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minustah doit partir! les impérialistes renforcent l ... - Haiti Liberte

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Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009 <strong>Haiti</strong>: 10gdes / USA: $1.00 / France 1.50 / Canada: $1.50<br />

HAITI<br />

Justice<br />

Vérité<br />

Indépendance<br />

LIBERTE<br />

1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Email: editor@haitiliberte.com Web: www.haitiliberte.com<br />

LES IMPÉRIALISTES<br />

RENFORCENT<br />

Dekouvèt yon<br />

kadav nan<br />

twou ego nan<br />

ri Pave<br />

Page 6<br />

L'OCCUPATION!<br />

Voir page 4<br />

UEH: Vers la<br />

radicalisation<br />

de la<br />

lutte des<br />

étudiants<br />

Malgré <strong>les</strong> discours dilatoires de Préval et de Michèle Pierre-Louis., la Minustah est<br />

condamnée à plier bagages et la mise sous tutelle finira par être honnie par le peuple.<br />

Page 7<br />

COMMISSION INTERNATIONALE:<br />

MINUSTAH DOIT PARTIR!<br />

Voir page 4<br />

Discours<br />

d’investiture<br />

du président<br />

Rafael Correa<br />

Page 10<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté<br />

La Commission Internationale d'Enquête sur <strong>les</strong> exactions de la Minustah en <strong>Haiti</strong> de<br />

gauche à droite à <strong>partir</strong> de la 4ème personne: Fignolé Saint-Cyr, Jocelyn Lapitre, Lucien<br />

Gratte, Barbara Corra<strong>les</strong>, Diop Jean Louis et Raymond Gama<br />

Zelaya est<br />

enfin à<br />

Tegucigalpas<br />

Page 17


Editorial<br />

HAITI<br />

LIBERTÉ<br />

Un pays sans endroit, ni envers<br />

Par Berthony Dupont<br />

Bien avant la naissance d’<strong>Haiti</strong>, l’Occident pesait<br />

sur son histoire et sur son destin. Hier encore,<br />

c’était à travers le pacte colonial, aujourd’hui c’est<br />

par la formidable puissance industrielle, commerciale,<br />

financière de ses entreprises multinationa<strong>les</strong> qui n’ont<br />

jamais cessé de piller <strong>les</strong> ressources du pays.<br />

Si à l’heure actuelle, <strong>les</strong> administrations du pays<br />

se vautrent sans aucune pudeur dans la pourriture et<br />

la corruption, tandis que l’économie du pays est dans<br />

une situation totalement désastreuse, défavorable à<br />

l’exercice d’une démocratie véritable, <strong>les</strong> principaux<br />

responsab<strong>les</strong> en sont notamment <strong>les</strong> pays industrialisés<br />

et leurs représentants locaux au sein des classes<br />

dominantes.<br />

Si le pays est sans endroit, ni envers, la domination<br />

de l’impérialisme qui perpétue l’exploitation y<br />

est certes pour beaucoup, mais nous ne pouvons pas<br />

passer sous silence ces minab<strong>les</strong> pseudos dirigeants:<br />

présidents, ministres, sénateurs, députés directeurs,<br />

caïds et tous <strong>les</strong> hauts fonctionnaires de l’Etat qui se<br />

prosternent face contre terre pour lécher <strong>les</strong> pieds des<br />

nouveaux colons sans que la honte ne vienne jamais<br />

perler à leurs fronts.<br />

Il semblerait que tout ce que réalise un chef d’Etat<br />

ou de gouvernement haïtien, il le fait pour assurer<br />

sa propre fortune, c’est pourquoi il fait souvent appel<br />

à ses propres parents, amis et autres bouche-trous<br />

pour le seconder au détriment soit de la nation, soit<br />

des masses populaires. <strong>Haiti</strong>, est l’unique pays où <strong>les</strong><br />

gens au pouvoir peuvent faire ce qu’ils veulent sans<br />

aucune crainte d’un choc en retour. On pourrait même<br />

dire que le mot punition n’existe pas dans le vocabulaire<br />

de justice contre <strong>les</strong> actes criminels des potentats<br />

haïtiens.<br />

Faut-il rappeler certains aspects sinistres d’une<br />

politique qui a trahi toutes <strong>les</strong> aspirations légitimes<br />

du peuple ? Signalons comment, juste après le coup<br />

d’état de 2004, l’Université de Tabarre a été convertie<br />

en caserne militaire pour <strong>les</strong> forces d’occupation de la<br />

Minustah, et personne n’avait osé élever la voix pour<br />

dire que c’était inacceptable. Les intellectuels n’ont<br />

rien dit contre cet acte malhonnête, ils l’ont accepté<br />

comme un fait accompli. La statue en bronze du marron<br />

inconnu au Champ de mars, symbole des victimes<br />

de la traite négrière et de l'esclavage, qualifiée de «<br />

crime contre l'humanité », a été volée sinon vendue<br />

sous le gouvernement de facto Boniface-Latortue. Ces<br />

escrocs l’ont remplacée par une plus petite en plastique.<br />

C’était comme un fait normal, et personne n’a<br />

rien dit.<br />

Dans la même veine, tout récemment, soit le dimanche<br />

13 septembre dernier, le gouvernement de<br />

Michèle Duvivier Pierre-Louis a finalement fait le<br />

dépôt du rapport sur l’utilisation des 197 millions dollars<br />

US. Un rapport qu’on attendait depuis un laps de<br />

temps, la Première ministre a choisi de le soumettre<br />

24 heures avant la fin de la dernière session de la<br />

48ème législature pour éviter d’être interrogée sur <strong>les</strong><br />

dépenses effectuées. Le pire, c’est que certains députés<br />

et sénateurs qui devraient contrôler le gouvernement<br />

ont également leurs mains trempées dans ces fonds<br />

d’urgence qui devraient être consacrés aux sinistrés<br />

des cyclones de l’année dernière. Rien de tout cela ne<br />

devrait surprendre. En Amérique latine, l’ultra libéralisme<br />

est remis en cause par plusieurs gouvernements,<br />

pourtant en <strong>Haiti</strong> on l’avalise, on le renforce par la<br />

privatisation et le licenciement des travailleurs pour<br />

continuer à laisser mourir dans la misère une grande<br />

majorité de concitoyens ainsi privés de leurs droits <strong>les</strong><br />

plus élémentaires.<br />

Il est temps d’en finir avec cette politique de coquinerie<br />

et de mesquinerie. Le peuple haïtien a en<br />

maintes fois montré d’emblée et sans détour la fusion<br />

de ses sentiments patriotiques et de son aspiration à<br />

un changement social certain, mais ses dirigeants,<br />

mécréants de leur état, continuent encore à miser sur<br />

la dépendance économique vis-à-vis des Etats-Unis<br />

d’Amérique, un système du reste en banqueroute. Si<br />

l’on continue ainsi, on va éventuellement assister à<br />

l’effondrement total du pays.<br />

Que <strong>les</strong> masses populaires forcent la main de<br />

l’Histoire pour la transformation de cette société haïtienne<br />

en pleine déliquescence et décomposition !<br />

1583 Albany Ave<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

Tel: 718-421-0162<br />

Fax: 718-421-3471<br />

3, 2ème Impasse Lavaud<br />

Port-au-Prince, <strong>Haiti</strong><br />

Tél: 509-3407-0761<br />

Responsable:<br />

Yves Pierre-Louis<br />

Email :<br />

editor@haitiliberte.com<br />

Website :<br />

www.haitiliberte.com<br />

DIRECTEUR<br />

Berthony Dupont<br />

EDITEUR<br />

Dr. Frantz Latour<br />

RÉDACTION<br />

Berthony Dupont<br />

Wiener Kerns Fleurimond<br />

Kim Ives<br />

Fanfan Latour<br />

Guy Roumer<br />

CORRESPONDANTS<br />

EN HAITI<br />

Wadner Pierre<br />

Jean Ristil<br />

COLLABORATEURS<br />

Marie-Célie Agnant<br />

Carline Archille<br />

Pierre L. Florestal<br />

Morisseau Lazarre<br />

Didier Leblanc<br />

Jacques Elie Leblanc<br />

Roger Leduc<br />

Joël Léon<br />

Claudel C. Loiseau<br />

Anthony Mompérousse<br />

Dr. Antoine Fritz Pierre<br />

Jackson Rateau<br />

Eddy Toussaint<br />

ADMINISTRATION<br />

Bernier Archille<br />

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(514)727-6996<br />

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(786) 262-4457<br />

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2<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009


A Travers <strong>Haiti</strong><br />

Quel sera le sort de la<br />

48ième législature ?<br />

Rapport sur <strong>les</strong> 197 millions<br />

déposé au Parlement<br />

Le coup d’Etat/kidnapping du 29<br />

février 2004 a créé un vide au<br />

niveau du Parlement haïtien durant<br />

plus de deux ans. Les députés et sénateurs<br />

issus, des élections généra<strong>les</strong> du<br />

7 février 2006, sont entrés en fonction<br />

le 14 avril 2006 soit 4 mois après la<br />

date consacrée par la constitution, le<br />

deuxième lundi du mois de Janvier.<br />

L’article 111-8 de la constitution de<br />

1987 en vigueur est très clair en ce qui<br />

concerne le mandat des parlementaires.<br />

« En aucun cas, la Chambre des députés<br />

ou le Sénat ne peut-être dissous ou<br />

ajourné, ni le mandat de leurs membres<br />

prorogé. »<br />

Au moment de l’élaboration de<br />

la loi électorale de 2008, le président<br />

de la République, René Préval et <strong>les</strong><br />

membres du Conseil électoral provisoire<br />

(CEP) de Frantz Verret ont trouvé<br />

un compromis inconstitutionnel sur le<br />

terme du mandat des députés et <strong>les</strong><br />

sénateurs élus pour 4 ans. Cette loi a<br />

été votée par <strong>les</strong> deux Chambres en<br />

juillet 2008 et publiée dans le journal<br />

Officiel Le Moniteur, le 25 juillet 2008.<br />

L’article 232, troisième et quatrième<br />

alinéas stipule : « Les sénateurs élus<br />

pour quatre (4) ans sont en fonction<br />

jusqu’au deuxième lundi de Janvier<br />

2010, au cas oú <strong>les</strong> élections auront<br />

lieu au plus tard en décembre 2009.<br />

Dans le cas contraire, ils restent en<br />

fonction jusqu’à la fin de leur mandat<br />

de quatre (4) ans, le deuxième lundi<br />

de mai 2010. Les députés sont en<br />

fonction jusqu’au deuxième lundi de<br />

janvier 2010, au cas oú <strong>les</strong> élections<br />

auront lieu au plus tard en décembre<br />

2009. Dans le cas contraire, ils restent<br />

en fonction jusqu’à la fin de leur mandat<br />

de quatre (4) ans, le deuxième<br />

lundi de mai 2010. »<br />

Avant la clôture de la deuxième<br />

session législative de 2009, le lundi<br />

14 septembre dernier, <strong>les</strong> députés se<br />

sont réunis en séance spéciale ce dimanche.<br />

Lors de cette séance, ils ont<br />

voté trois propositions de loi portant<br />

sur la régularisation des frais scolaires,<br />

celle relative à la création de la<br />

direction de la police parlementaire et<br />

celle relative à la modification de la<br />

procédure de l’habeas Corpus, tandis<br />

que l’introduction de la déclaration du<br />

président Préval sur l’amendement de<br />

la constitution de 1987 n’a pas fait<br />

l’unanimité au cours de cette séance.<br />

Le lundi 14 septembre, <strong>les</strong> députés<br />

et sénateurs se sont réunis en assemblée<br />

nationale pour clore la dernière<br />

session législative de 2009. La question<br />

qu’on devrait se poser, <strong>les</strong> députés retourneront<br />

le deuxième lundi de janvier<br />

2010 pour faire quoi ? Et comment vat-on<br />

appeler cette session ? Ordinaire !<br />

Extraordinaire ! Ou spéciale ! Alors que<br />

la Constitution reconnaît deux sessions,<br />

ordinaire et extraordinaire.<br />

Entre-temps, au cours des pourparlers<br />

entre un groupe de députés et<br />

le chef de l’Etat au palais national, le<br />

député de Petit-Goâve, Jean Limongi a<br />

proposé au président de transformer<br />

la Chambre des députés en Assemblée<br />

constituante. Pour faire quoi ?<br />

Pour voter la déclaration<br />

d’amendement de la constitution ou<br />

bien pour élaborer d’autre texte de<br />

constitution. Est-ce là la mission des<br />

députés ?<br />

Par ailleurs, le président du conseil<br />

électoral provisoire, Frantz Verret,<br />

s’est dit prêt à organiser <strong>les</strong> élections<br />

législatives, <strong>les</strong> collectivités territoria<strong>les</strong><br />

d’ici la fin de l’année, ainsi que <strong>les</strong><br />

élections présidentiel<strong>les</strong> de 2010. « Le<br />

calendrier électoral ainsi que le budget<br />

sont déjà préparés. Nous n’attendons<br />

qu’un consensus, qui <strong>doit</strong> être trouvé<br />

entre <strong>les</strong> principaux acteurs, spécialement<br />

l’Exécutif et l’International,<br />

avant de rendre publique toutes <strong>les</strong> activités<br />

du CEP qui devront déboucher<br />

sur la prochaine compétition électorale.<br />

Tous ces secteurs, en commençant par<br />

l’Exécutif, sont entièrement d’accord<br />

et prêts à financer <strong>les</strong> deux prochaines<br />

élections, soit <strong>les</strong> élections de la fin de<br />

l’année soit <strong>les</strong> élections présidentiel<strong>les</strong><br />

de 2010. » a précisé Frantz Gérard Verret<br />

du conseil électoral provisoire.<br />

Du côté des partis politiques, acteurs<br />

importants dans le déroulement de<br />

tout processus électoral, <strong>les</strong> principaux<br />

dirigeants ne font pas confiance à ces<br />

conseillers électoraux. Ils ne souhaiteront<br />

pas aller aux élections avec ce CEP<br />

pour son manque de crédibilité. Pour<br />

certains, c’est un CEP d’exclusion qui<br />

s’est discrédité sur toute la ligne. De<br />

toute façon, il semblerait que <strong>les</strong> élections<br />

n’auront pas lieu à la fin de l’année<br />

avec ou sans ce CEP discrédité de Frantz<br />

Gérard Verret. Les députés de la 48ième<br />

législature poursuivront-ils leur mandat<br />

jusqu’au deuxième lundi de mai 2010<br />

ou devront ils rentrer chez eux, créant<br />

ainsi un vide institutionnel?<br />

PL<br />

Le dimanche 13 Septembre dernier,<br />

le gouvernement de Michèle<br />

Duvivier Pierre-Louis a fait au Parlement<br />

haïtien le dépôt du rapport sur<br />

l’utilisation des cent quatre-vingt<br />

dix sept millions cinq cent soixante<br />

mille dollars US (197,560.000 $<br />

US). Cette rondelette somme puisée<br />

dans le fonds de Pétrocaribe<br />

avait été débloquée par <strong>les</strong> députés<br />

et sénateurs. C’était dans le cadre<br />

du programme d’urgence après <strong>les</strong><br />

dernières intempéries qui ont frappé<br />

le pays à la fin de l’année 2008,<br />

pour réparer <strong>les</strong> multip<strong>les</strong> dégâts<br />

qui en étaient découlés. Depuis le<br />

début de l’année 2009, <strong>les</strong> députés<br />

n’ont jamais cessé de réclamer<br />

un rapport en bonne et due forme,<br />

détaillant <strong>les</strong> dépenses effectuées.<br />

La Première ministre avait toujours<br />

promis de soumettre son rapport<br />

aux parlementaires.<br />

Finalement, elle l’a soumis 24<br />

Le gouvernement de Michèle Duvivier Pierre-Louis au complet<br />

heures avant la fin de la dernière<br />

session de la 48ième législature, ce<br />

qui signifie que <strong>les</strong> députés n’auront<br />

pas eu le temps de questionner <strong>les</strong><br />

membres du gouvernement sur ce<br />

rapport qui a soulevé beaucoup<br />

d’interrogations.<br />

Les députés, dont le mandat<br />

arrive légalement à terme le deuxième<br />

lundi de janvier, ont exprimés<br />

leur déception en raison du fait que<br />

le rapport leur est parvenu à la fin<br />

de leur mandat. Certains parlementaires<br />

ont assimilé le dépôt tardif<br />

de ce rapport à une stratégie du<br />

gouvernement pour échapper aux<br />

questionnements des parlementaires<br />

de la 48ième législature.<br />

Pour le député Steven Benoît,<br />

ce rapport ressemble à un album<br />

de photos dont <strong>les</strong> chiffres indiqués<br />

sont loin d’être une réalité. Il<br />

a déclaré que ce rapport n’a fourni<br />

que des informations en vrac, ne<br />

fournissant pas de détails sur <strong>les</strong><br />

fonds alloués à chaque ministre. Il<br />

a fait remarquer entre autres que la<br />

liste dans laquelle sont inscrits <strong>les</strong><br />

matériels achetés pour le compte<br />

du Centre national des équipements<br />

(CNE) qui a remporté la palme avec<br />

plus de quatre-vingt millions de<br />

dollars, ne comporte aucun prix.<br />

Cet album de photos à plus<br />

de 90 pages a été remarquable par<br />

l’absence de tableaux statistiques.<br />

Donc <strong>les</strong> 197 millions de dollars US<br />

ont été bel et bien partagés entre<br />

<strong>les</strong> proches du gouvernement de<br />

Préval/Pierre-Louis, alors que <strong>les</strong><br />

habitants des Gonaïves, de Cabaret,<br />

du Sud et du Sud-Est du pays continuent<br />

de réclamer l’aide du pouvoir<br />

central. Après environ 1 an le<br />

gouvernement n’est pas parvenu à<br />

fournir un rapport détaillé sur ces<br />

fonds. Quelle misère de gouvernement<br />

!<br />

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Par Yves Pierre-Louis<br />

Selon l’agence de presse EFE, 62<br />

Haïtiens ont été rapatriés mercredi<br />

16 septembre dernier par <strong>les</strong> autorités<br />

migratoires dominicaines, parmi<br />

<strong>les</strong>quels, il y avait 40 mineurs. Ces<br />

compatriotes ont été appréhendés au<br />

Nord de la capitale, dans la ville de<br />

Santiago et refoulés immédiatement<br />

en Haïti. Les autorités dominicaines<br />

ont fait savoir que des passeurs haïtiens<br />

et dominicains sont largement<br />

impliqués dans le trafic clandestin<br />

des Haïtiens vers la République<br />

Dominicaine. Mêmes des enfants<br />

âgés de trois ans ont fait l’objet de ce<br />

trafic. Une situation que <strong>les</strong> autorités<br />

des deux pays n’arrivent pas à contrôler,<br />

pendant qu’el<strong>les</strong> entretiennent<br />

des relations cordia<strong>les</strong>.<br />

C’est dans cet ordre d’idées que<br />

Haïti et la République Dominicaine<br />

ont lancé une série de discussions<br />

devant déboucher sur la signature<br />

d’un accord bilatéral sur le transport<br />

aérien. Pour ce faire, une délégation<br />

haïtienne composée entre autres du<br />

directeur général de l’Office national<br />

de l’aviation civile (OFNAC), Jean-<br />

Lemerque Pierre, du directeur de<br />

la sécurité du vol, Joseph Laurent<br />

Dumas, du directeur de transport<br />

aérien, Arnold Franck, du conseiller<br />

technique, Marc Aulémon se rendait<br />

ce mardi en République Dominicaine<br />

pour deux journées de discussion en<br />

vue de la signature de cet accord.<br />

Du côté de la République<br />

Dominicaine, le président de la junte<br />

de l’aviation civile (JAC), Louis<br />

Paulino Rodriguez Ariza a, salué la<br />

signature de cet accord de services<br />

aériens entre <strong>les</strong> deux pays, tenant<br />

compte de leur proximité, de la<br />

nécessité de renforcer <strong>les</strong> relations<br />

commercia<strong>les</strong> et la création des conditions<br />

indispensab<strong>les</strong> au développement<br />

d’une industrie touristique. «<br />

Cet accord constituera un instrument<br />

fondamental qui permettra<br />

de renforcer <strong>les</strong> liens commerciaux<br />

entre <strong>les</strong> deux Etats, en établissant<br />

une feuille de route, ainsi que la<br />

mise en place des dispositions relatives<br />

aux droits de trafic aux lignes<br />

aériennes, la réalisation de vols<br />

charter et la signature d’un accord<br />

de coopération commerciale.» a-t-il<br />

précisé.<br />

De toute évidence, <strong>les</strong> autorités<br />

haïtiennes devraient profiter de cette<br />

occasion pour poser le problème de<br />

la violation des droits des Haïtiens<br />

en République Dominicaine une fois<br />

pour toutes. En négociation, c’est<br />

donnant donnant. La République<br />

Dominicaine, profitera-t-elle de la<br />

signature de cet accord pour continuer<br />

à violer <strong>les</strong> droits des Haïtiens?<br />

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Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009 Haïti Liberté 3


Pour la commission<br />

internationale :<br />

La MINUSTAH <strong>doit</strong> <strong>partir</strong> !<br />

Par Hervé Jean Michel<br />

Du 16 au 19 Septembre 2009,<br />

une commission d’enquête internationale,<br />

chargée d’évaluer <strong>les</strong><br />

actes posés par la Minustah en Haïti,<br />

a séjourné à Port-au-Prince à l’hôtel<br />

le Plaza (Champ de Mars)<br />

Ladite délégation internationale,<br />

composée entre autres de membres<br />

de syndicat, <strong>les</strong> Brésiliens Julio<br />

Turra et Barbara Corra<strong>les</strong> ; de membres<br />

d’organisations de défense des<br />

droits humains, Lucien Gratté et Diop<br />

Jean Louis de l’Institut de Recherche<br />

sur l’Histoire des Amériques (IRHA),<br />

d’un professeur d’université aux<br />

USA et des membres d’organisations<br />

populaires, <strong>les</strong> Guadeloupéens Jocelyn<br />

Lapitre et Raymond Gama du<br />

Mouvman Liyannaj kont pwofitasyon<br />

(LKP) ont fait partie de cette<br />

commission.<br />

Avec un agenda bien organisé<br />

pendant ces jours de travail, la<br />

commission a recueilli à l’ouverture<br />

officielle de ses travaux des témoignages<br />

sur <strong>les</strong> actes posés par la Minustah.<br />

Puis ce fut la présentation de<br />

victimes de la Minustah des Cayes,<br />

de Petit-Goâve, des Gonaïves et de<br />

Lascahobas. Des films documentaires<br />

ont été projetés, témoignant<br />

des actes commis par <strong>les</strong> forces<br />

d’occupation en Haïti. Les employés<br />

victimes des entreprises publiques,<br />

des habitants de Cité Soleil et aussi<br />

<strong>les</strong> membres des organisations de<br />

droit de l’homme, de la Plateforme<br />

des organisations haïtiens des droits<br />

de l’homme (POHDH) ont témoigné<br />

devant la commission. Le vendredi<br />

18 septembre, la commission<br />

a présenté sa synthèse devant la<br />

presse et a rencontré <strong>les</strong> représentants<br />

de ladite force d’occupation.<br />

De nombreuses organisations<br />

populaires, syndica<strong>les</strong> et des droits<br />

humains ont exprimé leur satisfaction<br />

sur la formation de cette commission,<br />

chargée de faire ce bilan<br />

des actes répressifs et des violations<br />

des droits des Haïtiens par la Minustah.<br />

Selon le secrétaire général de la<br />

Confédération des Travailleurs du<br />

secteur Public, Dukens Raphaël « le<br />

gouvernement profite de la mission<br />

onusienne et l’utilise pour réprimer<br />

la population. S’appuyant sur <strong>les</strong><br />

casques bleus, le gouvernement haïtien<br />

mène une politique de mépris et<br />

de provocation ».<br />

La commission Internationale<br />

d’enquête appuie ses recherches sur<br />

des faits concrets et non des arguments<br />

immédiatement réfutab<strong>les</strong>.<br />

Guy Numa du Mouvement Démocratique<br />

Populaire (MODEP) a déclaré<br />

: « Dans le cadre de son travail, la<br />

commission d’enquête <strong>doit</strong> réunir<br />

un ensemble d’informations sur <strong>les</strong><br />

actes que la Minustah a posés dans<br />

le pays, <strong>les</strong> actes de répression dont<br />

elle est responsable, des cas de viol,<br />

de personnes qu’elle a assassinées.<br />

La commission <strong>doit</strong> aussi réunir des<br />

actes qui ont été commis dans divers<br />

quartiers populaires ».<br />

En guise de bilan de ses activités<br />

en Haïti, la commission d’enquête<br />

a convoqué une conférence de<br />

presse, le vendredi 18 septembre,<br />

toujours à l’hôtel le Plaza. Le conférencier<br />

Raymond Gama n’a pas<br />

caché des témoignages recueillis et<br />

des preuves accumulées sur la négativité<br />

de la présence de la Minustah<br />

en Haïti. Cette présence est fortement<br />

en défaveur du pays et terriblement<br />

anti-constitutionnelle. « Nous<br />

avons obtenu un aspect concernant<br />

le renforcement de la dépendance<br />

Avec un agenda bien organisé pendant ces jours de travail, la commission<br />

a recueilli à l’ouverture officielle de ses travaux des témoignages sur <strong>les</strong><br />

actes posés par la Minustah.<br />

économique, également le renforcement<br />

du déséquilibre économique<br />

avec <strong>les</strong> privatisations, <strong>les</strong> mises en<br />

fiche agrico<strong>les</strong> et industriel<strong>les</strong>. Le<br />

démantèlement de l’Etat haïtien, la<br />

déstabilisation du tissu social haïtien<br />

avec toutes <strong>les</strong> déviances dont<br />

on nous a parlé. L’absence d’une<br />

politique éducative et culturelle qui<br />

laisse la jeunesse complètement<br />

démunie. En fin, <strong>les</strong> objectifs donnés<br />

à la Minustah nous paraissaient<br />

évidents. ».<br />

Le conférencier a poursuivi ses<br />

analyses des faits en démontrant<br />

clairement que la mission des Nations<br />

Unies, c’est-à-dire ces forces armées<br />

introduites en Haïti ne relèvent nullement<br />

de la Charte de l’organisation<br />

mondiale qui dans son chapitre, 7,<br />

signifie clairement, stipulant que c’est<br />

la guerre civile, <strong>les</strong> catastrophes naturel<strong>les</strong>,<br />

<strong>les</strong> crimes contre l’humanité<br />

qui légitiment la présence de l’ONU<br />

dans un pays. Dans le cas d’Haïti,<br />

il n’y a aucune raison, aucune légitimité<br />

d’intervention militaire. «<br />

Ainsi, nous proposons une demande<br />

d’audience au secrétaire général des<br />

Nations Unies, Ban Ki moon, ensuite<br />

une demande d’audience des<br />

Etats membres de la Minustah. Finalement,<br />

nous lançons un appel au<br />

Mouvement Ouvrier International<br />

pour un soutien au peuple haïtien et<br />

pour un retrait de la Minustah le 15<br />

Octobre prochain. » a conclu Raymond<br />

Gama.<br />

La délégation qui a voulu rencontrer<br />

le président de la République,<br />

René Préval, n’a pu obtenir audience<br />

de ce dernier. Paradoxalement,<br />

Préval ne peut en même temps soutenir<br />

l’occupation du pays et la rejeter.<br />

Tous <strong>les</strong> faits énoncés par la<br />

commission qui a condamné la force<br />

d’occupation de l’ONU en Haïti, sollicitant<br />

son retrait du pays, donc la<br />

fin de l’occupation, ne pouvaient<br />

rencontrer l’assentiment d’un chef<br />

d’Etat, complice de l’asservissement<br />

de son propre pays, un pays agenouillé,<br />

mendiant le pain de la honte<br />

et de l’humiliation.<br />

Diplomatiquement parlant, la<br />

commission internationale d’enquête<br />

a bien agi en sollicitant un entretien<br />

avec le président du pays. Cependant,<br />

elle devrait s’attendre à un<br />

refus systématique d’un homme qui<br />

préfère être un petit commandeur à<br />

la solde des politiciens, des bourgeois<br />

et des <strong>impérialistes</strong>, au lieu d’être le<br />

digne chef d’Etat d’une nation fière,<br />

honnête, maîtresse d’elle-même.<br />

Si le président Préval a, librement,<br />

choisi de rejeter la démocratie,<br />

qui est l’expression libre de la souveraineté<br />

populaire, comment peutil<br />

partager la vérité selon laquelle la<br />

Minustah est une force d’occupation<br />

au service de la bourgeoisie et de<br />

l’impérialisme dans leur recherche<br />

inhumaine de domination et de pillage<br />

des peup<strong>les</strong> !<br />

Pour toutes <strong>les</strong> vérités énoncées<br />

par la commission, vérités fondées<br />

sur des faits concrets et des témoignages<br />

d’évidence, la Minustah<br />

<strong>doit</strong> <strong>partir</strong> ! Haïti <strong>doit</strong> aller vers sa<br />

