Essai d'utilisation de déchets de thons pour la fabrication d ... - Inra
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26 Aquaculture et environnement<br />
Note<br />
<strong>Essai</strong> <strong>d'utilisation</strong> <strong>de</strong> <strong>déchets</strong> <strong>de</strong> <strong>thons</strong><br />
<strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>fabrication</strong> d'aliments <strong>pour</strong> poissons<br />
Carlos Bald a , Gaizka Aurrekoetexa a , Nieves Perera a , Irene Gartzia a , Peyo Aguirre b ,<br />
Thierry Boujard b , Sadasivam Kaushik b<br />
a<br />
Fundación AZTI, Instituto technológico Pesquero y alimentario, Tecnologia <strong>de</strong> los alimentos, Txatxarramendi Ugartea z/g, 48395<br />
Sukarrieta (Bizkaia) (Espagne)<br />
cbald@suk.azti.es<br />
b<br />
INRA, station d'Hydrobiologie, unité mixte INRA/IFREMER <strong>de</strong> Nutrition <strong>de</strong>s poissons, BP 3, 64310 Saint-Pée-sur-Nivelle<br />
L'aliment est un élément déterminant en<br />
pisciculture intensive à plus d'un titre. En effet, il<br />
influence <strong>de</strong> façon majeure le coût <strong>de</strong> production ainsi<br />
que <strong>la</strong> qualité du produit final. Les protéines sont<br />
essentiellement apportées à ces aliments par <strong>de</strong> <strong>la</strong> farine<br />
<strong>de</strong> poissons. Une mauvaise qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière première<br />
peut réduire leur digestibilité et engendrer un excès <strong>de</strong><br />
pertes azotées, avec <strong>de</strong>s conséquences négatives <strong>pour</strong><br />
l'environnement.<br />
La transformation <strong>de</strong> <strong>déchets</strong> <strong>de</strong> <strong>thons</strong>,<br />
provenant <strong>de</strong> l'industrie <strong>de</strong> transformation <strong>de</strong>s pêcheries<br />
du Pays basque, en farine <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong>stinée à<br />
l'alimentation d'animaux d'élevage est couramment<br />
pratiquée. Cette farine <strong>de</strong> poissons n'est pas utilisable<br />
sous sa forme actuelle <strong>pour</strong> l'alimentation <strong>de</strong>s poissons<br />
d'élevage, mais <strong>la</strong> digestibilité <strong>de</strong>s protéines <strong>de</strong> cette<br />
matière première peut être améliorée par hydrolysation<br />
chimique ou enzymatique (Pastoriza et al., 1985).<br />
L'hydrolyse enzymatique présente l'avantage<br />
d'être plus facilement contrô<strong>la</strong>ble que l'hydrolyse<br />
chimique, permet <strong>de</strong> préserver <strong>la</strong> valeur nutritionnelle <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> matière première et ne nécessite pas <strong>de</strong> traitement<br />
chimique <strong>pour</strong> éliminer l'agent hydrolysant après<br />
traitement (l'enzyme est simplement inactivé par un<br />
échauffement modéré). Ce type <strong>de</strong> procédure a déjà été<br />
employé <strong>pour</strong> une <strong>la</strong>rge gamme <strong>de</strong> produits halieutiques,<br />
dont le hareng (Hoyle and Merrit, 1994), le capelin<br />
(Shahidi et al., 1995), les <strong>déchets</strong> <strong>de</strong> moules et <strong>de</strong><br />
crevettes (Baek et Cadwal<strong>la</strong><strong>de</strong>r, 1995), ainsi que les<br />
<strong>déchets</strong> <strong>de</strong> thon (Sampedro et al., 1986 ; Raghunath,<br />
1993).<br />
L'objet <strong>de</strong> ce travail était <strong>de</strong> préparer un<br />
hydrolysat <strong>de</strong> thon à partir <strong>de</strong>s <strong>déchets</strong> d'industries <strong>de</strong><br />
transformation du thon du Pays basque, puis d'en mesurer<br />
<strong>la</strong> digestibilité chez <strong>la</strong> Truite arc-en-ciel et, enfin,<br />
d'évaluer <strong>la</strong> possibilité d'incorporer cet hydrolysat dans<br />
l'aliment <strong>pour</strong> poissons en réalisant un test <strong>de</strong> croissance<br />
