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Un ancien membre du gang Mara Salvatrucha travaille dans un ...

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On retrouve les <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es de rue <strong>dans</strong> les comm<strong>un</strong>autés américaine, européenne, asiatique et au-delà – au<br />

même titre que la criminalité et la violence qui, avec d’importantes variations selon les régions, tendent à caractériser<br />

la vie des <strong>gang</strong>s (VIOLENCE DES GANGS). Les solutions ne sont toutefois ni évidentes, ni simples. Bien que les<br />

<strong>gang</strong>s de rue partagent de nombreuses similitudes à travers le monde, ils diffèrent considérablement à maints égards<br />

(Morales, 2004, p. 395-396, 399-413). Les autorités nationales et m<strong>un</strong>icipales ont généralement <strong>du</strong> mal à exploiter les<br />

connaissances, qui s’étoffent mais sont hétérogènes, afin de régler leur «problème de <strong>gang</strong>s».<br />

Les interventions visant à la fois les <strong>gang</strong>s et le comportement des <strong>gang</strong>s se multiplient aujourd’hui. Si bon nombre<br />

d’entre elles puisent leurs origines <strong>dans</strong> des efforts consentis initialement aux États-<strong>Un</strong>is, les modèles antérieurs<br />

ont été adaptés à mesure que les <strong>gang</strong>s de rue apparaissaient <strong>dans</strong> de nouveaux contextes. Ce chapitre décrit quelques-<strong>un</strong>es<br />

des principales théories et pratiques qui sous-tendent les programmes de prévention, de traitement et de<br />

répression des <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es. Il présente des exemples bien connus de chaque type de programme tirés de différentes<br />

régions et, lorsqu’elles existent, les preuves de leur efficacité et de leur pro<strong>du</strong>ctivité.<br />

Voici les principales conclusions de ce chapitre:<br />

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<br />

<br />

<br />

Les <strong>membre</strong>s des <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es s’appuient sur <strong>un</strong> continuum de je<strong>un</strong>es qui englobe également les je<strong>un</strong>es à<br />

problèmes et les délinquants susceptibles de rejoindre les <strong>gang</strong>s. Les besoins de ces différentes populations sont<br />

distincts et nécessitent des interventions séparées.<br />

Les interventions contre les <strong>gang</strong>s de rue sont plus souvent guidées par la sagesse populaire que par des preuves<br />

tangibles; de nombreux programmes à grande échelle continuent d’être mis en œuvre malgré la démonstration<br />

de résultats positifs minimes voire inexistants.<br />

Malgré leurs limites, les interventions répressives à court terme restent plus nombreuses que les programmes de<br />

prévention ou de réinsertion, en partie en raison de considérations financières.<br />

Les évaluations rigoureuses des interventions contre les <strong>gang</strong>s de rue sont peu fréquentes et mesurent généralement<br />

le changement de comportement et d’attitudes rapporté par les intéressés plutôt que les niveaux d’affiliation<br />

ou de violence des <strong>gang</strong>s.<br />

<strong>Un</strong>e série de facteurs relatifs à de nombreux domaines contribuent à encourager l’affiliation aux <strong>gang</strong>s et leurs<br />

activités; auc<strong>un</strong>e intervention axée sur <strong>un</strong> facteur spécifique n’est susceptible d’enregistrer des répercussions<br />

globales significatives.<br />

Les interventions, qui associent la répression à la prévention et au traitement, se déclinent sur le long terme,<br />

impliquent la comm<strong>un</strong>auté et sont adaptées à des contextes spécifiques (culturel, socio-économique, développemental,<br />

de genre), sont les plus prometteuses.<br />

Ce chapitre se compose de cinq sections principales. La première décrit les approches des interventions anti<strong>gang</strong><br />

présentées <strong>dans</strong> le chapitre et quelques-<strong>un</strong>s des facteurs contextuels importants pour l’étude des <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es.<br />

La deuxième porte sur les stratégies de prévention. Il s’agit, d’<strong>un</strong>e part, d’approches concernant les je<strong>un</strong>es, ciblant<br />

les indivi<strong>du</strong>s susceptibles de s’affilier à des <strong>gang</strong>s et, d’autre part, des stratégies qui concernent l’environnement,<br />

axées sur les processus <strong>du</strong> groupe ainsi que le changement collectif et comm<strong>un</strong>autaire. La section suivante analyse<br />

les programmes axés sur la réinsertion. Elle établit <strong>un</strong>e distinction entre les approches concernant les je<strong>un</strong>es et


celles axées sur l’environnement. L’avant-dernière section abordera les stratégies de répression, notamment les<br />

approches coercitives et alternatives. La fin <strong>du</strong> chapitre reprend les principales conclusions et identifie les domaines<br />

qui nécessitent de plus amples recherches.<br />

<br />

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<br />

<br />

<br />

<br />

D’<strong>un</strong> point de vue historique, <strong>dans</strong> le monde de la criminologie et de la justice pénale, l’étude des <strong>gang</strong>s de rue s’est<br />

considérablement intensifiée ces dernières années. Les <strong>gang</strong>s de rue sont aujourd’hui de plus en plus souvent étudiés<br />

à la lumière des facteurs de risque, en partie en raison de la multiplication des efforts consentis en matière de santé<br />

publique pour régler les problèmes sociaux, en particulier la violence armée (Sanders et Lankenau, 2006). L’origine<br />

ethnique, le niveau socio-économique, le statut professionnel, le sexe, l’usage de stupéfiants et les résultats scolaires<br />

des <strong>membre</strong>s des <strong>gang</strong>s, parmi d’autres facteurs, ont pris <strong>un</strong>e place nettement plus importante <strong>dans</strong> les efforts visant<br />

à comprendre et résoudre le problème des <strong>gang</strong>s. Les sections suivantes de ce chapitre examineront par conséquent<br />

<strong>dans</strong> quelle mesure les interventions ont intégré cette nouvelle profusion d’informations et d’analyses.<br />

Dans le jargon de la criminologie, les projets et les politiques axés sur les <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es et destinés à améliorer<br />

la sécurité publique sont répartis d’<strong>un</strong>e manière générale en approches de prévention, d’intervention et de répression<br />

(Spergel, 1995, p. 171-296; Klein et Maxson, 2006, p. 246-263). Dans ce chapitre, le terme «traitement» est substitué<br />

à celui d’«intervention», qui est utilisé ici au sens large, comme toute mesure destinée à contrôler ou à ré<strong>du</strong>ire la<br />

présence des <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es. Les efforts de prévention visent à ré<strong>du</strong>ire le risque de voir des je<strong>un</strong>es en situation<br />

précaire intégrer des <strong>gang</strong>s et à accroître le degré de résistance de la population des je<strong>un</strong>es en général à l’appel des<br />

<strong>gang</strong>s. Le traitement met l’accent sur le changement d’attitude et de comportement des je<strong>un</strong>es qui ont déjà intégré<br />

des <strong>gang</strong>s, les conditions sociales et les processus qui sous-tendent leur organisation. La répression des <strong>gang</strong>s de<br />

je<strong>un</strong>es fait référence aux activités visant à sanctionner, à mettre la pression ou à détourner les <strong>gang</strong>s et leurs <strong>membre</strong>s<br />

vers d’autres activités afin de ré<strong>du</strong>ire leur comportement antisocial. Certaines initiatives peuvent combiner deux ou<br />

plusieurs types d’approches <strong>dans</strong> <strong>un</strong>e stratégie plus large.<br />

<strong>Un</strong>e des caractéristiques de l’approche reposant sur la santé publique, approche qui a influencé l’étude des <strong>gang</strong>s<br />

de je<strong>un</strong>es, est <strong>un</strong>e préférence marquée pour l’utilisation de preuves scientifiques <strong>dans</strong> la conception, la mise en<br />

œuvre et l’évaluation des programmes d’intervention. En l’occurrence, les preuves font non seulement référence aux<br />

recherches existantes mais également à la surveillance des tendances de la violence (surveillance sanitaire), des lieux<br />

où sont recensés les incidents violents, de l’usage des armes et de l’évaluation des lois pertinentes, parmi d’autres<br />

sources de données. Toutefois, <strong>dans</strong> de nombreux cas, les propositions d’interventions sur les <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es,<br />

comme le problème de l’accès des civils aux armes à feu, représentent <strong>un</strong> enjeu politique important et des facteurs<br />

autres que les preuves scientifiques entrent souvent en ligne de compte.<br />

L’intérêt pour les relations entre les indivi<strong>du</strong>s et les environnements comm<strong>un</strong>autaires, l’interaction entre les facteurs<br />

à l’avant-plan et à l’arrière-plan et le modèle écologique sont également des caractéristiques distinctives des<br />

approches actuelles calquées sur le modèle de santé publique (Valdez et Kaplan, 2007; OMS, 1996). Le modèle<br />

écologique accorde de l’importance à l’environnement social, à la modification <strong>du</strong> comportement collectif et au<br />

changement indivi<strong>du</strong>el (Klein et Maxson, 2006, p. 209-227).<br />

<br />

S’il existe de nombreux points comm<strong>un</strong>s entre les <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es, ils peuvent néanmoins se démarquer par leur organisation,<br />

leur portée, leurs objectifs, l’intensité de la violence dont ils font preuve, leurs activités économiques et leur<br />

hiérarchie (RÉSUMÉ). Idéalement, ces différences devraient être prises en compte <strong>dans</strong> la planification des interventions.<br />

Par exemple, les <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es salvadoriens ont développé leur usage caractéristique de la violence <strong>dans</strong> le contexte<br />

sociopolitique spécifique de guerre civile et de migration circulaire. La guerre civile a fourni aux je<strong>un</strong>es <strong>membre</strong>s des<br />

<strong>gang</strong>s salvadoriens l’expérience d’<strong>un</strong> conflit violent généralisé, <strong>du</strong> combat rapproché et leur a permis de se familiariser


avec <strong>un</strong>e série d’armes de guerre. En s’installant <strong>dans</strong> des quartiers latinos déshérités des États-<strong>Un</strong>is, ils ont trouvé <strong>dans</strong><br />

les <strong>gang</strong>s mexicano-américains existants des modèles d’acculturation au sein de la société (Menijivar, 2000, p. 148). Mais<br />

les facteurs sociopolitiques qui ont façonné leur expérience étaient différents de ceux de leurs homologues mexicanoaméricains,<br />

même s’ils résidaient <strong>dans</strong> les mêmes quartiers. Les <strong>gang</strong>s traditionnels des barrios (quartiers) mexicanoaméricains,<br />

dont l’existence remonte à plusieurs générations, ont développé des caractéristiques distinctives qui sont<br />

aujourd’hui profondément enracinées <strong>dans</strong> leurs comm<strong>un</strong>autés (Klein et Maxson, 2006, p. 176-177) 1 .<br />

La culture, tout comme la comm<strong>un</strong>auté, joue <strong>un</strong> rôle essentiel <strong>dans</strong> la vie des <strong>membre</strong>s des <strong>gang</strong>s. Certains<br />

aspects de la culture de <strong>gang</strong> sont aujourd’hui <strong>un</strong>iversels. La culture rap <strong>gang</strong>sta, originaire des États-<strong>Un</strong>is, est devenue<br />

<strong>un</strong>e référence <strong>dans</strong> de nombreuses régions, correspondant parfaitement à l’identité que le <strong>gang</strong> offre aux je<strong>un</strong>es<br />

(Hagedorn, 2008, p. 85-91). Les cultures locales interagissent souvent avec la culture <strong>gang</strong>sta mondialisée pour créer<br />

<strong>un</strong> système complexe de significations, chaque société générant des cultures de <strong>gang</strong> et des styles d’interventions<br />

spécifiques. Les <strong>gang</strong>s asiatiques et les interventions en Extrême-Orient ritualisent généralement l’adhésion à des<br />

normes et des valeurs strictes. Les <strong>gang</strong>s américains et les interventions <strong>dans</strong> ce pays reflètent l’indivi<strong>du</strong>alisme de la<br />

société au sens large, alors que les Européens semblent influencés par l’État-providence (Klein et Maxson, 2006,<br />

p. 256; Carlsson et Decker, 2005, p. 262-263).<br />

La dynamique de genre peut également jouer <strong>un</strong> rôle important. Les <strong>gang</strong>s sont composés essentiellement de je<strong>un</strong>es<br />

de sexe masculin, et il y a de fortes chances que les interventions s’adressent à <strong>un</strong> groupe cible d’hommes (FILLES).<br />

