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Les types de phrases - L'esprit Livre

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PLAN :<br />

Techniques littéraires<br />

LA PHRASE<br />

I. Rappel <strong>de</strong> notions fondamentales<br />

1. <strong>Les</strong> <strong>types</strong> <strong>de</strong> <strong>phrases</strong><br />

a) Phrase verbale et phrase nominale<br />

b) Phrase simple et phrase complexe<br />

2. <strong>Les</strong> modalités énonciatives<br />

a) La phrase déclarative<br />

b) La phrase interrogative<br />

c) La phrase exclamative<br />

d) La phrase impérative<br />

3. Modifications dans l'ordre <strong>de</strong>s mots<br />

4. Le rythme <strong>de</strong> la phrase<br />

II. Applications<br />

I. Rappel <strong>de</strong> notions fondamentales<br />

1. <strong>Les</strong> <strong>types</strong> <strong>de</strong> <strong>phrases</strong><br />

a) Phrase verbale et phrase nominale<br />

Une phrase verbale est toujours organisée autour d'un verbe, ou <strong>de</strong> plusieurs verbes.<br />

Exemple : Nous révisons <strong>de</strong>s notions <strong>de</strong> grammaire.<br />

Une phrase nominale est une phrase construite sans verbe, autour d'un nom. On trouve<br />

<strong>de</strong>s <strong>phrases</strong> nominales dans certaines questions ou exclamations, <strong>de</strong>s titres ou encore <strong>de</strong>s<br />

slogans.<br />

Exemples : Voici une belle histoire. Quelle histoire ! Quelle histoire ?<br />

L'emploi <strong>de</strong> la phrase nominale permet <strong>de</strong> mettre en valeur certains effets stylistiques :<br />

elle donne une impression <strong>de</strong> raccourci, d'accélération, qui permet <strong>de</strong> renforcer une idée<br />

ou une émotion. On la rencontre également dans <strong>de</strong>s portraits ou <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptions. Elle<br />

peut enfin mettre en valeur un adjectif ou un adverbe.<br />

Exemple : Difficile, cette leçon !<br />

b) Phrase simple et phrase complexe<br />

- Une phrase simple s'organise autour d'un verbe, <strong>de</strong> son sujet et, éventuellement, <strong>de</strong> ses<br />

compléments ; il peut y avoir une seule proposition, indépendante, ou plusieurs<br />

propositions indépendantes juxtaposées (construites en parataxe) ou coordonnées (à l'ai<strong>de</strong><br />

d'adverbes <strong>de</strong> liaison ou <strong>de</strong> conjonctions <strong>de</strong> coordination). Dans ce cas, la phrase est dite<br />

composée.<br />

Exemples :


Voici une phrase simple non composée :<br />

Car enfin, qu'est-ce que l'homme, dans la nature ? (Pascal)<br />

Voici une phrase simple composée avec parataxe :<br />

"Je soulevai (la carafe) en la penchant sur mon verre ; rien ne coula." (Maupassant)<br />

Voici une phrase simple composée avec coordination :<br />

"Cependant je n'ai point étudié et j'ai fait cela tout du premier coup." (Molière)<br />

Une phrase complexe comprend une proposition principale et une ou plusieurs<br />

propositions subordonnées.<br />

Exemple : Je trouvai, il y a quelques jours, dans une maison <strong>de</strong> campagne où j'étais allé, <strong>de</strong>ux<br />

savants qui ont ici une gran<strong>de</strong> célébrité." (Montesquieu)<br />

Parmi les propositions subordonnées, on distingue<br />

<strong>Les</strong> propositions subordonnées<br />

relatives<br />

Introduites par un pronom relatif et<br />

jouant le même rôle qu'un adjectif<br />

qualificatif<br />

"Candi<strong>de</strong>, tout transi, se traîna le<br />

len<strong>de</strong>main vers la ville voisine, qui<br />

s'appelle Valdberghoff-trarbkdikdorff".<br />

(Voltaire)<br />

<strong>Les</strong> propositions subordonnées<br />

conjonctives complément d'objet <strong>de</strong><br />

verbes <strong>de</strong> paroles, <strong>de</strong> sentiments ou <strong>de</strong><br />

pensées<br />

Introduites par que et remplaçant <strong>de</strong>s<br />

paroles mises entre guillemets<br />

"Noma<strong>de</strong> ou sé<strong>de</strong>ntaire : je crois qu'une<br />

gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> l'histoire du mon<strong>de</strong> tient<br />