en pisciculture avec <strong>de</strong>s aliments expérimentaux.<br />
Matériel et métho<strong>de</strong>s<br />
Réalisation <strong>de</strong> l'hydrolysat protéique<br />
Les <strong>déchets</strong> <strong>de</strong> thon ont été préa<strong>la</strong>blement<br />
désossés et finement tranchés. De l'antioxydant<br />
(Capsoquin - 0,7 g/kg) a ensuite été ajouté ainsi que <strong>de</strong><br />
l'eau en proportion <strong>de</strong> 3 <strong>pour</strong> 1. Le pH était ensuite ajusté<br />
à 8,5 par ajout <strong>de</strong> NaOH. L'activité protéolytique <strong>de</strong> 4<br />
enzymes (Bioprotéase LA450, Delvo<strong>la</strong>se, Novozym<br />
FM2.0L et Alca<strong>la</strong>se 2.4L) a été mesurée sur <strong>de</strong>s<br />
échantillons du substrat ainsi préparé à 55°C, pH 8,5 à<br />
une concentration équivalent à 0,2, 0,5 et 1% <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse<br />
du substrat, durant 40 min. La réaction enzymatique était<br />
ensuite stoppée par inactivation à 85°C pendant 15 min.<br />
L'hydrolysat ainsi obtenu était ensuite déshydraté<br />
(humidité résiduelle < 5%) et broyé en fine poudre.<br />
Le <strong>de</strong>gré d'hydrolyse a été estimé selon <strong>la</strong><br />
métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Hoyle and Merritt (1994). La qualité<br />
microbiologique du produit final a été vérifiée <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
façon suivante : comptage <strong>de</strong>s Enterobacteriae sur gel<br />
agar VRBGA 37° 24 h (norme PHLS 6.7), <strong>de</strong>s<br />
Clostridium perfringens sur gel agar SPS en conditions<br />
anaerobiques 37° 24 h (norme PHLS 6.5) et <strong>de</strong>s<br />
Salmonel<strong>la</strong> après enrichissement à 37° 24 h, dans un<br />
média selectif SC et RV puis incubation dans sur gel agar<br />
Salmonel<strong>la</strong>-Shigel<strong>la</strong> et Rambach (norme PHLS 6.12).<br />
<strong>Essai</strong>s in vivo<br />
L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> digestibilité in vivo a été menée <strong>pour</strong><br />
évaluer <strong>la</strong> valeur nutritionnelle <strong>de</strong> l'hydrolysat obtenu<br />
selon <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> indirecte exposée en détails par<br />
Choubert (1999). Deux aliments ont été formulés afin <strong>de</strong><br />
pouvoir réaliser une comparaison avec une matière<br />
première connue (tab. I, ci-après). De cette façon, <strong>la</strong><br />
totalité <strong>de</strong>s protéines et <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s provenaient <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
matière première testée (aliment AZTI) ou bien d'une<br />
farine <strong>de</strong> poisson commerciale <strong>de</strong> haute qualité (aliment
Dossier <strong>de</strong> l’environnement <strong>de</strong> l’INRA n°26 27<br />
Tableau I. Composition <strong>de</strong>s aliments utilisés<br />
<strong>pour</strong> le test <strong>de</strong> digestibilité<br />
Ingrédients (g/100g) Aliment témoin Aliment AZTI<br />
Farine <strong>de</strong> poisson<br />
- 70<br />
LT94<br />
Hydrolysat AZTI 70 -<br />
Amidon gé<strong>la</strong>tinisé 26 26<br />
Vitamines 1 1<br />
Minéraux 1 1<br />
Alginate <strong>de</strong> sodium 1 1<br />
Oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chrome 1 1<br />
témoin). À ces aliments ont été ajoutés les mêmes<br />
ingrédients complémentaires, ainsi que 1% <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
chrome. Après adjonction <strong>de</strong> 20 à 25% d'eau, les<br />
matières premières ont été soigneusement mé<strong>la</strong>ngées. Le<br />
mé<strong>la</strong>nge a été pressé sous forme <strong>de</strong> granulés qui ont<br />
ensuite été séchés à l'étuve à 30°C.<br />
Les truites arc-en-ciel, d'un poids moyen <strong>de</strong><br />
100 g, ont été préa<strong>la</strong>blement regroupées par 15 dans 6<br />
bacs cylindro-coniques étudiés spécialement <strong>pour</strong> les<br />