Les recherches montrent toutefois que les filles affiliées à des <strong>gang</strong>s présentent des facteurs de risque spécifiques,<br />

différents de ceux de leurs homologues de sexe masculin (Klein et Maxson, 2006, p. 150-152). Parmi les facteurs de<br />

risque particuliers aux filles, citons les comportements de recherche <strong>du</strong> risque, <strong>un</strong> engagement scolaire limité, des pairs<br />

prosociaux moins nombreux, <strong>un</strong>e participation moindre aux activités sportives de la comm<strong>un</strong>auté et <strong>un</strong> attachement<br />

plus faible envers les enseignants (Esbensen et Deschenes, 1998; Maxson et Whitlock, 2002). D’après les recherches,<br />

les filles qui rejoignent les <strong>gang</strong>s connaissent des problèmes familiaux plus graves que leurs homologues délinquants<br />

masculins, et notamment <strong>un</strong>e prévalence plus élevée de maltraitance et de négligence (Miller, 2006, p. 57). Il se peut<br />

que les approches partant de l’hypothèse selon laquelle les facteurs de risque sont les mêmes pour les garçons et les<br />

filles, fassent l’impasse sur <strong>un</strong>e partie significative de la population à risque. Chez les filles vivant <strong>dans</strong> des comm<strong>un</strong>autés<br />

où règnent les <strong>gang</strong>s, <strong>un</strong> problème majeur et souvent négligé est posé par l’association informelle entre des filles<br />

extérieures aux <strong>gang</strong>s et des <strong>membre</strong>s de <strong>gang</strong>s, qui les expose à de hauts risques de comportements comme la violence,<br />

l’agression sexuelle et l’usage de drogues (Valdez, 2007, p. 109-133).<br />

<br />

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<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

L’<strong>un</strong>e des plus grandes difficultés <strong>dans</strong> la conception de programmes d’intervention ciblant les <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es<br />

consiste à s’accorder sur <strong>un</strong>e définition appropriée de ces groupes. La je<strong>un</strong>esse est <strong>un</strong>e phase <strong>dans</strong> le parcours <strong>du</strong><br />

développement humain caractérisée par de profonds changements physiques et psychologiques qui débutent au<br />

début de l’adolescence pour s’achever au début de l’âge a<strong>du</strong>lte (Elder, 1998, p. 954-956; Rindfuss, Swicegood et<br />

Rosenfeld, 1987). Il est nécessaire d’en être conscient lorsqu’on conçoit des interventions ciblant les <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es,<br />

de même que des définitions suffisamment nuancées des groupes cibles sont nécessaires aussi. Ce chapitre utilise<br />

la définition de l’Euro<strong>gang</strong>, qui définit les <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es de rue comme étant <strong>du</strong>rables, établis <strong>dans</strong> la rue, composés<br />

de je<strong>un</strong>es qui adoptent et privilégient <strong>un</strong> comportement illégal ou criminel, et dont l’identité repose sur les<br />

codes de la rue et les actes illégaux (Klein et Maxson, 2006, voir encadré 9.1). Cette définition englobe non seulement<br />

les <strong>gang</strong>s violents de la drogue mais également les <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es criminels qui s’adonnent au racket/à l’extorsion<br />

en échange de protection, au trafic d’êtres humains ou à d’autres activités illicites.<br />

D’<strong>un</strong> point de vue analytique, les <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es forment <strong>un</strong> continuum avec des groupes de je<strong>un</strong>es (voir<br />

figure 9.1). À <strong>un</strong>e extrémité se trouvent les je<strong>un</strong>es normaux qui, en raison <strong>du</strong> stress physique et psychosocial lié au<br />

développement de l’adolescence, peuvent adopter sporadiquement <strong>un</strong> comportement déviant, mais qui sont pour<br />

la majeure partie bien intégrés <strong>dans</strong> les institutions de la société (famille, école, comm<strong>un</strong>auté) 2 . Les je<strong>un</strong>es à problèmes<br />

se sont détournés de manière évidente de ces institutions et ont développé <strong>un</strong> modèle de comportement<br />

déviant. Ils sont plus ou moins organisés en bandes tout comme des je<strong>un</strong>es ordinaires, ne s’adonnent pas à des<br />

activités criminelles graves et sont rarement armés (Weerman et Decker, 2005, p. 288-291). Alors que les je<strong>un</strong>es


délinquants sont également organisés de manière lâche, leur activité criminelle et la détention d’armes est plus courante<br />

chez eux que chez les je<strong>un</strong>es à problèmes. Les je<strong>un</strong>es délinquants sont susceptibles d’être déférés devant les<br />

juges de la je<strong>un</strong>esse et comprennent <strong>un</strong> sous-groupe important qui pourrait venir grossir les rangs de la population<br />

des <strong>gang</strong>s (Thornberry et al., 2003). À l’autre extrémité <strong>du</strong> continuum se situent les différents types de <strong>gang</strong>s de rue<br />

et de la drogue, organisés à l’extrême, caractérisés par des niveaux élevés de criminalité et collectivement armés<br />

(Klein et Maxson, 2006, p. 167-188).<br />

Si les interventions ciblant les je<strong>un</strong>es des<br />

<strong>gang</strong>s ressemblent à celles qui visent les je<strong>un</strong>es<br />

à problèmes ou les délinquants, leur<br />

<br />

conception et leur application peuvent être<br />

<br />

très différentes. Par exemple, il est important<br />

de tenir compte des variations structu-<br />

<br />

<br />

relles <strong>dans</strong> la hiérarchie des leaders, <strong>membre</strong>s<br />

prépondérants, <strong>membre</strong>s périphériques<br />

<br />

<br />

et aspirants («wannabees») lors de la planification<br />

des interventions anti<strong>gang</strong>. Pour le<br />

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<br />

je<strong>un</strong>e <strong>membre</strong>, le premier lien social est l’organisation<br />

<strong>du</strong> <strong>gang</strong>, qui est armée pour<br />

<br />

<br />

assurer la protection collective et le contrôle<br />

<strong>du</strong> marché. Les je<strong>un</strong>es <strong>gang</strong>s de la drogue<br />

sont souvent impliqués <strong>dans</strong> des marchés


de la drogue dynamiques et sont forcés d’interagir avec des <strong>gang</strong>s d’a<strong>du</strong>ltes et des <strong>gang</strong>s de prison qui contrôlent<br />

cette activité (Valdez, 2005; PRISON). Le <strong>gang</strong> remplace le niveau de contrôle social organisé exercé par des familles<br />

défaillantes ou absentes et d’autres ressources sociales (Venkatesh, 1997; Venkatesh et Levitt, 2000). Par opposition,<br />

les délinquants et les je<strong>un</strong>es à problèmes peuvent simplement se laisser aller à <strong>un</strong> comportement antisocial à cause<br />

d’<strong>un</strong>e faiblesse relative <strong>du</strong> contrôle social informel (Matza, 1990).<br />

La flexibilité adoptée par les nombreux <strong>gang</strong>s complique le développement d’interventions simples. Observant<br />

l’émergence de <strong>gang</strong>s de rue turcs à Berlin, Spergel compare le processus de formation des <strong>gang</strong>s à <strong>un</strong>e variante des<br />

rues de la physique newtonienne. Le processus de groupe de ces <strong>gang</strong>s était étroitement lié à la protection des<br />

je<strong>un</strong>es turcs des excès des <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es néo-nazis. Chaque attaque perpétrée par <strong>un</strong> <strong>gang</strong> néo-nazi se solderait<br />

par <strong>un</strong>e vengeance équivalente d’<strong>un</strong> <strong>gang</strong> de rue turc (Spergel, 1995, p. 5). Ce cycle peut entraîner l’institutionnalisation<br />

des <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es ou de groupes similaires pour remplir les vides laissés par la sécurité publique et les<br />

autres services sociaux (PRO-GOUVERNEMENT).<br />

En Afrique <strong>du</strong> Sud, à la fin de l’apartheid en 1994, les <strong>gang</strong>s ont fait partie intégrante des processus sociaux au<br />

sens large et ont souvent été à l’origine de la prédation et de la protection sociales mais au sein de la même comm<strong>un</strong>auté<br />

(<strong>Mara</strong>is, 2001). Le <strong>gang</strong> de je<strong>un</strong>es est inconstant <strong>dans</strong> « sa capacité à passer à la vitesse supérieure, évoluer<br />

d’<strong>un</strong>e bande de je<strong>un</strong>es sauvages à <strong>un</strong>e entreprise illicite, à essayer d’obtenir pour des privilèges politiques ou à agir<br />

comme <strong>gang</strong>sters à la solde des forces au pouvoir » (Hogedorn, 2008, p. 33). Les interventions doivent être constamment<br />

ajustées pour refléter les changements qui interviennent inévitablement <strong>dans</strong> les populations cibles.<br />

<br />

<br />

<br />

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<br />

<br />

La plupart des recherches pertinentes faites récemment en vue de la planification des interventions proviennent <strong>du</strong><br />

travail de la Chicago School 3 . Cette école a vu <strong>dans</strong> les <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es <strong>un</strong>e conséquence de la désorganisation<br />

sociale qui apparaît lorsque les villes s’urbanisent et grandissent rapidement. La réponse de la Chicago School à<br />

l’urbanisation intensive de la ville au début <strong>du</strong> 20 e siècle, y compris au changement radical de ses structures sociales,<br />

s’applique à de nombreux pays <strong>dans</strong> le monde au 21 e siècle. Selon ce modèle, les <strong>gang</strong>s se forment spontanément<br />

à partir des jeux d’enfants et de l’interaction au coin des rues <strong>dans</strong> le contexte de la désorganisation sociale (Bursik<br />

et Grasmick, 2006, p. 5-6) et en raison de l’incapacité des institutions primaires et secondaires à exercer <strong>un</strong> contrôle<br />

social <strong>dans</strong> des conditions urbaines.<br />

La Chicago School est partie de l’hypothèse que la désorganisation comm<strong>un</strong>autaire et l’interaction complexe entre<br />

le développement de l’enfant et le conflit psychosocial empêchent l’élaboration d’<strong>un</strong>e stratégie <strong>un</strong>ique ou d’<strong>un</strong><br />

remède miracle aux problèmes des <strong>gang</strong>s. En revanche, les stratégies doivent mettre en œuvre des interventions<br />

multiples combinées de manière créative, cohérente et sensée pour obtenir des résultats bien définis – par exemple,<br />

<strong>un</strong>e baisse de la violence et de la délinquance, le placement professionnel, la mobilisation comm<strong>un</strong>autaire et l’engagement<br />

sportif. Ces objectifs ne supposent pas la dissolution complète d’<strong>un</strong> <strong>gang</strong>, mais impliquent de réorienter<br />

et de recadrer les processus <strong>du</strong> groupe pour obtenir des impacts positifs <strong>dans</strong> la comm<strong>un</strong>auté. La littérature ainsi<br />

que le passé politique confirment que les stratégies à long terme reposant sur des composantes multiples sont les<br />

plus susceptibles d’avoir <strong>un</strong> impact <strong>du</strong>rable (Klein et Maxson, 2006, p. 263).<br />

Le coût des stratégies <strong>du</strong>rables à composantes multiples peut toutefois être considérable. À titre d’exemple, Los<br />

Angeles investit 20 millions de dollars par an, pour <strong>un</strong>e <strong>du</strong>rée d’au moins quatre ans, <strong>dans</strong> <strong>un</strong> programme d’intervention<br />

global ciblant les <strong>gang</strong>s, auxquels s’ajoutent 900.000 USD par an pour <strong>un</strong>e évaluation indépendante (Klein,<br />

2009, p. 720; voir encadré 9.4). Ce qui dépasse les moyens de nombreuses villes. C’est en partie pour cette raison,<br />

et pour des motifs politiques ou par sagesse populaire, que les interventions à court terme tendent à être plus courantes.<br />

Les études disponibles tendent à suggérer que l’incarcération des <strong>membre</strong>s de <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es afin de<br />

ré<strong>du</strong>ire la criminalité liée aux <strong>gang</strong>s demeure largement répan<strong>du</strong>e partout <strong>dans</strong> le monde. Ces politiques sont souvent<br />

entreprises sans assurances d’<strong>un</strong> impact positif <strong>du</strong>rable, voire en présence de conséquences négatives. Dans<br />

certains contextes, le retrait des <strong>membre</strong>s des <strong>gang</strong>s de rue peut servir à vider les ressources humaines de la comm<strong>un</strong>auté<br />

comme il peut également renforcer les liens entre la rue et la prison. Les <strong>gang</strong>s qui se sont institués <strong>dans</strong><br />

les prisons sont apparus comme de nouvelles forces politiques puissantes en Afrique et en Amérique latine (Amorim,<br />

1993; Arana, 2005; Steinberg, 2004; PRISON).