décolonisation pour construire une<br />

société libre. Le peuple haïtien <strong>doit</strong><br />

rejeter cette mise sous tutelle qui signifie<br />

: dépendance, misère, exclusion<br />

sociale et indignité.<br />

Le temps est venu enfin pour<br />

le peuple haïtien, non seulement<br />

de soutenir l’initiative de la Commission,<br />

mais aussi et surtout de<br />

prendre l’initiative historique de sa<br />

libération de la tutelle impérialiste.<br />

Signalons que cette commission a<br />

été saluée dans une lettre de Montevideo,<br />

datée du 11 septembre 2009<br />

par l’écrivain uruguayen Eduardo<br />

Galeano en ces termes « Je souhaite<br />

envoyer tous mes meilleurs sentiments<br />

à la Commission internationale<br />

qui s’occupe d’Haïti. Peu de gens<br />

malheureusement se souviennent<br />

qu’Haïti a été le premier pays véritablement<br />

libre des Amériques, libre<br />

du pouvoir colonial, libre également<br />

de l’esclavage. Aujourd’hui encore<br />

<strong>les</strong> encyclopédies disent que c’est<br />

l’Angleterre qui fut la première nation<br />

à abolir cet infâme trafic de chair<br />

humaine, et <strong>les</strong> encyclopédies mentent<br />

: la première, c’était Haïti.<br />

Et Haïti l’a payé cher : pendant<br />

toute une éternité le pays a payé à<br />

la France une gigantesque indemnité<br />

pour avoir commis cette offense<br />

à l’armée de Napoléon Bonaparte,<br />

et l’Europe n’ont jamais pardonné<br />

l’humiliation subie.<br />

Actuellement, Haïti, pays pauvre<br />

parmi <strong>les</strong> plus pauvres, digne<br />

parmi <strong>les</strong> plus dignes, souffre <strong>les</strong><br />

conséquences de cette longue guerre<br />

de libération, de la monoculture du<br />

sucre qui dans l’intérêt exclusif de<br />

la France a ruiné ses terres pendant<br />

des sièc<strong>les</strong>, et victime aussi des experts<br />

internationaux dévastateurs du<br />

Fonds monétaire international et de<br />

la Banque mondiale, qui ont récemment<br />

tué toutes <strong>les</strong> protections que<br />

l’Etat haïtien offrait à sa production<br />

de riz et aux autres productions nationa<strong>les</strong>,<br />

condamnant <strong>les</strong> paysans<br />

à la mendicité ou à quitter le pays<br />

sur des embarcations de fortune («<br />

boat-people »). Haïti mérite un meilleur<br />

destin. Il suffit de connaître <strong>les</strong><br />

œuvres de ses artistes, capab<strong>les</strong> de<br />

transformer <strong>les</strong> détritus en beauté,<br />

pour le confirmer. Je vous souhaite<br />

bonne chance dans votre labeur,<br />

Cordialement,<br />

Eduardo Galeano<br />

Hervé Jean Michel<br />

Les <strong>impérialistes</strong><br />

<strong>renforcent</strong> l'occupation!<br />

Par Hervé Jean Michel<br />

l’approche du terme du mandat<br />

A de la Minustah en Haïti, toutes<br />

<strong>les</strong> grandes capita<strong>les</strong> impliquées dans<br />

la mise sous tutelle, s’ébranlent pour<br />

infléchir la tendance et sauvegarder la<br />

Minustah. Déjà le secrétaire général de<br />

l’ONU, Ban Ki Moon, a recommandé<br />

au Conseil de Sécurité de reconduire<br />

cette force d’occupation pour un nouveau<br />

mandat.<br />

Le vendredi 18 septembre, <strong>les</strong><br />

ministres des Affaires étrangères de<br />

la France et du Brésil, respectivement<br />

Bernard Kouchner et Celso Amorin,<br />

ont visité Haïti oú ils se sont entretenus<br />

avec le président René Préval et<br />

le chef du gouvernement, Michèle<br />

Pierre-Louis. Ce périple est très important<br />

dans le cadre des menées diplomatiques<br />

pour continuer à maintenir<br />

Haïti sous la férule d’une tutelle humiliante.<br />

Il s’agit de contrôler Haïti, surtout<br />

<strong>les</strong> prochaines élections pour pouvoir<br />

conduire le pays vers un renforcement<br />

de la dépendance économique,<br />

l’application du néolibéralisme avec<br />

ses corollaires : l’ajustement structurel,<br />

liquidation des entreprises publiques,<br />

l’application de la loi Hope<br />

pour mieux exploiter la main d’oeuvre<br />

servile haïtienne. Voilà l’essentiel de<br />

la mission des ministres Kouchner et<br />

Celso.<br />

L’ex-président Clinton, actuellement<br />

chargé de mission en Haïti pour<br />

le secrétaire général de l’ONU, est devenu<br />

plus royaliste que le roi. Prétendant<br />

défendre la cause haïtienne par<br />

devant le Conseil de sécurité de l’ONU,<br />

l’ex-chef d’Etat étasunien a pressé <strong>les</strong><br />

pays qui ont promis de l’aide à Haïti,<br />

d’honorer leur engagement. « Haïti<br />

ne peut pas réussir sans votre aide<br />

». C’est une façon intelligente pour<br />

maintenir la tutelle de l’occupation au<br />

moment même oú il faut renouveler<br />

ou non le mandat de la Minustah.<br />

Ce même Clinton, alors président<br />

des USA, lors du retour à la démocratie,<br />

le 15 octobre 1994, n’avaitt-il<br />

pas fait des promesses qui se sont<br />

révélées fallacieuses ? N’avait-t-il<br />

pas promis des kilomètres de route et<br />

avait même annoncé la venue de sa<br />

fille, Chelsy, qui devait aider symboliquement<br />

Haïti à reboiser son environnement<br />

? Les prises de position de<br />

ce monsieur, ne sont autre chose que<br />

la poudre aux yeux, pour faire croire<br />

qu’il est l’ami du progrès, d’une Haïti<br />

régénérée et libérée des entraves de<br />

l’injustice, de l’exploitation, de la mise<br />

sous tutelle.<br />

Le Premier ministre, Michèle<br />

Pierre-Louis, a été devant l’ONU au<br />

Le ministre des Affaires étrangères<br />

de la France Bernard Kouchner (à<br />

droite) et son homologue brésilien<br />

Celso Amorim,<br />

début du mois de Septembre pour<br />

adresser la question du renouvellement<br />

du mandat de la Minustah. La<br />

position qu’elle a défendue est celle<br />

dont elle a toujours fait montre : maintenir<br />

la tutelle étrangère sur Haïti. Elle<br />

a ressassé le vieux concept de production<br />

nationale pour donner le change.<br />

Elle dit opter pour le renforcement des<br />

entreprises privées, promouvoir le<br />

tourisme et protéger l’environnement.<br />

Elle dit vouloir aussi combattre la corruption,<br />

un mal qui accable le pays,<br />

au grand dam de ceux qui réfléchissent<br />

et comprennent la situation. Le<br />

gouvernement Préval/Pierre-Louis<br />

n’a cure de ce phénomène devenu<br />

une prime accordée à ceux qui veulent<br />

soutenir ce gouvernement, sa<br />

politique totalement anti-populaire,<br />

anti-démocratique, anti-progressiste<br />

et anti-humaniste.<br />

Toujours à la même propagande,<br />

le Premier ministre haïtien ne finira jamais<br />

d’enfourcher son cheval démagogique,<br />

un cheval dont elle connaît<br />

<strong>les</strong> moindres secrets. Elle a fait un<br />

compte rendu à ses maîtres, c’est-àdire<br />

parler des paro<strong>les</strong> qu’ils souhaitent<br />

écouter, venant de la bouche d’un<br />

Premier ministre fantoche au service<br />

de la bourgeoisie et de l’impérialisme.<br />

Ce gouvernement ne se lassera<br />

jamais de chanter <strong>les</strong> louanges de ses<br />

« réussites » sur tous <strong>les</strong> plans. Il ne<br />

manquera pas aussi de vanter <strong>les</strong> «<br />

exploits » de la Minustah, qui a assuré<br />

« la sécurité du pays ». Pourtant,<br />

le mensonge ne peut toujours être<br />

un cheval de bataille efficace. Les<br />

quelques pluies qui ont arrosé Portau-Prince,<br />

prouvent que le gouvernement<br />

a menti, que rien n’a été fait,<br />

que des sommes incommensurab<strong>les</strong><br />

ont été dilapidées dans le pays de tous<br />

<strong>les</strong> besoins.<br />

C’est sûr que le Conseil de sécurité<br />

de l’ONU a déjà fait ample provision<br />

d’arguments creux et ridicu<strong>les</strong>,<br />

pour légitimer le gouvernement haïtien<br />

et la Minustah dont le travail «<br />

impeccable » a contribué à stabiliser le<br />

pays dans la démocratie, la sécurité,<br />

le progrès et le respect des droits de<br />

l’homme. En conséquence <strong>les</strong> forces<br />

de l’ONU doivent poursuivre leur «<br />

oeuvre humanitaire » dont le pays a<br />

tant besoin.<br />

Les propagandistes qui ont profité<br />

du coup d’Etat du 29 février 2004<br />

et qui ont bénéficié des élections du<br />

président René Préval, disent toujours<br />

que la Minustah est un mal nécessaire.<br />

Comme si un mal pouvait être<br />

nécessaire ! Le constat est que depuis<br />

la mise sous tutelle d’Haïti, le pays<br />

s’est appauvri à un rythme accéléré.<br />

Les clivages sociaux s’élargissent, tout<br />

s’empire, au point oú certains putschistes<br />

disent regretter d’avoir participé<br />

à l’holocauste de leur pays.<br />

Quoi qu’il en soit, malgré <strong>les</strong><br />

discours dilatoires, la Minustah est<br />

condamnée à plier bagages et la mise<br />

sous tutelle finira par être honnie par<br />

le peuple.<br />

Si elle est reconduite en Octobre<br />

prochain, elle continuera à engendrer<br />

<strong>les</strong> conditions de sa propre disparition<br />

par un peuple condamné à construire<br />

son histoire dans l’honneur et la dignité,<br />

ou à périr !<br />

Hervé Jean Michel<br />

4<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009


Twa fèy, Twa rasin O!<br />

Père éternel papa, permettez-moi…<br />

Par Fanfan Latulipe<br />

Deux mots, deux seuls mots que<br />

j’ai à vous dire, Père éternel<br />

papa, si vous permettez, et après, je<br />

vous laisserai à vos quotidiennes et<br />

millénaires occupations. Je vous laisserai<br />

entouré de tous vos anges aux<br />

pommettes roses et joufflues, saillantes<br />

comme des graines de cirouelle ;<br />

je vous laisserai en compagnie de vos<br />

saints, sans doute ignorant que rien<br />

(ou si peu) n’ait été encore fait pour<br />

<strong>les</strong> damnés de la terre condamnés au<br />

feu éternel de l’enfer d’une effroyable<br />

misère k ap toutouy malere,<br />

pendant qu’une petite minorité jouisseuse,<br />

égoïste, rapace et parasite<br />

est en train de banbiler je fèmen.<br />

Voilà des années que nous<br />

nous sommes perdus de vue (et<br />

d’ouïe), depuis que nous n’avons<br />

pas eu un face-à-face. Au bon vieux<br />

temps, ma mère, ma grand-mère paternelle<br />

et moi, on priait avec tant<br />

d’ardeur ! Mais de vous, en retour<br />

nous n’avons reçu que divine indifférence,<br />

jamais un seul mot de<br />

réconfort qui tombât de vos lèvres.<br />

Ou toujou bèbè. Ou du moins votre<br />

parole nous arrivait à travers tant de<br />

couches épaisses de nimbostratus,<br />

stratocumulus, cumulus et cumulonimbus<br />

que nous n’entendions jamais<br />

absolument rien. Quoique nos<br />

deux orbites soient à des années-lumière<br />

l’une de l’autre, nous sommes<br />

en fait de très proches voisins, seulement<br />

séparés l’un de l’autre par un<br />

infranchissable no man’s land : d’un<br />

côté une terre (glissée) de croyance<br />

née d’une révélation millénaire, de<br />

l’autre une terre (solide) baignée par<br />

<strong>les</strong> eaux hégéliennes d’une raison<br />

dialectique jamais prise à défaut.<br />

Père éternel papa, j’ai peine à<br />

croire que tout lajounen, tout lannuit,<br />

vous soyez cargué dans une dodine<br />

d’éternelle félicité, w ap dodinen,<br />

w ap pran ochan, flottant dans <strong>les</strong><br />

vapeurs d’interminab<strong>les</strong>, tonitruants<br />

et joyeux alleluias, hosannas et ozanana<br />

nou prale, nou rive ozanana.<br />

Père éternel, c’est pour vous que la<br />

chose est bonne et douce. Mais voilà<br />

des sièc<strong>les</strong>, depuis Constantin 1er<br />

en réalité, que nous sommes dans<br />

le pétrin, la barbe toute enfarinée.<br />

Les choses sont graves, hérissées<br />

d’accents graves, Père éternel papa.<br />

Sont-ils si nombreux autour de vous<br />

<strong>les</strong> flagorneurs, <strong>les</strong> magouilleurs, <strong>les</strong><br />

radoteurs, <strong>les</strong> profiteurs qui vous<br />

couvrent de louanges au plus haut<br />

des cieux, au point de vous cacher<br />

ce qui se passe sur votre terre gémissant<br />

sous le poids de votre abandon.<br />

La situation est absolument intolérable,<br />

Père éternel papa, l’enfer<br />

c’est sur terre, se nan lanfè nou ye.<br />

Les Etats-Unis et l’ONU, à<br />

l’aide de grosses ficel<strong>les</strong> de duperie<br />

et de ticouloutisme, ont amarré<br />

leurs saucisses pour fendre des deux<br />

guidons dans le fif des peup<strong>les</strong> de la<br />

terre. L’Irak a été quasiment anéanti<br />

sous <strong>les</strong> bombes à l’uranium enrichi<br />

et <strong>les</strong> enfants naissent affligés<br />

de grotesques et mortel<strong>les</strong> malformations<br />

imputab<strong>les</strong> au phosphore<br />

blanc, de la couleur de votre barbe.<br />

L’Afrique se désertifie. Des essaims<br />

de quéléas, oiseaux voraces et rapaces,<br />

dévastent <strong>les</strong> cultures, paya<br />

paka, à travers tout le continent.<br />

Les non moins rapaces compagnies<br />

capitalistes ont envahi l’Amazone<br />

dont el<strong>les</strong> déplacent <strong>les</strong> populations<br />

autochtones, <strong>les</strong> condamnant à la<br />

misère. Les gros bonnets de Washington,<br />

Paris, Londres et Bonn ont<br />

fait tant et si bien que l’Europe de<br />

l’Est, tiers-mondisée, exporte des<br />

putes vers l’Ouest tandis que des<br />

petits malins formés à l’école de<br />

George Soros et des boys de Chicago<br />

sont devenus milliardaires. Entre<br />

temps, vous dodinez en ce n’est rien<br />

pendant que vos anges jouent de<br />

la trompette ak «2 bò figi yo kou 2<br />

kalbas». La misère terrestre ne vous<br />

concerne pas, et puis zanj ap ba w<br />

ochan hosannah.<br />

Notre pays est réduit presque<br />

à sa plus simple expression à force<br />

de manfoubinisme crasse et de<br />

laisser-aller criminel de la part des<br />

dirigeants servilement aux pieds<br />

d’une force d’occupation dont le vrai<br />

chef siège à l’ambassade cinquanteétoilée.<br />

Nos quartiers déshérités ont<br />

payé un lourd tribut face aux multip<strong>les</strong><br />

agressions criminel<strong>les</strong> de cette<br />

force déterminée à effacer chez <strong>les</strong><br />

riverains jusqu’au souvenir de leur<br />

attachement à un choix politique<br />

dont ils seront à jamais coupab<strong>les</strong>.<br />

Une misère atroce, une misèrechlorox<br />

dissout <strong>les</strong> tripes. Nombre<br />

de pauvres sont réduits à se nourrir<br />

de galettes de boue au beurre. Les<br />

riches ont tout accaparé, nos gouvernants<br />

taillent leur banda tout en<br />

méprisant le petit peuple coupable de<br />

ne plus vouloir vivre sous la coupe<br />

réglée d’un néolibéralisme-vampire.<br />

Nous avons tous une lettre P sur<br />

la bouche, nous n’avons point de<br />

bouche pour parler, «<strong>les</strong> mots usuels<br />

sont arrondis, collants du miel de la<br />

résignation». Quant à vous, on dirait<br />

que vous vous êtes mis trois lettres<br />

P sur la bouche, pour ne pas prendre<br />

position. Nous sommes aux abois,<br />

men fò m di w, Père éternel papa, la<br />

garde ne mourra ni ne se rendra.<br />

Père éternel papa, à bien considérer,<br />

permettez-moi de vous dire<br />

que sur terre votre fils fut un révolutionnaire,<br />

et non un petit Jésus nan<br />

po krab qu’on voudrait nous faire<br />

avaler tout cru. Il se battait au nom<br />

de la justice, une justice pour tous.<br />

Si vous vous rappelez bien, pendant<br />

que sur la croix il saignait par toutes<br />

ses b<strong>les</strong>sures, il avait crié (vers<br />

vous bien sûr) :« Eli, Eli, lamma sabachtani<br />

?» Mon Dieu, mon Dieu,<br />

pourquoi m’avez-vous abandonné ?<br />

Nous aussi, nous sentons que nous<br />

avons été abandonnés, nous avons<br />

sur <strong>les</strong> lèvres le même «lamma», le<br />

même pourquoi, pourquoi tous ces<br />

malheurs en cascade. Les cyclones<br />

tombent du ciel, pas vrai ? C’est vous<br />

qui nous avez bombardés d’eau cyclonnante<br />

ces derniers temps. Nous<br />

sommes quasiment en noyance, certainement<br />

en souffrance. Mais vous<br />

nous avez «sabachtani», ou lage<br />

nou.<br />

Regardez Fidel qui a sorti son<br />

peuple d’un océan d’injustice, ou<br />

lage l. Nèg yo, enfin, Blan yo veulent<br />

le faire passer par le chas d’une<br />

aiguille. A supposer que kò l ta pase,<br />

et même son âme, mais bab la li<br />

menm ap kole. Eli, papa, vous aviez<br />

abandonné Lumumba, vous aviez<br />

abandonné Sankara, vous aviez<br />

abandonné Antoine Izméry, vous<br />

avez abandonné <strong>les</strong> frères Cardenal<br />

et Daniel Ortega. Vous avez abandonné<br />

le peuple guatémaltèque qui<br />

luttait <strong>les</strong> armes à la main, de même<br />

que le peuple salvadorien. C’est devenu<br />

chez vous une seconde nature,<br />

une nature abandonnante. Vous<br />

avez aussi abandonné le peuple tamoul<br />

et plus récemment le peuple<br />

hondurien. Alors, ki lide w ak pèp<br />

ayisyen an ? Père éternel, papa.<br />

Eli, papa, réveillez-vous, Satan<br />

ap maje nan manje w. Les hommes<br />

ont corrompu la parole de votre fils<br />

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Jean Paul II admonestant de<br />

l’index le père Ernesto Cardenal,<br />

ministre de l'Éducation du<br />

Nicaragua lors de la Révolution<br />

sandiniste<br />

et l’ont mal cousue au fil blanc d’un<br />

«nouvel ordre» de piyay, briganday,<br />

maspinay, gaspiyay e deblozay. De<br />

George Bush (père et fils) à Préval<br />

et son marasa, madame Michèle,<br />

c’est une gargotte à n’en plus finir,<br />

gargotte d’autant plus tragique que<br />

<strong>les</strong> gens y laissent leur peau, disparaissent<br />

comme Lovinsky Pierre-<br />

Antoine. Kisa w fè pou madan<br />

Lovinsky ? Votre Eglise n’a jamais<br />

été aussi hypocrite et perverse. Elle<br />

a passé la camisole de force à Leonardo<br />

Boff. Jean Paul II a forcé au silence<br />

<strong>les</strong> tenants de la théologie de<br />

libération. Le Vatican a applaudi à<br />

tous <strong>les</strong> coups d’Etat, en Haïti, au<br />

Chili, au Venezuela, au Honduras et<br />

ailleurs, en fait des coups bas contre<br />

<strong>les</strong> pauvres, contre leur démocratie.<br />

A votre âge millénaire, Père<br />

éternel, peut-être que vous perdez<br />

la mémoire. Vous devez sans doute<br />

sombrer dans la solitude, la bébétude<br />

et la gagatude. Mais permettez-moi<br />

de vous rappeler l’insultante humiliation<br />

que votre serviteur des riches,<br />

Jean-Paul II, durant son passage à<br />

Managua, a infligé devant toutes <strong>les</strong><br />

caméras du monde à un serviteur des<br />

pauvres, le père Ernesto Cardenal.<br />

Alors que ce dernier s'agenouillait<br />

pour baiser l'anneau du pape, Jean<br />

Paul ne le lui a pas permis, et levant<br />

le doigt comme un bâton, il lui a dit<br />

sur un ton de reproche: «Vous devez<br />

régulariser votre situation». Comme<br />

Cardenal n’avait pas rétorqué, Jean-<br />

Paul II a répété à nouveau brusquement<br />

l'admonestation. Vindicatif,<br />

mesquin, le (Saint) Père n’a jamais<br />

accepté le baiser d’anneau de Cardenal.<br />

Est-cela le message d’amour de<br />

votre fils, le Nazaréen ?<br />

Père éternel, papa, Vous qui<br />

savez tout, voyez tout, entendez<br />

tout, reniflez tout et êtes tout partout,<br />

que n’aviez-vous pas arrêté<br />

le bras du capitaine Rafael Savaria<br />

qui a tiré sur Mgr Oscar Romero au<br />

Salvador pendant que ce prélat vous<br />

rendait gloire ? Que n’aviez-vous<br />

pas fait descendre le Saint-Esprit<br />

dans la tête (fêlée) du major Roberto<br />

d’Aubuisson, l’auteur intellectuel du<br />

crime. Si vous permettez, Père éternel<br />

papa, vous êtes vraiment dur…<br />

une dure gagatude.<br />

Voilà que sans doute on va<br />

renouveler le mandat de la Minustah<br />

pour qu’elle continue le travail<br />

de répression du peuple haïtien, ce<br />

petit peuple dont votre fils se sentait<br />

proche et faisait d’ailleurs partie.<br />

Allez-vous laisser Ban Ki Moon<br />

continuer à faire le pitre, comme il<br />

l’a déjà fait à Cité Soleil, à Gaza ou<br />

à l’ONU? Nous voudrions savoir<br />

sur quelle butte vous êtes campé:<br />

sur la butte Charrier ou sur la butte<br />

Montmartre ? Depuis 1804, nous<br />

allumons des cierges, des bougies,<br />

des balèn, des chandel<strong>les</strong>, des tèt<br />

bòbèch et même des bwapen pour<br />

votre Sacré Cœur, anyen poko kap<br />

regle, ce sont plutôt nos cœurs qui<br />

saignent tandis que votre coeur reste<br />

de pierre.<br />

La mâchoire nous en tombe à<br />

force de prier et de chanter: «O Salutaris<br />

Hostia,<br />

Quae coeli pandis hostium:<br />

Bella premunt hostilia, Da robur,<br />

fer auxilium». O Hostie du Salut,<br />

qui ouvrez la porte du ciel, <strong>les</strong> attaques<br />

nous pressent, donnez-nous<br />

la force, secourez-nous. Mais où est<br />

le secours ? Ou lage nou. Vous avez<br />

ressuscité votre fils qui est monté au<br />

Ciel où (raconte-t-on) il est assis à<br />

votre droite (quoique personne ne<br />

l’ait jamais vu à vos côtés). Mais<br />

depuis, sa voix s’est perdue dans <strong>les</strong><br />

nuages, <strong>les</strong> lourds cumulusnimbus<br />

montant, l’œil méchant, la garde<br />

aux portes de votre paradis. Il a<br />

perdu de sa fougue révolutionnaire.<br />

Il s’est embourgeoisé pour le plus<br />

grand malheur de notre humanité.<br />

Faites un vrai miracle ! A ce<br />

qu’on raconte votre fils n’a-t-il pas<br />

ressuscité Lazare? Vous, comme<br />

Papa, faites aussi quelque chose,<br />

faites mieux. Ressuscitez Dessalines,<br />

ça suscitera un énorme intérêt dans<br />

toute l’Amérique, pou nou koupe<br />

tèt FMI, boule Bank mondyal. Laissez<br />

Louverture se reposer, lui c’est<br />

un diplomate. Ressuscitez Caonabo,<br />

Anacaona, Cécile Fatima, Péralte,<br />

Martí, Sandino, Camilo Torres, Yanick<br />

Rigaud, Che. Sa yo se gason ak<br />

fanm tout bon. En passant, laissezmoi<br />

vous dire, Père éternel, que j’ai<br />

une dent contre vous, même si c’est<br />

une dent-bonbon. Il paraît que lors<br />

de l’entrée du Che en Bolivie, <strong>les</strong><br />

membres du PC bolivien faisaient<br />

des neuvaines blanches et faisaient<br />

chanter des messes noires contre<br />

Guevara pour attirer sur lui la malédiction<br />

du Ciel. Manifestement, ils<br />

ont été exaucés. Voilà que vous étiez<br />

de mèche avec des communistes.<br />

Vos actes vous suivent. Attention !<br />

Vatikan a fout ou oun koudeta, wi,<br />

vous serez saisi.<br />

Voilà que Ban ki Moon veut<br />

nous faire passer dans un rond de<br />

tintin en nous expédiant un commissaire<br />

du nom de Bill Clinton. Nous<br />

ne faisons confiance ni aux anciens<br />

présidents états-uniens ni au dernier<br />

en date. Le proverbe dit bien: dismoi<br />

qui tu fréquentes… Ce sont <strong>les</strong><br />

mêmes cabris de Thomazeau. Fè yon<br />

mirak, Père éternel papa, envoyez<br />

sur la terre un rouleau compresseur<br />

de l’armée cé<strong>les</strong>te, zanj bien constitués,<br />

archanges bèl bisèps, séraphins<br />

gwo potray, séraphines bèl jarèt,<br />

chérubins aux mâchoires de lion,<br />

chérubines aux griffes de tigresse,<br />

tous armés de la foudre du Ciel pour<br />

faire un gigantesque potekole avec<br />

tous <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> souffrants et culbuter<br />

malpwòpte yo. Ce ne sera pas une<br />

intervention étrangère au sens terre<br />

à terre du terme, ce sera un miracle<br />

du Père éternel (un vrai… enfin),<br />

ainsi personne n’aura à y redire.<br />

Père éternel papa, vous et moi<br />

nous étions déjà lait et citron, mais<br />

je vous assure que si vous n’êtes<br />

pas en mesure de donner au peuple<br />

haïtien cette satisfaction, sachez-le<br />

bien, m fini avè w, nèt. Restez dans<br />

votre Ciel avec vos archanges aux<br />

pommettes comme des graines de<br />

kenèp, si se sa k bon pou ou. Moi je<br />

reste sur la terre avec Fidel, Chávez<br />

et le courage du peuple haïtien, se sa<br />

k bon pou mwen.<br />

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Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009 Haïti Liberté 5


