dossier de presse - La Ferme du Buisson
dossier de presse - La Ferme du Buisson
dossier de presse - La Ferme du Buisson
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Wild Si<strong>de</strong> Films<br />
présente<br />
un film <strong>de</strong><br />
Yoshio TAKEUCHI<br />
d’après l’œuvre <strong>de</strong><br />
Osamu TEZUKA<br />
Durée : 1 H 40<br />
Sortie nationale le 20 Avril 2005
<strong>La</strong> savane grandiose s’étend à perte <strong>de</strong> vue.<br />
C’est le terrain <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong> Louné et <strong>de</strong> Loukio,<br />
les enfants <strong>de</strong> Léo le lion, roi <strong>de</strong> la jungle,<br />
et <strong>de</strong> son épouse, Lyre.<br />
Un paradis !<br />
Malheureusement, un homme<br />
a d’autres projets pour ce havre <strong>de</strong> paix.<br />
Hamm Egg veut faire sienne la Pierre <strong>de</strong> Lune,<br />
source légendaire d’énergie inépuisable,<br />
trônant au sommet <strong>du</strong> mont Moon,<br />
réputé inaccessible.<br />
Egg fait appel au Ministère <strong>de</strong>s Sciences<br />
et <strong>de</strong>s Techniques pour organiser une expédition.<br />
Une course haletante s’engage alors<br />
entre Léo et le sinistre indivi<strong>du</strong>.<br />
Pendant ce temps, le jeune lionceau Louné,<br />
intrigué par les hommes, s’aventure,<br />
dangereusement, hors <strong>de</strong> la jungle…<br />
YOSHIO TAKEUCHI, À PROPOS DE LÉO<br />
“Lors <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> Léo, Roi <strong>de</strong> la Jungle nous<br />
avons rencontré énormément <strong>de</strong> sympathie <strong>de</strong> la<br />
part <strong>de</strong>s professionnels <strong>du</strong> manga et <strong>de</strong> l’animation<br />
au Japon. Beaucoup d’artistes <strong>de</strong> très grand talent<br />
ont spontanément proposé <strong>de</strong> nous ai<strong>de</strong>r. M. Fujio A<br />
Fujiko (l’un <strong>de</strong>s auteurs <strong>de</strong> mangas les plus célèbres<br />
<strong>de</strong> l’archipel) a supervisé le projet et créé un comité <strong>de</strong><br />
soutien. Les meilleurs doubleurs <strong>du</strong> Japon ont postulé<br />
pour faire <strong>de</strong>s voix, n’hésitant pas à chambouler leurs<br />
emplois <strong>du</strong> temps surchargés. Une très saine émulation<br />
s’est ainsi créée, nous faisant prendre conscience <strong>de</strong> nos<br />
responsabilités et <strong>de</strong> la ferveur provoquée par le projet.<br />
Evi<strong>de</strong>mment, au moment d’accepter <strong>de</strong> réaliser Léo, Roi<br />
<strong>de</strong> la Jungle, je n’avais pas oublié qu’un film d’animation<br />
américain récent possédait le même sujet et le même<br />
héros que celui inventé par Tezuka dans les années 50.<br />
Mais cela ne m’a pas découragé, au contraire. C’est la<br />
preuve <strong>de</strong> la manière extrêmement forte dont l’œuvre<br />
animée <strong>de</strong> Tezuka, diffusée par le biais <strong>de</strong><br />
la NBC dans plus <strong>de</strong> 30 pays, a marqué<br />
<strong>du</strong>rablement les esprits.<br />
Osamu Tezuka était un génie.<br />
Le Roi Léo est une métaphore<br />
extraordinaire, un drame<br />
poignant, Shakespearien,<br />
que son auteur n’a cessé<br />
<strong>de</strong> retravailler pendant<br />
plus <strong>de</strong> 30 ans.<br />
Il était plus que jamais nécessaire <strong>de</strong> porter à l’écran<br />
la vision la plus authentique possible <strong>du</strong> Roi Léo.<br />
C’était beaucoup <strong>de</strong> responsabilités. Je ne sais pas si<br />
j’y suis parvenu avec suffisamment d’habileté. Mais<br />
j’y ai mis tout mon cœur. Je ne m’étais jamais autant<br />
investi dans un projet. Dans le film américain, il<br />
n’est question que d’un lionceau qui traverse la vie <strong>de</strong><br />
manière assez insouciante en réglant ses problèmes en<br />
chansons. Au contraire, le récit <strong>de</strong> Tezuka, <strong>de</strong>ssiné il y<br />
a 50 ans, a conservé une gran<strong>de</strong> force, une incroyable<br />
pertinence. L’œuvre décrit en parallèle le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />
jungle et celui <strong>de</strong>s hommes. Tezuka critique âprement<br />
la société humaine qui est une jungle chaotique, dénuée<br />
<strong>de</strong> principes. Mais il pousse également à la réflexion en<br />
développant beaucoup d’autres thèmes : l’utopie d’un<br />
mon<strong>de</strong> où les êtres vivants ne s’entretueraient pas,<br />
le lyrisme émergeant <strong>du</strong> désordre, la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong><br />
l’environnement, l’évolution <strong>de</strong>s sciences, la recherche <strong>du</strong><br />
bonheur… Il fallait redonner au Roi Léo sa dimension<br />
humaniste.”
