Télécharger le fascicule 12 - 2007 en entier - musée des Confluences

Département du Rhône - Musée des Confluences, Lyon
LA PLAQUE DANS SON CONTEXTE
ARCHÉOLOGIQUE
La présente plaque a sans aucun doute pour
origine le « Palais nord-ouest » (fig. 3). Son enregistrement
dans le catalogue des Œuvres Pontificales
Missionnaires comme « provenant des ruines de
Ninive » est dû à une erreur d’identification du site de
Nimrud qui remonte aux premières campagnes de
fouilles (1845 à 1847) à un moment où l’on pensait
qu’il s’agissait de Ninive. Les Œuvres Pontificales
Missionnaires sont donc probablement entrées en possession
de ce document durant ces années.
Fig. 3 - Plan général du palais « nord-ouest » (MEUSZYNSKI, 1981).
La plaque a été découpée sans souci de préserver l’intégralité
du texte. De ce fait il manque près des deux
tiers de l’inscription. Cependant celle-ci peut être restaurée
sans difficulté car il existe de multiples exemplaires
de ce texte (au moins 406) 2 . Tous ont été gravés
sur des panneaux qui étaient installés le long des
murs du « Palais nord-ouest ». 213 panneaux sont
actuellement en place sur le site archéologique. Les
autres appartiennent aux collections de dizaines de
musées dans le monde mais majoritairement cependant
au British Museum. Le Louvre en possède cinq
exemplaires. Beaucoup de ces panneaux sont décorés
de bas-reliefs qui mettent en scène la majesté du souverain
dans diverses situations (campagnes militaires,
chasses, réception de tributaires, accomplissement de
rituels) 3 . Dans la plupart des cas, la scène représentée
occupe toute la surface disponible (fig. 4).
L’inscription est alors gravée à mi-hauteur. Sur d’autres
panneaux les images sculptées se répartissent en
deux registres, la bande de texte étant placée au milieu
(fig. 5). Enfin, il existe une troisième catégorie de
blocs où l’inscription n’est accompagnée d’aucune
représentation figurée. Vu la façon dont la plaque a été
découpée, il est impossible de dire avec certitude sur
quelle catégorie de panneaux elle a été prélevée. Ainsi
l’inscription répétée de multiples fois se déroulait en
continu comme une sorte de « tapisserie » sur une
grande partie des murs du palais. Le texte n’est pas
toutefois identique sur tous les panneaux.
Certaines variantes permettent de distinguer deux grandes
familles de manuscrits (type A et type B).
L’exemplaire du Muséum d’Histoire naturelle de
Lyon appartient au type A, le groupe minoritaire qui
a été identifié pour l’heure sur 19 orthostates (la
2
GRAYSON, 1991, p.268-274. Il faut désormais ajouter à ce décompte la plaque conservée dans les collections du Musée Municipal de
La Charité-sur-Loire récemment publiée par LION, 1998.
3
BACHELOT, 1991
11 Cahiers scientifiques n° 12