mesures <strong>de</strong> digestibilité. Après une pério<strong>de</strong> d'adaptation<br />
d’1 mois, elles ont été nourries avec les aliments à tester<br />
pendant une semaine avant que ne commence <strong>la</strong> récolte<br />
<strong>de</strong>s fèces. Ces <strong>de</strong>rnières ont été récoltées durant 14 jours<br />
à l'ai<strong>de</strong> du système automatique <strong>de</strong> récolte en continu. La<br />
ration journalière, <strong>de</strong> 2% du poids vif, était distribuée en<br />
2 fois. La température <strong>de</strong> l'eau était maintenue à 16°C.<br />
Les fèces collectées et congelées <strong>de</strong>ux fois par jour ont<br />
été lyophilisées et broyées avant analyses.<br />
La teneur en oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chrome <strong>de</strong> l'aliment et<br />
<strong>de</strong>s fèces a été mesurée après digestion aci<strong>de</strong> selon <strong>la</strong><br />
métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Bolin et al. (1952). Pour les matières<br />
premières testées, l'aliment et les<br />
fèces, <strong>la</strong> matière sèche a été obtenue<br />
après séchage à 110°C pendant 24 h,<br />
l'énergie brute par combustion dans<br />
une bombe calorimétrique<br />
adiabatique, les lipi<strong>de</strong>s par extraction<br />
au Soxterm après hydrolyse aci<strong>de</strong>. Le<br />
taux <strong>de</strong> protéines a été calculé<br />
comme égal à N × 6,25 et l'azote total<br />
a été mesuré après minéralisation<br />
aci<strong>de</strong> selon <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Kjeldahl.<br />
L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> digestibilité a été<br />
complétée d'un essai <strong>de</strong> croissance<br />
dont l'objectif était <strong>de</strong> comparer<br />
l'ingestion d'aliments, l'efficacité<br />
alimentaire et le taux <strong>de</strong> croissance<br />
spécifique, chez <strong>de</strong>s truites arc-enciel<br />
nourries avec 4 aliments<br />
différents. Ces aliments (tab. II, cicontre)<br />
étaient formulés <strong>de</strong> façon à<br />
obtenir trois niveaux <strong>de</strong> remp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> <strong>la</strong> source<br />
protéique <strong>de</strong> référence (farine <strong>de</strong> poisson LT94) par<br />
l'hydrolysat expérimental (0, 50 et 100%). Un quatrième<br />
aliment dont <strong>la</strong> proportion <strong>de</strong> farine <strong>de</strong> poisson et d'huile<br />
<strong>de</strong> poisson était ajustée <strong>de</strong> façon à ce que sa composition<br />
en protéines et lipi<strong>de</strong>s soit le plus proche possible <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
composition d'un aliment dont <strong>la</strong> seule source protéique<br />
était l'hydrolysat a aussi été préparé.<br />
Les truites arc-en-ciel utilisées <strong>pour</strong> cette<br />
expérimentation avaient un poids moyen initial <strong>de</strong> 77 g.<br />
Elles ont été réparties en 12 lots <strong>de</strong> 30 individus dans <strong>de</strong>s<br />
bacs <strong>de</strong> 150 l, alimentés en eau <strong>de</strong> source à 16±1°C. Elles<br />
sont nourries à <strong>la</strong> main avec l'un <strong>de</strong>s 4 aliments matin et<br />
soir, jusqu'à satiété apparente. Les poissons sont pesés en<br />
groupe après 12 h <strong>de</strong> jeûne, toutes les 3 semaines, et <strong>la</strong><br />
quantité d'aliments distribuée entre <strong>de</strong>ux pesées est<br />
mesurée. L'expérimentation a duré 9 semaines au total.<br />
Les variables suivantes ont été utilisées <strong>pour</strong> caractériser<br />
<strong>la</strong> croissance et <strong>la</strong> consommation <strong>de</strong>s poisons :<br />
- <strong>la</strong> quantité distribuée (D, g) = quantité cumulée<br />
d'aliments distribués <strong>pour</strong> une pério<strong>de</strong> donnée ;<br />
- <strong>la</strong> biomasse initiale ou finale (B i ou B f , g) = poids<br />