à elle seule dans ces <strong>de</strong>ux mots." (J.<br />

Lacarrière)<br />

<strong>Les</strong> propositions<br />

subordonnées conjonctives<br />

compléments<br />

circonstanciels<br />

Au même titre que les noms<br />

compléments circonstanciels<br />

"Cette vie est un hôpital où<br />

chaque mala<strong>de</strong> est possédé<br />

du désir <strong>de</strong> changer <strong>de</strong> lit."<br />

(Bau<strong>de</strong>laire)<br />

L'utilisation <strong>de</strong> <strong>phrases</strong> complexes donne plus <strong>de</strong> subtilité au discours que celle <strong>de</strong><br />

<strong>phrases</strong> simples. La phrase complexe fait apparaître clairement <strong>de</strong>s rapports temporels ou<br />

logiques entre une information principale et <strong>de</strong>s informations secondaires, ou entre une<br />

idée et <strong>de</strong>s arguments.<br />

- Lorsque, dans un discours oral ou écrit, la phrase complexe est très développée, selon<br />

<strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> composition strictes, d'ordre logique et rythmique, on parle <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>.<br />

Une pério<strong>de</strong> est en général composée d'une protase (première partie et élément ascendant<br />

<strong>de</strong> la phrase), suivie éventuellement d'une antapodose ; puis d'une apodose (<strong>de</strong>uxième<br />

partie et élément <strong>de</strong>scendant <strong>de</strong> la phrase), suivie éventuellement d'une clausule (clôture<br />

<strong>de</strong> la phrase).<br />

Voici un exemple <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> comprenant ces quatre phases :<br />

Cependant, je ne pense pas que <strong>de</strong>s malheurs prochains éclatent ; peuples et rois sont également<br />

recrus ; <strong>de</strong>s catastrophes imprévues ne fondront pas sur la France ; ce qui me suivra ne sera que<br />

l'effet <strong>de</strong> la transformation générale. (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-tombe).<br />

2. <strong>Les</strong> modalités énonciatives<br />

a) La phrase déclarative<br />

Elle formule une déclaration qui peut être affirmative, négative, dubitative ou<br />

emphatique.<br />

Voici quatre exemples pour illustrer ce point :<br />

- Cécile est contente.<br />

- Cécile n'est pas contente.<br />

- Je doute que Cécile soit contente.<br />

- C'est Cécile qui va être contente.


) La phrase interrogative<br />

Elle comporte souvent un pronom interrogatif ; l'ordre sujet-verbe peut y être inversé ;<br />

elle se termine à l'écrit par un point d'interrogation et par une intonation ascendante à<br />

l'oral.<br />

Exemple : "Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ?" (Racine)<br />

Certaines interrogations peuvent être <strong>de</strong>s affirmations déguisées. On les appelle<br />

interrogations rhétoriques ou oratoires.<br />

Exemple : <strong>Les</strong> esprits forts savent-ils qu'on les appelle ainsi par ironie ? (La Bruyère)<br />

Enfin, d'autres interrogations peuvent être <strong>de</strong>s ordres atténués.<br />

Exemple : (d'un parent à son enfant) "Peux-tu mettre le couvert s'il te plaît ?"<br />

Notons aussi qu'il existe <strong>de</strong>s interrogations totales (portent sur toute la phrase ou le verbe)<br />

et <strong>de</strong>s interrogatives partielles (la question porte sur un seul élément <strong>de</strong> la phrase)<br />

Exemples :<br />

Est-ce que Pierre est venu hier soir ? (interrogative totale)<br />

Qui est venu hier soir ? (interrogative partielle)<br />

Enfin on pourra aussi distinguer les questions fermées (celles auxquelles on répond par<br />

oui ou par non) et les questions ouvertes (les autres)<br />

c) La phrase exclamative<br />

Elle comporte souvent un pronom exclamatif et se termine par un point d'exclamation à<br />

l'écrit et par une intonation <strong>de</strong>scendante à l'oral.<br />

Elle permet d'insister sur la force d'une émotion ou d'un sentiment.<br />

Exemple : "Comment, ma petite maman est morte !" (Stendhal)<br />

d) La phrase impérative<br />

Elle exprime un comman<strong>de</strong>ment, un conseil ou un souhait. On y utilise l'impératif ou le<br />

subjonctif.<br />

Exemples : Ouvrez vos livres à la page 5.<br />

3. Modifications dans l'ordre <strong>de</strong>s mots<br />

<strong>Les</strong> modalités énonciatives mettent déjà en valeur l'intention <strong>de</strong> celui qui parle. Mais,<br />

pour modifier <strong>de</strong> manière expressive la phrase, on peut aussi avoir recours à <strong>de</strong>s<br />

changements dans l'ordre <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> la phrase : on mettra ainsi en valeur une<br />

information, une émotion, une idée ; on créera un effet <strong>de</strong> surprise ou encore on imitera le<br />

langage parlé. Trois procédés sont employés <strong>de</strong> manière récurrente :<br />

