Cadre stratégique intégré des Nations Unies pour Haïti - UN Haiti

pour appuyer les efforts de lutte du Gouvernement. Les efforts en cours sont compliqués par
le manque de sensibilisation et de compréhension des Haïtiens face à cette maladie, nouvelle
en Haïti, par l’absence d’immunité et par divers facteurs structurels à long terme, parmi
lesquels la pauvreté chronique, les infrastructures détruites et non fonctionnelles, le manque
d’accès à l’eau potable à grande échelle, l’assainissement, les soins de santé et autres services
de base, ainsi que l’inadéquation des logements.
11. Le risque d’instabilité politique pourrait s’intensifier avec l’épidémie de choléra et les
saisons des ouragans, auxquelles s’ajoute la perception d’une lutte inadéquate par le
Gouvernement et la communauté internationale. Simultanément, les criminels et les chefs de
gangs se sont évadés des prisons et tentent de se réorganiser. Une activité judiciaire réduite et
la destruction ou l’absence de titres de propriétés, d’actes de naissances, de mariages et de
décès ont compromis la protection légale des victimes du séisme. Les réformes cruciales de
la police, du système judiciaire et des services correctionnels ont ralenti ou ont été
temporairement arrêtées après le séisme, en raison des dommages aux bâtiments ou de la
perte de personnel. Le désastre a également perturbé le marché du travail, entraînant des
hausses du chômage, une augmentation des activités du secteur informel non durable et une
détérioration des conditions de travail déjà précaires. Près de onze millions de journées de
travail ont été perdues comme conséquence directe du séisme. En outre, le déplacement de la
population a créé une pression supplémentaire sur les ressources naturelles, ramenant la
perspective environnementale au premier plan des programmes de relèvement.
12. Les élections de février 2010 pour la Chambre des députés et un tiers du Sénat ont été
reportées, ce qui a créé une absence de quorum au Parlement avec la fin des mandats de tous
les députés et d’un tiers des sénateurs, et a contribué à un climat d’incertitude politique. Sur
cette toile de fond, le Parlement a approuvé en avril un projet de loi pour le prolongement de
l’état d’urgence de dix-huit mois et la formation d’une Commission intérimaire pour la
reconstruction d’Haïti (CIRH) pour superviser les activités de reconstruction. La
Commission, coprésidée par le Premier ministre d’Haïti et l’ancien président des États-Unis
William J. Clinton, a reçu un mandat de dix-huit mois, à la fin duquel la Commission
remettra ses fonctions à une nouvelle autorité gouvernementale de développement. Les
fonctions clés de la Commission comprennent la planification et la coordination des efforts
de relèvement, la définition des stratégies sectorielles sous la direction des ministères
compétents et l’approbation de projets et de programmes de relèvement. Les élections
présidentielles, prévues pour le 28 novembre 2010, sont perçues comme essentielles pour
confirmer la légitimité de l’État et consolider la stabilité du pays. La tenue d’élections
territoriales, communales, sénatoriales et municipales en 2011 sera un test critique pour
préserver la stabilité politique et la légitimité des institutions élues.
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