<strong>Un</strong> autre aspect important pour l’élaboration de politiques anti<strong>gang</strong> est la nécessité d’<strong>un</strong>e évaluation scientifique.<br />

Les évaluations fournissent <strong>un</strong>e base scientifique pour décrire le processus de mise en œuvre d’<strong>un</strong> programme,<br />

vérifier sa conformité au protocole et en évaluer les résultats et l’impact sur la société au sens large. Les évaluations<br />

mesurent généralement <strong>un</strong> large éventail de résultats et d’impacts – notamment les changements d’attitudes rapportés<br />

par les intéressés et observés parallèlement, les perceptions de la sécurité au sein de la comm<strong>un</strong>auté, les niveaux<br />

de violence, les taux de criminalité et les niveaux d’emploi des je<strong>un</strong>es à risque – mais doivent idéalement être directement<br />

liées aux objectifs <strong>du</strong> programme et à ses postulats. Sans évaluation scientifique des programmes spécifiques,<br />

il n’existe auc<strong>un</strong> moyen d’estimer leurs avantages (ou les torts involontaires qu’ils sont susceptibles de causer), de<br />

sorte que c’est le bon sens comm<strong>un</strong> qui continue de servir de guide. Les coûts impliqués peuvent néanmoins être<br />

prohibitifs et certains chercheurs en la matière restent sceptiques quant à l’utilité des évaluations. Les évaluations<br />

complètes représentent toujours l’exception plutôt que la règle.<br />

À long terme, l’absence d’évaluation scientifique de la politique menée à l’égard des <strong>gang</strong>s entravera le développement<br />

d’<strong>un</strong>e compréhension plus nuancée à la fois <strong>du</strong> processus et de l’impact des nombreuses interventions<br />

bien intentionnées lancées chaque année. Toutefois, certains signes indiquent la possibilité d’<strong>un</strong> revirement. Aux<br />

États-<strong>Un</strong>is, le financement de nouveaux programmes d’intervention est généralement subordonné à l’inclusion<br />

d’<strong>un</strong> composant d’évaluation qui fournit des indicateurs objectifs des résultats <strong>du</strong> programme et de leurs impacts<br />

au sens large (OJJDP, 2008, p. 6-8). L’intégration de composants d’évaluation culturellement pertinents <strong>dans</strong> les<br />

différentes politiques liées aux <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es et la programmation des interventions représente <strong>un</strong> défi important<br />

pour l’avenir.<br />

<br />

Le processus par lequel <strong>un</strong> je<strong>un</strong>e devient <strong>membre</strong> d’<strong>un</strong> <strong>gang</strong> est progressif. Les je<strong>un</strong>es traînent généralement avec les<br />

<strong>membre</strong>s <strong>du</strong> <strong>gang</strong> pendant <strong>un</strong> an avant de s’engager à les rejoindre (Miller, 2006, p. 43). Les stratégies de prévention<br />

reconnaissent l’importance de cette période d’acclimatation et ciblent à la fois la population de je<strong>un</strong>es en général et<br />

ceux qui représentent <strong>un</strong> groupe à risque (délinquants) à ce stade. Les approches applicables à la population générale<br />

impliquent l’information, l’é<strong>du</strong>cation et le développement de compétences permettant d’offrir <strong>un</strong>e résistance à la<br />

pression exercée par la culture et les pairs pour adhérer au <strong>gang</strong>. Les programmes qui ciblent plus spécifiquement les<br />

je<strong>un</strong>es à risque prévoient souvent l’offre d’alternatives, é<strong>du</strong>catives ou autres, à l’affiliation au <strong>gang</strong> de rue.<br />

La plupart des <strong>membre</strong>s de <strong>gang</strong>s étaient déjà impliqués <strong>dans</strong> des activités délinquantes avant leur adhésion; la<br />

prévention de l’affiliation au <strong>gang</strong> doit donc être replacée <strong>dans</strong> le contexte plus large des problèmes juvéniles (Battin<br />

et al., 1998; Esbensen, 2000; Thornberry et al., 2003). Les efforts de prévention reposent sur la théorie selon laquelle il<br />

est plus rentable et moins difficile d’empêcher les je<strong>un</strong>es d’adhérer à <strong>un</strong> <strong>gang</strong> que d’essayer de les extraire de ses<br />

structures plus tard. Bon nombre de théories scientifiques, politiques, spirituelles et religieuses ont guidé et étayé la<br />

conception et la mise en œuvre des stratégies de prévention. Ces initiatives peuvent être réparties entre celles qui se<br />

concentrent sur les je<strong>un</strong>es et celles qui visent plus particulièrement leur environnement, même si les résultats escomptés<br />

incluent souvent à la fois des changements au niveau indivi<strong>du</strong>el et au niveau de l’environnement social.<br />

<br />

Les stratégies de prévention orientées vers les je<strong>un</strong>es ciblent les indivi<strong>du</strong>s et s’appuient généralement sur la théorie<br />

<strong>du</strong> risque et de la résilience (Howkins, Catalano et Arthur, 2002; Hazen et al., 2008, p. 229-230). Certaines combinaisons<br />

et interactions spécifiques des facteurs de risque et de résilience pourraient influencer la probabilité qu’<strong>un</strong><br />

indivi<strong>du</strong> s’affilie à <strong>un</strong> <strong>gang</strong>. Les facteurs de risque, définis comme «les risques indivi<strong>du</strong>els ou environnementaux qui<br />

augmentent la vulnérabilité d’<strong>un</strong> indivi<strong>du</strong> aux conséquences développementales négatives» (Small et Luster, 1994,<br />

p. 182; Wyrick et Howell, 2004), peuvent être opposés aux facteurs de protection qui diminuent la probabilité avec<br />

laquelle l’indivi<strong>du</strong> choisira de s’affilier au <strong>gang</strong>, malgré la présence d’<strong>un</strong> ou de plusieurs facteurs de risque (Klein et<br />

Maxson, 2006, p. 154-156).


Divers facteurs de risque et de protection semblent intervenir <strong>dans</strong> le processus de développement associé à<br />

l’implication des je<strong>un</strong>es <strong>dans</strong> les <strong>gang</strong>s (Wyrick et Howell, 2004, p. 22-25). La probabilité d’<strong>un</strong>e affiliation au <strong>gang</strong><br />

augmente proportionnellement à l’accumulation des facteurs de risque, comme elle affecte les autres comportements<br />

à problème (Hill et al., 1999). D’<strong>un</strong> point de vue analytique, ces facteurs de risque englobent les traits indivi<strong>du</strong>els,<br />

les structures et les processus familiaux, les influences exercées par les pairs, l’engagement et les résultats scolaires<br />

ainsi que le contexte comm<strong>un</strong>autaire au sens large (Howell, 1998). Évaluer ces facteurs de risque permet d’identifier<br />

les je<strong>un</strong>es qui pourraient tirer profit d’<strong>un</strong>e intervention spécifique (Klein et Maxson, 2006).<br />

L’expérience européenne tend à suggérer que les facteurs de protection comm<strong>un</strong>autaires peuvent entraver la<br />

pérennité des <strong>gang</strong>s de rue à long terme (Weerman et Decker, 2005, p. 290-292; Klein et Maxson, 2006, p. 47-48).<br />

Ces facteurs sont l’émergence relativement récente des <strong>gang</strong>s (par rapport aux États-<strong>Un</strong>is), <strong>un</strong> réseau de sécurité<br />

sociale important et <strong>un</strong> faible niveau d’accès des civils aux armes à feu 4 . <strong>Un</strong>e forte implication familiale et <strong>un</strong>e comm<strong>un</strong>ication<br />

ouverte au sein de la famille peuvent également contribuer à résister à l’appel <strong>du</strong> <strong>gang</strong> (Li et al. 2002).<br />

En fait, <strong>un</strong>e discipline familiale cohérente inhibe l’affiliation au <strong>gang</strong> même lorsque la surveillance parentale est<br />

faible (Klein et Maxson, 1987). La compréhension des facteurs de risque et de protection reste toutefois incomplète<br />

si on ne connaît pas la manière dont ces facteurs interagissent. Les futures recherches sur la dynamique familiale des<br />

je<strong>un</strong>es à haut risque devraient apporter de plus amples informations sur les raisons qui incitent les je<strong>un</strong>es à s’affilier<br />

ou à résister aux <strong>gang</strong>s. <strong>Un</strong>e analyse complémentaire <strong>du</strong> contexte comm<strong>un</strong>autaire et des processus qui empêchent<br />

les <strong>gang</strong>s de s’étendre et d’avoir accès aux armes à feu pourrait améliorer l’efficacité des initiatives qui visent à<br />

ré<strong>du</strong>ire la propension des <strong>membre</strong>s indivi<strong>du</strong>els des <strong>gang</strong>s à utiliser les armes à feu.


Divers facteurs de risque et de protection semblent intervenir <strong>dans</strong> le processus de développement associé à<br />

l’implication des je<strong>un</strong>es <strong>dans</strong> les <strong>gang</strong>s (Wyrick et Howell, 2004, p. 22-25). La probabilité d’<strong>un</strong>e affiliation au <strong>gang</strong><br />

augmente proportionnellement à l’accumulation des facteurs de risque, comme elle affecte les autres comportements<br />

à problème (Hill et al., 1999). D’<strong>un</strong> point de vue analytique, ces facteurs de risque englobent les traits indivi<strong>du</strong>els,<br />

les structures et les processus familiaux, les influences exercées par les pairs, l’engagement et les résultats scolaires<br />

ainsi que le contexte comm<strong>un</strong>autaire au sens large (Howell, 1998). Évaluer ces facteurs de risque permet d’identifier<br />

les je<strong>un</strong>es qui pourraient tirer profit d’<strong>un</strong>e intervention spécifique (Klein et Maxson, 2006).<br />

L’expérience européenne tend à suggérer que les facteurs de protection comm<strong>un</strong>autaires peuvent entraver la<br />

pérennité des <strong>gang</strong>s de rue à long terme (Weerman et Decker, 2005, p. 290-292; Klein et Maxson, 2006, p. 47-48).<br />

Ces facteurs sont l’émergence relativement récente des <strong>gang</strong>s (par rapport aux États-<strong>Un</strong>is), <strong>un</strong> réseau de sécurité<br />

sociale important et <strong>un</strong> faible niveau d’accès des civils aux armes à feu 4 . <strong>Un</strong>e forte implication familiale et <strong>un</strong>e comm<strong>un</strong>ication<br />

ouverte au sein de la famille peuvent également contribuer à résister à l’appel <strong>du</strong> <strong>gang</strong> (Li et al. 2002).<br />

En fait, <strong>un</strong>e discipline familiale cohérente inhibe l’affiliation au <strong>gang</strong> même lorsque la surveillance parentale est<br />

faible (Klein et Maxson, 1987). La compréhension des facteurs de risque et de protection reste toutefois incomplète<br />

si on ne connaît pas la manière dont ces facteurs interagissent. Les futures recherches sur la dynamique familiale des<br />

je<strong>un</strong>es à haut risque devraient apporter de plus amples informations sur les raisons qui incitent les je<strong>un</strong>es à s’affilier<br />

ou à résister aux <strong>gang</strong>s. <strong>Un</strong>e analyse complémentaire <strong>du</strong> contexte comm<strong>un</strong>autaire et des processus qui empêchent<br />

les <strong>gang</strong>s de s’étendre et d’avoir accès aux armes à feu pourrait améliorer l’efficacité des initiatives qui visent à<br />

ré<strong>du</strong>ire la propension des <strong>membre</strong>s indivi<strong>du</strong>els des <strong>gang</strong>s à utiliser les armes à feu.


