Dimension 3: dossier sur l'eau

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Maroc : Agriculture des villes, en raison de la sécheresse de ces dernières années. Une utilisation aussi efficace que possible de l’eau et l’augmentation du rendement des cultures sont des conditions sine qua non à l’amélioration du niveau de vie des habitants. À cet égard, les autorités marocaines font preuve d’une grande détermination politique. Depuis plusieurs années, elles bénéficient en outre du soutien de la Belgique. Vers une meilleure gestion de l’eau Depuis 1972, l’eau de la vallée du Drâa est recueillie dans le barrage Mansour Eddahbi, d’où elle est ensuite redistribuée. En fonction des réserves du lac artificiel, l'eau est libérée plusieurs fois par an afin de permettre aux cultivateurs d'inonder leurs champs, pour remplir ensuite les nappes aquifères des oasis. "Actuellement, le lac artificiel est pratiquement plein. Dans quelques jours, ils ouvriront les écluses. D’ici là, les fermiers s'emploient à préparer leurs terres. Mais le barrage n’est que le premier maillon de la chaine", souligne Abdessalam Majd. En tant que président de l’association locale des cultivateurs du village d’El-Had, il sait de quoi il parle. "L’eau du barrage ne permet qu’une irrigation temporaire des champs. Ménager la nappe phréatique en puisant l’eau avec parcimonie est bien plus important. Jusqu’il y a peu, chaque cultivateur disposait de son propre puits et assumait intégralement le coût de la pompe. Avec l'association, nous investissons aujourd’hui dans des pompes à plus haut débit et nous en partageons les coûts, ce qui nous permet de réduire celui de l’eau. Et puis, grâce à une meilleure répartition des parcelles et de leur irrigation, nous sommes parvenus à diminuer la consommation d'eau d’un tiers." De plus, l’usage de nouvelles techniques, plus économes, comme l’irrigation goutteà-goutte, forme une solution supplémentaire aux problèmes de carences en eau. Rachid Lahcini, un jeune cultivateur de 24 ans, irrigue depuis l’année dernière son hectare de palmiers dattiers au moyen d’un système de canalisations qui n’arrosent que le pied de l’arbre. "Cela demande un investissement important, mais grâce aux subsides des autorités marocaines, qui en assument 60 %, nous le rentabilisons en 4 ans. Ce système a prouvé sa rentabilité sur les grandes parcelles et il reste désormais à convaincre les cultivateurs de l’appliquer également sur leurs plus petites parcelles. Si j’ai du affronter la gouaille des villageois au début, aujourd’hui, il y en a déjà un qui a suivi mon exemple", sourit Rachid. Valeur ajoutée Produits phares des oasis, les dattes disposent d’un énorme potentiel. Cela explique les efforts qui sont consentis afin d’en améliorer la qualité et d’en parfaire la commercialisation. Ahmed Besbes est expert agronome et accompagne les cultivateurs dans cette mission. "Les palmiers dattiers ne sont pas toujours cultivés dans des conditions optimales. Nous conseillons aux cultivateurs d’élaguer les pousses latérales et de les replanter. En taillant les cimes, on peut également éviter aux dattiers des dépenses inutiles en eau et en énergie. Par ailleurs, nous aidons les cultivateurs à effectuer plus efficacement l’insémination manuelle des palmiers femelles au moyen du pollen des arbres mâles. Ensuite, nous les soutenons dans leur lutte contre le ‘bayout’, une maladie fongique dont sont atteints chaque année 4% des palmiers. © DGCD/R.Van Vaerenbergh Pour maximaliser les revenus qui proviennent des dattes, nous organisons des ateliers visant à les trier correctement, en fonction du type et de la taille, à les conserver plus longtemps, et à mieux les emballer et présenter lors de la vente. Enfin, nous incitons la population à manger plus de dattes toute l’année, et pas seulement en période de ramadan. Et si en plus, comme ce fut le cas cette année, nous bénéficions d'un peu de pluie, leurs efforts porteront inévitablement leurs fruits." La datte, aliment de santé, est riche en sucres, vitamine B, minéreaux, fibres et antioxydants. Reinout Van Vaerenbergh n o v e m b r e-d e c e m b r e 2009 dimension 9