- L'antéposition d'un complément ou d'un adjectif :<br />

Exemple : Ce livre, je l'adore.<br />

- L'inversion du sujet<br />

"Là se découvre une vallée qui commence à Montbazon..." (Balzac)<br />

- La mise en relief par "c'est que", par un autre présentatif ou par une tournure<br />

impersonnelle :<br />

Exemple : "C'est une mère qui te berce, c'est un cuisinier qui sale ta soupe..." (Tournier)<br />

4. Le rythme <strong>de</strong> la phrase<br />

Dans une phrase <strong>de</strong> la littérature classique, on reconnaît <strong>de</strong>ux rythmes essentiels : le<br />

rythme binaire (phrase composée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux membres) et le rythme ternaire (phrase


composée <strong>de</strong> trois membres). Le rythme binaire traduit souvent un équilibre, une<br />

harmonie, alors que le rythme ternaire donne plutôt une idée d'abondance ou<br />

d'amplification.<br />

Si les membres <strong>de</strong> phrase vont du plus long au plus court, on parlera <strong>de</strong> ca<strong>de</strong>nce mineure<br />

; si, au contraire, ils vont du plus court au plus long, on parlera <strong>de</strong> ca<strong>de</strong>nce majeure.<br />

Voici <strong>de</strong>ux exemples :<br />

- Si j'eusse été Sylla, la gloire ne m'aurait jamais pu donner le repos et la félicité. (Chateaubriand)<br />

(phrase binaire, ca<strong>de</strong>nce majeure)<br />

- <strong>Les</strong> scènes <strong>de</strong> <strong>de</strong>main ne me regar<strong>de</strong>nt plus ; elles appellent d'autres peintres : à vous, messieurs.<br />

(Chateaubriand) (phrase ternaire, ca<strong>de</strong>nce mineure)<br />

II. Applications<br />

1. Remplacez chacune <strong>de</strong>s <strong>phrases</strong> simples composées suivantes par une phrase<br />

complexe.<br />

a) "Vous n'êtes point gentilhomme, vous n'aurez point ma fille." (Molière)<br />

b) Laissez les enfants jouer ; ils ne se disputeront pas.<br />

c) L'enfant avait beaucoup grandi ; son oncle ne le reconnut pas.<br />

d). Cette loi me paraît saine, mais il faut y faire quelques aménagements.<br />

e) J'attendais <strong>de</strong>puis une heure ; l'avion décolla enfin.<br />

f) On n'a pas pu compter les moutons, ils étaient trop nombreux.<br />

2. Montrez que les modalités énonciatives conviennent au genre <strong>de</strong>s textes suivants.<br />

Texte 1<br />

La jeunesse <strong>de</strong> Louis XV<br />

Au début <strong>de</strong> 1723, Louis XV, <strong>de</strong>venu majeur, est déclaré roi. Mais jusqu'en 1743, il se<br />

décharge du pouvoir, d'abord sur le Régent puis sur le duc <strong>de</strong> Bourbon, enfin sur son<br />

ancien précepteur, Fleury. Fleury s'efforce <strong>de</strong> maintenir la paix afin <strong>de</strong> favoriser<br />

l'enrichissement du pays.<br />

Texte 2<br />

Haricots verts à l'italienne<br />

Dans une cocotte en fonte, faites blondir les oignons hachés dans l'huile ; ajoutez les<br />

tomates pelées et coupées ; laissez cuire dix minutes, puis mettre les haricots verts, l'ail<br />

haché, le sel, le poivre, le thym et le laurier.<br />

Texte 3<br />

Néfaste "food"<br />

Cette civilisation du "Mac Do", qui va <strong>de</strong> pair, selon les sociologues, avec l'augmentation<br />

du nombre <strong>de</strong> personnes vivant seules et avec l'accroissement <strong>de</strong> la proportion <strong>de</strong>s<br />

femmes qui travaillent, peut-elle avoir <strong>de</strong>s conséquences sanitaires néfastes ? Va-t-on<br />

bientôt s'apercevoir que fast-food rime avec artériosclérose, cancer, obésité ou déficit en<br />

vitamines ?<br />

Texte 4<br />

Psaume 32<br />

Heureux celui à qui la transgression est remise,<br />

À qui le péché est pardonné !<br />

Heureux l'homme à qui l'Éternel n'impute pas l'iniquité,<br />

Et dans l'esprit duquel il n'y a point <strong>de</strong> frau<strong>de</strong> !


