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RAPPORT ATELIER ASHI-ISS 2010

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<strong>ATELIER</strong> DE RENFORCEMENT DE CAPACITE<br />

SUR :<br />

’’LE PLAIDOYER/LOBBINYING<br />

POUR DES REFORMES DU SYSTEME DE LA<br />

JUSTICE PENALE AU BENIN’’<br />

BENIN MARINA HÔTEL<br />

09 JUIN <strong>2010</strong><br />

1


Introduction<br />

SOMMAIRE<br />

I- Déroulement de la première phase : Matinée du 9 juin <strong>2010</strong><br />

I-1Cérémonie d’ouverture de l’atelier<br />

I-2 Présentation de la première communication<br />

I-3 Présentation de la deuxième<br />

II- Déroulement de la deuxième phase : Soirée du 9 juin <strong>2010</strong><br />

II-1 Présentation de la troisième communication<br />

II-2 Présentation de la quatrième communication<br />

II-3 Présentation de la cinquième communication<br />

II-4 Présentation de la sixième communication<br />

III- Réflexions finales<br />

Conclusion<br />

ANNEXES<br />

- Liste de présence des participants<br />

- Programme de l’atelier<br />

2


INTRODUCTION<br />

Le mercredi 09 juin <strong>2010</strong>, s’est tenu dans la salle Evasion du Bénin Marina<br />

Hôtel de Cotonou, l’atelier de renforcement de capacité de la société civile<br />

sur le Plaidoyer/lobbying pour des réformes dans certains secteurs de la<br />

justice pénale. Cet atelier vient à la suite de celui tenu le 25 août 2008 sur la<br />

vulgarisation et la validation de l’étude sur l’état du système judiciaire<br />

pénale au Bénin. En effet, le suivi-évaluation des réformes en cours est<br />

nécessaire d’une part pour la promotion des normes internationales relatives<br />

aux respects des droits de la personne humaine et d’autre part, pour<br />

l’identification des secteurs nécessitant plus d’efforts de réformes. Avec<br />

comme objectif « de renforcer les capacités des acteurs du système<br />

judiciaire », l’atelier a ciblé toutes les personnes travaillant dans le domaine<br />

des droits de la personne humaine et dans le domaine de la sécurité ainsi que<br />

les principaux acteurs de la justice pénale tels que les commissaires de<br />

police, les magistrats, les avocats, les hauts cadres du ministère de la justice<br />

et les directeurs des centres pénitenciers.<br />

L’organisation pratique de l’Atelier a été confiée à la coordination nationale<br />

du réseau WANEP-Bénin. Ainsi, ont été invité 1 une palette d’acteurs du<br />

corps judiciaire (magistrats, avocats, agents du ministère de la justice…), des<br />

membres des forces de l’ordre et de défense (police, gendarmerie, régisseurs<br />

de prison…), et plusieurs membres de la société civile intervenant dans les<br />

domaines de la justice, de la défense des droits de l’homme….<br />

Le rapport qui suit rend compte des travaux de l’atelier à travers la<br />

cérémonie d’ouverture (I-1), la présentation des communications de la<br />

matinée (I-2 à I-3), la présentation des communications de la soirée (II-1 à<br />

II-4), les réflexions finales (III).<br />

1 Voir la liste de présence en annexe.<br />

3


DEROULEMENT DE LA PREMIERE PHASE :<br />

Matinée du 9 juin <strong>2010</strong><br />

La première phase de l’atelier est marquée par deux temps: la cérémonie<br />

d’ouverture et de lancement de l’atelier suivie de deux communications.<br />

I/ L’ouverture et le lancement de l’atelier<br />

Cette cérémonie voulue très simple, a été marquée par deux allocutions à<br />

savoir celui du Dr Annie CHIKWANHA, représentante de l’<strong>ISS</strong>/<strong>ASHI</strong> et<br />

celui de M. Orden ALLADATIN Président du Conseil d’Administration de<br />

WANEP-BENIN.<br />

Dans son allocution, Dr Annie CHIKWANHA a présenté le contexte de<br />

<strong>ASHI</strong> 2 et a rappelé les buts et objectifs du projet ainsi que les domaines de<br />

recherche. Elle a fini son allocution en mettant l’accent sur les attentes de<br />

l’atelier de renforcement de capacité.<br />

A sa suite, M. Orden ALLADATIN Président du Conseil d’Administration de<br />

WANEP-BENIN a exprimé sa gratitude à <strong>ISS</strong>/<strong>ASHI</strong> et a félicité Dr Annie<br />