dossier Un puits de revenus pour les Fournisseur d'eau potable, le puits remplit également d'autres missions. Il améliore la production agricole, en permettant par exemple de faire une récolte supplémentaire en saison sèche. Mis à la disposition des populations les plus vulnérables, et associé à un lopin de terre, il devient un véritable outil de lutte contre la pauvreté. Voici un projet parmi d'autres mené au Benin par PROTOS. Le projet a reçu le soutien du Fonds belge de survie. © DGCD/Chris Simoens Grâce à un puits, les bas-fonds sont cultivables durant la saison sèche. Dans le village béninois de Medehounta, Abla Djikpehounde arrose ses nouveaux plants de tomates et son champ encore un peu dégarni en cette saison. Elle se dit très satisfaite des changements que ce puits a apportés : "Avant, je ne gagnais rien pendant la saison sèche. Aujourd'hui, je dispose d'un terrain où je peux cultiver des légumes et du maïs pendant la saison sèche. Je fais pousser des tomates et aussi du ‘crin crin’.” Elle désigne un autre champ. Le crin crin est un légume feuille populaire au Bénin, très riche en fer, ce qui en fait un complément alimentaire très intéressant. Il se cuisine un peu comme l'épinard. "Cette saison, j'essaie aussi de planter des choux. Tu peux les vendre à bon prix au marché de Cotonou.” Et quel est le rendement du petit lopin de 0,12 ha d'Abla ? “Ce doit être en net environ 250.000 CFA. J'ai 35.000 CFA de frais et 285.000 CFA de bénéfice pour les six mois par an que je travaille au champ. Mais nous ne vendons pas tout, nous mangeons aussi nos propres légumes.” 250.000 CFA équivaut à 380 euros, environ sept mois de petit salaire à Cotonou. Une belle somme au Bénin. De laquelle Abla, après en avoir mis un peu de côté, consacre la plus grande partie aux frais scolaires de ses enfants et aux soins de santé. Ses revenus seraient plus élevés si elle pouvait se procurer des pesticides et des engrais, mais c'est audessus de ses moyens. Parmi les pistes étudiées, celle des unions de producteurs soutenues par le projet qui pourraient accorder des prêts pour les légumes et le riz. Populations vulnérables Abla fait partie du groupe des six femmes et onze hommes participant au projet. Ce sont pour la plupart des personnes dites "vulnérables", c'est-à-dire ne disposant que de réserves minimes. Au moindre revers – une maigre récolte, une mauvaise germination des semences, des frais médicaux imprévus – ils ne s'en sortent plus. La saison sèche intermédiaire est la plus difficile à passer car l'agriculture est quasiment au point mort. Ou plutôt, elle l’était... Grâce à ce projet, ils disposent aujourd'hui d'un petit lopin de terre – environ 0,12 ha – qu'ils ont négocié avec les propriétaires fonciers. Le contrat est prévu pour une période de 10 ans (renouvelable) et la location s'élève à 1.000 CFA/0,04 ha/an. Avant, la terre était inutilisable car trop sèche. Le projet a permis d'installer un puits équipé d’une pompe à moteur qui conduit l'eau jusqu'à un réservoir. Le réservoir fournit la pression aux différents robinets auxquels sont fixés les tuyaux d'arrosage. S'il y a trop d'agriculteurs qui arrosent en même temps, la pompe peut augmenter la pression. Terres irriguées Les terres distribuées aux bénéficiaires de Medehounta sont des terres inondables, dénommées "bas-fonds". Il s'agit de terres 10 dimension n o v e m b r e-d e c e m b r e 2009
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Page 3 and 4: Dossier étancher la soif © DGCD/R
Page 5: Dossier Un oasis DE DATTES © DGCD/
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Page 11 and 12: l’état de "stress hydrique". En
Page 13 and 14: © Ecologie environnementale > de n

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