Kwonik Kreyòl<br />

Etidyan yo kondane zak<br />

maspinay ajan CIMO yo te fè<br />

sou manifestan yo<br />

Soti agoch rektè Henry Vernet, vis rektè ak rechèch Fritz Deshommes ak<br />

vis rektè akademik Wilson Laleau<br />

Vandredi 18 septanm pase a etidyan<br />

yo te bay yon konferans<br />

pou laprès, kote yo te denonse epi<br />

kondane ajan CIMO yo ki te kraze<br />

yon manifestasyon yo t ap fè pou<br />

reklame depa rektora k ap dirije<br />

inivèsite Leta Ayiti a, depa dekana<br />

Fakilte a. Ajan CIMO yo te kraze<br />

manifestasyon sa a ak kout baton,<br />

gaz lakrimojèn, fonse machin<br />

yo sou manifestan yo epi arete 3<br />

ladan yo. Etidyan yo mande liberasyon<br />

3 kanmarad yo san pèditan.<br />

Bettis James, yon etidyan Ekòl Nòmal<br />

Siperyè (ENS) te fè konnen: «<br />

Depi plis pase yon mwa edmi Inivèsite<br />

Leta Ayisyen an ap travèse<br />

yon kriz, ki chak jou ap pi grav.<br />

Pou n sove UEH la, gen yon biwo<br />

ki monte pou jere epi ede n pran<br />

tout desizyon nesesè pou retire inivèsite<br />

a nan sa konsèy egzekitif la<br />

ki gen ladan l : rektè Henry Vernet,<br />

vis rektè ak rechèch Fritz Deshommes<br />

ak vis rektè akademik Wilson<br />

Laleau.<br />

Pou fè fas ak sitiyasyon<br />

malouk sa a, kote chak jou pi plis,<br />

lapolis ap mete etidyan deyò nan<br />

fakilte yo sou lòd konsèy egzekitif<br />

makout la; yon seri manèv<br />

makawon ki te kòmanse nan fakilte<br />

medsin, pase nan fakilte Etnoloji<br />

pou bout jodi a nan fakilte<br />

Agwonomi ak medsin veterinè.<br />

Kote lapolis brake zam yo sou yon<br />

gwoup etidyan ki t ap patisipe nan<br />

yon reyinyon nan lakou fakilte a.<br />

Nou te òganize yon manifestasyon<br />

pou n mande konsèy inivèsite a<br />

pou l pran responsabilite jan dispozisyon<br />

tranzitwa yo mande l la,<br />

pou l pa tounen yon maryonèt nan<br />

men konsèy egzekitif la epi pou l<br />

pa pote sou do l operasyon grenn<br />

kraze mesye sa yo ap mennen sou<br />

etidyan UEH la.<br />

Se poutèt sa jou ki te jedi 17<br />

Out la, nou menm etidyan, profesè,<br />

manm pèsonèl ak lòt moun<br />

nan popilasyon an, san konte<br />

òganizasyon pwogresis yo, manifestasyon<br />

sa a te gen plizyè milye<br />

moun ki t al mande mesye ki ap<br />

mennen bak UEH la pou yo tande<br />

larezon, kidonk pou yo rache<br />

manyòk yo epi bay rektora a.<br />

Nou etone wè ak ki britalite<br />

eskadwon lanmò yo ki gen ti non<br />

jwèt yo Lapolis te kraze manifestasyon<br />

pasifik sa a ak kout defans<br />

machin blennde, gaz lakrimojèn<br />

ak kout koko makak; kote yo<br />

arete 3 maifestan, ladan yo yon<br />

etidyan fakilte etnoloji ki pote non<br />

Jean Louis Wendjy, yon militan<br />

pwogresis ki rele Dieuseul Civil (ti<br />

Maksis) ak yon jèn ki abite mache<br />

Salomon ki se Roche Stanley. Lapolis<br />

bat yo, chire rad sou yo epi flite<br />

gaz lakrimojèn nan je yo.<br />

Zak sa yo sanble kou 2 goud<br />

dlo ak aksyon san manman yo te<br />

konn poze nan tan gwo diktati yo.<br />

Sa montre nou prensip demokratik<br />

yo, depi gouvènman Préval/Pierre-<br />

Louis a monte nan tèt peyi a, ap<br />

pran gwo souflèt depi gwo leve<br />

kanpe etidyan ak ouvriye yo pou<br />

200 goud salè minimòm nan pase.<br />

Fas ak sitiyasyon sa nou<br />

mande pou tout etidyan, pwofesè,<br />

manm pèsonèl administratif,<br />

òganizasyon pwogresis ak tout<br />

moun nan peyi a ki pa dakò pou<br />

yon ti gwoup moun ap fè sa yo vle<br />

ak peyi a tankou: pase enstitisyon<br />

an anba pye, tire elèv, bat moun,<br />

arete moun, mete baboukèt nan<br />

bouch moun; pou yo pa pran presyon.<br />

Pou mete zòrèy yo an twonpèt<br />

pou tande modòd mobilizasyon<br />

yo, yon manyè pou n fè fòs fènwa<br />

yo fè bak.<br />

Pou sa n ap reyalize yon seri<br />

aktivite pou konsyantize plis moun<br />

pou mobilize yo pran plis jarèt tankou<br />

: Jodi madi 22 septanm 2009 la,<br />

nan Fakilte Syanzimèn, nou gen<br />

yon jounen pòt louvri, kote n ap<br />

ekspoze foto ak briganday konsèy<br />

egzekitif UEH la ak gouvènman<br />

an ap fè kont batay pèp la. Ap<br />

gen pwojeksyon film dokimantè<br />

ak animasyon kiltirèl. Mèkredi 23<br />

septanm, n ap tann yon manifestasyon<br />

k ap sòti devan Lekòl Nòmal<br />

pou al bout nan rektora.<br />

Aktivite sa yo antre nan<br />

kad batay n ap mennen pou revandikasyon<br />

nou yo rive satisfè.<br />

Revandikasyon nou yo se :<br />

1- Pou konsèy Inivèsite a<br />

mande prese prese pou retire eskadwon<br />

lanmò ki gen ti non jwèt<br />

lapolis yo devan Fakilte yo ; sitou<br />

sila yo ki nan fakilte medsin ak devan<br />

rektora inivèsite a.<br />

2- Pou konsèy inivèsite a<br />

pran responsabilite l fas ak egzekitif<br />

la jan atik 11 dispozisyon<br />

tranzitwa yo mande li a.<br />

3- Pou n fini nou mande ti<br />

mesye makout yo ki nan konsèy<br />

egzekitif UEH la bay talon yo,<br />

paske yo pa gen kapasite ni fòs<br />

moral pou mennen UEH la.<br />

Yon lòt fwa ankò n ap denonse<br />

zak entimidasyon chèf lapolis<br />

la Mario Andresol ap fè sou<br />

pwofesè sendikalis Josué Merilien<br />

paske l te repete twmwayaj etidyan<br />

yo. N ap denonse tout lòt zak lapolis<br />

ak konsèy egzekitif la ap fè pou<br />

entimide etidyan ak militan konsekan<br />

k ap goumen kont imoralite<br />

nan sosyete a.<br />

Viv yon Ayiti granmoun!<br />

Yon jenès angaje ak yon UEH<br />

otonòm e endepandan!<br />

Inogirasyon yon Sant<br />

sibènetik/FONSEE<br />

nan Fò nasyonal<br />

Dimanch 20 septanm lan, Fondasyon<br />

Solidarite pou epanouyisman<br />

timoun yo (FONSEE) te inogire<br />

yon Sant sibènetik nan lokal li<br />

ki chita sou wout Fò-nasyonal la,<br />

nan kapital la. Seremoni ouvèti sant<br />

lan te fèt an prezans plizyè manm<br />

fondasyon an ki te pote mayo FON-<br />

SEE sou yo ak kèk envite ki te sòti<br />

nan kèk òganizasyon ak minis jenès<br />

espò ak aksyon sivik la, Evans Lescouflair.<br />

Daprè kòdonatè jeneral FON-<br />

SEE a, Jean Marie Samedy ki te<br />

pale sou nesesite pou fè jèn yo nan<br />

Fò-nasyonal benefisye gwo zouti<br />

nouvèl teknolojik yo, fè konnen se<br />

minis Lescouflair ki te fè jwenn òdinatè<br />

yo ak moun ki pou enstale yo.<br />

Pou konnye a n ap tann Konatèl vin<br />

konekte entènèt la pou nou, pou n<br />

ka kòmanse fè sant la mache kòm<br />

sa dwa.<br />

Minis Lescouflair bò kote pa l<br />

te fè konnen yonn nan objektif pwogram<br />

sa a yo mete kanpe ak sipò<br />

zanmi li yo nan lòt peyi, se bay timoun<br />

yo yon zouti de travay pou yo<br />

avanse e yonn nan zouti ki genyen<br />

jounen jodi a se nouvèl teknoloji.<br />

Se sa k fè li di li deja patisipe nan<br />

mete kanpe yon sant nan Delmas<br />

32, joune jodi a nou mete yonn nan<br />

Fò-nasyonal e na pral genyen pou<br />

n mete kèk lòt nan Bèlè, nan Lasalin,<br />

nan zòn Pon-wouj, nan Matisan<br />

ak nan Site Solèy. Li fè konnen se<br />

responsab konsèy nasyonal telekominikasyon<br />

an, Marcelin Montaigne<br />

k ap genyen pou konekte entènèt la<br />

pou sant sa yo, entènèt la ap gratis<br />

pandan yon lane. Li te konseye responsab<br />

sant yo pou yo byen mennen<br />

materyèl yo, pran swen yo, fè<br />

antretyen ladan yo pou yo pa deteryore,<br />

paske se pa toutan yap kapab<br />

fè yo kado jan de materyèl sa<br />

yo.<br />

Jou inogirasyon sa a te deja<br />

genyen plizyè timoun ki t ap tann<br />

pou y al eseye machin yo, men Jean<br />

Marie Samedy te fè konnen yo poko<br />

prè, poko genyen elektrisite ak entènèt.<br />

Li pwomèt yo li pral fè tout<br />

mwayen posib, nan yon ti tan ki pa<br />

twò lwen pou fè sant lan fonksyone.<br />

Li te mande yo pran yon ti<br />

pasyans.<br />

Dekouvèt yon kadav<br />

nan ri Pave<br />

Kadav Bolivar Dantis dlo lapli te pote ale lage nan yon twou ego nan ri<br />

Pave a 2 pitit fi li yo, Yvanette ak Rosemène Dantis<br />

Gwo lapli ki te tonbe sou kapital<br />

la, Pòtoprens, nan fen semen<br />

19-20 septanm pase a pote ale<br />

lage nan yon twou ego nan lasware<br />

samdi pou louvri dimanch, yon<br />

machann bwason ki te rele Bolivar<br />

Dantis. Se lendi 21 septanm lan,<br />

nan maten teknisyen Travo piblik<br />

yo te dekouvri kadav la nan ri Pave<br />

a, nan sant kapital la. Kadav la te<br />

nan yon movèzeta, li te kòmanse<br />

ap dekonpoze, po l te dekale. Bolivar<br />

Dantis, ki te genyen 55 lane,<br />

se te papa 6 pitit, li te rete nan Ri<br />

Saint-martin, se komès li te konn fè<br />

kòm aktivite. Kòm dabitid li te toujou<br />

konn al vann bwason bò kote<br />

estad Sylvio Cator. Se pandan l t ap<br />

sot vann bò estad la samdi swa dlo<br />

te bwote l al lage nan yon twou ego<br />

nan ri Pave a, daprè deklarasyon 2<br />

pitit fi li yo, Yvanette ak Rosemène<br />

Dantis ki te vin wè kadav papa yo<br />

atè a.<br />

Se ak dlo nan je, yonn nan<br />

pitit li yo te deklare : « Li te bò 3<br />

zè konsa samdi a lè papa m te kite<br />

lakay li pou l al vann bwason bò estad<br />

la. Men nou te wè l pa t rantre<br />

nan lè li abitye rantre a. Pandan tout<br />

lannwit lan, nou te espere l ap rantre,<br />

men nou pa wè l retounen, nou<br />

te koumanse enkyete paske li pa<br />

konn abitye sòti san l pa rantre. ».<br />

Sitiyasyon sa a se konsekans travay<br />

netwayaj ki pa janm fèt nan kapital<br />

la, twou ego yo pa netwaye, ki<br />

rete san kouvèti nan tout kwen nan<br />

kapital la, fatra ki anvayi tout lari a,<br />

lè lapli tonbe y ap bouche twou ego<br />

yo, dlo lapli anvayi lari a ak fatra.<br />

Se sa ki sot rive nan fen semèn lan<br />

nan Pòtoprens eli pote ale yon papa<br />

6 pitit. Aprè lapli a , fatra ak dlo<br />

santi te anvayi tout zòn channmas<br />

la, menm Kyòsk Occide Jeanty an pa<br />

t epanye ; Sant komèsyal la, anba<br />

lavil la devan tout biwo Leta yo te<br />

chaje ak fatra dlo lapli a te bwote.<br />

Devan sitiyasyon sa a plizyè<br />

abitan anba lavil la te kritite<br />

otorite yo nan peyi a, yo di ki pap fè<br />

anyen pou peyi a, se piye sèlman y<br />

ap piye peyi a, vòlè lajan peyi a, yo<br />

te genyen plis pase 197 milyon dola<br />

vèt nan men yo, yo pa fè anyen pou<br />

retire pèp la nan sitiyasyon sa a l ap<br />

viv jounen jodi a.<br />

6<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009


Perspectives<br />

UEH: Vers la radicalisation de la<br />

lutte des étudiants<br />

Par Yves Pierre-Louis<br />

Le jeudi 17 Septembre 2009,<br />

une fois de plus des milliers<br />

d’étudiants accompagnés de professeurs,<br />

des membres d’organisation<br />

progressiste et révolutionnaire sont<br />

descendus dans la rue pour dénoncer<br />

la violation des locaux de<br />

l’université l’Etat d’Haïti (UEH)<br />

par <strong>les</strong> agents de la Police nationale<br />

d’Haïti (PNH), réclamer la réforme<br />

en profondeur à l’UEH et<br />

la démission des membres du rectorat<br />

et également ceux du décanat<br />

de la Faculté de médecine et de la<br />

Pharmacie (FMP). Les étudiants<br />

de l’UEH estiment après la violation<br />

flagrante des agents de la PNH<br />

dans <strong>les</strong> locaux de la FMP et de la<br />

Faculté Ethnologie (FE) la semaine<br />

dernière, que <strong>les</strong> dirigeants du rectorat<br />

de l’UEH n’ont pas l’étoffe<br />

nécessaire pour assurer le fonctionnement<br />

régulier de l’institution<br />

indépendante de l’Etat qu’est<br />

l’université d’Etat d’Haïti.<br />

Il était environ dix heures du<br />

matin, lorsque la manifestation a<br />

démarré devant le local de l’Ecole<br />

Normale Supérieure, à la rue Monseigneur<br />

Guilloux. Les manifestants<br />

ont rapidement emprunté la<br />

rue Saint-Honoré, la rue Capois en<br />

passant par Lalue pour aboutir à<br />

Bourdon, jusqu’à la rue Rivière oú<br />

loge le rectorat de l’UEH. Mais <strong>les</strong><br />

protestataires n’étaient pas arrivés<br />

à leur destination, <strong>les</strong> agents de la<br />

PNH leur en ont interdit l’accès, ils<br />

ont barricadé l’entrée du rectorat.<br />

Ils ont été obligés de rebrousser<br />

chemin après plusieurs tentatives<br />

d’y accéder. Ils sont descendus<br />

par Lalue, ont tourné à la rue Capois<br />

et lorsqu’arrivés au niveau du<br />

Champs de Mars, la situation s’est<br />

détériorée.<br />

Les agents du Corps<br />

d’intervention et de maintien<br />

d’ordre (CIMO) sont passés à<br />

l’action. Ils ont foncé dans la foule<br />

avec leur camion et cette manifestation<br />

pacifique a été violemment<br />

dispersée par <strong>les</strong> agents de CIMO<br />

à coups de bâton et de gaz lacrymogènes.<br />

Ils ont en même temps<br />

procédé à 3 arrestations à savoir:<br />

Jean Louis Wendjy, un étudiant de<br />

la Faculté Ethnologie; Dieuseul Civil<br />

dit Ti Marxiste, un militant progressiste,<br />

et un jeune supporteur du<br />

Marché Salomon, Stanley Roche.<br />

Sur tout leur parcours, <strong>les</strong><br />

manifestants ont lancé des propos<br />

très hosti<strong>les</strong> aux dirigeants du rectorat,<br />

du décanat de la Faculté de<br />

médecine, et aux agents de la PNH.<br />

Sur leur banderole était inscrit: «<br />

Viv yon inivèsite granmoun”.<br />

Après l’intervention violente<br />

des agents de CIMO, <strong>les</strong> manifestants<br />

ont vivement critiqué le comportement<br />

sauvage de la Police<br />

nationale d’Haïti. Les étudiants ont<br />

fait savoir qu’ils vont rester mobilisés<br />

jusqu’à ce que <strong>les</strong> dirigeants<br />

du rectorat et du décanat de FMP<br />

s’en aillent. Ils vont continuer à<br />

manifester pacifiquement, malgré<br />

la provocation de ces agents criminels».<br />

«Donc nous continuons à<br />

nous mobiliser, nous restons mobilisés,<br />

nous allons passer dans<br />

d’autres université, éco<strong>les</strong>, organisations<br />

progressistes en vue de<br />

continuer à sensibiliser d’autres<br />

personnes à nous rejoindre pour<br />

dire non à des dirigeants immoraux<br />

qui sont actuellement à la tête de<br />

l’université d’Etat d’Haïti, pour que<br />

<strong>les</strong> étudiants puissent poursuivre<br />

leurs études en toute quiétude,<br />

pour pouvoir ensuite servir la population<br />

comme cela devrait-être.<br />

L’université d’Etat d’Haïti ne peut<br />

pas être dirigée par un rectorat qui<br />

ne peut pas se passer de l’appui des<br />

forces policières pour résoudre un<br />

problème purement académique», a<br />

déclaré un manifestant.<br />

De plus, <strong>les</strong> étudiants protestataires<br />

sont restés déterminés<br />

pour venir à bout de leurs revendications<br />

justes et fondées: « Même<br />

si cette manifestation a été violemment<br />

dispersée par la police, nous<br />

resterons mobilisés jusqu’à la<br />

démission des responsab<strong>les</strong> du rectorat<br />

de l’UEH et du décanat de la<br />

FMP», a martelé l’un des chefs de<br />

file du mouvement de protestation<br />

qui exige la libération de tous <strong>les</strong><br />

manifestants arrêtés.<br />

Le lendemain de leur manifestation,<br />

le vendredi 18 septembre,<br />

<strong>les</strong> étudiants ont donné une conférence<br />

de presse pour dénoncer <strong>les</strong><br />

actes de violence commis sur leurs<br />

camarades par la police nationale<br />

d’Haïti. Ils ont également réclamé<br />

la libération sans conditions des<br />

étudiants arrêtés pendant la fin de<br />

la manifestation.<br />

Par ailleurs, à la Faculté Ethnologie,<br />

<strong>les</strong> étudiants ont interrompu,<br />

le même jour une conférence<br />

de presse des membres du décanat<br />

de cette Faculté qui avaient définitivement<br />

tenté de donner leur position<br />

sur la crise qui sévit à l’UEH.<br />

Ils ont empêché au vice-doyen à la<br />

recherche, Jean Yves Blot, de prendre<br />

la parole aux micros des médias<br />

présents. Ils ont forcé <strong>les</strong> assistants<br />

à laisser la salle pour <strong>les</strong> rejoindre<br />

dans la manifestation des rues pendant<br />

qu’ils chantaient: « Anmwe<br />

wo, fòk moun sa yo ale, moun sa<br />

yo fè twòp o!».<br />

Dans la foulée, un étudiant a<br />

déclaré: « Je pense qu’il faut mener<br />

une bataille contre <strong>les</strong> dirigeants de<br />

l’UEH, parce qu’ils nous ont menacés<br />

de nous flanquer à la porte de<br />

nos propres facultés. Les portes de<br />

la Faculté de médecine sont hermétiquement<br />

fermées, transformée<br />

en un commissariat de police; la<br />

Faculté Ethnologie et la Faculté des<br />

Sciences humaines sont également<br />

sous menace de fermeture. En fin<br />

de compte c’est toute l’université<br />

qui a été menacée. Nous sommes<br />

dans l’obligation aujourd’hui de<br />

mener une lutte sans merci pour<br />

la libération de l’université qui se<br />

trouve sous la coupe ténébreuse<br />

des forces rétrogrades anti-changement,<br />

qui veulent à tout prix conserver<br />

le statu quo.»<br />

De sont côté, le doyen de la<br />

Faculté d’Ethnologie, Paul Antoine<br />

a toutefois affirmé avoir la<br />

promesse des étudiants de ne pas<br />

perturber la conférence au cours<br />

de laquelle le décanat devait fixer<br />

sa position. « Nous avons été saisi<br />

de voir que <strong>les</strong> étudiants ont interrompu<br />

la conférence de presse.<br />

Nous avions pensé qu’ils allaient<br />

écouter la conférence, nous poser<br />

des questions afin de trouver une<br />

Manifestation des étudiants accompagnés de professeurs et des membres<br />

d’organisation pour dénoncer la violation des locaux de l’université l’Etat<br />

d’Haïti par <strong>les</strong> agents de la Police nationale d’Haïti<br />

façon, nous permettant de former<br />

un comité devant faciliter le dialogue<br />

nous conduisant sur la voie<br />

de résoudre le problème qui sévit à<br />

l’intérieur de la Faculté Ethnologie.<br />

Mais pour le moment, <strong>les</strong> étudiants<br />

ont fait du bruit, troublant ainsi<br />

la conférence de presse, nous ne<br />

pouvons pas encore déterminer exactement<br />

ce que nous allons faire.<br />

Donc nous allons nous asseoir pour<br />

dialoguer afin de déterminer ce que<br />

nous allons faire.» a-t-il déclaré.<br />

Quant au vice-doyen aux affaires<br />

académiques, Antoine Augustin,<br />

sa position n’est pas tout à<br />

fait contraire à celle des étudiants.<br />

Il reconnait le droit à la contestation<br />

et au refus des étudiants, il dit<br />

partager le principe de l’inviolabilité<br />

de l’espace de l’université d’Etat<br />

d’Haïti. « Nous reconnaissons<br />

ces principes; premièrement,<br />

l’inviolabilité de l’espace université,<br />

nous le disions ce matin aux<br />

étudiants, mais ils ne nous ont<br />

pas entendus. Deuxièmement,<br />

nous reconnaissons le droit à la<br />

contestation et au refus des étudiants<br />

dans le cadre d’un principe<br />

d’engagement des étudiants, c’està-dire<br />

que <strong>les</strong> étudiants ne sont pas<br />

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des extraterrestres, ils sont liés à<br />

une communauté dans laquelle il<br />

y a un ensemble de problèmes qui<br />

y surgissent et ils sont entrain d’y<br />

faire face eux aussi. Donc, nous<br />

reconnaissons le droit à la contestation,<br />

à la mobilisation étudiante,<br />

aux revendications étudiantes.<br />

Cependant nous condamnons fermement<br />

la méthode utilisée pour<br />

faire passer ces revendications.» a-<br />

t-il précisé. De toute façon, ce sont<br />

des paro<strong>les</strong> démagogiques, car ce<br />

sont <strong>les</strong> responsab<strong>les</strong> du décanat<br />

de la FE qui ont pris la décision de<br />

fermer <strong>les</strong> portes de la faculté aux<br />

étudiants. Ils <strong>les</strong> ont jetés dans la<br />

rue, ils <strong>les</strong> ont privés de leur propre<br />

espace, leur permettant de produire<br />

des réflexions sur l’ensemble des<br />

problèmes qui bouleversent la société.<br />

Voilà donc des gens qui prenaient<br />

position autrefois en faveur<br />

du changement et qui aujourd’hui<br />

ont fermé la porte aux étudiants<br />

qui réclament à tout prix le changement.<br />

En outre, le mercredi 16 septembre<br />

2009, des représentants de<br />

presque toutes <strong>les</strong> entités de la Faculté<br />

des Sciences humaines se sont<br />

réunies en assemblée générale pour<br />

statuer sur la crise qui ronge l’UEH<br />

depuis le début de l’année en cours.<br />

Ils ont voté une proposition de résolution<br />

élaborée par le professeurs<br />

Jean Anil Louis Juste, réclamant le<br />

départ du rectorat de l’UEH, ayant à<br />

sa tête: Jean Henry Vernet, recteur;<br />

Wilson Laleau, vice-récteur aux affaires<br />

académiques ; Fritz Deshommes,<br />

vice-recteur à la recherche.<br />

Cette proposition a été votée par<br />

la majorité des participants à cette<br />

assemblée. Au nombre de 113 participants,<br />

y compris professeurs,<br />

étudiants et membres du conseil<br />

d’administration, 108 ont voté en<br />

faveur de la résolution, 4 se sont<br />

abstenus et un seul a voté contre.<br />

La résolution propose également<br />

la mise sur pied d’une commission<br />

provisoire capable de<br />

gérer le concours d’admission à<br />

l’UEH pour cette nouvelle année<br />

académique. Certains membres<br />

du conseil d’administration de la<br />

Faculté des Sciences humaines<br />

pensent qu’en raison de la grave<br />

crise qui sévit actuellement au sein<br />

de l’UEH, il est nécessaire que la<br />

communauté universitaire agisse<br />

en conséquence afin d’apporter des<br />

solutions appropriées à tous ces<br />

problèmes.<br />

D’autres pensent que la crise à<br />

l’UEH fait partie de la crise globale<br />

de la société haïtienne et de fait,<br />

elle <strong>doit</strong> avoir une solution globale<br />

qui n’est autre qu’un changement<br />

en profondeur. Dans toute société,<br />

l’université fait partie de l’appareil<br />

idéologique d’Etat. En tant que tel,<br />

il est la tête pensante de la société.<br />

Si l’université est en crise, en dernier<br />

ressort, c’est toute la société qui<br />

est en crise. Par conséquent, toutes<br />

<strong>les</strong> forces vives de la société doivent<br />

apporter leur support aux étudiants<br />

protestataires, <strong>les</strong> accompagner<br />

dans la bataille pour la libération<br />

de l’université d’Etat d’Haïti des<br />

forces anti-changement supportées<br />

par le régime anti-peuple de Préval/<br />

Pierre-Louis. Face à cette situation,<br />

la jonction de cause des étudiants<br />

et des masses populaires s’impose<br />

en vue de la radicalisation de la<br />

lutte des étudiants.<br />

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Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009 Haïti Liberté 7


