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LA FORCE D’ÂME<br />
1er janvier 2001<br />
(Swami chante)<br />
La peine est présente dans la joie, personne ne peut les séparer.<br />
Tout ce qui vous procure du bonheur contient de l’affliction.<br />
Ces deux aspects jumeaux sont les effets du Kali Yuga.<br />
(Poème télougou)<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Les années passent, mais les vertus ne donnent aucun signe de croissance dans le cœur de<br />
l’homme. L’être humain digne de ce nom est celui dont le mental est pur. L’homme qui<br />
possède un bon mental exprime à la fois le rayonnement du soleil et la fraîche clarté de la<br />
lune. C’est à ces caractéristiques que l’on reconnaît un mental pur : il apporte fraîcheur et<br />
sérénité à la société, et sanctifie les paroles de l’homme.<br />
Seul l’être caractérisé par les vertus sacrées de la Compassion, de l’Amour, de la Force<br />
d’Âme, de la Sympathie et du Renoncement est un être humain authentique.<br />
Malheureusement, les qualités de ce type se sont éloignées de l’homme. Dès lors,<br />
comment celui-ci, ayant perdu son humanité, peut-il encore être considéré comme un<br />
« être humain » ? L’homme authentique est celui qui modèle sa vie sur les Valeurs<br />
Humaines.<br />
L’être humain est une forme de vie émanée de Prakriti – nature ou état naturel de toutes<br />
choses. La Terre fournit le Prâna – force vitale ; le Soleil donne sa radiance ; les arbres<br />
produisent de l’oxygène et filtrent les impuretés de l’atmosphère ; l’eau étanche la soif et<br />
protège la vie ; l’air est absorbé dans nos poumons et aide la vie à se conserver.<br />
Pourquoi l’homme, bien qu’étant le produit des cinq Éléments vu qu’il est né d’eux, vit<br />
en eux et base son existence sur eux, n’arrive-t-il pas à acquérir leur nature ?<br />
Puisque l’homme émane des cinq éléments, il doit enseigner et propager les vertus de ces<br />
cinq Éléments. Puisqu’il vit dans les bras de Prakriti, il doit s’harmoniser avec sa nature.<br />
Oiseaux, animaux ou arbres, (tous les êtres de la création) se conforment à leur propre<br />
nature innée et suivent leurs propres idéaux. Les arbres donnent de l’oxygène pur, du<br />
Prâna et en échange, ils absorbent les gaz carboniques qui empoisonnent l’atmosphère.<br />
Les animaux font également leur devoir et rendent de grands services au monde.<br />
1
Mais les êtres nés en tant qu’humains, ceux que l’on considère comme des hommes,<br />
pourquoi ne sont-ils pas capables de stimuler les Valeurs Humaines ? Quelle est la raison<br />
de leur faiblesse ? Comme ils ont perdu leurs caractéristiques humaines, ils ne sont plus<br />
en condition de les propager autour d’eux.<br />
N’est-il pas étonnant que tout être humain nourrisse quelque espoir de recevoir de cette<br />
nouvelle année, plaisirs, joie, confort et prospérité en abondance ?<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Le Nouvel-An n’apporte ni bonheur ni joies. Hier est simplement devenu aujourd’hui et<br />
aujourd’hui deviendra demain. Puisque les jours sont identiques, quelles sensations<br />
pouvez-vous en expérimenter ? Nous expérimentons les effets des actions accomplies<br />
dans le passé.<br />
Si vous avez semé de la joie par vos actes méritoires, vous n’en récolterez aucune<br />
affliction. En revanche, si vous avez mal agi dans le passé, vous ne pouvez en attendre du<br />
bonheur. Ainsi, quoi que l’on fasse, on ne peut échapper aux conséquences de ses propres<br />
actions.<br />
Toutefois, tous ceux qui bénéficient de la Grâce Divine trouvent de la joie dans la<br />
détresse et de la douleur dans la joie, et traitent joie et peine comme ayant la même<br />
valeur. L’être humain qui a mérité la Grâce Divine est en mesure de connaître la Paix<br />
intérieure et d’effacer de son cœur tout péché et toute imperfection.<br />
Malheureusement sous l’effet du Kali Yuga, l’homme perd toute confiance en son Soi et<br />
n’aspire plus qu’au pouvoir temporel, il désire amasser de l’argent. Comment la Divinité<br />
peut-elle se manifester à un homme ainsi fait ? Seules les Valeurs Humaines consentent à<br />
l’homme de transformer son humanité en Divinité.<br />
Donc aujourd’hui, nous devrions épanouir notre humanité. Quelles que soient les<br />
conséquences vécues, quelles que soient les activités pratiquées, quelle que soit la<br />
Divinité contemplée, nous expérimenterons immanquablement leurs effets.<br />
Donc, les « Nouvelles-Années » n’apportent à personne ce bonheur stupéfiant (que tout le<br />
monde en attend). Les années viennent et disparaissent. Ainsi font aussi nos peines et nos<br />
joies. Rien de tout cela ne nous confère une joie permanente. En fait, la joie véritable<br />
n’est obtenue qu’au niveau de l’Atmânanda - la béatitude du Soi. Paix et bonheur<br />
authentiques ne sont pas acquis par les actions que nous accomplissons, ni par toutes ces<br />
choses qui donnent du plaisir en ce monde.<br />
Il importe donc que tout être humain agisse selon des sentiments purs. Pourtant,<br />
nombreux sont ceux qui s’imaginent pouvoir vivre toutes les joies et la sérénité dans le<br />
courant de la nouvelle année !<br />
Souvenons-nous donc que ni les joies ni les peines ne dépendent du Nouvel-An. Elles<br />
nous arrivent en conséquence de nos actions passées. Aussi, pour neutraliser les effets<br />
2
négatifs survenant dans le courant de cette année nouvelle, nous devrions surabonder en<br />
vertus radieuses.<br />
La Béatitude parfaite est en nous-mêmes ; elle vient de nos sentiments purs. C’est la<br />
raison pour laquelle cette béatitude doit être développée ; elle ne peut nous être donnée<br />
par un autre ; personne ne peut nous la soustraire, personne ne peut l’acheter et nous en<br />
faire cadeau. Les vertus sacrées jaillissent du tréfonds de notre cœur. En vérité, le cœur<br />
humain est débordant de compassion. Aussi, répandons autour de nous cette lumière<br />
intérieure. Les qualités Divines et favorables doivent être développées. Si nous ne le<br />
faisons pas, comment le temps pourra-t-il nous accorder la vraie joie, même si nous la<br />
voulons ? Il ne le peut pas, c’est tout à fait impossible ! En effet, le fruit de nos actions<br />
dépend entièrement de la façon dont nous accomplissons nos tâches. Par conséquent,<br />
chaque personne désireuse de vivre dans des circonstances favorables doit cultiver de<br />
bonnes pensées.<br />
Quant aux années, on leur a simplement appliqué les noms de rois variant selon les<br />
régions et les pays.<br />
Nous avons la capacité de transformer n’importe quelle situation par une pensée forte, un<br />
cœur pur et des actions altruistes. Il nous est possible de déraciner, en un seul instant,<br />
toute souffrance et toute difficulté. La cause ultime en est la Grâce Divine ; sans elle,<br />
nous ne pourrions absolument rien réaliser. Voilà pourquoi il importe d’accomplir des<br />
actions positives pour mériter cette Grâce. Lorsque la Grâce Divine intercède en notre<br />
faveur, la victoire vient couronner chacune de nos démarches. Nous pouvons goûter à la<br />
félicité et jouir de la sérénité.<br />
Paix, bonheur et joie ne viennent pas du monde extérieur. Notre cœur en est le réceptacle.<br />
Aussi, développons en lui des sentiments purs.<br />
Certains ont peut-être pour quelques heures l’impression que ce jour est « Nouvel-An » et<br />
le passent à chanter et à danser avec vigueur. Ces attitudes ne sont que joies et<br />
enthousiasmes temporaires. Ce dont nous avons besoin, c’est de paix permanente.<br />
Pour nous, la paix, la félicité, la béatitude, ne peuvent être que permanentes. Mais<br />
comment les acquérir ? De quelle façon nous assurer une béatitude permanente, si nous<br />
commettons des actes négatifs et voués à la mort ? Ceux qui veulent goûter à la joie<br />
permanente doivent entreprendre des actions permanentes et sacrées.<br />
Expérimentez la joie qui naît du dépassement des difficultés<br />
(Poème Telugu)<br />
Aucune joie ne peut être conquise si l’on ne passe par une série de difficultés, car le<br />
plaisir est un intervalle entre deux peines. Entre deux périodes d’affliction, la joie peut<br />
faire son apparition. Les joies que nous obtenons sans souffrir ne sont pas durables.<br />
3
On peut posséder n’importe quelles richesses et pratiquer n’importe quelle Sadhana -<br />
discipline spirituelle, les résultats dépendent exclusivement de votre Sadhana, non des<br />
richesses.<br />
Qu’espérez-vous cueillir sur un arbre de nîme ? Une mangue juteuse ? Et au contraire,<br />
pensez-vous trouver d’amers fruits de nîme sur un manguier ? Non, les fruits sont<br />
nécessairement en accord avec l’arbre qui les porte. Telle pensée, tel résultat. Or, nos<br />
pensées naissent en nous, n’est-ce pas, elles ne surgissent pas au-dehors. Nous vivons<br />
dans l’illusion et croyons que les choses nous arrivent de l’extérieur, mais ce n’est pas en<br />
vertu de cette pure illusion que les souffrances et les joies viennent à nous.<br />
Ce qui importe, c’est de transformer notre cœur. Celui-ci doit changer sous la poussée de<br />
nos pensées positives, et devenir radieux. Il doit s’imprégner de vertus. Actuellement<br />
Manishi – l’homme – subit une grande transformation, mais Manas – son mental – est<br />
toujours le même. Les jours et les ans passent, le temps s’écoule, mais nos sentiments ne<br />
changent pas. La paix nous sera acquise à condition de changer nos dispositions<br />
mentales.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Quelles que soient les circonstances, nos dispositions intérieures doivent viser à l’Uttama<br />
- la perfection, l’excellence. Chaque personne devrait se transformer en un idéal sacré et<br />
cette transformation est possible si nous accomplissons des actions de service en faveur<br />
des autres.<br />
Les Écritures expriment ce concept comme suit :<br />
Paropakarah Punyaya<br />
Pâpaya Parapîdanam<br />
Servir les autres est une action méritoire.<br />
Nuire aux autres est un péché<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Ainsi, lorsque nous sommes en mesure de cultiver des sentiments sacrés, les résultats<br />
positifs sont naturellement obtenus, même si nous les recherchons pas.<br />
Malheureusement, sous l’effet du Kali Yuga, l’homme pense à une chose, est fasciné par<br />
une autre et en désire une autre encore. Les conséquences de toutes vos actions et toutes<br />
vos paroles dépendent essentiellement de la qualité de vos pensées. C’est pour cette<br />
raison que vos pensées et vos dispositions mentales doivent être sacrées.<br />
Soyez des personnes bonnes, devenez bons. Que signifie être une bonne personne ? Cela<br />
veut dire que l’on est mu par de bonnes dispositions. Le terme « homme » se réfère à un<br />
être pourvu d’un mental ; mais lorsque son mental n’est pas pur, comment cet être peut-il<br />
être un homme bon ?<br />
Il peut arriver parfois que l’on obtienne de mauvais résultats pour des actions valables,<br />
accomplies avec pureté d’esprit. En fait, les effets peuvent paraître négatifs, cela ne vous<br />
empêche pas d’avoir le cœur plein de bonté. Ces résultats ne sont négatifs qu’en<br />
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apparence, mais la douce bonté intérieure vous habite, elle est en vous, autour de vous,<br />
au-dessus et en dessous de vous.<br />
L’homme est un être essentiellement bon. Pour exprimer sa vraie nature, qui est de bonté,<br />
il devrait vivre avec un bon mental. Au lieu de cela, observez combien votre mental varie<br />
d’un moment à l’autre. Pour quelle raison change-t-il ? Si nos pensées étaient stables, il<br />
ne changerait pas de direction comme une girouette. Nous devrions donc avoir de la<br />
détermination dans nos pensées.<br />
Développez un mental sans vacillements et une vision qui ne soit pas voilée par l’illusion.<br />
Dès lors, aucune espèce de souffrance ne pourra nous assaillir. Si nous voulons vaincre la<br />
souffrance, il n’existe pas d’autre chemin que celui de conquérir la Grâce de Dieu.<br />
Une personne a beau être millionnaire, posséder tous les biens de ce monde, avoir de l’or<br />
et des voitures de luxe à sa disposition, si ses attitudes mentales ne sont pas pures, elles<br />
ne lui rendront aucun service. En revanche, même si une personne ne possède rien, mais<br />
que son cœur est pur, tout lui est acquis.<br />
En période d’épreuve, un simple bâton se transforme en serpent.<br />
En période de joie, la poussière même devient or.<br />
(Poème Telugu)<br />
Si ce n’est pas notre destin de réussir ou si nos efforts ne sont pas adéquats, même un<br />
bâton prendra pour nous l’apparence d’un serpent. Pour quelle raison ? La qualité de nos<br />
pensées en est la cause principale.<br />
Sankalpa Mulam Idam Jagat<br />
La pensée est la racine de tout cet univers.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
L’univers est imprégné de substance mentale (de pensées). Certaines personnes pensent<br />
« Les résultats que j’avais espérés ne sont pas tangibles ! ». En fait, n’est pas<br />
nécessairement bon tout ce que l’on désire, ni tout ce que l’on fait. Le bien ou le mal que<br />
nous faisons est responsable des conséquences bonnes ou mauvaises qui viennent à nous.<br />
Voilà pourquoi il est essentiel d’avoir le cœur plein de sentiments purs.<br />
Aujourd’hui, nous célébrons le Nouvel-An. Cela veut dire que l’an 2001 est commencé.<br />
L’an prochain portera un autre nombre. Ces nombres 1, 2, 3 etc., changent, mais notre<br />
destin ne varie pas ; c’est une erreur grossière de croire que le destin se transforme selon<br />
le chiffre de l’année. Il faudrait que nos actions changent en même temps que le nombre.<br />
Dans ce cas seulement nous accéderions à la sacralité.<br />
Étudiants !<br />
En cette année, vous passerez par de grandes difficultés dans vos études. Pour quelle<br />
raison aurez-vous tant de problèmes ? Parce qu’à l’avenir vous devrez obtenir de bons<br />
points aux examens et si vous n’étudiez pas, vous n’aurez pas la possibilité de vous les<br />
assurer.<br />
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Yad Bhavam – Tad Bhavati<br />
Telle disposition mentale, telles circonstances<br />
(Verset Sanskrit<br />
Telle pensée, tel résultat. Il nous arrive de nous demander ceci « Même lorsque j’agis<br />
correctement, mes résultats ne sont pas bons. Quelle est la raison de ceci ? » Aucune<br />
bonne action ne sera jamais suivie d’un mauvais résultat. Cela signifie donc que quelque<br />
chose de mauvais s’est infiltré dans votre bonne action. Sans cela, le mal n’aurait pas pu<br />
se manifester. La faiblesse de l’homme consiste précisément en ceci : nous considérons<br />
uniquement le bien que nous faisons, mais nous ne tenons aucun compte du mal. Or, bien<br />
et mal marchent main dans la main et il est absolument impossible de les séparer.<br />
Le bonheur ne vient jamais à vous tout seul.<br />
Il arrive lorsque les tourments ont atteint leur point de maturité.<br />
(Poème Telugu)<br />
D’où provient le bonheur dont vous jouissez ? Il vient à vous lorsque les épreuves ont<br />
porté leurs fruits. Une belle mangue juteuse a mûri sur un manguier. Aussi longtemps que<br />
le fruit n’est pas mûr, il est âpre. Mais en le laissant mûrir peu à peu, il devient doux et<br />
savoureux.<br />
Toutefois, avant de voir cette mangue parfaitement mûre, nous pourrions nous demander<br />
comment il se fait qu’après avoir planté en terre une graine sélectionnée et avoir vu se<br />
développer un bel arbre, un fruit aussi âpre apparaisse sur cet arbre. Cela signifie<br />
simplement que le temps n’est pas encore arrivé au point de maturation. Pendant le stage<br />
intermédiaire, celui du fruit vert, tout nous semble amer. Attendons que le fruit mûrisse<br />
complètement pour en savourer toute la douceur.<br />
Ainsi dans le bon il y a du mauvais. Mais il est faux de penser que le bon ne viendra pas.<br />
Vous disposez d’une excellente variété de fruit, mais celui-ci n’est pas encore arrivé à la<br />
juste maturité, tout simplement. Dans ce cas, nous ne pouvons évidemment pas goûter la<br />
douce saveur du fruit.<br />
Ceci est la raison pour laquelle nous devrions enquêter sérieusement sur la qualité des<br />
choses, en tenant compte du temps, de notre sens du sacré et de notre intelligence. Celleci<br />
est présente ; dans quelle mesure intervient-elle ?<br />
Le fruit est d’une qualité sélectionnée. Nous pensons « Ce fruit doit nécessairement être<br />
très doux. » Bien sûr, il s’agit d’une excellente qualité, mais il n’est pas encore arrivé à<br />
un point de maturité suffisante. Alors comment pourrait-il être doux ? Toutefois, votre<br />
façon de penser « Ce fruit restera âpre ! » est on ne peut plus fausse. Si le fruit n’était pas<br />
bon, cela voudrait dire qu’il y a quelque chose d’anormal, et si une anomalie se révélait<br />
concernant l’arbre, il n’y aurait simplement pas de fruit. Non, le fruit est excellent et sa<br />
douce saveur se révélera complètement à vous plus tard.<br />
6
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Nous faisons tant d’efforts et de préparatifs spéciaux pour célébrer le Nouvel-An.<br />
Toutefois, l’homme devrait faire les efforts qu’il convient de faire, et appliquer son sens<br />
du discernement. Actuellement il a complètement perdu cette faculté. (Il ne sait plus<br />
comment se comporter parmi les adultes). Qui doit être respecté et de quelle façon ? Qui<br />
doit être accueilli et aimé, et comment ? Personne ne se pose de questions au sujet de la<br />
Gati – procédure, marche, voie.<br />
Dieu nous a accordé quatre grâces, à savoir Mati – le mental, intelligence, pensée,<br />
opinion, Gati – marche, mouvement, procédure, destinée, voie, Sthiti – position, rang,<br />
dignité, existence, état, Sampatti – réussite, succès, excellence, bonne chance –(termes en<br />
usage dans l’astrologie hindoue). Ces quatre aspects ont une grande importance dans la<br />