1950<br />
C’est en novembre que débute la publication dans le<br />
magazine Manga Shônen <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinée Le Roi<br />
Léo. Ces premières aventures sont éditées jusqu’en avril<br />
1954.<br />
“C’est en 1950 qu’Osamu Tezuka, qui se montrait très<br />
actif comme <strong>de</strong>ssinateur <strong>de</strong> mangas à Osaka, est monté à<br />
Tokyo où il rencontra l’éditeur Ken’ichi Katô, directeur <strong>du</strong><br />
Manga Shônen”, se souvient Yoshihiro Shimizu, l’ancien<br />
directeur <strong>de</strong> Tezuka Pro<strong>du</strong>ctions. “Il a vu les premières<br />
planches <strong>du</strong> Roi Léo et a <strong>de</strong>mandé à Tezuka <strong>de</strong> publier<br />
le manga. De cette rencontre naquit un chef-d’œuvre.<br />
Au départ, la ban<strong>de</strong>-<strong>de</strong>ssinée <strong>de</strong>vait être plus courte,<br />
s’arrêtant au moment où Léo <strong>de</strong>venait roi. Mais, à la<br />
vision <strong>de</strong> Bambi, en 1951, Tezuka décida <strong>de</strong> poursuivre<br />
son œuvre pour y développer d’autres idées. En plus <strong>de</strong> la<br />
compassion envers une nature assiégée, il a abordé dans<br />
son œuvre les thèmes <strong>de</strong> la vanité et <strong>de</strong> la métempsycose :<br />
les êtres vivants meurent mais la vie ne cesse pas pour<br />
autant. L’important est d’avoir tenté d’améliorer, ne<br />
serait-ce qu’un peu, le mon<strong>de</strong> au cours <strong>de</strong> son passage<br />
sur Terre.<br />
Le message <strong>de</strong> Tezuka n’était évi<strong>de</strong>mment pas <strong>de</strong> dire que<br />
rien ne change mais, au contraire, qu’il faudra toujours<br />
<strong>de</strong>s êtres, humains ou animaux, pour poursuivre les rêves<br />
<strong>de</strong> leurs prédécesseurs et pour continuer à construire<br />
l’avenir. C’est cela que symbolisent les trois générations<br />
<strong>de</strong> lions se succédant dans le manga.<br />
Tezuka était très attaché au Roi Léo. C’est pour cette<br />
raison qu’il a remanié son manga plusieurs fois et qu’il s’est<br />
énormément investi dans la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s séries télés”.<br />
1951<br />
Le premier volume relié <strong>du</strong> Roi Léo paraît.<br />
1958<br />
Une première version “complète” et reliée (4 volumes)<br />
<strong>du</strong> Roi Léo est publiée dans une anthologie <strong>de</strong>s œuvres<br />
d’Osamu Tezuka.<br />
1964<br />
Dans un magazine nommé “Disney <strong>La</strong>nd”, Tezuka donne<br />
une courte suite (publication <strong>de</strong> août 1964 - septembre<br />
1965) aux aventures <strong>du</strong> Roi Léo.<br />
1965<br />
<strong>La</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la série d’animation <strong>du</strong> Roi Léo est<br />
entamée. Le show (52 épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 23 minutes) fut diffusé<br />
sur la chaîne Fuji TV <strong>du</strong> 6 octobre 1965 au 28 septembre<br />
1966 à une heure <strong>de</strong> très gran<strong>de</strong> écoute, tous les mercredis<br />
<strong>de</strong> 19h00 à 19h30.<br />
<strong>La</strong> première série <strong>du</strong> Roi Léo marque une date très<br />
importante dans l’histoire <strong>de</strong> l’animation japonaise<br />
(d’une manière plus générale, le manga et les multiples<br />
<strong>de</strong>ssins animés <strong>du</strong> Roi Léo ont tous marqué, pour <strong>de</strong>s<br />
raisons variées, leur époque et l’in<strong>du</strong>strie domestique <strong>de</strong><br />
l’animation). En effet, Le Roi Léo est la première série TV<br />
d’animation japonaise en couleurs.<br />
En fait, suite au succès d’Astro Boy et aux promesses<br />
d’une prévente <strong>de</strong> la série Le Roi Léo au Network<br />
américain NBC (dans le top 3 <strong>de</strong>s chaînes les plus<br />
regardées aux USA <strong>de</strong>puis 50 ans), Mushi Pro<strong>du</strong>ctions<br />
décida d’augmenter d’un cran le niveau <strong>de</strong> ses ambitions.<br />
Evi<strong>de</strong>mment, une telle pro<strong>du</strong>ction nécessita à l’époque<br />
d’énormes sacrifices et une abnégation sans faille <strong>de</strong><br />
la part <strong>de</strong>s équipes techniques qui, confrontées à un<br />
challenge inédit, dormaient chaque nuit dans les studios<br />
pour être en mesure <strong>de</strong> livrer un épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> qualité en fin<br />
<strong>de</strong> semaine.<br />
“Je gar<strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> souvenirs <strong>de</strong> cette série”,<br />
commentait Osamu Tezuka en 1980. “Elle n’a jamais<br />
cessé <strong>de</strong> toucher le cœur <strong>de</strong>s gens,<br />
dans plus <strong>de</strong> 39 pays <strong>du</strong> mon<strong>de</strong>. Quand<br />
nous avons commencé la pro<strong>du</strong>ction,<br />
nous nous sommes lancés un pari<br />
insensé. Il n’y avait alors que 5000<br />
récepteurs couleurs à Tokyo. Mais<br />
nous avions envie d’innover et nous<br />
ne pouvions compter que sur les ventes<br />
internationales. D’autre part, nous<br />
avions comme sponsor un fabriquant<br />
d’appareils électriques, et donc <strong>de</strong><br />
téléviseurs, qui voulait promouvoir<br />
les postes en couleurs. Mais nous<br />
avons quand même connu beaucoup<br />
<strong>de</strong> difficultés. L’écran <strong>de</strong> télé et celui<br />
<strong>de</strong> cinéma réagissant différemment, nos bleus <strong>de</strong>venaient<br />
violets, nos rouges prenaient une teinte roussâtre...<br />
Nous avons donc remanié <strong>de</strong>s couleurs en regardant<br />
directement le résultat à l’image, sur un petit écran.<br />
Les coûts <strong>de</strong> fabrication ont grimpé en flèche, doublant<br />
presque. Cela n’a pas empêché Le Roi Léo <strong>de</strong> réaliser un<br />
taux d’audience supérieur à 40% pendant toute sa pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> diffusion. <strong>La</strong> série a acquis une gran<strong>de</strong> popularité et<br />
reçu <strong>de</strong> nombreux prix qui ont récompensé l’équipe pour<br />
tous les efforts consentis”.<br />
“Cette série étant <strong>de</strong>stinée aux enfants, nous avons<br />
utilisé <strong>de</strong>s couleurs vives et intro<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s morceaux <strong>de</strong><br />
comédie musicale. Les scénarios étaient habiles et la<br />
série a rapi<strong>de</strong>ment acquis une bonne réputation”, se<br />
remémore Yoshihiro Shimizu, l’ancien directeur <strong>de</strong><br />
Tezuka Pro<strong>du</strong>ctions.“Elle fut distribuée partout dans<br />
le mon<strong>de</strong> grâce à la NBC qui l’a renommée : Kimba the<br />
White Lion. De manière générale, on peut affirmer que<br />
les aventures <strong>de</strong> Léo dans les trois séries ont charmé les<br />
spectateurs. Mais les lecteurs <strong>du</strong> manga original étaient<br />
frustrés par les modifications positives qui dénaturaient<br />
l’histoire initiale, plus dramatique. Les critiques étaient<br />
surtout formulées à l’égard <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> série : “New<br />
Jungle Emperor, Go ahead Leo !”.<br />
1966<br />
Un premier film <strong>du</strong> Roi Léo (75<br />
minutes), pro<strong>du</strong>it par la Toho, sort<br />
le 31 juillet dans un vaste réseau <strong>de</strong><br />
salles <strong>de</strong> cinéma.<br />
<strong>La</strong> scène d’ouverture <strong>de</strong> la série<br />
télévisée (2 minutes), qui avait coûté<br />
250 millions <strong>de</strong> yens (une somme<br />
exceptionnelle), fut réutilisée dans le<br />
long-métrage.<br />
“Dans une série télévisée, on est obligé<br />
<strong>de</strong> conserver un ton léger, <strong>de</strong> manière<br />
à amuser tous les publics”, analysait<br />
Osamu Tezuka. “Mais, grâce à un<br />
film, comme dans une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinée, on peut augmenter<br />
ses ambitions narratives. C’est cela qui m’a ren<strong>du</strong> le plus<br />
heureux lors <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> long-métrage. Je pense<br />
aussi que c’est pour cette raison qu’il fut sélectionné au<br />
festival <strong>de</strong> Venise et qu’il remporta le Lion d’Argent.”<br />
1967<br />
Une secon<strong>de</strong> saison <strong>du</strong> Roi Léo, “New Jungle Emperor,<br />
Go ahead Leo !” (26 épiso<strong>de</strong>s), prolonge <strong>du</strong> 5 octobre<br />
1966 au 29 mars 1967 le créneau horaire qu’occupait<br />
la première série. Cette série adapte la fin <strong>du</strong> manga <strong>de</strong><br />
Tezuka, notamment la partie <strong>de</strong> l’histoire développée<br />
dans le magazine “Disney <strong>La</strong>nd”. Une différence<br />
notable est que, dans le show TV, ni Léo ni sa compagne<br />
ne meurent.