Le tableau 9.1 résume les facteurs de risque et de protection qui semblent particulièrement pertinents <strong>dans</strong> le<br />

cadre des stratégies de prévention des <strong>gang</strong>s orientées vers les je<strong>un</strong>es. Le nombre des facteurs de risque dépasse de<br />

loin celui des facteurs de protection, reflétant l’état actuel des recherches; notre compréhension des facteurs de<br />

protection est moins bien développée.<br />

Les programmes de prévention orientés vers les je<strong>un</strong>es peuvent prévoir l’instruction en classe, des programmes<br />

d’été, des programmes extrascolaires, l’enseignement <strong>du</strong> rôle parental, le traitement de la toxicomanie et le mentorat<br />

de je<strong>un</strong>es. Les écoles sont devenues <strong>un</strong> terrain moins fertile pour la prévention <strong>du</strong> phénomène des <strong>gang</strong>s <strong>dans</strong> de<br />

nombreuses régions <strong>du</strong> monde. Aux États-<strong>Un</strong>is, le premier cycle <strong>du</strong> secondaire (qui regroupe grosso modo les<br />

enfants âgés de 11 à 14 ans) compte en moyenne 14 programmes différents destinés à aborder les questions de la<br />

drogue, de la violence et autres problèmes sociaux. Le programme national Gang Resistance E<strong>du</strong>cation and Training<br />

(GREAT) soumet les élèves américains <strong>du</strong> secondaire inférieur à <strong>un</strong> programme intégré dispensé par des officiers de<br />

police spécialement formés (Esbensen, 2006, p. 369). Inspiré <strong>du</strong> programme Drug Abuse Resistance E<strong>du</strong>cation<br />

(DARE), également mis en œuvre <strong>dans</strong> les écoles américaines, GREAT consiste essentiellement en <strong>un</strong> cours de neuf<br />

semaines intégré <strong>dans</strong> le programme é<strong>du</strong>catif général. Il familiarise les élèves aux compétences de résolution de<br />

conflit, à la sensibilité culturelle et aux conséquences négatives de la vie <strong>dans</strong> les <strong>gang</strong>s. <strong>Un</strong>e aide pédagogique<br />

indivi<strong>du</strong>elle est également apportée aux élèves. Le cours vise ainsi à contrer les facteurs de risques indivi<strong>du</strong>els,<br />

collectifs et comm<strong>un</strong>autaires (culturels).<br />

<strong>Un</strong>e évaluation longitudinale très complète de la phase initiale <strong>du</strong> programme répartie sur cinq ans (1995-1999)<br />

a examiné différents indicateurs spécifiques de la mise en œuvre; l’étude s’est penchée en particulier sur la satisfaction<br />

des parents, des enseignants et des officiers de police, l’efficacité perçue <strong>du</strong> programme ainsi que sur les changements<br />

mesurables <strong>dans</strong> l’attitude et le comportement des je<strong>un</strong>es.<br />

Quatre ans après le lancement <strong>du</strong> programme, les analystes se sont ren<strong>du</strong> compte que les je<strong>un</strong>es qui avaient<br />

participé au programme affichaient <strong>un</strong>e baisse des niveaux de délinquance et d’affiliation aux <strong>gang</strong>s, des attitudes


plus positives à l’égard de la police et plus négatives à l’égard des <strong>gang</strong>s, <strong>un</strong>e hausse de la culpabilité perçue<br />

lorsqu’ils commettaient des actes déviants et <strong>un</strong>e meilleure comm<strong>un</strong>ication avec leurs parents concernant leurs<br />

activités (Esbensen et Osgood, 1999).<br />

Ces résultats n’ont cependant pas <strong>du</strong>ré. Dans des études de suivi réalisées <strong>un</strong> an et deux ans après la fin <strong>du</strong><br />

programme, auc<strong>un</strong>e différence statistique significative n’a été observée entre les attitudes et les comportements <strong>du</strong><br />

groupe expérimental GREAT et ceux <strong>du</strong> groupe d’élèves de référence 5 . Ces résultats décourageants pour la prévention<br />

à l’école avaient été anticipés par les études antérieures (Sherman et al., 1997, chap. 10). Si les composants<br />

rapportés de l’étude GREAT elle-même ont montré des résultats mitigés, rien ne prouve que le programme ait engendré<br />

<strong>un</strong>e baisse effective de l’affiliation aux <strong>gang</strong>s et de la délinquance (Sherman et al., 1997, chap. 10).<br />

L’engagement généralisé des États-<strong>Un</strong>is en faveur de la prévention <strong>dans</strong> les écoles est tel que les fonctionnaires<br />

<strong>du</strong> gouvernement et les partisans <strong>du</strong> projet ont réagi à ces résultats décevants par <strong>un</strong>e extension et <strong>un</strong> remaniement<br />

<strong>du</strong> programme. Le traditionnel programme de huit cours (ex cathedra) a été remplacé par 13 leçons de facilitation<br />

interactives spécialement conçues pour les 10-13 ans. Six sessions de consolidation des relations famille-enfant guidées<br />

par <strong>un</strong> facilitateur ont été ajoutées pour inclure <strong>un</strong> facteur de protection <strong>dans</strong> le domaine familial. <strong>Un</strong> composant<br />

a également été ajouté <strong>dans</strong> le cadre de l’école primaire, puis éten<strong>du</strong>. En 2005, 3,9 millions d’enfants avaient<br />

bénéficié des enseignements de GREAT (BJA, 2006, p. 2). <strong>Un</strong>e première évaluation pré-/post-test a montré des<br />

résultats positifs <strong>dans</strong> différents domaines – dont <strong>un</strong>e baisse de l’affiliation aux <strong>gang</strong>s rapportée par les intéressés –<br />

mais les effets <strong>du</strong> programme à long terme restent incertains 6 .<br />

Les programmes comm<strong>un</strong>autaires de prévention des <strong>gang</strong>s ont également été largement mis en œuvre aux États-<br />

<strong>Un</strong>is. Ces programmes, qui se veulent généralement pertinents sur le plan culturel, visent les facteurs de risque<br />

indivi<strong>du</strong>els comme la <strong>du</strong>reté de la vie <strong>dans</strong> la rue, <strong>un</strong>e vision fataliste <strong>du</strong> monde et la locura (<strong>un</strong> comportement<br />

insensé, violent) par la présentation d’alternatives prosociales d’inspiration culturelle. Le projet de responsabilisation<br />

des je<strong>un</strong>es hommes El Joven Noble (Le noble je<strong>un</strong>e homme) axé sur les je<strong>un</strong>es à haut risque de la zone Est de Los<br />

Angeles et organisé par le National Latino Fatherhood and Family Institute en constitue <strong>un</strong> bon exemple. Le programme<br />

vise à améliorer l’aptitude des garçons hispaniques à agir de manière responsable et respectueuse <strong>dans</strong><br />

toutes leurs relations et à reconnaître les comportements qui les mènent à la violence des <strong>gang</strong>s. À l’instar de nombreux<br />

autres, le programme n’a pas nécessairement pour objectif principal de ré<strong>du</strong>ire la violence des <strong>gang</strong>s; en<br />

revanche, il s’attache aux comportements connexes, comme le comportement sexuel à haut risque qui affecte la<br />

santé repro<strong>du</strong>ctive (grossesses précoces) et la probabilité d’<strong>un</strong>e infection par le virus <strong>du</strong> SIDA. La stratégie consiste<br />

à mobiliser <strong>un</strong> compadre a<strong>du</strong>lte de sexe masculin qui servira de modèle positif, apportera <strong>un</strong> soutien parental et<br />

veillera sur les «rites de passage» nécessaires au développement favorable des je<strong>un</strong>es. Elle repose sur l’hypothèse<br />

selon laquelle le changement de l’adolescent sous-jacent et des causes culturelles spécifiques qui justifient le comportement<br />

sexuel à haut risque et la consommation de drogues affectera également les activités liées au <strong>gang</strong>. Les<br />

évaluations ont attribué au programme El Joven Noble <strong>un</strong>e baisse significative de l’activité sexuelle en général et de<br />

l’activité sexuelle sous l’emprise de drogues ou d’alcool <strong>dans</strong> les post-tests (Lopez et al., 2006). Ce qui tend à suggérer<br />

que les stratégies de prévention orientées vers les je<strong>un</strong>es peuvent cibler efficacement les comportements à<br />

problème antérieurs ou corrélés à l’affiliation aux <strong>gang</strong>s <strong>dans</strong> les groupes à risque.<br />

<br />

Les approches de prévention axées sur l’environnement social visent généralement à modifier les structures et les<br />

processus des <strong>gang</strong>s en influant sur les facteurs sociaux (environnementaux) essentiels, comme le <strong>gang</strong> lui-même,<br />

les groupes de pairs, les familles, les églises, les écoles, les groupes de je<strong>un</strong>es et les organisations implantées <strong>dans</strong><br />

le quartier. Cette approche tire son origine <strong>du</strong> Chicago Area Project (voir ci-dessous). Fondé en 1934, ce projet<br />

identifie la mobilisation et l’organisation comm<strong>un</strong>autaires comme les premiers moyens de prévenir les problèmes<br />

liés aux <strong>gang</strong>s (Shaw et McKay, 1942; Sorrentino et Whittaker, 1994).<br />

Les chercheurs ont identifié quatre conditions comm<strong>un</strong>autaires qui déterminent souvent la transformation de<br />

groupes d’adolescents normaux en <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es établis, conditions autour desquelles s’articulent de nombreuses<br />

stratégies environnementales (Moore, 1978; 1998, p. 67):


Les institutions de socialisation traditionnelles<br />

comme les familles et les écoles<br />

sont pratiquement inefficaces et aliénantes,<br />

engendrant l’absence de supervision<br />

traditionnelle par <strong>un</strong> a<strong>du</strong>lte et de contrôle<br />

social informel;<br />

les adolescents ont énormément de<br />

temps libre, qui n’est pas occupé par des<br />

rôles prosociaux;<br />

les <strong>membre</strong>s de <strong>gang</strong>s ont <strong>un</strong> accès<br />

limité à des opport<strong>un</strong>ités de carrière traditionnelles<br />

attrayantes; et<br />

les je<strong>un</strong>es disposent d’<strong>un</strong> endroit non surveillé<br />

pour se rassembler <strong>dans</strong> le voisinage.<br />

Des programmes de basketball nocturnes<br />

ont été initiés <strong>dans</strong> certaines villes américaines<br />

pour multiplier les occasions sportives<br />

<strong>dans</strong> des zones à forte concentration de<br />

je<strong>un</strong>es à risque et, simultanément, pour<br />

apporter <strong>un</strong>e activité positive structurée et<br />

supervisée par des a<strong>du</strong>ltes. Le renforcement<br />

des programmes familiaux vise à apprendre<br />

aux parents de je<strong>un</strong>es à risque les aptitudes<br />

qui améliorent l’interaction familiale, la<br />

capacité de supervision parentale et le<br />

contrôle social informel. La thérapie multisystémique,<br />

présentée comme <strong>un</strong> programme<br />

d’aptitudes é<strong>du</strong>catives prometteur, a été<br />

appliquée à la fois aux États-<strong>Un</strong>is et en<br />

Norvège à des parents de <strong>membre</strong>s de<br />

<strong>gang</strong>s; des groupes de pères se sont formés<br />

au Danemark pour améliorer la capacité de<br />

contrôle social informel <strong>dans</strong> les familles<br />

immigrées présentant des enfants à risque<br />

(Howell, 1998; Carlsson et Decker, 2005,<br />

p. 275-277).<br />

Les stratégies orientées vers l’environnement<br />

social s’attachent généralement à promouvoir<br />

la sécurité et à empêcher que les<br />

influences <strong>du</strong> <strong>gang</strong> ne gagnent l’école ou<br />

n’y prennent racines, comme en témoigne<br />

l’exemple sud-africain (voir encadré 9.2).<br />

L’initiative Safe Schools/Healthy Students<br />

(École sûres/enfants sains) financée par le<br />

ministère de l’É<strong>du</strong>cation américain suit <strong>un</strong><br />

principe similaire et amalgame les problèmes<br />

de santé publique et de sécurité pour


promouvoir des environnements où les enfants peuvent s’instruire et grandir à l’abri des troubles générés par la<br />

violence des <strong>gang</strong>s et l’usage de stupéfiants.<br />

Dans le cadre de cette initiative, les secteurs scolaires développent des plans stratégiques destiné à aider les<br />