vie, mais l’homme ne les met pas à profit. Il se contente de stimuler en lui le désir, la<br />
colère, l’avidité et l’attachement passionnel, l’orgueil et l’envie, à cause du type de<br />
nourriture qu’il ingère et à cause de ses passe-temps.<br />
Tous les défauts de l’être humain sont générés par sa nourriture, ils ne sont pas donnés<br />
par Dieu. Cette nourriture vous fait perdre votre humanité. En effet, les caractéristiques<br />
d’un être dépendent des aliments qu’il consomme. La nourriture en soi est de polarité<br />
négative, tandis que les aspects Mati, Gati, Sthiti et Sampatti sont des dons Divins.<br />
Étudiants !<br />
Ces quatre aspects de Mati, Gati, Sthiti, Sampatti sont essentiellement des<br />
caractéristiques du Nivritti Marga – sentier intérieur, vision spirituelle ; ils ne peuvent<br />
provenir de votre cerveau, mais naissent de votre cœur. Or, tout ce qui naît du cœur est<br />
permanent.<br />
En revanche, désir, colère, avidité, passion, orgueil et envie sont des caractéristiques du<br />
Pravritti Marga – sentier extérieur, mondain, physique -. Vos études, votre profession, les<br />
biens matériels accumulés, les sports, le chant et les occupations récréatives sont des<br />
aspects de Pravritti. Dans la vie, vous cultivez ces choses par le sentier du monde<br />
extérieur. Ce Pravritti vient de la tête et ses caractéristiques sont en mutation constante.<br />
Les caractéristiques du Nivritti Marga sont permanentes. Elles sont Vérité, elles sont<br />
éternelles et confèrent la Paix. Nous prêtons la plus grande attention à cultiver tout ce qui<br />
concerne la vie du monde extérieur et luttons âprement pour elle, laissant de côté la vie<br />
intérieure. Comme nous courons après tout ce qui est extérieur et physique, nous ne<br />
pouvons pas fixer notre attention sur les choses intérieures, sur Nivritti. Les gens se<br />
lamentent, disant qu’ils aspirent à la vie intérieure, mais dans leur illusion, ils<br />
accomplissent toutes les actions selon Pravritti. Ils ne devraient pas agir ainsi, non,<br />
vraiment pas !<br />
Ceci est la raison pour laquelle aujourd’hui, chaque pas que l’homme fait va dans le sens<br />
de l’A-dharma- injustice, perversion. S’il marche, ses pieds tombent en A-satya –<br />
mensonge. Chaque parole sortant de sa bouche prend la forme du mensonge. Chaque<br />
chose perçue par ses yeux est vue comme mauvaise. Tout ce qu’il entend est transformé<br />
7
en mensonge. La vie des hommes change complètement en Pravritti. Ce sentier<br />
temporaire doit être converti en Nivritti, qui est permanent.<br />
Ainsi, appliquez votre sens du discernement à chaque pensée qui vous passe par l’esprit.<br />
Demandez-vous « Est-ce juste ou faux ? ». Engagez-vous dans cet exercice. Peu importe<br />
le temps que nous y mettons, nous ne nous lasserons jamais. Sur le sentier Nivritti –<br />
intérieur, les efforts les plus denses ne nous procurent aucune agitation mentale.<br />
Voyez-vous, nous sommes nés il y a 40, 50, 60, ou même 80 ans. Tous les jours, nous<br />
mangeons pour nous remplir l’estomac. Pensons-nous jamais « Oh ! Pendant combien de<br />
temps ai-je mangé en cette vie ? » Quelqu’un sera-t-il tout à coup dégoûté de manger,<br />
déclarant « Pourquoi continuer à manger ? » Non, même si vous mangez en suffisance<br />
aujourd’hui, vous êtes prêts à manger à nouveau demain.<br />
Les saveurs et les goûts changent, mais la faim est toujours identique. Les aliments<br />
varient, mais la sensation de faim est toujours la même. Quel que soit le type de<br />
nourriture consommée, nous mangeons essentiellement pour apaiser notre faim.<br />
Les bijoux varient, mais l’or est unique.<br />
Les vaches diffèrent de couleurs, mais leur lait est unique.<br />
Les créatures vivantes sont d’espèces différentes, mais la vie en elle est unique.<br />
Les Darshans sont nombreux, mais Dieu est unique.<br />
(Poème Telugu)<br />
En somme, pourquoi tout cela ? Pourquoi vivons-nous dans une telle illusion ? Vous<br />
luttez avec acharnement pour vous assurer votre subsistance, mais vous tombez en proie à<br />
tant d’illusions, dans cette idée de vous procurer une subsistance !<br />
La vie terrestre n’est pas permanente, elle ne dure pas longtemps et s’interrompt en un<br />
instant. Pourquoi devrions-nous nous voiler la conscience en faveur d’une telle<br />
évanescence ? Tant que nous sommes en vie, cherchons à suivre le droit chemin,<br />
cheminons sur le sentier de la Vérité et démontrons la valeur de nos idéaux. Dès lors, et<br />
seulement à cette condition, notre humanité sera sanctifiée.<br />
Si, dans le courant de cette vie humaine non durable, nous accomplissions des actes<br />
éphémères, quand marquerons-nous nos actions d’un cachet d’éternité ? Notre Paix sera<br />
permanente seulement à partir du moment où nos actes seront éternels.<br />
Un poète écrit de nombreux vers en louanges à Dieu. Il demande au Seigneur « Protègemoi<br />
! » Comme il désire être protégé, il commence par citer une longue liste de<br />
qualificatifs. Il dit par exemple ceci :<br />
« O Sri Nivasa (Vishnu) couché sur le serpent Vasuki aux mille têtes ;<br />
O Toi qui Te délectes dans la conscience de tous les êtres ;<br />
O Destructeur de la servitude des pensées, ne réjouiras-Tu pas mon esprit ?<br />
8
O Douceur, ô Puissance favorable,<br />
Toi qui demeures en ce corps,<br />
Toi qui protèges Ton serviteur Keshava (nom de Krishna) ;<br />
O Seigneur des mondes, Toi qui es victorieux des sens,<br />
ne Te précipiteras-Tu pas à moi pour m’assurer de Ta protection ?<br />
O Toi qui enchantes l’esprit de Lakshmi Devi,<br />
nous savons que Tu es partout, en n’importe quel endroit,<br />
dans chaque recoin et dans chaque lieu secret<br />
(Poème Telugu)<br />
Si nous observons ce poème, nous pouvons remarquer toute sa majesté. Toutefois, c’est<br />
un poème basé sur le choix des mots et non sur le sentiment jaillissant du cœur.<br />
Notre esprit doit s’élever à des dispositions sacrées et ne doit pas stagner au niveau du<br />
verbalisme, car les mots apparaissent aujourd’hui, et demain ne seront plus.<br />
Chaque personne est capable d’exprimer des louages à Dieu. Celles-ci doivent être<br />
composées en accord avec les propres capacités de chacun. Mais il faut que les<br />
sentiments qui les inspirent soient purs, fermes et désintéressés.<br />
Le Nouvel-An ne nous apporte rien de nouveau. Tous les jours anciens se présentent<br />
inchangés et le fruit de vieilles attitudes mentales se manifeste comme toujours. Le<br />
Nouvel-An authentique a lieu lorsque de nouveaux sentiments prennent place en notre<br />
cœur (applaudissements).<br />
Nous avons prié depuis tant de jours, de tant de façons. Ces prières ont-elles suscité en<br />
nous de nouveaux états d’esprit ? Quelle transformation est advenue en nous pour avoir<br />
chanté des Bhajans et pratiqué des Pujas pendant tant d’années ? Votre cœur s’est-il<br />
amélioré ? Y a-t-il un accroissement de votre pitié, de votre compassion ? Êtes-vous des<br />
êtres humains capables de compassion et de bonté ?<br />
Un cœur privé de compassion n’est pas un Daiva Mandir – temple de Dieu – mais un<br />
Daiyala Mandir – temple de démons. Ce qu’il nous faut, c’est un cœur débordant de<br />
compassion. En toutes circonstances, nous devrions agir avec compassion.<br />
Quoi qu’il en soit, vous croyez que ce jour est Nouvel-An et vous le célébrez de toutes<br />
sortes de façons. Pour Ma part, Je nourris l’espoir de vous voir capables de nouveaux<br />
sentiments et Je vous bénis afin que vos bonnes dispositions mentales aient une nouvelle<br />
vigueur. Je désire vous voir transmettre aux autres ce qui est bon pour vous et ce que<br />
vous croyez juste. Je désire, en somme, qu’à l’avenir, chacun de vous devienne<br />
fermement un exemple de vie idéale pour le pays de Bharat et que vous expérimentiez<br />
ainsi la paix et le bonheur.<br />
Il arrive que de mauvais sentiments se réveillent dans le cœur de l’homme. S’ils<br />
apparaissent en vous, ne vous arrêtez pas à eux, car en leur prêtant trop d’attention, ils<br />
9
isquent de s’implanter. Au contraire, si vous n’y pensez pas, ils s’envoleront d’euxmêmes.<br />
Voici un petit exemple. Vous avez construit votre maison et y placez des portes. Ce n’est<br />
pas parce que votre maison a des portes que vous laisserez entrer n’importe qui. Vous<br />
autoriserez l’entrée à vos parents et à vos amis. Le fait qu’il y ait des portes à votre<br />
maison n’est pas une raison pour les ouvrir aux ânes et aux cochons qui passent dans la<br />
rue !<br />
D’une façon similaire, votre corps est pourvu de neuf portes. Vous ne devriez les ouvrir<br />
qu’à ce qui est sacré et laisser toutes les choses profanes au-dehors. Dès lors vous<br />
gagnerez le juste type de Paix. Donc nos portes doivent être pures et sacrées.<br />
La vie humaine est ce qu’il y a de plus noble, son prix est incalculable, elle est<br />
grandement sacrée, Divine, éternelle. Pourquoi la réduisez-vous aujourd’hui à cette<br />
condition lamentable ? Beaucoup de choses viennent à vous, mais ne les acceptez pas<br />
toutes indifféremment. Limitez l’entrée à ce qui est en rapport avec votre nature sacrée. Il<br />
n’y a rien à discuter à ce propos.<br />
Voici un exemple. Vous êtes tranquillement chez vous. Un parent lointain arrive ; Il<br />
descend du bus, apporte ses bagages et reste devant votre porte. Il suffit que vous vous<br />
approchiez de lui en disant « Oh ! Quand êtes-vous arrivé ? » pour qu’il empoigne sa<br />
valise et entre dans votre maison pour y séjourner. Si au lieu de cela, le voyant approcher<br />
de votre porte, vous allez droit devant vous sans lui adresser un regard, il reprendra ses<br />
bagages et s’en ira loger à l’hôtel. Il entrera chez vous uniquement si vous lui adressez la<br />
parole. Mais ne lui accordant aucune attention, vous le tiendrez à distance de vous.<br />
De la même manière, toutes les mauvaises pensées viennent à vous. Si vous n’entrez pas<br />
en confidence avec elles, si vous les laissez à part sans leur envoyer un seul regard, elles<br />
iront là où elles doivent aller ; elles ne pourront pas entrer en vous.<br />
Ce n’est malheureusement pas ce que vous faites aujourd’hui. Quelle est votre attitude,<br />
au contraire ? Il arrive que toutes sortes de mauvaises pensées vous assaillent. A leur<br />
passage, vous les invitez d’un salut cordial « Hello, hello ! » Si vous continuez ainsi, les<br />
encourageant par vos paroles, elles vous sauteront bien vite à la tête et prendront<br />
possession de vous.<br />
Voilà pourquoi nous ne devrions jamais parler de mauvaises choses, ni leur tendre<br />
l’oreille. La qualité humaine authentique réside en cela. L’homme n’a pas reçu ses sens<br />
pour qu’il laisse entrer en lui n’importe quoi. Vous devez affiner votre faculté de<br />
discernement et distinguer entre le nécessaire et le superflu. Ainsi vous jouirez de la<br />
bénédiction Divine, vous aurez de grands mérites, vous deviendrez sacrés et serez<br />
extrêmement purs.<br />
Ce n’est pas tout. Grâce à ces sentiments sacrés, vous obtiendrez la nature de<br />
l’immortalité. Vous expérimenterez la béatitude.<br />
10
Donc, puisque ce jour est considéré comme le Nouvel-An dans la vie du monde, vous<br />
devriez être tout neufs vous aussi. Tout ce qui est vieux et pourri doit être fermement<br />
balayé et écarté. Tout ce qui est sale doit être jeté au loin. Les pensées inutiles doivent<br />
être abandonnées et les nouvelles pensées accueillies joyeusement.<br />
Ayez uniquement des pensées Divines, dès lors aucune autre pensée ne pourra prendre<br />
place en vous et de cette façon vous obtiendrez le juste type de Paix.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Je souhaite à tous, et vous bénis à cet effet, qu’à partir de demain votre vie soit sereine,<br />
auspicieuse, heureuse et prospère. (Applaudissements)<br />
(Swami termine Son discours en chantant « Hari Bhajana Bina, Sukha Shânti Nahi… »<br />
Hare Râma, Hare Râma …<br />
(Prashanti Nilayam, <strong>Sai</strong> Kulwant Hall)<br />
11
HÔPITAL À HAUTES SPÉCIALISATIONS<br />
Inauguration<br />
Whitefield – Bangalore<br />
19 janvier 2001<br />
(Swami chante)<br />
Bharat est le pays natal d’êtres nobles qui obtinrent une renommée à l’échelle mondiale.<br />
C’est le pays qui lutta pour repousser l’occupation occidentale et gagner l’indépendance.<br />
Le pays de Bharat a démontré son génie et a conquis une solide réputation en fait<br />
d’érudition.<br />
Ce Divin pays a rejoint les plus hautes excellences en musique, en littérature et en<br />
sciences. Bharat donna naissance à des merveilles dans le domaine des beaux-arts.<br />
Il vous incombe, ô Bharatiyas, de protéger la destinée du Dharma en votre Mère-Patrie.<br />
Toute responsabilité repose sur vous, ô Bharatiyas, tout dépend de vous !<br />
(Poème Telugu)<br />
Incarnations du Divin Atma !<br />
Depuis l’antiquité, en ce pays de Bharat, les êtres nobles, les Yogis et les érudits ont<br />
mené d’incessantes recherches en faveur de la santé. (Ils déclarèrent) : Arogyam Maha<br />
Bhagyam – la santé (absence de maladie) est la plus grande richesse.<br />
(Verset Sanskrit).<br />
Ainsi, une multitude de personnes, même de grands sages, apportèrent leur contribution à<br />
la protection de la santé des êtres, afin d’intensifier leur joie et d’assurer au pays la paix<br />
et la sécurité.<br />
L’on croit habituellement que la médecine allopathique, importée par les Anglais, était<br />
très importante. Toutefois, les gens mettent aussi leur foi dans la médecine ayurvédique<br />
et la considèrent comme nécessaire. En effet l’allopathie soigne les maladies<br />
temporairement et ne donne pas de guérison permanente. L’ayurvéda, par contre, soigne<br />
en profondeur et c’est la raison pour laquelle elle fut tant exaltée tout au long de l’histoire<br />
de ce pays.<br />
Dans notre corps le cœur occupe une place prépondérante. Si le cœur défaille, la vie<br />
entière devient inutile. Quelle est la fonction du cœur ? Il attire tout le sang qui se trouve<br />
dans le corps et le pompe dans les poumons où il se purifie. Il pousse ensuite ce sang<br />
purifié et le met en circulation dans toutes les parties du corps.<br />
12
La fonction du cœur ne se limite pas à cela. Il existe en lui certains pouvoirs et certaines<br />
capacités ; par exemple, lorsque le cœur pompe le sang vers les poumons, à chaque<br />
pulsation, ce sang parcourt une distance de 19.200 km. Quelle est la force qui permet au<br />
sang de parcourir une telle distance ? Vient-elle des savants, des ingénieurs ? Non !<br />
Vient-elle des Yogis ? Pas davantage ! Elle ne vient ni de machines ni de Tantras –<br />
appareils, systèmes, méthodes. A la base de tout ceci, il y a seulement la Puissance<br />
Divine (applaudissements). Sans la Volonté Divine, l’homme ne peut absolument rien<br />
faire.<br />
Les hommes d’aujourd’hui perdent non seulement l’esprit, mais aussi la Puissance Divine<br />
et la confiance en leur Soi. C’est la raison pour laquelle on a beau renforcer la médecine<br />
allopathique, les maladies n’en deviennent que plus résistantes. Quelle est la conséquence<br />
de ceci ?<br />
Chaque personne devrait nourrir sa confiance en Soi, car elle est la cause primordiale de<br />
toutes choses. Sans cette confiance en Soi, la vie humaine est parfaitement inutile.<br />
L’allopathie a certainement des vertus thérapeutiques, mais celles-ci diminuent après<br />
quelques temps et la maladie réapparaît.<br />
Ainsi, certaines personnes comprirent que la médecine ayurvédique avait une longue<br />
histoire derrière elle. Par exemple, en Allemagne, un homme appelé Samuel Hahnemann,<br />
natif de la ville de Messen, comprit parfaitement la question. La maxime de Bharat est<br />
Loka Samasta Sukhino Bhavantu – Puisse tous les êtres du monde entier être heureux.<br />
Prenant cette maxime comme but et fondement de son existence, Samuel Hahnemann<br />
aboutit à un résultat grandiose et durable.<br />
L’homme contemporain ne lutte pas pour obtenir ce type de progrès dans le bien-être du<br />
monde. Les maladies de cœur sont en nombre croissant. Un hôpital hautement spécialisé<br />
en cardiologie fut construit à Prashanti Nilayam (inauguré en novembre 1991) et l’on y<br />
pratique des opérations à cœur ouvert. Jusqu’à présent, 10.600 opérations ont été<br />
réalisées. Tant de personnes pauvres sont à présent heureuses d’avoir été soignées.<br />
Lorsqu’un patient doit consulter un médecin, il doit payer très cher. Personne ne pense à<br />
la condition précaire des gens à revenus modestes. En face de quels problèmes se<br />
trouvent ces malades ! Nous devrions suivre le juste type de Karma Marga – sentier de<br />
l’Action – en protégeant ces pauvres gens et en soignant leurs maladies. En effet, le juste<br />
service est celui qui assure une protection aux pauvres.<br />
Aucun leader politique ne pense aux classes les plus démunies. Le Gouvernement les<br />
écarte tout à fait de son attention. Il pense que les médecins vont s’en occuper et par<br />
conséquent il ne fait rien pour ces pauvres.<br />
Si un médecin dépense dix millions de roupies dans la construction d’un hôpital, c’est<br />
pour en tirer un profit de cent millions de roupies. Les médecins ne font preuve ni de<br />
compassion ni de bonté. Ainsi, la situation de ces pauvres devient de plus en plus<br />
précaire.<br />
13
Dans cet hôpital de Bangalore, des opérations sont exécutées depuis trois ou quatre jours.<br />
De quel type de patients s’agit-il ? L’un est charpentier, l’autre blanchisseur, etc. Des<br />
patients de ce type sont venus ici et les médecins les soulagent de leurs peines. Cinquante<br />
personnes ont déjà été opérées. Ces patients ont le visage rayonnant de bonheur. A quoi<br />
sert la médecine, si elle n’apporte aucune joie dans la vie du patient ? A quoi bon une<br />
médecine qui ne procure ni la santé ni la félicité ?<br />
Même lorsque des gens deviennent très érudits, la condition des pauvres ne les touche pas<br />