1968 à 1988<br />
Des rediffusions régulières <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux séries <strong>du</strong> Roi Léo<br />
sont programmées sur différentes chaînes hertziennes<br />
japonaises, américaines et européennes (dont la France).<br />
Les rééditions <strong>de</strong> recueils <strong>de</strong> mangas intégrant, ou<br />
non, <strong>de</strong> nouvelles modifications faites par Tezuka, se<br />
succè<strong>de</strong>nt.<br />
1989<br />
Une troisième série <strong>du</strong> Roi Léo, Jungle Emperor, est<br />
pro<strong>du</strong>ite par Tezuka Pro<strong>du</strong>ctions. <strong>La</strong> diffusion débuta<br />
après la mort <strong>du</strong> maître. <strong>La</strong> série Jungle Emperor est<br />
composée <strong>de</strong> 52 épiso<strong>de</strong>s diffusés entre le 12 octobre<br />
1989 et le 11 octobre 1990 sur TV Tokyo.<br />
Osamu Tezuka avait commencé à travailler sur le remake<br />
<strong>de</strong> la série <strong>du</strong> Roi Léo. Malheureusement, la maladie<br />
l’emporta avant la fin <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction. C’est donc à ses<br />
collaborateurs qu’incomba la tâche <strong>de</strong> finir le show, pour<br />
la première fois sans l’ai<strong>de</strong> <strong>du</strong> maître.<br />
Conformément aux souhaits <strong>de</strong> Tezuka, le Léo présenté<br />
ici est très différent <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s séries précé<strong>de</strong>ntes. Il<br />
n’est plus un héros omniscient. Il évolue par soliloques, à<br />
force d’essais et d’erreurs. L’histoire est moins fantastique,<br />
plus en rapport avec l’époque mo<strong>de</strong>rne. Ainsi, les<br />
animaux ne parlent plus le langage <strong>de</strong>s humains. A noter<br />
également que le responsable <strong>de</strong>s décors n’est autre que<br />
Gyosui Suzuki, célèbre illustrateur <strong>de</strong> livres sur l’Afrique<br />
et la jungle.<br />
1990<br />
Une vidéo musicale <strong>de</strong> 51 minutes, Le poème<br />
symphonique <strong>du</strong> Roi Léo, est mise en vente avec<br />
grand succès au mois d’avril. A l’origine <strong>de</strong> cette œuvre<br />
animée, il existe un disque pour enfants, sorti en 1966<br />
chez Columbia . Le poème symphonique <strong>du</strong> Roi Léo est<br />
en quelque sorte le clip illustrant cet album.<br />
1997<br />
En réponse au Roi Lion <strong>de</strong>s studios Disney, Tezuka<br />
Pro<strong>du</strong>ctions met en chantier le long-métrage Léo, roi<br />
<strong>de</strong> la Jungle qui est l’adaptation la plus fidèle <strong>de</strong> l’œuvre<br />
fleuve <strong>de</strong> Tezuka. Le film sort le 1 er août (voir chapître LE ROI<br />
LION/LEO : RESSEMBLANCES ?).<br />
LÉO, ROI DE LA JUNGLE :<br />
TÉMOIGNAGES ET<br />
NOTES DE PRODUCTION<br />
“Dans le Roi Léo, je voulais <strong>de</strong>ssiner l’histoire <strong>de</strong>s luttes<br />
incessantes et <strong>de</strong>s conquêtes opposant la nature et les êtres<br />
vivants”, raconte Osamu Tezuka.“Evi<strong>de</strong>mment, s’il voulait<br />
être juste, le constat <strong>de</strong>vait être pessimiste. A la fin <strong>de</strong> cette<br />
histoire, la plupart <strong>de</strong>s personnages qui s’affrontent sur le<br />
mont Moon finissent par mourir. Mais la montagne et les<br />
rivières per<strong>du</strong>rent pour encore quelques temps. Ce parti<br />
pris n’a pas <strong>du</strong> tout dérangé les enfants. Au contraire, ils<br />
sont très rapi<strong>de</strong>ment conscients <strong>de</strong>s injustices sociales et<br />
naturelles. Le danger, c’est d’essayer <strong>de</strong> leur faire oublier<br />
cette réalité <strong>de</strong> manière artificielle. Cependant, je voulais<br />
quand même finir mon récit en célébrant l’espoir en l’avenir,<br />
plutôt qu’en insistant sur la fatalité. En faisant cela, je crois<br />
que je respecte la force <strong>de</strong> chaque vie nouvelle”.<br />
“Le Roi Léo est l’une <strong>de</strong>s œuvres les plus fortes d’Osamu<br />
Tezuka. Encore aujourd’hui, une équipe <strong>de</strong> Base-Ball<br />
<strong>de</strong> première ligue et une gran<strong>de</strong> banque adoptent ce<br />
personnage et les valeurs qu’il incarne, comme emblème”,<br />
analyse Takayuki Matsutani , l’actuel prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Tezuka<br />
Pro<strong>du</strong>ctions.“Réchauffement <strong>de</strong> la Terre, <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> la<br />
couche d’ozone, augmentation <strong>de</strong> la population, guerre,<br />
réfugiés, crise économique, manque <strong>de</strong> vivres, corruption,<br />
SIDA, prostitution, médias déficiants… C’est<br />
dans ce contexte terrible que fut décidé<br />
la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> Jungle Emperor Leo.<br />
J’ai pensé que le message délivré par<br />
Osamu Tezuka dans les années 50,<br />
qui consistait à donner <strong>du</strong> courage<br />
au sortir <strong>de</strong> la guerre, était<br />
on ne peut plus d’actualité<br />
aujourd’hui.<br />
Nous avons donc choisi <strong>de</strong> faire un film que toute la famille<br />
puisse voir, qui attendrisse le cœur <strong>de</strong>s enfants et fasse rêver<br />
sans happy-end lénifiant, sans occulter la tristesse qui fait<br />
pleurer notre mon<strong>de</strong>. Osamu Tezuka pensait toujours aux<br />
enfants. Dans son œuvre, il a traité la plupart <strong>de</strong>s problèmes<br />
<strong>de</strong> société en se mettant à leur portée. Le manga <strong>du</strong> Roi Léo a<br />
commencé à paraître en feuilleton dans le magazine Manga<br />
Shônen entre 1950 à 1954. A l’époque, il n’y avait jamais eu<br />
au Japon <strong>de</strong> manga-fleuve si plein <strong>de</strong> romantisme. Avec cette<br />
œuvre, Tezuka a fait <strong>de</strong>s expérimentations révolutionnaires<br />
<strong>du</strong> point <strong>de</strong> vue <strong>du</strong> découpage en épiso<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s techniques<br />
<strong>de</strong> mise en images. De plus, dans Le Roi Léo, il a intégré<br />