CHIKWANHA pour son esprit de suite. Après avoir rappelé les acteurs<br />

ciblés et les modules des communications, il a mis l’accent sur les objectifs<br />

visés et plus particulièrement sur le résultat principal attendu qui est de<br />

jeter les bases pour la création d’un creuset de réflexion et d’action qui va<br />

regrouper les OSC, les principaux acteurs du secteur judicaire et les<br />

défenseurs des droits humains pour une meilleure réforme de la justice<br />

pénale au Bénin. Il a ensuite lancé de façon officielle les travaux de l’atelier.<br />

La modération de la journée a été assurée par à Me Zakari D. SAMBAOU,<br />

qui, après s’être présenté, a introduit les deux premiers communicateurs.<br />

4


II/ Présentation de la première communication<br />

La<br />

première<br />

communication a eu pour<br />

thème « Les Techniques de<br />

Plaidoyer/lobbying pour<br />

des réformes : les<br />

expériences de l'Afrique<br />

Australe et de l’Afrique de<br />

l’Ouest ». Elle a été coprésentée<br />

par Madame<br />

Yvonne CHIBIYA de<br />

Human Rights and<br />

Development Trust of<br />

Southern Africa (HURIDETSA) et monsieur Constant GNACADJA du<br />

West Africa Network for Peacebulding (WANEP).<br />

Dans son intervention, madame Yvonne CHIBIYA a abordé le thème en trois<br />

parties. Selon elle, le lobbying et le plaidoyer sont deux termes qui sont<br />

interchangeables mais avec des nuances dans leur définition et processus. Le<br />

plaidoyer est toute activité utilisée par les OSC pour sensibiliser entre autre<br />

les décideurs et le public sur une question ou au profit d’un groupe<br />

défavorisé aux fins de changement de politique ou d’amélioration ; alors que<br />

le Lobbying traite des stratégies utilisées par les OSC pour influer la<br />

législation et les réformes appropriées.<br />

Ainsi, en matière de techniques de plaidoyer ou de lobbying, il est<br />

nécessaire, avant de s’y engager, d’évaluer ses propres capacités, l’image de<br />

l’environnement externe et tenir compte de ce qui est réalisable. Au nombre<br />

des techniques on peut citer :<br />

La constitution d’une coalition qui est efficace surtout lorsque les<br />

questions sont d’intérêt public. Elle peut être formalisée ou se<br />

présenter sous forme de réseau et de partenariat<br />

L’engagement public :<br />

Le dialogue avec les acteurs pour des discussions constructives ;<br />

Des tables rondes avec les décideurs politiques qui ont des avantages<br />

d’accès direct aux décideurs ;<br />

5


La conduite de recherche empirique sur les tendances montantes puis<br />

la vulgarisation et la présentation des résultats aux groupes cibles<br />

pour s’assurer de la mise en œuvre des recommandations ;<br />

La rédaction de rapports parallèles qui porteront sur les obligations<br />

des Etats par rapport à la mise en application des traités et<br />

conventions régionaux et internationaux ;<br />

La formation et le renforcement des capacités surtout dans le domaine<br />

des droits de l’homme afin de combler l’inefficacité des<br />

gouvernements ou des institutions de l’Etat.<br />

En terme d’expérience de l’Afrique Australe, la communicatrice a exposé :<br />

o Le lobbying pour l’adoption et la mise en œuvre d’initiatives<br />

anti-corruption à travers des tables rondes, et l’engagement du<br />

secteur juridique de la SADEC ;<br />

o Le soutien à la SADEC à travers la formation et le renforcement<br />

des capacités ;<br />

o Le soutien aux comités interministériels sur les rapports des<br />

Etats membres ;<br />

o Les soumissions aux organismes appropriés des traités.<br />

A son tour, M. Constant GNACADJA, a aussi présenté une théorie bien<br />

fouillée et étayée par des exemples concrets de techniques de<br />

lobbying/plaidoyer. Son intervention est articulée autour de la définition des<br />

deux termes, des points communs, des spécificités de chaque technique, des<br />

avantages et risque du plaidoyer/lobbying, de la position et des<br />

caractéristiques du plaidoyist/lobbyist, des perspectives à considérer, de la<br />