écoles à résister aux <strong>gang</strong>s. Ces projets impliquent généralement des composants multiples. La prévention de<br />

l’usage de drogues constitue <strong>un</strong> volet essentiel <strong>du</strong> projet, vu que le niveau de violence des <strong>gang</strong>s est associé à la<br />

quantité de drogue consommée et ven<strong>du</strong>e indivi<strong>du</strong>ellement (Howell et Decker, 1999; Martinez, 1992; Valdez, Kaplan<br />

et Cepeda, 2006). L’usage préalable de stupéfiants est <strong>un</strong> facteur de risque indivi<strong>du</strong>el favorisant l’affiliation au <strong>gang</strong><br />

et le trafic de drogues est souvent l’<strong>un</strong>e des façons les plus faciles pour les <strong>gang</strong>s de prendre pied <strong>dans</strong> les écoles.<br />

La formation aux compétences de la vie, la généralisation <strong>du</strong> dépistage et <strong>du</strong> diagnostic des problèmes de santé<br />

mentale chez les élèves et l’augmentation des ressources pour le traitement des étudiants sont des composants<br />

comm<strong>un</strong>s de ces programmes. Des équipes multidisciplinaires de professionnels sont déployées <strong>dans</strong> les écoles pour<br />

aider les élèves, les enseignants et les parents.<br />

Le problème des enfants en décrochage scolaire souligne la nécessité de stratégies de prévention qui modifient<br />

l’environnement scolaire. Le décrochage scolaire peut provenir de l’absence d’engagement de l’élève, mais ses causes<br />

profondes résident souvent <strong>dans</strong> les conflits que subissent les élèves vulnérables <strong>dans</strong> <strong>un</strong> environnement scolaire<br />

traumatisé. Les élèves faiblement impliqués <strong>dans</strong> la vie des <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es peuvent être exposés à <strong>un</strong> conflit<br />

(psychologique) interne extrême découlant des différences entre les normes de l’école et celles de la rue.<br />

L’absence de normes qui en résulte pour l’indivi<strong>du</strong> a été documentée comme <strong>un</strong> facteur de risque prépondérant<br />

stimulant à la fois l’affiliation aux <strong>gang</strong>s et la détérioration de la sécurité à l’école. <strong>Un</strong> élève qui abandonne ses études<br />

en raison de ce type de conflit interne est susceptible de passer trop de temps pendant la journée <strong>dans</strong> des<br />

environnements non surveillés qui encouragent l’adhésion à des <strong>gang</strong>s (Fagan, 1990, p. 188-189, 212-213).<br />

<br />

Les stratégies de traitement dirigées vers les <strong>membre</strong>s actifs des <strong>gang</strong>s tentent de changer leur comportement et de<br />

les détourner des activités criminelles pour les amener vers des alternatives telles que les programmes é<strong>du</strong>catifs<br />

parascolaires, le sport ou la formation professionnelle. Elles cherchent également à influencer les processus de<br />

fonctionnement <strong>du</strong> <strong>gang</strong>, y compris les modèles d’interaction et de leadership. À l’instar des stratégies de prévention,<br />

le traitement peut être orienté vers l’indivi<strong>du</strong> ou son environnement.<br />

<br />

Les stratégies orientées vers les je<strong>un</strong>es tendent à mener les <strong>membre</strong>s des <strong>gang</strong>s vers des structures d’écoute ou de<br />

thérapie indivi<strong>du</strong>elle, collective ou familiale. L’affiliation des je<strong>un</strong>es à <strong>un</strong> <strong>gang</strong> pourrait découler d’<strong>un</strong> choix rationnel<br />

entre différentes opport<strong>un</strong>ités disponibles <strong>dans</strong> <strong>un</strong>e comm<strong>un</strong>auté spécifique, qui est souvent renforcé par des traits<br />

émotionnels (envie de prestige et de reconnaissance) et des traits indivi<strong>du</strong>els profondément enracinés (Baccaglini,<br />

1993; Pennell et al., 1994; Sanchez-Jankowski, 1991). <strong>Un</strong>e des raisons qui sous-tendent le choix de s’affilier à <strong>un</strong><br />

<strong>gang</strong> est le sentiment de protection et l’identité que l’affiliation peut apporter 7 . Dans le même temps, le renforcement<br />

émotionnel qui accompagne cette affiliation réside souvent <strong>dans</strong> la colère et l’agressivité non résolue. L’attrait de<br />

l’acquisition, de la possession et de l’usage d’armes à feu et d’autres armes peut être <strong>un</strong>e expression de ces sentiments<br />

(Lizotte et al., 2000; Stretesky et Pogrebin, 2007).<br />

Les programmes de traitement offrent des services de réhabilitation thérapeutique aux <strong>membre</strong>s des <strong>gang</strong>s, aux<br />

familles et aux comm<strong>un</strong>autés, telles que des psychothérapies, des formations professionnelles, des services récréatifs,<br />

des activités artistiques et culturelles ainsi que des services de réinsertion, de reconversion et de transition. Les<br />

interventions thérapeutiques indivi<strong>du</strong>elles et familiales tentent de façonner la personnalité <strong>du</strong> <strong>membre</strong> de <strong>gang</strong> et<br />

ses traits de caractère ainsi que de soulager la détresse émotionnelle et cognitive. Bon nombre de ces thérapies sont<br />

dispensées <strong>dans</strong> des institutions de justice pénale spécialisées, après avoir vérifié le niveau d’affiliation au <strong>gang</strong><br />

ainsi que le besoin de services psychosociaux. Ce type de contrôle a également été présenté <strong>dans</strong> les contextes


comm<strong>un</strong>autaires comme faisant partie intégrante d’<strong>un</strong>e stratégie d’intervention globale contre les <strong>gang</strong>s (Casey, 2009;<br />

Hoag, 2009; Los Angeles News, 2009).<br />

Les stratégies de traitement peuvent prévoir la médication et des thérapies comportementales pour résoudre des<br />

problèmes psychologiques sous-jacents comme la dépression, l’anxiété et les troubles de stress post-traumatiques.<br />

Les approches thérapeutiques familiales tentent de modifier la perception que les parents ont de leurs enfants et<br />

d’améliorer la comm<strong>un</strong>ication au sein de la famille (voir encadré 9.3). Bon nombre de ces programmes prévoient<br />

<strong>un</strong>e aide é<strong>du</strong>cative pour rétablir le lien avec les écoles, l’hébergement d’urgence (vu que de nombreux <strong>membre</strong>s de<br />

<strong>gang</strong> présentent des périodes d’instabilité résidentielle), des conseils spirituels et moraux dispensés par des <strong>membre</strong>s<br />

<strong>du</strong> clergé et d’<strong>ancien</strong>s <strong>membre</strong>s de <strong>gang</strong>s ainsi qu’<strong>un</strong>e formation professionnelle et <strong>un</strong>e formation à l’aptitude à<br />

diriger. Ils comprennent également des opport<strong>un</strong>ités récréatives ainsi que des services de réinsertion en cas de sortie<br />

<strong>du</strong> <strong>gang</strong> et de la prison. L’enlèvement des tatouages est également devenu <strong>un</strong> composant important vu qu’ils<br />

constituent les signes physiques des liens avec le <strong>gang</strong> (, 2000, p. vii-viii, 20, 26, 112).<br />

<br />

Les stratégies de traitement orientées vers l’environnement social identifient des <strong>gang</strong>s spécifiques <strong>dans</strong> <strong>un</strong> quartier<br />

donné et emploient des <strong>travaille</strong>urs détachés pour établir des contacts avec les <strong>membre</strong>s des <strong>gang</strong>s. Dans le<br />

même temps, les résidents et les organisations comm<strong>un</strong>autaires sont mobilisés. Le travail de rue détaché est <strong>un</strong>e<br />

spécificité <strong>du</strong> Chicago Area Project. Il prévoyait <strong>un</strong> travail comm<strong>un</strong>autaire ou collectif axé sur les problèmes, et


comm<strong>un</strong>autaires comme faisant partie intégrante d’<strong>un</strong>e stratégie d’intervention globale contre les <strong>gang</strong>s (Casey, 2009;<br />

Hoag, 2009; Los Angeles News, 2009).<br />

Les stratégies de traitement peuvent prévoir la médication et des thérapies comportementales pour résoudre des<br />

problèmes psychologiques sous-jacents comme la dépression, l’anxiété et les troubles de stress post-traumatiques.<br />

Les approches thérapeutiques familiales tentent de modifier la perception que les parents ont de leurs enfants et<br />

d’améliorer la comm<strong>un</strong>ication au sein de la famille (voir encadré 9.3). Bon nombre de ces programmes prévoient<br />

<strong>un</strong>e aide é<strong>du</strong>cative pour rétablir le lien avec les écoles, l’hébergement d’urgence (vu que de nombreux <strong>membre</strong>s de<br />

<strong>gang</strong> présentent des périodes d’instabilité résidentielle), des conseils spirituels et moraux dispensés par des <strong>membre</strong>s<br />

<strong>du</strong> clergé et d’<strong>ancien</strong>s <strong>membre</strong>s de <strong>gang</strong>s ainsi qu’<strong>un</strong>e formation professionnelle et <strong>un</strong>e formation à l’aptitude à<br />

diriger. Ils comprennent également des opport<strong>un</strong>ités récréatives ainsi que des services de réinsertion en cas de sortie<br />

<strong>du</strong> <strong>gang</strong> et de la prison. L’enlèvement des tatouages est également devenu <strong>un</strong> composant important vu qu’ils<br />

constituent les signes physiques des liens avec le <strong>gang</strong> (, 2000, p. vii-viii, 20, 26, 112).<br />

<br />

Les stratégies de traitement orientées vers l’environnement social identifient des <strong>gang</strong>s spécifiques <strong>dans</strong> <strong>un</strong> quartier<br />

donné et emploient des <strong>travaille</strong>urs détachés pour établir des contacts avec les <strong>membre</strong>s des <strong>gang</strong>s. Dans le<br />

même temps, les résidents et les organisations comm<strong>un</strong>autaires sont mobilisés. Le travail de rue détaché est <strong>un</strong>e<br />

spécificité <strong>du</strong> Chicago Area Project. Il prévoyait <strong>un</strong> travail comm<strong>un</strong>autaire ou collectif axé sur les problèmes, et


comm<strong>un</strong>autaires comme faisant partie intégrante d’<strong>un</strong>e stratégie d’intervention globale contre les <strong>gang</strong>s (Casey, 2009;<br />

Hoag, 2009; Los Angeles News, 2009).<br />

Les stratégies de traitement peuvent prévoir la médication et des thérapies comportementales pour résoudre des<br />

problèmes psychologiques sous-jacents comme la dépression, l’anxiété et les troubles de stress post-traumatiques.<br />

Les approches thérapeutiques familiales tentent de modifier la perception que les parents ont de leurs enfants et<br />

d’améliorer la comm<strong>un</strong>ication au sein de la famille (voir encadré 9.3). Bon nombre de ces programmes prévoient<br />

<strong>un</strong>e aide é<strong>du</strong>cative pour rétablir le lien avec les écoles, l’hébergement d’urgence (vu que de nombreux <strong>membre</strong>s de<br />

<strong>gang</strong> présentent des périodes d’instabilité résidentielle), des conseils spirituels et moraux dispensés par des <strong>membre</strong>s<br />

<strong>du</strong> clergé et d’<strong>ancien</strong>s <strong>membre</strong>s de <strong>gang</strong>s ainsi qu’<strong>un</strong>e formation professionnelle et <strong>un</strong>e formation à l’aptitude à<br />

diriger. Ils comprennent également des opport<strong>un</strong>ités récréatives ainsi que des services de réinsertion en cas de sortie<br />

<strong>du</strong> <strong>gang</strong> et de la prison. L’enlèvement des tatouages est également devenu <strong>un</strong> composant important vu qu’ils<br />

constituent les signes physiques des liens avec le <strong>gang</strong> (, 2000, p. vii-viii, 20, 26, 112).<br />

<br />

Les stratégies de traitement orientées vers l’environnement social identifient des <strong>gang</strong>s spécifiques <strong>dans</strong> <strong>un</strong> quartier<br />

donné et emploient des <strong>travaille</strong>urs détachés pour établir des contacts avec les <strong>membre</strong>s des <strong>gang</strong>s. Dans le<br />

même temps, les résidents et les organisations comm<strong>un</strong>autaires sont mobilisés. Le travail de rue détaché est <strong>un</strong>e<br />

spécificité <strong>du</strong> Chicago Area Project. Il prévoyait <strong>un</strong> travail comm<strong>un</strong>autaire ou collectif axé sur les problèmes, et


taillé sur mesure pour correspondre à la structure sociale de la comm<strong>un</strong>auté (Decker et Van Winkle, 2006, p. 17;<br />