beaucoup d’éléments <strong>de</strong> divertissement et <strong>de</strong> fantasy<br />
(un mélange <strong>de</strong> principes purement fantastiques<br />
avec <strong>de</strong>s thèmes viscéralement ancrés dans<br />
le mon<strong>de</strong> réel), mais aussi <strong>du</strong> suspense,<br />
<strong>de</strong> l’action, <strong>du</strong> mystère et <strong>de</strong> la tragédie.<br />
Pour notre adaptation, nous sommes<br />
restés aussi fidèles que possible au<br />
manga original et aux <strong>de</strong>rnières<br />
révisions qu’y apporta Tezuka<br />
au gré <strong>de</strong>s différentes rééditions.<br />
Mais le manga dépasse 600<br />
pages, il était donc impossible d’en<br />
retranscrire toute la complexité<br />
dans un film. Toutefois, je crois<br />
que nous sommes parvenus à<br />
communiquer la plupart <strong>de</strong>s<br />
messages <strong>de</strong> Tezuka.<br />
Sur le plan technique, pour<br />
représenter la jungle, nous nous<br />
sommes inspirés <strong>de</strong> reportages et<br />
<strong>de</strong> livres. Nous avons également<br />
fait construire une énorme<br />
maquette pour que chaque<br />
<strong>de</strong>ssinateur possè<strong>de</strong> la même<br />
perception spatiale <strong>de</strong> la<br />
savane entourant le mont<br />
Moon. Cela a beaucoup aidé toutes les équipes et a amélioré<br />
la cohérence <strong>de</strong> nos visions. Pour les images numériques<br />
nous avons employé plusieurs techniques. Nous avons la<br />
plupart <strong>du</strong> temps “sali” les images réalisées en Computer<br />
Graphic pour mieux les intégrer aux cellulos, sauf quand<br />
nous recherchions un résultat particulièrement décalé ou<br />
détonnant. Au final, cela nous a permis d’améliorer le ren<strong>du</strong><br />
<strong>de</strong> nombreuses scènes, mais nous n’avons pas gagné <strong>de</strong><br />
temps. Au contraire, il a souvent fallu augmenter le nombre<br />
<strong>de</strong> cellulos pour obtenir les meilleurs effets”.
LE ROI LION / LÉO :<br />
RESSEMBLANCES ?<br />
Dès les premières projections publiques <strong>du</strong> Roi<br />
Lion, en 1994, une violente polémique s’engagea au<br />
Japon, aux USA, en Italie, en Espagne et en France.<br />
Elle était <strong>de</strong>stinée à déterminer à quel point les<br />
studios Disney s’étaient inspirés <strong>du</strong> manga et <strong>de</strong>s<br />
séries animées d’Osamu Tezuka avant <strong>de</strong> réaliser<br />
leur long-métrage extraordinairement populaire.<br />
En ce qui concerne l’antériorité <strong>du</strong> Roi Léo, il suffit<br />
<strong>de</strong> se reporter au chapitre “Histoire <strong>du</strong> Roi Léo”<br />
pour se convaincre que l’œuvre<br />
japonaise était très en avance<br />
sur celle <strong>de</strong>s studios Disney.<br />
D’autre part, les déclarations<br />
<strong>de</strong> Walt Disney en personne,<br />
attestent que le patron <strong>de</strong> la<br />
firme américaine avait <strong>de</strong>puis<br />
longtemps repéré le talent <strong>du</strong><br />
père <strong>de</strong>s mangas japonais.<br />
“J’aimerais énormément réaliser<br />
un film sur un sujet aussi<br />
novateur qu’Astro Boy. Des<br />
séries comme celle-ci et Le Roi<br />
Léo sont formidables.<br />
Tezuka est un grand créateur, un grand cinéaste, il<br />
faudrait qu’un jour nous puissions travailler sur un<br />
projet commun. Je suis certain que le résultat serait<br />
formidable” disait Walt Disney.<br />
Des années plus tard, les studios Disney tentèrent<br />
vainement <strong>de</strong> racheter les droits <strong>du</strong> Roi Léo.<br />
Finalement, Le Roi Lion (le plus gros succès <strong>de</strong> la<br />
firme américaine) semble ouvertement inspiré par<br />
les figures majeures et certaines scènes <strong>de</strong> la série<br />
<strong>de</strong> Tezuka (Comparatif sur www.kimbawlion.com/rant2.htm)<br />
Evi<strong>de</strong>mment, au moment <strong>de</strong> la sortie, la politique<br />
<strong>de</strong> Disney fut <strong>de</strong> nier en bloc toute influence. Or,<br />
cette défense paraît dérisoire à la vision <strong>de</strong>s pièces<br />
à charge précé<strong>de</strong>mment évoquées et quand on sait<br />
que la série japonaise <strong>du</strong> Roi Léo eut dans les années<br />
60 et 70 aux USA un impact comparable à celui <strong>de</strong><br />
Goldorak en France (le show fut renommé : Kimba<br />
the White Lion, le héros <strong>du</strong> long-métrage <strong>de</strong> Disney<br />
s’appelle Simba).<br />
Il faut dire que tous les animateurs américains ayant<br />
participé à la création <strong>du</strong> Roi Lion connaissaient<br />
forcément, à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés divers, l’œuvre d’Osamu<br />
Tezuka.<br />
Cependant, après moult réflexions, la société <strong>de</strong><br />
pro<strong>du</strong>ction qui gère les droits <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s œuvres<br />
d’Osamu Tezuka, Tezuka Pro<strong>du</strong>ctions,<br />
ne porta pas plainte <strong>de</strong>vant les<br />
tribunaux internationaux.<br />
En effet, Osamu Tezuka ayant été,<br />
dès sa petite enfance et <strong>du</strong>rant<br />
toute sa carrière, un grand fan <strong>de</strong>s<br />
œuvres <strong>de</strong> Walt Disney, ses héritiers<br />
jugèrent que leur père aurait été<br />
extrêmement flatté que le mythique<br />
studio américain déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> s’inspirer<br />
<strong>de</strong> l’une <strong>de</strong> ses œuvres pour mettre en<br />
scène un film aussi révolutionnaire<br />
que Le Roi Lion.<br />
Cependant, la création <strong>de</strong> Léo, Roi<br />
<strong>de</strong> la Jungle, fut décidée dans la foulée, afin que les<br />
jeunes japonais (qui se ruèrent en salles pour voir<br />
Le Roi Lion), <strong>de</strong>meurent conscients <strong>de</strong> l’origine<br />
exacte <strong>de</strong> ce mythe. D’ailleurs, les mangas <strong>du</strong> Roi<br />
Léo <strong>de</strong>ssinés par Osamu Tezuka, furent republiés<br />
massivement à cette même époque.
