minustah doit partir! les impérialistes renforcent l ... - Haiti Liberte
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Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009 <strong>Haiti</strong>: 10gdes / USA: $1.00 / France 1.50 / Canada: $1.50<br />
HAITI<br />
Justice<br />
Vérité<br />
Indépendance<br />
LIBERTE<br />
1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Email: editor@haitiliberte.com Web: www.haitiliberte.com<br />
LES IMPÉRIALISTES<br />
RENFORCENT<br />
Dekouvèt yon<br />
kadav nan<br />
twou ego nan<br />
ri Pave<br />
Page 6<br />
L'OCCUPATION!<br />
Voir page 4<br />
UEH: Vers la<br />
radicalisation<br />
de la<br />
lutte des<br />
étudiants<br />
Malgré <strong>les</strong> discours dilatoires de Préval et de Michèle Pierre-Louis., la Minustah est<br />
condamnée à plier bagages et la mise sous tutelle finira par être honnie par le peuple.<br />
Page 7<br />
COMMISSION INTERNATIONALE:<br />
MINUSTAH DOIT PARTIR!<br />
Voir page 4<br />
Discours<br />
d’investiture<br />
du président<br />
Rafael Correa<br />
Page 10<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté<br />
La Commission Internationale d'Enquête sur <strong>les</strong> exactions de la Minustah en <strong>Haiti</strong> de<br />
gauche à droite à <strong>partir</strong> de la 4ème personne: Fignolé Saint-Cyr, Jocelyn Lapitre, Lucien<br />
Gratte, Barbara Corra<strong>les</strong>, Diop Jean Louis et Raymond Gama<br />
Zelaya est<br />
enfin à<br />
Tegucigalpas<br />
Page 17
Editorial<br />
HAITI<br />
LIBERTÉ<br />
Un pays sans endroit, ni envers<br />
Par Berthony Dupont<br />
Bien avant la naissance d’<strong>Haiti</strong>, l’Occident pesait<br />
sur son histoire et sur son destin. Hier encore,<br />
c’était à travers le pacte colonial, aujourd’hui c’est<br />
par la formidable puissance industrielle, commerciale,<br />
financière de ses entreprises multinationa<strong>les</strong> qui n’ont<br />
jamais cessé de piller <strong>les</strong> ressources du pays.<br />
Si à l’heure actuelle, <strong>les</strong> administrations du pays<br />
se vautrent sans aucune pudeur dans la pourriture et<br />
la corruption, tandis que l’économie du pays est dans<br />
une situation totalement désastreuse, défavorable à<br />
l’exercice d’une démocratie véritable, <strong>les</strong> principaux<br />
responsab<strong>les</strong> en sont notamment <strong>les</strong> pays industrialisés<br />
et leurs représentants locaux au sein des classes<br />
dominantes.<br />
Si le pays est sans endroit, ni envers, la domination<br />
de l’impérialisme qui perpétue l’exploitation y<br />
est certes pour beaucoup, mais nous ne pouvons pas<br />
passer sous silence ces minab<strong>les</strong> pseudos dirigeants:<br />
présidents, ministres, sénateurs, députés directeurs,<br />
caïds et tous <strong>les</strong> hauts fonctionnaires de l’Etat qui se<br />
prosternent face contre terre pour lécher <strong>les</strong> pieds des<br />
nouveaux colons sans que la honte ne vienne jamais<br />
perler à leurs fronts.<br />
Il semblerait que tout ce que réalise un chef d’Etat<br />
ou de gouvernement haïtien, il le fait pour assurer<br />
sa propre fortune, c’est pourquoi il fait souvent appel<br />
à ses propres parents, amis et autres bouche-trous<br />
pour le seconder au détriment soit de la nation, soit<br />
des masses populaires. <strong>Haiti</strong>, est l’unique pays où <strong>les</strong><br />
gens au pouvoir peuvent faire ce qu’ils veulent sans<br />
aucune crainte d’un choc en retour. On pourrait même<br />
dire que le mot punition n’existe pas dans le vocabulaire<br />
de justice contre <strong>les</strong> actes criminels des potentats<br />
haïtiens.<br />
Faut-il rappeler certains aspects sinistres d’une<br />
politique qui a trahi toutes <strong>les</strong> aspirations légitimes<br />
du peuple ? Signalons comment, juste après le coup<br />
d’état de 2004, l’Université de Tabarre a été convertie<br />
en caserne militaire pour <strong>les</strong> forces d’occupation de la<br />
Minustah, et personne n’avait osé élever la voix pour<br />
dire que c’était inacceptable. Les intellectuels n’ont<br />
rien dit contre cet acte malhonnête, ils l’ont accepté<br />
comme un fait accompli. La statue en bronze du marron<br />
inconnu au Champ de mars, symbole des victimes<br />
de la traite négrière et de l'esclavage, qualifiée de «<br />
crime contre l'humanité », a été volée sinon vendue<br />
sous le gouvernement de facto Boniface-Latortue. Ces<br />
escrocs l’ont remplacée par une plus petite en plastique.<br />
C’était comme un fait normal, et personne n’a<br />
rien dit.<br />
Dans la même veine, tout récemment, soit le dimanche<br />
13 septembre dernier, le gouvernement de<br />
Michèle Duvivier Pierre-Louis a finalement fait le<br />
dépôt du rapport sur l’utilisation des 197 millions dollars<br />
US. Un rapport qu’on attendait depuis un laps de<br />
temps, la Première ministre a choisi de le soumettre<br />
24 heures avant la fin de la dernière session de la<br />
48ème législature pour éviter d’être interrogée sur <strong>les</strong><br />
dépenses effectuées. Le pire, c’est que certains députés<br />
et sénateurs qui devraient contrôler le gouvernement<br />
ont également leurs mains trempées dans ces fonds<br />
d’urgence qui devraient être consacrés aux sinistrés<br />
des cyclones de l’année dernière. Rien de tout cela ne<br />
devrait surprendre. En Amérique latine, l’ultra libéralisme<br />
est remis en cause par plusieurs gouvernements,<br />
pourtant en <strong>Haiti</strong> on l’avalise, on le renforce par la<br />
privatisation et le licenciement des travailleurs pour<br />
continuer à laisser mourir dans la misère une grande<br />
majorité de concitoyens ainsi privés de leurs droits <strong>les</strong><br />
plus élémentaires.<br />
Il est temps d’en finir avec cette politique de coquinerie<br />
et de mesquinerie. Le peuple haïtien a en<br />
maintes fois montré d’emblée et sans détour la fusion<br />
de ses sentiments patriotiques et de son aspiration à<br />
un changement social certain, mais ses dirigeants,<br />
mécréants de leur état, continuent encore à miser sur<br />
la dépendance économique vis-à-vis des Etats-Unis<br />
d’Amérique, un système du reste en banqueroute. Si<br />
l’on continue ainsi, on va éventuellement assister à<br />
l’effondrement total du pays.<br />
Que <strong>les</strong> masses populaires forcent la main de<br />
l’Histoire pour la transformation de cette société haïtienne<br />
en pleine déliquescence et décomposition !<br />
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2<br />
Haïti Liberté<br />
Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009
A Travers <strong>Haiti</strong><br />
Quel sera le sort de la<br />
48ième législature ?<br />
Rapport sur <strong>les</strong> 197 millions<br />
déposé au Parlement<br />
Le coup d’Etat/kidnapping du 29<br />
février 2004 a créé un vide au<br />
niveau du Parlement haïtien durant<br />
plus de deux ans. Les députés et sénateurs<br />
issus, des élections généra<strong>les</strong> du<br />
7 février 2006, sont entrés en fonction<br />
le 14 avril 2006 soit 4 mois après la<br />
date consacrée par la constitution, le<br />
deuxième lundi du mois de Janvier.<br />
L’article 111-8 de la constitution de<br />
1987 en vigueur est très clair en ce qui<br />
concerne le mandat des parlementaires.<br />
« En aucun cas, la Chambre des députés<br />
ou le Sénat ne peut-être dissous ou<br />
ajourné, ni le mandat de leurs membres<br />
prorogé. »<br />
Au moment de l’élaboration de<br />
la loi électorale de 2008, le président<br />
de la République, René Préval et <strong>les</strong><br />
membres du Conseil électoral provisoire<br />
(CEP) de Frantz Verret ont trouvé<br />
un compromis inconstitutionnel sur le<br />
terme du mandat des députés et <strong>les</strong><br />
sénateurs élus pour 4 ans. Cette loi a<br />
été votée par <strong>les</strong> deux Chambres en<br />
juillet 2008 et publiée dans le journal<br />
Officiel Le Moniteur, le 25 juillet 2008.<br />
L’article 232, troisième et quatrième<br />
alinéas stipule : « Les sénateurs élus<br />
pour quatre (4) ans sont en fonction<br />
jusqu’au deuxième lundi de Janvier<br />
2010, au cas oú <strong>les</strong> élections auront<br />
lieu au plus tard en décembre 2009.<br />
Dans le cas contraire, ils restent en<br />
fonction jusqu’à la fin de leur mandat<br />
de quatre (4) ans, le deuxième lundi<br />
de mai 2010. Les députés sont en<br />
fonction jusqu’au deuxième lundi de<br />
janvier 2010, au cas oú <strong>les</strong> élections<br />
auront lieu au plus tard en décembre<br />
2009. Dans le cas contraire, ils restent<br />
en fonction jusqu’à la fin de leur mandat<br />
de quatre (4) ans, le deuxième<br />
lundi de mai 2010. »<br />
Avant la clôture de la deuxième<br />
session législative de 2009, le lundi<br />
14 septembre dernier, <strong>les</strong> députés se<br />
sont réunis en séance spéciale ce dimanche.<br />
Lors de cette séance, ils ont<br />
voté trois propositions de loi portant<br />
sur la régularisation des frais scolaires,<br />
celle relative à la création de la<br />
direction de la police parlementaire et<br />
celle relative à la modification de la<br />
procédure de l’habeas Corpus, tandis<br />
que l’introduction de la déclaration du<br />
président Préval sur l’amendement de<br />
la constitution de 1987 n’a pas fait<br />
l’unanimité au cours de cette séance.<br />
Le lundi 14 septembre, <strong>les</strong> députés<br />
et sénateurs se sont réunis en assemblée<br />
nationale pour clore la dernière<br />
session législative de 2009. La question<br />
qu’on devrait se poser, <strong>les</strong> députés retourneront<br />
le deuxième lundi de janvier<br />
2010 pour faire quoi ? Et comment vat-on<br />
appeler cette session ? Ordinaire !<br />
Extraordinaire ! Ou spéciale ! Alors que<br />
la Constitution reconnaît deux sessions,<br />
ordinaire et extraordinaire.<br />
Entre-temps, au cours des pourparlers<br />
entre un groupe de députés et<br />
le chef de l’Etat au palais national, le<br />
député de Petit-Goâve, Jean Limongi a<br />
proposé au président de transformer<br />
la Chambre des députés en Assemblée<br />
constituante. Pour faire quoi ?<br />
Pour voter la déclaration<br />
d’amendement de la constitution ou<br />
bien pour élaborer d’autre texte de<br />
constitution. Est-ce là la mission des<br />
députés ?<br />
Par ailleurs, le président du conseil<br />
électoral provisoire, Frantz Verret,<br />
s’est dit prêt à organiser <strong>les</strong> élections<br />
législatives, <strong>les</strong> collectivités territoria<strong>les</strong><br />
d’ici la fin de l’année, ainsi que <strong>les</strong><br />
élections présidentiel<strong>les</strong> de 2010. « Le<br />
calendrier électoral ainsi que le budget<br />
sont déjà préparés. Nous n’attendons<br />
qu’un consensus, qui <strong>doit</strong> être trouvé<br />
entre <strong>les</strong> principaux acteurs, spécialement<br />
l’Exécutif et l’International,<br />
avant de rendre publique toutes <strong>les</strong> activités<br />
du CEP qui devront déboucher<br />
sur la prochaine compétition électorale.<br />
Tous ces secteurs, en commençant par<br />
l’Exécutif, sont entièrement d’accord<br />
et prêts à financer <strong>les</strong> deux prochaines<br />
élections, soit <strong>les</strong> élections de la fin de<br />
l’année soit <strong>les</strong> élections présidentiel<strong>les</strong><br />
de 2010. » a précisé Frantz Gérard Verret<br />
du conseil électoral provisoire.<br />
Du côté des partis politiques, acteurs<br />
importants dans le déroulement de<br />
tout processus électoral, <strong>les</strong> principaux<br />
dirigeants ne font pas confiance à ces<br />
conseillers électoraux. Ils ne souhaiteront<br />
pas aller aux élections avec ce CEP<br />
pour son manque de crédibilité. Pour<br />
certains, c’est un CEP d’exclusion qui<br />
s’est discrédité sur toute la ligne. De<br />
toute façon, il semblerait que <strong>les</strong> élections<br />
n’auront pas lieu à la fin de l’année<br />
avec ou sans ce CEP discrédité de Frantz<br />
Gérard Verret. Les députés de la 48ième<br />
législature poursuivront-ils leur mandat<br />
jusqu’au deuxième lundi de mai 2010<br />
ou devront ils rentrer chez eux, créant<br />
ainsi un vide institutionnel?<br />
PL<br />
Le dimanche 13 Septembre dernier,<br />
le gouvernement de Michèle<br />
Duvivier Pierre-Louis a fait au Parlement<br />
haïtien le dépôt du rapport sur<br />
l’utilisation des cent quatre-vingt<br />
dix sept millions cinq cent soixante<br />
mille dollars US (197,560.000 $<br />
US). Cette rondelette somme puisée<br />
dans le fonds de Pétrocaribe<br />
avait été débloquée par <strong>les</strong> députés<br />
et sénateurs. C’était dans le cadre<br />
du programme d’urgence après <strong>les</strong><br />
dernières intempéries qui ont frappé<br />
le pays à la fin de l’année 2008,<br />
pour réparer <strong>les</strong> multip<strong>les</strong> dégâts<br />
qui en étaient découlés. Depuis le<br />
début de l’année 2009, <strong>les</strong> députés<br />
n’ont jamais cessé de réclamer<br />
un rapport en bonne et due forme,<br />
détaillant <strong>les</strong> dépenses effectuées.<br />
La Première ministre avait toujours<br />
promis de soumettre son rapport<br />
aux parlementaires.<br />
Finalement, elle l’a soumis 24<br />
Le gouvernement de Michèle Duvivier Pierre-Louis au complet<br />
heures avant la fin de la dernière<br />
session de la 48ième législature, ce<br />
qui signifie que <strong>les</strong> députés n’auront<br />
pas eu le temps de questionner <strong>les</strong><br />
membres du gouvernement sur ce<br />
rapport qui a soulevé beaucoup<br />
d’interrogations.<br />
Les députés, dont le mandat<br />
arrive légalement à terme le deuxième<br />
lundi de janvier, ont exprimés<br />
leur déception en raison du fait que<br />
le rapport leur est parvenu à la fin<br />
de leur mandat. Certains parlementaires<br />
ont assimilé le dépôt tardif<br />
de ce rapport à une stratégie du<br />
gouvernement pour échapper aux<br />
questionnements des parlementaires<br />
de la 48ième législature.<br />
Pour le député Steven Benoît,<br />
ce rapport ressemble à un album<br />
de photos dont <strong>les</strong> chiffres indiqués<br />
sont loin d’être une réalité. Il<br />
a déclaré que ce rapport n’a fourni<br />
que des informations en vrac, ne<br />
fournissant pas de détails sur <strong>les</strong><br />
fonds alloués à chaque ministre. Il<br />
a fait remarquer entre autres que la<br />
liste dans laquelle sont inscrits <strong>les</strong><br />
matériels achetés pour le compte<br />
du Centre national des équipements<br />
(CNE) qui a remporté la palme avec<br />
plus de quatre-vingt millions de<br />
dollars, ne comporte aucun prix.<br />
Cet album de photos à plus<br />
de 90 pages a été remarquable par<br />
l’absence de tableaux statistiques.<br />
Donc <strong>les</strong> 197 millions de dollars US<br />
ont été bel et bien partagés entre<br />
<strong>les</strong> proches du gouvernement de<br />
Préval/Pierre-Louis, alors que <strong>les</strong><br />
habitants des Gonaïves, de Cabaret,<br />
du Sud et du Sud-Est du pays continuent<br />
de réclamer l’aide du pouvoir<br />
central. Après environ 1 an le<br />
gouvernement n’est pas parvenu à<br />
fournir un rapport détaillé sur ces<br />
fonds. Quelle misère de gouvernement<br />
!<br />
République Dominicaine :<br />
Rapatriement de 62 Haïtiens<br />
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fournitures scolaires<br />
Par Yves Pierre-Louis<br />
Selon l’agence de presse EFE, 62<br />
Haïtiens ont été rapatriés mercredi<br />
16 septembre dernier par <strong>les</strong> autorités<br />
migratoires dominicaines, parmi<br />
<strong>les</strong>quels, il y avait 40 mineurs. Ces<br />
compatriotes ont été appréhendés au<br />
Nord de la capitale, dans la ville de<br />
Santiago et refoulés immédiatement<br />
en Haïti. Les autorités dominicaines<br />
ont fait savoir que des passeurs haïtiens<br />
et dominicains sont largement<br />
impliqués dans le trafic clandestin<br />
des Haïtiens vers la République<br />
Dominicaine. Mêmes des enfants<br />
âgés de trois ans ont fait l’objet de ce<br />
trafic. Une situation que <strong>les</strong> autorités<br />
des deux pays n’arrivent pas à contrôler,<br />
pendant qu’el<strong>les</strong> entretiennent<br />
des relations cordia<strong>les</strong>.<br />
C’est dans cet ordre d’idées que<br />
Haïti et la République Dominicaine<br />
ont lancé une série de discussions<br />
devant déboucher sur la signature<br />
d’un accord bilatéral sur le transport<br />
aérien. Pour ce faire, une délégation<br />
haïtienne composée entre autres du<br />
directeur général de l’Office national<br />
de l’aviation civile (OFNAC), Jean-<br />
Lemerque Pierre, du directeur de<br />
la sécurité du vol, Joseph Laurent<br />
Dumas, du directeur de transport<br />
aérien, Arnold Franck, du conseiller<br />
technique, Marc Aulémon se rendait<br />
ce mardi en République Dominicaine<br />
pour deux journées de discussion en<br />
vue de la signature de cet accord.<br />
Du côté de la République<br />
Dominicaine, le président de la junte<br />
de l’aviation civile (JAC), Louis<br />
Paulino Rodriguez Ariza a, salué la<br />
signature de cet accord de services<br />
aériens entre <strong>les</strong> deux pays, tenant<br />
compte de leur proximité, de la<br />
nécessité de renforcer <strong>les</strong> relations<br />
commercia<strong>les</strong> et la création des conditions<br />
indispensab<strong>les</strong> au développement<br />
d’une industrie touristique. «<br />
Cet accord constituera un instrument<br />
fondamental qui permettra<br />
de renforcer <strong>les</strong> liens commerciaux<br />
entre <strong>les</strong> deux Etats, en établissant<br />
une feuille de route, ainsi que la<br />
mise en place des dispositions relatives<br />
aux droits de trafic aux lignes<br />
aériennes, la réalisation de vols<br />
charter et la signature d’un accord<br />
de coopération commerciale.» a-t-il<br />
précisé.<br />
De toute évidence, <strong>les</strong> autorités<br />
haïtiennes devraient profiter de cette<br />
occasion pour poser le problème de<br />
la violation des droits des Haïtiens<br />
en République Dominicaine une fois<br />
pour toutes. En négociation, c’est<br />
donnant donnant. La République<br />
Dominicaine, profitera-t-elle de la<br />
signature de cet accord pour continuer<br />
à violer <strong>les</strong> droits des Haïtiens?<br />
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Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009 Haïti Liberté 3
Pour la commission<br />
internationale :<br />
La MINUSTAH <strong>doit</strong> <strong>partir</strong> !<br />
Par Hervé Jean Michel<br />
Du 16 au 19 Septembre 2009,<br />
une commission d’enquête internationale,<br />
chargée d’évaluer <strong>les</strong><br />
actes posés par la Minustah en Haïti,<br />
a séjourné à Port-au-Prince à l’hôtel<br />
le Plaza (Champ de Mars)<br />
Ladite délégation internationale,<br />
composée entre autres de membres<br />
de syndicat, <strong>les</strong> Brésiliens Julio<br />
Turra et Barbara Corra<strong>les</strong> ; de membres<br />
d’organisations de défense des<br />
droits humains, Lucien Gratté et Diop<br />
Jean Louis de l’Institut de Recherche<br />
sur l’Histoire des Amériques (IRHA),<br />
d’un professeur d’université aux<br />
USA et des membres d’organisations<br />
populaires, <strong>les</strong> Guadeloupéens Jocelyn<br />
Lapitre et Raymond Gama du<br />
Mouvman Liyannaj kont pwofitasyon<br />
(LKP) ont fait partie de cette<br />
commission.<br />
Avec un agenda bien organisé<br />
pendant ces jours de travail, la<br />
commission a recueilli à l’ouverture<br />
officielle de ses travaux des témoignages<br />
sur <strong>les</strong> actes posés par la Minustah.<br />
Puis ce fut la présentation de<br />
victimes de la Minustah des Cayes,<br />
de Petit-Goâve, des Gonaïves et de<br />
Lascahobas. Des films documentaires<br />
ont été projetés, témoignant<br />
des actes commis par <strong>les</strong> forces<br />
d’occupation en Haïti. Les employés<br />
victimes des entreprises publiques,<br />
des habitants de Cité Soleil et aussi<br />
<strong>les</strong> membres des organisations de<br />
droit de l’homme, de la Plateforme<br />
des organisations haïtiens des droits<br />
de l’homme (POHDH) ont témoigné<br />
devant la commission. Le vendredi<br />
18 septembre, la commission<br />
a présenté sa synthèse devant la<br />
presse et a rencontré <strong>les</strong> représentants<br />
de ladite force d’occupation.<br />
De nombreuses organisations<br />
populaires, syndica<strong>les</strong> et des droits<br />
humains ont exprimé leur satisfaction<br />
sur la formation de cette commission,<br />
chargée de faire ce bilan<br />
des actes répressifs et des violations<br />
des droits des Haïtiens par la Minustah.<br />
Selon le secrétaire général de la<br />
Confédération des Travailleurs du<br />
secteur Public, Dukens Raphaël « le<br />
gouvernement profite de la mission<br />
onusienne et l’utilise pour réprimer<br />
la population. S’appuyant sur <strong>les</strong><br />
casques bleus, le gouvernement haïtien<br />
mène une politique de mépris et<br />
de provocation ».<br />
La commission Internationale<br />
d’enquête appuie ses recherches sur<br />
des faits concrets et non des arguments<br />
immédiatement réfutab<strong>les</strong>.<br />
Guy Numa du Mouvement Démocratique<br />
Populaire (MODEP) a déclaré<br />
: « Dans le cadre de son travail, la<br />
commission d’enquête <strong>doit</strong> réunir<br />
un ensemble d’informations sur <strong>les</strong><br />
actes que la Minustah a posés dans<br />
le pays, <strong>les</strong> actes de répression dont<br />
elle est responsable, des cas de viol,<br />
de personnes qu’elle a assassinées.<br />
La commission <strong>doit</strong> aussi réunir des<br />
actes qui ont été commis dans divers<br />
quartiers populaires ».<br />
En guise de bilan de ses activités<br />
en Haïti, la commission d’enquête<br />
a convoqué une conférence de<br />
presse, le vendredi 18 septembre,<br />
toujours à l’hôtel le Plaza. Le conférencier<br />
Raymond Gama n’a pas<br />
caché des témoignages recueillis et<br />
des preuves accumulées sur la négativité<br />
de la présence de la Minustah<br />
en Haïti. Cette présence est fortement<br />
en défaveur du pays et terriblement<br />
anti-constitutionnelle. « Nous<br />
avons obtenu un aspect concernant<br />
le renforcement de la dépendance<br />
Avec un agenda bien organisé pendant ces jours de travail, la commission<br />
a recueilli à l’ouverture officielle de ses travaux des témoignages sur <strong>les</strong><br />
actes posés par la Minustah.<br />
économique, également le renforcement<br />
du déséquilibre économique<br />
avec <strong>les</strong> privatisations, <strong>les</strong> mises en<br />
fiche agrico<strong>les</strong> et industriel<strong>les</strong>. Le<br />
démantèlement de l’Etat haïtien, la<br />
déstabilisation du tissu social haïtien<br />
avec toutes <strong>les</strong> déviances dont<br />
on nous a parlé. L’absence d’une<br />
politique éducative et culturelle qui<br />
laisse la jeunesse complètement<br />
démunie. En fin, <strong>les</strong> objectifs donnés<br />
à la Minustah nous paraissaient<br />
évidents. ».<br />
Le conférencier a poursuivi ses<br />
analyses des faits en démontrant<br />
clairement que la mission des Nations<br />
Unies, c’est-à-dire ces forces armées<br />
introduites en Haïti ne relèvent nullement<br />
de la Charte de l’organisation<br />
mondiale qui dans son chapitre, 7,<br />
signifie clairement, stipulant que c’est<br />
la guerre civile, <strong>les</strong> catastrophes naturel<strong>les</strong>,<br />
<strong>les</strong> crimes contre l’humanité<br />
qui légitiment la présence de l’ONU<br />
dans un pays. Dans le cas d’Haïti,<br />
il n’y a aucune raison, aucune légitimité<br />
d’intervention militaire. «<br />
Ainsi, nous proposons une demande<br />
d’audience au secrétaire général des<br />
Nations Unies, Ban Ki moon, ensuite<br />
une demande d’audience des<br />
Etats membres de la Minustah. Finalement,<br />
nous lançons un appel au<br />
Mouvement Ouvrier International<br />
pour un soutien au peuple haïtien et<br />
pour un retrait de la Minustah le 15<br />
Octobre prochain. » a conclu Raymond<br />
Gama.<br />
La délégation qui a voulu rencontrer<br />
le président de la République,<br />
René Préval, n’a pu obtenir audience<br />
de ce dernier. Paradoxalement,<br />
Préval ne peut en même temps soutenir<br />
l’occupation du pays et la rejeter.<br />
Tous <strong>les</strong> faits énoncés par la<br />
commission qui a condamné la force<br />
d’occupation de l’ONU en Haïti, sollicitant<br />
son retrait du pays, donc la<br />
fin de l’occupation, ne pouvaient<br />
rencontrer l’assentiment d’un chef<br />
d’Etat, complice de l’asservissement<br />
de son propre pays, un pays agenouillé,<br />
mendiant le pain de la honte<br />
et de l’humiliation.<br />
Diplomatiquement parlant, la<br />
commission internationale d’enquête<br />
a bien agi en sollicitant un entretien<br />
avec le président du pays. Cependant,<br />
elle devrait s’attendre à un<br />
refus systématique d’un homme qui<br />
préfère être un petit commandeur à<br />
la solde des politiciens, des bourgeois<br />
et des <strong>impérialistes</strong>, au lieu d’être le<br />
digne chef d’Etat d’une nation fière,<br />
honnête, maîtresse d’elle-même.<br />
Si le président Préval a, librement,<br />
choisi de rejeter la démocratie,<br />
qui est l’expression libre de la souveraineté<br />
populaire, comment peutil<br />
partager la vérité selon laquelle la<br />
Minustah est une force d’occupation<br />
au service de la bourgeoisie et de<br />
l’impérialisme dans leur recherche<br />
inhumaine de domination et de pillage<br />
des peup<strong>les</strong> !<br />
Pour toutes <strong>les</strong> vérités énoncées<br />
par la commission, vérités fondées<br />
sur des faits concrets et des témoignages<br />
d’évidence, la Minustah<br />
<strong>doit</strong> <strong>partir</strong> ! Haïti <strong>doit</strong> aller vers sa<br />
décolonisation pour construire une<br />
société libre. Le peuple haïtien <strong>doit</strong><br />
rejeter cette mise sous tutelle qui signifie<br />
: dépendance, misère, exclusion<br />
sociale et indignité.<br />
Le temps est venu enfin pour<br />
le peuple haïtien, non seulement<br />
de soutenir l’initiative de la Commission,<br />
mais aussi et surtout de<br />
prendre l’initiative historique de sa<br />
libération de la tutelle impérialiste.<br />
Signalons que cette commission a<br />
été saluée dans une lettre de Montevideo,<br />
datée du 11 septembre 2009<br />
par l’écrivain uruguayen Eduardo<br />
Galeano en ces termes « Je souhaite<br />
envoyer tous mes meilleurs sentiments<br />
à la Commission internationale<br />
qui s’occupe d’Haïti. Peu de gens<br />
malheureusement se souviennent<br />
qu’Haïti a été le premier pays véritablement<br />
libre des Amériques, libre<br />
du pouvoir colonial, libre également<br />
de l’esclavage. Aujourd’hui encore<br />
<strong>les</strong> encyclopédies disent que c’est<br />
l’Angleterre qui fut la première nation<br />
à abolir cet infâme trafic de chair<br />
humaine, et <strong>les</strong> encyclopédies mentent<br />
: la première, c’était Haïti.<br />
Et Haïti l’a payé cher : pendant<br />
toute une éternité le pays a payé à<br />
la France une gigantesque indemnité<br />
pour avoir commis cette offense<br />
à l’armée de Napoléon Bonaparte,<br />
et l’Europe n’ont jamais pardonné<br />
l’humiliation subie.<br />
Actuellement, Haïti, pays pauvre<br />
parmi <strong>les</strong> plus pauvres, digne<br />
parmi <strong>les</strong> plus dignes, souffre <strong>les</strong><br />
conséquences de cette longue guerre<br />
de libération, de la monoculture du<br />
sucre qui dans l’intérêt exclusif de<br />
la France a ruiné ses terres pendant<br />
des sièc<strong>les</strong>, et victime aussi des experts<br />
internationaux dévastateurs du<br />
Fonds monétaire international et de<br />
la Banque mondiale, qui ont récemment<br />
tué toutes <strong>les</strong> protections que<br />
l’Etat haïtien offrait à sa production<br />
de riz et aux autres productions nationa<strong>les</strong>,<br />
condamnant <strong>les</strong> paysans<br />
à la mendicité ou à quitter le pays<br />
sur des embarcations de fortune («<br />
boat-people »). Haïti mérite un meilleur<br />
destin. Il suffit de connaître <strong>les</strong><br />
œuvres de ses artistes, capab<strong>les</strong> de<br />
transformer <strong>les</strong> détritus en beauté,<br />
pour le confirmer. Je vous souhaite<br />