Klein, 1971).<br />

Les <strong>travaille</strong>urs de rue détachés jettent des ponts entre les <strong>membre</strong>s de <strong>gang</strong>s et les écoles, les clubs de je<strong>un</strong>es et<br />

l’emploi. Ils constituent l’élément pivot de l’approche comm<strong>un</strong>autaire intégrée globale que l’on a appelé le Modèle<br />

Spergel en hommage à son concepteur, attaché à l’<strong>Un</strong>iversité de Chicago (Spergel, 1995). Il est important de noter<br />

que le modèle a élargi le champ des perspectives sur les <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es, considérant la désorganisation sociale<br />

comme <strong>un</strong> élément parmi d’autres <strong>dans</strong> <strong>un</strong> ensemble de forces sous-jacentes au sein de la comm<strong>un</strong>auté (Spergel,<br />

2007, p. 27-29). Le modèle reposait sur <strong>un</strong>e série de cinq stratégies reliées entre elles: la mobilisation comm<strong>un</strong>autaire,<br />

l’intervention sociale, la création d’opport<strong>un</strong>ités sociales, la répression ou le contrôle socialisé ainsi que le<br />

changement et le développement organisationnels (Spergel et Curry, 1993). Des variantes <strong>du</strong> modèle ont été activement<br />

encouragées aux États-<strong>Un</strong>is par le Bureau pour la justice juvénile et la prévention de la délinquance <strong>du</strong> ministère<br />

de la Justice et largement appliquées <strong>dans</strong> des villes comme Miami, qui compte <strong>un</strong> nombre considérable de<br />

<strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es drogués haïtiens immigrés, et Los Angeles, avec ses <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es des rues mexicano-américains<br />

de la troisième génération.<br />

Parallèlement au Modèle Spergel, les stratégies européennes, mises au point principalement en Scandinavie, ont mis<br />

l’accent moins sur le caractère complet des<br />

services que sur la coordination des institutions<br />

existantes de l’État providence chargé<br />

d’organiser ces services (Carlsson et Decker,<br />

2005, p 265). Ainsi, le Modèle d’intervention<br />

anti<strong>gang</strong> préconisé par les services sociaux,<br />

l’école et la police au Danemark et en Norvège<br />

prévoit de nombreux services similaires à<br />

ceux <strong>du</strong> modèle Spergel, mais à partir <strong>du</strong> système<br />

institutionnel existant de l’État providence<br />

(Carlsson et Decker, 2005). <strong>Un</strong>e initiative<br />

appliquant le Modèle Spergel a également vu<br />

le jour au Guatemala, entre autres 8 .<br />

<br />

<br />

Les stratégies de répression des <strong>gang</strong>s s’appuient<br />

sur la police, les trib<strong>un</strong>aux et le système<br />

pénitentiaire pour identifier, isoler,<br />

éloigner et sanctionner les <strong>membre</strong>s des<br />

<strong>gang</strong>s adoptant <strong>un</strong> comportement criminel<br />

manifeste. Des groupes armés d’auto-défense,<br />

autorisés par l’État à des degrés divers,<br />

ont également tenté d’éradiquer ou de<br />

contrôler les <strong>gang</strong>s (Oruwari et Owei, 2006;<br />

PRO-GOUVERNEMENT). <strong>Un</strong>e étude de 58<br />

programmes anti<strong>gang</strong> biens connus aux<br />

États-<strong>Un</strong>is a montré que la répression des<br />

<strong>gang</strong>s représentait 39% <strong>du</strong> total, suivie par<br />

les préventions <strong>du</strong> phénomène de <strong>gang</strong>s<br />

(34%) et l’intervention sur les <strong>gang</strong>s ou le<br />

traitement (27%) (Klein et Maxson, 2006,


254-255). <strong>Un</strong>e répartition similaire a été observée au Danemark, en Norvège et en Suède, où la police, les écoles et<br />

les services sociaux assurent la base institutionnelle <strong>du</strong> contrôle des <strong>gang</strong>s (Carlsson et Decker, 2005, p. 279-282).<br />

D’autres institutions et organisations – comme les églises, les œuvres caritatives et les écoles – coopèrent également<br />

avec la police <strong>dans</strong> le cadre de la répression des <strong>gang</strong>s. Au Cambodge, par exemple, <strong>un</strong> consortium de dix organisations<br />

non-gouvernementales, tenant compte des disparités entre les sexes, a initié <strong>un</strong>e enquête sur les je<strong>un</strong>es qui<br />

comprenait des questions sur les attitudes et l’implication des <strong>gang</strong>s (GDC, 2003). Le consortium a lancé l’initiative<br />

après avoir vu leurs programmes d’intervention basés sur le genre compromis par des <strong>gang</strong>s cambodgiens de la<br />

drogue liés à la prostitution de je<strong>un</strong>es filles. Le rapport Paupers and Princeling (Des pauvres et des princes) a permis<br />

de documenter les attitudes et les comportements adoptés par la population des je<strong>un</strong>es cambodgiens en général à<br />

l’égard des <strong>gang</strong>s et de recueillir des informations inestimables pour la répression des <strong>gang</strong>s et d’autres stratégies.<br />

Comme le titre <strong>du</strong> rapport l’indique, les <strong>membre</strong>s des <strong>gang</strong>s provenaient des strates supérieures et inférieures de la<br />

société, ajoutant des problèmes inédits à la répression des <strong>gang</strong>s. Le statut social élevé des je<strong>un</strong>es <strong>membre</strong>s de <strong>gang</strong>s<br />

de la haute société leur valait de bénéficier d’<strong>un</strong>e protection <strong>dans</strong> le cadre de leurs activités, <strong>un</strong>e nouvelle complication<br />

dont la répression des <strong>gang</strong>s a dû tenir compte (GDC, 2003).<br />

Les stratégies de répression des <strong>gang</strong>s peuvent être subdivisées en stratégies coercitives ou alternatives, bien que<br />

de nombreux programmes incorporent des<br />

éléments de ces deux tendances. Les stratégies<br />

coercitives mettent l’accent sur l’arrestation,<br />

la sanction et l’incarcération pour isoler<br />

et ré<strong>du</strong>ire le nombre de <strong>gang</strong>s et de <strong>membre</strong>s<br />

des <strong>gang</strong>s <strong>dans</strong> la comm<strong>un</strong>auté. Cette approche<br />

se fonde sur la théorie de la dissuasion,<br />

et ses principes de rapidité, de sévérité et de<br />

sanction assurée (Edm<strong>un</strong>d et Thomas, 1996).<br />

D’autres stratégies de répression des <strong>gang</strong>s<br />

de je<strong>un</strong>es reposent sur le maintien de l’ordre<br />

comm<strong>un</strong>autaire ainsi que sur les négociations<br />

de paix et le désarmement volontaire.<br />

La base théorique de ces stratégies peut être<br />

retrouvée <strong>dans</strong> les concepts de transformation<br />

<strong>du</strong> <strong>gang</strong> qui encouragent <strong>un</strong>e collaboration<br />

étroite avec la police et les <strong>travaille</strong>urs<br />

sociaux détachés (Klein et Maxson, 2006,<br />

p 91-92)..<br />

<br />

<br />

Les stratégies coercitives de répression des<br />

<strong>gang</strong>s englobent <strong>un</strong> large éventail d’activités<br />

organisées non seulement par la police et<br />

les systèmes de justice pénale, mais également<br />

de manière spontanée et informelle<br />

par des <strong>membre</strong>s armés de la comm<strong>un</strong>auté.<br />

Les stratégies coercitives de répression des<br />

<strong>gang</strong>s intensifient les tactiques coercitives<br />

traditionnelles de la police. Elles s’accompagnent<br />

souvent de campagnes médiatiques<br />

initiées par le gouvernement soulignant<br />

l’impact social négatif des <strong>gang</strong>s. La série de<br />

campagnes Mano Dura (Main lourde), ini-


tiées par les présidents successifs <strong>du</strong> Salvador en réaction à l’escalade de la violence des <strong>gang</strong>s d’immigrés, constitue<br />

<strong>un</strong> bon exemple de répression coercitive des <strong>gang</strong>s (Holland, 2009). <strong>Un</strong>e grande campagne lancée en juillet 2003 a<br />

donné lieu à 8.000 arrestations, mais la plupart des suspects ont été relâchés par manque de preuves. Malgré les<br />

difficultés liées aux poursuites judiciaires, le président salvadorien suivant a poursuivi cette politique. Le projet Super<br />

Mano Dura (Opération Super main lourde) a donné à la police des pouvoirs d’arrestation plus éten<strong>du</strong>s. L’incarcération<br />

de 70 leaders de <strong>gang</strong>s a été qualifiée de réussite, malgré les conséquences involontaires à long terme liées au renforcement<br />

<strong>du</strong> pouvoir des <strong>gang</strong>s de prison <strong>dans</strong> le pays (Borden, 2005; PRISON).<br />

Dans de nombreuses grandes villes américaines, la police dispose d’<strong>un</strong>ités spéciales de taille et de niveau de spécialisation<br />

variables pour mettre en œuvre les stratégies coercitives de répression des <strong>gang</strong>s. À titre d’exemple, Los<br />

Angeles dispose d’<strong>un</strong>e <strong>un</strong>ité de police hautement spécialisée <strong>dans</strong> les <strong>gang</strong>s depuis 1977. La stratégie de répression des<br />

<strong>gang</strong>s de la ville combine la surveillance des rues aux enquêtes et aux arrestations qui s’ensuivent (Klein, 1995).<br />

Ponctuellement, comme <strong>dans</strong> de nombreuses villes <strong>du</strong> monde, l’<strong>un</strong>ité des <strong>gang</strong>s de Los Angeles mène des campagnes<br />

minutieuses, comme l’Opération Marteau, qui consistent pour <strong>un</strong> grand nombre de policiers à ratisser <strong>un</strong>e zone et à<br />

procéder à de nombreuses arrestations même pour des délits mineurs (Klein et Maxson, 2006, p. 94)<br />

Ces tactiques sont parfois complétées par des injonctions civiles à l’adresse des <strong>gang</strong>s et des instruments légaux<br />

qui interdisent l’association et le rassemblement de <strong>membre</strong>s de <strong>gang</strong>s <strong>dans</strong> <strong>un</strong>e comm<strong>un</strong>auté donnée (Allan, 2004).<br />

L’injonction donne à la police les justifications légales pour placer en détention et arrêter des <strong>membre</strong>s de <strong>gang</strong><br />

suspects dont il n’a pas été établi qu’ils avaient commis <strong>un</strong> délit. Les injonctions portent sur les couvre-feux, l’interdiction<br />

d’utiliser les téléphones mobiles, et le recours à d’autres mesures permettant de contrôler les <strong>membre</strong>s suspects<br />

<strong>dans</strong> <strong>un</strong> quartier visé. Ces efforts se sont avérés modestement efficaces à court terme, mais pas à long terme.<br />

D’auc<strong>un</strong>s ont fait valoir que l’association des injonctions civiles à l’intention des <strong>gang</strong>s et des efforts visant à améliorer<br />

l’organisation sociale <strong>dans</strong> le quartier et fournir des alternatives positives aux <strong>membre</strong>s des <strong>gang</strong>s pourrait se<br />

révéler efficace à long terme (Maxson, Hennigan et Sloane, 2005).<br />

En effet, les partisans de la répression coercitive des <strong>gang</strong>s s’accordent à dire de plus en plus que pour être efficaces,<br />

les programmes doivent intégrer <strong>un</strong>e participation plus large au niveau comm<strong>un</strong>autaire (Howell, 2000, p. 45-46,<br />

53-55; Spergel, 2007, p. 113-131). Le Boston G<strong>un</strong> Project est <strong>un</strong> autre programme de répression des <strong>gang</strong>s <strong>du</strong> même<br />

type (Braga, Kennedy et Tita, 2006, p. 338-340). Le projet, initié en 1995, s’est rapidement transformé en «Opération<br />