YOSHIO TAKEUCHI<br />
FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE<br />
<strong>La</strong> carrière d’animateur <strong>de</strong> Yoshio Takeuchi débute en<br />
1969, lorsqu’il est engagé par Athena Pro<strong>du</strong>ctions.<br />
D’abord assistant, il eut l’honneur <strong>de</strong> participer dès 1970<br />
à l’élaboration <strong>de</strong> quelques intervalles et autres storyboards<br />
<strong>de</strong> l’adaptation animée d’un manga culte : Ashita<br />
no Joe. Mais c’est sa rencontre avec Osamu Dezaki qui<br />
fut décisive pour la suite <strong>de</strong> sa carrière.<br />
En 1973, les <strong>de</strong>stinées <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux hommes se croisent lors<br />
<strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> Jeu, Set et Match. C’est le début<br />
d’une longue et fructueuse collaboration qui trouva son<br />
apogée dans Cobra, une série <strong>de</strong>venue légendaire au<br />
Japon et en France.<br />
En 1975, dans la série Les aventures <strong>de</strong> Gamba, le<br />
<strong>du</strong>o est encore réuni. Dezaki s’occupe <strong>de</strong> la réalisation.<br />
Takeuchi, moins expérimenté, peaufine les scénarios et<br />
l’animation.<br />
Sur Rémi Sans Famille (1977 – l’adaptation <strong>du</strong> roman<br />
Sans Famille d’Hector Malot), L’Ile au Trésor (1978<br />
– adaptation <strong>du</strong> roman <strong>de</strong> Stevenson), <strong>La</strong>dy Oscar (1979<br />
– œuvre qui inspira le film éponyme <strong>de</strong> Jacques Demy)<br />
et la secon<strong>de</strong> série d’Ashita no Joe (1980 – 47 épiso<strong>de</strong>s<br />
supplémentaires), Dezaki et Takeuchi continuent à<br />
affirmer leur style, le jeune homme prenant d’ailleurs <strong>du</strong><br />
galon. Dezaki, Akio Sugino (le <strong>de</strong>signer <strong>du</strong> trio) et luimême<br />
élaborent pendant cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s conceptions<br />
graphiques, cinétiques et esthétiques leur permettant<br />
<strong>de</strong> tirer le meilleur parti <strong>de</strong>s restrictions techniques<br />
imposées à l’animation japonaise pour <strong>de</strong>s raisons<br />
“in<strong>du</strong>strielles”.<br />
Les trois hommes contribuent ainsi à créer un nouveau<br />
langage, plus proche <strong>de</strong> la peinture et <strong>du</strong> théâtre que<br />
<strong>du</strong> cinéma et <strong>de</strong> la “full animation Disneyenne”. Leur<br />
grammaire surexploite les symboles contenus dans<br />
chaque image pour suggérer mouvements et idées, ce qui<br />
a pour effet <strong>de</strong> décupler la puissance narrative contenue<br />
dans chaque cellulo.<br />
C’est en 1982 que Yoshio Takeuchi est enfin promu<br />
réalisateur sur la série télévisée Cobra. Le succès est tel<br />
qu’il déci<strong>de</strong> ensuite <strong>de</strong> s’émanciper. Il <strong>de</strong>vient freelance<br />
et accepte <strong>de</strong> réaliser la série Cat’s Eye (1983). Nouveau<br />
triomphe planétaire. Les contrats s’enchaînent.<br />
En 1985, Takeuchi crée encore l’événement en réalisant<br />
Dream-Star Button Nose. <strong>La</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> show <strong>du</strong>ra<br />
<strong>de</strong>ux années, ce qui est tout à fait exceptionnel pour une<br />
série TV.<br />
En 1986, Takeuchi dirige un autre projet ambitieux :<br />
Honey the Bug. Surfant sur le succès <strong>de</strong> l’adaptation <strong>de</strong><br />
Mario Bros au cinéma, cette série tenta <strong>de</strong> s’imposer,<br />
sans succès, comme un succédané probant <strong>de</strong> Tron et <strong>de</strong><br />
Starfighter. Malheureusement, l’intrusion d’une petite<br />
abeille dans l’univers <strong>du</strong> jeu vidéo déconcerta.<br />
Avec Time Stranger, Takeuchi co-signe le scénario d’un<br />
film d’animation très ambitieux sur lequel se retrouve une<br />
partie <strong>de</strong>s équipes qui vont constituer l’ossature d’Akira.<br />
On croise notamment au générique Koji Morimoto<br />
(Memories) et Yoshiaki Kawajiri (Ninja Scroll).<br />
Puis, notre trublion réalise l’OAV Space Fantasia 2001,<br />
un nouveau patchwork narratif intrigant qui ose le<br />
grand écart entre 2001 l’Odyssée <strong>de</strong> l’Espace et Les<br />
Robinsons Suisses.<br />
En 1988, Takeuchi écrit le scénario <strong>du</strong> film et <strong>de</strong> la série<br />
Haretokidoki Buta, supervisés par le génial Kazuo<br />
Komatsubara (Nausicaä, Albator). Ensuite, il met en<br />
scène Oishinbo, l’une <strong>de</strong>s premières séries dont le sujet<br />
principal est : la cuisine !<br />
Bien sûr, toujours en 1988, le nom <strong>de</strong> Takeuchi (comme<br />
celui <strong>de</strong> tous les meilleurs animateurs <strong>de</strong> sa génération)<br />
apparaît au générique d’Akira.<br />
Après cette gran<strong>de</strong> aventure, le cinéaste choisit<br />
d’abandonner les longs marathons pour se consacrer à<br />
la réalisation d’OAV : Expunged Chronicle of Miroku<br />
(1989), Far East of E<strong>de</strong>n (1990), Notari Matsutaro<br />
(1990) et One-chop Mantaro (1990).<br />
Puis, il s’investit totalement dans un projet personnel :<br />
une version animée et anthropomorphique <strong>de</strong> Zorro basée<br />
sur un livre japonais pour enfants <strong>de</strong> Miho Mizushima.<br />
Malheureusement, ce court-métrage <strong>de</strong> 30 minutes ne<br />
connaîtra <strong>de</strong> suite, sous forme <strong>de</strong> série, que seulement<br />
trois ans plus tard, et ce, sans que Takeuchi ne soit<br />
associé à la pro<strong>du</strong>ction.<br />
Peu décontenancé par cet échec, l’artiste se réinvestit<br />
rapi<strong>de</strong>ment dans le projet le plus colossal <strong>de</strong> sa carrière :<br />
porter sur grand écran les aventures <strong>du</strong> Roi Léo et, après<br />
la polémique <strong>de</strong> l’adaptation <strong>de</strong> Disney (voir le chapître<br />
consacré aux analogies entre Le Roi Lion et Léo, Roi<br />
<strong>de</strong> la Jungle), rendre hommage et justice au père et<br />
Dieu <strong>de</strong>s mangas mo<strong>de</strong>rnes : Osamu Tezuka. En 1998,<br />
Takeuchi se concentre sur un scénario <strong>de</strong> Masashi Sogo<br />
qui effectue la synthèse entre Abyss et A la poursuite<br />
d’Octobre Rouge. Il en tire un film<br />