3. Quelle est la fonction <strong>de</strong>s <strong>phrases</strong> interrogatives dans l'extrait suivant ? Montrez<br />

également la présence <strong>de</strong> tournures exclamatives ou impératives dans ce passage et<br />

dégagez leur valeur.<br />

Octave est amoureux d'une femme plus âgée que lui, dont il est en même temps jaloux.<br />

Celle-ci lui reproche ici les tourments qu'elle endure et dont il est la cause.<br />

- Faut-il donc le dire ? faut-il donc que vous le sachiez, que <strong>de</strong>puis six mois je ne me suis<br />

pas couchée un soir sans me répéter que tout était inutile et que vous ne guéririez jamais,<br />

que je ne me suis pas levée un matin sans me dire qu'il fallait essayer encore, que vous<br />

n'avez pas dit une parole que je ne sentisse que je <strong>de</strong>vais vous quitter, et que vous ne<br />

m'avez pas fait une caresse que je ne sentisse que j'aimais mieux mourir, que jour par<br />

jour, minute par minute, toujours entre la crainte et l'espoir, j'ai mille fois tenté <strong>de</strong> vaincre<br />

ou mon amour ou ma douleur, que, dès que j'ouvrais mon coeur près <strong>de</strong> vous, vous jetiez<br />

un coup d'oeil moqueur jusques au fond <strong>de</strong> mes entrailles, et que, dès que je le fermais, il<br />

me semblait y sentir un trésor que vous seul pouviez dépenser ? Vous raconterai-je ces<br />

faiblesses, et tous ces mystères qui semblent puérils à ceux qui ne les respectent pas ?<br />

que, lorsque vous me quittiez avec colère, je m'enfermais pour relire vos premières lettres<br />

; qu'il y a une valse chérie que je n'ai jamais jouée en vain lorsque j'éprouvais trop<br />

vivement l'impatience <strong>de</strong> vous voir venir. Ah ! malheureuse, que toutes ces larmes<br />

ignorées, que toutes ces folies si douces aux faibles te coûteront cher ! Pleure, maintenant<br />

; ce supplice même, cette douleur n'a servi <strong>de</strong> rien.<br />

Musset, La Confession d'un enfant du siècle.<br />

4. Dans l'extrait suivant, étudiez les effets <strong>de</strong> rythme produits par l'organisation <strong>de</strong>s<br />

<strong>phrases</strong>.<br />

Quand le soir approchait, je <strong>de</strong>scendais <strong>de</strong>s cimes <strong>de</strong> l'île et j'allais volontiers m'asseoir au<br />

bord du lac sur la grève dans quelque asile caché ; là le bruit <strong>de</strong>s vagues et l'agitation <strong>de</strong><br />

l'eau fixant mes sens et chassant <strong>de</strong> mon âme toute autre agitation me plongeaient dans<br />

une rêverie délicieuse où la nuit me surprenait souvent sans que je m'en fusse aperçu. Le<br />

flux et reflux <strong>de</strong> cette eau, son bruit continu mais renflé par intervalles frappant sans<br />

relâche mon oreille et mes yeux, suppléaient aux mouvements internes que la rêverie<br />

éteignait en moi et suffisaient pour me faire sentir avec plaisir mon existence sans<br />

prendre la peine <strong>de</strong> penser. De temps à autre naissait quelque faible et courte réflexion sur<br />

l'instabilité <strong>de</strong>s choses <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong> dont la surface <strong>de</strong>s eaux m'offrait l'image : mais<br />

bientôt ces impressions légères s'effaçaient dans l'uniformité du mouvement continu qui<br />

me berçait, et qui sans aucun concours actif <strong>de</strong> mon âme ne laissait pas <strong>de</strong> m'attacher au<br />

point qu'appelé par l'heure et par le signal convenu je ne pouvais m'arracher <strong>de</strong> là sans<br />

effort.<br />

Rousseau, <strong>Les</strong> Rêveries du promeneur solitaire, cinquième Promena<strong>de</strong>

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