TECHNIQUE ANGLAISE POUR CONFEDERES SUDISTES
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et Armstrong. En 1860, ce dernier modèle est usiné soit avec un tube rayé, soit avec un<br />
tube lisse et dans une large gamme de calibres (de 6 à 600 pounders). Comme<br />
l’ordonnance navale britannique utilise ces pièces sur ses bâtiments de guerre, leur<br />
exportation est en principe prohibée. Au cours de la guerre, les agents confédérés en<br />
Grande-Bretagne réussissent néanmoins à s’en procurer quelques-uns, mais en petit<br />
nombre et vraisemblablement à l’issue de nombreux « dessous de table » 1 .<br />
Au fil du conflit, Brooke comprend qu’il lui faut déléguer ses prérogatives en termes<br />
d’achat de pièces de marine à l’étranger car le courrier entre l’Europe et les ports<br />
rebelles prend un temps considérable et requiert les services d’intermédiaires aux<br />
Caraïbes et le recours aux lignes postales britanniques. (Voir notre article L’odyssée du<br />
courrier entre l’Europe et la Confédération : http://www.noirsain.net/articles/courriereurope-sudiste.pdf).<br />
Le lieutenant William H. Murdaugh appartiet à cette catégorie<br />
d’officiers dont l’histoire se souvient peu en dépit de leur efficacité à l’étranger.<br />
Commander John M. Brooke.<br />
Michael Quinn (chapeau) à Londres avec quelques officiers du CSS Shenandoah.<br />
(U.S. Naval Historical Center Photograph)<br />
En janvier 1864, sur recommandation du commander Brooke, le ministre de la<br />
Marine envoie Murdaugh en Angleterre pour y assister Bulloch. Ce dernier se souvient<br />
avec chaleur de la symbiose qui, dès le départ, imprègne leurs relations :<br />
« Le lieutenant William H. Murdaugh est l’un des officiers qui ont été envoyés<br />
en Europe pour y commander les cuirassés que nous espérions lancer sur les mers.<br />
En plus de sa compétence et de son expérience dans le domaine de l’ordonnance, il<br />
possédait le tact, le discernement et la sûreté de soi qui s’avèrent nécessaire pour<br />
mener à bien les opérations qui exigent de la discrétion. Il vérifia et certifia<br />
conformes tous nos articles d’ordonnance. Il effectua magistralement cette tâche,<br />
sortit ce matériel de sa manufacture et l’achemina jusqu’à ses ports<br />
d’embarquement sans susciter la moindre curiosité embarrassante. Au cours de<br />
l’exercice de ses fonctions, Murdaugh me cotoya en permanence, je désirais lui<br />
confier des missions plus importantes, mais la guerre prit fin avant que mûrisse<br />
l’entreprise dans laquelle il joua un rôle majeur 2 . »<br />
1 Tucker S., Confederate Naval Ordnance, in « Journal of Confederate History », vol. 4, 1990. p. 144.<br />
2 Official Records of the Union and Confederate Navies (O.R.N.), II-2, pp. 728-30 ; Navy History Division, Navy<br />
Department, Civil War Naval Chronology, vol. VI, pp. 240, 266, 273. Government Printing Office ; Bulloch J.D.,