d’action <strong>de</strong> 90 minutes, Wave of Rage,<br />
très convaincant.<br />
Evi<strong>de</strong>mment, la carrière <strong>de</strong> Yoshio<br />
Takeuchi est loin d’être terminée.<br />
Récemment, il a ressuscité l’une <strong>de</strong>s<br />
héroïnes les plus sexy et les plus<br />
controversées <strong>de</strong> la galaxie manga :<br />
Kekko Kamen, une femme ninja sortie<br />
<strong>de</strong> l’imagination <strong>du</strong> papa <strong>de</strong> Goldorak<br />
(Go Nagaï). Possédant une vision très<br />
cinématographique <strong>de</strong> l’animation,<br />
Takeuchi a une affection particulière<br />
pour les œuvres dont la dramaturgie<br />
est complexe. Depuis maintenant 30 ans, quelle que soit<br />
la nature <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins animés sur lesquels il a travaillé,<br />
Takeuchi a toujours cherché à faire progresser son média<br />
vers les sommets <strong>de</strong> la maturité et <strong>de</strong> la sé<strong>du</strong>ction.<br />
OSAMU TEZUKA<br />
DIEU ET PÈRE DES MANGAS MODERNES<br />
Considéré dans son pays et <strong>de</strong> son vivant comme le “Dieu<br />
<strong>de</strong>s mangas”, Tezuka a influencé <strong>de</strong> manière décisive la<br />
<strong>de</strong>stinée d’un art (l’animation), d’une in<strong>du</strong>strie (les<br />
mangas) et surtout d’une culture (celle <strong>du</strong> Japon).<br />
Né le 3 novembre 1928, Osamu Tezuka, n’est pas le<br />
pionnier <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinée japonaise, titre revenant<br />
<strong>de</strong> droit à Rakuten Kitazawa (1876-1955), mais il est<br />
celui en lequel plusieurs générations d’artistes <strong>de</strong> tous<br />
les continents ont reconnu leur maître. Sa générosité<br />
était celle d’un agitateur et d’un humaniste, qui a<br />
exprimé sous mille travestissements<br />
son leitmotiv : Aimez-vous les uns les<br />
autres. Aimez toutes les créatures.<br />
Aimez tout ce qui est vivant. Au cours<br />
<strong>de</strong> sa carrière, Tezuka adapta, réinventa<br />
et rendit <strong>de</strong> vibrants hommages à<br />
<strong>de</strong>s mythes cinématographiques et<br />
littéraires aussi divers que King Kong,<br />
Pinocchio, Le Tour <strong>du</strong> Mon<strong>de</strong> en<br />
80 Jours, Blanche Neige ou Crime<br />
et Châtiment... Son œuvre compte<br />
150.000 pages pour plus <strong>de</strong> 550 titres,<br />
vingt et une séries d’animation (soit<br />
près <strong>de</strong> 1000 épiso<strong>de</strong>s), dix-sept longsmétrages<br />
et une cinquantaine <strong>de</strong> téléfilms, courts-métrages,<br />
pilotes et autres <strong>de</strong>ssins animés expérimentaux…<br />
Curieux, avi<strong>de</strong>, Tezuka aborda tous les genres avec un<br />
succès toujours renouvelé.<br />
UN DESTIN HORS NORME<br />
<strong>La</strong> vocation d’Osamu Tezuka se <strong>de</strong>ssina sur les bancs<br />
<strong>de</strong> l’école primaire (1935) lorsqu’il gagna le respect <strong>de</strong><br />
ses camara<strong>de</strong>s en repro<strong>du</strong>isant fidèlement <strong>de</strong>s héros <strong>de</strong><br />
comic strips. Le père d’Osamu Tezuka, Yutaka, étant<br />
un grand fan <strong>de</strong> mangas, la bibliothèque familiale était<br />
remplie <strong>de</strong> modèles utiles à un artiste en herbe. Très tôt,<br />
il commença à croquer <strong>de</strong>s pièces qu’il transforma en
mangas dans ses cahiers <strong>de</strong> brouillon. Un autre tournant<br />
dans la vie <strong>du</strong> petit Osamu fut l’achat par son père d’un<br />
projecteur <strong>de</strong> films. Les bobines <strong>de</strong>s courts et <strong>de</strong>s longsmétrages<br />
<strong>de</strong> Walt Disney, <strong>de</strong> Charlie Chaplin, mais aussi<br />
les classiques hollywoodiens et Britanniques eurent une<br />
énorme influence sur le jeune artiste.<br />
GUERRE ET PAIX<br />
Deux ans après l’entrée en guerre <strong>du</strong> Japon (1943),<br />
Tezuka <strong>du</strong>t accomplir son service militaire. Il fut envoyé<br />
dans un camp d’entraînement spécial, et non sur un<br />
champ <strong>de</strong> bataille, en raison <strong>de</strong> sa forte déficience<br />
oculaire. Là-bas, il contracta une<br />
mycose maligne risquant <strong>de</strong> mener à<br />
l’amputation <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux bras. Tezuka<br />
fut sauvé grâce à la compétence d’un<br />
mé<strong>de</strong>cin militaire zélé. Impressionné<br />
par le sang-froid et l’abnégation<br />
<strong>du</strong> praticien, il décida d’épouser la<br />
même vocation.<br />
Entrant à l’université <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine<br />
à l’âge <strong>de</strong> 16 ans, Tezuka fut enrôlé<br />
pour soutenir l’effort <strong>de</strong> guerre dans<br />
une usine fabriquant <strong>de</strong>s munitions.<br />
Lors <strong>de</strong> chaque pause, entre chaque<br />
cours et pendant une gran<strong>de</strong> partie<br />
<strong>de</strong> la nuit, Tezuka continuait à <strong>de</strong>ssiner <strong>de</strong>s mangas. A la<br />
fin <strong>de</strong> la guerre, les forces d’occupation alliées investirent<br />
Takarazuka. Un jour, un soldat américain saoul aborda<br />
Tezuka. Ce <strong>de</strong>rnier ne comprenant pas un mot d’anglais<br />
resta muet. Enervé, le militaire roua <strong>de</strong> coups le jeune<br />
homme. Cet inci<strong>de</strong>nt où la violence fut engendrée par<br />
une déficience <strong>du</strong> processus <strong>de</strong> communication resta<br />
gravé dans le coeur <strong>de</strong> Tezuka, et <strong>de</strong>vint l’un <strong>de</strong>s thèmes<br />
récurrents <strong>de</strong> son œuvre.<br />
PREMIERS PAS PROFESSIONNELS<br />
En 1946, Tezuka a déjà <strong>de</strong>ssiné plus <strong>de</strong> 3000 pages<br />
<strong>de</strong> ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssinées. Etudiant brillant, il continue<br />
pourtant d’esquisser <strong>de</strong>s mangas en classe, au point <strong>de</strong><br />
décrocher à 17 ans une place <strong>de</strong> rédacteur permanent<br />
pour le quotidien Shôkokumin Shimbun (le journal <strong>du</strong><br />
jeune citoyen), où il publia sa première ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinée<br />
professionnelle, Le Journal <strong>de</strong> Ma.<br />
