obfcur, & approchant dit cendré.ll ha lesatfles & Us parties de dedans fetnbht
Mes m Daufyhm.
vhoceem.Gr. TorficLat. Uarfou'm.

DES POISSONS t I. I.
L'Oudre,ott grandvurfoum.
L*OMd«,o» grad Marfôu'm, efl des efyeces de la Balene.ou du Daulphùi r
ainft qù'tl en peult appdroir parla
confrontation des parties intérieures & extérieures dïceluy, auec les deffufdiâ^ Cetacees. Ce nom luy ù'ment pourle Wlarfoum&pourVQyedemer-.maiiil eflbeaucoup plus,
grand.Car i'en ay ueu un de fèi^e pied^ de long,& de dix d'efpeffeur & pourtour: ©* m autre de dm*
%e pied\ de long, & de fix pourtour. il ha le aiirejpe^ey fir^poly : de couleur, comme plombée fur ledo%
er blanchâtre foub\ le uenire : la queue en forme de croisant-.comprenant bien demye aulne def>
tendue : le mufêau fin camu\, la.mafchouere dedeffui releuee en amontcelle d'embas ft effreffe, que
neceffatrement ellefe fepare de l'autre: chafcu ne defquelks eft garnie de quarante dent^dont celles de deuantfont
plusmoulfescr déliées,les autres plm agies & efyeffes. Ce qui a ejté dift au Daulpbiï), peulir
ai'ffi conuenir a toudre: ainfque nous auons ueu par la diffettio de ce poiffon,par laquelle auous trouué
que le petit auoit comme des barbes enlaleure cTenbault: quatre de chafquecofé qui fe perdent g?
conjom ment ainfi quil dément grand,.

DES- P O I S S O N S L I. r. i$>
Des belles de double nature, & qui viuent tant en l'eaue^u'en la terre.
Chap. 11 j r.
Quelqueforts d'animaulx ont ce bénéfice de nature, ouïtre les autres,qu'ils peuuêt ttiure & prëdre leur
nourriture tant enfeaue,que furlatsrre: Varquoyles Grecsles ontnomme\ befks dédouble uie.llles font
du nombre des Cehteees qut font leurs petits en uie-.çy les alldiâmt demamnitlles : & habitent de mticï et*
cnuernes&tafnieres prochaines aux finales des eaues deiour arckentleurpafhtretant en la mer t
.
qu'en tcaue. Vour laquelle chofe il\ont efiediuerfèment façonnerai nft que fera ueu-ci après.-
Le Veau marin.
Tout ainfî que le ttaulphm a efiê dicl refembler aux porceaux terre(1res: Uine,Cr pouuhaffé de près, il fe mille dedem la mer ainfî qu'une boule. Ht mefmesefîant
fôrty delà mer en cupaigne, zj ui liant des bleds uerds, rai fins, cr autres frutéf s de la terre,fd efl tant foit
peupourfuiuy,il ne peult courir aifeement,par ce qu'il haies pieds plats, zyfepare\ de membranes,ainft
qu'un oye, ou cnmrd,on que les queues depoiffoW : mais il efl girm de bons c fins ongles
s
ttefbfôwtet&,

DES POISSONS LI. I. TJ
LE CHENAL MRITI.
COMBIENQUE «nom DECBEUAL MATIN FENTBLEAPPARTENIR4 MTEBEFTE DE DOUBLE UIEOU NATUR
TROUUEEN LA MER.TOUTEFFIIS la UERITÉ EFT,QUILFE TROUUEFEULEMENTAUXPALU^ DU HIL,AMFTQUEP
TRES DE FIN EFTRANGT FIGURT.F.f POURET QUE DE FKCON DE CORPS W DE TEJK IL FEMBLE APPROCHER a U
JEUNE BOMILLON,QUELQUES UNS FONT UOULU NOMMER \EAU,OU BEUFMARIN. LAAIS ILFEMBLEQUE NY L
NY LES NOFLRES, n'ONT APPROCHÉ DE FA URAYE DENOMINATION,FTNON PAR QUELQUES FTGNES & TNDIŒS
CE QUI LEUR EFT SAUTANT PLUS OIFÉ a PARDONNER, POURCE QU'IL ha LA FIRME DE MIFTRE PLUFBFT QUE
FLE.SI NOUS CONFTDERONS DILIGMMENT LES MARQUES QUE ÏAY UEUES en CONFKNTINOBLE en UNE BEJK
ff,er le REUERS DELÀ MONOYE QU'ADRIAN FÉIT FIRGR,APRET QUIL EUT REOOHUERT L'EGYPTE:®ENCOR CEL
GRAUÉ EN UN COLOFFEJEPREFENTAT le AIL QUE CAY OBFERUÈ a BELUEDER DE ROME, AVNFT QUE LES FIGU
TRAICFS CY APRÈS PREPOFÈ^POURRONT TEJMOIGNER.LA TEJK DE CEJKBEFK NOUSFEMBLE BIEN FORT ENO
RAPPORTÉE AUEC LE REFKDU CORPS:® HA{FTUF L'ADUIS D'ARIFBTE) L'OUUERTURE DE LA BOUCHE FT GRA
fe TROMIE RIEN PAREIL AUX AULNES BEFTES.SESAUREILLES APPROCHENT a CELLES D'UN OURS: CAR ELLES
A DEMY RODES.VRAY eft QUE LES DENTS TIENT 1 1 DU CHETUD,MAIS CE CHEUAL NHA POINT DE ŒL NO PLUS QU
FINS:® NHA LAQUEUEQUENMRONDE LA GROFFEUR D'UN DOIGT,QUAFI FEMHLABLE a CELLE DE-LA TORT
F BAS ®COURTS,QU'ILS NEPAFFENT POINT QUATRE DOIGTS HORS TERRE,& FONT FIURCHE\ AVNFT QUE L'OGL
AAU.QUT EFT UTIECO'POFITIÔJI D:UERFÈ,QT4ELLE NE ME FABLE POUUOIR RAIFONNABLEMCT ACCORDER
AULTRE BEJK PARTICULIÈRE :TOUTRFFA QU'IL EFT FIN EXATFITBLE a CEUHC QUI PREMIÈREMENT LUY ONT
ATTENDU QUE {COMME a NOUS ) CEJK BEJK LEUR EFHIT FIN VNFREQUENTE . LES EMPEREURS ROTNAIWS E
h.i.

i8 DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
gram honneurs en leursfpeéktcles public^ 0- magnificques théâtres. Et enfle bien a peine agneu,que ceufi
ejlé deceluy que\euey\en Conjkintmoble,lequel fut apportsau grand Seigneur comme pourmiechofe
bien rare ereftrange, fans la cognoiffance mémoire que teu dureuers des anciennes medales d'or
d'argent que me mcnflramonfeigneur lerhreforier Grolier,aufquelies foubdam rapportant A un rfwtre
pourtratct que i'auoyeprinidKomeau coloffeduSihïomâladefcripùon desanciem,ieconcluistaifônndblement,que
ce que ie Ueoys,e(hit ce que les anciens appeloyêt Hippopotamus; qui eft a dire, chenal
de riuiere.Duquel(pour U uerificution de ce que diéh eft) fer a premièrement monftrêlepourtraicï prms
dit reuers de la medale de empereur Adrian, & puis après celuy qui fût retiré du marbre qu* eft a Belucder
reprefentant le Nil. Aufquelies figures ueritablement ie nay rien peu adioujkr ne diminuer ,finon
que les pieds de celuy du alojfe deKome font ditafe\en cinqdoigts, qui eft totalement contraire en ce
quei'en ay apperceu.

DES P O IS S О К S Ы. I.

DE LA NÀTVRE ET POVRTB.AICT
Le Chenalmarin ou Kilotique extraie!du marbreantiquc>reprejcntdnt lefleuued»
Hil,qui efi a Ъяте au iardm du palais du P4pe.

'DES POISSONS L !. I. i 11
te chenal de Ueptene que les anciens ont pris four le chenal marht.
Tntre autres chojês qui peuuent montrer la grande licence liberté des ancient en leurs filles & fixions
poëtxquesjnuenteespaurla louange er exaltation des Princes quifêfouloyent nommer bemydiettxiœ
que Von appelle le cheual deliepmne,peult faire fiy,&donner grande cvgwiffance a aluy qui y confidere
de bienpres,que lesPrmces(pourfe montrer bien fort grands er puiffants tant fur mer que f tr terreront
vnuentè a leur appétit uti certain mcnftre t
compoféw miparty du cbeual & du Daulphm,qiiils ont efkmé
les plus excellentes befks de l'eaue er de la terre. Car Une fut onc ouy parler d'une befk naturelle qm
feufl auoir ftmtlitude auec le cheual de Heptune,fi ce tiefi £m certain excrément qui fe troussefurie ri'
teagedela mer approchant aucunement de crjk figure. Onl'appelle Hippoc*nifus,fignijïant comme qui
diroit une chofe ëpofedm cheual 0* dune Chenilleinuif f Hippocampus efi beaucoup plus petit.varquoy
ten laiffe l'affeuré iugment a aulx qui en pourront plus certainement prononcer, me contentant en
ceftendroittde pouuoir montrer le fitbuleuxpourtraiâ de lancien chenal de tieptune, tel que les uietl^
marbres çr medales antiques nous ont enfeigné.

DES POISSONS II. I- îj
LeBieure.
VluÇieitrs dtUmadx muant en leaue ioulce fklee,approchent de la fttan & nature du thien,entre
lefq uels eft xftuy de douhle ute que nom appelons Bieure,lequel refemble aucunement au chien de chdp
fe,ou a quelque Umter de moyenne taille .Car il eft gros & court,&h* les aureilles petites çp rodes, & les
yeulx de mefmesproportion : le poil firteffie^, tirant fur lenoir,le cuyrbien fêrme,qui ne reçoit l'eaue en
quelque façon, dont il eft approprié aux bons gtns. Le mufeau les barbes approchent a celles du Chat : il
ha les quatre dents de demnt longues & fourchues ainfi que le Kdt : mats celles de la mafchoire de deffoubs
furmoment ey paffent les autres,celles de dedans la bouche refemblent aux dents d'un Pourœau, ou d'une
taulpe. "La chofèqut eft plus a confiderer en

î 4
DE LA N A T V R E ET POVRTRAICT
tjuJd on le cha(fe(pour«i qu'ils duyfent en medeeine)DioJcoride le tiêtpour fible,çr dit qu'il luy efr mpo
fibleiattendu quil ne fourrait ejkndre le col iufques en ces parties la. il peult lien efîre,que les ueneurs q
fourfuyuent le Kiettre>afin d'en auoir les tefhatles,lcs luy ont quelque fiys auppe\, pms ont rétecH la b
jk dedans Veaue,qui nen a laiffe'a mure puis apres.itfarainfi fe font quelques Meures trouue\fa»f te
fhades-.trm Ion fenfe a tort qiiils fe Us foyent arrache\.

x6
DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
LeLoutre.
P^f^^fi^
u Loutre refimble^ •
approcha a i celles du chien, Chien, les œttreiUespen^jcmviavtciwti»^,*...-.^
aurmes p , ^
M
r
m
appr
Re_
i—- D> i queue auffi bien longue & pomelue. Le train de derrière les iambes atnfi quun Regnard-.finon
que le tout efiunpeu plus gros,çy auffi que les pieds de derrière font comme ceulx du
plus grefle, la
Caflor.
il ha le poil tirât fur le roux,z? la peau fort efpeffe,de laquelle 9» fhift des mttavnes ûr mateaux pour l'hyuerque
l'e.uie ne peult trauerfer.hu demourantja chair n'enuault rien a manger,n'efi œfk befk chafi
fee que pour l'utilité de fa peau,dont l'on fhiit auffi des fourrures. ET qmndles chaleurs ueulent cognoiftre
fin repaire, ils prennent gnrde aux marques, a la trace de fes pieds de derrière, a ftsepraintes
g font entrelaffees d'arefks de poiffon.Cefk befk fe nourrif en l'eaue: er ha ttfte'mduftrie en pourchaffint
de battre le poiffon de fa queue,afin que t'ayat efj>oudnté,ilfe cache es pertuk des orées des nuieres,
çj la le putffebien prendre a fin ayfè: combien quelle utue auffi des bourgeons des herbes au printemps.
Or pour prendre fa proye,elle fort de grand matin hors fa tanière (quelle fhit entre les roufeauxçy herbes
ejfiefjes au nuage de l'eaue) & nage contre le cours de la riuiereenuiron une lieue. ET quand elle efi
faoulee de poifjon,^ ha le uentre plein,e!le fi retire a fin ayfe filon le fil de l'eaue iufques a fin clappier,
la 011 elle jkitptufteurs petits,que les chaffeurs,

iS DE LA NATVR.E ET POVR.TRAICT
LeLoupmr'm. %
D''autant que tes Kngloysnont point deLoups furleur terre, nature les apourUeuXjX
rinage de leur mer ft fort approchante de noftre Loup,quefi a nefbit quilfèieéiv plufhfîfur
que fur lesoailles,lon le diroit du tout femblable a noftre bejkbtnt rautffante : conftderél
poil,la teftc (qui toutefois eft fart grande) er la queue moult approchante au Loup ttrreftre :
que aftuy cy (comme diet eft) ne uit que depoiffon, cr na eftéaucunement cogneu des anc
femblé moms notable, que les animulx dédouble m cy deffus aïïegte\.V

jo % DE LA" NltV&E 'ET POVRTRAICT
O
LE KDT D'EAUE.
COMMELMURRUPTION DU UYF &• POURRITURE DES MUIRES,EN LA MER, DU UIEÂ MEJHDÎG
PAILLE cr DU GRAIN LOGUEMENT RETENU^ ES CHAMPS ÇT GRENIERS ENGENDRE NATURELLE
SOURIT: AUFFY FAIT LA CORRUPTIONDE CE QUE LONIEÉK AUX RIUAGESDES EAUESDOULAS cr
QUE DE ce BEJHACL LES ANCIENS N'EN AYENT TENU COMPTE, TOUTEFFOYS NO\ FEFCHEURS TRO
LEUR CHAIR,PRINCIPALEMENT OTULX QUT HABITENT LE HilcjOntfaicîcas DU R

jt DE LA NAT VR! E T POVR.TRAICT
Des monftres marins. Chap. v.
Commeld terre produit entre attitrés chofes admirables,plufieur s monflres de diiterfèfhcon:auffy ne
jkult doubter quen la mer (qui ha trop plus grande e fendue, er eft pleine d'tnfiny nombre de poiffons

DES POISSONS LT. Г. 53
fans plus que 1гоЬшт,ф one ne parla, ne ietta attitré uoyx,fnon grands ßujfirs & plaintif"-.dont ie
ten puis bien affeurer, par le récit zj eferipture de g?«i dignes de ßy: y ne tro nia riens en cela que nature
nepuiffe faire par efbdt,ainfy queplufteurs aultres chofts,dont tous les iours nous uoyos Vexperiéce.

j 4
DE LA N A T V R E ET POVRTRÀICT
Des beftes de double vie qui ont quatre pieds,&r font des oeufs. Chap. v r.
Unfreies befks de double trie, & qui muent tant епГеаие que fur la terre, quelques mes font leurs
petits Muants,?? les auaiéknt ainft que font les autres animaulx terreflres. Et d'autres en ya qui ne font
que des xufs,defqueh{combienquepetits)couue\ ryefclosfort imebefe bien grande. Tels font lesCrocodylesqui
fe trouvent a l'entour duüil,apres la defeription defquels nous femmes aduife^ parler du Sein
que & du Cotdule. Et pour ce que le lieu eßpropre aux Tortues Cr Grenoilks, en[era auffi fmcb briefùe
mentUau
teCrocodyle du Nz7,
tes anciens Empereurs Komams ont fkicl-grand compte de ajk bejkplufloft myfible que prouftable
auxperfhnnes,laquelieils fouloyentreprefinterenleursfyecbtcles çpreuersde medales .De laquelle m
uoit enoor pour le imrd'huy la dépouille en relief en plußeurs àœ\, meÇmement a Varls enla grande
falleduPitldiS, ф en quelques egli fes delà diék utile. Ceßebejkmoaflrueufeßitßn repaire es atuernes
près lespalu^ du Ni/, QT de iour fe tient ou dedem Vcaue uimnt des poi fот, ou le long des riuagss mangeant
les autres befks terreflres qui y abordent jufqxes a de uorer les homes er enfants, auec me certaine
rufe de ieékr larms,comme en pleurant,^ fe ueaultrer en terre feignant leur faire careffe:puis quandils
fen font approche^, elle les iecb par terre d im coup de fa queue,comme ime nuffe,

' DES POISSONS II. I, Jf
CT ne remue que la mafchouere D'enhault:® 4 celle îembatla ligue (QUI efl pour fa proportio plus petite
que ne fembleroit le deuoir) adhère IEUEMENT,quil ny fêmble apparoir que la trace, sapeau eft de couleur
grifêfôrt roidde, ® armée par deffus de groffes boucles rudes ® agues, ® le rejk du cuyr gtrny défailles
larges ® eff>effer,firs quau deffoubsdu uemre.Maisfâ queue efl greffe ® longue, les quatre ïambes
firt courtes,les pieds jêndu^ en cinq doigts, ® muny\de griffes longs & agu\, defquels il defebire
TOUT A qu'il rencontre.
Lon DICT que quand le Crocodyle dort la gueulle omette, un petit oyfeau nomme Trochylus,c efl 4
dire, le Roiteletjuy entre dedans,®" fe repatfï de ce au il troutte en fes dents. Encory a une certaine efbece
JKOU
meurt.Ceft ce quele uttlgtire D'Egypte appellepo
ment 4 UN Tatou:maisilha LE poil comme un chat,® le corps bien LOGJ.es fieds courts & noirs, ®lemufeau
long comme une Belette,AMFT queFERA UEU cy après.

}8 DE LANATVREET POVRTRAlCT
Le Crocodyle terreftre.
il fè trame une autre forte de Crocodyletux defertsiEgypte & et Ardbie,qui nefreqitente feulement
que U terre, er neparuient iamais d td grandeur de celuy du Nil-.mais ilefi bien autant ddngereux, &•
domagable que Vautre duquel il diffère en ce quil hd la peau plus H[fe & fttns efatillesjd tefk, lesiambtt
Cr les pieds gtmi\ d'cfcailles,®- (d queue armée de grades boucles

4°
DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
LeScinque.
Vource que,ce que les anciens ont appelé Scinque refemble de fttcon au Crocodyle terreftre,ÇT aujji qu'il
fert en médecine, & que les apothicaires moins expert ou lieu de luy ont de coufîume fuppofer ce que ton
appelle le Cordule,il no 9 a femblé raisonnable m 9 defcrire grpropofèr en cefi endroit! tous ces deux anitnaulxiafin
de les fcuuoir difcerner l'un d'auec Vautre^xauffi de bienœngnoiflre leurs eftranges comptexions.Zn
premier lieu le Scinque(que quelques uns appellent le petit Qrocodyle)nefl point plus grandque la
Salamandre,rte plus efye\ que le poulfe,ne plus long qutm doigt & demy.La couleur de fa peau ejl noire
W rayée furie dos,de couleur cramoyfe-.il efl couuert d'epailles ainfi qiïm poiffon, QT eft gtrny d'o^, @"
faiitfcspetits muants, llhabite en leaue en la tsne,ty au demeurant refemble du tout a un Tjcxards
ty fe trouve fouuent en Egypte,en lndie,y en M*uritanie,pr'es lefieuue de Memphif.auquel lieu les marthans
ont actvuftumé de l'effondrer,confire, cr fèicher,pour le uendre.

2
DES POISSONS LI. I»
Le Scinde OH petit Crocodyle,
Le Cordate.
leCorduleefl htmaupphs petìtcptele Scinque.il bd de! ouyescùnfique lepoiffon>&ldqueueldrg$
CrmcUc-.U do! wry er tirdtufur le noiW par endroicls quelite pm dftre, d caufe de certame* petitef

4t DE LA N A T V R E ET POVRTRAICT
enleueures qui rebouchent au frayer par deJfus.Áu demeurant il rend quelque humeur Manche en ïdttoH*
Лат, qui fent fort marnait, ainfi que xluy delà Salamandre:er ha le mufeau atm\,wles dents firt
affres: &• quand il nag en teme, il eßeue une maniere de cnrnofitê, depuis le col ìujques a la queue, qm le
fembledu tout envelopper : & nag totalement ainfque 1'A.ngti'de. Cejk maniere de bejhaluitdeSanfuer,
Cloportes,Lwmbri^ou Vers de terre^j- chofes fmblaUes hades o^aulieud'arefes^la langte pa*
raie л celle de la Qremille de mer. Le furpluspourra eftre йен aupottrtraiit cy après.

DES POISSONS! I. I.
UCwMequctonFcnäfonrhStinfK.

4y
DE L A -N k t V R E E 3PJ T X>.V R.T. R. A ICI
Ltf Tortue!.
Combienque U Tortue JêmUe tenir de la nature & ejpex d'Ouyflres, ou poiffons œuuerts de coquilles
: toutesfois par ce quelle approche de la fkœn du têtard & petit Crocodyle, & auffi quelle fiitdet
&ufs,&-eft de double uie,ce lieu nous a Çemblé ccnuenable pour en parler. Qrejl il que la Tortue hante la
mer £7 lesfleuues,y neantmo'vns ne laiffe a prendre fapafture deffus la terre. Varquoy Oppian U mife
entre les befks qui fe retirent lovng de la mer. Ef vlme a uoulu dire que cefbit uneejfiece de Kat d'eaue.
Qupy que fo\t,u y en a de deux fortes, les mes plus longues, £r les autres plus rondes : les longues ndgent
plus auant en la mer,t&ne leur ueoit onpar dehors que la tefkjaquellepar fois elles tiënent loguement hors
feaue,ainfi que les Veaux marvni, pour reprendre leur haleine. Lon entrouue grande quantité en la mer
Rowg^CT ont te faille fi grande, que quelquefois elle fùrpaffe m grand huystainf que i'ay ueu en la uille
de Torra,qui efr un portd'icelle mer d,ouge. lllesont la tefk fi dure,& la bouche fî ferme,qu elles rongent
tout ce qu'elles tr ornent,quelquedur qu'il foit. Leur chair efl de fort bon manger, autant que des terrefhes:
mais les Grecs ny les Turcs nenofent ufer par leur Loy.lt y a cefk différence entre le mafle & la femelle,
que le maflehale deffoubs de l'efmille fort plat :çrlafèmeRel'ha creux, du demeurant quand elles font
mortes-fihs flottent fur teaue le uentre deffus.
Qgant aux Tortues desfleuues que ?lwe appelle tourbières & T-angeardes, elles refemblent a celles de
la mer,fouf quelles n'ont les e failles fi grandes : & ont les mefmes différences de longues & rondes, toutefois
que toutes n habitent pas au bowbier.m les longues {ainft que dicîa efhfdes marines ) nagent xufques
au mdieu des rimeres.

'P o i s $ o K s * u» M j i a î> 4^
M

DES POISSONS LL L < 47
te deffouk de U Tortue de mer.

4g DE LA N A T V R E ET POVRTRAICT
Les Grenoilles.
\l ne fiult doubler que la Rdyneou GrenoiUe foitbefk de double uie,attendu quelle habite efeaues,^
en terre:&ha la chair différente a celle dupoiffon. Mais tout ainfi qu'il A efk'diél de la-Tortue, quelque
fis elle n'habite qu'en la terre.it quant a celle des eaues, la GrenoiUe de mer quifè trowte aux nuages, er
tnarefcages d'alentour d'icelle mer,eflplus grade que

DES POISSONS L I. I. 49
minière de grenailles font appelées vulgairement Crapmlx,® font communeement gri\,œdre%ou tir ans
fur te noir,® 1 partit en la tejtc me pierre bien firtpolie,appelee Crapmldme,que Ion diilguérir de quelques
maladies.elles ont auffy une uoix groffe, ® du tout dtjfemblableaux aultres raines .Vautre manière
de Grchoille terreftre fe trouue fouuem es BUIFFON4,dont les anciens lot appelée Rubete ou V>uiffonmere,®
eft la plus petite de toutes,® de couleur ueree,feruant en medecine.Hous ne monftreroru autre figure defdiûcs
grenoilles,attendu que cefk befk eft affe\commune.
Le Chameleon.
Var ce que nous auons en la defcription de la Grenaille tins propos du chameleon, il ny a rien d! impertinent,fi
nous en parlons en œft endroicr, puis que ceft me befte qui hante les palu\, & fe repaift de
tels excrements que la Grenoille. Ceft toutefois comme me ejpece de Lézard, ® approche aucunement
de la Salmadre, ® ne dement guère plus grade que la Lézarde uerte. il fen trouue de deux efj>eces. Car
ten ay ueu un bien petit en Krabie,bemooup different a celuy qui Je trouue aux marefatges du N//. il eftoit
deux fits plus grand,® de couleur htde,tirant fur le uertdaquelie couleur atnfique cefkbcfk fe remuo:t,ce
changeait en mitre ficon. Le petit ha tout le corps blac fin moufcheté de rouge, ® fe chan-g aufft bien en
aultres couleurs,comme celuy d'igypte. Ceft de la dont eft uena le prouerbe, que ceux qm chagcnt foment
d'aduis,rejêmblét au Chameleo. louts deux ont me crefk furie chefainfi quele Camelopardalis.er -tu
deffus du front leur apparoiffent comme deux petits o\ efteue\, ® ont le blanc ® le tour des yeulx enmronné
® couuert d'me petite peau, en forte quil n'en apparoift rien quenuiron lagroffeur d'un petit
poys fin reluifant ® de couleur changeante. Et ha ce priutleg par deffus touts autres ammaulx,quen ied-u

* ч.
je DE LA NATVRE ET POVRTRylCT.
éktnt m oeil ftr quelque chofe hault ,oubas, elle neLuffe de l'autre a ueoir en dîners endroiér.llle ayme
fort les hommes, çr ne forts aulcun uemm, ф mente fur les arbres de paour des Vipères: er fera emiren
demy an,&quelque fin bien un anfânsriemmahger.Vomauatmompenfequelleutuoitdetair,pour

ji DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
Des poiiïons longs &r Cartilagineux qui font leurs petits en vie.
Chap. vIL
Lon trome en la merplufieurs grads pdiffons qui n'ont лисит o\> maifoulieu d'iceulx ont certains têàrons
cpue lon appelle cartilages: & muteffits ne laiffent a fiireleurs petits uiuansainfi que les deffus nom\.
Arifbte a uoulu appeler tetiei eJpeœsdepoiff'onsSelachees^pourceque denniélils reluirent a l'obfcur,çr
bien plus au clair delà Lune.Les Latins les ont appelé Cartilagineux, pour la rai fin que deffus.
tious les ditufirons en deux fortes,a fiauoir delongs,&de plats : & premièrement parlerons des longs,en
comenœant par aluy que les anciens ont appelé R HAMIA : crpourfùyuronspar ordre tel que fera ueu cy
après.
Leperl^fifih de Horuege que les anciens ncmmoyent Chien Carcharien,
aultrement Hamia.
Cepoiffon fi trousse plus grand au pays de Horuege,qu'en authrendroiâ de l'Europe. C'eft l'ennemy
capital du Daulphin, côbien qu'il ne luy fiit en riensfimblable : car il n'ha mis o^, &• ha la peau afire &•
dure, la uftt,les pertuy\des ouyes, & le rcfk du corps,ainfi qu'un chien de mcr,au refk des effines,cr de
la grandeur du corps,qui furpaffe quelque fiis le poix de deux cens limes. Pour laquelle caufiils l'appellëe
Verl\flfch,qm mult a dire,poi[fon de motaigne-.^le fim fâcher pour en contrefaire des miflres marins.
Au demeurant ce poiffon nage en compaignie en flotte, ©r furpaffe en ttifkffe mute autre effece de fit,
forte. Pour laquelle caufe il ha les aelles des cofie\ plus grandes que nul autre г & la queue d'une coubdee
d'eflêdue,en ficon de ce que les Venijfiens appellent Porc таг in.il efl de proye,Qr ha la bouche girnie de
quatre rengees de dents, en nombre de cent quaranteqmtre : dont celles de deuant font rondes & âmes,
C" les dernitres nuuffes ej- plattes t
de la ficon qui fera defcripfau poiffon Lamia..

DES P O I S S O N S LI. I. ÍJ
LcchUtt Carchdrìen ou Verbuch de ilorutg.
IA Zdgnde.
Les Proiienaaulx appellent at poiffoncy apresrepre fente Zagnok О 1
luif pour fa cruaulte: par ее
d.iij.

c 4
DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
qu'il eftptus dommageable que milleautrebejk de fa firte.lt four•« auffy q'i'en malfàifantenlamer,il
trompe^? décroît les autres poiffons,^ tnefme les pefcheurs-.ils lont auJf appelé BarateJle. LesC-recsçy
Latins pour ce qu'il ha lajncdncome d'un Hyueau de Charpentier ou Maçon, Cont appelé Zigena Libella
. Les italiens lont miwlx aymé nommer Arbaleftre pour cejk méfie figire.Cepoiffoneft fin grad,
rond, lang-,çj monstrueux : de chair jndde, mfipide & nutlfifante au corps des personnes. tt ha la peau
ainft qu'une Kou([ete,mais moms afpre:&- les y cube uers bai au deffoubs de la trjh,regtrdans la terre. Les
,. dents ainfi que lepoiffon cy dejfus defcript.hu furplm il rencontre bien fin au chien de mer..
Cagnole }
Xutf, BdrateUe,\rbaleJlre, Z igena, Libella.

DES POISSONS LT. r.
, LeRegnard de mer.
"Entre le! efjieces des Chiens de mer,cefluy ha grade fimilitude auecle Voura>au,quant au lard ou Çem
qui luy efîpubs la peau en affe\grande quantité:?? ha la forme d'un mufeau de porc,remontrant quatre
pertuys au dehors, dont tes Veniffiens nom différé a Cappeler Vorc marin. Les Grecs e? Latins Vont
uoulu nomer Regnard deau,a raifon de la couleur defa peau, fut f fa chair ha la faueur prefque femblaile
au Kegnard delà terre.Ldpeau de cepoiffonfert auxMenuifiers pour polir leur boyi-.ma'ula chair nen
eft utile qu'a faire de l'huylle pourles Lampes ??pour les Courroyeurs: mefmes le foye dece poiffonfefond
CT liquéfiefans ftu:çyfetrouiie quelque fait rendre ftx liures d^huylle a fin maiflre.

53
DE LA NÀTVRÎ ET PO VRTRAI CI
La Scie doner.
De cepoîffon que Ion dièïejlre grand & cartilagineux, nouons delibere'menftrer lapr'vnàpale fgutefttnt
fource qu'il uient desIndes çr de la grand mer du Brafil, comme auffi pource que tes marchant qui
y uoni C7" viennent ,nen ont

DES POISSONS Lt. I.
vluftms eflexsde Galeots ou chiens de mer.
Les poiffons & befks terreflres qïteles Grecs ont appelé Galeots, ont efté' nomme\par les Latins Mu
fteles,eritede leur cuyr, auffi félon leur
couleur cr grideur. Touts font poiffons de riuage çj- cartilagineux de double efpea,defquelks le maflemofrre
quelque petites bubettes ou tubercules a tendroiéT de la partie dediee aux excrément s naturels. La femelle
portefeptpetits,iufquesau nombredehuiiî,&d'auamaig:&lesproduicl uirnns, &ha Idlongueur
d'un pied ouenuiron.combien quils prouiennent des œufs retenu^ dedans la matrice qui fera mofireecy
après. Ztfkult noter que nonobfhmt les petits ia uiuans dans le corps de la mcre,neantnwhjs elle
n'enlaiffeay auoir des œufs prefts aefclorre encores d'autres, lefquels groffffamfélonie cours delà
Lune, rendent leur fruité en temps commode & opportun. Et oultrefetrouue quelque humeur glaireufe a
l'entrée de afk matrice, refemblameaufray des Grenoilles.Ce qui me fembleplus admirable, c'efl que le
petit tiré hors de la mere uiudnte,w iecix dedans l'eaue,commence a nagr comme fil y audit appr'vns.
Auffï fetrouuera auoir dedans le corps des œufs ia prépare^ a fkirenauueaupoiffon: defquels enav.om
troHuéfixou husft defiagros &• iaulnes . Q»i nom fait dire,que nature en fesœuures ne nom permet
auoir congnoiffance de fis fecrets & principales allions. Nom montrerons en premier lieu la matrice
de as poiffons appelé^ chiens de mer.puis meniromaux deferiptions grpomraicls des autres en
particulier.

DES POISSONS L I. I.
é i
l?efguillats,efp'ece de chien de mer.
Combien que noftre uulgaire ne congnoiffe a poiffonpar nom particulier,® 1
ne luy donne autre ap->
fetation que de chien de mer,ft eft ce toutefois quileft biê fort different des autres effeces,en te principalemét
qu'il eft ef]>ineux,&r qu'ilha les dents plus agtesdogueswbors boucbe,que nul autre de fà forte. Et
eft gamy fur le dos de gram er fin logs efgàHomfdefqueb Ion ne fent moindrepoinSkure que de ïeffvne
d'une Konce.Vont les Grecs l'ont appelé Acanthus,£r lesLatins Spinas, kuffi a Ion œuftume approprier
ces eft'mes a curedents, & les enchaffer pour l'ufuge défÇom mes. Cepoiffon nefe ueoit aux nuages de l'O
cean qu'au teps d'Automne,ou arrière fufon-.auquel temps les femelles de fa forte font pleines de leurspetits
: toutefois que la figure cy après propofee ne ten menftre que le mfle.

DE LA NAT VRE ET POVR.TR.AlCT
LepimUts Л mrfetlles,Azio
л Vew/ê,Aguzeo rf Gewf.Acanthus en Grete,
0-des LdtiwSpinax.
•DNI
i ?D

\
DIS POISSONS II. I. t i
Arijkte ïappelle Poly,eir ha les dents rares,la queue fort larve, eoe de Chien de mer.
Le plus délicat a mangr de tvuts les Chiens de mer,efl celuy que les tJiarfêloif appellent IaKiffole. Ce
foiffon ha le mufeau plus Urée, & les m féaux plus ouuerts,que les autres ejpeces:cr ha les dents mouffes
çyftmblablcs xlavlafade qui fera cy après defcripte.il efl de couleur hlanckeaflre,&ha le corps rond
& longCenquoy il fèfrouue différent de VefjntilLtts)qui monfire comme me berce aelleentreles deux
de la queue.lt ha le foye noyr,& diutfè en deux parties contre la nature des autres.
Laîiiffole queles Grecs nomment vi£e*ç, tes Latins Galeus hinnulus.

*4
DE LA N A T U E ET POVR.TRAICT
Les Kouffetes,ejpeces de Chiens de mer.
le mime trois efjieces de &ouffetes,deJquelles la première

DES POISSONS LI. I.
La Kouffetecommune,diék des Latini, GalcuSftellaris minor;
Ce que les Grecs & les Latins ont appelé Canicule, quieftla dernière efpex de leurs UufkleS ^'Ga-
Itots, eft ueritablement oe que noftre uulgiire appelle Chien de mer, duquel lapeau aftre ® rude ,fert
aux Uemifters, Artillers,® Charpetiers, a polir leur boys & ouuraiges.il fert auffia comrir les poignées
des dagues ®efpees, pour les temrpluspurement a la main .llha deux délits droiâes® famefguHlom
fur le dos,® autant aux œfte\, cj anqpertuys d'ouyes a cbafcun a fie. Au furplut il rejêrnble^hon mis U
grandeur ® gro[fm)4ux poiffons de fa forte cy deffus allègue^.

6i DE LA NATVRE ET POVRTRylCT.
Lachten de met-fin Canicule.
La Lamproye.
Combien que laLamproye fait des cfyeccs de poiffons qui ne font leurs petits uiuants,nous Vouons wuteffois
logée enceft eidroiéf, pour ce quelle eft des fortes des Mufkles & anciens Galeots .Le naturel de ce
poiffon eft de f attacher aux pierres Gr rochers mouffu^tant de mer,que déaue doulce:& encor a l'entour
des natures fraifcbe ment poiffees,de forteque les Mariniersont quelquefois grand peine a retirer y reâreffer
leur tymorn & gouaernaulx, quand cefk hefte y attachée, tire au contraire.Aufft ha elle le mufeau
fin mcuffetyßongieux,gtwy au dedans d'un grand nombre de bien petites dents fin agues : er au lien
d'ouyes,elle ha feptpermis a cofté,par lefquels elle remeér l'eaue qu'elle a prinfe, c'eft pourquoy 16l'appel'
leflujk d'alamt.le trometrots fortes de ce poiffon-.afcauoir la Lamproye de mer,dont il y a maße & fi'

DES POISSONS t I. T. . ¿7
meUe(defquclles la chair efl >nalfhifante,& tiêtlon quelles Je uiêntnt defgorger es eaues doulces tout ainfi
que le s-tulmon) lafccodeefyece efl la lamproyedeaue doulce,dot noflre rtuierede Loyreefl fort fertile,
C7" de laquelle lon fiait ajfe\enCarefme combien le maße fans corde efl plus ferme & de meilleur manger
que la fimetle.La tierce effece efl ce que les Lyonnais appellent me Ciuelle, les Italiens un Lampredon,
nous pareillement un Lamproyon,qu* iama'ts ne furpaffe la longueur d'une coubdee, CT t

6 %
DE L A N A T V R E ET P O V R T R A I C T
uement .il y A encor une'autre différence EN cefk EFFETS de poiffon plat, que ctluy que ION appelle Large,
nage tu contraire des dejfujd'éïs,a fcuuoir de taille ® de enflé,en fendant teaue.Upour œjk mufe,natu­
RE luy t AFFIS les yeulx au cofté de la trfk, ainfi qutux poiffons ronds garnis d'efailles. Nous traiék'
rons premièrement des poiffont plats qui font cartilagineux,® latrrom les efpinettx ® larges pour un
autre endroicT-, COMMENÇANT par L'Angelot, les EFJIECES des Rayes, le E>euf MARVN ,

DES P O I S S O N S LI. I. 6 9
V4nge,ou knglotcle mer que les Grecs appellent Rhina,fe Latins Squatina,©*
les Italiens m îqmro.
VeseJpecesdeRaye.
Arijkte a compris touts lespoiffons appcle^Kayes entrais efteces : afcnuoirla commune, la polie, &
Vejklee. TouteJJiis que nom en tromons enmronftx efpeces,non feulement afférentes en figure, nuis cncor
ciij.

7o DE LA N A T V R E ET P O V R T R A ï C T
en diuerpté de nom : defquelles traicTeronspar ordre cy après. lly en a encor une aulne eftece qui n'efl
commune en nofîre mer Oceanf,&pourtant riha eu aucun nom français particulier : qui efl celle que les
Grecs ont nomméRhinobathos,er les LdtinsSquïttoraiîjpourcequcllepartiape de l'Ange de mer c de
la &dye. Les Geneuois CT VeniJJiens l'appellent Squatrolin, de laquelle nous ne ferons plus longtte defcription,pource
que nom n'en nauons présentement la figure pour nom monjlrer en ce lieu.
LaRdyehoHclee.
Les Grecs ont baillé le nom de Ronce a tompoiffons que nom appelons Rdye: pource que toutsontdes
efguillons a U queue refemblants aux ejpines des Ronces : nuis de toutes ejf>eces de Rayes ou Ronces, ie rie
trome qu'une feule qui feputffe no mer bouclée qui efl la plm vomune & de meilleur ttungcr.LesRommt
U nomment VereufeouVierreufe^lesUarfellois claueleeou clouée, de laquelle la uraye &• tuifue figure
fcnfuit cy après.

7* DE l A' S A I VRÏ £3T POVRTRilCT
Irf RAyepolic.
Un trostue plus defteces de Zayes polies,que deloucleesou cUueleet, letqueSes combien que neftre
mmmun Ungàg ne difhnguepar aucune appellationparticuliere }
touteffi K
aulx de Marfeilles & Italie la
ontJ}eafiees,& les appellent l'une fUSkdtfmre Faifa vcla,©" U tierce Mitdn, q«* efi celle que nous
1 3
tepropofons maintenant en «ft endroit,

74 DE LA N A T V R E ET POVRTRAICT
La Raye ejklee.
La Raye efelee que les Grecs appellent A&en*s,pource qu'elleha certaines tachesblanches furie dos
femblablesa des e(kiles,rejèmble aucunement au №ralet,finon quelle ha la peau plus affre, la corps effe^
plus grand,® la queue plus effineufe.Le uulgtire de Komme la nomme mie Komette .Et ftena enmr
me Mitre effets que le uulgaire dttalie appelle Ar\ille,quiha les dents mouffes comme laïla{fad(,&*u
demeurant luy refembls du tout.faufquefa peau eftcplus offre,®- auffi hafis ejkiles plus larges.

DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
Le beuf marin.
La plus grande de toutes les Rayes de mer, la plus large, du nombre des Kayes polies, a eftéappe-
Ue des Grecs ©r Latinsje Beufde mer,çr des Geneuois Vache marine. Hosfrancois neluy ont bailléautrenom,que
de Raye.Ce poiffon ha les dents plus grandes que les autres Kayes, crochues, er ordonnées en
trois rancs en chafcune mafchouere. llle ha plufieurs crochets dejfus lapeau es endroits de la ttjk . Mais
ceft abus,dépenser quelle ait quatrepieds des cornes ainfi qu'aucuns ont uouludire. bien efl uray
que Oppianl'appelle Homicide ,pource quelle ajfaultceulx qmfe baignent en la mer ,&-fe couche tout a
plat fur eux,ZJ les eftoufè par « moyen.
Le Viable de mer.
Ceulx de Kagufe, çr généralement touts les tfclauom, appellent le Diable de mer, a poiffon que les
Grecs & Latins nommèrent anciennement Grenoillede mer ou Grenoillepefcheufè.Les MarfeilloisипЪли
droy, & les bordelais un Pefibeteau.Cefi wt poiffon moult laid a ueoir, duquel Ion ne tient grad compte Л
mangr, ft ce n'efl pour l efuemrer,

DES P O I S S O N S LI. I. 77
Ion tient quii ny a que a poiffon entre les cartilagineux qui ne rende fes petits en nie, C luy trousse Ion
les cartilages de ld tefte fejrMables d un crocodile, £7 bd en icelie deux pierres flattes en facon comme d'un
pied de T4ulpe.lt bd autant de cartilags queles autresbejks terreftres ont d'o\dedensle corps: mats elles
font fans mcueUe,bors mis les uertebres de l'efpme du dors.
La Grenoille de mer OH Pefcbeujë,diéfe aultrement Diable de mer, Bauldroy £r Pefchetsdu*

7« DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
• La Tremble ou Torpille.
La TrêbleÇque les Grecs ont nommée Narce.CT les Latins Torpedo,pourœ que le fed maniement

DES POISSONS L I. I.
Ledcffusde UtremUcqu'tUiains nommentTorpiUe:LetGrecs'NMce,les Veniffiem
Sgrampho,/e; Roituwi Ochiatella, &• les Btrdeloij Tremoife.

DES P O I S S ON S L L I. **
D« Tremble qui porte desyeulx peinas fur le dos.
1d d efle'dicT- en Id defcription du précèdent Tremble,que les Romains nomment pour le iourdhui
touts les Trembles, Ochiatelle, tant ceulxquinontaucunes tdches,dontduonsia'baillé lepourtraicf,
comme ceux qui en ont,que ferons uoir pdr cy après. Parquoy voyant que le uulgaire d'italie nomme
toutes ejpecesde Tremble Ochiatelle,ay euoccaftond'appelier cefk cy en Latin Torpédo oculata. le
• trotine bien que vline ha fepareement nommé Oculata : mais ce nom contùem auffi a Melanurm,duquel
parlerons amplement en defcrittat les poiffons Saxatiles. Cefk effece de Tremble ou Tremcife eft pluifre
quenteespefcheriesd'\tdie,que deT-rance: qui nef differented'auecla defjusdiék, quenfx oufepttaches,qu
elle porte au deffus du dos,tellesquonuoit fur ledosd'wn Jèrpent,que les Latins ont nommé Iaculus.er
les Grecs Acontiusftlien pourtrdicïesçr reprefentees pdr nature,que famy mettre logledef
fu5,il n'y a home qui ne iugeafl que ce fuffent des yeulxpourtraiB\ -.pour laquelle chofe les Romains ont
nomme cepoiffon en leur langue QchidteUidiCef: a dire, Queillee ou Oueilletee.

#s t>E iA NATVRE ET POVRTRAICT
Tremble portant des yeulx peinas deffus le dos.
ta Vafemdeou Tarer onde.
IdVajktiddefembleauoir obtenu ce nom,pource que fa longue queuerefemble aucunement a la ratine
de l'herbe de tel wm'L*pdjkmde,que monftreros cy apres,n'ha aucun autre nom a Varif,qtte Kaye:

I
DESPOISSONS I I. I. *}
CTpour telle y eft Uendue au rmrcbé uers lafaifon du renouueau. Ceulx de "Èordeaulx gr de Baionne
la nomment Tareronde,a la difference d'une autre ejfece,c'eft a fcauoir, l'Aigle de mer, qu'ils cognoiffent
Cr nomment Tarefrancbedes Marfeillois & Gensuoitont affé de la nomerVafknade, ainsdiêt Terraf
fe,les Konuins un Brucbo. Les Grecs anciens tout appelle uni Tourterelle,luy Uoyats deux aelles efkndues
en nageât en ficon d'unoyfeau Tourterelle: ioinér,que les couleurs de leurs do^f'entrcrefèmblët. Cepoiffon
eft plat,® muantparles riuages & bourbiers de la mer:fenourriftdeGougcom t
tfcreuiffes, ®chofesfembUbl(S,que
fouuent Ion trouue dedensfon efhmach.Au demeurant elle ha un efguillon uenimeux
uers la racine de la queue,qui eft de la longueur d'un doigt,quelquefft>is double & triple,que les Latins
ont appelle Radius, duquelelle ha de couftume poindre & picquer ceulx quilaprennent ,fils nefendonnent
de carde. ïllenhaaucunes dents. Son fôye eft fort grandjequel lespefcheurs ont couftume laiffei
M-

DES POISSONS LI. I. 8j
Aigle de mer.
Kous ^entendons parler en ce lieu de l'oifeau que les Grecs ont no № me'Uzlixetm,que les Yrancoif
nommentOrfraye,® leslialîens AguijhPiimbina,quondirott en Latin Aquila marina:carcefl me
cjpece d'Aigle ® oifeau rutureUqui ha œuflume uokr fur la merjacs,® ejhngs, ® deuorer les poiffons
qùil appercoit de fi hault quilpeult eflre en Vair.mats l'angle de mer,de laquelle,® dont efl icy quefho,
efl la grande ejpece de Vajknade,que leslatins & les Grecs ont entendu pour Aigle marine,pourœ qu'on
luyuoit des grandes aeii.es: ®auffque fisyeulx & fonbec font en façon de ceulx d'un Aigle ou Milan.
Cefl ce poiffon que les Guiênois appellent Tarajranca,lcs Romtnains Aqutlone, les Gencuois (a caufe de fa
queue)l'ef«rattodes tfclauosapprochasdel'ltalien,unK.oJpo,c'efiadire,Crapault:carfa trjkha quelque
fimilitude de Crapault. hlle hante les riuages & bourbiers de la mer, Lje deffus defon dos efl de couleur
griftflre,® blanche par deffoub^. lUe ha la queue longue oukre,)niifure, it
&jonde comme celle dm
rat:® l'efgut lion hala racine d'icelle, tel qu'a ejk'dich ala premtereVajfanade : de forte quauxlieux
ouily a abodance de cepoiffonjl efl eflroiéhment défendu d'en uendre,que ce ucnimeulx efgmllon ne luy
fon oflé. Au demeurant, elle ha tout le palais,tant deffusque deffoub^gtrny,® comme paue de dents
larges trauerfants l'une en l'autre. Gahen parlant de fa chair, & aufji d$ celle de la Vafknade, a dich
quelle offenfe ïeflomach:ffl efl elle de maustaU goufl & faueur-.parquoy ceulx qui en ufent en la Grèce
O" ailleurs ,Qnt de couflumeluy fkire une fadfe attec" les aulx,affln que l'odeur de l'unpaffe celle de
l'autre.
f.iij.

U DELA NAT VRE ET POVRTRAICT
Aítosj e» Grec.Aqaih,enLatin:Tarafi-dnqud,en Aqttihtine:Aquilone,a RommeiVeßt
ratto,* Genes: Roß>o,enyclanonie:Aigle de mer,en Franco is,

DES POISSONS L1. L \7
Lamia.
"Lamia eft un poiffon curtilagineux,qui (a mon aduis)croift en plus txceffme grandeur que nul autre
de fon eff>ece, çyqui rend auffi fes petits en uie tout ainftque lesautres cartilagineux plats. Nous auorn.
faitf mention cy deffus d'un autre poi[fonen l'effece des cartilagineux, nombre entre lespoiffons longs,
c'eft a dire,fans os, lequel,a noftre opinion, efkit celuy que quelques uns auoyent nomme' Carcharías.
ttpource que quelques autres ont penje que ce fift une mefme ebofe que Lamia & Carchadas : {payant
defta baillé lepowtraiB dufufdiél, ay uoulu m'en fouueniren ce ft endroicl, pour faire entendre queie
les efhme d'efyece differents,enUnt que l'un eft long, refemUant aux chiens de mer : c l'autre eft plat,
refemblant aux Anges fquahnes,nageant de fon large en la mefme maniere. Ce poiffon ha la bouche
bien garnie de quatre rengees de dents,comme l'autre: mais au lieu que le fufdiél nha que cent quarante
quatre dents, ceftuy cy en ha plus de deux cents largts & cochees a t'enuiron,ej agues a Cextremtté,ctmme
ie pour ray ftireueoir par une fienne mafehoire defeichee entière auecfefdiéks dents. Ce poiffon nha
point change fon antique appellation entour la cofk de Genes,Naples Marfiüe: carencor mavnttnant
le nomment Lamia: c~ quand ils en ont pefche quelatn,ils le mangent a la maniere des autres cartilagtneux,noublians
toutefois a luy referuerfes dents: car entant quelles font dures, blanches & pyramidales^'eft
a dire,larges par aba$,&pokiSbues au bout,&cocheesparles orees: le uulonire crottfhctlement
que ce foyent langues de ferpents,parquoy les font enchaffer en argent: cy defticl Ion en trouue ordinairement
entre les ouurages des orfèures expofees en uente a un chafcun.Hature feft plut louée a exprimer
les figures des poiffons es pierres,que des autres aninuulx : parquoy elle a au [fifiitt de telles dents, qui
font minerales. Mais ie donneray enfeignesales feauoir diflmguer,qmni i'eferiray les pierres qm ont
f.hij.

8J DE LA NATVRE ET POVRTRAÏCÏ
leurs appellations des poiffons. Qui eporcberoit ce poi[fon,pourroit faire fermr fa peau d polir le lois,
comme des chiens de mer.
Stngdemer.
Auatque «ferle traicTé de l'hifhire des poiffom plats cartilagineux,qui rédent leurs petits en uie,il
ftultparler du Swgeou Guenon de mer.Gefl mpoiffon qu on prend moult fouuent en la mer Xyrrbene
uers la cofte de Genes,ou le mlgthe ne le faut nommer que de nom moderne i cefl que le noyant couuert
de рели avnft rude,que celle des chiens de mer,?? auoir cinq pertuys aux cofk^ que fes ouyes font cachées
commeeschiens y rouffettesjiaauffîle corps ey dettes de mefnes, hors mis la queue,quiefl longue
СГ courbée : de la les Geneuois Vont nomme Pefie Spadd : mais cefl a caufe que fa queue qui efl larg
longue, refemlle a une ejpee. ïay eftè meu d'en parler pour en faire différence dauec celuy que nos
Trdncois nomment Héron demerjequelles Grecs ont nommé Xiphias,. yles Latins ЙЫш$,г7 lesaufins
cartilagineux,?? rend dujpfes petits en uie.
Des poilTons fans efpines qui rendent des oeufs. Chap. IX.
Apres auoir parlé des poiffons cartildgtneux,cefl a dire,qui nom nedrefks& ne font couuerts Sef
milles, çyquirendent leurs petits en tue, refe a parler deceulx qmponnent des oeufs. Horn y euffions
mmprins la lamproye, neuf eftè que fon appellation antique a requis qu'elle fujl mife entre les eftecss de
chiens de mer,qm id auons nomme\Gdei-pdrquoy commencerons par l'Eflur^on.

