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150 J. TOUSSAINT
tient ce que l'on appelle le poinçon à l'aide duquel il fabriquera le
matériel de frappe.
Le poinçon soumis à la trempe va subir une très forte pression
pour s'enfoncer progressivement dans un morceau d'acier doux
(à l'aide d'une presse de ± 1000 tonnes) qui devient lui-même, après
la trempe, le coin, dénommé communément {< matrice» (31). Le
coin est enfin terminé. Il sera emprisonné dans un fort anneau de
fer, la virole d'entourage, qu'on lui mettra à chaud, pour que la
contraction du métal l'enserre davantage par le refroidissement.
Ensuite le coin est placé sous une presse de frappe (32) en même
temps qu'un flan en bronze. L'avers et le revers sont frappés en
même temps (deux coins). Sous les chocs répétés de la presse
(+ 200 tonnes par coup), le flan épousera tous les creux du coin;
l'on obtient ainsi une médaille à l'état brut.
Cette médaille doit encore être patinée. Le procédé du décor est
semblable à celui de la galvanoplastie. Les pièces plongées dans les
bains électrolytiques sont recouvertes d'or ou d'argent fin, de cuivre
chimiquement pur.
c. Sujets et Iconographie
Sur 38 ans d'une carrière médaillistique (33) qui s'échelonne de 1926
à 1964, V. Demanet ne créa pas moins de 115 médailles. Ce qui
fait une moyenne de plus de trois médailles par an, alors que la
médaille fut pour lui une activité accessoire.
réputé de Besançon, réalisa aussi une machine il réduire les médailles. En 1820,
le Français Ambroise Wohlgemuth construisit un tour à graver et à réduire les
médailles et camées. Ce tour, exposé au Conservatoire des Arts et Métiers à
Paris, est vraisemblablement le premier à utiliser le principe encore en vigueur.
Mais il a fallu attendre la fin du XIXC siècle pour observer une généralisation de
ce système.
(31) Bien que la réduction obtenue par le tour à réduire soit d'une précision
surprenante, il est toujours possible de corriger le poinçon ou la matrice avant
leur traitement thermique. Toutefois, l'usage des outils de graveur réclame un
grand apprentissage.
(32) Pour éviter la casse du matériel de frappe, il y a lieu de tirer une épreuve
en plomb ou en matière plastique avant la trempe.
(33) Qu'on nous pardonne ce néologisme, il n'est d'ailleurs pas de nous.
A. ENGEL et R. SERRURE dans leur excellent Traité de Numismatique du Motjen­
Âge datant de 1890, estiment que la « médaillistique J> est une branche de l'archéologie.