bonne chance dans votre labeur,<br />
Cordialement,<br />
Eduardo Galeano<br />
Hervé Jean Michel<br />
Les <strong>impérialistes</strong><br />
<strong>renforcent</strong> l'occupation!<br />
Par Hervé Jean Michel<br />
l’approche du terme du mandat<br />
A de la Minustah en Haïti, toutes<br />
<strong>les</strong> grandes capita<strong>les</strong> impliquées dans<br />
la mise sous tutelle, s’ébranlent pour<br />
infléchir la tendance et sauvegarder la<br />
Minustah. Déjà le secrétaire général de<br />
l’ONU, Ban Ki Moon, a recommandé<br />
au Conseil de Sécurité de reconduire<br />
cette force d’occupation pour un nouveau<br />
mandat.<br />
Le vendredi 18 septembre, <strong>les</strong><br />
ministres des Affaires étrangères de<br />
la France et du Brésil, respectivement<br />
Bernard Kouchner et Celso Amorin,<br />
ont visité Haïti oú ils se sont entretenus<br />
avec le président René Préval et<br />
le chef du gouvernement, Michèle<br />
Pierre-Louis. Ce périple est très important<br />
dans le cadre des menées diplomatiques<br />
pour continuer à maintenir<br />
Haïti sous la férule d’une tutelle humiliante.<br />
Il s’agit de contrôler Haïti, surtout<br />
<strong>les</strong> prochaines élections pour pouvoir<br />
conduire le pays vers un renforcement<br />
de la dépendance économique,<br />
l’application du néolibéralisme avec<br />
ses corollaires : l’ajustement structurel,<br />
liquidation des entreprises publiques,<br />
l’application de la loi Hope<br />
pour mieux exploiter la main d’oeuvre<br />
servile haïtienne. Voilà l’essentiel de<br />
la mission des ministres Kouchner et<br />
Celso.<br />
L’ex-président Clinton, actuellement<br />
chargé de mission en Haïti pour<br />
le secrétaire général de l’ONU, est devenu<br />
plus royaliste que le roi. Prétendant<br />
défendre la cause haïtienne par<br />
devant le Conseil de sécurité de l’ONU,<br />
l’ex-chef d’Etat étasunien a pressé <strong>les</strong><br />
pays qui ont promis de l’aide à Haïti,<br />
d’honorer leur engagement. « Haïti<br />
ne peut pas réussir sans votre aide<br />
». C’est une façon intelligente pour<br />
maintenir la tutelle de l’occupation au<br />
moment même oú il faut renouveler<br />
ou non le mandat de la Minustah.<br />
Ce même Clinton, alors président<br />
des USA, lors du retour à la démocratie,<br />
le 15 octobre 1994, n’avaitt-il<br />
pas fait des promesses qui se sont<br />
révélées fallacieuses ? N’avait-t-il<br />
pas promis des kilomètres de route et<br />
avait même annoncé la venue de sa<br />
fille, Chelsy, qui devait aider symboliquement<br />
Haïti à reboiser son environnement<br />
? Les prises de position de<br />
ce monsieur, ne sont autre chose que<br />
la poudre aux yeux, pour faire croire<br />
qu’il est l’ami du progrès, d’une Haïti<br />
régénérée et libérée des entraves de<br />
l’injustice, de l’exploitation, de la mise<br />
sous tutelle.<br />
Le Premier ministre, Michèle<br />
Pierre-Louis, a été devant l’ONU au<br />
Le ministre des Affaires étrangères<br />
de la France Bernard Kouchner (à<br />
droite) et son homologue brésilien<br />
Celso Amorim,<br />
début du mois de Septembre pour<br />
adresser la question du renouvellement<br />
du mandat de la Minustah. La<br />
position qu’elle a défendue est celle<br />
dont elle a toujours fait montre : maintenir<br />
la tutelle étrangère sur Haïti. Elle<br />
a ressassé le vieux concept de production<br />
nationale pour donner le change.<br />
Elle dit opter pour le renforcement des<br />
entreprises privées, promouvoir le<br />
tourisme et protéger l’environnement.<br />
Elle dit vouloir aussi combattre la corruption,<br />
un mal qui accable le pays,<br />
au grand dam de ceux qui réfléchissent<br />
et comprennent la situation. Le<br />
gouvernement Préval/Pierre-Louis<br />
n’a cure de ce phénomène devenu<br />
une prime accordée à ceux qui veulent<br />
soutenir ce gouvernement, sa<br />
politique totalement anti-populaire,<br />
anti-démocratique, anti-progressiste<br />
et anti-humaniste.<br />
Toujours à la même propagande,<br />
le Premier ministre haïtien ne finira jamais<br />
d’enfourcher son cheval démagogique,<br />
un cheval dont elle connaît<br />
<strong>les</strong> moindres secrets. Elle a fait un<br />
compte rendu à ses maîtres, c’est-àdire<br />
parler des paro<strong>les</strong> qu’ils souhaitent<br />
écouter, venant de la bouche d’un<br />
Premier ministre fantoche au service<br />
de la bourgeoisie et de l’impérialisme.<br />
Ce gouvernement ne se lassera<br />
jamais de chanter <strong>les</strong> louanges de ses<br />
« réussites » sur tous <strong>les</strong> plans. Il ne<br />
manquera pas aussi de vanter <strong>les</strong> «<br />
exploits » de la Minustah, qui a assuré<br />
« la sécurité du pays ». Pourtant,<br />
le mensonge ne peut toujours être<br />
un cheval de bataille efficace. Les<br />
quelques pluies qui ont arrosé Portau-Prince,<br />
prouvent que le gouvernement<br />
a menti, que rien n’a été fait,<br />
que des sommes incommensurab<strong>les</strong><br />
ont été dilapidées dans le pays de tous<br />
<strong>les</strong> besoins.<br />
C’est sûr que le Conseil de sécurité<br />
de l’ONU a déjà fait ample provision<br />
d’arguments creux et ridicu<strong>les</strong>,<br />
pour légitimer le gouvernement haïtien<br />
et la Minustah dont le travail «<br />
impeccable » a contribué à stabiliser le<br />
pays dans la démocratie, la sécurité,<br />
le progrès et le respect des droits de<br />
l’homme. En conséquence <strong>les</strong> forces<br />
de l’ONU doivent poursuivre leur «<br />
oeuvre humanitaire » dont le pays a<br />
tant besoin.<br />
Les propagandistes qui ont profité<br />
du coup d’Etat du 29 février 2004<br />
et qui ont bénéficié des élections du<br />
président René Préval, disent toujours<br />
que la Minustah est un mal nécessaire.<br />
Comme si un mal pouvait être<br />
nécessaire ! Le constat est que depuis<br />
la mise sous tutelle d’Haïti, le pays<br />
s’est appauvri à un rythme accéléré.<br />
Les clivages sociaux s’élargissent, tout<br />
s’empire, au point oú certains putschistes<br />
disent regretter d’avoir participé<br />
à l’holocauste de leur pays.<br />
Quoi qu’il en soit, malgré <strong>les</strong><br />
discours dilatoires, la Minustah est<br />
condamnée à plier bagages et la mise<br />
sous tutelle finira par être honnie par<br />
le peuple.<br />
Si elle est reconduite en Octobre<br />
prochain, elle continuera à engendrer<br />
<strong>les</strong> conditions de sa propre disparition<br />
par un peuple condamné à construire<br />
son histoire dans l’honneur et la dignité,<br />
ou à périr !<br />
Hervé Jean Michel<br />
4<br />
Haïti Liberté<br />
Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009
Twa fèy, Twa rasin O!<br />
Père éternel papa, permettez-moi…<br />
Par Fanfan Latulipe<br />
Deux mots, deux seuls mots que<br />
j’ai à vous dire, Père éternel<br />
papa, si vous permettez, et après, je<br />
vous laisserai à vos quotidiennes et<br />
millénaires occupations. Je vous laisserai<br />
entouré de tous vos anges aux<br />
pommettes roses et joufflues, saillantes<br />
comme des graines de cirouelle ;<br />
je vous laisserai en compagnie de vos<br />
saints, sans doute ignorant que rien<br />
(ou si peu) n’ait été encore fait pour<br />
<strong>les</strong> damnés de la terre condamnés au<br />
feu éternel de l’enfer d’une effroyable<br />
misère k ap toutouy malere,<br />
pendant qu’une petite minorité jouisseuse,<br />
égoïste, rapace et parasite<br />
est en train de banbiler je fèmen.<br />
Voilà des années que nous<br />
nous sommes perdus de vue (et<br />
d’ouïe), depuis que nous n’avons<br />
pas eu un face-à-face. Au bon vieux<br />
temps, ma mère, ma grand-mère paternelle<br />
et moi, on priait avec tant<br />
d’ardeur ! Mais de vous, en retour<br />
nous n’avons reçu que divine indifférence,<br />
jamais un seul mot de<br />
réconfort qui tombât de vos lèvres.<br />
Ou toujou bèbè. Ou du moins votre<br />
parole nous arrivait à travers tant de<br />
couches épaisses de nimbostratus,<br />
stratocumulus, cumulus et cumulonimbus<br />
que nous n’entendions jamais<br />
absolument rien. Quoique nos<br />
deux orbites soient à des années-lumière<br />
l’une de l’autre, nous sommes<br />
en fait de très proches voisins, seulement<br />
séparés l’un de l’autre par un<br />
infranchissable no man’s land : d’un<br />
côté une terre (glissée) de croyance<br />
née d’une révélation millénaire, de<br />
l’autre une terre (solide) baignée par<br />
<strong>les</strong> eaux hégéliennes d’une raison<br />
dialectique jamais prise à défaut.<br />
Père éternel papa, j’ai peine à<br />
croire que tout lajounen, tout lannuit,<br />
vous soyez cargué dans une dodine<br />
d’éternelle félicité, w ap dodinen,<br />
w ap pran ochan, flottant dans <strong>les</strong><br />
vapeurs d’interminab<strong>les</strong>, tonitruants<br />
et joyeux alleluias, hosannas et ozanana<br />
nou prale, nou rive ozanana.<br />
Père éternel, c’est pour vous que la<br />
chose est bonne et douce. Mais voilà<br />
des sièc<strong>les</strong>, depuis Constantin 1er<br />
en réalité, que nous sommes dans<br />
le pétrin, la barbe toute enfarinée.<br />
Les choses sont graves, hérissées<br />
d’accents graves, Père éternel papa.<br />
Sont-ils si nombreux autour de vous<br />
<strong>les</strong> flagorneurs, <strong>les</strong> magouilleurs, <strong>les</strong><br />
radoteurs, <strong>les</strong> profiteurs qui vous<br />
couvrent de louanges au plus haut<br />
des cieux, au point de vous cacher<br />
ce qui se passe sur votre terre gémissant<br />
sous le poids de votre abandon.<br />
La situation est absolument intolérable,<br />
Père éternel papa, l’enfer<br />
c’est sur terre, se nan lanfè nou ye.<br />
Les Etats-Unis et l’ONU, à<br />
l’aide de grosses ficel<strong>les</strong> de duperie<br />
et de ticouloutisme, ont amarré<br />
leurs saucisses pour fendre des deux<br />
guidons dans le fif des peup<strong>les</strong> de la<br />
terre. L’Irak a été quasiment anéanti<br />
sous <strong>les</strong> bombes à l’uranium enrichi<br />
et <strong>les</strong> enfants naissent affligés<br />
de grotesques et mortel<strong>les</strong> malformations<br />
imputab<strong>les</strong> au phosphore<br />
blanc, de la couleur de votre barbe.<br />
L’Afrique se désertifie. Des essaims<br />
de quéléas, oiseaux voraces et rapaces,<br />
dévastent <strong>les</strong> cultures, paya<br />
paka, à travers tout le continent.<br />
Les non moins rapaces compagnies<br />
capitalistes ont envahi l’Amazone<br />
dont el<strong>les</strong> déplacent <strong>les</strong> populations<br />
autochtones, <strong>les</strong> condamnant à la<br />
misère. Les gros bonnets de Washington,<br />
Paris, Londres et Bonn ont<br />
fait tant et si bien que l’Europe de<br />
l’Est, tiers-mondisée, exporte des<br />
putes vers l’Ouest tandis que des<br />
petits malins formés à l’école de<br />
George Soros et des boys de Chicago<br />
sont devenus milliardaires. Entre<br />
temps, vous dodinez en ce n’est rien<br />
pendant que vos anges jouent de<br />
la trompette ak «2 bò figi yo kou 2<br />
kalbas». La misère terrestre ne vous<br />
concerne pas, et puis zanj ap ba w<br />
ochan hosannah.<br />
Notre pays est réduit presque<br />
à sa plus simple expression à force<br />
de manfoubinisme crasse et de<br />
laisser-aller criminel de la part des<br />
dirigeants servilement aux pieds<br />
d’une force d’occupation dont le vrai<br />
chef siège à l’ambassade cinquanteétoilée.<br />
Nos quartiers déshérités ont<br />
payé un lourd tribut face aux multip<strong>les</strong><br />
agressions criminel<strong>les</strong> de cette<br />
force déterminée à effacer chez <strong>les</strong><br />
riverains jusqu’au souvenir de leur<br />
attachement à un choix politique<br />
dont ils seront à jamais coupab<strong>les</strong>.<br />
Une misère atroce, une misèrechlorox<br />
dissout <strong>les</strong> tripes. Nombre<br />
de pauvres sont réduits à se nourrir<br />
de galettes de boue au beurre. Les<br />
riches ont tout accaparé, nos gouvernants<br />
taillent leur banda tout en<br />
méprisant le petit peuple coupable de<br />
ne plus vouloir vivre sous la coupe<br />
réglée d’un néolibéralisme-vampire.<br />
Nous avons tous une lettre P sur<br />
la bouche, nous n’avons point de<br />
bouche pour parler, «<strong>les</strong> mots usuels<br />
sont arrondis, collants du miel de la<br />
résignation». Quant à vous, on dirait<br />
que vous vous êtes mis trois lettres<br />
P sur la bouche, pour ne pas prendre<br />
position. Nous sommes aux abois,<br />
men fò m di w, Père éternel papa, la<br />
garde ne mourra ni ne se rendra.<br />
Père éternel papa, à bien considérer,<br />
permettez-moi de vous dire<br />
que sur terre votre fils fut un révolutionnaire,<br />
et non un petit Jésus nan<br />
po krab qu’on voudrait nous faire<br />
avaler tout cru. Il se battait au nom<br />
de la justice, une justice pour tous.<br />
Si vous vous rappelez bien, pendant<br />
que sur la croix il saignait par toutes<br />
ses b<strong>les</strong>sures, il avait crié (vers<br />
vous bien sûr) :« Eli, Eli, lamma sabachtani<br />
?» Mon Dieu, mon Dieu,<br />
pourquoi m’avez-vous abandonné ?<br />
Nous aussi, nous sentons que nous<br />
avons été abandonnés, nous avons<br />
sur <strong>les</strong> lèvres le même «lamma», le<br />
même pourquoi, pourquoi tous ces<br />
malheurs en cascade. Les cyclones<br />
tombent du ciel, pas vrai ? C’est vous<br />
qui nous avez bombardés d’eau cyclonnante<br />
ces derniers temps. Nous<br />
sommes quasiment en noyance, certainement<br />
en souffrance. Mais vous<br />
nous avez «sabachtani», ou lage<br />
nou.<br />
Regardez Fidel qui a sorti son<br />
peuple d’un océan d’injustice, ou<br />
lage l. Nèg yo, enfin, Blan yo veulent<br />
le faire passer par le chas d’une<br />
aiguille. A supposer que kò l ta pase,<br />
et même son âme, mais bab la li<br />
menm ap kole. Eli, papa, vous aviez<br />
abandonné Lumumba, vous aviez<br />
abandonné Sankara, vous aviez<br />
abandonné Antoine Izméry, vous<br />
avez abandonné <strong>les</strong> frères Cardenal<br />
et Daniel Ortega. Vous avez abandonné<br />
le peuple guatémaltèque qui<br />
luttait <strong>les</strong> armes à la main, de même<br />
que le peuple salvadorien. C’est devenu<br />
chez vous une seconde nature,<br />
une nature abandonnante. Vous<br />
avez aussi abandonné le peuple tamoul<br />
et plus récemment le peuple<br />
hondurien. Alors, ki lide w ak pèp<br />
ayisyen an ? Père éternel, papa.<br />
Eli, papa, réveillez-vous, Satan<br />
ap maje nan manje w. Les hommes<br />
ont corrompu la parole de votre fils<br />
GRENADIER TAX SERVICE<br />
INCOME TAX PREPARATION<br />
<br />
Business T<br />
<br />
TAX PREPARATION<br />
A<br />
TEL: <br />
CELL: <br />
Jean Paul II admonestant de<br />
l’index le père Ernesto Cardenal,<br />
ministre de l'Éducation du<br />
Nicaragua lors de la Révolution<br />
sandiniste<br />
et l’ont mal cousue au fil blanc d’un<br />
«nouvel ordre» de piyay, briganday,<br />
maspinay, gaspiyay e deblozay. De<br />
George Bush (père et fils) à Préval<br />
et son marasa, madame Michèle,<br />
c’est une gargotte à n’en plus finir,<br />
gargotte d’autant plus tragique que<br />
<strong>les</strong> gens y laissent leur peau, disparaissent<br />
comme Lovinsky Pierre-<br />
Antoine. Kisa w fè pou madan<br />
Lovinsky ? Votre Eglise n’a jamais<br />
été aussi hypocrite et perverse. Elle<br />
a passé la camisole de force à Leonardo<br />
Boff. Jean Paul II a forcé au silence<br />
<strong>les</strong> tenants de la théologie de<br />
libération. Le Vatican a applaudi à<br />
tous <strong>les</strong> coups d’Etat, en Haïti, au<br />
Chili, au Venezuela, au Honduras et<br />
ailleurs, en fait des coups bas contre<br />
<strong>les</strong> pauvres, contre leur démocratie.<br />
A votre âge millénaire, Père<br />
éternel, peut-être que vous perdez<br />
la mémoire. Vous devez sans doute<br />
sombrer dans la solitude, la bébétude<br />
et la gagatude. Mais permettez-moi<br />
de vous rappeler l’insultante humiliation<br />
que votre serviteur des riches,<br />
Jean-Paul II, durant son passage à<br />
Managua, a infligé devant toutes <strong>les</strong><br />
caméras du monde à un serviteur des<br />
pauvres, le père Ernesto Cardenal.<br />
Alors que ce dernier s'agenouillait<br />
pour baiser l'anneau du pape, Jean<br />
Paul ne le lui a pas permis, et levant<br />
le doigt comme un bâton, il lui a dit<br />
sur un ton de reproche: «Vous devez<br />
régulariser votre situation». Comme<br />
Cardenal n’avait pas rétorqué, Jean-<br />
Paul II a répété à nouveau brusquement<br />
l'admonestation. Vindicatif,<br />
mesquin, le (Saint) Père n’a jamais<br />
accepté le baiser d’anneau de Cardenal.<br />
Est-cela le message d’amour de<br />
votre fils, le Nazaréen ?<br />
Père éternel, papa, Vous qui<br />
savez tout, voyez tout, entendez<br />
tout, reniflez tout et êtes tout partout,<br />
que n’aviez-vous pas arrêté<br />
le bras du capitaine Rafael Savaria<br />
qui a tiré sur Mgr Oscar Romero au<br />
Salvador pendant que ce prélat vous<br />
rendait gloire ? Que n’aviez-vous<br />
pas fait descendre le Saint-Esprit<br />
dans la tête (fêlée) du major Roberto<br />
d’Aubuisson, l’auteur intellectuel du<br />
crime. Si vous permettez, Père éternel<br />
papa, vous êtes vraiment dur…<br />
une dure gagatude.<br />
Voilà que sans doute on va<br />
renouveler le mandat de la Minustah<br />
pour qu’elle continue le travail<br />
de répression du peuple haïtien, ce<br />
petit peuple dont votre fils se sentait<br />
proche et faisait d’ailleurs partie.<br />
Allez-vous laisser Ban Ki Moon<br />
continuer à faire le pitre, comme il<br />
l’a déjà fait à Cité Soleil, à Gaza ou<br />
à l’ONU? Nous voudrions savoir<br />
sur quelle butte vous êtes campé:<br />
sur la butte Charrier ou sur la butte<br />
Montmartre ? Depuis 1804, nous<br />
allumons des cierges, des bougies,<br />
des balèn, des chandel<strong>les</strong>, des tèt<br />
bòbèch et même des bwapen pour<br />
votre Sacré Cœur, anyen poko kap<br />
regle, ce sont plutôt nos cœurs qui<br />
saignent tandis que votre coeur reste<br />
de pierre.<br />
La mâchoire nous en tombe à<br />
force de prier et de chanter: «O Salutaris<br />
Hostia,<br />
Quae coeli pandis hostium:<br />
Bella premunt hostilia, Da robur,<br />
fer auxilium». O Hostie du Salut,<br />
qui ouvrez la porte du ciel, <strong>les</strong> attaques<br />
nous pressent, donnez-nous<br />
la force, secourez-nous. Mais où est<br />
le secours ? Ou lage nou. Vous avez<br />
ressuscité votre fils qui est monté au<br />
Ciel où (raconte-t-on) il est assis à<br />
votre droite (quoique personne ne<br />
l’ait jamais vu à vos côtés). Mais<br />
depuis, sa voix s’est perdue dans <strong>les</strong><br />
nuages, <strong>les</strong> lourds cumulusnimbus<br />
montant, l’œil méchant, la garde<br />
aux portes de votre paradis. Il a<br />
perdu de sa fougue révolutionnaire.<br />
Il s’est embourgeoisé pour le plus<br />
grand malheur de notre humanité.<br />
Faites un vrai miracle ! A ce<br />
qu’on raconte votre fils n’a-t-il pas<br />
ressuscité Lazare? Vous, comme<br />
Papa, faites aussi quelque chose,<br />
faites mieux. Ressuscitez Dessalines,<br />
ça suscitera un énorme intérêt dans<br />
toute l’Amérique, pou nou koupe<br />
tèt FMI, boule Bank mondyal. Laissez<br />
Louverture se reposer, lui c’est<br />
un diplomate. Ressuscitez Caonabo,<br />
Anacaona, Cécile Fatima, Péralte,<br />
Martí, Sandino, Camilo Torres, Yanick<br />
Rigaud, Che. Sa yo se gason ak<br />
fanm tout bon. En passant, laissezmoi<br />
vous dire, Père éternel, que j’ai<br />
une dent contre vous, même si c’est<br />
une dent-bonbon. Il paraît que lors<br />
de l’entrée du Che en Bolivie, <strong>les</strong><br />
membres du PC bolivien faisaient<br />
des neuvaines blanches et faisaient<br />
chanter des messes noires contre<br />
Guevara pour attirer sur lui la malédiction<br />
du Ciel. Manifestement, ils<br />
ont été exaucés. Voilà que vous étiez<br />
de mèche avec des communistes.<br />
Vos actes vous suivent. Attention !<br />
Vatikan a fout ou oun koudeta, wi,<br />
vous serez saisi.<br />
Voilà que Ban ki Moon veut<br />
nous faire passer dans un rond de<br />
tintin en nous expédiant un commissaire<br />
du nom de Bill Clinton. Nous<br />
ne faisons confiance ni aux anciens<br />
présidents états-uniens ni au dernier<br />
en date. Le proverbe dit bien: dismoi<br />
qui tu fréquentes… Ce sont <strong>les</strong><br />
mêmes cabris de Thomazeau. Fè yon<br />
mirak, Père éternel papa, envoyez<br />
sur la terre un rouleau compresseur<br />
de l’armée cé<strong>les</strong>te, zanj bien constitués,<br />
archanges bèl bisèps, séraphins<br />
gwo potray, séraphines bèl jarèt,<br />
chérubins aux mâchoires de lion,<br />
chérubines aux griffes de tigresse,<br />
tous armés de la foudre du Ciel pour<br />
faire un gigantesque potekole avec<br />
tous <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> souffrants et culbuter<br />
malpwòpte yo. Ce ne sera pas une<br />
intervention étrangère au sens terre<br />
à terre du terme, ce sera un miracle<br />
du Père éternel (un vrai… enfin),<br />
ainsi personne n’aura à y redire.<br />
Père éternel papa, vous et moi<br />
nous étions déjà lait et citron, mais<br />
je vous assure que si vous n’êtes<br />
pas en mesure de donner au peuple<br />
haïtien cette satisfaction, sachez-le<br />
bien, m fini avè w, nèt. Restez dans<br />
votre Ciel avec vos archanges aux<br />
pommettes comme des graines de<br />
kenèp, si se sa k bon pou ou. Moi je<br />
reste sur la terre avec Fidel, Chávez<br />
et le courage du peuple haïtien, se sa<br />
k bon pou mwen.<br />
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Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009 Haïti Liberté 5
Kwonik Kreyòl<br />
Etidyan yo kondane zak<br />
maspinay ajan CIMO yo te fè<br />
sou manifestan yo<br />
Soti agoch rektè Henry Vernet, vis rektè ak rechèch Fritz Deshommes ak<br />
vis rektè akademik Wilson Laleau<br />
Vandredi 18 septanm pase a etidyan<br />
yo te bay yon konferans<br />
pou laprès, kote yo te denonse epi<br />
kondane ajan CIMO yo ki te kraze<br />
yon manifestasyon yo t ap fè pou<br />
reklame depa rektora k ap dirije<br />
inivèsite Leta Ayiti a, depa dekana<br />
Fakilte a. Ajan CIMO yo te kraze<br />
manifestasyon sa a ak kout baton,<br />
gaz lakrimojèn, fonse machin<br />
yo sou manifestan yo epi arete 3<br />
ladan yo. Etidyan yo mande liberasyon<br />
3 kanmarad yo san pèditan.<br />
Bettis James, yon etidyan Ekòl Nòmal<br />
Siperyè (ENS) te fè konnen: «<br />
Depi plis pase yon mwa edmi Inivèsite<br />
Leta Ayisyen an ap travèse<br />
yon kriz, ki chak jou ap pi grav.<br />
Pou n sove UEH la, gen yon biwo<br />
ki monte pou jere epi ede n pran<br />
tout desizyon nesesè pou retire inivèsite<br />
a nan sa konsèy egzekitif la<br />
ki gen ladan l : rektè Henry Vernet,<br />
vis rektè ak rechèch Fritz Deshommes<br />
ak vis rektè akademik Wilson<br />
Laleau.<br />
Pou fè fas ak sitiyasyon<br />
malouk sa a, kote chak jou pi plis,<br />
lapolis ap mete etidyan deyò nan<br />
fakilte yo sou lòd konsèy egzekitif<br />
makout la; yon seri manèv<br />
makawon ki te kòmanse nan fakilte<br />
medsin, pase nan fakilte Etnoloji<br />
pou bout jodi a nan fakilte<br />
Agwonomi ak medsin veterinè.<br />
Kote lapolis brake zam yo sou yon<br />
gwoup etidyan ki t ap patisipe nan<br />
yon reyinyon nan lakou fakilte a.<br />
Nou te òganize yon manifestasyon<br />
pou n mande konsèy inivèsite a<br />
pou l pran responsabilite jan dispozisyon<br />
tranzitwa yo mande l la,<br />
pou l pa tounen yon maryonèt nan<br />
men konsèy egzekitif la epi pou l<br />
pa pote sou do l operasyon grenn<br />
kraze mesye sa yo ap mennen sou<br />
etidyan UEH la.<br />
Se poutèt sa jou ki te jedi 17<br />
Out la, nou menm etidyan, profesè,<br />
manm pèsonèl ak lòt moun<br />
nan popilasyon an, san konte<br />
òganizasyon pwogresis yo, manifestasyon<br />
sa a te gen plizyè milye<br />
moun ki t al mande mesye ki ap<br />
mennen bak UEH la pou yo tande<br />
larezon, kidonk pou yo rache<br />
manyòk yo epi bay rektora a.<br />
Nou etone wè ak ki britalite<br />
eskadwon lanmò yo ki gen ti non<br />
jwèt yo Lapolis te kraze manifestasyon<br />
pasifik sa a ak kout defans<br />
machin blennde, gaz lakrimojèn<br />
ak kout koko makak; kote yo<br />
arete 3 maifestan, ladan yo yon<br />
etidyan fakilte etnoloji ki pote non<br />
Jean Louis Wendjy, yon militan<br />
pwogresis ki rele Dieuseul Civil (ti<br />
Maksis) ak yon jèn ki abite mache<br />
Salomon ki se Roche Stanley. Lapolis<br />
bat yo, chire rad sou yo epi flite<br />
gaz lakrimojèn nan je yo.<br />
Zak sa yo sanble kou 2 goud<br />
dlo ak aksyon san manman yo te<br />
konn poze nan tan gwo diktati yo.<br />
Sa montre nou prensip demokratik<br />
yo, depi gouvènman Préval/Pierre-<br />
Louis a monte nan tèt peyi a, ap<br />
pran gwo souflèt depi gwo leve<br />
kanpe etidyan ak ouvriye yo pou<br />
200 goud salè minimòm nan pase.<br />
Fas ak sitiyasyon sa nou<br />
mande pou tout etidyan, pwofesè,<br />
manm pèsonèl administratif,<br />
òganizasyon pwogresis ak tout<br />
moun nan peyi a ki pa dakò pou<br />
yon ti gwoup moun ap fè sa yo vle<br />
ak peyi a tankou: pase enstitisyon<br />
an anba pye, tire elèv, bat moun,<br />
arete moun, mete baboukèt nan<br />
bouch moun; pou yo pa pran presyon.<br />
Pou mete zòrèy yo an twonpèt<br />
pou tande modòd mobilizasyon<br />
yo, yon manyè pou n fè fòs fènwa<br />
yo fè bak.<br />
Pou sa n ap reyalize yon seri<br />
aktivite pou konsyantize plis moun<br />
pou mobilize yo pran plis jarèt tankou<br />
: Jodi madi 22 septanm 2009 la,<br />
nan Fakilte Syanzimèn, nou gen<br />
yon jounen pòt louvri, kote n ap<br />
ekspoze foto ak briganday konsèy<br />
egzekitif UEH la ak gouvènman<br />
an ap fè kont batay pèp la. Ap<br />
gen pwojeksyon film dokimantè<br />
ak animasyon kiltirèl. Mèkredi 23<br />
septanm, n ap tann yon manifestasyon<br />
k ap sòti devan Lekòl Nòmal<br />
pou al bout nan rektora.<br />
Aktivite sa yo antre nan<br />
kad batay n ap mennen pou revandikasyon<br />
nou yo rive satisfè.<br />
Revandikasyon nou yo se :<br />
1- Pou konsèy Inivèsite a<br />
mande prese prese pou retire eskadwon<br />
lanmò ki gen ti non jwèt<br />
lapolis yo devan Fakilte yo ; sitou<br />
sila yo ki nan fakilte medsin ak devan<br />
rektora inivèsite a.<br />
2- Pou konsèy inivèsite a<br />
pran responsabilite l fas ak egzekitif<br />
la jan atik 11 dispozisyon<br />
tranzitwa yo mande li a.<br />
3- Pou n fini nou mande ti<br />
mesye makout yo ki nan konsèy<br />
egzekitif UEH la bay talon yo,<br />
paske yo pa gen kapasite ni fòs<br />
moral pou mennen UEH la.<br />
Yon lòt fwa ankò n ap denonse<br />
zak entimidasyon chèf lapolis<br />
la Mario Andresol ap fè sou<br />
pwofesè sendikalis Josué Merilien<br />
paske l te repete twmwayaj etidyan<br />
yo. N ap denonse tout lòt zak lapolis<br />
ak konsèy egzekitif la ap fè pou<br />
entimide etidyan ak militan konsekan<br />
k ap goumen kont imoralite<br />
nan sosyete a.<br />
Viv yon Ayiti granmoun!<br />
Yon jenès angaje ak yon UEH<br />
otonòm e endepandan!<br />
Inogirasyon yon Sant<br />
sibènetik/FONSEE<br />
nan Fò nasyonal<br />
Dimanch 20 septanm lan, Fondasyon<br />
Solidarite pou epanouyisman<br />
timoun yo (FONSEE) te inogire<br />
yon Sant sibènetik nan lokal li<br />
ki chita sou wout Fò-nasyonal la,<br />
nan kapital la. Seremoni ouvèti sant<br />
lan te fèt an prezans plizyè manm<br />
fondasyon an ki te pote mayo FON-<br />
SEE sou yo ak kèk envite ki te sòti<br />
nan kèk òganizasyon ak minis jenès<br />
espò ak aksyon sivik la, Evans Lescouflair.<br />
Daprè kòdonatè jeneral FON-<br />
SEE a, Jean Marie Samedy ki te<br />
pale sou nesesite pou fè jèn yo nan<br />
Fò-nasyonal benefisye gwo zouti<br />
nouvèl teknolojik yo, fè konnen se<br />
minis Lescouflair ki te fè jwenn òdinatè<br />
yo ak moun ki pou enstale yo.<br />
Pou konnye a n ap tann Konatèl vin<br />
konekte entènèt la pou nou, pou n<br />
ka kòmanse fè sant la mache kòm<br />
sa dwa.<br />
Minis Lescouflair bò kote pa l<br />
te fè konnen yonn nan objektif pwogram<br />
sa a yo mete kanpe ak sipò<br />
zanmi li yo nan lòt peyi, se bay timoun<br />
yo yon zouti de travay pou yo<br />
avanse e yonn nan zouti ki genyen<br />
jounen jodi a se nouvèl teknoloji.<br />
Se sa k fè li di li deja patisipe nan<br />
mete kanpe yon sant nan Delmas<br />
32, joune jodi a nou mete yonn nan<br />
Fò-nasyonal e na pral genyen pou<br />
n mete kèk lòt nan Bèlè, nan Lasalin,<br />
nan zòn Pon-wouj, nan Matisan<br />
ak nan Site Solèy. Li fè konnen se<br />
responsab konsèy nasyonal telekominikasyon<br />
an, Marcelin Montaigne<br />
k ap genyen pou konekte entènèt la<br />
pou sant sa yo, entènèt la ap gratis<br />
