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Le secteur industriel - RISE

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Newsletter<br />

Janvier 2009<br />

Energie-climat : ouvrons le débat<br />

N°3 THèME / <strong>Le</strong> <strong>secteur</strong> <strong>industriel</strong><br />

<strong>Le</strong> dérèglement climatique, la hausse de l’énergie et leurs effets politiques vont<br />

générer une série d’évolutions plus ou moins rapides dans les années à venir qui<br />

devraient affecter certains <strong>secteur</strong>s et certains métiers. Plusieurs organisations et<br />

instances de la CSC sont déjà dans une démarche prospective sur cette question,<br />

mais quelles sont les tendances déjà à l’œuvre dans les <strong>secteur</strong>s ?<br />

La Cellule Rise de la CSC lance une newsletter limitée dans le temps, qui croise les<br />

perceptions de témoins ‘aux avant-postes’. Ils seront chargés de lancer le débat, en partageant<br />

leurs observations, la manière dont les problèmes se posent, les principales questions et des<br />

pistes intéressantes qui paraissent se dessiner sur le thème de l’énergie, en lien avec le<br />

réchauffement climatique.<br />

<strong>Le</strong> défi « énergie-climat »<br />

dans le <strong>secteur</strong> de la métallurgie<br />

Béatrice Louviaux<br />

Eric De Marco<br />

Bernard Wilmotte<br />

CSC-Métal<br />

L’environnement :<br />

un investissement pour l’avenir<br />

Intervention lors du Forum intersyndical<br />

« Changements climatiques :<br />

relevons le défi ! » (25 novembre 2008)<br />

Patrick Wegnez<br />

Délégué CPPT<br />

3B Fibreglass<br />

Perte d’activités :<br />

se convertir aux emplois verts ?<br />

Ghislain Dethy<br />

Permanent interprofessionnel<br />

Cellule de Reconversion,<br />

Région wallonne


Janvier 2009<br />

Energie-climat : ouvrons le débat<br />

N°3 THè ME / L’Industrie<br />

« <strong>Le</strong> défi énergie-climat » dans le <strong>secteur</strong> de la métallurgie<br />

Béatrice Louviaux<br />

Eric De Marco<br />

Bernard Wilmotte<br />

1. Observez-vous qu’une majorité<br />

d’employeurs anticipent la hausse de<br />

l’énergie et les politiques énergie-climat<br />

ou tirez-vous plutôt le constat d’une inertie<br />

généralisée ?<br />

Il n’y a ni « une majorité d’employeurs qui anticipent<br />

la hausse de l’énergie ou des politiques énergie-climat<br />

ni inertie généralisée ». Bien entendu, la réalité est<br />

davantage nuancée. En effet, nous assistons dans<br />

certains <strong>secteur</strong>s et dans certaines entreprises à une<br />

prise en compte de la thématique « énergie-climat ».<br />

Et puis dans d’autres, nous constatons un manque<br />

d’anticipation où les priorités sont fixées ailleurs….<br />

<strong>Le</strong>s entreprises qui anticipent le font bien entendu le plus<br />

souvent pour des raisons de réduction de coûts, d’image<br />

de marque, etc. Et via une politique d’investissement<br />

ambitieuse qui marque leur volonté d’inscrire leur activité<br />

dans le moyen terme. Ces investissements sont réalisés<br />

soit pour mise en conformité ou anticipation du cadre légal,<br />

soit de manière volontaire, mais uniquement s’ils sont<br />

rentables et augmentent la productivité.<br />

2. Quels principaux freins identifiez-vous ?<br />

<strong>Le</strong> frein essentiel tient donc à la difficulté pour bon nombre<br />

d’entreprises de se projeter dans l’avenir et d’engager des<br />

investissements parfois très importants « sans garantie de<br />

cadre légal stable à court terme… » D’autant plus que pour<br />

certains <strong>secteur</strong>s, ces investissements touchent directement<br />

le processus de production, comme par exemple la sidérurgie.<br />

Pour ce <strong>secteur</strong>, les investissements en matière de réduction<br />

de CO2 et de réduction de consommation d’énergie ne se<br />

conçoivent que dans le moyen terme et qui plus est avec<br />

une activité pour le <strong>secteur</strong> qualifiée de cyclique dans un<br />

marché mondialisé hautement concurrentiel… (voir point 4)<br />

D’autre part, concernant l’impact des politiques climaténergie,<br />

l’absence de cadre légal européen harmonisé ou de<br />

normes et règles mondialisées est également souvent mise<br />

en avant pour « justifier » l’inertie de certains <strong>secteur</strong>s et<br />

