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Magazine n° 77 février-mars 2006 - Territoire de Belfort

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émoirele magazine<br />

du Conseil général du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong><br />

Le <strong>Territoire</strong> sous le feu allemand<br />

Un canon <strong>de</strong> 17 m <strong>de</strong> long bombar<strong>de</strong> <strong>Belfort</strong><br />

Février 1916, cela évoque pour beaucoup le début <strong>de</strong> la bataille <strong>de</strong> Verdun, lieu d’affrontement<br />

bien éloigné du <strong>Territoire</strong>. Pourtant le département et en particulier la<br />

ville <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> vont être indirectement touchés par ces combats.<br />

Depuis l’offensive à <strong>de</strong>mi réussie en direction <strong>de</strong> Mulhouse<br />

en août 1914, le front militaire s’était stabilisé à quelques kilomètres<br />

en avant <strong>de</strong>s limites départementales. Le <strong>Territoire</strong><br />

avait eu à subir <strong>de</strong>puis septembre 1914 et surtout au cours <strong>de</strong><br />

l’année 1915 <strong>de</strong> nombreux bombar<strong>de</strong>ments aériens qui<br />

visaient <strong>de</strong>s objectifs militaires mais aussi civils, l’offensive<br />

aérienne la plus sérieuse étant le raid du 17 octobre 1915 lorsqu’une<br />

dizaine d’avions allemands avaient bombardé la ville <strong>de</strong><br />

<strong>Belfort</strong>. Cependant, les autorités militaires ne considérant plus<br />

le département comme une zone particulièrement menacée<br />

par une offensive ennemie, le 15 août 1915 le général Dubail<br />

déclassait la place fortifiée <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> et levait l’état <strong>de</strong> siège. De<br />

nombreux <strong>Belfort</strong>ains réfugiés dans l’Ain rentraient alors.<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> la préparation d’une gran<strong>de</strong> offensive <strong>de</strong> rupture<br />

du front, l’état-major allemand envisageait <strong>de</strong>ux opérations<br />

possibles : une sur le front du côté <strong>de</strong> Verdun et une tout<br />

au sud du front dans les Vosges. C’est l’offensive sur Verdun qui<br />

fut retenue mais l’idée <strong>de</strong> menacer la trouée <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> resta<br />

d’actualité. Cette attaque sur le front du sud Alsace serait juste<br />

une opération <strong>de</strong> diversion <strong>de</strong>stinée à maintenir <strong>de</strong>s troupes<br />

dans ce secteur au moment même où l’opération principale se<br />

déroulerait autour <strong>de</strong> Verdun.<br />

Le mardi 8 février 1916 vers 12 h 20, un premier obus <strong>de</strong> très fort<br />

calibre tombe près <strong>de</strong> Perouse. Il est suivi dans l’après-midi <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux autres, dont un tombe en ville quai Degombert. Le<br />

Kronprinz, fils aîné <strong>de</strong> Guillaume II, est venu tout exprès assister<br />

à ce premier tir. Cette chute au bruit assourdissant a brisé<br />

les vitres dans un très large secteur. Louis Herbelin note dans<br />

ses éphéméri<strong>de</strong>s que ce premier bombar<strong>de</strong>ment à longue distance<br />

a provoqué « une terrible anxiété, les magasins sont fermés<br />

». Les trois jours suivants, 17 autres obus visent la ville et<br />

ses environs sans faire <strong>de</strong> victime. Dans la presse locale, les<br />

autorités militaires laissent passer peu d’informations. « La<br />

Frontière » du 10 février précise que ce sont <strong>de</strong>s obus <strong>de</strong> 380,<br />

donne les heures <strong>de</strong>s tirs mais en aucun cas les lieux touchés. Le<br />

souvenir <strong>de</strong>s heures sombres du siège <strong>de</strong> 1870-71 ressurgit et la<br />

peur s’installe durablement. Le bruit <strong>de</strong>s impacts s’entend jusqu’à<br />

Giromagny très distinctement. Une partie <strong>de</strong> la population<br />

évacue la ville, les écoles sont fermées, les hôpitaux militaires<br />

transférés, la production <strong>de</strong> gaz momentanément

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