pandan yon lane. Li te konseye responsab<br />
sant yo pou yo byen mennen<br />
materyèl yo, pran swen yo, fè<br />
antretyen ladan yo pou yo pa deteryore,<br />
paske se pa toutan yap kapab<br />
fè yo kado jan de materyèl sa<br />
yo.<br />
Jou inogirasyon sa a te deja<br />
genyen plizyè timoun ki t ap tann<br />
pou y al eseye machin yo, men Jean<br />
Marie Samedy te fè konnen yo poko<br />
prè, poko genyen elektrisite ak entènèt.<br />
Li pwomèt yo li pral fè tout<br />
mwayen posib, nan yon ti tan ki pa<br />
twò lwen pou fè sant lan fonksyone.<br />
Li te mande yo pran yon ti<br />
pasyans.<br />
Dekouvèt yon kadav<br />
nan ri Pave<br />
Kadav Bolivar Dantis dlo lapli te pote ale lage nan yon twou ego nan ri<br />
Pave a 2 pitit fi li yo, Yvanette ak Rosemène Dantis<br />
Gwo lapli ki te tonbe sou kapital<br />
la, Pòtoprens, nan fen semen<br />
19-20 septanm pase a pote ale<br />
lage nan yon twou ego nan lasware<br />
samdi pou louvri dimanch, yon<br />
machann bwason ki te rele Bolivar<br />
Dantis. Se lendi 21 septanm lan,<br />
nan maten teknisyen Travo piblik<br />
yo te dekouvri kadav la nan ri Pave<br />
a, nan sant kapital la. Kadav la te<br />
nan yon movèzeta, li te kòmanse<br />
ap dekonpoze, po l te dekale. Bolivar<br />
Dantis, ki te genyen 55 lane,<br />
se te papa 6 pitit, li te rete nan Ri<br />
Saint-martin, se komès li te konn fè<br />
kòm aktivite. Kòm dabitid li te toujou<br />
konn al vann bwason bò kote<br />
estad Sylvio Cator. Se pandan l t ap<br />
sot vann bò estad la samdi swa dlo<br />
te bwote l al lage nan yon twou ego<br />
nan ri Pave a, daprè deklarasyon 2<br />
pitit fi li yo, Yvanette ak Rosemène<br />
Dantis ki te vin wè kadav papa yo<br />
atè a.<br />
Se ak dlo nan je, yonn nan<br />
pitit li yo te deklare : « Li te bò 3<br />
zè konsa samdi a lè papa m te kite<br />
lakay li pou l al vann bwason bò estad<br />
la. Men nou te wè l pa t rantre<br />
nan lè li abitye rantre a. Pandan tout<br />
lannwit lan, nou te espere l ap rantre,<br />
men nou pa wè l retounen, nou<br />
te koumanse enkyete paske li pa<br />
konn abitye sòti san l pa rantre. ».<br />
Sitiyasyon sa a se konsekans travay<br />
netwayaj ki pa janm fèt nan kapital<br />
la, twou ego yo pa netwaye, ki<br />
rete san kouvèti nan tout kwen nan<br />
kapital la, fatra ki anvayi tout lari a,<br />
lè lapli tonbe y ap bouche twou ego<br />
yo, dlo lapli anvayi lari a ak fatra.<br />
Se sa ki sot rive nan fen semèn lan<br />
nan Pòtoprens eli pote ale yon papa<br />
6 pitit. Aprè lapli a , fatra ak dlo<br />
santi te anvayi tout zòn channmas<br />
la, menm Kyòsk Occide Jeanty an pa<br />
t epanye ; Sant komèsyal la, anba<br />
lavil la devan tout biwo Leta yo te<br />
chaje ak fatra dlo lapli a te bwote.<br />
Devan sitiyasyon sa a plizyè<br />
abitan anba lavil la te kritite<br />
otorite yo nan peyi a, yo di ki pap fè<br />
anyen pou peyi a, se piye sèlman y<br />
ap piye peyi a, vòlè lajan peyi a, yo<br />
te genyen plis pase 197 milyon dola<br />
vèt nan men yo, yo pa fè anyen pou<br />
retire pèp la nan sitiyasyon sa a l ap<br />
viv jounen jodi a.<br />
6<br />
Haïti Liberté<br />
Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009
Perspectives<br />
UEH: Vers la radicalisation de la<br />
lutte des étudiants<br />
Par Yves Pierre-Louis<br />
Le jeudi 17 Septembre 2009,<br />
une fois de plus des milliers<br />
d’étudiants accompagnés de professeurs,<br />
des membres d’organisation<br />
progressiste et révolutionnaire sont<br />
descendus dans la rue pour dénoncer<br />
la violation des locaux de<br />
l’université l’Etat d’Haïti (UEH)<br />
par <strong>les</strong> agents de la Police nationale<br />
d’Haïti (PNH), réclamer la réforme<br />
en profondeur à l’UEH et<br />
la démission des membres du rectorat<br />
et également ceux du décanat<br />
de la Faculté de médecine et de la<br />
Pharmacie (FMP). Les étudiants<br />
de l’UEH estiment après la violation<br />
flagrante des agents de la PNH<br />
dans <strong>les</strong> locaux de la FMP et de la<br />
Faculté Ethnologie (FE) la semaine<br />
dernière, que <strong>les</strong> dirigeants du rectorat<br />
de l’UEH n’ont pas l’étoffe<br />
nécessaire pour assurer le fonctionnement<br />
régulier de l’institution<br />
indépendante de l’Etat qu’est<br />
l’université d’Etat d’Haïti.<br />
Il était environ dix heures du<br />
matin, lorsque la manifestation a<br />
démarré devant le local de l’Ecole<br />
Normale Supérieure, à la rue Monseigneur<br />
Guilloux. Les manifestants<br />
ont rapidement emprunté la<br />
rue Saint-Honoré, la rue Capois en<br />
passant par Lalue pour aboutir à<br />
Bourdon, jusqu’à la rue Rivière oú<br />
loge le rectorat de l’UEH. Mais <strong>les</strong><br />
protestataires n’étaient pas arrivés<br />
à leur destination, <strong>les</strong> agents de la<br />
PNH leur en ont interdit l’accès, ils<br />
ont barricadé l’entrée du rectorat.<br />
Ils ont été obligés de rebrousser<br />
chemin après plusieurs tentatives<br />
d’y accéder. Ils sont descendus<br />
par Lalue, ont tourné à la rue Capois<br />
et lorsqu’arrivés au niveau du<br />
Champs de Mars, la situation s’est<br />
détériorée.<br />
Les agents du Corps<br />
d’intervention et de maintien<br />
d’ordre (CIMO) sont passés à<br />
l’action. Ils ont foncé dans la foule<br />
avec leur camion et cette manifestation<br />
pacifique a été violemment<br />
dispersée par <strong>les</strong> agents de CIMO<br />
à coups de bâton et de gaz lacrymogènes.<br />
Ils ont en même temps<br />
procédé à 3 arrestations à savoir:<br />
Jean Louis Wendjy, un étudiant de<br />
la Faculté Ethnologie; Dieuseul Civil<br />
dit Ti Marxiste, un militant progressiste,<br />
et un jeune supporteur du<br />
Marché Salomon, Stanley Roche.<br />
Sur tout leur parcours, <strong>les</strong><br />
manifestants ont lancé des propos<br />
très hosti<strong>les</strong> aux dirigeants du rectorat,<br />
du décanat de la Faculté de<br />
médecine, et aux agents de la PNH.<br />
Sur leur banderole était inscrit: «<br />
Viv yon inivèsite granmoun”.<br />
Après l’intervention violente<br />
des agents de CIMO, <strong>les</strong> manifestants<br />
ont vivement critiqué le comportement<br />
sauvage de la Police<br />
nationale d’Haïti. Les étudiants ont<br />
fait savoir qu’ils vont rester mobilisés<br />
jusqu’à ce que <strong>les</strong> dirigeants<br />
du rectorat et du décanat de FMP<br />
s’en aillent. Ils vont continuer à<br />
manifester pacifiquement, malgré<br />
la provocation de ces agents criminels».<br />
«Donc nous continuons à<br />
nous mobiliser, nous restons mobilisés,<br />
nous allons passer dans<br />
d’autres université, éco<strong>les</strong>, organisations<br />
progressistes en vue de<br />
continuer à sensibiliser d’autres<br />
personnes à nous rejoindre pour<br />
dire non à des dirigeants immoraux<br />
qui sont actuellement à la tête de<br />
l’université d’Etat d’Haïti, pour que<br />
<strong>les</strong> étudiants puissent poursuivre<br />
leurs études en toute quiétude,<br />
pour pouvoir ensuite servir la population<br />
comme cela devrait-être.<br />
L’université d’Etat d’Haïti ne peut<br />
pas être dirigée par un rectorat qui<br />
ne peut pas se passer de l’appui des<br />
forces policières pour résoudre un<br />
problème purement académique», a<br />
déclaré un manifestant.<br />
De plus, <strong>les</strong> étudiants protestataires<br />
sont restés déterminés<br />
pour venir à bout de leurs revendications<br />
justes et fondées: « Même<br />
si cette manifestation a été violemment<br />
dispersée par la police, nous<br />
resterons mobilisés jusqu’à la<br />
démission des responsab<strong>les</strong> du rectorat<br />
de l’UEH et du décanat de la<br />
FMP», a martelé l’un des chefs de<br />
file du mouvement de protestation<br />
qui exige la libération de tous <strong>les</strong><br />
manifestants arrêtés.<br />
Le lendemain de leur manifestation,<br />
le vendredi 18 septembre,<br />
<strong>les</strong> étudiants ont donné une conférence<br />
de presse pour dénoncer <strong>les</strong><br />
actes de violence commis sur leurs<br />
camarades par la police nationale<br />
d’Haïti. Ils ont également réclamé<br />
la libération sans conditions des<br />
étudiants arrêtés pendant la fin de<br />
la manifestation.<br />
Par ailleurs, à la Faculté Ethnologie,<br />
<strong>les</strong> étudiants ont interrompu,<br />
le même jour une conférence<br />
de presse des membres du décanat<br />
de cette Faculté qui avaient définitivement<br />
tenté de donner leur position<br />
sur la crise qui sévit à l’UEH.<br />
Ils ont empêché au vice-doyen à la<br />
recherche, Jean Yves Blot, de prendre<br />
la parole aux micros des médias<br />
présents. Ils ont forcé <strong>les</strong> assistants<br />
à laisser la salle pour <strong>les</strong> rejoindre<br />
dans la manifestation des rues pendant<br />
qu’ils chantaient: « Anmwe<br />
wo, fòk moun sa yo ale, moun sa<br />
yo fè twòp o!».<br />
Dans la foulée, un étudiant a<br />
déclaré: « Je pense qu’il faut mener<br />
une bataille contre <strong>les</strong> dirigeants de<br />
l’UEH, parce qu’ils nous ont menacés<br />
de nous flanquer à la porte de<br />
nos propres facultés. Les portes de<br />
la Faculté de médecine sont hermétiquement<br />
fermées, transformée<br />
en un commissariat de police; la<br />
Faculté Ethnologie et la Faculté des<br />
Sciences humaines sont également<br />
sous menace de fermeture. En fin<br />
de compte c’est toute l’université<br />
qui a été menacée. Nous sommes<br />
dans l’obligation aujourd’hui de<br />
mener une lutte sans merci pour<br />
la libération de l’université qui se<br />
trouve sous la coupe ténébreuse<br />
des forces rétrogrades anti-changement,<br />
qui veulent à tout prix conserver<br />
le statu quo.»<br />
De sont côté, le doyen de la<br />
Faculté d’Ethnologie, Paul Antoine<br />
a toutefois affirmé avoir la<br />
promesse des étudiants de ne pas<br />
perturber la conférence au cours<br />
de laquelle le décanat devait fixer<br />
sa position. « Nous avons été saisi<br />
de voir que <strong>les</strong> étudiants ont interrompu<br />
la conférence de presse.<br />
Nous avions pensé qu’ils allaient<br />
écouter la conférence, nous poser<br />
des questions afin de trouver une<br />
Manifestation des étudiants accompagnés de professeurs et des membres<br />
d’organisation pour dénoncer la violation des locaux de l’université l’Etat<br />
d’Haïti par <strong>les</strong> agents de la Police nationale d’Haïti<br />
façon, nous permettant de former<br />
un comité devant faciliter le dialogue<br />
nous conduisant sur la voie<br />
de résoudre le problème qui sévit à<br />
l’intérieur de la Faculté Ethnologie.<br />
Mais pour le moment, <strong>les</strong> étudiants<br />
ont fait du bruit, troublant ainsi<br />
la conférence de presse, nous ne<br />
pouvons pas encore déterminer exactement<br />
ce que nous allons faire.<br />
Donc nous allons nous asseoir pour<br />
dialoguer afin de déterminer ce que<br />
nous allons faire.» a-t-il déclaré.<br />
Quant au vice-doyen aux affaires<br />
académiques, Antoine Augustin,<br />
sa position n’est pas tout à<br />
fait contraire à celle des étudiants.<br />
Il reconnait le droit à la contestation<br />
et au refus des étudiants, il dit<br />
partager le principe de l’inviolabilité<br />
de l’espace de l’université d’Etat<br />
d’Haïti. « Nous reconnaissons<br />
ces principes; premièrement,<br />
l’inviolabilité de l’espace université,<br />
nous le disions ce matin aux<br />
étudiants, mais ils ne nous ont<br />
pas entendus. Deuxièmement,<br />
nous reconnaissons le droit à la<br />
contestation et au refus des étudiants<br />
dans le cadre d’un principe<br />
d’engagement des étudiants, c’està-dire<br />
que <strong>les</strong> étudiants ne sont pas<br />
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des extraterrestres, ils sont liés à<br />
une communauté dans laquelle il<br />
y a un ensemble de problèmes qui<br />
y surgissent et ils sont entrain d’y<br />
faire face eux aussi. Donc, nous<br />
reconnaissons le droit à la contestation,<br />
à la mobilisation étudiante,<br />
aux revendications étudiantes.<br />
Cependant nous condamnons fermement<br />
la méthode utilisée pour<br />
faire passer ces revendications.» a-<br />
t-il précisé. De toute façon, ce sont<br />
des paro<strong>les</strong> démagogiques, car ce<br />
sont <strong>les</strong> responsab<strong>les</strong> du décanat<br />
de la FE qui ont pris la décision de<br />
fermer <strong>les</strong> portes de la faculté aux<br />
étudiants. Ils <strong>les</strong> ont jetés dans la<br />
rue, ils <strong>les</strong> ont privés de leur propre<br />
espace, leur permettant de produire<br />
des réflexions sur l’ensemble des<br />
problèmes qui bouleversent la société.<br />
Voilà donc des gens qui prenaient<br />
position autrefois en faveur<br />
du changement et qui aujourd’hui<br />
ont fermé la porte aux étudiants<br />
qui réclament à tout prix le changement.<br />
En outre, le mercredi 16 septembre<br />
2009, des représentants de<br />
presque toutes <strong>les</strong> entités de la Faculté<br />
des Sciences humaines se sont<br />
réunies en assemblée générale pour<br />
statuer sur la crise qui ronge l’UEH<br />
depuis le début de l’année en cours.<br />
Ils ont voté une proposition de résolution<br />
élaborée par le professeurs<br />
Jean Anil Louis Juste, réclamant le<br />
départ du rectorat de l’UEH, ayant à<br />
sa tête: Jean Henry Vernet, recteur;<br />
Wilson Laleau, vice-récteur aux affaires<br />
académiques ; Fritz Deshommes,<br />
vice-recteur à la recherche.<br />
Cette proposition a été votée par<br />
la majorité des participants à cette<br />
assemblée. Au nombre de 113 participants,<br />
y compris professeurs,<br />
étudiants et membres du conseil<br />
d’administration, 108 ont voté en<br />
faveur de la résolution, 4 se sont<br />
abstenus et un seul a voté contre.<br />
La résolution propose également<br />
la mise sur pied d’une commission<br />
provisoire capable de<br />
gérer le concours d’admission à<br />
l’UEH pour cette nouvelle année<br />
académique. Certains membres<br />
du conseil d’administration de la<br />
Faculté des Sciences humaines<br />
pensent qu’en raison de la grave<br />
crise qui sévit actuellement au sein<br />
de l’UEH, il est nécessaire que la<br />
communauté universitaire agisse<br />
en conséquence afin d’apporter des<br />
solutions appropriées à tous ces<br />
problèmes.<br />
D’autres pensent que la crise à<br />
l’UEH fait partie de la crise globale<br />
de la société haïtienne et de fait,<br />
elle <strong>doit</strong> avoir une solution globale<br />
qui n’est autre qu’un changement<br />
en profondeur. Dans toute société,<br />
l’université fait partie de l’appareil<br />
idéologique d’Etat. En tant que tel,<br />
il est la tête pensante de la société.<br />
Si l’université est en crise, en dernier<br />
ressort, c’est toute la société qui<br />
est en crise. Par conséquent, toutes<br />
<strong>les</strong> forces vives de la société doivent<br />
apporter leur support aux étudiants<br />
protestataires, <strong>les</strong> accompagner<br />
dans la bataille pour la libération<br />
de l’université d’Etat d’Haïti des<br />
forces anti-changement supportées<br />
par le régime anti-peuple de Préval/<br />
Pierre-Louis. Face à cette situation,<br />
la jonction de cause des étudiants<br />
et des masses populaires s’impose<br />
en vue de la radicalisation de la<br />
lutte des étudiants.<br />
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Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009 Haïti Liberté 7
Perspectives<br />
Préval, après le salaire minimum, la Constitution,<br />
met le cap sur <strong>les</strong> partis Fusion et OPL<br />
Par Catherine Charlemagne<br />
On savait que le Président René<br />
Préval n’aime pas <strong>les</strong> partis<br />
politiques. Il l’avait dit en janvier<br />
ou en mai de cette année lors d’un<br />
déplacement dans l’Artibonite. Apparemment,<br />
Préval ne veut plus<br />
se contenter de critiquer <strong>les</strong> partis<br />
politiques, qui, selon lui ne servent<br />
pas à grand chose en Haïti,<br />
sinon très peu. Alors, comme il<br />
pense avoir réussi tous <strong>les</strong> mauvais<br />
coups depuis son élection grâce aux<br />
voix des électeurs Lavalas, il veut<br />
poursuivre sa politique de la terre<br />
brûlée.<br />
L’une de ses priorités<br />
aujourd’hui après son passage en<br />
force au Parlement avec le salaire<br />
minimum et le projet d’Amendement<br />
de la Constitution de 1987, c’est de<br />
porter le coup de grâce à deux partis<br />
politiques : la Fusion des sociaux<br />
démocrates et l’Organisation du<br />
Peuple en Lutte dont <strong>les</strong> dirigeants,<br />
après avoir tout fait pour l’empêcher<br />
de venir chef d’Etat d’Haïti une seconde<br />
fois, n’ont jamais cessé de<br />
le soutenir une fois qu’il eut prêté<br />
serment en tant que Président de la<br />
République.<br />
L’incohérence des dirigeants<br />
de ces formations politiques et<br />
d’autres d’ailleurs, ne fait que renforcer<br />
la détermination du Président<br />
de réussir avant son départ du<br />
Palais national dans moins de deux<br />
ans, l’implosion ou l’éclatement de<br />
ces deux partis. Selon certains conseillers<br />
de Préval, le grand objectif<br />
de celui-ci c’est de vider la Fusion<br />
et l’OPL qui ne sont déjà pas très<br />
populaires au sein de la population<br />
pour avoir contribué en grande<br />
partie à ramener la MUNISTAH en<br />
Haïti. On aurait pu avoir des doutes<br />
sur la volonté du Président Préval<br />
de réduire à la portion congrue ces<br />
deux formations, si <strong>les</strong> signes en<br />
provenance de la direction de Fusion<br />
et de l’OPL n’encourageaient<br />
pas le Palais à accélérer le processus.<br />
On l’a constaté avec <strong>les</strong> élections<br />
sénatoria<strong>les</strong> partiel<strong>les</strong>, qui, il<br />
est vrai, n’étaient pas faites pour<br />
favoriser d’autre parti que la Plate-<br />
Forme présidentielle l’Espwa. En<br />
effet, elle a ravi la quasi totalité des<br />
sièges. Mais mise à part cette élection<br />
bidon, la santé politique de l’OPL et<br />
de la Fusion n’incite guère la population<br />
à se rapprocher de partis dont<br />
leurs chefs sont tous des employés<br />
du Président. Or, comment peut-on<br />
être à l’intérieur de l’appareil étatique<br />
et penser porter des critiques à<br />
l’encontre de ses collègues. La contradiction<br />
pour <strong>les</strong> dirigeants de la<br />
Fusion et de l’OPL est trop flagrante.<br />
L’on ne peut pas être et avoir été du<br />
même coup. A un moment donné<br />
il faut bien savoir se situer quelque<br />
part. L’un des dirigeants historiques<br />
de l’OPL l’a compris.<br />
C’est Paul Denis, l’un des conseillers<br />
du Président Préval. Depuis<br />
cette mascarade électorale, personne<br />
ne peut dire avoir entendu une seule<br />
fois le numéro deux ou le numéro<br />
trois de l’OPL parler de ces élections.<br />
Pourtant, ce parti a été maltraité par<br />
le Conseil Electoral Provisoire au<br />
profit de l’Espwa. Les autres membres<br />
du staff dirigeant ont beau<br />
protesté contre l’agissement du CEP<br />
un peu partout dans le pays, mais le<br />
silence de l’ami et de l’employé du<br />
Président faisait plus de bruit que<br />
d’appui aux critiques de ses petits<br />
camarades d’OPL, ce à titre de soutien<br />
à la politique du gouvernement<br />
donc à l’attitude du CEP. En fait,<br />
on avait compris, Paul Denis avait<br />
choisi son camp, le camp du pouvoir,<br />
le camp de Préval, le camp de<br />
l’argent.<br />
Certains disent que Paul Denis<br />
a fait le plus simple des calculs qui<br />
soit, celui de l’opportunité d’avoir<br />
avec Préval une bonne et belle retraite<br />
plutôt que de finir ses jours<br />
De gauche à droite Chavez, le Président René Préval et Fernandez<br />
dans la misère avec ses anciens copains<br />
d’OPL. Or, qui est le mieux<br />
placé que cet ancien camarade de<br />
chambre de Préval en Belgique pour<br />
l’aider dans sa basse besogne qui<br />
consiste à faire disparaître ces partis<br />
dont <strong>les</strong> premiers objectifs sont<br />
de nourrir leurs chefs et d’assurer la<br />
retraite de leurs dirigeants. Les petits<br />
militants n’ont qu’à se démerder<br />
pour joindre <strong>les</strong> deux bouts sans<br />
pouvoir d’ailleurs y parvenir.<br />
Le plus grand coup de Préval<br />
contre l’OPL, a été la démission officielle<br />
de Paul Denis en plein conflit<br />
social entre la présidence et une<br />
partie de la population sur le salaire<br />
minimum. Pendant que la population<br />
manifeste aux côtés des étudiants et<br />
cherche des renforts politiques afin<br />
de pousser la présidence à prendre<br />
position en faveur des défavorisés<br />
plutôt que de prendre partie pour<br />
la bourgeoisie et le grand patronat,<br />
l’OPL s’est retrouvé divisé et sa direction<br />
éclate au grand jour.<br />
Paul Denis quitte l’OPL et<br />
soutient ouvertement la position<br />
du Président Préval contre la plupart<br />
des parlementaires de l’OPL.<br />
Et pour mieux faire comprendre<br />
à la population que le parti OPL<br />
n’existe plus, ou tout au moins que<br />
cette organisation vient d’exploser,<br />
c’est Paul Denis que Préval envoie<br />
au charbon, au Bicentenaire face<br />
aux députés dont ceux d’OPL pour<br />
défendre ses objections sur le salaire<br />
minimum. D’autre part, le Président<br />
jubile quand il apprend que l’ancien<br />
parti de son conseiller Paul Denis<br />
n’a même plus de local. L’immeuble<br />
où loge le parti vient d’être réclamé<br />
par son propriétaire pour cause<br />
d’impayé.<br />
Entre temps, des parlementaires<br />
d’OPL se rapprochent de plus<br />
en plus de la Plate-Forme l’Espwa de<br />
Préval, un Président ne refusant rien<br />
à tous <strong>les</strong> parlementaires soutenant<br />
son projet d’Amendement de la<br />
Constitution. Aujourd’hui, personne<br />
ne croit plus à un nouveau sursaut<br />
d’OPL et même plus à un retour de<br />
Paul Denis au sein de ce parti. Les<br />
prochaines élections vont être un<br />
cauchemar pour l’OPL qui va avoir<br />
le plus grand mal pour financer sa<br />
campagne surtout, si Paul Denis,<br />
selon la rumeur, fait partie d’une<br />
autre Plate-Forme présidentielle<br />
dont Préval commence à réfléchir<br />
sur <strong>les</strong> contours, <strong>les</strong> modalités et la<br />
faisabilité. Le tout est de savoir au<br />
profit de qui.<br />
Quant à la Fusion des sociaux<br />
démocrates, même si pour l’heure,<br />
Préval ne crie pas victoire, il ne reste<br />
pas moins que ce parti est handicapé<br />
par sa position bancale entre le pouvoir<br />
et l’opposition. La plupart des<br />
dirigeants de la Fusion restent des<br />
inconditionnels de Préval surtout<br />
pour <strong>les</strong> avantages que leur procure<br />
le pouvoir, et d’autres tentent des<br />
sorties scabreuses dont on ne sait<br />
s’ils sont dans l’opposition ou soutiennent<br />
le gouvernement.<br />
Une chose demeure claire pour<br />
la population, la majorité des dirigeants<br />
de ce parti perçoit des aides<br />
du pouvoir, sinon un salaire en tant<br />
que Consultant, un domaine gratifiant<br />
et peu contraignant pour ceux<br />
qui l’exercent dans un ministère,<br />
voire plusieurs à la fois. Certains<br />
dirigeants de la Fusion, entre autres<br />
Micha Gaillard le Président d’une<br />
Commission présidentielle dont le<br />
travail est plus que confidentiel,<br />
le moins que l’on puisse dire. Car,<br />
à part son Président et quelques<br />
initiés de cette curieuse Commission<br />
personne n’a entendu parler de ce<br />
qu’elle a réalisé.<br />
Cette Commission sur la réforme<br />
de la Justice ou des Institutions<br />
est aussi discrète que le travail<br />
de la Fusion au sein du pays. En fin<br />
de compte, il n’y a de doute pour<br />
personne, si le Président Préval<br />
nomme à la tête de ces Commissions<br />
des leaders politiques c’est uniquement<br />
dans le but de discréditer ces<br />
dirigeants et d’acheter leur silence<br />
dans son projet d’enlever dans le<br />
paysage politique haïtien ces partis<br />
dont il ne voit pas l’utilité. En<br />
tout cas c’est ce qu’on dit dans<br />
l’entourage proche du Palais.<br />
Les commotions de la rentrée scolaire 09/10<br />
Par Jerson Philippe<br />
La rentrée des classes, dans toutes<br />
ses dimensions, représente un<br />
événement majeur qui pourrait frapper<br />
de plein fouet l’économie des<br />
ménages. Et, dans le contexte actuel<br />
où aucune augmentation de revenus<br />
n’est enregistrée et où l’emploi reste<br />
extrêmement faible, la situation peut<br />
s’aggraver.<br />
Les famil<strong>les</strong> à revenus moyens<br />
qui n’ont pas pu avoir assez d’argent<br />
pour la rentrée des classes, font tout<br />
ce qu’ils peuvent pour réunir <strong>les</strong><br />
sommes faramineuses requises (y<br />
compris en réduisant leurs dépenses<br />
alimentaires et de santé). Toutefois,<br />
<strong>les</strong> parents, accablés par la situation<br />
socioéconomique dégradée par<br />
la hausse vertigineuse des prix des<br />
produits pétroliers et ceux de première<br />
nécessité, doivent faire face<br />
de nouveau à l’augmentation des<br />
frais scolaires. «Je n’ai pas encore<br />
acquitté l’écolage voire acheté des<br />
livres. J’emmène mes fil<strong>les</strong> à l’école<br />
aujourd’hui pour qu’el<strong>les</strong> ne soient<br />
pas tristes », déclare Amélie une jeune<br />
mère.<br />
« Mon Dieu ! Que vais-je<br />
faire pour avoir ces livres ? » s’alarme<br />
Amélie, mère de deux enfants, dans<br />
un supermarché de Delmas. « J’ai<br />
été en ville, dans <strong>les</strong> rues et ailleurs<br />
pour me procurer des livres et autres<br />
fournitures exigées pour la rentrée.<br />
Dans la grande majorité, c’était des<br />
livres de usagés. Liv sibvansyon yo,<br />
vann pi chè » !<br />
« Quand on <strong>les</strong> trouve neufs,<br />
ben… <strong>les</strong> prix sont exorbitants »,<br />
se désole-t-elle. Dans <strong>les</strong> parages,<br />
d’autres parents s’enflamment, critiquant<br />
<strong>les</strong> directeurs d’école qui ne<br />
font qu’augmenter délibérément,<br />
entre autres, <strong>les</strong> frais d’écolage. Les<br />
deux fil<strong>les</strong> d’Amélie, âgées de 8 et<br />
10 ans, sont toutes deux en 5ème<br />
et 7e année fondamentale dans une<br />
école privée de Delmas.<br />
Depuis juillet, elle se démène<br />
comme un diable dans un bénitier<br />
pour préparer la rentrée. Un combat<br />
herculéen ! Infirmière de formation,<br />
Amélie est au chômage à la faveur<br />
de l’augmentation de 200 gdes du<br />
salaire minimum dit elle.<br />
Son mari, le père de ses deux<br />
fil<strong>les</strong>, est censeur depuis quatre ans<br />
dans une école de la capitale, elle<br />
est dans une situation de chômage<br />
déguisé. Les quelque 200 dollars<br />
américains (8,350.00 gourdes)<br />
reçus de New York de sa petite sœur<br />
Claudette se sont avérés insuffisants.<br />
Ils ne peuvent répondre aux<br />
divers frais exigés par l’école (entretien<br />
et mobilier, sécurité, vêtement<br />
de sport, informatique, fourniture de<br />
base, assurance epi anyen…)<br />
Ale wè yo pa gen lakou pou<br />
de fwomi fou jwe ak yon òdinatè –<br />
sekirite ak asirans lan se sou kanè<br />
bank direktè a li ye!<br />
Des frais qui s’élèvent à environ<br />
20 500 gourdes pour <strong>les</strong> deux<br />
enfants. Une vraie galère ! « Il n’y<br />
a pas que cela ! », soupire Amélie,<br />
ajoutant que l’acquisition des tissus<br />
pour la confection des uniformes<br />
et celui des livres réclament aussi<br />
une forte somme d’argent. En effet,<br />
l’aune se vend à 385 gourdes<br />
et 750 gourdes, elle est exigée pour<br />
la confection de chaque uniforme.<br />
« J’ai versé 1 000 gourdes pour la<br />
confection et <strong>les</strong> tissus m’ont coûté<br />
2 140 gourdes», précise-t-elle.<br />
Quant aux livres, elle <strong>doit</strong> se colleter<br />
avec une liste d’une vingtaine<br />
d’ouvrages différents coûtant entre<br />
5 600 et 7 300 gourdes. Amélie,<br />
comme bon nombre de parents, ne<br />
sait que faire à l’occasion de la rentrée.<br />
Certains verseront pour <strong>les</strong> frais<br />
d’écolage une dizaine de milliers de<br />
gourdes, d’autres une quinzaine. Ce<br />
qui varie en fonction du milieu ou de<br />
l’institution fréquentée.<br />
Les coûts du transport journalier<br />
des élèves sont très importants<br />
en milieu urbain. Probablement<br />
ils dépassent l’achat de matériels<br />