le moins du monde. Voilà pourquoi, en cet hôpital de Whitefield, nous faisons tout pour<br />
le bien-être des pauvres. Je ne suis heureux que lorsque les démunis reçoivent de la joie.<br />
Je consacre Ma vie entière au service des pauvres gens.<br />
En cet hôpital de Bangalore (Whitefield), on exécutera des greffes du cœur et du poumon.<br />
Nous devrions procurer à ces pauvres gens une joie durable. Avec un cœur en bonne<br />
santé, ils trouveront le courage de vivre, mais si la santé est perdue, il ne sert à rien de<br />
posséder quoi que ce soit. Toutes richesses et toutes vertus deviennent inutiles lorsque le<br />
cœur n’est pas en bonne santé.<br />
Le précédent premier ministre du Karnataka, Monsieur Patel, actuellement décédé, a<br />
contribué largement au projet de cet hôpital. Monsieur Krishna, qui assume actuellement<br />
la fonction de premier ministre, nous donne également son plein appui. Ainsi, un grand<br />
nombre de citoyens du Karnataka collaborent généreusement à cette réalisation. C’est<br />
pourquoi nous sommes déterminés à donner le juste type de joie au peuple du Karnataka.<br />
Les maladies peuvent affliger n’importe qui, sans aucune distinction, aussi bien les<br />
pauvres que les millionnaires. C’est pourquoi, nous ne faisons aucune différence entre<br />
pauvres et riches. Ici, les soins médicaux sont donnés gratuitement, sans prélever un seul<br />
centime comme frais d’hospitalisation. Ce n’est pas tout, même les repas sont distribués<br />
aux malades sans aucuns frais. Nous voulons qu’ils rentrent chez eux heureux et libres de<br />
tous problèmes. Cette institution sera permanente. Quelques personnes pensent que les<br />
soins gratuits ne seront donnés qu’aujourd’hui et peut-être demain. Non ! Non ! Les<br />
institutions lancées par <strong>Sai</strong> ont un caractère de permanence. (applaudissements)<br />
L’autre jour, un blanchisseur venu de Gulbarga (subit une opération du cœur). Lorsqu’il<br />
Me vit, il s’exclama « Swami, Tu es notre Dieu protecteur ! J’ai été soigné. On m’a opéré<br />
le cœur ! » Son visage brillait d’allégresse. Les patients doivent verser de grosses<br />
sommes d’argent pour être opérés en cardiologie. Déjà pour l’admission à l’hôpital, ils<br />
doivent débourser au moins 5.000 roupies. Les gens tels que ce blanchisseur ne disposent<br />
pas d’un centime, pauvres petits !<br />
N’existe-t-il pas un grand nombre de riches en ce monde ? Ne sont-ils pas en mesure<br />
d’aider les pauvres ? Lequel d’entre eux commence-t-il à faire preuve d’un peu de<br />
compassion et de bonté ?<br />
14
Le proverbe dit « Les gens parlent de millions de choses à faire, mais ils ne font pas le<br />
premier (geste) » Y a-t-il un seul homme riche qui fait ne fut-ce que la millième partie de<br />
ce que <strong>Sai</strong> réalise ? (Applaudissements) Nous dépensons des dizaines de millions de<br />
roupies pour distribuer de l’eau potable à tous les villages (du district d’Anantapur) , pour<br />
assurer des études (primaires et supérieures) aux jeunes et pour développer le secteur de<br />
la santé publique.<br />
La langue n’ayant pas de squelette, on peut la tourner comme on veut. Voilà pourquoi<br />
certains se permettent de dire n’importe quoi. Mais si vous vous approchez de ces beaux<br />
parleurs et leur dites de donner à un pauvre un repas complet, vous verrez quelle sera leur<br />
réaction ! Lorsqu’un pauvre mendiant se présente à la porte d’un riche pour l’aumône<br />
d’un peu de nourriture, les habitants de la maison lâchent le chien sur lui.<br />
En ce monde d’aujourd’hui, on ne voit plus que l’argent, l’argent, l’argent, dans tous les<br />
domaines. L’enseignement, la littérature, la musique, tout est devenu un commerce. Les<br />
différentes médecines n’échappent pas à cette loi du profit monétaire.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Les médecins ne font pas défaut, mais il faut absolument qu’ils changent de mentalité,<br />
qu’ils aient de la compassion et qu’ils réalisent un bon service pour les autres. Écartez de<br />
vous toute dureté de cœur et tout désir de gros gains. Lorsque vous quitterez votre corps,<br />
emporterez-vous votre argent avec vous ? Vous aurez beau avoir amassé des sommes<br />
importantes, pas un centime ne vous accompagnera dans la tombe.<br />
Aussi, servez votre prochain avec amour ; rendez service en particulier aux personnes<br />
pauvres. C’est ce service aux pauvres qui vous protègera. Le Râma Seva - service à Râma<br />
– est en réalité le service aux pauvres. Aussi, assistez les personnes démunies et<br />
consacrez votre vie à leur service. Je n’ai pas d’autre désir ; le service aux pauvres est<br />
pour Moi un objectif de grande importance. Quel qu’il soit, le service est bon. Nous<br />
défendrons les pauvres même au prix de notre vie (applaudissements). Pour votre part,<br />
appliquez au moins un millième de ce but. C’est cela que l’homme d’aujourd’hui devrait<br />
faire.<br />
Pour quelle raison l’homme est-il né ? (Non pour l’égoïsme) Non, non ! l’énergie Divine<br />
nous est donnée pour qu’elle soit mise au service des pauvres.<br />
Na tapâmsi na Tîrthânam. Na Sâstra na Japânahi<br />
Samsâra Sagarottare. Sajjanam Sevanam Vina<br />
Ce ne sont ni les pénitences, ni les pèlerinages, ni encore l’étude des Écritures ou la<br />
répétition du Nom Divin qui vous feront traverser l’océan de l’illusion, mais uniquement<br />
le service désintéressé.<br />
(Versets Sanskrits)<br />
Aussi devriez-vous consacrer votre vie au service des personnes démunies.<br />
15
Vous avez eu la chance de poursuivre de longues études. Vous êtes devenus des<br />
médecins respectables. Mais quelle est la qualité essentielle d’un médecin ? Tyagam – le<br />
sacrifice, le renoncement intérieur. Un médecin qui n’a pas le sens du sacrifice est<br />
complètement inutile. Il faudrait donc que les médecins commencent par cultiver le sens<br />
du sacrifice. Voyons en Tyagam la santé de notre existence. Ainsi, lorsque vous visitez<br />
des patients pauvres, amenez-les à vous avec grande bonté. Démontrez de la compassion<br />
et de l’amour authentiques. Développez cet amour, rendez service et soyez bénis.<br />
Tant de personnes pauvres perdent leur vie, car ils n’arrivent pas à payer les traitements<br />
médicaux. Ne sauvez pas leur vie pour de l’argent, mais par amour. Cultivez l’amour et le<br />
sens du sacrifice. Le bien-être du monde s’améliorera dans la mesure de votre<br />
renoncement.<br />
Les hôpitaux que nous construisons ne visent pas à nous faire gagner des millions de<br />
roupies. A quoi servirait-il d’amasser des montagnes d’argent. Si l’on doit<br />
nécessairement quitter cette existence, les mains vides. Que tous vos gains servent à<br />
protéger la santé des gens pauvres. Consacrez votre vie au service de vos semblables.<br />
Paropakâra Punyaya Porter secours aux autres est un mérite<br />
Pâpâya Parapîdanam.<br />
Heurter les autres est un péché.<br />
(Versets Sanskrits)<br />
Depuis le début de sa construction, divers établissements commerciaux ont été construits<br />
tout autour de l’hôpital. Avant le début des travaux, ce terrain n’avait pas une grande<br />
valeur, mais aussitôt que l’hôpital s’est développé, le prix du terrain est monté en flèche.<br />
Les propriétaires des terrains les vendent et réalisent de grands profits. Que font-ils pour<br />
les pauvres avec ces bénéfices ? Vous devriez consacrer ces gains au service des classes<br />
démunies. Vous aurez tant de joie à rendre heureuse au moins une personne pauvre.<br />
Aidez toujours – Ne blessez jamais.<br />
Ne puisez pas l’argent dans la poche des autres. Si vous gagnez votre argent en<br />
l’extorquant aux autres après qu’ils l’aient gagné durement à coups de larmes, ce n’est<br />
pas seulement l’argent que vous leur dérobez, mais aussi leur vie. Devenez plutôt des<br />
expressions vivantes de l’amour, des manifestations de la compassion, des incarnations<br />
du Sacrifice. Le sens du sacrifice favorisera votre sentier du Yoga – Union avec Dieu -.<br />
Donc, cet hôpital est inauguré aujourd’hui. Il est ouvert à tous les patients de n’importe<br />
quel Etat. Nous ne faisons pas de différences. N’importe qui peut y venir et y être soigné.<br />
Les traitements que nous donnons sont totalement gratuits pour tout le monde. Pour<br />
assurer la gratuité des soins médicaux, nous sommes mêmes prêts à faire des emprunts<br />
aux banques. Nous n’agissons pas dans le but de faire des bénéfices. Notre but primordial<br />
est celui de protéger la vie.<br />
16
Que chacun de vous apprenne cette nouvelle leçon ; celle-ci s’adresse en particulier aux<br />
médecins. Puissiez-vous abandonner radicalement tout désir d’argent. Puissiez-vous<br />
intensifier votre aspiration à l’Amour Divin. Puissiez-vous avoir le sens du Sacrifice. Dès<br />
lors, l’argent viendra à vous naturellement.<br />
Ce n’est pas la médecine qui guérit les maladies ; celles-ci ne peuvent être guéries que<br />
par la grâce de Dieu. Gagnez cette Grâce et soignez tout le monde par son intercession.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
La Grâce de Dieu devrait accompagner la médecine et en parallèle à la grâce, il faudrait<br />
cultiver le sens du sacrifice. A quoi bon posséder tant de biens matériels ? Vous mangez à<br />
satiété, mais vous demandez-vous si les autres peuvent en faire autant ? Nous devons<br />
penser également à eux et veiller à ce qu’ils aient le nécessaire. Entrons en action pour<br />
secourir notre prochain.<br />
Nous n’avons pas construit cet hôpital uniquement pour satisfaire le sens de l’esthétique<br />
architecturale. La beauté esthétique doit être accompagnée d’une joie toujours plus<br />
grande. D’où naît cette joie ? Nous éprouvons une joie sincère uniquement lorsque nous<br />
rendons heureux des personnes pauvres. Ces êtres démunis souffrent énormément ; ils<br />
doivent sans cesse affronter des difficultés gigantesques et ramper dans la misère la plus<br />
noire. Ils se trouvent même dans l’impossibilité d’acheter les médicaments nécessaires.<br />
C’est pourquoi nous les leur distribuons gratuitement. Ainsi cet hôpital est-il placé sous le<br />
signe de Tyagam – sacrifice, afin d’écarter tout mauvais sentiment et de donner la joie à<br />
tout le monde.<br />
Comme l’heure est avancée, nous n’avons plus le temps de vous donner d’autres détails.<br />
Joie et santé doivent être offertes en même temps que tout ce que nous avons donné sous<br />
l’impulsion de sentiments spirituels. (Souvenez-vous que) sans la Grâce de Dieu, pas le<br />
moindre vaisseau sanguin ne peut véhiculer le sang. Vous pensez que c’est la médecine<br />
qui guérit les maladies. Franchement parlant, si les médecines étaient en mesure de<br />
soigner les maladies, pourquoi tant de grands rois sont-ils morts ? Pourquoi tant de<br />
personnes riches ont-elles quitté leur corps ? Il n’en va pas ainsi, pas du tout !!<br />
Pour que la guérison advienne, la grâce Divine est indispensable. Les soins médicaux<br />
sont de polarité négative et la grâce Divine est positive. Lorsque les deux pôles sont<br />
associés, la guérison peut advenir.<br />
Nous devrions donc prier pour recevoir la grâce de Dieu, car sans elle, notre corps<br />
humain ne peut pas survivre. Il y a tant d’aspects extraordinaires et merveilleux dans<br />
notre corps humain ! Quelle puissance se trouve à la base des pulsations du sang dans nos<br />
veines ? Chaque veine réagit par elle-même. Qui provoque la circulation du sang ? Qui<br />
fait battre notre cœur ? Non, tout cela vient de la puissance Divine. Ce corps se développe<br />
sous la poussée de la volonté Divine. Ainsi, lorsque notre corps est développé, nous<br />
devrions l’engager dans le service. De tous les services, celui qui est rendu aux pauvres<br />
est le plus urgent.<br />
17
Ainsi, aujourd’hui vous ne pouvez soupçonner toute l’envergure de cet hôpital. Dans le<br />
futur il atteindra un haut statut. Des patients du monde entier viendront ici pour être<br />
soignés (applaudissements). La Shakti – énergie, puissance, force – Divine est ici<br />
présente. Dans le passé, lorsque nous avons construit l’hôpital à haute spécialisation en<br />
cardiologie à Puttaparthi, beaucoup de gens se moquèrent de cette initiative. A présent, il<br />
n’y a plus un seul malade du cœur dans les villages aux environs de Puttaparthi. Même de<br />
jeunes enfants viennent dans notre hôpital avec le sourire aux lèvres, lorsqu’ils doivent<br />
subir une opération à cœur ouvert.<br />
Dans l’État du Karnataka, une situation similaire doit s’instaurer : pas de problèmes<br />
cardiaques (applaudissements). Amenez les villageois et administrez-leur le juste type de<br />
traitement médical. Vous pouvez admettre n’importe quel patient, nous n’avons aucune<br />
objection. Tout le monde à droit à être soigné, tout le monde a droit à recevoir un<br />
traitement, à récupérer la santé et à vivre dans la joie.<br />
Notre premier ministre, Monsieur Vajpayî, s’est donné tant de peine pour venir jusqu’ici<br />
aujourd’hui. Le monde a grand besoin de leaders tels que lui. Il est toujours prêt à<br />
appuyer des œuvres comme celle-ci par son enthousiasme et ses encouragements. Le<br />
pays a une grande nécessité de ministres de cette trempe. Pour l’élévation du pays, les<br />
ministres devraient faire preuve de dispositions mentales positives. Ils devraient avoir de<br />
l’amour pour Dieu et recevoir Sa grâce. On peut arriver à n’importe quel but par la force<br />
Divine. Si la Shakti Divine est avec vous, aucune entreprise ne vous est impossible.<br />
Loka Samasta Sukhino Bhavantu – puisse tous les gens du monde entier être heureux.<br />
C’est Mon désir le plus cher et Je suis prêt à tout pour le réaliser, Je donnerai même Ma<br />
vie pour cela (applaudissements) ! A quoi sert, dans le monde, une personne qui ne<br />
souhaite pas le bien-être des autres ? Je souhaite toujours le bien de chacun. Aussi, Je ne<br />
suis habité que de bonnes pensées et si les pensées sont positives, il n’y a aucune<br />
nécessité de chercher de l’argent. Il viendra spontanément à nous.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Nous vous faisons perdre beaucoup de temps. Vous êtes restés assis pendant trois ou<br />
quatre heures pour nous attendre et vous êtes à présent fatigués. Personne ne pense à<br />
votre effort. Mais puisque vous êtes venus à cette cérémonie d’inauguration, réalisez au<br />
moins une chose : l’esprit de sacrifice et le bon usage de votre argent pour venir en aide<br />
aux autres et secourir les pauvres. C’est cela que Je désire de votre part, je ne demande<br />
absolument rien d’autre à personne. Aidez les pauvres, secourez-les de toutes les façons<br />
possibles. Ils ont besoin d’être nourris ; la nourriture est Dieu, donnez-leur donc à<br />
manger.<br />
L’argent nous pousse à commettre beaucoup d’erreurs. Nous ne devrions donc pas<br />
l’utiliser à tort et à travers. Mal employer son argent est une faute grave. Considérez un<br />
instant tout l’argent que vous dépensez. Les gens riches gaspillent leur argent de tant de<br />
façons ! Boire, manger excessivement, se payer tous les loisirs qui nous plaisent, est-ce là<br />
le juste usage des biens ? Est-ce là tout le bénéfice que donne l’argent ? Non, non ! Ne<br />
faites pas cela. Faites-en bon usage.<br />
18
L’homme devrait observer quatre disciplines :<br />
Ne gaspillez pas de nourriture<br />
Ne gaspillez pas votre argent<br />
Ne gaspillez pas votre énergie<br />
Ne gaspillez pas votre temps.<br />
En effet, le temps perdu est vie perdue.<br />
Chacun de vous perd un temps considérable en conversations inutiles. Au lieu de perdre<br />
votre temps, prenez part aux activités de service pour secourir votre prochain. Voilà ce<br />
que Je vous demande de faire. Aidez tout un chacun. Quelle que soit la personne qui vient<br />
à vous, aidez-la dans toute la mesure de vos possibilités. C’est cela que Je vous demande.<br />
Revenez ici après quelques jours et rendez-vous compte par vous-mêmes. Vous verrez<br />
comment les gens expérimentent ici Tyaga – l’esprit de sacrifice, Bhoga – la réjouissance<br />
– et Ananda – la béatitude suprême – à un point que personne d’autre ne peut atteindre.<br />
Tous les gens pauvres se divertiront joyeusement et leurs rires résonneront comme un<br />
gazouillis d’oiseaux. Vous verrez leurs sourires et leur santé. Vous assisterez à la<br />
béatitude de ces pauvres. C’est là le juste sentier pour notre existence.<br />
Paropakara Punyaya Pâpâya Parapîdanam<br />
Aider les autres est un mérite leur nuire est un péché.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Vous devriez donc faire tous les efforts possibles pour obtenir la chance de voir la joie<br />
des pauvres.<br />
Je vous bénis tous et conclu Mon discours (applaudissements)<br />
19
LA NATURE DE L’ATMA<br />
Mahashivaratri<br />
21 février 2001<br />
(Swami chante)<br />
Même connaissant par cœur tous les Védas<br />
et les concepts de la philosophie védique,<br />
étant aussi capable de chanter en vers et en prose,<br />
si l’on n’a pas un cœur pur, on va nécessairement à la ruine.<br />
Ce message de vérité est parole de <strong>Sai</strong>.<br />
(Poème Telugu)<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Quelle que soit l’ampleur de votre érudition, vous ne comprendrez absolument rien à<br />
l’Atma Tattva – la nature du Soi – si vous manquez de pureté de cœur. Même si l’on est<br />
un expert en écritures saintes, même si l’on connaît à fond la langue et la littérature, une<br />
fois que l’on ferme ses yeux et tombe dans le sommeil, on ne voit plus son propre corps.<br />
En revanche, celui qui garde les yeux grands ouverts peut voir son corps, même s’il n’a<br />
jamais étudié et ne possède aucune qualification intellectuelle. Il peut aussi savoir en quel<br />
lieu et dans quelle situation il se trouve.<br />
Comme le tison ardent couvert par la cendre, l’homme est conditionné par plusieurs<br />
sortes de Mâyâ – illusion – et est incapable de reconnaître sa propre nature. Il devrait<br />