nécessité d’élaborer un document de plaidoyer, des éléments clés pour<br />

définir le plaidoyer, du choix des techniques à utiliser, des expériences de<br />

l’Afrique de l’ouest, des rôles joués par les acteurs de la société civile<br />

béninoise dans le processus de réalisation de la LEPI et de la manière de<br />

construire des messages de plaidoyer efficace.<br />

6


III/ Présentation de la deuxième communication<br />

La deuxième communication intitulée « La recherche comme un instrument<br />

pour le plaidoyer » a été présentée par le Dr Tony KARBO, UPEACE<br />

AFRICA Program. A travers cette communication structurée autour de<br />

plusieurs points, Dr Tony a montré l’importance et le rôle que doit jouer la<br />

recherche dans la politique du plaidoyer.<br />

Pour lui, la recherche, comme un outil de plaidoyer, est toute action ou<br />

inaction tenue par les entités intéressées (comme les ONG, les Groupes de<br />

Réflexion, les ministères, etc.), qui concerne généralement une ou un<br />

ensemble de questions particulières et qui sont aussi considérées comme un<br />

système de mesures et de priorités relatif au financement et au<br />

fonctionnement d’un organe. Par conséquent, la politique du plaidoyer est le<br />

lien essentiel qui assure l’introduction des résultats issus des recherches<br />

dans le domaine politique.<br />

Tout en présentant les éléments clés d’une politique de plaidoyer pertinente,<br />

la manière d’entreprendre la recherche et comment réussir la recherche en<br />

politique de plaidoyer, le Dr Tony a pu démontrer aux participants que la<br />

politique de plaidoyer doit être un processus à long terme qui doit aller audelà<br />

du délai conventionnel du projet afin que les résultats des recherches<br />

puissent être intégrés au processus politique au moment approprié.<br />

Les apports et questions<br />

A la suite de la présentation des deux communications, les participants ont<br />

non seulement apporté leurs contributions mais ont également posé<br />

plusieurs questions comme : la place qu’occupe les sit-in, marches, grèves et<br />

pétitions dans les techniques de plaidoyer/lobbying ; les moyens employés<br />

par les OSC sud africaines pour obtenir les financements pour les<br />

recherches ; le rôle du Millénium Challenge Acount dans les processus de<br />

réforme du secteur de la justice au Bénin.<br />

A toutes ces questions, les trois communicateurs ont apporté des réponses<br />

aux participants et ont été, à des moments donnés, appuyés non seulement<br />

par le modérateur en sa qualité d’avocat mais aussi par le représentant du<br />

Ministère de la justice.<br />

7


Au nombre des contributions, nous pouvons noter l’aveu du régisseur de la<br />

prison civile de Cotonou par rapport aux conditions difficiles dans<br />

lesquelles travaillent les régisseurs et personnel des prisons du Bénin, les<br />

lenteurs des procédures pénales qui conduisent certains citoyens à passer<br />

des années de détention sans être appelés une seule fois par le juge<br />

d’instruction. Dans l’ensemble, il s’agit de contributions qui mettent à nu les<br />

dysfonctionnements de la justice pénale au Bénin. Ces contributions ont<br />

conduit les participants à proposer que toutes les associations présentes à<br />

l’atelier, s’unissent pour définir à l’issu des travaux, des stratégies pour faire<br />

un plaidoyer/lobbying pour que le gouvernement se rende compte de ce qui<br />

se passe dans le secteur de la justice pénale et mette en place une sorte de<br />

commission technique de réflexion comme celle installée pour la relecture<br />

de la constitution, pour une meilleure réforme dans ce domaine. Ils ont émis<br />

le souhait qu’il soit organisé dans un délais de temps court, un atelier spécial<br />

qui regroupe tous les acteurs de défense des droits humains (y compris OSC<br />

et décideurs politiques) et que les moyens soient mis à leur disposition pour<br />

réfléchir à des possibilités de sortir le secteur de la justice du Bénin de sa<br />

situation de délabrement.<br />

La fin de la première phase de l’atelier est marquée par la pause déjeuner.<br />