entreprises. Pour certaines d’entre elles, cela devient même<br />

le prétexte de revoir le plan stratégique de développement<br />

et de (re)déploiement.<br />

Enfin, malgré ces « freins », certaines entreprises ont décidé<br />

et décident d’anticiper, conscientes que le durcissement des<br />

contraintes légales (notamment en matière de CO2) et la fin<br />

de l’énergie bon marché s’inscrivent de toute évidence dans<br />

une tendance qui ne risque pas de s’inverser de sitôt.<br />

3. Voyez-vous maintenant ou dans les 5<br />

ans à venir des changements dans le<br />

métier (ou le cœur de métier) de certaines<br />

entreprises ? Au vu des investissements<br />

ou des désinvestissements, quels pourraient<br />

être les principaux métiers<br />

appelés à évoluer ?<br />

La « nouvelle » donne « énergie-climat » influence, voire<br />

modifie, l’évolution de certains <strong>secteur</strong>s et l’évolution des<br />

métiers de manière directe ou indirecte. En effet, par<br />

exemple, l’intégration planifiée du <strong>secteur</strong> aéronautique<br />

dans le système des quotas d’émissions de CO2 risque<br />

de fortement conditionner les activités <strong>industriel</strong>les du<br />

<strong>secteur</strong>… Ce <strong>secteur</strong>, habitué à une exigence indispensable<br />

d’innovation soutenu par des programmes R&D, doit intégrer<br />

dans ses programmes des efforts en matière de réduction de<br />

consommation d’énergie et de rejet de CO2. Ces évolutions<br />

concernent l’ensemble des différents opérateurs : les<br />

motoristes, les « cellullistes », les services de maintenance, les<br />

équipementiers, etc. On constate déjà une évolution et on peut<br />

s’attendre à voir la tendance se poursuivre, voir s’accélérer.<br />

L’usage des matériaux composites en est un élément<br />

important.<br />

<strong>Le</strong>s normes en matière de rejet de CO2 pour le <strong>secteur</strong><br />

automobile ou l’utilisation de biocarburants favorisent<br />

l’arrivée progressive de voitures électriques, hybrides<br />

ou utilisant des carburants alternatifs comme les<br />

biocarburants. Ainsi, les constructeurs tentent de travailler<br />

sur l’efficacité des moteurs, l’utilisation de l’électricité dans<br />

le système de motorisation hybride ou électrique et sur<br />

le poids des véhicules. Ces éléments se répercutent sur<br />

l’évolution des métiers, notamment dans les <strong>secteur</strong>s des<br />

carrosseries et des garages. Par exemple, l’intégration de<br />

nouveaux matériaux, plus légers (exemple : aluminium,<br />

plastique, etc.) et autres matériaux composites. Tout cela<br />

se traduit en besoin de formation pour les travailleurs du<br />

<strong>secteur</strong>. A titre d’exemple, le Campus automobile de Spa-<br />

Francorchamps souhaite développer des formations du<br />

type « technologies propres dans les moteurs. »