Cessez-le-feu». <strong>Un</strong> groupe de travail ré<strong>un</strong>issant la police, des <strong>travaille</strong>urs sociaux et des chercheurs a commencé par<br />

analyser la nature des homicides de je<strong>un</strong>es à Boston, avant d’entreprendre <strong>un</strong>e opération conjointe. Leur stratégie de<br />

répression a débuté par l’envoi d’<strong>un</strong> message aux <strong>gang</strong>s stipulant que la violence armée ne serait plus tolérée. Lors de<br />

ré<strong>un</strong>ions formelles, les <strong>membre</strong>s des <strong>gang</strong>s ont été avertis que toute violence serait contrée par <strong>un</strong>e réaction rapide,<br />

sévère et inévitable de la part de la police. Dans le même temps, les <strong>travaille</strong>urs sociaux ainsi que les contrôleurs judiciaires<br />

ont proposé des services aux <strong>membre</strong>s des <strong>gang</strong>s, puis ce fut aux églises et aux organisations comm<strong>un</strong>autaires<br />

d’apporter leur pierre à l’édifice. L’évaluation formelle <strong>du</strong> Boston G<strong>un</strong> Project a permis d’associer le programme à <strong>un</strong>e<br />

baisse de 63% <strong>du</strong> nombre d’homicides de je<strong>un</strong>es, à <strong>un</strong>e ré<strong>du</strong>ction de 32% <strong>du</strong> nombre d’appels par mois signalant des<br />

coups de feu et à <strong>un</strong>e baisse mensuelle de 25% <strong>du</strong> nombre d’attaques à main armée commises par des je<strong>un</strong>es. Ces<br />

tendances n’ont été observées de manière concluante qu’à Boston, et <strong>dans</strong> nulle autre ville des États-<strong>Un</strong>is, où des<br />

projets similaires de prévention de la violence armée avaient été mis en œuvre. Il s’agit là des succès les plus retentissants<br />

documentés <strong>dans</strong> le cadre des autres efforts de répression des <strong>gang</strong>s. Ce qui explique que le programme a été<br />

largement imité et adapté. Quoi qu’il en soit, auc<strong>un</strong> de ces autres programmes n’a fait l’objet d’<strong>un</strong>e évaluation complète,<br />

ni atteint le niveau de réussite enregistré à Boston (Braga, Kennedy et Tita, 2006, p. 338-340.<br />

<br />

Les impacts positifs enregistrés par certaines stratégies de répression intégrant <strong>un</strong>e participation comm<strong>un</strong>autaire ont<br />

suscité <strong>un</strong> regain d’intérêt pour les techniques alternatives. Il s’agit notamment de stratégies de maintien de l’ordre<br />

comm<strong>un</strong>autaire de nature multidimensionnelle, pragmatique et qui encouragent la participation citoyenne. Le maintien<br />

de l’ordre comm<strong>un</strong>autaire met l’accent sur <strong>un</strong>e analyse minutieuse des activités des <strong>gang</strong>s pour créer des stratégies<br />

de contrôle innovatrices (Goldstein, 1990). La répression des <strong>gang</strong>s implique <strong>dans</strong> ce cas non seulement le<br />

système de justice pénale mais également d’autres organisations gouvernementales et non gouvernementales ainsi


que les <strong>membre</strong>s de la comm<strong>un</strong>auté. Généralement, les gardiens comm<strong>un</strong>autaires assurent le travail de proximité et<br />

les organisations comm<strong>un</strong>autaires se chargent d’apporter <strong>un</strong> traitement aux <strong>membre</strong>s indivi<strong>du</strong>els des <strong>gang</strong>s. Dans le<br />

même temps, la menace d’<strong>un</strong>e arrestation et d’<strong>un</strong>e incarcération est appliquée sélectivement aux leaders des <strong>gang</strong>s<br />

et aux groupes particulièrement violents au sein <strong>du</strong> <strong>gang</strong> visé. À divers égards, ces stratégies alternatives ressemblent<br />

aux programmes <strong>du</strong> type «Opération Cessez-le-feu», même si elles ne reposent pas sur la dissuasion mais plutôt sur<br />

la transformation <strong>du</strong> <strong>gang</strong>, par la mobilisation des agents <strong>du</strong> changement, la conciliation, la médiation et la négociation<br />

(ÉQUATEUR).<br />

Dans le cadre de ces stratégies alternatives, les <strong>un</strong>ités de police spécialisées <strong>dans</strong> les <strong>gang</strong>s sont mandatées non<br />

seulement pour faire respecter la loi, mais également pour contribuer à rétablir la paix <strong>dans</strong> les quartiers difficiles.<br />

Ces <strong>un</strong>ités comptent des équipes de négociateurs de paix, composés d’<strong>ancien</strong>s <strong>membre</strong>s de <strong>gang</strong>s, de <strong>travaille</strong>urs<br />

sociaux, de <strong>travaille</strong>urs des rues et de policiers spécialisés <strong>dans</strong> les <strong>gang</strong>s. Le projet de médiation <strong>dans</strong> les conflits<br />

avec les <strong>gang</strong>s Aasha à Londres, lancé <strong>dans</strong> le cadre d’<strong>un</strong>e initiative innovante de maintien de la paix comm<strong>un</strong>autaire<br />

London Against G<strong>un</strong> and Knife Crime (Londres contre la criminalité à main armée et à l’arme blanche) illustre<br />

parfaitement cette stratégie. Le projet Aasha vise à ré<strong>du</strong>ire la violence associée aux <strong>gang</strong>s par le biais de partenariats<br />

conclus avec les écoles, la police et les organisations comm<strong>un</strong>autaires. Le projet vise à enlever <strong>du</strong> glamour à la<br />

culture des <strong>gang</strong>s et à éviter le conflit avec les <strong>gang</strong>s en recourant à <strong>un</strong> vaste réseau comm<strong>un</strong>autaire <strong>dans</strong> lequel la<br />

police joue <strong>un</strong> rôle prépondérant (LAGKC, n.d.).<br />

Parallèlement, en Scandinavie, les Night Owls, patrouilles de sécurité assurées par des civils <strong>du</strong>rant la nuit, <strong>travaille</strong>nt<br />

en collaboration étroite avec la police en planifiant <strong>un</strong>e forme de contrôle comm<strong>un</strong>autaire <strong>dans</strong> les quartiers<br />

caractérisés par la présence de nombreux <strong>gang</strong>s. Les interventions des Night Owls en Norvège ont enregistré des<br />

succès démontrables en délogeant les <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es néo-nazis d’<strong>un</strong> quartier d’<strong>un</strong> faubourg d’Oslo et en surveillant<br />

des je<strong>un</strong>es immigrés avec l’aide de patrouilles composés de parents à Kristiansand (Carlsson et Decker, 2005,<br />

p. 273-274).<br />

L’appareil judiciaire constitue <strong>un</strong>e autre source de stratégies alternatives ou innovantes de répression des <strong>gang</strong>s.<br />

Aux États-<strong>Un</strong>is, les procureurs fédéraux ont vu les procé<strong>du</strong>res judiciaires verticales se généraliser pour statuer sur<br />

les affaires de <strong>gang</strong>s. Les ministères publics spécialisés en matière de <strong>gang</strong>s se chargent des dossiers <strong>du</strong> début à la<br />

fin, sont présents à chaque étape des auditions, des procès et des jugements, contrairement à la pratique normale<br />

où la procé<strong>du</strong>re peut impliquer différents procureurs. Cette stratégie permet d’assurer la continuité et de retenir les<br />

détails utiles <strong>dans</strong> les affaires actuelles et futures liées aux <strong>gang</strong>s. Le procureur finit par connaître les accusés, le<br />

contexte comm<strong>un</strong>autaire et les témoins de manière nettement plus précise que si les dossiers des <strong>gang</strong>s étaient gérés<br />

<strong>dans</strong> le cadre de la rotation habituelle des procureurs (Carlie, 2002, chap. 15).<br />

La condamnation alternative représente <strong>un</strong>e autre innovation <strong>dans</strong> les poursuites des <strong>gang</strong>s. Inspirée des directives<br />

appliquées <strong>dans</strong> les « trib<strong>un</strong>aux de la drogue » pour les délits liés aux stupéfiants, la condamnation alternative<br />

permet au procureur de réclamer <strong>un</strong>e instruction, <strong>un</strong>e formation professionnelle ou de recommander <strong>un</strong>e clinique<br />

thérapeutique spécialisée au lieu d’<strong>un</strong>e peine de prison. Le National Youth Offender Demonstration Project, <strong>un</strong>e<br />

collaboration entre le ministère <strong>du</strong> Travail et de la Justice aux États-<strong>Un</strong>is, a encouragé <strong>un</strong>e intervention axée sur la<br />

condamnation alternative à grande échelle. Ce programme prévoit la formation professionnelle et le placement des<br />

<strong>membre</strong>s des <strong>gang</strong>s qui ne subissent pas de condamnation alternative et qui ont déjà été incarcérés (Miller et<br />

MacGillivray, 2002).<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Dans ce chapitre, nous avons passé en revue les interventions anti<strong>gang</strong> à partir de différents contextes. Bien que la<br />

plupart des recherches s’appuient sur des expériences américaines, les connaissances générées par d’autres contextes<br />

s’améliorent. Néanmoins, il reste d’importantes lac<strong>un</strong>es <strong>dans</strong> notre compréhension des facteurs qui encouragent<br />

les je<strong>un</strong>es à adhérer à des <strong>gang</strong>s et des bases sur lesquelles fonder la prévention. Bien que les <strong>gang</strong>s représentent<br />

<strong>un</strong> phénomène mondial qui, <strong>dans</strong> de nombreux cas, semble influencé par la culture des <strong>gang</strong>s américains («<strong>gang</strong>sta»),


que les <strong>membre</strong>s de la comm<strong>un</strong>auté. Généralement, les gardiens comm<strong>un</strong>autaires assurent le travail de proximité et<br />

les organisations comm<strong>un</strong>autaires se chargent d’apporter <strong>un</strong> traitement aux <strong>membre</strong>s indivi<strong>du</strong>els des <strong>gang</strong>s. Dans le<br />

même temps, la menace d’<strong>un</strong>e arrestation et d’<strong>un</strong>e incarcération est appliquée sélectivement aux leaders des <strong>gang</strong>s<br />

et aux groupes particulièrement violents au sein <strong>du</strong> <strong>gang</strong> visé. À divers égards, ces stratégies alternatives ressemblent<br />

aux programmes <strong>du</strong> type «Opération Cessez-le-feu», même si elles ne reposent pas sur la dissuasion mais plutôt sur<br />

la transformation <strong>du</strong> <strong>gang</strong>, par la mobilisation des agents <strong>du</strong> changement, la conciliation, la médiation et la négociation<br />

(ÉQUATEUR).<br />

Dans le cadre de ces stratégies alternatives, les <strong>un</strong>ités de police spécialisées <strong>dans</strong> les <strong>gang</strong>s sont mandatées non<br />

seulement pour faire respecter la loi, mais également pour contribuer à rétablir la paix <strong>dans</strong> les quartiers difficiles.<br />

Ces <strong>un</strong>ités comptent des équipes de négociateurs de paix, composés d’<strong>ancien</strong>s <strong>membre</strong>s de <strong>gang</strong>s, de <strong>travaille</strong>urs<br />

sociaux, de <strong>travaille</strong>urs des rues et de policiers spécialisés <strong>dans</strong> les <strong>gang</strong>s. Le projet de médiation <strong>dans</strong> les conflits<br />

avec les <strong>gang</strong>s Aasha à Londres, lancé <strong>dans</strong> le cadre d’<strong>un</strong>e initiative innovante de maintien de la paix comm<strong>un</strong>autaire<br />