absolument comprendre quelle relation profonde lie l’Humanité à la Divinité.<br />
Dans le domaine des connaissances spirituelles, lorsque l’homme est pur de cœur et<br />
cherche sincèrement à comprendre le Divin, il peut obtenir la maîtrise de pouvoirs<br />
illimités.<br />
Sadhana ne signifie pas seulement la pratique de la méditation, de la répétition du Nom<br />
Divin ou de rituels d’adoration. Lorsque l’on se contente de ce genre d’exercices<br />
spirituels, on ne peut certainement pas parler de Sadhana dans le vrai sens du terme. La<br />
Sadhana authentique est ascèse et consiste à s’émanciper des perceptions illusoires qui<br />
s’érigent en obstacle devant l’Antahkarana – corps causal, organe motivant intérieur. Il<br />
est dit :<br />
Pashyannapi ca Napashyati Mûdho<br />
Est insensé celui qui voit, sans toutefois reconnaître la Réalité.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
20
« Pauvre idiot ! Même lorsque tu vois la manifestation de Dieu, tu as la conviction de ne<br />
pas la voir. Existe-t-il plus grande folie ? »<br />
Les cendres couvrent la braise, mais aussitôt que vous soufflez sur elles pour les<br />
disperser, le feu apparaît à nouveau. L’eau couverte de mousse ne peut être vue, mais si<br />
l’on écarte la couche végétale, nous pouvons voir de l’eau claire. La cataracte voile nos<br />
yeux et nous fait même oublier nos capacités visuelles. Mais à peine est-elle enlevée par<br />
une intervention chirurgicale, nous pouvons voir clairement les objets.<br />
Ainsi, tant que Mâyâ gouverne votre mental, vous êtes identifiés avec celui-ci, avec votre<br />
corps, vos pensées, votre monde, vos épreuves et vos afflictions. Mais aussitôt que vous<br />
surpassez l’illusion et que vous rejoignez l’autre rive, toutes ces choses disparaissent pour<br />
vous. Vous êtes enfin sous l’empire unique de la Divinité.<br />
L’homme d’aujourd’hui aspire à la Divinité et cherche à la saisir, mais maintient<br />
l’obstacle des pensées qui agitent son esprit. Si l’on veut obtenir la vision de la Divinité,<br />
il n’y a que deux chemins à suivre : le premier est celui de l’Atma – le Soi – et le second<br />
celui du « Je ». Ils sont l’un et l’autre privés de forme. Seule cette nature sans forme est<br />
l’authentique Atma Swarupa – l’expression du Soi.<br />
Aussi longtemps que vous recherchez la forme, vous serez incapables de comprendre ce<br />
qu’est l’Atma. C’est la raison pour laquelle le terme « Atma » est un simple nom auquel<br />
aucune forme ne correspond. Le « Je » est également un nom dépourvu de toute forme.<br />
Tout être humain recourt au pronom « Je » qui représente en réalité le principe de l’Atma.<br />
Donc l’Atma est présent en chaque personne humaine. Vous ne pouvez pas voir ce<br />
principe et si vous cherchez à connaître son ampleur, vous constatez qu’il est illimité.<br />
Il existe trois Akashas – espaces éthérés, plans d’existence :<br />
Bhutâkasha – Cosmos physique.<br />
Chittâkasha – Plan subtil.<br />
Chidâkasha – Expérience atmique.<br />
Chittâkasha englobe Bhutâkasha et Chidâkasha englobe à son tour Chittâkasha.<br />
Bhûmi – la Terre - est extrêmement vaste et inclut les montagnes, les forêts, les océans,<br />
etc. C’est un espace de la longueur de 800.000 (Swami interrompt sans spécifier de quelle<br />
dimension il s’agit.).<br />
Le Soleil est bien plus grand que la Terre ; il a plusieurs fois sa dimension, mais comme<br />
nous nous trouvons à une distance de lui d’environ 90.000.000 de miles (=144.000.000<br />
de kilomètres), il nous semble petit. Quelle est sa dimension ? Elle est de 80.000.000 de<br />
miles (=128.000.000 de kilomètres). Aussi vaste que soit le Soleil, il ne représente qu’une<br />
petite partie de Bhutâkasha.<br />
Ensuite viennent les étoiles. Elles sont très éloignées de nous. Même si certaines étoiles<br />
ont plusieurs fois la dimension du Soleil, nous les voyons dans le ciel comme des<br />
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décorations ou comme de petits diamants scintillants. En une seule seconde, tout juste le<br />
temps qu’il faut pour un clin d’œil, la lumière des étoiles parcourt une distance de<br />
160.000 miles (=256.000 kilomètres). Même si leur lumière voyage à cette vitesse,<br />
jusqu’à aujourd’hui, celle de certaines étoiles n’a pas encore rejoint la Terre. Comment<br />
pourrait-on décrire des astres d’une telle splendeur ?<br />
Chittâkasha est bien plus vaste que Bhutâkasha. En Chitta – conscience – toutes les<br />
formes telles que le soleil, la lune, les étoiles, les montagnes, les océans, les forêts et tout<br />
le reste, sont présents dans leur forme subtile. Ainsi Chittâkasha a plusieurs fois la<br />
dimension de Bhutâkasha. Tout est contenu en lui.<br />
Nous pensons habituellement que le soleil donne sa lumière à toutes choses, mais en fait<br />
le soleil lui-même est privé de lumière et ne peut donc rien illuminer. Toute la lumière<br />
solaire vient exclusivement de l’Atma. Par conséquent, l’Atma est ce qu’il y a de plus<br />
grand. Absolument personne ne réussirait à évaluer son ampleur.<br />
En ce monde, il existe une multitude de formes ; chacune d’elles est constituée d’atomes.<br />
Les formes varient en rapport aux différentes combinaisons de ces atomes. Les cinq<br />
éléments eux-mêmes sont constitués d’atomes, mais l’Atma, le « Je » n’a pas d’atome.<br />
L’Atma est privé de forme et par conséquent, aucun atome ne peut entrer en lui ni le<br />
limiter.<br />
Que signifie Atma Darshan – vision du Soi ? Il s’agit en fait de la vision d’une certaine<br />
qualité de brillance. La splendeur de l’Atma est présente en chaque être humain, en<br />
chaque cellule de matière, en chaque atome même. Nous partons de la forme et nous<br />
cherchons à dissoudre la forme.<br />
Tout ce qui est présent dans le cosmos a une forme. Toutefois, après un certain temps, ces<br />
formes disparaissent et se fondent dans la Karana Svarupa – l’essence originelle. Cet état<br />
originel n’a absolument aucune forme, tout y devient informel ; cela veut dire que toutes<br />
les formes s’immergent finalement en Atma. Voilà pourquoi l’homme qui veut se fondre<br />
en l’Atma, cherche à transcender sa propre forme.<br />
Tous les gestes accomplis au moyen de la forme concernent le sentier Pravritti –<br />
extérieur – ou Bhutâkasha – le plan physique. Chittâkasha est le plan des perceptions<br />
intérieures.<br />
Dans le monde extérieur il n’y a que formes, combinaisons d’atomes. Mais où<br />
s’immergent finalement tous ces atomes ? Ils disparaissent dans la Karana Svarupa –<br />
l’essence, la nature originelle, le Soi.<br />
Donc tout ce que nous voyons actuellement, tout ce monde apparent dans son ensemble<br />
est constitué de formes. Au contraire, l’Atma ne bouge pas, il est totalement inerte. C’est<br />
pourquoi les Védas disent qu’il est Nirgunam, Niranjanam, Nirâkâram – sans attributs,<br />
sans naissance, sans forme. L’Atma est infini ; comment pourrions-nous déterminer une<br />
forme appropriée à ce qui est infini ? Cela signifie que votre Atma se manifeste sous la<br />
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forme de votre béatitude. Cette joie suprême n’a pas de forme, elle est l’expression de<br />
l’Atma dont la nature est d’être sans forme.<br />
Pour comprendre la nature de l’Atma, de nombreux Rishis – sages – du passé firent des<br />
tentatives répétées. Finalement ils déclarèrent au monde :<br />
Vedahametam Purusham Mahantam<br />
Adityavarnam Tamasa Parasthat<br />
Je connais l’Etre suprême qui resplendit de la brillance du soleil et qui se situe au-delà de<br />
toute ignorance.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
« O bonnes gens, vous passez par bien des tourments en faveur de l’Atma ! Même les<br />
Védas ont une forme, mais l’Atma Tattva – la nature du Soi – réside au-delà de toute<br />
forme. »<br />
L’Atma est Kânta Svarupa – l’essence de la lumière radieuse – Vous pouvez voir cette<br />
lumière en tous lieux. Pour la voir, il n’est pas nécessaire de vous retirer dans le profond<br />
des forêts, ni de vous soumettre à de grandes pénitences ; vous n’avez aucune nécessité<br />
d’entreprendre des pratiques spirituelles. Si l’obscurité de l’illusion qui couvre<br />
l’Antahkârana est écartée, l’Atma se manifestera.<br />
Comment pouvons-nous libérer nos yeux de la cataracte qui les couvre ? Nous pourrons<br />
voir clairement tous les objets, une fois que cette cataracte est enlevée. Sur le plan<br />
spirituel, ce processus est ce que les Védas nomment Sadhana.<br />
Que signifie Sadhana ? Les sédiments de l’illusion couvrent notre Antahkârana – corps<br />
causal ; nous devons les dissoudre.<br />
La Divinité présente dans les êtres humains est extrêmement sacrée. Nous avons tenté<br />
d’en faire l’expérience à travers des noms et des formes, à travers la lecture quotidienne<br />
de textes sacrés et par des rituels d’adoration. Mais à la suite de cela, nous tombons dans<br />
des crises de découragement et de désenchantement et nous nous trouvons dans<br />
l’incapacité de nous libérer des pensées et des préoccupations.<br />
Commençons donc par comprendre clairement l’immanence de la Divinité en<br />
Bhutâkasha – plan physique. Chaque atome de matière brille d’une telle splendeur !<br />
Voyez les étoiles, elles paraissent minuscules, mais en réalité elles ont plusieurs fois la<br />
dimension du soleil. Leur forme semble petite parce qu’elles sont situées très loin de<br />
nous. Nous pouvons voir la brillance du soleil en un instant, mais celle des étoiles<br />
n’arrive à la terre qu’après quelques centaines d’années. La lumière solaire parcourt en un<br />
clin d’œil 160.000 miles (=256.000 kilomètres). Or, si la lumière de certaines étoiles<br />
n’est pas encore parvenue à la Terre jusqu’à ce jour, vous pouvez imaginer sa puissance<br />
et à quelle distance ces étoiles se trouvent.<br />
23
En somme, Bhutâkasha est loin d’être aussi petit qu’on ne pense. C’est un peu ce qui<br />
arrive lorsque nous voyons la Terre sur une carte géographique ; elle nous paraît de petite<br />
mesure, n’est-ce pas ? En vérité, personne ne peut mesurer la dimension ou l’ampleur de<br />
ce Bhutâkasha.<br />
De plus, nous sommes incapables de reconnaître la Divinité immanente en ce<br />
Bhutâkasha. Or, si les êtres humains n’arrivent pas à comprendre les Valeurs Humaines<br />
en eux-mêmes, de quelle façon pourraient-ils comprendre la Divinité ?<br />
La toute première chose à saisir, pour chaque être humain, est la nature de sa propre<br />
humanité. En effet, lorsque Bhutâkasha – le plan physique – est bien compris, nous<br />
pouvons accéder à la compréhension de Chittâkasha – le plan subtil. Celui-ci est un point<br />
infime en Bhutâkasha, et en Chittâkasha, Chidâkasha – plan atmique – est encore bien<br />
plus petit ! Ce Chidâkasha est appelé Atma. On ne peut rien dire de plus à son sujet.<br />
Donc, si nous voulons connaître cette essence sans forme, nous devons nous situer audelà<br />
de la forme. Par exemple, nous pratiquons la méditation. Au début de notre pratique,<br />
nous fixons notre attention sur une forme particulière, puis, peu à peu, cette forme<br />
disparaît et nous restons fixés sur la Divine Présence. Nous aspirons donc à être sans<br />
forme.<br />
Tant que la forme subsiste, nous expérimentons épreuves et peines entremêlées de<br />
bonheur. Mais si nous voulons expérimenter la nature de l’Atma, comment y arriver ?<br />
L’Atma est essence sans forme. Comment pouvons-nous accéder à cette Nature de<br />
l’Esprit ? Nous pouvons la saisir lorsque nous dormons profondément. A ce moment-là, il<br />
n’existe plus pour nous aucune forme ni aucun nom. Pour cette raison, le sujet témoin (le<br />
Soi du dormeur) se libère également de la forme. Cet état est appelé Sushupti. C’est un<br />
état de sommeil dense, sans rêve, sans aucune image ni impression appartenant au<br />
Bhutâkasha.<br />
Le Chittâkasha authentique consiste en l’effort que l’on fait pour connaître sa propre<br />
nature. Aussi longtemps que nous sommes confinés à la vision du plan physique, nous ne<br />
sommes qu’un être vivant parmi tant d’autres êtres vivants. On ne sait pas pourquoi<br />
l’homme demeure dans l’incompréhension de sa nature. Il a beau avoir étudié<br />
longuement et développé ses connaissances, il ne reste pas moins incapable de<br />
comprendre ce que sont Bhutâkasha et Chittâkasha. Il déclare « Nous n’avons pas besoin<br />
de cette philosophie ! » Et il s’en écarte avec dédain.<br />
Il ne s’agit pas de philosophie, mais de maximes de vérité que nous devrions<br />
expérimenter dans notre vie quotidienne.<br />
Qu’est donc ce Bhutâkasha ? Est-ce notre village, notre ville ou bien nos expériences ?<br />
Toutes les expériences vécues en vous-mêmes sont présentes partout en ce Bhutâkasha.<br />
De sorte que, même si l’on voit des êtres vivants tout autour de soi, la vérité de l’homme<br />
est unique et elle est Atma.<br />
24
Je vous ai dit que le « Je » n’est sujet à aucun changement. Par exemple, un jeune garçon<br />
se présente aux gens disant « Je » ; de ce même « Je », il fait usage plus tard, lorsqu’il est<br />
un jeune homme ou un vieillard. Donc l’enfance, la jeunesse et la vieillesse sont des états<br />
par lesquels un être humain passe, mais le « Je » reste toujours identique à travers tous les<br />
changements.<br />
Ce « Je » immuable est Atma ; il exprime le Principe Atmique et ne subit aucune<br />
transformation. Mais l’homme, bien qu’étant habité par une telle Divinité, préfère courir<br />
après les choses physiques, mondaines, évanescentes et transitoires, mires de Pravritti –<br />
du sentier extérieur. En revanche, le sentier intérieur Nivritti concerne la nature de<br />
l’Atma. Cela veut dire qu’elle est privée de tout vritti – événement, manifestation,<br />
devenir. Mais comme l’homme poursuit les objectifs de Pravritti, il se trouve dans<br />
l’incapacité de se connaître lui-même.<br />
En fait, tout ce que nous voyons est pure expression de Dieu, cette salle est la forme de<br />
Dieu, les personnes ici présentes sont la forme de Dieu. Mais même en voyant toutes ces<br />
formes de Dieu, nous restons obsédés par la pensée « Je dois voir Dieu, je dois<br />
absolument obtenir la vision de Dieu ! » Que sont toutes ces formes autour de vous ?<br />
Elles sont Dieu, n’est-ce pas ! Il n’existe que Lui. « Vous voyez, mais vous continuez à<br />
nier ! O fous ! Pauvres fous ! »<br />
Vous voyez, vous regardez la multitude des formes, vous observez la nature de l’Atma, le<br />
« Je », à travers toutes les formes, mais tout en voyant, vous pensez « Je veux avoir la<br />
vision de Dieu ! »<br />
Voici un petit exemple pour illustrer ceci. Vous connaissez tous <strong>Sai</strong> Gîta, l’éléphant<br />
femelle chère à Swami. Elle demeure là, en face du pensionnat. Aussitôt que les enfants<br />
se réveillent le matin, ils voient <strong>Sai</strong> Gîta. C’est une image habituelle qui ne donne lieu à<br />
aucune surprise.<br />
Toutefois, si nous allons dans la forêt de Bandipur ou dans celle de Mudumalai et y<br />
voyons la queue d’un éléphant, nous exclamerons tout excités « J’ai même vu la queue<br />
d’un éléphant ! » La vue d’une toute petite partie de l’animal nous rend pleins<br />
d’allégresse, mais lorsque nous voyons directement la masse énorme de <strong>Sai</strong> Gîta, nous<br />
n’éprouvons aucun étonnement Ainsi, la multitude des formes ne vous cause pas de<br />
surprise, mais s’il vous arrive de voir un homme à trois têtes, vous direz « Abâ !<br />
(Exclamatif Telugu pour exprimer la stupéfaction) J’ai vu la forme cosmique de Dieu ! »<br />
(rires)<br />
Comprenons donc clairement la Forme essentielle (le Soi) présente en Prakriti – nature,<br />
création – Ainsi nous comprenons le sens de la phrase tirée de la Bhagavad Gîta<br />
Mamaivâmsu Jîvaloke Jîvabhutah Sanatanah – Toutes les créatures vivantes en ce<br />
monde font partie de Ma Réalité éternelle. « C’est une étincelle de Moi-même qui<br />
demeure en tout un chacun. Vous et Moi ne sommes pas séparés ; nous sommes Un » Si<br />
nous saisissons cette vérité, pourquoi le désir de voir Dieu devrait-il surgir en nous ?<br />
25
Ce que nous voyons est la Visva Virat Svarupa – la Forme cosmique de Dieu – Toutes les<br />
formes sont celles de Dieu. La forme est une caractéristique de Pravritti. La Mâya<br />
gouverne la nature de Pravritti. Que représente la Mâya ? Elle est ce qui nous fait oublier<br />
la Réalité. Elle n’est pas une forme spéciale ni séparée de nous.<br />
Voici un exemple. A la tombée de la nuit, nous nous rendons dans le quartier<br />
commercial. Une corde gît par terre, en travers du chemin. Aussitôt que vous la voyez,<br />
vous ressentez de l’effroi et pensez « C’est un serpent, c’est un serpent ! » D’où naît votre<br />
frayeur ? Elle surgit en vous au moment où, voyant la corde, vous la prenez pour un<br />
serpent.<br />
Peu après, vous tenant prudemment de côté, vous prenez une lampe de poche et illuminez<br />
la chose : Ouf ! Point de serpent ! Ce n’est qu’une corde ! Après avoir compris la vraie<br />
nature de l’objet, votre peur s’évanouit complètement.<br />
La toute première impression visuelle était bien celle d’une corde, mais l’idée qu’il<br />
pouvait s’agir d’un serpent est venue se greffer sur elle. En illuminant de votre lampe de<br />
poche l’objet de votre frayeur, vous constatez qu’il n’est qu’une simple corde. En fait, la<br />
corde n’a pas changé, que vous la preniez pour un serpent ou pour ce qu’elle est<br />
réellement. C’est cela que l’on entend par Mâya, c’est ce qui vous fait voir une chose et<br />
vous fait penser qu’elle est autre chose.<br />
Une fois que vous avez compris clairement la vérité, cette illusion n’entrave plus votre<br />
marche.<br />
Pour toutes les choses du monde, nous recourons à de nombreux termes. Mais à cause du<br />
Prabhava – pouvoir, influence, effet – de ces mots, nous oublions notre Svabhava – notre<br />