Perspectives<br />

Préval, après le salaire minimum, la Constitution,<br />

met le cap sur <strong>les</strong> partis Fusion et OPL<br />

Par Catherine Charlemagne<br />

On savait que le Président René<br />

Préval n’aime pas <strong>les</strong> partis<br />

politiques. Il l’avait dit en janvier<br />

ou en mai de cette année lors d’un<br />

déplacement dans l’Artibonite. Apparemment,<br />

Préval ne veut plus<br />

se contenter de critiquer <strong>les</strong> partis<br />

politiques, qui, selon lui ne servent<br />

pas à grand chose en Haïti,<br />

sinon très peu. Alors, comme il<br />

pense avoir réussi tous <strong>les</strong> mauvais<br />

coups depuis son élection grâce aux<br />

voix des électeurs Lavalas, il veut<br />

poursuivre sa politique de la terre<br />

brûlée.<br />

L’une de ses priorités<br />

aujourd’hui après son passage en<br />

force au Parlement avec le salaire<br />

minimum et le projet d’Amendement<br />

de la Constitution de 1987, c’est de<br />

porter le coup de grâce à deux partis<br />

politiques : la Fusion des sociaux<br />

démocrates et l’Organisation du<br />

Peuple en Lutte dont <strong>les</strong> dirigeants,<br />

après avoir tout fait pour l’empêcher<br />

de venir chef d’Etat d’Haïti une seconde<br />

fois, n’ont jamais cessé de<br />

le soutenir une fois qu’il eut prêté<br />

serment en tant que Président de la<br />

République.<br />

L’incohérence des dirigeants<br />

de ces formations politiques et<br />

d’autres d’ailleurs, ne fait que renforcer<br />

la détermination du Président<br />

de réussir avant son départ du<br />

Palais national dans moins de deux<br />

ans, l’implosion ou l’éclatement de<br />

ces deux partis. Selon certains conseillers<br />

de Préval, le grand objectif<br />

de celui-ci c’est de vider la Fusion<br />

et l’OPL qui ne sont déjà pas très<br />

populaires au sein de la population<br />

pour avoir contribué en grande<br />

partie à ramener la MUNISTAH en<br />

Haïti. On aurait pu avoir des doutes<br />

sur la volonté du Président Préval<br />

de réduire à la portion congrue ces<br />

deux formations, si <strong>les</strong> signes en<br />

provenance de la direction de Fusion<br />

et de l’OPL n’encourageaient<br />

pas le Palais à accélérer le processus.<br />

On l’a constaté avec <strong>les</strong> élections<br />

sénatoria<strong>les</strong> partiel<strong>les</strong>, qui, il<br />

est vrai, n’étaient pas faites pour<br />

favoriser d’autre parti que la Plate-<br />

Forme présidentielle l’Espwa. En<br />

effet, elle a ravi la quasi totalité des<br />

sièges. Mais mise à part cette élection<br />

bidon, la santé politique de l’OPL et<br />

de la Fusion n’incite guère la population<br />

à se rapprocher de partis dont<br />

leurs chefs sont tous des employés<br />

du Président. Or, comment peut-on<br />

être à l’intérieur de l’appareil étatique<br />

et penser porter des critiques à<br />

l’encontre de ses collègues. La contradiction<br />

pour <strong>les</strong> dirigeants de la<br />

Fusion et de l’OPL est trop flagrante.<br />

L’on ne peut pas être et avoir été du<br />

même coup. A un moment donné<br />

il faut bien savoir se situer quelque<br />

part. L’un des dirigeants historiques<br />

de l’OPL l’a compris.<br />

C’est Paul Denis, l’un des conseillers<br />

du Président Préval. Depuis<br />

cette mascarade électorale, personne<br />

ne peut dire avoir entendu une seule<br />

fois le numéro deux ou le numéro<br />

trois de l’OPL parler de ces élections.<br />

Pourtant, ce parti a été maltraité par<br />

le Conseil Electoral Provisoire au<br />

profit de l’Espwa. Les autres membres<br />

du staff dirigeant ont beau<br />

protesté contre l’agissement du CEP<br />

un peu partout dans le pays, mais le<br />

silence de l’ami et de l’employé du<br />

Président faisait plus de bruit que<br />

d’appui aux critiques de ses petits<br />

camarades d’OPL, ce à titre de soutien<br />

à la politique du gouvernement<br />

donc à l’attitude du CEP. En fait,<br />

on avait compris, Paul Denis avait<br />

choisi son camp, le camp du pouvoir,<br />

le camp de Préval, le camp de<br />

l’argent.<br />

Certains disent que Paul Denis<br />

a fait le plus simple des calculs qui<br />

soit, celui de l’opportunité d’avoir<br />

avec Préval une bonne et belle retraite<br />

plutôt que de finir ses jours<br />

De gauche à droite Chavez, le Président René Préval et Fernandez<br />

dans la misère avec ses anciens copains<br />

d’OPL. Or, qui est le mieux<br />

placé que cet ancien camarade de<br />

chambre de Préval en Belgique pour<br />

l’aider dans sa basse besogne qui<br />

consiste à faire disparaître ces partis<br />

dont <strong>les</strong> premiers objectifs sont<br />

de nourrir leurs chefs et d’assurer la<br />

retraite de leurs dirigeants. Les petits<br />

militants n’ont qu’à se démerder<br />

pour joindre <strong>les</strong> deux bouts sans<br />

pouvoir d’ailleurs y parvenir.<br />

Le plus grand coup de Préval<br />

contre l’OPL, a été la démission officielle<br />

de Paul Denis en plein conflit<br />

social entre la présidence et une<br />

partie de la population sur le salaire<br />

minimum. Pendant que la population<br />

manifeste aux côtés des étudiants et<br />

cherche des renforts politiques afin<br />

de pousser la présidence à prendre<br />

position en faveur des défavorisés<br />

plutôt que de prendre partie pour<br />

la bourgeoisie et le grand patronat,<br />

l’OPL s’est retrouvé divisé et sa direction<br />

éclate au grand jour.<br />

Paul Denis quitte l’OPL et<br />

soutient ouvertement la position<br />

du Président Préval contre la plupart<br />

des parlementaires de l’OPL.<br />

Et pour mieux faire comprendre<br />

à la population que le parti OPL<br />

n’existe plus, ou tout au moins que<br />

cette organisation vient d’exploser,<br />

c’est Paul Denis que Préval envoie<br />

au charbon, au Bicentenaire face<br />

aux députés dont ceux d’OPL pour<br />

défendre ses objections sur le salaire<br />

minimum. D’autre part, le Président<br />

jubile quand il apprend que l’ancien<br />

parti de son conseiller Paul Denis<br />

n’a même plus de local. L’immeuble<br />

où loge le parti vient d’être réclamé<br />

par son propriétaire pour cause<br />

d’impayé.<br />

Entre temps, des parlementaires<br />

d’OPL se rapprochent de plus<br />

en plus de la Plate-Forme l’Espwa de<br />

Préval, un Président ne refusant rien<br />

à tous <strong>les</strong> parlementaires soutenant<br />

son projet d’Amendement de la<br />

Constitution. Aujourd’hui, personne<br />

ne croit plus à un nouveau sursaut<br />

d’OPL et même plus à un retour de<br />

Paul Denis au sein de ce parti. Les<br />

prochaines élections vont être un<br />

cauchemar pour l’OPL qui va avoir<br />

le plus grand mal pour financer sa<br />

campagne surtout, si Paul Denis,<br />

selon la rumeur, fait partie d’une<br />

autre Plate-Forme présidentielle<br />

dont Préval commence à réfléchir<br />

sur <strong>les</strong> contours, <strong>les</strong> modalités et la<br />

faisabilité. Le tout est de savoir au<br />

profit de qui.<br />

Quant à la Fusion des sociaux<br />

démocrates, même si pour l’heure,<br />

Préval ne crie pas victoire, il ne reste<br />

pas moins que ce parti est handicapé<br />

par sa position bancale entre le pouvoir<br />

et l’opposition. La plupart des<br />

dirigeants de la Fusion restent des<br />

inconditionnels de Préval surtout<br />

pour <strong>les</strong> avantages que leur procure<br />

le pouvoir, et d’autres tentent des<br />

sorties scabreuses dont on ne sait<br />

s’ils sont dans l’opposition ou soutiennent<br />

le gouvernement.<br />

Une chose demeure claire pour<br />

la population, la majorité des dirigeants<br />

de ce parti perçoit des aides<br />

du pouvoir, sinon un salaire en tant<br />

que Consultant, un domaine gratifiant<br />

et peu contraignant pour ceux<br />

qui l’exercent dans un ministère,<br />

voire plusieurs à la fois. Certains<br />

dirigeants de la Fusion, entre autres<br />

Micha Gaillard le Président d’une<br />

Commission présidentielle dont le<br />

travail est plus que confidentiel,<br />

le moins que l’on puisse dire. Car,<br />

à part son Président et quelques<br />

initiés de cette curieuse Commission<br />

personne n’a entendu parler de ce<br />

qu’elle a réalisé.<br />

Cette Commission sur la réforme<br />

de la Justice ou des Institutions<br />

est aussi discrète que le travail<br />

de la Fusion au sein du pays. En fin<br />

de compte, il n’y a de doute pour<br />

personne, si le Président Préval<br />

nomme à la tête de ces Commissions<br />

des leaders politiques c’est uniquement<br />

dans le but de discréditer ces<br />

dirigeants et d’acheter leur silence<br />

dans son projet d’enlever dans le<br />

paysage politique haïtien ces partis<br />

dont il ne voit pas l’utilité. En<br />

tout cas c’est ce qu’on dit dans<br />

l’entourage proche du Palais.<br />

Les commotions de la rentrée scolaire 09/10<br />

Par Jerson Philippe<br />

La rentrée des classes, dans toutes<br />

ses dimensions, représente un<br />

événement majeur qui pourrait frapper<br />

de plein fouet l’économie des<br />

ménages. Et, dans le contexte actuel<br />

où aucune augmentation de revenus<br />

n’est enregistrée et où l’emploi reste<br />

extrêmement faible, la situation peut<br />

s’aggraver.<br />

Les famil<strong>les</strong> à revenus moyens<br />

qui n’ont pas pu avoir assez d’argent<br />

pour la rentrée des classes, font tout<br />

ce qu’ils peuvent pour réunir <strong>les</strong><br />

sommes faramineuses requises (y<br />

compris en réduisant leurs dépenses<br />

alimentaires et de santé). Toutefois,<br />

<strong>les</strong> parents, accablés par la situation<br />

socioéconomique dégradée par<br />

la hausse vertigineuse des prix des<br />

produits pétroliers et ceux de première<br />

nécessité, doivent faire face<br />

de nouveau à l’augmentation des<br />

frais scolaires. «Je n’ai pas encore<br />

acquitté l’écolage voire acheté des<br />

livres. J’emmène mes fil<strong>les</strong> à l’école<br />

aujourd’hui pour qu’el<strong>les</strong> ne soient<br />

pas tristes », déclare Amélie une jeune<br />

mère.<br />

« Mon Dieu ! Que vais-je<br />

faire pour avoir ces livres ? » s’alarme<br />

Amélie, mère de deux enfants, dans<br />

un supermarché de Delmas. « J’ai<br />

été en ville, dans <strong>les</strong> rues et ailleurs<br />

pour me procurer des livres et autres<br />

fournitures exigées pour la rentrée.<br />

Dans la grande majorité, c’était des<br />

livres de usagés. Liv sibvansyon yo,<br />

vann pi chè » !<br />

« Quand on <strong>les</strong> trouve neufs,<br />

ben… <strong>les</strong> prix sont exorbitants »,<br />

se désole-t-elle. Dans <strong>les</strong> parages,<br />

d’autres parents s’enflamment, critiquant<br />

<strong>les</strong> directeurs d’école qui ne<br />

font qu’augmenter délibérément,<br />

entre autres, <strong>les</strong> frais d’écolage. Les<br />

deux fil<strong>les</strong> d’Amélie, âgées de 8 et<br />

10 ans, sont toutes deux en 5ème<br />

et 7e année fondamentale dans une<br />

école privée de Delmas.<br />

Depuis juillet, elle se démène<br />

comme un diable dans un bénitier<br />

pour préparer la rentrée. Un combat<br />

herculéen ! Infirmière de formation,<br />

Amélie est au chômage à la faveur<br />

de l’augmentation de 200 gdes du<br />

salaire minimum dit elle.<br />

Son mari, le père de ses deux<br />

fil<strong>les</strong>, est censeur depuis quatre ans<br />

dans une école de la capitale, elle<br />

est dans une situation de chômage<br />

déguisé. Les quelque 200 dollars<br />

américains (8,350.00 gourdes)<br />

reçus de New York de sa petite sœur<br />

Claudette se sont avérés insuffisants.<br />

Ils ne peuvent répondre aux<br />

divers frais exigés par l’école (entretien<br />

et mobilier, sécurité, vêtement<br />

de sport, informatique, fourniture de<br />

base, assurance epi anyen…)<br />

Ale wè yo pa gen lakou pou<br />

de fwomi fou jwe ak yon òdinatè –<br />

sekirite ak asirans lan se sou kanè<br />

bank direktè a li ye!<br />

Des frais qui s’élèvent à environ<br />

20 500 gourdes pour <strong>les</strong> deux<br />

enfants. Une vraie galère ! « Il n’y<br />

a pas que cela ! », soupire Amélie,<br />

ajoutant que l’acquisition des tissus<br />

pour la confection des uniformes<br />

et celui des livres réclament aussi<br />

une forte somme d’argent. En effet,<br />

l’aune se vend à 385 gourdes<br />

et 750 gourdes, elle est exigée pour<br />

la confection de chaque uniforme.<br />

« J’ai versé 1 000 gourdes pour la<br />

confection et <strong>les</strong> tissus m’ont coûté<br />

2 140 gourdes», précise-t-elle.<br />

Quant aux livres, elle <strong>doit</strong> se colleter<br />

avec une liste d’une vingtaine<br />

d’ouvrages différents coûtant entre<br />

5 600 et 7 300 gourdes. Amélie,<br />

comme bon nombre de parents, ne<br />

sait que faire à l’occasion de la rentrée.<br />

Certains verseront pour <strong>les</strong> frais<br />

d’écolage une dizaine de milliers de<br />

gourdes, d’autres une quinzaine. Ce<br />

qui varie en fonction du milieu ou de<br />

l’institution fréquentée.<br />

Les coûts du transport journalier<br />

des élèves sont très importants<br />

en milieu urbain. Probablement<br />

ils dépassent l’achat de matériels<br />

scolaires et <strong>les</strong> frais de scolarité.<br />

De nombreux élèves et parents se<br />

plaignent du coût des transports<br />

publics dans leurs dépenses quotidiennes.<br />

« Mes parents ne me donnent<br />

pas suffisamment d’argent<br />

pour prendre un taxi au prix de<br />

25Gdes pour une course. C’est à<br />

peine pour acheter de quoi manger<br />

et payer un rafraîchissement. Souvent,<br />

je suis obligée de rentrer chez<br />

moi à pied », déclare une fillette de<br />

10 ans. Entre temps Joël D. Jean<br />

Pierre, ministre de l’Education Nationale<br />

et <strong>les</strong> entreprises Deschamps<br />

ap fè laloz ak liv gouvèlman di ki<br />

sibvansyone yo. Ces inconscients de<br />

la mafia scolaire, eux, ap ri graaa.<br />

Motivés par une avarice incurable,<br />

ces mafias ne cessent de réviser à la<br />

hausse <strong>les</strong> frais de scolarité. C’est ce<br />

qui aggrave davantage la situation<br />

déjà précaire de centaines de milliers<br />

de parents.<br />

La rentrée scolaire pour <strong>les</strong><br />

chauffeurs de transports publics<br />

représente une opportunité<br />

économique sûre. Ils affirment qu’il<br />

était temps que cette rentrée se fasse.<br />

« Nous avons beaucoup souffert durant<br />

la saison estivale. Enfin, nous<br />

pouvons envisager une hausse de<br />

nos revenus journaliers », explique<br />

un chauffeur de tap-tap du circuit<br />

Canapé-Vert / Centre Ville.<br />

« La situation est réellement<br />

difficile pour moi cette année. Je<br />

n’ai rien reçu de mes proches de<br />

l’étranger, qui parait-il m’ont oublié<br />

Suite à la page (14)<br />

8<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009


This week in <strong>Haiti</strong><br />

The University Students’ Struggle<br />

is Radicalizing<br />

by Yves Pierre-Louis<br />

On Sep. 17, 2009, thousands<br />

of students, joined by teachers<br />

and members of progressive<br />

and revolutionary organizations,<br />

once again took to the streets of<br />

Port-au-Prince to denounce the occupation<br />

of the State University of<br />

<strong>Haiti</strong> (UEH) by the <strong>Haiti</strong>an National<br />

Police (PNH). The demonstration<br />

ended with arrests, tear-gas, and<br />

police violence.<br />

On Aug. 28, riot police<br />

stormed the School of Medicine<br />

and Pharmacology (FMP) which<br />

was occupied by medical students.<br />

The police then placed the FMP and<br />

the School of Ethnology (FE) under<br />

a lock-down, where vehicle and<br />

even most pedestrian traffic in and<br />

around school grounds was severely<br />

restricted. Students charge the<br />

police occupation is a gross violation<br />

of the University’s sovereignty,<br />

which is protected by law.<br />

The quarantine was requested<br />

by the UEH administration which<br />

includes President Jean Henry Vernet,<br />

Vice-Rector for Academic Affairs<br />

Wilson Laleau, and Vice-President<br />

of Research Fritz Deshommes.<br />

The students are now demanding<br />

their resignations along with removal<br />

of the FMP’s deans, Dr.<br />

Gladys Prosper, Dr. Dodeley Sévère<br />

and Fritz Delafuente.<br />

In early September, medical<br />

students launched a hunger strike<br />

to demand the resignations and<br />

other UEH reforms. Riot police intervened<br />

on Sep. 9 and arrested<br />

22 students (see Haïti Liberté,<br />

9/16/2009).<br />

Since April, the students at<br />

different UEH schools have demonstrated<br />

against dilapidated facilities,<br />

reduced faculty, and cuts in<br />

their curriculum. At some schools,<br />

students also demonstrated to raise<br />

the national daily minimum wage<br />

to 200 gourdes ($5.05) from 70<br />

gourdes ($1.75); the <strong>Haiti</strong>an Parliament<br />

this summer raised it to<br />

125 gourdes ($3.10).<br />

Last Thursday’s demonstration<br />

began at 10 a.m. at the School<br />

for Teachers (École Normale Supérieure)<br />

on Rue Monseigneur Guilloux.<br />

With a banner reading "Long<br />

Live an Independent University,”<br />

the protesters then marched down<br />

Rue Saint-Honoré and Rue Capois<br />

through Lalue to reach Rue Rivière<br />

in Bourdon, where the UEH Administration<br />

(or Rectorat) is based.<br />

But the police had barricaded the<br />

entrance to the administration offices.<br />

After trying several times to<br />

enter the Rectorat, the protesters<br />

finally retreated the way they had<br />

Medical students stage hunger strike to call for University administrators to resign<br />

<strong>Haiti</strong>an riot police assault the Medical School on Sep. 9<br />

come. They marched down Lalue,<br />

turned onto Rue Capois and entered<br />

the capital’s central square,<br />

the Champs de Mars.<br />

There, the police attacked.<br />

The Corps for Intervention to Maintain<br />

Order (CIMO) drove their truck<br />

into the peaceful crowd, dispersing<br />

demonstrators with clubs and tear<br />

gas. The police made three arrests:<br />

Jean Louis Wendjy, a student at the<br />

School of Ethnology; Civil Dieuseul,<br />

also known as Ti Marxiste (Little<br />

Marxist), a progressive activist,<br />

and a young member of the Marché<br />

Salomon neighborhood committee,<br />

Stanley Roche.<br />

“There was no violence from<br />

demonstrators, no breaking of<br />

car windshields,” exclaimed one<br />

student. “This was a completely<br />

peaceful demonstration. The police<br />

intervened brutally and dispersed<br />

demonstrators with tear gas, by<br />

driving their truck into the crowd,<br />

by hitting students with clubs and<br />

then arrested three students. But<br />

we will continue to mobilize, we'll<br />

go to other universities, schools,<br />

and progressive organizations to<br />

continue to educate others to join<br />

us to say ‘No’ to the immoral leaders<br />

who currently head the State<br />

University of <strong>Haiti</strong>, so that students<br />

can continue their studies in<br />

peace, in order to serve the population<br />

as they should. The State University<br />

of <strong>Haiti</strong> cannot be headed<br />

by a rector who cannot do without<br />

police support to solve a problem<br />

that is purely academic.”<br />

The next day, Sep. 18, the<br />

students gave a press conference<br />

to denounce the Police violence<br />

against the demonstration. They<br />

also demanded the unconditional<br />

release of those arrested at the end<br />

of the demonstration.<br />

The same day at the School<br />

of Ethnology, students interrupted<br />

the press conference of that<br />

schools deans, who were trying to<br />

give their views on the UEH crisis.<br />

The students prevented Vice-Dean<br />

of Research Jean Yves Blot from<br />

speaking to the assembled media.<br />

Instead the audience left the room<br />

to witness students demonstrating<br />

outside chanting “These people<br />

[the deans] have to go, they have<br />

done too much!"<br />

“I think we will continue to<br />

fight the UEH administrators because<br />

they have threatened to kick<br />

us out of our own schools,” said one<br />

student. “The doors of the Medical<br />

School are tightly closed, and it<br />

has been transformed into a police<br />

station. The School of Ethnology<br />

and the School of the Humanities<br />

are also threatened with closure.<br />

Ultimately, the whole university is<br />

threatened. We now must wage a<br />

merci<strong>les</strong>s fight for the liberation of<br />

the university which controlled by<br />

dark retrograde anti-change forces<br />

who want at all costs to maintain<br />

the status quo."<br />

Paul Antoine, the FE’s Dean,<br />

said that the students had promised<br />

not to disrupt the deans’ press<br />

conference. "We were shocked that<br />

the students interrupted the press<br />

conference,” he said. “We thought<br />

they would listen to our conference<br />

and ask questions so as to find a<br />

way to allow us to form a committee<br />

to facilitate dialogue leading us<br />

on the way to solve the problems<br />

that afflict the School of Ethnology.<br />

But instead, students began yelling<br />

and disrupted the press conference,<br />

so we don’t know exactly<br />

what we are going to do."<br />

Antoine Augustin, the FE’s<br />

Vice-Dean of Academic Affairs, said<br />

he recognizes the students’ right to<br />

protest and agrees with the principle<br />

of the inviolability of the UEH’s<br />

grounds. "We recognize these princip<strong>les</strong>,”<br />

he said. “First, the inviolability<br />

of university grounds.<br />

We said this to the students this<br />

morning, but they did not hear us.<br />

Secondly, we recognize the students’<br />

right to protest as part of a<br />

principle of student engagement.<br />

Students are not extraterrestrials;<br />

they are linked to the community...<br />

We recognize the right<br />

to dissent, for students to mobilize<br />

and to make demands. However,<br />

we strongly condemn the methods<br />

used to achieve these demands.”<br />

Eventually, the FE deans<br />

closed the school after the disrupted<br />

press conference and the students<br />

were pushed out into the street.<br />

<strong>Haiti</strong>an policeman arresting a <strong>Haiti</strong>an student at the Sep. 9 protest against the<br />

University’s police occupation<br />

On Sep. 16, students, professors<br />

and members of the board of<br />

directors of the School of Humanities<br />

met in a general assembly to<br />

decide on how to respond to the<br />

UEH crisis. They passed a resolution<br />

drafted by Professor Jean Anil<br />

Louis Juste calling for the resignation<br />

of the UEH administration. Of<br />

the 113 participants at the meeting,<br />

108 in favor of the resolution, four<br />

abstained, and one voted against.<br />

The resolution also proposed<br />

establishing an interim committee<br />

to manage the UEH admissions for<br />

the upcoming academic year.<br />

The university is where the<br />

brains of <strong>Haiti</strong>an society are cultivated.<br />

If the university is in crisis,<br />

ultimately the entire society will be<br />

in crisis. Therefore, all of <strong>Haiti</strong>an<br />

society should support the student<br />

protesters in their struggle for<br />

change at the University. And as<br />

the students’ struggle radicalizes, it<br />

is imperative that they seek unity<br />

with the masses’ demands for former<br />

President Aristide to be allowed<br />

to return to <strong>Haiti</strong>, for the 2004-<br />

2006 coup political prisoners to be<br />

freed, and for education, healthcare<br />

and improved living conditions to<br />

be made priorities.<br />

Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009 Haïti Liberté 9


DISCOURS D’INVESTITU<br />

PRÉSIDENT RAFAEL CO<br />

Le dimanche 26 avril 2009, le peuple équatorien avait démocratiquement<br />

réélu Rafaël Correa à la présidence du pays<br />

pour un nouveau mandat qui durera jusqu'en 2013 (un<br />

peu plus de 55% des voix. C’est pour la première fois, dans<br />

l’histoire contemporaine de l'Equateur qu’un président sortant<br />

a été réélu. C’est dans cette optique et dans le but d’édifier nos<br />

lecteurs sur la lutte actuelle des peup<strong>les</strong> latino-américains,<br />

que nous avons choisi, cette semaine, de publier quelques extraits<br />

du discours du président Correa lors de son inauguration<br />

devant l’Assemblée Nationale d’Équateur, le 10 août 2009<br />

dernier. Dès la publication officielle des résultats du scrutin,<br />

le président Correa n’avait pas manqué de déclarer, à juste<br />

titre : « Nous avons fait l'histoire en gagnant en un seul tour.<br />

Je ratifie ma promesse de ne jamais frustrer <strong>les</strong> plus pauvres.<br />

Cette révolution est en marche et personne ne va l'arrêter»<br />

Les peup<strong>les</strong> du monde, de notre Amérique et particulièrement<br />

dans notre cas, le peuple équatorien (...)<br />

(...) sont <strong>les</strong> mandants, <strong>les</strong> maîtres de nos pays, <strong>les</strong> maîtres<br />

de nos démocraties tandis que nous, chers collègues élus,<br />

nous n’en sommes que <strong>les</strong> premiers serviteurs. (...)<br />

Un salut affectueux à tous <strong>les</strong> présidents et chefs d’État<br />

dont l’autorité, comme la mienne, n’est pas un attribut personnel<br />

mais la conséquence d’un mandat qui nous rend responsab<strong>les</strong><br />

devant ceux qui nous ont octroyé leur vote.<br />

Le 26 avril passé [1], sur cette terre fraternelle, (...) ce<br />

n’est pas un catalogue d’offres ou une liste de travaux et de<br />

projets, (…), qui ont triomphé. Ce qui a triomphé, c’est un rêve,<br />

le rêve d’une Patrie Nouvelle. (...) Jamais, nous ne trahirons<br />

le mandat reçu et nous y consacrerons tous nos efforts et nos<br />

capacités, sans hésitations, sans lâchetés souvent déguisées de<br />

prudence; clairement et frontalement, sans <strong>les</strong> stéréotypes des<br />

"hommes d’Etat" que veulent nous imposer nos oligarchies.<br />

Nous sommes en fête parce que la Patrie renaît du chaos<br />

mercantiliste; le bradage de la privatisation a été stoppé. (...)<br />

Il est néanmoins nécessaire de comprendre que la victoire<br />

populaire n’a été que le premier pas d’un processus révolutionnaire<br />

dont l’objectif est la construction d’une société sans<br />

exclusion, solidaire et équitable. (...) Pour atteindre pleinement<br />

ces objectifs, il sera nécessaire d’atteindre le pouvoir politique<br />

et le transformer en pouvoir populaire, seul capable de changer<br />

<strong>les</strong> structures honteuses qui prévalent encore dans notre région.<br />

(...) Soeurs et frères équatoriens, ce que nous avons fait<br />

ensemble, relève de l’impossible. Avant notre gouvernement,<br />

aucun des trois derniers gouvernements élus n’est arrivé à son<br />

terme, ils ont été renversés par <strong>les</strong> citoyens pour avoir trahi le<br />

mandat populaire ; en dix ans, nous avons eu pas moins de<br />

sept présidents ; on nous a alors accusés d’être ingouvernab<strong>les</strong><br />

alors que nous étions seulement l’objet de trahisons. Le 26<br />

avril passé, bien que nous traversions la plus grande crise du<br />

capitalisme planétaire des 70 dernières années, malgré <strong>les</strong> attaques<br />

féroces du pouvoir médiatique, économique, social et<br />

même religieux, malgré le fait d’avoir eu tous <strong>les</strong> candidats<br />

contre nous, malgré que <strong>les</strong> vainqueurs du premier tour électoral<br />

n’aient gagné qu’avec une moyenne d’à peine 25% des<br />

votes, le peuple rebelle est venu et nous a donné une victoire en<br />

un seul tour, ce qui est quelque chose d’absolument inédit dans<br />

l’histoire contemporaine de notre pays. Ce que nous avons fait<br />

relève de l’impossible et démontre que la révolution citoyenne<br />

est irréversible: rien ni personne ne peut l’arrêter. (...)<br />

Les axes de la Révolution<br />

(...) Dans la première étape de la révolution citoyenne,<br />

nous avons proposé cinq axes d’action. Le premier d’entre eux<br />

est la Révolution Constitutionnelle. (...)<br />

Maintenant, nous sommes en train de nous libérer des<br />

tares, des mauvaises pratiques du scénario politique ; ils croient<br />

que nous n’avons pas de mémoire, que nous ne nous rappelons<br />

pas de la manière dont fonctionnait le Congrès quand c’était la<br />

junte des commerçants de la particratie, junte où se répartissait<br />

le butin de l’État (le pétrole, <strong>les</strong> télécommunications, <strong>les</strong><br />

impôts), où se répartissaient <strong>les</strong> organes de contrôle et de régulation<br />

et où on se mettait au service des minuscu<strong>les</strong> mais<br />

puissants groupes oligarchiques. (...)<br />

Le deuxième axe d’action est la Lutte contre la Corruption<br />

: cette lutte a été et est toujours une pratique permanente et<br />

jusqu’à obsessionnelle de notre gouvernement. Mais la corruption<br />

n’est pas seulement l’utilisation peu scrupuleuse des fonds<br />

publics, elle est aussi enracinée dans le modèle pervers et égoïste<br />

engendré par le néolibéralisme au travers des privatisations,<br />

des endettements malhonnêtes et des saccages institutionnalisés<br />

comme le permis de voler donné aux banques corrompues<br />

par la Constitution de 1998, approuvée précisément par ceux<br />

qui essaient aujourd’hui de saboter la Révolution. (...)<br />

Notre plus grande fidélité sera celle de nos consciences.<br />

Nous sommes des gens aux mains propres et d’une profonde<br />

éthique. Dans l’Équateur d’aujourd’hui et de demain, il n’y aura<br />

plus d’impunité. (...) La fin de ces temps néfastes a commencé<br />

avec <strong>les</strong> sanctions des banquiers corrompus (...). La nouvelle<br />

Constitution traitera d’une autre forme généralisée de corruption:<br />

la collusion entre le pouvoir médiatique et le pouvoir financier.<br />

Ou banquiers ou journalistes, jamais plus <strong>les</strong> deux à la<br />

fois. Ainsi, que messieurs <strong>les</strong> banquiers, maîtres des moyens de<br />

communication, choisissent à quel<strong>les</strong> affaires ils se consacrent<br />

dorénavant [2].<br />

Nous disons aussi que <strong>les</strong> services publics doivent<br />

s’améliorer pour rendre possible la transparence désirée. (...)<br />

Le président Rafael Correa<br />

De plus, le fait de rendre compte est pour nous quelque chose<br />

de sacré. En ce sens, chaque samedi, au long de plus de deux<br />

ans, et à <strong>partir</strong> de tous <strong>les</strong> coins de la Patrie, nous avons exercé<br />

notre droit et notre devoir d’informer le peuple. (...)<br />

Le troisième axe d’action a été la Révolution Économique<br />

pour rompre, et pour toujours, avec <strong>les</strong> mandats externes, avec<br />

ce Consensus de Washington complètement pervers, avec des<br />

systèmes économiques qui génèrent seulement plus de misère<br />

et d’inégalité, et qui détruisent <strong>les</strong> fondements de toute société<br />

et de toute économie. (...)<br />

Une des caractéristiques <strong>les</strong> plus importantes du socialisme<br />

du 21e siècle, doctrine à laquelle adhère la révolution citoyenne,<br />

est précisément la suprématie de l’être humain sur le<br />

capital. Pour nous, l’être humain n’est pas un facteur de plus de<br />

production, mais l’objectif de la production. Ce que nous affrontons<br />

en ce sens est réellement atterrant : l’être humain converti<br />

en un instrument de plus d’accumulation du capital. Il ne fait<br />

La victoire populaire de Correa n’a été que le premier pas d’un<br />

processus révolutionnaire dont l’objectif est la construction<br />

d’une société sans exclusion, solidaire et équitable…<br />

aucun doute qu’une des principa<strong>les</strong> victimes de la longue et<br />

triste nuit néolibérale, est la classe ouvrière. Aujourd’hui, parmi<br />

beaucoup d’autres choses, l’Équateur est un pays sans soustraitance<br />

au niveau des contrats de travail. Dans le même sens,<br />

des salaires des professeurs, des domestiques, des artisans, des<br />

militaires et des policiers, etc., ont substantiellement augmenté,<br />

et pour la première fois dans l’histoire, <strong>les</strong> prix des services<br />

publics ont diminué (...).<br />

Dans la radicalisation de notre révolution, nous cherchons<br />

à dépasser le concept mesquin de salaire minimum, compris de<br />

manière perverse comme un salaire juste. Le salaire minimum<br />

est précisément ceci : le minimum pour éviter un mal pire qui<br />

est le chômage mais personne ne peut accepter qu’un salaire<br />

insuffisant à couvrir <strong>les</strong> nécessités d’une famille pour sortir du<br />

seuil de pauvreté, puisse être considéré comme un salaire juste.<br />

La mesure consistera alors à réussir qu’aucune entreprise ne<br />

se considère rentable tant qu’elle n’aura pas garanti à chacun<br />

de ses travailleurs un salaire réellement digne. Ici, un appel à<br />

nos frères d’Amérique latine et particulièrement d’UNASUR :<br />

la compétitivité est déjà un principe pas mal mis en cause par<br />

des agents économiques mais, entre pays, c’est complètement<br />

absurde. Nous ne pouvons continuer cette farce de faire la concurrence<br />

entre nous pour attirer des investissements ou vendre<br />

davantage aux marchés du premier monde, en précarisant<br />

notre force de travail. Qui en bénéficie..? Les pays riches avec<br />

des produits meilleurs marchés au prix des sacrifices de nos<br />

travailleurs. Tant entre nos pays qu’à l’intérieur de ces mêmes<br />

pays, au lieu d’une telle concurrence, nous devons donner plus<br />

d’espace à l’action collective pour, par exemple, harmoniser<br />

nos politiques de l’emploi et ne pas sacrifier nos travailleurs sur<br />

l’autel du marché.<br />

C’est précisément une autre caractéristique du nouveau<br />

système économique et du socialisme du 21e siècle : restaurer<br />

la pertinence de l’action collective pour le développement. Face<br />

à des problèmes collectifs, nous devons donner des réponses<br />

collectives. De là, l’importance du rôle de l’État, représentation<br />

institutionnalisée de la société, à travers lequel la société réalise<br />

cette action collective. Prétendre minimiser le rôle de l’État, a<br />

constitué une des grandes absurdités de la longue et triste nuit<br />

néolibérale, de la même façon que prétendre le maximiser fut<br />

une des erreurs monumenta<strong>les</strong> du socialisme d’Etat. Ce qui est<br />

incontournable, c’est la nécessité d’un Etat efficient au service<br />

du bien commun par lequel se libérer du joug des classes dominantes.<br />

(...)<br />

Il y a encore beaucoup à faire, et le plus difficile, c’est le<br />

changement de mentalité d’une certaine bureaucratie qui maintient<br />

des codes anachroniques en fonction des classes et des<br />

paradigmes dominants et non en fonction du peuple équatorien<br />

et de sa diversité. Pour preuve, <strong>les</strong> invitations envoyées pour<br />

cet événement où il était demandé aux hommes de porter un<br />

costume sombre et aux femmes, une robe de soirée. Cela peut<br />

paraître un détail sans importance mais, pour moi, c’est extrêmement<br />

significatif et cela montre tout ce qu’il nous reste<br />

à faire. Je voudrais présenter mes excuses aux peup<strong>les</strong> ancestraux<br />

pour cette barbarie: s’ils avaient respecté ces invitations<br />

absurdes, ils ne pourraient être ici avec leurs costumes typiques.<br />

Je voudrais demander pardon aux pauvres de ma patrie, notre<br />

raison d’être, parce que si nous avions tenu compte de cette<br />

absurdité, ils ne pourraient être ici à moins d’avoir emprunté<br />

ledit costume. Je voudrais demander pardon à tous <strong>les</strong> citoyens<br />

de la Patrie parce que notre Constitution nous définit comme un<br />

Etat plurinational et pluriculturel et que notre Plan National de<br />

Développement parle de respecter cette diversité (...).<br />

(...) Ce gouvernement croit en la capacité des milliers de<br />

producteurs associatifs, coopératifs, communautaires, autonomes,<br />

de ceux que le néolibéralisme appelle irrespectueusement<br />

<strong>les</strong> informels mais que nous appelons nous <strong>les</strong> sujets de<br />

l’économie sociale et solidaire que reconnaît notre Nouvelle<br />

Constitution, <strong>les</strong> producteurs de la sphère immense et féconde<br />

de l’économie populaire.<br />

(...) Nous allons continuer à traiter dignement et intelligemment<br />

le problème de la dette externe. Avec courage et habileté,<br />

pour la première fois dans l’histoire, le pays a réussi à<br />

vaincre <strong>les</strong> spéculateurs financiers en rachetant quelque 91%<br />

de sa dette commerciale en bons 2012 et 2030 avec une décote<br />

de près de 70% ce qui signifie un gain de plus de 300 millions<br />

de dollars annuels durant <strong>les</strong> prochaines vingt années, sommes<br />

qui serviront non aux portefeuil<strong>les</strong> des créanciers mais au<br />

développement national. Un jour, on ne pourra quasi pas croire<br />

qu’il aura existé une arnaque monumentale, entourée d’un<br />

halo de respectabilité ; que personne, durant des décennies,<br />

n’aura été capable de stopper cette invasion de sauterel<strong>les</strong> ; que<br />

des légions de technocrates auront vendu leur patrie, auront<br />

pu vivre et profiter sur le compte de la dette au détriment de<br />

leur peuple ; que cette attaque aura atteint de tels niveaux de<br />

perfectionnement et d’institutionnalisation ; que <strong>les</strong> pays auront<br />

continué à solliciter de l’argent pour payer <strong>les</strong> intérêts de<br />

l’argent dû, perversion seulement comparable au «concertaje»<br />

des indiens, cette infamie insolite du système féodal qui <strong>les</strong><br />

obligeait d’assumer <strong>les</strong> dettes "jusque pour deux vies" et qui a<br />

survécu durant une bonne partie de la république.<br />

Le développement n’est pas un équilibre financier de<br />

pertes et de profits. Il y a beaucoup de choses d’une immense<br />

valeur mais sans prix. Les peup<strong>les</strong> vivent aussi de dignité!<br />

D’où, ce gouvernement n’a jamais permis qu’aucune bureau-<br />

10<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009


RE DU<br />

RREA<br />

cratie internationale vienne nous imposer ses politiques et il a<br />

même expulsé du pays le représentant de la Banque mondiale<br />

pour <strong>les</strong> chantages que cette bureaucratie prétendait imposer<br />

au pays.<br />

Finalement, au niveau de l’essence du changement<br />

du système économique, il faudra dépasser des théories qui<br />

représentent prétendument la fin de l’histoire. L’échec d’un<br />

système basé sur la voracité, non seulement est évident mais<br />

implique la destruction de l’être humain en prétendant élever<br />

l’égoïsme en vertu maximale au niveau individuel et social.<br />

Au contraire de la politique clientéliste des gouvernements<br />

néolibéraux, la Révolution Citoyenne opte pour des politiques<br />

d’inclusion sociale qui ont englobé non une légion de spectateurs<br />

désespérés, pratique permanente des gouvernements de<br />

l’oligarchie, mais <strong>les</strong> partenaires d’un pays responsable, un<br />

pays d’êtres humains solidaires. (...)<br />

Je voudrais, comme toujours, mentionner spécialement<br />

nos migrants, ces exilés de la pauvreté, expulsés de leur propre<br />

terre (...). Nous n’oublierons jamais <strong>les</strong> responsab<strong>les</strong> de cet<br />

exode, aujourd’hui unis contre la Révolution Citoyenne. Nous<br />

disons, de manière responsable, que <strong>les</strong> migrants ne sont pas<br />

illégaux. Ce qui existe, ce sont des pratiques illéga<strong>les</strong>, aberrantes<br />

comme le racisme, la xénophobie et le «coyoterismo»<br />

[3] ; mais surtout, c’est l’irresponsabilité et l’insensibilité des<br />

gouvernements qui ne se préoccupent jamais du destin de leurs<br />

compatriotes, sûrement parce que l’immense majorité est pauvre<br />

et marginalisée.<br />

Nous avons avancé dans le Plan Retour, nous avons commencé<br />

à construire le chemin du retour pour nos compatriotes<br />

(...). En tant que camarade Président, je n’oublierai jamais que,<br />

durant la longue et triste nuit néolibérale, tandis qu’on gelait<br />

<strong>les</strong> investissements publics et qu’on diminuait <strong>les</strong> investissements<br />

sociaux au point de ne pas réparer <strong>les</strong> lampes des feux<br />

de circulation, l’Équateur fut maintenu à bout de bras par <strong>les</strong><br />

pauvres, <strong>les</strong> humb<strong>les</strong>, ceux qui n’avaient jamais eu dans leur<br />

propre Patrie le droit de travailler (...).<br />

(...) Un nouveau régime pénitentiaire (...) : avec<br />

l’Assemblée Nationale Constituante, nous avons amnistié<br />

tous <strong>les</strong> condamnés pour cause de pauvreté, notamment <strong>les</strong><br />

mulets [4], et le résultat spectaculaire est que, sur 2.221 amnistiés,<br />

nous avons seulement 19 récidivistes, c’est-à-dire à<br />

peine 0.86%, ce qui renforce notre conviction que ces compatriotes<br />

n’étaient pas des délinquants mais seulement des pauvres.<br />

Nous continuons à apporter notre plus grand soutien à la<br />

jeunesse équatorienne, aujourd’hui confirmée dans ses droits<br />

constitutionnels (...). Nous soutenons nos jeunes parce que la<br />

Patrie requiert leur talent et leur force neuve, tant de fois incomprise,<br />

que ce soit dans <strong>les</strong> arts et dans la fête (...). C’est une<br />

révolution allègre que nous réalisons jour après jour, en chantant.<br />

Laissons l’amertume à ceux qui se sentent impuissants à<br />

nous vaincre dans <strong>les</strong> urnes!<br />

(...) Nous inaugurons un pays consolidé dans des politiques<br />

culturel<strong>les</strong> qui favorisent le dialogue entre <strong>les</strong> diversités,<br />

la création intellectuelle et artistique. Pour nous, la culture n’est<br />

pas de la décoration, c’est un patrimoine et un bien sociaux.<br />

(...)<br />

Le cinquième axe d’action de notre révolution a été la<br />

récupération de la dignité, de la souveraineté et la recherche de<br />

l’intégration latino-américaine. En ce sens, la Révolution Citoyenne<br />

continuera à œuvrer pour le renforcement du multilatéralisme<br />

et des espaces d’intégration latino-américains, spécialement<br />

avec <strong>les</strong> pays frères de UNASUR et de l’ALBA. (...)<br />

Nous mettons l’accent sur le renforcement des relations<br />

Sud-Sud et en ce sens, à <strong>partir</strong> de la "Moitié du Monde", nous<br />

sommes en train d’établir des relations diplomatiques et commercia<strong>les</strong><br />

avec des pays que notre patrie a ignorés auparavant<br />

vu la soumission de nos gouvernements qui avaient <strong>les</strong> yeux<br />

tournés vers le Nord uniquement. En ce sens, l’ouverture de<br />

nouvel<strong>les</strong> ambassades s’oriente dans des pays stratégiques en<br />