L’année suivante, toujours parallèlement à son travail<br />
d’ouvrier et à ses étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine, Tezuka fut pris<br />
d’une véritable fièvre créatrice. Il tira alors parti <strong>de</strong>s<br />
procédés cinématographiques dont il s’était abondamment<br />
nourri : composition audacieuse, mise en images en<br />
vignettes donnant au lecteur <strong>de</strong>s perspectives inédites,<br />
découpage hérité <strong>du</strong> story-board, développement rapi<strong>de</strong><br />
<strong>du</strong> récit, théâtralité augmentant l’impact<br />
<strong>de</strong>s instants tragiques et traitement<br />
<strong>de</strong> sujets a<strong>du</strong>ltes non é<strong>du</strong>lcorés... Le<br />
résultat pro<strong>du</strong>it se nomme <strong>La</strong> Nouvelle<br />
Ile au Trésor. Le volume fut ven<strong>du</strong> en<br />
quelques mois et dans un pays détruit<br />
où la population peinait à trouver<br />
l’argent nécessaire pour se nourrir,<br />
à plus <strong>de</strong> 400.000 exemplaires, soit<br />
dix fois plus que tout autre succès <strong>de</strong><br />
librairie.<br />
Tezuka fut alors sollicité <strong>de</strong> toutes parts,<br />
il <strong>de</strong>vint une publicité vivante pour<br />
les magazines publiant <strong>de</strong>s mangas,<br />
mais n’abandonna pas ses étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
mé<strong>de</strong>cine et réalisa un nouveau rêve en décrochant un<br />
poste <strong>de</strong> critique <strong>de</strong> cinéma (il écrira <strong>de</strong>s articles sur le<br />
sujet jusqu’à la fin <strong>de</strong> sa vie).<br />
Puisant à satiété dans sa très riche culture cinématographique,<br />
comme le prouvent trois <strong>de</strong> ses premières œuvres, Lost<br />
World, Metropolis et Le Mon<strong>de</strong> à venir, Tezuka intro<strong>du</strong>isit<br />
la notion <strong>de</strong> montage et <strong>de</strong> rythme dans la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinée<br />
japonaise ainsi qu’un certain nombre <strong>de</strong> techniques<br />
qu’Hollywood essaya <strong>de</strong> fixer dans les années 10 : adoption<br />
<strong>du</strong> gros plan, <strong>de</strong> l’angle <strong>de</strong> vue et <strong>du</strong> panoramique,<br />
changement libre <strong>de</strong> la distance <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> vues entre <strong>de</strong>ux<br />
vignettes, gros yeux empruntés à Disney pour rendre ses<br />
héros plus expressifs, personnages “castés” comme <strong>de</strong>s<br />
acteurs et réapparaissant <strong>de</strong> volume en volume dans <strong>de</strong>s<br />
rôles différents...<br />
Ainsi, un seul homme, pas encore âgé <strong>de</strong> 20 ans, a défini<br />
les standards <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction et <strong>de</strong> qualité d’une in<strong>du</strong>strie<br />
qui est aujourd’hui, et <strong>de</strong> loin, la plus importante <strong>du</strong><br />
mon<strong>de</strong> en terme <strong>de</strong> création d’images <strong>de</strong>ssinées (8<br />
milliards d’euros <strong>de</strong> chiffre d’affaires annuel pour plus <strong>de</strong><br />
2,5 milliards d’ouvrages imprimés par an).<br />
LA LÉGENDE CONTINUE...<br />
A l’âge <strong>de</strong> 24 ans Tezuka obtint son diplôme <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cin.<br />
Tezuka était alors au fait <strong>de</strong> sa gloire.<br />
Dès 1958, et parallèlement à toutes ses autres activités,<br />
Tezuka travailla avec la Toeï sur différents projets,<br />
notamment comme scénariste. Finalement, un <strong>de</strong><br />
ses mangas, Saiyuki fit l’objet d’une adaptation<br />
cinématographique. Mais cette collaboration avec la<br />
Toeï fut le lieu <strong>de</strong> nombreuses divergences d’opinion<br />
(artistiques notamment), qui confortèrent Tezuka<br />
dans son souhait <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r son propre studio. Muchi<br />
Pro<strong>du</strong>ction naquit en 1961. Au départ, la société n’était<br />
composée que <strong>de</strong> six personnes. Mais elle draina et<br />
forma rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> jeunes talents, parmi lesquels un<br />
certain Rintarô (Metropolis)...<br />
DES EXPÉRIENCES EN SÉRIE<br />
Si le premier programme animé diffusé à la télé au Japon<br />
fut Manga Calendar (1962), c’est Astro Boy 1 qui<br />
mérite le titre <strong>de</strong> première série d’animation japonaise.<br />
Diffusé sur Fuji Télé à partir <strong>du</strong> 1 er janvier 1963, le serial<br />
“indépendant” obtint immédiatement un immense<br />
succès et brisa le tabou concernant l’impossibilité <strong>de</strong><br />
réaliser un épiso<strong>de</strong> animé <strong>de</strong> 30 minutes par semaine.<br />
Les grands studios ne <strong>de</strong>vaient pas tar<strong>de</strong>r à s’immiscer<br />
dans la brèche en adoptant exactement les mêmes<br />
procédés que ceux inventés par Tezuka. Le maître venait<br />
<strong>de</strong> poser les jalons <strong>de</strong> l’in<strong>du</strong>strie <strong>de</strong> l’animation japonaise.<br />
Ces <strong>de</strong>rniers n’ont toujours pas changé, à peine évolué<br />
(narration par le montage et le plan plus que par le<br />
mouvement caricaturé -école Disney-, psychologie <strong>de</strong>s<br />
personnages dominant l’action, prépondérance <strong>de</strong>s<br />
dialogues et <strong>de</strong> la musique pour conférer <strong>du</strong> rythme au<br />
récit).<br />
Déjà impressionné par les mangas <strong>de</strong> Tezuka, Stanley<br />
Kubrick décida suite à la vision d’Astro Boy (diffusé sur<br />
la NBC dès 1964) <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>r plusieurs centaines <strong>de</strong><br />
croquis à l’artiste pour 2001, l’Odyssée <strong>de</strong> l’Espace.<br />
Mais refusant <strong>de</strong> subir l’habituelle tyrannie <strong>du</strong> cinéaste,<br />
Tezuka mit rapi<strong>de</strong>ment un terme à leur collaboration.<br />
En 1965, Tezuka réalisa la première série d’animation<br />
japonaise en couleurs : Le Roi Léo. En 1969, après<br />
avoir été contraint d’encore augmenter sa pro<strong>du</strong>ction<br />
<strong>de</strong> mangas pour éponger les <strong>de</strong>ttes contractées par ses<br />
<strong>de</strong>ssins animés (la concurrence étant féroce), Tezuka<br />