propre nature authentique, notre essence. Aujourd’hui, le monde met l’accent sur le<br />
Prabhava des choses, mais le Svabhava n’est pas pris en considération. Or, connaissant le<br />
Svabhava, nous ne sommes plus sujets à aucune peur ni à aucune illusion.<br />
Vous êtes réellement l’expression de toutes choses. Vous n’avez peur que s’il existe un<br />
autre que vous, n’est-ce pas ! N’est-ce pas ainsi ?<br />
Voici un exemple. Un jour, un acteur se déguisa en renonçant, comme Shankarâcharya, et<br />
se présenta à la cour d’un grand roi. Il fit son entrée dans la salle d’audiences et récita à la<br />
perfection quelques versets sanskrits du grand sage. Le roi en fut agréablement surpris.<br />
Tous ses ministres, les vassaux et les sujets du royaume étaient assis et écoutaient<br />
attentivement. L’acteur récita :<br />
Mata Nâsti, Pita Nâsti. Nâsti Bandhu Sahodarah<br />
Artham Nasti Grham Nâsti. Tasmat Jagrata Jagratah !<br />
Mère, père, proches, richesses et maison ne durent pas longtemps.<br />
Prends garde, sois prudent !<br />
Janma Dukham, Jane Dukham. Jaya Dukham Punah Punaha,<br />
Antyakale Maha Dukham. Tasmat Jagrata Jagratah !<br />
26
Naissance, vieillesse, victoires du monde ne sont que misères et la mort est la plus grande<br />
de toutes. Prends garde, sois prudent !<br />
(Versets Sanskrits)<br />
Pendant toute la récitation de ces versets, le roi éprouva une joie intense. Il pensa même<br />
que le grand Adi Shankara en personne était venu dans son palais. Lorsque tout fut<br />
terminé, le roi appela un ministre dans l’antichambre et lui remit une bourse pleine de<br />
pièces d’or, lui donnant l’ordre de la donner à l’acteur. Celui-ci déclara « Majesté, je n’ai<br />
pas besoin de cet or. J’ai renoncé à toutes les choses de ce monde, j’ai tout quitté pour<br />
prendre l’habit de Sanyasin – renonçant. Que ferais-je de cet or ? Reprenez-le. » et sur<br />
ces mots il quitta le palais.<br />
Le jour suivant, le même acteur, déguisé cette fois en danseuse, se présenta à la cour du<br />
roi. Devant l’assemblée des courtisans, il fit une performance admirable. A la fin du<br />
spectacle, le roi fit apporter quelques pièces d’or sur un plateau et ordonna à son ministre<br />
de les remettre à l’acteur, en gage de son exhibition. L’acteur s’exclama « Majesté, ceci<br />
n’est pas suffisant ! » Le roi se souvint de lui, venu le jour précédent, et dit « Hier, j’avais<br />
préparé pour toi un sac plein d’or, mais tu l’as refusé en disant que tu n’en avais pas<br />
besoin. Aujourd’hui, tu proclames que ton gage n’est pas suffisant. Quelle est la raison de<br />
ton comportement ? »<br />
L’acteur répondit « Sir, mon comportement est approprié à l’habit que je porte. Si je n’ai<br />
pas la dignité du rôle que j’interprète, ma réputation en souffrira gravement. »<br />
L’homme d’aujourd’hui porte un costume (a une forme) d’être humain et interprète<br />
toutes les danses correspondantes à son costume, mais il néglige sa dignité humaine.<br />
Nous ne pouvons gagner la juste considération qu’à condition de nous respecter nousmêmes,<br />
car sans cela, qui nous respectera ? Commençons donc par avoir de la dignité.<br />
Nous sommes nés en tant qu’êtres humains, alors comportons-nous comme des êtres<br />
humains et sauvegardons notre dignité humaine. Le respect du Soi est un sentiment très<br />
important.<br />
Tous les étudiants connaissent l’histoire d’Abraham Lincoln. Cet homme naquit dans une<br />
famille très pauvre. Sa mère l’éduqua avec tendresse et attention. Pour se rendre à l’école,<br />
l’enfant accompagnait quelques camarades provenant de familles riches. Lorsqu’ils<br />
voyaient les vêtements rapiécés que Lincoln portait, et sans aucun respect pour sa<br />
condition de pauvreté, les autres enfants avaient l’habitude de le tyranniser et de le<br />
montrer du doigt en disant « C’est un pauvre, un parasite de la société, un paria » etc.<br />
Un jour, de retour à son logis, Lincoln dit « Maman, tous mes camarades ont de beaux<br />
vêtements pour aller à l’école. Ils portent des vêtements confectionnés dans des étoffes<br />
coûteuses. Moi je n’ai rien de tout cela. Les autres me déconsidèrent et m’insultent. »<br />
Dans le passé comme à présent, les paroles d’une mère sont un nectar d’immortalité. La<br />
mère d’Abraham Lincoln lui dit « Mon petit, tâche de bien comprendre dans quelle<br />
27
situation difficile se trouve la famille. Nous devons vivre en rapport à notre condition. Il<br />
n’existe pas de plus beau vêtement que sa propre dignité. Laisse les enfants penser ce<br />
qu’ils veulent, mon petit, reste en silence et sauvegarde ta dignité. »<br />
Pendant toute sa vie, Lincoln se souvint de cet enseignement maternel et le mit en<br />
pratique.<br />
Après peu de temps, sa mère mourut. Son père se remaria ; la deuxième épouse de son<br />
père était très bonne, chère petite ! Elle disait à l’enfant « Mon trésor, mon petit<br />
Abraham, je vois que tu luttes âprement pour sauver ta dignité. Cet honneur sera ta<br />
protection ; ne le perds jamais. Souviens-toi constamment des paroles de ta mère. » Elle<br />
lui parlait ainsi.<br />
Quelques années plus tard, la mort emporta aussi son père. Abraham Lincoln ne pouvait<br />
plus rester dans cette famille. Agé de seize ans, il commença à vendre des journaux et<br />
monta ensuite une petite entreprise commerciale. Sauver sa dignité était essentiel pour<br />
lui. Il sacrifia n’importe quoi pour défendre le respect de son Soi.<br />
Entre-temps, pensant que Lincoln était un homme juste et bon, tous ses amis<br />
l’encouragèrent à s’inscrire sur les listes électorales. Il y eut des élections générales en<br />
Amérique et Lincoln y prit part. Le monde l’appréciait pour sa bonté, même s’il était<br />
encore jeune pour assumer de hautes fonctions. C’est ainsi qu’Abraham Lincoln devint<br />
président des États-Unis d’Amérique.<br />
Comment cet homme, né au sein d’une famille pauvre, put devenir Président<br />
d’Amérique ? Sa vraie fortune consistait en respect de son Soi. Cette attitude est la Vidya<br />
– la connaissance – authentique.<br />
Étudiants !<br />
Prenez soin de sauvegarder la dignité de votre Soi ; grâce à ce respect du Soi, vous<br />
obtiendrez l’Atmânanda – la béatitude du Soi. Aussi, comprenez à fond cet Atma. Aham<br />
signifie « Je ». Que cette conviction devienne constante ! Partant de cette idée, les Védas<br />
déclarent :<br />
Aham Brahmâsmi<br />
Je suis le Brahman (l’un des quatre grands axiomes védiques).<br />
A Mon point de vue, même une maxime de ce type n’est pas tout à fait juste. Je veux dire<br />
que dans cette déclaration « Je suis le Brahman », il y a encore une nuance de dualité.<br />
Aham – moi – et Brahman doivent se fondre ensemble, n’est-ce pas ! La Vérité est unité,<br />
pas dualité. C’est pourquoi l’on dit que si deux principes sont présents, ce ne peut être la<br />
Vérité.<br />
Par conséquent, chacun de vous devrait accepter l’unité, la pratiquer, avoir foi en elle et<br />
sanctifier sa vie grâce à elle.<br />
28
Faites appel à votre Atma Shakti – la force du Soi – dans les moindres choses de<br />
l’existence. Il n’existe pas de puissance plus grande que celle de l’Atma. Elle vous<br />
procure toutes les richesses, toutes les vertus et toute la réputation possibles. Vivez donc<br />
dans le respect de votre Soi.<br />
Ce jour est extrêmement sacré. C’est Shivaratri. Une nuit survient toutes les vingt-quatre<br />
heures. Quelle est la différence entre cette ratri – nuit – et les nuits ordinaires ? Nous<br />
avons vécu tant de nuits, n’est-ce pas ! Mais cette nuit-ci est nommée Shivaratri – la nuit<br />
auspicieuse. Pourquoi est-elle plus favorable que les autres ?<br />
Le mental humain a seize aspects. Lorsque la nuit de Shiva arrive, quinze aspects sont<br />
déjà résolus, il n’en reste plus qu’un. Quand se résoudra ce dernier aspect ? Aujourd’hui<br />
même, cette nuit, si nous maintenons la juste attitude mentale. Pensons « Cela représente<br />
l’occasion de ma vie ».<br />
En quoi consiste cette pratique ? Elle sert exclusivement à éloigner toute souillure de<br />
notre cœur. Cela veut dire que nous devons écarter tout sentiment négatif, toute<br />
imagination ou pensée perverse, en somme toutes les mauvaises attitudes mentales qui<br />
couvrent notre Antahkârana et qui sont suscitées par nos sens. Nous nous dégradons si<br />
facilement à cause de ces sens ! Ils sont à l’origine de toutes nos erreurs. Si nous<br />
commettons tant d’actes erronés, c’est essentiellement dû à nos sens. Nous devrions être<br />
en mesure de rejeter les pensées qui nous viennent. C’est en cela que consiste la Sadhana<br />
que nous devrions pratiquer.<br />
La maîtrise des sens ne s’apprend pas en égrainant le rosaire ou en répétant Râm, Râm,<br />
Râm, Râm, ni en tenant les yeux clos et en contemplant Dieu. Ce n’est pas ce type de<br />
pratiques que nous devrions adopter.<br />
Stimuler et développer en nous des sentiments sacrés, voilà ce qu’il faut ! N’avoir que<br />
des pensées Divines, à l’exclusion de toute autre. Regarder toute personne avec un<br />
sentiment Divin. Respecter tout le monde. Il suffit de penser « Toutes ces personnes sont<br />
mes proches. Je leur appartiens. » Si vous parvenez à développer ce type d’attitude<br />
mentale, votre vie deviendra très heureuse. Pas la moindre préoccupation n’y projettera<br />
son ombre. Les anxiétés vous viennent parce que vous cultivez une multitude de pensées<br />
et établissez des différences entre les personnes et entre les choses.<br />
C’est un peu comme l’acteur qui se vêtait un jour comme une danseuse et un autre jour<br />
comme le sage Shankarâcharya, n’est-ce pas ! Lorsqu’il interprétait le rôle d’une<br />
danseuse, ses désirs s’accroissaient. En revanche, lorsqu’il récitait les versets de<br />
Shankaracharya, il se comportait comme un parfait renonçant.<br />
Que représente notre corps ? L’on en dit ceci :<br />
Punar api Jananam Punar api Maranam<br />
Punar api Jananîjathare sayanam<br />
Iha samsâre Bahudustâre<br />
Kripayâ’ pare Pâhi Murâre<br />
29
Naissances et morts sans fin. Naître encore une fois dans le ventre d’une mère !<br />
Comme il est ardu de passer cet océan de l’illusion ! Que Ta grâce me sauve, ô<br />
Destructeur de Mura !<br />
(Strophe du « Baja Govinda » attribuée à Nityanâtha, disciple de Shankarâcharya)<br />
Sur les rives du Gange, un jeune Brahmane récitait par cœur les règles de la grammaire<br />
sanskrite «Dukrun Karane, Dukrun Karane ». Il voulait mémoriser la grammaire de<br />
Panini. Shankarâcharya s’approchait justement du fleuve sacré avec quatorze disciples,<br />
pour y prendre un bain rituel. Il donna l’ordre à ses élèves de s’arrêter à cet endroit et il<br />
s’approcha du jeune Brahmane. « Cher ami, honorable Brahmane ! En quoi engages-tu<br />
ton esprit ? » L’étudiant répondit « J’apprends la grammaire de Panini » - « Que gagnestu<br />
à connaître ces règles ? » demanda Shankara. « Je deviendrai un érudit de renom et je<br />
pourrai entrer à la Cour du Roi. Une fois accepté à la Cour, j’obtiendrai toutes les<br />
richesses que je voudrai. Grâce à celles-ci, ma famille et moi-même vivrons dans le<br />
confort. » déclara le jeune homme. Shankara insista « Combien d’années te reste-t-il à<br />
vivre ? » - « Je vivrai aussi longtemps que ce corps sera en vie. » - « Et après ? » - « Je<br />
n’en sais rien ! » répondit le Brahmane tout confus. Alors Shankarâcharya chanta :<br />
(Swami chante)<br />
Bhaja Govindam, Bhaja Govindam<br />
Bhaja Govindam Mûdhamate<br />
Samprâpte Sannihite Kâle<br />
Nahi nahi Raksati dukrunkarane.<br />
Pauvre fou, contemple Govinda, contemple Govinda contemple Govinda.<br />
Lorsque l’heure de ta mort sera venue, les règles de grammaire ne te seront certes<br />
d’aucun secours.<br />
(Shankarâcharya – Mohamudgara)<br />
« Tête de linotte ! Tu peux réciter ces règles de grammaire aussi longtemps que tu es en<br />
vie, mais une fois décédé, à qui les répéteras-tu ? Une fois mort, qui prendra encore soin<br />
de toi ? Non, non, chante dès à présent les louanges du Seigneur ! Ne te démènes pas<br />
pour acquérir ces connaissances livresques. »<br />
L’érudition ne concerne que le sentier Pravritti. Elle nous est utile pour une certaine<br />
période et c’est tout. Votre jeunesse vous fait oublier cette vérité.<br />
Combien de temps dure la jeunesse ? Vous n’en savez-rien. Lorsque la jeunesse est<br />
présente, elle n’annonce pas la date de son départ. Quand vient-elle ? Quand s’en va-telle<br />
? Ne mettez donc pas votre foi en cette jeunesse éphémère, placez-la plutôt dans le<br />
cœur de Dieu et tenez à celui-ci comme à la nature de l’Atma.<br />
Alimentez votre confiance dans votre Soi, car c’est elle qui est nécessaire. Dès lors vous<br />
obtiendrez la satisfaction du Soi et à travers elle, vous serez prêts au sacrifice de soi. A<br />
partir du moment où vous sacrifiez votre ego, la réalisation du Soi peut advenir.<br />
30
Étudiants !<br />
Il est donc essentiel que chacun de vous cherche à protéger sa propre dignité. Cette<br />
dignité vous conduira en tous lieux ; Le monde lui-même vous respectera. Vous devriez<br />
avoir droit à ce respect, mais vous agissez de façon à ruiner votre propre dignité.<br />
Que signifie le Soi ? Le Soi est Atma, c’est le « Je » et ce « Je » est Atma. Indépendant de<br />
l’âge du corps, il ne subit aucun changement, il est toujours authentique et éternel. Prenez<br />
clairement conscience du fait que ce « Je » est Divin.<br />
Rien ne peut exister sans base. Or, si des ondes s’élèves, cela veut dire qu’il existe<br />
nécessairement une base qui les supporte. Les ondes ne peuvent absolument pas s’élever<br />
s’il n’y a pas d’eau sous elles. En l’absence d’eau, on ne peut même pas imaginer<br />
l’existence de vagues.<br />
Ceci est la raison pour laquelle nous devons avant tout comprendre la nature de l’Atma.<br />
Tout ce qui apparaît en ce monde va et vient, comme des nuages en transit dans le ciel.<br />
Bon et mauvais, éloges et blâmes, acceptation et refus, tout cela apparaît et disparaît. Dès<br />
lors, il importe de garder notre esprit fermement ancré sur la nature de l’Atma.<br />
Observez cette petite chose. C’est quoi ? (Swami indique Son corps) C’est Mon Dehâtma<br />
– (Atma+Deha) – corps. Qui suis-je ? Je suis un Jîvâtma – (Atma+Jîva) – âme<br />
individuelle – et intérieurement, qui suis-Je ? Je suis le Paramâtma – (Atma+Para) – le<br />
Soi suprême, le Tout-Puissant. Il y a trois termes, Deha, Jîva, Para, trois préfixes<br />
interchangeables, mais le terme Atma est toujours là, car il est immuable. L’Atma est<br />
unique et ne subit aucune modification.<br />
Ceci est le Dehâtma. En lui réside l’Atma. En Mon Jîvâtma, il y a l’Atma. Il est<br />
impossible de le changer. Le Jîva ou le Deha peuvent subir des modifications, mais non<br />
l’Atma.<br />
A votre naissance, vous étiez un petit bébé. Après dix ans, on vous appelait « garçon » ; à<br />
dix-huit ans vous êtes un jeune homme et dans la vieillesse, vous serez un vieillard. Votre<br />
corps a subi des changements de l’enfance à l’adolescence et ensuite à l’âge mûr, mais<br />
vous, vous n’avez pas changé. Votre âge change, les choses extérieures changent avec le<br />
passage du temps, mais pas vous. Voilà en quoi consiste l’ignorance qui vous tenaille.<br />
Lorsque vous voyagez en train, les montagnes, les collines, les arbres, etc., semblent se<br />
mouvoir. Lorsque les nuages traversent le ciel, la lune elle-même semble bouger, mais en<br />
fait elle ne se meut pas ; seuls les nuages sont en mouvement.<br />
D’une façon semblable, nos pensées sont des nuages en transit, mais la nature de l’Atma<br />
ne s’encourt nulle part, elle est totalement stable. Nous devons avant tout comprendre<br />
cette vérité. Dès lors, nous seront toujours impassibles, en notre nature d’éternité et de<br />
vérité. Ayons pleine foi en cet Atma éternel et véridique. Tenant toujours cette vérité à<br />
31
l’esprit, cette nature de l’Atma nous apportera le plein fruit de toutes nos Sadhanas, de<br />
quelque type qu’elles soient.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Ce jour est particulièrement sacré. A partir de 6 heures (18 heures), nous entrerons dans<br />
un temps très auspicieux et dans ce lapse de temps aura lieu l’Atma Lingodbhava –<br />
l’émergence de l’Atma Lingam.<br />
En nous, tout est or ; c’est la raison pour laquelle l’homme est nommé Suvarna - tout en<br />
or. Dieu est appelé Hiranyagarbha – matrice d’or. Les Hiranyalingams se manifestent en<br />
celui qui est Hiranyagarbha. Ils sont présents en tout un chacun. Ne croyez pas qu’ils se<br />
produisent en Swami seulement, c’est une grave erreur de pensez cela ! Vous aussi, vous<br />
êtes essentiellement des Hiranyagarbhas. Vous êtes des expressions Divines<br />
rayonnantes, permanentes. N’oubliez pas votre nature et rendez-la stable en votre cœur.<br />
Toute la conscience qui naît en vous est Conscience Divine. En quoi pensez-vous qu’elle<br />
consiste ? Par exemple, dans nos collèges, le programme prévoit une classe de « prise de<br />
conscience ». Que disent les professeurs au sujet de ce cours ? Ils disent que l’on doit y<br />
enseigner Sathya, Dharma, Shanti, Prema et des choses similaires. Mais en fait, la « prise<br />
de conscience » est une compréhension globale. Si nous étudions un peu de ceci et un peu<br />
de cela, nous ne pouvons pas parler de « prise de conscience ».<br />
(Swami montre Son mouchoir) A Ma question « C’est quoi ? » vous répondez « C’est un<br />
tissu » ; nous ne sommes pas dans la conscience totale. En effet, pour prendre pleinement<br />
conscience de cet objet, il faut le déployer (Swami étale Son mouchoir sur la table). Dès<br />
lors vous prenez conscience de sa nature de mouchoir. C’est cela que l’on appelle<br />
« prendre conscience ». La prise de conscience est l’acquisition d’une pleine<br />
compréhension. Après avoir étudié méticuleusement un sujet, lorsque nous le<br />
connaissons dans sa totalité et sous tous ses aspects, nous en avons pris conscience.<br />