De manière générale, c’est l’ensemble des <strong>secteur</strong>s qui<br />

évolue en intégrant à différents niveaux les éléments liés<br />

à la politique « énergie-climat ». Que cela soit pour la<br />

sidérurgie, les fabrications métalliques, le <strong>secteur</strong> des<br />

électriciens… Ces évolutions, plus ou moins marquées<br />

en fonction des réalités sectorielles et des entreprises<br />

s’accompagnent d’évolutions des métiers. <strong>Le</strong>s centres<br />

de compétences des <strong>secteur</strong>s de la métallurgie, que cela<br />

soient Technifutur, Technofutur, Iristech+, ou encore le<br />

SIRRIS (centre de recherches scientifiques et techniques<br />

de l’industrie des fabrications métalliques, sorte de<br />

laboratoire sidérurgique) sont autant d’indicateurs de<br />

l’évolution des métiers des <strong>secteur</strong>s de la métallurgie.<br />

A cela s’ajoute le fait que certains <strong>secteur</strong>s bénéficient<br />

de nouvelles opportunités de développement pour de<br />

nouvelles activités. C’est notamment le cas du <strong>secteur</strong><br />

des électriciens avec le développement des énergies<br />

renouvelables ou favorisant les économies d’énergie.<br />

4.Quels sont les points de débat, les pistes<br />

intéressantes autour de ces questions<br />

(en particulier les pistes insuffisamment<br />

explorées) ?<br />

Bien sûr inciter les entreprises à effectuer et poursuivre<br />

les efforts indispensables en matière d’innovation et de<br />

R&D en lien avec le maintien et la création d’emplois.<br />

Anticiper et accompagner l’évolution des métiers, et pour<br />

ce faire continuer d’investir syndicalement le champ de la<br />

formation professionnelle continue et initiale.<br />

Agir également sur la prévention, dés la conception des<br />

produits, des processus de production, ou encore dès<br />

l’installation de nouveaux zonings (par exemple : étudier<br />

les possibilités collectives d’énergie renouvelables.)<br />

Travailler sur le « bilan carbone » des activités de<br />

production en y intégrant l’ensemble des paramètres<br />

également (transports des marchandises, etc.)<br />

Enfin ne pas déconnecter la thématique « énergieclimat<br />

» du travail au quotidien sur les matières syndicales<br />

traditionnelles (emploi, bien-être au travail, etc.)<br />

5. Quelques éléments spécifiques à la<br />

situation actuelle en sidérurgie<br />

La sidérurgie connaît aujourd’hui, partout en Europe,<br />

d’importants arrêts d’outils entraînant pour l’instant,<br />

chez nous en Belgique, du chômage économique intensif<br />

jusqu’à six mois et des plans de départs volontaires, mais<br />

qui font craindre à plus long terme des fermetures d’outils<br />

avec de nombreux licenciements.<br />

Cette situation liée à la crise économique soudaine, fruit<br />

pourri d’un système financier malade à la recherche,<br />

même en sidérurgie, de taux de rendement à 2 chiffres,<br />

se double des craintes de pertes de compétitivité que<br />

pourraient entraîner des décisions européennes dans le<br />

domaine de la protection du climat. Des contraintes qui<br />

ne feraient que déplacer le problème sans y apporter de<br />

remède.<br />

En effet, si l’on doit ajouter au prix de revient de la<br />

tonne d’acier produite en Europe, intensive en énergie,<br />

un coût environnemental non négligeable, il faut craindre<br />

d’importantes délocalisations (« fuites de carbone ») vers<br />

des pays où les contraintes liées aux émissions de CO<br />

sont inexistantes. Outre la perte de milliers d’emplois en<br />

Europe, cela ne ferait qu’accroître les émissions de CO au<br />

niveau mondial.<br />

<strong>Le</strong> 2 décembre 2008, 11.000 sidérurgistes européens<br />

sur 400.000 qu’occupent les différents sites en Europe<br />

sont venus dire à Bruxelles leurs craintes aux membres<br />

du Parlement européen qui mettent en avant la nécessité<br />

d’instaurer également pour les <strong>secteur</strong>s <strong>industriel</strong>s<br />

européens des obligations robustes de réduction des<br />

émissions de CO dans le contexte de la révision du système<br />

européen d’échange des quotas pour l’après 2012.<br />

La FEM (Fédération Européenne des Métallurgistes),<br />

qui organisait cette manifestation, y revendiquait :<br />

• La reconnaissance immédiate de la sidérurgie en tant<br />

que <strong>secteur</strong> à haut risque de fuite de carbone ;<br />

• Des allocations gratuites pour le <strong>secteur</strong> sidérurgique<br />

basées sur la « meilleure technologie disponible » ;<br />

• Des incitants pour encourager les efforts de l’industrie<br />

en terme de R&D et d’innovation pour une production<br />

plus propre et plus efficace du point de vue énergétique ;<br />

• Un engagement public à financer la recherche de<br />

technologies permettant la capture du carbone ;<br />

• Une évaluation de l’impact social et des mesures<br />

d’accompagnement appropriées pour soutenir les<br />

travailleurs affectés par les changements économiques<br />

liés au climat ;<br />

• L’affectation des recettes provenant des enchères à<br />

la protection climatique et au soutien des travailleurs<br />

affectés par le changement climatique.<br />

En Belgique le coût environnemental n’est pas un vain<br />

mot. La fermeture d’une cokerie et la crainte de fermeture<br />

définitive d’un haut fourneau dans le bassin de Charleroi<br />

ainsi que la relance conditionnée du haut fourneau 6<br />

de Liège, déjà compromise par une mise à l’arrêt de<br />

plusieurs mois, sont des événements où les critères<br />

environnementaux ont été déterminants et où les pouvoirs<br />

publics ont joué un rôle majeur. Des milliers d’emplois<br />

sidérurgiques dans tout le pays sont liés à des décisions<br />

environnementales.<br />

Il ne s’agit nullement de remettre en cause le bien-fondé<br />

de la lutte pour la préservation du climat mais d’exiger<br />

que les mesures qui sont prises dans ce cadre tiennent<br />

compte d’un nécessaire équilibre entre les défis sociaux,<br />

économiques et environnementaux auxquels nous sommes<br />

tous confrontés.


