Le sandwich mégastar - LMDA - Le Monde De La Distribution ...
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dossier<br />
<strong>Le</strong> <strong>sandwich</strong><br />
mégastar !<br />
<strong>Le</strong> <strong>sandwich</strong> est partout. En format baguette ou<br />
minipain, chaud ou froid, il se consomme à tous<br />
les moments de la journée. Reste à savoir si son<br />
emprise sur notre estomac a encore de l’avenir et<br />
sous quelles formes.<br />
<strong>Le</strong> <strong>sandwich</strong> est dans toutes les<br />
bouches. Valeur sûre à l’heure<br />
du déjeuner, il se déguste en<br />
solitaire dans un parc, entre<br />
amis à la fac, entre collaborateurs<br />
en salle de réunion, en famille sur<br />
la route des vacances… Facile et rapide à<br />
manger, et surtout jouant sur une carte<br />
de recettes ultra large, il contente tout<br />
le monde. Avec de tels avantages, il n’est<br />
pas étonnant de constater qu’il s’en est<br />
vendu 1,4 milliard en France en 2010, selon<br />
le cabinet d’étude GiraFood Service.<br />
<strong>Le</strong> marché est une fois de plus en pleine<br />
croissance, puisque l’on note depuis 2007<br />
une évolution constante des ventes, qui<br />
s’établit à 4,7% par an. Bien sûr le <strong>sandwich</strong><br />
traditionnel tient toujours le haut du<br />
pavé avec 1 milliard d’unités vendues en<br />
2010, même si son concurrent industriel<br />
ne cesse de gagner du terrain (400 millions<br />
de <strong>sandwich</strong>s vendus la même année).<br />
Autre facteur important qui favorise<br />
la croissance de ce produit : son prix. Avec<br />
une moyenne nationale de 3,10 euros TTC<br />
en 2010 contre 3,09 euros TTC en 2007,<br />
il reste année après année toujours aussi<br />
économique. Définitivement rentré dans<br />
les mœurs de consommation, il se vend<br />
partout. <strong>Le</strong> <strong>sandwich</strong> est en effet présent<br />
en premier lieu sur les circuits traditionnels<br />
(restauration rapide à la française, à<br />
l’anglo-saxonne, restauration rapide thématisée<br />
et ethnique, cafés-bars-brasseries<br />
et restauration commerciale, hôtelière et<br />
collective) qui détiennent 55,3% de part<br />
de marché, selon Gira Conseil. Avec 22%<br />
de part de marché, on retrouve ensuite<br />
la GMS. À la troisième place, les métiers<br />
de bouche, constitués principalement des<br />
boulangeries, des terminaux de cuisson et<br />
des traiteurs, qui détiennent 15% de part<br />
de marchés. Enfin, à la quatrième et cinquième<br />
place du classement se positionnent<br />
la distribution automatique (4,8%)<br />
et les stations-services (2,9%).<br />
Un secteur innovant<br />
Même si le <strong>sandwich</strong> séduit massivement<br />
la population française, il faut rester prudent.<br />
Un client qui mange un <strong>sandwich</strong><br />
tous les jours a besoin de renouveler ses<br />
plaisirs pour ne pas se lasser et partir<br />
trouver son bonheur gustatif ailleurs. « <strong>Le</strong><br />
consommateur est volatile, notamment en<br />
Île-de-France où le choix de consommation<br />
est énorme », estime Nicolas Nouchi<br />
chez CHD Expert. « Aujourd’hui, pour ouvrir<br />
une <strong>sandwich</strong>erie indépendante, il ne<br />
faut évidemment pas servir un jambonbeurre,<br />
produit phare des boulangeries et<br />
des cafés. L’important est de proposer une<br />
offre variée et savoureuse, à l’instar des<br />
cantines chics. » Lina’s, par exemple, surfe<br />
sur l’engouement du sur-mesure depuis<br />
44 <strong>LMDA</strong> I numéro 163 I février 2011
dossier <<br />
sa création, il y a plus de 20 ans. Avec un<br />
chiffre d’affaires de 17 millions d’euros en<br />
2009, on a la conviction que son concept ne<br />
lasse pas sa clientèle. Son offre d’une dizaine<br />
de pains et les ingrédients frais et généreux<br />
présentés en vitrine donnent aux consommateurs<br />
le contrôle sur leur <strong>sandwich</strong>. Ils peuvent<br />
créer en une commande le <strong>sandwich</strong><br />
de leurs envies. Si cette offre sur-mesure<br />
reste peu répandue dans l’univers du <strong>sandwich</strong>,<br />
les enseignes s’appliquent toutefois<br />
à présenter une carte à la fois vaste et en<br />
mouvement. Au fil des saisons, les recettes<br />
changent pour donner l’envie aux clients de<br />
revenir tester de nouvelles associations toujours<br />
plus innovantes. Qui aurait pensé un<br />
jour manger dans un restaurant rapide de<br />