Mais si après avoir vu un petit bout de queue, nous déclarons avoir vu un rat, en avonsnous<br />
la conscience ?<br />
Les gens d’aujourd’hui se contentent de prendre en considération quelques petits aspects<br />
d’une question et ne s’attardent que sur des points secondaires, mais ils déclarent<br />
pompeusement qu’ils ont pris conscience de la totalité. Il ne s’agit absolument pas d’une<br />
« prise de conscience ».<br />
L’homme doit comprendre pleinement sa valeur humaine. Pour le moment, il n’est<br />
humain que par la forme physique ; les sentiments appropriés à cette forme doivent<br />
encore naître en lui. A quoi sert-il d’avoir une forme humaine si l’on a un comportement<br />
de singe ? Vous êtes le Mankind – (anglais) genre humain – et non un Monkey mind –<br />
(anglais) mental de singe. Soyez donc de dignes exemplaires du genre humain. C’est cela<br />
que vous devriez apprendre à être.<br />
32
Que signifie kind (de mankind) ? Cela veut dire « compassion, bonté » Vous devriez<br />
vivre votre existence en exprimant cette bonté. « Homme » signifie compassion ;<br />
l’homme est l’expression même de la compassion. Aussi vivons et réalisons une vie de<br />
compassion.<br />
Pour cette raison, le cœur humain porte le nom de Hridaya – plein de compassion.<br />
L’homme est essentiellement un être plein de bonté et de compassion. A présent,<br />
toutefois, il parle de Hridaya – du cœur spirituel – mais il est en train de changer celui-ci<br />
en un cœur démoniaque.<br />
Quelle que soit la situation, veillons à ce qu’aucun sentiment négatif tel que la colère, le<br />
chagrin, l’envie, la jalousie, l’affectation et l’artifice, ne vienne contaminer notre cœur.<br />
Ne succombons pas aux vils désirs.<br />
Voyez, en ce monde, combien de changements en tous genres interviennent dans le<br />
comportement de Prakriti – Nature -. A quoi devons-nous les attribuer ? Uniquement au<br />
comportement incorrect des humains. Il y a quelques jours, un très grand tremblement de<br />
terre a secoué le Gujarat , causant la mort de centaines de milliers de personnes, pauvres<br />
gens ! Mais si l’on observe ce lieu, on y voit seulement des gens privés de compassion et<br />
de charité. Pourquoi ? Parce que les hommes ne sont pas satisfaits de ce qu’ils ont. Ils<br />
veulent assouvir des désirs sans limites.<br />
Ainsi, voulant exploiter les gisements pétrolifères, les hommes entreprennent le forage de<br />
puits dans le sol. La terre a besoin de garder un certain équilibre, n’est-ce pas ! Dans Sa<br />
création, Dieu a mis chaque chose en équilibre. Celui-ci est essentiel. Même l’équilibre<br />
des océans doit être respecté. Mais au lieu de cela, les hommes pêchent chaque jour des<br />
millions de poissons et compromettent l’équilibre écologique des océans.<br />
Lorsque la terre perd son équilibre, l’homme, qui est le « roi de la création », subit de<br />
grandes calamités. Nous voyons survenir des séismes. Qu’est-ce qu’un tremblement de<br />
terre ? Si le Kampam – vacillement, perte de la stabilité – se manifeste en nous, il advient<br />
un séisme. Or à présent, l’instabilité que les hommes provoquent prend des proportions<br />
exagérées. Ils exploitent toutes les ressources de la planète et par conséquent un<br />
changement est en acte sur le globe entier. Non seulement en Bharat, mais partout dans le<br />
monde, les populations doivent absolument contrôler et préserver l’équilibre de<br />
l’environnement.<br />
Les Cinq Eléments sont l’expression de Dieu. La Terre l’est également et c’est pourquoi,<br />
depuis l’antiquité, ses habitants lui ont offert leurs hommages et l’on nommée Bhu-Devi –<br />
la Déesse Terre.<br />
Le fleuve Gange est né sur cette Terre et porte le nom de Ganga Deva – le Dieu Gange.<br />
En face de lui, les gens s’inclinaient et pratiquaient des rituels d’adoration.<br />
Le Vent, Vayu-Deva, avait droit à la même considération.<br />
33
Donc, les habitants de la Terre avaient parfaitement conscience de la Divinité des Cinq<br />
Eléments. Ils savaient, mais à la longue ils ont fini par faire mauvais usage des éléments.<br />
Lorsque nous comprendrons à nouveau que tout est la manifestation de la Divinité, nous<br />
connaîtrons le bien-être.<br />
Il y a quelques jours, J’ai fait charger des sacs de riz et de lentilles sur des camions et Je<br />
les ai envoyés au Gujarat. Certaines personnes objectèrent « Swami, pourquoi dépenser<br />
tout cet argent et affronter tant de problèmes ? Si le cataclysme avait été empêché, il n’y<br />
aurait pas tant de difficultés, n’est-ce pas ! Nous n’aurions pas cet état de calamité ! »<br />
Je répondis « Mon cher, les hommes sont seuls responsables des séismes. Ils rompent<br />
l’équilibre de la planète. De toute façon, ce que l’on appelle séisme est un changement en<br />
Prakriti. Aussi la juste attitude, c’est d’accepter les lois de la Nature. La Terre a<br />
simplement répondu à la Loi naturelle.<br />
Quant à vous, expérimentez l’amour qui est le propre des humains. Développez votre<br />
Prema. Cela est votre loi naturelle. La nature de la Terre est faite d’équilibre. Lorsque cet<br />
équilibre est rompu, elle se met en colère et détruit tout. Voilà pourquoi il est essentiel<br />
que vous protégiez les sentiments Divins qui appartiennent à votre nature humaine.<br />
Chaque entité doit protéger son propre équilibre et sa propre situation. Chez l’homme<br />
aussi, l’équilibre doit être protégé. Qu’advient-il lorsque nous dérobons à la Terre toutes<br />
les ressources naturelles en pensant « Tout ce que Dieu a créé a été mis à notre<br />
disposition pour notre confort » ?<br />
Il y avait une fois une cane qui pondait chaque jour un œuf en or. Que fit un grand malin<br />
animé de désirs pervers ? Il pensa « Si je dois attendre patiemment que les œufs soient<br />
pondus jour après jour, combien de temps me faudra-t-il attendre pour devenir riche ? » Il<br />
pensa plus astucieux d’ouvrir l’estomac de la bête, car il croyait y trouver tous les œufs<br />
d’or que la pauvre cane aurait pondus les jours suivants. Mais les œufs étaient produits un<br />
par un. Sans chercher à comprendre le pourquoi et le comment, il éventra tout<br />
simplement la pauvre cane qui produisait ces œufs extraordinaires.<br />
C’est exactement ce que nous faisons aujourd’hui !<br />
Contentons-nous de ce qui est propre à Prakriti, de ce qui nous donne du bonheur, et<br />
c’est tout. Ne nous acharnons pas à vouloir obtenir tout le bonheur d’un seul coup. En<br />
luttant ainsi, nous finissons par tuer la cane aux œufs d’or. Veillons donc à protéger nos<br />
qualités humaines.<br />
Aujourd’hui, tous les savants aspirent à faire de nouvelles découvertes scientifiques<br />
révolutionnaires. Les sciences et la technologie ont fait d’immenses progrès. Mais qu’en<br />
résulte-t-il ? Les séismes se multiplient. Non seulement cela, mais les pluies ont<br />
également cessé de tomber régulièrement. Toute cette science ! Elle aussi doit être<br />
utilisée avec discernement. Si nous dépassons les frontières, elle devient incontrôlable.<br />
34
Protégeons donc la Nature, dans toute la mesure du possible, à travers les êtres humains.<br />
Veillons à rester dans la Vérité, gardons-nous de modifier notre comportement<br />
dharmique. Quelle que soit la situation, adhérons strictement à la Vérité. Les anciens<br />
sages disaient :<br />
Satyam Bruyat, Priyam Bruyat<br />
Na Bruyat Satyam Apriyam<br />
Dis la Vérité, parle agréablement.<br />
Abstiens-toi de dire la Vérité<br />
si elle est inacceptable.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Satyam Bruyat – C’est notre Dharma moral.<br />
Priyam Bruyat - C’est notre Dharma dharmique.<br />
Na Bruyat satyam Apriyam – C’est notre Dharma spirituel.<br />
Protégeons ces trois aspects du Dharma.<br />
Étudiants !<br />
Vous avez une longue vie en face de vous. Puisque votre voyage sera long, à partir<br />
d’aujourd’hui, faites en sorte qu’il soit sacré et ne faites mauvais usage d’aucune chose<br />
en ce monde. Utilisez avec sagacité les choses dont vous avez besoin. Apportez aux<br />
autres le secours qui les rendra heureux. C’est en cela que consiste votre tâche.<br />
Assurez-vous des connaissances et tirez tout le bien possible de ce que vous apprenez<br />
pour ensuite le partager avec les autres. C’est cela que vous devriez étudier.<br />
(Swami conclut Son discours sans entonner aucun bhajan, mais donne l’ordre de<br />
commencer les chants de la nuit. Après une heure et demie de chants, exactement à 18h<br />
55. Swami donne le jour à un magnifique Lingam d’or pur qui reste exposé sur Sa table<br />
pendant toute la nuit.)<br />
(Prashanti Nilayam, <strong>Sai</strong> Kulwant Hall)<br />
35
AYEZ UNE FOI FERME EN L’ATMA<br />
22 février 2001<br />
« Les mauvais effets de l’Âge de Kali ne peuvent ébranler celui dont le cœur est rempli<br />
de compassion, celui dont la parole est imprégnée de vérité et dont le corps est utilisé<br />
pour servir les autres. »<br />
(Verset Sanskrit)<br />
En ce monde, tous les êtres se classent en quatre catégories :<br />
1. Andaja, celui qui naît d’un œuf<br />
2. Pindaja, celui qui naît du ventre de la mère<br />
3. Uthbhija, celui qui naît de la terre<br />
4. Swedaja, celui qui naît de l’humidité.<br />
Chaque catégorie comprend 2.100.000 espèces. C’est pourquoi il est dit que la création<br />
de Dieu compte 8.400.000 espèces. Ces 8.400.000 espèces sont soumises à trois sortes de<br />
souffrances : Adhibouthika, Adhidaivika et Adhyatmika. Adhibouthika se rapporte aux<br />
maladies causées par l’attachement de l’homme au monde physique. Il se rapporte aussi<br />
aux maladies causées par les insectes comme les moustiques etc. Adhidaivika se rapporte<br />
à la souffrance causée par les calamités naturelles comme les tremblements de terre, les<br />
inondations et les épidémies comme le choléra, la peste etc. Adhyatmika se rapporte à la<br />
souffrance qui résulte d’une alimentation incorrecte et des mauvaises habitudes. Il est<br />
aussi symptomatique de la souffrance causée par les animaux cruels et les mauvaises<br />
personnes. Quel est le remède pour ces trois types de souffrance ? Une foi ferme dans le<br />
Soi est le remède, la panacée pour toutes les souffrances. On devrait s’efforcer<br />
d’expérimenter la Béatitude Suprême pour laquelle neuf voies de dévotion sont prescrites<br />
– Sravanam, Kirtanam, Vishnusmaranam, Padasevadam, Archanam, Vandanam, Dasyam,<br />
Sneham, Atmanivedanam – respectivement : écouter les gloires du Seigneur, chanter les<br />
gloires du Seigneur, contempler Vishnu, servir les Pieds de Lotus du Seigneur, offrir le<br />
culte, respecter toute vie et la nature, servir le Seigneur en tant que serviteur, adorer le<br />
Seigneur en tant qu’ami et s’abandonner au Seigneur. L’homme peut se débarrasser de<br />
ses misères en s’engageant dans une de ces neuf voies.<br />
Avant que ne commence la guerre du Kurukshetra, Duryodhana et Dussasana se<br />
prosternèrent devant leur mère Gandhari pour recevoir ses bénédictions. Gandhari était<br />
une personne au cœur pur, au mental stable et à l’amour désintéressé. Elle les bénit en<br />
disant :<br />
Yatho Dharmah Thatho Jayaha<br />
« Où est Krishna, là se trouve la Conduite juste.<br />
Où est Krishna, là est la victoire. »<br />
36
Vous êtes nés en tant qu’êtres humains, mais suivez-vous le Dharma prescrit pour un être<br />
humain ? Si vous le suivez, le Dharma vous protégera certainement.<br />
De nos jours, l’homme est soumis à la souffrance parce qu’il a oublié la Source d’où il<br />
vient. Le poisson est né de l’eau ; il ne peut vivre ne fût-ce qu’un instant hors de l’eau et<br />
n’est heureux que quand il se trouve dans l’eau, son lieu d’origine. Quelle est la source<br />
originelle de l’homme ? Le Seigneur Krishna a déclaré dans la Gita :<br />
Mamaivamsho Jeevaloke Jeevabhuta Sanathanaha.<br />
« L’Atma éternel en tous les êtres est une partie de Mon Être. »<br />
Ainsi, il est évident que l’homme est une étincelle du Divin. Il est originaire du Principe<br />
de l’Atma. Étant né de l’Atma, l’homme devrait toujours méditer sur l’Atma. S’il<br />
l’oublie, il donnera des signes d’agitation face aux épreuves. N’oubliez donc jamais<br />
l’Atma, votre lieu d’origine. Ayez foi en l’Atma, respectez-Le et vénérez-le. Traitez-le<br />
comme le fondement de votre vie. C’est le Dharma auquel l’homme devrait adhérer.<br />
Vous pouvez occuper des postes d’autorité, être riches et prospères, mais cela ne peut<br />
vous protéger. Seule la foi dans le Soi le peut. Impliquez-vous dans un travail qui vous<br />
plaît, mais ayez toujours une foi inébranlable en l’Atma.<br />
Lorsqu’une mère va chercher de l’eau à la rivière, elle laisse son enfant dans le berceau.<br />
Sur le chemin de retour il lui est loisible de bavarder avec d’autres femmes tout en<br />
portant le pot rempli d’eau sur la tête. Cependant, son esprit sera fixé en permanence sur<br />
son enfant. Elle souhaitera rentrer à la maison aussi vite que possible de crainte que son<br />
enfant se réveille et se mette à pleurer. De même, dans toutes vos activités votre mental<br />
devrait être constamment fixé sur l’Atma, cela devrait être votre objectif. Vous avez<br />
participé aux bhajans toute la nuit. Vous les chantez sur des mélodies et des rythmes<br />
différents mais, tout en chantant, votre mental devrait être sans cesse fixé sur l’Atma.<br />
Toutes vos actions doivent être accomplies dans le seul but de plaire à Dieu. Arjuna<br />
demanda au Seigneur Krishna comment il pourrait se battre au cours de la guerre s’il<br />
devait tout le temps penser à Dieu. Krishna répondit, « O nigaud, c’est ton corps et les<br />
sens qui sont engagés dans la bataille. Ceci étant, tu peux toujours focaliser ton mental<br />
sur Dieu. »<br />
Orientez votre mental sur Dieu plutôt que sur les sens. Comme Je l’ai souligné hier, les<br />
sens sont responsables à la fois du mérite et du péché. Si vous en faites mauvais usage,<br />
vous encourez le péché. S’ils sont utilisés correctement, ils mènent au mérite. Parlez<br />
doucement et gentiment et développez un bon esprit. Alors seulement vous gagnerez le<br />
respect des autres. Vous ne pouvez pas toujours obliger, mais vous pouvez toujours parler<br />
avec obligeance. Développez la vision juste. Les mauvais regards vous mettront en<br />
danger. Keechaka jeta des regards malsains sur Draupadi ce qui, finalement, lui valut la<br />
mort des mains de Bhima. N’écoutez pas les paroles malveillantes. Kaikeyi prêta<br />
attention à de telles paroles prononcées par Manthara ; en fin de compte, cela conduisit à<br />
l’exil de Rama qu’elle avait aimé plus que son propre fils Bharata. Aujourd’hui, trouvezvous<br />
une femme qui porte le nom de Kaikeyi ou de Manthara ? Non. La société ne<br />
respectera pas ceux qui se laissent aller à dire ou à écouter des propos malveillants. Vous<br />
37
devriez donc toujours exprimer et écouter de bonnes paroles. S’il vous arrive d’entendre<br />
certaines choses désobligeantes, ne les partagez pas avec d’autres. Pourquoi provoquer<br />
l’agitation chez eux en leur racontant quelque chose qui vous a perturbé ? De nos jours, il<br />
y a des gens qui non seulement prêtent l’oreille à des paroles malveillantes mais qui, en<br />
plus, les répandent dans la société, causant par là énormément d’agitation.<br />
Paropakara Punyaya Papaya Parapeedanam<br />
« On atteint le mérite en servant les autres,<br />
et on commet le péché en leur causant du tort. »<br />
Que votre langue prononce des mots qui apporteront la joie aux autres. C’est précisément<br />
ce que vous avez fait en cette sainte nuit. Vous avez chanté le Nom de Dieu qui a donné<br />
la joie à tout un chacun. Lorsque vous pensez à Dieu, il ne vous sera pas possible de<br />
critiquer et de dire du mal des autres ; mais il y a une sorte de prière par laquelle le fidèle<br />
rappelle à Dieu ceux qui se sont mal conduits envers Lui. Un jour donc, Vidhura pria<br />
Krishna, « O Krishna, pourquoi ne viens-Tu pas dans ma maison ? Je ne T’ai jamais<br />
attaché à un pilier et fouetté comme le fit Sakkubai, Ta belle-mère. Jamais je n’ai tenté de<br />
Te faire tort comme le fit Kamsa. Jamais je ne T’ai insulté comme le fit Sisuphala. Alors,<br />
pourquoi ne visites-Tu pas ma maison ? »<br />
Vous savez peut-être comment Sisuphala lança des injures à Krishna au cours d’une<br />
audience publique, mettant en doute la légitimité pour Krishna de recevoir la grande<br />
offrande faite par Dharmaraja lors de la conclusion du Rajasuya Yaga. Il dit, « O Krishna,<br />
qu’est-ce qui Te fait croire que Tu mérites cette grande offrande plus que les autres en<br />
cette cour ? Est-ce parce que Tu as joué des tours aux Gopikas comme bon Te semblait ?<br />
Ne Te livre pas à l’auto-glorification, tais-Toi. » Ainsi, parce que Sisuphala avait dépassé<br />
les limites, Krishna prit le plat dans lequel l’offrande était faite et le jeta vers Sisuphala,<br />
ce qui le décapita en moins de deux. L’acte de Krishna fut apprécié par tout un chacun.<br />
Beaucoup de personnes ont le sentiment que Krishna a utilisé Son Chakra, disque, pour<br />
tuer Sisuphala, mais en fait c’est seulement le plat qui le décapita. Quand le moment n’est<br />
pas favorable, même un bâton dans la main deviendra un serpent. Au contraire, si votre<br />
temps est favorable, même si vous marchez sur un serpent, il ne vous fera aucun mal ; il<br />
sera comme un bâton. Afin de toujours bénéficier d’un temps favorable, vous devez<br />
remplir votre cœur de sentiments sacrés. L’Histoire de Bharat regorge d’exemples qui<br />
portent témoignage de cette vérité. Cette Histoire sacrée est oubliée aujourd’hui et les<br />
gens recourent aux moyens pervers et montrent de mauvais exemples. Apprenez les<br />
leçons sacrées que vous enseigne l’Histoire de Bharat. Cultivez des sentiments sacrés.<br />
Faites en sorte que vos oreilles écoutent des histoires sacrées, que votre langue prononce<br />