II- DEROULEMENT DE LA DEUXIEME<br />

PHASE : soirée du 09 juin <strong>2010</strong><br />

La deuxième phase de l’atelier est marquée par la présentation de quatre<br />

communications dont deux sont présentées par le professeur Christophe<br />

KOUGNIAZONDE de ABBAP et les deux autres par le Dr Philipe<br />

HOUNKPATIN et le Dr Corneille ZANNOU. Cette deuxième phase a pris<br />

fin par les pistes pour la mise sur pied d’un creuset de réflexion et d’action<br />

pour une meilleure réforme du système judiciaire au Bénin et par la<br />

cérémonie de clôture de l’atelier.<br />

8


II-1 Présentation de la troisième communication<br />

La première communication de l’après midi est intitulée « Élargir l'accès à la<br />

justice ». Elle est présentée par le professeur Christophe KOUGNIAZONDE<br />

de Alioun Blondin Beye Academia for Peace (ABBAP). En deux parties (-<br />

l’accès à la justice en question et -le service judiciaire béninois), le professeur<br />

a su montrer aux participants, les failles (forte concentration des services de<br />

la justice dans la capitale économique, les problèmes liés à la constitution<br />

d’avocat dont le coût s’élève à 50 000F au moins, la lenteur des procédures<br />

qui dissuade les individus…) liées à la question de l’accès à la justice et a<br />

préconisé quelques solutions tout en soulignant les efforts accomplis par les<br />

gouvernements, efforts qui, pour le moment, sont encore presque sans effets<br />

compte tenu du fait qu’ils ne résolvent pas pour autant les problèmes liés à<br />

l’accès équitable à la justice, puisque les problèmes réels qui font que la<br />

population hésite, ne sont pas intégrés dans les lignes des programmes pour<br />

rapprocher la justice du justiciable. Il a, pour conclure, encouragé les ONG<br />

qui habituellement se penchent sur la question à continuer sans relâche leur<br />

travail, pour contribuer à améliorer l’accès à la justice dans notre pays.<br />

Les apports et questions<br />

A la fin de cette présentation, les participants ont contribué en proposant<br />

par exemple que l’Etat mette le droit à la portée de tout le monde en<br />

introduisant l’éducation au droit dans les programmes scolaires. Ils ont par<br />

ailleurs proposé que pour améliorer l’accès à la justice, le Bénin s’inspire de<br />

l’expérience Allemande.<br />

Plusieurs questions ont été ensuite posées au communicateur. Au nombre de<br />

ces questions nous pouvons noter :<br />

1. Les avantages et inconvénients de la réforme en France qui prévoit la<br />

suppression du juge d’instruction ?<br />

2. Est-ce que la justice béninoise est à double vitesse ?<br />

3. Qu’est-ce que le Millénium Challenge Account, qu’est ce qu’il fait,<br />

avec qui et avec quoi ?<br />

4. Le lien entre la justice et la politique ?<br />

9


5. Les pesanteurs sociales sur la dénonciation des faits délictuels ou<br />

criminels ?<br />

Pour gagner du temps, il a été demandé et accordé que la deuxième<br />

communication soit présentée afin que réponses soient données à toutes les<br />

préoccupations ayant trait aux deux communications.<br />

II-2 Présentation de la quatrième communication<br />

La deuxième a pour thème « Plaidoyer/lobbying pour la justice réparatrice ».<br />

Cette communication a permis aux participants de voir la justice pénale<br />

d’un point de vue sociologique.<br />

En effet, constituée par « tout processus dans lequel la victime et le délinquant et,<br />

lorsqu’il y a lieu, toute autre personne ou toute autre membre de la communauté subissant<br />

les conséquences d’une infraction, participent ensemble activement à la résolution des<br />

problèmes découlant de cette infraction, généralement avec l’aide d’un facilitateur », la<br />

justice réparatrice se veut une justice alternative qui privilégie toute forme<br />

d’action individuelle et collective, visant la réparation des conséquences<br />

vécues à l’occasion d’une infraction ou d’un conflit. Cette forme de justice<br />

fonctionne selon trois modalités à savoir : la médiation entre la victime et le<br />

délinquant ou « l’infracteur », la conférence restaurative et les cercles de<br />