Afrique, au Moyen-Orient et en Asie ; c’est essentiel pour établir<br />

des relations avec d’autres pays du Sud et ainsi, nous insérer<br />

intelligemment et souverainement dans le monde.<br />

Notre main ne tremble pas en dénonçant <strong>les</strong> structures de<br />

soumission internationale qui sont au service des transnationa<strong>les</strong><br />

et des institutions financières de Bretton Woods, comme<br />

la dénonciation récente que nous venons de faire du CIRDI *.<br />

Notre main ne tremble pas non plus pour dénoncer <strong>les</strong> Traités<br />

Bilatéraux d’Investissement, autre ignominie exercée sur<br />

notre nation qui bénéficie uniquement aux intérêts étrangers.<br />

(...) Notre cohérence révolutionnaire ne renonce pas à la solidarité<br />

avec le peuple frère du Honduras ; nous exigeons que <strong>les</strong><br />

usurpateurs du pouvoir populaire soient défaits et jugés, que<br />

De gauche à droite : <strong>les</strong> Présidents latino-américains Zelaya<br />

(du Honduras), Correa (d'Équateur), Chavez (du Venezuela),<br />

Ortega (du Nicaragua) et Evo Mora<strong>les</strong> (de la Bolivie) célèbrent<br />

à Quito, l'inauguration de Correa pour un deuxième terme…<br />

Eloy Alfaro: passionné du rêve bolivarien d’intégration<br />

latino-américaine<br />

toutes <strong>les</strong> instances nationa<strong>les</strong>, internationa<strong>les</strong>, régiona<strong>les</strong> et<br />

mondia<strong>les</strong> se dressent pour que jamais, sous aucun prétexte,<br />

la volonté démocratique de tout un peuple soit niée. A vous,<br />

Président Zelaya, notre salut solidaire et fraternel.<br />

De la même manière, dans cette seconde indépendance,<br />

notre Patrie, mon gouvernement et moi, nous nous maintiendrons<br />

fermement et souverainement dans nos relations commercia<strong>les</strong><br />

avec d’autres pays en mettant l’accent clairement<br />

sur des Traités de Commerce pour le Développement, justes et<br />

solidaires, en restant fermes et clairs au moment de dire "Non<br />

aux Traités de Libre Commerce" que <strong>les</strong> grandes puissances du<br />

Nord ont essayé de nous imposer pendant des années avec la<br />

complicité de nos oligarchies corrompues.<br />

(...) Aujourd’hui, en célébrant le Bicentenaire de la Première<br />

Indépendance, nous poursuivons le chemin tracé par<br />

Simon Bolivar. Cela s’est traduit par la défense sans restriction<br />

de notre souveraineté comme nous l’avons démontré lors<br />

de l’invasion et du bombardement criminel de Angostura [5] ;<br />

comme nous l’avons démontré avec notre action dans le Groupe<br />

de Rio, à Santo Domingo ; comme nous l’avons démontré par la<br />

vigilance patriotique de notre frontière nord face à toute intervention<br />

de forces irrégulières ; comme nous l’avons démontré,<br />

spécialement, dans le processus d’intégration que l’Équateur a<br />

poussé à travers la création d’UNASUR et de la Banque du Sud.<br />

(...)<br />

La Colombie<br />

(...) Aujourd’hui, néanmoins, nous assistons à la configuration<br />

d’un autre scénario étant donné que le gouvernement<br />

de Colombie a annoncé qu’il entamait <strong>les</strong> négociations<br />

pour la mise à disposition de non pas une mais de sept bases<br />

pour <strong>les</strong> opérations de l’armée des États-Unis. Espérons que<br />

l’installation de bases militaires nord américaines en territoire<br />

colombien ne se propose pas de renforcer la politique guerrière<br />

du gouvernement de notre voisin (...)<br />

(...) Conscients de notre responsabilité dans le maintien<br />

de la paix et ratifiant notre décision de ne pas nous immiscer<br />

dans l’interminable conflit interne de la Colombie, nous<br />

élevons clairement notre voix en protestation face à cette situation.<br />

(...)<br />

La Presse<br />

(...) La presse a été le plus grand adversaire que nous<br />

ayons eu durant ces 31 mois de gouvernement, la cette qui<br />

a tenu un rôle clairement politique bien que sans aucune légitimité<br />

démocratique. Ils disent que nous sommes contre la<br />

pensée critique. Ils se trompent: nous sommes contre la presse<br />

médiocre et corrompue.<br />

(...) Il y a une contradiction au sein de leur propre nature<br />

: ce sont des affairistes privés, administrant un bien public<br />

: la communication sociale. Quelle est l’alternative ? Je ne<br />

sais pas, peut être la situation actuelle est-elle un moindre mal<br />

mais reconnaître cela serait une immense avancée : démystifier<br />

la presse, la jeter bas de son piédestal d’infaillibilité et de<br />

suprématie morale qu’elle a elle-même édifié et reconnaître <strong>les</strong><br />

négociants privés pour ce qu’ils sont précisément : des négociants<br />

qui soumettent l’intérêt public au privé quand le premier<br />

s’oppose aux intérêts de leur entreprise.<br />

Transition<br />

(...) L’expérience que nous avons acquise en deux ans<br />

et demi de travail est importante. Nous avons déjà connu<br />

l’amertume et <strong>les</strong> désillusions qu’entraîne inéluctablement le<br />

pouvoir et nous ne sommes plus si ingénus que le 15 janvier<br />

2007.<br />

(...) J’ai appris que la lutte solitaire (...) sans changer <strong>les</strong><br />

structures de pouvoir, si elle est méritoire pour ceux qui la réalisent,<br />

n’attaque pas <strong>les</strong> causes qui rendent possible l’existence<br />

des injustices et des inégalités.<br />

Je veux dire, camarades, que la lutte que nous devons<br />

réaliser, la campagne que nous allons continuer dans <strong>les</strong> quatre<br />

prochaines années, n’est pas seulement destinée à alléger des<br />

douleurs individuel<strong>les</strong> mais à extirper <strong>les</strong> causes de la douleur ;<br />

elle n’est pas dirigée exclusivement à aider <strong>les</strong> pauvres, mais à<br />

extirper pour toujours <strong>les</strong> causes structurel<strong>les</strong> qui rendent possible<br />

la pauvreté ; elle ne se propose pas simplement de châtier<br />

<strong>les</strong> corrompus, mais d’éliminer <strong>les</strong> conditions qui rendent possible<br />

la corruption.<br />

Appel à l’unité<br />

(...) Nous savons bien que nous sommes le gouvernement<br />

de toutes et tous <strong>les</strong> Équatoriens mais que personne n’ait<br />

le moindre doute: nos choix, nos préférences vont aux pauvres,<br />

aux jeunes et à nos peup<strong>les</strong> ancestraux.<br />

Épilogue<br />

(...) Pour terminer, je voudrais seulement citer le très<br />

beau préambule de notre constitution et qu’il soit notre message<br />

final au monde: « Nous, femmes et hommes du peuple<br />

souverain d’Équateur, reconnaissant nos racines millénaires,<br />

forgées par <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes de différents peup<strong>les</strong>,<br />

célébrant la nature, la Pacha Mama, de laquelle nous faisons<br />

partie et qui est vitale pour notre existence ; invoquant le nom<br />

de Dieu et reconnaissant nos diverses formes de religion et de<br />

spiritualité ; en appelant à la sagesse de toutes <strong>les</strong> cultures qui<br />

nous enrichissent comme société ; héritiers des luttes socia<strong>les</strong><br />

de libération face à toutes <strong>les</strong> formes de domination et de colonialisme<br />

; et avec un engagement profond envers le présent<br />

et le futur, nous décidons de construire une nouvelle forme de<br />

convivialité citoyenne, dans la diversité et l’harmonie avec la<br />

nature, pour atteindre le bien vivre, le sumak kawsay ; une<br />

société qui respecte dans toutes ses dimensions, la dignité des<br />

personnes et des collectivités ; un pays démocratique, engagé<br />

dans l’intégration latino-américaine - le rêve de Bolívar et<br />

Alfaro** -, la paix et la solidarité avec tous <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> de la<br />

terre. »<br />

¡Hasta la victoria siempre!<br />

Traduit par Denise Comanne (CADTM).<br />

Notes<br />

[1] Le 26 avril 2009, ont eu lieu <strong>les</strong> élections législative et<br />

présidentielle.<br />

[2] La nouvelle constitution interdit à un banquier d’être propriétaire<br />

d’un journal, d’une radio ou d’une TV.<br />

[3] Coyote, c’est le nom donné à ceux qui se font payer pour<br />

organiser le départ des migrants clandestins.<br />

[4] Les mulets sont <strong>les</strong> personnes payées par <strong>les</strong> trafiquants<br />

pour transporter de la drogue.<br />

[5] Le 1er mars 2008, à Angostura, l’armée colombienne a<br />

bombardé un camp guérillero sur le territoire équatorien.<br />

Ndlr. * C.I.R.D.I. : Centre international des différends<br />

relatifs aux investissements.<br />

Le Centre international des différends relatifs aux investissements<br />

(CIRDI) est une des cinq branches du groupe Banque mondiale.<br />

Il gère <strong>les</strong> conflits d’intérêts entre une entreprise transnationale<br />

et un Etat par exemple. Depuis le 2 mai 2007, la Bolivie ne fait<br />

plus partie du CIRDI.<br />

**José Eloy Alfaro Delgado: Chef suprême de facto en<br />

1895, avant d´être président constitutionnel de la République,<br />

pour une première période entre 1897 et 1901, puis une seconde<br />

entre 1906 et 1911.En 1875, il est devenu le leader indiscutable en<br />

Equateur du mouvement révolutionnaire libéral de la fin du 19ème<br />

siècle. Très proche de José Martí et de Antonio Maceo, il a énormément<br />

œuvré à l’échelle internationale pour que Cuba accède à<br />

l’indépendance. Déjà à cette époque il dénonçait la mainmise expansionniste<br />

de l’impérialisme états-unien sur l’Amérique latine.<br />

Le bilan social de la révolution libérale initiée par Eloy Alfaro<br />

comporte <strong>les</strong> points suivants: séparation de l'Eglise et de l'Etat,<br />

éducation laïque, obligatoire et gratuite, assistance publique, reconnaissance<br />

des droits de la femme. Il meurt sauvagement assassiné<br />

le 28 janvier 1912, par une horde de gens fanatisés par <strong>les</strong><br />

conservateurs et <strong>les</strong> prêtres.<br />

Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009 Haïti Liberté 11


Perspectives<br />

Elie Domota : « Le capitalisme conduit<br />

inexorablement à la barbarie »<br />

Le porte-parole du LKP guadeloupéen<br />

accuse l’État de ne pas tenir<br />

ses engagements. Et met en garde<br />

contre une possible reprise de la<br />

mobilisation sociale dans l’île.<br />

Rosa Moussaoui : Vous avez<br />

prévenu, à la Fête de l’Humanité,<br />

que la mobilisation sociale pourrait<br />

reprendre en Guadeloupe. En quoi<br />

l’État ne respecte-t-il pas ses engagements<br />

après <strong>les</strong> accords signés<br />

en mars dernier ?<br />

Élie Domota : Prenons<br />

l’exemple du prix des carburants.<br />

Il est prévu, dans le protocole du 4<br />

mars, que l’État fasse rembourser <strong>les</strong><br />

sommes qui nous ont été extorquées<br />

et que cet argent vienne alimenter<br />

un fonds pour la formation professionnelle<br />

des jeunes. Ce fonds n’a<br />

jamais vu le jour. Il était prévu que<br />

soit mis un terme au prélèvement de<br />

certaines taxes illéga<strong>les</strong>, et que nous<br />

soyons remboursés. Cela n’a pas été<br />

fait. Il était prévu que soit mis un<br />

terme à cette histoire d’évaporation<br />

de l’essence qui contraint le consommateur<br />

à payer pour une essence qui<br />

n’existe pas. De ce côté-là non plus,<br />

pas de changement. Nous nous<br />

étions mis d’accord sur un véritable<br />

contrôle de la structuration des prix,<br />

associant tous <strong>les</strong> acteurs concernés,<br />

pour parvenir à une transparence<br />

totale sur <strong>les</strong> prix et l’origine du carburant.<br />

Là encore, rien n’a été fait.<br />

Au contraire, l’État prévoit une augmentation<br />

des prix des carburants.<br />

Ce n’est pas normal. Autre exemple,<br />

celui des salaires. L’accord Jacques<br />

Bino prenait pour base de calcul le<br />

salaire de base, hors primes, hors<br />

accessoires. Or, pour le versement<br />

des 100 euros pris en charge par<br />

l’État par le biais du RSTA, la Sécurité<br />

sociale <strong>doit</strong> prendre en compte <strong>les</strong><br />

primes et <strong>les</strong> accessoires de salaires.<br />

Ce qui exclut plusieurs centaines de<br />

salariés, jugés inéligib<strong>les</strong> au RSTA,<br />

alors que <strong>les</strong> employeurs, se basant<br />

sur l’accord Jacques Bino, ont versé<br />

leur quote-part des 200 euros.<br />

On peut également citer<br />

l’exemple des prix. Pour compenser<br />

la baisse des prix de certains<br />

produits, la grande distribution<br />

s’est arrogée des augmentations sur<br />

d’autres références. Un rapport de<br />

l’autorité de la concurrence révèle<br />

pourtant que nous avions totalement<br />

raison. Ni l’octroi de mer, ni le coût<br />

du transport ne peuvent justifier de<br />

tel<strong>les</strong> marges. Il y a véritablement «<br />

pwofitasyon ». L’autorité de la concurrence<br />

le reconnaît. Que fait l’État<br />

? Alors qu’il s’était engagé à mettre<br />

des brigades d’inspecteurs sur le terrain,<br />

à sanctionner <strong>les</strong> dérives, l’État<br />

ne fait absolument rien. En fin de<br />

compte, il se retrouve aujourd’hui<br />

dans la position de garant de la<br />

pwofitasyon. Nous n’acceptons pas<br />

cette situation. M. Sarkozy aime à<br />

répéter que la signature est un engagement,<br />

qu’il faut respecter la<br />

parole donnée. Nous disons donc à<br />

l’État : respectez vos engagements.<br />

Autrement, nous serons obligés de<br />

redescendre dans <strong>les</strong> rues.<br />

Au centre : le porte-parole du LKP guadeloupéen Élie Domota<br />

Rosa Moussaoui : L’accord<br />

interprofessionnel Jacques Bino sur<br />

<strong>les</strong> salaires a été contesté, dès le départ,<br />

par le MEDEF, très hostile au<br />

préambule évoquant une « économie<br />

de plantation ». Où en est-on de<br />

l’extension de l’accord ?<br />

Élie Domota : L’accord a été<br />

étendu le 3 avril par M. Hortefeux,<br />

alors ministre des Affaires socia<strong>les</strong>.<br />

Mais cette extension-là montre bien<br />

que le gouvernement est au service<br />

du MEDEF. L’accord Jacques Bino<br />

initial comprenait une clause de convertibilité.<br />

Celle-ci prévoyait que <strong>les</strong><br />

entreprises reprennent, au bout de<br />

douze mois, <strong>les</strong> 50 euros versés par<br />

<strong>les</strong> collectivités et, au bout de trois<br />

ans, <strong>les</strong> 100 euros versés par l’État.<br />

À la demande du MEDEF, organisation<br />

patronale pourtant minoritaire<br />

en Guadeloupe, cette clause de<br />

convertibilité a été supprimée. D’où<br />

cette situation absurde : <strong>les</strong> 50 000<br />

personnes concernées par la signature<br />

de l’accord Jacques Bino initial<br />

bénéficieront de cette clause de<br />

convertibilité. Mais pas <strong>les</strong> 30 000<br />

autres, couvertes par cette extension<br />

qui leur fera perdre 50 euros dans<br />

douze mois et 100 euros dans trois<br />

ans. Pour faire plaisir au MEDEF, le<br />

gouvernement a entériné une discrimination<br />

entre <strong>les</strong> salariés, mais<br />

aussi au niveau des employeurs. On<br />

peut dire qu’il y a distorsion de concurrence,<br />

puisque certains employeurs<br />

vont payer, alors que ceux qui<br />

ont refusé de négocier et de signer<br />

ne payeront pas. On voit bien là la<br />

connivence, la complicité, entre le<br />

MEDEF et l’État français.<br />

Rosa Moussaoui : Le mouvement<br />

contre la « pwofitasyon » a mis<br />

en cause <strong>les</strong> « rapports coloniaux »<br />

qui lient selon le LKP la Guadeloupe<br />

à l’Hexagone. Comment dépasser ce<br />

type de rapports ?<br />

Élie Domota : Il faut changer<br />

radicalement ces rapports, ouvrir<br />

véritablement le débat. Cela concerne<br />

l’économie, la répartition des<br />

richesses, la formation, l’éducation,<br />

etc. La situation sociale qui prévaut<br />

en Guadeloupe ne peut s’expliquer<br />

sans évoquer le caractère colonial<br />

des liens qui unissent la Guadeloupe<br />

à la France. Beaucoup refusent de<br />

l’admettre, car ils bénéficient d’un<br />

certain nombre de privilèges. Mais<br />

nous, en bas de l’échelle, nous leur<br />

disons que nous sommes, comme<br />

eux, des êtres humains. Nous<br />

avons, nous aussi, le droit d’accéder<br />

au savoir, aux responsabilités. Et<br />

nous allons nous battre pour cela.<br />

Rosa Moussaoui : À vos<br />

yeux, la droite sarkozyste au pouvoir<br />

est-elle mue par l’idéologie colonialiste<br />

?<br />

Élie Domota : L’ordre colonial<br />

est toujours là, il a perduré au<br />

gré des alternances politiques. Ce<br />

système-là, il faut le faire bouger, le<br />

faire exploser. Aujourd’hui, la Guadeloupe<br />

produit essentiellement de<br />

Suite à la page (16)<br />

Aujourd'hui, pouvons-nous croire au changement?<br />

Une lettre ouverte au Président Obama<br />

Par Arnold August<br />

12 Septembre 2008<br />

Président Obama,<br />

Il y a onze ans aujourd'hui cinq jeunes<br />

cubains, Gerardo Hernández,<br />

Ramon Labañino, Antonio Guerrero,<br />

René González et Fernando<br />

González, ont été arrêtés après<br />

s'être infiltrés dans des groupes<br />

anti-cubains composé des cubainétats-uniens<br />

de l'extrême-droite<br />

basé dans le sud de la Floride. Le<br />

but : une tentative d’empêcher de<br />

nouvel<strong>les</strong> attaques terroristes contre<br />

le peuple cubain. Jugés en 2001 lors<br />

d'une procédure judiciaire à Miami<br />

qui s’est déroulée dans un environnement<br />

menaçant, baigné dans<br />

<strong>les</strong> préjugés anti-cubains, ils furent<br />

condamnés à des peines dures et<br />

disproportionnées.<br />

Avant et depuis votre<br />

élection à la présidence, vous avez<br />

voyagé non seulement à travers<br />

<strong>les</strong> États-Unis, mais aussi dans de<br />

nombreux pays dans le monde y<br />

compris le Canada, en engageant<br />

que votre administration est en<br />

faveur du changement. Lorsqu'il<br />

s'agit des affaires internationa<strong>les</strong>,<br />

vous mettez l'accent sur la nécessité<br />

de respecter d'autres pays et de<br />

traiter avec <strong>les</strong> autres nations sur<br />

un pied d'égalité, rejetant aussi <strong>les</strong><br />

violations des droits de l’homme si<br />

caractéristiques de votre prédécesseur.<br />

Votre message a été, et est<br />

toujours, que <strong>les</strong> gens peuvent et<br />

devraient croire que ce changement<br />

est possible. Il existe plusieurs façons<br />

pour vous de le prouver.<br />

Aujourd'hui, voyant que nous<br />

marquons l’important mais regrettable<br />

anniversaire, je voudrais attirer<br />

votre attention sur le cas des<br />

Cinq Cubains. Vous avez le pouvoir<br />

constitutionnel, et j'ajouterais<br />

l'obligation morale, de libérer <strong>les</strong><br />

Cinq Cubains maintenant. Vous<br />

avez tout récemment assoupli<br />

<strong>les</strong> restrictions pour des cubainsétats-uniens<br />

qui voudraient visiter<br />

leurs famil<strong>les</strong> sur l'île. Si vous<br />

croyez vraiment dans <strong>les</strong> valeurs<br />

de famil<strong>les</strong>, comment pouvez-vous<br />

vous abstenir d'exercer votre prérogative<br />

à libérer <strong>les</strong> cubains afin<br />

qu'ils puissent retourner dans leurs<br />

famil<strong>les</strong> et leurs maisons? En gardant<br />

en prison <strong>les</strong> cinq hommes innocents,<br />

vous insultez plus de 11<br />

millions de Cubains qui au cours<br />

de cette période de 11 ans ont<br />

de plus en plus adoptés <strong>les</strong> Cinq<br />

Cubains comme faisant partie de<br />

leurs propres famil<strong>les</strong> cubaines. En<br />

maintenant leur incarcération, cela<br />

équivaut à emprisonner une partie<br />

de la société cubaine en territoire<br />

états-unien même.<br />

Comment pouvez-vous<br />

même espérer établir une amélioration<br />

des relations avec Cuba<br />

tandis que Washington garde un<br />

élément de Cuba dans des prisons<br />

états-uniennes? Vous savez très<br />

bien que c'est une cause politique<br />

et qu'ils sont des prisonniers politiques<br />

dont la liberté a été exigé<br />

par d'innombrab<strong>les</strong> personnalités,<br />

des chefs d'États et organisations<br />

internationa<strong>les</strong> de chaque continent.<br />

Vous connaissez également<br />

le cas de Luis Posada Carri<strong>les</strong>.<br />

Il est responsable de nombreux<br />

crimes tels que l'attaque terroriste<br />

le 4 septembre, 1997, dans un<br />

hôtel de la Havane. Cela a causé<br />

la mort d'un jeune visiteur italocanadien<br />

à Cuba. Au moment de<br />

son assassinat, il résidait dans ma<br />

ville, Montréal. Son nom est Fabio<br />

Di Celmo. Les Cinq Cubains ont infiltré<br />

<strong>les</strong> groupes terroristes basés à<br />

Miami précisément afin de mettre<br />

fin à ces types d'actions. L’assassin<br />

de Fabio Di Celmo, Carri<strong>les</strong>, est<br />

aujourd'hui libre dans <strong>les</strong> rues de<br />

Miami avec la protection des autorités<br />

états-uniennes. Comment<br />

expliquer cette anomalie flagrante:<br />

anti-terroristes en prison, tandis<br />

que <strong>les</strong> terroristes sont en liberté?<br />

Si vous êtes vraiment intéressés à<br />

ce que <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> du monde croient<br />