DES POISSONS LI. I. 8?
lly d plu-peurs qui penfent quel Efhtrgon eft celuy qu'on deburoit nommer le Dautpbm: mais ceftc
erreur. Celuy quiba euefgtrd aux Efturgeonsprinsen diuerfès contrées,trouuequ'il y a différence entre
ceulx delà mer Pontique,Adnatique,Mediterrdnee,® Oceane: ® que ceulx qu'onprend en l.oire,croiffent
quelque {BIS iufquesa auoir trois aulnes de long, comme iadisen fûtprefentèun au fèttKoyErancois,rejkturateur
des lettres, qui auoit dixbuiB pieds de long, efhnt iceluy a Montargis. Ho\ Efturgeom
font grefles,ayants la peau moult offre: ®auecleur rondeur enlongueur refemblent auoir cinq angles:
atrefntnts comme plats deffoubsle uentre, ont une ligne ou barre,ou ton conte huict boucles d'os agu^
dejfusle dos,® une de cbafque œfté,en laquelle on en conte uingt ® butcï boucles : & encor une autre
entre les deux fufdiiks,qui utêntntiufques bien près des ouy es-.tellemêt qu'en cbafque cofhi il en ha deux:
paramfi celle dedeffus ledosftitla cinquième. Sabouche eft commeuneftufte deffoubs un mufeauagn
comme l'efyeron d'une galère, aux deux cofk^de laquelle il porte deux longs mouftaches de quatre barbes
, corn me nous uoyons es barbeaux de riuiere .il n'ha aucunesdents -.parquoy il neft nuflaifécroire
qu'il ne mang rien,que ce qu'il trouue d'uligmeux ®ftm

jo DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
uertes.llha moult petits yeulx,comme ont lesporceaulx-.fes ouyes ne font doublesfonfôye hddeuxlopins
noirs,ey entaillera aucunes coches A l'enuiron: faratte eflfiiék corne la lettre \:fon fiel péd au dextre
lopin du fiye,qui efl affe^gror. îesmtsfhns n'ont gueres de reuolutios. Son cueur efl en forme de triangle.
Sa langue efl blanche & efpoiffe.Les tflurgeons font de moule grand reuemt en toutes contrées de la terre,maiiencorplmen
la mer deVont,qu'en nulautreliew.car fartants de l'eau e falee delà mer,&entrais
dedens le lac Ueotidefont pefche\uoulants aller en la riuiere de la Tana.Let pefcheurs ont leurfel tout
preft pour faler les oeufs & leur chair,dont ils empliffent de moult grands Haiffeaux,poury auoir
proufit.Les oeufs ainfifale^, font nomme\enleur mlgiireCau4ari.lt après qu'ils ont filé'les tflurgeons,
C les ont fêndu\enlong,les pendent a des perches au foleilpour lesfaire déficher, afin que chargéants
leurs natures de telle marchandife,

DES P O I S S O N S LI. I. 91
coffe des Uefàes blanches, qui font efkndues le long du dos despoiffons. ils difhngumt les E[htrgeont,
nomment diuerfemenf.atr les uns y font wmme\xirichiœlla,Mer{imcolld,2.uchdcolld,gr Colld Uorotid.
Mdisrious enpdrlerons encorau fuyuant chapifère.Le imlgaire de Grece ejktntd Conjhntinople nefhme
tant l'Bfhirgeonfrdi\comme nous,qui auonsfhulfe opinion de penfer que cefi le plus déliait des poiffonSt
Sturicv»Ldtin:Eflurgeon,enErancoif.Creac,a Bordeaux:Sturione en Italie.
Vorcelettt.
tdVorcelettt eflnombree entre les efpecesdes Eflurgeons, commedufjîeflpoiffon cartilagineux, il y
en a qui penfènt que c'efl m poiffon de différente ejfece : mais les autres maintiennent que c'efl un
petit ifturgeon.Quoy quelle foit, elle efl nombree entre les plus friands poiffonsde Venifë, comme anous
l'Effargeon. cherchant Cad penfer des Latins, QrleHelops des Grecs, ie n'en ay trouuéaucun qui m ait
femblè en approcher mieulx que IdVorcvlette. Arifhte efcnuant du Helopf, ne luy a onc attribué ces
marques memilteufet^ue les Latins ontfhiiï d leur Acipenfèr.parquoy le ne m uouldroyegrandement

9 i
DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
étmferdcvld:cnrftHelopscfioit tout uti auec Aàpenfer, &• queArifbted dicîquil hdquatreouyesen
chafquecofié,qui nefont doubles,

DES POISSONS LI. I. 9!
promer quilhales efcaillesretiréesuerslatejk,Mdisi'enpenfe,que mmme quand quelcun * misquelque
cbofe parefcript,cbafcun leueult enfuyure : auffiquehwn auoit mis cefk doubteen auant touchant
l \apenJer,psrquoy cbafcun a enfuyiù félon ce qui en a, efté premièrement efcript. le fuis maintenant plus
efmerueillé cherchant nom ancien a l'Ejhrgeon,neluy en trouuer aucun,que d'entendre que,tant deperfonnags
muants au mefine pays des Latins,ne peuffent fatuoir de ce temps laquiefbit Acipêftr.la Parcelette
qu* ma fhich entrer en ce difcours,efi femblable en toutes chofes a l'Ejhtrgeon, hors mis la gradeur,.
Zj quelle ha les barrures des wjk^ç? dudosplus agues que les ijktrgeons.
VAdano.
la riuiere de Pau, qui ejl la principale de toutet Italie, nourrit m poiffon moult grand, del'eftece
d'Efturgeon,quelesVerrarois V Kolongnois appellent uulçnirement Adano.vline le nomme Attilus.l/
ferait en tout fèmblahle a l'Efhtrgeon, riefhit qu'au lieu des cinq barres bouclées, quauons defcripxs en
l'Efturgeon,ne luyapparoiffent que certaines traces debleu,furlefquelles au lieu des os aguife\ny afinonquelques
taches lutfantes fur une peau moins aftpre rude,q

94 DE LA NAIVRE ET POVRTRAICT
Ádana,a Venare & Bologne: Auilas,en Latin.
Le poiffon dont Ion prend la colle.
Ceulx qui habitent et endroit!? du fleuuedelatana, ®qw fintfiic! de marchand!fe de colle de
foiffons,me femblent auoir appelle ce grand poi[fon,quirefemble aucunement a. l'tflurgeon QrafAdano,affe\proprementbarbote,a
tuufède quatre barbesquiltnonflreautour defesleures.lt filien ïlsle
mmmentaujfiUorom,ceftdcaufldel'EfturgeonXarlEJhirgeonJèfeicheenlefchesquarrees,gro[fet
comme le bras Mais cepoiffbn fe tient feulement en falure humidefans eflre feichee. Diojœridea bien entendu
de apo\ffon,parlant de ichthyocolla : & toutefois Galien n'en afa.it! aucune mention. Lon trouve
bienquArifloteait nomélacolle dupoiffo^maisilneditpasdequoyellefeflud.EtmoyneJktnt aid'ede
quelque aucîeur mcderne qui en ait efcript,fcuchant bien qu'on enflait! plus grande quantité de cefluy

DES POISSONS 11. .T.. ?î
ey,quedemldutre,iyprinsla partie pour le tout,le nommant ichthyocolla : combien queiefcache que
ichthyocolla neft autre cbofe quequi diroit,colle depoiffon. Hdture adonèune uefàe a tous poiffons pour
les foub^euerenl'eaue-.alaqueUe \riftote n a hnpofé лисипе appellation.lt aeftuycy l'ayant affe^grade,a
donné oœtfion aux habitas deïofkr,®ladefeicher,®la mettre en uneboule,®-l'enfiler,® la nous
enuoyer pour y auoir proufit. Les Alemaw habitons en Auftriebe,®- autres quijê tiennent far le Danube
(denslequellon trouue tels poiffons qui fussent pefentbien ftx cmsliures)!e nomment Haufen. Uaisc'eft
ttcaufedefa grandeur,® la uefàe d'iceluy dient plofen; laquelle nature luy adonné le long du dos pour
le faire nagerfdont onfaï&la colle.Hos Yrancois mefnes ne pronocent il\pas bufblac,pour exprimer leur
co\le,uoulantsdire Haufenplofêm Les Grecs ® Latins l'ont nommé Ichthyocolla. lile fert aux papetiers,libraires
® parcheminiers,® encora ceulxquifantles ktftruments de mufique, ® aux menuïfiers
qui befongnent de marqueterie.Dont auffx quelques Italiens Гот nommée Colabuim:mutefôis que les Во*
longnoU ®" TerraroistroustantslepoiflonauPau,ïdppcllent Сорfo,uoulantsdire Colpefee.®quelques
uns de la Grèce le nomment mlgairement CoÜano,®les autres Morona. Lepoiffon (comme diâ eft) eft
lien fort grand,®- nha ny os ny areftes,tn as principalement différent de iBfturgeon, qu'aulieu du log
tnufeau il monftre une bouche bien grande. Les yeulx font moult petits pour la grandeur de fan corps, il
ha deux aeües ли deffus du dos,c'eft a dire,deux nageoires лих aelles qui font près de la queue, comme en
Vlfturgcon-Sd рели eft unie®polie.Sa chair eftant falee,®bien conferuee, eft uendueiourneüement л
\enife, eftant en tel efhme,commeferaitnoftre tAorrhuedepardeca : laquelleils nomment Morona. ton
en uoit quelques fan ли marché de Verrare ® Bolongne:car lonenprend en la riutere duVau : mais les
habitants n'enfint fi grade efhme,que deïlfur^on.çomVienque fa chair luyfa\t aucunemt fembUble*

9tS DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
parquoylespolffenniersl'ayats taillé en pieas,y mettent quelques fiif la tcfkd'un l fturgeon,pour tramper,afin
qu'on penfe queeeft ïflurgeon-.iohiér qu'on ne le congnoijl facilement .Je penfe que c'eft de«
poiffon dont Herodote,Strabo,Uela vline ont entendu, le nommants Cetaceum magnum ,ou Anuceum,nourry
au fleuueBoryftkenes. il eft mieulx congneu faléqueftai\ : p arquoy il y en a qui penfentque
telle falure de Ichthycolla eftla chair d'un poiffon que les Latins appellent Silurus.er let
Grecs anciensHyxm: toutefois ïenpenfè autrement :cnr le Silurus que aulx de Conjktntinopleappellent
Glagrton, eft forepoly y
& rapporte bien fort au poiffon que les Milannoif appellent Agpn, comme te
firay ueoir aufuyuant chapitre.

DES POISSONS I I. I. ' 97
ColpefadVerrare WBolongne:Kdrloto,d IdTdVd-.Uaufen plofen, en Autriche:
Husbldlicb, en Tlandres & en Vrdnçoig.
0
Le Silurus.
ïay facilement cten que le poiffon ieaudoulce, qu'on uend iournellement au marchédt Conflnntinebledequelle
uulgnire nomme Qlagnon,ejlleSilurus des anaew. On l'apporte des prochains fleuues

V 9S DE L A N A TV RE ET POVRTRAICT
jydef lacsdeMàcedoine .il d auffi eftré nomme Uyxna.,comme qui diroitciuette de merttar toutamft
que Ift Ciuette œrreflrebd comme des crins qui luy prennet depuis le deffus du colyluy trduerfent deffus
le dos-.aufft le poiffon hd fon délie qui luy entou\ne tout le deffts du dos & de la queue, teltemet qu'en
nageant en l'eau iljztult qu'il nage comme les fAures,Anguilles,Laproyes >
çr le petit Cordulus.Sd bouche
eft grande, ci7 bien gdrnie de dents, diffofees en rangées confufes. Sa peau eft liffe & meultpolis: qu'on
trouue en uente en la boutique de chafque petit mercier : car les Turcs en couurent le deffus des Lues
Guiternes,® la font fermr a leursTabourins au lieu de peau de parchemin. Et pource qu'il riha aucunes
efcuilles,les lui fi,habitons en Turquie,ri en mangent point.llha quatre ouyes en chafque coftë, quiluyfont
doubles, il eft moult femblable au poiffon que les Milanois ont nommé Agon : parquoy qui faimita uoir
• un Agon de grandeur exœfftue, pefant enuiron cinquante liures ,aura la perff>ettiue d'un Silurus ou
Glanis. Car iepretens que celuy que Arifiote a nommé Glanis, ÇT Diofloride A Elurus, eft celuy que le
uulgtire de Conjktntinoble nomme maintenantGlagnion.Arifbte ditquela fèmelieeft meilleure que fin
tnafte . Laquelle lors quelle a mis fis œufs en quelque riue de l'eau,fen m:® le mafle y demeure enutroi
quatanteou cinquanteiours,qu* lesgtrde,afin qu'ils nefoyent mange\des autres poiffons.Et en tendant
la raifin,dit que c'eft un poiffon tardif d croiftre.
Deplufieurs grands poiflons efpineux qui fontdes œufs.
Chap. x.
Apres mit defeript les poiffons Cetatees qui ont os,&-rendent leurs petits en aie, &
fontgam\dt

DES POISSONS LI. I. 99 >
' poulmons,® dont les uns font quadrupède!, ® les autres n ont que deux piedi, uiuanttttnt hors l'eau $
que dedans,*? font nomme\de double uitr.refk que ie parle dei grands poiffons effineux,cefl a dire, que
4u lieu que les deffufdicîs auoyent cartilages ®- os,aux cy font eami\d'ejj>ines ,® font des œufs dont
font p*oduicîsleurs petits^mnunmnts parlelhon,quiefl le plus grand en cejk effea.
Du ihon.
\l efl rare a ne w,qui habitons la afe de la mer Ocea nt,dc uoir apporter des Thons flai\ au marché
des uilles,ne auffi en Angleterre.U tvutefflkih font fi fréquents aux habitas delà mer Mediterranee, que
peu f en fàult qu'ils n'en ayent en toutes faifons. ton en prend aujfi beaucoup au Proponhde, mais rarement
enl'Adriatique, parquoy ri efl fouuent ueu entreles poiffons frai\de V'enife. Les Grecs ® Latini
l'ont nomme' ihynnus.llefl ammuneement auffi grand ammeune Oye de mer,® quelquefois plus,auuertdepeau
liffe ® brume-.chofequcArifloteauoitdefta atthtouteffits fi quelqu'un effayeal'efcherder
auec un aufkauje tramera oouuert d'efcaille menue. Celaûicïque les\wfs, habitants en Turquie,en
ofent manger, ilyafi grande affinité'entre lelhon®la Palamide ® le Uacreau,qua peine trouue Ion
enfeignes a les difhnguerfirs que la feule grandeur. Lelhonparuenu a fon extrême grandeur;ha enuiron
trois auldees de log,® une braffeecf e Coiffeur parle trauers duarps,

loo DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
deffoubs le uentre,

1 0 1
"DESPOISSONS 11. I.
douUejh garden* les meilleurs endroicis du ibon,® les nomment diuerfement : cstr le!parties da uen~
tremai font plus graffes & metile ures,font nommees \entrefque,Taren№lh & Sarro : lei endroicis du
dos,de la ihcnnine. , *
Thynnus,e»Gw
&'Ldtin:tbon,enVrancois:Tmnc,enltalieH.

. iot DE LA NATVR.E ET POVRTRAICT,
La Gliffe,efJ>eee de Thon.
, ïdy trouuem poiffon afe\ commun en Candie,refemblant au fufdiêjongentùrondeux mUeet,
& auffi gros par le trauers comme uneperfinne : auquel ne trouuant aucun nom ancien, & lefhmnt
quaft comme efpece de xhtin, l'ay defcripten cefl endroit . Leuulgtire de Candie ou Crète le nomme
GUffa ouUffa,pource(a mon adu*s)quefa peauefl liffe Jk\, du
dos,&deffoubs le uentrefont amft diftpofies,commeen celuy qu'on nomme une Sinagride, finonque la
Sinagride l'a plus tournée en croisant,que cefiuy cyqui l'a fiurchee. Ses mafchoires ont quelque arrête
au lieu de dents, cr fis ouyes refemblent cellesde la Pelamtde. On luy trouue les intérieur et parties,re-
Jêmbler moult a celles du Thon, auoir enuiron quarante petits mtefhns pendants fur la tripe uoifint
del'efiotnach.lldiffereroitalafigure du Thon,rieftoitfon efpoiffeur,car ileflpluscourt.
Du Héron de mer,ou grand hfpada^.
Tntrelespoiffontefl>ineux,t!rquifômdes neufs, le Héron de mer eflle plus grand après le Thon.xl
tflrarementpefikéen no\riuags: toutefois quand lony en apns,y qu'on luy trouue le ne\long,le
mlgtire luy a vmpofénom de mefne,difant Héron de mer. tes autres,figurant s une efiee enfinfrontdt
nomment grand lf]>adas, gra Gènes Pefce/pada, &•a MarfiillePoiffon empereur -.car il porte comme
une efjiee au front, longue de demie couldee,dont les Grecs l'ont nommé Xiphias, er les Ldtins GLii us.
On le uoit quelques fois au marché de Confhtntinoble-.quiefi ftgne quonen prend auffi au Vropantidt.
Sa qututeft compaffeeen Lune. Qnl'efHme eftrc enrtemy du Thon : parquoy fin fuyant de datant luj

' DEÎ POISSOUS : II. !. ' ' ' TO}
itmteffoumyXe craint autant comme une cuai lie fourrât fitire le loup : carYiphius l'outrepdffc de fan
effeeou coujkau,& l'oultrage,fdnsqueleThonfepuiffereuencher.Touteffiis,quantdtnoy,ienetroUHe
fi grande dureté en fin efl>ee,que ie uouluffeawordef a ce qu'on dit qu il putffe percer les dix du find des
natures pour les faire enfindrer.On le fale comme lonninc : maispource qu'il rieft d'excellent mangerjes
poiffonniers le uendentpeur lbon:toutsffiis on lepeult recongmifire hd [es efcailles quil a cachées entre
deux membranes .Le Singe de mer eft aujji nommé spadd : mais îendy dic~l ld raifon,pdrlant des poifi
fins plats entre les cartilagineux.
Le Glauats.
lieft beaucoup de manières de poiffons,defquelsles dnciensdutheurs Grecs & Ldtins,tant philofophcs
que médecins,ontfiicl-Jpeciale mention qu'on peult recongnoiftre encor pour leiourdhuyen
quelques cotrees,qui toutefois n ont leur appellation dntique,come eft dduemtd ce poiffon,lequelles Grecs
CT Latins ont nommé Glaucus,er lequel les Veniciës,pour le iourdhuy,appeUêt Corbeto, & les Geneuois
Tegaro-.ceulx de Komme er Marfiiüe l'appellent un Vmbrine, qui touteffiis eftfnulfe appellation, pour ce
{comme iecroy)que quand il eft enfagradeur naturelle,il refemblefôrt a un Vmbre de mer. La principale
enfeigne de ce poiffon,eft qu'il porte certaines barres en trauers fur fin dos, qui ne conviennent qua
luy&dChromis:Qrauffïqiïilha comme un petit barbmfiubs le menton.Lon ne congnoift point telpoifi
fin uenant de l'o cean.lleftde bon manger-.ij- de l'aduis des anciens médecins,il engendre fin Unes bumeurs,&gracieufc
nourriture au corps, il dénient le plus fouuêt quaft duffigrdnd que le maigre, er eft
quelque fin uendu pour maigre.Sd couleur eft comme de gris doré, dont il a pris fa première dénomination.il
hd lesyeulxgrads QT noirs-.U langue ronde.Ses dents font petites, ne tenants ordre esmafih dires,
g.üij.

»04 • DE LA NATVRE ET P OVRTRAICT
qui efl une merque qui le difhngue d'auec le Mdgre: mais en reœmpenfe,il en ha d'autres deffus & dep,
fhubs a l'entrée du gofier, que nature y a mi; pour attirer la uiànde en l'eflo nacb .il y a deux pierres en,
fa tefc,q\ion efhmeauoir uettu en melecine.Vaellede deffus fan dos efi mypartie, corne efl celle du poiffonCbrotùier
du Maigre.Cellequ'ilhadeffoubs leuentreprèsleconduiïkde iexcrément, efl munit
d'un fo rt amidon,lequel on ne trouuepoint au Maigre. Sa queue efl ronde, & non fourchue. Son anato •
mie m*a femblè telle,queie n'auoye oncapperceu en autres qu'en cefluy cy, comme d'auoir revms & uefcie,
tefur plusfera menflréen la figure,qui auoit efts trafcofee en l'édition Latine,du ckromispour claucut.

• DES POISSONS Ы. I.
Ghucus.e» Grec:Vegaro,a Cenes:Corbctto,

io£ DE LA NATVRE ET POVRTRÀICT
Cbromis.
Ce poiffon ha grande fimilitude auecle deffus distant enjkcon,comme en manière de taure,exapté
qu'il eft beauooup plus petit,

- D E J P Q I S $ О N $ L I. I. " 107
'cbjomis,á«Gre«:CbrrfMMrfrJfíííe;rfVe»«/e )
»« Tordo® umlrînotte.
Coracinus» ließ encor plus noir que ta Carpe-.toutefßii iüuy eft moult femblahle, parquoy let habitant
de Comßo, te notnëntPefa Scarpa;

io8 . ' D E L A N A T V R, E E r P av R T R A I C T
1/ efl de moyenne grandeur entre l'Vmbreque diromcy après,® le Chromh,ayant les efaùlles larges &
firtnoiresde dos boffu,® la tefkfaçonnée comme la Carpe,n'ayant qu'une aelle efkndue le long du dos
O-deux autres petites noires aux cofk^r encor une de(foub\le uentre, garnie de force aguillons, & en
fa tefk fe trouuem deux pierres ajfe\grandes,que Ion tient auoir quelque uertu medicinale.

H» DE LA HA T V RE ET PO VHT'RAI CI
Le Maigre.
Les poiffons que i'ay »owwe^Glaucus,Chromis ® Carpe de merfint moult grande fmùlitudeauee
le uaigre-.maif le maigre les paffe touts en grandeur: car ilefi communeement long de deux couldees ry
demte,ou de trois,® pefam enuiron cinquante ou foixante liures.le me mettray prefentement en debuoir
de nwnfirer que c'efh luy que lesanciês Rommains ® italiens ont nommé Vmfera marina,©" les Grecs
Sci*na:er qu'il efl différent au Glaucus.Car commet ay diir,enœr que le Glaucus luy refemble grandement:
toutefois on le difhngue a ce qu'il ha les dents aguesjëguettes gr rares: a qui rieft ne au Chromis,
qui necroiji fi grand: ne au Ghucus,quicroifl quafi autant que fait le Maigre:® duffi qu'il n'ha point
depetitbarbmdeffoubsla mafchoire de deffoubs ycomme ont les deffufdiérs .llporte deuxaelles furie
dos,dont.celle qu* efr prochaine delà tejk,ha huiftaguillons-Xautre quifuit,nenhd aucuns. On le nomme
auffi un Daing en quelques autres années de ce fie région. Mais Ion trouue differena es couleurs du
Maigre félon diuerfes mers:curaluy quon apporte au marché des utiles de l'Oaan.eft plus noir,que

DIS POISSONS L4. I. m
enfon lieu,Le Maigre riba aucunes dents moules,mais cjktnts telles que font les dents cuninis,fèmblables
6 celles deschiens, dont celles de deffus font plus grandes que celles d'embas, quaft comme ftelles efhyene
parties de l'os, continues auec la mafcboire-.maislamafchoire, & principalement de deffus, eft mobile,,
laquelle Ionpeult bouffer ey abbaiffer,quafi comme efhntenchaffeeen un tuyau:fa queuen'eft pas fiurchee.
Galien le nombre entre lespoiffom faxatilesde nommant Slzinides & SIzienae .il ba deux groffet
pierres en la tefk, nommées Pierre de Colique,fi congneues en Yrance,qu"d ny a orfebure qui ri en ait d'enchaffees
en fa monflre.Mais pour les auoir bonnes,fltult qu'on ne les acheté, ains qu'elles foyent donees par
m autre,autrement on ne les efhmeroit de nulle ttalettr: lefquelles ie ne depripray mamterutnt, remettant
a lesfyeàfier auec les autres pierres.

DES POISSONS IL I.
Le Bar.
Le B^r eft affe^œmmun entre les poiffons apporte^ del'Ocean. Les Grecs te trotmanli Gommant,
Vont nommé Labrax,&les Latins Lupus:œ»/x de Bordeaux Lubine, a Marfiitle un Loup,a Gènes un
Louua{[o- Combien qu'ily en aitauffiun autre defleuue,quonpourrait bien nommer Lupus. Uakfkuli
entendreque c'eft equiuoque.C'eft qu'ily a un fleuue nomeLkus, dedenslequelily a un poiffonnommé
en Grec Licus ou Licos, ceft a dire Lupus: tellement que fi noftre Bar riauoit nom François, & quon
uouluft luy enfiire unfuyuant fin appellation latine,on le nommerait un Loup. Cecy foit dit pour afi
Jèurer plufteurs qui penfent que Lupus eft noftre Brochet. Oribaftui entre les récents médecins Grecs en
A furnommé un Epifligmenos > que- les autres interprètent varium & maculofum , quaft comme
ayantdiuerfis taches.Les Veniffiens le nomment Varolo.lleflproportionné rond,auec longueur. Onluy
uoit une lig>ie en chafque œfté,qui ua de droite fil, commentant a touye, continuant par le cofté, iufques
et, la queue.lleft couuert défailles moyennement grandes,qui tiennent moult firt a fa peau.On leprend
ammuneementplusgrandenl'Océan, qu'on nefiuét en la mer Adriatique & Méditerranée: car Ion en
uoit quipefent enuironquinzeliures. Son ouye extérieure eft œcbee,ayant des picquerons. Et' combien
qu'il ouure fa gueule moult grande,ft eft ce qu'il riha les dents moult grandes : car elles font amft confufeement
ordonees es nufchoir es comme enla Ere m me de mer.il ha deux délies deffus le dos,dont la première
eft munie d'huiét efpines, l'autre d'auprès de la queue les ha fiibles:enœr en ha une en chafque cofie,&deux
deffoubsle uentre. Son fiye riha qu'un lopin,nonplus que celuy d'un Daulphin: mauileft
uray que le cofté dextre defeend le plus longffoubs lequel pend lefielgros comme une aueline. Sa ratte eft
adiomék afin eftomach au cofté gtucbc> rouge &• longuette. Son anatomie intérieure eft diffemblable a

DE LA N A T V R E ET POVRTRAlCT
1
aile des autrespoiffons,pouraquiln'ha que deux emiiients'mtefhnt ouapophyfes fur l'orifiadel'efb.
tnach. L

DES POISSONS LI. I. "î
L*brax,enGreCiLupus,enI^émVdrolo^Venife:HM
a Genes:unBar,en ïrance-.utr Loup,a Marjèille.
Les Merlu%& plufieurs autres poiffons de chair tnoUe,que tes anciens ont nomme Afellu
Now parlerons de plufieurs poiffons nuls,qui ne mfont moult uulgaires ,aufquels donnerons telsfut»
noms qu'ils ont en noflre langue : touteffiispource qu'onpourroit mal entendre ctfk diftion molle, iepretens
dire de chair mvHe,a la difference de mix qm font totalement nuls, jans arefks,os,ne mrtjlageSiComtne
Seiches >
Vourpres )
7otenes,UnMcs-c r

jtf. DE L A N A T V R E E If P O V R T R A I C T
traire de ceulxcyqui l'ont mile,® pr'màpalemét quadilsfintfrai%tvuteffoisdefeicke^®fah%t'ontd'autant
plus-dure®difficile o\digerer. Vour ri'engendrer confufton en ladiuerflté des posons qm font
nomhreXjtu genre de ceulx qu'on dit enLatinAÇd\i:®fatchant quechafcun tient quelque fmnomen
mjlre langue, nous les diminuerons chafatn a par foy. les anciens ont mis diuerfes efpeces depoiffon
foubs ce nom particulier Afellas, lequel tourné enVrancois,efl autant comme qui diroit,d,fne ou afnon:
tttaisie croy,

D E S ï О I S S О N S - 11. 1. *»7
j?»/e quantité de dents,®- le palais dentelé oultr e ce,hd encor d'autres os charge Ze iêtelettes a l'entree
du gpfier.xl ha fi grand nombre de petits mtefhm ftr Щие de l'e[hmach,en l'endroicl ou commen-

n8 DE LA NATVR.E ET POVRTRAïCT
L'Aigrefin.
fay notoire l'Aigrefin au tiers lieu,entre lespoiffons mois, que les anciens ont nomme'Afelli : il efl
particulier au rivage de nofire Océan, aumoim y efl beaucoup plus frequét que es autres endroifts,tant de
la mer Méditerranée, Adriatique que Vocique-llefi moult frhlable a la Morue,touteffôis il efl facile lepfMuair
difhnguer aux merques qu il bd.ll tient place d'excellence entre lespoiffons de l'Océan,dont quelques
tiwl'auoyent penfé eflre ïecorinus. Qjçi cerchel'etymologie de ce nom, le trouue fans raifon : car dire finement
aigre, Aigrefin ou Aiglefin nepeult rien eqmuoquer deffus. Le>" Anglais qui en prennent granit
quantitè,les fiaient lors les nomment Hadocke:w nous les ayants enfuiuy, difons auffi ennofireUngue,dit
Hadou. Or toutavnft quauons eu foupcon que Oppian ait nommé le Merlan Prouaton, c'efia
dire Ouaille : auffiauonspenfé quil nomme l'Aigrefin Crios, c'efl a dire Aries,er en français telier ott
Uouton:car auec fes grandsyeulx il ha une crefk fur lefront,comme la Girafe, er deux enùnews ejleueesfur
lesyeulx,comme le Chamaîleoa.L'Aigrefin eflgrand entre le Merlan &id Morue. Miisonlerecognoifi
a ce que la ligne qu'il ha fur les cofie\_ efi noire, ayant auffi une tache noire ou mefme en&roMl
que la Dorée le porte de chafque cofié. inoore hd une enfeigne qu'on ne trouuera en aucun autre, cefi
qu'il porte quelque chofe rouge £7 fanglants en chafque ouye refemblant a un uer de terre, ef\ueks Un
troimedupnr fang rouge & humide.Sa tejk efi greffe, w la gueule grande, n'ayant que petites dentelettes
M counbarbmdeffoubzje menton. ïlhd trois aelles deffus le dos un en chafque cofié,&
deux de[fotib\le uentre,comme le Merlan. Sonfiel efi en une uefcie déliée, efkndue le long de l'efiomach.
Son uentrepoulfe en duant comme en toutes les autres efpeœs de poiffom mois : fin efiomach efi long : le
boy m qui efi le plus proche de l'efhmach,efl fi charge de rnem\mtefhns,quifim fans bou^qu'on le dirait

DES POISSONS 11. I." ' li?
eftreentvurne ¡Tmfimspetitsuers :ilha dcsoschdrge\ dedents dl'entreedagvfierquidccrochent U
mande quil d prwfe de Id boHcbepour ienuoyer en Lejbmach .O» tdpprejk a la mtde du Merlán.
A'tgrefin,ou Aiglefiw.pojjlble que les Grecs le nommcyeni anáennement Crios:©" les Latins,
Aiies.ljhnt [aléales Anglois le nomment Hadoc¡x:ncuí,du Hadou.

jto DE LA N A T V R E ET POVRIRAICÏ
Le Merlan.
Le MerUn eft luri des plut mis des poiffons ejfineux dont nom ayons ufage,® toutefois défiche,
dénient dur comme cornexefr de la que les Anglois (ont nommé Bouchs horn. Combien que quand'defl
ftai\,ils le nomment ainfi que nom.Voffible que le Merlan efl celuy dont Oppian a parlé,lequel il a nom
me Prouaton /efl a dire, Ouis: ® en ¥rancois,Ouaille:4ufJi eft il mol ® blanc. Ceulx de Venife le noment
Pefce molle:® a Confhtntinoble,Mu%> ou Ma\o:® a Romme,Tico:combien que Vhycus eft un autre.
Ceulx de Marfeille,un îeruaèn. A peine y a il poiffon plm wlgxireen no\poiffonneries,que leMerUm
parquoy ileftcogneud'm cbafcun. Car efiant blanc &mol, eft de couleur argentée, ayant deux aelks
deffoub\ le uentre, & une en chafque wftépres des ouyes,® trois feparees deffm le do\,quon ne trouue
finonen l eff>ece des poiffons nomme^AfeliuLaligne qui départ le poiffon par les cofk^ eft prefqueiaulnt.llfemblenauoir
aucunes efatilles-.atr les ftennes font fi petitst,qu'a peine apparoiffent elles. Ses dents
font déliées & blancl^sfituees es extremite^des nufchoiresduy detranchant l'efbmachl'on cogrwitqu'il
mange des Gougeos,Creuettes,® toutpetitpoiffon.il ha tut de mtm\ wtefhnsfur l'orifice de fin eftvrmch,
attachera la tripe uoifine duditt eftomach, qu'on ne les faturoit nombrer. Hoftre uulgaire le trouuant fi
finie a cuire, mol,® debongouft, en afiici unprouerbe, difant, que les pois des Milans porte^en l*
mm,oupendu\* la cem£ture,en courant poifent plm,que porte^en ïeftomach.

La Morue.
Vource que plufteurront penfÈ quon poimoh jhire de la colle de Morue, Cay réduit en mémoire *
eue tauoyedefia efcript>en parlant de la coHedepoiffon.Let anciem efcriuams d IchthyocoUa.c ejt adite&fodepolfîonrfm
nômméle peiffon ftmn Antaceus,o« comme dit MeU,Magnu} >qm ejt principe

ni 15 I LA NATVRE ET POVRTRAlCT
lementpefchè au toriftbenes-.ma'n ïenay defid fiicT- ample mention aux chapitres des Cartilagineux,®qui
fins des ceufs,l'ayant defcriptfiub\le nom d'ichthyocolla, nonpai que uueille entendre, que le poiffonfoitparticulièrement
amft nommé.La Morue eftpoiffon mol, Cm desplus uulgihes de no^contrees,
atu touteffôk eft rare ailleurs.Ce/l le plus grand despoiffons moh,wmme\en latin Afelli Si les anciens
iauoyent ignoré,ou nen euffent faict mentions feroit lien a fen efmerueWer.ileft trouué d'une couliee
er demie de longueur,?? large dm pied.On le cognoift encor mieulxfaU,quefrai^ car il ny a lieu ou il
nefoituendu.ileft diftinguéde tachesfkulues &• cendrées,ayant mpoilde barbe dtffoubs le menton.Urt
fitit defeicherfon eftomach, lequelefkmgnrdé,puis retrempé,dément mcljequelon uend en Carefne
par les tulles des pays Mediterranees, qu'on nomme tripe de Morue.La Morue ha trois aellesfur ledos:
celles de deffoubs le uentre des coftv\font comme en l'Aigrefin®-Merlan : toutefois font en ce-differemsauM.erlu\,pourcequilnenhaquedeuxdeffusledQS,aulieuque
aftuycyen ha trois.SesPdrtià
mtcneûres refemblent totalement a celle dupoijfon,d»ntparlerons en ce fuy U4nt chapitre.

La Lote de mer.
11y d m ptiffon entre les ejjiecer des mais,qui tient quelque peu dis merques dit Merlu\.il ejl moult
wmrrmnfur le riuagede la mer Adriatique & Méditerranée, mais rare en l'océan. Ceulx de Marfeille
çy Gènes le fatuent nommer une Mufkle . les habitants de la utile, au Porto Venere, dtent Vegorella'. il
croifl quelques fsts iufques

x*4 DE LA N A T V R E ET P O V R T R A I C T
a
Cantique OniCcustfeJhme que ceftceftuy qu'ils nommeyent antiquement Caliarfas. Or bail des eft.
cailles telles qu'on trouueen Idfole,**} mi petit bdrb'vn deffoubs la mafchoir e,tout avnfi qu'en ld №rue,et
deux en celle de deffus. llribd que deux délies fur le dos\non plus que le Merlu%_, &• dont aile qui eft prochaine
ala tejk,efl td moindre : l'autre qui fuit luy enfourne la queue, crperfëuereparde[foubi,iufques
aucoduiéh de l'excremet. Qui ouurefon uentrejuy trouue l'eftomach a la manière d'une arnemuft, &
la rate qui luy eft ddioinék. il hd plufteurs petits brins d'mtefhns attache\au boyau qui totjfbe d lefto*
tnach,defquelslonenpeulenombrer trentecinq. La uefciepleine de uent,qui leftnit fiagcr,eft noueepxt
le nulieu.Ses hteftws n'ont que trois reuolutions en tout, il mange toutes manières de menu\poi[fons enla
mer, sardelles, Zoopes 0- Trachuri, tels qu'on luy trouue en fon eftomach. Sa chair eft molle comme
eft celle des de[fufdi£ts,w eft trouuee de mefmegvuftau manger.,
Lotede mer:Uufkla,a MarfeiUe &• Genes:Gaideroffaro,en Crete:Vegprelle,a Porto
Venere.leldpenfteftreCallarias.

DES POISSONS LI..-I.". • ÏIJ
Voiffon de la mer Adriatique^ les Venijfiens nomment Calée.
Comme les Merlans nousfont ft cômuns, qui ny'a guèrefàxfon quon rien apporte es poiffonneries des
tulles eflovngntes de l Ocean-.auffi uoitlon uttpoiffon fi commun a Wemfi,qu'il ny a celuy qui ne le fatiche
nommer poiffon Galee. Sa figure efl toute telle comme nous ferons uoir,parlants des poiffons d'eau doulce,
au chapitre de claria. Cefk Galee efl différente a la mufklle fufdiék, d'autant quelle efi comuneèment
plus petite, n'excédant pomtlalongueur d'un pied 0"demy : ©r qu'efhtnt petite,efl plus blanche: mais
creueengradeur,deuiêtnoirafire,wauffiquefapeau efipolie,ayatlatefie d'Anguille, mais plus platte:
lesyeulx larges, ©r un larbin deffoubs le menton : lesaclles des cofie\rondes, ©r encor deux deffoubs le •
uentre en l'endroit des ouyes,qui ne font guère larges. L'aelle de fit queue efi molle,comme auffiefi celle de •
deffus le do\,&celle de deffoubs la queue. Luy ouurant le uentre jon uoitla membrane qui enfourne les
tripes,nommec Perironeon, toute reluifante en couleur d'argent -.elle ha une uefciepour luy aider a na- -
ger,comme ont les autres poiffons. Son andtomie intérieure efi comme celle des fufdiéls poiffons mois, ©r
mange les petits poiffons en la me fine manière. Sa chairriefi guère entremeflee d'effines.La fuyuantefigure
le donneramteulx a cognoifire.

ut DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
Galee que iepenfe ejlre ciarla marina.
kntre poiffon ml, ejpece cTAfellm, que quelques uns nomment Grillus.
ton trousse m foiffon affe^œmmun en la pefcherie de Komme, uenant de U mer Medi terranee,qui
n'exosde mefoulme en longueur, il efl de chair djfe{delicate,que les prélats d'eghfe ont en delices:mis
lespoiffonniersen le uendant l'expriment defîulx nom,le nonuntsm Congre.Ueffir lofepho, excellent
médecin fayant mis en peinébre, lepenfoit eflre Grillus des anciens : màis fut mm ïopinion de quelques
4utres,ilmefemUequilconuientmieulxala deferiptiondu tragus des anciens, uoyant que Grillus &
Congrfont une mefmechofe.û porte un tvfct deharhe, comme unhoucerfiifant wmparaifin du grand
au petit,il eft moult féblaUe au Glanis,c'efl a dire, silurus. Car auec ce quii efl couuert d'une peau liffe
Cr folie, comme une Anguille & Congre,les délies de deffus ledo\çr qui luy entomnent la queue, font

DES POISSONS 11. T. »27
moult noires,fknsquily aitmoinefiparation.Cefte enfeigne ntonftre qu'il eft différent a touts outrer
du genre de ceulx qu'on nomme Aielli.l/ ha la langue petite :fon cueur eft en triangle, &• rouge; finfiye
ejkndudeffus ïeftomach. Leboyau uoiftna ïeftomach,eft tout enutronné de petits memt^wteftm, qui
font en Çt grand nombre, ©r grefles, qu'on ne les feauroit nomhrer. il tut de petits poiffons, que Ion peult
paiement apperœu&ir,luy regtrdant fin eftomach.
lfj>eœdAftllus,refèmb!dntauGLtms,quc quelques uns nomment-
GrillM,les autres Tragus.
~„,,,,,,'/////////>///,(//// 7 / ^

, 2
8 DE LA NAÏVRÎ ET POVRTB.AICT
Colftfch.
ïlnyd kngloisfi méfiant de uendre [es poiffons fj e
% qui ne fcache nom mer un poiffon (dont ey
apreson mira lepourtraiér)Colfifcb,qui eft a dire Ichthycolla.le fay expreffeement uoulu pourtrairefepareement,pource
quilporte la queue fiurckue,oultre la commune reigle de touts autres poiffons de
cep ejfece qui l'ont ronde.le nayfceupourquoy ils l'ont nommé Colfifch.nejhit qu'ils feiffent auffide U
0Ue deft uefcieicomme idy № dupoiffon Antzceus.ejfece $lfturgeon,quon pefche au Danube qui,
noment HauferwUs kngloisl apportent a Udres de celle partie de leur ifle,qtu regarde BoUde.Lon'fait
efhme de ceulx qutfont grands,mais les petits font defefbme^>our eftre de chair malfauoureufe. Cefky
ha l'efeniUe plus large que pas un de touts autres: fon dos eft noir-.le uentre eft blancM ha une ligne mire
en chafque cofte,commence ant de l'ouyefuyuant iufques a la queue : & trois délies deffus le dos,& deux
entre le conduct de i'excrement & U queue,®- une en chafque cop près des ouyes, & deux deffoubs le
uentre.ll eft en mevndre ftaleur,queml autre de fon efpece, y-par ce le flus defejhme' entre lespoiffans
fale%

DES POISSONS LI. ï.
C«lfifcb,en Angleterrejuquel nouons ueu lé tejk:&r auffieflil apporté de
dehors pays,fde',fans aucune tefr.

(tya DE LA NATV&E ET POVRTRAICT
faddonnent uolun tiers aux pefcberies : ® defhicï,les animaubc temftres ne fuffroyent au peuple, fd
efhit libre de manger chair en touts temps. Qyand ils fixent defmis de leur au thorite propreté riauoir
ieufnes ne Carefmesfi eft ce que la loy du Roy lescotraignoit de manger du poiffon troisiours lafepnuine:
® celuy qu'on accuferoit auoir fiièî autre>nent,firoit mis en l'amende: parquoy ils ont les poiffomfale\engrande
quanti te',principalement en Veffece de quoy traiéhns maintenant: mais comprennent plufieurs
diuerftte^foubs deux appeUationsfatuoir eft Meruuelpour l'un,® Ling pour l'autre.lls nomment
quelques fois le Stochfifch diuerfemenf.car les poiffons fekbe\, qui ont ejk'fale\d'une autre ma niere,

DES POISSONS LT. I. 151
Voiffon Taulx.
Si les anciens ont congneu le poiffon,dont ie batlleray maintenant lepourtraicïje ne puis bonnement
f enfer comment ils Vont nommé: ©r mcyde voyant long ©r eftroicï, l'ayfouuent fouffeconne Ténia.
toutefois uoyant que Ténia efl bon a manger,(y que afluy cy fe refoult en colle,qHand on le boult eyfrit,
tay ofb! toute opinion depenflr qùdpeufl obtenir telle appellation: parquoy ay prins la dittion vulgaire
four l'exprimer, ©r lieu a propos incefl endroit!: le uoyant poiffon mofpoly ©r long, tenant quelque chofedeaulx
qu'on nomme Afelli .Metrouuamau port de1enedo,ïenapperceuun qui nageoitenla
menés l'ayant fcicl ueoir a quelques culoyères,ilspenfoyent que eefufl Amhias,qm toutefois ne me fefnlla
uray femblable. Monfleur Danielharbatus, Patriarche d'Aqutlee, homme de grande érudition, qui
ha les naifs pounratéts des poiffons, tant de la mer tAediterranee,que de la mer Pontique, m'en bailla le
pourtraiél en Angleterrejors qu'il cfhit ambaffadeur pour la feigneurie deXenife .Ce poiffon ri efl con~
fîamment nomme'de tcuts en unetnefme maniere.car les ttnsjuy uoyants la trfk d'un digue,a eflcavnfl
nommé.Lesautres ont diil m matmct,pcur la difformité quilhajuy uoyawslagueule ouuerte. Onle
trouue quelque fiislongcvn.meune aulne, ey large annu me patilme^yanf une aelle en chafque wfts
près desouyes.ey deix deffoubs le ucwte : auffi efl entvutnè d'aelles tout alentourdu corps comme une
$ole,maii coché conte une fàeMnt Ha eflv noméune Taulx. l'ay opmonqu'ilria efle cogneu des anaês.

T>n LA RAT VRE ïï -POVRTRÏICÏ
Soiffo» refemblant aunefkulx a fhnfcherj.es autres le nom ment un marmot & dogue*..
Des poiflons plats, qui ont efpines.
Chap. xi.. .
Lesrranùoiscogwiffent plus cTefteces des poïffons plats,& qui fontfepareement nomme^de propreappellation
uulmhe, que les anciens : car ils fine double difhnâion en l'effece du Turbot ,poura; qu'ils
en ont un autre moult mlgaire, nommée Barbue. Des Plies cognoiffent quatre differences,® qu'on uoif
iournellement par les marchess utlks ; car le Q»

- DES,POIS;S O H S - LI; I. • : ; - "rç?
ttetslet,de ld Limande. Vuis ont enœr différente en ld Sole, £auec m autre qui luy refemble, quils nomment
une Vole.Les Grecs ont comprint toutes fis effecesfoubs le nom de Pfetta:C27* les Latins ont dit Pa£
fer,.tellement que ce que les Grecs dient VfettaeeumJesLdtins dient Pafferium genus.l/r ont epnonir
tne\ plats, pourcs qu'ils ne nagent en l'eau,a ld manière des autres : car ils uont d'un cop bifclant des
yeulx,lefquels,combien qu'ils en ayent deux, touteffittils font tout d'un coppar le deffus.V experience de
ce quia efté en doubte^a fnuoirfi les poiffons plats frayent le maße auec la femelle fepeuuent uerlfer, de
a qu'on en trouue auoirlaiûanas, & les autres eßre pleins d'oeufs, toutes'.effects de poiffons plats uiuent
au riuagt,er,comme dit Columelle,en pais limcnneux. ils ont eu bruit des anciens d'eflre deleéktbleî
a manger,?? de bonnourriffemer.parquoy ont efté furnomme\desmedecins,poiffons de chair molle. Com
me il appert par les mots de GalienerAetius.il y en a qui tromtent difficulté en ce que GdliS fifmerueilloitde
l>hylotimus,dydnt efiriptun lïuret>es Aliments: toutefois n'duoit nombre laSole au nombres des
poiffons dechdir molle,nonplus que le Scarus aunombredes faxatiles.l&aispour efilardr cepaffage,en~
cor quela Sole fdit déchoir durette,ß eß ce qu on ld comprend au nombre des poiffons plats, qui font de
ehair molle: cecy apert,par ce que Gdlien en expofeluymefme en cep manière: Nifi, d/r//,paiTeris
nomine Soleam intelligat(fimiles enim quodammodointer fe funt PalTer&Solea)non tarnen
eiufdem funt fpeciei. Solea enim mollior,& cibo fuauior,ac in totum pra:ftanti'or,quàm PaiTer.
Er afin de ne repeter une mefme chofe plufteurs fi is,ils n'ont point de petits inteftins nomme^ Apophy t
fes,fur le boyau uoifm a l'epmach,com me ont les autres poiffons, touteffiis quils font couuers d'efcaiÛe,
Leur cueur eft rouge, er eminent par l'un des eop^en manière de boffe, ayant deffoubs foy comme une
eharnure quarret noire,çr au deffus hd corne une uefiie moult petite, qm fe remue auec luy,amft que friti.iïj.

ïj4 D E LA NATVRE ET POVRTRAICÏ
le poulmot es anima'Ax terreflres.Leur fôye ejl aff?^

DES POISSONS IL 'I. '"- ttf
nomment aujp&bowbo. lesTurbots ne font pas tvutsdemefme, car il deviennent fiuuent figrands en
nofire Qccan,quils poifênt quelques fiis,de quarante a cinquante liures. ils obtiennent lefeu ond lieu entre
les poiffomplati-.ааг les Soles leur font toujours propofiesXeTurbot efi couuert d'une peau ridée:® 4
en quelques uns y a de telles boucles famdtffus,que de(]oubs,tvutafnfi qu'enlefpecvde Kaye,qu on nomme
bouclee,qm touteffiis n admit piti en touts,mais en biepeu d'iaulx.lesTwbotsfont les plia charmi^
de touts les poiffm plats .Inœr que leTurbot nage enl'eau,defin plat ®en trauers, touteffiisilha les
telles enckafque cafte,a la maniere de aulx qui nagent droicî:aufji efi carny depvnnules,ceft a dire,aellettes,qut
l'enfournent de tvuts afk\, ayant quatre ouyes encbafque afté-CUii mettra le Turbot de fin
plat.pourle comparer aueela Vhe, & que touts deux regardent contrement (car lespoiffonsplats ont le
defjus ® le defioubs) Ion trouuera la bouche du Turbot a dextre, & aile de la vliea femflre. ton trouve
quelques Turbots en la pefcherie de Komme de mtnftrueufi fiteon : car ils ont lesyeubc d'autre maniere
дие le deffufdicï.La figure du Turbot fera ueue en la fuyuante peinUure.
IMij,

DES POISSONS LI. I.
Ld barbue.
Ld Barbue hd ft grande pmilitude duec le Turbot, qu'on bd peine de lesfcauoir difhnguer, tellement
que les autres nations n'en font au aine différence, Q31 chercheroitraifon pour quoy nous l'auom dwfi
nommee,ne fcauroit qu'en dire,ftnon que cela efl aduenu de quelque accident que nous ignorons: car elle
nhd ne bdrbe, napparoiffance d'icelle. Les Barbues font plus frequentement ueues fur lesejhngs, par les
marche^ des utiles en nos pays,que les Turbots: ® encor qu'ils ayent fi grande affnitè entre eulx ,fiejl
ce qu'on les congnoifl fi bien es uilles de Vrana, qu'il n'efl homme qui lespusffe uendre pour Turbots : ®
touteffi>is,comme ditt efl, les autres nations n'en font aucune difhnftion, & principalement en Italie, ta
Barbue efl toufours moindre qu'un Turbot :fa peau efl cendrée,® plus polie qu'au Turbot: ®eflaujjî
couuerte détaches blaches,® ayant la tefk wn peu plus alongee ® large, que le Turbot, ils ont mefmes
aelles,® lesyeulx tes uns commeles autres,® ta boucheen mefme fttuation. Mais la Barbue,n'efhnt fi
efioiffe, ne de goufl fi exquis, efl touflours inférieure au Turbot : de laquelle n'auons mis le pourtraiér,,
pour lagrande affinité qu'ils ont «ntreeulx
La Plie.
Aujfïbienpourroiton demander pour quoy la Plie, qui a eflé' œmprmfe foubs l'appellation Grecque
Pfetta, a eflé nommée des Latins PafTer : comme Ion demande pourquoy ÏAuflruche d eflé appelleeen
GrecStruihiochiiaelas^uifignifieenTrancois, Pafle chameau :carStruthionefllenom d'une Paffeiiomch
que qu'on aauffl nommé ÏAuflruche Struthio Mrkus/efla dire, Vaffe d'Afrique ,\l eflatfé
a dire pourquoy elle efl nommée PalTer, car on luy mit la couleur d'une Paffe fur-ledos, qui ha les aellesefkndues,
LeSKomminsld nomment en0r poHrltkmdhuy>un\ly a grande fimlimde
J
iT

1}8 DE LA NATVRE ET P O V R T R A I C T
d'utuVliea un Qu,arlet:mr toutsdeux ont taches iaulrusfur le dos,® font de mefme auteur :mkie
hatlieraypremièrement le pourtraiéî de la Vlie,® ccnfequemmtnt du Q\uarlet : dont ferons ample itfcription
pour examiner la différence des deux.
la p//e.Strutho$,e« Greauna Vaffara :
a Komme.

DIS POISSONS LI, I. rj?
Le Qu,arlet.
faynomméle Qj^arlet Qnadratulum en Latin, fuyuant fin ethymoiogtefrancoife : car quand
lesvlies font petites, elles retiennent mieulx une firme quaree, y alors font nommées Quarlets: mats
quandfont creues y grandes,elles en deviennent plus longues, y lors font nommées vliei. Soit qu'il Je
trouue gents contraires a cefte opiniow.tvutefîiis ten trouueray auffi d'autres quify accorderot ,mr l'expérience
en ejl facile. Les uns dient que les Qjiarlets font d'eau doulce, Z7 les Plies de la mer : quoy qu'il
en (oit,mtes les deux effects ont mefmes taches iaulnesfur la couleur du dos,qui eft entre bru» 0" roux,
rjr le deffouhs bUnchaftre,yjint d'un mefme manger.

DE LA 'N AT VRE ET P OV R TRAI CT
Qji4rlet:en L*6'»,Quadratulus.

•DES POISSONS LI.I..' 14»
LeTletelet®Helbut.
QyelqueeffiéadepoiffonpldteflwmmeVletelet&quieflduffibienpefchêenta mèr,comme en
Veau douta, le trouuant nomme de nom diminutif d'un île%:® toutefois le uoyantplus effois ® plus- >
gros,il m'a fembléque ceftvit mal apropos.Qj^elques uns dient quêtes Anglais le nomment tîelbut: mais
noxjrancoii en congnoiffent un autre pour Belbut. ließ efhmé de meilleur manger que le fle\, air il '.
retire mieulx au Turbot. Onl'apporte quelques fôisen Qarefme , ® efl appreflé en la manière de touts ;
autres poisons plats : maispoura qu'il nom eft rarement apporté;musl 'auons d'autant en plus grande •
efhmation.,
•
tefle^ßroitfemblable alaVlie,rieftoit qu'ilnbapoint de taches iautnes fetnees deffus fon dostantt
tomme la vlie ® Qjtarleticnr fdyena quelques fois, ala luy aduient rarement. il porte des treffes af
près deßusle dos,que laVlie, Ciu,arlet,Turbot,fletelet,timande® Barbuen'ont aucunement, tesF/e£
font poiffons hantants Vew doula er falee : car on les trouue auffi uutgaires es ailles d! Angleterre,pef •
chees enta Tartufe, comme es riuieres denoflre Vrana,fituées près del'ocean.lepêfiquenofre uulgwre
a prinsfon nom del'Anglois,qui le nommeVhlonder. il efl de corpulence un peuplas longuette,que U ;
Vlie. Son dos efl plus plombé,®fon uentre btanchaflre:® oultre la treffe affre quilporte fur la lignequ'il
ha en chafque wflé, aujfi en ha il mut a Fentour aux racines des aelles, ® fur l'ouye extérieure, qui
efl piquottee de petites taches noires,quafl comme petites poindes d'aguille. C'ejt qttaft un mefme man*
gcr duFle^®dela.vlie:® ont mefmesparties intérieures,® qui ferapportentl'undVtUitre.