sentence ou de détermination de la peine.<br />

La justice réparatrice prend appui sur des principes qui visent à :<br />

- focaliser le mécanisme sur l’intérêt de la victime, du délinquant et de<br />

la communauté ;<br />

- déterminer les obligations qui en découlent ;<br />

- mettre en œuvre des procédures de collaboration ;<br />

- impliquer tous ceux qui ont un intérêt légitime et chercher à redresser<br />

les torts.<br />

Le professeur KOUGNIAZONDE a conclu sa présentation en invitant les<br />

participants à se mettre ensemble dans un creuset de réflexion pour un<br />

plaidoyer/lobbying réussi car « la gravité du mal mérite qu’on y aille<br />

ensemble ».<br />

10


Les apports et questions<br />

A la fin de cette présentation, les participants ont faits des apports puis,<br />

plusieurs questions d’éclaircissement ont été posées telles que :<br />

- Est ce que la mise en application de la justice réparatrice au Bénin ne<br />

nécessite pas des réformes au niveau du parquet ?<br />

- La justice réparatrice n’est-elle pas performante que dans les<br />

situations de cataclysme ?<br />

- La Justice réparatrice peut-elle s’appliquée à tous les cas de délits ou<br />

de crime ?<br />

- Peut-elle être appliquée pour les cas de récidive ?<br />

- Favorise t- elle la réinsertion du délinquant ?<br />

Pour répondre à toutes ces préoccupations, le communicateur a rappelé que<br />

la justice réparatrice est utilisée en matière pénale comme une formule pour<br />

atténuer les effets néfastes de la justice formelle. Elle n’est donc pas inventée<br />

pour remplacer la justice telle qu’elle se pratique mais qu’on pourrait, de<br />

façon formelle, à l’occasion de la réforme du système judiciaire lui trouver<br />

une place dans notre arsenal juridique dans la mesure où, elle se présente<br />

comme une solution aux douleurs et souffrances qui persistent après un<br />

procès pénal. Cette forme de justice permet un meilleur amendement du<br />

délinquant car lui donne l’occasion, de se faire accepter par la société<br />

lorsqu’il exécute des peines alternatives comme les travaux d’intérêt général.<br />

D’une façon générale, toutes les préoccupations ont connu des réponses<br />

satisfaisantes de la part du professeur KOUGNIAZONDE appuyé par les<br />

magistrats, avocats et représentant du Ministère de la justice présent à<br />

l’atelier.<br />

II-3 Présentation de la cinquième communication<br />

La troisième communication intitulée « la réforme du système pénitentiaire<br />

et de réinsertion des détenus au Bénin » a été présentée par le Dr Philipe<br />

HOUNKPATIN. Face aux différentes insuffisances que présente<br />

l’application des textes en matière carcérale, le Dr HOUNKPATIN, à travers<br />

deux axes principaux à savoir 1-Stratégie de lobbying, 2-Conclusion et<br />

recommandations; a envisagé des actions et des stratégies pour renforcer les<br />

11


actions du gouvernement et celles de la société civile. Il a, entre autres<br />

solutions, proposé de : Recueillir cinq mille (5.000) signatures de membres<br />

notables de la société civile sur une pétition à adresser au gouvernement et<br />

au parlement pour les amener à poursuivre les réformes judiciaires et à<br />

mettre en application les textes élaborés; Organiser des séances d’éducation<br />

ou d’instructions civiques; Créer à l’instar de l’AFC (Association Française<br />

de Criminologie) l’Association Béninoise de Criminologie (ABC) qui se<br />

chargerait de concevoir différents projets de réinsertion et d’autres missions<br />

concernant la vie quotidienne des prisonniers. Il a conclu sa présentation en<br />

rappelant que la mise en œuvre heureuse et le succès des recommandations<br />

qui ont couronné sa recherche sur les conditions de détention au Bénin,<br />

dépendront de la volonté politique dont feraient montre le gouvernement et<br />

le parlement.<br />

II-4 Présentation de la sixième communication<br />

Elle a eu pour thème « Amélioration de l’accès à la justice juvénile » et est<br />

présentée par le Dr Corneille ZANNOU. En partant des conclusions et<br />

recommandations des études réalisées en 2008, le Dr ZANNOU a élaboré<br />

une stratégie de communication qui pourrait améliorer l’accès à la justice<br />

juvénile. Cette stratégie se décline en plusieurs points à savoir : Rédiger une<br />

pétition qui consiste à recueillir 5.000 signatures des différentes<br />

organisations de la société civile; Organiser des caravanes à travers le pays<br />

pour sensibiliser la population sur la justice juvénile; Animer les émissionsdébats<br />