scolaires et <strong>les</strong> frais de scolarité.<br />
De nombreux élèves et parents se<br />
plaignent du coût des transports<br />
publics dans leurs dépenses quotidiennes.<br />
« Mes parents ne me donnent<br />
pas suffisamment d’argent<br />
pour prendre un taxi au prix de<br />
25Gdes pour une course. C’est à<br />
peine pour acheter de quoi manger<br />
et payer un rafraîchissement. Souvent,<br />
je suis obligée de rentrer chez<br />
moi à pied », déclare une fillette de<br />
10 ans. Entre temps Joël D. Jean<br />
Pierre, ministre de l’Education Nationale<br />
et <strong>les</strong> entreprises Deschamps<br />
ap fè laloz ak liv gouvèlman di ki<br />
sibvansyone yo. Ces inconscients de<br />
la mafia scolaire, eux, ap ri graaa.<br />
Motivés par une avarice incurable,<br />
ces mafias ne cessent de réviser à la<br />
hausse <strong>les</strong> frais de scolarité. C’est ce<br />
qui aggrave davantage la situation<br />
déjà précaire de centaines de milliers<br />
de parents.<br />
La rentrée scolaire pour <strong>les</strong><br />
chauffeurs de transports publics<br />
représente une opportunité<br />
économique sûre. Ils affirment qu’il<br />
était temps que cette rentrée se fasse.<br />
« Nous avons beaucoup souffert durant<br />
la saison estivale. Enfin, nous<br />
pouvons envisager une hausse de<br />
nos revenus journaliers », explique<br />
un chauffeur de tap-tap du circuit<br />
Canapé-Vert / Centre Ville.<br />
« La situation est réellement<br />
difficile pour moi cette année. Je<br />
n’ai rien reçu de mes proches de<br />
l’étranger, qui parait-il m’ont oublié<br />
Suite à la page (14)<br />
8<br />
Haïti Liberté<br />
Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009
This week in <strong>Haiti</strong><br />
The University Students’ Struggle<br />
is Radicalizing<br />
by Yves Pierre-Louis<br />
On Sep. 17, 2009, thousands<br />
of students, joined by teachers<br />
and members of progressive<br />
and revolutionary organizations,<br />
once again took to the streets of<br />
Port-au-Prince to denounce the occupation<br />
of the State University of<br />
<strong>Haiti</strong> (UEH) by the <strong>Haiti</strong>an National<br />
Police (PNH). The demonstration<br />
ended with arrests, tear-gas, and<br />
police violence.<br />
On Aug. 28, riot police<br />
stormed the School of Medicine<br />
and Pharmacology (FMP) which<br />
was occupied by medical students.<br />
The police then placed the FMP and<br />
the School of Ethnology (FE) under<br />
a lock-down, where vehicle and<br />
even most pedestrian traffic in and<br />
around school grounds was severely<br />
restricted. Students charge the<br />
police occupation is a gross violation<br />
of the University’s sovereignty,<br />
which is protected by law.<br />
The quarantine was requested<br />
by the UEH administration which<br />
includes President Jean Henry Vernet,<br />
Vice-Rector for Academic Affairs<br />
Wilson Laleau, and Vice-President<br />
of Research Fritz Deshommes.<br />
The students are now demanding<br />
their resignations along with removal<br />
of the FMP’s deans, Dr.<br />
Gladys Prosper, Dr. Dodeley Sévère<br />
and Fritz Delafuente.<br />
In early September, medical<br />
students launched a hunger strike<br />
to demand the resignations and<br />
other UEH reforms. Riot police intervened<br />
on Sep. 9 and arrested<br />
22 students (see Haïti Liberté,<br />
9/16/2009).<br />
Since April, the students at<br />
different UEH schools have demonstrated<br />
against dilapidated facilities,<br />
reduced faculty, and cuts in<br />
their curriculum. At some schools,<br />
students also demonstrated to raise<br />
the national daily minimum wage<br />
to 200 gourdes ($5.05) from 70<br />
gourdes ($1.75); the <strong>Haiti</strong>an Parliament<br />
this summer raised it to<br />
125 gourdes ($3.10).<br />
Last Thursday’s demonstration<br />
began at 10 a.m. at the School<br />
for Teachers (École Normale Supérieure)<br />
on Rue Monseigneur Guilloux.<br />
With a banner reading "Long<br />
Live an Independent University,”<br />
the protesters then marched down<br />
Rue Saint-Honoré and Rue Capois<br />
through Lalue to reach Rue Rivière<br />
in Bourdon, where the UEH Administration<br />
(or Rectorat) is based.<br />
But the police had barricaded the<br />
entrance to the administration offices.<br />
After trying several times to<br />
enter the Rectorat, the protesters<br />
finally retreated the way they had<br />
Medical students stage hunger strike to call for University administrators to resign<br />
<strong>Haiti</strong>an riot police assault the Medical School on Sep. 9<br />
come. They marched down Lalue,<br />
turned onto Rue Capois and entered<br />
the capital’s central square,<br />
the Champs de Mars.<br />
There, the police attacked.<br />
The Corps for Intervention to Maintain<br />
Order (CIMO) drove their truck<br />
into the peaceful crowd, dispersing<br />
demonstrators with clubs and tear<br />
gas. The police made three arrests:<br />
Jean Louis Wendjy, a student at the<br />
School of Ethnology; Civil Dieuseul,<br />
also known as Ti Marxiste (Little<br />
Marxist), a progressive activist,<br />
and a young member of the Marché<br />
Salomon neighborhood committee,<br />
Stanley Roche.<br />
“There was no violence from<br />
demonstrators, no breaking of<br />
car windshields,” exclaimed one<br />
student. “This was a completely<br />
peaceful demonstration. The police<br />
intervened brutally and dispersed<br />
demonstrators with tear gas, by<br />
driving their truck into the crowd,<br />
by hitting students with clubs and<br />
then arrested three students. But<br />
we will continue to mobilize, we'll<br />
go to other universities, schools,<br />
and progressive organizations to<br />
continue to educate others to join<br />
us to say ‘No’ to the immoral leaders<br />
who currently head the State<br />
University of <strong>Haiti</strong>, so that students<br />
can continue their studies in<br />
peace, in order to serve the population<br />
as they should. The State University<br />
of <strong>Haiti</strong> cannot be headed<br />
by a rector who cannot do without<br />
police support to solve a problem<br />
that is purely academic.”<br />
The next day, Sep. 18, the<br />
students gave a press conference<br />
to denounce the Police violence<br />
against the demonstration. They<br />
also demanded the unconditional<br />
release of those arrested at the end<br />
of the demonstration.<br />
The same day at the School<br />
of Ethnology, students interrupted<br />
the press conference of that<br />
schools deans, who were trying to<br />
give their views on the UEH crisis.<br />
The students prevented Vice-Dean<br />
of Research Jean Yves Blot from<br />
speaking to the assembled media.<br />
Instead the audience left the room<br />
to witness students demonstrating<br />
outside chanting “These people<br />
[the deans] have to go, they have<br />
done too much!"<br />
“I think we will continue to<br />
fight the UEH administrators because<br />
they have threatened to kick<br />
us out of our own schools,” said one<br />
student. “The doors of the Medical<br />
School are tightly closed, and it<br />
has been transformed into a police<br />
station. The School of Ethnology<br />
and the School of the Humanities<br />
are also threatened with closure.<br />
Ultimately, the whole university is<br />
threatened. We now must wage a<br />
merci<strong>les</strong>s fight for the liberation of<br />
the university which controlled by<br />
dark retrograde anti-change forces<br />
who want at all costs to maintain<br />
the status quo."<br />
Paul Antoine, the FE’s Dean,<br />
said that the students had promised<br />
not to disrupt the deans’ press<br />
conference. "We were shocked that<br />
the students interrupted the press<br />
conference,” he said. “We thought<br />
they would listen to our conference<br />
and ask questions so as to find a<br />
way to allow us to form a committee<br />
to facilitate dialogue leading us<br />
on the way to solve the problems<br />
that afflict the School of Ethnology.<br />
But instead, students began yelling<br />
and disrupted the press conference,<br />
so we don’t know exactly<br />
what we are going to do."<br />
Antoine Augustin, the FE’s<br />
Vice-Dean of Academic Affairs, said<br />
he recognizes the students’ right to<br />
protest and agrees with the principle<br />
of the inviolability of the UEH’s<br />
grounds. "We recognize these princip<strong>les</strong>,”<br />
he said. “First, the inviolability<br />
of university grounds.<br />
We said this to the students this<br />
morning, but they did not hear us.<br />
Secondly, we recognize the students’<br />
right to protest as part of a<br />
principle of student engagement.<br />
Students are not extraterrestrials;<br />
they are linked to the community...<br />
We recognize the right<br />
to dissent, for students to mobilize<br />
and to make demands. However,<br />
we strongly condemn the methods<br />
used to achieve these demands.”<br />
Eventually, the FE deans<br />
closed the school after the disrupted<br />
press conference and the students<br />
were pushed out into the street.<br />
<strong>Haiti</strong>an policeman arresting a <strong>Haiti</strong>an student at the Sep. 9 protest against the<br />
University’s police occupation<br />
On Sep. 16, students, professors<br />
and members of the board of<br />
directors of the School of Humanities<br />
met in a general assembly to<br />
decide on how to respond to the<br />
UEH crisis. They passed a resolution<br />
drafted by Professor Jean Anil<br />
Louis Juste calling for the resignation<br />
of the UEH administration. Of<br />
the 113 participants at the meeting,<br />
108 in favor of the resolution, four<br />
abstained, and one voted against.<br />
The resolution also proposed<br />
establishing an interim committee<br />
to manage the UEH admissions for<br />
the upcoming academic year.<br />
The university is where the<br />
brains of <strong>Haiti</strong>an society are cultivated.<br />
If the university is in crisis,<br />
ultimately the entire society will be<br />
in crisis. Therefore, all of <strong>Haiti</strong>an<br />
society should support the student<br />
protesters in their struggle for<br />
change at the University. And as<br />
the students’ struggle radicalizes, it<br />
is imperative that they seek unity<br />
with the masses’ demands for former<br />
President Aristide to be allowed<br />
to return to <strong>Haiti</strong>, for the 2004-<br />
2006 coup political prisoners to be<br />
freed, and for education, healthcare<br />
and improved living conditions to<br />
be made priorities.<br />
Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009 Haïti Liberté 9
DISCOURS D’INVESTITU<br />
PRÉSIDENT RAFAEL CO<br />
Le dimanche 26 avril 2009, le peuple équatorien avait démocratiquement<br />
réélu Rafaël Correa à la présidence du pays<br />
pour un nouveau mandat qui durera jusqu'en 2013 (un<br />
peu plus de 55% des voix. C’est pour la première fois, dans<br />
l’histoire contemporaine de l'Equateur qu’un président sortant<br />
a été réélu. C’est dans cette optique et dans le but d’édifier nos<br />
lecteurs sur la lutte actuelle des peup<strong>les</strong> latino-américains,<br />
que nous avons choisi, cette semaine, de publier quelques extraits<br />
du discours du président Correa lors de son inauguration<br />
devant l’Assemblée Nationale d’Équateur, le 10 août 2009<br />
dernier. Dès la publication officielle des résultats du scrutin,<br />
le président Correa n’avait pas manqué de déclarer, à juste<br />
titre : « Nous avons fait l'histoire en gagnant en un seul tour.<br />
Je ratifie ma promesse de ne jamais frustrer <strong>les</strong> plus pauvres.<br />
Cette révolution est en marche et personne ne va l'arrêter»<br />
Les peup<strong>les</strong> du monde, de notre Amérique et particulièrement<br />
dans notre cas, le peuple équatorien (...)<br />
(...) sont <strong>les</strong> mandants, <strong>les</strong> maîtres de nos pays, <strong>les</strong> maîtres<br />
de nos démocraties tandis que nous, chers collègues élus,<br />
nous n’en sommes que <strong>les</strong> premiers serviteurs. (...)<br />
Un salut affectueux à tous <strong>les</strong> présidents et chefs d’État<br />
dont l’autorité, comme la mienne, n’est pas un attribut personnel<br />
mais la conséquence d’un mandat qui nous rend responsab<strong>les</strong><br />
devant ceux qui nous ont octroyé leur vote.<br />
Le 26 avril passé [1], sur cette terre fraternelle, (...) ce<br />
n’est pas un catalogue d’offres ou une liste de travaux et de<br />
projets, (…), qui ont triomphé. Ce qui a triomphé, c’est un rêve,<br />
le rêve d’une Patrie Nouvelle. (...) Jamais, nous ne trahirons<br />
le mandat reçu et nous y consacrerons tous nos efforts et nos<br />
capacités, sans hésitations, sans lâchetés souvent déguisées de<br />
prudence; clairement et frontalement, sans <strong>les</strong> stéréotypes des<br />
"hommes d’Etat" que veulent nous imposer nos oligarchies.<br />
Nous sommes en fête parce que la Patrie renaît du chaos<br />
mercantiliste; le bradage de la privatisation a été stoppé. (...)<br />
Il est néanmoins nécessaire de comprendre que la victoire<br />
populaire n’a été que le premier pas d’un processus révolutionnaire<br />
dont l’objectif est la construction d’une société sans<br />
exclusion, solidaire et équitable. (...) Pour atteindre pleinement<br />
ces objectifs, il sera nécessaire d’atteindre le pouvoir politique<br />
et le transformer en pouvoir populaire, seul capable de changer<br />
<strong>les</strong> structures honteuses qui prévalent encore dans notre région.<br />
(...) Soeurs et frères équatoriens, ce que nous avons fait<br />
ensemble, relève de l’impossible. Avant notre gouvernement,<br />
aucun des trois derniers gouvernements élus n’est arrivé à son<br />
terme, ils ont été renversés par <strong>les</strong> citoyens pour avoir trahi le<br />
mandat populaire ; en dix ans, nous avons eu pas moins de<br />
sept présidents ; on nous a alors accusés d’être ingouvernab<strong>les</strong><br />
alors que nous étions seulement l’objet de trahisons. Le 26<br />
avril passé, bien que nous traversions la plus grande crise du<br />
capitalisme planétaire des 70 dernières années, malgré <strong>les</strong> attaques<br />
féroces du pouvoir médiatique, économique, social et<br />
même religieux, malgré le fait d’avoir eu tous <strong>les</strong> candidats<br />
contre nous, malgré que <strong>les</strong> vainqueurs du premier tour électoral<br />
n’aient gagné qu’avec une moyenne d’à peine 25% des<br />
votes, le peuple rebelle est venu et nous a donné une victoire en<br />
un seul tour, ce qui est quelque chose d’absolument inédit dans<br />
l’histoire contemporaine de notre pays. Ce que nous avons fait<br />
relève de l’impossible et démontre que la révolution citoyenne<br />
est irréversible: rien ni personne ne peut l’arrêter. (...)<br />
Les axes de la Révolution<br />
(...) Dans la première étape de la révolution citoyenne,<br />
nous avons proposé cinq axes d’action. Le premier d’entre eux<br />
est la Révolution Constitutionnelle. (...)<br />
Maintenant, nous sommes en train de nous libérer des<br />
tares, des mauvaises pratiques du scénario politique ; ils croient<br />
que nous n’avons pas de mémoire, que nous ne nous rappelons<br />
pas de la manière dont fonctionnait le Congrès quand c’était la<br />
junte des commerçants de la particratie, junte où se répartissait<br />
le butin de l’État (le pétrole, <strong>les</strong> télécommunications, <strong>les</strong><br />
impôts), où se répartissaient <strong>les</strong> organes de contrôle et de régulation<br />
et où on se mettait au service des minuscu<strong>les</strong> mais<br />
puissants groupes oligarchiques. (...)<br />
Le deuxième axe d’action est la Lutte contre la Corruption<br />
: cette lutte a été et est toujours une pratique permanente et<br />
jusqu’à obsessionnelle de notre gouvernement. Mais la corruption<br />
n’est pas seulement l’utilisation peu scrupuleuse des fonds<br />
publics, elle est aussi enracinée dans le modèle pervers et égoïste<br />
engendré par le néolibéralisme au travers des privatisations,<br />
des endettements malhonnêtes et des saccages institutionnalisés<br />
comme le permis de voler donné aux banques corrompues<br />
par la Constitution de 1998, approuvée précisément par ceux<br />
qui essaient aujourd’hui de saboter la Révolution. (...)<br />
Notre plus grande fidélité sera celle de nos consciences.<br />
Nous sommes des gens aux mains propres et d’une profonde<br />
éthique. Dans l’Équateur d’aujourd’hui et de demain, il n’y aura<br />
plus d’impunité. (...) La fin de ces temps néfastes a commencé<br />
avec <strong>les</strong> sanctions des banquiers corrompus (...). La nouvelle<br />
Constitution traitera d’une autre forme généralisée de corruption:<br />
la collusion entre le pouvoir médiatique et le pouvoir financier.<br />
Ou banquiers ou journalistes, jamais plus <strong>les</strong> deux à la<br />
fois. Ainsi, que messieurs <strong>les</strong> banquiers, maîtres des moyens de<br />
communication, choisissent à quel<strong>les</strong> affaires ils se consacrent<br />
dorénavant [2].<br />
Nous disons aussi que <strong>les</strong> services publics doivent<br />
s’améliorer pour rendre possible la transparence désirée. (...)<br />
Le président Rafael Correa<br />
De plus, le fait de rendre compte est pour nous quelque chose<br />
de sacré. En ce sens, chaque samedi, au long de plus de deux<br />
ans, et à <strong>partir</strong> de tous <strong>les</strong> coins de la Patrie, nous avons exercé<br />
notre droit et notre devoir d’informer le peuple. (...)<br />
Le troisième axe d’action a été la Révolution Économique<br />
pour rompre, et pour toujours, avec <strong>les</strong> mandats externes, avec<br />
ce Consensus de Washington complètement pervers, avec des<br />
systèmes économiques qui génèrent seulement plus de misère<br />
et d’inégalité, et qui détruisent <strong>les</strong> fondements de toute société<br />
et de toute économie. (...)<br />
Une des caractéristiques <strong>les</strong> plus importantes du socialisme<br />
du 21e siècle, doctrine à laquelle adhère la révolution citoyenne,<br />
est précisément la suprématie de l’être humain sur le<br />
capital. Pour nous, l’être humain n’est pas un facteur de plus de<br />
production, mais l’objectif de la production. Ce que nous affrontons<br />
en ce sens est réellement atterrant : l’être humain converti<br />
en un instrument de plus d’accumulation du capital. Il ne fait<br />
La victoire populaire de Correa n’a été que le premier pas d’un<br />
processus révolutionnaire dont l’objectif est la construction<br />
d’une société sans exclusion, solidaire et équitable…<br />
aucun doute qu’une des principa<strong>les</strong> victimes de la longue et<br />
triste nuit néolibérale, est la classe ouvrière. Aujourd’hui, parmi<br />
beaucoup d’autres choses, l’Équateur est un pays sans soustraitance<br />
au niveau des contrats de travail. Dans le même sens,<br />
des salaires des professeurs, des domestiques, des artisans, des<br />
militaires et des policiers, etc., ont substantiellement augmenté,<br />
et pour la première fois dans l’histoire, <strong>les</strong> prix des services<br />
publics ont diminué (...).<br />
Dans la radicalisation de notre révolution, nous cherchons<br />
à dépasser le concept mesquin de salaire minimum, compris de<br />
manière perverse comme un salaire juste. Le salaire minimum<br />
est précisément ceci : le minimum pour éviter un mal pire qui<br />
est le chômage mais personne ne peut accepter qu’un salaire<br />
insuffisant à couvrir <strong>les</strong> nécessités d’une famille pour sortir du<br />
seuil de pauvreté, puisse être considéré comme un salaire juste.<br />
La mesure consistera alors à réussir qu’aucune entreprise ne<br />
se considère rentable tant qu’elle n’aura pas garanti à chacun<br />
de ses travailleurs un salaire réellement digne. Ici, un appel à<br />
nos frères d’Amérique latine et particulièrement d’UNASUR :<br />
la compétitivité est déjà un principe pas mal mis en cause par<br />
des agents économiques mais, entre pays, c’est complètement<br />
absurde. Nous ne pouvons continuer cette farce de faire la concurrence<br />
entre nous pour attirer des investissements ou vendre<br />
davantage aux marchés du premier monde, en précarisant<br />
notre force de travail. Qui en bénéficie..? Les pays riches avec<br />
des produits meilleurs marchés au prix des sacrifices de nos<br />
travailleurs. Tant entre nos pays qu’à l’intérieur de ces mêmes<br />
pays, au lieu d’une telle concurrence, nous devons donner plus<br />
d’espace à l’action collective pour, par exemple, harmoniser<br />
nos politiques de l’emploi et ne pas sacrifier nos travailleurs sur<br />
l’autel du marché.<br />
C’est précisément une autre caractéristique du nouveau<br />
système économique et du socialisme du 21e siècle : restaurer<br />
la pertinence de l’action collective pour le développement. Face<br />
à des problèmes collectifs, nous devons donner des réponses<br />
collectives. De là, l’importance du rôle de l’État, représentation<br />
institutionnalisée de la société, à travers lequel la société réalise<br />
cette action collective. Prétendre minimiser le rôle de l’État, a<br />
constitué une des grandes absurdités de la longue et triste nuit<br />
néolibérale, de la même façon que prétendre le maximiser fut<br />
une des erreurs monumenta<strong>les</strong> du socialisme d’Etat. Ce qui est<br />
incontournable, c’est la nécessité d’un Etat efficient au service<br />
du bien commun par lequel se libérer du joug des classes dominantes.<br />
(...)<br />
Il y a encore beaucoup à faire, et le plus difficile, c’est le<br />
changement de mentalité d’une certaine bureaucratie qui maintient<br />
des codes anachroniques en fonction des classes et des<br />
paradigmes dominants et non en fonction du peuple équatorien<br />
et de sa diversité. Pour preuve, <strong>les</strong> invitations envoyées pour<br />
cet événement où il était demandé aux hommes de porter un<br />
costume sombre et aux femmes, une robe de soirée. Cela peut<br />
paraître un détail sans importance mais, pour moi, c’est extrêmement<br />
significatif et cela montre tout ce qu’il nous reste<br />
à faire. Je voudrais présenter mes excuses aux peup<strong>les</strong> ancestraux<br />
pour cette barbarie: s’ils avaient respecté ces invitations<br />
absurdes, ils ne pourraient être ici avec leurs costumes typiques.<br />
Je voudrais demander pardon aux pauvres de ma patrie, notre<br />
raison d’être, parce que si nous avions tenu compte de cette<br />
absurdité, ils ne pourraient être ici à moins d’avoir emprunté<br />
ledit costume. Je voudrais demander pardon à tous <strong>les</strong> citoyens<br />
de la Patrie parce que notre Constitution nous définit comme un<br />
Etat plurinational et pluriculturel et que notre Plan National de<br />
Développement parle de respecter cette diversité (...).<br />
(...) Ce gouvernement croit en la capacité des milliers de<br />
producteurs associatifs, coopératifs, communautaires, autonomes,<br />
de ceux que le néolibéralisme appelle irrespectueusement<br />
<strong>les</strong> informels mais que nous appelons nous <strong>les</strong> sujets de<br />
l’économie sociale et solidaire que reconnaît notre Nouvelle<br />
Constitution, <strong>les</strong> producteurs de la sphère immense et féconde<br />
de l’économie populaire.<br />
(...) Nous allons continuer à traiter dignement et intelligemment<br />
le problème de la dette externe. Avec courage et habileté,<br />
pour la première fois dans l’histoire, le pays a réussi à<br />
vaincre <strong>les</strong> spéculateurs financiers en rachetant quelque 91%<br />
de sa dette commerciale en bons 2012 et 2030 avec une décote<br />
de près de 70% ce qui signifie un gain de plus de 300 millions<br />
de dollars annuels durant <strong>les</strong> prochaines vingt années, sommes<br />
qui serviront non aux portefeuil<strong>les</strong> des créanciers mais au<br />
développement national. Un jour, on ne pourra quasi pas croire<br />
qu’il aura existé une arnaque monumentale, entourée d’un<br />
halo de respectabilité ; que personne, durant des décennies,<br />
n’aura été capable de stopper cette invasion de sauterel<strong>les</strong> ; que<br />
des légions de technocrates auront vendu leur patrie, auront<br />
pu vivre et profiter sur le compte de la dette au détriment de<br />
leur peuple ; que cette attaque aura atteint de tels niveaux de<br />
perfectionnement et d’institutionnalisation ; que <strong>les</strong> pays auront<br />
continué à solliciter de l’argent pour payer <strong>les</strong> intérêts de<br />
l’argent dû, perversion seulement comparable au «concertaje»<br />
des indiens, cette infamie insolite du système féodal qui <strong>les</strong><br />
obligeait d’assumer <strong>les</strong> dettes "jusque pour deux vies" et qui a<br />
survécu durant une bonne partie de la république.<br />
Le développement n’est pas un équilibre financier de<br />
pertes et de profits. Il y a beaucoup de choses d’une immense<br />
valeur mais sans prix. Les peup<strong>les</strong> vivent aussi de dignité!<br />
D’où, ce gouvernement n’a jamais permis qu’aucune bureau-<br />
10<br />
Haïti Liberté<br />
Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009
RE DU<br />
RREA<br />
cratie internationale vienne nous imposer ses politiques et il a<br />
même expulsé du pays le représentant de la Banque mondiale<br />
pour <strong>les</strong> chantages que cette bureaucratie prétendait imposer<br />
au pays.<br />
Finalement, au niveau de l’essence du changement<br />
du système économique, il faudra dépasser des théories qui<br />
représentent prétendument la fin de l’histoire. L’échec d’un<br />
système basé sur la voracité, non seulement est évident mais<br />
implique la destruction de l’être humain en prétendant élever<br />
l’égoïsme en vertu maximale au niveau individuel et social.<br />
Au contraire de la politique clientéliste des gouvernements<br />
néolibéraux, la Révolution Citoyenne opte pour des politiques<br />
d’inclusion sociale qui ont englobé non une légion de spectateurs<br />
désespérés, pratique permanente des gouvernements de<br />
l’oligarchie, mais <strong>les</strong> partenaires d’un pays responsable, un<br />
pays d’êtres humains solidaires. (...)<br />
Je voudrais, comme toujours, mentionner spécialement<br />
nos migrants, ces exilés de la pauvreté, expulsés de leur propre<br />
terre (...). Nous n’oublierons jamais <strong>les</strong> responsab<strong>les</strong> de cet<br />
exode, aujourd’hui unis contre la Révolution Citoyenne. Nous<br />
disons, de manière responsable, que <strong>les</strong> migrants ne sont pas<br />
illégaux. Ce qui existe, ce sont des pratiques illéga<strong>les</strong>, aberrantes<br />
comme le racisme, la xénophobie et le «coyoterismo»<br />
[3] ; mais surtout, c’est l’irresponsabilité et l’insensibilité des<br />
gouvernements qui ne se préoccupent jamais du destin de leurs<br />
compatriotes, sûrement parce que l’immense majorité est pauvre<br />
et marginalisée.<br />
Nous avons avancé dans le Plan Retour, nous avons commencé<br />
à construire le chemin du retour pour nos compatriotes<br />
(...). En tant que camarade Président, je n’oublierai jamais que,<br />
durant la longue et triste nuit néolibérale, tandis qu’on gelait<br />
<strong>les</strong> investissements publics et qu’on diminuait <strong>les</strong> investissements<br />
sociaux au point de ne pas réparer <strong>les</strong> lampes des feux<br />
de circulation, l’Équateur fut maintenu à bout de bras par <strong>les</strong><br />
pauvres, <strong>les</strong> humb<strong>les</strong>, ceux qui n’avaient jamais eu dans leur<br />
propre Patrie le droit de travailler (...).<br />
(...) Un nouveau régime pénitentiaire (...) : avec<br />
l’Assemblée Nationale Constituante, nous avons amnistié<br />
tous <strong>les</strong> condamnés pour cause de pauvreté, notamment <strong>les</strong><br />
mulets [4], et le résultat spectaculaire est que, sur 2.221 amnistiés,<br />
nous avons seulement 19 récidivistes, c’est-à-dire à<br />
peine 0.86%, ce qui renforce notre conviction que ces compatriotes<br />
n’étaient pas des délinquants mais seulement des pauvres.<br />
Nous continuons à apporter notre plus grand soutien à la<br />
jeunesse équatorienne, aujourd’hui confirmée dans ses droits<br />
constitutionnels (...). Nous soutenons nos jeunes parce que la<br />
Patrie requiert leur talent et leur force neuve, tant de fois incomprise,<br />
que ce soit dans <strong>les</strong> arts et dans la fête (...). C’est une<br />
révolution allègre que nous réalisons jour après jour, en chantant.<br />