des mots sacrés et que vos mains accomplissent des actions méritoires. Savez-vous<br />
pourquoi Dieu vous a donné les mains ? Est-ce seulement pour nourrir votre estomac ?<br />
Non. Elles doivent se mettre au service de la société. Savez-vous pourquoi les pieds vous<br />
sont donnés ? Pas pour arpenter les rues comme un vagabond, mais pour visiter les lieux<br />
sacrés.<br />
38
« Les effets néfastes de l’Âge de Kali ne peuvent ébranler celui dont le cœur est rempli<br />
de compassion, dont la parole est imprégnée de vérité et dont le corps est utilisé pour<br />
servir les autres. »<br />
(Verset Sanskrit)<br />
« Aujourd’hui, les gens sont prêts à écouter de vains bavardages, mais lorsque les<br />
histoires sacrées du Seigneur sont racontées, leurs oreilles se bouchent. Les gens n’en<br />
n’ont jamais assez d’aller au cinéma, mais leurs yeux se concentrent difficilement, ne fûtce<br />
qu’une minute, sur la forme merveilleuse du Seigneur. »<br />
(Chant Telugu)<br />
Les gens regardent tout et n’importe quoi avec les yeux grands ouverts, mais quand ils<br />
visitent un temple, ils ferment les yeux alors qu’ils se trouvent en face de la belle<br />
représentation du Seigneur. Quelle ironie ! Les sens peuvent vous mener soit au péché,<br />
soit au mérite. Il est de votre devoir de les mettre sur la bonne voie et de gagner ainsi le<br />
mérite. Alors Dieu exaucera tous vos souhaits. Vous n’aurez pas à le Lui demander.<br />
« Ne demande pas, O mental, ne demande pas. Au plus tu demandes, au plus tu seras<br />
négligé. Dieu vous accordera certainement ce que vous méritez, sans que vous le<br />
demandiez. N’a-t-Il pas exaucé le souhait de Sabari qui ne l’avait jamais demandé ? N’at-Il<br />
pas racheté l’oiseau Jatayu, qui n’avait jamais demandé mais qui sacrifia sa vie pour<br />
Sa Cause ? »<br />
(Poème Telugu)<br />
Ainsi, en premier lieu, rendez votre cœur pur. C’est la pureté seule qui attire le Divin. Si<br />
la limaille de fer est rouillée, l’aimant le plus puissant ne pourra l’attirer. La limaille de<br />
fer peut blâmer l’aimant disant qu’il n’a aucun pouvoir, mais l’aimant peut lui dire, «<br />
Pense ce que tu veux, ça m’est égal. Débarrasse-toi de la rouille et deviens pur. Alors<br />
seulement je t’attirerai. » De même, comment pouvez-vous espérer que Dieu attire votre<br />
mental rouillé par de mauvaises pensées ? Voyez le bien, écoutez de bonnes choses,<br />
prononcez des paroles agréables et bonnes, entreprenez des activités sacrées. Si vous<br />
agissez de cette manière, Dieu déversera Sa Grâce sur vous sans que vous le demandiez.<br />
Hier soir, à 6 heures, le moment auspicieux est arrivé au cours duquel le Linga émergea.<br />
Pourquoi le jour de Shivaratri est-il considéré comme favorable ? En voici la raison. La<br />
lune à 16 Kalas, aspects, ainsi que le mental. Le jour de Shivaratri, 15 aspects ont<br />
fusionné et il n’en reste qu’un. Si le 16ème aspect fusionne également, on atteint alors la<br />
Divinité. Cette fusion totale n’a lieu que lorsqu’on chante sans cesse le Nom de Dieu de<br />
tout son cœur. De tous les sens, celui de la langue est vraiment important.<br />
« O langue, toi qui connais le goût, tu es très sacrée.<br />
Dis la vérité de la manière la plus agréable qui soit.<br />
Chante sans cesse les Noms Divins de Govinda, Madhava et Damodhana.<br />
C’est ton devoir primordial. »<br />
(Verset Sanskrit)<br />
La langue représente le sacrifice. Quand elle goûte des mets délicieux elle les envoie à<br />
l’estomac. Mais si la nourriture est amère, la langue la crache. En plus de cela, la langue<br />
39
se comporte de façon très respectueuse. En aucune circonstance elle ne sort de sa «<br />
maison », de sa bouche. Elle accomplit tout son travail sans franchir les limites qui lui<br />
sont assignées. Tandis que les autres sens n’accomplissent chacun qu’une seule tâche, la<br />
langue seule à la capacité de faire deux sortes de travail, à savoir goûter et parler. C’est<br />
pourquoi on doit exercer un contrôle correct sur la langue de crainte qu’elle ne s’implique<br />
dans des activités coupables comme dire du mal des autres. Quand vous êtes en colère,<br />
observez le silence. Les anciens enseignaient, « Parlez moins, travaillez plus. » Moins<br />
vous parlerez, plus votre cœur restera pur.<br />
La méditation sur Dieu est le seul moyen de garder les sens purs. Mais aujourd’hui, les<br />
gens n’ont absolument aucun contrôle sur leurs sens. Même les animaux ont une raison et<br />
une saison, mais pas l’homme moderne. Il se trouve face à d’innombrables difficultés<br />
parce qu’il ne garde pas les sens sous contrôle de manière correcte. Toutes les pratiques<br />
spirituelles sont des moyens pour contrôler les sens. Mangez dans la mesure où c’est<br />
nécessaire. N’alourdissez pas votre estomac. Divisez votre estomac en trois parts égales,<br />
remplissez-en une avec la nourriture, une avec l’eau et laissez la dernière vide. Mais<br />
aujourd’hui, certaines personnes surchargent leur estomac dans une mesure telle qu’il<br />
leur est extrêmement difficile de se lever après avoir pris leur repas. Ces personnes<br />
souffriront inévitablement d’indigestion.<br />
Vous devez mettre des limites à votre nourriture, mais ne mettez aucune limite à votre<br />
amour. Il devrait être donné en toute liberté. Aimez tout un chacun. L’Amour transcende<br />
les sens, « Tous sont miens. Le Principe de vie qui existe en moi existe en chacun. »<br />
Ayez à l’esprit ce Principe d’unité et partagez votre amour avec tout le monde. L’Amour<br />
seul peut conférer la paix à laquelle chacun aspire.<br />
Vos Vasanas, tendances innées, dépendent du sentiment que vous entretenez dans votre<br />
cœur. Voici un petit exemple. Un papier n’a pas d’odeur par lui-même. Selon qu’on<br />
l’utilise pour envelopper des sandales, du poisson séché ou des fleurs de jasmin, il<br />
dégagera une odeur qui correspond à la chose enveloppée, agréable ou désagréable. Votre<br />
cœur peut être comparé à un papier. Si de bons sentiments sont « emballés » en lui, vous<br />
développerez certainement de bonnes tendances. Voyez le bien, écoutez ce qui est bien,<br />
parlez en bien et faites le bien et les mauvaises effets de l’Âge de Kali n’auront aucun<br />
impact sur vous. Ne permettez pas au Kali Prabhava, aux effets de l’Âge de Kali, de<br />
dominer votre Swabhava, votre vraie nature. De nos jours, la pratique du Dharma décline<br />
rapidement et en conséquence le niveau d’eau dans la terre baisse aussi. La qualité<br />
humaine est devenue rare. Il n’y a ni pureté dans la société ni moralité en politique.<br />
Neethi, la moralité seule peut soutenir Manava Jathi, la race humaine.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Lorsque vous chantez les Bhajans, soyez attentifs à ce que les mots que vous prononcez<br />
ne transmettent pas des significations négatives. Voici un exemple. Nos garçons chantent<br />
beaucoup de Bhajans en Hindi dans lesquels ils utilisent souvent le mot "Thu" qui<br />
signifie « Tu ». Ils chantent « Thu Rama, Thu Krishna, Thu <strong>Sai</strong> », « Tu es Rama, Tu es<br />
Krishna, Tu es <strong>Sai</strong>, » etc. Mais en Telugu, le mot « Thu » transmet un sens désobligeant.<br />
Vous devez utiliser « Thu Hai » au lieu de « Thu ». Les Bhajans que vous chantez<br />
40
doivent transmettre des significations sacrées. Vous ne devriez pas faire usage de mots<br />
irrespectueux.<br />
Hier, Raju parla de Pothana, un grand poète et fidèle de Rama. Il avait le cœur pur. Il<br />
composa le Bhagavata en Telugu. Il croyait fermement que le Seigneur Rama Lui-même<br />
avait écrit le Bhagavata à travers lui. Son nom « Pothana » a une profonde signification. «<br />
Po » signifie « faire sortir » et « Thana » signifie le sentiment de « sien ». Ainsi, il avait<br />
fait sortir le sentiment de « mien » et devint ainsi un grand fidèle.<br />
Srinatha, le fameux poète de la Cour royale, avait donné sa fille en mariage au fils de<br />
Pothana. La famille de Pothana tirait sa subsistance de l’agriculture. Un jour, Srinatha<br />
vint les voir en palanquin. Sur le chemin, il rencontra le fils de Pothana qui labourait le<br />
champ. Sur un ton sarcastique il dit, « O fermier, comment vas-tu ? » Le fils de Pothana<br />
ne se vexa pas et donna une réponse appropriée de manière très aimable, « Monsieur, il<br />
vaut mieux prendre refuge en Bhumatha, la Mère Terre et en Gomatha, la Mère Vache et<br />
mener une vie pleine de dignité que de chercher refuge chez un roi et lui être asservi. »<br />
Ceux dont la foi repose en Bhumatha et Gomatha ne manqueront jamais de rien dans leur<br />
vie. Depuis les temps anciens, les Bharatiyas ont considéré Bhumatha et Gomatha comme<br />
la base réelle de leur vie. Mais de nos jours, beaucoup de gens abandonnent l’agriculture<br />
et émigrent vers les villes à la recherche de l’argent. Ils regardent la télévision jour après<br />
jour et aspirent à une vie de luxe. Comme de plus en plus de gens délaissent l’agriculture<br />
et désertent les villages, la nourriture devient rare. Si vous abandonnez l’agriculture,<br />
comment voulez-vous que la Mère Terre vous nourrisse ? Les villages sont le vrai souffle<br />
de vie de la Culture Indienne. Actuellement, celle-ci se maintient seulement dans les<br />
villages mais pas dans les villes. Seuls les gens des villages ont encore conscience de la<br />
Culture Indienne. Comme les gens ont perdu le respect et la vénération pour la Mère<br />
Terre, nous expérimentons des tremblements de terre et autres calamités naturelles qui<br />
causent d’indescriptibles destructions.<br />
Dans le Bhagavata, se trouve l’histoire de Vishnu et de Son épouse Lakshmi, impliqués<br />
tous deux dans une partie d’échecs. Généralement, les femmes sont plus intelligentes que<br />
les hommes. Bien que les hommes soient également dotés d’intelligence, ils ne peuvent<br />
jamais l’utiliser pleinement parce que leur mental vacille en permanence. Lakshmi était<br />
une femme intelligente, capable d’arrêter le mouvement de l’éléphant de Vishnu (dans le<br />
jeu d’échecs). Soudain, Vishnu se leva et dit, « O éléphant, Je viendrai à ton secours, ne<br />
t’inquiète pas. » Lakshmi dit immédiatement, « Impossible ! », pensant que Vishnu faisait<br />
allusion à l’éléphant du jeu d’échecs. En réalité, le mental de Vishnu était fixé sur<br />
Gajendra, le roi des éléphants qui, à ce moment-là, s’abandonnait totalement à Lui, sa<br />
tentative désespérée de se dégager de l’étreinte d’un crocodile s’avérant inutile. Gajendra<br />
était très égoïste, il avait la plus grande confiance en ses prouesses physiques, mais<br />
comme il était épuisé, il réalisa que Dieu seul pouvait le sauver. Il cria, « O Seigneur, Je<br />
n’ai pris refuge en personne d’autre que Toi. Je m’abandonne entièrement à Toi. S’il Te<br />
plaît, oublie mes péchés et viens à mon secours. » Vishnu rempli de compassion se<br />
précipita au secours de Gajendra et le sauva.<br />
41
(A ce moment du discours, Bhagavan récita un magnifique poème composé par Pothana<br />
décrivant l’état de Lakshmi lorsqu’Elle vit Son mari, Vishnu, Se précipiter pour sauver le<br />
fidèle, sans le lui dire et sans même prendre une arme avec Lui.)<br />
Toutes les compositions de Pothana sont imprégnées de sainteté. Il composa le Bhagavata<br />
dans le seul but de décrire les Gloires du Seigneur, et non pour faire parade de ses<br />
aptitudes poétiques. Contrairement à bon nombre de poètes ordinaires, il ne courait ni<br />
après le nom ni après la renommée. Les paroles de Pothana contiennent l’Essence des<br />
Vedas. La voie montrée par Pothana est la Voie royale pour obtenir la Libération.<br />
Bhagavan mit fin à Son discours avec les Bhajans, « Bhajana Bina Sukha Santhi Nahi…<br />
» et « Subramanyam, Subramanyam… »<br />
42
CONNAIS-TOI, TOI-MÊME<br />
26 mars 2001<br />
(Swami chante)<br />
Na punyam na pâpam na santosham na duhkham<br />
Name tîrtham name karmam bhave<br />
Na santosham na duhkham<br />
Nâham bhojanam eva na bhojyam na bhokyam<br />
Sadasivam Sivoham Sivoham<br />
Je ne suis ni la vertu ni le vice, ni le plaisir ni la douleur,<br />
Je ne suis ni le pèlerinage ni l’action.<br />
Je ne suis ni la nourriture, ni l’action de manger, ni celui qui mange.<br />
Je suis l’expression de la Bonté.<br />
Je suis Shiva, Je suis Shiva<br />
(Versets Sanskrits)<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Depuis le commencement, les Védas ont enseigné à tous les hommes l’égalité d’âme.<br />
Na punyam na pâpam – Je ne suis ni le mérite ni le démérite - je ne suis pas un être<br />
méritant ni un pécheur.<br />
Na saukhyam na duhkham, name dânayajnâham naham pâpa punyam - Je ne suis ni le<br />
plaisir ni la peine, ni la richesse ni le rite sacrificiel, ni la vertu ni le vice – Je ne suis pas<br />
les rituels, ni la fleur de l’offrande, ni l’acte d’adoration. Alors, qui suis-je ? Aham<br />
bhogyameva – Je suis Celui qui jouit éternellement de la Création (Shiva) – en effet,<br />
votre Soi se délecte toujours dans la joie suprême.<br />
Na bhojyam na bhokya, Sadasivam Sivoham Sivoham – Je ne suis ni l’objet de jouissance<br />
ou d’expérience, ni l’acte d’apprécier ou d’expérimenter, Je suis pure Bonté et<br />
Prospérité. L’on dit que votre nature est toujours Shiva. Vous n’êtes pas un simple être<br />
humain, ni un animal et encore moins une bête sauvage. Vous êtes toujours l’expression<br />
de Shiva (c’est-à- dire ce qui est favorable, bon, prospère)<br />
Comme les êtres humains ne sont pas en mesure de comprendre le Mûlâdhâra Tattvam –<br />
le Principe-Racine, la Base, le Fondement universel – ils déclarent « c’est un homme, une<br />
bête, un oiseau, etc., » et attribuent des noms aux formes.<br />
Ne vous intéressez pas aux formes. Nous ne devrions avoir aucune foi en ces formes, ni<br />
en ces noms, ni en aucune chose qui concerne Pravritti – le sentier extérieur. Tout ce<br />
monde des formes n’exprime que des caractéristiques de Pravritti ; nous devrions plutôt<br />
43
comprendre parfaitement le Mûlâdhâra Tattvam – la nature du Principe-Racine (le Soi) –<br />
dans le cadre de Nivritti – du sentier intérieur.<br />
(Swami crée un petit citron et le montre au public)<br />
C’est quoi ? C’est un citron ! Se référant à sa forme, à sa saveur et à ses propriétés, les<br />
gens déclarent « C’est un citron ». En fait, ceci n’est pas un citron, mais une combinaison<br />
de cellules. Le citron est présent en chacune de ces cellules. Une cellule n’a ni<br />
commencement ni fin et elle est constituée d’une énergie incommensurable ; cette énergie<br />
est présente partout dans l’espace et cet espace est imprégné de la Chaitanya –<br />
Conscience Divine – infiniment sacrée.<br />
Un citron est donc purement et totalement Chaitanya. Celui qui mange ce citron est pure<br />
Chaitanya ; la chose mangée est également Chaitanya. Tout est pure Conscience Divine.<br />
La saveur est liée au nom et à la forme, mais ces caractéristiques appartiennent à l’aspect<br />
Pravritti, elles ne suivent pas la ligne de Nivritti – dimension intérieure.<br />
Il existe toujours deux choses en chaque homme : « mien » et « Je ». Que signifie le<br />
« mien » ? Ce mouchoir, ce verre, ce corps, ce mental, cet intellect, cette maison, cette<br />
voiture, etc., sont miens ; toute cette Prakriti – nature matérielle – est mienne, à moi.<br />
Mais ce sentiment concerne l’aspect Pravritti. Le « Je », en revanche, appartient à<br />
l’aspect Nivritti. Le mot « Je » ne change jamais, en aucune circonstance. Il représente<br />
toujours la Conscience Intégrée Constante.<br />
Le mot « Je » ne subit aucune variation. Il est l’expression même de Chaitanya. La<br />
présence de ce « Je » en chaque individu fait qu’il soit l’expression de la Conscience<br />
Divine. Cherchons donc à comprendre clairement le Mûlâdhâra Tattvam – la nature du<br />
Principe-Racine – présent en l’homme.<br />
En ce Principe-Racine, il y a trois attributs : Pravikruti, Paryanakruti et Pariprasna.<br />
Le premier, Pravikruti signifie que l’on s’offre entièrement à son Soi. Paryanakruti<br />
signifie que l’on offre à Dieu toutes les choses que l’on pense appartenir à soi-même.<br />
Pariprasna signifie qu’aussi longtemps que l’on ne connaît pas l’Atma Tattvam – la<br />
nature du Soi – il faut poursuivre son enquête de plus en plus profondément, en se disant<br />
« je ne suis pas le corps, je ne suis pas le mental, je ne suis pas l’intellect… » jusqu’à la<br />
Vérité. C’est cela que l’on entend par Pariprasna.<br />
Depuis l’antiquité, les Védas invitèrent le monde à ce type d’attitude mentale.<br />
Nous devrions commencer par nous interroger sur la nature des cellules. De quoi sontelles<br />
constituées ? Elles sont composées d’atomes qui n’ont ni commencement ni fin,<br />
d’atomes et de molécules. De quoi sont faits ces atomes et ces molécules ? Ils sont la<br />
concrétisation de la Puissance Divine. D’où vient celle-ci ? Elle imprègne tout l’espace.<br />
Voilà pourquoi les Ecritures déclarent :<br />
44
Sarvatah Pani Padam<br />
Tat Sarvathokshi Siromukham<br />
Sarvatah Srutimalloke<br />
Sarvamauruthya thishtati<br />
Par Ses mains, Ses pieds, Ses têtes, Ses bouches et Ses oreilles, présents en toutes choses,<br />
Dieu imprègne l’univers entier.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
La Chaitanya – Conscience Divine – émane fondamentalement de cet espace. Chaitanya<br />
est totalement présente en tous lieux et tout objet occupe un espace donné. Dans cet<br />
espace, l’objet révèle certaines caractéristiques. Comment est l’espace ? Il est saturé de<br />
Chaitanya – Conscience Divine.<br />
Lorsque nous approfondissons notre enquête sur ces aspects (l’objet et l’espace), nous<br />
trouvons deux termes : le premier, Vishaya, est relatif à la matière ; vient ensuite Velugu<br />
– (télugu) lumière, rayonnement, splendeur – C’est cette lumière seule qui est appelée<br />
« Je ». La lumière est omniprésente et elle est pure Conscience. Cette lumière, la<br />
manifestation de Chaitanya, est Dieu. On l’appelle Atma - le Soi, Paramâtma – le<br />