individuel initial ou final × nombre <strong>de</strong> poissons ;<br />
- le gain <strong>de</strong> biomasse (Gain, g) = B f – B i ;<br />
- l'ingéré volontaire (IV, % / jour) =<br />
100 × D / ((B i + B f / 2)) / jours ;<br />
- <strong>la</strong> survie (%) = 100 × (nombre <strong>de</strong> survivants / nombre<br />
initial <strong>de</strong> poissons) ;<br />
- le taux <strong>de</strong> croissance spécifique (TCS, %/jour) = 100 ×<br />
(ln(B f ) – ln(B i )) / jour ;<br />
- l'efficacité alimentaire (EA, %) = Gain / D.<br />
Résultats et discussion<br />
Le rapport activité/coût <strong>de</strong>s 4 enzymes se situait<br />
entre 0,64 et 0,90 U/€/g, l'enzyme présentant le meilleur<br />
rapport efficacité/coût étant <strong>la</strong> bioprotéase LA450.<br />
Tableau II. Composition <strong>de</strong>s aliments utilisés <strong>pour</strong> le test <strong>de</strong> croissance<br />
Les compositions théoriques sont estimées à partir <strong>de</strong>s compositions<br />
analytiques obtenues lors du test <strong>de</strong> digestibilité.<br />
Ingrédients (g/100g) Aliment 1 Aliment 2 Aliment 3 Aliment 4<br />
Farine <strong>de</strong> poisson LT94 70 35 - 52<br />
Hydrolysât AZTI - 35 70 -<br />
Huile <strong>de</strong> poisson - - 16<br />
Amidon gé<strong>la</strong>tinisé 26 26 26 28<br />
Vitamines 1 1 1 1<br />
Minéraux 1 1 1 1<br />
Alginate <strong>de</strong> sodium 2 2 2 2<br />
Composition théorique (g/100g)<br />
Protéines 44 38 33 33<br />
Lipi<strong>de</strong>s 8 15 22 22
28 Aquaculture et environnement<br />
L'hydrolysat obtenu avait <strong>la</strong> composition<br />
suivante (en % <strong>de</strong> matière sèche) : 51,7% <strong>de</strong> protéines,<br />
37,2% <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s, 10,5% <strong>de</strong> cendres, et 1,1% <strong>de</strong><br />
phosphore. Le <strong>de</strong>gré d'hydrolyse atteint était <strong>de</strong> 44,6%.<br />
Aucun problème <strong>de</strong> contamination microbiologique n'a<br />
été détecté.<br />
Les coefficients d’utilisation digestive (CUD) et<br />
les contenus digestibles <strong>de</strong>s matières premières sont tous<br />
significativement différents entre les <strong>de</strong>ux matières<br />
premières au seuil <strong>de</strong> 5% (test <strong>de</strong> Stu<strong>de</strong>nt), avec <strong>de</strong>s<br />
valeurs inférieures <strong>pour</strong> l’hydrolysat AZTI<br />
(respectivement 86, 90 et 78% <strong>pour</strong> les protéines, les<br />
lipi<strong>de</strong>s et l’énergie), en comparaison avec <strong>la</strong> farine <strong>de</strong><br />
poissons <strong>de</strong> haute qualité. Cependant, les différences ne<br />
sont pas très marquées. La digestibilité <strong>de</strong>s protéines est<br />
généralement élevée (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 90%) mais peut varier<br />
en fonction <strong>de</strong> divers facteurs tels que <strong>la</strong> nature même<br />
<strong>de</strong>s protéines, les traitements technologiques qu’elles ont<br />
pu subir, <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s particules et celle <strong>de</strong>s poissons. En<br />
ce qui concerne <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s protéines, les protéines<br />
d’origines animales (farine <strong>de</strong> poisson 85-95%, <strong>déchets</strong><br />
d’abattoir 70-80%) et certaines protéines végétales (60-<br />
75%) ont une meilleure digestibilité que les protéines <strong>de</strong><br />
levure (83-85%) ou d’autres protéines végétales (60-<br />
75%).<br />
Les lipi<strong>de</strong>s à bas point <strong>de</strong> fusion sont bien<br />
utilisés par les salmonidés (CUD > 95 %) quelle que soit<br />
leur origine, animale ou végétale. Leur digestibilité est<br />
bien meilleure à un taux d’incorporation élevé à<br />
condition d’être protégée contre les phénomènes<br />
d’oxydation. La digestibilité <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras saturés<br />