14* DE LA NATVRE ET POVR.TR.AICT
La Limande.
Apres la Sole, Pot, Turbot ® Barbue, Ion a acwuftumé prifer la Limande, l'efbmant de meikur
punger quela Plie, Quarlet ®Fle^ ®pourœ qu'elle eji ft teme,il/emble qu'on l au nommée Limnde,toutamfi
œmmelonfeit uneejfiecededouelleslargesjadolees ® acvouftrees d'une dolouere: cartelles
Limandes de bois font efpecv de merram. No/« ïauont ueuauffi commun en Angleterre,ouils le nomment
Burtt,comme par deca. \ls en prennent grande quantité au riuage del'Ocean, combien qu'ilsfoymt
rares es mers Mediterranee, Adriatique, Votique ® lyrrhenee. On les pend au Joleil pour les dejeicber,
fans auoir efléfale^ put* les diflribuant en liaœspar douzaines, les enuoy tnt en Flandres ® Almaignt:
mais ils y font nomme\Stochfifck.La Limandefe défiche mteulx que ne font toutes autres manières dt
poiffons plats : i'entent pour eflre trouuee de bon manger. Sa couleur efi fkulue,® efi de plus longuemrpulenceque
le Ouarbzt, maUplui ronde que le Fle%. on la prend communeement auec deshaims-.auffi
ha aelle les dents plus longues,que mile autre ejpea des poiffons plats. Q»f mettroit une Limande devant
foy en trauers,® que la queue frfl a gauche, ® le dos contre ment,® la trjk a dextre,lon mira
l'ouuerturedelaboucheconttrebat. Ellehaapparenced'efcailles,maisonne lafmuroit efcherdtr.Ldligne
qui luy départ les cofte\,fi courbe en arc de demy arde auprès des ouyes : au refte tient les aelles,
euyes,yeulx,tejh & queue comme la Plie,® ha fin anatomie de mefme.
La Sole.
le ne uoy point que les poiffonniers des mers du Leuant fâchent difhnguer les Voles des Soles,amtitt
en ncflre Océan. Ce que les Franco « dient Sole, les Romtnains la nomment Lenguatta,® anciennement
LtngiUat СГ Solea.Les Grecs difoyent BugloiïbmUs Venicient prononcent sfiia. Chandellesfi cm-

i
DES P O I S -S O N S Lt. 1. »4j
tient en l'eau doulce, elles en. deuienttem beaucoup p'lus grandes, plus graffes & plus délicates, tioflre
manière de parler efl aujji chattouUeufe,que celle des anciens-.car fi i'euffe dicîplus tendresjl eufl femblé
queie me fuffe trompé, car on les demande fermes : c'efl de la que quelque:ims ont mvdu dire,que no\
Vlies ne font celles dont Calien a parlé, quand il dit, PafTer & Solea non tamen omnino eiufdem
funtipedei.SoleaeninirnoIiioreftj&abo fuauior, ac in totum prxftantior, quàm. Paffer. Ef
pource que Calien a dtcl; mollior, er que la Sole efl iugee meilleure, d'autant qu 'elle efl plus firme, ils
mefemblent l'enrndre autrement que Gahen, qui l'efhme tendre, il a reprins Phylotymus, pource qu'il
riauoit difhnguéle uoatble de Bugloffu deu a la Sole,dauec celuy de Pfetta,^ efl deu a la PlieMoftre
mtfgaire, efamantla Stifc le meilleur despoiffonsjuy donne lefurnom de Perdrix de mer,efhmantU
Perdrix le meilleur desoifi.tux : tout aimfi comme anciennement efhmants le Vrancolw, appelloyent un.
poiflon nommé Sœpanus,le Vranoolm de la mer. c'efi l'un despoiffons plats de la plus longue corpulence,.
0" par confisquent le moins large. Et pource qu'on les demande eftoiffes, no\jpoiffonniers ont coufiumes de
le uendre a paires,appliquants l'une contre l'autre, afin que celle de deffoubs eflette l'autre, qui enappdroiffeplusefpoifft.Elleefientoumee
tout alentour d'unemo'learefk,&"eflcomerte d'efmille bienmetPtte.La
couleur de deffus fou dos efi plusobfiure que deffoubs,qui efl bldnchaflre. L'efpece de Sole, quetioflre
mtlgaire nomme une Pole,riefl point flexaék neat dtfhnguse en la mer Adriatique ©r Uediterranee,d'auec
la Sole,comme en noflre Qcean : pa.rquoy firay premièrement mit lepourtratcî de la Sole, x
auant que parler de la Pôle.

t
DES POISSONS LI. I. 14?
La Vole.
Pourprouuer qu'il y a euiàente diftinftion entre la Vole & la Sole, il ne le fault prendre que a la
louche des deux. Car qut ordonnera l'un cr l'aultre enmefme fituation,ainfi que i'ay diiî du Turbot er
de la vlie,lon trouvera la bouche de la Vole a feneftre, ey celle de la Sole a dextre. ton ne les dijhngue
point en la gradeur,cur elles font comunémet de mefme corpulenceihors nus que la Vole eft plus trappe,® 4
hades petites dents. l'ay trouvé quelques unsaMarfeille,qui la notnmcyent un Seruantin, a la difference
d'une ejpece de Merlan blanc,qu'ils nomment un Capelan.Les poiffonniers deKomme dient\na
Leugria:elle eft twins ejhmee que la Sole, il y a une autre efpece de Sole,dont les anciens ontfàiél fj>eciale
mentiondes Grecs l'ont nomee Tamia. Theodorus,tournant Arifhte,a rêdu Vitta. ïay de fia parlé d'un
poiffon plat, long cr grcflejort que d'efcriueis lepoiffonTaulx,quei'eHffecreueftreTxnia,riefh>it qucle
fufdiél ne vault riena manger: mais les autbcurs veulent que Taenia fait poiffon déliait. Varquoy,fatchant
qu'il y a une effect de Sole affe\commune en lapoiffonnerie de V^omme,différente a la Sole çy
Vole,que les habitants nommentSfôia ouSfvglia,ie lay prmfe pour Txau.la avons diéf des poiffons
plats iufques icy.nous dirons des larges esfuyuants chapitres.
De quelques autres poiflons diflêrens des larges,que les Grecs ontnommé
Anthies. Chap, x 1 1.
Combien que par cy defiant nous mut ayons ta ft'iéî entendre,qu'il y a difference entre les potlfons
larges çy les plats, cr que les anciens Latins ont appelle les poiffons plats\ceulx qui nagent d'autre ma-

'щб DE LANÂTVRE ET POVRTRAICT
tiiere que les communs : Toute-ffiis nom mus auonsenœr lien uoulu répéter en cefl endroit,quecomUtn
que les plats poiffons ауем le corps large,touteffiisil nagent amfi droit en l'eaue,comme une пит ploge t
qui ourdit le potilfè efleue contremont: tt ont cefle différence auec les larges, que les larges ont lesyeulx
de cofh! zyd'autre de la teflv-.mais les plats les ont au deffus d'icelie.llsfurent nome\_Knthies,pour enflecifier
plufleurs effeces: toutainfiœmmecemotdePzS'eraeftsbailléadiuerfesefpecesdevliesicar.
ksar.ciens yont auffi comprinsleTurbot.l'отont plus grande diflmœdeuerslaqueue,depuislecon.
duit de l'excrément,que deuers la tsfle. Yarquoy nous ffecifirons cculx,dont nous auons eu certaine a>gnoiffance,commençant
par noflre Dorée.
La Dorée.
H Océan nous rend un poiffori, que le mlgaire français nom me Dorée, différent de torade de Vrottence
ey des anàemje laquelle nous parlerons plus a plein au Chapitre des poiffons faxatiles. Et tout
ainfl comme tprade a prinsfon nom de ce qu'elle ha les fourcils dore% auffi a prinsnomce poiffon, de a
qu'il efl dorépar les deux cofk^Me porte une tache noire eyronde enchafque cofté,qui eft la raifon,que
les Italiens la nomment auiourdhuy Yoiffon de Samcl Vierre, penfarn que с eft celuy duqueleft parlé en
l'efcripture, dont îawttvierre ofla le métal hors de la huche par le commandement denoflre Sngneur,
uoulant que les deux taches noiresuienent deVmprefflon du bout de fes deux doigts encre\enfa chair.
Le mlgire Grec le nomme Chnftopfar6,o»pour la raifon dicb cy deffus,oupour autre.Ceux de Коте
l'appellétCotoU,® ceulx de Uarfeille une Truege,come qui dirait uneTruye,pource que cefl m poiffon
moult gourmand.Mais ceulx de Genesje uoyantsde firme ronde, en manière de cercle, lontdicbjstt Rotulo.Cedx
de Baionne ey Bordeaux l'ont nommé mlauoum Coq.%i je ne luy euffe trouué appeliez

DES POISSONS Lt. I.' 147
mlgùre entant dclieux,® 1
quileufl eftéen nu liberté de luy en hnpofer un, ie Veuffe uoluntiers nommevorc
efyi de mer.Car ilhd deslogsaguillons deffm le dos,quafi corne un Vorc efpi,entre lefquels il y a
corne desfoyes de cheudl : qui a eflécaufe que ie l'ay quelquefois foupfonné Equifelis,

DES POISSONS L I. I. 145»
CalIichthys^Vy? a dire,Beaupoiffon.
. \"ay trouaiunpoiffonnwult vnfigne,en la merlyrrhene fréquent &commundWomme t
ouils ne
lefiiment qitafi rien, nommé en uulgtire Tietola : mais fi rare en nofire Océan, que ie penfe qu'on n'en
pcfche point en no^nuages. Sa couleur élégante, tachée d'or d'argent, d'afur, çxde bleu par lescofie^m'afriilrpenfer,que
c'eflluy que les anciens ont nommé CsUichihy^c'efi a dire Beau poijfon,&en
Latin Pulcher.I *y trouai hommes qui le fiufpeconnoyent efire le caHiony mus,les autres Helops,les autres
Lycon: maïs nous dirons de chafeun a parfoy en autre endroifr. Somme, puis que ri allons onc
ueu aucun autre poiffonpar les riuages des mers,a qut le nom de Callichthys peu fi mieulx conuenir, ïauons
attribué a cefiuy cy.Car fies wfie\font argena%,marque\de taches dorées C? afurces. llefi decorpulénce
large & platte comme la Bremnie de mer : il deutent communément plus grand^ayant laqueue
tournée en Lune. Onc nay trouuépoiffon ayant ouyes ©r efailles, de qui la langue fufl molle g? a deliure,qu'en
afiuy cy.carelle approche plus de celle d'un homme,que aile d'un Daulphm, ou autres ayants
poulmons.Suffi tfi il fiul quei'ay onc tronuèfans aellesoupvnncs deffoubs le uétre : touteffi'is ilenha une
a chafque cojtv. il n'hd aucunes armures fur luy,dont ilpeufi ojfenfer les autres poiffons : parquoy il efi
entoutdoulx o-facré : car aujfi nha il aucunes dents ne aguillons deffuiledos. il ri aurait aucunes ef-

v jf 0
DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
tnte[hn,qui touche a lefbnuch^ef: entourne'de fi grande multitude de hoyaulx, menu\^ comme cbeueuts y
qu'a peine les fcuuroit on nombrer-.comme adment auffi au ThonfFelamide CT Macreau. Le furplmft
mina, en fon pourtraiit.
CallichtbySfdes GrecstfietoldydesRemains.

DES POISSONS 1h I.
La Lampugue.
il eft encor trois efieœs de poiffons larges, communs enld poiffonntrie de Tkomw : mais rares ailleurs^
•txceptêla Lampugue. ils nomment l'un Stella, l'autre Lapida, quifint nomhre\_emrelespoiffonsdélicieux,comme
aujfi eft la Lampugue,qu 'ils nomment Lec^ia ou Lec%a,a la différence qui eft entrf Lafat
-& Leciça:car Lec\ta eft qluy dont ie pretens maintenant parler, que-aulx de Marfeïlle nomment Lampugue-.ayant
quelque peu de ftmditude auec la Velamide ® Thon : mais on l'appercviteftre d'autre efpetxfluy
uoyat fa largeur,®-eft re tenue,® fa queue tournée en manière de Lunr.cnr elle eft plus fourchue
que es deffufdicîs. Elle ha deux aelles deff us le dos, portant fept agiillens defftts en la premiere,fepare^
l'un de l'autre, courts ® forts,defquels celuy delà partie delà tefkefi remré en auant, l'autre d'après
eft molle, llfembleroitque la Lampugue n'euft aucunes efatilles: toutefois fton luy gratte les cofk^aueù
l'ongle,qui font nudre\ de taches noires,il en fortira quelquespetites,refemblantes a celles àuferpent, que
lesGrecs nomment pour le iourdhuy Dendrogailla, ® les anciens Driïnm . Sesouyesfont quatreen

if» DE L A NAT VR E ET SOVRTRAlCÏ
gtlaire,enuéloppe d'une membrane.Son fiye eft diuife en deux lopins, qui enfourne l'eftomtch, & fewbraffe
moult fort. Hmteftin ou boyau qui touche a teftomach,nommè ?ihtus,eft enfourné d'autres numdres,qui
font en ft grande quantité,qu'on ne les faturoit borwment nombrer. "Le refte de fes mtejhm n'ont
que troisreuolutions en toutes entormtres.Sa rate eft au coftédextre. LaLampugue eft un poiffon eftime
tntre aulx de Siarfêille £7 Komme: auffi eft il dédié pour les riches bourgeois & gradsjèigneurs du f tit.
Lmpugue,* MarfeiH::Lec%a,d Komme.

DES POISSONS II. Г. Щ
Des poiflons qui font de figure ferpentine, c'eft a dire, qui font ronds
& de forme longue. Chap.x i i i.
La firme depoiffons, que nous timbrerons en ce chapitre, efi beaucoup différente лих deffufdiiïs,
Util qu'ilsfont ronds auec longueur, c'efl la rai fin pourquoy nom les auons nomme\poiffons défigure fer
pentineicarils font de la corpulence desfirpens.Et fibien les firpens ont efiaiUe,toutefjiii les poiffons de cefie
figure n'en ont aucunes.En ce nombre feront œmprins les Congres,qui font les plmgrads de «fie efiece:
tellement qu'on les pourrait bien nombrer entre les poiffons œtacees . Nom y mettrons la Murène, le
Congre,le sphyrene, l'Agutlk,ou Orphie. Quant a la Lamproye, elle a ia efiè defcripte auec les chiens
de mer. Les Anguilles feront mifes entre les poiffons de riuiere en la fin de ce premier liure.
Le Serpent de mer.
Lan trouue un Serpent de mer,approchant de la firme d'un fèrpent terreflre,duquel Arifhte afiicr
mention.\l efi quelquefois de trois coutdeesde longs® efi auffi bon a manger comme un autre poiffon: fi
efl ceque les poiffonniers en fait mal leur profit : carle mlgaire leuoyant refimbler a un fèrpent terreflre,
en ha horreur,® nen ueult manger.il refembleroit aune Anguille ou Congre,nefhit qu'il ha le bec
long^encorplm que celuy de la Murène, ayant maintes petites dents en fis mafehoueres. ses yeulx ne font
guère grands.Sa peau efl fans efailles,ayat une arefic lelongdu dos,comme une Anguille,Congre ® Murene.llefi
ficileaefiorchsr. Son uentre,de blancheur, tire furie rouge: ma'uledos, furlephmb. il efi

154
D E L A
NATVRE ET POVRTRAICT
dangereux de manier de la main me,quandil efl uittaticaril mort, comme fait la Murène. Pline le nommeDraco
marin\is,qui,al'tmttationd'&rifhte,dit,que quand onVa pefcbécriecVabord furie fablon,
il narrefk quafi rien a auoir creuféla terre de fin bec,®- efcbapper des rets, y retourner en la mer. il
fentourneen circuit a la manière des ferpents terrefres.Lefurplus fi pourra comprendre delàfuyuantt
j>e inclure.

DE LA N A T V R E !T POVRTRAICT
la Murent.
feji meruelUe que ta Murène foit ft rare en no\rimgesde l'Oœan,ueu quelle efl fl commune &
fréquenteenla merlyrrhene® Adriatique. BileferoitmoultfemUableau Congre ® al'Anjmille,«'«»
fbit quelle eft de corpulence plus trappe,ayant le ne\long,armé de dents longues ® agues Me eft iek
groffeur d'une moyenne Anguille ou Congre:car les plus groffes Murènes ne wennent ia'nnis en comparafon
degroffeur a une groffe Anguille ou Congre.xl efl de deux couleurs deMurenes: toutes deux font communément
décodeurfiulue,® font mouchetées de taches iaulnes : mais le maflelefl moins,® quelques
fis ne Cefl point du tout.Il y a uneenfiigne en ce poiffonqu on ne tromte point es autres, c'eft qu'il riy A
au eu nés délies en chafque coflé, non plus qu'en la La mproye. Pa rquoy il nage au find de la mer,en fe t rainam,a
la mode desferpents, fur terre.lt fl ha de tout temps eft'e bruit entre les gcnts,qu il f'allie auec lef
ferpents terreflr es,® fort dehorspour frayerauec eulx.illeha un petit per tuisrond en ebafaite cafté du
col, par lequel reieék l'eaue, quelle auoie attiré a fes onyes,qutfont rouges, ® cachées deffoubs fa peau,
quatre en chafque enflé.line luy apparoifl aucun rudiment de langue.Sesyeulx font ronds ,petits, de couleur
ueronne. L& prunelle eft moult noire.Ses dents font difpofees par ordre dedens les mafehouens. Son
gpfter eft large,qui commence incontinent des huuerture de fon bec, a l'entrée duquelil ha des oS,efquels
font attache^ certains hahns, quifupplient au default de la lague-.atr ils accrochent la mande envoyée enfin
eftomach. E lie ha une uefeie pleine de uent,efkndue le long de l'effine du dos,qui luy ferta Mgr plus
commodément. Sonflye eft roux,efkndu en long, appuyé deffus l'eflomach , auquel pend le fielde couleur
de ciel,pn une petite uefeie, qui ri efl guère plus groffe qu'une moyenne my fille. Sa rat te efl ion°uette,aMcheeafin
eftomach. Its efpines de Ltrefk du dos font mcimfrequêies,mau plus ligues qu'en une Anguille.

DES POISSONS II. I. iJ7
îl y a diuerfis mufcles en trMers,qui regardent comremotU par dedens fa cbcùr,qiâ efl tresblache, truffée
de condùéls obliques & trauers entre les mufcles,comme en un chien de mcr,qut efl fuaue o-deliatte,ma'u
enmyeufe,a cnufe deplufieurs effines courtes & groffettes, qui font caçyla dedens fit chair,
hors que Komme efivit en fa fleur,ceulx qui auoyent des wutersfefforcoycnt d'y multiplier les poiffom
pour y auoir profit. Itpource que les Murènes leurs efloyent faciles a e{lcuer,lon trouue quelles efbyent
communes au marché entre les poiffonniers:.

E S POISSONS L I. I- ts f •
• Congre.
Vious noyons les Congres en eflé uenirde l'Océan es tulles Méditerranée?, degroffettr® longueur
exceffue : maisceulxqu 'on Apporteen automne font moindres, tellement qù'il y a quelques endroiéhou
-on les nomme A nguilles de mer. On peult obferuer les Congres en blancs ® noirs,tout amfii qùes-knguiU
les.Ceulx de Marfeillele nomment un Tiela ouViela\jceulx de Komme, qui en ont de la mer Tyrrheneje
dient un Drongo ou Brongo. lly.afi grande affinité entre un ieune Congre ® une Anguille, qu'il n'y a
poiffonnier qmne fe trouue empefchè aies difhnguer.ma'u qui regardera les dents du Congrejes tramera
diffofees par ordre entour la mafbouere,® courtes,quafl comme fila nufcbouere eftoit œchee,au contraire
de l" Anguille,qm les ba eonfufes tantdedem lepalais,que es tnafcboueres. Tauts Cogres ont la peau
polie &fans efatiäesdaprunelle desyeulx efl noire,entournee d'un cercle dorédeurs leuresfinteffoiffes,
dont celle de deffus ba comme quelques rudiments de deuxbarbimjefquels eflants preffe^entre deux
doigts,rendent quelqueliqueur morueufe. Vouverture de leur bouche efl grande, monflrant la langue
cocbee comme celle d'une oyede fiyepallifl tirant a celuy d'un bar : dont lefeneflre lopin eßplus long quele
dextre. Son gpfierefi de moult grande ouverture, comme aufji efl l'eflomach, depuis lequel,iufques au '
conduiâ de l'excrement,riy a qu'une fmple reuolution des in te fins, ht manière de pefiher les Co«- -
gres efl diuerfe,felon diuers riuages : car lespefibeurs de noflre Océan, ayantsenflédespoiffons en leurs
hahnsVC7principalement aulx qui font nomme\Exoce.n,f'en uont uers quelques rochers, quand leflotde
la merapaffè,® la attachais leurs cordes aux pierres,laiffent leurs poiffons & bavms.La mer riarrefle
guère afin uenir, qui amené diuerfesejpeces de Congres,® autres diuerfes efyeces de poiffons quand
& elledorsles Congres, trouvants leur amorce,d£!tiettrent prim aux baims. Et quand le flot delà mer-

i£o DE LA NATVRE ET POVRTRAICÏ
feneft retourné'\les pefcheurs uont trouver les Congres. ïay recongneu mains poiffons, en regardant fa.
ttent dedem leurs uentres, que ie rieuffecherché en l'Ocean.lls aua'dent les ancres de mer touts entiers,
qui eft la raifon que les habitants d'Ltolie les nomment en vulgaire Grec Cauorofas. Galien au ftani
lime des aliments, a nombre les Congres entre les poiffons de dure charmre t car il dit, Congrum,Pagrum,Hamiam&
Aquilam rectèduram carnemhabentibusannuinerauit Philotimus.
. Congros,«i Grec:Congre,en Latin &• Tranœis:Drongo,

DES POISSONS II. f. Ut
VAgu'illeou Orphie.
les Orphies ou Agnilles de mer, font nomméesa Genes Acum, A la difference inné effece de chien
de mer,nommée Aculam:ceulx de Grèce dient Zarganes.Cre» ltnlie,Acufigole.Les Grecs les ont nommées
Ablenes & Velones, ®" anciennement Raphides. files font plm grandes en no\nuages, qùes outrer
mers: mais elles font feulement ueuesau prmtemps, & par ce qùonles pefcbe rarement, auffifont rarement,
ueues. tious lesamns d'un pied ® demy de long, y de deux pouffes d'effoiffeur, au contraire de
telles del'Adriatique,ou a peinepaffent la groffeur d'un doigt. Qjtelques autheurs Latins l'ont nommée
Aculeata. files font couuertes d'efcailles déliées, ayants le dos ft fort poly, qu'elles en font reluifantes, ®*
que leur ffilendeur en redonde es yeulx comme l'argent poly . Varefk defon dos efl uerie, qui efl une
merquequilafiait eftyecongntue enplufleurs lieux. Si on regardefes aelles extérieures , on les trouvera
refpondentes en nombre ® firme a celles du Thon ® Macreau: car il ha fept pinnules feparees tant def.
fus que deffoubs:® en ha une plus grande de ffus le milieu dudos,® une autre deffoubs,io teignant con
duicl de Vexcrement dur.plus une près des ouyes,qut font quatre en chafque coflé. Son bec efl tong,grefle
® délié,® coché de petites dents. S on fiel efl attaché au fiye. Now* riauons ufàge que desfi-efches, au
comrairedes autres nati&ns,qu* les confient en faulmure, ® les gardent falees. Mais Un en trouue de dtuerfes
matueres-.parquoyparleray mamttnant de celle de la merlllyrique.
Lon trouue une autre manière d'AguiHe,refèmblante la deffufdiék, ® laquelle Ion cengnoift' efire
d'autre effect a ce,qu'au lieu que la premiere ha des dents agues le long du bec , cvfk cy les ha feulement
ioignant la langue,quifbnt mouffes ® groffettes. Toutes deux ont qttatreouyes en chafque wfté x
ayats
les mefmes délies,® la queue fourchue. Cefk cy ne groffifl point au deffus du doigt, ® rie fi plus longue
U.

léj DE LÀ NATVR.E ET POVRTR A1CT
ait unpiedMous l'auons nettepefcljer en Tijle qu'on nommait andennemet vhana,® maintenant Lifta,
iairndnt BjcUuonnie: de la

DES POISSONS 11, I. r^J
dontprétendons traiékrprefentement:car nous auons defid parle du Merlu%. Les hommes dè Mdrfeille
les nomment Ves efcomé, de ld diction Latine Scalmus, d'autant quils font longs,ronds, y fe terminent
en povnûe parles deux bouts,avnfiqùun fufeauou lachemlled'unauiron,nommee en Latin Scalmus»
Cela me nuttoh en doubte,d fcauoirji cefhit point luy dont lesautheurs ont entendu parler, de feri uant s
Loxyrinclius:»w« nous endirons davantage enparlant du Brochet d'eauedoulce. Ga\a,trouuant cefk
difoon Sphyra:na en Arifhte, Va tournee Malleolus : mais vline dit Sudis, efcriuant en cejk maniere:
Sunt pra:terea à nullo authore nominati,Sudis Latine appellata,» Graecis'Sphyrama, roftro fimi*
lis nomine,&c. les habitants de Metelmont quelque peuchangi fon antique appellation : mrils prononcent
Sphyrna-.mak ceulx de la Smyrne,uilled'Af;e,Zarganes,qut eflnomdeu a lAguillede mer .ton
peultobfèruer,quilefl dedeux fortes de Sphyrenes, car ïonen tromte Vune refemblerau Trachurus:
Vautre ha des lignes fur lescvjk^ en travers, telles que diront au Mormilus. Touts deux font de longue
corpulence,ayants une ligne longue en chafque cofié,qui commence aux ouyes,® ua finir a la queue.Elles
font œuuertes de menues epailles comme une Lenhtte. Leurs tefksfont longues & grefes,ayants les yeulx
largcs,decouleur ueronneiauffiont les dents longues,ordonntesle long des mafehoueres: mais rares,comme
en un Brochet de riuiere. Elles ont deux aelles oup'mnes deffus le dos,efio'mgnees l'une de l'autre, une en
chafque cvflé:&la queue efl quelque peu fourchue. Leur langue efl afpre, oouuerte de petites dents par
ledeffus.Leur cv.eur efllonguetdefàyeefl appuyé fur l'efhmach:® leboyauquiluy efl prochain,efl enfourné
de fi grande multitude de menu\intefhns, qu'il fero'u quafi vmpoffible de les nombrer. Le fiel efl
attaché ioignant le fiye. Elles ont de particulier ,que la mafehoire d\mb.i,s efl plus longue, qui furpaffe
aile de deffus.

DES POISSONÎ L T. I. • irVf
Des autres moindres poiiTons qui ont oeufs, & font couuerts d'efcaiîles,diuifez
en cculx de nuages, de rochers,d J auec les autres,. qui fe tiennent en plaine
campaigne de mer. Chap. xiiu.
La rejk despoiffons efpineux ® œuuerts d'efcailles,fèront diuife\en trois diuers noms. Les uns qui
hantent les rochers ont nom $axatiles,les autres des nuages Littorales, ® ceulx qui muent indifféremment
ctt ® la,® principalement en laplaine mer,feront nome\Pehgici.nfquels comprendront les Anchois,les
Celerim,les Harengs, les Longets barbe\, les VsentaulxJ.ee Symtgrides, lesVelamides, leîiiormyrm,['£rithryrms,la
Saulpe,le lrachurus,la Doree,l'Hirutideile,les Milans de merJ'Orphus,leMdcre.w,k
Coliasje Le fard de mer,le Barbeau de mer,les Rougets fans barbe,la Lyre ® Mwflt't.
l'Anchoy.
Les poiffonsqtte les Trancois & tffagnols nommnt Anchois font nomme\ a Venife Sardoni,a la différence
des sarde'des,dom ferons mention par cy après.Ceulx de la cofk de Genes ® de Florence,dient les
uns Cueuri,les autres Cuenari & Cuemri. Lespoi[fonniers de Komme , auec la commune ,prononcent
Alic^i, fe reftniant s de la diction antique Halecula. Ce font poiffons qui ne deuienntnt guère grands : qui
toutefois font bonne falure, ® defqttels la faulmure nefl inférieure au Garum. il eft rare d'en uoir qui
foyent plus logs ® gros que le doigt.Le Harêg,leCelerm,® l Anchois font moult femblables l'un a l'au*
tre.Les Anchois font fans efiaiHes, ay.its les ouyes de dehors moult larges.ils uiuent de Ufrtnge de mer,®
menu ftblon aorte des orages,ou bien eulx mefmes l'efmouuêc de leur ne\,toutamfi commeles cannes®
eyes de leurbec-.dequoy on fe ptult affeurer fleur trouuant l'eftomacb remply. Q^i mettra m Anchoiss

*
ifV DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
dl'oppoftte de la clarte\enoontre U ueue,le uoirra tranjparent, -fanon d l'endroit del'effine du do^ou e/!
contenu du fang: nuis par te dehors en chafque cofcé ton y uoie une ligne argentée, qui luy prend depuis les
ouyes iufques a la queue,laquelle il a fôurchee, cr une petite délie deffus le do\ .llha quatre pinnes deffoub\le
uentreicar au lieu que plufteurs autres les ont aux cojk^, il les porte plus bas. llbdlatejk grofft
pour la proportion de fa cvrpulenx.\l ejl plus efnerueillable en luy.dduoir ft grade ouverture de bouche,,
tellement que lefaifant bddillerdon dirait pluftoft ejlre d'un ferpët,que d'mpoiffon.Dont me fembleque
lesGrecs le nommèrent dnciennement Lycoftomoï,

DES POISSONS tï. ï. ï

DE LA NAIT. V£ E ET POVR'TRAICT
ils font aujjtcommuns aux trancois t
0&me Us Sardines, corners défailles targettes tranffarentts,^; tpà
ne tiennent guère fort a la peau,nonftus qu.tu Rouget barbé.Touts deux ont grande ouverture de bouche,
çjfont fans dents-.mais la langue 0-apparoiffante.Leurs ouy es fontrondes, comme compactes en cercle,
moult coche\par le dedens,defquelsdsfeparentleursuiandesutilesd'auec le fablon , toutamflcornme
les Cannes &• Oyes,bdrbotahtt dedens la fknge. Parquoy il efl manifêjk, que les Celerjns er Harengs
muent de menu fablon & autres*fàlete\,que la mer agite,et non pas des poiffons ou autres bejhlettes luttantes.il
efl probable,que ce font ceulx,que Arijhce &• Oppian ont nommé Chalcides,

DES POISSONS II. T. ¡¿9
quête Celerki,quiefiplus rond-.touteffòisVwn & Vautre ont trentebahnsen tdrejk de deffoubs leuentre.
Hous ferons feulement ueoir lepourtratél d'un Celer'm-.mrjxmme dHons diél,ily d fi grande dffinité
entreitlx t
quilfuffifi bdillerlepourtraicî d'un Hareng.
Hdreng,en funooit & Anglais :Sdrdotuts,a Komw.effeœ de Cbalcis.
Kouget barbé.
Cepoi[fon,que les Grées nommoyent Trigla, d caufe quilfiiit des oeufs trois fik l'dn : let
%.ommaim l'ont nommé du nom de leurs foulïert qm duoyent nom Uulli , ayants prins
locntfion de «que let Sénateursportoym tes malles ou pantoufles de couleur rouge*tells

«70 DE LA NATVRE ET POVRTRAICT

DES POISSONS LI. t 17»
grande quantité', le; atifenten fmlÇe aigre ,falee& poyuree,pour le! confèrHer ,d fin d'auoir loifm de
le! uendre en leur uille.Galien en afticï expreffe mention, telle qu'onpourra ueoir en fon liure des aliments,queìay
obmis,a caufedebrieueté,® auffi qu'on en Ufi beaucoup au neufefme liure de Vline,Çjplufeurs
autres autheurs.Xat les anciens que modernes ont fkich grand cas des Rougets barbe^icar ils ont
la chair ferme & dure,friable £7 maigre.
Tngla.e» Gw:Mullus,e« LatintBarhoni,* Venifè:Rougets barbe\g? Surmulett, _
en France:Barbarins,a Bordeaux,

17* DE LA NATVRE ET POVRTR.AICT
Velamide.
Quf. obferuera la Pelamtde,leUdcreau,® le Thonjes tramera different; de leur n4lffdna.lt fît
tidy fiilly d les biêobferuer,ïay trotméqueles Pelamides font d'autre effect que les petits ihos.lon uoit
les Pelamides auffi communes enplufieurs tulles de la mer Tyrrhene ,en Pont, Propontide,® Kdridfyuc
comme d nom les uacreaux ©r Harengs, dont eft merueille de n 'en ueoir aucunes,ne en Angleterre,** en
noftreriu4tige,nonpluifaleesquefi

DES POIS SONS LI. L *7J
vnhnguw. St quèlquun ne fcauroitqueles Udcreaux del'Ocean creuffent ßgrondi, & quonluy e»
monßraft un,penferoit que ce fuß une Pela nude. Parquoy qui uouldrd duoir une Peldmde enfin idee,Jh
propofe um grand Macreau deuam lesyeulxMdk celle figure te U reprefinte au naturel.
PelamiV« Gr«& Ldtin: Valdmidd,en Italie & Vrdnee*

T74 DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
Dental.
Les mers de Lettant ont wn poiffon wngneu a touts habitants, nomme'm Dental : mais nous net*
•VW* point ueu apporter prins en nofireOcean. Or y aildeux poiffons qui tiennent leur nom deleurt
dents: car Cynedus efl atnft appelle,comme ayant les dents de chien: WDentùis,ayant grands dents:
toutefois c'eft de la diftion Grecque Synodous.fW»J>/e» que Ouide,parlant Latin, a proféré Synodonxes.C
efl un poiffon quafi ampafféen firme ronde,auec largeur,qui quelque fois pcfepx liures,maislet
communs nen pefint guereplus de troisou quatre.Le Dentale fi nombre entre les poiffons pelages: iïha
une aclledeffus le dos,continuée de mngt arejks,qui commencent de deffus le col, ® uontfiner près défi
^ueue,qui efl quelque peu fiurchee en Lune:il en ha encor deux autres,une en chafque cofié,& deux dtf
foubsle uentre. Ses yeulx fontprefque femUables aaulx du Melanurus,CT dhtfigrands. Sesefcuillet
font larges,® ha quatre ouyes en chafque cofié,efquels on peult compter buter lignes comme en la Salpe:
tmisau Dental elles font de diuerfi couleur,de rouge paillé,obfcur ci es denoir. il porte une autreligneen
chafque cofié,qm riefi fi fin courbée qu'es autres poiffons. il ha cinq longues dents en lamafihoïre dedeffts,®
hmcb en celle d'emb aide fur plus de la mafehoire au derrière efi comme de petites dents. Les Albanais,
uoulants auoir profit des poiffons qu'ils pefichent en leur riuage, après qu'ils ont prins grande quantité
des Dentaulx au prvntîps,ils les coupent en deux parties en trauers, puisfint boullir en eaue, uinaigre,effiœs,fel
® fafianfiifants de la gelée pourremplir des petits tonneaux, ® paffantsledefiroiclde
la mer Adriatique,les uontporter iufques es miles maritimes d\talie,en Anconne ® ailleursicar ils fe gardent
en leur entière bonté ,\ufques ou bout de quatremeis .il y a moult grande fimilitude entre le Vend
0- U Dorade: mais qui leur regardera les ouyes extérieures,lespourra incontinent difimguer,4 ce cveU.

DES POISSONS 11. I. tjf
Detalles ha cachées & effintufès,® de couleur rouge,riayat les Courais lutines, llretient fôn antique appellation
celle part ou il eflfréquent : car il ha enfeignes fi apparentes,qu'on ne fcauroit faillir a le reœn~gnoiflre.
Lon tromte plut fouuent des grands Dentaulx que des petits: O" d> *ncy narrim onc d'enouait--
téeu que des grands.
Dentalis&SynoJontes,e«Gw & "Latin:aulx de. Mdrféilk dientuneDentet
eyDentale }
en\tdien.

ITS DE LÀ NATVRE ET POVRTRAICT
Synagride.
Uns les pai finis d'Orphu ie n'euffe eu efferance de congnoiftre la Synagride, attendu que plufiem
penfint,que le D'ental,qui eft Synodontes.e/? un me fine poiffon que la Synagride: ma^ayk trouue difjèrence,ay
ueu le Dental de corpulence plus ramaffee, ® la Synagride comparée en maniere de Carpenti
forte,que pour fa longueur la Synagride apparoift plus efioiffe que le Dental.Sa teftt eft comme dorée,®
quaft applatie® large :fes yeulx efìeue\haults : fon dos rend di uerfi te de couleurs a celuy qui remitele
joiffon en le regardante ha auffi des treffes par les efcailles en long : defquelïesles unes [ont de couleur
ceruleej.es autres doreesjes autres noiraftres, les autres uerdesjes autres méfiées des deffufdiérs : nuis la
ligne qui fipare les cofte\_ eft noire,® ne uarie point fis œulcurs.zlle eft couverte défailles refimUantes
a «lies du Corbeau de mer,mak plus rondes ® plus larges® plus tenues.Sa queue eft plus fourchee fie
aile du Dental:® les délies des cvjk^ptus en appointant. Veffinc de fin dos eft garnie de uingtarefies,qui
eft continuée en longueur,dont celles de deuant font les plus firtes-.celic du nombrd,qut eft entre le
conduict de I 'excrement ® la queue,eft firtiftee de dix arejtes,dont les deux premiers du deuantfont
firts aguillons. liba deux troux en chafque cofté' deffoubs le canton desyeulx. Ses dents fini longues com
me celles du Dentnl,dont il y en a quatre principales, deux deffoubs ® deux deffus, qui font plus longjies
que les autres.lt quand il ba la bouche clofefes dents font encrées les unes dedens les autres. Sa langue eft
HanchaftreMguette,® quelque peuplâtes.Son cueureft mi peu au deffoubs des ouyes, ayant plufieurs
angles,ftpare d'une membrane trauerfante. Son fiye eft party en deux lopins, dont le dextre efì le plus
longÂeffoubs lequel eft le fiel long de deux doigts en fa uefeie. Ses wte/hns iaulmffent, hors mis le droitt,
qui blancbift.Son eftomach eft long,efkndu le long du uemre.Lepetit boyau uoifin d'ialuy,eftfeulcttk nt

DES POISSONS 'LI. I. 177
gtrnyde trots delìc\bìtefhns, queidy nommé dpophyfes. Sdraie efl ronde,& graffe comme une grene
de geneure. Onles prend a ld ligne ® dld erdine,mai( rarement en la naffe. La uenteufe uefcie, qui efi
donnée aux poiffom pour nager, efi communeement toute entière es autrespoiffom marins: mais la Synagridel'ha
comme liée par le nulieu,ainfi que uoyos enld Carpe,® autres poiffons de fleuve, llle n efl de
moins bon manger,que le tentai.
Mormylus.
V.ormylm eft rarement pefché es riuages de l'Océan: parquoy nom eflmtins commun ,que pas un defdelfufdiâs,®
toutefois efl cógneu dechafqtie paifant deGrece,®habitants des pats du Levant .Pojflblc
?
ue les anciens luy mpoferët tel nom,a mufle des taches qu'il hd es cofk\, telles qu'on uoit deffus le marre-.cur
auffi bien dit on Marmor en Grec, comme en Latrn,qui n'efl diilion trop eflognee de Uormylm.
Ouide a prononcé lAormyKm,®Theodorm Mormurum.l/ retirerait quelque peu au Melatmrus,rie~
fiait quii efl déplus longue corpulence,® qu'il efl tache'de dix lignes en travers,® auffl que lAelatuirm
ha les y eulxplm grands que luy. Sa tefk efl proprement compaffee,comme celle del'lruhrynus -.mais fa
corpulence approche de la grâce dune Mene. Le Mormylm apparoifl fl blanc, qu'ilfemble eflre de couleur
de laid :mais fa tefk fur tout refplendifl en argent poly. il ha les leures charnues, ® efl comiert de
menues efiailles.Luy ® Salpa ont en tiltre d'efl re poiffons pevnEls en couleuncnV au lieu que la Salpe ha
des lignes iaulnes droiéks le long des coflc\, œfluy en ha dou^e obfcures, retirants fur le noir ® cendré,
trcffees en trauers deffm un tresblanc corps. Quand on luy ouure labouche ,la mafchouere de deffm
fort comme d'un tuyau horsdela tefk, en laquelle il por te quelques dents diflofees par ordre,mais elles
font beaucoup mcmdres* fejf>ine 4e deffus fan dos efl garnie d'dgjnHons par le demnt,cur ceulx de der*

, 7
g DE LA N A T V R E ET POVRTRAICT
riere font mouffes.Sd queue ejl encor plus jôurchee, grles dettes des cofk\fe terminent enpobiElc. la ligne
quifepdre les cofr^commence du comg des ouyes, & enfe refîecbiffdnten arc, fut comme celle de U
bogue,

Vagcau £r Pagre, ou Trago.
Tes Grecs ont nomme Erithrynus, lepoiffon rouge,que les Latins a leur imitation, ont appeUè Rubelho,

,so DE LA NATVRE E ï POVRTRAlCT
pages desfeigneurs def-rdncelefquels,tout dmfi comme quand ilsfontpetits,fint nomme\Pagiiux : auffi
a Pdgedu efl dinfi nommera me diminutif du Pagre. Ceulx de Venife (te ne fcay pour quoy) le nomment
Arboro.Le uulgaire de Grèce, dydnt muequelques lettres, le nomment Lethrinum. Ceulx deKotnme,
fragolino ou Fragp,d mon ddutsde la couleur des frai fis. Le Pdgeau efl de couleur dmrtie ey rouge,nsa
fi utue que celle du Kouget barbé,comme auffi nefl de firme ronde,mais large comme ld Dordde. Le Vagedu
efl en tout moindre que le Pdgcr,mais

DES POISSONS LI. ï.
Erythrínus,e« Gr«\-RtibeIlio Sc Rubeo.e« Utin:Page

i2t DE LA N A T V R E ET POVRTRAICT
La Salpe..
Ceulx qui ont penfe'que le S tvclzfîfib de; fdemans doit ejlre nommé Salpa,/ônt en erreur : car la on
Vline dit,quon ne la peult bonnement cuirefr elle n'efl premièrement batue de ferula , Ion ne doibt entendre
que ce fait a grands coups de maillets ® marteaux de ftr. Les bdfkns de feru la font legiersty
mollets, comparera la nature d'wnbourlet, defquelsIon frappe les mains despetits enfintsau paisde
Crece,qut ontftilly enleur leœn,

DÈS POISSONS LÏ. I. igj
autre noirfêur. Son cueurefl triangle,feparé delà baye duuentreinférieur. Sonefiomacb efl large corne
celuy du Scarus, eflendu le long du uentre,® ordinairement plein d'berles. Vmteflin qui touche Cefbtnach,eft
feulement aavmpaigné de quatre apophyfis. Son fiye eft grand, party en trois lopins, qui tire
fur le cendré, auquel le fielefl attachéau cofé dextre.Ûha quatre ouyesen cbafquecoflé, qui font doubles,®
dix effincs au lieu des cofk\, ® mngt ® quatre arefks en l'ejpine du dos. Ûfiult apprefer U
Satpe a manger comme le S«arus,carfit chair efl molle, & refpo'ndente aux potirons, & laquelle il fiult
beaucoup faler : car combien que la satpe fait d'excellents beauté,touteffiii efl de mauuais gpufl,qui ne lai
fait bien apprefkr .Encor qu'on l'ait eflaillee, touteffiis elle ne laiffe a retenir fa couleur, ®l'auoirplus
ni ne quau parauant : parquoy ilefl finie a prouuer que fa couleur ne uient pas des efcaid.es, mais delà
peau de deffoubs,comme il appert en plu fleurs autres poiffons,ati Pageau ® au ¡\ouget barbé.
mdllj.

DE LA N A T VRE ET P O V R T R A I C T
Salpa,e» Grec &• Ldtin:Sdrba> d Komme: Sopi,d t&arfeillc.
Trachurus.
i e
i^ommains,aulieudedire'Tr3churum,prononant m îuuaro, de diction quaf corrompue de
SWo,cejb d dire hdcerto:® mefmement ceulx de Uarfeiüe,qui nomment le; petits un Igau ou un Соquin,appe!ient
les grands un Suuereau,® ceulx de y enife un Suro, ton rid one douWde ce pótfíonfte»
\u'iìef fi bien marqué, qu'on ne peult ignorer fin nom en celle part ou il eft pefchè: car il ha quarante

DES POISSONS I L I. i8f
tablettes en chajque eoftidelàqueue,afpres &piqudntes-.dont ilenaprinsfim nom.Trachurus efladire,ayant
ld queue ajfreXon pefche moult grade quantité de petits en la riue de Gencs: & les habitants,
ne uoulats perdre Vocmfwn du gahjg, les font frire, puis les [aient,dont ils emplirent des panniers d'ecliffe,pour
ufer en car efinie,qu'ils enuoyent en Lombardie,Milan y Lode : mais ils nomment telspoiffons
les Argentimjes uoyants de couleur fi brunie,qu ils en refplendifjent en couleur d'argent, llefl tvutarrefîé,que
le Ti achurus ejl de tejpea des Lefards de mer, qu'on nomme en Grec Sauri : tellement qu'il y a
quelquesautheursqut ont di&,queTrachuron & Sauronefl une mefmechofe.Cecy m'afeicî mettre en
deuoir de chercher le Lacertus des Latins,?? duquel nous parlerons plus a plein après le Macreau. Ce
Trachurils refemble propremet au Macreau,tat en couleur,gradeur,que figure

, S < r
DE LA NATVR.E ET POVRTRAICT
Trachurus, Grec:Saro, a Venife-.m swereau, a Marfeilleim So;( ;
a Gener. lAacreaunalhri,
4
a Ronen er Parts.

OES-- POISSONS, L I. I. * 187
&e nos contrees-.touteffiis ijy efl rarement pefihé,au contraire de la me/ Tyrrhepe ,*kdriaßcque ® FropontiqueyouilefliaiirneUcnent
ueu. Haelie defon dos efl continuée, munie «fe fingt '® quatre are fies*
defquelles il n'y a que les dou\e de deuant qui piquent, il y en a auJfl une Wrgnant le conduift de l'excrement,en
laquelle il y a auflfi deux agiii'dons, mais moins fèrts que aulx quifont en celle du Sargus.lncor
ha deux autres aelles deffoub\le uentre,® une a cbafque œflé, La ligne ou marqueront il a prins fon
nom,efl pofce en trauers deffus fisyeulx,une en cbafque coflé,® une tache noire au deffus des aelles des
œfk\,celle part ou commence la ligne uoultee en arc,qui luy départ les cojk^. Ses dents font longues ®
rondes, comme au Sargus>difi>ofiespar ordreen latnafchoire,nonpas larges comme au Smrus.tlle ha pli*
fieursdents•mouffes enla mafiboire , correfiondentes a celles que nous nommons dentés molares ,qui
font encorplus larges que celles du Sargusdefquelles quelques orfiures enchaffent en anneaux,® par erreur
les uendeM pour crapodines-Sa queue efl largefiurchee,® quafi œpaffee en manière de Lune. Ses
«uyes font quatre en cbafque coflé,® fis leures moult cfioiffes. Ses efeailies font largettes, comme celles dit
Dental, on ne le feauroit particulièrement nommer poiffon Pélagie: car auflfi bien fi paift il es lieux fi-.
btonneux ®pierreux,wmme'auritiage,auquel lieu onlepefihe communément au tridêtla mitten dor~
nunt,a la nu niere du bar, ®- quelqutffiis fur tour Alba la chair blanche, dure, ® qui engendre bonnet
humeurs,® qm efl fiale a digérer ®auuideu
1

DE LA NAÏVRE ET POVRTRAlCf
Chryfophïis,i« Grw:Auraia,e» Ыйпшпе Dorade,* Matfaille.

DES POISSONS LU t
Hirondelle de mer.
VHirondelle ha quatre grandes délies,fans aucuns aguillons, defquelles fi/cachant aider en îair,uo'
le quelque peu a la manière des Hirondelles,dont elle en ha prins fon nom Grec,batin ©r français.S a tejk
efl quaft auffi grande, comme efl celle du Mulet.Ses yeulx font grands ©r larges. Sa bouche petite ©rfans
dems.Le deffus de fa tefie efl plat.iln'y a qu'une pinnule ou délie fur fon dos, ioignant fa queue. Touts
autres poiffons ont une ligne en chafque cofié,deffm lesaelles, mais l'Hirondelle lha dejfoub^, qus luy eft
chofe particulière,® qui ne diuifè pas le poiffon en deux parties eguales-.car celle part de deuers le uentre
efl la moindre. Peufenfiult,quel'HirodeUe ne fait de la gradeur d'un moyen Mulet, ©r couuerte de mef
mes efcailles.Sa queue efl fiurchee ©r large, en laquelle chafiunpeult obferuer cejte enfeigneparticulière,
que la fiurchure d'embas efl plus grande,que celle de deffus.il n'y a aucun autre poiffon, qut ait les délies
desccfk\fi longues.cur elles furpaffentoultrela queue,lefqueilts auec toutes les autres tirent fur le noir.
tJle nous efl rare ©r peu congneue.Et riefloit qu'on la garde par fngularité, luy noyant les aelles fi grandes
, elle ne firoit fi fréquente : mais pour le miracle en nature on la pend auec ce qu'on garde es cabinets
entre les rares fingularite^.

l 9
o D E LA NATVRE ET P O V R'T R A I C T
Chelidon,e»Qrec: Hirundo, cnLdtim&rondelledemer,enIranais:l4ndola t
tt
Mdrfills.
Milan de mer.
^ Ceulx de MdrfeiRe alufanis de la diOion de I'Hirondelle de mer,Font attrihueeauMilan,telletnent
quilriy A celuy qmnela nomme Landola. On ne Idprendguerefoment en la met Adriatique.par ce eft
feu foment ueue

DES POISSONS L I. I. - 191 ;• •
en leuruulgaire,ou Miluuse» hatin.lefcayqueplufieursontpenft,qu'on deuroit nommera Milan
Hirondelle de mer : mais le uoyant porter aguillons ®- dettes robufks, ie ne uoy point pourquoy on le
doiue nommer denom del'Hirondelle.ily en a d'autres, quipêfem que le poiffon qu'on nomme Luarrut
a Wenife,efl Milu \is:mais ie montreray le contraire parlant des Rougets. Qjidnd quelque poiffon pourchaffele
Milan en la merpour le manger, il fort en lairpour fèfàuuer en uolant. ton en peult obferuer
trou efpeas différentes, commeie fêray uoir plus a plein en autre endroiél .il efl longuet auec rondeur,
couuert de menues efailles,telles que font celles des ferpentsifes aelles de fes cofle\font larges d'unepaultne,®
longues tout autant,tellement qùon le pourrait tout enfourner de fes aelles : ® quand il ha peur en
la merjlforthors,® uole quelquefois iufques d un troicT-d'arbalefk. Sa tefk efl enfournée d'os, qui refemUent
a un coqueluchon de moine,en laquelle il y a quatre longs aguillons regardants uers la queue,
defquels aulx de deffus font fer mes,mais aulx d'emhaspeuuent eftrehaulfê^ ®al>aiffe^ll efltachéde
merques uerdoyantes deffus le dos en la la couleur ci'anee. Ses yeulx font grands ® efleue\. il ha deux
ordres d'efcailles fur les deux afk\ forât* Uers la queue,qui leflnt quaft apparoiflre quarré.ilba le nv^
tout taillé ® mouffé,tellement qu'il enapparoifl camus:®" n'ha aucunes dents en la bouche. Sa ratte efl
longuette® rougdfîre . vlineallègueTrebonius tiigerpourauthm,quelepoiffonnomme'Miluago t
uolant
hors l'eaue,fignifie que Us tempefles fappaifênt.

DES POISSONS II. I. ï?j
Orphus.
il efl ustpoiffon de mer,que le ualgtirc de Grèce nomme diiterfiment : les uns Ropho,ta autres Orj>hus,Cheluda,
Acheluda & Petropfaro . il n'efl point pefibé en nos riuages,® par ce riba aucun nom
ïrancois.i'en uoy aucuns qui ontpenfe'que Cernua efl dithon latine, flgniflant la Grecque Orphus:^
défait! la ou les anciens Grecs ont e/cr/pr Orphus, i/f ont quafl touflours traduit! Cernua : maisnous
en dirons dauantage entre les poiffons deaue doulce . Ef combien que le uulgaire de Komme, uendant les
Merles de mer,les lagions ® Canadellesde nomment Cernua,®' que la uoix ou ditHon de Cerna oit
Cernua fait triuiale ® ufltee au marche'des poiffons,touteffiis cefla tort: car eulxmefines ne font confiants
en telle appellation: ® nomment aufflbien les Perches de mer,® ceulx qui font nomme\ chauni,
delà fufdiék diÛion de Cerna.Varquoy, noyant quilriy aaucunancicnquifiœ fiy, que Orphus doiue
eflre tourne'Cerna,® queietrouue Cernua differêt aux dejfufdit!sjedefcriray premièrement Orphus,

I 94
t D E I A N A T V R E ET POVRTRAlCT
des Hures trdduiérsde Grec,tânten Gttlien,que de plufieurs dutres,tournc^pour ld diftion Orplius,//»»-
jfembleroit mieulx d propos duoir bujfe'ld diction Grecque,que de U tourner.
Orphu$,e» Grec & Lrfft'»:Ropho,e« mslgsùre Grec,& Petropfaro & Cheluda ou Acheluda*

DES POISSONS II, 1, M
Macreau.
Lonba tàufume de prendre les Macreaux en toutes mers, car auffi font ils congneu^ en tous
lieux .Les italiens (y les Grecs ont retenu fon nom ancien-.mais les François dient Macreaux,qui ejl nom
desbonnefk a la prononciation, qui fmble auoir prins fon origine de ce qu'ils précèdent auant la fitifon
despucelies. Ou lie fut nommé Macreau des marques qu'ilha fur lescofk\. Ceulx de Gènes le nomniét
un Oreol-O" a Marfeille,un Horreau:tn Angleterre^ Macjrel.lls font fi gros en l'Ocean,quon lespeult
comparer aux Pelamides de la merMediterranie. C'ejl wn despoiffons frais,qut ejl le plus ejhme'au printemps
es utiles mediterranees de noftre Tranœ-.cnrilejt tendre w fauoureuxfdejl deument apprefé. Les
Anglois,qui ont couftume de le boullir, luy ojkr la tejk les wtejhns, le rendent infpide, quaft comme
ceulx qui ont ia ejlèjàle%.Mais nous au cotraire,qui l'enfournons de finoil, de peur que la chaleur du
fêu ne luy défiche trop fa chair,®•amficuiél fur la grille,nha a faire que d'eftre feulement quelque peu
efihaufféje rendons fauoureux par deffus touts autres. il n'y a contrée en toute la iurifdiâion des Grecs
C7 Latins,qui n'ufedes fale^qtu eflauec double profcl:car ofktns les trippes &• ouyes,apres qu'ils les ont
méfiées auec du fel en un grand uaiffeau,ils en font unefaulmure,que les anciens nomcyeniGnrû,dont ili
ufentiourneUement espais duLeuant, commenous fhifins maintenant delà mcujhtrde :c'efl delà que
l'ifle Scombraria en haprinsfonappellation.le m'efmerueilloye,pourquoy le uulgtire de Grèce nomme cer
tains petits Macre

i$6 DE LA N A T V R E ET POVRTRAICT
de M4creau,que les Grecs nomment vulgairement Colias, auant que bdtïler lepourtraicr du Mdcreau.
Colias.
Colias efl une diftion Grecque donnée pour exprimer le nom d'un oifeau, er fi tay quelques fiis eu
cpinio»,que œfiift le Gay.ced efiéduec bonneappdréœ-.car comme cefl oifeauporte des nudrures tâtafur
cesser des,que d'autre couleur;tout dm fi ce poiffon efl aujji taché pdr les ccfit^Qui uouldrd en Hoir plus
ample difcours,regarde ce qui en efl efcript en mon liure des oifeaux.les habitants de Lemrwt,Taffos, Uniras
e? Samothraceont tels poiffons en grand ufage : car ils les gardent fale\, comme nom les harengs.Et
n'efloit qu'ils ont au/fi des Udcreauxjefquels ils gardent fepare^d'auec lesfufdicïs,ïeuf[ecrM
que œ cufl efic tout tm : toutefois ejhtnts totalement femblables,i'ay nus toute la différence en la «raieur,
à
tellement que celle figure les reprefente tous deux.