que votre administration est<br />

réellement pour le changement,<br />

il y a de nombreux moyens de le<br />

prouver. Peut-être le plus convaincante<br />

est de libérer le Cinq Cubains<br />

maintenant.<br />

(Signé Arnold August)<br />

* Écrivain et membre du Comité<br />

Fabio Di Celmo pour <strong>les</strong> 5 de<br />

la Table de concertation de solidarité<br />

Québec-Cuba et du Comité International<br />

pour la liberté des Cinq Cubains.<br />

ACN **15 septembre 2009<br />

Ndlr. **ACN: l’Agence Cubaine<br />

de Nouvel<strong>les</strong> est une division de<br />

l’Agence d’information nationale<br />

(AIN) de Cuba fondée le 21 mai<br />

1974.<br />

12<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009


Perspectives<br />

La militarisation de l’Amérique Latine<br />

Par Noam CHOMSKY<br />

La « guerre contre la drogue »<br />

– comme la « guerre contre le<br />

crime » et la « guerre contre le terrorisme<br />

» - est menée pour d’autres<br />

raisons que <strong>les</strong> objectifs annoncés<br />

officiellement.<br />

Les Etats-Unis ont été fondés<br />

en tant que « bébé empire », selon<br />

<strong>les</strong> termes de George Washington. La<br />

conquête du territoire national était<br />

une expérience impériale grandiose.<br />

Dès le tout début, l’objectif suprême<br />

avait été de contrôler l’hémisphère.<br />

L’Amérique Latine a conservé<br />

sa suprématie dans <strong>les</strong> projets US<br />

d’aménagement de la planète. Si <strong>les</strong><br />

Etats-Unis ne peuvent pas contrôler<br />

l’Amérique Latine, ils ne peuvent<br />

prétendre "réussir un ordre mondial<br />

dans le reste du monde", avait<br />

fait remarquer le Conseil de Sécurité<br />

nationale du président Richard M.<br />

Nixon en 1971, alors que Washington<br />

se préparait à renverser le gouvernement<br />

de Salvador Allende au<br />

Chili.<br />

La question de l’hémisphère<br />

s’est récemment intensifiée.<br />

L’Amérique du Sud s’est engagée<br />

dans un processus d’intégration,<br />

condition préalable à l’indépendance,<br />

a tissé d’autres liens au niveau international<br />

et a cherché à résoudre <strong>les</strong><br />

problèmes internes – et tout d’abord,<br />

le pouvoir qu’exerçait traditionnellement<br />

une riche minorité européanisée<br />

sur un océan de misère et de<br />

souffrances.<br />

La question est arrivée à un<br />

point critique il y a un an en Bolivie,<br />

le pays le plus pauvre de l’Amérique<br />

du Sud, où, en 2005, la majorité indigène<br />

avait élu un président sorti<br />

de leurs rangs, Evo Mora<strong>les</strong>.<br />

En août 2008, alors que Mora<strong>les</strong><br />

était sorti vainqueur du référendum<br />

pour révoquer le mandat<br />

du président, l’opposition composée<br />

des élites soutenues par <strong>les</strong> US<br />

s’est livrée à des manifestations<br />

violentes, provoquant le massacre<br />

d’une trentaine de partisans du gouvernement.<br />

La nouvelle "Union sudaméricaine<br />

des Nations" (l’UNASUR)<br />

a réagi en organisant une rencontre<br />

au sommet. Les participants (tous<br />

<strong>les</strong> pays d’Amérique du Sud) ont<br />

exprimé « leur soutien entier et ferme<br />

au gouvernement constitutionnel du<br />

président Mora<strong>les</strong> dont le mandat a<br />

été ratifié par une large majorité ».<br />

« Pour la première fois de<br />

l’histoire de l’Amérique du Sud, <strong>les</strong><br />

pays de notre région décident de la<br />

façon de régler leurs problèmes en<br />

dehors de la présence des Etats-Unis<br />

», a déclaré Mora<strong>les</strong>.<br />

Une autre manifestation : le<br />

président de l’Equateur, Rafael Correa,<br />

a promis de ne pas renouveler<br />

l’accord de l’utilisation par Washington<br />

de la base militaire de Manta,<br />

la dernière base de ce type dont disposaient<br />

<strong>les</strong> Etats-Unis en Amérique<br />

du Sud. En juillet, <strong>les</strong> Etats-Unis et<br />

la Colombie concluaient un accord<br />

secret permettant aux US d’utiliser<br />

sept de leurs bases militaires en Colombie.<br />

Officiellement, il s’agit de<br />

lutter contre le trafic de drogue et le<br />

terrorisme, mais « de hauts responsab<strong>les</strong><br />

militaires et civils colombiens<br />

au courant des négociations » ont<br />

déclaré à l’Associated Press que « le<br />

but est de faire de la Colombie une<br />

plaque tournante des opérations du<br />

Pentagone dans la région ».<br />

Obama (à droite) écoutant le<br />

président Colombien Alvaro Uribe<br />

D’après <strong>les</strong> comptes-rendus,<br />

cet accord permettrait en échange de<br />

faciliter à la Colombie l’accès au matériel<br />

militaire US. La Colombie est<br />

déjà le principal bénéficiaire de l’aide<br />

militaire US (à l’exception d’Israël et<br />

de l’Egypte, qui font partie d’une catégorie<br />

à part). La Colombie détient,<br />

et de loin, le pire record en matière<br />

de droits humains dans l’hémisphère<br />

depuis <strong>les</strong> guerres en Amérique centrale<br />

dans <strong>les</strong> années 80.<br />

La corrélation entre l’aide des<br />

Etats-Unis et <strong>les</strong> violations des droits<br />

de l’homme est depuis longtemps<br />

établie par <strong>les</strong> études spécialisées.<br />

L’AP citait également un document<br />

datant d’avril 2009 de l’"U.S. Air<br />

Mobility Command" qui suggère que<br />

la base de Palanquero en Colombie<br />

devienne un "site destiné à la sécurité<br />

bilatérale".<br />

D’après ce document, en partant<br />

de Palanquero, "un C-17 (pour<br />

<strong>les</strong> transports militaires) peut parcourir<br />

près de la moitié du continent<br />

avec un seul plein de carburant".<br />

Cette disposition pourrait s’inscrire<br />

dans le cadre de la stratégie mondiale<br />

des infrastructures logistiques,<br />

en contribuant à mettre en œuvre<br />

<strong>les</strong> interventions militaires dans la<br />

région et en donnant davantage<br />

de mobilité pour <strong>les</strong> transports vers<br />

l’Afrique.<br />

Le 28 août, l’UNASUR s’est<br />

réunie à Bariloche en Argentine<br />

pour parler des bases militaires<br />

US en Colombie. Après des débats<br />

animés, il a été conclu qu’il fallait<br />

conserver à l’Amérique du Sud<br />

son statut de "terre de paix", et que<br />

<strong>les</strong> forces militaires étrangères ne<br />

devaient menacer la souveraineté<br />

ou l’intégrité d’aucun des pays de la<br />

région. Et le sommet a ordonné au<br />

Conseil de Défense de l’Amérique du<br />

Sud d’enquêter sur ce document de<br />

l’Air Mobility Command.<br />

La raison officielle qui a été<br />

donnée de l’utilisation de ces bases<br />

n’a pas échappé aux critiques. Mora<strong>les</strong><br />

a déclaré qu’il avait vu des soldats<br />

US avec <strong>les</strong> troupes boliviennes<br />

qui tiraient sur <strong>les</strong> membres de son<br />

syndicat de producteurs de coca.<br />

« Et donc, maintenant, nous<br />

sommes des narcoterroristes », a t-il<br />

poursuivi. Quand ils ne pouvaient<br />

plus nous traiter de communistes, ils<br />

nous ont traités d’agitateurs, puis de<br />

trafiquants de drogue et depuis <strong>les</strong><br />

attentats du 11 septembre, de terroristes.<br />

« L’histoire de l’Amérique<br />

latine se répète », a-t-il dit. La responsabilité<br />

finale de la violence en<br />

Amérique Latine incombe lieu aux<br />

consommateurs usaméricains de<br />

drogues illicites, d’après Mora<strong>les</strong> qui<br />

indique : « si l’UNASUR envoyait<br />

des troupes aux Etats-Unis pour y<br />

contrôler la consommation, seraientils<br />

d’accord ? Impossible ».<br />

Que la justification des Etats-<br />

Unis pour le programme de lutte anti-narcotique<br />

à l’étranger soit même<br />

considérée comme un sujet de discussion<br />

digne d’intérêt illustre une<br />

fois de plus la mentalité impériale.<br />

En février dernier, la commission<br />

Drogue et Démocratie en Amérique<br />

Latine publiait son propre rapport<br />

sur la lutte anti-narcotique des<br />

Etats-Unis au cours des dernières<br />

décennies.<br />

La commission, présidée par<br />

<strong>les</strong> anciens présidents latino-américains<br />

Fernando Cardoso (Brésil), Ernesto<br />

Zedillo (Mexique), et Cesar<br />

Gaviria (Colombie), concluait que la<br />

lutte contre la drogue avait été un<br />

échec total et préconisait un changement<br />

radical de politique, à l’opposé<br />

des mesures répressives, que ce soit<br />

à l’intérieur du pays ou à l’étranger,<br />

Par Néstor Núñez<br />

L´Agence Centrale d´Intelligence<br />

des États-Unis (CIA) pèse lourd<br />

sur <strong>les</strong> épau<strong>les</strong> de ceux qui tentent<br />

de modifier son apparence et de<br />

faire oublier le visage interventionniste<br />

et agressif qu´on lui connait<br />

trop bien, même si, dans la pratique,<br />

<strong>les</strong> tendances principa<strong>les</strong> des politiques<br />

des administrations successives<br />

se maintiennent.<br />

Par exemple on vient d´être<br />

informés de l´existence d´un plan<br />

de création de commandos et de<br />

groupes spéciaux qui recevraient la<br />

mission de tuer des chefs terroristes<br />

en différents points de notre planète.<br />

Le nouveau chef de la CIA,<br />

Léon Panetta n´était pas au courant,<br />

pas plus que <strong>les</strong> congressistes<br />

qui, d´habitude, sont informés des<br />

questions d´intelligence. L´exviceprésident<br />

Dick Cheney avait<br />

donné l´ordre d´enterrer toutes <strong>les</strong><br />

données relatives à ce projet, afin<br />

que <strong>les</strong> congressistes ne connaissent<br />

seulement que quelques personnes.<br />

Bien entendu, <strong>les</strong> protestations<br />

de certaines des personnalités<br />

politiques qui en ont eu vent ne portaient<br />

pas sur la nature de ce projet<br />

de création d´un groupe spécialisé<br />

dans l´assassinat, mais seulement<br />

sur le fait que tout ait été cuisiné à<br />

leur insu, sans qu´ils aient été consultés.<br />

Rappelons que, depuis plusieurs<br />

dizaines d´années, la CIA a<br />

fait de la chasse aux opposants une<br />

de ses spécialités. Il existe un autre<br />

thème délicat, celui de l´application<br />

de tortures aux «combattants ennemis<br />

», c´est à dire aux prisonniers<br />

faits durant la croisade anti-terroriste<br />

entreprise par George W. Bush. On<br />

dit que la CIA contrôlait une bonne<br />

partie des interrogatoires et qu´elle<br />

avait encouragé <strong>les</strong> membres de son<br />

personnel à appliquer des méthodes<br />

violentes pour parvenir à obtenir des<br />

informations sensib<strong>les</strong>. Un manuel<br />

d´instructions sur le sujet avait été<br />

La CIA de nouveau mise<br />

en accusation<br />

Le président Barack Obama ( à<br />

droite) et le nouveau chef de la<br />

CIA, Léon Panetta<br />

distribué.<br />

On fait référence à des instructions<br />

détaillées sur la manière<br />

de procéder pour mener <strong>les</strong> prisonnier<br />

au bord de l´asphyxie, pour <strong>les</strong><br />

b<strong>les</strong>ser avec certains instruments,<br />

pour <strong>les</strong> menacer de vengeance contre<br />

des membres de leurs famil<strong>les</strong> ou<br />

encore pour <strong>les</strong> affoler par la production<br />

de bruits diffici<strong>les</strong> à identifier ou<br />

l´impossibilité de se<br />

rendre compte de l´alternances<br />

des jours et des nuits, tout cela sous<br />

en cherchant à mettre sur pied des<br />

programmes bien moins coûteux et<br />

plus efficaces – la prévention et le<br />

traitement. Le rapport de cette commission,<br />

de la même façon que <strong>les</strong><br />

études réalisées antérieurement et le<br />

bilan historique, n’a eu aucun effet<br />

visible.<br />

Cette absence de réaction confirme<br />

donc bien que la "lutte contre<br />

la drogue" - de même que "la lutte<br />

contre la criminalité" ou "la lutte contre<br />

le terrorisme" – est menée pour<br />

d’autres raisons que <strong>les</strong> objectifs<br />

annoncés, et dont on peut en constater<br />

<strong>les</strong> conséquences. Au cours<br />

de ces dix dernières années, <strong>les</strong><br />

Etats-Unis ont augmenté leur aide<br />

militaire et l’entraînement d’officiers<br />

latino-américains aux tactiques de<br />

l’infanterie légère pour combattre<br />

le "populisme radical" – un concept<br />

qui, dans le contexte latino-américain,<br />

fait froid dans le dos.<br />

La responsabilité de<br />

l’entraînement militaire passe actuellement<br />

du Département d’Etat au<br />

Pentagone, ce qui abolit <strong>les</strong> clauses<br />

sur <strong>les</strong> droits humains et la démocratie<br />

qui étaient jusqu’alors contrôlés<br />

par le Congrès, de peu d’effet,<br />

certes, mais cela servait au moins de<br />

moyen de dissuasion contre<br />

Suite à la page (16)<br />

la surveillance d´un soi-disant médecin<br />

capable d´indiquer <strong>les</strong> limites à<br />

ne pas dépasser pour éviter le décès<br />

du prisonnier.<br />

Là encore, le rôle de Cheney<br />

est encore cité. En fin de compte,<br />

c´est bien lui qui a donné le feu vert<br />

à un bon nombre de ces pratiques<br />

bruta<strong>les</strong>. C´est également lui qui a<br />

prononcé la célèbre petite phrase<br />

selon laquelle c´est ce genre de méthode<br />

« qui a permis de sauver de<br />

nombreuses vies de citoyens nordaméricains<br />

après le 11 septembre<br />

2001 ».<br />

Jusqu´où Washington est-il<br />

disposé à soulever le couvercle du<br />

chaudron dans lequel tout cela a été<br />

cuisiné et à permettre ainsi que le<br />

fumet du ragout se répande dans le<br />

monde entier?<br />

Cuba si Lorraine 17 septembre<br />

2009<br />

COLLEGE CLASSIQUE de FRERES<br />

Préscolaire- Fondamental- Secondaire<br />

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Tel: (509) 3-719 0856<br />

Les inscriptions sont reçues tous <strong>les</strong> jours du lundi au vendredi, de 8hres<br />

a.m à 3h p.m. Une attention spéciale pour <strong>les</strong> recalés de Rhéto et<br />

Philo.Sous la direction du professeur Augustin Bien-aimé, un groupe de<br />

professeurs compétents et sérieux assurent l'éducation de vos enfants.<br />

Les résultats <strong>les</strong> plus éloquents sont chiffrés à plus de 90% de succès<br />

aux examens officiels. Son statut d'école à caractère philanthropique le<br />

met à la portée de toutes <strong>les</strong> bourses. Les Haïtiens tant en <strong>Haiti</strong> qu'à<br />

l'étranger peuvent aider, supporter et même contribuer en inscrivant<br />

leurs enfants, leurs proches, leurs amis, parrainer un enfant qui se<br />

trouve dans l'impossibilité d'aller à l'école et même canaliser une<br />

institution spécialisée dans le domaine d'aide à l'éducation.<br />

Plus on est civilisé, plus on devient fort, grand sera notre peuple<br />

économiquement,socialement et culturellement, car tant vaut<br />

l'éducation tant vaudra la nation.<br />

Jean-Robert Panier<br />

Fondateur du CCF<br />

Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009 Haïti Liberté 13


La mort de Stanley Barbot<br />

Le journaliste Stanley Barbot dans son cercueil au Bernard F. Dowd Funeral Home à Queens le 18 septembre.<br />

Son frère Jacques Barbot (à droite) et l’artiste Carl Telemarque<br />

Les passagers haïtiens de la AA, enfin<br />

des zombis révoltés<br />

Le mercredi 16 septembre dernier,<br />

<strong>les</strong> passagers haïtiens du vol 837<br />

de la American Airlines avaient du<br />

passer 9 heures d’horloge abandonnés<br />

à l’intérieur d’un avion pour<br />

cause d’une sévère panne de l’engin<br />

qui devait décoller de l’Aéroport John<br />

F Kennedy depuis 9 :30AM. Apres 3<br />

heures de temps d’emprisonnement et<br />

de mépris dans l’appareil qui était toujours<br />

en stationnement sur la piste, on<br />

annonçait aux passagers le report du<br />

vol à plus tard. Ce qui a piqué la colère<br />

Accord bilatéral d’annulation de la<br />

dette d’Haïti envers <strong>les</strong> Etats-Unis<br />

Un communiqué issu de<br />

l’Ambassade des Etats-Unis à<br />

Port-Au-Prince le 18 septembre dernier,<br />

a informé de la rencontre du ministre<br />

haïtien de l’Economie et des Finances<br />

Daniel Dorsainvil avec l’ambassadeur<br />

américain en Haïti Kenneth M Merten<br />

vendredi dernier, au terme d’un accord<br />

bilatéral d’annulation de la dette<br />

de 12.6 millions de dollars US d’Haïti<br />

envers <strong>les</strong> Etats-Unis. « Je tiens à féliciter<br />

le ministre Dorsainvil et le gouvernement<br />

haïtien pour leurs efforts<br />

Installation d’une banque de lait au<br />

Plateau Central<br />

Le vendredi 18 septembre dernier,<br />

au Centre GHESKIO de Tabarre,<br />

un accord tripartite, visant à installer<br />

une banque de lait en Haïti, a<br />

été signé entre la France, le Brésil et<br />

Haïti.<br />

Ce projet au bas duquel <strong>les</strong><br />

chanceliers Celso Amorim (Brésil),<br />

des voyageurs qui avaient vivement<br />

protesté. Les hôtesses interpellées par<br />

ces derniers étaient dans l’impossibilité<br />

de fournir quoique ce soit d’explication.<br />

Depuis des et des années, nonobstant<br />

<strong>les</strong> mauvais traitements de cette compagnie<br />

aérienne envers la clientèle haïtienne,<br />

personne n’a jamais rouspété.<br />

« Nous voilà en avion comme dans<br />

un camion qu’on répare sur la route »,<br />

s’est plainte une passagère.<br />

Finalement, n’ayant aucune<br />

décence de présenter ses excuses<br />

concernant la responsabilité fiscale »,<br />

a déclaré le diplomate américain Kenneth<br />

Merten, ajoutant ceci : «Je suis<br />

heureux d’annoncer que nous avons<br />

maintenant conclu un accord bilatéral<br />

de la réduction de dette avec Haïti.<br />

Selon cet accord, <strong>les</strong> Etats-Unis annulent<br />

<strong>les</strong> 12.6 millions de dollars US<br />

de la dette bilatérale, ce qui représente<br />

la totalité de la dette du gouvernement<br />

haïtien envers le gouvernement<br />

américain ».<br />

Les Etats-Unis, la France, le<br />

aux passagers, la American Airlines,<br />

quasi-indifférente, leur a ordonné de<br />

se réembarquer dans un autre avion,<br />

garé sur la piste depuis le début de la<br />

matinée. « Il y a toujours un problème<br />

technique à réparer dans cette ligne<br />

», a lancé une jeune femme. « je ne<br />

peux pas comprendre qu’on a procédé<br />

à l’embarquement sur un avion<br />

en panne et qui n’a pu être remis en<br />

état de vol qu’après plus de 3 heures<br />

d’intervention », a-t-elle ajouté.<br />

Jackson Rateau<br />

Canada et l’Italie qui sont <strong>les</strong> créanciers<br />

d’Haïti au Club de Paris ont<br />

formulé un projet de fournir à Haïti<br />

152 millions de dollars US au terme<br />

d’annulation additionnelle de dette,<br />

hors mis des pré requis réclamés par<br />

l’initiative accordée aux Pays Pauvres<br />

Très Endettés (PPTE). Ainsi, par cette<br />

décision, <strong>les</strong> 214 millions de dollars<br />

US représentant la totalité de la dette<br />

d’Haïti envers <strong>les</strong> pays membres du<br />

Club de Paris seront enrayés.<br />

Jackson Rateau<br />

Bernard Kouchner (France), Alex<br />

Larsen, ministre haïtien de la santé<br />

avaient apposé leur signature consiste<br />

à allaiter des enfants qui ne<br />

peuvent pas se nourrir du lait de leurs<br />

propres mères, atteintes de maladies<br />

infectieuses ou autres. La première<br />

banque de lait sera installée au Plateau<br />

Central. Le Brésil qui a déjà<br />

réussi cette expérience se chargera<br />

de la fourniture des matériels légers<br />

et l’expertise, la France fournira des<br />

matériels lourds, Haïti donnera son<br />

contre parti en personnel logistique.<br />

Jackson Rateau<br />

Triste tragédie en<br />

Floride<br />

Samedi 19 septembre<br />

dernier, Guerline<br />

Damas, 32 ans,<br />

haïtienne, épouse<br />

de Mesac Damas,<br />

33 ans, américain<br />

d’origine haïtienne, et<br />

ses 5 enfants âgés de<br />

11 mois à 9 ans ont<br />

été trouvés morts par<br />

la police dans leur domicile<br />

dans la localité<br />

de Nap<strong>les</strong> en Floride.<br />

Tandis que Mesac<br />

Damas, laissant la<br />

Floride la veille de la<br />

trouvaille avait pris<br />

vol vendredi en direction<br />

d’Haïti.<br />

Les cadavres des<br />

3 garçonnets et des 2<br />

fillettes, Michzach, 9<br />

ans, Marven, 6 ans, Maven, 5 ans,<br />

Megan, 3 ans et Morgan, 11 mois<br />

étaient tous longés dans leur chambre,<br />

tandis que le corps de leur mère<br />

Guerline était étendu dans sa chambre.<br />

« D’une façon certaine, il s’agit<br />

de l’évènement le plus épouvantable<br />

et violent qu’ait jamais connu<br />

ce quartier », a déclaré le sheriff du<br />

comté Collier Kevin Rambosk qui a<br />

décrit ces homicides comme le pire<br />

du pire.<br />

Selon le porte-parole des services<br />

du sheriff Mme Michelle Batten,<br />

le mari de Guerline Damas,<br />

Mesac Damas qui a quitté <strong>les</strong> Etats-<br />

Unis vendredi matin n’est pas officiellement<br />

considéré comme suspect<br />

dans l’affaire. Il n’est plutôt qualifié<br />

de personne d’intérêt.<br />

Mesac Damas<br />

Par ailleurs, Mesac Damas,<br />

activement recherché par la police<br />

de la Floride a été arrêté à Claircine<br />

(Tabarre), Port-Au-Prince, par<br />

l’unité Swat Team de la PNH et<br />

conduit à la Direction Centrale de<br />

la Police Judiciaire en Haïti (DCPJ).<br />

Selon le directeur de la DCPJ Frantz<br />

Thermilus, Mesac Damas est retenu<br />

dans l’attente d’informations<br />

complémentaires sur son éventuelle<br />

implication dans le drame de la<br />

Floride.<br />

Monsieur Damas qui se trouve<br />

toujours en détention à la DCPJ n’a<br />

pas cessé de répéter : « They make<br />

me do it (ils me l’ont fait faire) ». On<br />

attend cependant qu’il soit extradé<br />

aux Etats-Unis pour être remis à la<br />

justice américaine.<br />

Rentrée scolaire<br />

Suite de la page (8)<br />

définitivement », a poursuivi Jakob.<br />

La même situation s’enregistre<br />

dans d’autres coins de la capitale<br />

et d’autres vil<strong>les</strong> du pays. A Portau-Prince<br />

tout comme ailleurs, une<br />

école privée exige, pour un enfant<br />

de la 7ème année fondamentale,<br />

l’astronomique somme de 10,675<br />

gourdes comme frais d’écolage pour<br />

<strong>les</strong> quatre premiers mois.<br />

« Parents, si vous ne payez<br />

pas l’écolage pour l’élève, elle perdra<br />

sa place. L’achat des livres et des tissus<br />

d’uniformes est obligatoire à la<br />

direction », lit-on dans une note remise<br />

à un parent qui joue le rôle de<br />

femme de ménage dans une maison<br />

privée. Tande koze wi mezanmi.<br />

Triste réalité pour elle qui ne<br />

perçoit même pas 2 500 gourdes<br />

par mois. En dépit du fait que la<br />

rentrée ait été fixée au 7 septembre<br />

écoulé, <strong>les</strong> parents ont encore du<br />

mal, en raison du marasme socioéconomique,<br />

à répondre normalement<br />

aux frais exigés. Cette année,<br />

le gouvernement Préval/Pierre Louis<br />

a décidé de ne plus accorder la subvention<br />

scolaire connue sous le nom<br />

de 14ème mois aux fonctionnaires<br />

de l’Administration Publique.<br />

Les professeurs des éco<strong>les</strong><br />

publiques continuent de trimer pour<br />

moins qu’une pitance. Ils multiplient<br />

<strong>les</strong> manifestations aux Gonaïves. De<br />

l’Artibonite à la Grande-Anse en<br />

passant par le Sud, ils réclament le<br />

paiement des arriérés de salaires et<br />

la nomination des professeurs contractuels.<br />

Les « directeurs » des «<br />

éco<strong>les</strong> » privées se frottent <strong>les</strong> mains<br />

papapa le temps de la moisson est<br />

venu. Les parents, eux, en butte à<br />

d’énormes difficultés ne savent à<br />

quel saint se vouer.<br />

Dans le cadre de la rentrée scolaire,<br />

le ministre de l’Éducation, Joël<br />

Desrosiers Jean Pierre, informe que<br />

des subventions seront accordées à<br />

200 000 élèves des éco<strong>les</strong> publiques<br />

et 100 000 autres des éco<strong>les</strong> privées.<br />

Il assure que du mobilier, 450 mille<br />

kits scolaires et des uniformes seront<br />

distribués aux élèves à travers<br />

le pays. Environs 144 mille bourses<br />

seront accordées.<br />

Faut-il souligner que<br />

l’augmentation des frais scolaires,<br />

des produits de première nécessité et<br />

des transports publics sont <strong>les</strong> principaux<br />

facteurs qui atténuent l’impact<br />

de ces initiatives. Les propriétaires<br />

d’éco<strong>les</strong> privées se donnent le droit<br />

d’augmenter <strong>les</strong> frais scolaires selon<br />

leurs désirs indécents d’obsédés.<br />

Au même titre que pour <strong>les</strong> cas<br />

de kidnapping et autres délits contre<br />

la société, le gouvernement <strong>doit</strong> se<br />

pencher sérieusement sur la régularisation<br />

des frais scolaires qui augmentent<br />

à un rythme vertigineux<br />

chaque année. Pourtant <strong>les</strong> résultats<br />

catastrophiques des examens d’état<br />

devraient interpeller leur conscience,<br />

si conscience, ils en ont eu un jour.<br />

Cette pratique, mafieuse, arbitraire,<br />

malhonnête et déloyale,<br />

tout en retenant des centaines de<br />

milliers d’écoliers à la maison permet<br />

à la mafia scolaire de s’enrichir<br />

copieusement. Cette année encore<br />

l’école, représente un véritable luxe<br />

foncièrement inaccessible aux masses<br />

populaires.<br />

Chaque propriétaire de ces<br />

brikabrak fait ce qu’il veut, sans<br />

s’inquiéter. Ces mafias exigent des<br />

frais sans tenir compte du contexte<br />

socio-économique difficile que vit le<br />

pays. A quand la publication de la<br />

loi Bastien sur <strong>les</strong> frais scolaires des<br />

« éco<strong>les</strong> privées » en Haïti?<br />

Jerson Philippe<br />

14<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009


Votre Santé Avant Tout<br />

Cette maudite grippe saisonnière<br />

Par Dòk Fanfan<br />

Cette semaine nous abordons la<br />

grippe dont c’est la saison, justement.<br />

La semaine prochaine nous<br />

présenterons la Grippe porcine ou<br />

Grippe A/H1N1.<br />

Chaque hiver, l’épidémie de<br />

grippe sévit durant six à huit semaines<br />

et infecte des centaines de<br />

millions de personnes, dont 2 à 7<br />

millions en France. 35 à 50 millions<br />

d’Américains attrapent la grippe<br />

durant chaque saison grippale<br />

(novembre à mars) selon le CDC<br />

(Center for Disease Control and Prevention).<br />

En moyenne, un adulte<br />

sur dix et un enfant sur trois sont<br />

touchés chaque année (In VS – Aide<br />

mémoire sur la grippe – septembre<br />

2006), en France.<br />

La grippe (flu, influenza) est<br />

due à un virus, le Myxovirus influenzae<br />

dont la particularité est que<br />

son génome (sa carte d’identité)<br />

change tout le temps ; il est impossible<br />

de créer des vaccins qui<br />

protègent à 100% et qui puissent<br />

éradiquer la maladie de la planète.<br />

Chaque année, <strong>les</strong> chercheurs<br />

doivent créer un nouveau vaccin à<br />

<strong>partir</strong> des dernières souches vira<strong>les</strong><br />

analysées. Les vaccins proposés<br />

protègent bien <strong>les</strong> patients tant que<br />

<strong>les</strong> changements du génome du<br />

virus ne sont pas trop importants<br />

d’une année à l’autre. Chaque année,<br />

l’Organisation mondiale de la<br />

santé (OMS) émet une recommandation<br />

sur <strong>les</strong> souches qui doivent<br />

être incluses dans le vaccin. Ce<br />

dernier est élaboré avec <strong>les</strong> souches<br />

qui ont circulé majoritairement durant<br />

l’hiver précédent et qui sont le<br />

plus susceptib<strong>les</strong> d’être présentes<br />

lors de l’hiver suivant.<br />

Maladie contagieuse<br />

La grippe est une maladie contagieuse<br />

qui touche l'appareil respiratoire.<br />

Elle se transmet très rapidement<br />

par le biais de gouttelettes de<br />

salive et de sécrétions respiratoires,<br />

à l’occasion d’éternuements ou de<br />

toux, et par contact direct notamment<br />

par <strong>les</strong> mains. Le virus de<br />

la grippe peut également se transmettre<br />

par contact avec des objets<br />

(poignée de porte, téléphone). Les<br />

personnes infectées sont contagieuses<br />

deux jours avant l’apparition des<br />

symptômes et jusqu’à 5 jours après.<br />

En 2 jours, <strong>les</strong> virus pénètrent dans<br />

la muqueuse (mince membrane humide)<br />

du nez, se multiplient dans<br />

<strong>les</strong> voies respiratoires, puis ils passent<br />

ensuite dans le sang, d’où <strong>les</strong><br />

symptômes généraux.<br />

Diagnostic et<br />

complications<br />

Le diagnostic de la grippe peut<br />

ne pas être aisé, particulièrement<br />

avant l’âge de un an. D’habitude,<br />

<strong>les</strong> symptômes généraux précèdent<br />

<strong>les</strong> symptômes locaux. Une<br />

fièvre importante supérieure à 38°C<br />

s'accompagne de douleurs musculaires<br />

et articulaires, de courbatures<br />

dans le dos, de maux de tête,<br />

de frissons et d'asthénie (fatigue<br />

générale). A signaler que beaucoup<br />

de maladies vira<strong>les</strong> comme<br />

un rhume ou une rhino-pharyngite<br />

peuvent donner ces signes. Dans<br />

<strong>les</strong> cas typiques, <strong>les</strong> symptômes de<br />

la grippe sont "violents", avec une<br />

forte fièvre, un rebond de la fièvre<br />

vers le quatrième jour, des courbatures,<br />

des frissons et une grosse<br />

fatigue. Des signes digestifs (nausées,<br />

vomissements) sont présents<br />

dans 1/5 des cas.<br />

Ce qui aide le médecin à<br />

faire un diagnostic est le contexte<br />

d’épidémie. Un examen biologique<br />

peut confirmer le diagnostic. Chaque<br />

hiver, beaucoup d'enfants contractent<br />

la grippe. Elle peut engendrer<br />

des complications plus ou moins<br />

graves dont des surinfections (otites<br />

[infections de l’oreille], atteintes infectieuses<br />

broncho-pulmonaires...).<br />

La grippe peut engendrer des complications,<br />

parfois graves surtout<br />

chez <strong>les</strong> personnes fragilisées (à<br />

cause de maladies débilitantes tels<br />

le diabète, l’asthme ou l’anémie falciforme),<br />

<strong>les</strong> personnes âgées, <strong>les</strong><br />

nourrissons. Chaque année, aux<br />

Etats-Unis, plus de 20.000 personnes<br />

meurent de la grippe ou de<br />

ses complications, selon le National<br />

Institute of Allergy and Infectious<br />

Diseases. Ce n’est donc pas une<br />

maladie à prendre à la légère.<br />

Grippe ou simple rhume ?<br />

La grippe se caractérise par<br />

une fièvre assez élevée, une fatigue<br />

générale, des frissons, mais aussi<br />

des céphalées ainsi que des douleurs<br />

généralisées. Une toux sèche et un<br />

écoulement nasal complètent ce tableau<br />

des symptômes <strong>les</strong> plus couramment<br />

diagnostiqués. La grippe<br />

provoque des symptômes dans le<br />

corps tout entier.<br />

Le rhume (rhinite, coryza<br />

aigu), lui, est plutôt une infection<br />

bénigne par rapport à la grippe, tout<br />

en étant d'origine virale également.<br />

Mais le rhume se limite aux fosses<br />

nasa<strong>les</strong> et à la gorge. Une<br />

personne prise par un rhume va<br />

éternuer, tousser, avoir le nez qui<br />

coule et souffrir de la gorge. Elle se<br />

sentira fatiguée, aura peut-être des<br />

maux de tête, mais pas de fièvre,<br />

pas de courbatures, pas de frissons.<br />

Les traitements<br />

Le médecin prescrit avant tout<br />

des médicaments contre la fièvre<br />

et <strong>les</strong> courbatures, éventuellement<br />

Dr. Kesler Dalmacy<br />

1671 New York Ave.<br />

Brooklyn, New York 11226<br />

Tel: 718-434-5345<br />

Le docteur de la<br />

Communauté Haïtienne<br />

à New York<br />

Grippe et rhume : deux maladies<br />

vira<strong>les</strong> proches l’une de l’autre.<br />

un médicament pour déboucher le<br />

nez, un antitussif contre une toux<br />

sèche, douloureuse... Il donne aussi<br />

des conseils pour éviter <strong>les</strong> risques<br />

de déshydratation (surtout chez <strong>les</strong><br />

très jeunes enfants et <strong>les</strong> personnes<br />

âgées). Les antibiotiques ne sont<br />

pas prescrits, sauf s'il existe réellement<br />

une surinfection, comme<br />

une otite, souvent chez l'enfant.<br />

Un médicament contre le virus<br />

de la grippe existe. Il peut être<br />

pris en comprimé ou avec un inhalateur.<br />

Le médecin guidera le<br />

patient là-dessus. En fait, il est rarement<br />

prescrit, car pour être vraiment<br />

efficace, il <strong>doit</strong> être pris dans<br />

<strong>les</strong> quarante-huit heures qui suivent<br />

<strong>les</strong> premiers symptômes. La<br />

grippe est pour beaucoup de personnes<br />

(sans problème particulier)<br />

une maladie bénigne: après une<br />

fièvre parfois élevée durant 3 à 4<br />

jours, le malade guérit en 6 à 7<br />

jours. Mais la grippe peut véritablement<br />

fatiguer. Exceptionnellement,<br />

certaines épidémies de grippe ont<br />

été particulièrement dramatiques à<br />

cause de changements notab<strong>les</strong> du<br />

génome du virus: la grippe asiatique<br />

en 1899, la grippe espagnole en<br />

1918 (40 millions de victimes dans<br />

le monde), la grippe de Hong-Kong<br />

en 1969 (2 millions de victimes), la<br />

grippe aviaire en Corée en 2003.<br />

Dr. Joel<br />

Henriquez Poliard<br />

M.D.<br />

Family and Community<br />

Medicine<br />

Public health and Pedriatics<br />

5000 N.E. Second Ave,<br />

Miami FL, 33137<br />

tel. (305) 751-1105<br />

Prévention<br />

Chez des patients fragi<strong>les</strong>,<br />

la grippe peut être grave parce<br />

qu’elle peut entraîner des complications:<br />

<strong>les</strong> personnes âgées,<br />

<strong>les</strong> personnes atteintes d’une insuffisance<br />

cardiaque, rénale ou<br />

respiratoire en particulier <strong>les</strong> tabagiques,<br />

<strong>les</strong> personnes immunodéprimées<br />

(maladie cancéreuse,<br />

chimiothérapie) sont des sujets<br />

à risque. Pour ces raisons, on<br />

recommande une vaccination.<br />

A noter que l’on estime à 80%<br />

l’efficacité du vaccin antigrippal.<br />

La vaccination <strong>doit</strong> être différée<br />

en cas de maladie fébrile<br />

ou d'infection aiguë.<br />

La vaccination constitue<br />

le meilleur moyen de protection<br />

contre la grippe saisonnière. Elle<br />

<strong>doit</strong> être faite au moins deux<br />

semaines avant le début de la<br />

saison grippale (à l’approche<br />

de l’hiver). La vaccination <strong>doit</strong><br />

être renouvelée tous <strong>les</strong> ans chez<br />

<strong>les</strong> personnes à risque.<br />

Si ces personnes ne sont pas<br />

vaccinées et attrapent la grippe,<br />

el<strong>les</strong> seront particulièrement surveillées<br />

par le médecin qui leur<br />

prescrit parfois un traitement antibiotique<br />

contre une éventuelle<br />

surinfection bactérienne respiratoire.<br />

Le médicament antiviral<br />

contre la grippe (en comprimé)<br />

peut aussi avoir un effet préventif.<br />

Ainsi il peut être prescrit chez<br />

certaines personnes durant plusieurs<br />

jours à plusieurs semaines<br />

pour éviter de contracter la grippe,<br />

en cas de contexte épidémique.<br />

Mais le meilleur moyen pour<br />

<strong>les</strong> patients fragi<strong>les</strong> d’éviter<br />

d’attraper la grippe est de se<br />

faire vacciner.<br />

Le principe de fabrication du<br />

vaccin reste inchangé depuis plus<br />

d'un demi-siècle : <strong>les</strong> virus sont<br />

produits dans des oeufs de poule<br />

embryonnés, ils sont ensuite extraits<br />

de l'oeuf, inactivés puis divisés<br />

en parties (<strong>les</strong> particu<strong>les</strong> vira<strong>les</strong>)<br />

qui sont alors utilisées pour<br />

fabriquer le vaccin. Certaines personnes,<br />

allergiques aux oeufs, ne<br />

peuvent donc pas être vaccinées<br />

contre le virus de la grippe.<br />

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Haïti,<br />

toujours<br />

sur la liste<br />

noire du<br />

Département<br />

d’Etat<br />

Dans une liste noire contenant<br />

certains pays du monde qualifiés<br />

comme étant des carrefours où<br />

la drogue est transitée pour arriver<br />

aux Etats-Unis, et rendue publique<br />

à Washington le mardi 15 septembre<br />

dernier, Haïti se trouve figurée<br />

parmi <strong>les</strong> seuls 4 pays de la Caraïbe<br />

dont <strong>les</strong> Bahamas, la Jamaïque et la<br />

République Dominicaine, à jouer un<br />

rôle prépondérant en ce qui concerne<br />

le narcotrafic dans cette région. Autre<br />

le Nigeria dans le continent africain,<br />

le Pakistan et la Birmanie en<br />

Asie identifiés comme des pays passeurs<br />

de la drogue, le Paraguay, le<br />

Brésil, le Panama, le Pérou, le Guatemala<br />

et le Mexique dans la région<br />

sud américaine, sont autant de pays<br />

qui sont classés des pays narcotrafiquants<br />

dans le rapport du Département<br />

d’Etat américain. Cependant,<br />

des pays comme la Colombie, le<br />

Venezuela et la Bolivie demeurent<br />

<strong>les</strong> seuls pays producteurs et exportateurs<br />

de drogue dans la région sud<br />

américaine, a notifié le rapport.<br />

Haïti qui n’est pas en réalité<br />

un pays producteur de drogue figure<br />

sur toutes <strong>les</strong> listes des rapports annuels<br />

des pays indexés ‘pays passeurs<br />

de drogue’. Ironie du sort, Les<br />

Etats-Unis, le seul Pays du monde,<br />

ayant le taux le plus élevé de consommateurs<br />

de drogue n’est jamais<br />

figuré sur aucune liste d’accusation.<br />

Et puis le Venezuela ? Producteur ?<br />

Enfin ! Pourquoi aurait on besoin<br />

de cultiver ou fabriquer ce produit<br />

s’il n’y avait pas une si importante<br />

demande venant des Etats-Unis<br />

d’Amérique ?<br />

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Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009 Haïti Liberté 15