Janvier 2009<br />

Energie-climat : ouvrons le débat<br />

N°3 THè ME / L’industrie<br />

L’environnement : un investissement pour l’avenir<br />

Intervention lors du Forum intersyndical<br />

« Changements climatiques : relevons le défi ! »<br />

(25 novembre 2008)<br />

Patrick WEGNEZ<br />

Délégué CPPT<br />

3B Fibreglass<br />

3B Fibreglass : un peu d’histoire<br />

Créée en 1966, Fibreglass est spécialisée dans la fibre de<br />

verre et a occupé près de 1200 travailleurs (en 1990).<br />

Jusqu’en avril 2008, elle faisait partie du groupe Owens<br />

Corning.<br />

La société compte trois sites dont 2 unités de production:<br />

Battice (390 pers.),<br />

Birkeland - Norvège (180 pers.)<br />

Bruxelles (Siège social)<br />

BATTICE est aussi le siège du centre « Sciences et<br />

technologies » de l’entreprise qui travaille à l’amélioration<br />

des produits et des procédés de production.<br />

L’entreprise est certifiée ISO 9.001 (Qualité Produit),<br />

ISO 14.001 (Environnement) et OHSAS 18.001 (Santé<br />

et Sécurité). La délégation syndicale dans ses différentes<br />

composantes à été associée à la mise en place de l’OHSAS<br />

18.001 et de l’ISO 14.001 avec le soutien de <strong>RISE</strong>.<br />

La gestion environnementale fait l’objet d’un suivi au<br />

niveau du CPPT et du CE. Pour la délégation syndicale,<br />

il est important de prendre en compte non seulement<br />

les aspects économiques et sociaux mais aussi la santé,<br />

la sécurité et l’environnement<br />

L ’ i m p a c t d e s a c c o r d s d e b r a n c h e<br />

L’entreprise est soumise à un accord de branche au terme<br />

duquel la Région wallonne lui accorde des quotas d’émission<br />

de CO2 en échange d’efforts à réaliser en vue de réduire sa<br />

consommation d’énergie et ses émissions de gaz à effet<br />

de serre. L’accord porte aussi sur la réduction d’émissions<br />

d’autres polluants atmosphériques (Fluorides, etc.) Suite<br />

aux investissements réalisés, l’entreprise a dégagé pour la<br />

période 2005-2007 un surplus de quotas.<br />

L’entreprise développe depuis plusieurs années des efforts<br />

importants pour réduire son impact environnemental.<br />

La politique environnementale en cours vise à la réduction<br />

des émissions de gaz carbonique et d’oxydes d’azote par<br />

la diminution de la consommation d’énergie. <strong>Le</strong>s nouveaux<br />

fours utilisent du gaz et de l’oxygène. Des électrodes<br />

assurent une température uniforme et contribuent à réduire<br />

les émissions. <strong>Le</strong> traitement enzymatique en bout de chaîne<br />

contribue à la réduction de déchets de fibres enrobées,<br />

difficiles à recycler.<br />

Au cours des dernières années la société s’est attachée à la<br />

mise au point de procédés dont l’impact environnemental<br />

est moindre réduction des émissions de poussières,<br />

fluorides, et du bore.<br />

La société s’est aussi dotée d’une station d’épuration qui<br />

permet de réduire de manière notable la charge polluante<br />

des rejets d’eaux usées. En outre une partie des eaux<br />

traitées (+-60%) est recyclée sur l’usine.<br />

Quel avenir pour la société et pour<br />

l’emploi ?<br />

Normalement, la fibre de verre est un produit d’avenir avec<br />

des atouts incontestables. Il est durable et présente une<br />

bonne résistance à la corrosion, à l’oxydation, aux agents<br />

chimiques ; il est utilisé dans des applications de plus en<br />

plus nombreuses (construction, construction automobile,<br />

aérienne.)<br />

Malheureusement, la production en est très énergétivore<br />

et dégage desémissions importantes de NOx (Oxydes<br />

d’azote –> pluies acides et ozone en ville), et de CO2.<br />

L’investissement de l’entreprise dans des normes<br />

environnementales exigeantes s’est donc avéré payant,<br />

en lien avec un service de recherche et développement<br />

performant qui constitue un réel atout face à la<br />

concurrence.