sur les chaînes de télévisions et de radio par les membres de la société<br />

civile ; Organiser un forum dont les conclusions déboucheront sur une<br />

proposition de texte de loi à soumettre au législateur; Organiser des<br />

concerts par les artistes de renoms dans les villes stratégiques du pays.<br />

A l’issu des deux communications, des contributions ont été faites et les<br />

deux communicateurs ont comme leurs prédécesseurs répondu aux<br />

différentes préoccupations des participants.<br />

Au nombre des contributions, nous pouvons noter par exemple celle qui a<br />

rapport à la recommandation qui propose de poursuivre les mineures en<br />

procédure de flagrant délit. Les participants ont rejeté cette<br />

12


ecommandation dans la mesure où cette procédure fait appel à la détention,<br />

or il faut tout mettre en œuvre pour éviter l’incarcération aux mineures en<br />

privilégiant par exemple les mesures alternatives aux peines<br />

d’emprisonnement.<br />

Les participants ont par exemple cherché à savoir si le Bénin ne peut pas,<br />

comme d’autres pays développés, faciliter la réinsertion des détenus en<br />

mettant à disposition des locaux adéquats. A cette question, le<br />

communicateur a souligné que compte tenu du caractère particulier des<br />

personnes détenues qui sont en général très difficile à gérer, il ne serait pas<br />

prudent si les locaux en question ne se trouvent pas à l’intérieur de la prison.<br />

III- Réflexion pour la création d’un creuset de réflexion-action pour<br />

des réformes du système judiciaire<br />

Plusieurs propositions ont été faites pour la création d’un tel creuset et il a<br />

été retenu de former un consortium sous la coordination de WANEP-<br />

BENIN et de ABBAP qui se chargeront de convoquer les responsables des<br />

structures présentes à l’atelier pour élaborer un plan d’action en vue de<br />

rencontrer les différents acteurs. Il s’agira également de recenser les textes<br />

qui sont en souffrance à l’Assemblée Nationale, voir en quoi ces textes<br />

méritent attention et quelles actions concrètes de plaidoyer/lobbying<br />

menées pour qu’ils soient votés.<br />

Cérémonie de clôture<br />

De façon très simple, la cérémonie de clôture a été meublée par trois<br />

interventions. La première a été celle de Mme BABA MOUSSA Ramatou<br />

ancien ministre de la condition féminine et de la famille, ancien député et<br />

porte parole des participants. Elle a remercié les initiateurs et organisateurs<br />

de l’atelier (<strong>ISS</strong>/<strong>ASHI</strong> et WANEP) sur le renforcement des capacités pour la<br />

réforme du système judiciaire. Dévoilant son souhait, lorsqu’elle était<br />

ministre, d’améliorer les conditions de vie des prisonniers, elle a encouragé<br />

les représentants des différentes structures présentes à l’atelier à se donner<br />

13


la main pour que la réforme du système pénitentiaire soit enfin une réalité au<br />

Bénin.<br />

Ce fut ensuite l’allocution du Dr Annie qui, à son tour, a remercié les<br />

participants pour ce travail qui a permis de définir de nouvelles stratégies<br />

pour une justice plus proche du justiciable.<br />

La dernière allocution de la cérémonie a été celle de M. Constant<br />

GNACADJA représentant à l’occasion, WANEP régional. Il a remercié les<br />

participants et la délégation de <strong>ISS</strong>/<strong>ASHI</strong> et a souhaité que cet atelier ne soit<br />

pas la fin du partenariat. Il a, pour finir, souhaité longue vie à <strong>ISS</strong>/<strong>ASHI</strong> pour<br />

une meilleure sécurité humaine en Afrique.<br />

CONCLUSION<br />

Cet atelier de renforcement de capacité organisé à l’intention des acteurs<br />

publics et privés des droits humains a permis aux participants de lever en<br />

toute franchise le voile sur les dysfonctionnements du système judiciaire au<br />