Laissons l’amertume à ceux qui se sentent impuissants à<br />
nous vaincre dans <strong>les</strong> urnes!<br />
(...) Nous inaugurons un pays consolidé dans des politiques<br />
culturel<strong>les</strong> qui favorisent le dialogue entre <strong>les</strong> diversités,<br />
la création intellectuelle et artistique. Pour nous, la culture n’est<br />
pas de la décoration, c’est un patrimoine et un bien sociaux.<br />
(...)<br />
Le cinquième axe d’action de notre révolution a été la<br />
récupération de la dignité, de la souveraineté et la recherche de<br />
l’intégration latino-américaine. En ce sens, la Révolution Citoyenne<br />
continuera à œuvrer pour le renforcement du multilatéralisme<br />
et des espaces d’intégration latino-américains, spécialement<br />
avec <strong>les</strong> pays frères de UNASUR et de l’ALBA. (...)<br />
Nous mettons l’accent sur le renforcement des relations<br />
Sud-Sud et en ce sens, à <strong>partir</strong> de la "Moitié du Monde", nous<br />
sommes en train d’établir des relations diplomatiques et commercia<strong>les</strong><br />
avec des pays que notre patrie a ignorés auparavant<br />
vu la soumission de nos gouvernements qui avaient <strong>les</strong> yeux<br />
tournés vers le Nord uniquement. En ce sens, l’ouverture de<br />
nouvel<strong>les</strong> ambassades s’oriente dans des pays stratégiques en<br />
Afrique, au Moyen-Orient et en Asie ; c’est essentiel pour établir<br />
des relations avec d’autres pays du Sud et ainsi, nous insérer<br />
intelligemment et souverainement dans le monde.<br />
Notre main ne tremble pas en dénonçant <strong>les</strong> structures de<br />
soumission internationale qui sont au service des transnationa<strong>les</strong><br />
et des institutions financières de Bretton Woods, comme<br />
la dénonciation récente que nous venons de faire du CIRDI *.<br />
Notre main ne tremble pas non plus pour dénoncer <strong>les</strong> Traités<br />
Bilatéraux d’Investissement, autre ignominie exercée sur<br />
notre nation qui bénéficie uniquement aux intérêts étrangers.<br />
(...) Notre cohérence révolutionnaire ne renonce pas à la solidarité<br />
avec le peuple frère du Honduras ; nous exigeons que <strong>les</strong><br />
usurpateurs du pouvoir populaire soient défaits et jugés, que<br />
De gauche à droite : <strong>les</strong> Présidents latino-américains Zelaya<br />
(du Honduras), Correa (d'Équateur), Chavez (du Venezuela),<br />
Ortega (du Nicaragua) et Evo Mora<strong>les</strong> (de la Bolivie) célèbrent<br />
à Quito, l'inauguration de Correa pour un deuxième terme…<br />
Eloy Alfaro: passionné du rêve bolivarien d’intégration<br />
latino-américaine<br />
toutes <strong>les</strong> instances nationa<strong>les</strong>, internationa<strong>les</strong>, régiona<strong>les</strong> et<br />
mondia<strong>les</strong> se dressent pour que jamais, sous aucun prétexte,<br />
la volonté démocratique de tout un peuple soit niée. A vous,<br />
Président Zelaya, notre salut solidaire et fraternel.<br />
De la même manière, dans cette seconde indépendance,<br />
notre Patrie, mon gouvernement et moi, nous nous maintiendrons<br />
fermement et souverainement dans nos relations commercia<strong>les</strong><br />
avec d’autres pays en mettant l’accent clairement<br />
sur des Traités de Commerce pour le Développement, justes et<br />
solidaires, en restant fermes et clairs au moment de dire "Non<br />
aux Traités de Libre Commerce" que <strong>les</strong> grandes puissances du<br />
Nord ont essayé de nous imposer pendant des années avec la<br />
complicité de nos oligarchies corrompues.<br />
(...) Aujourd’hui, en célébrant le Bicentenaire de la Première<br />
Indépendance, nous poursuivons le chemin tracé par<br />
Simon Bolivar. Cela s’est traduit par la défense sans restriction<br />
de notre souveraineté comme nous l’avons démontré lors<br />
de l’invasion et du bombardement criminel de Angostura [5] ;<br />
comme nous l’avons démontré avec notre action dans le Groupe<br />
de Rio, à Santo Domingo ; comme nous l’avons démontré par la<br />
vigilance patriotique de notre frontière nord face à toute intervention<br />
de forces irrégulières ; comme nous l’avons démontré,<br />
spécialement, dans le processus d’intégration que l’Équateur a<br />
poussé à travers la création d’UNASUR et de la Banque du Sud.<br />
(...)<br />
La Colombie<br />
(...) Aujourd’hui, néanmoins, nous assistons à la configuration<br />
d’un autre scénario étant donné que le gouvernement<br />
de Colombie a annoncé qu’il entamait <strong>les</strong> négociations<br />
pour la mise à disposition de non pas une mais de sept bases<br />
pour <strong>les</strong> opérations de l’armée des États-Unis. Espérons que<br />
l’installation de bases militaires nord américaines en territoire<br />
colombien ne se propose pas de renforcer la politique guerrière<br />
du gouvernement de notre voisin (...)<br />
(...) Conscients de notre responsabilité dans le maintien<br />
de la paix et ratifiant notre décision de ne pas nous immiscer<br />
dans l’interminable conflit interne de la Colombie, nous<br />
élevons clairement notre voix en protestation face à cette situation.<br />
(...)<br />
La Presse<br />
(...) La presse a été le plus grand adversaire que nous<br />
ayons eu durant ces 31 mois de gouvernement, la cette qui<br />
a tenu un rôle clairement politique bien que sans aucune légitimité<br />
démocratique. Ils disent que nous sommes contre la<br />
pensée critique. Ils se trompent: nous sommes contre la presse<br />
médiocre et corrompue.<br />
(...) Il y a une contradiction au sein de leur propre nature<br />
: ce sont des affairistes privés, administrant un bien public<br />
: la communication sociale. Quelle est l’alternative ? Je ne<br />
sais pas, peut être la situation actuelle est-elle un moindre mal<br />
mais reconnaître cela serait une immense avancée : démystifier<br />
la presse, la jeter bas de son piédestal d’infaillibilité et de<br />
suprématie morale qu’elle a elle-même édifié et reconnaître <strong>les</strong><br />
négociants privés pour ce qu’ils sont précisément : des négociants<br />
qui soumettent l’intérêt public au privé quand le premier<br />
s’oppose aux intérêts de leur entreprise.<br />
Transition<br />
(...) L’expérience que nous avons acquise en deux ans<br />
et demi de travail est importante. Nous avons déjà connu<br />
l’amertume et <strong>les</strong> désillusions qu’entraîne inéluctablement le<br />
pouvoir et nous ne sommes plus si ingénus que le 15 janvier<br />
2007.<br />
(...) J’ai appris que la lutte solitaire (...) sans changer <strong>les</strong><br />
structures de pouvoir, si elle est méritoire pour ceux qui la réalisent,<br />
n’attaque pas <strong>les</strong> causes qui rendent possible l’existence<br />
des injustices et des inégalités.<br />
Je veux dire, camarades, que la lutte que nous devons<br />
réaliser, la campagne que nous allons continuer dans <strong>les</strong> quatre<br />
prochaines années, n’est pas seulement destinée à alléger des<br />
douleurs individuel<strong>les</strong> mais à extirper <strong>les</strong> causes de la douleur ;<br />
elle n’est pas dirigée exclusivement à aider <strong>les</strong> pauvres, mais à<br />
extirper pour toujours <strong>les</strong> causes structurel<strong>les</strong> qui rendent possible<br />
la pauvreté ; elle ne se propose pas simplement de châtier<br />
<strong>les</strong> corrompus, mais d’éliminer <strong>les</strong> conditions qui rendent possible<br />
la corruption.<br />
Appel à l’unité<br />
(...) Nous savons bien que nous sommes le gouvernement<br />
de toutes et tous <strong>les</strong> Équatoriens mais que personne n’ait<br />
le moindre doute: nos choix, nos préférences vont aux pauvres,<br />
aux jeunes et à nos peup<strong>les</strong> ancestraux.<br />
Épilogue<br />
(...) Pour terminer, je voudrais seulement citer le très<br />
beau préambule de notre constitution et qu’il soit notre message<br />
final au monde: « Nous, femmes et hommes du peuple<br />
souverain d’Équateur, reconnaissant nos racines millénaires,<br />
forgées par <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes de différents peup<strong>les</strong>,<br />
célébrant la nature, la Pacha Mama, de laquelle nous faisons<br />
partie et qui est vitale pour notre existence ; invoquant le nom<br />
de Dieu et reconnaissant nos diverses formes de religion et de<br />
spiritualité ; en appelant à la sagesse de toutes <strong>les</strong> cultures qui<br />
nous enrichissent comme société ; héritiers des luttes socia<strong>les</strong><br />
de libération face à toutes <strong>les</strong> formes de domination et de colonialisme<br />
; et avec un engagement profond envers le présent<br />
et le futur, nous décidons de construire une nouvelle forme de<br />
convivialité citoyenne, dans la diversité et l’harmonie avec la<br />
nature, pour atteindre le bien vivre, le sumak kawsay ; une<br />
société qui respecte dans toutes ses dimensions, la dignité des<br />
personnes et des collectivités ; un pays démocratique, engagé<br />
dans l’intégration latino-américaine - le rêve de Bolívar et<br />
Alfaro** -, la paix et la solidarité avec tous <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> de la<br />
terre. »<br />
¡Hasta la victoria siempre!<br />
Traduit par Denise Comanne (CADTM).<br />
Notes<br />
[1] Le 26 avril 2009, ont eu lieu <strong>les</strong> élections législative et<br />
présidentielle.<br />
[2] La nouvelle constitution interdit à un banquier d’être propriétaire<br />
d’un journal, d’une radio ou d’une TV.<br />
[3] Coyote, c’est le nom donné à ceux qui se font payer pour<br />
organiser le départ des migrants clandestins.<br />
[4] Les mulets sont <strong>les</strong> personnes payées par <strong>les</strong> trafiquants<br />
pour transporter de la drogue.<br />
[5] Le 1er mars 2008, à Angostura, l’armée colombienne a<br />
bombardé un camp guérillero sur le territoire équatorien.<br />
Ndlr. * C.I.R.D.I. : Centre international des différends<br />
relatifs aux investissements.<br />
Le Centre international des différends relatifs aux investissements<br />
(CIRDI) est une des cinq branches du groupe Banque mondiale.<br />
Il gère <strong>les</strong> conflits d’intérêts entre une entreprise transnationale<br />
et un Etat par exemple. Depuis le 2 mai 2007, la Bolivie ne fait<br />
plus partie du CIRDI.<br />
**José Eloy Alfaro Delgado: Chef suprême de facto en<br />
1895, avant d´être président constitutionnel de la République,<br />
pour une première période entre 1897 et 1901, puis une seconde<br />
entre 1906 et 1911.En 1875, il est devenu le leader indiscutable en<br />
Equateur du mouvement révolutionnaire libéral de la fin du 19ème<br />
siècle. Très proche de José Martí et de Antonio Maceo, il a énormément<br />
œuvré à l’échelle internationale pour que Cuba accède à<br />
l’indépendance. Déjà à cette époque il dénonçait la mainmise expansionniste<br />
de l’impérialisme états-unien sur l’Amérique latine.<br />
Le bilan social de la révolution libérale initiée par Eloy Alfaro<br />
comporte <strong>les</strong> points suivants: séparation de l'Eglise et de l'Etat,<br />
éducation laïque, obligatoire et gratuite, assistance publique, reconnaissance<br />
des droits de la femme. Il meurt sauvagement assassiné<br />
le 28 janvier 1912, par une horde de gens fanatisés par <strong>les</strong><br />
conservateurs et <strong>les</strong> prêtres.<br />
Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009 Haïti Liberté 11
Perspectives<br />
Elie Domota : « Le capitalisme conduit<br />
inexorablement à la barbarie »<br />
Le porte-parole du LKP guadeloupéen<br />
accuse l’État de ne pas tenir<br />
ses engagements. Et met en garde<br />
contre une possible reprise de la<br />
mobilisation sociale dans l’île.<br />
Rosa Moussaoui : Vous avez<br />
prévenu, à la Fête de l’Humanité,<br />
que la mobilisation sociale pourrait<br />
reprendre en Guadeloupe. En quoi<br />
l’État ne respecte-t-il pas ses engagements<br />
après <strong>les</strong> accords signés<br />
en mars dernier ?<br />
Élie Domota : Prenons<br />
l’exemple du prix des carburants.<br />
Il est prévu, dans le protocole du 4<br />
mars, que l’État fasse rembourser <strong>les</strong><br />
sommes qui nous ont été extorquées<br />
et que cet argent vienne alimenter<br />
un fonds pour la formation professionnelle<br />
des jeunes. Ce fonds n’a<br />
jamais vu le jour. Il était prévu que<br />
soit mis un terme au prélèvement de<br />
certaines taxes illéga<strong>les</strong>, et que nous<br />
soyons remboursés. Cela n’a pas été<br />
fait. Il était prévu que soit mis un<br />
terme à cette histoire d’évaporation<br />
de l’essence qui contraint le consommateur<br />
à payer pour une essence qui<br />
n’existe pas. De ce côté-là non plus,<br />
pas de changement. Nous nous<br />
étions mis d’accord sur un véritable<br />
contrôle de la structuration des prix,<br />
associant tous <strong>les</strong> acteurs concernés,<br />
pour parvenir à une transparence<br />
totale sur <strong>les</strong> prix et l’origine du carburant.<br />
Là encore, rien n’a été fait.<br />
Au contraire, l’État prévoit une augmentation<br />
des prix des carburants.<br />
Ce n’est pas normal. Autre exemple,<br />
celui des salaires. L’accord Jacques<br />
Bino prenait pour base de calcul le<br />
salaire de base, hors primes, hors<br />
accessoires. Or, pour le versement<br />
des 100 euros pris en charge par<br />
l’État par le biais du RSTA, la Sécurité<br />
sociale <strong>doit</strong> prendre en compte <strong>les</strong><br />
primes et <strong>les</strong> accessoires de salaires.<br />
Ce qui exclut plusieurs centaines de<br />
salariés, jugés inéligib<strong>les</strong> au RSTA,<br />
alors que <strong>les</strong> employeurs, se basant<br />
sur l’accord Jacques Bino, ont versé<br />
leur quote-part des 200 euros.<br />
On peut également citer<br />
l’exemple des prix. Pour compenser<br />
la baisse des prix de certains<br />
produits, la grande distribution<br />
s’est arrogée des augmentations sur<br />
d’autres références. Un rapport de<br />
l’autorité de la concurrence révèle<br />
pourtant que nous avions totalement<br />
raison. Ni l’octroi de mer, ni le coût<br />
du transport ne peuvent justifier de<br />
tel<strong>les</strong> marges. Il y a véritablement «<br />
pwofitasyon ». L’autorité de la concurrence<br />
le reconnaît. Que fait l’État<br />
? Alors qu’il s’était engagé à mettre<br />
des brigades d’inspecteurs sur le terrain,<br />
à sanctionner <strong>les</strong> dérives, l’État<br />
ne fait absolument rien. En fin de<br />
compte, il se retrouve aujourd’hui<br />
dans la position de garant de la<br />
pwofitasyon. Nous n’acceptons pas<br />
cette situation. M. Sarkozy aime à<br />
répéter que la signature est un engagement,<br />
qu’il faut respecter la<br />
parole donnée. Nous disons donc à<br />
l’État : respectez vos engagements.<br />
Autrement, nous serons obligés de<br />
redescendre dans <strong>les</strong> rues.<br />
Au centre : le porte-parole du LKP guadeloupéen Élie Domota<br />
Rosa Moussaoui : L’accord<br />
interprofessionnel Jacques Bino sur<br />
<strong>les</strong> salaires a été contesté, dès le départ,<br />
par le MEDEF, très hostile au<br />
préambule évoquant une « économie<br />
de plantation ». Où en est-on de<br />
l’extension de l’accord ?<br />
Élie Domota : L’accord a été<br />
étendu le 3 avril par M. Hortefeux,<br />
alors ministre des Affaires socia<strong>les</strong>.<br />
Mais cette extension-là montre bien<br />
que le gouvernement est au service<br />
du MEDEF. L’accord Jacques Bino<br />
initial comprenait une clause de convertibilité.<br />
Celle-ci prévoyait que <strong>les</strong><br />
entreprises reprennent, au bout de<br />
douze mois, <strong>les</strong> 50 euros versés par<br />
<strong>les</strong> collectivités et, au bout de trois<br />
ans, <strong>les</strong> 100 euros versés par l’État.<br />
À la demande du MEDEF, organisation<br />
patronale pourtant minoritaire<br />
en Guadeloupe, cette clause de<br />
convertibilité a été supprimée. D’où<br />
cette situation absurde : <strong>les</strong> 50 000<br />
personnes concernées par la signature<br />
de l’accord Jacques Bino initial<br />
bénéficieront de cette clause de<br />
convertibilité. Mais pas <strong>les</strong> 30 000<br />
autres, couvertes par cette extension<br />
qui leur fera perdre 50 euros dans<br />
douze mois et 100 euros dans trois<br />
ans. Pour faire plaisir au MEDEF, le<br />
gouvernement a entériné une discrimination<br />
entre <strong>les</strong> salariés, mais<br />
aussi au niveau des employeurs. On<br />
peut dire qu’il y a distorsion de concurrence,<br />
puisque certains employeurs<br />
vont payer, alors que ceux qui<br />
ont refusé de négocier et de signer<br />
ne payeront pas. On voit bien là la<br />
connivence, la complicité, entre le<br />
MEDEF et l’État français.<br />
Rosa Moussaoui : Le mouvement<br />
contre la « pwofitasyon » a mis<br />
en cause <strong>les</strong> « rapports coloniaux »<br />
qui lient selon le LKP la Guadeloupe<br />
à l’Hexagone. Comment dépasser ce<br />
type de rapports ?<br />
Élie Domota : Il faut changer<br />
radicalement ces rapports, ouvrir<br />
véritablement le débat. Cela concerne<br />
l’économie, la répartition des<br />
richesses, la formation, l’éducation,<br />
etc. La situation sociale qui prévaut<br />
en Guadeloupe ne peut s’expliquer<br />
sans évoquer le caractère colonial<br />
des liens qui unissent la Guadeloupe<br />
à la France. Beaucoup refusent de<br />
l’admettre, car ils bénéficient d’un<br />
certain nombre de privilèges. Mais<br />
nous, en bas de l’échelle, nous leur<br />
disons que nous sommes, comme<br />
eux, des êtres humains. Nous<br />
avons, nous aussi, le droit d’accéder<br />
au savoir, aux responsabilités. Et<br />
nous allons nous battre pour cela.<br />
Rosa Moussaoui : À vos<br />
yeux, la droite sarkozyste au pouvoir<br />
est-elle mue par l’idéologie colonialiste<br />
?<br />
Élie Domota : L’ordre colonial<br />
est toujours là, il a perduré au<br />
gré des alternances politiques. Ce<br />
système-là, il faut le faire bouger, le<br />
faire exploser. Aujourd’hui, la Guadeloupe<br />
produit essentiellement de<br />
Suite à la page (16)<br />
Aujourd'hui, pouvons-nous croire au changement?<br />
Une lettre ouverte au Président Obama<br />
Par Arnold August<br />
12 Septembre 2008<br />
Président Obama,<br />
Il y a onze ans aujourd'hui cinq jeunes<br />
cubains, Gerardo Hernández,<br />
Ramon Labañino, Antonio Guerrero,<br />
René González et Fernando<br />
González, ont été arrêtés après<br />
s'être infiltrés dans des groupes<br />
anti-cubains composé des cubainétats-uniens<br />
de l'extrême-droite<br />
basé dans le sud de la Floride. Le<br />
but : une tentative d’empêcher de<br />
nouvel<strong>les</strong> attaques terroristes contre<br />
le peuple cubain. Jugés en 2001 lors<br />
d'une procédure judiciaire à Miami<br />
qui s’est déroulée dans un environnement<br />
menaçant, baigné dans<br />
<strong>les</strong> préjugés anti-cubains, ils furent<br />
condamnés à des peines dures et<br />
disproportionnées.<br />
Avant et depuis votre<br />
élection à la présidence, vous avez<br />
voyagé non seulement à travers<br />
<strong>les</strong> États-Unis, mais aussi dans de<br />
nombreux pays dans le monde y<br />
compris le Canada, en engageant<br />
que votre administration est en<br />
faveur du changement. Lorsqu'il<br />
s'agit des affaires internationa<strong>les</strong>,<br />
vous mettez l'accent sur la nécessité<br />
de respecter d'autres pays et de<br />
traiter avec <strong>les</strong> autres nations sur<br />
un pied d'égalité, rejetant aussi <strong>les</strong><br />
violations des droits de l’homme si<br />
caractéristiques de votre prédécesseur.<br />
Votre message a été, et est<br />
toujours, que <strong>les</strong> gens peuvent et<br />
devraient croire que ce changement<br />
est possible. Il existe plusieurs façons<br />
pour vous de le prouver.<br />
Aujourd'hui, voyant que nous<br />
marquons l’important mais regrettable<br />
anniversaire, je voudrais attirer<br />
votre attention sur le cas des<br />
Cinq Cubains. Vous avez le pouvoir<br />
constitutionnel, et j'ajouterais<br />
l'obligation morale, de libérer <strong>les</strong><br />
Cinq Cubains maintenant. Vous<br />
avez tout récemment assoupli<br />
<strong>les</strong> restrictions pour des cubainsétats-uniens<br />
qui voudraient visiter<br />
leurs famil<strong>les</strong> sur l'île. Si vous<br />
croyez vraiment dans <strong>les</strong> valeurs<br />
de famil<strong>les</strong>, comment pouvez-vous<br />
vous abstenir d'exercer votre prérogative<br />
à libérer <strong>les</strong> cubains afin<br />
qu'ils puissent retourner dans leurs<br />
famil<strong>les</strong> et leurs maisons? En gardant<br />
en prison <strong>les</strong> cinq hommes innocents,<br />
vous insultez plus de 11<br />
millions de Cubains qui au cours<br />
de cette période de 11 ans ont<br />
de plus en plus adoptés <strong>les</strong> Cinq<br />
Cubains comme faisant partie de<br />
leurs propres famil<strong>les</strong> cubaines. En<br />
maintenant leur incarcération, cela<br />
équivaut à emprisonner une partie<br />
de la société cubaine en territoire<br />
états-unien même.<br />
Comment pouvez-vous<br />
même espérer établir une amélioration<br />
des relations avec Cuba<br />
tandis que Washington garde un<br />
élément de Cuba dans des prisons<br />
états-uniennes? Vous savez très<br />
bien que c'est une cause politique<br />
et qu'ils sont des prisonniers politiques<br />
dont la liberté a été exigé<br />
par d'innombrab<strong>les</strong> personnalités,<br />
des chefs d'États et organisations<br />
internationa<strong>les</strong> de chaque continent.<br />
Vous connaissez également<br />
le cas de Luis Posada Carri<strong>les</strong>.<br />
Il est responsable de nombreux<br />
crimes tels que l'attaque terroriste<br />
le 4 septembre, 1997, dans un<br />
hôtel de la Havane. Cela a causé<br />
la mort d'un jeune visiteur italocanadien<br />
à Cuba. Au moment de<br />
son assassinat, il résidait dans ma<br />
ville, Montréal. Son nom est Fabio<br />
Di Celmo. Les Cinq Cubains ont infiltré<br />
<strong>les</strong> groupes terroristes basés à<br />
Miami précisément afin de mettre<br />
fin à ces types d'actions. L’assassin<br />
de Fabio Di Celmo, Carri<strong>les</strong>, est<br />
aujourd'hui libre dans <strong>les</strong> rues de<br />
Miami avec la protection des autorités<br />
états-uniennes. Comment<br />
expliquer cette anomalie flagrante:<br />
anti-terroristes en prison, tandis<br />
que <strong>les</strong> terroristes sont en liberté?<br />
Si vous êtes vraiment intéressés à<br />
ce que <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> du monde croient<br />
que votre administration est<br />
réellement pour le changement,<br />
il y a de nombreux moyens de le<br />
prouver. Peut-être le plus convaincante<br />
est de libérer le Cinq Cubains<br />
maintenant.<br />
(Signé Arnold August)<br />
* Écrivain et membre du Comité<br />
Fabio Di Celmo pour <strong>les</strong> 5 de<br />
la Table de concertation de solidarité<br />
Québec-Cuba et du Comité International<br />
pour la liberté des Cinq Cubains.<br />
ACN **15 septembre 2009<br />
Ndlr. **ACN: l’Agence Cubaine<br />
de Nouvel<strong>les</strong> est une division de<br />
l’Agence d’information nationale<br />
(AIN) de Cuba fondée le 21 mai<br />
1974.<br />
12<br />
Haïti Liberté<br />
Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009
Perspectives<br />
La militarisation de l’Amérique Latine<br />
Par Noam CHOMSKY<br />
La « guerre contre la drogue »<br />
– comme la « guerre contre le<br />
crime » et la « guerre contre le terrorisme<br />
» - est menée pour d’autres<br />
raisons que <strong>les</strong> objectifs annoncés<br />
officiellement.<br />
Les Etats-Unis ont été fondés<br />
en tant que « bébé empire », selon<br />
<strong>les</strong> termes de George Washington. La<br />
conquête du territoire national était<br />
une expérience impériale grandiose.<br />
Dès le tout début, l’objectif suprême<br />
avait été de contrôler l’hémisphère.<br />
L’Amérique Latine a conservé<br />
sa suprématie dans <strong>les</strong> projets US<br />
d’aménagement de la planète. Si <strong>les</strong><br />
Etats-Unis ne peuvent pas contrôler<br />
l’Amérique Latine, ils ne peuvent<br />
prétendre "réussir un ordre mondial<br />
dans le reste du monde", avait<br />
fait remarquer le Conseil de Sécurité<br />
nationale du président Richard M.<br />
Nixon en 1971, alors que Washington<br />
se préparait à renverser le gouvernement<br />
de Salvador Allende au<br />
Chili.<br />
La question de l’hémisphère<br />
s’est récemment intensifiée.<br />
L’Amérique du Sud s’est engagée<br />
dans un processus d’intégration,<br />
condition préalable à l’indépendance,<br />
a tissé d’autres liens au niveau international<br />
et a cherché à résoudre <strong>les</strong><br />
problèmes internes – et tout d’abord,<br />
le pouvoir qu’exerçait traditionnellement<br />
une riche minorité européanisée<br />
sur un océan de misère et de<br />
souffrances.<br />
La question est arrivée à un<br />
point critique il y a un an en Bolivie,<br />
le pays le plus pauvre de l’Amérique<br />
du Sud, où, en 2005, la majorité indigène<br />
avait élu un président sorti<br />
de leurs rangs, Evo Mora<strong>les</strong>.<br />
En août 2008, alors que Mora<strong>les</strong><br />
était sorti vainqueur du référendum<br />
pour révoquer le mandat<br />
du président, l’opposition composée<br />
des élites soutenues par <strong>les</strong> US<br />
s’est livrée à des manifestations<br />
violentes, provoquant le massacre<br />
d’une trentaine de partisans du gouvernement.<br />
La nouvelle "Union sudaméricaine<br />
des Nations" (l’UNASUR)<br />
a réagi en organisant une rencontre<br />
au sommet. Les participants (tous<br />
<strong>les</strong> pays d’Amérique du Sud) ont<br />
exprimé « leur soutien entier et ferme<br />
au gouvernement constitutionnel du<br />
président Mora<strong>les</strong> dont le mandat a<br />
été ratifié par une large majorité ».<br />
« Pour la première fois de<br />
l’histoire de l’Amérique du Sud, <strong>les</strong><br />
pays de notre région décident de la<br />
façon de régler leurs problèmes en<br />
dehors de la présence des Etats-Unis<br />
», a déclaré Mora<strong>les</strong>.<br />
Une autre manifestation : le<br />
président de l’Equateur, Rafael Correa,<br />
a promis de ne pas renouveler<br />
l’accord de l’utilisation par Washington<br />
de la base militaire de Manta,<br />
la dernière base de ce type dont disposaient<br />
<strong>les</strong> Etats-Unis en Amérique<br />
du Sud. En juillet, <strong>les</strong> Etats-Unis et<br />
la Colombie concluaient un accord<br />
secret permettant aux US d’utiliser<br />
sept de leurs bases militaires en Colombie.<br />
Officiellement, il s’agit de<br />
lutter contre le trafic de drogue et le<br />
terrorisme, mais « de hauts responsab<strong>les</strong><br />
militaires et civils colombiens<br />
au courant des négociations » ont<br />
déclaré à l’Associated Press que « le<br />
but est de faire de la Colombie une<br />
plaque tournante des opérations du<br />
Pentagone dans la région ».<br />
Obama (à droite) écoutant le<br />
président Colombien Alvaro Uribe<br />
D’après <strong>les</strong> comptes-rendus,<br />
cet accord permettrait en échange de<br />
faciliter à la Colombie l’accès au matériel<br />
militaire US. La Colombie est<br />
déjà le principal bénéficiaire de l’aide<br />
militaire US (à l’exception d’Israël et<br />
de l’Egypte, qui font partie d’une catégorie<br />
à part). La Colombie détient,<br />
et de loin, le pire record en matière<br />
de droits humains dans l’hémisphère<br />
depuis <strong>les</strong> guerres en Amérique centrale<br />
dans <strong>les</strong> années 80.<br />
La corrélation entre l’aide des<br />
Etats-Unis et <strong>les</strong> violations des droits<br />
de l’homme est depuis longtemps<br />
établie par <strong>les</strong> études spécialisées.<br />
L’AP citait également un document<br />
datant d’avril 2009 de l’"U.S. Air<br />
Mobility Command" qui suggère que<br />
la base de Palanquero en Colombie<br />
devienne un "site destiné à la sécurité<br />
bilatérale".<br />
D’après ce document, en partant<br />
de Palanquero, "un C-17 (pour<br />
<strong>les</strong> transports militaires) peut parcourir<br />
près de la moitié du continent<br />
avec un seul plein de carburant".<br />
Cette disposition pourrait s’inscrire<br />
dans le cadre de la stratégie mondiale<br />
des infrastructures logistiques,<br />
en contribuant à mettre en œuvre<br />
<strong>les</strong> interventions militaires dans la<br />
région et en donnant davantage<br />