Elie Damota<br />

Suite de la page (12)<br />

canne et de la banane. Ce sont des<br />

cultures d’exportation, typiquement<br />

colonia<strong>les</strong>, qui ne sont pas destinées<br />

à nourrir <strong>les</strong> Guadeloupéens. Il faut<br />

transformer notre agriculture, la destiner<br />

prioritairement à nourrir <strong>les</strong> Guadeloupéens.<br />

D’autres choses sont à<br />

revoir. Nous avons un taux d’échec<br />

scolaire préoccupant. Le taux de<br />

chômage réel des jeunes atteint pratiquement<br />

<strong>les</strong> 60 %. Nous sommes<br />

vice-champions d’Europe du chômage<br />

des jeunes. Tout cela <strong>doit</strong> nous interroger<br />

sur <strong>les</strong> liens qui nous unissent<br />

à la France. On le voit bien, ce sont<br />

des liens qui nous infériorisent, nous<br />

assujettissent.<br />

Rosa Moussaoui : Vous avez<br />

fortement dénoncé <strong>les</strong> discriminations<br />

pendant le mouvement. Où en est-on<br />

aujourd’hui ?<br />

Élie Domota : Nous ne constatons<br />

pas même un début de résolution<br />

de ce problème. M. Sarkozy a<br />

nommé une ministre des DOM-TOM<br />

guadeloupéenne, qui se trouve être,<br />

comme par hasard, la fille de Mme<br />

Michaux-Chevry. Sa promotion, pour<br />

nous, ne change rien, puisqu’elle est,<br />

elle aussi, au service du grand capital.<br />

Nous avons exigé, pendant le mouvement,<br />

une politique pour la jeunesse<br />

et l’insertion durable des jeunes. Là<br />

dessus, l’accord du 4 mars prévoyait<br />

un plan d’urgence pour la formation et<br />

l’insertion des jeunes. Or sur ce front<br />

non plus, rien, absolument rien n’a été<br />

fait. En fait, l’État traîne délibérément<br />

des pieds pour permettre aux capitalistes<br />

et aux békés de se refaire une<br />

DÉCÈS<br />

santé. Mais le peuple guadeloupéen ne<br />

se laissera pas berner ainsi sans rien<br />

faire.<br />

Rosa Moussaoui : Le système<br />

capitaliste traverse actuellement une<br />

crise historique. Peut-on dire que le<br />

mouvement contre la pwofitasyon<br />

avait une dimension de remise en<br />

cause des logiques de ce système ?<br />

Élie Domota : Oui, bien entendu.<br />

Le capitalisme et <strong>les</strong> rapports<br />

de domination capitalistes conduisent<br />

inexorablement à la barbarie. Ce système<br />

protège <strong>les</strong> privilèges de ceux<br />

qui passent leur temps à marcher sur<br />

<strong>les</strong> plus faib<strong>les</strong> au nom de la compétitivité,<br />

de la toute-puissance du marché.<br />

En face, on nous demande d’être<br />

« raisonnab<strong>les</strong> ». C’est-à-dire, en réalité,<br />

d’accepter sans broncher <strong>les</strong> bas<br />

salaires, <strong>les</strong> licenciements, la casse des<br />

acquis sociaux au nom d’une prétendue<br />

« responsabilité ».<br />

M. Sarkozy nous montre la vraie<br />

nature de ce système. Je ne suis pas<br />

fondamentalement un pro-RSA. Mais<br />

je constate qu’il a cherché pendant des<br />

mois 1 milliard d’euros pour financer le<br />

RSA. Le même, en moins de deux heures,<br />

a mobilisé 360 milliards pour <strong>les</strong><br />

banquiers. Ces mêmes banquiers qui se<br />

distribuent aujourd’hui l’argent entre<br />

eux sous forme de bonus faramineux.<br />

M. Sarkozy a convoqué <strong>les</strong> banquiers<br />

le 25 août dernier. Ils sont sortis de<br />

son bureau tout sourires. Comment ne<br />

pas voir là une connivence entre l’État<br />

et <strong>les</strong> milieux financiers ?<br />

Ce qu’il faut faire à notre sens<br />

aujourd’hui, c’est se mettre ensemble,<br />

dans l’unité et la solidarité <strong>les</strong><br />

HAITI LIBERTE annonce la nouvelle de la mort de Mme Vve Montreuil Etienne Mathurin, née Anna –Lucia<br />

Jean Baptiste, survenue le Samedi 19 Septembre 2009, à l’âge de 93 ans, à Brooklyn, New York, des suites d’une<br />

longue maladie chrétiennement supportée.<br />

En cette pénible circonstance, nous présentons nos Condoléances<br />

À ses enfants : Dr. Moïse Mathurin et son épouse Mme Andrèle Jean Mathurin, Mr. Dugué Mathurin et son<br />

épouse Mme Ketty Camille Mathurin, Mme Lydie Mathurin Séraphin, Mme Emilie Mathurin Vincent, sa soeur<br />

Alide Joseph, actuellement au Canada.<br />

À ses petits enfants: Dr. Karyn-Moïse Mathurin Moraros et son époux Nikolas Moraros, Montreuil Mathurin II,<br />

Stanley Mathurin, Mme Régine Mathurin Thomas et son époux Walter Thomas, Donna St.Clair Aidoo et son<br />

époux Nii-Coppo Aidoo, Mr. Carl Billy St.Clair et épouse, Mme Linda St.Clair Se<strong>les</strong>hi et son époux Joseph Se<strong>les</strong>hi,<br />

Mme Marie Jacqueline Séraphin, Joseph Emile Séraphin Jr., Mme Emlyn Séraphin et son époux Kesly Sam, Mme<br />

Rebecca Ruth Séraphin, Gabriel Séraphin, Rachel Vincent, Loudlyn Vincent, Luc Emmanuel Vincent, Mme Ketsia<br />

Mathurin Michel et son époux James Michel, Mr. Dugue Mathurin Jr. , Mr. Richard Mathurin.<br />

À ses arrieres petits-enfants: Arthur St.Clair, Emmanuel Aidoo, Danielle Aidoo, Ketziah Dorzeide St.Clair,<br />

Joshua, Elie St. Clair, Esrael, Ephraim, Christian Se<strong>les</strong>hi, Elijah Eros Moraros, Izeyah Thomas, David Moise<br />

Seraphin, Terrell Stevens, Kelitah/Keilah Stevens, Samantha Cindy Marcajoux, Joshua Michel, Belinda et<br />

Gabrianna Mathurin, Christian Teddy Jerome, John Eddie/LyAnna Berthina Jerome.<br />

À ses neveux/ nieces: Mme Alina Joachim Lombart et époux, l’Ingénieur Jacques Joachim son épouse et<br />

famille, Mme Vve Joseph Rodrigue, Mr/Mme Venix Joachim et famille, Mr. Guy Joachim et famille, Mme Paula<br />

Joachim White et famille, Mr. Luc Jean Baptiste et famille, Rev. Maurel Lamour et famille, Mme Jeanne<br />

Bien-Aimé Alexandre et son epoux Rev. Mathieu Alexandre, Mr. Luc Bien-Aimé et famille, Mme Solange<br />

Mathurin et famille, Mr./Mme Arius Théodore et famille, Rev. et Mme Kenos Desamours et famille, Mme Vve<br />

Horacio Noël , Mr/Mme Daniel Noël et famille, Mr/Mme Josue Noël et famille, Mr/Mme David Noël et famille,<br />

Mme Bleuette Eustache et famille, Mr. Fritz Gerald Eustache et famille, Mme Yarline Laguerre, époux et famille,<br />

Mme Nicole Rodrigue et famille, Mme Eliane Rodrigue et famille, Mr. Jean-Claude Rodrigue et famille, Mr/Mme<br />

Antonio Rodrigue et famille, Mme Jessie Rodrigue, epoux et enfants.<br />

À ses cousins/cousines: Mme Vve Anelus Augustin et famille, Evelyne Char<strong>les</strong>, Rev. Gabriel Char<strong>les</strong>, Mr./Mme<br />

Jacques B. Char<strong>les</strong> et famille, Dr. Jacquelin Emmanuel et famille, Mme Vve Casseus Char<strong>les</strong> et famille, Mme<br />

Arnelle Augustin et famille, Mme Ginette Rodrigue et famille, Mme Arlette Augustin, époux et famille, Rev. Elie<br />

Char<strong>les</strong> et famille, Mr/Mme Lucius Char<strong>les</strong> et famille, Mr/Mme Louinord Char<strong>les</strong> et famille, Mr/Mme Daniel<br />

Char<strong>les</strong> et famille, Mr. Elie Char<strong>les</strong> et famille, Mme Lucmilla Joachim Orlando et famille, Mme Elizabeth Joachim<br />

et famille, Mme Annie Pierre-Louis /Rev Fritzbert Joseph et famille, Mme Nellie Pierre-Louis et famille, Rev.<br />

Delince St Meran et famille, Mr/Mme Mareus Narcisse et famille, Mr/Mme Jean Herard Joseph et famille, Mme<br />

Lunie Joseph et famille, Mme Alourdes Robert et famille, Jedida Perrier et famille, Josianne St.Phar et famille,<br />

Jonathan Alexandre et famille, Nirla Lors et famille, Joel Leon et famille, Christiane Jonathas et Famille, Elizabeth<br />

Riboul et famille, Mme Lucita Brave et famille, Mr. Serge Jean et famille, Mme Arlette Jean et famille, Mme<br />

Micheline Borgelin Octave et famille, Mme Marriette Jean et famille, Mr. Carl Henri Etienne et famille, Mme<br />

Gabrielle Dorvelus et famille, Mme Lizette Eugene Ce<strong>les</strong>tin et famille, Mr/Mme Yves Camille, Mr. Gesner Joseph<br />

et famille. Mr. Reynold Andre, Mme Circee Andre.<br />

Aux famil<strong>les</strong>: Mathurin, Camille, Seraphin, Se<strong>les</strong>hi, Aidoo, Snt Clair, Stevens, Marcajoux, Michel Lombard,<br />

Joachim, White, Jérome, Bien-Aime, Alexandre, Noël, Desamours, Eustache, Laguerre, Char<strong>les</strong>, Pierre Louis, Snt<br />

Méran, Narcisse, Joseph, Brave Jean, Boegelin, Myrthil, Joanis, Rodrigue, Emmanuel, Vincent, Michel, Sam,<br />

Thomas, Moraros, Lamour, Azemar, Jean Baptiste, Myrthil, Joanis, Augustin, Rodrigue, Emmanuel, Vincent,<br />

Jean, Michel, St. Clair, Sam, Thomas, Moraros, Lamour, Azemar, Borgelin, Etienne, Dorvelus, la Grande Famille de<br />

l’Eglise Baptiste Eben-Ezer dont elle fût membre sous la direction du Rev Pasteur Ramino Olivier, ainsi qu’à tous<br />

<strong>les</strong> autres parents et alliés plongés dans la douleur, nous présentons nos sincères sympathies.<br />

L’exposition aura lieu le Vendredi 25 Septembre 2009 au parloir funèbre Andrew Terrogrossa, sis au 2265<br />

Flatbush Avenue de 4hrs à 9hrs du soir, et <strong>les</strong> funérail<strong>les</strong> seront chantées le Samedi 26 Septembre 2009 à <strong>partir</strong><br />

de 8hrs du matin en l’Eglise Baptiste Eben-Ezer, sise au 1060 President Street, angle Bedford Ave à Brooklyn, New<br />

York.<br />

<br />

Paix à son âme!<br />

plus larges. Que <strong>les</strong> gens descendent<br />

dans <strong>les</strong> rues, envahissent l’espace<br />

public pour dire très clairement, dans<br />

un mouvement déterminé et engagé,<br />

qu’ils en ont marre de ne bénéficier<br />

que de miettes. Certains s’en mettent<br />

plein <strong>les</strong> poches, à ne plus savoir<br />

qu’en faire. Cet argent <strong>doit</strong> bénéficier<br />

à la majorité. Il faut que tout le monde<br />

puisse vivre.<br />

Rosa Moussaoui : L’unité sans<br />

faille affichée par le collectif LKP pendant<br />

la grève est-elle toujours de mise<br />

?<br />

Élie Domota : Le LKP n’est pas<br />

un mouvement spontané. C’est une<br />

accumulation, une addition de luttes,<br />

de victoires, de défaites, d’expériences<br />

qui remontent à des dizaines d’années.<br />

Chacune des organisations membres<br />

du LKP avait déjà participé, à un moment<br />

ou à un autre, à un travail unitaire.<br />

Nous avions monté ensemble,<br />

en 2004, un comité de lutte contre la<br />

répression antisyndicale. Nous travaillons<br />

ensemble depuis 2002 sur une<br />

plate-forme commune de la classe<br />

ouvrière. Nous faisons des 1er mai<br />

ensemble depuis le début des années<br />

1990. S’unir, tous ensemble, fin 2008,<br />

n’a donc pas posé de problème majeur.<br />

Le LKP est l’aboutissement d’un processus<br />

de combats et d’expériences.<br />

Rosa Moussaoui : Vous avez<br />

participé pour la première fois cette<br />

année à la Fête de l’Humanité. Quel<strong>les</strong><br />

sont vos impressions ?<br />

Élie Domota : Des impressions<br />

extraordinaires. Ce que j’apprécie, c’est<br />

cette mixité de personnes de toutes <strong>les</strong><br />

couleurs, de toutes <strong>les</strong> origines, de<br />

toutes <strong>les</strong> cultures. On passe des concerts<br />

aux débats, en passant par des<br />

moments de rencontres, d’échanges<br />

culturels autour de repas. C’est fabuleux.<br />

J’ai rencontré une foule de gens<br />

: des Mauritaniens, des Gabonais, des<br />

Ivoiriens, des Français, des militants<br />

du PCF, de la CGT ou d’autres syndicats.<br />

J’ai découvert un brassage que<br />

je n’avais jamais vu ailleurs. Tout cela<br />

dans une ambiance très conviviale.<br />

Voir ainsi des centaines de milliers<br />

de personnes en un même lieu, c’est<br />

incroyable. J’ai été très impressionné,<br />

aussi, de l’écho rencontré par notre<br />

lutte. Comme si notre combat avait<br />

transmis de la force à d’autres, à des<br />

milliers de kilomètres. Tout ce que je<br />

peux souhaiter, c’est que <strong>les</strong> travailleurs<br />

français et leurs organisations<br />

puissent se mettre ensemble pour lutter<br />

ensemble, dans un mouvement qui<br />

aille au-delà d’une journée. Le gouvernement<br />

et <strong>les</strong> capitalistes ne craignent<br />

pas <strong>les</strong> journées de mobilisation<br />

sans suite. Pour <strong>les</strong> obliger à négocier,<br />

pour instaurer un véritable rapport de<br />

force, propre à <strong>les</strong> faire plier, il faut<br />

aller vers des grèves reconductib<strong>les</strong>.<br />

L’Humanité 18 septembre 2009<br />

Cap-Haïtien: des enfants<br />

victimes de pédophilie<br />

Par Morisseau Lazarre<br />

Militarisation<br />

Suite de la page (16)<br />

certaines des pires atrocités.<br />

La Quatrième Flotte US, démantelée<br />

en 1950, a repris du service<br />

en 2008, peu après l’invasion<br />

de l’Equateur par la Colombie, avec<br />

pour mission de contrôler <strong>les</strong> Caraïbes,<br />

l’Amérique de Sud et Centrale,<br />

et <strong>les</strong> eaux qui <strong>les</strong> entourent.<br />

Selon l’annonce officielle, ses<br />

diverses missions comprennent la<br />

lutte contre le trafic illégal, la coopération<br />

dans le domaine de la sécurité,<br />

<strong>les</strong> opérations militaires conjointes<br />

et l’entraînement bilatéral et<br />

multinational".<br />

La militarisation de l’Amérique<br />

Latine s’aligne sur des objectifs<br />

beaucoup plus vastes. En Irak, on<br />

n’a pratiquement aucun renseignement<br />

sur la destination des énormes<br />

bases militaires là-bas, et donc,<br />

on suppose qu’el<strong>les</strong> ne vont servir<br />

qu’aux projections de forces. Estimé<br />

au départ à 1,5 milliards de dollars,<br />

le coût de l’immense ambassade US,<br />

Douglas Christian Perlitz<br />

Un natif de Connecticut (État nord<br />

des États-Unis), Douglas Christian<br />

Perlitz, 39 ans, vient d’être accusé par<br />

la justice de Connecticut d’avoir abusé<br />

sexuellement des enfants de rue pris<br />

en charge par le Centre Pierre Toussaint<br />

au Cap-Haïtien.<br />

Fondée en 1997 par Perlitz avec<br />

l’aide de l’Ordre Catholique Romain de<br />

Malte, cette institution qui se trouve<br />

au Haut du Cap à l’entrée sud de la<br />

deuxième ville du pays, accueillait des<br />

enfants de rue, tous des garçonnets,<br />

sous la direction et la supervision du<br />

fondateur lui-même, depuis lors.<br />

Mais il s’est trouvé que le fondateur-directeur<br />

prenait un malin plaisir<br />

à abuser sexuellement pendant plus de<br />

dix ans ces enfants infortunés dont il<br />

devait être le protecteur. Ainsi, ne pouvant<br />

plus accepter l’inacceptable, <strong>les</strong><br />

enfants se sont finalement révoltés et<br />

ont donné des interviews à un journaliste<br />

local de Radio Contact Inter 94.9<br />

FM qui, lui, a vulgarisé <strong>les</strong> informations<br />

relatives à cet état de choses.<br />

D’après ce journaliste, à la suite<br />

de la diffusion de ces informations, la<br />

MINUSTAH et l’Ambassade des États-<br />

Unis n’avaient pas tardé à réagir en<br />

entamant une enquête sur la situation.<br />

C’est ce qui a donné lieu à la justice<br />

de Connecticut de charger le pédophile<br />

Douglas Christian Perlitz avec<br />

10 chefs d’accusation. S’il est trouvé<br />

coupable après <strong>les</strong> investigations, Perlitz<br />

pourra bien écoper une peine de 30<br />

ans d’emprisonnement et sera obligé<br />

de payer $250.000 d’amende. Entre<br />

temps, <strong>les</strong> portes du Centre Pierre<br />

Toussaint sont fermées jusqu’à nouvel<br />

ordre et ces enfants infortunés n’ont<br />

d’autre alternative pour le moment.<br />

Enfin, ce qui est curieux et dégueulasse<br />

dans cette situation tragique,<br />

c’est que, alors que la MINUSTAH et<br />

l’Ambassade des États-Unis mènent<br />

enquêtes sur cette situation des plus<br />

répugnantes, une fois de plus, le gouvernement<br />

restavèk de Préval-Pierre-<br />

Louis n’en a soufflé mot. Oui, c’est<br />

vraiment un gouvernement tête-dechien,<br />

cul-de-cochon.<br />

ville à l’intérieur de la ville, à Bagdad<br />

devrait atteindre 1, 8 milliards<br />

de dollars par an.<br />

L’administration Obama fait<br />

également construire des méga-ambassades<br />

au Pakistan et en Afghanistan.<br />

Les Etats-Unis et le Royaume-<br />

Uni exigent que la base militaire<br />

de Diego Garcia ne soit pas incluse<br />

dans la "zone exempte d’armes nucléaires<br />

(ZEAN)" prévue en Afrique<br />

– comme c’est le cas pour <strong>les</strong> bases<br />

américaines dans le Pacifique.<br />

En résumé, <strong>les</strong> avancées vers<br />

« un monde de paix » n’entrent pas<br />

dans le cadre du « changement en<br />

lequel on peut croire », pour reprendre<br />

le slogan de campagne<br />

d’Obama.<br />

Titre original : "Militarizing<br />

Latin America"<br />

Traduction Emcee Des Bassines<br />

et du Zèle pour le Grand Soir 20<br />

septembre 2009<br />

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16<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009


A Travers le monde<br />

Zelaya est enfin à<br />

Tegucigalpa<br />

Le président déchu du Honduras<br />

Manuel Zelaya a réussi à la<br />

surprise générale à rentrer lundi à<br />

Tegucigalpa, où il a trouvé refuge à<br />

l'ambassade du Brésil, un peu moins<br />

de trois mois après avoir été chassé<br />

en pyjama de son pays par <strong>les</strong> militaires.<br />

M. Zelaya est resté discret sur<br />

<strong>les</strong> modalités de son retour dans son<br />

pays, où il avait déjà tenté en vain<br />

Manuel Zelaya à l’ambassade du<br />

Brésil, il appelle « au peuple hondurien<br />

» à se réunir autour de l'ambassade.<br />

« Les forces armées doivent tourner leurs<br />

fusils contre <strong>les</strong> ennemis du peuple, pas<br />

contre le peuple »<br />

de rentrer à deux reprises depuis le<br />

coup d'État du 28 juin, condamné<br />

par l'ensemble de la communauté<br />

internationale. Le 5 juillet, il avait<br />

dû se contenter de survoler en avion<br />

la piste de l'aéroport de Tegucigalpa<br />

bloquée par l'armée. Le 24<br />

juillet, il avait brièvement franchi à<br />

pied la frontière entre le Honduras<br />

et le Nicaragua, avant de retourner<br />

dans son pays d'asile depuis le coup<br />

d'État.<br />

Le ministre brésilien des Affaires<br />

étrangères, Celso Amorim, a<br />

assuré que son pays n'avait « joué<br />

aucun rôle » dans le retour du président<br />

déchu et s'était contenté de<br />

répondre favorablement à sa demande<br />

d'asile dans son ambassade.<br />

M. Zelaya a immédiatement<br />

appelé « le peuple hondurien » à se<br />

réunir autour de l'ambassade, au<br />

cours d'une conférence de presse<br />

dans <strong>les</strong> locaux de l'ambassade. «<br />

Les forces armées doivent tourner<br />

leurs fusils contre <strong>les</strong> ennemis du<br />

peuple, pas contre le peuple », a-t-il<br />

lancé aux militaires.<br />

Dans une interview à la chaîne<br />

de télévision internationale CNN en<br />

espagnol, il a assuré que ses intentions<br />

étaient « pacifiques » et qu'il<br />

voulait établir « le dialogue ». Son<br />

Les États-Unis confirment<br />

le retour de Zelaya au<br />

Honduras<br />

Washington, le 21 septembre<br />

(PL) – Les Etats-Unis ont<br />

confirmé aujourd’hui le retour du<br />

président Manuel Zelaya au Honduras,<br />

en vue d’une reprise de ses<br />

fonctions, après le putsch militaire<br />

qui l’a chassé du pouvoir en juin<br />

dernier. «Nous savons que Zelaya<br />

est dans son pays, mais nous ignorons<br />

exactement où il se trouve.<br />

Nous essayons d’avoir plus de détails»,<br />

a déclaré le porte-parole du<br />

Département d’Etat, Ian Kelly. Notre<br />

ambassade vérifie <strong>les</strong> informations<br />

retour survient à un moment où le<br />

dialogue avec le gouvernement de<br />

facto était justement dans une impasse<br />

depuis l'échec de la médiation<br />

internationale du président du Costa<br />

Rica, Oscar Arias.<br />

Celle-ci avait achoppé sur le retour<br />

au pouvoir de M. Zelaya au sein<br />

d'un gouvernement d'union nationale,<br />

refusé par <strong>les</strong> autorités en place<br />

à Tegucigalpa depuis le coup d'État,<br />

malgré <strong>les</strong> pressions croissantes de<br />

la communauté internationale, entre<br />

suppressions de visas et de plusieurs<br />

programmes d'aide. Le gouvernement<br />

de facto de Roberto Micheletti<br />

avait aussi confirmé l'organisation<br />

de l'élection présidentielle à la date<br />

prévue du 29 novembre, bien que la<br />

plupart des pays étrangers aient déjà<br />

annoncé qu'ils ne reconnaîtraient<br />

pas le résultat de ce scrutin. Le retour<br />

surprise de M. Zelaya survient<br />

au lendemain de son 57e anniversaire<br />

et à 48 heures de l'Assemblée<br />

générale des Nations unies à New<br />

York mercredi, où il est en principe<br />

inscrit sur la liste des orateurs.<br />

Le secrétaire général de<br />

l'Organisation des États américains<br />

(OEA), José Miguel Insulza, a averti<br />

<strong>les</strong> autorités de fait qu'el<strong>les</strong> étaient «<br />

responsab<strong>les</strong> de la sécurité » de M.<br />

Zelaya et de l'ambassade du Brésil.<br />

M. Insulza devrait arriver très<br />

rapidement à Tegucigalpa pour «<br />

commencer le dialogue » de sortie<br />

de crise, selon M. Zelaya. L'OEÀ n'a<br />

pas donné de confirmation officielle,<br />

mais a annoncé une réunion extraordinaire<br />

de son Conseil permanent<br />

à Washington à 16H30 heure<br />

locale (20H30 GMT) sur la situation<br />

au Honduras.<br />

Le porte-parole du département<br />

d'État américain, Ian Kelly, a,<br />

lui « réitéré » son « appel au calme<br />

quasi quotidien à l'attention des<br />

deux parties », tout en rappelant<br />

que, pour Washington, M. Zelaya «<br />

est le dirigeant constitutionnel et démocratiquement<br />

élu du Honduras ».<br />

Le gouvernement de facto<br />

n'avait toujours pas réagi en début<br />

d'après-midi à la confirmation du<br />

retour du président déchu, qu'el<strong>les</strong><br />

avaient d'abord démenti.<br />

M. Micheletti avait déclaré<br />

dans la matinée que <strong>les</strong> informations<br />

sur un retour de M. Zelaya relevaient<br />

du « terrorisme médiatique<br />

».<br />

Agence France-Presse<br />

Tegucilgalpa, le 21 septembre 2009<br />

pour connaître la situation, a ajouté<br />

le fonctionnaire.<br />

Zelaya a annoncé ce lundi<br />

qu’il allait entamer à Tegucigalpa,<br />

dans <strong>les</strong> prochaines heures, un processus<br />

de dialogue pour rétablir le fil<br />

constitutionnel rompu par le coup<br />

d’Etat. Dans des déclarations téléphoniques<br />

à la chaîne Te<strong>les</strong>ur, le<br />

président constitutionnel a confirmé<br />

qu’il se trouve dans la capitale hondurienne<br />

pour respecter la volonté<br />

du peuple.<br />

Granma 21 Septembre 2009<br />

A Fallujah, en Iraq, l’uranium<br />

appauvri et le phosphore blanc<br />

continuent de tuer <strong>les</strong> enfants<br />

Le nombre de bébés nés avec des malformations ne cessait d’augmenter de façon alarmante dans<br />

la région de Fallujah.<br />

Par Joëlle Pénochet<br />

La chaîne britannique SkyNews<br />

a révélé le 1er septembre dernier<br />

que le nombre de bébés nés avec<br />

des malformations ne cessait<br />

d’augmenter de façon alarmante<br />

dans la région de Fallujah. Ce phénomène<br />

est attribué à l’utilisation<br />

d’armes de destruction massive,<br />

chimiques et radioactives, interdites<br />

selon <strong>les</strong> conventions internationa<strong>les</strong>,<br />

lors de l’attaque terroriste<br />

de grande ampleur par <strong>les</strong> troupes<br />

anglo-américaines en novembre<br />

2004.<br />

Il y a quinze mois, une équipe de<br />

SkyNews avait réalisé un reportage<br />

à Fallujah montrant l’accroissement<br />

sans précédent du nombre de malformations<br />

congénita<strong>les</strong> chez <strong>les</strong><br />

nouveaux nés et de foetus morts<br />

présentant toutes sortes de déformations<br />

monstrueuses. Les journalistes<br />

qui sont retournés récemment sur<br />

place ont constaté que la situation<br />

sanitaire ne cessait d’empirer.<br />

Un pédiatre, le Dr Ahmed<br />

Uraibi, a indiqué que le nombre de<br />

malformations chez <strong>les</strong> nouveauxnés<br />

avait encore augmenté l’an<br />

dernier. Mais l’infrastructure médicale<br />

du pays (qui avait <strong>les</strong> hôpitaux<br />

<strong>les</strong> plus modernes de la région et des<br />

médecins de très haut niveau avant<br />

l’embargo décrété en 1990) a été<br />

entièrement détruite (1), <strong>les</strong> moyens<br />

médicaux en praticiens et en médicaments,<br />

déjà presque inexistants pendant<br />

l’embargo qui a duré treize ans,<br />

ne permettent plus de soigner <strong>les</strong><br />

enfants iraquiens. Des centaines de<br />

médecins ont été mystérieusement<br />

assassinés, et beaucoup d’autres ont<br />

quitté le pays pour échapper au sort<br />

de leurs collègues. Les équipements<br />

des hôpitaux qui ont échappé aux<br />

bombardements ciblés sont hors<br />

d’usage ou obsolètes.<br />

Au cours de la « Guerre du Golfe<br />

» de 1991, 800 tonnes d’uranium<br />

appauvri (UA), un déchet nucléaire<br />

hautement toxique, avaient été utilisées,<br />

provoquant des épidémies de<br />

cancers, de mutations génétiques et<br />

d’atteinte du génome [patrimoine<br />

génétique d’un individu] (2). Depuis<br />

mars 2003, ce sont des milliers de<br />

tonnes de ce poison chimique et radioactif<br />

(3) qui ont été répandues sur<br />

l’Irak, principalement sur <strong>les</strong> vil<strong>les</strong>.<br />

Fallujah a été particulièrement<br />

touchée par <strong>les</strong> bombes à l’uranium<br />

appauvri, et également par de nouvel<strong>les</strong><br />

versions de bombes au napalm,<br />

au plasma, au phosphore, plus<br />

sophistiquées et plus meurtrières<br />

que <strong>les</strong> précédentes, testées à grande<br />

échelle. Les agresseurs avaient dû<br />

procéder au nettoyage total de certains<br />

quartiers de la ville (comme<br />

à Bagdad en 2003) déclarés zones<br />

interdites immédiatement après <strong>les</strong><br />

bombardements ; le sol avait été<br />

enlevé sur plusieurs mètres de profondeur.<br />

L’utilisation de napalm et de<br />

phosphore a été confirmée par de<br />

nombreux témoins à Fallujah, comme<br />

ce professeur qui avait déclaré<br />

: « J’ai vu des corps se transformer<br />

en squelettes et charbon juste après<br />

l’explosion de bombes au phosphore<br />

» (Cf. Dahr Jamail, 2004). Le Pentagone<br />

a dû reconnaître en 2005<br />

avoir utilisé du phosphore blanc lors<br />

de l’attaque de la « ville aux cent<br />

mosquées ». A l’origine fumigène,<br />

cette substance est utilisée comme<br />

arme chimique malgré son interdiction<br />

par le protocole III additionnel<br />

à la Convention sur certaines armes<br />

chimiques de l’ONU (1983) ; son<br />

utilisation offensive est considérée<br />

comme un crime de guerre.<br />

Notes<br />

(1) « Il y a 30 ans, le standard<br />

de l’approvisionnement dans le domaine<br />

de la médecine en Irak était comparable<br />

aux pays d’un revenu moyen et élevé :<br />

97% de la population dans <strong>les</strong> vil<strong>les</strong> et<br />

79% à la campagne avaient accès à un<br />

système de santé qui fonctionnait » (Des<br />

médecins morts en Irak par Dr. Susanne<br />

Lippmann-Rieder http://internationalnews.over-blog.com/article-18722265.<br />

html).<br />

(2) La fixation de l‘UA sur le placenta<br />

provoque hydrocéphalies, absence<br />

de tête, de membres ou d’organes, organes<br />

à l’extérieur du corps. « Chez <strong>les</strong><br />

bébés irakiens nés en 2002, l’incidence<br />

d’anophtalmie (absence d’yeux) a<br />

été 250.000 fois plus grande que<br />

l’occurrence moyenne. Les premières<br />

paro<strong>les</strong> d’une femme irakienne qui vient<br />

d’accoucher ne sont pas : « c’est une fille<br />

ou un garçon ? », mais « mon bébé est-il<br />

normal ? ». En outre, <strong>les</strong> anomalies génétiques<br />

s’aggravant d’une génération<br />

à l’autre, il faudra plusieurs décennies<br />

avant de mesurer l’atteinte du génome<br />

». (La guerre nucléaire silencieuse, Sortir<br />

du Nucléaire n° 29).<br />

(3) « Selon le droit international,<br />

ces armes (à l’UA) sont illéga<strong>les</strong> parce<br />

qu’el<strong>les</strong> infligent "des maux superflus<br />

et des souffrances inuti<strong>les</strong>, qu’el<strong>les</strong><br />

sont non discriminantes, qu’el<strong>les</strong><br />

causent des atteintes graves et durab<strong>les</strong><br />

à l’environnement et demeurent<br />

meurtrières bien après la fin des conflits."<br />

Leur utilisation a été condamnée<br />

par une résolution des Nations Unies de<br />

1996. De son côté, le Parlement européen<br />

a voté en 2001 un moratoire sur<br />

leur utilisation. ». (Ibid.)<br />

Références<br />

Lisa Holland : The Truth Of Iraq’s<br />

City Of Deformed Babies 48am UK,<br />

September 01, 2009, Sky News Returns<br />

To Fallujah : Lisa Holland Revisits<br />

The Children ...<br />

Iraq Deformities - Iraq (video,<br />

2008, 8:53)<br />

Birth deformities in Iraq (due to<br />

depleted Uranium, chemicals...)<br />

Blind Girl’s Family ’Needs Help’<br />

Iraqis Blame US For Birth Defects<br />

Doctors Save Iraqi Boy From<br />

Deadly Tumour - Sky News<br />

Tumour Boy Who Can Smile<br />

Again<br />

IRAQ : ’Special Weapons’ Have a<br />

Fallout on Babies By Ali al-Fadhily and<br />

Dahr Jamail<br />

Depleted Uranium & Phosphorous<br />

: Massive Deformities of Fallujah<br />

Babies (June 12, 2008)<br />

Guerre totale, radiologique et<br />

chimique contre l’Irak par Joëlle Pénochet<br />

19 novembre 2005-15 octobre<br />

2007<br />

Guerre sans fin et dommages collatéraux,<br />

Combat-Nature, n° 147, novembre<br />

2004, p. 68,<br />

D’Hiroshima à Bagdad<br />

Opération « Massacre dans le Désert<br />

» par F. Arbuthnot Mondialisation.<br />

ca Le 8 fevrier 2008<br />

IRAQ : Après 4 ans d’occupation,<br />

la Santé est inexistante Solidaire.org<br />

Bert De Belder<br />

PETRAS, James : The crushing of<br />

Fallujah, CounterPunch, 19 novembre<br />

2004<br />

Le Grand soir 17 septembre 2009<br />

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Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009 Haïti Liberté 17