DES POISSONS LI. I.
te Macre

9g DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
tomme celles cTutt Lefard.ÇrpaY cela il débattit,que tel poiffon eft celuy que les anciens ont entendu роя»
Lacertus pifcis:rf quoy ie ne me fuis uoulu accorder •.pour les raifons que i'ay alléguées cy dejfus.
"Barbeau de mer.
tAousefhonsencre\en un portdedensun nduire4enicien,nomméla Contarena, en une desijles Je
T&.rcbij>elago,nommee Zia,ou ie uey premièrement un Barbeau de mer. La couflume eft que les churmtt
forant du uaiffeau,® pour ne perdre temps,fadonnent л la pefcherie.kduint qu'ils prtndrent m poiffan
rare enfon efpece-.mr enœr ne l'auoyent и eu, lequel ils m apportèrent. La diffuœfut de luy mpoftt
m nom,carilrien auoitpoint entre eulx.Sn débat fefleuefi que les uns, luy uoyants les leuresgrades,
СГ barbes es со/кф uouloyent nommer Porcelette,qui eft le nom deu a une efpece d'Efturgeon: les autres,
luy uoyants des lignes trauerfùnes,le nommoyent MormoroMais ie les mts d'accord,leur ayant tnenftrè
qu'ilefhit totalement femblable au Barbeau de riuiere : &• alors le baptifafmesdu nom de Barbeau de
mer,® l'ay nommé en Latin Myftus marin us. Ceft un poiffon refemblant au Barbeau de riuiere,
ayant avnftlecorfagt de mefme,oubien comme le Mormyrus. ilhadix lignes noirettes trauerfaines enchafque
cofté,affifes fur une blancheur argentine.Les aelles de fescofk^ font courtes & larges, comme au
poiffon nommé Fragus ou Pagus: celle du dos eft cotimee de dix effines courtes & poignantes,comme eit
U вгетте de mer,autrement nommée Cantarus.-cWk qui eft deffoubsla queue,eft feulement fortifiée de
deux aguillons. Satefk eft longue corn me celle du Sphyrama & Barbeau de mer.fes yeulx font pehtt,defquels
le cercle eft dore .Ses leures font eJpoiffes,molles ey apparentes, comme en celles de l'tfturgean. Là
mfcboire de tkmnt hafevkmit quelque arrêté au lieu, des dents. Ses barbesfont ieméks a U ttufchoirt

DES 'POISSONS II. T. i 9
9
d'embas^une membrane deliee:mais les dents moufles font cachées du derrière, qui

•*co DE LA NATVRE ET POVRTlAlCT
tn chafque cofte de laqitelle ilyaun aguilloit & nj uatre ouyes.llnha aucuKesdents-.wisence dejnult'jl
ha les mafchoires rudes.Sa chaireft dure® friable ®blanche:ponrlaqitelleocntftonlesRommaiml'ont
ttotnme un Chappon Vefte Capont. Q31 luy regardera foment en I'eftomach, luy trotmera des poisons
couutrts de dure e(atille,qu'il aua'de toutsentiers.Dipkilus,fkifant comparaifon de cepoiffon au Milan de
tner,a dicl,qtfilepitplus№ndre que lautre-.auffieft ce quilsfentrerefembleru de k'en pres.

Les Grecs nommèrent le Rouget Coccyx,pouree quilfhit quelquefin qu'on oit e
.4 quelque poiffon en nos riuages plus grands que le Kouget, quon a nommé Gouru
•amfldiér, a cnufi du fin qu'il fkit,commele cry d'un pour ce,ut,qu'on nomme en Latin
• de Rouen lenomment uneXmribe. \l efl décodeur plus obfaire,® plus grade quele
itetles\de couleur cerulee, & grandes, mais moindres que celles duMilan de mer. L
mais cefluy cy efl trappe & ramaffé^, ® uentru . Ceulx de Gènes ienefiay pourquoy
gttiou Organo,qui eftauffi nom,qu 'ils donnent au KougetXes autres le nomment auff
4ire,un Panier. îomme,que la différence du Gournault ® Kouget efl telle,que le Ko
rouges,&• le Gournault les ha cerulees. Les François ont tant l'un que l'autre en leu
toutefois le Rouget dauantage.Lafigure du Rouget peultfacilement reprefincer le Gou
Lncor y a une autre marnert de Rouget,lequel iay nomme'Lyra,penfant que c'efl
• wt entendu parler foub^ tel nom:car luy uoyant deux os aduanœ\deuant le ne% ay
de la,dont efloit nommé Lyra. lleflrouge & grand, comme le Gournault Rouget :
Romme,quon le uoitexpofèiournedement au marché,ou il efl nSméPefcefircha,pour
•qu'il ha deux fourcherons deuant le ne\. Ceulx de UarfiiHe dient Malarmat, ® a Gè
car ileflf bien garny de duresefiailles poignantes ® enleuees,qu'ilenefl tout armé, d
fiis doubtè,a fcauoirfil ri efl point nômé Charax. Qu.and Ion en defiiche quelqu'unfise
tiennent tout entier, fans fe corrompre, ® alors ton dirait, un tel poiffon eflre tout d
grands perfinnages de ce téjps cy l'ont nomme'HOIQfle© S>
É-efl a dire t
tettt ios.Qu4ndo» l'
îol DE LA NATVREÏT POVRTRAICT
Lyra.

DES POISSONS 11. h 20j
mangcrjtfiult
y a peu a manger es petits, Ion nagutres accoutumé d'en apprefkr que des grands.ïay dift quele Rouget
® Gourtidult auoyent une délie, quon ne tromte es autres,qui efl compofee de trois effines fèpdreet t
mais afluyïha de deux feulement,® ld leured'embas barbée de plufieurs barbins.Lon a nombre apoifi
fin entre ceulx quon efhmoit fiire quelque Uoix que les Grecs ont ditt Ichthyes phortoûtes, tnakchdfcun
fiait,que nul animal nepeult exprimer uoix fanspoulmcn. Vdrquoy fiuldrd entendre que c'eft fin*
& non uoix.Vaufanias,parlant des poiffons dufleuue Krnus,qui auoyent bruit de fiire quelque uoix, difoit
qu'il amh attendu iufques aufiir,pour ouir fils font aucunbruif.c efl a propos de Lyra,Chromis,0*
tuy ojkrfes efeuilles,car elles tombent facilement pour peu d'eaue chdulde: & pour es qui?
plufieurs autres qu'on efhme efire de telle nature. Quji luy regarde le fiye, appercoit qu'il eflpalle,diu*fe
en trois parties-.unen chafque cofié,® le tiers efl appuyé deffusl'eflomach. Ses vnteflms font fimblables a
aulx de l'Fxaœtus,® dont le droiSt boyau efl moult grefle. Eneor y aune autre effea de Raugct,que le
tmlgaire de Rommeappelle Ric%o,ou Gric%o,qui finit quaft femblable aufufdiél,n'efloit qu'il efl
pluspe
fit,® efl couuert d'efiailles trefapres,quafi comme d'un chien de mer. On le nomme auffibienchapon de
tner,commeles deffufdiels.il ha des aguillons es aeiles,reuire\uers la queue,comme en la Viue. Sa bouche
efl garnie de deux offelets ,plus long que aulx du Rouget ® Gournault, ttidis plus courts que aulx du
poiffon Lyrn,® eflrouge comme les fufdiéT'i, Somme, quefilauoitlesos ® fourche du Mdlarmat >il luyferait
femblable*

DES POISSONS LI. I. 205
Mulet.
Collen que le! indem ayêt parle de plufieurs effeces de MutetS,totiteffiis ils les ont diftmgue\ touts de
noms propres.Les habitants des regios Mediterranees en ont une feule effeçe, que le mtlgaire nome Mulet.
Ce nom(a nid aduis)efl deriue de la dictio Latine Mugil. Ceulx de Marfeille le noment un M«g?.Mulus
en Latin,nef pas a dire en François un Mulef.ifui'is nous ïauons ia diéh au chapitre du Rouget barbé. Le
ttulgtire de Grèce nomme le Mulet, dont Ion fuit les betargues Coclano . Les Veniciens, au lieu de dire
Cephalo,dient Ceuola.Arijbte, deduifant lesefpeces de Ceûreus,dit premièrement Cephalus,p»#Cheloa,puk
après Sargus.er au dernier Mixus. Les habitants du Pau,uoyanis les grands Mulets,les nomment
Mexine,de diction quafi approchate de Mixinus.Ca*k des ißes d'leres dient Vergado, ,Cephalus & ieiunus.L« habitants
des orées du Pau les nomment diuerfernem,félon la grandeur : les plus petits font nomme^ Canzttrelïipource
quonles porte arrange^ dedens unpannier, lefquelsle mlgaire de Grèce nomme Gilari
: les autres font nomme\ bafiards,moyens entre les grands & les petits des Letrcgxns font les plus
larges.Ceulx qu'ils nomment Bofigue,fint moyens entre les Letregans ® les autres nomme\Mie^ne. ïl
me fimblcquAufine la nomme Capito en Latin.ll ne fi tient gueres entre lesrochers, mais espaluds
maritimes,® a la bouche des fieuues d'edue doulce.Üoit moultcler, auteffiis quand on le trouue lanuiéb
endormy,onluy donne des coups de trident,comme auffifint on fur iour. Le Mulet e fi fui entre les poifi
fons,qm ha le uemriculecharnu a la manière duiefier d'am oifeau,de Vorifice duquel,uersl'autre œfié,il
porte plufieurs eminenœs,qu on nomme en Latin Apopliyfes,o« appendices. Gahenloue lachatrdes
Malets qui uiitcnt en pure eaue de mer^principalement fi elle efi agtee des uents .Le Mulet efi l'mdcs

tQi DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
foiCfoW,fùendure mieulx en toutes les deux eauesfouoireftfalee & doulce: duquclU ndthre eft teSe,
$uefugarti antrenuiru leaue de rwerejlfefloigne beaucouj) de la mer.
Ceftreus& Cephalus,f»Grec:Mugil & Capito^» LatinMulet
Cej>balo,en ltalien:Ceualo,a
Vemje.
,en Trancok:

DES POISSONS I M .
te7
Des poifTonsde riuagc.
Chap, x w
L

îoff DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
îeprouuer,dient qu'on les trotme en toutes faifons eflre toujours tels-.mais leur direpeult ejlre conuaincu
ftulx,fcachat qu'ds ont leurs pères,®- qu'ils ont leurs petits trok,qmtre ® cinq fois par chafcunan, tel
que font les Vucelles,Rougets barbe^®Carpes. Q51 regardera de près entre lefdi&s Pefd nui,ou Honnadi,trouuera
des petits Gouions,Menes,Mulets,Sargs,spares,lefquels nom defcrirons prefentement cbaf-
(ttnaparfoy.Lippiui en Oppiana aimfefcript des petits poiffons de rinage,
Aphritides im belle genus non ianguine nat*,
Spumanaicuntur,defpuma nominafumunt:
Hos denfbs cœtus Aphias dixere priores,
ïngraules etiatn perhibenthos nomine di&as:
Pifcibusexpofîtae cun&is gratiffima prseda.
Melettes.
Le poiffon que ceulx de Uarfeille nom ment Melettes,®- les habitants des conflm de la huche de Seine
du Crado,efl (a mon aduts)œluy que les anciës ont nommé Membrada Aphia : ceulx de Gènes dient
Arachia.Ce n'ejl autre poiffon que le petit delà Pucelle ou klanfe ^lequel Ion a accoujkmé rmnmauec
fesejpines.Lonenpefcheafiifonenla mer Méditerranée,®- U lespefcheurs les faient pour Itsgtrder.
tnavenl'Occanils lei mangent f-efcbes, ou fenferuent a la pefcherie pour prendre les autres poiffons.
Cejl un mangerde peu de faueur,comme mff de tels petits effineux,®- qui baille aliment anoftre
corps flatueux ® hutmde.l ay doncuoulufeparer ces Melettes,commeefbecedifférente aux autres.
De plufteurs autres de cejte ejpece.
il y a une manière de petit poiffon,que lesVenicicns nomment Marfioni,que iepcnfe ejlre ceUyq

DES POISJONS L Г. ï. ¿o
les Grées ont nommeCob'tes & Epfetus:e»r il eft maniféfk, que ce font petits Gouions. KoXpoiffonniers,
dffemblants toutes manières de petits poiffons de riuiere, les nomment Menuife : tuais ils font différents
'auxfufdiéls. Çobids donc eft lepoijfonque les Geneuois nomment biancheti,engendré d'un Gouion,tvue
' a'vnficpieles autres nomme\ Roffeti me femUenteftreceulx que Dorion a nommé Triglitîe, tenants
quelquepeu de la couleur du Trigla^w eft a dire le Rouget barbé.Oribdfus difoit,que Koralzidia,Boridia,
Coliia & Tiphlinidia, qut font toutspetits poiffons, ont couftume à'eftregarde\ en falure, lesquels
Ion mange auec des herbes acres,® font difficiles a digérer\tramuent l'efhmach,® efmement le
uentre. Somme,que toutes manieres de tels petits poiffons ont la afte greffe® les y eulx noirs ® efleue%:
' dequoy Apollodorus difoit,que quelques femmes publiques en furent furnommees hpuai, d'autant qu'elles
eftoyentblanches® menues,® qu elles duoyentles yeulxgrands. chryfppus eftautheur,qu'ily aueie
ft grande afftuêce de tels petits poiffons en Athenes,qu'ils efbyêt dedie^pour le repas de paoures mendias.
LdViue.
La Viue eftpoiffon de riuage,que les Grecs ® Latins ont nomméDraco, beaucoup différent aufêrpent
de mer, duquel auons défia baillé le pourtraiéh • La Viue eft congntue en toutes mers : ® eft dwfî
nommée,pourcequ elleustlongtemps hors de îeaue des Angloisdient \iuer. Ceulx deMarfeillefuy-
' uants l'appellation Latine, dient une Ar oigne. Ceulx de Getus ® \tnife prononcent Iragim, de nom
corrompu deDraco. il eft de forme lorgue ® platteala manière d'un Vognard, dont eft nommé un
Vognaftre : ® mefmemeni les çourtifants ne le nomment \гие^сяг lespouruoyeurs ont en efcriptf w leurs
0.1.

w» DE LA NATVRE ET POVRTRAlCT
fd-piersPogruftre ,® non pas Viue. Incor qu'il fit nombreentre les poiffont deriuage,fleflce qu'ente
pefebe ttuj]i en trente toïfes d'eaue : chofè quauons obferuee entre les ifles de U mer AEgee.Lespefcheu
tînt des lignes enfournées de foye de chenal, car elles ne fe pourrirent point enl'eaue. Encor qu'ils fiyent
en pleine campagne demêr,appajknt leurs haims en teps calme:® fils en ont frnty quelatndors l'ayants
tiré'enïair,om une pierre fur le bord du nauire toute prejk pour luy efeacher la tefk,afindofkr liai»
de fa bouche. Cefl un poiffon moult bien armé de forts aguitlons, defquels la poinéTure efl fi uenimeufe,
principalement quand ils font en use, qu'ils font périr la mam, fi lon n'y remédie bien, tofl.la en auons
ueuenfiehure ® refuerie ,auec grande inflammation de tout le brachf d'une feule petite poindurt au
doigt.Le commun bruit efl entre les mariniers,qu'ilfengendre des petitspoiffons en lapldyc : de laquât
chofefen ay ueuplus de cent,qui m'ont affermé l'auoir ueu : ® que le fouuerain remède efl de repovndre
la playeplufieurs fiisauecledicr aguillon. La Viue efl mouchetée de couleurs deffus les a>Jk\,dont
les taches fini obliques,mais les fruluesfont plus fréquentes,que pas une des autres : cefl de là quelle A
prinsfon nom Grec ®- Latin Draco,® aujji qu'elle ha moult petites efcailies, encor moindres que les ferpents
terreflres,ayants lesouyes des cofle^moultfimples,® des dents courtes ® fréquentes, alamaniere
des ferpentsurreflres.Ses y eulx font grandetsfes aelles descvfle^fom comme lWetus ou Callionym
Us lly a deux aellesdeffus le dos, defquelles celle de deuantprochaine a la tefls efl petite® noircirnie
de quatre mauuais aguillons: fautre fut le long du dos,® fen.ua a la queue, laquelle il ha flrt la'fr
® lui n'eflgueresfiurchue.îon uêtre ri efl moult grand,aujfi hait le conduit!-de l'excrément près de U.
ufle.ûhaune délie longue le long du uentre, commençant a la queue, ®- finiffant en l'endroitrdes dent
celles de deffoubs le uentre. lly a m agMihn enchafqtte coflé defesouyes, remrdat uers la queue^mf

DES POISSONS t I. I. ut
payent g? Comme d^os.le tueur eft rouge,de la figure duti fois quarre -.fin fiye ha deux lopins,
dextreeft le plus long, anquelle fiel eft attaché: fa-rate eft noiraftre,attachee ateftotnach,
courbé antrement : yau prochain mtefhny a fix petites eminenas 3
queiay nommées apophyu
tres.Ses boyauxfont entourne\deplufieurs révolutions.
Draco,«» Grec &- en Latin:Viue,cnïranaif & Anglok:Siragna>aVemfi & Genest
Traigne,d Uarfèiae:Vognafire,a la court.
M*

Ht DELANATVREET POVRTUlCr
Vranofcopus.
llyaunpoiffon mtlgaire es mers de tenant, lyrrhene, Adriatique, ® par toute ta Méditerranée,!^
quel on a diuerfemem nommé félon dîners riuages. tes Grecs le noyant regarder uers le ael(atr il ha
lesyeulx furlatxfiefont nommé Vranofcopus,fiw lequelbem nom auffil"ont appelle Callionymus.
Ceulx de Romme dient Miffore: ® a Genesjm Vrete ou Preue : a Venife,Bec m cauo : a MarfeiUe, les uns
Wafcaffa b\anca,quafi difants,Scorpion de mer blanctles autres de uoix deshonefk,dient Tappecondes au
très Refiofadoux.lecroy que Oppian,parlant deUemerodta,a entendu de ce poiffon cy. C'efi un poiffon
moult utf,tellement que luy ayant ofifles entrailles, il ne laiffepourtant a fe remuer. Ses aelles font molles,tranjfarentss,
®fans efiines poignantes, finon en celles de deffus le do\,qui efi uoifwe a la te fit, refemblante
aVaelled'uneSouri^cbauue: cttrefkmt noire,eflfimUablea celle dehfcorpiondemer,®de
la Viue.Vaelle de fa queue efi large,® nofiurchue.te deffus delà tefik,efi quafi applaty,®la deffus ha
fies petits yeulx, entre lefquels il y a une fiffe, tellemet que c'efl le plus etma^dc touts les autres poiffons.
Saboucheneflpas comme es autres-.carilha iufques deffus la tefk-.dontles Venidens l'ont nommé Bec in
cauo:® quandilfirme la bouche,il meine la mafchoire d'embas iufques entreles deux yeulx. il ha merueûeufement
grande ouuerture de boUche.tes couuertures défis ouyes,fint garnies chafcune d'un amïllon
comme efi la Viue.Û » ha aucunes efiailles.Son do^eft cendre',mais le deffoubs blachifi.On luy trous
»e Vefbmach ample ® bien muny de toutes fortes de mufcles,en long,trauers ® oblique'® l'entrée di~
celuy qu'on nomme Olfopbagum robufie tellement,qu'ilpeult bien aualler des petits Scorpions & xiues,
® tels autres mms defirtes effines. Sonfiye efi de couleurpalle.appuyéa fon efhmach, dont fort une
wfdedufieUgroffe comme une Aveline>enmanicrcdeUrme,cnlaque№h»meur efi refemblants a

DES POISSONS LI. I.
Thuile, de laquelle les efcripts des anciens font pleins, qui pen font ferui\aux médicaments qu'on faiéï
pour les yeulx.Sa rate efl de la grandeur d'une Lentille plate,® de forme ronde,rouge,fituee deffoubs la
feneflre partie del'ejhmach.ilhapluf eurseminentes oupetits mteflnns,ioignantl'tfionuch. Lesboyaux
font noue\en leurs endroicîs,qu'on pourrait bien dijknguer par nom propre.Et au tmnger, on luy trousse
telle confifence de fa chair, commeen uneviue. Soit que le uulgaire deRomme le nomme Miffore, toutef.
fiis c'eftpar erreur.car telle diftioriappartient au poiffon, que les Vracois nomment Chabot,® les Italiens
Botulo : ® de uray,qui uouldra auoir la perfpefliue d'un Vranofcopus en fon \dee,fe propofe un chabot
de demypied de tong,

hlenms m Cepola.
reffeux.
f- i T/ «A t,affe point U grtndeur d'une petite scorpene, sa lete et granae, & Axmee v> -

DES POISSONS 11. T. *ry
•mêles yeulxgrdnh & noirs,dydnt la Unchegrande &• difforme,wmme Itfiorpion de mer. td map-
•tboirede deffus eft fichée du teft,quafi comme en maniere demboefture.Ses dents font fi petits, qu'ilfintile
plu fie ft que fama fihotr e ait telledjpreté,quedenteleure. il eft couvert défailles qui font finies»
tomber.il eft aitifigourmand comme le Callionymas.Sdldngue eft blanche® 1
apparente.llfi cache de
demies alges,pour prendre les Creuettes, ®r lespoijfons nomme\kpuce. Son fòyeeftblaw, ®" le eu eu?
lafche.ll ne croift iama'w plus quedeqttatre doigts. Son efpoijfeur eft comme un moyen oignon.\leftfide

DES P O I S S O N S II. I.
A 7
Exocetus.
le parle maintenant d'un poison de nature aufjî eflrange, que nul autre qui fait en la mer,qui toutefois
ne laiffed'eflre bon a manger.Ce feroit trop grande crédulité'd'efltmer ce qui efl enluy,qut neVauroitobfèrué.Car
on le trouue communément deffoub\des pierres au riuagedors que la mer f'en efl retirée
quelquefois tout a flec.il efl friand des Orties de mer, & pour auoir ocraflon d'en manger a fonaifejlfe
tient plus uoluft tiers entre les rochers.c'efl de la qu'on la nommé Exocet m,quaft corn me qui diroit,dormant
horsl'eaue.Ceulx de Conflantinoble dient c~linon:a Genes,una Bauequaia Marfnlle, un Gauot ou
Gabot : mais a&ommelors qu'il efl apporte"pefle mefle,auec les autres poiffom,dient tminttnant Cerua,
mamtenat Mi[fore,qui font noms appartenais a d'autres que luy. llriefl aucun poijfonqut foit mteulx A
propos pour iaffaire de la pefcherie des poiffonniers de la mer Oceane,que cefluy cy-.car puis qu'ilrefufe
de fen aller quant ® le flot de la mer,les pefcheurs le uoni cerchant entre les pierres,® affuflams leurs
hawisles font feruird'appafl-.car liants leurs cordes aux rochers, lors que les Congres, Rayes, chiens,®"
autres,reutennent auec le flot,trotiuants tels ptiffom awxcheicjux baimtjlsles auallêt,® par cepcwct
demeurent primXn cefle manière pefchent les habitants des confins de Bologne. Et fi quelqu'un les prend
4Uec la main me,fans auo'ir efgard,ilfe trouuera fouuent mords, iufques au fang.Cefl de la que les habitants
de Camofco les nomment Regnardsxcar ils dient en leurs langue,unà Yolpe.Uaisilya de trois fortes
e/'Exocetus , qui font touts fans efailles. L'un porte la crefle, qui efl quelque peu femblable a un
Gouion,duquel la peau eflliffe, ayant les dents fermes, comme le Scarus,® de couleur rouge comme l*
Scorpene,confùfê de plufteurs autres couleurs. Le uulgaire de Grèce luy a'vmpofèce nom ùlinon, a cuufe
de fa poliffure: car il efl lubrique ®gliffant comme une anguille,ri excédant point lagroffeur qu'on ne la

2iS DELA NATVRE ET P OV RTICT
puffi bien empoigner du doigt ® du poulfe.L'effine de fon dos efl continue, ayant ie ne fcay quoy àejfm
{esyeulx,qMprocededel

DES POISSONS II. Ь * и?
Adonis oHExocetus,e» Grec & Latiit:Zdueca,a Genes-.Volpe он ¥olpe,d Comdfco:G¿uot,

»ze DE LA N A T V R E ET POVRTRAICT
Ld Mené.
il y a plufieurspoiffonsqu'on uend iournettement par les marche^ des tulles fituees aux orées de U
mer Mediterrdnee,quifont fitmeux ® communs aux habitants de tels lieux : qui toutefois font rares y
wcongntu\es autres, comme efldes Menés,que les habitants de MarfèiUe nomment MendoU,œulxde
\enife MenoU,qui font petitspoiffom,qui ne croiffentgueres grands. tnœr que les Snurides, Zoopes

DES POISSONS LI. I.'
Mxna & Uxais,e» Grec

22i DE LA N A T V R E ET POVR.TR.AICT
ret s,de diftion approchante de Girus.Lff efailles de a poiffon font quelque peu plus larges,que celles de
la UeneXd ligne quifepare les oofk^efl courbée en arc: la corpulence efl moindre que celle de la Ment,®
qui ri excède gueresfoUAtent la longueur de ftx doigts-.fa couleur efl oelejk ® guaye,reflilendijfante
gent .Le dos efl obfcur,® le uentre blanchaftre.L'aclle defon dos efl continue, & fa queue fiurcbee.qttf
ferait en Italie,®* uouldroit achepterdetelspoiffons fale\,oiroitque lesuendeurslesnommeroyemGtrolit
mis en Grèce, ufants de U diélionde leur pays, dient Mandas. \l y a fi grande affinité entre ce
poiffon ® m mre nommé Boa,qu il n'y a aucune différence manifijk ffinon en la tejk: car Boca ha le
ne\çourt,mais Girus ïha longuet : iom& que Boca ha des tachesfur les cofle^, qu'on ne trousse point en
afluy cy. mais fis e feuilles font plus rudes,ayants des lignes dijfofies par ordre comme en la Mené, l'au
tre efpece de Giruluso» Smaris efl blanchafîre,retirant a la corpulence delaMene.Ceulx de Uarfeille
lafcauent difanguer.car le uulgaire les nomme Giarets blancs.Diofioride a efeript m particulier chapitre
a Smaris.o» il met fis propriété^ : lequel Galien, Voulus ®- Aetim ont fuym,efcnuams me fine fit»
«-««-.Smaris mue fa couleur,tout amfi quefi.it U Mené.
f

DES POISSONS L î- I»
$mms,tutx anciens Grecs:yiarida,milgairemeni;îpignro,a K,omme:Gïroh>a
Vctüfi:Giaret,a Marfiille.
$ogue,ouBoops*
Les Komnuins,ßfants diftinBion entre la Smaride,quils nomment Spigtro,® les Bogues, qui font
tnoultfîmblablesjes nomment Kotoneti, car ils font plus rondelets : toutefois quelques uns les nomment
oufifiBogue:ils font peufl-equents aSenife.Lon en congnolfl de deux fortes-.dont l'une efl touftours petite,
qt» ne deusent iamais grande comme l'autre,qui efl fi femblaUe a la Mené, qu'on ne lespeult bonnement*
iefcrire y
finon en comparai font'un de l'autre : car ayants mefme conjhtution de corps, Ion mit que BQC&

iî 4
DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
eflplus petits ,&pour fa grandeur elle ha petits tefk, fins audit aucune tache escofk\: & toutefois U
Mené en ha. La couleur du dos des Bogues eflfïplaifantefôuhs les yeulx, que fon dos femble refplendira
lor.kriftophanes ne ueulc qu'on die Boaca ou Boc^mais Boopa, qtutfi ayant grands yeulx : car ceulx
qu'on dit aitoir yeulx de boeufc'efl a dire,les auoir grads.Ceft tm poiffo qui nage en trouppe,&ha pliùfir
de fe tenir es endroits herh»\en la mer Me ha deux pierres en la tefk, non pas ronds comme es pdffonsplâts,maii
longs comme es efpeces des Marlans. On les confiten diuerfès manières : car oultre qu'on
les treuue falees,elles font auff gardées en gelée.
Box ou 3oops,en Qrec^ojt^Venife
& Marfeille: Rotoneti,a Komme.

DES POISSONS II. li
Autre Boguerfu'onnommeBogueReneau.
tout avnfi qu'ilya wtpoijfon tenant de l'Ange de mer & de la Raye, qui ejl nomme' Rhinouatos,
lequelon penfeque la Raye couuerte de l'Anged'ait engendree-.auffiuouldroye dire.que le Bopgyrus ¿'0-
mde, que aulx de Wlarftille nomment Bogue Reneau, & a Genes,RueUo,de fa couleur rougette, pourrait
eflre meftifde Boops ® de Gyrus.\l eft rouget comme un Vageau,dcnt eft aimft nommé a Genes,ayant
les dents,aelles ® tefte de mejmes : hors mis qu'au lieu que le Vagtau ha une ligne fur les cojk\, uoulteé
en arc,® une hoffe fur le dos, aftuy l'ha droiék fans aucune loffe ne corhure, & les dents qu'il ha en
labouchefontmcuffes.llha dufftaladepartiadier,queld œuuerture extérieure de fes ouyes eft noire.
Somme,queieconcludfacilement,quealuy qu'on trouueenOutdenommé Bopgyrus, eft lemefme que
aulx de Marfille nomment Bogue Reneau : car Bopgyrus eft autant a dire, comme qm timtsrpreteroit
Boops Smaris.

£ DE LA N A T V-RE ET P O V R T R A I C T
Bopgyrus,

DES POISSONS lì ï. * 427
Gonion de mer.
lì y dm Gouion iedue doulce,dont nous parlerons par cy dpres. Ceulx de mer font nomme\ d Venife
Goi,® Guigoni d Genes,® Miffors d Kommettouteffiis que la ditiion de Uiffor efî auffi attribuée ai
plufteurs autres poiffons. Les paifants du port de Leffecie,® autres habitants du Porto Venere ® Genes t
dient Zo^eros.lls ont les yeulx gros,® efteue^deffus la ttfk,couuerts d'une tunique durette,poffible afin
qu'ils uoyent mieulx contremcru,tout am fi que f Vranofcopus. A péne excédent ils la groffeur de deux
poulfis,® la longueur d'unepaulme : car cefi chofe rare d'en trouuer qui foyent gros comme le brachs,
® qui ayent un pied de long : combien que le Gouion de mer eft lubrique ® pcly, toutefois il eft cou~
uert défailles afj>res,ayant une delle deffm le dos,mol\e ®fitns aguillons. Encor ha deux aeH.es,une en

¡ Í S
D I L A N A T V R Ï E T POVRÏRAlCf
Couios en G ree: Gobio ou Gobi us, en Latin:Go,d Venife-.Gougeon de mer,en Francois'. Guigeon
Cr Zo%ero,a Genes.
tncorya m mtre Gougon de mer, lequel .epuis nommer Mane, a U difference du fufdiâ, quieti
„oir.Ceulx de Semfele tiompmt wtVagaml. Iceflusautheur ancien, Га pljrecommande'es ahmen s
iuelenoir.deß^endeplusrude^^
Utejkpl^rojff^
torn* 4ußi,qu Л efl fiatile с efl a d,requ)hante plus les rochers,que les deffufdieb Milare
plus furie гш.Ь^г^^и^ф
desGou^Uanc^uüJrZ^I^l
efl plus tcudrcfte dufufdia.nous parlerons du Gwgeor. de rimer e par cy après. U" m *>

DES POISSONS LI. I.
Gobio albus,e« Ldtín:?dganeUus,d \enift.
Atlierina.
Ze mtlgdire de Grece dit encor pow le iourdhuy Atherind:& A Venife, Angueüd:d W.drfaüe, Sencle:
4 Genes,Z\ucnáro.&celuy deKomme,Ldthdrini: misils confhndent cefiuy,duec tmautre poiffonfem-
Udblealuy,nommé Lauaronasyduquelpdrleros aufuyuant chdpitre.C'efl mtpoiffon,

t;o DE LA NAtVRE E ï POVRTRAlCf
droiéts det mers de Leuant.Cefl un petit poiffon,qui a peine excède tefìoiffeur &> la loueur dm doigt,
de codeur argentee,® de corps trâffarenf.atr qui le met entre les yeulx &• leiour,uoit au tuners, comme
en un mirre, flnon que Urejk qui efl dedem,au long de l'emine, apparoifl noire, pour ce quii y d du
fang.Ses yeulx fini grands,fa langue efl Manche, une pinne ou delle en chafque coflé, &• deux deffoubl
le uentre, en l'endroit ou efl l'egatle diftanat de la tefle & de la queue . CeUe qui efl deffus fon do^,efl
flmple ypetiie.Son cueurefl longuet ®- triangulatre,comme la fimence de Vinette.ll ha quatre ouyes,&
dixcofks en chdfquecoJk,delieei cornecheueux.Lesefpines defondo\font ft mmces,quapeint lespeulton
noir.Les ktherincsfont poiffonsde moult grU reuem,comtmnes a plufleurscontrees,car elles uont a gratt
des trouppes le log des rivages de la mer.auffifini ellesproye des autrespoiffons,prmàpalement des Sa*
1
pionSideîVranofiopes®-Blenni.

DES P O I S S O NS X I. T. ïjt
a.therina,e« Grec & LdHn:Ldthdnnd,d Romme:Anguelld,

jji DE LA NAT VR E ET POVRTRAICT
fentrerefimbleroyent, riefhitque les Lauarom ont la, trfk plus groffe, & font plus douge\parle corps:
mais les Atherinesont la tefe proportionnée félonie corps.Leur couleur efl argctiné. ils font auflfi differiti
des Athem/s,poura qu'ils ont deux aelles fur le do\,riayants aucunes dents,nonplus que les Harëgs..Leur
tueur efl petit &tridgle.Lefiye efl palle,appuyé deffusl'efhmach,quelqueffiif plein de menu\poiffons y
Creuettes. Le ¡relefl ft petit,qu'il n'eft pas appartano plus que les efîines.Sa chair eft tresblache elegiere.
Il ha deux pierres enlatefk dont lapiece n excede une femencedefifame.Ses efeuilles font pluslargs
CT plusfréquentes,que celles del'Atberine,donc n'ayant trousseaucun nom anciena ce poijfon, l'ayfeulement
nommé de fin nom moderne.
- Des pontons faxatiles,c'eft a dire,qui.hantent les rochers,
Chap. xvi.
Le nombre des poiffonsfaxatiles eft au/fi grand, que ceulx qui hantent le riuage.Vour faxatiles.i'entends
ceulx,quife tiennent entre les pierres &• rochers. Touts font d'excellente beaultè principalement e-
fhnts en uie-.car mourant s,ils perdent leur couleur, entre lefquels le Scarus ha to»fours obtenu la principale
dignite.Varquoy nottsledefiriproslepremier.confequemment Spams, Sargus.Citharus, Storpio,
Scorpena,Pagrus,Phagrus j0
« P^gorms^r^qui efl aujfinommée Pfigros, Iulis, Phycis,Turdus,Merula,Picus,
Cynedus. Qalienauliure,V>e attenuante viñu,a nombré Mides, Fucas, Meru-
Ias,Turdos,Scaros au liure desaliments a adioufté'Percas. Uaisd fin de ne repeterplufieurs finen
chafiuepoiffon,cequ onpeult dire en general, diray que tout poiffonfaxatile efl non feulement fiale A
digrer,m

DES POISSONS L I. I. JJJ
Scarus.
Le Scarus efi dujji poiffon de rimge,efhméleplus délicat entre les poiffonsfaxatiles. 11 hante les rochersherbu\des
if es de Créa & Carpcnw, rare enVonte,Vropontide & Hellefionte. Les uillageois de
Crete,dpres auoirpefcbé beaucoup de Scares,leur fichent une broche de boispdr la bouche, le long de l'efpineiufiues
alaqueue,afindeles rofhr.puis lesfiaient par le deffus,® les trempent endelafitulfi pour '
les garder plus longuement fans fi corrompre. Le Scarus hd des eminences en l'aelle de la queue en trauers-.deux
en chafque cofk',que ie riauoye onc apperceu en aucun autre poiffon- Le Scarus efi entre ploie
& rouge,comme le Rouget barbé,® efi couuert d'efiailles larges & traffarentes. Toutes fis aeResfint
nwuffes,comme font ailes du Corbeau de mer:fis ouyes font doubles,quatre en chafquecofié. Leimlgnire
de Crète le nome encor pour leiourdhuy de fin antique dppellation.il refemble aucunement a celuy qu'on
nomme Phycis.S* te fie efiplattepar les cojk\: fis dents font pofieses nufihoires comme a nom : car celles
de deuant, pour tiencher les herbes, refemblent aux nofires.: mais celles de derrière font mouffes,pour
mafcher. Pour laquelle chofi Ion a dicî,qu"d efi fiul entrelespoiffons, qui rumine comme les animaulx
qut ont corne:qui ejl caufe qu'on l'a nomméen Latin d'une diBion propre,Ruminahs. L'ouuerture de fa
louche ri efi guère grande.XeScarus tut en trouppepour manger les herbes des rochers: combien qu'Krifiote
luyaauffi bailléle bruit de manger les poiffons, qu'on dit en Latin eflre Carniuorus .Or f'en retournant
de la pafiure, ha le uentre plein d'herbes, ®eflauffi friand d'herbes des pois & phafioles, tout
awfi que les sardines des bettes. C'ejl delàque le uulgaire deCrètefemelesphafioles pourferuir d'appdfi,®"
lesnomme Scarouotano. Onles pefihe ennaffes,efquelleslon dietté des fueilles de phafioles:
car entrants ledns,demeurent prifinniers, d'autant qu'il efi tnalaifé de les prendre a la ligne ®a la

234
D E L A
NATVRE ET POVRTICT
traine-les Scures m deuiennent gueres plus gra.ds,que ce qu'on pourroit empoigner du poulfe & du nuï'
firedoigt:&enlongueur,auttntquefifkndlepoulfilelongdeld tnain, fuyuanta l'extrémité dupetf
doigt.(Quelquesunsontpenfe,quelesScares mangent auffi leslieuresde mer,dontViphilusddift,qH9
fes entrailles efmcuuoyent la cholere des autres pour rnepne raifon, ueulent qu'on n'en ufe finon auec
bonne garde. l'ay dicf cepajjagepour le remettre en memeiredors que ie parleray du Heure de mer. car,
quant a mcy,ie uoy que ceulx qui en muent iournellement, ne font telles di ffculte^. Telle efl la defiription
du Sc3.rus:itbd une délie deffoubs le uentre. Ceulx qui cuifint le Scarus,/è donnent de garde de bleffer[on
efiomackatr aquony trouue,efl le principal pour fiire la faulfe. Carluy,qus efl de palais délicat, ne
mange que le plus tendre des herbes : parquoy,bâtantsfin fiye auec les wtefhns,fil & mnaigre, CT et
que fi en teflomach, fint la faulfe plus delicute.que l'ambrofie des dieux .c'eft de là,queEpichdrms,
mutant efleuer ç? louer le Sczrus,difiit qu'il efl: de fi bon manger, qu'il ne ferait lia te aux dieux de luy
ofkr les excréments. Et les Grecs,fe refintams encorpour leïourdhuy de leur ancienne manière défaire,
loyuent auffibien,qu ils firent onc : tellement que quatre ou anqjefeoyants en leurs priue\fifhm,de'
pefcheront huicl ou dix quartes defirte maluafie,en mangeant un Scarus, trempants leur pain en la
faulfe des herbes de fin eftomach. Au temps delempereur Tibère Cefar,optatus fin Admirai, commanda
qu'on luy pefchaft a firce Satres par les riuages de Grea defquels il apporta tvuts enuteauriuaged'ltalicqmlffl
ieékr en la mer,entre Uofhe &• champaignt, auec cemandement auxpefi heurs, que quand
ils en duroyent prinsjls les rendroyent en ld mer. Pline difiit, que /

DES POISSONS LI. 1 îjf
Le Sparus.
leuoyles Spares fi communs en la poifonnerie de Rommc,quapetney end iHautresplus fi-equêts.\l
y font apforte\pefle mefle,auec les Sdrges & kurdtes: mais ils ne les fiauêt exprimer, que de ce nom moderne
Carlinoti.Ceulx de Gènes ryVenifedient Spdrli.ll y d grande fimilitude entre Sparus & Sargus,
lefquels Ion peultcognoifire a ce,que Sparus rejf lendit fur l'or,qut efi fuyudnt ce qu'en dit Ouide:
- • г T ..„i«,»f„lirpi,(.
Et fuper aurata Sparulus cerulee rehilgens.
il ha aujfiune tache noire d la rdeine de la queue,wut amfi que le Sargus, nuis ils n'ont les bouches Vun
comme l'autre.Le Sparus & Sargus feroyent compdffe^de mefme confhtution de corps,nefioit que Sargus
hd le do\rond,qnafi faict au copas,®' celuy du Sparus,e/? plusefivndu, ayant la tefie a U facon du Mormyrus.Q^t'
leur ouure les entrailles, combien qu'on leur uoye le dedens du péritoine noirafire, toutefois
il efi blanchaftre au Sparus. Touts deux ont les dents de deuant fimblables au Scarus, tant celles des cojk%comme
celles du dentahmais les autres de derrière font mcuffes.Le cercle de lotti du Sparus efi iaulne.
Ses efcailles font largttes, mais au refis ils ont les délies ®" queues fimblables. Le cueur de touts deux efi
triangle : celuy de Sargus efi plus petit.ll y d difitnBion euidente en leur rdte : car le Sparus l'hd grefle,
longuette cr rougette-.maisle Sargus l'hdnoirette &'quafi'ronde,.Lesmtt'fins de Sparus font plus bldncs,
&plusgm que mix du Sargus. Omdele nomme Sparulus,

DE LA NATVRE ET POVRTRAICT 157
Sargus.
Comme le Sparus tient fan nom conjhmment, auffijàit le Sargus, n'ayant change de Jan antiquité
finon l'accent-.car maintenant aGenes ® Mar fette Ion dici un %arg\® Sargo,a Ve nife:® a Romme,un
Sargo ne.il riha point de nom uenam denofre Océan. ïe(k)e au mont Sinai,Ion qu'on apporta quelques
charges de-ckameaulxdepoiffons fecs, aux religieux du monaftere, uenants delà mer rouge, queie
reœngneu eflre Sargi. Cejl cefuy que i'ay dici qui efl moult femblaUe au Sparus -.car touts deux font
tomme plats: leurs queues font fôurchees,®ont une tache noire en la racine ducette, toutamÇi comme au
Melanurus. Cejk enfógne les rend manifejks,qu'au lieu que Sparus ha trois aguillons en l'aelie uoifine
a l'excrément dur, Sargus n'y enha qumt,® le deffus desouyesau couucrcle ejl effineux & noir .Ses
yeux font de couleur d'eaue:Jês dents font huiéhen chafquemafhoirefemblables auxnofres, autant par
deuant que par derrière: l'orner ture de fa bouche eft mediocre. Qj^ad Ion a nouuellement prins un Sarg,
lonuoit fescojk\madre\de lignes trduerfaines, comme au Mormyrus, mais peu apparentes, ® qui je
perdent lorsqu'ils meurent.Xepenfe que c'eftde la,qùktben&m a nomméle Melanurus & Sargus Polygrâmi
& Melanogrammi. L'autre Sargus de riuiere, efipecede Mulet, fera déclaré auchapitre de
Gardomcar cyneftfitiér mention que de celuy de la mer,celuy (dis ie) qui fuit toufiours le Kouget barbe':
car ahfi que leKouget fiullela terre pour fepaifre,le Sargus y trouue a manger, ® chafe les autrespetits
poijfom hors de là,ne leur permettant paif re ouiedity.

Ev E S POISSONS L T. I.
LdBremmt de mer.
llny drien de plus fréquent par les utiles Mediterranée* tant efloigneet denoftre O

î4» DE LA N A TVRE Eï POVRTRAICT
defvurmdge,® telles autres cbofes.Lond couftumeAe leur frire dppdfts pour les prêdre.llsnefont mit
difficiles a deceuoir,car on les prend aux caffes, лих havms, ® aux filets. il bd une effine deffus le dos,
continuée de dou^e aguillons effineux -.celle ерш eft uoiftne au condutft deVexcrément dur, eftfeulement
munie de trou effines w'^f.Sargus.Melanurus.Aurata^parus^ynodontes & DentaIis,ow prefque
une mefme habitude de corpulenœ,en forte quil fitult regarder de bien près pour les difhnguer.ta Bremme
de mer eft iournellement ueue au marché de Londres ® de Paris.Xenocrates a mts telpoiffon entre
ceulx qui nourriffent beaucoup no^corps >Gr
qui font de faneur aggreable ®facile a digérer. Gahen uoubit
pour les tramer meilleurs,quon les confft en umfmlfe qud nommoit, lus album, tt pource que telle
manière deftulfe eft nwult recommandée chéries médecins f en ay cy uoulu mettre la defcnption.
Laftulfeblancbe pour cuire lespoiffom,flonU defeription des anciens.
Lo»peultprefuppofer,que cequeGalien ® Vline,wautres,qmfontuem^depuiseulx, ontraconté
de lafaulfe blanche,quon nomme en Latin lus album,* eftè'efcriptfuymnt les traces de Diofcoride,qui
duoit ia auparavant mts un chapitre exprès du hrouet, boullon,oufaulfr des poiffons : mai*au lieu qu'il
dit lus pifcium.G^/iWir lus album. Quand tu uouldras cuire les poiffons (dit il)iecb premièrement
deteaueafufffance,puù après autant d'hmlecommeilenfrult,auec um peu d'anet ® porreaux. Puis
quand les poiffons feront a demy cuiéïs,adioufk autant de fel,qu4l napparoiffent trop fale\.Tellepreparation(dhil)eft
bien comode pour les malader.mais pour ceulx qui font fains, Ion frit les poiffons, ou bien
on les rofhflfur la grille,® après on les méfie auec de tbtule du Garum, auec m peu deшп. Pline dit,
que le boullon blanc(Ias album) doit eftre miel des poiffons,qui nefentent point la finge,auec ache, m-
riandreporreaux, hmlcfel,® berce marine,® des Scorpions de mer ® iules. Diofcoride difoitla deco-

DES P O I S S O N S 11. il » 4t
Вон des poiffom nommt\ Vhyddes >
Scorpiones,lulides,Perca,&' touts autres Sax

t4* DE LA NATV8.E ET POV&TR AICÏ
Le Scorpiondetner,® la Scorpene,
Apeinepeul't on friretmbon repaies regtonsdu tenant,quii ri y fait mangequelque Scorpion de mer r
& enfin definitane Scorpene: сагils font iournedementpefiche\enlmrsmers:® touteffiisfint fi mfiequents
ennojlreOcean, qu'iln'y a celtty quifeputffeuanter d'enauoirueu quelqu'un, te utdgaire de
Grece prononce Scorpidi,a U différence de la Scorpene,que les payfiants nomment Scarpinai. Cefontpoiffons.de
differente efieœ,maisfifimblables,qùil n'y a que la couleur qui les difhnguc. Atheneus a efinpt
qu'ils différent ® en couleur ® en faneur, te scorpion e fi plus fàgnorial,pli*s rouge, plus gros, hantant
la merprofindedequel ceulx de Marfeitle nomment un Scorpeun,commeaGenes:au contraire,de la.
Scorpene,qui efi palufire ®fingeufe,grifafire, tirant furie roux, mouchetée de cendre, nommée a Ge-
MS,Strafma:®aMarf6Ue,urtaKafia[fa.Quintaur^^^
dormante de dou^eaguilbns. tederriereefi moitfie: leur tefie efi grande oultre mefure, ® munied'dguilbns
picquants.tes aelksdefesoofk\font bienlarges. Leurs dents font petites, confi fis par les mafi
cb»ires,comme en la tampugue.teurs e failles fint fi petites, qu'on ne peult bonnement dire,que cefiyent
efiaiHes.Leurs yeulx font grands ® efieue\en la tefie,comme en un crapault. Vefiineufe ouye dedeffus
efi fi armée d aguillons,que c'efi merueille.te Scorpion ® Scorpene font de moult grande use: car ils demeurent
long temps hors îeaue,ou bien trenche\enpieces,durêt beaucoupfans mourir.® toutefois leur
cueur efi petit,auquel Ion uoit une uefeie blanche efire amtcbee,de laquelle ilfen fere comme pourpoulтоп-ton
en trouue de moult grands aux ritutges de Hegroponte. L'ouverture defa bouche eflft grande*
qu'il y pourroit entrer U tefie. d'm.autrepëfionauffi grade,que la fiéne-.curilseftargiffcc leurs mafihoU
tes a.U maniere des щшх destrompem^quif entrent Ime etil'autredsont trois agitionsenl'aekde?

DES POTSSONS t t.; ' I. jtf
deffoub^ta qtteue. la quote efl ronde ® non flurcbec&mme auffiles aelles Jet ccfk^ nefont pas dm„
(XH,ire£*rdelentreedefongvfter,y tromequatre offelets,deux deffm ® deux deffoub^muni\dedenrs
faBt encrochets,parlefquelsilieék laproyequil a prìnfe dedens fon efhmach. leur fiye efl party e»
cinq dna lambeaux.de vaHe.deCauels ceìu\ auleti v (lvt,ll r t couleur palle,defquehceluy qui efl a fèneflre,efl le . plus .ai. grandi® auque, J ~_ ; i ri /
d le fiel efl at-
taché en uneUgue ueÇcie.leur uetre efl moyennement grand.la rateefl rougeaflre,fltuee aVoppoflte coffe
duflye.Quiconte les menu\boyaux qui font entour de l'intefhn prochain a foneflomachduy en troune
neuf,® peu de révolutions es autres intefhns. h'effine qui trauerfè le log dupoiflon efl munie de uingt
®- quatre uertebres.Lon trouve deux petites pierres en leur tefle. leur ma nger efl,petits poiffons,Creuettes,hphies,Sparub>Gouions,®
touts autres petits poiffamMous anonsfeulement baillé le naifpourtraich
du Scorpion,qui pourra aujjìferuira la Scorpene.

«4 +
DE LA NATVRE E T POVRTRAICT
Smrpion de mer retenant fan Antique appellation en toutes mers.

DES TOISSONS t I. U 14J
Le Pagrus ou Phagrus.
iladulentquelquefoisqu'onapporte despoifforts pefche\enl'Ocean,aufquels nelesTrancois,ntlet
knghk ont hnpofe' aucune appellation , finon que de diâion bajhrde les confondent auec le Cantharus,C7"/«
nomment uremmes de mer.Le uulgaire de Grèce dit Phangro-iw italiens le noment un Vrago:
car il eft de la couleur des fraifês,ftnon que la couleur rien eft ft uiue. Outde entend qu'il eft de couleur rot*
gfJants.Ceft un poiffon qutnefe tient en trouppe-.tantoft eft ueu au riuage,ores en la profonde mer,l au*
trefais es cauernes des rocs.L'autre Pagrus de rimere,dont Allian a faift mention,qùil tut dedens le nil,
g? qui annonce la crue, parce qu'il ua nageant eu® la contre le courant du Nil, fera defeript ailleurs.
LePagrecroift aufftgrand comme un Sarg.touteffiis fa tejkeftplus ejpoiffe: la mafehoire de deffus ®"
la leure ne font attacbe\au te ft. Ses dents font agues,dont les quatre de dettant font déliées, & quelque
peu courbées en faulx,refemblant a des dents canines. Apres cefk cy, il y en a d'autres cochées:® au derrière
defquclles,les autres qui fuyuent.font meuffes ,diffofees en double ordre,rondes ®fans poh}ék,defaquelles
celles de deffoubs fant plus courtes,®' celles de deffus plus longues : ® enlabouche Ion uoit quelque
petit rudiment de langue.Ses. efcaillesfont tenues,® larges comme celles d'un Kouget barbé: fa queue
eft faurchue, ®par ce fes délies font en pomék. Ld corpulence de ce poiffon eft moult dpprochdnte d'un
Cantharus,^«e ï interprète hremmede mer.Quji lecoparcroit auec un Erithrynus de femblable grandeur,
riauroitplus prompte marque pour le diferner, que les dents. tAonfteur DanielBdrbdrus, gentilhomme
Venicien,efleu Pdtridrche d'Aqusleeferoit tefmo'mg,qu'il y end aufft en Angleterre : car lors qu'il
y eftoit embdffddeur pour fa feigneurie,me trouuant auec luy,en uei retirer ld pémSbure d'un,par meffire
Plinio fonpemftre.Quf ouure U bouche du Pdger, uoit le dedés tout rouge,® de couleur fdngmne,
2#

%tf DE LA N A TV RE ET ÎOVRTRAICÏ
Set y eulx fans moult grads, ayants auffi une tache noire es cofk\au deffoubsducolenafhy éndroiét,o#
efilaligne noire,qw départ tes cofk\dupoiffon.t''aelle de fôndosefl manie de dou^e aguiUons.Galienl'a
mis au nombre despoiffons de chair dure. Or pourœ que Pager ferait femblable a Erithrynus, nefbit
quilefl commune'mentplusgrand,ïay uoulu faire comparaifon des deux poiffons de femblable gradmr:
ctrefhnt la ftmilitudepareille,ay erottuéle Pagdde corpulenceeftoiffe, crVEritheynus. plus tenue, té
tefkduPagel efl plus courte,ayant la prunelle cryflalline, t&lccercle d'alentour rougeaflre, & a fE.
tithryn us plus longue:® le arclt des yeulx blanchaflre,®- la prunelle noire, tes aelles, tant du dos, dei
a>fk\,&- de la queue font efpoiffesau Pagel,qui font plus tëues a l'Erithrynus.Le Pagmse/r plus trap*
fe, comme le Sargus:i'Erithry n us efl efkndu plus en long, comme l'Auraor*
Lepras.
Vtaus noyonsquelqueffôk.qu'on nous apporte aucuns poiffons faxatiles deto«an,iufques es utile*
làediterranees de noflre France, principalement Leprades,Merul*,Turdi,PHycides,e9\ttfr autres^
mfquels noflre ualgairefeflaccoafluméde leur hnpofér noms félon les ocmfions qu'il ha eues:cur ne fâchant
leur ancien,a nommé les uns des Roffes,les autres Poules de rar.Lepras efl d'une beaulté exquife.
lonen pefche desplus grands au riuage de décalque du tenant : car aulx de la mer Adriatique ne paf
de fâwél Main:dequoy Uumenius Va aufjïnomme Pforon. Sa queue &• fèspwnesÇo*.
«Ile du dos continuée en longjmwic dcfeiïç aguilUns,®- encor'Une autre qw efl deffoubs le uentre: toih

DES POISSONS II. I. •s*?
teslefquelks'fint tran ftp ar entes,délicates & molles,diftinguces de diuerfes couleurs, iaùlne;rouge, ccrulei\
uerde, ey auec tout le corps fî bien pekiéT diuerfemt ru, que Ion uoit des couleurs, ores en croix Bourguignonne,ores
¥rancoife,droiéks & en trauers : crtouttffiis le tour desefinilles eft communément rouge*
Sa bouche eftpebtedes dents Mâches & dgues,plus courtes &mcuffes, qu'aupoiffon nommé Cynjedu'Sv
Sa tsfte rieft ft fort treffee de couleurs trauerfiùncs :mis droiéks,tirees ca &• td,de uerd,a>rulee,meflee
derouge.Le dedensde fin uentre,nommé le Veritoine,eft blanc: fincueur eft triangle: fin fiyepallift en
Uancheur,qui eft eftendu le long du cofté fieneftre,party en trois lambeaux,l'un plus longd.es autres plus
courts.les mafhnsfiemblent eftre d'une, uemie,® d'une grande largeur. Lepras ha cela departiculier,qui
a quelle aualle,eft premièrement fin bien mafiché.

