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POLYZÊTAS STRICTS, LARGES ET PONDÉRÉS par Jacky Cresson

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2 JACKY CRESSON<br />

(1)<br />

(ii) La dimension de l’espace vectoriel engendré sur Q <strong>par</strong> 1, ζ(3), ζ(5), . . . , ζ(A) (avec A impair)<br />

croît au moins comme log(A) ([3, 14]) ;<br />

(iii) Au moins un des quatre nombres ζ(5), ζ(7), ζ(9), ζ(11) est irrationnel (Zudilin [19]).<br />

Ces résultats peuvent être obtenus <strong>par</strong> l’étude de certaines séries de la forme<br />

∞∑<br />

k=1<br />

P (k)<br />

k A (k + 1) A · · · (k + n) A z−k<br />

avec P (X) ∈ Q[X], n ≥ 0, A ≥ 1 et |z| ≥ 1.<br />

Les divers choix de P conduisent à des séries hypergéométriques généralisées (voir [2, 15]).<br />

Dans ([7, 8]) nous proposons une généralisation de cette méthode hypergéométrique en profondeur<br />

quelconque en considérant a priori des séries multiples de la forme<br />

∑ P (k 1 , . . . , k p )<br />

(2)<br />

(k 1 ) A1<br />

n · · · (k z −k1<br />

1+1 p) Ap 1 · · · zp −kp ,<br />

n p+1<br />

k 1≥···≥k p≥1<br />

avec P (X 1 , . . . , X p ) ∈ Q[X 1 , . . . , X p ], des entiers A j ≥ 2 et n j ≥ 0 et |z 1 | ≥ 1, . . . , |z p | ≥ 1, et où<br />

(α) m = α(α + 1) · · · (α + m − 1) désigne le symbole de Pochhammer.<br />

Lorsque z 1 = · · · = z p = 1 ces séries sont des combinaisons linéaires à coefficients dans Q de<br />

polyzêtas larges définis <strong>par</strong><br />

∑<br />

1<br />

(3) ζ(s 1 , s 2 , . . . , s p ) =<br />

k s1<br />

1 ks2 2 · · · .<br />

ksp p<br />

On renvoie à [7] pour plus de détails.<br />

k 1≥k 2≥···≥k p≥1<br />

Via des calculs élémentaires on peut décomposer tout polyzêtas larges ζ suivant les polyzêtas<br />

stricts ζ (voir <strong>par</strong> exemple [16]). La formule de décomposition est <strong>par</strong> ailleurs explicite (voir le<br />

§.2). Les polyzêtas stricts possèdent de nombreuses propriétés algébriques (voir [17]). On peut se<br />

demander comment ces propriétés sont transformées <strong>par</strong> passage aux polyzêtas larges.<br />

Pour aborder cette question, nous explicitons la formule de passage entre les polyzetas stricts<br />

et larges via les séries génératrices associées. Le cadre de travail est celui des séries formelles noncommutatives.<br />

On introduit à cette occasion l’opération de substitution de deux séries formelles<br />

non-commutatives. Ce formalisme nous permet de mieux mettre en évidence la manière dont<br />

les symétries satisfaites <strong>par</strong> les polyzetas stricts sont modifiées. L’étude de ces symétries nous<br />

conduit à introduire une modification naturelle des polyzetas stricts, les polyzêtas pondérés, dont<br />

les symétries sont d’une complexité minimale.<br />

1. Séries formelles non-commutatives<br />

Soit Y = {y i } i∈N un alphabet. On note Y ∗ l’ensemble des mots construis sur Y , comprenant<br />

le mot vide noté ∅. Un élément de Y ∗ est noté y s = y s1 . . . y sp , p ≥ 1, s i ∈ N ∗ . L’entier p est la<br />

longueur de y s , notée aussi l(s). La concaténation de deux mots y s et y u de Y ∗ avec s = (s 1 , . . . , s p ),<br />

u = (u 1 , . . . , u q ), est le mot noté y s y u défini <strong>par</strong> y su où su = (s 1 , . . . , s p , u 1 , . . . , u q ).<br />

Soit K un anneau, on note K〈Y 〉 l’ensemble des séries formelles non-commutatives à coefficients<br />

dans K construites sur Y .<br />

Étant donnée une application L : Y ∗ → K, on note L s l’évaluation de L sur le mot y s ∈ Y ∗ . Ce<br />

type d’applications est un exemple de moule dans la terminologie de Jean Ecalle [6].

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