de mobilité pour <strong>les</strong> transports vers<br />
l’Afrique.<br />
Le 28 août, l’UNASUR s’est<br />
réunie à Bariloche en Argentine<br />
pour parler des bases militaires<br />
US en Colombie. Après des débats<br />
animés, il a été conclu qu’il fallait<br />
conserver à l’Amérique du Sud<br />
son statut de "terre de paix", et que<br />
<strong>les</strong> forces militaires étrangères ne<br />
devaient menacer la souveraineté<br />
ou l’intégrité d’aucun des pays de la<br />
région. Et le sommet a ordonné au<br />
Conseil de Défense de l’Amérique du<br />
Sud d’enquêter sur ce document de<br />
l’Air Mobility Command.<br />
La raison officielle qui a été<br />
donnée de l’utilisation de ces bases<br />
n’a pas échappé aux critiques. Mora<strong>les</strong><br />
a déclaré qu’il avait vu des soldats<br />
US avec <strong>les</strong> troupes boliviennes<br />
qui tiraient sur <strong>les</strong> membres de son<br />
syndicat de producteurs de coca.<br />
« Et donc, maintenant, nous<br />
sommes des narcoterroristes », a t-il<br />
poursuivi. Quand ils ne pouvaient<br />
plus nous traiter de communistes, ils<br />
nous ont traités d’agitateurs, puis de<br />
trafiquants de drogue et depuis <strong>les</strong><br />
attentats du 11 septembre, de terroristes.<br />
« L’histoire de l’Amérique<br />
latine se répète », a-t-il dit. La responsabilité<br />
finale de la violence en<br />
Amérique Latine incombe lieu aux<br />
consommateurs usaméricains de<br />
drogues illicites, d’après Mora<strong>les</strong> qui<br />
indique : « si l’UNASUR envoyait<br />
des troupes aux Etats-Unis pour y<br />
contrôler la consommation, seraientils<br />
d’accord ? Impossible ».<br />
Que la justification des Etats-<br />
Unis pour le programme de lutte anti-narcotique<br />
à l’étranger soit même<br />
considérée comme un sujet de discussion<br />
digne d’intérêt illustre une<br />
fois de plus la mentalité impériale.<br />
En février dernier, la commission<br />
Drogue et Démocratie en Amérique<br />
Latine publiait son propre rapport<br />
sur la lutte anti-narcotique des<br />
Etats-Unis au cours des dernières<br />
décennies.<br />
La commission, présidée par<br />
<strong>les</strong> anciens présidents latino-américains<br />
Fernando Cardoso (Brésil), Ernesto<br />
Zedillo (Mexique), et Cesar<br />
Gaviria (Colombie), concluait que la<br />
lutte contre la drogue avait été un<br />
échec total et préconisait un changement<br />
radical de politique, à l’opposé<br />
des mesures répressives, que ce soit<br />
à l’intérieur du pays ou à l’étranger,<br />
Par Néstor Núñez<br />
L´Agence Centrale d´Intelligence<br />
des États-Unis (CIA) pèse lourd<br />
sur <strong>les</strong> épau<strong>les</strong> de ceux qui tentent<br />
de modifier son apparence et de<br />
faire oublier le visage interventionniste<br />
et agressif qu´on lui connait<br />
trop bien, même si, dans la pratique,<br />
<strong>les</strong> tendances principa<strong>les</strong> des politiques<br />
des administrations successives<br />
se maintiennent.<br />
Par exemple on vient d´être<br />
informés de l´existence d´un plan<br />
de création de commandos et de<br />
groupes spéciaux qui recevraient la<br />
mission de tuer des chefs terroristes<br />
en différents points de notre planète.<br />
Le nouveau chef de la CIA,<br />
Léon Panetta n´était pas au courant,<br />
pas plus que <strong>les</strong> congressistes<br />
qui, d´habitude, sont informés des<br />
questions d´intelligence. L´exviceprésident<br />
Dick Cheney avait<br />
donné l´ordre d´enterrer toutes <strong>les</strong><br />
données relatives à ce projet, afin<br />
que <strong>les</strong> congressistes ne connaissent<br />
seulement que quelques personnes.<br />
Bien entendu, <strong>les</strong> protestations<br />
de certaines des personnalités<br />
politiques qui en ont eu vent ne portaient<br />
pas sur la nature de ce projet<br />
de création d´un groupe spécialisé<br />
dans l´assassinat, mais seulement<br />
sur le fait que tout ait été cuisiné à<br />
leur insu, sans qu´ils aient été consultés.<br />
Rappelons que, depuis plusieurs<br />
dizaines d´années, la CIA a<br />
fait de la chasse aux opposants une<br />
de ses spécialités. Il existe un autre<br />
thème délicat, celui de l´application<br />
de tortures aux «combattants ennemis<br />
», c´est à dire aux prisonniers<br />
faits durant la croisade anti-terroriste<br />
entreprise par George W. Bush. On<br />
dit que la CIA contrôlait une bonne<br />
partie des interrogatoires et qu´elle<br />
avait encouragé <strong>les</strong> membres de son<br />
personnel à appliquer des méthodes<br />
violentes pour parvenir à obtenir des<br />
informations sensib<strong>les</strong>. Un manuel<br />
d´instructions sur le sujet avait été<br />
La CIA de nouveau mise<br />
en accusation<br />
Le président Barack Obama ( à<br />
droite) et le nouveau chef de la<br />
CIA, Léon Panetta<br />
distribué.<br />
On fait référence à des instructions<br />
détaillées sur la manière<br />
de procéder pour mener <strong>les</strong> prisonnier<br />
au bord de l´asphyxie, pour <strong>les</strong><br />
b<strong>les</strong>ser avec certains instruments,<br />
pour <strong>les</strong> menacer de vengeance contre<br />
des membres de leurs famil<strong>les</strong> ou<br />
encore pour <strong>les</strong> affoler par la production<br />
de bruits diffici<strong>les</strong> à identifier ou<br />
l´impossibilité de se<br />
rendre compte de l´alternances<br />
des jours et des nuits, tout cela sous<br />
en cherchant à mettre sur pied des<br />
programmes bien moins coûteux et<br />
plus efficaces – la prévention et le<br />
traitement. Le rapport de cette commission,<br />
de la même façon que <strong>les</strong><br />
études réalisées antérieurement et le<br />
bilan historique, n’a eu aucun effet<br />
visible.<br />
Cette absence de réaction confirme<br />
donc bien que la "lutte contre<br />
la drogue" - de même que "la lutte<br />
contre la criminalité" ou "la lutte contre<br />
le terrorisme" – est menée pour<br />
d’autres raisons que <strong>les</strong> objectifs<br />
annoncés, et dont on peut en constater<br />
<strong>les</strong> conséquences. Au cours<br />
de ces dix dernières années, <strong>les</strong><br />
Etats-Unis ont augmenté leur aide<br />
militaire et l’entraînement d’officiers<br />
latino-américains aux tactiques de<br />
l’infanterie légère pour combattre<br />
le "populisme radical" – un concept<br />
qui, dans le contexte latino-américain,<br />
fait froid dans le dos.<br />
La responsabilité de<br />
l’entraînement militaire passe actuellement<br />
du Département d’Etat au<br />
Pentagone, ce qui abolit <strong>les</strong> clauses<br />
sur <strong>les</strong> droits humains et la démocratie<br />
qui étaient jusqu’alors contrôlés<br />
par le Congrès, de peu d’effet,<br />
certes, mais cela servait au moins de<br />
moyen de dissuasion contre<br />
Suite à la page (16)<br />
la surveillance d´un soi-disant médecin<br />
capable d´indiquer <strong>les</strong> limites à<br />
ne pas dépasser pour éviter le décès<br />
du prisonnier.<br />
Là encore, le rôle de Cheney<br />
est encore cité. En fin de compte,<br />
c´est bien lui qui a donné le feu vert<br />
à un bon nombre de ces pratiques<br />
bruta<strong>les</strong>. C´est également lui qui a<br />
prononcé la célèbre petite phrase<br />
selon laquelle c´est ce genre de méthode<br />
« qui a permis de sauver de<br />
nombreuses vies de citoyens nordaméricains<br />
après le 11 septembre<br />
2001 ».<br />
Jusqu´où Washington est-il<br />
disposé à soulever le couvercle du<br />
chaudron dans lequel tout cela a été<br />
cuisiné et à permettre ainsi que le<br />
fumet du ragout se répande dans le<br />
monde entier?<br />
Cuba si Lorraine 17 septembre<br />
2009<br />
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aux examens officiels. Son statut d'école à caractère philanthropique le<br />
met à la portée de toutes <strong>les</strong> bourses. Les Haïtiens tant en <strong>Haiti</strong> qu'à<br />
l'étranger peuvent aider, supporter et même contribuer en inscrivant<br />
leurs enfants, leurs proches, leurs amis, parrainer un enfant qui se<br />
trouve dans l'impossibilité d'aller à l'école et même canaliser une<br />
institution spécialisée dans le domaine d'aide à l'éducation.<br />
Plus on est civilisé, plus on devient fort, grand sera notre peuple<br />
économiquement,socialement et culturellement, car tant vaut<br />
l'éducation tant vaudra la nation.<br />
Jean-Robert Panier<br />
Fondateur du CCF<br />
Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009 Haïti Liberté 13
La mort de Stanley Barbot<br />
Le journaliste Stanley Barbot dans son cercueil au Bernard F. Dowd Funeral Home à Queens le 18 septembre.<br />
Son frère Jacques Barbot (à droite) et l’artiste Carl Telemarque<br />
Les passagers haïtiens de la AA, enfin<br />
des zombis révoltés<br />
Le mercredi 16 septembre dernier,<br />
<strong>les</strong> passagers haïtiens du vol 837<br />
de la American Airlines avaient du<br />
passer 9 heures d’horloge abandonnés<br />
à l’intérieur d’un avion pour<br />
cause d’une sévère panne de l’engin<br />
qui devait décoller de l’Aéroport John<br />
F Kennedy depuis 9 :30AM. Apres 3<br />
heures de temps d’emprisonnement et<br />
de mépris dans l’appareil qui était toujours<br />
en stationnement sur la piste, on<br />
annonçait aux passagers le report du<br />
vol à plus tard. Ce qui a piqué la colère<br />
Accord bilatéral d’annulation de la<br />
dette d’Haïti envers <strong>les</strong> Etats-Unis<br />
Un communiqué issu de<br />
l’Ambassade des Etats-Unis à<br />
Port-Au-Prince le 18 septembre dernier,<br />
a informé de la rencontre du ministre<br />
haïtien de l’Economie et des Finances<br />
Daniel Dorsainvil avec l’ambassadeur<br />
américain en Haïti Kenneth M Merten<br />
vendredi dernier, au terme d’un accord<br />
bilatéral d’annulation de la dette<br />
de 12.6 millions de dollars US d’Haïti<br />
envers <strong>les</strong> Etats-Unis. « Je tiens à féliciter<br />
le ministre Dorsainvil et le gouvernement<br />
haïtien pour leurs efforts<br />
Installation d’une banque de lait au<br />
Plateau Central<br />
Le vendredi 18 septembre dernier,<br />
au Centre GHESKIO de Tabarre,<br />
un accord tripartite, visant à installer<br />
une banque de lait en Haïti, a<br />
été signé entre la France, le Brésil et<br />
Haïti.<br />
Ce projet au bas duquel <strong>les</strong><br />
chanceliers Celso Amorim (Brésil),<br />
des voyageurs qui avaient vivement<br />
protesté. Les hôtesses interpellées par<br />
ces derniers étaient dans l’impossibilité<br />
de fournir quoique ce soit d’explication.<br />
Depuis des et des années, nonobstant<br />
<strong>les</strong> mauvais traitements de cette compagnie<br />
aérienne envers la clientèle haïtienne,<br />
personne n’a jamais rouspété.<br />
« Nous voilà en avion comme dans<br />
un camion qu’on répare sur la route »,<br />
s’est plainte une passagère.<br />
Finalement, n’ayant aucune<br />
décence de présenter ses excuses<br />
concernant la responsabilité fiscale »,<br />
a déclaré le diplomate américain Kenneth<br />
Merten, ajoutant ceci : «Je suis<br />
heureux d’annoncer que nous avons<br />
maintenant conclu un accord bilatéral<br />
de la réduction de dette avec Haïti.<br />
Selon cet accord, <strong>les</strong> Etats-Unis annulent<br />
<strong>les</strong> 12.6 millions de dollars US<br />
de la dette bilatérale, ce qui représente<br />
la totalité de la dette du gouvernement<br />
haïtien envers le gouvernement<br />
américain ».<br />
Les Etats-Unis, la France, le<br />
aux passagers, la American Airlines,<br />
quasi-indifférente, leur a ordonné de<br />
se réembarquer dans un autre avion,<br />
garé sur la piste depuis le début de la<br />
matinée. « Il y a toujours un problème<br />
technique à réparer dans cette ligne<br />
», a lancé une jeune femme. « je ne<br />
peux pas comprendre qu’on a procédé<br />
à l’embarquement sur un avion<br />
en panne et qui n’a pu être remis en<br />
état de vol qu’après plus de 3 heures<br />
d’intervention », a-t-elle ajouté.<br />
Jackson Rateau<br />
Canada et l’Italie qui sont <strong>les</strong> créanciers<br />
d’Haïti au Club de Paris ont<br />
formulé un projet de fournir à Haïti<br />
152 millions de dollars US au terme<br />
d’annulation additionnelle de dette,<br />
hors mis des pré requis réclamés par<br />
l’initiative accordée aux Pays Pauvres<br />
Très Endettés (PPTE). Ainsi, par cette<br />
décision, <strong>les</strong> 214 millions de dollars<br />
US représentant la totalité de la dette<br />
d’Haïti envers <strong>les</strong> pays membres du<br />
Club de Paris seront enrayés.<br />
Jackson Rateau<br />
Bernard Kouchner (France), Alex<br />
Larsen, ministre haïtien de la santé<br />
avaient apposé leur signature consiste<br />
à allaiter des enfants qui ne<br />
peuvent pas se nourrir du lait de leurs<br />
propres mères, atteintes de maladies<br />
infectieuses ou autres. La première<br />
banque de lait sera installée au Plateau<br />
Central. Le Brésil qui a déjà<br />
réussi cette expérience se chargera<br />
de la fourniture des matériels légers<br />
et l’expertise, la France fournira des<br />
matériels lourds, Haïti donnera son<br />
contre parti en personnel logistique.<br />
Jackson Rateau<br />
Triste tragédie en<br />
Floride<br />
Samedi 19 septembre<br />
dernier, Guerline<br />
Damas, 32 ans,<br />
haïtienne, épouse<br />
de Mesac Damas,<br />
33 ans, américain<br />
d’origine haïtienne, et<br />
ses 5 enfants âgés de<br />
11 mois à 9 ans ont<br />
été trouvés morts par<br />
la police dans leur domicile<br />
dans la localité<br />
de Nap<strong>les</strong> en Floride.<br />
Tandis que Mesac<br />
Damas, laissant la<br />
Floride la veille de la<br />
trouvaille avait pris<br />
vol vendredi en direction<br />
d’Haïti.<br />
Les cadavres des<br />
3 garçonnets et des 2<br />
fillettes, Michzach, 9<br />
ans, Marven, 6 ans, Maven, 5 ans,<br />
Megan, 3 ans et Morgan, 11 mois<br />
étaient tous longés dans leur chambre,<br />
tandis que le corps de leur mère<br />
Guerline était étendu dans sa chambre.<br />
« D’une façon certaine, il s’agit<br />
de l’évènement le plus épouvantable<br />
et violent qu’ait jamais connu<br />
ce quartier », a déclaré le sheriff du<br />
comté Collier Kevin Rambosk qui a<br />
décrit ces homicides comme le pire<br />
du pire.<br />
Selon le porte-parole des services<br />
du sheriff Mme Michelle Batten,<br />
le mari de Guerline Damas,<br />
Mesac Damas qui a quitté <strong>les</strong> Etats-<br />
Unis vendredi matin n’est pas officiellement<br />
considéré comme suspect<br />
dans l’affaire. Il n’est plutôt qualifié<br />
de personne d’intérêt.<br />
Mesac Damas<br />
Par ailleurs, Mesac Damas,<br />
activement recherché par la police<br />
de la Floride a été arrêté à Claircine<br />
(Tabarre), Port-Au-Prince, par<br />
l’unité Swat Team de la PNH et<br />
conduit à la Direction Centrale de<br />
la Police Judiciaire en Haïti (DCPJ).<br />
Selon le directeur de la DCPJ Frantz<br />
Thermilus, Mesac Damas est retenu<br />
dans l’attente d’informations<br />
complémentaires sur son éventuelle<br />
implication dans le drame de la<br />
Floride.<br />
Monsieur Damas qui se trouve<br />
toujours en détention à la DCPJ n’a<br />
pas cessé de répéter : « They make<br />
me do it (ils me l’ont fait faire) ». On<br />
attend cependant qu’il soit extradé<br />
aux Etats-Unis pour être remis à la<br />
justice américaine.<br />
Rentrée scolaire<br />
Suite de la page (8)<br />
définitivement », a poursuivi Jakob.<br />
La même situation s’enregistre<br />
dans d’autres coins de la capitale<br />
et d’autres vil<strong>les</strong> du pays. A Portau-Prince<br />
tout comme ailleurs, une<br />
école privée exige, pour un enfant<br />
de la 7ème année fondamentale,<br />
l’astronomique somme de 10,675<br />
gourdes comme frais d’écolage pour<br />
<strong>les</strong> quatre premiers mois.<br />
« Parents, si vous ne payez<br />
pas l’écolage pour l’élève, elle perdra<br />
sa place. L’achat des livres et des tissus<br />
d’uniformes est obligatoire à la<br />
direction », lit-on dans une note remise<br />
à un parent qui joue le rôle de<br />
femme de ménage dans une maison<br />
privée. Tande koze wi mezanmi.<br />
Triste réalité pour elle qui ne<br />
perçoit même pas 2 500 gourdes<br />
par mois. En dépit du fait que la<br />
rentrée ait été fixée au 7 septembre<br />
écoulé, <strong>les</strong> parents ont encore du<br />
mal, en raison du marasme socioéconomique,<br />
à répondre normalement<br />
aux frais exigés. Cette année,<br />
le gouvernement Préval/Pierre Louis<br />
a décidé de ne plus accorder la subvention<br />
scolaire connue sous le nom<br />
de 14ème mois aux fonctionnaires<br />
de l’Administration Publique.<br />
Les professeurs des éco<strong>les</strong><br />
publiques continuent de trimer pour<br />
moins qu’une pitance. Ils multiplient<br />
<strong>les</strong> manifestations aux Gonaïves. De<br />
l’Artibonite à la Grande-Anse en<br />
passant par le Sud, ils réclament le<br />
paiement des arriérés de salaires et<br />
la nomination des professeurs contractuels.<br />
Les « directeurs » des «<br />
éco<strong>les</strong> » privées se frottent <strong>les</strong> mains<br />
papapa le temps de la moisson est<br />
venu. Les parents, eux, en butte à<br />
d’énormes difficultés ne savent à<br />
quel saint se vouer.<br />
Dans le cadre de la rentrée scolaire,<br />
le ministre de l’Éducation, Joël<br />
Desrosiers Jean Pierre, informe que<br />
des subventions seront accordées à<br />
200 000 élèves des éco<strong>les</strong> publiques<br />
et 100 000 autres des éco<strong>les</strong> privées.<br />
Il assure que du mobilier, 450 mille<br />
kits scolaires et des uniformes seront<br />
distribués aux élèves à travers<br />
le pays. Environs 144 mille bourses<br />
seront accordées.<br />
Faut-il souligner que<br />
l’augmentation des frais scolaires,<br />
des produits de première nécessité et<br />
des transports publics sont <strong>les</strong> principaux<br />
facteurs qui atténuent l’impact<br />
de ces initiatives. Les propriétaires<br />
d’éco<strong>les</strong> privées se donnent le droit<br />
d’augmenter <strong>les</strong> frais scolaires selon<br />
leurs désirs indécents d’obsédés.<br />
Au même titre que pour <strong>les</strong> cas<br />
de kidnapping et autres délits contre<br />
la société, le gouvernement <strong>doit</strong> se<br />
pencher sérieusement sur la régularisation<br />
des frais scolaires qui augmentent<br />
à un rythme vertigineux<br />
chaque année. Pourtant <strong>les</strong> résultats<br />
catastrophiques des examens d’état<br />
devraient interpeller leur conscience,<br />
si conscience, ils en ont eu un jour.<br />
Cette pratique, mafieuse, arbitraire,<br />
malhonnête et déloyale,<br />
tout en retenant des centaines de<br />
milliers d’écoliers à la maison permet<br />
à la mafia scolaire de s’enrichir<br />
copieusement. Cette année encore<br />
l’école, représente un véritable luxe<br />
foncièrement inaccessible aux masses<br />
populaires.<br />
Chaque propriétaire de ces<br />
brikabrak fait ce qu’il veut, sans<br />
s’inquiéter. Ces mafias exigent des<br />
frais sans tenir compte du contexte<br />
socio-économique difficile que vit le<br />
pays. A quand la publication de la<br />
loi Bastien sur <strong>les</strong> frais scolaires des<br />
« éco<strong>les</strong> privées » en Haïti?<br />
Jerson Philippe<br />
14<br />
Haïti Liberté<br />
Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009
Votre Santé Avant Tout<br />
Cette maudite grippe saisonnière<br />
Par Dòk Fanfan<br />
Cette semaine nous abordons la<br />
grippe dont c’est la saison, justement.<br />
La semaine prochaine nous<br />
présenterons la Grippe porcine ou<br />
Grippe A/H1N1.<br />
Chaque hiver, l’épidémie de<br />
grippe sévit durant six à huit semaines<br />
et infecte des centaines de<br />
millions de personnes, dont 2 à 7<br />
millions en France. 35 à 50 millions<br />
d’Américains attrapent la grippe<br />
durant chaque saison grippale<br />
(novembre à mars) selon le CDC<br />
(Center for Disease Control and Prevention).<br />
En moyenne, un adulte<br />
sur dix et un enfant sur trois sont<br />
touchés chaque année (In VS – Aide<br />
mémoire sur la grippe – septembre<br />
2006), en France.<br />
La grippe (flu, influenza) est<br />
due à un virus, le Myxovirus influenzae<br />
dont la particularité est que<br />
son génome (sa carte d’identité)<br />
change tout le temps ; il est impossible<br />
de créer des vaccins qui<br />
protègent à 100% et qui puissent<br />
éradiquer la maladie de la planète.<br />
Chaque année, <strong>les</strong> chercheurs<br />
doivent créer un nouveau vaccin à<br />
<strong>partir</strong> des dernières souches vira<strong>les</strong><br />
analysées. Les vaccins proposés<br />
protègent bien <strong>les</strong> patients tant que<br />
<strong>les</strong> changements du génome du<br />
virus ne sont pas trop importants<br />
d’une année à l’autre. Chaque année,<br />
l’Organisation mondiale de la<br />
santé (OMS) émet une recommandation<br />
sur <strong>les</strong> souches qui doivent<br />
être incluses dans le vaccin. Ce<br />
dernier est élaboré avec <strong>les</strong> souches<br />
qui ont circulé majoritairement durant<br />
l’hiver précédent et qui sont le<br />
plus susceptib<strong>les</strong> d’être présentes<br />
lors de l’hiver suivant.<br />
Maladie contagieuse<br />
La grippe est une maladie contagieuse<br />
qui touche l'appareil respiratoire.<br />
Elle se transmet très rapidement<br />
par le biais de gouttelettes de<br />
salive et de sécrétions respiratoires,<br />
à l’occasion d’éternuements ou de<br />
toux, et par contact direct notamment<br />
par <strong>les</strong> mains. Le virus de<br />
la grippe peut également se transmettre<br />
par contact avec des objets<br />
(poignée de porte, téléphone). Les<br />
personnes infectées sont contagieuses<br />
deux jours avant l’apparition des<br />
symptômes et jusqu’à 5 jours après.<br />
En 2 jours, <strong>les</strong> virus pénètrent dans<br />
la muqueuse (mince membrane humide)<br />
du nez, se multiplient dans<br />
<strong>les</strong> voies respiratoires, puis ils passent<br />
ensuite dans le sang, d’où <strong>les</strong><br />
symptômes généraux.<br />
Diagnostic et<br />
complications<br />
Le diagnostic de la grippe peut<br />
ne pas être aisé, particulièrement<br />
avant l’âge de un an. D’habitude,<br />
<strong>les</strong> symptômes généraux précèdent<br />
<strong>les</strong> symptômes locaux. Une<br />
fièvre importante supérieure à 38°C<br />
s'accompagne de douleurs musculaires<br />
et articulaires, de courbatures<br />
dans le dos, de maux de tête,<br />
de frissons et d'asthénie (fatigue<br />
générale). A signaler que beaucoup<br />
de maladies vira<strong>les</strong> comme<br />
un rhume ou une rhino-pharyngite<br />
peuvent donner ces signes. Dans<br />
<strong>les</strong> cas typiques, <strong>les</strong> symptômes de<br />
la grippe sont "violents", avec une<br />
forte fièvre, un rebond de la fièvre<br />
vers le quatrième jour, des courbatures,<br />
des frissons et une grosse<br />
fatigue. Des signes digestifs (nausées,<br />
vomissements) sont présents<br />
dans 1/5 des cas.<br />
Ce qui aide le médecin à<br />
faire un diagnostic est le contexte<br />
d’épidémie. Un examen biologique<br />
peut confirmer le diagnostic. Chaque<br />
hiver, beaucoup d'enfants contractent<br />
la grippe. Elle peut engendrer<br />
des complications plus ou moins<br />
graves dont des surinfections (otites<br />
[infections de l’oreille], atteintes infectieuses<br />
broncho-pulmonaires...).<br />
La grippe peut engendrer des complications,<br />
parfois graves surtout<br />
chez <strong>les</strong> personnes fragilisées (à<br />
cause de maladies débilitantes tels<br />
le diabète, l’asthme ou l’anémie falciforme),<br />
<strong>les</strong> personnes âgées, <strong>les</strong><br />
nourrissons. Chaque année, aux<br />
Etats-Unis, plus de 20.000 personnes<br />
meurent de la grippe ou de<br />
ses complications, selon le National<br />
Institute of Allergy and Infectious<br />
Diseases. Ce n’est donc pas une<br />
maladie à prendre à la légère.<br />
Grippe ou simple rhume ?<br />
La grippe se caractérise par<br />
une fièvre assez élevée, une fatigue<br />
générale, des frissons, mais aussi<br />
des céphalées ainsi que des douleurs<br />
généralisées. Une toux sèche et un<br />
écoulement nasal complètent ce tableau<br />
des symptômes <strong>les</strong> plus couramment<br />
diagnostiqués. La grippe<br />
provoque des symptômes dans le<br />
corps tout entier.<br />
Le rhume (rhinite, coryza<br />
aigu), lui, est plutôt une infection<br />
bénigne par rapport à la grippe, tout<br />
en étant d'origine virale également.<br />
Mais le rhume se limite aux fosses<br />
nasa<strong>les</strong> et à la gorge. Une<br />
personne prise par un rhume va<br />
éternuer, tousser, avoir le nez qui<br />
coule et souffrir de la gorge. Elle se<br />
sentira fatiguée, aura peut-être des<br />
maux de tête, mais pas de fièvre,<br />
pas de courbatures, pas de frissons.<br />
Les traitements<br />
Le médecin prescrit avant tout<br />
des médicaments contre la fièvre<br />
et <strong>les</strong> courbatures, éventuellement<br />
Dr. Kesler Dalmacy<br />
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Le docteur de la<br />
Communauté Haïtienne<br />
à New York<br />
Grippe et rhume : deux maladies<br />
vira<strong>les</strong> proches l’une de l’autre.<br />
un médicament pour déboucher le<br />
nez, un antitussif contre une toux<br />
sèche, douloureuse... Il donne aussi<br />
des conseils pour éviter <strong>les</strong> risques<br />
de déshydratation (surtout chez <strong>les</strong><br />
très jeunes enfants et <strong>les</strong> personnes<br />
âgées). Les antibiotiques ne sont<br />
pas prescrits, sauf s'il existe réellement<br />
une surinfection, comme<br />
une otite, souvent chez l'enfant.<br />
Un médicament contre le virus<br />
de la grippe existe. Il peut être<br />
pris en comprimé ou avec un inhalateur.<br />
Le médecin guidera le<br />
patient là-dessus. En fait, il est rarement<br />
prescrit, car pour être vraiment<br />
efficace, il <strong>doit</strong> être pris dans<br />
<strong>les</strong> quarante-huit heures qui suivent<br />
<strong>les</strong> premiers symptômes. La<br />
grippe est pour beaucoup de personnes<br />
(sans problème particulier)<br />
une maladie bénigne: après une<br />
fièvre parfois élevée durant 3 à 4<br />
jours, le malade guérit en 6 à 7<br />
jours. Mais la grippe peut véritablement<br />
fatiguer. Exceptionnellement,<br />
certaines épidémies de grippe ont<br />
été particulièrement dramatiques à<br />
cause de changements notab<strong>les</strong> du<br />
génome du virus: la grippe asiatique<br />
en 1899, la grippe espagnole en<br />
1918 (40 millions de victimes dans<br />
le monde), la grippe de Hong-Kong<br />
en 1969 (2 millions de victimes), la<br />
grippe aviaire en Corée en 2003.<br />
Dr. Joel<br />
Henriquez Poliard<br />
M.D.<br />
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Prévention<br />
Chez des patients fragi<strong>les</strong>,<br />
la grippe peut être grave parce<br />
qu’elle peut entraîner des complications:<br />
<strong>les</strong> personnes âgées,<br />
<strong>les</strong> personnes atteintes d’une insuffisance<br />
cardiaque, rénale ou<br />
respiratoire en particulier <strong>les</strong> tabagiques,<br />
<strong>les</strong> personnes immunodéprimées<br />
(maladie cancéreuse,<br />
chimiothérapie) sont des sujets<br />
à risque. Pour ces raisons, on<br />
recommande une vaccination.<br />
A noter que l’on estime à 80%<br />
l’efficacité du vaccin antigrippal.<br />
La vaccination <strong>doit</strong> être différée<br />
en cas de maladie fébrile<br />
ou d'infection aiguë.<br />
La vaccination constitue<br />
le meilleur moyen de protection<br />
contre la grippe saisonnière. Elle<br />
<strong>doit</strong> être faite au moins deux<br />
semaines avant le début de la<br />
saison grippale (à l’approche<br />
de l’hiver). La vaccination <strong>doit</strong><br />
être renouvelée tous <strong>les</strong> ans chez<br />
<strong>les</strong> personnes à risque.<br />
Si ces personnes ne sont pas<br />
vaccinées et attrapent la grippe,<br />
el<strong>les</strong> seront particulièrement surveillées<br />
par le médecin qui leur<br />
prescrit parfois un traitement antibiotique<br />
contre une éventuelle<br />
surinfection bactérienne respiratoire.<br />
Le médicament antiviral<br />
contre la grippe (en comprimé)<br />
peut aussi avoir un effet préventif.<br />
Ainsi il peut être prescrit chez<br />
certaines personnes durant plusieurs<br />