<strong>Le</strong> <strong>secteur</strong> <strong>industriel</strong> et le changement<br />

climatique en Région wallonne<br />

<strong>Le</strong>s émissions du <strong>secteur</strong> <strong>industriel</strong> représentent 42 %<br />

des émissions globales par <strong>secteur</strong> en Région wallonne ;<br />

une part toujours importante malgré une baisse de 14<br />

% observée entre 1990 et 2004 suite à la fermeture de<br />

plusieurs sites sidérurgiques.<br />

<strong>Le</strong>s émissions diminuent aussi par le recours plus fréquent<br />

au gaz naturel et à l’utilisation accrue par les cimenteries<br />

de combustibles de substitution (déchets de scierie,<br />

animaux, pneus). Ces combustibles représentent 34 % de<br />

leur consommation d’énergie, contre 7 % en 1990.<br />

Une distinction est opérée dans les inventaires entre les<br />

émissions liées à la combustion et celles des « procédés<br />

<strong>industriel</strong>s », qui désignent la part des émissions<br />

<strong>industriel</strong>les qui ne proviennent pas de l’utilisation de<br />

combustibles fossiles, mais de la libération de gaz à effets<br />

de serre contenus dans la matière première.<br />

Source : Rapport analytique sur l’état de l’environnement wallon<br />

2006-2007, page 307


Janvier 2009<br />

Energie-climat : ouvrons le débat<br />

N°3 THè ME / L’indutrie<br />

Perte d’activités : se convertir aux emplois verts ?<br />

Ghislain Dethy<br />

Permanent interprofessionnel CSC<br />

Cellule de reconversion, Région wallonne<br />

<strong>Le</strong>s cellules de reconversion accueillent chaque année des centaines de travailleurs issus du<br />

<strong>secteur</strong> <strong>industriel</strong>, confronté depuis 30 ans à de lourdes pertes d’emplois, dans le but de<br />

les réinsérer et de leur fournir un cadre humain et professionnel stimulant.<br />

Comment les « emplois verts », qui font aujourd’hui l’objet d’études prometteuses à l’échelle<br />

européenne (CES) et à l’échelle mondiale (CSI, BIT) , sont-ils envisagés dans le cadre des<br />

cellules ? Nous avons posé la question à Ghislain Dethy, qui est coordinateur pour la CSC des<br />

plans d’accompagnement des reconversions en Région wallonne<br />

1 . Q u e l l e p l a c e o c c u p e n t l e s<br />

f o r m a t i o n s l i é e s a u x e m p l o i s<br />

v e r t s d a n s l e t r a v a i l d e s<br />

cellules de reconversion ?<br />

Peu de place pour l’instant. Cependant, nous observons<br />

depuis peu de temps que ce <strong>secteur</strong> tend à capter plus de<br />

travailleurs en cours de reconversion qu’autrefois. Prenons<br />

l’exemple des travailleurs victimes des licenciements chez<br />

VW. Parmi les modules suivis, ceux qui portent sur les<br />

domaines « environnement / énergie » enregistrent cette<br />

année une légère hausse de fréquentation par rapport aux<br />

années précédentes. Cette hausse est toutefois relative,<br />

car ils ne représentent encore aujourd’hui que 3 % des<br />

modules suivis, à côté de matières plus prisées comme<br />

transport/logistique, bureautique/informatique, l’industrie,<br />

les langues, la sécurité etc.<br />

Nous travaillons par ailleurs sur un projet européen (projet<br />

EnTRAIN/FSE) dans lequel nous essayons d’intégrer<br />

la notion d’anticipation ; il nous paraît en effet essentiel<br />

d’outiller les travailleurs le plus tôt possible avant que<br />

les accidents économiques ne surviennent. Là, il me semble<br />

que la dimension environnementale peut trouver toute<br />

sa place.<br />

2 . A l ’ a v e n i r , e n v i s a g e z - v o u s<br />

d ’ a t t i r e r l ’ a t t e n t i o n d e v o s<br />

publics vers ce type d’emplois ?<br />

Il faut savoir que, dans les cellules de reconversion,<br />

nous accompagnons individuellement les travailleurs<br />

dans leurs projets professionnels mais aussi à travers des<br />

activités plus collectives. Nous avons la possibilité, à notre<br />

niveau, d’insister sur de grandes thématiques. Là, nous<br />

pourrons identifier, effectivement, des opportunités, et<br />

présenter aux travailleurs en reconversion les nouveaux<br />

gisements d’emplois, comme les « créneaux verts ».<br />

Nous sommes tout à fait ouverts à cette idée, d’autant plus<br />

que nos candidats n’ont pas d’a priori : si une activité<br />

présente un potentiel, si elle est porteuse, ils n’hésiteront<br />

pas à s’engager.

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