Iulis."
Onc homme lit uett auteurs mturelîes reprefienter'u» arc en ciel plut naïf, que la co
parfit par les cofit\de Iulis.Sff Mes couleurs exquifis font atufiç que les Veniciés & M
ment Donfefaquafi mm qui iimt D4mifelk;& 4 Gtnes t
Zigtrelle : zypottT ZigtreVlejU

DES POISSONS LI. I. ¿4?
Uneieune fillette. Lesbabitants dupaysde Grèce dient en leur vulgaire lÛeca ou \glecqua, &a Kbadef
Afdelles-.ily end qui dient ailleurs Xilo. N01« en auons peu en nofire Ocean, mais font a[fe\ communs
ailleurs .Us font moult femllables aux Pbycides(queï'ay interprété Tanches de mer,que le vulgaire nomme
Ldmbenes)®dux autres nomme^leconm-.touteffo'is levulgairelesfca.itmoult bien difhnguer .Soit
queïulides font de diuerfes éfpeces,differentes en couleur, fi eft ce que toufiaurs reviennent aleursmarques,qui
les font recongnoiftre. La commune longueur de Iulis eft,de ri excéder unepaulme : car fin corps
eftgrefle zyloguet comme Sphyr*na,cr dot l'efpoiffMr n'excède guère ce que le poulfie ®le tnaifire doigt
peuuent empoigner.La diuerfiœdes couleurs eft fimanifêfk enfes cofte\de at & dela,quilapparoifl un
arc en ciel.C'eft un poiffon couvert de menues efcnilles qui font de plufieurs couleurs : en r Ion uoit des lignes
fefendredroicfes,cerulees,uerdes,iaulnes,rougcs® noires, t'déliedefondos,cellesdescofk\dedeffoubsle
uentre,® ld queue,font madrées de diuerfes couleurs.Id ligne qui eft en cbafque cofté du poiffon
nefenudpai drt>icl,car elle eft courbée en l"endroic~l de la queue. Ses yeulx font petits, dont ld prunelle
tft noire,® le cercle eft rouge.Ses dents font blanches,agues ® crachées, comme celles d'une chauluefoutr'rzjjcducouppluicnld
mafeboire de deffiiubs,qtie de[fus:fis leures font cfpoiffes.On ne ld prend gueres a
ld traine ¿7na[fe,ma'tsfomentalalignety aux bahns-.elle vitfeulettt .Galien® t>iofcoridel'ont a
Ion drotét mife entre Us généreux paiffow faxatilesjefquels la chair en eft molle ty friable.

j6 DE LA N A T V R E ET POVRTRAICT
Iulis,

DES POISSONS II. L *rf
met te poiffon, dont efl icyfkit! mention : duquel Ion en uoït de nom, de rouget, de uerds, & autres
mefle^aes fufdiéks couleurs, ils n'ont qu'une délie deffus le do\,qui efl continuée en longueur, comme au
Sparus,m«iMeoiffes,

DES POISSONS 11. L
J?hkos,e» Grer:Phuca & Phycis.e» Latin-.Vauone cir Merlo,d Konime±dgtotmt )
d Gents&oqHdu,
amrfnlleXambemtaSenifeiLawpina^he^espayfants de Grèce, t
La Grîue de mer.
Pour Griue de mer, t'entends celuy que les anciens Grecs fouloyent nommer Kichla, & les Lrffe'i»
Turdiu.Or ejl iUduemt queles dnciens ont mtpofele nom aux ttmm4ux,par diuersdccidês,®pr'mà-

DI LA N A T V R E ET POVRTRAICT ìrj
pdement pmles couleurs,® me finement la Griue de mer liée beaucoup de la gyìuelure delà terreftre*
Ut ce poiffon eftunt madré,eft de beaulémoult exquife.Les peuples ne conuiennem pas bien en l'appella»
tìondu Turdus:ít»n'e uoy les Veniciem nommer iournellement un poiffonTourdo,lequel i'ay mamtenu
Cliromis,GT lequel aucunspenfent eftre Glìucas,que ceulx de Marfeille nomment une ombrine. Ce
Chromis cy ha des lignes de trauers, au contraire de celuy que i'entends e fere Turdus, lequel ceulx de
Genes nomment auffihagionus,qui,combien que fa couleur fiit rouffe® iaulnaftre, il ha aujfi quelque
participation de uerdeur. Ses e feuilles font déliées, au milieu defquelles Ion uoit quelques petits powifs
noirs,comme auffi es a elle s,te lie ment quii efta'vnfi diftsngué de taches par tout le corps. Vaelle de fon dos
efl ejkndue en log,molle ® découpée par les bords,comme la fueille d'un artichault,munie d'huiéf aguillons.Sa
queue efl Inguette ® non fourchue:fa bouche,n'efiant ouuerte,menfire eflre petite-.ma'is luy e fendant
les mafchoires,lon apperait qu'il y a grande capacité leans,® que fes mafehoires ri ont ftnon une
ajfretéau lieu des dents.ûfemble de premiere fhce,regarddnt Phycis, que ce fait une Tache d'eaue doul-

Le Merle de mer.
\\y aumt difficulté de fe pomoir dffettrer decepoiffon ,riefhit quelespefcbcurs dcUmtrtigt'

POISSONS LU I. i; f
mais les Grecs tes nomment Coffiphos. Ceulx qui uendent les poiffons a\ Komvte, prononcent confhtmment
un Merlo, & quelques fois prennent l'unpour l'autre: ne congnoiffants les Canarelles, Canadeliet
® Tanches de mer,les uendentpour Merles. C'eft un poiffon qui ne retient confhmment une couleur,,
non plus que Phycis: dont aduient que plufteurs le confondent mffxauec les hambenes. Ses efcailles font
plus larges que celles de la Griue, mais au refkils fentreref:mblent. Ce ma fembléchofi rare en fon anatowie,qu
ayant le fiyeparty. en deux ïambe-MX Je fiel fort enun uaiffeau moult grefle,long d'un pied®"
demy,CT redouUe'xbofe queie riay onc obfiruè qu'en luy.finon quei'ay auffi leu en Krifiote^que Hamia
ha la uefiie du fiel longue ® repliée enreuolutions. vline médecin le nombre entre les poiffons afprati'
fcy.Dandtfum((i(f!%ifcesIvkrula!,Turdiaut Scorpion es epilepticis. Owde^dicî,
Auratis Hursena notis,Merulsque virentcs. Son. manger efi de mefine celuy des faxatiles..

- t í í
DE LA NATVRE Eï *OVRTRAlCt
LepoiffonPic.
ré de blanc
' -'iigzriiTt:>>

DES POISSONS II. I. X57
Le Cynedus.
le prétends que Cynedus a print ce nom cbeij.es Grecs,pource qu'il ha longues dents canims:&que
c'eft luy quAriftote ueult entendrc,le nommant Alphiftis & Alphifticos,^ eft. defttulue ou touffe couleur,comme
de cite.\l efî commun en Idpefiherie de MdrfeillcnomméufiSamit. \l appert quec'eft poifi
fon faxatile,® eft aimfi tnuableen couleur,comme jbnt les autres de fin ordre: tauteffiif la commune couleur
en efi iaulne,ayat du rouge parmy. Ses efiailles fiant cochées d Fenuiro qui font moult afircsgrrudes.
Cefiuy,entre touts les faxatiles,bd les dents les plus firmes,dijpofies par ordre le long des mafchoires,tel
lemet qu'ilfimble mieulx auoir les dents d'un animal terreftre utuat de chair,que d'un poiffonfaxatilc.
Alphiftis &• Mphi&kos,desGrccs:Cyneâas,desLatins:un Sdnut,dlAdrfiille.
ri.

ift DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
La Canadelle.
îe trame mpoifon commun aux habitants de la merTyrrhene, que le uulgaire nomme CanadeÙa,
ie nom diminutif 'de channa.Ûefi d'élégante couleur ®- diuerfi, entremeflédepurpuree. dnedeuient
guère grand,car il demeure plus petit, queles autres des rochers. Les Veniciens,ne le difhnguants d'auee
Hepatus,/e nomment auffi Sacheto . Er luy, efiant poifon endemene, frotte les co{te\de fa te fie contre les
mains de ceulx qui le tiennent, ® les bleffede certains aguilions qu'il y a. Ses lemes font charnues comme
es Tanches de mer.maifles dents font di[femblables:dont ailes de deuant font agites,®- celles du derriete,rtwu[fes.
Vaelle de fin dos efl continuée ®- cochee,comme aile de l'ufcorpton de mer. Les aelles de fis
afie\_fim i mines, qui efi couleur confiante a afluy cy.mr,comme dicl efi, les autres font mconfinntsa
retenir leur couleur. Ses efiailles font tacheesde taches uerdes, andrees, rouges,®- de couleur decbafimgnc,®
l'ouye en chafque cofié codiee comme au Bar .Sa te fie fi termine plus en poincl appovnhffant de.
uersle bec,que es autres faxatiles,hors mis au Bequet.Et ejhnt poiffon de rocher,baille aliment de bonne
nourriture a no^corpsyoomme les autres faxahles.

DES POISSON-S lt? ï. *jj
Canadelle,atix habitants deU cofte de Gènes ® 'Efclauonie:Sacheto )
d Venife*
Hepatus ou Iecorinus.
il y d m poiffon,quon uend iournellemént au marché de Venifè,queles poiffonniers nomment Sacheiijefquels
ie penfe eflre ceulx que les anciens nommoyent Iecorini on Hepatii, deladiflicn Grecque
Lebiii-.carileft delà couleur d'un fôye rok'gtffant enl'obfcur.ïls nomment aujjiles Canadelles de ce mef
me nonjntis ceft par erreur:® de nray,ils feroycntfembUbles, n'efhir qu'ils font différents en couleur.
r.y.

sfe DE L A N A T V R E ET POVRÏRAICT
Ses dents font plus mou(feS,que celles du Vhycis,qut f'encrent l'une en loutre, comme au Cynedus. Ses
cfmilles fini affres ® coulourees,comme celles duPhzgerou Erithrynus. On le prêdcommunément dla
ligne:cur il nefe trouue en heu ou on leputffe prendre 4ux rets,d'autant qu'ilfe cache es féndaffes des rochers
en la mer.Galien enfiigne,qtt'il ha la chair entre dure & nulle, il porte deux pierres en la tefle, œm
me touts autres poiffonsfaxatiles. \lya quelques excréments en la mer,attache\aux herbes,quelespoiffonniers
tirent hors en pefchant lespoiffons a la traîne, qui ont fi grande flmtlimde auec lefiye des anipiaulx
terrefires,q» ils femhlent proprement a un lambeau de f>ye cuiA,lequel quand on l'approche du
ne\,efi de mamaifi fcntsur.cncor plus que les effonges récentes, mis nous en parlerons plus a plein en la
fndtfjicondliure.
Cafhgnola.
Lespayfants de Marfeille Gènes,® du Porto Menere,ont un poiffon moult uul&We, quils nomment
tnna Cafhgnola, quileur efl ft commun au printemps, qu'il ejl cogne» d'un chafcun,® par ce defefhmé
des richesdequel me fembleauoir efleainfi nomme de fa couleur,qm efl comme des chafhhnes.sesefiiilles,l'aelle
de fin dos, ® celles des cofle^font trouvées grands par la proportion de fin corps : ® jàifant
œmparaifindu grandrn petitf efl amfi compaffç,comme efl la Carpe.llhatroisoUyesadeliuri,carla
quamefme efl adtouftee a la clausculc.ïon fiye n haplufleurs lambeaux,lequel couurel'eflonuch, comme
avons M en çeluy du Daulplm.VtsitefinnommeDuodenum.eflfans aucuns petits crmem\boymx.

DES. POISSONS LI. I.
Caßagnolam Caßantm,poi[fon de Marfeille.
Channus.
r Gwf.wejfáwr quilt Moyen* abondance d'un poiffondequelmeurant, ne pomott tenir fa boi¿
iec!ofe,ïont nomméChannus,^ eß л direenTrancoif,poiffonbaaiUant.Gata interprete d'Arißote
ceße ocm¡ionX a tourné de Шоп Utint Hiat ah,enarp our le prefent il eß nommé en Grec Chanao>
r.iij.

2

CES POISSONS Li. I,
ves furies cofte\, uendnfsdu dos contre las. Ses dents font petites comme au tarifes efcaiUes font affres*
ayants quatre ouyesen chafque cofé,ey doulles,excepté la derniere,qui efi fmple. llle meurt diffalement,tout
avnfi comme l'Vranofcopus. Sa langue nef bonnement manifêfk.maison luy tromte quatre
vffeletSjdeux deffus ©7 deux dé[foubs,arme% des dents crochues, qui font a l'entrée du gpfier, dont f'en
fert pour attirer les poiffons en fon efbmach.Et tout awfi que nous donnons l'excellence despoiffonspour
les malades entre ceulx de r'umre a une Verche,auJJ! efl il de la ?erohe de mer,qui d ejk'recommandée it
touts medecins,tant anciens,que modernes.
Perlzi ou Perlzi$,e» Gr«:Perca,

ki'i O B I Ä N Â T V R E ET P O V R Ï R Â I C T
fobldde ou Melanurus.
Tonti snìnuuUfont notnme\felon diuers accidents: car a cefiuy cy aduient, quoti le nomma OlUde,a
atufede fet grandsyeuU.Ceulx de V enife dient Ocbia:dGenes,Oia:®a ìlice, (iugulata er Oy ata:
CT en Latin, Oculata: quelques uns dient atAarfeiüe,Oilladiga:a Komme, Ocbiata : mais a ladifferenct
d'uneefpece de Tremble, dont duons deftd fiticï mention, qu'ils appellent Ocbidtelld, les Grecs difoyent
Melanurus,f ource qu'il bd une tache noire en la racine de fa queue,comme ilappertpdr fit figure. L'Olldde
efi œmpaffee de longueur £7 largeur,comme un Dental,Sarg,A.urade er Sparus. il y en a un autre
«flWwœ'Melanderirius, différent a ceftuy cy,dont ferons mention par cy après. Melanurus bd les
efittitles Idrgt,® une delle longue fur le dos. Cefi un paiffon qui uit en trouppe, ßr efi fdxdtile, dyant
bonnes denti gr robufks.ey l

DES POISSONS ti. I
Melanurus.e» Gw:OcuIata,e» Latin:Ochid y
d Vcnife:Oi

ií4 D I S P O I S S O N S 11. I.
Des poifions de riuiere Scmaraiz. Chap. xviu.
. If prétendsfiire telle'difhnttion despoiffons de maraiw riuiere en a fi endroitf, que ceuîx de mer
n'y feront compriw.car combien que grande partie de aulx de mer fartent quelquefois en íeaue doulec
¿edens les rimer es pourfengteffer, toutefois ie ne ueulx entendre de aulx la, mais feulement de aulx
qu'on peult fmplement dire efire de pure eaue doula, desquels le propre efl,fe tenir en un particulier en-
4roich,fansiamaisfi parar dulieu de leur naiffanœ. le mets le lac Conius de Maadonîe en exemple,*
la riue duquel Ion trouue ft grande quantité des poiffons nomme\ Upares, quon en pourrait bien emplir
des bateaux,mnpas en toutsendroiéfs-.car qmpaffe oultre,allant uers quelque autre endroiéí,n en troUueraplm
un fui llya diuerfes riuieres en maintes contrées ,efquetles Ion trouue diuerfisefieas depoiffons
diuerfêment nomme^ ma is ileft beaucoup plm de poiffons de mer,que d'eaue doulœ,dent tels font les
noms des poiffons d'eaue doula,Cypñnu$,que i'wterprete nofire Car pede CarpionJ'un & l'autre Saulmonje
Sario ou Truitte,Saulmonnee,Salar,c'efiadirela Truitte, Thyrralusou Themolo.fe lauaret,
l'0mbre,romble,l'cmblonjes Zpelans de mer ® de rimere,la Germa, la Perche, le Brochet, l'Orchis, le
hiyjius ou Barbeau,l\conjAg>n,U Barbote, le Saraqttusje Liparkja Pualle,VlefiaJ'Alaufe,darid, le
Saglierja Vendaifiou Leucijcus, le Squalm ou cheuefne,leG*rdon,le Muletja BremmeJ'Able.Lesncmt
des poiffons quon pefcheen Seinefont tels,\endoifès,tpelans, Barbeaux,Carpes,Gardons,hafeaux, Brochets,ifcrewffes,Anguiues,Gheuefnes,mlets,Taches,Alof^
Ables,Roffes,Lamproyes,Perches>№ufiúersou Ch*bois,zarbottesouMarmottcs,Grenoilles y Tortues,Pi
teufet. Les Uilanoii cognoiffent quelques poiffons d'eatte doula,qut fini particuliers en leurs contrées: car

DES P O I S S O N S II. I.
I 6 R
aulx qu'ils nomment Zarbdriou bdrbdti, font grands,® Kdlbeti petits, ®- Agoni font grdnds, du lac de
Cdrde,moyês du lac Lemanus,petits du lac de Corne. Auffi ont des Botes ®- Triffes du Thefn,des Carpes*
Tanches,Erochets ® Truittes detroisdiuers Ides, Sttegie du Tbefm, Tenter e t\aroni, Vreguereul, Vcel r
Botte,Scuc\oni,Oradigue,Piguefioride,Çauete\ati,Verfeghe,Perfigucttt,^
$redote,Angui\le,%ouette,Scardene,Stregiœ,Vorallettt,Rdnœ,Xedole,$a
j_ es
Anglois congnoiffent telspoiffons deleurs rimeres, Creuis,Pikrel,Trutte,Barbel, Perke,cbeutn,Scbmelr,
Vmbers,^remme,Rochies,Daœs,Tancbe,Ruff,Schriemp,Vrans,Gooin,hleis,Cdrpe,Locbis,Menois
iils^dmpreSjSchdflmgSjVaufon^rig^ttPolardStMuletjBaffe.l^sFararoif congnoiffent telspoiffons ue
tldntsdu V au,& les nomment ainfi,Gobetti,Grafcite,SqHdlle, Trutte,Chieppe,Tmche, Scardole,Galane,
LucQNous auons obferue'les noms despoiffons de plufieurs autres riuieres, que n'auonsmis en

aéS DE LA NATVRE ET f.OVRTRAICT
quel Ion penfeefire de compagnie,® muant de chair, qu'on dit en Latin efle Carniuorum.Sescofi^
font moult charnu\,couuerts de fi firtet efcaiäes,que iepëferoyeefireluy,dont tierodotxfrifant mention
despoiffons d'Egypte,a entendu parler,le nommant Lepidotum, quafi comme qtu dirait, pifcem fquamofunr.rar
c'efi l'un qui ha des plus foras efcailles qui foit.ll y a des homes qui ont des arbalefies.dSt ils
tirent aupoiffon en l'eaue: mais ils ne peuuent rienfrire aux Carpes, pour leur dures efcailles, fils ne les
prennent au rebours contre les efcuilles.la commune logueur des Carpes,efi d'un pied ® demy.eu.es mi'
uent aujjiiufques a deux pieds, mais il efl rarede les ueoirpaßer telle mefure.C'efl erreur commun a toit
tes nations de penfer que les Carpes ayent leur langue charnue,® qui ne m'en uouldra croirefrce l'expérience,®
il uoirra, que ce nef que fon palais, qui efl aimfi charnu.laquelle chofe Krifiote auoit defa e-
fcripte,uoyant que telle erreur efioit de fia en fin temps entre les Grecs.Le tonnerre frit dommage a la fiante
delà Carpe, comme aujfifiit trop grande quantité'de pluyes.Qjtand la Carpe met fis ceufs,elle utent
au nuage entrequelques rouffiaux,pierresoufrngcs,qw lors ne font guère plus gros que grams de miljefi
quels le mafiegardefoigneufimêt .LtsCarpesfont de moult grad reuenu en Turqwe:car y ayant fi grade
quantitéde imfs,quela tierce partie des hommes,habitants parles tulles ®iullages de toutes contrees,font
\uifis,qw ne mangent aucunement de poiffon qui eftfàns efcailles,lo a acwuftuméde leur frire du Catuar
rouge,auec les ozufsd'lfiurgeon.Varquoy les habitants de Capha.aufleuue Tanais.aduerti^de cecy.ayats
grande quantité de Carpes, chargent les nauires de tels oeufs, ta fale\en caques, qu'on porte uendre par
toute Turquie . cbdfcun congnoifi quel poiffon efi la Carpe: parquoy on le uoirra encor mieulx par fin
pourtrditt.zllen'hd aucunes dents en la bonche,maisa l'entrée del'tjhmcb.

4
DES POISSONS L I. I. tSf
Xyprinos.e» Grw:Cyprinus,e» Latin:Carpe,en Vrancois:Carpena,a Vendre & лих habitants
¿HPau-.QrinaiU'tíi rinate du StrimneiSaCaa^nGrec С Tura,u4e:Kiprines,en Italie.

¡70 DE LA NATVRE E Г POVRTRAïCT
Le Carpion.
Le Carpion ri efi pas moult grand poiffon: il Je nourri fi au lac de Garde, ®- efi renomme entre 1er
fiidndifis Italienne!. Et pouree qu'il efi un temp! en Г année,qu'on le pefcheen plus grande quantité qu'en
l'autre,ils ont de! prifirn de bois au riuage nom me\ Referuoirs, ou ih l enferment, afin de le garder long
tempi en nie: touteffiif,uoyants qu'il famaigrifl ® deutent pire,ih ont œufiumede le frire ® fitler, &
ftulpeuldrer d'ejj>ices,dfin de le garder long temps,® le porter loing uendre par le! mile! d'Italie. Telle
maniere défaire a donné octttfion a d'autres hommes,d'acwufirer quelques poiffons en la forte, ® priacipalement
aux Geneuois, qu'ils nomment Pefci Carpionati : ce que ceulx de Кот me, Gaiette & Naples
nomment Pefce de Sfv!lia,ouPefce de Vric~rurd:car prenants Us poiffons au prmtemps, ® les aavufiuts
p ourle Carefme,en font grande diftribution parles mues de terre firme : ® nous,qut auons obferuétds
poiffom,auonsrecongneu de ceulx qu'on nomme Trachuri, Atherina:, Sargi, Spari, Erythrini, Vogues,
menés,Pagres,® tels autres,lefquels awfidifpofi^par ordre,a>mme en croix Bourguignonne, ® entre-
\affe\demyrthe® laurier a large! fkei'les,le! tiennent en de! panmers d'ofer .le penfi que vline médecin
anommètehpoiffonsamficarpionne^,YifcesviCcelhtos,uoulant direfifceiiatos. Carpion efi
diBion moderne,qu on penfi efire ueme deееque le poiffon fût anciennement nommePion:® efhtnt adнет
que quelcun en auoit uenduunplus cher qu'il nefitUoit, n'oublia a dire que ce Pio efbit cher, ®
far ce le nomma Carpion. Cefi un poiffon compaffe en longueur de telle proportion que pourroit efire un
Barbeau-.mais ilbaplufieun dents,tant au palais,es mafchoires,que deffus la tangue ;car il efi du genre
des rmtttes,lequel fi pai fi de poiffons uiuants,® de la cherree, que interprete en Latin Phryganion.
Xesefcuilles font moult petites,ayan

DE LA NATVRE ET POVRTRAICT t 7
t
«ouleur argentine,® le dos noird'delle de fon dos efl meule petite,comme aufficelle delà Truitte, ayant
aujfi unepetite ebarnure deffus la queue,tr!le comme en plufieurs autres de œfkeffece. Les Cdrpionsfint
quelque peu uoulte\en fiulx,® 1
neeroiffent quereplus d'un pied en longueur :le fur plus de fa corpuléce
fer o\t totalement fimblable a la Truttte,riefhit que fa ttfie efl plus longuette, ® le corps plus grefle, tel-
Umetti qu'on peult aimr l'effigie d'un Car pion par la pemSbure dune Trust te.
Le saulmen.
Le Saulmen efl l'un des plus grands poiffons de riuiere qu'on congnoiffe, ®qtù croifl tellefôis trois
touldees de long,® gros comme la cuiffe, ayant fis efcailles mtfis en proportion a la grandeur de fin
corps,moult petites.Us font femt\de taches rondettes, liulnts ® rougcajires. C'eft memnllefi ce poiffon,
qui efl f uulgaire en no\œtrees,eftoit demeure'fans ancienne appellation Grecque. \lha une petite delle
deffus le dos,et une autre près de la queue,charmie ® graffe. Toutes fis délies auffifa qitettt (qui n'efi
fiurchue)font miufbetees de iaulnes ® rouges taches comme es outres endroich .Ses dents tienent quatre
rengees au palais,tout ahi fi comme au Serpent Cerafes.Sa langue e fi auffimoult bien gnrnie de bonnes
dents longites,® plufieurs autres en la mafiboire d'embas,plas logues que celles de deffus, ® en plusgrande
quantité'. On luy trouue quatre ouyes en chafquecofté. Son ejhmacb efi eflvndu en long,®" qui
efl moult p.iit,ueu la grandeur du poiffon. Le fòy e efl d'une feule pìece,eflroiék ® longue, ajfisfur iefiomach,efkndu
le long du cofle gauche, dont fort la uefeie de fonfiel,de uerd obfcur .Sarate efi noirafire.Les
petits ma fhm qui enfournent le boy-uxprochain a l'efiomach,nomme' PyIorus,/ô»f qttafimnumerables-.ils
font plus grands en un lieu qu'en l'autre,tels que nous les uoyons de Loire ®- de Seine, it
y en a aujfide moult grands en la larmfi d'àngjeterre,qui paffepar Loires-maisleurs poiffonniers dnt

t 7
i DE LA N A T V R E ET POVRTRAICT
Mttrecoufiume deles trencher,que nous quifkifins des darnes rondes en trautrs, moult amntide
l'apprefkr,au contraire d'eulxquile trenchentenlong.befrais nous eft plus commun au printemps er
en Carefme,ma'ts le faléejl en toutes foi fins.
Le Saulmcnfêmelle,quc les française atufe défis œufs ,nomment une Portière, ou de fon ЬесШ
£efrangefkcon un Beaard,efl différent au tmfle, pour ce qu'on luy mit comme un crochet en la mf
choire d'embas,qu*fencre en celle dedeffus comme f'emboiftant en manière dehaqueboutte.il apparoill
plus de taches en фу су, & plus uiues,quen tm(]e,ayat telles mriete^de couleurs, comme en la uieil-
; le de mer nommée
hdM l d
" d e m en f* ^ùche comme le nuflcSes yeulxfint de couleur
ueronne ® ronde,deffoubs lejquels tly a deux conduittspour odorer. Lcfurplus comuent auec les nurquesdu
mafle. Nous auorufeulement nus la tefc delà fèmelk pour ce qu'elle efi rare,® me la figure des
1 i b
Saulmonseft notoire a un cbafcun.
•"
l

BES POISSONS LI. Г.
Pourtrtuiïde U tejkcTun Sduîmn fèmeus.
l
7ì

î/4
NATVRE ET POVRTRAICT
D E L A
La Truitte Saulmoniere.
il y à euidéte diftinftion entre les Truittes des riiueres,® defrue'des celles que nofrre ttulgaire nomme
truittes Saulmonees, font celles qu 'Aufon nommcït Sanones. Telle efl nofrre Truitte Saulmonee,comme
il ld defcripte par fes uers,
Te'queinter gemmas fpecies,neutrumque & vtrumque,
Qui necdumSalmo,nec iam Salar ambiguu'fque
Amborum medio Sario intercepte fub «uo, &c.
Lon d acwuftume' nomer telles Truittes Saulmonees,pource quelles font moindres que les Saulmcns t
plus grandes queles Truittes communes. Varquoy es aultres lieux ouils ne les nomment Truittes
taulmo nées, ils Us dient franches ou Royales, tellement qu'il yaa faire a les difeerner d'auec les Saulmens
de pareille grandeur : car cefk cyba taches rouges iaulnes es cofk\ de femblable facon ,plmfréquentes
qu'en mie Truitte. Son anatomie £r celle du Saulmsn conmenntnt auec ce que nous dirons del*
Truitte en cefuyuant chapitre.
Ld Truitte anciennement nommée Salar,
lly a uneaultre maniere depoiffon enAklian nommé Trotta,différent a noflreTruitte-.car ieueut
que Troua, foit poiffon de marine, l'autre de riutere,nommé Trutta. C'efl
m
poiffon duquel lon fepourvoitbien
efmerueillerje noyât monter contremont lesfr-oids rutffeaux des haultes mentaignes,®guigner
quelquefois ìufques a la fumnùté des Klpes,mais alors a péne en trottue lon qui foyentplus longs,qu'im
fied t
tels(dis ie)font moult délicats & de bon mangpr.La Truitte qui nefl nourrie en lieu ft rauiffante.demntplus
granfatiuit demoins bonmagr. il y a me particulière enfeigneenla Tmitte^mluy efrpar z

DES POISONS LI. T.
i ? f
ticuliere,comme ouffi efl aux deux Siulmons,Sarions,v mires\Lauarets,Cdrpiom,tpelans,Themeri,Em->
lions, Tacons, Humbles,®' quelques aultres, cefl quelles ont une cbarnure deffus la queue, qui efl diferente
en quelque forte a la nature d'une aelle de poiffon. Aufon a difr,
Purpureifque Salar ftellacustergora guttis.
Car les Truittes font tachées de madruns de diuerfe couleur, ®" principalement iaulnes,plombées ® >
rougeaflres.Touteffiis pour esquela Truitte efl ueue en diuerjés contrees^Ue^n'efl confiante a retenir me
mefme couleur en diuetfes efpeces. Lon enpeult uoir prifes en une mefme riutere de Ritte de Neufirie au
paif de Normandie diuerfèmet couhurees,cbofe quonpeult auffi obferuer enplufteurs efpeces depoiffons.
"La Iruitte porte une petite aelle deffus le milieu du do\,deux deffoubs le uentre,® une en chafque coflé,
toutes lefquelles & la queue font mouchetées de mefme couleur que le corps. Ses epatUes font petites. La
ligne qut départ les cofte\ efl moult apparente:fes yeux font rougiffant-s. Sa langue efl armée de flx dents
far deffus,® le palais de cinq rengees, quatre ouyes en chafque coflé. Son coeur efl comme triangle , ®r •
fon efhmachgrand. Ellefepaiflde Cherree,lfirouellesdeau ® , plufieurspetitesbejksuiuates enVeau.
Son boyau nommé pflorw efl fi comen de mem\ boy aulx nomme^spophyCes, qu'on diroit^u'ily en
4 plus de cent. Son foye eflpafle ® fansplufeurs lambeaux.Les tntefhns nom que trois replt%.
Le Tacón.
llyd une maniere de petite Truitu en kuluergne,quonpefche en celle prochaine riuiere ,qui paffe
ioignant Clair>nçt,c6gneu a touts habitants de ce pais la,lequel ils ndment un Tacon. Lorsque le uouloye
deferipre par le menu,ny trouuant au{tre différence d'auec laTruitte,fnon la grandeur,® qu'il ne
croiffoit umaif fi gradqueUTruitte,ay ms toute la diffetêce eneeque efhnt feulemét momdrequme

г76 DE LA NATVRE ET EOVRTRAICT
palme,n excède guère lagroffeur de deux poulfts,ayant le! yeux, les demsjcs deues, &• la mrnofite'teignant
U queuejesefailles,® toutes mitres marques tant extérieures que intérieures, сож la Trmtte:
aufji efi il d'auffi déliât manger, ® fapprefk en la mefme manière. Cefl de la libéralité de M. G. du
VrauEuefque du ditîlieu,quel'ay ueudaquelleriay uoulutaire-.caril m'a donné moyen de ншЬетмр
des fingiilarite\, qut font en ce pais la.
Thymalus.
Quj, ferait a buiéi mille fuies de Uilan,m riua

, 7
8 DE LA NAT "V RE ET POVRTRAICT
Thymalus en Grec 0" hatin,Tbemero & Tbymarò a Milan ey Iode.
Le LAVANT.
Vourprouuer que le lavaret efl poiffon moult vulgaire, tenant ce nom francoysou Lionnois, ie ne
ueulquele pdpier des poiffonniers delà court pour le prouver : car Ion trouvera telle diâion en leurs marche^dts
prit fltifh aux. maiftres d'bofkls. Ce Lavaret efl poiffon déliait nombre encre les ejfeces des
Iruittes. On en pefebé moult grande quantité es lacs du Kourg?t,d'Aigr

DES POISSONS II. Ь 179
eft plus grande que lay. car iln excède guère fouuent la longueur d'ufipied, ® rfeft plus effets que ce que
le pouffe ® le doigt de deuant peuumt empoigner. Sa tejk ejl longuette, ® eft comert d'efcailles menues
comme la Truitte. Les délies de fin do\,de deffoubs le uentre, ® des cofte^font noires ® cochées aux
extrémité^. Son uentre eft grdnd ® mol, ileft different d touts mitres poiffons,en ce que fon nafeau eft
&urt,ayant deux o(felets,un enchdfquecofté,quiduancent lors qu'onluy ouureld bouche,commedduient
auffies Harens® Loches, lln'bd aucunes dents esmafchoueres,nt enfabouche, maisilhddes offeletsd
Ventrée dugbfier, efquels ily d fix dents.xlha unecharmre fur ld queue comme l'Omhre.Sesouyes font
quatre en chdfque cofté,mou\t ftmples, defjuelles celle qui touche d Id tefk, eft ld plus petite, il n'ha aucunes
biches es cojk^car tout le deffoub\eft de couleur argentée par le uentre,® le do\eftobfcur.On luy
trouue trente cinq cofks en chafquecofté-.fon coeur eft pale ® triangle.Sonfoye eft d'un feul lopin comme
i'Exocetus ® le Ddulphvn. Le fiel ejl coufu au cojïe'dextre, & la rdtepend de lefbmacb a feneftre.Ses
incefhns n'ont aucunes reuolutions- le ne luy ay trouue aucun nom anciem,® par ce m'a fallu eftre content
du moderne.

DE LA NATVRE ET POVRTRylCT
Lauarct.
Vmire de rintere.
ließ a preßppofer que les anciens Grecs ont fiti ft mention de Г Ombre de riuiere,mais nom lawns U
amplement dici en ÏOmhre de mer. Et riefbit quekttfon aßt! mention de celuy de riuiere.iefiroye d'opirüon,quelie
ferait demeurée fan clarté. Scacbant donc que Aufone efbit Médecin, & auoit ebarge à
•Romme,il eß aprefuppofer,quilfefioit troméen quelque mile furia MofeÜe, ou poffiUe a Mets ou Tre.
ues,U ou il trama ocmfon defirtpre des posons : fi efi ce queie neîay oncfceu uoir entre les poiffons d
Mofede.Cefiwpoi'fonmoulcagneuenAuluergneO'SaM
4 e r i m/ i a } i
i mU

DES POISSONS LI. I. îSr
chair plus friable que luy,auffi efl ce un poiffon délicat de bon nourriffement. le le mets entre les e fie'
as des Triùttes Lauarets,

iSi DE LA N A T V R E ET POVRTRAICT
fcnts. Sa ligue efl enfournée de flx crochets d'os,qui font par le deffM,&auflfiy a plufleurs petites dent
en la tnafchouered'embas, qui fini courbées en fitulx,® quatre ouyes en chafque coflé.La ligne qui depart
les wflz\eft courbée deuers le uentre au contraire des auleres, qui l'ont courbée de la partie du do\.
C'efl uttpoiffon uiuant d'animaulx en uie. On les pefchegras au lac de Valadru en Sauoye & d'Aiguëhelette.
heur Attatomie ejl comme celle de la Truitte,® par ee rien dirons d'auantage.
L'Omble ou Humble.
tpelandeUer. .
» » i x^m-îtui fe trouueauriuag des fleuves près de la mer, taultre,duquel parlertm
/ i ^ S S ^ ^ * ^ n'oJauatnemnt parlé de cefluy cy : tSF « t f

DES POISSONS L I. I. tgj
fis «fi unpoiffon des plus notables de tout ceft oetmre eftime des plus délicats. ttmoy neluy ayant ofé
muer fin nom moderne, ay feulement diet, que ie l'oferoye nomer \iola,de diBionLatine,le uoyant auoir
odeur de uiolette, prenant l'argument d'AElian ,qusena nommé un Thy malus, d'autant qu'il fentoit
l'herbe de Thym. Vlpelan ri eft familier a toutes mers,mais eft feulement uulgaire uers la bouche de Sàne
entour Caudebec,ou en laTamifi en Angleterre ,fe tenant partie en l'eau doulce de la riuiere,lors que
lefiat eft ttemt,partie en la falee, quand la mer fi'en eft retournée, on lespefihe en toutes faifons, mais le
principal reuenu en eft au temps de uendenges. Les Anglais le nomment Schmelt, ceft a dire,ayat odeur,
il eft de corpulencegrefle ® ronde ® fans efcaillcs,ayant demi pied de long : lequel mis entre les yeux &
la clarté, fimble eftre tranj]>arent a la manière d'une Athermne,lors mts en lendroit de l'effine du dos
ou eft le fang, mais le dehors eft de couleur argentée. Les dêts font tantfur la gueule, que es mafehoueres,
totalement pofies comme en la Truilte,ayant celle chartwre fur la queue, qu'on uoit au Tacon, Carpion,
Thenwlm, wmbre, Sanon, îaulmon, Triùtte, Lauaret,eyvmble. Couuerture defitbouche eft ample.Sa>
langue eft armer te ie dents comme en l'Humble.® * 1 entree defongofier,ily a quelques offelets,fime^
d'autres dents plus eminenttsAefcayqu'ilfeft trouué hommes doéhs,qus ont uoulu mavntenir,qu'ileftvi:
effece de mcrlang,car a la uente il ha la te fie de mefne, ® tient quelque chofe de fa corpulence, il fimble
auoir deux langues: carilyena une autre a la racine de lapremiere ,enlaquelle onpeult compter autant
de dents, comme en la premiere. L'aelle qu'il ha fur fin dos,eft petite,qui demfe le poiffon en parties
efgalLs.Sd queue eft fiivcbecûlbd quatre ouyesen clrafque cofté,qui font de couleur pafle,® qutfentent
la volette de Mars. Encore ha quatre aclles deffoubs, dont d.eux font par le milieu du uentre au deffo
oubs
deux
de l'aelle du desdet autresfint en l'Hmïï du coeur,® ttnt en ch

2S 4
DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
fierres bUnches & rondes en la tefie\qùon feult fatalement dpfermoir four Id trdnjparencede fes os,&
les ueoir fttuees foubx ld partie vofkrieure de fon cerueau,en celle partie ouileft coniotmB a la meuelle de
i¿tT> MCUtl L jit*#SW » ' ytfWV^W . fM" -« / "7 " * • i ' ,/ J " r-t. . j- / . . . n i> .r. t.
l'une feule pieceefque
deux grandes apopbyfes contre fon pylorus. Üyapeu de reuolutiom en fes mtcfiins. Loncongmijl
l'ejfine. Cefl un poiffon délicat &• moult gras, tendre ?? facile a digérer. Sonfaye eft d\
tendue enlongueur, auquel il n'y a fiel qu'il faille o fier delà : car ce qu'il y a d'amertume eft petite. ïl n'y
luy regarder en l'ejhmacb, qu'il mange des Creuettes, moucbettes, apbies, txfirwm, lendes,efcxouehs-,
' e> ' - j
foulx,0-tel^autresfatra\demer.
Efelan de wr,Scbemel en Angleterre.
tpelan de riuiere.
•llyd celle différence entre f Epelan de riuiere celuy de mer,que combien que eux deux foyent pefche^
en làne,touteffiii l'mfe tient ioignat de la mer.Ceftuy cy efifeulemet fefcbe'es lieux mediterrances ltm£

DES POISSONS 1,1.1. tif
dsteut fallee. \l fût m temps queie îeflumyeeflrepoiffon particulier a noflreSeine: toutefois Vayant
trouué a Ferrare,ay ouy qu'ils le moment barboh.Ie ne luy ay tromtê aucun nom ancien.ïlefl fi femllable
a l'àble, qu'on diroit que cefl une mefme cbafe , filon n'y prenait tgtrde de bien presimais on trouue Indifférence
, uoyant qu'il ha les racines des aelks, rouges œ me celles du Gardon & Veron: & la ligne qui
départ fis cofks,efl courbée en arc. lin excèdepomt la longueur de einq doigts, ejT lalargeur dupoulfe.
C'efl un poiffon qui fent bon,® qui nefi guère inférieur aux autres de fon ordre. Ceux de Rouen , noyant
qu'il efl quafi toufiours plein d'oeufs, aient des ouelles. L'Epelan efl de fi mue couleur argentée, qu'il'
enrefflendifl. Qui luy ofk les efeuilles du dos,uoit telle diuerfité de couleur fe tourner foubs les yeulx,®r
y apparoiflre un arc en ael. ilefl bien ndifuement reprefenté aupourtraicl qu'on uoira cy deffoubs,paf
quoy n'endiray d'amntsiga.
l

DE LA NATV RE E T PO VRTRAICT
EpeUn de гшеге,ЪагЫо a Verrare.Ouelks a Rouen.
Cernati.
1 numterunt deferire m poiffon faxdtile, uenant de ld riuiere,qu'on ne trome enverede
V TZdnce oui тф* Ф k* re M x А Ч 1 °У'- Ф e r r e u r dc P en fi r 1 ue Cernudfoit ld Perche
U
С
lieux ле / га ,£ ие
1 5 m M
auom defid parlé, il neß aucun poiffon qu'on pmffe mieux comparer a ld ndm
OrpW^ ñ ^
с у ; ш г
- й Ш
ц е
ф т т х ш tim
Uguede «mer te. Encore quii [oit ¡a-

DES P O I S S O N S LI. t. *S7
xdtilef efl ce que fis efiailles mcnflrent fe fentir de beaucoup de utfcofité.Qj*anditnageenleau,il refera'
Me en partie au Gougion de mer.car toutes fis aelles tant de la queue,des cofle^que du dos, font diuerfiment
rmdrees de noir. S; on regarde ce poiffon uenant nouuellement de Veau ,fn couleur efl changeante,
comme le colier d'mtpaon, nuis torché®" fiché,il refilendifl en l'or,qut apparoifl fe changer en afur. \l
ferait moult femblablea la Perche,nefloit quilnha aucunes lignes coulourees en trauers ® fur les cojk^
®-ha le mufeM plus court. Sa te fie approche gradement de celle duSparus,® 1
efl avnf coulouree.Ses yeulx
font efleue\decouleurueronne ® tranfiarem.Lon congnoiflra laCermaatel fignt,quele deffus de fis
ouyes efl coché,comme en aluy du Bar,ayant un aguillo en chafque cofié. Encor efl congneu eflre différent
a la Perche, pour a quel un ehd deux aelles furie dos,Foutre n'en ha que une.\lny a aucune apparaif~
fana de dents en fit bouche, comme auffi fa langue efl fi petite,qu'elle n apparoifl guère. Ses efiailles font
comme quadrangles, ®- fortes,® cochées par les bords,de quoy lepoiffon en fembleeflre raboteux.auffi
efl ce de la que les Anglais le nomment en leur uulgaire Rulcht, en quoy il enfuit auffi le Cynedus ®- le
Vaganellus.Lon enprend quelques uns en celle riuiere qui paffent par Lodre,nommee TamifiMaisily en
a encor plus en lariuiere deKauellm qmpaffe parOxone. Les médecins d'Angleterre l'efliment encov
plus pour la nourriture des malades que la Perche. Maisil n'en peuuent guère trouver que l'efié,d'autantquil
fi cache en Ihyuer. il n'efl homme qui tu prenne admiration de uoir ce poiffon usure fi longuement
eflunt euentré,® taillé enpieas: carfincoeur firemue encor deuxiours après quon l'a oKuem
Varquoy ilefl manififie,que lespoifios ont ala de particulier oultre les animauls terreflres,que leur coeut
fe remue plus longuement,iom 8: que les animaulx terreflres,ejhnt en loir,re finirent ®-- expirent foment
pour fi-oidir leurJàn^qui efl quaftauffichmli que fil efivit efchauffédnfin.Uaislespoiffot}{ ayantk

»88 DE LA N A T V R E ET POVRTRAICT
fang froid,®' ne fe feruants de l'air en l'eau pour leur réfrigération, ont te momiement du coeur beaucoup
plus Ung,eflans en l'air. Nous en ferons plus long difcours en nofire liure des oyféaux.donc celuy qui
muldraauoirïmtelligencedubattementducoeur,l'apprendrafkalement en Vanatomed'impoiffon.Qnr
entant qu'il y a deux repos entre deux meuuemes, Ion le uoira un temps retiré,® fans fang, & depafle
couleur, ® farrefkr fam battre: les médecins nomment cela Syfloles, & tout mcontinentfefleuer
eftre rouge ® aufflfenfler,Ion nojnme celaDiafkles. lefêisl'anatomiede cepoiffon enQxont,prefentles
leékursenla faculté de médecine qui feroyent tefmowgs que nous troua a fines dou^e mlUfite^Uancbes,comme
perles attachées auxuenes me^raiques,entre le Colon & lleon, en chafatne defque'des il y a-
mitunuer grefle & longquafi de demi pied,® qui fie remuait quand onl'auoit oflé' de le dm. Uakcela
nemefemblatrop rare: carquelqueffiis efladuenuqueï'aytrouuédes hfcarides en des poiffom de mer,
quiefhyent longs d'une aulne® demie. Ion trauue afle diftion kcerma en plufleurs lieux de vline Medeciti,mais
iepenfe qu'il entend du fufdièî Cernua.Les poiffonnieresde Rome nomment la Perche de rivière
una Cerna,œmme auffifint l'Uxocetus,® plufleurs autres,mais c'eflpar erteur.Ueffiwfuiuantt
fera entendre dequel poiffon ie prétends parler: car elle efl reprefentee au naturel

t$& DE LA NÂTVR E ET POVRTRAICT
La Perche deriuiere.
Le foiffon que les Tranm nomment une Percke,eft nommé und Verfegten Hetruriedes Anrlw dient
Terki-.era Komme, und Cerna. Arijkts a parle de la Perche marine,® de ceüe de rtutere. Aufone aufli
11
enadicl telles parolles,
Nec te delicias meniarum Perça filebo,
Amni'genasinterpilces dignandemarinjs.
tHesfont couvertes•defmiUes rudes ®fetches. LesPerches de riuiere font en ce différentesa «Ue
mer,que les unes n ont au une cule deffm le dos, ® les autres en ont deux. Toutes deux ont des taches au
trauersdudos,commeleMormyr^,eyq^treo
dedeuatrfarmeede do» K
earefies conclues,dequoy celle quteft la première, efl cochee/autredapres

DES POISSONS LI. t.
ïltpiui en G w;Perca en Latin: Perjèga en Uetrurie: Vne Ycrche de riuiere.
VanguiRe.
Les anguilleS font diftmguees en mires et blaches.tiles font uulgaires en tvutes eaues,et par ce cogneu.es
d'mchafcu. Lona tsuftourspefe quilriy eujl aucune difhntHoentre les Anguilies nedu mafle ne dela
femelleicr par a,lon dit cpielles ne faavuplem tune a I 'autre come les autres poiffons,® nefint aucum
oeufs, &par cefont engendrees fans auoirfemencegenitale: mats que fentortillam & frottnns enfemble,
celle (ujcojite^qw eft fur tear peau,ftit fortir quelque wfddite' „dont difille deld, baurbe qui tombeau ri-

ift DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
nage, & delà tes Anguilles font engendrées. Les Anguilles défendent des riuieres en la mer,ou elles fingratffent
aifeement,paffantsores de la doulceen lafalee.Varquoy cellesqu'onprendenla mer,font toufiours
efhmeesplus fiunts,que les autres quiuiuent enlapure eauedoulce.Siefi ce,que quelque part quelles
uiuent cherchent toufiours la finge: ©r par œ,elles engendrent groffes humeurs en no\corps. La filée
tn deuient mo'ms nuyfible. Cefi un poiffon de moult grand reuenu aplufieurs nations, & dont lesitaliem,prochains
a la mer Adriatique, en ont grande affluente . ïfkntdonc la différence des noires aux
Hanches affe^ cogneuejlnefiuldra acvorder,quon diete mafie auoirla te fie plus ample wplus longue,
CT tafemelleplus large:mais ainfi parlant fiult enfiirela différence du genre. Nous nouons point mis
de figure a l'Anguille, car celle du Congre luy refimble de fi près, quon pourroit prendre lutte pour luutre.huffi
ouonsfiici entendre en no\_obfiruations des pays efiranges,quon en pefiheaufleuue Strimene
dexcejfiuegroffeur.
Brochet.
C'efi erreur de penfir que lehrochet efbit ancicnement nomméLupus,maif ila efiédéfia dici au chi
pitre du Lahrax . Les Grecs fuyuants l'etymologie des diftiom uulguiresdes Italiens,prono cent Luc^o, o
meauffiufants des dictions turcques d'Afte, dient Turnes* çy les lurcqs dient Turna baloul\. Le Brochet
de mer anciennement nomméSphyrama, efi auffi appelle Lucig marino. Les Anglais le nomment
Luts-.mak cefi quand il eft grand: car les t
petitsy ont nomPil^. Encore ne mefuts bienpeurefouldrefi

DES POISSON S L I. I. :$
rant de l'edu, lors qu'il adutfie quelque greno uiUe,ou autre cbofefe remuer leansjl fe darde de raideur fur
fa proye.C'efi de la queles pouruoyeurs ® cuifniers de la court, le nomment un Lanceron. Le uulgtire
d'kniou®du Mcunele nomment un Kccquetjuy uoyant auoir un grid bec.Mais efinnt log comme une
brocbe,efl nomme en tout lieux un Brochet. Car ils ont le corps long auec rondeur,® la tefk efkndue en
auant-.ils font madre\de blanc,plombé ® noiraflre.Ses efailles font peûtesd'ouuerture de fa bouche eft
grande: fis dents font canines,logues,® tranfiarantes, fichées a i'entour delà mafchouere,quatre ouy es
en chafque cofié:fia queue efl fiurchue,® ha quatre ailes deffoubs le uentre : les deux qu'il ha près de /

i? 4
DE LA NATVRE ET
POVRTRAICT
Lucius e»Ldtin:Brochet,ldnwn,(*r Pecquet enVrdncois: Turnd ou Tarnes en
Turquic: LUc^o en Italien ©r Anglo is.
DH Becqttetde mer.
?4Uoyepdffeoultrc,fdnsfiire mentiond'm petit poifTon - t
quelesHifdrtlnomme^jBecquet:^
Irofotdelemettredprede^JetdenJ^
ielpd*fontourtZz,nex

DES POISSONS L I- ï. *i?7
qu'ils rienfiœnt leur profit!-. Ain fi adutent de certains poiffons qu'on pefche ou Wl,defqueîslefcorfi fi
peult rêplir de potlle,dont y en a de deux ou trois firœs,tousgros comme la te fie.Hum qui efi le plus rond,
eft plus fiuuent ueu que les autres. Aujfi efi ce du plus rond, dont nous baillons le pourtrait! .Les italiens
le nomment Pefie Zolwmbo, mais c'eftparerreur. Les Grecs uoyantsqu'ils fint ronds comme boutailles,
dient vlafiopfari. On les prend en la iuri[diction du Saet : &dela on les apporte au Caire pleins de
fim: car ils ne ualient rien a manger. On lift d'un poiffon ronden vline, qn'ilnotnmeOtc)\ii t
oii comme
on lift es autres exemplaires ,Orbis. Telle efi la figure du fufdit!poiffon.
t.uij.

D E S P O I S S O N S LI. I. Î? 7
Autre poiffon du Ni'/.
E»c»r auoni ueu le îchelctos Sun autre poiffon tout d'os,que les bajkleurs pornyent en monftre,dont
la firme eft de cinq angles, lieft quelquefois d'un pied de long. On le monde defies intérieures parties,
comme les deffufdicîs:mais ce ft pour engarder l'efiorce qui eft dure corne d'os, uray eft quelle eft fragile,
ttpource quelle ne fipourrifî &• corrompt point, ils les uendent aux eftrangers, qui en font monftre en
leur pais comme pournouueaulté.Qu,and il eft en me, riha autre firme que ce qu'on en uoit maintenant
parle pourtrai ft. llha fis yeux corne les autres,® une aile en cbafquecoftê,®- les leur es,ligue,® bouche,
®unt aile en la queue, com >ne außi deux petit ailerons deffius ®- deffoubs uers lendroit du coniuitl:
del 'excrement.
figure de la companion d'os,dont eft couuert ung poiffon du Ml.

i$t DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
Autre poiffon du Nil que le ueulx ejlre interprété Lothe du
Entre les poiffons du Niljon en peult obferuer mi de utle codition, ® dont a grad peine lesptttiuris en
ueulent manger,ftnon preffe^ de fthn:touteffiys il y en a d'autres qm font encor plus mftpides.llefl couuert
d'une peau liffe come l'Anguille: mais fa corpulêce eft corne celle de la Lotbe de rimere, ayHt m pie
de ISgiit eft de lagroffeur du brassa tejk approche de celle de Qaily animas,d'autàt qu'elle ejl graffe itle Phoenix aulirne des oiféaux,qui fontlongues d'une paulme, que ie n'auoye
ueu en aucunpoiffon,quen afhicy .il ha quatre ouyes enchafquecofléSescules font cjnieschaf
cune d'un aguiUon coche. L'atle de deffus le dos eft charnue,eftendue en log : auffien ha deux deffoubs le
uentre. Son ftye eft dimfe enplufieurs lambeaux, faneftomach eft log,® f es
mtefhns n'ont werede reflib
llfe pxtft de finger petits poiffons,® de fablon, ® des excréments de l'eau. La uefeie qui eft
donnée auxpoiffons,m4mtaila_nagewre,ej} en aftuky comme un corps ffongteux ; enr ellefembleeftre

DES POISSONS LI. I.
1 ? 9.
percée de toutes parts d ld manière d'un poulmon de ferpent.Les oeufs des femelles font petits,ucndnis du
BuflrtsauCdire.Nousenauonsueuu^iamortdaeât'aurittdge
Le Barbeau.
Tu meliorpriore amojtibi contigit omni
Spirantium ex numéro non illaudata fenectus.
quiefbit d'une coiddee de long.
Le Barbeau eft fréquent au Nil: mais comme il y d différence entre le Brochet de Vrance a celuy
d'Italie, auffr diray qu'il y d différence entre le Barbeau de no\_ fleuues d celuy du Nil. Car le nofire
efl long, quaft rond-mais celuy du Ntlefl effets, ayant le corps trappe er court, y le uentre moult
grand. Le Barbeau ha quatre meuflnches, dont il hd eflè nommé Myflus : auflfl efl ce de la que les
Grecs dientencor pour le iourdhuy Muftachato. il efl un autre effecede poiffon,que les Grecs ont
nommé Miftilziton, dont auons defla amplement parlé en la Baleine, monflrant que c'efl celuy
que les Latins ont nomméMufculum. Les petits Barbeaux font nomme\Barbar'm, a la différence
des plus grands que les Milannois nomment Barbari: y les petits Barbeti: les Ânglois dient un
Barbet.LeRouget efl auffl nommé Barbeau de mer.Car il ha des barbes, qui font plus longues qu'au
Barbeau derituere. ïl efl congneu en tous lieux. Kufone mutant maintenir que de tous ammaulx le
Barbeau efl meiHeur,d'autant qu'il efl uieil,a dicïainfl,

300 DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
Strmfias ou Botatriffa.
Le; Milannois & aux de Turm, ont wn poiffon tenans fin etymolegie de deux noms anciens Koetitt
0 TriSi,® de uraywusdientmatriffa:®ofknt la grandeur,ellerefimble fi proprement m
qu'on lepourroit appeler Petit clanis. On prend les uns au lac ,®les autres en la riusere. Ceux qu'on
apports du lac Verbanus/f/? a dire,du lac maiour, pefient quelquefois fiept Hures communes, qui font
quatre liures dugros.Ceux de Ihefin ne pefent guère deux liures de gros,c'efia dire,trois limes ® demie.
Parquoy ils font nomne^ petit, au regard des fufdiBs qui font grands, tncor y à quelque différence
en la œuleur.car ceux des riuiens font noirs, ® quafi d'une feule couleur : mais ceux du lac Verbatim,
font mefle\de iaulne ® cendré.Les habitants du lac Luganus.w les nomment comme leffufdicts.maii
Strhj^a.Quila cofiderera par le menu,® la coparera auec une Lothe, mettra toute la feule différence
des deux en la couleur,® quelque difformité de leur habitude. Car leur tefie efi comme applatie ® large:
le refiedu corps, eficSme celuy d'une Anguille, gliffant ® fans efiailles : mffi refembleroit elle a une
Anguillcftelk nefioitfi courte: touteffoù la différenceefi, quelaile qui fuit le long de fin dos,efl feparet
d'auec la queued autre qui efi prochaine a la tefk,efi fortpetite. Toutes les autres ailes defescvfk^, de
la queue,® du dos, font nulles ® larges,comme au Congre ® a l'Anguille, qui me fait penfer,qu'il M
doibteftre nombre entre lesejfeces des Gougons.fidchant qu'ils ont des efbines ou arefks en leurs ailes.
Voc la uoyant atnft moufiheteede taches cedrees ® fidues, ® refimbler en couleur a la befk nommée
Chamelopardalis. Son uentre efi grand ® facile a fi pourrir : Car c'efl mgpoiffonmol® tendre,de
chair dodce®aggreabk au pâlots. Les uilannois le fiicuffent auecfapemtout ainfiquelet Grecs

DES P O I S S O N S 11. I. 301
les Anguilles, nuis la peau de Botatriffa J'allonge plus quede F Anguille,® efi gluante, qui toutèffois efl
bonne a manger,
clar'ta ou Lotte d'eau doulce.
Vefiriuants les efieces des Merlus,nous auom fiûcr uoir lepourtraiél d'une Lotte de mcr.ReJk mamtenatque
nous parlions de cellede riuiere.elle eflen petite eftimation,ejhwt fhngeufe ® uulguire, ®co~
mune en plufieurs riuieres .Les Variflens la nomet une barbote,no pas quelle ait des Barbes,rmis cefi que
les Tracoys dient barloter, quad on remue les leur es : ® elle remue lafiinge, auec le bec, comme font les
Cannes.Ceux deLionla nomment uneLotte,car ailleursils dient une lAarmote.Les \talieus prononcent
wna Botsla.Les autres dient un Boto,ou una Rota.Sa teflvefl d'Anguille,ayant fa peau & ailes de mefme,®
un feul barbin deffoubs la mafcbouere d'embas. Ses mafcboueres font entournees de petites dents:
mais «ultre cela,elle ha enœr deux ordres en la uoulte du palais,fi petites,qu'on nyfent riêqu'une affrète.
Le do\®les cofie^ font entre fiulue ® couleur plombée: mais le uentre en eflblanc.Elle ne paffè
guèrefouuent un demi pied de long.xldefiend un lopin de fin foye au cofiè finefire, qui couure l'eficmach.Von
treuueuingt® cinqapopbifisen finpylorus.Sarate efl droiékment au milieu cotrel'eflpine,qm
ne fie tourne ny a dextre ny a fènefirede wduiB de fis excréments efl plus proche de la tefie,que
de la queue.Ses mteflms ne font entourne\ plus que de trois reuolutions. Les femelles ont plufieurs petits
oeuf s enleur matrice,qui efl mmpofiede deux cornes, cefi a dire, qui efi deat ® delà le long de leur
uentre.

DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
L'Agon.
le uealx qu'on entendeqtu ie fis diffrëce entre l'kcbon ® l'kgon. Car l'Achon efl pefchéen Mofette,
mats l'Agon efl congneu en plufieurs lieux du pays Milannois. il y a trois lacs,dont les hdbitam en ont
moult grand reuem : car le [cachant diuerfement dpprejkr, tenuoyent en® la uendre ou uoifmig.
Qj^i uouldroit obferuer les Agons du lac Ldrius, qu'on nomme maintenant de Corne, ne les tromieroit
guère plus grands qu'une moyenne Sardine ou gros Celer'mhors mis qu'ils ont le uentre quelque peu plut
larget.Ceux cy ne font porte\queiufques a Milan, ou pour leplus lomg,a Matoue.lls les arragent endef
tonnemx, ® confient en faulmure : combien qu'on en trouue aujjide fecs . ils y font plus uulgaires, que
tous autres poifforn.il fuit maintenir, quec'ejl une mefme chofe l'Agon & le Sarachus, mais qu'on les
dpprejk diuerfement : & que les Melettes ® Crado font de leur lignage.Ceux du lac Verbanus, qu'ils
nomment lac maiour,fontplus grandes que du lac de Corne ou Ldrius. Les habitants des utiles qui font
f tuées ou riuage dudiff lac,corn me efl

I
DES POISSONS LI. I. je?
lent fit citernet de leurs efailles qui font larges ® tendres, &• dont les dos noir cifent,mais lesuêtres font
argcte^Vouuerturedeleur louche efi grade,® ftns dêts: l'aile de defifus leur dos eft fimple®-petite r
une en cbafque cojlé,® deux deffoubs le uétre.heurs yeux font grads,ayatslebout de la queue corne m
pmceau.lls ont des taches ou dos, quelquefois demie doufôine en chafque cofte', autrefois plufeurs.Leur
uétre eft coché,muny detrete deux efi>ines,afi>re corne d'une fie:fur laquelle f Ion pajfe le doigt par def
fui,on la treuueague corne un coufkau.il ha quatre ouyes en chafque coflé,quifont comme cochées par le
dedas,tout ainfi corne des Celerimou des Harës. Son coeur eft comme une femence de Cerre, caché entre
les p'vnnes de deuat.So fôye fappuye fur le cofté feneftre de l'efto mach,qui eft de la figure d'une poire:® 1
delà partie du deffusfort ïintefhnnomméVylorus,qtu eft entournédelogs apophyfes.Sa rate eft rouge,
ddiowék a la dextrepartie de l'eftomach.Lesmtefhns qui fuyuent depuis lepylorus,n'ot aucunes reuolutionsjLufquesau
conduit!- de l'excrement.
Sarachm ou Stauris ou Satmrus.
Ayat parlé de l'AchonJefiefcheray le $arachus,la Vucelle, le Liparis & l'Alofe : cnr& fontpoiffons
quilfhult conioimdre enfemble,tant pour la fimtlitude qu'ils ont les uns auec les autres, que pour ce que
Sarachus eft une dicHon klhanoife .il y a deux ou trois lacs en Albanie,ou ilsprênent fi grade quantité
de Saraches,qu'ils en remplirent leurs uaiffeaux,qu ils portent uédre a Venife, Ancone,®- autres ports
fitue^ aux orées de la mer Adriaticque. Car ils les falët,fâchent,®- enfument pour fegarder plus'log
temps.lt pour ce qu'ils font de diuers lieux , ceux de la Boyanne ont l'honneur de bonté fur touts les au -
très. ils en apportent de deux fortes : l'un eft quafi auffi grand que une hlofe, l'autre eft moindre
ptfne Pualle yies petits fontlçngsde qHdtrepQul«i ,les grands font hngs d'un pied, tous deux ont

504 DE LÀ NATVRE ET POVRTRAICT
la ligne dgue foubs le uentre,tout ainft que la Pucelle, l'AloJê, le Liparif,® les Agont. Les Grecs ne dilt
pas Sdracbis,mais Strauridia.
Ld Pucelle.
L'abondance des areftes qui font en ld Puxlle, fait penfer que lesdnàens ld nommoyenttnchis.On
ld nommée Pucelle,pource quelle apparoift au comencement du printemps ,lors que encor rieft pleine
d'oeuf s,ou bien pource que l'on les prendtofl après les Macquereaux. On la pefcbe en plufeurs riuiereî
contre le courant de l'eau,principalement en Loire, Les Anglois la nomment Schdde.Etfi elle croiflplus
grande,alors eft nommée Alofe : novs en parlerons plus
A
plain par cy après. il y en * qtudebatenf
que l'&lofe 0 la Pucellefont de différents effeœ : mais l'argument eft fialea hnpugner ,\lyd certains
endroits enFraœ,oulesPueelles font nommées Y-eméks.Ceux d'Antondientdes Couverts,® a Zaionne
desGtuttes.lly a moult grande affinité entre la Pucelle® le Haren,mais uoici enfeignes a les fauoirdifhnguer.Le
Haren ha le corps ® la tefkplus large,® la leure plus aduancee: ® laPueellclU
plus longue.,Dduatage,le Haren nha aucunes taches-.mais la Pucelle enhd quatre eu anq de collé ® San
trccn®laparlescofk^ ® auffque leHaren n'hamcune ligne affrepar deffoubs leuentreainft
que le Celerw ® la Pucelle:mats les aguillons des Celerins font cache^ deffoubs les efmUes,au contraire
de ceux de la Pucelle qmfontplus apparents en dehors, comme eft au Trachurus. Arifbte dit qu'tH
uoitbienTtichias oHlnchx^quand il entre en Pont,mais ïon ne fcuit quand il enrefort.

DES POISSONS II, l.
M
Lipdris.
il n'y 4 rien plus excellent, an deuoir d'un homme qui d acquis aucun fatuoir par eflude, que de n'ignorer
les noms propres des chofes produtéks en nature: car encor qu'on n'ayt la congnoijfance de la cbofh
nommée, ftefl ce qu'il efl bien feam, de nenignorerle nom.c'efla propos d'unpeiffon qui fe nourriflau
lac de Mdcedoine,uftlçairemet nommé Couios ou Limnous Vifchiac.ilny a payfant, qui ne lefcache bien
nommer Liparis du mefmenom que l'on treuue efcript en vline.Et moy,// ie neuffe ejUiufques ld,pour le
uolr,onc neuffe eu efferanoeaucune de le deuiner : car il n'y auoit aucune defcription che^ quelque dutbeurpour
me l'enfeigner,\l refembleroit a la Sardelle,nejbit que [on uêtreefl quelque peu ejkndu plus
large:carlepoiffoneflmoinseffiais,® efl pluscourt.c'efl abotid,roicïqu'il efl nommé Liparif.car fâchant
qu il efl moult gras(tel nom Lipdris efl Qrecqm flgnifleald) tellement que apprefle\ furieschar
bons,fe fondent quafi en greffe. Leur tefk efl copaffee, comme es Harêgs. Il ha une affrété es mafchoueres,
qui efl au lieu de dents. Les ailes du dos, du uentre, de la queue, & des cofk{, efl comme des Sardines
,ayantla fie deffoub^le uentre,comme en l'Agvn&Pucelles. Et poUrce qu'on en prêd moult grade
qttantice'jes habitants les falent-.puis leur fendent le uentre en trduers, en lendroiéi du coduiii de l'excre
ment,pour efcouler l'humeur-.pu'is les enfilent duec du fort ionc de mer, nommé Uolofœnos, & oinftles
uédent a doufdnes.La pefche des Lipdrides,efl de gradreuenu au printemps : car elles font adonc plus
graffes .Leurs efcailles ne tiénêt guère a ldpeau,qui efl de couleur argetee.Les habitats du uillaige Couitts,
en mènentplufteurs charges de cbeuaux a Sdlonichi & a Chryfîtes, quonnomme maintenantsiderocapfadefquellesfe
refentent dugoufl de noKf^^engs, font ernor meilleures.Onpefikeat

JOÉ DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
foiffon, aaec ceftuyà, qui eft de plus grade corpulence ,nommé Lefha, qui toutefßys ejhnt moins déliât,
rieft uendu non plus que les Upendes, lly a un feul coftédu lac,ou eues font pefcbees : car elles ne pdffent
point leur limites. Les habitants les pephent, comme lespaifants despaludsUeotides, font les Vudles,qui
les appellent au fon de quelques coquilles, ou te fis de pots,ou autres imftrumenttde Metal,

DES POISSONS LI. I. 507
Vklofe.
t!hlofe,efl le plus guide tous les poiffons quauons nommé, dici fentrerefemblef.c efl a fauoir,
de l'Agon,de la Cuccile,® de la Updride.Les Italiens la nomment Chiepa,a la différence d'un autre noméLethia.Les
Latins dient Clupea £7' Alaufa.E//e efl compaffeea la maniere d'une Bremme, hors mis
quelle efl plus effoiffe & plus longue-.ayant auffi me affrété trichante le long du uentre,Z7 de la quelle
(comme ditPline )me['Attilus,qin efwngrand poiffon duPau : mais elle efl encor plus ague esplmpetits.il
y a dirute, a fatuoir fi l'hlofe & clupea font un mefme poiffonles grandes Alofesfont auffi nommeesTriffce^dequoy
fèmbleque Trichides font dimtmtùfs ,quafl comme ejhnt encor petites pleines
d'arefks.Car les Alofes, ayats les e fines greffes 0- beaucoup de poulpe,femblent efîre moins tnffees d'arefles,au
contraire despetites-.qus pource queleursarefles font déliées,femblent en eflrejkfcheufesa manger.
On les prend en montant contre les riuieres, ® xamais en défendant. Arifhbolt0 dit quelles Montent
contre le courant du Wl,fans auoir cromie des Crocodiles.

jo8
DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
TrUTd enGw:CÍupea en L«ùV»:AIofa en Aufonc : Lizia л Komme:
Chiedi en Italie.
iSAchon.
•pdrUnt deVk%en

DES POISSON S L I. I. 309
paffé ceftuy ci fans le nommer :pachant qu'il eft infigne, & principal entre les poiffons de Mofelle, auquel
Kcbon confêffe rituioir nom ancien pour l'exprimer. C'efl de la courtoife

jitf DE LA N A T V R E ET POVRTRAICT
duquelles -ffines font fifrequentes,qu'elles le rendent de nul manger ® odieux, ils lefiaient ® feichm
СГ enfilent de ionc marm, ® rendent a paires comme le Liparis. Ses efcailks font rondes ® tannées. Son
dos efl noir,® fin uentre hlanchifi d'ouverture de fa bouche riefl guère grande: il a ha aucunes dents,te
rudiments d'icelles.Les Metalaires de siderocafik, que interprète chryfites, en font grand degafi en letjr<
mines.car efiant de tul pr'is,fa chair efl dure,®peu friande.La partie en laquelle efl Tailcqui toucheaa
eonduicï de léxcrement,efl aduanceeenamntSa grandeur efl commed'une Koffe,® toutlepoiffonplat
comme une petite Zremme.
Du poiffon nommé Aper.
Qjui uouldroit tourner le nom de ce foiffon en nofire langue mlgaire,on dirait m Sanglier, dont Anfbte
le nomme Capros, Pline Caper,® les autres Aper. C'efi m poiffon engendré au fleuue hchelous,
lequelcommuneement,ace quonditt, a de couflume degroigner, c'efi a dire,crier comme les porceaux.
Lepremier que uns onc,fùt a Kagpufê,anctennement nommé Epid

DES POISSONS LI. T. jii
ha uingt nerfi.ll nbd aucunes efcailles^mais au lieu,il ejl couttert d une peau ft rude,qu'on fin pourvoi: fer
uir apolirbois,mme de la peau d un cbienou Ange de mer,®- qui eft treffee de lignes de profondes at~
uelures en trauers,tellemet que qui ni regarderait de liépres,penfieroit uoir des efiaiÛes es autrespoiffons.
il eft plat &• racourci,compaffé en firme ronde,ayant auffi une atle en chafque œfié. Ses yeux font moult
haults fur la tefte, ylaile de fa queue rieft pas fourchee.tt pource que tay de fia eficript Caprifcus, au
cbapitre du Tragus,^

DES POISSONS LI. I.
La Vdndoîfi.
Les anciens Grecs nommoyent une Vadoife Leacifcus,que les modernes, pour ce quelle efr moult blan
che,ont tourné Albicuk ou Albicilla . Les habitons de Loire la uoyant moult uifie, la noment un Dard,
les knglo'u dient Daces,® les Lionnois Smffej.es Milannois Stregia,® le uulgaire de Grèce Leucorini. Les
uoiftns du lac deBourron,anciennement nommants Biftoniuslacus,cfie«< Lih'ogua.CV/? merueilie tant
Ion en prêd grande quantité audit! lac,mais ils lesfalent ® défichent, puis les portent uendre a Conjhn
tinoble,® les font durer depms le prtnteps le longdu moys de May,luing ® lutllet. il y a grade finulit»
de entre ceftuicy ® la SoueWe,ma'u ilefiplus long® plus eftroit!.Onle fcait difttngiter en tous lieux dauecle
Cbeuefne,® principalement aUiomme,ou toutesfiisles pefcheurs ne font ouvriers fi particuliers,en
difhnguant les poijfonsderiuierecomme enTrance,la Vandoifieftde plus belle ueue que le cheuefne,
ayant les efcailles plus deliees.llle rejplendift defirce deflre blanche, fnon qu'ily a quelques dijhncHons
par entre fis efatilles blaches qui refimblent a des caueleures.Sa queue eft fiurchee: fis efcailles ® p'vnnu
les ne font fi larges comme celles du Vilatn,ne rouges comme en ïkcho. ilyacefie différence entre eulx, que
le Vilain croift ordinairement plus grandSi Ion confire une Vandoïfe auec un Àble,de mefine gradbur,on
la trouvera auoir les ailes moindres,et les efcailles plus petites,® l'kble eftreplus trappe,® fa leure d'em
las plus encrée, ayant la ligne des cojk\plut courbee-.maisla Vadoife eft plus rode auec fa ligueur. Galien
la copare auec le Mulet, difant que defon temps on auoitcoufiume de les faler en kfie auec les Mulets,®"
les uendre enfimble'ment.Zfcripuants no\o\fit•stations Vrancoifes, auonsfi.it! entendre qu'on en prend en
grande quantité m lac de Umron,anciêntment nommé Bifconius Ucus, comme aujfi en plufeurs lacs

3Î4 DE LA N A T V R E E T P O V R T R A I C T
à'Albanie,mais qu'ilsyfont rwme^Scourances:® dont l'ufaige eneftiufquesл Venife,figrand,qiïhltt
apportent a chartees dit)fi enfûme^come no\ Uarégs forets.Mais y d difference entre eux, fie let Sanraces
font grandes,® Leucorini petites. ton congnoifi d leur efiomach,quirieft pascharnu,quils ne font
effeees de Mulets- Ld Шуе qui enfourne leur mtefhneft bldncbe,leu r cueur eft triagle-.on leur mit deux lu
phtsdefiyepdfles çylefielfoubs Id dextrepartie.la ratte eft rouge.Vwterualie qui eft entrelesyatlxde
IdVdndoifi & duvildiples peulc diftinguer ; car ily d plus grdnd entredeux au \ildW ,&le teft del*
Vdndoife eft plus rond.
Leucifcus, en Qrec-.une Vdndoife ou Ddrd,en français: Ddces,en Anglois-.Leacorin \is,en mlgmre
GrecLilingua,

DES POISSONS LI. I,
Ld îiiette.
Zen uend du poiffon d Verrare,quon tromte iournellemét au marehé,qui, d mon ddms,eft de differen
te efyece, moult femblable d ld Nadoife,nommée Suette,ceft d dire Cheueche. il ne croijl guère plus quun
demi pied,y,a nen dijjîmuler rien,i'dy fouffecon quelle participe auec l'Achon de la rimere de Mofette:
car elle hd le ne^rondet,® U bouche comme wnLduaret, en manière decroiffant. Cela eft caufedeluy
tkioir fier bailler ce nom uulgairefur le Ferrants . Ses ailes & [a queuefont de mefme la Vandoijë. Ses
ouyesfont petites, tiffues defrageures memies.lt pource quelle nhd aucune dents en la bouche,nature luy
d baillé deux offelets al entrée du gt>fer,efquelson peultcopter fix dents en chafque cafté,qw fencrent Vit
ne dedans l'autre.'.es efcailles font quelque peu plus larges que celles de la Xdndoife.Son péritoine eft moult
noir par dedas,œme enld Salpe.Socueur eft ffogieuxfiès mtefhns ont beaucoup d'anfrathiofte^fôn foye
eft parti en deux lopins,defquels le fentftre eft plus long, & qui dcwmpaigne leftomach du long du uen
tre.Sd rattceft autofté dextre deleftomach-.fonfiel eft bien grand.CepoifJon uit des ordures de l'eau,com
vu l Efturgeon,® ayme les rimeres qui tombent des haultes mont oignes auec impetuoftté-.parquoy Ion en
tromte en la Vauère,rimere rauiffante, qui eft dijhnte quatre nulles de Modem, ej qum%e de Bologne,
&qutfcna rendre au Vau.
LeCheuefne.
Les Venidens & Kommams appellent un Squalo,celuy qnelesMilatiois nomment ZaueddtU) s aulx

уб DE LA N A TV RE ET POVRTRAICT
court,m Vilain, Calliaftro, & Cabilauddes Angeuins&-ceulx du Магм, un Chouan &• un Tejktrd: kt
Anglais,chieuen & Volardr.touts lefquels noms émets les fufdtcbs mtions,fônt uenu^pour laplupart
de fa tejk quit ha un peu grojfette: car ceulx de Rom me nomment fis petits Graueti. il croifl foment auffi
gros qu'un Mulet: mais pour ce que les anciens ont conftttuequatre efeces de Mulets,defquels celuy qu'il
nommoyêt Chelon ou Bacchus efl le pire.Çe n'a efiéa tort que l'auos uoulu mettre en cefi ordre:carilrap
porte quelque peu au Mulet,tant de la manière de la tefie, que de la corpulence, de la couleur, & qu'il
eft moms delicat:dont,d mon aduis,il a prtns le nom de vilain.Pojfille que cefi celuy que Aufine a nommélï\e.ào,dïfiant,
EtnullofpinaMiociturm acumine Thedo.
Varainfi l'appellation du Tefiard en efl uenue.Maisceulx qui dient un cheuefine ,me femblent avoir dpprins
cela deladittion Angloificbieuen.combien que les petits qui n'excèdent unepaulme, ayent nom P*
Urds. ils fimfemblables aux Mulets portants deux ailes fur le dos,t? les cheuefnes n'en portent qu'une
moult petite. Au refie, il fierait mieulx fimblable a la Vandoifi, ne fiait que fis efiailles font quelques peu
plus larges-.car mefmement fin front

DES POISSONS II. I. 517
on,& Ocradioa.Vdrquoy quandie uoy que ce Gardon efluulgaire en tout! lieux, &• qu il tient de U figure
du S»rgw,i'ayfialement penfe'que la lafca des Italiens efi celuy que Arijbte a entendu four Sargo
n us Cephalus: car fiacbant qutl y a deux principales efiieces de Mulets marins, l'un Cephalus,£r loutre
Muflin, er que les autresfont de riuieres ® lacs : ctfiuy cy efiant de large firme, peult auoir guigné
fin appellation ancienne, Sargns:o«, comme dit Tbeodorus, Sa: gonus. il efi rare d'en uoir qui croiffent
auffi grands œmmeles Carpes, comme auffi nont l'aile du dos fi grande, ku furplus, ils refimbleroyent
au \ilam,finon quils font plus courts® plus larges,ayants leurs ailes rouges.Leur te fie approche plus de
la Vandoifi que du Vilaw,au]fi font diffemblaUes aux vandoifis,d 'autant que l'aileron de leur queue efi
plus long.Le Gardon efi couuert d'efcaille largette. il efi de corfaige quaft femblable a la Brème: toutesfiis
qu'il efi de plus lôgite corpulêce,® plus efioisfon dos efi noir ® relutfitnt ,& tirât fur l'or.Les pefiheurs
de Kome nommants les Keusllons, entendent de petits Gardons-.car quand ils uendent les autres menuailles,les
nomment fric~tura.il efi ¡utffipefi.be dedans la riwere nommée l'Ambre au pays Milanais, qutpaf
fi par Malignaneda ouils le nomment Oradt'ga,® a Milan oladiga,® ailleurs Dorada:d'autant quefa
te fie en ce fi endroiâ relut fi [HT Cor. Lon en pefibe aulac de Verufi qm font plus efiime\ que les autres.

8
DE LA N A T V R E ET POVR.TR.AICT
• 3
i Sargus Ccphaluï, Gardon, en Tricots: Lafca,a Komme: Roßleben kngleterte:}gula> Л
Plaifa>ice y
Olodiga,a Milan:®- Ocradiga,Vorada,a Malignan.
La ъгетте*
La Bummefe refint de fin appellation antique Grecque & Latine Abramis.!« kngloii, ïlamW,
er Alemani la nomment aufiiBrem: ceulx deVlaifan« t\rbolictt,les italiens îmrda,®-a WommeSmrd»-

'f
DES POISSONS LI. I.
ld,

1
j 2 0
DE LA N A T V R E ET POVRTRAICT
que feu wmbré.iln excède guère foiutentla longueur de fix doigt?. ïlrefèmble moult dl'Epeldn deSeine,
nefurpdffe guèrefotment ld largeur de deux doigts .Onluy trouue une ligne courbée en cbdfqueœfti,
qui dppdroifl dujjïtn cejk figure.le f enfe que les Latins Vont nommé Alburnum defd bldncheur, tain
dinft comme les Grecs ont diil LeuciCcus.Aiifône pour exprimer ld Vdndoifè dit:
-&Alburnospr*dam puerilibushamis.
Alburnus en Ldtin:Ablette ou Able en Trdncois: Arbolinus Arborinus d Vlaifanœ MiU;%Merdftid
Verfelies: Bleis en hngleterre:hgulld aux hdbitants du Pau: Pefquereul d Tendre.

DES POISSONS Ll. I. 3«
Ld Loche.
ïly d m petit pe'iffon faxatile, moule commun en tout; ruiffeaulx, de fitueur délicate, au on nommeune
Loche,® d Milan un vfihceulx de Parme ® Plaifance,Goufangle:ceulx de Lode^edole:® a Komme,
Morelle. mais ce nom eft deu

¡21 DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
Le Gonion de riviere.
Id auons parlé de deux Gouiom de ld mer: refte maintenant d parler de celuy des rivieres.Ceulx dt
Lion le nom ment un Goiffon, 0 d Lode un Gnfon.les autres dient Moline,les Vlaifantins dient m Varan,®
A Mildn un Vairon : car celuy qui nous eft Veron , y eft nommé Eftrefin. Le; Xufcans dient loch
tyno : aulx qui habitent au rivage de la mer, ri ont congnoiffance d'iceluy, car on le trouve feulement
es rivieres,® croy que kriftote l'a nommé Boetus. Ef eneor que lesdnàens dyent diet quelques Gouios fe
paiftre es bouches des riuieres ® es lieux paluftres, ils ont entendu de ceulx de lamer. Ceftuy cy eft ft
commun en touts lieux medittrrdnees,qu'il eft congneu d'un chdfcun. Ce ft donc du Gouion dont Kufont
apdrlé,® qu'il dit auoir barbes, dont entendons dtfitni en afte maniere,
Profpexitqueiubas imitatus Gobio barbi:
mais aluy de la mer rien ha aucunes.Cepetitpoiffon retient fa dignité entre les délices Tuncoifes. ktifint
l'ddefcriptenafte maniere,
Gobio non maior geminis finepollice palm is
Praepingu is,teres,ouipara congeftior alno.
Ceuhc qui pefthent les petits poiffonsdKomme,les tiennent enviepefle méfie deddnsdesiattts,®fanslt
difhnguer, les nomment Morelles, qui toutefois eft nom deu au Gouion. Ceulx qui habiant contre Loire,
[cachants que les Gouions ont plaiftr defe anir deffoubs les os des ttjks des boeufs,enfint amas,qu'ils met
tent au fond de la riuiere,dfin de les y attirer,® les prendre plus d leur ai fe. Or tout ainft comme ilya
deux manières de Goûtons en U mer,aujjiyena deux effects d'eau dorice. Pdrquoy fiult pre fente-

ment parler de l'autre effece.
DES POISSONS Lt. r.
ton dit en Latin Gobio fluuiatilis.w» Goiffin a Lion,wt Grifôn dLode,ailleurs Moliue,un
Varon a vlaifance,un vairon a Milan,loclhyno en Italie.
foutre Gonion nommé Chalot.
I e chalot ha leauœup de noms français : mats ce premier luy efl donni a atufe de fa tefle, les Rommains
dient Miffore: et paura quii efl parles petis rutjfeaulx des moulins,les Manceaulx le nomment un
Kufnier.Lespayfantsde Verfelles poijfonniers dient Boteiola, maislesUilannois m Scntc^pt, les autres
un Bot.Cefi afluy cy a qui la diBion Battolo deueroit eflre donnée, car avnfl efl il nómi a Ferrare. Et encor
que le Vaganti fait effets du Gonion, toHtsffiifil efl moult différent au premier,tout ainfl que ce Cha-

? 2 4
DE LA NATVR.E ET POVR.TRAICT
$ot,efiece de Gonion, efi meule differente au fufdi^. ta commune appellation du Gouionefl moult dp'
prochante de l'ancienne Boems-.mr comme nom difons maintenant Botolo, krifhte, a mon iugemem, A
diSl Boitusi ih fe cachent deffoubs les pierres,dit iljefquelles frappées d'une autre pierre,fiubdam lespoif
fom fefentent troubleymfirantpar eeld,que lespoiffow oyent,® font eftonne\du brmt.
Le Vero».
il y ami poiffin que les Trancáis nom ment wn Ver on : ie croy que c'efl qu'il femble eflre de couleur
«eronne,tellequ'onuoitesyeulx des cheuaulx. leskngloisdient Menos, a Milantfbrefon,les Hommains
Morelle, aulx deflorence Pardeli,® aux nuages desfleuues de H efi a,S erma,® Lena,Sanmàrtdreul.llyaauffipluf'eurs
contrées ou il efi nommé' Vreguereul & Tregueu. Tregsr e(l diàon lfalienncqui
fi refient d'une fintence d'knfiotefirn ce poiffon,qu'il nomme Vlxcxinnm,lequel,dit il,efi touftoms
~r.^a M
\i,n delia ne.ciHaficomme fans conionclion du mafie femelle: œaisles aut
o u t U a , n g Q ^ u ^ r e :
lefquetesauec toutes autres
^insl'onttfntéuore^^
font rou^dont le mírele rwmmSdgu , ^ h o x ì n i m fcwf
oeufs es a

DES POISSONS L ï. I. 5.25
J*hoaùn\isenGrec,VeronenTrancois, Menés en Anglais,Morellaa Romme,Vardittdd1ctorence,£fbrefîn
dMilan,Sdnguinereules autres uiäesdu MÏldnnois.
ld Tdnche.
Vun des poiffons qui retient fonnom entoutes contrées le plus confinmment ,eß ldTdnche,d'ouft$nt
qu'il eft cong neu d'un cbdfcun -.caries Italiens, Idtins & Anglois ta nomment quafi d'une mefme manière
. Celd me frit efimerunllcr, de ce que les dnciens Rommahts neluy ont laiffé aucun nom ancien, ftnon
Aufrone. \epenfi que ceft luy que Arijhtea entendu froubs le nom de Gnaftus,comme qui diroit en VrancoisVoulon,pourcepoffible
qu'on fepeult fiermr defd decocHon a ojkrles taches desdrdps. Ce qui m'd mis
flusgrdnde fry de le croire, eft que quelques modernes, fcachdnts cecy ,fre le referuent pour frecret. il y a
fi grandefrimilitude entre le Phycis des dnciens, & de ld Tdnche, que les peficheurs lenomment Tdnche
de mer.ta couleur de fis efiaiäes eft uerde: CT pour a qu'elle eft wfiqueufifious la dedaignons.Ses efcailx.iif.

DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
les font fi petites, que le poiffon fettihle quafi nen

DES POISSONS L I. r. 327
long, & qui ne ntcnflreroit rien de noir entre laueue® la clarté,rie flou quit ha ienefmy quoy de noir
uenantdes ueimes lelong de l'efifine du do\qui fuit iufques a la queue.Son aile de deffus le do\n'efl guère
gride.Laprunelle de fesyeulx furpaffe toutes autres noirceures.Ses ej"cailles font grades® larges:® comparant
le grad au petit, ha ie ne fay quoy de charnu âme la Carpe,quon peult ueoir en la uoulte dupa
lais de fa bouche-.auffl ha quatre ouy es moult ftmples en chafque cojk':fa bouche efl petite, ® fans dents.
Vofflble qù'on rien ueult point manger ,pource qu'ils ont lefiel ft grid,que a peine les peult on ouurir fans
que lefiel fe rope, ® alors lepoiffon en dement amerXefel efl foubs le dextre lopm du flye de la couleur
d'une efmeraulde,de la grandeur d'uft pois, il ha une uefcie nageouere comme la Carpe. Sa ratte efl ron
de,rouge,attachée a ïeflomach-.fes mteflmsoni plufleurs entourneures.
La Dromtlle.
Les anciens Latins ontfiicf mention d'un poison de riuiere qu'ils ont nommé Andromis, qui retict
ie ne fcay quoy de l'etymologie de celuy que les Lionrtois nomment Dromille . il leur efl frequent en eflj,
mais efl rarement prisrhyuer.C'ejl Pline médecin, qui au liure cinquiefme,chapitre feptiefme a dic~l,Yïfces
pingues,pelagici,epilepticis prolùbentur. Dartdi autem funt Merulac/Turdijaut Scorpio, aut
Scardus.De fluuiatihbuscdant eum qui dicitur Androrais.
ifpinarde.
Lesltaliens dient spindrella un certam petitpoiffon, queles François nomment une Iffinoche : ceulx
du Mans une {kippe.Ztpour a qu'elleha deux aguillons dejfoubs le uentre,flticls proprement a mmeefl la

5î3 DE LA N A TV RE E T P O V R T R A I C T
femence d'un bffitnard,ette efi auffi nommée une Effinarde.LesLionnois lanoment une Artiere,&gran
de partie des Italiens Strat^arigua, uoulants que corne Strat^a, efi a dire шейх d>'appeaux, qut ne font
de grand utilite\qWaufficepoijfon rief grandement a eflre efhmé.Lon enpeult ohferuerdeux effeces toutes
deux du nombre des plus petits entre les poiffons. Eftants en Нем, ils tiennent leurs dguillons boiffe^.
mis ß on les tire hors, ou qu'on les touche, alors ils les efleuent. "La différence des effinocbes, efi que l'un
efi plus grande que loutre. La grade riha quetroys dguillons deffus le do% mats lapetiteen ha fix, qui
tiennent fi fin en l'arefl, qu'on ha pêne de les baiffer. Encor en ont deux, dont yenaunen chdjqut cvfie'.Lon
en prend grande quantité en la riuierede Har, qu'on nomme maintenant Nagra, près de la utile
nommée Aorte, un peu au deffus d'Ocricoli : ey principalement auant quelle fe méfie auec le Tibre. ils
les fiimffent pour manger. Qu/ind la riuierefe defborde, elle entre en un lac nommé Pedaluco: lespefcheurs
en prennent fi grande quantitè,qùils en fiurniffent les uiH.es uoifines ,comne Karni:tnais no\hot»-
mes ne les mangent,pour la fifcherie qu'ils-ont de leurs effines.
Auant mettre findet premier Hure, il m'a fembl'e bon dduertir le leékur dune faulte adueme en U
trdnffofition de la figure de la Carpe de mer,deffoubs le tiltre du Chromis, au cent

N DV PREMIER LIVRE.

35°
Le fécond liure de la nature éV pourtraîâ
des ponTons,par Pierre Belon du Mans.
La diuifion des différences & diuerfitez des poiiTons qui n'ont fang.
Chapitre premier.
E premier liure a efté des coiffons qui ont fang : maintenant ferons que a fécond contiendra
ceux qui rien ont point .ily a beaucoup plus defpeccsdepoiffonsfans favg,
„que le uulgaire nepenfe.Lcs Grecs les nomment A.nxm&,®les Latins Exangui*.i«
uns en ce nombre font couverts de dure efforce,nôW^Oftracoderrna^'e/r a dire,ayats
efcaiËcs comme un tefi ou coques d'huyfiresdes Latins dient Teftata.Lw autres ont oufit^^^^ejcctîUCî
comme
fi l'efforcé dure,nws cela efl en manière de Plafiron comme lesefereuiffes. Les Grecs nomment cela Mal'acofrraca.er
les Latins Cruftata: le rejkfont iufeâe\, cejl a dire,ce quonpeult nommer petits uerms^
autres ayants figures de moufchesyiu hannetons,® tels autres menuxbagages,dont il y en a moult grande
quatitê.Les autres font mois wme Seiches,Totenes,® tels autres mcls:mais pour ce que nous uoulos garder
une ordre, nous prendrons les mois les premiers. Au fécond lieu mettrons ceux qui ont dure coque &
fragile, defquels les uns ont deux 0qmles,®f,m wmmexjn Latin Banian,® GwDithyra, les autres

DES POISSONS LI. II. jjr
rien ont qu une,® font nomc^ Vniualuia,©r en GrwMonothyra. touteseffecesdelimacsde merfirot
auffi compri; auec ceux cy.teh,dis ie, queks Grecs ont copris foubs Ces deux termes Stromboidis, ©r Co
chlioidis.Ercœr y adiouferons les effeces d'animaux que les Grecs ont nommé Zoophyta,c'e/? a dire,de
doubteufe nature demandants afcauoir fils font plantes ou animaulx, Ufquels Ion dicîen Latin Plantari
"malia,©? 1 dont y a grand nombre. A» dernier lieu mettrons quelques befes de mlpris, que les Latins
ont ditî Deiedatnenta Marina-,©r defquels no\ corps n'ont aucun ufage. Parquoy pour commencer Ufi
diéks dixifions prendrons auxpoiffons mois.
Des poiffons mois qui n'ont fang.
Chapitre fécond.
Les médecins font difhnfàondes poiffons mois, a ceux qui font de chair mette : uoulants que les mois
joyent ceux qui riont aucunes efcuilles ne effines,ne la peau affre.les Grecs ont nommé tels poiffons Ta
«îalaca, ©r Malacoderma, tels que font le Volypus, Ofmylus, lollius,Lolli'go ,©r la îeiche:mais les poiffons
ayats la chair molle,ont eflé entendu\oeux qui font plus ayfi\ a fe confire en l'efiomach, & qui fe
peuuêt prefkmét digerer,et qui nourriffent bië, ® dot la chair eflfriable,telle que l'onpeult dire despoif
fins faxahlesMais ceux qu'entendons pour poiffons mcls,ont la chair dure,® riont fang,au contraire des
autres qui l'ont friable,® ont fang.Les poiffons mois ont la tefte entre leurs iabescontre la nature des autres.Leur
bec eft comme celuy d un Papegault, dedans lequel d y a quelque chair fpongicufe , au lieu de
lague.Touts ont huiéîpieds:mais en diuerfesefpeces,font diuerfementpofi\:car les Seiches ©r Gafferons
ont hmcî courtes iambes,plnnes de petits permis,que les Latins nomment Acetabula,©r Us Grecs Cotilc-

j 5
i DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
donasjedans lefquels les Cafferons ont des aguillons. Mais les Pourpres ont huicî idtnles qui font cfe^rfreille
grdndwl'une dl'autre.cefk efi ladifference d'entreles Pourpres,Seiches ®- Cafferons. Les Seiche*
ont un os au dosimais les Cdfferons ont un coufie-tu. Auffi ont deux idmbes longues, dont elles fdtmchent
aux rochers & dffermiffent, comme d'ancres contre les flots de ld mer, lefquels onnetmmc point et
"Pourpres:® 1
defquelles apportent leur mageailie dld louche. Les Pourpres en ce de fouit fe feruent de
leurs pieds.Entre les efieces des poiffom mols,celuy que lesdnciês ont nommé Heledona,efi feulqui hd me
feule ordre depertuif.car tous les autres en ont deux : auffi ont les yeux grandets. ils ont auffi m canal en
ld partie de deuaupar lequelils attirée la mer a leur myes,que les Latins noment Bracbiœ-.qui touteffvys
n'apparoiffent pas beaucoup,® par iœlle reuomtffent leur ancre .Hnœr ont une aile charnue,quafi corn'
vie la queue efi es poiffom,qui les enfourne par le gros du corps, ® t dont ils feferuent a nager. Les poiffom
mois nagent par le bénéfice de leurs pieds.mais les Saches ®- Cafferons faidet de leur aile charnue. Les la
tJns,nommant s leurs moindres pieds, ont dit Cirri ® Barbai, ® Brachia, ® les Grecs Pleâenx-.maisles
deux plus longs,Prxtéturx,touts lefquels font en l'êdroiélde la tejk. il efi mantfcfk qu'ils ont leurs fins
naturels bienentiers. Car les Seiches®- Pourpres font attire^ de l'odeur des uidndes : auffi efi maniftfh
qùilsprénent deleékttion en diuerfis fiuteurs. ils fi cvnioignent l'un l'autre, applimnts leur becs l'un contre
l'autre, ®fe tenants embraffe\ efiroiékmem deleurs ïambes : car leurs conimcls fintuers cefie
partie la.
Des deux efpeces de Pourpres.
Le Pourpre efi poiffon beaucoup plus fréquent en Grèce menant de la mer Méditerranée, qu'il n efi es

DES POISSONS LI. II. 355
no\contrees,uenant de noftreOcean, Lescrecsluy noyant;plufîeurs bras oupieds,l'ont nommé Polypus:ou
bien pour ce qu'ils en ont buicì,ont dich Oéktpus.hes Vrancoys tant nommé Pourpre, mai* c'eft de
fa couleur, liba plus de buter cens permis dedans fesiambes : car lonluy enpeult compter plus de cent en
cbafque aile,dont les plus grâds fontio'.gnansle corps:car les iambes deus:nnerupetites uers les extrémité^
. Ceulx qui nagent en la mer , craignent beaucoup de rencontrer quelque Pourpre : car ils enfournent
tellement les iambes,® fucctnt des permis, qu'un bomme ha peine de fen deffaire. Qj^iouure les iambes
au Pourpre,® regarde au milieu, luy mit le bec noir, filici filon la ficon de celuy du Papegault, qui efi
dur comme de corne,duquel il deuore maintes ebofes dures,® mefnement lesSaulœrelles,Howars ® Caere*
de mer.Ses yeulxfont en celle partie du col par le dehors, en l'endroich ou les bras font attache^, ç®
qut font œuuerts depaulpieres,qu* efi eau fe qu'ils en apparoiffent petits,d'autAt qu'ilny a que la prunelle
noire qu'on puiffe ueoir(ce qui a eft é diet du Palipus) ® qu'il fe trafmue en diuerfis couleurs-.cela luy pro
met de fa peau molle,® de laquelle on le peulc efiotcher, qui efi titoft blacbaftre,tawft rougtaftre,puis de
couleur plobee.Ou bien eft entremefiee d'infinies autres couleurs,en fir te qu'den apparai fi madré,® au
teffàys fi ebagit peu de téps après. Si le Pourpre eft a dêt,lon luypeult ueoirfis y eux.Mais rëuerfi',môfire
fiescoduicîs, qui eft la par tie la plus carhlagineufi qui fait en luy.ìly a leans ie ne fcay quay de mot,qu'on
pourrait dire eftre fon coeur en fionfiye-.mau quoy que ce foit,fi on le couppe,il fi font et défiait.Ce qu'il ba
pour cerueaufimUeeftrepluftoftpourlaproportion d'iceluy,que naturel. Songofiereft longtiet,c6ynenceat
de puis le bec, ® fuyuant bien bas,eftnnt délié,mebraneux,® fort, fen ua terminer a l'eftomacb, qut refimble
beaucoup au iabot d'une mlaille : auquel y a un tmejhit tenu*, qui y eft attaché, toutefifeys plus

534 DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
effrois que le g?fier, ® quife retourne œntremont. Car le conduit! de fin excrément, eft auffi ucrs celle
mefme partie encore ha quelque chofi delà nature de cartildge, ou fis oeufs font enclos, clers ® tranffrarentS.Lonprend
fouuent quelques Pourpres, qui riant que ftx bras, quelque foi) quatre ou cinq : mais cela
leur tuent de ce que les Uurenes,ou autrespoiffons lesleurs couppent: Zareftantsa Kagoufe, auonstrouuéen
taillant des Murènes,que leurs eftomachs ejbyêt pleins de telspiedt.mus efiios a Corfila fur la Digue
du port, regardants le combat d'un Polypus contre un chabre,qui fia a la fin uavncu. Le domicile du
Volypui,efttS cauernesentrelesrocs. il contient auffi quelque humeur rouffe,qu il ieék en fa рели, tout
ainfi comme la Seicheicékfon ancre, ton tient pour certain, qu'ils ne uiuent gueresplus de deux ans,
qu'ils finutelliffent peu de temps après auoir rendu leurs oeufs:® que le ma/le ® la fimellefaffoibliffent
en mefme temps. Si Ion ieék de l'amorce au Volypus pour le prendre, il fi lai [fera fialement tirer contre
mont,attaché a la uiande-.ma'is fiubdam qu'ilfi m l'air,il fi laijfe retomber en l'eau, car c'eft un poifion
cauteleux. Quand les pefiheurs en ont pris quelqu'un auec les autres poiffons dedas leurs rets, ilsluy'euurent
les iambes,® auec les dents luy rompent le teft ® le beciautrement il efchapperoit du bateau, car
il eft de moult grande uie. Quand ils en ueulent manger mfiubdain qu'il eft pris, alors fi mettent a le
battre & le frottera quelque pierre,pour lefiire mcurir,afieurats qu'il fen cuift beaucoup mieulx-.car au
trementfi bien ils l'auoyent couppî en mille pièces, ils auroyent difficulté a le frire ramollir pour manger,
ioisit! auffi qu'ils fe remuent,® muent leur couleur encore un iour après.Or eft ce que la defeription de
ctfiuy cy appartient a l'cffre

DES POISSONS LI. I I. ?5f
hrífíote A uottlu entendre,quil y a une autre maniere de Volypm hâtant en fiai ne mer,A la différées
du ftfdict qui efl: terrcflre, ® qui efl: de grade corpulence. Cefuy de plaine mer eft nommé en Latin
Velagic,® de petite future,® de diuerfe couleur,® inutile d manger. Nous ne uouUnts rien diffinuder
de ce qu'il nom en femble,c6fè[fons ne l'auoir cogneu,rie(hit qu'il eu f entendu de celuy que deferiros fur
la fin dufécond liure,m chapitre dtf Lep us marin us.Qar Arifote n'a onc parlé du Heure de mer.

DES POISSONS LI. II.
} J 7
Ofmylus,autre manière de Pourpre,
\lya une antre manière de Pourpre que les anciens nommoyent, les uns Boletena, ® O^plis, ou Ofjnylus
. il efl uulgtirement nomme' en Italien Mofiarolo, ® Mofardino : les autres dient Muguetino.
On le mange comme le fufdiéh : auff rieftil beaucoup différent finon qu'il eft plus mina,® quefesbras
font greftes ® longuets,® fent tellement le mufcb , queplufteurs en défichent pour les mettre dedans les
coffres,a faire que les linges en [entent bon. il nef pas reprefené en a lieu par le pourtraich,fcachat que
la peinSkurc du Polypusfaûffhit a ala. Vline dit que O^ena a efté nomme de l'odeur de fa tefk qui efh
moult grande,dont lonfifmerueille des anàens,qui enplufeurs chofès qui fentoyent le mufchXes ont nom
mets en Latin grauis odoris. Les Murènes appetent afk cy moult ardemment, ® leur font la guerre
pour les manger. Pollux a dicï, qu'il y a une efpea de Pourpre, ayant l'odeur moult forte, qu'on nomme
o%eru® ofmylus,® qui hafin conduite entre fis bras, ® fttefk,®qui fi paift de petites Menés®"
Setches.
huîtreejfece de Pourpre nommée lledond.
Lon peult difhnguer une efiea deVourpre nommée Eledond,d'auec les deffufditfs,tant delà longueur
de fis bras, ® aufji qu'il eflfeul entre les efpeas des Pourpres®poiffons mois, qui ont une fmple ordre
de pertuis qu'on nomme en Latin Acetabula, ordonne^ le long défis jambes. Car comme dit hrifbte, les
autres ont deux ordres de pertuis le long de leurs ïambes,hors nus lledona qui les ha fmples.
y.u

jyS: DE LA N A T V R E ET P O V R T R A I C T
La Seiche.
Tout amfi que les Grecs ont grand ufaige des Pourpres fies, & peudes Seiches: tttijjî lesVrancoys fi
feruent des Seiches,®peu des Pourpres.Les Italiens, Grecs, ®- Latins dient Sepia : a Marfetlle ® Gènes
Sopi.La trdficque des S eiches efl plus grande en Trace qu'en Italie,mais les récentes ne font tant prifees en
noftre Ocean,émeailleurs.Qu,ad elle font weilles, on les treuue flottant s fur la mer. Parquoy les Mouettes
font caufes communément de les flire apperœuairde lo'mg-.car on les uoit uoler de fus,® defeidre enta
mer pour les mangerjors qu'ils les ont trouuees. Lonfi donne de garde que leur ancre (c'efl a dire,une /iqueur
noire,que nature leur a donnée pour noircir l'eau entour d'elles, lors qu'ellesfont en dangerdesautres
poiffons)ne feflcoulequand on lespefihe-.carils efhment qu'on ne pourrait fitire loru faulfeala Seiche,
fans ladiék liqueur noire. La Seiche mue fa couleur comme les Pourpres, ayant hmcî iambes, mais courtes:
parquoy ne chemine fur la terre au find,com me les Pourpres-.elle efl mieux experte a nager.tt du milieu
des fiufdicks buittiambes courtes, en fort autre deux longues , dont elle fenfert ,pour apporter les
mandes a fa bouche,® non feulement prend ® attire les petitspoiffonsmec cela, maUanjJi a eftéueue
eflre nuiflreffe de moult grads Uulets-.ellefe tient firme de fis iamhes, quandla mer efl irritée, ton efbme
quelles ne uiuent gueres plus de deux années.Leur bec efl firme comme celuy du Papegtult. Lan obférueladiffrentedumaflealafemelle,quel'mhadeuxmteflhnsleansefleue\comme
mamelles,qu'on ne
trotme point aux mafles,lefi\uels Ion uoit eflre de djuerfis couleurs plus que les ficelles, ® aueir le do^
plus affre ® plus treffe de lignes. La fimelleha U matrice findue en l'un coflé ®- en l'autre ,.en la-

DES POISSONS L r. r I.
55
qaelle Ion mit les œufs blancs, tenants quelque femblace a la grefle.L'ancre de la Seiche efl deffoub^ l'os
dedans le uentre ,enlendroic~r ou l'itttsfhn fe replie pour uenir contremcnt, tellement qu'elle rend fin
ancre far le me fine condutcT-de l'excrément x'efi a dire,par un tuyau qui efl afon iffueenla partie de
dehors,Quand les Seiches faccouplent,les mafles auecles femelles, onleur uoit applicquer leurs bras ,les
uns contre les autres,® avoir la bouchetune contre l'autre. La femelle pond fes œufs au printemps, dedansles
Alges ®Kouféaux près de la terre,continuant fes œufs environ quinfe iours.lls fe tiennent enfemble
en manière de grappe deraifn,rieflnnts guère plus gros que petits grains. Le mafle y met quelque
humeur mucilagineufe,afin de les coniokidre enfemblement,fitifant que eux, qm auparavant
ejbyêt blancs ® petits,en deviennent noirs ® plus grands, Les œufs demeurants dix iours en cefk (ôrtefferompêtpeu
dpres,dont quelques petites Seiches enfant efclofes .LaSeiche efl un poiffon quafi de
fins hebecé, mais de cuuteleufe nature : car lors qu'elle fient lepefcheur, ou l'ennemy arriuer, elle rend fin
ancre,® trouble l'eau pour fi favuer.T.Ue porte un osffongieux fur le dos que nature luy a donné pour
nager plus fâcilemet.Anafilaus,autheur ancien, a laiffêpar efcript,que la lumière d'une lampe allumée,
® touchée de uerd de gris & du noir de la Seichefi.it que les ajjiftdts font partie de couleur d'un arc en
ciel,partie de couleur noire.Les Seiches recetss nous font en plus grade efhmaûon que les Pourpres -.toutef
fiys que Aecius adiSl que les Saches récentes font dures a digérer, ® quelles participent quelque peu de
l humeur falee:® que fi elles font digérées en l'efhmach, que l'aliment qui en ment efl de mfqueufe fvbflztnce.touteffiys
que Diphilus dit qu'efhnt bouille, elle en devient tendre, aggreableala bouche, & finie
a digérer, ramo'dift legierement le uentre. Lan d aavuflumé de la confire auec la foulée aigre,
a findela rendre plus facile a manger & digcrer.Les Sekhes,ainfi qu'on les aaxufire mainte-riant-, font

? 4 0
DE LA N A TV RE ET POVRTRAICT
de très mututk nunger, m& n'y Ail guère qui en tmnge que les foures. Somme, en quelle minière
VlnleSAcœuflreMcbeL
LncredeU Sdebe fe digère mlaifeement^ramollifl le uentre. Us oeufs des Saches prouoequent
l'urine,® évoquent les pituites des reins.

3 4z DE LA N A T V R E ET POVRTRAICT
Le Cafferon.
Le Cafferon efl de plus longue corpulence que U Sache, camine auffefl mol fdnsftng. Les Grecf
ont dicl Xheftis,® les Latins tolligo.Ceux de Mdrfeille,retenatsie ne fiay quoy des Grecs,diêt Totems
Womme,Venife &tapies Calamaro,comme qui diroit en Vrancoys wi Cornet : carmefnement aux de
"Bdyonne e? Bordeaux, uoydnts quily a de Cancre noire ledns,comme en uncornet, les nomment des
Cornichets.Ce potffonha butai-ïambes comme la Seiche, beaucoup plus courtes que aux du Volypus, nuis
plus logues que de la Seiche .Ht au lieu quelle hd un os,aJhy cy ha comme un coufteau,tranff>arent come
mitre qut ne tiêt que d'un cofîé. tile ha deux loguesiambes comme la Sache qui proœdent du milieudes
autres buiél bras,qui font per «es a l'extrémité i'mfm\ petis permis, efqueh y a artams menu^aguillom
doñeóme bouts de/j>lmgle:ey enfumât des dicls pernéele attire de lawg la mande,quelledoibt manger,
ïadmenant a fes autres bras er d fd bouche: elle fi tient aux rochers, quand ld mer efl initee, quaft
comme un nauirepofédl'dncre.Sonbecefl commealuy duVerroquet,®- dur comme de corne, duquel
elle mafihe fi diligemment tout a quelle dualle, que fe qu'on trouue en fon efhmach, refemble a de U
loullie.llyd differena entre le Cafferon mafleçr femelle : que U femelle hd deux inte fins,qu'on ne
treutte point au mafle.lls[accouplent mettant leurs bouches l'une près de l'autre, ponru-m leurs oeufs
es Algesenhaulte mer: carie Cafferon napproebebem coup des riuaiges. Ses oeufs demeurent amche\en
firme de grappe,wmme ceux delà Sache. Lon a efhmé que le Cafferon efl déplus facile digcfhon,qHclcs
mtres poiffons mois.

DES POISSONS LI. II.
Tcftis ««Grtv.-Lolligo en LaHn-.lotena a MdrfetUe-.CdldmdrotiVenife-.Cdlferon en
ïrdnce-.Qornets O'Cornicbets d Bordeaux grBdyonne.