jours à plusieurs semaines<br />
pour éviter de contracter la grippe,<br />
en cas de contexte épidémique.<br />
Mais le meilleur moyen pour<br />
<strong>les</strong> patients fragi<strong>les</strong> d’éviter<br />
d’attraper la grippe est de se<br />
faire vacciner.<br />
Le principe de fabrication du<br />
vaccin reste inchangé depuis plus<br />
d'un demi-siècle : <strong>les</strong> virus sont<br />
produits dans des oeufs de poule<br />
embryonnés, ils sont ensuite extraits<br />
de l'oeuf, inactivés puis divisés<br />
en parties (<strong>les</strong> particu<strong>les</strong> vira<strong>les</strong>)<br />
qui sont alors utilisées pour<br />
fabriquer le vaccin. Certaines personnes,<br />
allergiques aux oeufs, ne<br />
peuvent donc pas être vaccinées<br />
contre le virus de la grippe.<br />
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sur la liste<br />
noire du<br />
Département<br />
d’Etat<br />
Dans une liste noire contenant<br />
certains pays du monde qualifiés<br />
comme étant des carrefours où<br />
la drogue est transitée pour arriver<br />
aux Etats-Unis, et rendue publique<br />
à Washington le mardi 15 septembre<br />
dernier, Haïti se trouve figurée<br />
parmi <strong>les</strong> seuls 4 pays de la Caraïbe<br />
dont <strong>les</strong> Bahamas, la Jamaïque et la<br />
République Dominicaine, à jouer un<br />
rôle prépondérant en ce qui concerne<br />
le narcotrafic dans cette région. Autre<br />
le Nigeria dans le continent africain,<br />
le Pakistan et la Birmanie en<br />
Asie identifiés comme des pays passeurs<br />
de la drogue, le Paraguay, le<br />
Brésil, le Panama, le Pérou, le Guatemala<br />
et le Mexique dans la région<br />
sud américaine, sont autant de pays<br />
qui sont classés des pays narcotrafiquants<br />
dans le rapport du Département<br />
d’Etat américain. Cependant,<br />
des pays comme la Colombie, le<br />
Venezuela et la Bolivie demeurent<br />
<strong>les</strong> seuls pays producteurs et exportateurs<br />
de drogue dans la région sud<br />
américaine, a notifié le rapport.<br />
Haïti qui n’est pas en réalité<br />
un pays producteur de drogue figure<br />
sur toutes <strong>les</strong> listes des rapports annuels<br />
des pays indexés ‘pays passeurs<br />
de drogue’. Ironie du sort, Les<br />
Etats-Unis, le seul Pays du monde,<br />
ayant le taux le plus élevé de consommateurs<br />
de drogue n’est jamais<br />
figuré sur aucune liste d’accusation.<br />
Et puis le Venezuela ? Producteur ?<br />
Enfin ! Pourquoi aurait on besoin<br />
de cultiver ou fabriquer ce produit<br />
s’il n’y avait pas une si importante<br />
demande venant des Etats-Unis<br />
d’Amérique ?<br />
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Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009 Haïti Liberté 15
Elie Damota<br />
Suite de la page (12)<br />
canne et de la banane. Ce sont des<br />
cultures d’exportation, typiquement<br />
colonia<strong>les</strong>, qui ne sont pas destinées<br />
à nourrir <strong>les</strong> Guadeloupéens. Il faut<br />
transformer notre agriculture, la destiner<br />
prioritairement à nourrir <strong>les</strong> Guadeloupéens.<br />
D’autres choses sont à<br />
revoir. Nous avons un taux d’échec<br />
scolaire préoccupant. Le taux de<br />
chômage réel des jeunes atteint pratiquement<br />
<strong>les</strong> 60 %. Nous sommes<br />
vice-champions d’Europe du chômage<br />
des jeunes. Tout cela <strong>doit</strong> nous interroger<br />
sur <strong>les</strong> liens qui nous unissent<br />
à la France. On le voit bien, ce sont<br />
des liens qui nous infériorisent, nous<br />
assujettissent.<br />
Rosa Moussaoui : Vous avez<br />
fortement dénoncé <strong>les</strong> discriminations<br />
pendant le mouvement. Où en est-on<br />
aujourd’hui ?<br />
Élie Domota : Nous ne constatons<br />
pas même un début de résolution<br />
de ce problème. M. Sarkozy a<br />
nommé une ministre des DOM-TOM<br />
guadeloupéenne, qui se trouve être,<br />
comme par hasard, la fille de Mme<br />
Michaux-Chevry. Sa promotion, pour<br />
nous, ne change rien, puisqu’elle est,<br />
elle aussi, au service du grand capital.<br />
Nous avons exigé, pendant le mouvement,<br />
une politique pour la jeunesse<br />
et l’insertion durable des jeunes. Là<br />
dessus, l’accord du 4 mars prévoyait<br />
un plan d’urgence pour la formation et<br />
l’insertion des jeunes. Or sur ce front<br />
non plus, rien, absolument rien n’a été<br />
fait. En fait, l’État traîne délibérément<br />
des pieds pour permettre aux capitalistes<br />
et aux békés de se refaire une<br />
DÉCÈS<br />
santé. Mais le peuple guadeloupéen ne<br />
se laissera pas berner ainsi sans rien<br />
faire.<br />
Rosa Moussaoui : Le système<br />
capitaliste traverse actuellement une<br />
crise historique. Peut-on dire que le<br />
mouvement contre la pwofitasyon<br />
avait une dimension de remise en<br />
cause des logiques de ce système ?<br />
Élie Domota : Oui, bien entendu.<br />
Le capitalisme et <strong>les</strong> rapports<br />
de domination capitalistes conduisent<br />
inexorablement à la barbarie. Ce système<br />
protège <strong>les</strong> privilèges de ceux<br />
qui passent leur temps à marcher sur<br />
<strong>les</strong> plus faib<strong>les</strong> au nom de la compétitivité,<br />
de la toute-puissance du marché.<br />
En face, on nous demande d’être<br />
« raisonnab<strong>les</strong> ». C’est-à-dire, en réalité,<br />
d’accepter sans broncher <strong>les</strong> bas<br />
salaires, <strong>les</strong> licenciements, la casse des<br />
acquis sociaux au nom d’une prétendue<br />
« responsabilité ».<br />
M. Sarkozy nous montre la vraie<br />
nature de ce système. Je ne suis pas<br />
fondamentalement un pro-RSA. Mais<br />
je constate qu’il a cherché pendant des<br />
mois 1 milliard d’euros pour financer le<br />
RSA. Le même, en moins de deux heures,<br />
a mobilisé 360 milliards pour <strong>les</strong><br />
banquiers. Ces mêmes banquiers qui se<br />
distribuent aujourd’hui l’argent entre<br />
eux sous forme de bonus faramineux.<br />
M. Sarkozy a convoqué <strong>les</strong> banquiers<br />
le 25 août dernier. Ils sont sortis de<br />
son bureau tout sourires. Comment ne<br />
pas voir là une connivence entre l’État<br />
et <strong>les</strong> milieux financiers ?<br />
Ce qu’il faut faire à notre sens<br />
aujourd’hui, c’est se mettre ensemble,<br />
dans l’unité et la solidarité <strong>les</strong><br />
HAITI LIBERTE annonce la nouvelle de la mort de Mme Vve Montreuil Etienne Mathurin, née Anna –Lucia<br />
Jean Baptiste, survenue le Samedi 19 Septembre 2009, à l’âge de 93 ans, à Brooklyn, New York, des suites d’une<br />
longue maladie chrétiennement supportée.<br />
En cette pénible circonstance, nous présentons nos Condoléances<br />
À ses enfants : Dr. Moïse Mathurin et son épouse Mme Andrèle Jean Mathurin, Mr. Dugué Mathurin et son<br />
épouse Mme Ketty Camille Mathurin, Mme Lydie Mathurin Séraphin, Mme Emilie Mathurin Vincent, sa soeur<br />
Alide Joseph, actuellement au Canada.<br />
À ses petits enfants: Dr. Karyn-Moïse Mathurin Moraros et son époux Nikolas Moraros, Montreuil Mathurin II,<br />
Stanley Mathurin, Mme Régine Mathurin Thomas et son époux Walter Thomas, Donna St.Clair Aidoo et son<br />
époux Nii-Coppo Aidoo, Mr. Carl Billy St.Clair et épouse, Mme Linda St.Clair Se<strong>les</strong>hi et son époux Joseph Se<strong>les</strong>hi,<br />
Mme Marie Jacqueline Séraphin, Joseph Emile Séraphin Jr., Mme Emlyn Séraphin et son époux Kesly Sam, Mme<br />
Rebecca Ruth Séraphin, Gabriel Séraphin, Rachel Vincent, Loudlyn Vincent, Luc Emmanuel Vincent, Mme Ketsia<br />
Mathurin Michel et son époux James Michel, Mr. Dugue Mathurin Jr. , Mr. Richard Mathurin.<br />
À ses arrieres petits-enfants: Arthur St.Clair, Emmanuel Aidoo, Danielle Aidoo, Ketziah Dorzeide St.Clair,<br />
Joshua, Elie St. Clair, Esrael, Ephraim, Christian Se<strong>les</strong>hi, Elijah Eros Moraros, Izeyah Thomas, David Moise<br />
Seraphin, Terrell Stevens, Kelitah/Keilah Stevens, Samantha Cindy Marcajoux, Joshua Michel, Belinda et<br />
Gabrianna Mathurin, Christian Teddy Jerome, John Eddie/LyAnna Berthina Jerome.<br />
À ses neveux/ nieces: Mme Alina Joachim Lombart et époux, l’Ingénieur Jacques Joachim son épouse et<br />
famille, Mme Vve Joseph Rodrigue, Mr/Mme Venix Joachim et famille, Mr. Guy Joachim et famille, Mme Paula<br />
Joachim White et famille, Mr. Luc Jean Baptiste et famille, Rev. Maurel Lamour et famille, Mme Jeanne<br />
Bien-Aimé Alexandre et son epoux Rev. Mathieu Alexandre, Mr. Luc Bien-Aimé et famille, Mme Solange<br />
Mathurin et famille, Mr./Mme Arius Théodore et famille, Rev. et Mme Kenos Desamours et famille, Mme Vve<br />
Horacio Noël , Mr/Mme Daniel Noël et famille, Mr/Mme Josue Noël et famille, Mr/Mme David Noël et famille,<br />
Mme Bleuette Eustache et famille, Mr. Fritz Gerald Eustache et famille, Mme Yarline Laguerre, époux et famille,<br />
Mme Nicole Rodrigue et famille, Mme Eliane Rodrigue et famille, Mr. Jean-Claude Rodrigue et famille, Mr/Mme<br />
Antonio Rodrigue et famille, Mme Jessie Rodrigue, epoux et enfants.<br />
À ses cousins/cousines: Mme Vve Anelus Augustin et famille, Evelyne Char<strong>les</strong>, Rev. Gabriel Char<strong>les</strong>, Mr./Mme<br />
Jacques B. Char<strong>les</strong> et famille, Dr. Jacquelin Emmanuel et famille, Mme Vve Casseus Char<strong>les</strong> et famille, Mme<br />
Arnelle Augustin et famille, Mme Ginette Rodrigue et famille, Mme Arlette Augustin, époux et famille, Rev. Elie<br />
Char<strong>les</strong> et famille, Mr/Mme Lucius Char<strong>les</strong> et famille, Mr/Mme Louinord Char<strong>les</strong> et famille, Mr/Mme Daniel<br />
Char<strong>les</strong> et famille, Mr. Elie Char<strong>les</strong> et famille, Mme Lucmilla Joachim Orlando et famille, Mme Elizabeth Joachim<br />
et famille, Mme Annie Pierre-Louis /Rev Fritzbert Joseph et famille, Mme Nellie Pierre-Louis et famille, Rev.<br />
Delince St Meran et famille, Mr/Mme Mareus Narcisse et famille, Mr/Mme Jean Herard Joseph et famille, Mme<br />
Lunie Joseph et famille, Mme Alourdes Robert et famille, Jedida Perrier et famille, Josianne St.Phar et famille,<br />
Jonathan Alexandre et famille, Nirla Lors et famille, Joel Leon et famille, Christiane Jonathas et Famille, Elizabeth<br />
Riboul et famille, Mme Lucita Brave et famille, Mr. Serge Jean et famille, Mme Arlette Jean et famille, Mme<br />
Micheline Borgelin Octave et famille, Mme Marriette Jean et famille, Mr. Carl Henri Etienne et famille, Mme<br />
Gabrielle Dorvelus et famille, Mme Lizette Eugene Ce<strong>les</strong>tin et famille, Mr/Mme Yves Camille, Mr. Gesner Joseph<br />
et famille. Mr. Reynold Andre, Mme Circee Andre.<br />
Aux famil<strong>les</strong>: Mathurin, Camille, Seraphin, Se<strong>les</strong>hi, Aidoo, Snt Clair, Stevens, Marcajoux, Michel Lombard,<br />
Joachim, White, Jérome, Bien-Aime, Alexandre, Noël, Desamours, Eustache, Laguerre, Char<strong>les</strong>, Pierre Louis, Snt<br />
Méran, Narcisse, Joseph, Brave Jean, Boegelin, Myrthil, Joanis, Rodrigue, Emmanuel, Vincent, Michel, Sam,<br />
Thomas, Moraros, Lamour, Azemar, Jean Baptiste, Myrthil, Joanis, Augustin, Rodrigue, Emmanuel, Vincent,<br />
Jean, Michel, St. Clair, Sam, Thomas, Moraros, Lamour, Azemar, Borgelin, Etienne, Dorvelus, la Grande Famille de<br />
l’Eglise Baptiste Eben-Ezer dont elle fût membre sous la direction du Rev Pasteur Ramino Olivier, ainsi qu’à tous<br />
<strong>les</strong> autres parents et alliés plongés dans la douleur, nous présentons nos sincères sympathies.<br />
L’exposition aura lieu le Vendredi 25 Septembre 2009 au parloir funèbre Andrew Terrogrossa, sis au 2265<br />
Flatbush Avenue de 4hrs à 9hrs du soir, et <strong>les</strong> funérail<strong>les</strong> seront chantées le Samedi 26 Septembre 2009 à <strong>partir</strong><br />
de 8hrs du matin en l’Eglise Baptiste Eben-Ezer, sise au 1060 President Street, angle Bedford Ave à Brooklyn, New<br />
York.<br />
<br />
Paix à son âme!<br />
plus larges. Que <strong>les</strong> gens descendent<br />
dans <strong>les</strong> rues, envahissent l’espace<br />
public pour dire très clairement, dans<br />
un mouvement déterminé et engagé,<br />
qu’ils en ont marre de ne bénéficier<br />
que de miettes. Certains s’en mettent<br />
plein <strong>les</strong> poches, à ne plus savoir<br />
qu’en faire. Cet argent <strong>doit</strong> bénéficier<br />
à la majorité. Il faut que tout le monde<br />
puisse vivre.<br />
Rosa Moussaoui : L’unité sans<br />
faille affichée par le collectif LKP pendant<br />
la grève est-elle toujours de mise<br />
?<br />
Élie Domota : Le LKP n’est pas<br />
un mouvement spontané. C’est une<br />
accumulation, une addition de luttes,<br />
de victoires, de défaites, d’expériences<br />
qui remontent à des dizaines d’années.<br />
Chacune des organisations membres<br />
du LKP avait déjà participé, à un moment<br />
ou à un autre, à un travail unitaire.<br />
Nous avions monté ensemble,<br />
en 2004, un comité de lutte contre la<br />
répression antisyndicale. Nous travaillons<br />
ensemble depuis 2002 sur une<br />
plate-forme commune de la classe<br />
ouvrière. Nous faisons des 1er mai<br />
ensemble depuis le début des années<br />
1990. S’unir, tous ensemble, fin 2008,<br />
n’a donc pas posé de problème majeur.<br />
Le LKP est l’aboutissement d’un processus<br />
de combats et d’expériences.<br />
Rosa Moussaoui : Vous avez<br />
participé pour la première fois cette<br />
année à la Fête de l’Humanité. Quel<strong>les</strong><br />
sont vos impressions ?<br />
Élie Domota : Des impressions<br />
extraordinaires. Ce que j’apprécie, c’est<br />
cette mixité de personnes de toutes <strong>les</strong><br />
couleurs, de toutes <strong>les</strong> origines, de<br />
toutes <strong>les</strong> cultures. On passe des concerts<br />
aux débats, en passant par des<br />
moments de rencontres, d’échanges<br />
culturels autour de repas. C’est fabuleux.<br />
J’ai rencontré une foule de gens<br />
: des Mauritaniens, des Gabonais, des<br />
Ivoiriens, des Français, des militants<br />
du PCF, de la CGT ou d’autres syndicats.<br />
J’ai découvert un brassage que<br />
je n’avais jamais vu ailleurs. Tout cela<br />
dans une ambiance très conviviale.<br />
Voir ainsi des centaines de milliers<br />
de personnes en un même lieu, c’est<br />
incroyable. J’ai été très impressionné,<br />
aussi, de l’écho rencontré par notre<br />
lutte. Comme si notre combat avait<br />
transmis de la force à d’autres, à des<br />
milliers de kilomètres. Tout ce que je<br />
peux souhaiter, c’est que <strong>les</strong> travailleurs<br />
français et leurs organisations<br />
puissent se mettre ensemble pour lutter<br />
ensemble, dans un mouvement qui<br />
aille au-delà d’une journée. Le gouvernement<br />
et <strong>les</strong> capitalistes ne craignent<br />
pas <strong>les</strong> journées de mobilisation<br />
sans suite. Pour <strong>les</strong> obliger à négocier,<br />
pour instaurer un véritable rapport de<br />
force, propre à <strong>les</strong> faire plier, il faut<br />
aller vers des grèves reconductib<strong>les</strong>.<br />
L’Humanité 18 septembre 2009<br />
Cap-Haïtien: des enfants<br />
victimes de pédophilie<br />
Par Morisseau Lazarre<br />
Militarisation<br />
Suite de la page (16)<br />
certaines des pires atrocités.<br />
La Quatrième Flotte US, démantelée<br />
en 1950, a repris du service<br />
en 2008, peu après l’invasion<br />
de l’Equateur par la Colombie, avec<br />
pour mission de contrôler <strong>les</strong> Caraïbes,<br />
l’Amérique de Sud et Centrale,<br />
et <strong>les</strong> eaux qui <strong>les</strong> entourent.<br />
Selon l’annonce officielle, ses<br />
diverses missions comprennent la<br />
lutte contre le trafic illégal, la coopération<br />
dans le domaine de la sécurité,<br />
<strong>les</strong> opérations militaires conjointes<br />
et l’entraînement bilatéral et<br />
multinational".<br />
La militarisation de l’Amérique<br />
Latine s’aligne sur des objectifs<br />
beaucoup plus vastes. En Irak, on<br />
n’a pratiquement aucun renseignement<br />
sur la destination des énormes<br />
bases militaires là-bas, et donc,<br />
on suppose qu’el<strong>les</strong> ne vont servir<br />
qu’aux projections de forces. Estimé<br />
au départ à 1,5 milliards de dollars,<br />
le coût de l’immense ambassade US,<br />
Douglas Christian Perlitz<br />
Un natif de Connecticut (État nord<br />
des États-Unis), Douglas Christian<br />
Perlitz, 39 ans, vient d’être accusé par<br />
la justice de Connecticut d’avoir abusé<br />
sexuellement des enfants de rue pris<br />
en charge par le Centre Pierre Toussaint<br />
au Cap-Haïtien.<br />
Fondée en 1997 par Perlitz avec<br />
l’aide de l’Ordre Catholique Romain de<br />
Malte, cette institution qui se trouve<br />
au Haut du Cap à l’entrée sud de la<br />
deuxième ville du pays, accueillait des<br />
enfants de rue, tous des garçonnets,<br />
sous la direction et la supervision du<br />
fondateur lui-même, depuis lors.<br />
Mais il s’est trouvé que le fondateur-directeur<br />
prenait un malin plaisir<br />
à abuser sexuellement pendant plus de<br />
dix ans ces enfants infortunés dont il<br />
devait être le protecteur. Ainsi, ne pouvant<br />
plus accepter l’inacceptable, <strong>les</strong><br />
enfants se sont finalement révoltés et<br />
ont donné des interviews à un journaliste<br />
local de Radio Contact Inter 94.9<br />
FM qui, lui, a vulgarisé <strong>les</strong> informations<br />
relatives à cet état de choses.<br />
D’après ce journaliste, à la suite<br />
de la diffusion de ces informations, la<br />
MINUSTAH et l’Ambassade des États-<br />
Unis n’avaient pas tardé à réagir en<br />
entamant une enquête sur la situation.<br />
C’est ce qui a donné lieu à la justice<br />
de Connecticut de charger le pédophile<br />
Douglas Christian Perlitz avec<br />
10 chefs d’accusation. S’il est trouvé<br />
coupable après <strong>les</strong> investigations, Perlitz<br />
pourra bien écoper une peine de 30<br />
ans d’emprisonnement et sera obligé<br />
de payer $250.000 d’amende. Entre<br />
temps, <strong>les</strong> portes du Centre Pierre<br />
Toussaint sont fermées jusqu’à nouvel<br />
ordre et ces enfants infortunés n’ont<br />
d’autre alternative pour le moment.<br />
Enfin, ce qui est curieux et dégueulasse<br />
dans cette situation tragique,<br />
c’est que, alors que la MINUSTAH et<br />
l’Ambassade des États-Unis mènent<br />
enquêtes sur cette situation des plus<br />
répugnantes, une fois de plus, le gouvernement<br />
restavèk de Préval-Pierre-<br />
Louis n’en a soufflé mot. Oui, c’est<br />
vraiment un gouvernement tête-dechien,<br />
cul-de-cochon.<br />
ville à l’intérieur de la ville, à Bagdad<br />
devrait atteindre 1, 8 milliards<br />
de dollars par an.<br />
L’administration Obama fait<br />
également construire des méga-ambassades<br />
au Pakistan et en Afghanistan.<br />
Les Etats-Unis et le Royaume-<br />
Uni exigent que la base militaire<br />
de Diego Garcia ne soit pas incluse<br />
dans la "zone exempte d’armes nucléaires<br />
(ZEAN)" prévue en Afrique<br />
– comme c’est le cas pour <strong>les</strong> bases<br />
américaines dans le Pacifique.<br />
En résumé, <strong>les</strong> avancées vers<br />
« un monde de paix » n’entrent pas<br />
dans le cadre du « changement en<br />
lequel on peut croire », pour reprendre<br />
le slogan de campagne<br />
d’Obama.<br />
Titre original : "Militarizing<br />
Latin America"<br />
Traduction Emcee Des Bassines<br />
et du Zèle pour le Grand Soir 20<br />
septembre 2009<br />
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16<br />
Haïti Liberté<br />
Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009
A Travers le monde<br />
Zelaya est enfin à<br />
Tegucigalpa<br />
Le président déchu du Honduras<br />
Manuel Zelaya a réussi à la<br />
surprise générale à rentrer lundi à<br />
Tegucigalpa, où il a trouvé refuge à<br />
l'ambassade du Brésil, un peu moins<br />
de trois mois après avoir été chassé<br />
en pyjama de son pays par <strong>les</strong> militaires.<br />
M. Zelaya est resté discret sur<br />
<strong>les</strong> modalités de son retour dans son<br />
pays, où il avait déjà tenté en vain<br />
Manuel Zelaya à l’ambassade du<br />
Brésil, il appelle « au peuple hondurien<br />
» à se réunir autour de l'ambassade.<br />
« Les forces armées doivent tourner leurs<br />
fusils contre <strong>les</strong> ennemis du peuple, pas<br />
contre le peuple »<br />
de rentrer à deux reprises depuis le<br />
coup d'État du 28 juin, condamné<br />
par l'ensemble de la communauté<br />
internationale. Le 5 juillet, il avait<br />
dû se contenter de survoler en avion<br />
la piste de l'aéroport de Tegucigalpa<br />
bloquée par l'armée. Le 24<br />
juillet, il avait brièvement franchi à<br />
pied la frontière entre le Honduras<br />
et le Nicaragua, avant de retourner<br />
dans son pays d'asile depuis le coup<br />
d'État.<br />
Le ministre brésilien des Affaires<br />
étrangères, Celso Amorim, a<br />
assuré que son pays n'avait « joué<br />
aucun rôle » dans le retour du président<br />
déchu et s'était contenté de<br />
répondre favorablement à sa demande<br />
d'asile dans son ambassade.<br />
M. Zelaya a immédiatement<br />
appelé « le peuple hondurien » à se<br />
réunir autour de l'ambassade, au<br />
cours d'une conférence de presse<br />
dans <strong>les</strong> locaux de l'ambassade. «<br />
Les forces armées doivent tourner<br />
leurs fusils contre <strong>les</strong> ennemis du<br />
peuple, pas contre le peuple », a-t-il<br />
lancé aux militaires.<br />
Dans une interview à la chaîne<br />
de télévision internationale CNN en<br />
espagnol, il a assuré que ses intentions<br />
étaient « pacifiques » et qu'il<br />
voulait établir « le dialogue ». Son<br />
Les États-Unis confirment<br />
le retour de Zelaya au<br />
Honduras<br />
Washington, le 21 septembre<br />
(PL) – Les Etats-Unis ont<br />
confirmé aujourd’hui le retour du<br />
président Manuel Zelaya au Honduras,<br />
en vue d’une reprise de ses<br />
fonctions, après le putsch militaire<br />
qui l’a chassé du pouvoir en juin<br />
dernier. «Nous savons que Zelaya<br />
est dans son pays, mais nous ignorons<br />
exactement où il se trouve.<br />
Nous essayons d’avoir plus de détails»,<br />
a déclaré le porte-parole du<br />
Département d’Etat, Ian Kelly. Notre<br />
ambassade vérifie <strong>les</strong> informations<br />
retour survient à un moment où le<br />
dialogue avec le gouvernement de<br />
facto était justement dans une impasse<br />
depuis l'échec de la médiation<br />
internationale du président du Costa<br />
Rica, Oscar Arias.<br />
Celle-ci avait achoppé sur le retour<br />
au pouvoir de M. Zelaya au sein<br />
d'un gouvernement d'union nationale,<br />
refusé par <strong>les</strong> autorités en place<br />
à Tegucigalpa depuis le coup d'État,<br />
malgré <strong>les</strong> pressions croissantes de<br />
la communauté internationale, entre<br />
suppressions de visas et de plusieurs<br />
programmes d'aide. Le gouvernement<br />
de facto de Roberto Micheletti<br />
avait aussi confirmé l'organisation<br />
de l'élection présidentielle à la date<br />
prévue du 29 novembre, bien que la<br />
plupart des pays étrangers aient déjà<br />
annoncé qu'ils ne reconnaîtraient<br />
pas le résultat de ce scrutin. Le retour<br />
surprise de M. Zelaya survient<br />
au lendemain de son 57e anniversaire<br />
et à 48 heures de l'Assemblée<br />
générale des Nations unies à New<br />
York mercredi, où il est en principe<br />
inscrit sur la liste des orateurs.<br />
Le secrétaire général de<br />
l'Organisation des États américains<br />
(OEA), José Miguel Insulza, a averti<br />
<strong>les</strong> autorités de fait qu'el<strong>les</strong> étaient «<br />
responsab<strong>les</strong> de la sécurité » de M.<br />
Zelaya et de l'ambassade du Brésil.<br />
M. Insulza devrait arriver très<br />
rapidement à Tegucigalpa pour «<br />
commencer le dialogue » de sortie<br />
de crise, selon M. Zelaya. L'OEÀ n'a<br />
pas donné de confirmation officielle,<br />
mais a annoncé une réunion extraordinaire<br />
de son Conseil permanent<br />
à Washington à 16H30 heure<br />
locale (20H30 GMT) sur la situation<br />
au Honduras.<br />
Le porte-parole du département<br />
d'État américain, Ian Kelly, a,<br />
lui « réitéré » son « appel au calme<br />
quasi quotidien à l'attention des<br />
deux parties », tout en rappelant<br />
que, pour Washington, M. Zelaya «<br />
est le dirigeant constitutionnel et démocratiquement<br />
élu du Honduras ».<br />
Le gouvernement de facto<br />
n'avait toujours pas réagi en début<br />
d'après-midi à la confirmation du<br />
retour du président déchu, qu'el<strong>les</strong><br />
avaient d'abord démenti.<br />
M. Micheletti avait déclaré<br />
dans la matinée que <strong>les</strong> informations<br />
sur un retour de M. Zelaya relevaient<br />
du « terrorisme médiatique<br />
».<br />
Agence France-Presse<br />
Tegucilgalpa, le 21 septembre 2009<br />
pour connaître la situation, a ajouté<br />
le fonctionnaire.<br />
Zelaya a annoncé ce lundi<br />
qu’il allait entamer à Tegucigalpa,<br />
dans <strong>les</strong> prochaines heures, un processus<br />
de dialogue pour rétablir le fil<br />
constitutionnel rompu par le coup<br />
d’Etat. Dans des déclarations téléphoniques<br />
à la chaîne Te<strong>les</strong>ur, le<br />
président constitutionnel a confirmé<br />
qu’il se trouve dans la capitale hondurienne<br />
pour respecter la volonté<br />
du peuple.<br />
Granma 21 Septembre 2009<br />
A Fallujah, en Iraq, l’uranium<br />
appauvri et le phosphore blanc<br />
continuent de tuer <strong>les</strong> enfants<br />
Le nombre de bébés nés avec des malformations ne cessait d’augmenter de façon alarmante dans<br />
la région de Fallujah.<br />
Par Joëlle Pénochet<br />
La chaîne britannique SkyNews<br />
a révélé le 1er septembre dernier<br />
que le nombre de bébés nés avec<br />
des malformations ne cessait<br />
d’augmenter de façon alarmante<br />
dans la région de Fallujah. Ce phénomène<br />
est attribué à l’utilisation<br />
d’armes de destruction massive,<br />
chimiques et radioactives, interdites<br />
selon <strong>les</strong> conventions internationa<strong>les</strong>,<br />
lors de l’attaque terroriste<br />
de grande ampleur par <strong>les</strong> troupes<br />
anglo-américaines en novembre<br />
2004.<br />
Il y a quinze mois, une équipe de<br />
SkyNews avait réalisé un reportage<br />
à Fallujah montrant l’accroissement<br />
sans précédent du nombre de malformations<br />
congénita<strong>les</strong> chez <strong>les</strong><br />
nouveaux nés et de foetus morts<br />
présentant toutes sortes de déformations<br />
monstrueuses. Les journalistes<br />
qui sont retournés récemment sur<br />
place ont constaté que la situation<br />
sanitaire ne cessait d’empirer.<br />
Un pédiatre, le Dr Ahmed<br />
Uraibi, a indiqué que le nombre de<br />
malformations chez <strong>les</strong> nouveauxnés<br />
avait encore augmenté l’an<br />
dernier. Mais l’infrastructure médicale<br />
du pays (qui avait <strong>les</strong> hôpitaux<br />
<strong>les</strong> plus modernes de la région et des<br />
médecins de très haut niveau avant<br />
l’embargo décrété en 1990) a été<br />
entièrement détruite (1), <strong>les</strong> moyens<br />
médicaux en praticiens et en médicaments,<br />
déjà presque inexistants pendant<br />
l’embargo qui a duré treize ans,<br />
ne permettent plus de soigner <strong>les</strong><br />
enfants iraquiens. Des centaines de<br />
médecins ont été mystérieusement<br />
assassinés, et beaucoup d’autres ont<br />
quitté le pays pour échapper au sort<br />
de leurs collègues. Les équipements<br />
des hôpitaux qui ont échappé aux<br />
bombardements ciblés sont hors<br />
d’usage ou obsolètes.<br />
Au cours de la « Guerre du Golfe<br />
» de 1991, 800 tonnes d’uranium<br />
appauvri (UA), un déchet nucléaire<br />
hautement toxique, avaient été utilisées,<br />
provoquant des épidémies de<br />
cancers, de mutations génétiques et<br />
d’atteinte du génome [patrimoine<br />
génétique d’un individu] (2). Depuis<br />
mars 2003, ce sont des milliers de<br />
tonnes de ce poison chimique et radioactif<br />
(3) qui ont été répandues sur<br />
l’Irak, principalement sur <strong>les</strong> vil<strong>les</strong>.<br />
Fallujah a été particulièrement<br />
touchée par <strong>les</strong> bombes à l’uranium<br />
appauvri, et également par de nouvel<strong>les</strong><br />
versions de bombes au napalm,<br />
au plasma, au phosphore, plus<br />
sophistiquées et plus meurtrières<br />
que <strong>les</strong> précédentes, testées à grande<br />
échelle. Les agresseurs avaient dû<br />
procéder au nettoyage total de certains<br />
quartiers de la ville (comme<br />
à Bagdad en 2003) déclarés zones<br />
interdites immédiatement après <strong>les</strong><br />