Bénin et de voir les possibilités de travailler au sein d’un creuset dont les<br />

bases sont lancées pour un plaidoyer concerté aux fins de réforme du<br />

système judiciaire. Il reste à souhaiter que la volonté des gouvernements<br />

accompagne ce désir des différents acteurs œuvrant dans le domaine des<br />

droits humains et de la sécurité.<br />

14


ANNEXES<br />

1- LISTE DE PRESENCE<br />

N° Nom et Prénom Structure Tél Email<br />

1 ACHOUKE Bruce ABBAP 95331041 achoukebruce@yahoo.fr<br />

2 ADJIWA François Prison civile de 95560556<br />

Porto-Novo<br />

3 ADOSSOU Victor COUR<br />

90933084 Vadosssou2000@yahoo.fr<br />

D.<br />

SUPREME<br />

4 AGBOGBE Etienne IAJP 95568654 iajpcordination@yahoo.fr<br />

5 AGBOHOUTON Direction 96631190 Bagbohouton2007@yahoo.fr<br />

Boniface<br />

départementale<br />

de la police<br />

ouémé plateau<br />

6 AHOUNOU L’autre<br />

97691924 zatyath@gmail.com<br />

Hugues<br />

quotidien<br />

7 AKOBI Massourou DHPD 97884110 akobipr@yahoo.fr<br />

8 AKPAKI<br />

Le matinal 96486173 Idel_koba@yahoo.fr<br />

Idelphonse Kofi<br />

Koba<br />

9 AKPOMEY Honoré CENTIF- 97982752 akpomey@yahoo.fr<br />

BENIN<br />

10 ALLAGBE<br />

ABBAP 97678500 ahomrz@yahoo.com<br />

Romuald<br />

11 Dr Annie<br />

<strong>ISS</strong>/<strong>ASHI</strong><br />

muhera@gmail.com<br />

CHIKWANHA<br />

12 ASSOGBA Martin ALCRER 97087192 alcrerpara@yahoo.fr<br />

13 ATAIGBA A. CSA-BENIN 95585402 danielataigba@yahoo.fr<br />

Daniel<br />

14 ATAYI-<br />

Nouvelle 97983164/95068911 joelatayi@yahoo.fr<br />

GUEDEGBE Joël Ethique<br />

15 BABA MOUSSA Ancien<br />

90907121/96200006 laminesaid@yahoo.fr<br />

Ramatou<br />

ministre<br />

16 BAKARY Sikiratou AFJB 97233809 bakdaousik@yahoo.fr<br />

17 BASA Scholastique DHPD 97722178 scholastiquebassa@yahoo.fr<br />

18 BIO DJIBRIL Abdel Gendarmerie 97444461 biodjibril@hotmail.com<br />

Aziz<br />

nationale<br />

19 BIOTCHANE IREEP 96128679 Yacine8bt@yahoo.com<br />

Yacine<br />

20 CHUBIYE Yvonne HURIDEJA +263912288613 Yvonne.chibiya@gmail.com<br />

15


21 DEHY Morèle Amnesty-Bénin 97841521 demooby@yahoo.fr<br />

22 DJIBODE Guy – CAO 95969180 guydjibode@yahoo.fr<br />

Fabien<br />

23 DOSSA Jean- WANJOP- 97004937 beninwanjop@yahoo.fr<br />

Claude<br />

BENIN<br />

24 DOSSOUMON Interprète 95861099 ashanibola@yahoo.com<br />

Ashani Michel<br />

25 FATON Elfried IREEP 21307992/97950002 Fried285@yahoo.fr<br />

26 GANYE Landry WANEP 95857045 Landry_ganye@yahoo.fr<br />

27 GBEDO BOCO Marche 90035760<br />

Marie-Noëlle Mondiale<br />

28 GBEGAN Herbert Prison civile de 96686222 hgbegan@yahoo.fr<br />

Cotonou<br />

29 GNACADJA WANEP- 97388559/95065615 cgnacadja@wanep.org<br />

Constant<br />

BENIN<br />

30 GUIDISAY Edmée SUO-ONG 95053087 edmeesay@yahoo.fr<br />

31 HOGNON V. Fraternité des 97056133 elberinos@yahoo.fr<br />

Bertille<br />

prisons<br />

32 HOUNDEDJI Interprète 97 88 84 32 Hound1968@yahoo.fr<br />

Richard<br />

33 HOUNKPATIN ABBAP 20245851/97604547 philnichounk@yahoo.fr<br />

Philippe<br />

34 KARBO Tony AHSI/UPEACE +2511161800991 tkarbo@upeace.org<br />