diminue avec leur longueur <strong>de</strong> chaîne et, à longueur <strong>de</strong><br />
chaîne i<strong>de</strong>ntique, l’absorption augmenterait avec le <strong>de</strong>gré<br />
d’insaturation. Il est donc re<strong>la</strong>tivement surprenant<br />
d’observer ces valeurs <strong>de</strong> digestibilité <strong>pour</strong> l’hydrolysat<br />
AZTI.<br />
La digestibilité <strong>de</strong> l’énergie est <strong>la</strong> résultante <strong>de</strong>s<br />
coefficients <strong>de</strong> digestibilité <strong>de</strong>s différents nutriments<br />
<strong>pour</strong>voyeurs d’énergie, il n’est donc pas surprenant <strong>de</strong><br />
trouver à nouveau une valeur inférieure <strong>pour</strong> l’hydrolysat<br />
testé par rapport à <strong>la</strong> farine <strong>de</strong> poisson utilisée comme<br />
témoin.<br />
Cependant le problème majeur observé ici<br />
rési<strong>de</strong> dans <strong>la</strong> faible concentration <strong>de</strong> protéines <strong>de</strong><br />
l’hydrolysat, bien plus basse que celle <strong>de</strong>s farines ou <strong>de</strong><br />
l’hydrolysat <strong>de</strong> poisson. Son atout apparent est <strong>la</strong> forte<br />
teneur en lipi<strong>de</strong>s mais ceci peut s’avérer être un problème<br />
<strong>pour</strong> son utilisation industrielle, car le taux<br />
d’incorporation <strong>de</strong> protéines digestibles dans l’aliment<br />
<strong>pour</strong> poissons est en général supérieur à 40%, et un taux<br />
élevé en lipi<strong>de</strong>s - généralement ajoutés en fin <strong>de</strong> process<br />
uniquement - est incompatible avec l’extrusion.<br />
Les poissons nourris avec l’aliment 3, aliment<br />
ayant <strong>pour</strong> seule source protéique l’hydrolysat <strong>de</strong> <strong>déchets</strong><br />
<strong>de</strong> thon, présentent une croissance plus faible et<br />
significativement différente <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>s animaux<br />
nourris avec les trois autres aliments (fig. 1, ci-<strong>de</strong>ssous).<br />
Le poids moyen final <strong>de</strong>s poissons nourris avec l’aliment<br />
Poids (g)<br />
250<br />
200<br />
150<br />
100<br />
50<br />
0<br />
0 20 40 60 80<br />
Temps (jours)<br />
4 est significativement différent et supérieur à celui <strong>de</strong>s<br />
poissons nourris avec les aliments 1, 2 et 3. L’aliment 4<br />
permet donc une meilleure croissance que les trois autres<br />
aliments. Les poids moyens finaux <strong>de</strong>s animaux nourris<br />
avec les aliments 1 et 2 ne sont pas significativement<br />
différents. Le poids final <strong>de</strong>s animaux nourris avec le<br />
régime 3 est significativement différent <strong>de</strong>s poids<br />
moyens finaux obtenus chez les animaux nourris avec les<br />
aliments 1 et 2. Cependant, les différences <strong>de</strong> croissance<br />
entre les animaux nourris avec ces trois aliments sont<br />
faibles, et peuvent <strong>la</strong>rgement s’expliquer par leur<br />
différentes teneurs en protéines et en lipi<strong>de</strong>s, plutôt que<br />
par <strong>la</strong> concentration en hydrolysat. On constate aussi que<br />
a<br />
b<br />
c<br />
az1<br />
az2<br />
az3<br />
az4<br />
Figure 1. Évolution en fonction du temps du poids moyen<br />
individuel <strong>de</strong>s truites arc-en-ciel nourries avec les aliments<br />
expérimentaux 1 à 4<br />
Les courbes <strong>de</strong> croissance accompagnées d’une lettre<br />
différente ont un poids final significativement différent<br />
(ANOVA au seuil <strong>de</strong> P < 0,05, puis post-test <strong>de</strong> Tukey).<br />
D (g)<br />
5000<br />
4500<br />
4000<br />
3500<br />
3000<br />
2500<br />
2000<br />
1500<br />
1000<br />
500<br />
0<br />
az1 az2 az3 az4<br />
Aliments<br />
pério<strong>de</strong> 3<br />
pério<strong>de</strong> 2<br />
pério<strong>de</strong> 1<br />
Figure 2. Quantité cumulée moyenne d’aliments<br />