Î44 DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
Lollius.
Les habitants de Wsmme® Venife nomment un poiffon Totena,queles anciens ont dicï Lolliuside plus
grade corpulêce, que celuy qu'ils ont nommé Lolligo, ® lequel Un uoit aucuneffèys croiflreiufques a cin

DES POISSONS L I. II. 345
nontée Vrtica tamm.kriftotela nûfeentreïespoiffons de doubteufe nature,nome\loof)h.yta, que ihett
dorus a interprété Plantanimalia:«»r elle fe tient attachée a un roc comme une plante,® fe remue comme
un dninultùuant.C'eft de la que les normands,uoyants que tantoft elle efpanomft fes treffes,®tantvfl
elle lesretire ® ferme l'ont nommée Culd'afne.Le tmlgaire Grec encor qu'il nomme lesOrties terre-
/1res Zuchindas, toutefois il nomme les marines Colycenas ,fuyuant l'etymelogie de la diétion ancienne,car
des lors eftoyent nommes Colycia ® Coryphia. Ceftplufhft quelque excrément de mer, que Un
doibue mettre au nombre despoiffons : toutesfôis que lespayfants en muent encor pour le iourd'huy. mais
ilyena beaucoup d'effeces. Les unesfont rougzaftres, les autres font enfournées de petis grains de couleur
de ciel.L'une ® foutre efktnt retiree,rapporte a ce qu'on nom me Trufîe de mer. mais ouuerte,refemble a
mecheucleurt, mr elle eft totalement enfournée de petis poils,delagroffeur des cornes desPapillons,oulf
charhts.L'ortie retirée efi de firme ronde,fè tenant attachée aux pierres es riuaiges,que le uent ne frappe
beaucoup: qui ne les arrache de laprcmiere fecouffe,ne les pourra auoir par après finon par pièces: car elles
Je retirent ® affernùffent moult fort, lîefl certain quelles cbeminët en quelque maniere-.mais cela ejh
Jtpeu, queapâncfenpeult onapperceuoir.Sescheueleuresfont molles,® de deux doigts delong,tendres,
greflcs,® fragiles-.de telle nature,quelles retiennent ce quelles touchent-.comme petits poiffons,petites creuettes,
® autres menu^bagmges de mer. Les poiffons nomme\£xoceti ® Rougets barbe^, lesappetent
grandement. Quand on les apprejk a manger, lors qu'on en afriér amas autant quon en ueult auoir,
on les fhit bouHir en de l'eauefalee: puis après les auoir faulpouldre^ defrrine ,onles fricaffe auec
huile ou beurre .On les tromte de chair plus durette en hyuer : ® par ce en font meilleures : car elles
font en efté mollettes. Si eft ce qu'en toutes frufrns, elles font puantes ® uifqueufes. Vifhilm eft au-

54^
D
E
*- A NATVRE ET POVR.T RAICT
tbeur quelles font aggreables alefbmach &

DES POISSONS LU II.
AmliphicnGrec,Vmt,z marina enLatin,Colycemau vulgaire des Grecs,
Cul d'ajhe en François.
Ortie de mer retirée.
Ortie de mer ouverte.

} 4
8 DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
Des poiffons couuerts de croufte ou dureefcorce,du genre des Saul-
' terelles qui ont la queue longue. Chapitre III.
Apres que mut tuons defcript Us poiffons moitié' qui ri ont fang : refte a pour future Us autres ,prefldnts
les premiers ceulx que les Grecs ont nommé Malacoftraca, ® que les Latins dient Çruûita,pour

DES POISSONS LI. M.
и ?
L'Ours de mer.
Ce que les Latins dient Vtfa,® les Grecs Arâos,riha aucun nom français, pourcequ on rien pefcbe
point en l'Océan. bon en trome affe\ abundamment en la mer Méditerranée es lieux pierreux, oui л
la manière des langonfks n'ont aucunes forces,® font de la mefme grandeur. Ceulx de Calabre,Naples,
& Sicile les nomment Maffacara. Ce poiffon efl de corpulêce courte,effroiffe, ® lourde,a la manière d'un
Ours terreftre,®- quafi de mefme couleur,dont il aprmsfonnom. Ses tablettes font fortes ® effroiffes corne
delà LangMufe. Sa longueur eft quelques fois d'une couldee. Ses cornes,qu'on nomme en Latin Amen
îïx,nefônt guereslongues,muffi ne tafbnne fon chemin de gueres loing:®qui font fendues en deux,de cou
leur cerulee,droiikment deuant les y eulx-.fapartie de deuat rieft que d'un feul plaflro. Elle ha cinq iam
les en chafque со fié,muni\d'ongles noirs ® robufies,® qui font fans farces. Ses iambes font uoulteesjefquell.es
y a cinq articulatios.Sa bouche efl deffoubs,a la martien de celles des Langoufks ® Cancres.Arifiote
a dit! que nature a ordonné mefme temps aux Ours de mer pour mettreleurs oeufs, que aux Langoufks,®
que enl'hyuer® printemps elle efl fin bonne a manger auant auoir ponnu.car elle efl pire a-
près quelle a efclos fes oeufs.
ilyaune effrece de petits Ours de mer,qui efl moult femblable au grand,que les Geneuois nomment W-
feta, qui efl de plus groffe corpulence que le Spamochiut:ri ayant aufjï aucunes forces, non plus que l'ours
de mer.Sespretentures ou cornes, autrement nommées Antenna:, font tendues en deux,par le deuant de
fa wfk,dgue, ® de courte corpulence ® robufk: finalement toutes les marques de fisefcailles çonuiennent
аиес celles du grand, duquel nout ouons cy mis le pouttraict.

DES POISSONS LI, I I,
La Cigale de mer.
La Cigtle de mer efl aujfi nombree entre les poiffm qui n'ontfang: car elle ha fa queue, & efl couverte
de croufk. Ceulx de Marfeille dknt Cigale de mer,mais a Gennes cr a Komme retient fi» antique
appellation.C'ejt tant entre toutes autres,qui ha. le for ce la plus tenue, &qui efiant crue, efl quafi tranfiparente.
On la pefche auec les autres menu\p6iffons, tellement qu'on la trouue entre les Bogues, Menés,
WSuuereaux,dedans les panniers entre les poiffons Carpionne\.Nature a armé lalongue corpulence des
Cigales de mer, d'un merueilleux artifice de dix tablettes, dont la première qui fit l'extrémité de la
queue,efand fis aies fur fies cofle^dont elleaprms fin nom,d'autant qu'elle tient ie ne ficay quoy des ailes
des Cigales : laquelle queue efl tachée de deux petites marques phenicees, refimblantsa deux yeulx,
tels qu'onpeult ueoirfur fin pourtraiâ,quifont peimérs fur une tablette armée d'aguillow QT cochée. La)
première tablette,oommenceant depuis laqueueja fêconde,tierce,quarte,cinquiefime, & fixiefme font munies
par deffonbs de petites pmnules,dont elle fi fiert en nageant dedaml'eaue, Qrpoulfi le corps enduit.
Les autres trois qui fuyuêt ont chafcune uneiambe enchafquetablette,en ch a/que cofi au commence- «
ment du col,il y a un bras de coftérj? d'autre,dont lepoiffonfi fin en prenant fit pafiure, & l'applique d
fit boucheimais il hd autrement fourchu que les Cancres er Langoufies : car ils fijkndent en long, & ont
des profondes coches. Et quand lepoiffon prend faproyefd efiratnél contre l'autre articulation: cr p*our
ce que l'extrémité de fis bras,ef comme d'os, Ion fin fin communément a fitire des curedens.La partie de'
«poiffonde deuers la tejk,efl déliée: car (comme diéï efl) la partie deld queue efl laplus large çygroffi
,delaquelk fi fin en nageant .Qjtand elle efl hors l'eaue,elle demeure immobile eyhnbealle*

35*2 DE LA N A T V R E ET POVRTRAICT
Elle ha m aguillon en chafque coflê comme le Vbatangion ej Scolopendrejont tenant la uiande, que fes
pieds luy ont apporté a la louche,après la putffe meulx mafihera fin ai fi, &• l'enuoyer епГерапысЬ.
Ses dents font es afk\de lalomhefiicbs d'un feul os coché, qui efl fiier corn me la lettre v,dont elle fe
firt a deux ouurages-.car la partie de deuant tranche la uiande,® celle de derrière la mafiheplus тещ
d'autant quun mefme os ha deux ordres de dents. Ses deux cornes de deuant nommées en Latin Anrem
ni,»» Pr xtévitxfint courtes comme celles de l'Ours de mer,fendues en trois pars a l'extrémité mats ily
en a encore deux autres moindres,quelque peu au deffouls. Sesyeulx font uerds,et efleue^qut ne font pas
cachez comme es Lagoufks cj Câcres:mais font totalement hors ta tejk,entourne^de telles pmmles qu'on
usât enfaqueue,dequoyplufieursfitrouuaiUStrompe%ontpenféque cefafl la queue.lly л des treffes fur
fin dox&firla tablcttedefa tefk . Qu,i l'ouurira & regardera fin intérieur, uoirra que fis dentsfont
liées a certains tmfiles robujks ,&le cerueau n'eflreguère plus gros qu'un grain d'orge: toutefois eue tes
nerfs optiques font apparents, Utte uerslesyeulxilnottsfimbleque Speufppus a nlmé серфпЩт
pha.zar ala ueriteefhtnt amft blanc comme il efl,tel mm neluy uiendroitmala propos-carouilefcript
poiffonpourmt eflre Hymphafi on ne le referoit a cefiezignle de mer. Encor qu'on entrome en la pefebenedeïSmeWVctutlcumlaf^
lesParmchesfintpluscberememucndmcyd'excellemmngerJ^^
c'efipar erreur. *

i
jj 4
DE LA NATVRE ET POVR.TRAICT
La Langoufle,autrement Saulterelle de mer.
les Mdrfiillois nomment Langoufk,a queles Geneuo'u dient Alagoufk,® les Grecs Carauidia,Cr îct
Latins Locufta, cefl /«Carabus des anciens. ílle ñha aucunes foras es bras, non plus quel'Oms demer/
au contraire du Homar, ® de l'ïraigne de mer,® du cbabre. Arifhte mefme ïaainfi entendu. La lan
goufk® Círaigne de mer, ont le do\entournédepicquerons ou aguillons : mais l'Ours de mer , le Homar,le
cbabre, la €igale, ® la Creuette l'ont uny ® rabottè. ton raco'pte de Tybere Cefitr,qu'il fit défi
chirer leuifaigea unpauurepefcheur,

DES POISSONS tI. M. 5„
en cra'mte,alors elle[en fuit arrière, tenant fes cornes droiéhs. Elles nagent moyennant certaines pmnules,
qui font deffoubs leur queue : c? celle qui efl au fin bout d'ùelle-, iomdrqu'ellesfatdèt aufji de leurs pieds:
car les gros bras de dettant, leur feruent feulement a prendrepafure.il y a ctnq plaflrons ou tablettesfur
fa queue-.fa couleur eflentre rouge

©ï S POISSONS L I. II.
Le Honur.
Lemmar fréquent ennoftre Ocean,?jaux uilles Uïediterranees,aufqueH.eseft nommé Lingumbauld,
4 Gènes un Lwmbardo,4 Venifi un Afhrede uulgaïre Grec l'appelle encore pour le iourdbuy Aflacos,
CT 4 ConfbntinobleLic^uda, ou Lichuda, les autres dieni Lupagaud. On ne lepetdt pjrterguereslowg
fans eau-, parquoy Uefl rarement ueu en use au marché de Paris, ioincl que la longueur du chenun, fric
ordinairement en efié qu'ileft pourri,auant qu'ily arnue. Le Homar eft ammunément plus grand que
laLangoufk,® noircifl deiaulne ®r de rouge: ® ha les pieds eficndu^ ®- dentele\ de forces, remuants
la partie de deffusfadmenats contre celle d'embas.Auffi ha deux longues cornes deuant les yeulx,plus petites
toutesfi'u que ne font celles de la Langoufk,creufis par dedans, dont il faide a tafier le chemin. son
do\efi poly ®- fins aguillons:hors mis que la partie de deuant efi pointue, en manière d'efierons de galère
, dont il fi défend® fi combat en fi heurtant defront contre fies ennemis, a la manière des Béliers, tenants
leurs cornes cfleuees contrement.Oultre ces deux gros brai,encor ha il quatre iambes en chafque cafteront
les deux de deuant font fendues a l'extrémité pour prendre ®- empoigner : les deux autres font
flattes pour nager ^Vour lequel ufaige il ha encor dq tablettes en la queue® foret petites ailes par deffoubs.
Ce poiffon eft meilleur au commencement du printeps,®- fur la fin de l'hyiter: car il efl lors plein d'oeufs.
Simeon Sethus tient que les Komars font froids ®- humides,®- qu'ils nourriffent beaucoup,mais qu'ils ref
troignent le uentre,®- qu'ils font difficiles a digérer , principalement les gr4nds :®-que les bras ® les
queues en fini déplus difficile digefhon: mais qu'on les peult amender auec lafaulfi,®- qu'ilfitult boire du
*ùn nielle? rouge par après. UneficheuS4bondroiâ4efiéd'opmçn,quelesrofh\fotu meilleurs queles

;;8 DE LA N A T V R E ET POVRTRAICT
loulli\,par a qu'on les peult mettre dedas le four,les médecins ont touftours diB;quil y a beaucoup d'humeurfitlce
aux Uomars, comme aufft es autres couuerts de dur teft. les mariniers font des falieres auec
les forces des Honurs, quils partent aux pefcheries. il y a deux gpulphes, fines ou Irai de mer en la mer
du Vroponûde,dont l'un eft auiourdhuy nommé legpulpkc de la Uotanee:mais nompenfons qu'on le nom
meit anciennement Aftacenus finus,rf caufe queUn y pefchoit grande quantité de Hemars fuient mm
Aftaci,

DES POISSONS LI. II.
Aftacus en Grec &Ьлап,Штлг engranáis, ligumltud л Uarfeille, Lombardo ¿Genes,bftnce
л Vemfe,Lupagaud, л porto venere, &aUa>Jk de Genes.

jrfo DE LA N A T V R E ET P O V R T R À I Y T
ÏEfcrcuiJJe.
Les Latins ont nommé Cammaru$ ou Gammarus, ce que nous dijôns Eftreuiffe. Le uulgaire R»»-
mam Gammarella ® Gambaro,pour ce quelieha grande quantité deiambesoupieds.Le commun de Gre
ce dit Carautsou Carauidia,ayant prms oaafion au Caris ou Carabus.Ceulx qui uiuent leleng delari
uiere du Pau,dient encor pour le burd'huy Camaro, ou Gamaro, che\ lesquels il ha le corps plus
plus coché que des noftres de Seine,® dont le pied fencjlre eflplus ejpots que le dextre. C'efl
qtte les anciens ont nommé les Efcrcu*ffes,Afta.cos fluuiatiles, ceft a dire,Uonurs de rmere-.etr mefinetnent
Arifbteadiâque Aftacus fluuiatilis n excède beaucoup les Cacres, & refemble proprement a l'A
/rW.De la appert qu ils ne luy ont laiffé aucun nom particulier-.car Arifiote dit,qu'il y a plusieur
fons cotmerts d'efforcé dure,qui pour eflre trop petits ,demeurêt fans efîre nomme^Atheneus eft autheur,
quily a quelque effet* de Creuette quon nomme ent atin Cammarus .Vline entend que Clmarus eft dif
firent de Squilla^w eft a dire de la Creuette, pour promet que noftre Efcreuiffe ri eft pas C»ncet,4Wt
eft Câmarus. le ne uueil que lefeul enfeignementqu'on prend du Cancre: c'eft que le Cancre riha point
de queue,® toutefois l'Efireuiffe enha une. llfiult donc aduouer que la dittion Latine Câmaru
l'Efcremffe qu'on donne uoluntiers a un eftonuch débile,® efmeu dexhaleur.touteffiif ilfe finit affeuret
quellerieftdefifaciledi^fiioncommelgnpenfe.

DES POISSONS LL» I I. J¿I
ÀftacuspuGllus ou Cammarus en latimlfcreuiffe en IrancDys:G4mm4relU 4 Roww^Carauis ou
Carauidia en wflgtire GreaGamware ou Cammaro aux habitants du ?

Dl LA NATVRE ET P O V R T U I C T
L'Ekphant ou Lion, de mer.
Qui prendra garde à ld defcripHon de V Eléphant de mer,il uerra que ce que Vline luy d attribué,
conutent totalement augrad Homar:® croiroye facilement,que comme les Homars démènent plus grads,
qu'ils en font plus noirs, &

DES POISSONS LI. I I, jtfj
jonnent leurs ttufs contrite les Langoufrs, & ont leurs intérieures parties fe/nblables. Elles font cbauldes
er efficaces a ld conception.Batues er beues auec de Voxymel,ellesdeckdffent lesuersdu uëtre.Lon dit encor,que
ld pouldre de Creuette, miß d l'endroit ou la pomék d'une flette ou d'une effint ferafichee,elle
ld tire hors d'une attraction naturelle. Elles aoiffent quelquefois figrandes, quonleur trame unepaultneenhngutur,®
font d'excellent mangr.

DES POISSONS lì. II.
Ldpetite erettene de riuiere.
Arifhtefkit trois ejjiexs de Creuettes,Gtbbas,Craugines,®lespetites, qui toutefois deuiennent grdndes.le
penfeque cefte petite de riuiere efl celle quii d entendupour la petite Creuette. Et tout dimfi comme
le petit Ours de mer,qu'on nomme Vrfette,cvnment mec le grand, ® le Cdncre d'eau doulce auecle marm.auffi
cejk petite Squille conuient auec ld marine Mos rimeres rien nourrirent point,non plus que des
Cancres d'eau doulce. Ef toutefois les habitants de 9.omme,l'ont par fmgularité es mandes quiprouoquët
l'appétit charnel.Le uulgaire la nommé Gambarella,ou Gambdro^old. Cefi la couflume de les garder en
nie,® alors elles dpparoiffent fàulues:car efhtnts cuiéks,en demennent rouges. ïlles uiennent bomg de ld
mer dedans les rwìfe-uix d'eau claire, defced.its des motaignes.leurs quatre iabes qu'elles ont en chafque
cofèfibnt tenues ® longues, ® fiurcheet a l'extrémité, & ont quatre petites cornes deuant déliées comme
wn brin de fi dont elles fe feruent a détailler leur chemin: & oultre ont encor deux gros pieds, dont fe
ferutnt a prendre leur uiande,car elles cheminent feulement des autres.h uffi ont plufieurs petites pmnules
deffoubs la queue,® cinq en Cextrémité,dont celle du milieu eflpowtTue ® cochee, refemblant quafi
d fon effreron qu'elle ha deuant le font.
Autre Creuette.
il y a encor une autre manier e de Creuette quiefl de pitti grande corpulence, que celles dont duonsid
fititt niention,que lespefcheurs de ^omme nomment Parnochio,les autres CamerugiaJ.Ue ef differente a

jtftf DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
celle queles anciens nommoyent Gibbe. Carou les fufdiéks ont plufleurspetits filet! ou cornes deuant les
yeux ® les pieds fkndu\, les Sparnochies ont feulement deux cornes moult petites, cries extrémité^ des
ïambes pomcTues fans forces comme la Langoufk. ton en trémie qui arnuent quelques fiis a la longueur
d'un demi pied,®- d ld grofeur dupoulce, ayats les ïambes moindres que ld Greuette,® beaucoup
de pvnmles deffoub^ld queue pour nager, ®quatre en l'extrémité'®- encor unemtre po'mtlue ® cochée
pdr les bords,comme es Creuettes.Et auffihd quatre efiperonspovnSlu-^ ® piquants deuant le front.
Elles cmffent fi grandes en aucuns lieux,qu'elks paffent la longueur d'unepwlme,qu4 font plus efhmees
que les petites.Entre lespoiffom couverts de croufk,ie les efhme les plusfauoureux.Aujfiie les foufleconne
efire ceux qu'Ariftote nomme Crdnopnes,quejheodorus a tourne Crdngines.
Des poifTons couuerts de dure croufle 5
nombrez entre les efpeces de Cancres
qui n'ont point de queue. Chap. 11II
W^oirfpedfieneseftw
refk ma -«tenant parler de l cftpcoe qui eft de rode corpulent,® qui n'hd la queie efiendue, Sis
defff^eftgrandnombredetelspotfom,^
Lie
fi m
lieeftpmgrande®pletnedepe^s barbes,oUelle referue fes œufs.ltlesCan eZTndJnt
beaucoupfont communes cachets creux, * ' c n n m s f a j ^ p ^ £ £ ^ t

DES POISSONS L I, II. ^ 7
cheminent mieux entrduers, que deuant eux. Les autres animaulx fe goutter nent ® cheminent a deux
ou a quatre pieds, mais l'effece des Cancres chemine auec buiér pieds, ils fe cachent en hyuer,® muent
leur ejeorce au printemps,comme auffi font les Efcreuiffes,® généralement toutes efpeces de poijfonscouuerts
decroitfk.Ceuxqui ont plus dure efoor ce,ne font fltoflbleffe\ :car mefmement lesCraignes, eflants
lors trop mollettes, nt.peuuent bonement cheminer.La camtéqui efl au uentre des Cancres, efl toute infeparable,®
l'humeur de dedas que tay defa n'orné Mutis, y e[l blancbaftre. Touts, tant ceux qui ont la
queue longHc,c6me les autres qui rien ont point,ont un coduicï en chafjue cofé,au deffoubs des yeux, par
lequel remettent l'humeur qu'ils ontprins a la bouche pour rafraifebir leurs ouyes:car pour leur raflaif~
chiffement, ayants pr'u l'eau par la bouche, puis la fermants, arroufent leurs ouyes, ® la rendent par
les conduites que i'ay dich.Cela eft gênerai a touts Cancres, que leurs bras ont forces,une en chafque coflét
mais les autres bwiï pieds, quatre d'un cofté, ® quatre de l'autre, ont feulement les bouts poitiéTu^
fans eftrc flndu\.
D'un Cancre nommé le cbcualier*
llfètrouue m petit Cancre, gros comme une demie noix, duquel Arifhte fitit mention, qui efl de
double uie.Car il fort hors tcau de U mer,® fe tientfôubs le feleil lelongduiourau plus grand chaule
d'eflées itursamiculairts,® court fluifk,quapàne un home de pied le peult fuyure,dont il a efléainfl
nommé, le fortoyed'Egypte, allant en lerufalea,lors qu'en uey le long du riuage en f grande quantité,
ftelespUds des Chameaux les floiffoyêt contre terreau bord de \'em:car ils fortem au matin,® fe uont

DE LA NAT VRE Et POVRTRAICT
alles de l'yraigne de mer.xisjonc n»»^», ь„ .,„..
fins Leursyeux font de Idgradeurd'm grain de mael^lïngTcomme m P
i ^ o y ê ^ d t c l e r ^
en cbafque соfe,garnies de longs ergot; & Jeux brat qui font fiurcbe* Us ne «лИ, li^
nefcequeimmnHKdeennatee^itlcsaycy^
Bit petit Cancre nomme'cancéllut.
Il ny d moindre admiration en la nature de et vêtit с*и»Ли, ... » J I
lequelmmmuUmmnfhtoerparáccftecedelanmfepar^
delngueœrpulente^quiefia»^^^
cheraÎlaueLuedelJsdemer^
J
' 1 %

DES POISSONS LI. II.
après efhtnt créa d'attata:ge,ilenrccherche une autre-.touteffik qu'il ne croifl guère plus gros,qu'un gros
lundcs.ll fe tient es creux des rochers au nuage,® chemine aufjiaufc. Parquoy il dure long temps hors
l'etuAlha troii pieds uelu^en chafque cofié,dont les deux premiers de deuat font fiurche^auec lefquelf
ils apportent la mande a la bouche. La couleur de fa couuerture e(l quelquefois rouge, cyanee, cerutee ®
ftulue.Les autres ïambes ont les ongles affe\longs a l'extrémité: auffiha deux petits poils devant les yeux
en mamere de cornes tome la Langoufie,® fi ha les yeux comme le Homar,lefquelsil eftend & retire,®
font difhngue\de taches blaches..Ld partie de deuers la tefieha l'effigie d'un Cancre,mais la queuefirdp
porte d un limacs,aujji efi ce celle quil tiAit enla m\des Coques des limacs-.touteffiis quelle eflplaftronnee
de tablettes durâtes ® obeiffantes, ayant a l'extrémité comme trou pin nés. Ses dents font comme en
la Langoujk,® mange fa mande en la me fine manière. Qjtand il fort hors de fit coquille pour uiander,
alors ilrdpporte quelque chofea une yraignt. line uaultrien a manger, mats efi utile aux pefiheurs pour
prendre les poiffons faxatiles qui en fontfi'iands-.comme lulides,chanm, Orphi, Perches, & tels autres:
car quandles pefiheurs ont apporté beaucoup de tels petits Cacres ,ilsropem leur coqmlle auec une pierre,
® trouvants le Cancre en uie,U mettent furleurshains,par avnfiilsprennent grande quantité de poiffons
faxatiles.

DES POISSONS LI. II.
371
Le Cancre de riuiere.
il y a quelques endroiéls es ruiffeaux de Crece,ou Ion pefche des Cancres,pr'vn ci paiement ou tes Соlocaffes
font fréquentes. Aufft en auonsprinsen Uacedoine,cheminant s par le mont Athos,® es ruiffeaux
de Ciliciele long de la riuiere \fftts. tio\ riuieres de France rien nourriffent aucuns, au moins qu'on le
puiffe fttuoir. On lespeult manger cruds, en defhultdeles auoir cuicls. Lon en prend grande quantité au
territoirede Romme,ou ils font communément uendu\ un Baioque lapicce,qut eft la monnoye enuiron
d'un demi cnrolus. Etpource que quand on les met en quelque uaiffeau , ils fentrecouppent les iambes, ils
font contrains de les pendre par les pieds\attache\a des cordes : lon nomme cela filjês : car qui ne les tiendroit
en telle maniere,ils fentreblefferoyent auec leurs forces. On les pcult garder un mois, uoiredeux ®
trois auflfi dedans une сане fans eftre enl'eau Al y a moult grande fimditude entre le Cancrede mer ®
celuy de riuiere: toutefois que les Romains les nomment indifféremmentGranàoou Gran\o.Nel'un
ne l'autre ri excède guère la groff'.ur d'un oeuf.Ceux de riuiere font comierts de plus dure croujk,plus rode
® plus efpoiffe,® font plus uiogs ® plus délicats que les marins, ® ont les'ïambesplus robufks
®plus malunies,c'eft a dire,raboteufes .Les fturchures des bras de touts deux font coche\ : mais plus afprement
en celuy de riuiere,ioinéh aufft que le front de celuy de la mer n'efi du tout fi rond que celuy de
riuiere.car celuy de la mer ha des coches,® celuy de riuiere n'en ha point, ils ont aufft differcer en couleur:
car celuy de la mer a Romme eft de la couleur plombée,telle qu'on uoit furtejwrce du Lotus-.mais celuy de
r'tuiere rougift en ГоЬрнг.Сеих de la mer ont les ongles longs ®coli^nais ceux de riuiere les ont cocbe\:
A.ifi

Î7*
DE LA M A T V RE ET POVRTRAICT
aajjî ceux" de ta met ont quelque peu lesidmbespluslongues.Touts deux cheminent de trauers ,dyats différence
en leur fixe,® quon cognoift,uoydntl 'extérieure:'efl que les fimelles ont un couvercle qui eft Lt
lieu ùqueuerepliéendeffoubsfieaucoup plus Urgeque les mafles ,de[foubs lequel elles mettent leursoeufs
en efle .ils font bons d manger en toutes pu- _ '
fons,mais ilsfont meilleurslefle® auprm- Carcinos potamios )
e«Gre

D E S P O I S S O N S II. II.
Le Cancre de mer.
le Cancre de mer efl doue' de ronde corpulence,® qui efl ccchèpar le datant,aunen de croufkje-
¿quel lonpeult comparer a la firme d'un Vagurus,Maia,Afîncus & Locufla. Les mafïes font plus rougeaflres:
les femelles tirent de la couleur plombée en
CarcinosthalattiosíSG^Cancerniarmus^Lá- f a
furé .Les mafles firent les femellesmam leí
tin, Cancres en francoyt, lanceola a vemfe, ^
f >
^
& h d
^ n (
c ¿ e
p m
, ^
Cranào a Komme,Granalla a ferrare.
longuement a ta manière des béliers.il fléchifl fis
iambes a fon uentre en cheminant : car d les ha
courbes, quatre en chafque cofté,® deux bras fur
che^. Le foye efl rouge, de doulce faveur : ce fi 4
mon opinion ce que Arifhte le nome Mutis.Scs m-
tefhns font en manière de cheutlurejtant font dclie\

г
î 7 4
DE LANATVRE ET POVRTRAICT
eftre mdnge^Les \enidem les nomment Granceoli, d ld différence du Chabre,quils nomment Granciport>.
Quf metteroh les petits Chabres,auec des Cacres de mefne gradeurjlftuldroit les difhnguer лих idm
les qu* font chargées de poil es chabres,qui toutefois font liffeses Cacres,® auff que les bras du chdbre
font plus groffets ® noirs d l'extrémité Les Vendrais uendent les nufies d part,® les nomment Grand,
®- leurs femelles Grdncelk.Lcs Cancres de mer, au iugement de touts les anciens médecins ,font de moindre
uertu,que ceux deriuiere.
il y en a quifint différence entre les efèces des Cancres, que les Veniàens nomment Ш^хапетСГ
M»Ueque,en ce qu'ils ueulentque Ua\anettaef la femelle,® que la ТЛойеса efl le mafe-.ils la nomment
dvnfi,pource qu'elle ofefa useille croufte au pr'mtsps,au contraire de la Ma\anette qui retiét fa dure cm
fie en toutes foi fins,® que la UoUeque demeure immobile,quaf comme morte de froid,® de uray elle efl
de bon manger en a temps la.
Le Chabre.
• Nous prononçons un Crape ou un chabre,pour exprimer lepoiffon que les Grecs nommerêt Paguros,
® les Ldtins d leur imitation ont dict Pagurus. Lespaifants de Grèce dient encorpour le iourd'huy,?agH'
ro.Mais pottrce quily d un autre poiffon,dont auons defid pdrlé,nomméPagur ou Vageau,il fi fuit doner
de garde de ne predre l'un pour l'autre: car le Pageau efipoiffon couuert d'efcaille,® cefiuy ci couvert
decroufk.LesHormadsleuoyantsrouge,ont eu ocmfion delenommer un Kouffeau. Les autres le mydnts
porter fidfaulfe, ® qu'il ne le fruit quecuire aufiurfint ditt un Tourteau.С eux de Mdrfiille Cdrabaffe

DES P O I S S O N S LU IL
M
- — J/>
m ^agoute y&dVerùft Granàporo.lly en aauffien Vrance,aux oreesdela mer Méditerranée, qui
prononcent un Vagull. Ce poiffon ne fi tient guère faon entre les lieux afpres derocbers. Le Vagurus o»
Cbabre,ejhnt délaiffé a fie entre les rocs, quand le flot fen efi retourné,ilrétire fes iamles a foy,® demeure
immobile ,qttaft comme fil efioit tranfi. Q» " luy conte certaines cdnelures qui font fur fis gros bras,
en trouue neuf.il croïfi gros comme la te fie d'un home, mais de firme plus platte, redondant en firme a
aile des Cancres. Son efiorce efi moult dure ® polie. Ses ïambes font courbées en dehors,quatre en chafque
cofie,mmieras de poils,® ont trois articulations en chafcune,oufes ongles font longs ® agu\,®non
pas findu\.Sesbrasont deux articulations,® font findu\, ayants l'extrémité des forces moult noires®
-cochées par le dedas,® de dureté aile qrien des os. Varquoy les pat fiant les lient efiroiékment en un fiac,
de peur qu'ils ne fientrefitcent mourir-.carils féntreaouppent les ïambes les uns aux autres. La couleur des
uifsefi beaucoup plus uiue que des monsieur defirce de quoy les uifs rougtffent,ils en tiretfur le noir.Ma'tt
ejhtnts cuiéhs, a la manière de touts autres Cancres, changent aile couleur. Lncor qu'on les die eflre fins
queue,fi efi te qu'ils

í 7¿ DE LA N A T V R E ЕГ POVRTRAICT
mufles blancs, il efl de bon manger, touteffiis que Gdlien dffeure,qu'ilefl л digerer.mak y ayan
parties en luy, Tune le Mutis,® l'autre les mfclcs, il fiult dduouer l'un de plut facile digejhon q
l'autre.
Paguros С Pagurus en Grec,® tdtin-.cbabre ou Crape es confins de
tOcean-.&anciporo a Venife.

\DES POISSONS LI. II. j 7 7
r
fYraigne de mer.
La fimilitude que ce poiffin ha mec lïraigne uulgaire ,fiit qu'on le nomme Xraignt de mer.Les ancien
Grecs ontdiéi Mzii.Ceulxde Marfeille,acaufides-picquerons quilha fur le do^,aitifi quêta
Langtsufie, er plujîeurs poils en fes ongles, l'ont nommée Squinade , a la firmlitude du Serrant, auquel
on rend le lift plut délié. Les Vénitiens er Geneuois,pource qu'ils enferment les miroers en l'efiorce
de ce poiffon, le dient auffi Spechio .Onla nommé ailleurs en Italie Granceala, Cancreole, ou Grana'telle.
Elle ayme mieulx la mer profonde, que le riuage, ou les rocs : er neft fon naturel de fe tenir a fec
fi long temps comme les chabres ou Cancres. Elle efl eftroiék au deuant,® large au derriere,contre la fi

}78 DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
Maia en Qrec &• Ldünjraigne de mer en frd»colf,Sc[uwddd d MrfeiUe, Specht d Gern,
Grdncitelld d Komme.

DES POISSONS LI. II. 179
te Cancre d'Hercules ou d'Eraclee.
Ceulx qui ont ueu cefe manière de Cacreauoir le deffus des Iras coche^comme lacrcfk d'un coqjant
premièrement nommé Gallo marina. Krifbte l'a appelle le Caere d'Hercules,pour« qu'il ba l'efeorceplut
dure er effoiffe que ml autre. ton en prend au nuage de Sicile ,® ena Ion quelquefois ueu au marché
deKomme. llnbapas le dos raboteux commeltr oigne,ne ftpoly comme leVagurus-.mais lien inégalé de
petites boffes-.toutefjois peu fenjàult,qu'ils nefoyent d'une mefme couleur, il ha deux bras robujks ® fèndu\al'extretmté,mais
les iambesfont petites,® non fendues avnfi queles bras.Lon le peult nommer Can
cre d'Eraclee, a caufequeles miles ainf nommées font fmeesl'une a lariue du ?ropontide, l'autre du
Sont.

DES POISSONS II. II.
Autres petits Cancres.
Lon trame au nuage de la mer, m petit Ca nar,méfié auec les petits poiffons, quiha les derniers pieds
quelque peu plus larges,quelesautres:dont ilfefertpour auiros a nager. LesMarfeiUoisTappellet Gritte,a
Venifè®-ferrure on lesnSme Marjôuette,a Kamme Graalm. lepëfe que ceflle petit Carcinodes Grecs
ÇT Latins-.ilejl de moindre corpulence que le Caere de mer. Autres efpeces de petits Cancresfe uëdentpar
lespayfants de l\omme,qui apportent les Teltnes ® Congolese font blancbaflrespar deffoubs,®- cen^
dre\ par deffus,mcufcbete\de taches blanches comme l'Ophites, ®- ne font gueres plus larges que ce qui
pourrait couurir le poulce. Ces poiffons font de plus grade use que ml des autres,®" ont quatre ïambes en
chafque cofté,® deux gros pieds fourche^, chafque iabeha fix articulations ymaisl'extrémitédes demie
reseft plane comme Us deffufdiérs, dont elles fe feruent a nager . Les poiffonniers ne font difficulté de les
manger cruds auec du pam\ toutefois que fils en mangent beauçoup,ala leur efmeut le uentre..
Des poiffons couuerts de dur teft. Chapitre V„
Nous auons parlé des poiffons œuuerts deforce ou croufk dure,que les Grecs nomment Malacofïraa,®
les Lrfft'wCruftata:i/ nous fitult maintenant traiékr de aulx qui font œuuerts dedure coque, que
lesLatinsont nommé Teftacea, ®~ les GrwfOftracodermai defquels le dedans efipurechair molle, ®-
le dehors pierrcux,comme font les Concques ® lesOefires. In a renenom comprendrons ®- mettrons toutes
efleas de Limacs de mcr,foyent de aulx qui nont qu'une efmille,® ftdloignét aux rochers ju de aulx.
\

JSI
DE LA NATvRE ET POVRTRAICT
quienont deux,® qui fefirrent ® omirent l'une contreVautre-.touslefquels ont cela de commun,que le
dedans efl fort liffé ® poly. Cubant aux coques, les unes font afpres.les autres polies: les unes uoultees par
deffus ® pUttesdes autres les ont toutes deux plattes,les autres toutes deux uoultees. Toutes font pour U
plus gride partie peu mobiles,® nefepeuuentaifeementtrafforterdelieuen autre. Cefl chofearrefke,
quelles fe remuent de la partie dextre a l'oppofte de la ui\qm efl dedans leur coque, qui leur efl baillée.
Somme,toutes eflpetxs delimacs frayent enfemble-.maisilriy a aucune différence du mufle ® delà femelle:
0- alors qu'ils font pleins dceufs,ilsfont très bons. Sous en commencerons a parler par le Hautilus.
te Hautilus.
le nomme trois effeces de KautilusfélonKrifhte.Lapremière® principalerffece,efl celle queceulx de
Uaples nomment Mufcttrdino,®Moufcurolo,qui efl auffi nom commun a l'Ofmylus'.Sa coquille efl de telleficon,
qu'il fimble quelle fin faiék de trois pièces : dont l'une ferait quafi comme le rable d'une nauire"
auquel font iomtts les deux afin*. Sa commun grandeur ® longueur, efl d'tutant que Ion peult mefurer
depuis le poulceiufques au petit doigt: l'eftoiffeur de fis efiorces efl aumdéliée qu'une peaudeparebemî
® ont plufieurs cnuelureslelong d elles qm font cochées par les bords, de moult elepnte fan. Toute là
coquille entière firoh quafi de firme ronde.n efhit l'endroit par lequel le poiffon fin% facoquille pour Ce
nourrir.car la eflun permis affe^grand. laœqmtle eflfiagtle, de couleur de lotir, lucide ® lien Je
rapportant U forme d une namreronde cefia dire, qui «jfans attirons. Ce qui efl de merueilleuxen ce'
poiffon,efl qu'il rermerfifa coquille,® fi tenant le uentre concernent, met partie defesiambes en la mer
pourferuirdegouuernail,®les autres luyfiwent d'amrons: ®U membrane déliée d'entre fis ïambes

DES POISSONS II. II. 385
luy fert auffi de Mile. llhdhuicî pieds cvmmele Polypui. Arifiote dit,quilnba encorrien d'affeuréfur
ld naiffance ® génération de ctfl animal: aucuns tiennent qu'il ri efl engendré de la mejlange du mafle a-
uec la femelle: таи qu'il usent tout ainflque les meules,® autres anches: ® doublent auffi que fil efloit
deffait de fa coquille,qu'il peufl uiure. Son bec efl corne celuy d'un Perroquet,® en cheminant fefoufbcnt
fur fes iambes.ll ha des troux tout du long, nomme\Acetab\ih, defquelsilfuceald manière du Polypus.
Mutiams rapporte auoir ueu une efpeoe de œquille au Vropontide,qui auoit la earine,c'efl a direlerable,
fméb a la maniered'uhe efleoc de namre,que les anciens nommcyem Kchation,ayant lapouppe arrodie,
®le deuant en pointe.A mon aduis que с efl de cefluy cy qu'il d entendu,auffl a ileflé autrement nomme
iiaupliufduqucllesautheurs ont efcript,qu'il ha la charnure de la Sache,® qu'il fe ioue furl'eaue quand
ilfait paifble fur mer ,fe fi ruant defes ïambes au lieu d'auirons 1 ® que fil fitifoit uent, il eftendoit fes
membranes,pour luy fetuir amme de uoile-.car fa aquille eflfitiék a la façon d'une mmre.Et fil ha peut
de quelque oi t
eau,qu alors rempliffant fa aquiUe,iljeplonge aufinddeU mer.

DES POISSONS LI. II.
j 8 y
LefcondNautilus.
Cefk autre ejfecede'Aatttiltis ,tresbien adefript kriftote, dont no\orfbures font des gtrdemangers,
tuff es, ® couppesquon e finie beaucoup chéries grands feigneurs. Le uulgaire la nommé Vorcelainej.es
autres dient Coquille de Nacre de perle : & nous uoyants la defcription des uaiffeaulx nommexde
Porcelaine ,® que les anciens les nommoyentM.urrhinzvzCx,penfns qu'on pourrait biennommer cefie
coquille Murrhinus Nautilus,/«)i«aiw l'etymoiagte Vrancoifè : car encor qu'on die que Murrhinum
wenne de Mirrha , que les Grecs dient Smyrna, & qu'il ne fente la Uirrhe, fteft a que les autres marques
me donnent grandfoufeaon.La grandeur de ceftuy cy canuient auec le defftfdicltftnon que fa coqmlle
eft plus efpoiffe,fans rayes,® ha infinie quantité d'entredeux, qui font tromte^par le nulieu.îon
efeorce reflendtft en mille uarietexde couleur s.î a figure t'eft icyreprefèntee au naturel.
B.Ì.

j U
DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
Seconde eftece de Hquille de H

t> E S POISSONS LI. II.
} 8 ?
Tierce ejfece de tiautilits.
il fe tromte une autre manière de coquille cannelée , luyftnte & polie comme le premier Houtilus, que
ie penfe ejlre celle qu'Arijhte a entendu pour la tierce efiece, & me Jêmhle eflre cetuy que les Latins ont
nommé V etxeru coacha..EUe deuient grande,quaf comme la ttfk d'un enfant.Sa firme n'efl fi rôde que
le limacs:curfa ut\efr par dedans, ri ayant riè de pomcTu, apparent hors d'icelle, comme es autres limact
de mer.Ses cannelures er aujfitoute fa coqmlle eft bien polie & Itffee. Lon mange fa chair comme des autres
coqwdes de mer: çyha la mefme couuerturequontroutte esefpecesdes Poralaines.Les mariniers fen
feruent pour uaiffeau a boire.Les deux effeces de Hautilus ia defcriptes,ont la coquille plus fragile que ce
tiers, qui efichofe confirme a ce quhrifroœ 4 efcript en la fin du premier chapitre du quatriefme liure,
après auoir parlé des deux premières efyeces.

DE LA NA TVRE ET POVRTRAICT
tkrœ efpea de Voulus,que VÎine nomme Veneria concha-

DES POISSONS Li. H
38?
Le Heriffon,autrement Chaftaigne de mer.
"Le Heriffon de mer rieft guère! plut gros qu'un œuf® pource quilrefimble a la Bogue ou efcorce ef-
•pi neufi dune Cbaftnignedes Tracci* l'ont appelé chafhtigne de mer : mais les Grecs l'ont mieulx aimé nomer
Heriffon de mer. Ceulx de Marfieille,a eauje delà doulceur qu'ils trouvent en la mangeant, ils l'appellent
Doulrin, ® nomment celuy qui eft le plus gros ® blanc, Doulcin rafta\. tes Gencuois prononcent
'Tin Zin,au refte de l'Italie Riccio manno,touaffits qu'ils nomment un Heriffon terreftre îeaniçcherou
Autre Heriffon bon a manger,nomméEchinometra.
La premiere effect des Heriffons qui eft bonne a manger(difoit Arifioa) contient en foy des otufs de bone
fitueur,® fault croire,que les plus ieunes en ont beaucoup,® pr'mapalemet en la pleine lune, & iours
tiedes. Les ficodes & tierces efpeces des Heriffons fini nomees Spatagi ©"Brifli, q M
font difficiles a trot»

-J9=>
DE LA NATVRE ET POVRTRÀICT
Autres Heriffons Ions a manger.
Des autresfartes de Heriffons, les mis font quafi noirs, les autres blanchâtres, autres de couleur de
uoarre,autres tirants fur le roux,autresiaulnafires,autres blancs,autres pourpre^: toutes lefquelles couleurs
donnent grande réverbération a l'oeil :on les pefche auec un trident d'ongles, dont font dreffees en
manière de main,a demy fêrmee.mais ilsfe tiennent fi fort auec leurs iambes, que fouuent on leur mffe le
tefî,quelque dur qu'il foit,que d'en pomoir efieuer le corpsentier.lls valent mteulx grands que courts,®
nefy trouve riëde bo,que certains œufsdiflfofe\contrele tefl en cinq ordres,en manière d'uneefbille.nuif
auant les manger,lon ieâvhorsla trop gradequatité d'eaue,commedesOueflrescrues,® partiedesexcrements,fily
en a trop grande quantité. Tels ceufs font doulxa manger comme la poulpe d'un Chabre:
mais ils font de diuerfes couleurs en diuers Heriffons. ' uouldroit picquer un ejkitftout a Ventour,® y
ficher infinies aguilles,qui font en firme ronde ® communnément pierreux,refimblas
a ceulr d'un rat. Ce qu avons nommé les iambes esHeriffons de mer, ® en Latin Promufcides,
font comme c te nous uoyons es Moufches ® Cigales, qu'on nomme les langues,® qu'on uoit aujp es E-
fiuiUes® membres ' onteux de mer-.elle s font plus fréquentes en la partie de devers terre contre les dents,
que fur le dos, tellement que qui les ueult unr,tllts doibt regarder, le poiffon efinnt en l éaue : car quand

B I S P O I S S O N S LI. I I. J 9ï
onle tire "hors pour les regarder, lors il les retire afoy. Les effines de tels Ueriffons font quelque peu plus
Aongues, que de/'Echinometra, autrement dicr gros Herijfon.
VU petit Ueriffon de mer.
Tncorya une autre efpece de Ueriffon mince & petite (difoit Arifiote) ayant grandes efiines ,loHgues,®quafl
dures comme pierres, llefl coufiumier defe loger enhaulte mer. Dont quelques mis fe firuent
en difhllations d'urine.Les Vrouëceaux,Grecs,italiens,® tous autres habitants ou riuage de la mer,
le nomment uttg luifipource qu'il efl fi noir,fi ml,® mutile a manger.\l efl plus fréquent que ne font les
deffufdi&s,® riha le te fi gueresplus grand qu'une noix:mais fes eflines font plus longues que de nul autre
Ueriffon. Toms font difficiles a mourir, mais cefluy cyfurpaff: les autres: car qui le met a la renuerfi,
incontinent il fe retourne en fin endroitr. s'il efl nus en pièces ,encvresfe remuera il,® rienlatffe auiure
huich iours apres. Ü ha plus de ïambes que nul autre, auffi tea il plufbfl queulx, ® fatmcheplus firme
contre les pierres.Ses œufs fontfanglats ® tache\de ie ne fiay quelle pourriture noire,qui teinct les doigts
comme du fang meurtry. il efl gtrni de fins mufcles par dedans, qw luy affermirent les dents, qui font
au nombre de cin

m
DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
de leurs dents,fi diuifi en cinqparties, entre les oeufs, a ta manière d'une efioille, ® touteffiis fe rapportent
tous au conduiéi delexcrément. Qjfon prenne garde aux coques des Heriffonsiafiicbe\auriuage,
Ion uoirra infinie de petits pertuis,qui font par ou les iambes,dont i'ay défia parlé,prennent leur mtVMe
ment de l'intérieur.
tious auons trouttéune autre effets de Heriffm au riuage de la mer rouge, dont les anciens n'ont rien
dicï, ® dont auons ueu grande quantité entre les fontaines ameres nommées de Uoyfe, entre la mile
du ihor ® le Sue\. ilsfont de la groffeur d'un petit pain liane, plats par deffoubs, ® ronds par deffm:
® ont les dents deffoubs comme les autres Heriffons de mer,® le condmci de l excrément deffm,® aut
uert d'effinesa la manière des autres,mais courtes ® memsfrequentes.
Tom autheurs conuiennent en a, que tom Heriffonsfont Ions a Teftonucb :® quand ils parlent du
iufi de Heriffon,fintend des œufs cruds qui font leans au ce leur eaue : car ils ne ualent rien cuiéis : mais
cruds,font refire\entre lesuiades qm nourrirent peu,® qui efimuuent l'urine,® qui incitent l'appétit
langmde . Varquoy Galienlesa recommande^auliure de Atténuante vidu, & Viofcoride au fécond
des Simples .C'efia tort quon a penfé qu'ils fecouurent de pierres, ® ont prefage de la tempefk de la
mer, ®que fans celai'eaue romprait leurs effines: car ayants tant de pieds a fe tenir fort contreles rocs,,
ils nepeuuent efire uamcu\de la mer agitée.
Des lfailles de mer qui font bonnes a manger.
La firme deœpoiffon luyabailléle nom,difiit Ariftote.l'en ay troutté de fi grandes au riuage d'hl-

DES POIS S O N S II. II.
banie,qu elles auoyent unpiedçjdemi delogueur,®- dont les rayons efhryent larges de trois doigts,tellement
qu'on ne les euft peu bonnement couurir
Vourtraiâdel'efhiùcde met qui eftbonne a manger.
£ m U e n ffand
chapeau, cr dont une couple
euft peu faouter un homme. Toutes eftoilles cuiéks
deuiennent rouges, nuis Crues font diuerfement
coloreestoommeperfes,cendrées,® dautre
couleur : çj eftunts crues & martes, elles fe rompent
pour bien peu de chofe, mais cuiéks deiuen
tient dures comme un cal. nature a, donné pareilles
armures aux eftoilles de mer pour fe remuer,qu'au
Herijfon, er au membrehôteux marhi.Siqitelcunles
obferue hors Veau,elles luy apparoiffent
immobiles, mais qui les met en l'eau
a la renuerfe,lon uoit quelles tirent infim\ petis
pieds refemblants aux langues des mcufches,par
lefquelles leur mcuuement droiéh en oblique eft
parfnicf. Leur bouche eft auffi en la partie de
» deffoubs uers la terre, comme es ueriffons de
merfitueeiuftement au milieu des rayons dicelle : ayant aufsi cinq dents ordonnées en rond, ® toutefftys
elles amllent lespetites wqutlet toutes entières fans les mafcherjommeTelinrs, chames,Moules .Q^and.

? M
DELA NATVRIET POVRTRAICT
elles cheminent au fond de la met;elles démènent leurs Irai ca & la,a la manière des Pourpres ,& chenu
tant ères en auant, ® ores en arrièrejau en tournoyant Rattachent aux pierres ® les fùccent, comme
fint les Herijfons.Si on les touche,on les uoit remuer plus uifk que de cou fume ^principalement quand m
les enleue en l'air.On leur peult compterfept ordres d'agui!los,fir chafque bras,qui font courts,® mouf
fes,® uingt ® deux en longueur, qui les fait raboteufes par deffus,® ont les unes cinq branches,les autres
plus ou moins. Qj^and elles font boullies, Ion tire de leurs bras une efpece de chair qui efc de couleur
rouge ® quelqueffôifiaulne,qui eft d'affeK. bongoufî,® la mange Ion au fil ® au uinaigre.
Autres Efhilles de mer,qui ne font bonnes a manger.
il y a plufieurs autres efpeces d'Eftoilles de mer, qui ne font bonnes a manger, defquelles nous auons
obfèrué kuiéî tâcees différentes: dont les unes ont dou^éiambesjes autres quatre,les autres tant fëulemét
troisdes autres ftx,les autres huicT.V.ncor y en a d'autres, quirefemblent plufofa m folélen panEhre,
qu'a une tfbille: les unes ont les bras comme quadragles,les autres les ont totalement ronds.llfhult fe doner
garde de cofindre ces poiffens inutiles,que les LatimnomentDeieâamënmoLrina,aueclepoi[fontuil
gtirement nommé a Rome Stella, qui efi efpece d'Anthias:® ne le fiult prëdre pour ctfhty cy, duquel bail
terons lepourtroiâ^quife rapporte tmeux a la figure d'un Soletl en pemBure,que d'une ifhille, au chaoi
tre des Anthies.

l96 DE LA NATVR.E ET POVRTRAICT
Des poiffbns couuerts de dure coquille double & fitnpIe,dont les vns font
attachez & liez,& les autres non. Chap. V I.
Les poiffons couuerts de coquille, font nombre^ entre aulx que les Latins nomment Tefl-acea
n'ont pomt de fang, defquelsh dedans efi toute pure chair molle,mais le dehors efl bien dur : com
des ouefires,Moules,® autres qui ont deux coquilles\dont les unes ne font attachées que d'un co
autres de deux:® quant alafitco d'iœllesjes unes fntplattesj.es autres creufis,ou logues,ouen firm
lunedesautres couppees a demy rond,ou toutes rondes,ou boffues,polies,afres,ridees,dentelees
tournées en ui*,powc~lues parle deuant-,repliées en dedans,aduance es en dehors,cheuelues,cre
parées de uergettes,cochées,uoultees,treffees-.ou effoifes,ou tenues ® longues, ou bien aifies a
qui demeurent toufours clofes, chafunedefquelles fera particulièrement de fripas félon qu'il uie
a propos.
LeBerdmouOeilde bouc.
Entre les coquilles deffus nommées ,&qui font cotmcrtes de dure efcaille, il nefin trouve fan
qu'une,ri ayant qu un fiul creux oucouuerture, dont les anciens Latins lont uoulu nommer xniu
gênerai,® enparhculier Vatelle. Les Grecs lont appelée Lepas: qus efi lemot que les Marcello* (a
Grecs de noflre *rance)ont retenu,quand ils la nomment Lepada;*.r le Grec uulmire l'appelle P
da-.auquelmt faccvrdans les Y'ensaens, comme*partie de leurs fubictit, lont diék PetaÙde ® Penta

DES POISSONS II. I I. $97
ne.Ceulx de Dieppe rappellent Berdm:Les autres, Oeil de loue.Les halitam de la mer de Bretaigne fiauet
treflien que cefl, quand ils en trompent les eflran- ,. .
' l . . t„ , >... Lepas enGrec,PztelkenLatin:Berdin®Oetl
gers.Commeie difois, elles n'ont qu'une feule coquille,®
de loue en France:Lepada a Marfnlle: Pctalide®Pentalene
a venifi-.Petagli-
fin polie, ® fattacbent ft fort contre les pierres &
rochers ^u'onne les enpeult defmarer: combien touteffiisqu'ellespuiffent
ferpir comme lesaultres conebes,®
daen Grec vulgaire.
paffer pour quérir leur nourriture de lieuen aultre*
Leur grandeur ne paffe point la demie cocque d'un
oeuf : lawuleur deleur cocque par dehors eft liuideou
cendree.Au demeurant elle approche fort du lima^quat
aux cornes ® a laftœn de la teJk.Et fe trouueau fond
de leur cocque un certain excrément que Ion appelleœuf
ou poeure. Sa chair efi dure® difficile a cuire
ou digérer. Aece racompte d'une ejpece de conches fem-
Uablea cellecy qu'ilappelle vholadas: &• dit -qu'elles
ncurriffent leaucoup: mais qu'elles fentent mal ® donnent
mauvais aliment.
Le Bourd'm de la mer Rouge.
te Bourdm ou Patelle de la mer Vtfug?,eft plufgrani que le nofire/J
large d'an demy doigt fin e faille

J98 ' DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
eft dure comme corne,® qui fe peultdiuifr en huiB pièces, a trduers ainfy qu'un Uorio,® hd force arti
lages pdr tout pourfi garniture,fans ce qu'elle eft drmee de force efpines atnft que l'Eftoille. sa chair eft cime
d'un liimcs rouge, ® ld mange Ion boullue, comme leBourdm. Et neldpeult onaifèement defrocher,
non plus que noftre Ont de beuf.
Le rrand BoUrdito.
La conche de ce grand Bourdim eft affe\ congneue chéries orfturesdaquelleilspoliffent & fini liencle~
re,puis la taillêt en pièces,® en aornent les ttaiffeaulxprecieulxXefte Oueftre ou coquille eft feule ®uni*
ualue, quatre fois plus grdnde que la deffufdicfe,® beaucoup pluslarge'. Au dedans de laquelle, uers le
bord d'enhault,y a cinq pertuis apparents, pdr lefquels cepoiffon eftant dtmcbèaux rochers ,pmfe®
mette tant d'eau qui luy eft de befovng. le penferoye que cefùft ce quAriftote nomme Aporrhais au quatriefmede
l'hifoire des bejfks: car il dit qu'elle fattnche aux rochers comme le Lepat \g£U toutefois l*
tournée Murex.