chaîne un <strong>sandwich</strong> fromage de noix, gelée<br />
de coing, émincé de canard confit et pouces<br />
d’épinard (Pomme de Pain) ; bresaola, crème<br />
de bleu, roquette, aubergines, courgettes et<br />
poivrons grillés (Brioche Dorée); ou encore<br />
jambon cru de Bayonne, miel de fleurs, tomates<br />
marinées, piment d’Espelette et salade<br />
mesclun (<strong>La</strong> Croissanterie). À la lecture<br />
des ingrédients de ces <strong>sandwich</strong>s, le client<br />
se donne presque l’impression de choisir un<br />
plat à la carte d’un grand restaurant !<br />
<strong>Le</strong>s industriels se surpassent<br />
Jamais absents très longtemps des marchés<br />
porteurs, les industriels se sont saisis<br />
du secteur du <strong>sandwich</strong> à pleines dents !<br />
Totalement absents des rayons de supermarché<br />
il y a encore 20 ans, ils débordent<br />
aujourd’hui des linéaires pour investir les<br />
stations-services, la distribution automatique<br />
et maintenant les magasins de hard<br />
discount. Parmi les acteurs, on note la présence<br />
massive des marques distributeurs<br />
qui trustent une bonne partie du marché.<br />
Viennent ensuite Sodeb’O et Daunat et<br />
aujourd’hui Entr’acte, les deux géants du<br />
<strong>sandwich</strong> industriel, suivis désormais par<br />
des nouveaux intervenants comme Herta<br />
ou encore WeightWatchers. « <strong>Le</strong> marché du<br />
<strong>sandwich</strong> industriel est récent et a connu<br />
une expansion fulgurante en GMS au cours<br />
des années 2000 », indique Hervé Morice,<br />
chef de groupe <strong>sandwich</strong>s chez Sodeb’O.<br />
« Cependant depuis deux ans, si le marché<br />
continu de progresser, la croissance se<br />
tasse un peu », poursuit-il. Au même titre<br />
que les <strong>sandwich</strong>eries, les industriels sont<br />
confrontés aux exigences de plus en plus affutées<br />
des clients. « On note une évolution<br />
du comportement des consommateurs. Ils<br />
donnent une grande part au plaisir lors de<br />
leur choix, ils attendent pour cela une large<br />
variété de produits, aussi bien en termes de<br />
recettes, que de formats ou de concepts. À<br />
tel point que nous nous sommes aperçus<br />
que dès que l’on lève un peu le pied en<br />
matière d’innovations, notre croissance s’en<br />
ressent », explique Hervé Morice. Alors, si les<br />
<strong>sandwich</strong>s industriels empiétaient dans un<br />
premier temps sur les terres des boulangeries<br />
et des cafés-brasseries avec des offres<br />
traditionnelles (jambon beurre, crudités<br />
fromage…), ils investissent aujourd’hui largement<br />
le créneau des <strong>sandwich</strong>eries. <strong>Le</strong>s<br />
linéaires des GMS et des stations-services<br />
proposent donc à côté du classique poulet<br />
crudités, une kyrielle de déclinaisons plus<br />
recherchées : pain aux céréales / chutney<br />
de mangue / poulet rôti et salade ; poulet<br />
mariné / fromage frais ; poulet cuisiné au<br />
tandoori / salade ; poulet fumé / chèvre ;<br />
ou encore poulet kebab. « Nos clients recherchent<br />
désormais plus que la satiété,<br />
ils veulent des ingrédients qui ont plus de<br />
personnalité, des pains plus élaborés et un<br />
packaging plus travaillé. Avec la banalisation<br />
du <strong>sandwich</strong>, le consommateur veut<br />
trouver celui qui lui ressemble », poursuit<br />
Hervé Morice. Dans cette optique, Sodeb’O<br />
est actuellement en train de mettre au point<br />
un nouveau concept qui devrait apparaître<br />
dans les rayons en juin 2011. <strong>La</strong> marque, qui<br />
avait déjà réussi un tour de force en transformant<br />
le <strong>sandwich</strong> industriel en <strong>sandwich</strong><br />
chic avec sa gamme SoGourmand, veut aller<br />
encore plus loin et promet un nouveau<br />
produit encore plus proche des exigences<br />
des consommateurs. Chez Daunat, on a<br />
aussi travaillé les recettes et les concepts,<br />
avec notamment Daunature. <strong>De</strong> son côté,<br />
EPC lance en ce début d’année une gamme<br />
dédiée à la RHF avec Entr’acte (Cf article<br />
p.28). L’ère du triste <strong>sandwich</strong> industriel est<br />
dépassée et chaque acteur entend apporter<br />
aujourd’hui aux consommateurs des offres<br />
de plus en plus qualitatives permettant de<br />
monter en gamme.<br />
Léa Manuel<br />
© Au coin gourmand<br />
février 2011 I numéro 163 I <strong>LMDA</strong> 45