trouva la force d’innover en proposant aux spectateurs<br />
le premier long-métrage d’animation nippon érotique :<br />
Les 1001 Nuits. Le public fit un triomphe au film.<br />
Malheureusement, même une autre fiction historique<br />
et coquine, Cléopatra, ne suffit pas à sauver Muchi<br />
<strong>de</strong> la banqueroute. Tezuka était un artiste ubiquiste,<br />
malheureux lorsqu’il menait moins <strong>de</strong> trois projets <strong>de</strong><br />
front. Mais en contrepartie <strong>de</strong> son génie, Tezuka était<br />
aussi un piètre homme d’affaires. Sa vie, son oeuvre,<br />
étaient dédiées à la création, pas à la gestion.<br />
Accablé par <strong>de</strong>s problèmes d’ordre financier, Tezuka<br />
commença donc à imaginer <strong>de</strong>s fictions <strong>de</strong> plus en plus<br />
noires, reflets <strong>de</strong> son état d’esprit et <strong>de</strong> la mauvaise santé<br />
<strong>de</strong> sa société. Et, bien que cela aurait pu le sauver, Tezuka<br />
refusa <strong>de</strong> lénifier ses propos, <strong>de</strong> se laisser racheter ou <strong>de</strong><br />
ré<strong>du</strong>ire sa pro<strong>du</strong>ctivité.<br />
Pour prouver que ses ambitions <strong>de</strong>meureraient à jamais<br />
inchangées, Tezuka publia en 1972 son adaptation <strong>de</strong><br />
la vie <strong>de</strong> Bouddha 2 , une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinée épique et<br />
picaresque à la portée philosophique inédite.<br />
RÊVES BRISÉS<br />
Mais 1973 fut pour Osamu Tezuka une année <strong>de</strong>s plus<br />
sombres. Cette année là, la faillite le contraint à fermer<br />
Muchi Pro<strong>du</strong>ction. Rien d’étonnant donc, si, quelques
mois après l’annonce <strong>de</strong> la funeste nouvelle, le maître<br />
prêta vie à un (anti) héros manquant <strong>de</strong> couleurs.<br />
BlackJack portait le Deuil <strong>de</strong> Muchi, il était l’exact reflet<br />
<strong>de</strong>s états d’âme <strong>de</strong> son créateur, voire un autoportrait<br />
mélancolique et désabusé <strong>de</strong> Tezuka.<br />
LA MACHINE HUMAINE À RÊVES<br />
En 1977, la maison d’édition Kodansha publia la<br />
première anthologie complète <strong>de</strong>s oeuvres <strong>de</strong> Tezuka. Il<br />
s’agit d’une collection <strong>de</strong> 300 ouvrages <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 300<br />
pages chacun ! Déjà à l’époque, les travaux <strong>de</strong> Tezuka<br />
composaient, <strong>de</strong> très loin, la première œuvre <strong>de</strong>ssinée<br />
<strong>du</strong> mon<strong>de</strong> et faisaient officiellement partie <strong>du</strong> patrimoine<br />
national japonais.<br />
En 1980, la nouvelle société <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> Tezuka<br />
frôla la banqueroute suite à la réalisation d’un luxueux<br />
film d’animation (122 minutes) adaptant l’un <strong>de</strong>s<br />
chapitres les plus célèbres <strong>de</strong> son manga, Phénix 3 . Les<br />
épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cette œuvre fleuve étaient un prétexte pour<br />
permettre à Tezuka d’affirmer que le bonheur <strong>de</strong> l’homme<br />
n’est pas dans l’immortalité, que la qualité <strong>de</strong> vie importe<br />
plus que la <strong>du</strong>rée, que la vie est une valeur en soi, aussi<br />
respectable chez les insectes que chez les hommes. Dans<br />
Phénix, Tezuka ébaucha et augmenta tous les thèmes<br />
classiques <strong>du</strong> cinéma d’anticipation, au point que <strong>de</strong>s<br />
œuvres comme Ghost in the Shell, A.I. et Abyss sont<br />
presque entièrement contenues dans ce manga.<br />
TOUCHÉ À L’ÂME<br />
Agé <strong>de</strong> 55 ans, après une vie entière dédiée au travail, la<br />
santé <strong>de</strong> Tezuka déclina. Fidèle à sa réputation, Tezuka<br />
transforma l’adversité en une formidable énergie lui<br />
permettant d’écrire l’un <strong>de</strong> ses mangas les plus célèbres :<br />
L’Histoire <strong>de</strong>s trois Adolfs 4 . Dans la carrière <strong>du</strong> mangaka<br />
humaniste ayant dénoncé tous les totalitarismes, cette<br />
œuvre apparaît comme un exorcisme nécessaire. L’artiste<br />
y lance un regard éclairé sur les préjugés, les engagements<br />
idéologiques et militaires <strong>de</strong>s hommes pendant la secon<strong>de</strong><br />
guerre mondiale.<br />
En 1988, pourtant très diminué par la maladie, l’artiste<br />
parvint à puiser la force nécessaire pour continuer son<br />
œuvre. L’auteur entama alors avec la bénédiction <strong>du</strong><br />
Vatican une adaptation animée <strong>de</strong> la Bible, ainsi qu’une<br />
biographie (en manga) <strong>de</strong> Ludwig Van Beethoven...<br />
En janvier 1989, Osamu Tezuka emporta son matériel <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ssin jusque dans sa chambre d’hôpital. Il continua <strong>de</strong><br />
respecter les échéances imposées par ses éditeurs jusqu’à<br />
sa mort en 1989.<br />
1, 2, 3, 4 : ouvrages actuellement disponibles en librairie en version française. Le manga<br />
d’Astro Boy fut populaire au point qu’avant même l’adaptation télévisée d’Osamu Tezuka,<br />
la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinée fut portée au cinéma avec <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> chairs et d’os dans les rôles<br />
principaux.
LISTE TECHNIQUE ET ARTISTIQUE<br />
Réalisation<br />
YOSHIO TAKEUCHI<br />
Scénario<br />
YOSHIO TAKEUCHI<br />
D’après une histoire originale <strong>de</strong><br />
OSAMU TEZUKA<br />
Directeur <strong>de</strong> l’animation<br />
AKIKO SUGINO<br />
Musique<br />
ISAO TOMITA<br />
Montage<br />
SEIJI MORITA<br />
Direction artistique<br />
YUKIO ABE<br />
Directeur <strong>de</strong> la photographie<br />
YOSHIYUKI TAMAGAWA<br />
Animé par<br />
YOSHIHIRO SHIMIZU<br />
MINORU KOTOKU<br />
YASUO ISHIDA<br />
Pro<strong>du</strong>cteurs délégués<br />
TAKAYUKI MATSUTANI<br />
HAJIME YUKI<br />
Pro<strong>du</strong>it par<br />
MINORU KUBOTA<br />
SUMIO UDAGAWA<br />
CHIHARU AKIBA<br />
CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES :<br />
Format : 1.85<br />
Couleur<br />
Son : Dolby SR<br />
Durée : 1 h 40<br />
Année <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction : 1997<br />
Pays : Japon
© 1997 TEZUKA PRODUCTIONS tous droits réservés