bombardements ; le sol avait été<br />
enlevé sur plusieurs mètres de profondeur.<br />
L’utilisation de napalm et de<br />
phosphore a été confirmée par de<br />
nombreux témoins à Fallujah, comme<br />
ce professeur qui avait déclaré<br />
: « J’ai vu des corps se transformer<br />
en squelettes et charbon juste après<br />
l’explosion de bombes au phosphore<br />
» (Cf. Dahr Jamail, 2004). Le Pentagone<br />
a dû reconnaître en 2005<br />
avoir utilisé du phosphore blanc lors<br />
de l’attaque de la « ville aux cent<br />
mosquées ». A l’origine fumigène,<br />
cette substance est utilisée comme<br />
arme chimique malgré son interdiction<br />
par le protocole III additionnel<br />
à la Convention sur certaines armes<br />
chimiques de l’ONU (1983) ; son<br />
utilisation offensive est considérée<br />
comme un crime de guerre.<br />
Notes<br />
(1) « Il y a 30 ans, le standard<br />
de l’approvisionnement dans le domaine<br />
de la médecine en Irak était comparable<br />
aux pays d’un revenu moyen et élevé :<br />
97% de la population dans <strong>les</strong> vil<strong>les</strong> et<br />
79% à la campagne avaient accès à un<br />
système de santé qui fonctionnait » (Des<br />
médecins morts en Irak par Dr. Susanne<br />
Lippmann-Rieder http://internationalnews.over-blog.com/article-18722265.<br />
html).<br />
(2) La fixation de l‘UA sur le placenta<br />
provoque hydrocéphalies, absence<br />
de tête, de membres ou d’organes, organes<br />
à l’extérieur du corps. « Chez <strong>les</strong><br />
bébés irakiens nés en 2002, l’incidence<br />
d’anophtalmie (absence d’yeux) a<br />
été 250.000 fois plus grande que<br />
l’occurrence moyenne. Les premières<br />
paro<strong>les</strong> d’une femme irakienne qui vient<br />
d’accoucher ne sont pas : « c’est une fille<br />
ou un garçon ? », mais « mon bébé est-il<br />
normal ? ». En outre, <strong>les</strong> anomalies génétiques<br />
s’aggravant d’une génération<br />
à l’autre, il faudra plusieurs décennies<br />
avant de mesurer l’atteinte du génome<br />
». (La guerre nucléaire silencieuse, Sortir<br />
du Nucléaire n° 29).<br />
(3) « Selon le droit international,<br />
ces armes (à l’UA) sont illéga<strong>les</strong> parce<br />
qu’el<strong>les</strong> infligent "des maux superflus<br />
et des souffrances inuti<strong>les</strong>, qu’el<strong>les</strong><br />
sont non discriminantes, qu’el<strong>les</strong><br />
causent des atteintes graves et durab<strong>les</strong><br />
à l’environnement et demeurent<br />
meurtrières bien après la fin des conflits."<br />
Leur utilisation a été condamnée<br />
par une résolution des Nations Unies de<br />
1996. De son côté, le Parlement européen<br />
a voté en 2001 un moratoire sur<br />
leur utilisation. ». (Ibid.)<br />
Références<br />
Lisa Holland : The Truth Of Iraq’s<br />
City Of Deformed Babies 48am UK,<br />
September 01, 2009, Sky News Returns<br />
To Fallujah : Lisa Holland Revisits<br />
The Children ...<br />
Iraq Deformities - Iraq (video,<br />
2008, 8:53)<br />
Birth deformities in Iraq (due to<br />
depleted Uranium, chemicals...)<br />
Blind Girl’s Family ’Needs Help’<br />
Iraqis Blame US For Birth Defects<br />
Doctors Save Iraqi Boy From<br />
Deadly Tumour - Sky News<br />
Tumour Boy Who Can Smile<br />
Again<br />
IRAQ : ’Special Weapons’ Have a<br />
Fallout on Babies By Ali al-Fadhily and<br />
Dahr Jamail<br />
Depleted Uranium & Phosphorous<br />
: Massive Deformities of Fallujah<br />
Babies (June 12, 2008)<br />
Guerre totale, radiologique et<br />
chimique contre l’Irak par Joëlle Pénochet<br />
19 novembre 2005-15 octobre<br />
2007<br />
Guerre sans fin et dommages collatéraux,<br />
Combat-Nature, n° 147, novembre<br />
2004, p. 68,<br />
D’Hiroshima à Bagdad<br />
Opération « Massacre dans le Désert<br />
» par F. Arbuthnot Mondialisation.<br />
ca Le 8 fevrier 2008<br />
IRAQ : Après 4 ans d’occupation,<br />
la Santé est inexistante Solidaire.org<br />
Bert De Belder<br />
PETRAS, James : The crushing of<br />
Fallujah, CounterPunch, 19 novembre<br />
2004<br />
Le Grand soir 17 septembre 2009<br />
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Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009 Haïti Liberté 17
A Travers le Monde<br />
Flagrante hypocrisie du<br />
président Obama<br />
Le président Obama (à droite) et la patronne du Département d’État<br />
Hillary Rodham Clinton…<br />
Par Morisseau Lazarre<br />
Depuis son accession au pouvoir,<br />
le président Barack Obama ne<br />
cesse de séduire monsieur Toutle-monde<br />
à travers des discours<br />
on ne peut plus mielleux et avec<br />
son charme de gentleman. Ses admirateurs<br />
et panégyristes de tout<br />
acabit en sont tout hypnotisés, et<br />
y trouvent leur raison d’être. C’est<br />
comme si l’espace d’un cillement<br />
<strong>les</strong> iniquités de l’empire américain<br />
pouvaient être blanchies par des<br />
discours de charme.<br />
Après des années de désastre<br />
du Parti républicain dans la gestion<br />
de l’État, l’empire américain<br />
se veut porteur d’un nouveau message<br />
soi-disant de réconciliation<br />
et de paix, empire dont l’image<br />
au niveau global avait été ternie<br />
et avait attiré le dédain de tous<br />
<strong>les</strong> peup<strong>les</strong> du monde à cause de<br />
la politique raciste et obscurantiste<br />
de George W Bush et de sa clique<br />
de dinosaures agissant comme des<br />
extraterrestres dans un monde en<br />
perpétuelle mutation. Et le président<br />
Obama joue bien son rôle<br />
en essayant de repolir l’image de<br />
l’empire pour la revendre aux naïfs.<br />
Nous disons “naïfs” parce que<br />
<strong>les</strong> esprits bien informés politiquement<br />
savent très bien qu’il ne peut<br />
y avoir de changements réels dans<br />
la nature de l’empire étoilé; le cas<br />
échéant, celui-ci cesserait d’exister<br />
ipso facto.<br />
C’est ce qui explique,<br />
d’ailleurs, l’attitude du président<br />
Obama face au coup d’État que<br />
vient de perpétrer l’oligarchie hondurienne<br />
avec certainement le support<br />
de la CIA contre le gouvernement<br />
légitime du président Manuel<br />
Zelaya. Le président étasunien,<br />
dans une déclaration des plus ambigües<br />
pour ne pas dire hypocrites,<br />
a toutefois condamné le putsch<br />
tout en conseillant aux antagonistes<br />
de “s’entendre”. N’est-ce pas<br />
une verte hypocrisie? Et jusqu’à<br />
présent, le gouvernement d’Obama<br />
est le seul membre faisant partie de<br />
l’Organisation des États Américains<br />
à maintenir <strong>les</strong> relations diplomatiques<br />
avec le gouvernement illégal<br />
de Micheletti. Qui trompent Obama<br />
et l’impérialiste étasunien?<br />
Le 19 avril 2009, dans son<br />
allocution lors du Cinquième Sommet<br />
des Amériques à Trinité-et-Tobago,<br />
le président Obama claironnait<br />
l’ouverture d’une ère nouvelle<br />
fondée sur l’égalité et le respect<br />
mutuel tout en prônant l’oubli du<br />
passé. Pourtant le coup d’État contre<br />
le gouvernement légitime hondurien<br />
et l’exil du président Manuel<br />
Zelaya prouvent que ce passé<br />
(négatif) dont parlait Obama est<br />
plus que jamais présent. Et comment<br />
parler d’égalité et de respect<br />
mutuel dans ces circonstances?<br />
De toute façon, ceux qui<br />
pensent qu’un beau matin un président<br />
étasunien, fût-il Barack Obama<br />
ou autre, se serait départi de son<br />
propre chef de la sacro-sainte doctrine<br />
de Monroe, se trompent absolument.<br />
Ceux qui s’illusionnent<br />
aussi que le président de l’empire<br />
cessera de cracher sur <strong>les</strong> lois internationa<strong>les</strong><br />
en observant <strong>les</strong> règ<strong>les</strong><br />
du jeu comme il le réclame des autres<br />
(de ses ennemis), réaliseront<br />
un jour ou l’autre qu’ils étaient en<br />
train de baver et pisser encore dans<br />
leurs berceaux.<br />
Le peuple hondurien est victime<br />
de l’hypocrisie d’Obama, fort<br />
en rhétorique. Ce peuple, à l’instar<br />
"Les problèmes de l´Afrique et de<br />
l´Amérique Latine sont <strong>les</strong> mêmes."<br />
Hugo Chavez évoque le programme<br />
politique vivant de Thomas Sankara.<br />
anifester, anticiper, annon-<br />
la multipolarité, com-<br />
«Mcer<br />
prendre et sauvegarder notre identité,<br />
notre histoire, notre monde qui<br />
est le monde des pauvres, tel est<br />
le but central du prochain sommet<br />
Afrique-Amérique Latine » a déclaré<br />
ce dimanche 20 septembre 2009 le<br />
président Chávez, á quelques jours<br />
du IIème Sommet Afrique-Amérique<br />
du Sud qui se tiendra au Venezuela<br />
<strong>les</strong> 26 et 27 septembre et réunira la<br />
majorité des chefs d´État africains<br />
et de nombreux homologues de<br />
l´Amérique Latine.<br />
« La fermeté dans nos relations<br />
avec le monde africain est un<br />
des éléments constitutifs de notre<br />
essence métisse, latinoaméricaine,<br />
caraïbe ; un de nos piliers culturels.<br />
Davantage, nous avons davantage<br />
à faire en compagnie de notre continent<br />
frère, la Mère Afrique, après<br />
avoir fixé nos yeux sur l’univers occidental<br />
et capitaliste. Caracas <strong>doit</strong><br />
devenir un pont de toutes sortes de<br />
coopération culturelle, économique<br />
entre l´Afrique et l´Amérique Latine.<br />
Après avoir rappelé la pleine<br />
solidarité du Venezuela avec des<br />
peup<strong>les</strong> opprimés comme <strong>les</strong> peup<strong>les</strong><br />
Saharoui et Pa<strong>les</strong>tinien et<br />
l´importance de figures du socialisme<br />
africain comme Gamal Nasser et Patrice<br />
Lumumba, le président vénézuélien<br />
a évoqué Thomas Sankara *,<br />
populairement connu comme le Che<br />
Guevara Noir, dirigeant et martyr de<br />
la révolution du Burkina Faso, qui «<br />
nous appelle à réveiller notre objectif<br />
dans ce monde : la multipolarité<br />
». Chavez a rappelé le programme<br />
politique détaillé par Sankara le<br />
4 octobre 1984 à la tribune de<br />
l’Organisation des Nations Unies. «<br />
Nous préférons chercher des formes<br />
d’organisation meilleure, plus adaptées<br />
à notre civilisation, en rejetant<br />
de manière abrupte et définitive<br />
toute forme d’impositions externes,<br />
pour créer des conditions dignes,<br />
à la hauteur de nos ambitions. En<br />
finir avec la survie, nous libérer des<br />
pressions, libérer notre campagne<br />
de l’immobilisme médiéval, démocratiser<br />
notre société, éveiller <strong>les</strong><br />
esprits à un univers de responsabilité<br />
collective, pour oser inventer le<br />
futur. Reconstruire l’administration<br />
en changeant l’image du fonctionnaire,<br />
immerger notre armée dans<br />
le peuple et lui rappeler sans cesse<br />
que sans formation patriotique, un<br />
militaire n´est qu´un criminel en<br />
puissance. Tel est notre programme<br />
politique ».<br />
Dans cette perspective, poursuit<br />
Chavez, « Bolivar nous donne<br />
une clé intégratrice : la communauté<br />
culturelle et par conséquent<br />
le plus grand potentiel économique,<br />
politique et social. Nous le voyons<br />
clairement dans ce bref passage<br />
du Discours d’Angostura (1819) :<br />
« Le sang de nos citoyens est différent,<br />
mélangeons-le pour l’unir…<br />
». Bolivar nous rappelle ce qui nous<br />
constitue comme fils de l´Amérique<br />
Latine ; ne jamais oublier notre essence<br />
africaine, métisse, cette alliance<br />
naturelle qui <strong>doit</strong> résolument<br />
être renforcée sur le plan de la pratique.<br />
Nos problèmes sont communs,<br />
<strong>les</strong> causes et ses racines sont communes.<br />
Nous avons libéré ensemble<br />
ce continent latino-américain une<br />
première fois, nous le ferons à nouveau,<br />
nous le faisons déjà et dans<br />
ce processus, <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> de la vaste<br />
Afrique libéreront de nouveau, avec<br />
nous, leur terre et leur histoire ».<br />
Notes<br />
Le président du Burkina Faso<br />
Thomas Sankara fut assassiné à 37<br />
ans, en 1987, par <strong>les</strong> hommes de Blaise<br />
Compaoré, actuel président, avec l´appui<br />
des services secrets occidentaux.<br />
Agencia Bolivariana de Noticias<br />
20 septembre 2009<br />
Le président Zelaya à l’ambassade<br />
du Brésil au Honduras<br />
Le président hondurien Manuel<br />
Zelaya se trouve actuellement<br />
à l’ambassade du Brésil dans cette<br />
capitale, ont confirmé plusieurs organes<br />
de presse, qui assurent l’avoir<br />
vu saluer la foule massée devant<br />
le bâtiment. Zelaya a convoqué <strong>les</strong><br />
membres de son cabinet pour une<br />
première réunion au Honduras, qui<br />
aurait pour but d’avancer dans le<br />
dialogue pour restaurer l’ordre constitutionnel<br />
dans le pays, a annoncé<br />
à Radio Globo sa secrétaire privée,<br />
Gloria Valladares.<br />
Le directeur de cette station a<br />
confirmé avoir aperçu Zelaya à la<br />
de celui d’Haïti, qui ne se lasse de<br />
se battre pour sortir des ornières de<br />
la misère et du sous-développement<br />
dans <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> l’élite hondurienne<br />
et l’impérialisme l’ont plongé,<br />
commençait à apercevoir le début<br />
du tunnel avec le gouvernement<br />
Zelaya. Les masses honduriennes<br />
comme cel<strong>les</strong> d’Haïti ne demandent<br />
pas mieux que de voir leurs conditions<br />
de vie s’améliorer, el<strong>les</strong>, qui<br />
portent tout le fardeau de la globalisation<br />
génératrice de richesses<br />
pour <strong>les</strong> exploiteurs, mais facteur<br />
principal de paupérisation de la<br />
classe travailleuse. Et, Obama, cet<br />
Oncle Tom, ne peut ignorer cette<br />
réalité couchée sur <strong>les</strong> documents<br />
cachés dans sa bibliothèque à la<br />
Maison-Blanche, rédigés par <strong>les</strong><br />
tenants du capitalisme mondial.<br />
Mais étant façonné et conditionné<br />
pour servir l’élite de son pays et<br />
continuer la politique du big stick<br />
de l’empire, il a prouvé qu’il n’est<br />
terrasse de l’ambassade du Brésil,<br />
où il aurait fait un geste appelant<br />
la population au calme. Le porteparole<br />
du président, Omar Palacios,<br />
a déclaré par ailleurs à cette même<br />
source que Manuel Zelaya se trouve<br />
effectivement à Tegucigalpa, et que<br />
la résistance a déjà organisé un premier<br />
cordon de protection autour de<br />
l’immeuble.<br />
Selon Palacios, la direction du<br />
Front national contre le coup d’Etat<br />
a été mise au courant ce matin des<br />
projets de retour du président constitutionnel,<br />
dont la présence a été<br />
signalée dans un premier temps<br />
pas moins criminel que ses prédécesseurs<br />
en cautionnant ce coup<br />
d’État au Honduras, foulant ainsi<br />
aux pieds <strong>les</strong> droits fondamentaux<br />
du peuple hondurien et violant la<br />
constitution de son propre pays et<br />
la charte fondamentale des Nations<br />
Unis.<br />
Tandis que nous doutons fort<br />
que le président Obama ait concocté<br />
lui-même ce coup d’État au Honduras,<br />
il n’en est pas moins vrai<br />
que la patronne du Département<br />
d’État s’appelle Hillary Rodham<br />
Clinton, une assoiffée de pouvoir<br />
qui, lors de sa campagne électorale<br />
pour la présidence, n’avait pas<br />
caché sa position belliqueuse et sa<br />
volonté de continuer la politique<br />
hégémonique de son pays. Et nous<br />
pouvons en dire autant du viceprésident<br />
Joe Biden et de la majorité<br />
des personnages composant<br />
l’administration d’Obama.<br />
Ce coup d’État criminel au<br />
dans <strong>les</strong> bureaux des Nations unies<br />
à Tegucigalpa. D’après Radio Globo,<br />
Zelaya se trouve sous la protection<br />
d’organismes internationaux.<br />
L’émetteur a précisé que vers<br />
14h (heure locale), Zelaya prononcera<br />
une allocution publique et convoquera<br />
une conférence de presse.<br />
La présence de Manuel Zelaya au<br />
Honduras avait été démentie vers le<br />
milieu de la matinée par le président<br />
de facto Roberto Micheletti dans des<br />
déclarations à la presse diffusées par<br />
le Canal 8, la chaîne officielle de télévision.<br />
Granma 21 Septembre 2009<br />
Honduras, la violation des droits<br />
du peuple de ce petit bout de terre<br />
au coeur de la mer des Antil<strong>les</strong> et<br />
le coup de poignard donné à la démocratie<br />
en général, hanteront le<br />
président Obama, et l’Histoire ne<br />
saura l’acquitter.<br />
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Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009
Devoir de Mémoire<br />
Un texte oublié:<br />
Derniers hommages à<br />
Maître Flavien Exinor<br />
Par Dr Cauvin L. Paul<br />
Maître Flavien Exinor est mort.<br />
La nouvelle n'était pas annoncée<br />
Elle était venue comme un télégramme<br />
camusien:<br />
Maître Nono décédé<br />
A quand <strong>les</strong> funérail<strong>les</strong>?<br />
-Personne ne sait<br />
Dans quelle boite funéraire a-ton<br />
déposé le corps?<br />
-Personne ne sait.<br />
Qui l'eût dit! Qui l'eût cru que<br />
ce Monsieur qui emplissait Port-de-<br />
Paix de sa renommée serait devenu cet<br />
inconnu, cet étranger, cet abandonné<br />
que, la Camarde n'hésitait pas à frapper<br />
sans merci dans le clair-obscur d'une<br />
République asservie. Moi, je ne suis<br />
pas Québécois, mais je me souviens ...<br />
Maître Nono fut un instituteur de<br />
carrière, l'un de ces brillants éléments<br />
qui dans « l'<strong>Haiti</strong> d’autrefois » faisait<br />
l'éloge de la différence.<br />
Disciple de Montaigne, il détestait<br />
le bourrage de crâne pour<br />
s'attacher plutôt à la primauté de<br />
l'esprit, à l'essentiel. Entendons ici,<br />
une pédagogie active tenant compte de<br />
l'intérêt individuel de l'apprenant. Et ce<br />
n'est ni hasard, ni don du ciel si dans<br />
l'immense majorité des cas <strong>les</strong> anciens<br />
élèves de maître Flavien sont devenus<br />
d'honorab<strong>les</strong> citoyens ayant « la tête<br />
bien faite », Les Joseph Raoul., <strong>les</strong> Michel-Ange<br />
St Juste, <strong>les</strong> Pierre Moreau<br />
en sont <strong>les</strong> prototypes.<br />
Oui, je me souviens. Il fut cet<br />
éclaireur qui nous apprenait ce que<br />
Baden Powel a appris aux Anglais:<br />
Etre prêt. Un slogan dynamique ayant<br />
ce pouvoir de transformer <strong>les</strong> mots<br />
en action. Qui ne se souvient du cyclone<br />
Hazel qui mortellement frappa<br />
Port-de-Paix en 1954. Nous étions<br />
encore gosse, mais la ville fut témoin.<br />
Le Commissaire Exinor, <strong>les</strong> manches<br />
retroussées- ainsi que ses boysscouts"<br />
avait volontairement pour<br />
tâche l'assainissement de la berge des<br />
Trois- Rivières jonchée de cadavres. En<br />
scoutisme cela se nomme:<br />
Bonne Action. Et je m'en souviens.<br />
Soirée d’anniversaire<br />
INVITATION<br />
La respectable loge L’Alpha et l’Omega<br />
Soleil #1, 1367 Flatbush Ave., à l’occasion<br />
de son 31ième anniversaire de Fondation<br />
29 Oct 1978 – 29 Oct. 2009 invite ses<br />
membres, <strong>les</strong> frères Maçons, <strong>les</strong><br />
Gabaronnes, <strong>les</strong> ami(e)s, le public et la<br />
jeunesse haïtienne en particulier à une<br />
grande soirée dansante pour célébrer<br />
dans la joie et le plaisir saint cet heureux<br />
événement.<br />
Frais de<br />
participation:<br />
$30.00<br />
Il y a plus. J’ai vu cet homme<br />
faire le bon Samaritain en hébergeant<br />
chez lui <strong>les</strong> fils du " pays en dehors" arrivés<br />
en ville sans lecture, sans écriture<br />
et qui pis est sans le pain de chaque<br />
jour. Ainsi blanchis, logés, nourris,<br />
ces derniers, l'humanisme du maître<br />
aidant, ne tardèrent pas à devenir en<br />
un laps de temps assez court des éléments<br />
d'élite pouvant voler de leurs<br />
propres ai<strong>les</strong>. J'en connais, aujourd'hui<br />
qui sont médecins, professeurs, hommes<br />
d'affaires dans la Belle Province.<br />
Mais j'en connais aussi qui ont choisi<br />
d'arborer un masque pour ne pas se<br />
faire reconnaître aux funérail<strong>les</strong> du<br />
Maître.<br />
Quant à nous-Maître Nono-qui<br />
avons grandi à ton ombre et appris à<br />
ton école le sens du devoir, le respect<br />
de soi et des autres, nous saluons respectueusement<br />
ta mémoire et te disons<br />
que ta mort n'est pas une fin. Elle<br />
est pour toi- homme qui a bien vécuune<br />
apothéose...<br />
Animation musicale le groupe “Chalè Mizik” tant aprécié<br />
de la nouvelle génération et du public. Plats créo<strong>les</strong>-<br />
Boissons diverses. Rendez-vous, samedi 10 Octobre de<br />
10 h pm à 3 h am au nouveau et accueillant Night Club<br />
“Belleville” à côté de l’Alpha et l’Omega.<br />
Adresse 1369 Flatbush Avenue, entre Forster Ave. et la 26ème Rue à<br />
Brooklyn. Puis Dimanche 29 Octobre à 11 h A.M., Grande messe d’action<br />
de grâce au local de cette même loge pour remercier le Grand Architecte<br />
de l’Univers pour toutes ses Grâces. Bienvenu à tous et à toutes.<br />
<br />
Yon powèm<br />
pou maestro<br />
Ulrick<br />
Pierre-Louis<br />
Nan tèt mòn <strong>les</strong>yèl mizik nan peyi<br />
Ayiti, gen yon kokenn zetwal ki<br />
file lale pou pa janm tounen nan peyi<br />
pa bò isit ankò. Sa fè tout lòt zètwal yo<br />
mal. Se konsa yon sanba natif natal ki<br />
rele Devalon Esdras te deside kite kòd<br />
enspirasyon l chante tout kayanbouk<br />
lapenn li, tout flonn soufrans poutèt<br />
zetwèl Ilrik Pyèlwi gwo mizisyen devan<br />
Pè Letènèl, ki file janbe lòt bò fwontyè<br />
kote boul tèt pa gen dwa mete panama.<br />
J. Fatal Piard<br />
Ulrick Pierre-Louis<br />
Yon lòt fwa ankò<br />
Ou frape papòt<br />
Yon lòt fwa ankò<br />
Ou rache nan kò nou<br />
Yon gwo zo kòt<br />
Ou pati ak ULRICK<br />
Tankou fèy mi<br />
Ki pèdi nan van<br />
Move van madichon<br />
Ou ale ak ULRICK<br />
Ou kite dèy<br />
Nan kè nou<br />
Pou tou tan<br />
Depi nou piti<br />
Nou konnen w egziste<br />
Men ak ou<br />
Nou paka abitye<br />
Gade ki jan<br />
Ou met dlo nan je<br />
Tout limanite ankè<br />
Se tout moun ki egziste<br />
Kabouya sa a frape<br />
Ayisyen an patikilye<br />
Lanmò ankò ou met kòd nan ren<br />
Lanmò ankò<br />
Ou lage yon flonn<br />
Yon flonn lapenn<br />
Nan tout kwen<br />
Move van lanmò<br />
Tenyen souf lavi w<br />
Fè tout nanm febli<br />
Move van lanmò<br />
Depatcha tout rèv<br />
Tout yon fanmi<br />
Tren lanmò mache<br />
Lannwit kou lajounen<br />
Ou pa bezwen konnen<br />
Sèlman ou vin toufounen<br />
Ou pa konn si genyen<br />
Ak si pa genyen<br />
Sou fontenn kalfou malè<br />
Ou kwaze de bwa pye w<br />
Pou w tenyen ti souf<br />
Tout pechè k sou latè<br />
Fòs, fòs, fòs ak tout fòs<br />
Fòs pou katchapika lanmò<br />
Depatcha zizye Lanmò<br />
Nan tout lizyè latè<br />
Devalon Esdras<br />
Adieux émouvants<br />
au commandant Juan<br />
Almeida<br />
Par José Antonio Torres<br />
Raul a présidé à la cérémonie solennelle.<br />
Des centaines de milliers<br />
de Santiagais ont rendu un dernier<br />
hommage au héros de la Révolution.<br />
Le général de l’armée Raul Castro<br />
Ruz, président du Conseil d’Etat<br />
et du Conseil des ministres, a présidé<br />
aux obsèques du commandant de la<br />
Révolution Juan Almeida Bosque,<br />
qui se sont déroulées au Complexe<br />
historique qui perpétue la mémoire<br />
des héros du 3e Front oriental «Dr<br />
Mario Muñoz Monroy».<br />
A cette émouvante cérémonie,<br />
qui a été suivie des honneurs militaires,<br />
étaient présents, aux côtés<br />
du deuxième secrétaire du Comité<br />
central du Parti, <strong>les</strong> commandants<br />
de la Révolution Ramiro Valdés Menendez<br />
et Guillermo Garcia Frias; le<br />
général de corps d’armée Leopoldo<br />
Cintras Frias, premier vice-ministre<br />
des Forces armées révolutionnaires<br />
(FAR), et le général de division<br />
Onelio Aguilera Bermudez, chef de<br />
l’Armée de l’Est, entre autres.<br />
Devant la flamme éternelle du<br />
Mausolée étaient recueillis, visiblement<br />
émus, l’épouse, <strong>les</strong> enfants, la<br />
famille et <strong>les</strong> proches du commandant<br />
Almeida.<br />
Les obsèques se sont déroulées<br />
à la base du complexe situé dans la<br />
Sierra Maestra. Le titre de Héros de<br />
la République de Cuba, ainsi que<br />
<strong>les</strong> nombreuses décorations dont<br />
Almeida a été honoré pendant son<br />
parcours en tant que dirigeant et<br />
révolutionnaire, présidaient au cortège<br />
funèbre.<br />
Au rythme de la marche «Hasta<br />
pronto», composée par le commandant<br />
et exécutée par la fanfare<br />
de l’Etat-major général, la cérémonie<br />
s’est poursuivie par le dépôt<br />
de couronnes de fleurs envoyées<br />
par Fidel et Raul, la famille et <strong>les</strong><br />
proches, ainsi que par l’Association<br />
des combattants de la Révolution<br />
cubaine et le peuple de Cuba.<br />
Des membres de l’Unité spéciale<br />
de cérémonies des FAR ont<br />
transporté la dépouille mortelle du<br />
commandant dans la crypte principale<br />
du monument enclavé dans <strong>les</strong><br />
montagnes de la Sierra.<br />
Les invités ont entendu<br />
l’interprétation du clairon, suivie<br />
de la salve de 21 coups d’artillerie<br />
en l’honneur du membre des expéditions<br />
de la Moncada et du yacht<br />
Granma, qui ont résonné dans le silence<br />
des montagnes historiques de<br />
la Sierra Maestra, tandis que Raul et<br />
ses accompagnants faisaient le salut<br />
militaire, au garde-à-vous, jusqu’à<br />
ce que soit scellée la sépulture du<br />
chef et du fondateur du 3e Front.<br />
Des couronnes et des gerbes de<br />
fleurs ont ensuite été déposées sur<br />
la dalle qui abrite <strong>les</strong> restes du commandant.<br />
Au terme de la cérémonie, la<br />
population du 3e Front s’est recueillie<br />
devant la tombe pour rendre un<br />
dernier hommage à Almeida.<br />
Almeida dans le cœur de<br />
Santiago de Cuba<br />
Quelques instants avant <strong>les</strong><br />
obsèques funèbres, des centaines de<br />
milliers d’habitants de la Ville-héros<br />
avaient accompagné le cortège,<br />
transportant la dépouille de Juan<br />
Almeida. Cette manifestation s’est<br />
distinguée par sa sobriété et s’est<br />
montrée à la hauteur de l’héritage<br />
laissé par l’ouvrier, devenu combattant<br />
et chef guérillero.<br />
Le peuple a envahi <strong>les</strong> rues.<br />
Fleurs, péta<strong>les</strong> de rose pleuvaient<br />
des balcons au passage du cortège.<br />
Aucun discours n’a été prononcé<br />
dans le Parc Cespedes. Seu<strong>les</strong> <strong>les</strong><br />
strophes de La Lupe évoquaient le<br />
souvenir du membre de l’expédition<br />
du Granma, du compositeur et de<br />
l’écrivain.<br />
Le cortège a fait une halte<br />
devant l’Hôtel de ville, où Fidel annonça<br />
le triomphe de la Révolution<br />
cubaine et qui abrite le titre de Héros<br />
de la République de Cuba et l’Ordre<br />
de Maceo de Cuba, décernés à cette<br />
ville.<br />
A l’ancienne caserne Moncada,<br />
plus de 5 000 enfants de<br />
l’organisation des pionniers, ainsi<br />
que 150 jeunes des éco<strong>les</strong> militaires<br />
Camilo Cienfuegos, attendaient le<br />
cortège. Dans ce site historique une<br />
fanfare et une chorale géante composée<br />
de 200 enfants ont entonné la<br />
Marche du 26 Juillet à son passage<br />
sur l’Avenue des Libertadores, cette<br />
même artère par laquelle le commandant<br />
Juan Almeida entra victorieux<br />
à Santiago le 1er janvier 1959<br />
aux côtés de Fidel et de Raul.<br />
Ce fut un hommage spontané,<br />
massif, sincère de la part des habitants<br />
de Santiago à ce héros de la<br />
Révolution.<br />
Cuba si Lorraine 16 septembre<br />
2009<br />
Phrase de la semaine<br />
La violence du colonisé « n'est pas une absurde tempête<br />
ni la résurrection d'instincts sauvages, ni même un effet<br />
du ressentiment : c'est l'homme lui-même se recomposant.<br />
(...) Le colonisé se guérit de la névrose coloniale<br />
en chassant le colon par <strong>les</strong> armes ». Ce « fils de la<br />
violence puise en elle à chaque instant son humanité :<br />
nous étions hommes à ses dépens, il se fait homme aux<br />
nôtres. Un autre homme : de meilleure qualité ».<br />
Jean-Paul Sartre (in Préface [de 1961] au livre de Frantz Fanon<br />
«Les Damnés de la terre»)<br />
Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009 Haïti Liberté 19
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20<br />
Haïti Liberté<br />
Vol. 3 No. 10 • du 23 au 29 Septembre 2009