DES POISSONS LI. I Г.
Vautre grand Вонгат.

4°o
DE LA NAT V RE ET POVRTRAICT
Dtf Gland de mer nommé en Grec Balanus.
Anfhtea nomme les Glands
Grece Caog^Us premiers Grecsles nommèrent animent Badni pour qteTauTat^
on auecles Glands лЪ font ^mobiles, attnche^au x
rochers,couverts decoLllef^ ZfotruÌTl
plus dehors que dedans.Quelques uns ont eftédopinion, vue Stonati**.vr n m i o n t r m m n
"
?linelesatlibueadiuenanLulx:®ciluJe
d
Voulus ditqueCondyli ^^%c^tM^^t^ " П^.Comme aufft
? 3
Atheneus uelltque tels Glands ayent eu les differìbile
°" р Ы с W m m r
Balmosen^r
bonté félon les lieux: ceulx d'Egypte font tresbons,
ec:GhnsenLatin:Calognodelicats,
tendres, ty fjuourcux, ey nourriffent beau-
Hulgaire foli as desGrecs-.muf
enife.
m s m
cottp.leurboullon(.difoitXenocrates)efmeut leuentre,
ty ceulx qui ne tiennent aux rochers te troublent. Galien
recommande ceux qu'on trouuè uiuants attache^
contre les rochers, a lendroit ou l'eau de la mer fe méfie
auec la doulce. bon en uoit vendre iournellement au
marché de Venife a pleins facs . Son pourtraiél efitel
quefenfuit.

DÉS POISSONS LI. П.
La Moule.
4*1
Noffre Moule que lesVeniciens nomment Conchole, approche de bien près tint en façon quegrideur,
л ce que le ualgahe de Grèce nomme Calogqpmi. Les Latins Vont auffi nommé Mytalm ® HuCçalas,
® les premiers Grecs Mys ou Myix.Ceulxde Metelw les nomment enoorpour le iourd'huy Midia.îesco
qaes font polies par dehors® par dedans-.dont les bords font tendres, moyennement longues,d'un bout
plus larges,® de [autre plus agues. On les trovme eslieux pierreux de la mer,® ne fault penfer ,qu'ily
aytdeux efieces de Moules de mer. Etfifault donner de garde de ne confondre le Mufculusrmrmus
auec cefluy ci:atr corne diél efr.parlant delà Balene, Mys ou Mufiulus Balenae eft différât ace fe Moule,®
doibt eflre nombre entre lespoiffons fanguins. Les Moules,efians contre terre,ouurêt leurs coquilles,
® les ferrent a leur plat fir.Entre autres infinvments qu'elles ont pour prendre leurpafiure,natureleura
baillécertaines barbes comme cheueleures, telles que alaVmnède mer, defquellis peuuent attirer quelque
menu fàhlon en leurs efiomachs ® fin nourrir. Ce fi de la que les Moules, qu'on prend es endroit?!
mal nets,enfint pires:comme au contraire, celles qu'on prend en lieu ou l'eau doutée fe méfie auec la fit
lee,en font de meilleur manger,®plusplaifiantes augpufi. On leur trome des petits Cancres, qu'eues
no urriffent dedas leurs coques,qui a grand peine font plus gros qu'une grofi: lentille : qui aufiifint leurs
œufs fipetis,quon ha peine de les difierner.Telspetits Cacres ontlturs mêbrespa^fiictement firme\,co
me ont les grands poiffons. ils ont donné occafton d'erreur a plufieurs, qui ont peu fé que les grands utnfient
de tels petits. Les Moules font couchées contre terre, au contraire desMoujfoles ou Glands, qui pen- -11»

4 0 1
DE LA NATYRE ET TOVRT&AICT
dent attachées M roc. Qalien a ï un^efmeliure des fitculte^des médicaments, au chapitre delà uipere,
_
a
amplement parle des ficultexde Moules. Diofconde don
Mya.xenGrec-Mytulusenldtin:Moulet
nep exce
li en

DES POISSONS LI. II. 4o }
Nacre nommée en Grec,® Latin Pinna.
il y a deux fortes depoiffons,que noflre mer d'Océan ne copnoifl ®- ne nome,dot l'un fut anàéntmet
appelé Pinna,^«« efl plus petit:®- l'autre Perna,

" 4
04 DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
*Urs qu'ils partirent le lutinentreeux.Si ceUejhit uray,ilfiuldroit qu'ilyeuft des Cancres en mutes-.
er toutes feu ceft aduêture d'en turner un entre dix Nacres,iomcî que leur foye mêftre par la dijfelHo
d'iœlles, quelles font nourries a la manière des Moules. Cejl pour ala,que quand on les a cuiéksjl leur
fiait ofier l'efiomacb,autrement on fe gtjkroit les dents dufablon qui eft leans .Onles cuit fur les charbons
auecdu beurre du poyure: les autres qu'on fiât boullir, ne font de fiplaifant manier. La petite
Hacre n'excède guère la longueur de demy pied, çrne feuoieenl'AdriaticquepresdeVenifi, ne a Genes,
mais bien en la mer Tirrhenee, & de Louant, principalement es orées des goulpbes de tiicomedie^inciê'
nement nomme Sinus Nicopolis,C7 dele Uontanee anciênement nommé Aftacenus quifortent du Pre.
pontide.

ft
DES POISSONS LI. ir.
'» n »«Grf«Pinn a
«l^ùVT rf
«p*« -CiW;^e

4aé DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
Autre grande Nacre qu'en pourroit dire en François lambon de mer.
La grande Nacre que les Latins ont nommé Petna(c'efl a nous un \amlon)fe tient ordinairement en
lieu profond,® efl comerts de coquille plus dure que la petitsfans aucune ride par deffus: Ion la tromie
es lieux paluflres,® par tant en efl de mauuaife faueur.Pline dit,\nt\xs illipro fpondylo grandis cira
eft, que cela [entend des nerfs attache^ d'unafli ® d'autre a fes coquilles, dont elleles ferre &
omtre.C'efl mcrueille qu ellefè paifl par le moyêd'un tuffet defoye, qukrifltote nomme Biffum, qui luy
attire ce dont elle uit.carqm l'ofkroit de fan endreit,lan la fèroit mourir.tlle nourrift un Cancre nommé
PinopbyldXydont les anciés font grade efhme.Lon tromie quelquefois leansdes Perles,mais elles font noires,®
de peud'efhme. Or parlons ma mtenant,fuyuat ce proposée diuerfes conches qui portent lès ferles.
Des Conches ou coquilles qui portent les Perler.
Lan tromie les Perles en no\}Aoules de mer & de riuiere,® es Oeflres ® Nacres.Quant a cette* de
flndie,nous rienfcauons que par le récit de ceux quien ont efcript. htheneus,alleguant d'Androfknes,
dit qu'on tire les Perles en indie d'une e/f car de coqmlle que leshabitants nomment Berlerm ou Eerberion,refemUant
au Petoucle,ftnon qu'elle nef pas cannelée comme le Petoucle , ® n'ha qu'une auretlle.
tline frit grand difcours des Perles,qui nous monfîre affe\, que les RoWra les auoyêt anciennement en
aufflgrande efhmation comme nous Mais ici parlons feulement des poiffans qui les portent, ®mn pas
dcleureffenctoHuertu*

DES POISSONS LI. II.
40?
Des petits fiions.
tes plus petites eoquiües, que les Vrancois nomment Etions, ceulx d'Anconé Cdldnetli,& chiuades
? el'nt regia enUän-XdlcinelUs 4 An- U e t f m^°' n m e Berufe Telines, certainement portent
a>ne:ïlionsenVranwis: chiuade 4 P erl "-° nn ' er > uoit point aVaris & peu a Mar falle: aW6-
Metelm-.Telinesa Komme melon les ued d petites mefures,

4o8 DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
Des coquilles nommées en Latin Chxms, ÇT enfrancois flammes.
il y a deux principales efieas de Cha>nes: les unes font rahoteujês parle deffus,dont y en aplufieurs
fortesdes autresfont polies,dot y a une feule effece. tiofre mslgaire,quat au nomfaccordeauec l'itnlien:
car comme noftre tmlgnire dit des flammes, pour entendre des plut grandes: çr des flammettes, pour les
plus petites:aujf l'italien dit Veueracxas,poùr entendre les plus grandes: & Veueroni,po»r les plus petites-.aujfi
les franco isdient flammettes,pour

DES POISSONS LI. .II. 4c9
quiefild petiteTelinefurnomee Regia. C'efi une efiece de Coche quife tient dans la fange,que aulx de?- é
uêne ® Anœne nomment Chalcena^w» efl comme diminutif de Cha
Veuerd\d, ou Beueraxd, ou Biue- mula.O» les nomme Biueroni,

D E L A N A T V R E Ï T P O V R T R A I C T

DES P O I S S O N S l u 11. 4,»
Piloris en Grée® L

4n . DE LA NAÏVRE ET POVRTR.AICT
Charria Glycimeris ou Chama nigra.
Ve la Crcuftlle.
Ce met Yrancok de Croufilie efi reœu en tous lietix,pour
entendre l'effeade coquille a deux oreilles,ou Ion met l'encens
es eglifes ,®que Ion pemcl es colliers des chevaliers de
i l'ordre, ou qu'on met en relief en plufteurs omrages. C'efb
duffi dont Ion a pris oanfon défaire les belles uoultes cannelées
, comme font celles qu'on uoit es encoigneuresdes efglifes,
quele uulgaire a nommé Niches, le ne trouuepoht
deConches de double coquille dpres les Vmnts,qui ayét les
efcorasplus grades que celles cy.maistl en eft de deux cffe
as. \l n'y d ducuns gods encre\l'un dedZsl'dUtre pour fermer fes efcoras,ams font feulemet munies dm
nerfrobufk comme l'Oeflre.L'une pdrtie de ld Crouflle,efi platte contre terre,® ledeffus efi efeué,ayat
tomme une aureille en chafque cofîé. Encor y en a d'autres qui n'otqu'une dureille, mais font pedtes,qu'on
-y :—• s*~t>*.A-i~*

DES POISSONS II. ii
rougtfl.lo» muueaufldes Cancresleans, qui font ronds: ayantsles piedsfourchu*, courts d'un Z
Crouflle en français, Peften auritus en Latin.
hla*& m ^ c
naturel.
• C e pourtraiâ le reprefente ait
Le Petoucle.
Ce que les habitant de Kouen dient Hannons,
® les Parifens Petoucles, efl ce que les
Latins dient Peciunculus, du diminutif de
Pecîen. Auflffont ils plus petits, ® ont tune
® loutre efcaille enflée ®" creufe ,treffee de
caches en long,® dételée parles bords. Onles
nomme autrement Coquilles de famérlacques:
en Angleterre, on les nomme Cochles: a
Romme Gongola;, comme uoulants dire CochuIar.Lwtr
chair efl blanche, de moult bonne
Joueur.Quelquesfliands delà Grèce, hommes
Grecs, les magentcruds.Pline médecin donoit
lesUanonsaceulxquiauoyent lefhmachpar
trop chxultjombiê qu en plu fleurs lieux ils les

DE LA NATVR В ET
POVRTRAICT
; -rr « Л, Jure chair Lan en mit quelques fits des barques toutes pleins a Uni
1res. Ef
4 4
mette entre les poiffm de dure chair, ьоп n
л
l^\ Ç9oraitQnA
namment dUmedi le toutes
Ko^G^Peaunculuse*^^^
Vemcles en F'rfais, « bien Coquilles de
Sainâ lacques.
f — -' — — / о .
Vont,mais elles pint petites, toutefois plus loua-
Mes:® ont les coquines plus creufes, & de couleur
noiraflre,meilleures en efleen la plaine lunedes
corps en font plus nourris que de flammes
eu Cbames,nuis duffiengndrent plus mauuaifesbwmeursX&es
font plufb ft digérées que lesOe
près, prouocquent l'urine, ualent лих ulcères de
Id uefcie: g7 font aggreables a l'efhmach ф au
uentre,pr'mcipd\ement ft Ion met du poyure Ç?
du comnùn en leurfaulce. Leurpaurtraiélfn
uoirlefurplm.
Des mâches de coufkaux tit mafies que femelles.
il fe tromie certaines coquilles nu fies & ftnulles
elite les Latins ont ««"WDaftyles CT'Donace? & Aules ,er lei Francois pour leur longcueur, ont
dicï mâches de coufrauxdes Anglais V'ms.Oefqueh il; ufcnt feulement es pepheries,comme auffifàntles

DES POISSONS LI, 17. 4j. f
normands: toutes fin les Veniaens les mangent ® les uendent ttuee les Cafes longues. La femelle efltoufiours
dans le ftble,mais le maße fe tient dedans celle manière de pierre molle qu'on nomme darea,® en
Italien du Guiaftro, les autres poiffons appetent grandement a les manger, parquoy nature les a muni^
d'un fort contre leurs inimitié?. Leshommes portent des pics de fèr, ® des pales pour les arracher,lors
quela mer fen efl retvurnee.Les Veniaens lesnomment toutesdeux Qapeslongues. Lesmaßes tirent leur
langue,comme une trompe cartilagineufe,hors de leurs coquilles ,pour fepaiflre, qut efl ejfoiffe ® dure y
dont ils rongent la terre:® ßls ontpaour,ils la retirent en leurs coquilles.qui font unies par dedans,mais
affres par le dehors,® qut ne font moins longues que ailes des flmelles,toutes fis plus larges,co'me il apert
par fonpourtraiél.La fimelle ha auff deux logues coquilles attachées par l'un des cofle^polies dehors ®>
dedans.Ce mot Cape en Italien, efl a dire coquilles, mais ilsadioufknt un furnom, ® dient Capes logues.
Ve uray Pline dit en Latin Conchae long«,defquelles lonßtit auff deux differenas:car les Veniaens diêt
les unes Capa de deo,® les autres Capa dejêrro.Tous as cinq noms Auli, Dadyli, Solenes, Donaces,
® Conchae \o\\ye,font fywny mes de apoiffon. il fi tient deboutd'un dedans le glaflre,lautre dedans
le fable.Et quand tout eflpaifble,il uient contremont: ® fil oit tant fit peu de bruit, ou du marcher, oit
d'autre chofe : ,il fifanafiubdain au find de fin pertuif.Ceulx qui les prennent, uoyants quelques apperce
uanas de leur demeureront bien bellement,® fichent leur pale dans le fablon,en trauers»vour les arre
fivrx'eflce queVlinefuyuant Ariflote,aentendu difant,Solev.esfugiunt admoroferramentoitrt Lai
tinsles ont auff nomme\yngues, parla fimdhude deleurs coques: ® Aules,pour a que leurs efeoras
refemblcnt a une ßnfie.'Don&ces,poura qu'il fembleque a fiit un trocon de Canne. Et pour a que la deioclun
en efl eßoiffc ® glutineafijon hä opinion qu'ils engendrentmastuaifes humeurs.

DES POISSONS L I. II. 4V
DespoilTons qui n'ont fang, ayants deux coquilles plus dures que les deflufdi&es,&
premièrement des Oeflres. Chap, V11.
il y d quelque nombre d'Oefres,quifont aimer tes de dur tefr,qui ont deux coquilles. Ceux de Marfeil
le le: nomment ofiet,®"Italie ofîregue.Ulles ont différence entre elles,tant au tef,comme en lagradeur.
HQUS cognoiffons les e[cailles d'une effeceque les marchads nous apportent des Indes, qu'on nomme tiacres
deperlesipource quel'ouurage qu'on fftt de telles efcailles, ha ie nefcay quoy de comun,en couleur ®"
poliffure auec les perles. Les Oeftres qu'on apporte a Var'is,uenants de l'Ocea, font grades.Lespayfants
font cou(lmniers de les omtrir fur le bord de la mer, ®" en uoir feulement la chair de dedans, afin de ne
trop charger les chenaux des efcailles, ®pour excufer la deffîfe. Cefl chofe qu'on fait peufotment en Italie,®
encore plus raremet en Grece.Celles que les barques apportoyêt de diuerfesparts de la mer a Bron
du%j lors que les Kommahts eftoyentfèigneursde la terre, efbyent entières auec leurs efcailles, ® les dp-,
portoyentpar charroy au lac nommé Lucrinus,^» que fingratffants de l'eau doulce, ils les uëdiffent a
Homme plus cherement:car4étrs banquets efbyent efgalement fèrut\de choir & de poiffon.La bote des
Oefres efoit lors congneuefeloles nuages dont on lesapportoif.ma'is les meilleures efhyent efhmees celles
qu'on prenait uersles bouches desfîeuues. Car celles qu'on préd entre les pierres,ou il n'y a limon, n\ au
doulce,font dures,ameres,mordates,

4i5 DE LA N A T V R E ET POVRTRAICT
Crmellt,laqueh'cdme dit
Cr que cuiéks ellesguerijfint la maladie des mtefims,qu on nomme Tencfmus ou Exprejfios. Les efiniHes
des Oeflres font de tresbonnecbaulx,® croy quellesfonten me fine degré® uertu, que la cbaulx.L'Oe
ftre ® la Qroufille ont cela de particulier,qu'on leur treuue la parue adent ® a l'enuers,au côtraire des
autres couaerte de dure efcorct.Galientefmignt queloeftre,entrelespoiffins couuerts dedur tefl,eflde
chair plm louableimaispourœ qu'il y a enares plufieurs efieces d'Qefires, nom en parleras fepareement.
D'une Oefirede Grèce,nommée Gaideropada.
Vacfirc que le Grec uulgaireappelle Caideropada.cV/? a dire,pas d'afne&côgneuc en nofire Oaa t
fi trouve contre les rochers-.a rai fin que la mer du Pont & Propotide,demeure tvufiours en un efire, corn
TneaufifiitlamerAigeefamiamaiicroifire,nappetiffer^
les peuuent omtrir ® ferrer leurs coqmlles Les mariniers.qm les ueulent auair,attnchent m teraubout
d'une perche,® donnent degrés coups deffm,pour les albâtre en l'eau,® auec me main defir,qm efl
attachée a loutre bout de la perche ,tls les efieuent contremont : mais pour ce que telle Oeflre efl denuulien
quelle efl différentes
tachées fans auoiraucune camte,ou lestes fancrêt l'une en Itutre-.mak en Jjk cy,i(y a deuxopndt
enchaffe^l m dedas l outrent al un cvfie une boffitte,® en l'autre une fiffeti/m avnfifimloifieu
la commneha feulement un nerfrabufie ® noir, a L les efailles ÇaJat­

D E S P O I S S O N S L I. I I. 4«?
Del'Oeftrede merrouge.
rflants un iour autor,uAldge fitué au riuage delà mer rouge, uers lecvflé d'Arabie, nous tu fines des
monaatdx des coquilles de certaines Oeflres. Les Caloyeres lacobites de la,les nous nommèrent Aganon:
car ils en mâgent atours maigres.Lors il nous utnt fiimenàceque les anciensl'auoyent nomee Tridacna,
car il n'y a homme qui lesficaiche manger a un fieul morceau-.eUes font grandes oultre mefure:® ont fife
treffes enchafque coqmh-.qui efi quatre fois firn grande,que ne font les noflres.Les coquilles font feulement
fermées dun nerffin, comme no\wdgoi

\zz* DE LA N A TV RE ET POVRTRAICT
ta langue d'une mou fiche.ils fe retirent dedans leurs coquilles, ®fartent par l'ouverture d'icelle.Ce qu"ttt
mangent,entre foubdain enunecauitè qu'ils ont au lieu de l'efiomach fitiâe ait)fi que te iabot d'un oifieau:
deffus lequel ton mit deux blancheur s,comme deux mamelles,defquellesfort un conduite qui uaiufquesau
fond de la coquille,fe inférer a ce qu'on nome en Latin Papauer,©r en Grec Micona.Le Papauer efi ie ne.
fcay quelexcrement comiert d'uni membrane, qui efi communa tous Limacs de mer, ®en quelques uni
efi bon a manger, ® es autres non. De la fe part un imtrfiin large par embas,®qui remonte en haultpar
la partie charnue des Limacs,® tuent firtir bien près delà boucbe.C'eftle condtuB par lequelils rendit
leur excrément.
De la Pourpre gommée enLatin Purpura.
Ce dont Ion te'ignoit anciennement Vefiarlate,eftoit la faute d'un Limacs de mer,que les Grecs nom-'
moyens Porphyra,Cf/w Latins Purpura, llrefimble proprement a un gros Limacs terrefire,ri efioit qu'il
efi entouré depicquerons,dot les Latins l'ont nommé Murex: Wx de Gènes dient Roatra, les Romains ®*
Veniciens,uoyants fia charmre cornera d'un petit offelet,refemblant a un ungle,queles Latins nomment
vnguis odoratUSj.er les Barbares zlattn bifantial'ont nommé Oguiella.Cefie Pourpre tire fis cornes,com
me un Limacs,® chenune en la nu finie manière,ayant un conduicï uers un cofiédefa coquille, adttancé
commet'efpero d'une galere,dedas lequel le poiffion tire fa lague de chair cttrtilagineufi ® dure,qui luy efl
attachée en la te fie.La Pourpre uit log temps hors l'eau-.mr elle fe refirue de l'humeur en fa coqiulle.pour
toufiours fihumeékr.Vour enuoirl'anatomiebienafinaifiMen fituhprendre deux, l'uneuiue, l'autre
morted'une cuiék,l'autre crueion tramera deux aduiéls,l'un près de l'autre en fit laguefm aUdt uers-

DES POISSONS li, U 4:1
tédroiB qui leur efl donné en proportion pour ouyes, defquelles Ion en peult compter fix,qui efl ce que les
Latins némentBranchies,® qui ont leurpofltio deffoubsle nerf,auquel la chair efl adiomék a la co quii
le.Vn peu plus basjô uoit commun efkmacb affe^grad ée
Porphyra en Grec, Purpura en Latin, ample, ® le cueur au œfl'e desouyes, qui efl delà groffeur
Konceia a Gènes, Oguiella a d'une graine cfEruû.Le fiye efl tenant comme gluxj-equel
Komme.
fêfins quec'efl or que Arifkte nommePapauer,au cofié du
quel apparo]fl celle faliue rouge & gluante, dont lonfaifiit
anciénementla tekifhire.mais qui la ueult bien uoir,ilfliu[e
que tefoit es uiues:car incontinent elle perifl es mortes. Celles,efquelles
efl contenu latcmt~bure,font moyennes en gran
deur,qui apeine uiennent a pafferla groffeur d'un oeuf de
poule, cr toutefifòif telle couleur ri efl pas certaine en toutes.
Les Italiensfont caufe de nous auoir nus le met de Pour «lai
ne,en ufaige Francois ,par lequel entendons maintenant en
noftre uulgaire non feulement les petites coquilles, comme
Pourpres,ou autres moindres, mats auffa toutes manières de
gw uignots.ll y a diuerfas ejpeces de Vourprer.les unes fins plus petites,® fe tiêitent aux riuàgcs,es lieux
pierreux,efquelles Ion troutte autant de^ercles en leurs coquilles,comme de moys ® d années elles ont Uefitu.
Les anciens qui auoyent leur temélure en grande recommandation, les cherchoyent diligemment, ej?
lesfurnommoyentfélon le lieu de leur demenre,ttHetmnt qu'ils nommèrent celles qu'on trouuoit en U fan'
V.iij.

^
4*i DE LA N A T V R E ET POVRTRAICT
g,Lmet\Ces:celles de dedans les Alges,AïgenCes:autres Tenienfes,er autres Dialutenfes-
Autres grandes Vourœlaines.
il y a de mcultgrandes Pourcelainesidie Arifbte, comme telles quonpefche aux promontoires de Stgon
er Leérron,&- celles qui uiennent a Carteia,que Ion Jurnomme Decocotili,po»r or quelles tiennent
dix cotiles,qui peult eftre deux dT demie de liqueur: cofàmqui diroitdix demt\fef tiers. Lon en uoit de
dïuerfesfortes par les bouticques des marchads,defqueUêson tailledes atmayeux ÇTpatenoftres-.maisde ton
tes n'auons retirépourtraicf que de cefle cy, en laquelle combien que lon trouue jlx branches, toutejjvispar
ce que les anciens ont {kiél mentiend'une qui n'en ha que cinq, nommée Pemadacîylus, »7 nous a fcmblc
que cffoit elle que débutons retirer.

424 DE I* NATVRE ET POVRTRAICT
Des autres poiflons que les Latins nomment TurbinesScStrombi.
Chapitre I X.
Les efmitles que les Latins nomme't Turbines,/ôrtf pom£h\ ® entourne\en ui^aydnts leftfk en ma
niere de pyramide,tellement que leur coquille fjhnt longuette, elle ha auffiCes fiffes inégales. Ariftote difoit
que le petitZancre,qui entre deddus la coqmille nommée Strombus.e» eft de forme plus longue-.mak
iceluy eftttnt petiunous fait penfer,que auffi telle coquille tenant a nom,neft gueres grade,® toutefois Ion
en tromted'auffi grads comme celles,efquelles Ionpeult corner : parquoy il eft uray femblable, quily en d
de deux fartesdes uns grids, ® les autres petits. Tous ont un tel comtercle comme la Pourpre, qui eft novice
Vnguisoà*oratus,£ïW ils [enferment aontrel'miure des autrespoiffons.lequel comtercle prend telle
figure ou longue ou large,queft louuerture du Strôbus,

D E Î P O Î J Î O N J ; II. II. 4î f
les autres dientTSuccinum,poura qu'il fltuh enfler lesioues qu'ils nomment B\iccx,pourlafonner:mrfâf
coquille fut anciennement en ufage, a fonner la Muflcque. E/fe efl tournée en w\, mais moindre que aile
de la Pourpre,parquoy quelques uns la nomment Til\de la Pourpre. Ses égaillons ne font long comme aux
delà Pourpre-.car auec a qu'elle efl raloteufedes eminenas de fa coquille font meuffes, ayant, comme dit
"Pline, la rondeur de fa louche cochée par les bords. ton en prend auff la couleur d'efarlate, comme de
PourpreXon treuue apoiffon aux nuages de Marfeille, Gènes, ® ~Venife.ll ha la chair plus durette,qut
la Pourpre : ® met fes œufs f«ub\ quelques pierres, qui font de couleur blanche, ® principalement au
printemps,® enfles difpofepar ordre,® refemUent a Hexcrement des meufcbes a miel, quant la cire
y efl,que les anciens ont nommé ïauare ou Tautm. La coquilledu huctinum ntfurpaffe gueres la groffeur
d'un petit œuf, ® ha cinq treffet deffusle dos(comme auff ha tierita)qui font enusronees de boffettesmouffes,beaucoup
plusfréquentesquealler delà Pourpre: ®par le dedans larondeur de Vouuerture
de fa coquille efl achee,oomme plufteurs autres limacsde la mer, ® le conduiél a coflépar lequel elle tire
fa languc,tel quauons diél en la Pourpre.La couleur de dedas fa coquille blanchifl,ma'u le dehors eflftul
ue.Lon dit que aux de Grateia croiffent oultre mefure, ® qu'ils font plus pleins en la plaine lune, ®>
moindres en eflé. Qj^ant aux médecines,aufquelles noftreefcaillepeult fermr,ie m'en rapports a Galien,
L>iofœride,®Qrïbafe.

Ai£ DELA NAï VRE ET POVRTRAICT
Ccrixrt Gw.Mure* & Buccinura
en Latin.
АшгеЛиг de meó num.
u

DES P O I S S O N S LE. II. 417
Ves virli\ott Bigorneaux.
No«tf prétendons prouuer que la "Hérite des anciens ', efleeque les Bretons nomment Vfr/i\ ® Bigorneaux.Cefi
une manière depeutLimacs,qui ha la coquille tournée en ui^.ilfen trcuue tant cotre les rochers
de la mer de haffe frétaient, que quant la mer feR , T
' .. . •
retirée,HèsamaffeLamonceaux: ê apresles Àoir N«it*crNent««iGWcer La^Ansrtes
jàiêlhoulur,ilstirentlachair deleans,pour les porter O-Anantes.Virh^enTrancois^gor.
m 014
plus aifeement Uendre,aux miles ® Uillages de terre fir- • ^SP rneM

© E LA N A T V R E ET POVRTRAICT
Des Lima de mer.
Qydnd Pline difoit quon nourriffoit des Urnes,pour lesuendre a Homme, femble qu'Haït entend»
de ceux de U mer.car tous font d'dduis que les Umacs d'eau doulec font puants : d'audntan on ne fait
point de referuouers aux Urnes terrefires, mais ilsenrecovuroyêt de toutes contrées de mer, a eulx uoifine,dffn
que les gardais en uiepres de Komejes pourvoyeurs les euffent plus prSptement,qmnd ils fiurniffoyent
uiurespour les bacquets. Cefie efpece de Umacsfe tient toufours en mefmegrUeur,® yenaft
grdnde quantité le long des rivages d'Angleterre, que mtfmement tes Corbeaux dupais les emportent
debors,tellement qu'on en trouve grande quantité furies chemins,dont ils mangent lâcher • mais il y*
diverfesautreseJj>easdeLimacs,qvi firoyentdifficilesdobferuerparlemetut. Quluovsferd octufton
de vous contenter dupourtraià de ces deux ejfeatscydprespropofiees.

DE S POISSONS EI. I Í.
VwtraiùîduLimcsde mer,aueiïinenomme Coclea marina.
EruTtiombrildcmer.
Cedui efl attached U chair de ce Umacs, dont efl qucflion ,fe nomme en toutes bouticqucs des marchands
& apothicaires »Vmbilicus mma\is,m¡s les orfibures noment toute la œ fülle lerne de mer.

450 DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
Cejk coquille ne dénientgueres plus groffe que Buccinum, mais beaucoupplys grande quele Nerita: m
demeurant,elle efl rouge ® dure comeunepierre-.O-de
uray,quelques orfiburescr médecins
wulgaires le tiennent pour pierre. tiousenauans
trouu'e degrife couleur ou cendrée,qui efloit en'eueeen
butteX.es coquilles de toutes deux peuuent
reuoir telle poli(fure,qu on uoie reluire comme les
nacres es Perles.il ne fi trouue coquille qui ait
la bouche plus ronde,que œflecy •. céfl la raifion
que communément les autres ont leurs couuercks,
eu longs ou larges, mais cefluy cy les ha toufiours
ronds. Les pefiheurs {apportent aux marche^
des tulles de Lestant, aujfi fiuuentque les Pourj,res,Buaines,ey
tels autres limacs,® n'ont lors
la couuerturc queraboteufi. Q»/ regarde le tour
des coquilles, trouue que leur entourneure prend
tel tour dedans leur ut\, comme efl celle des plantes,qui
[entortillent au tour des arbres, cefl a
fiauoir, de dextre afineflre. Elles ont auffi ce que
AHfkte nomme Papauer.e» la cauttéde leur m\
C o c h l o s e n
Hombril Cw.Vmbilicuj de mer ou febue marinas de mer en Uti»,
en Vranoois.

DES POISSONS • LI. H 43»
De la Coquille a polir.
Lonfàift ft grand amas d'une manière de œquilk liffcpour polir le pdpierjes litiges d*Egypte,qyc fay
neu carauannede chametulx fe partir du milage du Tor,en la cofle de U mer rouge,pour aller au Caire,
qui nefloit charge iautre chofe.Lonla nome en Latin Concha leuigatoria. La rudeffe du papier,difoit
Vlinefe leue ® polifl auec la dent,oula Coquille.Noftre uulgaire fen fert a pendre des clefs, ®- 4
faire des cuiliers: alts coquille efl ronde de la groffeur d'un œuf, ® comparée de quelque longueur auec
fa
for
longues unes font naturellement petites,® les autres grades, ®-quelques unesfans efhilles.LetEgyptiës
en liffent & aient leurs toiles,® en poliffent leurs accouftrements. Pour conclure ce propos des Coquilles,
fitult noter que toutes eflnnts brujlecs, font de moult bonne chaulx, ®"pourrait lon dire, que leur andre
haftcultéd'efchauffer®-brufler.
De quelques poiflons fans fang de doubteufc nature,que les Grecs ont
nommez Zoophita. Chap. X.
ibeodarutGafa tournant knfiote, ceft toufiours effara de rendre le plut proprement qu!ldpeu,let
nom s Grecs en di fiions Labnts: & flnguliertmtnt en artitim poiffons, qui wutnt en la mer, er ont fenti-

4 it DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
Les rochers de noflre mer Oceafont munixdu poiffon qu'on poumit bien nomer en ftacois Trufles de
wer.méHpour ce que lespatfants rien mangent,ne luy ont encor donné nom français, que i'aye pat fauoir.Uttulgiire
de Venife,qui en ufe nounellemet,luy a vmpofé un fiiulx nom: car ils les nomment Spoguesou
EfpogeS.Chtoy que xfoitjleflronddelagrofjeur d'un efkufirefemblantproprement a un Trufte,horsmklamuleur:carileflfrulue.LesGrecimtloaireslemmmem
contreles rechers.Les Latins le nomment Cal: carie deffusefl comme une dure calleufe, qm enferme leans
une molle charmtre,quelquefflis rouge, ® autrefois iaulne. Or en tout animal muant,il y a par neaffité
deux condmês, Vmn par lequel il fe munifl,l'autre par lequel il mide fesexcremets-.aufflen cefluy cy a
deux pertuis,Vun plus hault^qm efl a œfléXautre en bas,a l'appoflte du deffus-.et pource que ce poiffon efl
wufours oarm d'eau, quand on le prend a la mam,® qu'on l'eflroint bien fin , ont flitiaUir l'eau
auec molence,par le petit pertuis,(omme d'une ferwgue.On les mange bouU\, puis jriaffet, qui efl mande
d'affe^bon goufl : les anacrn ont eu cefk opinion, qu'ils efbyent de grande nourriture,® utile a l'ement,®toutefois
font attachera quelqueroc fanspartirdelà: Arifhtelésa nomme\ 7j>ophita,cefl 4
direffi lonpomtoit ainfl dire)nefksplantes,car de lespenferparfliBrs animaulxlon nepeulr.® auffl de
dire que cefojentplantes,iten appert au dtraire:parquoy iheodorus les a dit! Plantaniniaulx.l/)' en
a aucunes qui muent tout abfolument, fans auoir aucun fentiment manifcfle, comme Holoturia ® Autes.les
autres ont quelque 1 fentiment, comme dirons des Poulfepieds, ® du Gratieux fdgneur.
Truffes de
mer.

D E S P O I S S O N S L r. 11.
4 5 î
fto mcb,® aux reins,® a, ceux qui ont les apprenons ,'que Ion nomme Tenefmus, ou lien la fciatique,
Tethia en Gw,VertibuIa,CalH ® Tubera en Ld&«.Spherdoclos
en vulgaire Grec:on les peult nommer en français
Iruflet de mer.
Trufle de mer entière. Trufle de mer ouuerte.
ou les trencbees ou uentoflte^.
Ceulx % font ckachecliques, cefl
adiré,au fquels le corps feconfume
de maigreur, en font rcfitiérs:
mats cefl de la poulpe de dedas:
tarfon efcora efl dure® mutile.
Des Voulfipieds.
le ne trouue les Voulfepieds,
ne auff le Gratieux feigntur,
auoir ejk inoongneux des anàês,
auff ne fetrouuent gueres ailleurs,
qu en la merde Bretaigne.
lepenfe qu'on les nomme Voulfe-
-^nttw-
pieds, pour ce qu'ils font pendas
& accroche* au rochers,auec ie nefay quoy qui refemble a des pieds lie* enfemble,de forte que fhifant
comparaifon du grand au pttit^itmgvntmttnuinn deux doufaines debote, liées enfemble, attachées

~ 45
4
D E L A
N A TV R E ET POVRTRAICT
mntrecmehue muraiüe,dont h femelles vendirent amelas, aurait en idéela maniere de des Voulftrpieds
Ils font ronds,non flus gros qu'un petit doigt, ® longs environ cinq ,ueftu\dun cuir noir, dont
la tede eli proprement compaffee,come le pied d'un homme,ayant leas finte entre deux cartilages, ® au
les orne dupoiiTonapparolffent en cbafcun cofté.lly en aft grade qvatitèen l'hrmor de Bretaigne,quih
s-ivmvf unì li rte ììt !/*

DES POISSONS
firmiro
boullirt .
empefih
—>*».>•
fans efcaille,touflours attaché aux rocs,® le nomment Gratieux feigneur,pour ce qu'ils trouuent eftran.
gt que,fe tenant en une place a fan aife comme un feigneur,ildeuient moult gras: pour ceflecaufe fi quelque
paifianten a rencontré unjlte ua incontinentprefinœr afin fiigneurparfingularité. ils n'ont en ce
pais poiffon de mer dont Ion face tant d'efbme. Uous auonseflé nourri\en ieuneff :,® appris la langue du
pais,® hanté les riuags : toutefois ne nous efl lors aduem, $en auoir ueu onc un toutfeul. Parquoy «
qu'en eficriuom,riefl que par Vauoirouy raconter.
Desanimaulx de mer inutiles, que les Latins ont nommé
Deie&amenta marina. Chap. X I.
Entre Us Animaitlx de mer, qui font de peu d'cfhme, les uns fi peuuent librement remuer fans aide

4lé DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
d'ailleurs,comme la Chenille de mer, le Membre honteux marin, le lÀeure marin, le Poulmen de mer, le
Vouil,Vulfe,®Ciron de mer,la Charree,l'Hippoatmpus:les autres fe tiênent coy en une place fans partir
dela,commeïkchee ou la Lefche demer,l'hureille ® leïoye demer: defquels ils now fault parler en
particulier.
~ La Chenille de mer.
Tout ainfi qu'il y a diuerfès effects de chenilles en la terre : auffi y en peult il auoir de diuerfes en la
mer, lefquelles comme les terreftres fe paiffent des alges ® herbages de la mer. Elles refembleroyent aux
terreftres,neftoit quelles nont audit pieds: tna'ts au lieu d'iceulx, ont des poils tanedeffus que deffoubs difpofe\par
ordre, fortants d'un tofêt,comme un pinceau du dedans du tuyau deplume, ® font en nombre
de fôizjtte ® quatorze,dont la moitié eft au dos,® l'autre deffoubs.Les uns pour cheminer au lieu de
pieds,les autres pour preffer l'eau,au lieu de pvnnes ou nagcoeres.Car elles ne nagent point comme font les
poiffons,® ru fepeuuent aduacer\finon contre quelque chofe au fànd,a qut leurs poils foyent appuyé^
C'eft meruetlle de uoir ft excellente peinclure fur leur dos, telle que l'mdufîrie de l'euurier ingénieux a
peine en pourroit approcher. Les plus longues ne paffentftx doigts lagroffeur d'un fthl. Elles ont plufieurs
taches blanches ® rouges es cofte^,® une ligne de couleur de plomb fur le milieu le long du dos, ®
autant d'articulations, comme il y a de rengees^ de tels toftts: enœr ont une cewcTure iaulne le long d'iceluy
dos.Si on les tire hors del'eau,e!les demeurët qua fi immobiles,®font fort molles. C'eft madeaggreable
aux Tortues de mer.car quand on otmreles Tortues jn leur en tromte en l'efbmach de toutes entières.
Le Lieure marin.
Lon uoit grade qualité de ce poiffon entre les ifies Cklades,qui eft de couleur ftulue, telle quelapeM •

DES POISSONS LI. II. 457
di unLteure,duquel Cay défia filici quelque mentionau chapitre dePolypus-.combien quiinaytaucunes
pmnes,fiefi ce qu'il uogue enlagrad mer, toutainft qu'un Poulmcnde mer.Soncorps efi tranfiarent,®"
nefi guère plus gros que le poing-.lequel il meine en ® la,a fin plaifir, ayat une partie boffue en deffns,
®* l'autre creufe en dedans: ® enfi roulant, ndçp en Y eau detvuts fins,mais le plus fiuuent a la renuer
fie:® pour cefi effçérjlha la partie de dedans trefiee de fept nerfs droitts ®- obliques,au moyen defiquels
en fi fit-oignant ®- efiargiffant ,il fe poulfie en auant,® frappe l'eau tellement,qu'a le ueoir leans, il refemble
a un potiron. En chafiune défies treffes, g font enficon d'eftrille,lon uoit vnfinies petites chofis,c6-
me lagues de moufihes,dont la fubfianee efi (ôngueufi,de couleur cerulee, par lefquelles il fucce fia nourriture.Quji
le met hors de l'eau,on luy fit» perdre fia figure: car il fie retire en fbymefme, ®- dément a rien,
comme aujfifiit le Poulmcn demer.Parquoylefitultconteplerdansun uafi plein d eau:® ne lefcauroit
on fipeupre(fer,quiln'efilatte:car toutela fubfianee efi tenat quelque peu du cartilagineux.Sa boucheefi
fttuee au rmlieu de fa partie concaue. Qu.ad on le nufibéjl enfiabe la bouche prefique autant que la racine
d'Aron. Ses pièces rompues,® reieékes en la mer,neXcù fient a fie remuer, nefifient elles non plus grofies
quune fibue.Etluy muant a deliure,fd rencontre quelque Creuette ou quelque petit poifion.il le retient
auec fies langues,CirrhesouVromufcides.La mer,quelque utolente ® agitée qu'elle fioït,ne le peult ttavnae
ne ieâer au riuage. Uofioride, Allia», Pline,®-plufieurs aultres anciens autheurs,uarient bien fin a la.
defeription decepoiffon.
Le Poulmcn de mer.
Pline appelle Halipneumon.cr quelesLatins difimPoulmndemr:®-lesltaliens nomment Pota
marina,/.: Grec uul&ire Mogni -.par ce que quand le membre mil a eflé touche de ce bagaige, il luy fiit

4}8 DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
telle dcnungeatfon,qùilen demeure tendu longue efface de temps,® fin font ayde\ quelques uns afiirt
efleuer des ampoules fur la peau .llefi communément grand comme un moyen bonnet, effe\de deux a
trois doigts de couleur delà glaire d'un oeuf, tranffarent comme uerre,® entre mol & cartilagineux,
parquoy fi refoultfkalemtnt.ilfie pourmeïne en plnnt mer,® eft comun en tous lieux : Ion croit qu'A ha
l'intelligence de fi tenir coy, lors que la mer efi en e fumants furie pour Vimpetueufe agitation des uents.
Uaislorsquilfiitcalme,fiuapourmenant m®la.llha la partie de l'enuers en figure ffhericque,auffi
efi ilcveux en dedans,car il eft comme rond.Lon uoit leans quelques treffes de couleur fiulue,comme aujfi
a l'enuironpar les bords,au meyendefquelles,ilfepoulfeenfiappat l'eau,® uaainfy roulât par la mer.
il ha quelques fronceures aux bords aulieu de pimnes,telles quauortsdiBaux Ueures marins.Quji le ueu
ra dans un chaulderonplein d'eau,on luytrouttera quatre cercles rouges,quaultrcment Ion nepourrok
hoir,luy e fiant en la mer: ®penfins quefoyent fis ittteftms ® partiesmolles }feruants au lieu de coeur,
ouyes,fiye,efiomach,® telles autres chofes.si on le tire hors de l'eau a fie,il apparoifira merf.maitqui le
taillcroit en cent pieces,onles uerroit toutes mure,® fi remuer deux ou trois iours apres.Qufmafihe le
loulmon de mer,ny trome autregpuft que de mer glacée,hors mis qu'tll'cfihauffe quelque peu. il y aplu
fieurspoifiomqmlemangen*,œmmefiitleS*rgus,Mehnuras,Scaim,S^
auriuage,quandil efi mort:® alors refimble a m lopmde glace tranffarenteMifiote aefiriptquiltiét
delanaturede Iherbe: car il menttout parluy,® mt a deliure fans eftre atmché.Diofcorideditquequi
l'applicquedeffm les pieds toutfiai\, eft utile a la podagre ® au mal des talons,® que fa decolVon fin
a «ulx qui ont la pierre.

DES POISSONS L I. Il 459
Le Toye de mer.
Le Voye de mer rie fi pas a deliure commele Poubnen,car il fi tient dit find de ld mer contre le! Algeï. •
•Cela efi arrefié,qu'il efi animal uiuant.Soutient me fuis mis dans les barques des pefcheursde Confhtntinoble(qui
ne font communément que trois iours abfents)lefquels defcendu\ en quelque plage du Vropontide,ayants
mis leurs filets en ld mer, ameinent fiwuent ie ne fcay quels morceaux de cbofie puante, attachée
dux herbes,qu'ilny d homme, l'ayant ueu contre terre,qui de prime fitce ne iurafi que c'efi du fiye
cuitvMdis qui le prend,® luy touche,on le trouue fi-agile:® qui l'dpplicque au ne^,on le trouue puant,
tsliemetquedechofequeiayeonc goufiee fansïaualler,riay trouuequeluy ®laracine di l'herbe nommée
Choris en Fifïe de Crète, qui m'ait incité a uomir.Uy a une autre manière de poiffon nommé Hepar,
*» lecor'mus,duquel auons ia parlé entre lespoiffonsfaxatiles.
Du Rémora qu'on pourrait dire en François Arrefte nature.
Le poiffon quei'ay prms pour Remorz,autrement McY.enéK,riefl bon a mager,® efi totalement fans
o\® mol. LesGrecsle nomment enleur uulgaire, corne qui diroit l'Enfnntement du Daulphm.ll efiprefque
fèmblable a un Limacs rouge fans coqvtlle,bors nus la couleur,ainfi lubrique.® fe ua traînant contre
les rochers, tafionnant fin chemin auec fis cornes. Les plus grands ont efi'e quelquefois ueu\_ longs
autant qu'il y a de l'extrémité du poulfe, a celle du petit doigt, ® de la groffeur du bras. Sa couleur efi
tomme d'herbe fitnnee. Lapartie d'embas efiplatte, mais ledeffus efi multe ® enleué en boffe, laaffant

4 4
o DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
telle uifcofité,en fe traînant enl'eau, que fait m Linucs terrefire .Qui ueult regarder diligemment fit
parties hiterieures,en luy tromie l'efhmach,fiye,ratte,® mtefiins, comme en un animal terrefire. lel'ay
fouuent ueu tirer hors auecles rets. Qu^at a la diuerfité d'opinions des anciens,Oppia a dici, que Remora
e fiait un poiffan d'un pied & demy, ayant firme d'Anguille, de l'efpoiffeur de cinq doigts. vline dit qu'il
efi de la grandeur d'un grand Li macs, fie tenant entre les rochers de ta plaine mer, ne uenant guère au
rittage,®quefa couleur efi de la mefure d'un tefl, ayat le bec agu ® crochu corne un haim.C'efigrand
cas,que Ion a eu opinion,que cepoiffon,faccofiant aux chable des nauiresjes afiiéî aller tardiuemét, qui
luy a baille le nom de Remora.Er dit on que la nauire Pretoriane d'An toni us,® puis de Cairn Caligula
furet retenues en la guerre A(Haquc,par un tel poijfon.Certains autheurs Grecs ont affiuré,que ce poiffon
ha la uertu de retenir les enfitntemets iufques a terme.Autres dient^ut cotraire, que ce poiffon ejknt filé,
® Uè a la cuiffe.les fitifoit uenirauant terme,dartt quelques uns l'ont nommé Odynolion.
D» Membre genital marin.
. \l y a telle raifon de ce poiffon,pour auoir efté ahifi nommé, comme auens dielen celuy qu'on nomme
Pota marina,©"'» Latin Pulmo mìritias.Leualgtired'ltolie le nommeCazo marino,© - «luy de
Grece Pfoh .Les Grecs ont fies trois noms Halefurion ,JE deon thalaflîon, ® Colibdainan, figmfiants a
que les Latins dient Genitale mannum.l/ efl de fi mamiaife charnure,quil ny a aucun poiffon quiappetea
le manger,® les hommes encor moins, llfe traine au find de l'eau uers le riuage.mr il ne hâte mere
la profonde mer.'l efl de la lôgueur d'un pied, de l'eßoiffeur d'un manche de truelle, ® de couleur ron-

DES POISSONS L I. II.
4 4r
gtafire. \lfe retire telles fois fi court, qu'a peine e(l il longdefix doigts,

44* DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
Œftrum en Grec, Afilus en Latin, Tauan
de mer.
Vu Tauan, Pulfes ® Voulx de mer.
Le taua de mer,® auffi celuy de îair,ont fris leur nom de leffece d'une petite moufcbe, dont Virgile
\fkïcî mention: car tout Oinfi que ce fe petite ejf ex de moufcbe, fepofant furies uacbesj.es fit courir ®
moufcber-.auff ce poiffon fe logeât deffoubs l'aile des Thôs,
Vaulpbms,® autres grads poiffonsles met enrage dj dou
leur.il efl moultfemblable aux petits uers nomexTruyes,

DES POISSONS L I. II.
4 4 J
Ve,quafi tout efiailléde deux tels Tauans, un en chafque cofi'e . Si ie rieuffe trouuénom ancien dceft Œ-
ftfum, *
me celuy des Yr oignes:® luy deucnatgradjl fin rebafhfl une autre. ïl enfuit le petit Qarcinon en fia mn
duiék, pour trouuer fa maifim, riefioit que le Cdrcinon ou V'mnotir cherche les coquilles pour fie mettre:
tnaii cefiuy ha l'vndufirie de fe la faire.\lhd fiix pieds,defquéls il chemine au finddeVeaue, car il ne fiait
pas nager.Ce fi un petit animal tenue longuet,femblable a une petite chenille, dot les Truittes font fi fia
des,quon lespefcbe oifi'met auec cela. Chryfippus philofophe a efiript que Phryganion lied celuy qui hd
lesfiebures quartes, luy donne remède : mais il rid diéî quel animal cefi, ne nouons trouvé aultre que
luy,qui l'eufi enfeigné,difoit Pline.

444
D
E
LA NATVRE ET POVRTRAlCT
Afchee ou tefche de mer.
Ayant trouve'unpoiffon moult commun au nuage Je la mer Octane, refemblanta une Afchee ou Ver
de terreje Vay bien ofé nommer Lu mbricus marin us. \l efl de plus grande corpulence, que le terrefre,
® fe tient au riuage dans le fable. Et pour ce quilfert moult aux pefcheurs, ils le uont reco ngnoiftre a fis
excréments, quand la mer fefl retirée : qui font tels fur la riue , que ceulx des terrefres: enfichent leurs,
paulx en cefl endroiél,,®ainfi le tirét-Uais fils ne font diligence de les mettrefoubdain dam le pannier,
ils ne les feauroyent fi peu laiffer fur le fable, qu'ils ne rentrent dedans: car nature leur a doné l'mdufrie
defcauoirfôusr en la terre,auec quelque chofe deffongieux: lequel quand ils l'applicquent contre terre,
femblent qu'ils ayent uomy, ® amfipar ce moyenjont entrée a la refkdu corps, tout aitsft que les uers
terre fres-.car l'un ® l'autre ont des anneaux au trauers,® des nerfs le long du corps, par le moyen def'
quelsils fefkndët ® retirent teltement,que du pied d'un log ils deviennent a quatre doigts. Ce marin efl
de lagroffeur du doigt,® ha un pied de longueur,® efl fort usfqueux,teignant les mains en couleur 'ml
ne, qui demeure bien trois tours fans fen aller. ïl ha des poils en quelques articulations au lieu d'ailes.îon
ptfturage efl le limon ® fablon de la mer.
Hippocampus.
L'Hippccampus tient fon appellation du chettal nommé en GwHippus.Gr de la chenille nommée
Campi.Ef deurayjl ha la tefk ® le ml d'un chenal,® le corps d'une chemlle.On l:fi la dicHonde Hip

«
DES POISSONS LI. II. 44?
puseHP/i'ttjCÎT'HippidiumeHKtheneus.LespefcheursdeVenifedientfalopd,ceulx deUarfille ® Gfms,Cdbdllo
marine. Sd gaffeur ne paffe guère celle du doigt, fd peau efl dure ®- mlleufe: ®- riefl requis
four mdnger ny des homes,ny des autres poiffons;® efl quelques fois noir,® quelques fois blanc.\l hd les
ouyes defeomertes comme Us autres poiffons, nonobftnnt qu'il foit fans fang. îonool efl ainft retors comme
eeluy dm eheual.ll ha une petite aile fur le dos, qmeflm peu bault efleuee,®- une autre petitefur le col
ioigndnt la tefie.Sa bouche efl comme m petit tuyau. Qu,and il efl mort oufec,fa queue fe retire en rond,
comme aufft fait celle duCham

LA NAT VUE ET POVRTRAICT
D E
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Hippocatnpuî.Hippidium.Hippus enGrec & Latin,Caual marin en Yrancoisfalopa a Venife.
L'Orueul marin.
I eÇerpent № eftoit anciennement nomme typhleou Typhline,eft maintenant ueu uutgxireesi[lef Ci
l des ifemUabù a un p»iffon,que le uulgaire Grec nome Nerophidia,er a Marftïlle Gdgnola,
l s prendrait tun pour l'outre. Qu,and ceulx de Marfeïllepefchent, & qu'ils ont apperceu un telpoiffon
fleurs rets Us efferent auoir bien gtigné, & bon heur:ceft de ta qu'il eftainfinemmé.lleftdutout in-
"tiklmanger. C'ejl un poif[on de riuage,quon ne prend iamais a Vhaim-.fa bouche eft fi petite,qu a pe

DES P O I S S O N S LI. II
nty 4 iltieu 4 mettre une efitngle : car ilhalebec lang® creux comme un tuyau,® lapartied'embos
efl comme le couuercle d'une boifk qui fe firme contre l'autre. Antonius uartineÜM,homme doéh, a cefie
occafion,lenommoit Pifforbulus.lf y

4 48 DE LA NATVRE ET POVRTRAICT
Typhline,Typhlops,ou Cccilia marina ,Gdgniold d, Mdrfeitte.
De tkureille de mer.
jleftdes potirons nomme^urnRes de mer. Arifhte tient eflremKpou doubteux entreherhe ®
ï*ï[on :
UsGrecslesontru>mmees^^^
^rre U
fèJont,emef^
putffedtre de leur attribuer tue eyfenbme^nomplm
qu'a une herbe mlgtire.
LA
FIN.

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