London Against G<strong>un</strong> and Knife Crime (Londres contre la criminalité à main armée et à l’arme blanche) illustre<br />

parfaitement cette stratégie. Le projet Aasha vise à ré<strong>du</strong>ire la violence associée aux <strong>gang</strong>s par le biais de partenariats<br />

conclus avec les écoles, la police et les organisations comm<strong>un</strong>autaires. Le projet vise à enlever <strong>du</strong> glamour à la<br />

culture des <strong>gang</strong>s et à éviter le conflit avec les <strong>gang</strong>s en recourant à <strong>un</strong> vaste réseau comm<strong>un</strong>autaire <strong>dans</strong> lequel la<br />

police joue <strong>un</strong> rôle prépondérant (LAGKC, n.d.).<br />

Parallèlement, en Scandinavie, les Night Owls, patrouilles de sécurité assurées par des civils <strong>du</strong>rant la nuit, <strong>travaille</strong>nt<br />

en collaboration étroite avec la police en planifiant <strong>un</strong>e forme de contrôle comm<strong>un</strong>autaire <strong>dans</strong> les quartiers<br />

caractérisés par la présence de nombreux <strong>gang</strong>s. Les interventions des Night Owls en Norvège ont enregistré des<br />

succès démontrables en délogeant les <strong>gang</strong>s de je<strong>un</strong>es néo-nazis d’<strong>un</strong> quartier d’<strong>un</strong> faubourg d’Oslo et en surveillant<br />

des je<strong>un</strong>es immigrés avec l’aide de patrouilles composés de parents à Kristiansand (Carlsson et Decker, 2005,<br />

p. 273-274).<br />

L’appareil judiciaire constitue <strong>un</strong>e autre source de stratégies alternatives ou innovantes de répression des <strong>gang</strong>s.<br />

Aux États-<strong>Un</strong>is, les procureurs fédéraux ont vu les procé<strong>du</strong>res judiciaires verticales se généraliser pour statuer sur<br />

les affaires de <strong>gang</strong>s. Les ministères publics spécialisés en matière de <strong>gang</strong>s se chargent des dossiers <strong>du</strong> début à la<br />

fin, sont présents à chaque étape des auditions, des procès et des jugements, contrairement à la pratique normale<br />

où la procé<strong>du</strong>re peut impliquer différents procureurs. Cette stratégie permet d’assurer la continuité et de retenir les<br />

détails utiles <strong>dans</strong> les affaires actuelles et futures liées aux <strong>gang</strong>s. Le procureur finit par connaître les accusés, le<br />

contexte comm<strong>un</strong>autaire et les témoins de manière nettement plus précise que si les dossiers des <strong>gang</strong>s étaient gérés<br />

<strong>dans</strong> le cadre de la rotation habituelle des procureurs (Carlie, 2002, chap. 15).<br />

La condamnation alternative représente <strong>un</strong>e autre innovation <strong>dans</strong> les poursuites des <strong>gang</strong>s. Inspirée des directives<br />

appliquées <strong>dans</strong> les « trib<strong>un</strong>aux de la drogue » pour les délits liés aux stupéfiants, la condamnation alternative<br />

permet au procureur de réclamer <strong>un</strong>e instruction, <strong>un</strong>e formation professionnelle ou de recommander <strong>un</strong>e clinique<br />

thérapeutique spécialisée au lieu d’<strong>un</strong>e peine de prison. Le National Youth Offender Demonstration Project, <strong>un</strong>e<br />

collaboration entre le ministère <strong>du</strong> Travail et de la Justice aux États-<strong>Un</strong>is, a encouragé <strong>un</strong>e intervention axée sur la<br />

condamnation alternative à grande échelle. Ce programme prévoit la formation professionnelle et le placement des<br />

<strong>membre</strong>s des <strong>gang</strong>s qui ne subissent pas de condamnation alternative et qui ont déjà été incarcérés (Miller et<br />

MacGillivray, 2002).<br />

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Dans ce chapitre, nous avons passé en revue les interventions anti<strong>gang</strong> à partir de différents contextes. Bien que la<br />

plupart des recherches s’appuient sur des expériences américaines, les connaissances générées par d’autres contextes<br />

s’améliorent. Néanmoins, il reste d’importantes lac<strong>un</strong>es <strong>dans</strong> notre compréhension des facteurs qui encouragent<br />

les je<strong>un</strong>es à adhérer à des <strong>gang</strong>s et des bases sur lesquelles fonder la prévention. Bien que les <strong>gang</strong>s représentent<br />

<strong>un</strong> phénomène mondial qui, <strong>dans</strong> de nombreux cas, semble influencé par la culture des <strong>gang</strong>s américains («<strong>gang</strong>sta»),


ils prennent en définitive des formes spécifiques selon les contextes. Cet état de fait doit être pris en compte <strong>dans</strong><br />

les programmes d’intervention anti<strong>gang</strong>.<br />

Si l’on se fie aux données disponibles, les approches répressives, dont l’incarcération et les actions policières,<br />

restent les principaux moyens de s’attaquer aux <strong>gang</strong>s. Si les arrestations massives peuvent ré<strong>du</strong>ire temporairement<br />

le nombre d’actes de violence, elles échouent généralement à prendre en compte les motivations qui sous-tendent<br />

l’adhésion aux <strong>gang</strong>s et les <strong>gang</strong>s eux-mêmes. Elles peuvent également générer des conséquences imprévues,<br />

comme déclencher <strong>un</strong>e nouvelle concurrence entre <strong>membre</strong>s de <strong>gang</strong>s ambitieux pour contrôler ou consolider les<br />

liens entre les <strong>gang</strong>s de rue et les <strong>gang</strong>s de prison. Les tactiques répressives n’apportent souvent que des solutions<br />

à court terme.<br />

Les efforts qui conjuguent les approches classiques de maintien de l’ordre comm<strong>un</strong>autaire, le travail de proximité<br />

<strong>dans</strong> la comm<strong>un</strong>auté, les services sociaux et d’autres éléments de traitement et de prévention s’avèrent plus<br />

prometteurs. Ces programmes ont montré que la menace de répression peut être aussi efficace, et <strong>du</strong>rable, que son<br />

application réelle, si elle s’accompagne par l’offre d’<strong>un</strong>e aide. Ces stratégies hybrides méritent d’être expérimentées<br />

<strong>dans</strong> d’autres contextes, en tenant scrupuleusement compte des différences culturelles et sociales susceptibles de<br />

réclamer <strong>un</strong>e certaine adaptation <strong>du</strong> programme.<br />

Bien que les stratégies d’intervention anti<strong>gang</strong> se fondent de plus en plus sur des données probantes, d’autres<br />

facteurs semblent souvent déterminer les programmes à mettre en œuvre. La montée de la violence des <strong>gang</strong>s peut<br />

déclencher <strong>un</strong> débat émotionnel hautement politisé touchant d’autres questions sensibles plus vastes qui influencent<br />

les décisions politiques comme l’immigration, le contrôle des armes ou les libertés civiques. Toutefois, <strong>dans</strong> de<br />

nombreux contextes, ce sont finalement les facteurs économiques élémentaires qui déterminent le type de programmes<br />

mis en œuvre. Les programmes à long terme – en particulier ceux qui sont institutionnalisés et gérés par l’État –<br />

présentent <strong>un</strong> coût qui les rend inaccessibles pour de nombreuses comm<strong>un</strong>autés.<br />

On peut en dire autant de l’évaluation des interventions. Bien qu’il s’agisse d’<strong>un</strong> composant essentiel des projets<br />

reposant sur des données probantes, l’évaluation peut augmenter considérablement le coût général <strong>du</strong> programme.<br />

Par ailleurs, les préférences pour certains types d’interventions – les programmes scolaires aux États-<strong>Un</strong>is ou la «Mano<br />

Dura» en Amérique centrale – semblent enracinées <strong>dans</strong> la culture, et ce quelles que soient les autres informations<br />

dont on dispose. Cependant, les évaluations ne sont utiles que si elles influencent la planification des interventions<br />

sur les <strong>gang</strong>s.<br />

Pour conclure, les États et les comm<strong>un</strong>autés doivent comprendre que le phénomène des <strong>gang</strong>s résulte d’<strong>un</strong> large<br />

éventail de facteurs de risque et de protection d’ordre indivi<strong>du</strong>el, familial et sociétal. Les données disponibles tendent<br />

à suggérer que les interventions les plus efficaces touchent différents domaines de manière coordonnée, s’appuyant<br />

à la fois sur les ressources de l’État et de la comm<strong>un</strong>auté. Il semble également qu’<strong>un</strong> succès à long terme nécessite<br />

<strong>un</strong> engagement de longue <strong>du</strong>rée: il n’existe par de raccourcis au problème mondial des <strong>gang</strong>s.<br />

<br />

BSFT Brief Strategic Family Therapy<br />

DARE Drug Abuse Resistance E<strong>du</strong>cation<br />

GREAT Gang Resistance E<strong>du</strong>cation and Training


1 Lancées en 1993, les interventions de répression coercitive des <strong>gang</strong>s ont engendré des déportations massives depuis les États-<strong>Un</strong>is, donnant<br />

lieu à <strong>un</strong>e profusion de <strong>gang</strong>s aux caractéristiques américaines distinctives au Salvador (DeCesare, 1998, p. 23).<br />

2 Ce qui constitue la «normalité» est contextuel, socialement structuré et assez flexible mais peut généralement être déterminé avec <strong>un</strong> certain<br />

degré de spécificité pour <strong>un</strong>e société donnée.<br />

3 La Chicago School est <strong>un</strong> groupe de spécialistes en sciences sociales et de <strong>travaille</strong>urs sociaux qui s’est associé à l’<strong>Un</strong>iversité de Chicago <strong>dans</strong><br />

les années ‘20 (Bursik, 2003; Park, 1967; Smith, 1988; Thomas, 1983). Son influence reste prépondérante <strong>dans</strong> le domaine des sciences sociales<br />

partout <strong>dans</strong> le monde. La Chigaco School a développé <strong>un</strong> mélange <strong>un</strong>ique de méthodes faisant valoir l’analyse écologique pour la résolution<br />

des problèmes sociaux. Ses études majeures sur les <strong>gang</strong>s et la délinquance juvénile présentent toujours <strong>un</strong>e pertinence théorique et pratique<br />

<strong>dans</strong> les innovations comme la notion de désorganisation sociale et les approches soulignant le travail de proximité effectué par les <strong>travaille</strong>urs<br />

sociaux spécialisés <strong>dans</strong> les <strong>gang</strong>s de rue (Shaw et McKay, 1942; Thrasher, 1963).<br />

4 L’approche européenne de la répression des armes à feu s’appuie sur des contraintes normatives, des efforts gouvernementaux dynamiques,<br />

tels que les bases de données «d’identification et de traçage» des armes à l’échelle européenne (par ex. IBIS) ainsi que sur des activités coordonnées<br />

de retrait volontaire, administratif et légal (Klein et al., 2001, p. 3-4, 11; Weitekamp, 2001, p. 314; IOOV, 2008, p. 25, 31).<br />

5 Le programme DARE, dont GREAT s’est inspiré, n’a pas non plus prouvé son efficacité <strong>dans</strong> l’évaluation de suivi organisée au niveau national;<br />

néanmoins, il continue d’être mis en œuvre moyennant des modifications et des améliorations. Ceci illustre <strong>un</strong>e fois de plus que les interventions<br />

bien intentionnées sont souvent conservées même si les données scientifiques sont défavorables ou mitigées. Carlsson et Decker (2005,<br />

p. 280) observent qu’au Danemark, en Norvège et en Suède, il est souvent plus difficile de démanteler des interventions anti<strong>gang</strong> gérées par<br />

l’État pour des raisons politiques que d’en initier des nouvelles; l’argument vaut également pour les programmes financés par le gouvernement<br />

et gérés par les <strong>un</strong>iversités et les organisations non gouvernementales aux États-<strong>Un</strong>is.<br />

6 Pour <strong>un</strong>e évaluation préliminaire, voir Esbensen (2008).<br />

7 Decker et Van Winkle (1996); Hagedorn (1988); Moore (1978); Vigil (1988).<br />

8 En 2001, Creative Associates International, Inc. (CAII) a décroché <strong>un</strong> contrat d’accord de coopération pour mettre en œuvre <strong>un</strong> programme de<br />

société civile au Guatemala; financé par l’Agence américaine pour le développement international, le programme visant à mettre fin à la multiplication<br />

exponentielle des <strong>gang</strong>s et à ses effets secondaires connexes. Creative Associates International s’est associée à l’Alliance pour la<br />

prévention des délits (Asociacion para la Prevencion del Delito, APREDE), <strong>un</strong>e organisation non gouvernementale guatémaltèque qui tentait<br />

de prévenir la criminalité et la violence associées aux je<strong>un</strong>es vulnérables <strong>dans</strong> les quartiers <strong>du</strong> Guatemala. Mis en oeuvre par l’Alliance, le<br />

projet reposait sur <strong>un</strong>e stratégie de traitement orientée sur l’environnement. Pour plus d’informations, voir CAII (n.d.).<br />

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