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Un ancien membre du gang Mara Salvatrucha travaille dans un ...

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tiées par les présidents successifs <strong>du</strong> Salvador en réaction à l’escalade de la violence des <strong>gang</strong>s d’immigrés, constitue<br />

<strong>un</strong> bon exemple de répression coercitive des <strong>gang</strong>s (Holland, 2009). <strong>Un</strong>e grande campagne lancée en juillet 2003 a<br />

donné lieu à 8.000 arrestations, mais la plupart des suspects ont été relâchés par manque de preuves. Malgré les<br />

difficultés liées aux poursuites judiciaires, le président salvadorien suivant a poursuivi cette politique. Le projet Super<br />

Mano Dura (Opération Super main lourde) a donné à la police des pouvoirs d’arrestation plus éten<strong>du</strong>s. L’incarcération<br />

de 70 leaders de <strong>gang</strong>s a été qualifiée de réussite, malgré les conséquences involontaires à long terme liées au renforcement<br />

<strong>du</strong> pouvoir des <strong>gang</strong>s de prison <strong>dans</strong> le pays (Borden, 2005; PRISON).<br />

Dans de nombreuses grandes villes américaines, la police dispose d’<strong>un</strong>ités spéciales de taille et de niveau de spécialisation<br />

variables pour mettre en œuvre les stratégies coercitives de répression des <strong>gang</strong>s. À titre d’exemple, Los<br />

Angeles dispose d’<strong>un</strong>e <strong>un</strong>ité de police hautement spécialisée <strong>dans</strong> les <strong>gang</strong>s depuis 1977. La stratégie de répression des<br />

<strong>gang</strong>s de la ville combine la surveillance des rues aux enquêtes et aux arrestations qui s’ensuivent (Klein, 1995).<br />

Ponctuellement, comme <strong>dans</strong> de nombreuses villes <strong>du</strong> monde, l’<strong>un</strong>ité des <strong>gang</strong>s de Los Angeles mène des campagnes<br />

minutieuses, comme l’Opération Marteau, qui consistent pour <strong>un</strong> grand nombre de policiers à ratisser <strong>un</strong>e zone et à<br />

procéder à de nombreuses arrestations même pour des délits mineurs (Klein et Maxson, 2006, p. 94)<br />

Ces tactiques sont parfois complétées par des injonctions civiles à l’adresse des <strong>gang</strong>s et des instruments légaux<br />

qui interdisent l’association et le rassemblement de <strong>membre</strong>s de <strong>gang</strong>s <strong>dans</strong> <strong>un</strong>e comm<strong>un</strong>auté donnée (Allan, 2004).<br />

L’injonction donne à la police les justifications légales pour placer en détention et arrêter des <strong>membre</strong>s de <strong>gang</strong><br />

suspects dont il n’a pas été établi qu’ils avaient commis <strong>un</strong> délit. Les injonctions portent sur les couvre-feux, l’interdiction<br />

d’utiliser les téléphones mobiles, et le recours à d’autres mesures permettant de contrôler les <strong>membre</strong>s suspects<br />

<strong>dans</strong> <strong>un</strong> quartier visé. Ces efforts se sont avérés modestement efficaces à court terme, mais pas à long terme.<br />

D’auc<strong>un</strong>s ont fait valoir que l’association des injonctions civiles à l’intention des <strong>gang</strong>s et des efforts visant à améliorer<br />

l’organisation sociale <strong>dans</strong> le quartier et fournir des alternatives positives aux <strong>membre</strong>s des <strong>gang</strong>s pourrait se<br />

révéler efficace à long terme (Maxson, Hennigan et Sloane, 2005).<br />

En effet, les partisans de la répression coercitive des <strong>gang</strong>s s’accordent à dire de plus en plus que pour être efficaces,<br />

les programmes doivent intégrer <strong>un</strong>e participation plus large au niveau comm<strong>un</strong>autaire (Howell, 2000, p. 45-46,<br />

53-55; Spergel, 2007, p. 113-131). Le Boston G<strong>un</strong> Project est <strong>un</strong> autre programme de répression des <strong>gang</strong>s <strong>du</strong> même<br />

type (Braga, Kennedy et Tita, 2006, p. 338-340). Le projet, initié en 1995, s’est rapidement transformé en «Opération<br />

Cessez-le-feu». <strong>Un</strong> groupe de travail ré<strong>un</strong>issant la police, des <strong>travaille</strong>urs sociaux et des chercheurs a commencé par<br />

analyser la nature des homicides de je<strong>un</strong>es à Boston, avant d’entreprendre <strong>un</strong>e opération conjointe. Leur stratégie de<br />

répression a débuté par l’envoi d’<strong>un</strong> message aux <strong>gang</strong>s stipulant que la violence armée ne serait plus tolérée. Lors de<br />

ré<strong>un</strong>ions formelles, les <strong>membre</strong>s des <strong>gang</strong>s ont été avertis que toute violence serait contrée par <strong>un</strong>e réaction rapide,<br />

sévère et inévitable de la part de la police. Dans le même temps, les <strong>travaille</strong>urs sociaux ainsi que les contrôleurs judiciaires<br />

ont proposé des services aux <strong>membre</strong>s des <strong>gang</strong>s, puis ce fut aux églises et aux organisations comm<strong>un</strong>autaires<br />

d’apporter leur pierre à l’édifice. L’évaluation formelle <strong>du</strong> Boston G<strong>un</strong> Project a permis d’associer le programme à <strong>un</strong>e<br />

baisse de 63% <strong>du</strong> nombre d’homicides de je<strong>un</strong>es, à <strong>un</strong>e ré<strong>du</strong>ction de 32% <strong>du</strong> nombre d’appels par mois signalant des<br />

coups de feu et à <strong>un</strong>e baisse mensuelle de 25% <strong>du</strong> nombre d’attaques à main armée commises par des je<strong>un</strong>es. Ces<br />

tendances n’ont été observées de manière concluante qu’à Boston, et <strong>dans</strong> nulle autre ville des États-<strong>Un</strong>is, où des<br />

projets similaires de prévention de la violence armée avaient été mis en œuvre. Il s’agit là des succès les plus retentissants<br />

documentés <strong>dans</strong> le cadre des autres efforts de répression des <strong>gang</strong>s. Ce qui explique que le programme a été<br />

largement imité et adapté. Quoi qu’il en soit, auc<strong>un</strong> de ces autres programmes n’a fait l’objet d’<strong>un</strong>e évaluation complète,<br />

ni atteint le niveau de réussite enregistré à Boston (Braga, Kennedy et Tita, 2006, p. 338-340.<br />

<br />

Les impacts positifs enregistrés par certaines stratégies de répression intégrant <strong>un</strong>e participation comm<strong>un</strong>autaire ont<br />

suscité <strong>un</strong> regain d’intérêt pour les techniques alternatives. Il s’agit notamment de stratégies de maintien de l’ordre<br />

comm<strong>un</strong>autaire de nature multidimensionnelle, pragmatique et qui encouragent la participation citoyenne. Le maintien<br />

de l’ordre comm<strong>un</strong>autaire met l’accent sur <strong>un</strong>e analyse minutieuse des activités des <strong>gang</strong>s pour créer des stratégies<br />

de contrôle innovatrices (Goldstein, 1990). La répression des <strong>gang</strong>s implique <strong>dans</strong> ce cas non seulement le<br />

système de justice pénale mais également d’autres organisations gouvernementales et non gouvernementales ainsi

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