A Travers le Monde<br />

Flagrante hypocrisie du<br />

président Obama<br />

Le président Obama (à droite) et la patronne du Département d’État<br />

Hillary Rodham Clinton…<br />

Par Morisseau Lazarre<br />

Depuis son accession au pouvoir,<br />

le président Barack Obama ne<br />

cesse de séduire monsieur Toutle-monde<br />

à travers des discours<br />

on ne peut plus mielleux et avec<br />

son charme de gentleman. Ses admirateurs<br />

et panégyristes de tout<br />

acabit en sont tout hypnotisés, et<br />

y trouvent leur raison d’être. C’est<br />

comme si l’espace d’un cillement<br />

<strong>les</strong> iniquités de l’empire américain<br />

pouvaient être blanchies par des<br />

discours de charme.<br />

Après des années de désastre<br />

du Parti républicain dans la gestion<br />

de l’État, l’empire américain<br />

se veut porteur d’un nouveau message<br />

soi-disant de réconciliation<br />

et de paix, empire dont l’image<br />

au niveau global avait été ternie<br />

et avait attiré le dédain de tous<br />

<strong>les</strong> peup<strong>les</strong> du monde à cause de<br />

la politique raciste et obscurantiste<br />

de George W Bush et de sa clique<br />

de dinosaures agissant comme des<br />

extraterrestres dans un monde en<br />

perpétuelle mutation. Et le président<br />

Obama joue bien son rôle<br />

en essayant de repolir l’image de<br />

l’empire pour la revendre aux naïfs.<br />

Nous disons “naïfs” parce que<br />

<strong>les</strong> esprits bien informés politiquement<br />

savent très bien qu’il ne peut<br />

y avoir de changements réels dans<br />

la nature de l’empire étoilé; le cas<br />

échéant, celui-ci cesserait d’exister<br />

ipso facto.<br />

C’est ce qui explique,<br />

d’ailleurs, l’attitude du président<br />

Obama face au coup d’État que<br />

vient de perpétrer l’oligarchie hondurienne<br />

avec certainement le support<br />

de la CIA contre le gouvernement<br />

légitime du président Manuel<br />

Zelaya. Le président étasunien,<br />

dans une déclaration des plus ambigües<br />

pour ne pas dire hypocrites,<br />

a toutefois condamné le putsch<br />

tout en conseillant aux antagonistes<br />

de “s’entendre”. N’est-ce pas<br />

une verte hypocrisie? Et jusqu’à<br />

présent, le gouvernement d’Obama<br />

est le seul membre faisant partie de<br />

l’Organisation des États Américains<br />

à maintenir <strong>les</strong> relations diplomatiques<br />

avec le gouvernement illégal<br />

de Micheletti. Qui trompent Obama<br />

et l’impérialiste étasunien?<br />

Le 19 avril 2009, dans son<br />

allocution lors du Cinquième Sommet<br />

des Amériques à Trinité-et-Tobago,<br />

le président Obama claironnait<br />

l’ouverture d’une ère nouvelle<br />

fondée sur l’égalité et le respect<br />

mutuel tout en prônant l’oubli du<br />

passé. Pourtant le coup d’État contre<br />

le gouvernement légitime hondurien<br />

et l’exil du président Manuel<br />

Zelaya prouvent que ce passé<br />

(négatif) dont parlait Obama est<br />

plus que jamais présent. Et comment<br />

parler d’égalité et de respect<br />

mutuel dans ces circonstances?<br />

De toute façon, ceux qui<br />

pensent qu’un beau matin un président<br />

étasunien, fût-il Barack Obama<br />

ou autre, se serait départi de son<br />

propre chef de la sacro-sainte doctrine<br />

de Monroe, se trompent absolument.<br />

Ceux qui s’illusionnent<br />

aussi que le président de l’empire<br />

cessera de cracher sur <strong>les</strong> lois internationa<strong>les</strong><br />

en observant <strong>les</strong> règ<strong>les</strong><br />

du jeu comme il le réclame des autres<br />

(de ses ennemis), réaliseront<br />

un jour ou l’autre qu’ils étaient en<br />

train de baver et pisser encore dans<br />

leurs berceaux.<br />

Le peuple hondurien est victime<br />

de l’hypocrisie d’Obama, fort<br />

en rhétorique. Ce peuple, à l’instar<br />

"Les problèmes de l´Afrique et de<br />

l´Amérique Latine sont <strong>les</strong> mêmes."<br />

Hugo Chavez évoque le programme<br />

politique vivant de Thomas Sankara.<br />

anifester, anticiper, annon-<br />

la multipolarité, com-<br />

«Mcer<br />

prendre et sauvegarder notre identité,<br />

notre histoire, notre monde qui<br />

est le monde des pauvres, tel est<br />

le but central du prochain sommet<br />

Afrique-Amérique Latine » a déclaré<br />

ce dimanche 20 septembre 2009 le<br />

président Chávez, á quelques jours<br />

du IIème Sommet Afrique-Amérique<br />

du Sud qui se tiendra au Venezuela<br />

<strong>les</strong> 26 et 27 septembre et réunira la<br />

majorité des chefs d´État africains<br />

et de nombreux homologues de<br />

l´Amérique Latine.<br />

« La fermeté dans nos relations<br />

avec le monde africain est un<br />

des éléments constitutifs de notre<br />

essence métisse, latinoaméricaine,<br />

caraïbe ; un de nos piliers culturels.<br />

Davantage, nous avons davantage<br />

à faire en compagnie de notre continent<br />

frère, la Mère Afrique, après<br />

avoir fixé nos yeux sur l’univers occidental<br />

et capitaliste. Caracas <strong>doit</strong><br />

devenir un pont de toutes sortes de<br />

coopération culturelle, économique<br />

entre l´Afrique et l´Amérique Latine.<br />

Après avoir rappelé la pleine<br />

solidarité du Venezuela avec des<br />

peup<strong>les</strong> opprimés comme <strong>les</strong> peup<strong>les</strong><br />

Saharoui et Pa<strong>les</strong>tinien et<br />

l´importance de figures du socialisme<br />

africain comme Gamal Nasser et Patrice<br />

Lumumba, le président vénézuélien<br />

a évoqué Thomas Sankara *,<br />

populairement connu comme le Che<br />

Guevara Noir, dirigeant et martyr de<br />

la révolution du Burkina Faso, qui «<br />

nous appelle à réveiller notre objectif<br />

dans ce monde : la multipolarité<br />

». Chavez a rappelé le programme<br />

politique détaillé par Sankara le<br />

4 octobre 1984 à la tribune de<br />

l’Organisation des Nations Unies. «<br />

Nous préférons chercher des formes<br />

d’organisation meilleure, plus adaptées<br />

à notre civilisation, en rejetant<br />

de manière abrupte et définitive<br />

toute forme d’impositions externes,<br />

pour créer des conditions dignes,<br />

à la hauteur de nos ambitions. En<br />

finir avec la survie, nous libérer des<br />

pressions, libérer notre campagne<br />

de l’immobilisme médiéval, démocratiser<br />

notre société, éveiller <strong>les</strong><br />

esprits à un univers de responsabilité<br />

collective, pour oser inventer le<br />

futur. Reconstruire l’administration<br />

en changeant l’image du fonctionnaire,<br />

immerger notre armée dans<br />

le peuple et lui rappeler sans cesse<br />

que sans formation patriotique, un<br />

militaire n´est qu´un criminel en<br />

puissance. Tel est notre programme<br />

politique ».<br />

Dans cette perspective, poursuit<br />

Chavez, « Bolivar nous donne<br />

une clé intégratrice : la communauté<br />

culturelle et par conséquent<br />

le plus grand potentiel économique,<br />

politique et social. Nous le voyons<br />

clairement dans ce bref passage<br />

du Discours d’Angostura (1819) :<br />

« Le sang de nos citoyens est différent,<br />

mélangeons-le pour l’unir…<br />

». Bolivar nous rappelle ce qui nous<br />

constitue comme fils de l´Amérique<br />

Latine ; ne jamais oublier notre essence<br />

africaine, métisse, cette alliance<br />

naturelle qui <strong>doit</strong> résolument<br />

être renforcée sur le plan de la pratique.<br />

Nos problèmes sont communs,<br />

<strong>les</strong> causes et ses racines sont communes.<br />

Nous avons libéré ensemble<br />

ce continent latino-américain une<br />

première fois, nous le ferons à nouveau,<br />

nous le faisons déjà et dans<br />

ce processus, <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> de la vaste<br />

Afrique libéreront de nouveau, avec<br />

nous, leur terre et leur histoire ».<br />

Notes<br />

Le président du Burkina Faso<br />

Thomas Sankara fut assassiné à 37<br />

ans, en 1987, par <strong>les</strong> hommes de Blaise<br />

Compaoré, actuel président, avec l´appui<br />

des services secrets occidentaux.<br />

Agencia Bolivariana de Noticias<br />

20 septembre 2009<br />

Le président Zelaya à l’ambassade<br />

du Brésil au Honduras<br />

Le président hondurien Manuel<br />

Zelaya se trouve actuellement<br />

à l’ambassade du Brésil dans cette<br />

capitale, ont confirmé plusieurs organes<br />

de presse, qui assurent l’avoir<br />

vu saluer la foule massée devant<br />

le bâtiment. Zelaya a convoqué <strong>les</strong><br />

membres de son cabinet pour une<br />

première réunion au Honduras, qui<br />

aurait pour but d’avancer dans le<br />

dialogue pour restaurer l’ordre constitutionnel<br />

dans le pays, a annoncé<br />

à Radio Globo sa secrétaire privée,<br />

Gloria Valladares.<br />

Le directeur de cette station a<br />

confirmé avoir aperçu Zelaya à la<br />

de celui d’Haïti, qui ne se lasse de<br />

se battre pour sortir des ornières de<br />

la misère et du sous-développement<br />

dans <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> l’élite hondurienne<br />

et l’impérialisme l’ont plongé,<br />

commençait à apercevoir le début<br />

du tunnel avec le gouvernement<br />

Zelaya. Les masses honduriennes<br />

comme cel<strong>les</strong> d’Haïti ne demandent<br />

pas mieux que de voir leurs conditions<br />

de vie s’améliorer, el<strong>les</strong>, qui<br />

portent tout le fardeau de la globalisation<br />

génératrice de richesses<br />

pour <strong>les</strong> exploiteurs, mais facteur<br />

principal de paupérisation de la<br />

classe travailleuse. Et, Obama, cet<br />

Oncle Tom, ne peut ignorer cette<br />

réalité couchée sur <strong>les</strong> documents<br />

cachés dans sa bibliothèque à la<br />

Maison-Blanche, rédigés par <strong>les</strong><br />

tenants du capitalisme mondial.<br />

Mais étant façonné et conditionné<br />

pour servir l’élite de son pays et<br />

continuer la politique du big stick<br />

de l’empire, il a prouvé qu’il n’est<br />

terrasse de l’ambassade du Brésil,<br />

où il aurait fait un geste appelant<br />

la population au calme. Le porteparole<br />

du président, Omar Palacios,<br />

a déclaré par ailleurs à cette même<br />

source que Manuel Zelaya se trouve<br />

effectivement à Tegucigalpa, et que<br />

la résistance a déjà organisé un premier<br />

cordon de protection autour de<br />

l’immeuble.<br />

Selon Palacios, la direction du<br />

Front national contre le coup d’Etat<br />

a été mise au courant ce matin des<br />

projets de retour du président constitutionnel,<br />

dont la présence a été<br />

signalée dans un premier temps<br />

pas moins criminel que ses prédécesseurs<br />

en cautionnant ce coup<br />

d’État au Honduras, foulant ainsi<br />

aux pieds <strong>les</strong> droits fondamentaux<br />

du peuple hondurien et violant la<br />

constitution de son propre pays et<br />

la charte fondamentale des Nations<br />

Unis.<br />

Tandis que nous doutons fort<br />

que le président Obama ait concocté<br />

lui-même ce coup d’État au Honduras,<br />

il n’en est pas moins vrai<br />

que la patronne du Département<br />

d’État s’appelle Hillary Rodham<br />

Clinton, une assoiffée de pouvoir<br />

qui, lors de sa campagne électorale<br />

pour la présidence, n’avait pas<br />

caché sa position belliqueuse et sa<br />

volonté de continuer la politique<br />

hégémonique de son pays. Et nous<br />

pouvons en dire autant du viceprésident<br />

Joe Biden et de la majorité<br />

des personnages composant<br />

l’administration d’Obama.<br />

Ce coup d’État criminel au<br />

dans <strong>les</strong> bureaux des Nations unies<br />

à Tegucigalpa. D’après Radio Globo,<br />

Zelaya se trouve sous la protection<br />

d’organismes internationaux.<br />

L’émetteur a précisé que vers<br />

14h (heure locale), Zelaya prononcera<br />

une allocution publique et convoquera<br />

une conférence de presse.<br />

La présence de Manuel Zelaya au<br />

Honduras avait été démentie vers le<br />

milieu de la matinée par le président<br />

de facto Roberto Micheletti dans des<br />

déclarations à la presse diffusées par<br />

le Canal 8, la chaîne officielle de télévision.<br />

Granma 21 Septembre 2009<br />

Honduras, la violation des droits<br />

du peuple de ce petit bout de terre<br />

au coeur de la mer des Antil<strong>les</strong> et<br />

le coup de poignard donné à la démocratie<br />

en général, hanteront le<br />

président Obama, et l’Histoire ne<br />

saura l’acquitter.<br />

CHAY PA LOU<br />

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Haïti Liberté<br />

Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009


Devoir de Mémoire<br />

Un texte oublié:<br />

Derniers hommages à<br />

Maître Flavien Exinor<br />

Par Dr Cauvin L. Paul<br />

Maître Flavien Exinor est mort.<br />

La nouvelle n'était pas annoncée<br />

Elle était venue comme un télégramme<br />

camusien:<br />

Maître Nono décédé<br />

A quand <strong>les</strong> funérail<strong>les</strong>?<br />

-Personne ne sait<br />

Dans quelle boite funéraire a-ton<br />

déposé le corps?<br />

-Personne ne sait.<br />

Qui l'eût dit! Qui l'eût cru que<br />

ce Monsieur qui emplissait Port-de-<br />

Paix de sa renommée serait devenu cet<br />

inconnu, cet étranger, cet abandonné<br />

que, la Camarde n'hésitait pas à frapper<br />

sans merci dans le clair-obscur d'une<br />

République asservie. Moi, je ne suis<br />

pas Québécois, mais je me souviens ...<br />

Maître Nono fut un instituteur de<br />

carrière, l'un de ces brillants éléments<br />

qui dans « l'<strong>Haiti</strong> d’autrefois » faisait<br />

l'éloge de la différence.<br />

Disciple de Montaigne, il détestait<br />

le bourrage de crâne pour<br />

s'attacher plutôt à la primauté de<br />

l'esprit, à l'essentiel. Entendons ici,<br />

une pédagogie active tenant compte de<br />

l'intérêt individuel de l'apprenant. Et ce<br />

n'est ni hasard, ni don du ciel si dans<br />

l'immense majorité des cas <strong>les</strong> anciens<br />

élèves de maître Flavien sont devenus<br />

d'honorab<strong>les</strong> citoyens ayant « la tête<br />

bien faite », Les Joseph Raoul., <strong>les</strong> Michel-Ange<br />

St Juste, <strong>les</strong> Pierre Moreau<br />

en sont <strong>les</strong> prototypes.<br />

Oui, je me souviens. Il fut cet<br />

éclaireur qui nous apprenait ce que<br />

Baden Powel a appris aux Anglais:<br />

Etre prêt. Un slogan dynamique ayant<br />

ce pouvoir de transformer <strong>les</strong> mots<br />

en action. Qui ne se souvient du cyclone<br />

Hazel qui mortellement frappa<br />

Port-de-Paix en 1954. Nous étions<br />

encore gosse, mais la ville fut témoin.<br />

Le Commissaire Exinor, <strong>les</strong> manches<br />

retroussées- ainsi que ses boysscouts"<br />

avait volontairement pour<br />

tâche l'assainissement de la berge des<br />

Trois- Rivières jonchée de cadavres. En<br />

scoutisme cela se nomme:<br />

Bonne Action. Et je m'en souviens.<br />

Soirée d’anniversaire<br />

INVITATION<br />

La respectable loge L’Alpha et l’Omega<br />

Soleil #1, 1367 Flatbush Ave., à l’occasion<br />

de son 31ième anniversaire de Fondation<br />

29 Oct 1978 – 29 Oct. 2009 invite ses<br />

membres, <strong>les</strong> frères Maçons, <strong>les</strong><br />

Gabaronnes, <strong>les</strong> ami(e)s, le public et la<br />

jeunesse haïtienne en particulier à une<br />

grande soirée dansante pour célébrer<br />

dans la joie et le plaisir saint cet heureux<br />

événement.<br />

Frais de<br />

participation:<br />

$30.00<br />

Il y a plus. J’ai vu cet homme<br />

faire le bon Samaritain en hébergeant<br />

chez lui <strong>les</strong> fils du " pays en dehors" arrivés<br />

en ville sans lecture, sans écriture<br />

et qui pis est sans le pain de chaque<br />

jour. Ainsi blanchis, logés, nourris,<br />

ces derniers, l'humanisme du maître<br />

aidant, ne tardèrent pas à devenir en<br />

un laps de temps assez court des éléments<br />

d'élite pouvant voler de leurs<br />

propres ai<strong>les</strong>. J'en connais, aujourd'hui<br />

qui sont médecins, professeurs, hommes<br />

d'affaires dans la Belle Province.<br />

Mais j'en connais aussi qui ont choisi<br />

d'arborer un masque pour ne pas se<br />

faire reconnaître aux funérail<strong>les</strong> du<br />

Maître.<br />

Quant à nous-Maître Nono-qui<br />

avons grandi à ton ombre et appris à<br />

ton école le sens du devoir, le respect<br />

de soi et des autres, nous saluons respectueusement<br />

ta mémoire et te disons<br />

que ta mort n'est pas une fin. Elle<br />

est pour toi- homme qui a bien vécuune<br />

apothéose...<br />

Animation musicale le groupe “Chalè Mizik” tant aprécié<br />

de la nouvelle génération et du public. Plats créo<strong>les</strong>-<br />

Boissons diverses. Rendez-vous, samedi 10 Octobre de<br />

10 h pm à 3 h am au nouveau et accueillant Night Club<br />

“Belleville” à côté de l’Alpha et l’Omega.<br />

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Brooklyn. Puis Dimanche 29 Octobre à 11 h A.M., Grande messe d’action<br />

de grâce au local de cette même loge pour remercier le Grand Architecte<br />

de l’Univers pour toutes ses Grâces. Bienvenu à tous et à toutes.<br />

<br />

Yon powèm<br />

pou maestro<br />

Ulrick<br />

Pierre-Louis<br />

Nan tèt mòn <strong>les</strong>yèl mizik nan peyi<br />

Ayiti, gen yon kokenn zetwal ki<br />

file lale pou pa janm tounen nan peyi<br />

pa bò isit ankò. Sa fè tout lòt zètwal yo<br />

mal. Se konsa yon sanba natif natal ki<br />

rele Devalon Esdras te deside kite kòd<br />

enspirasyon l chante tout kayanbouk<br />

lapenn li, tout flonn soufrans poutèt<br />

zetwèl Ilrik Pyèlwi gwo mizisyen devan<br />

Pè Letènèl, ki file janbe lòt bò fwontyè<br />

kote boul tèt pa gen dwa mete panama.<br />

J. Fatal Piard<br />

Ulrick Pierre-Louis<br />

Yon lòt fwa ankò<br />

Ou frape papòt<br />

Yon lòt fwa ankò<br />

Ou rache nan kò nou<br />

Yon gwo zo kòt<br />

Ou pati ak ULRICK<br />

Tankou fèy mi<br />

Ki pèdi nan van<br />

Move van madichon<br />

Ou ale ak ULRICK<br />

Ou kite dèy<br />

Nan kè nou<br />

Pou tou tan<br />

Depi nou piti<br />

Nou konnen w egziste<br />

Men ak ou<br />

Nou paka abitye<br />

Gade ki jan<br />

Ou met dlo nan je<br />

Tout limanite ankè<br />

Se tout moun ki egziste<br />

Kabouya sa a frape<br />

Ayisyen an patikilye<br />

Lanmò ankò ou met kòd nan ren<br />

Lanmò ankò<br />

Ou lage yon flonn<br />

Yon flonn lapenn<br />

Nan tout kwen<br />

Move van lanmò<br />

Tenyen souf lavi w<br />

Fè tout nanm febli<br />

Move van lanmò<br />

Depatcha tout rèv<br />

Tout yon fanmi<br />

Tren lanmò mache<br />

Lannwit kou lajounen<br />

Ou pa bezwen konnen<br />

Sèlman ou vin toufounen<br />

Ou pa konn si genyen<br />

Ak si pa genyen<br />

Sou fontenn kalfou malè<br />

Ou kwaze de bwa pye w<br />

Pou w tenyen ti souf<br />

Tout pechè k sou latè<br />

Fòs, fòs, fòs ak tout fòs<br />

Fòs pou katchapika lanmò<br />

Depatcha zizye Lanmò<br />

Nan tout lizyè latè<br />

Devalon Esdras<br />

Adieux émouvants<br />

au commandant Juan<br />

Almeida<br />

Par José Antonio Torres<br />

Raul a présidé à la cérémonie solennelle.<br />

Des centaines de milliers<br />

de Santiagais ont rendu un dernier<br />

hommage au héros de la Révolution.<br />

Le général de l’armée Raul Castro<br />

Ruz, président du Conseil d’Etat<br />

et du Conseil des ministres, a présidé<br />

aux obsèques du commandant de la<br />

Révolution Juan Almeida Bosque,<br />

qui se sont déroulées au Complexe<br />

historique qui perpétue la mémoire<br />

des héros du 3e Front oriental «Dr<br />

Mario Muñoz Monroy».<br />

A cette émouvante cérémonie,<br />

qui a été suivie des honneurs militaires,<br />

étaient présents, aux côtés<br />

du deuxième secrétaire du Comité<br />

central du Parti, <strong>les</strong> commandants<br />

de la Révolution Ramiro Valdés Menendez<br />

et Guillermo Garcia Frias; le<br />

général de corps d’armée Leopoldo<br />

Cintras Frias, premier vice-ministre<br />

des Forces armées révolutionnaires<br />

(FAR), et le général de division<br />

Onelio Aguilera Bermudez, chef de<br />

l’Armée de l’Est, entre autres.<br />

Devant la flamme éternelle du<br />

Mausolée étaient recueillis, visiblement<br />

émus, l’épouse, <strong>les</strong> enfants, la<br />

famille et <strong>les</strong> proches du commandant<br />

Almeida.<br />

Les obsèques se sont déroulées<br />

à la base du complexe situé dans la<br />

Sierra Maestra. Le titre de Héros de<br />

la République de Cuba, ainsi que<br />

<strong>les</strong> nombreuses décorations dont<br />

Almeida a été honoré pendant son<br />

parcours en tant que dirigeant et<br />

révolutionnaire, présidaient au cortège<br />

funèbre.<br />

Au rythme de la marche «Hasta<br />

pronto», composée par le commandant<br />

et exécutée par la fanfare<br />

de l’Etat-major général, la cérémonie<br />

s’est poursuivie par le dépôt<br />

de couronnes de fleurs envoyées<br />

par Fidel et Raul, la famille et <strong>les</strong><br />

proches, ainsi que par l’Association<br />

des combattants de la Révolution<br />

cubaine et le peuple de Cuba.<br />

Des membres de l’Unité spéciale<br />

de cérémonies des FAR ont<br />

transporté la dépouille mortelle du<br />

commandant dans la crypte principale<br />

du monument enclavé dans <strong>les</strong><br />

montagnes de la Sierra.<br />

Les invités ont entendu<br />

l’interprétation du clairon, suivie<br />

de la salve de 21 coups d’artillerie<br />

en l’honneur du membre des expéditions<br />

de la Moncada et du yacht<br />

Granma, qui ont résonné dans le silence<br />

des montagnes historiques de<br />

la Sierra Maestra, tandis que Raul et<br />

ses accompagnants faisaient le salut<br />

militaire, au garde-à-vous, jusqu’à<br />

ce que soit scellée la sépulture du<br />

chef et du fondateur du 3e Front.<br />

Des couronnes et des gerbes de<br />

fleurs ont ensuite été déposées sur<br />

la dalle qui abrite <strong>les</strong> restes du commandant.<br />

Au terme de la cérémonie, la<br />

population du 3e Front s’est recueillie<br />

devant la tombe pour rendre un<br />

dernier hommage à Almeida.<br />

Almeida dans le cœur de<br />

Santiago de Cuba<br />

Quelques instants avant <strong>les</strong><br />

obsèques funèbres, des centaines de<br />

milliers d’habitants de la Ville-héros<br />

avaient accompagné le cortège,<br />

transportant la dépouille de Juan<br />

Almeida. Cette manifestation s’est<br />

distinguée par sa sobriété et s’est<br />

montrée à la hauteur de l’héritage<br />

laissé par l’ouvrier, devenu combattant<br />

et chef guérillero.<br />

Le peuple a envahi <strong>les</strong> rues.<br />

Fleurs, péta<strong>les</strong> de rose pleuvaient<br />

des balcons au passage du cortège.<br />

Aucun discours n’a été prononcé<br />

dans le Parc Cespedes. Seu<strong>les</strong> <strong>les</strong><br />

strophes de La Lupe évoquaient le<br />

souvenir du membre de l’expédition<br />

du Granma, du compositeur et de<br />

l’écrivain.<br />

Le cortège a fait une halte<br />

devant l’Hôtel de ville, où Fidel annonça<br />

le triomphe de la Révolution<br />

cubaine et qui abrite le titre de Héros<br />

de la République de Cuba et l’Ordre<br />

de Maceo de Cuba, décernés à cette<br />

ville.<br />

A l’ancienne caserne Moncada,<br />

plus de 5 000 enfants de<br />

l’organisation des pionniers, ainsi<br />

que 150 jeunes des éco<strong>les</strong> militaires<br />

Camilo Cienfuegos, attendaient le<br />

cortège. Dans ce site historique une<br />

fanfare et une chorale géante composée<br />

de 200 enfants ont entonné la<br />

Marche du 26 Juillet à son passage<br />

sur l’Avenue des Libertadores, cette<br />

même artère par laquelle le commandant<br />

Juan Almeida entra victorieux<br />

à Santiago le 1er janvier 1959<br />

aux côtés de Fidel et de Raul.<br />

Ce fut un hommage spontané,<br />

massif, sincère de la part des habitants<br />

de Santiago à ce héros de la<br />

Révolution.<br />

Cuba si Lorraine 16 septembre<br />

2009<br />

Phrase de la semaine<br />

La violence du colonisé « n'est pas une absurde tempête<br />

ni la résurrection d'instincts sauvages, ni même un effet<br />

du ressentiment : c'est l'homme lui-même se recomposant.<br />

(...) Le colonisé se guérit de la névrose coloniale<br />

en chassant le colon par <strong>les</strong> armes ». Ce « fils de la<br />

violence puise en elle à chaque instant son humanité :<br />

nous étions hommes à ses dépens, il se fait homme aux<br />

nôtres. Un autre homme : de meilleure qualité ».<br />

Jean-Paul Sartre (in Préface [de 1961] au livre de Frantz Fanon<br />

«Les Damnés de la terre»)<br />

Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009 Haïti Liberté 19


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20<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009

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