distribués <strong>pour</strong> chaque pério<strong>de</strong> expérimentale 1, 2 et 3<br />
<strong>de</strong> trois semaines, <strong>pour</strong> les groupes <strong>de</strong> poissons<br />
nourris avec chacun <strong>de</strong>s aliments expérimentaux
Dossier <strong>de</strong> l’environnement <strong>de</strong> l’INRA n°26 29<br />
Tableau III. Composition analytique <strong>de</strong>s matières premières testées, <strong>de</strong>s aliments expérimentaux et <strong>de</strong>s fèces récoltées<br />
Les coefficients d’utilisation digestive (CUD) et <strong>de</strong>s contenus digestibles <strong>de</strong>s matières premières testées en protéines<br />
et en énergie sont présentées sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> moyennes ± écarts-types.<br />
Matières sèches<br />
(% frais)<br />
Protéines<br />
(% MS)<br />
Matières grasses<br />
(% MS)<br />
Énergie<br />
(kJ/g MS)<br />
Matières premières<br />
AZTI 92,96 50,17 33,08 26,04<br />
Témoin 91,69 68,49 11,99 21,75<br />
Aliments<br />
Chrome<br />
(% MS)<br />
AZTI 89,44 31,83 26,04 23,02 1,28<br />
Témoin 93,99 46,33 4,71 19,70 1,65<br />
Fèces (n=3)<br />
AZTI 94,99 ± 0,34 17,92 ± 0,22 10,43 ± 0,84 21,23 ± 0,31 5,30 ± 0,18<br />
Témoin 95,52 ± 0,48 22,84 ± 1,61 0,60 ± 0,04 10,79 ± 0,70 8,01 ± 0,81<br />
CUD (n=3)<br />
AZTI 75,85 ± 0,82 86,40 ± 0,57 90,31 ± 1,09 77,72 ± 1,02<br />
Témoin 79,26 ± 2,00 89,81 ± 0,65 97,37 ± 0,18 88,59 ± 1,78<br />
Contenu digestible (n=3)<br />
AZTI 43,35 ± 0,29 20,24 ± 0,27<br />
Témoin 61,51 ± 0,45 19,27 ± 0,39<br />
<strong>la</strong> quantité cumulée d’aliments distribués (<strong>la</strong> distribution<br />
se fait manuellement, <strong>de</strong>ux fois par jour, jusqu’à satiété<br />
visuelle), aux différents groupes <strong>de</strong> poissons (fig. 2, ci<strong>de</strong>ssus)<br />
suivent le même profil.<br />
Pour <strong>la</strong> durée totale <strong>de</strong> l’expérience, les survies<br />
sont comprises entre 95,67± 2,3 % et 100% (tab. IV, ci<strong>de</strong>ssous).<br />
On ne note pas <strong>de</strong> différence significative en ce<br />
qui concerne les survies <strong>de</strong>s animaux nourris avec les<br />
différents régimes. Aucun <strong>de</strong>s aliments ne présente donc<br />
<strong>de</strong> carence létale ou <strong>de</strong> toxicité <strong>pour</strong> les truites arc-enciel.<br />
Les taux <strong>de</strong> croissance spécifique sont compris<br />
entre 0,8 et 1,7 % / jour (tab. III, ci-<strong>de</strong>ssus). La<br />
comparaison <strong>de</strong> l’aliment 4 avec l’aliment 3 permet<br />
d’observer les différences entre <strong>de</strong>ux régimes<br />
possédant le même <strong>pour</strong>centage <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s (22%)<br />
et <strong>de</strong> protéines (33%) mais différant <strong>de</strong> par<br />
l’origine <strong>de</strong> ces nutriments. On observe que les<br />
animaux nourris avec l’aliment 3 ont un taux <strong>de</strong><br />
croissance spécifique inférieur et<br />
significativement différent <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s animaux<br />
nourris avec l’aliment 4. Les différences<br />
observées entre les résultats obtenus viennent<br />
donc <strong>de</strong>s matières premières utilisées. La<br />
composition <strong>de</strong>s régimes 1, 2 et 3 permet <strong>de</strong><br />
compléter cette observation avec <strong>de</strong>s régimes qui<br />
constituent un gradient d’incorporation (0, 50 ou<br />
100%) <strong>de</strong> l’hydrolysat. Le taux <strong>de</strong> croissance<br />
spécifique <strong>de</strong>s animaux nourris avec ces <strong>de</strong>ux<br />
régimes 1 et 2 ne sont pas significativement<br />
différents, alors que le taux spécifique <strong>de</strong><br />
croissance chute significativement avec l’aliment<br />
3. Un remp<strong>la</strong>cement partiel <strong>de</strong> l’huile <strong>de</strong> poisson<br />
par <strong>de</strong> l’hydrolysat semble donc possible. Cependant ce<br />
