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Le secteur industriel - RISE

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Janvier 2009<br />

Energie-climat : ouvrons le débat<br />

N°3 THè ME / L’Industrie<br />

« <strong>Le</strong> défi énergie-climat » dans le <strong>secteur</strong> de la métallurgie<br />

Béatrice Louviaux<br />

Eric De Marco<br />

Bernard Wilmotte<br />

1. Observez-vous qu’une majorité<br />

d’employeurs anticipent la hausse de<br />

l’énergie et les politiques énergie-climat<br />

ou tirez-vous plutôt le constat d’une inertie<br />

généralisée ?<br />

Il n’y a ni « une majorité d’employeurs qui anticipent<br />

la hausse de l’énergie ou des politiques énergie-climat<br />

ni inertie généralisée ». Bien entendu, la réalité est<br />

davantage nuancée. En effet, nous assistons dans<br />

certains <strong>secteur</strong>s et dans certaines entreprises à une<br />

prise en compte de la thématique « énergie-climat ».<br />

Et puis dans d’autres, nous constatons un manque<br />

d’anticipation où les priorités sont fixées ailleurs….<br />

<strong>Le</strong>s entreprises qui anticipent le font bien entendu le plus<br />

souvent pour des raisons de réduction de coûts, d’image<br />

de marque, etc. Et via une politique d’investissement<br />

ambitieuse qui marque leur volonté d’inscrire leur activité<br />

dans le moyen terme. Ces investissements sont réalisés<br />

soit pour mise en conformité ou anticipation du cadre légal,<br />

soit de manière volontaire, mais uniquement s’ils sont<br />

rentables et augmentent la productivité.<br />

2. Quels principaux freins identifiez-vous ?<br />

<strong>Le</strong> frein essentiel tient donc à la difficulté pour bon nombre<br />

d’entreprises de se projeter dans l’avenir et d’engager des<br />

investissements parfois très importants « sans garantie de<br />

cadre légal stable à court terme… » D’autant plus que pour<br />

certains <strong>secteur</strong>s, ces investissements touchent directement<br />

le processus de production, comme par exemple la sidérurgie.<br />

Pour ce <strong>secteur</strong>, les investissements en matière de réduction<br />

de CO2 et de réduction de consommation d’énergie ne se<br />

conçoivent que dans le moyen terme et qui plus est avec<br />

une activité pour le <strong>secteur</strong> qualifiée de cyclique dans un<br />

marché mondialisé hautement concurrentiel… (voir point 4)<br />

D’autre part, concernant l’impact des politiques climaténergie,<br />

l’absence de cadre légal européen harmonisé ou de<br />

normes et règles mondialisées est également souvent mise<br />

en avant pour « justifier » l’inertie de certains <strong>secteur</strong>s et<br />

entreprises. Pour certaines d’entre elles, cela devient même<br />

le prétexte de revoir le plan stratégique de développement<br />

et de (re)déploiement.<br />

Enfin, malgré ces « freins », certaines entreprises ont décidé<br />

et décident d’anticiper, conscientes que le durcissement des<br />

contraintes légales (notamment en matière de CO2) et la fin<br />

de l’énergie bon marché s’inscrivent de toute évidence dans<br />

une tendance qui ne risque pas de s’inverser de sitôt.<br />

3. Voyez-vous maintenant ou dans les 5<br />

ans à venir des changements dans le<br />

métier (ou le cœur de métier) de certaines<br />

entreprises ? Au vu des investissements<br />

ou des désinvestissements, quels pourraient<br />

être les principaux métiers<br />

appelés à évoluer ?<br />

La « nouvelle » donne « énergie-climat » influence, voire<br />

modifie, l’évolution de certains <strong>secteur</strong>s et l’évolution des<br />

métiers de manière directe ou indirecte. En effet, par<br />

exemple, l’intégration planifiée du <strong>secteur</strong> aéronautique<br />

dans le système des quotas d’émissions de CO2 risque<br />

de fortement conditionner les activités <strong>industriel</strong>les du<br />

<strong>secteur</strong>… Ce <strong>secteur</strong>, habitué à une exigence indispensable<br />

d’innovation soutenu par des programmes R&D, doit intégrer<br />

dans ses programmes des efforts en matière de réduction de<br />

consommation d’énergie et de rejet de CO2. Ces évolutions<br />

concernent l’ensemble des différents opérateurs : les<br />

motoristes, les « cellullistes », les services de maintenance, les<br />

équipementiers, etc. On constate déjà une évolution et on peut<br />

s’attendre à voir la tendance se poursuivre, voir s’accélérer.<br />

L’usage des matériaux composites en est un élément<br />

important.<br />

<strong>Le</strong>s normes en matière de rejet de CO2 pour le <strong>secteur</strong><br />

automobile ou l’utilisation de biocarburants favorisent<br />

l’arrivée progressive de voitures électriques, hybrides<br />

ou utilisant des carburants alternatifs comme les<br />

biocarburants. Ainsi, les constructeurs tentent de travailler<br />

sur l’efficacité des moteurs, l’utilisation de l’électricité dans<br />

le système de motorisation hybride ou électrique et sur<br />

le poids des véhicules. Ces éléments se répercutent sur<br />

l’évolution des métiers, notamment dans les <strong>secteur</strong>s des<br />

carrosseries et des garages. Par exemple, l’intégration de<br />

nouveaux matériaux, plus légers (exemple : aluminium,<br />

plastique, etc.) et autres matériaux composites. Tout cela<br />

se traduit en besoin de formation pour les travailleurs du<br />

<strong>secteur</strong>. A titre d’exemple, le Campus automobile de Spa-<br />

Francorchamps souhaite développer des formations du<br />

type « technologies propres dans les moteurs. »

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