35 K<strong>ISS</strong>I Michel CGBT 90048963 kissimichele@yahoo.fr<br />

36 KOUGNIAZONDE ABBAP 95855166 ckougniaz@gmail.com<br />

Christophe C<br />

37 KOUHEVI Pierre PNUD 21313045 Pierre.kouhevi@undp.org<br />

38 KPESSOU C. ARGA-Benin 96513679 awedawo@yahoo.fr<br />

Dieudonné<br />

39 LIMA Sylvain Commissariat 95052610<br />

central de<br />

Cotonou<br />

40 LOKOSSOU Jean- WANEP- 96292039 akpedjes@yahoo.fr<br />

Michel<br />

BENIN<br />

41 MARTIN-<br />

IDH 95220499 macolog@yahoo.fr<br />

CORREIA Guy<br />

42 NDARAH Mireille WILDAF 95283301/21306332 wildafbenin@yahoo.fr<br />

43 NOUATIN Solange HFW 97523936 Sol_attakla@yahoo.fr<br />

44 OUSSOU N. Julien WANEP 97609605 junlouss@yahoo.fr<br />

45 QUENUM Bob IREEP 97884110 qucamille@yahoo.fr<br />

16


Camille<br />

46 SAMBAOU D. DHPD 97724323 sambaouz@yahoo.fr<br />

Zakari<br />

47 SAVI Deo Gratias WANEP 97582168 deosavi@yahoo.fr<br />

48 SESSOU Kodjo Commissariat 90989010<br />

Isaac<br />

central de<br />

Cotonou<br />

49 SOMAKPO A. ONG Action 97489243 Alimas1810@yahoo.fr<br />

Aline<br />

Social<br />

50 TOTIN Gnesline ABBAP 95812850 lognesline@yahoo.fr<br />

51 ZANNOU A. ABBAP 96722290 alzacor-be@yahoo.fr<br />

Corneille<br />

52 ZINKPE Marie – DDH/MJLDH 90065857 gzinkpe@yahoo.fr<br />

Cisèle<br />

54 ZINZINDOHOUE ARGA-Benin 95068396 Nadyz2000@yahoo.fr<br />

BADET S. Nadège<br />

55 ZOSSOU<br />

Fatoumatou<br />

BATOKO<br />

HFW 95458868 Batoko_zossou@hotmail.com<br />

17


PROGRAMME DE L’<strong>ATELIER</strong><br />

HORAIRES ACTIVITES RESPONSABLES<br />

8:30-8:45 Accueil et installation des participants WANEP-Bénin<br />

8:45-9:00<br />

- Mots introductif<br />

- Introduction et contexte du projet<br />

- Lancement officiel de l’atelier<br />

M. Julien OUSSOU, NNC WANEP-Bénin<br />

Dr Annie Chikwanha, <strong>ISS</strong>, Kenya<br />

- M. Orden ALLADATIN, PCA WANEP-<br />

Bénin<br />

9:00- 10:00<br />

-Techniques de Plaidoyer/lobbying<br />

pour des réformes : les expériences de<br />

l'Afrique de l’Ouest et du Sud<br />

-L'utilisation des recherches pour le<br />

Plaidoyer/lobbying<br />

- Yvonne CHIBIYA (HURIDETSA) et<br />

Constant GNACADJA (WANEP)<br />

-Dr. Tony KARBO (UPEACE)<br />

10:00-10:30 Discussions Modérateur, Me Zakari SAMBAOU<br />

10:30-10:45 Pause café<br />

10:45-11:30 Élargir l'accès à la justice/Discussions Prof Christophe KOUGNIAZONDE, ABBAP<br />

11:30-12:15<br />

Plaidoyer/Lobbying pour la justice<br />

réparatrice au Bénin / Discussions<br />

12:15-13:30 Pause-Déjeuner<br />

13:00-14:00 -La réforme du système pénitencier et<br />

de réinsertion des détenus au Bénin<br />

-Amélioration de l'accès à la justice<br />

juvénile<br />

Prof Christophe KOUGNIAZONDE, ABBAP<br />

-Dr. Philipe HOUNKPATIN, ABBAP<br />

-Dr. Corneille ZANNOU, ABBAP<br />

14:00-15:30 Discussions Modérateur, Me Zakari SAMBAOU<br />

15:30-17:00 -Conclusions et pistes d’actions<br />

-Mots de clôture<br />

- Modérateur : Me Zakari SAMBAOU<br />

- M. Constant GNACADJA (WANEP)<br />

18

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