gradient n’étant constitué que d’une seule valeur<br />
intermédiaire, il n’est pas possible <strong>de</strong> préciser exactement<br />
à quel taux l’hydrolysat peut être incorporé dans <strong>la</strong><br />
pratique.<br />
L’ingéré volontaire ne présente pas <strong>de</strong><br />
différence entre les régimes. En apparence donc, aucun<br />
<strong>de</strong>s aliment ne présente <strong>de</strong> caractère répulsif. Cependant<br />
l’efficacité alimentaire, rapport entre le gain <strong>de</strong> poids et<br />
<strong>la</strong> quantité d’aliments distribués est significativement<br />
plus faible <strong>pour</strong> l’aliment 3, qui contient le plus fort taux<br />
d’hydrolysat, que <strong>pour</strong> tous les autres aliments.<br />
Ce résultat peut s’expliquer <strong>de</strong> trois façons<br />
différentes:<br />
Tableau IV. Survie, taux <strong>de</strong> croissance spécifique (TCS),<br />
ingéré volontaire (IV) et efficacité alimentaire (EA) <strong>pour</strong><br />
les poissons nourris avec les aliments expérimentaux 1 à 4<br />
Sur chaque ligne, les valeurs (moyenne ± écart-type, n = 3)<br />
affectées d’une lettre différente sont significativement différentes<br />
(p < 0,05 ; ANOVA puis post-test <strong>de</strong> Tukey lorsque p < 0,05).<br />
Aliment 1 Aliment 2 Aliment 3 Aliment 4<br />
Survie (%) 96,67±3,5 95,67±2,3 100±0,0 99±1,7<br />
TCS (%/jour) 1,52±0,04 b 1,52±0,07 b 0,77±0,06 c 1,67±0,05 a<br />
IV (%/jour) 1,62±0,06 1,73±0,06 1,52±0,15 1,64±0,02<br />
EA (%) 0,87±0,01 ab 0,81±0,005 b 0,50±0,04 c 0,93±0,26 a
30 Aquaculture et environnement<br />
Il existe <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> digestibilité entre les<br />
<strong>de</strong>ux matières premières comparées. Cette hypothèse<br />
n’est pas compatible avec <strong>la</strong> première expérimentation <strong>de</strong><br />
ce travail qui montre que <strong>la</strong> digestibilité <strong>de</strong>s protéines et<br />
<strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> farine <strong>de</strong> poissons et <strong>de</strong> l’hydrolysat sont<br />
très comparables.<br />
Il y a <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> l’hydrolysat qui agissent<br />
négativement au niveau du métabolisme <strong>de</strong> <strong>la</strong> truite.<br />
Mais aucun facteur antinutritionnel n’est connu dans <strong>la</strong><br />
chair <strong>de</strong> thon. De plus, il est peu probable (mais pas<br />
exclu) que <strong>la</strong> présence d’un taux important d’aci<strong>de</strong>s gras<br />
saturés dans l’hydrolysat puisse induire, après une<br />
pério<strong>de</strong> aussi courte que 3 semaines, <strong>de</strong>s perturbations<br />
métaboliques tellement importantes qu’elles provoquent<br />
un aussi fort ralentissement <strong>de</strong> croissance.<br />
L’ingestion <strong>de</strong> l’aliment 3 est surestimé. On<br />
peut, en effet, supposer que si l’aliment 3, dont <strong>la</strong> source<br />
protéique est constituée à 100% <strong>de</strong> l’hydrolysat <strong>de</strong> thon,<br />
à une faible pa<strong>la</strong>tabilité, celui-ci peut être recraché par le<br />
poisson après avoir été capturé mais, dans ce cas, il est<br />
rejeté sous une forme très poudreuse, et il n’est donc pas<br />
détecté par <strong>la</strong> personne qui le distribue. Dans ce cas, <strong>la</strong><br />
quantité d’aliments ingéré est <strong>la</strong>rgement surestimée et,<br />
donc, l’efficacité alimentaire est sous-estimée. Dans le<br />
cas <strong>de</strong> l’aliment 2, qui contient autant <strong>de</strong> farine <strong>de</strong><br />
poissons que d’hydrolysat <strong>de</strong> thon, l’appétence <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
farine <strong>de</strong> poisson compense <strong>la</strong> faible pa<strong>la</strong>tabilité <strong>de</strong><br />
l’hydrolysat.<br />
En conclusion<br />
Au vu <strong>de</strong>s résultats obtenus par cette étu<strong>de</strong>, <strong>la</strong><br />
farine <strong>de</strong> poisson ne peut donc pas être remp<strong>la</strong>cée à<br />
100% par l’hydrolysat mais on peut utiliser l’hydrolysat<br />
en remp<strong>la</strong>cement partiel <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>fabrication</strong> d’un aliment<br />
piscicole. Il serait tout <strong>de</strong> même préférable d’approfondir<br />
cette étu<strong>de</strong> <strong>pour</strong> préciser <strong>la</strong> valeur optimale du taux <strong>de</strong><br />
remp<strong>la</strong>cement.<br />
Les <strong>déchets</strong> résultant <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation du<br />
thon peuvent être valorisés à d’autres fins. Divers<br />
produits ont été préparés à partir <strong>de</strong> muscle rouge qui<br />
résultent <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation du thon. Des produits tels<br />
que <strong>de</strong>s filets fumés et du surimi ont montré <strong>de</strong>s qualités<br />
organoleptiques et une durée <strong>de</strong> conservation convenable<br />
(Thankappan et al., 1998). Les <strong>déchets</strong> du muscle<br />
peuvent être transformés en produits à valeur ajoutée<br />
comme les steaks ou les produits hachés (Subasinghe,<br />
1996). Il est aussi possible d’utiliser les viscères en<br />
purifiant les protéinases qui se trouvent dans le cæcum<br />
pylorique du thon. Cette enzyme possè<strong>de</strong> une activité<br />
hydrolytique élevée <strong>pour</strong> le N-benzoyl-L-arginine éthyle<br />
ester, substrat synthétique <strong>de</strong> <strong>la</strong> trypsine (Kim et al.,<br />
1997). Les lipi<strong>de</strong>s contenus dans les muscles <strong>de</strong> <strong>la</strong> tête<br />
<strong>de</strong>s <strong>thons</strong> montrent <strong>de</strong>s effets antioxydants,<br />
particulièrement concentrés au niveau <strong>de</strong>s yeux. Ce qui<br />
suggère <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> composés antioxydants qui<br />
protégent ou stabilisent <strong>la</strong> vitamine E et/ou les aci<strong>de</strong>s<br />
gras à longues chaînes insaturées (Watanabe et al.,<br />
1989). Il est possible <strong>de</strong> trouver sur le marché japonais<br />
<strong>de</strong>s yeux <strong>de</strong> thon et <strong>de</strong>s produits à base d’huile <strong>de</strong> thon<br />
(Subasinghe, 1996). Les arrêtes <strong>de</strong> thon, quant à elles,<br />
contiennent <strong>de</strong> l’hydroxyapatite naturelle qui peut être<br />
utilisée comme un matériel biocéramique (Lee et al.,<br />
1997). Cependant l’hydrolysat <strong>de</strong> thon ne peut pas être<br />
utilisé dans <strong>la</strong> <strong>fabrication</strong> <strong>de</strong>s produits cités ci-<strong>de</strong>ssus.<br />
On peut penser que l’hydrolysat <strong>de</strong> thon<br />
<strong>pour</strong>rait être utilisé en aquariophilie. L’aliment <strong>pour</strong><br />
poisson d’ornement étant plus cher que l’aliment <strong>pour</strong><br />
pisciculture, il serait bon d’étudier cette solution. Une<br />
autre solution serait <strong>de</strong> délipi<strong>de</strong>r l’hydrolysat <strong>de</strong> thon qui<br />
est un produit assez riche en aci<strong>de</strong>s gras saturés, qui ne<br />
sont pas les aci<strong>de</strong>s gras essentiels aux poissons. À partir<br />
<strong>de</strong> cet hydrolysat délipidé, il serait possible <strong>de</strong> fabriquer<br />
un granulé auquel serait incorporé un mé<strong>la</strong>nge d’huiles<br />
<strong>de</strong> poisson et d’huiles végétales dont les profils en aci<strong>de</strong>s<br />
gras seraient plus appropriés. Ce procédé <strong>pour</strong>rait<br />
permettre d’augmenter le potentiel d’incorporation <strong>de</strong><br />
l’hydrolysat dans l’alimentation piscicole •<br />
Ce project a reçu le soutien financier du programme transfrontalier<br />
Euskadi-Aquitaine.<br />
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