Principe Suprême, Parama Jyoti – la Lumière suprême – et par plusieurs autres<br />
dénominations ; on l’appelle même Sivam – la Bonté pure, le Principe favorable. Par<br />
conséquent, la lumière est très importante pour nous.<br />
Une certaine lumière se manifeste en chaque être humain, il s’agit du « Je ». L’homme a<br />
donné à cette lumière le nom de « Je » et c’est ainsi qu’il se réfère à elle ; c’est pourquoi<br />
la lumière et le « Je » ne sont pas différents l’une de l’autre. Cet univers entier naît de la<br />
lumière. Il est totalement illusoire d’imaginer que le monde puisse naître d’autre chose.<br />
Tout émane de la lumière omniprésente ; cette lumière ne peut venir de quelqu’un d’autre<br />
et personne ne peut la donner ni la faire surgir. Elle ne subit aucune modification et<br />
provient de sa propre nature. Cette lumière fut nommée Aham - Je - par les Védas. Donc,<br />
il existe un « Je » intérieur permanent.<br />
Mâyâ – l’illusion – prend différentes formes et concerne tout ce que l’on nomme<br />
« mien » (c’est-à-dire ce qui fait partie du domaine de l’avoir) Ainsi tout ce qui est<br />
déterminé par le terme « mon, mien » est pure illusion, alors que le « Je » (concernant le<br />
domaine de l’être) est Atma. Ce principe atmique ne change jamais. Toutes choses<br />
s’immergent dans ce Mûlâdhâra Tattvam – le Principe-Racine – qui ne subit aucune<br />
modification.<br />
Nombreux sont les hommes qui ont l’esprit voilé par toutes sortes d’illusions, par divers<br />
types de tendances et d’habitudes acquises. Ils pensent « Cette personne est mon père,<br />
celle-là est ma mère, cette autre est mon frère et cette autre encore mon enfant » etc.<br />
Toutes ces relations sont élaborées sur la base de la forme. En vérité ces relations ne<br />
regardent que le corps physique.<br />
45
Lorsqu’un enfant naît dans votre famille, vous déclarez « C’est mon enfant » mais avant<br />
de le concevoir, qui était cet enfant pour vous ? Vous n’en savez rien. De la même<br />
manière, une fois marié, vous dites « C’est ma femme ! » mais avant de vous marier, qui<br />
était-elle pour vous ?<br />
Ceci démontre que toutes ces relations se sont insérées dans le courant de votre vie. Ce ne<br />
sont que des ondes de surface. Nous ne devrions jamais imaginer que ces relations<br />
puissent être permanentes ; elles sont en fait semblables à des nuages qui apparaissent et<br />
disparaissent dans le ciel. Mais nous nous leurrons et pensons que ces nuages évanescents<br />
représentent la chose la plus importante de l’existence.<br />
Une fois que votre corps s’endort, vous n’en avez plus conscience. Pendant le sommeil,<br />
vous n’avez aucune notion de votre propre corps. Lorsque vous êtes en état de Samadhi –<br />
état de transe – vous ne connaissez pas votre corps. Mais alors, qui êtes-vous ? Si vous ne<br />
pouvez même pas voir votre propre corps, qui pensez-vous être ?<br />
Il existe tant de choses que nous ne pouvons pas voir et aussi beaucoup de choses que<br />
nous pouvons observer par les yeux. En quoi consiste la Jnâna – connaissance, sagesseauthentique<br />
? Vous déclarez que la vérité est ce que vous voyez, mais en fait il n’en est<br />
rien. Ce que vous voyez est la Vérité présente en vous, qui se manifeste à l’extérieur de<br />
vous sous forme de reflet, réaction et écho.<br />
Rien ne vous appartient. Vous êtes le « Je ». Personne ne peut créer ce « Je » et personne<br />
ne peut l’écarter. Ce « Je » est le Principe éternel et véridique. Lui seul est :<br />
Nirgunam, Niranjanam, Sanatanam, Niketanam,<br />
Nitya, Suddha, Buddha, Mukta,<br />
Nirmala Svarupinam<br />
Sans attributs, sans naissance, éternel, pur, permanent, immaculé, sage, libre, expression<br />
de la sacralité.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Ce Principe éternel peut être considéré comme l’Easwara présent en tout un chacun sous<br />
la forme du « Je ». C’est pourquoi tous les êtres sont l’expression du Paramatma – Esprit<br />
suprême – et à ce propos, les Védas déclarent :<br />
Easwara Sarvabhutanam<br />
Dieu est le Résident intérieur de toutes les créatures.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
En tout être vivant demeure le Principe d’Easwara. C’est la raison pour laquelle un jour<br />
Adi Shankara s’approcha d’un érudit qui récitait par cœur des règles de la grammaire<br />
sanskrite de Panini, et lui chanta le fameux Bhaja Govindam.<br />
(Swami chante)<br />
Bhaja Govindam, Bhaja Govindam<br />
Govindam Bhaja Mûdha Mate<br />
Samprâpte sannihite kâle<br />
46
Nahi, nahi raksati dukrunkarane<br />
Pauvre sot, contemple Govinda, contemple Govinda, lorsque l’heure de ta mort aura<br />
sonné, les règles de grammaire ne te seront certes d’aucun secours.<br />
(Versets sanskrits)<br />
Nous attribuons à chaque homme un nom par lequel nous l’appelons. Ces noms servent à<br />
la reconnaissance des corps physiques. Si nous disons « Garçon, viens ici ! » quel garçon<br />
viendra ? Mais si nous disons « Râma, viens ici ! » le garçon qui porte le nom de Râma<br />
s’approchera. Ainsi nous appliquons des noms à toutes les choses du monde physique.<br />
Les choses ne portent pas de nom à leur naissance. Ces noms sont donnés par la suite.<br />
Les gens donnent un nom au corps qui vient de naître. En fait, même votre corps ne vous<br />
appartient pas, mais voilés comme vous l’êtes par l’illusion, vous pensez « C’est le mien,<br />
c’est le mien ! » A mesure que vous renforcez cette illusion, le corps devient réellement<br />
vôtre.<br />
Chaque fois que vous pensez en termes de possession, vous devez nécessairement être<br />
séparés de l’objet possédé, n’est-ce pas ? Vous affirmez « Ceci m’appartient ». Lorsque<br />
vous pensez que les êtres ou les choses sont à vous, vous affirmez en même temps que<br />
vous êtes séparés d’eux. « Ce mouchoir est à Moi, ce microphone, ce gobelet, ce<br />
bâtiment, etc. M’appartiennent, mais alors, qui suis-Je ? » Pour arriver à comprendre cela,<br />
la philosophie Vedânta a offert de nombreux types d’enseignements.<br />
Les cellules représentent la base essentielle de toute chose et ces cellules sont habitées<br />
par l’Adi Shakti – la Puissance Divine. Le fondement de cette Adi Shakti est constitué par<br />
l’espace ; le fondement de l’espace est Chaitanya – la Conscience Divine. Celle-ci<br />
occupe absolument tout l’espace ; aucun lieu n’est privé de sa présence.<br />
Lorsque nous sommes profondément endormis, où se trouve notre corps ? Nous n’en<br />
savons rien. Le corps ne nous appartient pas et c’est pourquoi nous l’oublions<br />
complètement. Si ce corps était réellement vôtre, comment pourriez-vous oublier son<br />
existence ? Vous êtes convaincus qu’il est vôtre, mais il n’est que vôtre, pas vous !<br />
Une fois que ces deux concepts du « Je » et du « mien » ont été bien compris, vous êtes<br />
en mesure de saisir clairement le principe de la Divinité. Le « mien » indique quelque<br />
chose de séparé, d’extérieur à vous-mêmes ; les actions physiques, les objets matériels,<br />
etc., sont des caractéristiques de Pravritti. Toutefois, nous (en tant que sujets) sommes<br />
au-delà. Le « Je » ne change jamais. C’est pourquoi les Védas déclarent :<br />
Aham Brahmâsmi Je suis le Brahman.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Cette maxime se réfère clairement au « Je » ; on ne dit pas « le Brahman m’appartient »<br />
Non ! « Je suis le Brahman » Efforçons-nous donc de comprendre clairement ce principe<br />
du « Je ».<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
47
Comme nous divisons les choses en deux depuis le début de notre vie, et séparons le<br />
« Je » du « mien », nous donnons lieu à toutes ces relations douteuses et incertaines.<br />
Nous sommes dans l’incapacité de comprendre la nature des atomes et des molécules.<br />
Qu’est-ce qu’un atome ? Qu’est-ce qu’une molécule ? Toutes les formes sont élaborées<br />
par des atomes. (Swami indique le citron qu’Il a matérialisé quelques minutes<br />
auparavant) Ce fruit apparaît grâce à l’association de plusieurs atomes ; il ne s’agit donc<br />
pas d’un citron, mais d’une combinaison d’atomes. Mais dans le monde des formes<br />
physiques, par utilité et par convenance, nous nous en tenons à l’idée qu’il s’agit d’un<br />
citron.<br />
Dans le monde d’aujourd’hui, nous appliquons un nom à chaque chose par souci d’utilité,<br />
mais certainement pas pour en connaître la vérité fondamentale ou pour développer la<br />
Sagesse.<br />
Qu’est-ce que la Sagesse ? Les Ecritures disent : Advaita Darshanam Jnanam –<br />
La perception de la Non-Dualité est sagesse authentique.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
L’Un seul existe, non le deux. Ekam Eva Advaiteyam Brahma.<br />
Brahma est Un-sans-second<br />
(Verset Sanskrit).<br />
L’enseignement de valeur est celui qui est capable de nous enseigner l’unité.<br />
Ceci est un corps à travers lequel le sang circule ; mais pour combien de temps reste-t-il<br />
en vie ? A un moment donné, la vie qui l’habite s’en ira. En fait ce corps est constitué<br />
uniquement d’atomes, de cellules. Les atomes sont importants ; chaque atome fusionne<br />
en fin de compte avec d’autres atomes.<br />
Nous devrions donc, pour tout ce qui regarde la matière, chercher en tout premier lieu à<br />
comprendre le Principe-Racine - le Mûlâdhara Tattvam.<br />
Nous avons un grand besoin d’eau (pour cette existence) Voici de l’eau. Quel est le<br />
Mûlâdhâra Tattvam de cette eau ? Si l’on crée une interaction entre de l’oxygène et de<br />
l’hydrogène, nous pouvons obtenir de l’eau. Toutefois, il ne vous viendrait pas à l’idée de<br />
boire de l’hydrogène et de l’oxygène en tant que tels. Vous mettez ces deux gaz en<br />
contact, vous les laissez interagir et enfin vous buvez l’eau obtenue par la réaction. Cet<br />
élément eau existe essentiellement pour votre convenance, mais si vous observez<br />
attentivement, l’hydrogène et l’oxygène sont des gaz différents l’un de l’autre.<br />
Ainsi, dans le but de faciliter la vie physique, pour les usages du monde, nous opérons<br />
toutes sortes de modifications sur la nature. Ces transformations sont appelées Mithya.<br />
Que signifie ce terme ? Mithya est ce qui n’est ni Sathya – existence, vérité – ni Asathya<br />
– non-existence, mensonge. On peut voir la chose avec les yeux, mais peu après on ne la<br />
voit plus, elle devient invisible. Si ce que l’on voit est permanent, c’est Sathya – la<br />
Vérité. Voilà pourquoi l’on dit :<br />
48
Trikala Badyam Satyam<br />
La vérité est ce qui persiste à travers les trois périodes du temps<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Ce qui ne subit aucune transformation à travers le passé, le présent et le futur est Sathya.<br />
Toutefois, l’homme d’aujourd’hui succombe aux illusions les plus variées et mettant tout<br />
son espoir en l’Adhikâri Dharma – les charges de gouvernement, les fonctions de prestige<br />
– il recourt à toutes sortes d’intrigues et de subterfuges pour les obtenir. Combien de<br />
temps peut durer le résultat de ces systèmes indignes ? Des victoires de ce type<br />
disparaissent aussitôt qu’elles apparaissent. Elles n’ont aucune stabilité.<br />
Tout cela n’est que l’évidence d’un moment et ne reste pas en vie pour toujours. Même<br />
votre jeunesse est passagère.<br />
(Swami chante)<br />
Mâ kuru dhanajanayauvanagarvam<br />
Ne te vante pas de tes richesses, de ta jeunesse ou de ta lignée<br />
Ces choses s’évanouissent en l’espace d’un éclair.<br />
(Bhaja Govindam – Shankarâcharya)<br />
Cet orgueil, que représente-t-il ? Combien de temps dure-t-il ? Pendant le temps que vous<br />
mettez à vous vantez, la raison de votre orgueil a déjà disparu ; elle s’évanouit en un clin<br />
d’œil. Malgré cela, nous tissons d’étroites relations avec toutes ces choses évanescentes,<br />
nous succombons au désir et dissipons le temps de notre existence. En vérité, nous<br />
sommes venus en ce monde pour sanctifier notre vie. Les Ecritures disent :<br />
Sarîramâdhyam Khalu Dharma Sadhanam<br />
Le corps est un instrument permettant<br />
D’accomplir des actes dharmiques, n’est-ce pas ?<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Pourquoi cette incarnation ? Pourquoi avons-nous un corps ? Nous l’avons pour<br />
accomplir des actions et pour reconnaître le sentier du Dharma à travers l’action. Le<br />
secret de l’existence consiste à comprendre ce qu’est le Dharma.<br />
En quoi consiste notre Dharma ? Est-ce suivre toutes mes fantaisies ? Non, absolument<br />
pas ! Toutes ces choses sont des formes d’illusion.<br />
Notre Dharma authentique consiste à refléter notre conscience. Elle est toujours présente<br />
à vous comme un reflet, mais vous abandonnez celui-ci pour mettre votre foi dans les<br />
objets illusoires et vous êtes submergés par la Mâyâ – l’illusion.<br />
Vous voyez votre visage dans un miroir. Pensez-vous que le visage que vous voyez soit<br />
véritable ? Non ! Il n’est pas authentique. En effet, dans le reflet du miroir, votre œil droit<br />
est vu à gauche, et l’oeil gauche est à droite. Comment cela peut-il être la vérité ? Votre<br />
49
main droite est vue à gauche et la main gauche à droite. Ce sont là les caractéristiques du<br />
reflet.<br />
Ce qui importe, c’est le reflet de l’être intérieur ; considérons-le comme le juste<br />
fondement et comprenons l’importance du Mûlâdhâra Tattvam. Lorsque nous nous<br />
ancrons fermement sur cette base, toutes les petites choses du monde extérieur<br />
s’évanouissent.<br />
Malheureusement, de l’instant de notre naissance jusqu’à notre mort, nous négligeons le<br />
Mûlâdhâra Tattvam et nous sommes par conséquent plongés dans une foule de Chintas –<br />
préoccupations, pensées, obsessions. Ce n’est pas cela le but de notre existence.<br />
Il faudrait comprendre le dharma sacré du corps physique. Cette base essentielle doit être<br />
comprise ; nous devons saisir le sens du Mûladhâra Tattvam et grâce à lui nous devons<br />
atteindre le Mûla Sthanam – le lieu de la Racine, le But. L’homme est invité à cette<br />
reconnaissance essentielle.<br />
Nous sommes nés, nous mangeons, nous expérimentons le bonheur et puis nous<br />
mourrons. Est-ce pour une vie de ce type que nous nous sommes incarnés ? Non, non !<br />
Nous devons explorer les dimensions de cette vie. Quelle sorte de vie ? Une vie de<br />
Sathyam – Vérité – Notre vie n’est authentique qu’à condition d’être une vie de Vérité.<br />
Aujourd’hui, les illusions s’accroissent énormément. Ainsi, les années passent<br />
rapidement, mais nous restons toujours au même point. Cette année nouvelle porte le<br />
nom de Vrusha. Tout le monde attend et espère que des changements surviennent dans le<br />
courant de cette année. Hélas, les années passent, mais nos sentiments sont toujours<br />
identiques. Ne vous figez pas sur cette idée. Ce qui doit arriver arrivera. Que l’on fasse<br />
tout ce qui doit être fait, que chacun reste à la place où il doit être, mais que notre esprit<br />
soit toujours centré sur le Mûlâdhâra Tattvam – le Principe fondamental – Si l’on perd le<br />
contact avec cela (le Soi), tout sera inutile, quoi que l’on fasse.<br />
Ainsi, en ces années présentes, les difficultés augmentent. On ne devrait pas en parler,<br />
mais on ne peut pas éviter de dire ces choses. Bien plus que l’année à peine écoulée, cette<br />
nouvelle année nous apportera beaucoup de problèmes. Nous devrons affronter des<br />
troubles sans nombre.<br />
L’agitation politique et les émeutes influenceront grandement la vie du pays. Les séismes<br />
seront plus nombreux et augmenteront encore dans le futur.<br />
Quelle est la raison principale de tout ceci ? Les actions des hommes en sont la cause.<br />
Tout le bien et tout le mal du monde dépendent des actes humains. Des conflits éclatent<br />
même entre frères ; les questions politiques détruisent toute valeur humaine dans la vie<br />
sociale. Cette situation ne se présente pas dans un pays seulement, mais dans tous les<br />
pays du monde.<br />
50
Le nom de cette année est Vrusha. Que signifie cette appellation ? C’est un terme<br />
générique indiquant un « festival ». Par exemple, dans l’Etat où l’on parle le Malayalam<br />
(Kérala), les gens disent « C’est Vrusha (ou Vishu) » exactement comme nous parlons ici<br />
d’« Ugadi ».<br />
Chaque année nouvelle porte un nom spécifique : Prabhava, Vibhava, Shukla –<br />
lumineuse, Pramodhuta, Prajotpati, Angirasa – douceur des membres, Srimukha, Bhava,<br />
Yuva, Data, Easwara – Dieu, etc. Toutefois, il n’y a pas de nom plus précis pour ce<br />
Vrusha. Ceci n’est pas un nom significatif.<br />
En fait, nous sommes effrayés par notre reflet. Le reflet, réaction, écho sont des mots qui<br />
nous inspirent de la crainte. Nous ne pouvons pas dire quand, où et comment les choses<br />
arrivent. Toutefois, les Dosham – défauts, déficiences, carences - ne toucheront jamais les<br />
bonnes personnes. Pour eux il n’existe aucune sorte de danger.<br />
Contemplons donc la Divinité en tout premier lieu et aspirons à ce qui n’est pas encore en<br />
nous.<br />
Au Gujarat il y a un certain Patel, c’est un fidèle ardent. Il est riche et possède de grandes<br />
propriétés. Il fait vivre confortablement sa femme et ses enfants. Il est heureux à tout<br />
point de vue. Il se rendit à Londres pour ses affaires et revint chez lui accompagné d’un<br />
collaborateur. Il rentra dans sa famille avec cet homme, prit un bain et se retira dans sa<br />
chambre de prières – Puja – pour pratiquer des rituels d’adoration.<br />
L’ami qui l’accompagnait était un ingénieur des forêts. Il attendit en silence que la Puja<br />
soit terminée, puis il interrogea Patel « Vous avez autant de biens qu’on peut en désirer,<br />
vous avez de beaux enfants, vous avez tout les conforts. Alors pourquoi faites-vous ces<br />
pujas ? »<br />
Patel lui donna une réponse excellente « Cher monsieur, Je ne pratique pas ces rituels<br />
pour obtenir de l’argent, ni pour la santé, le confort ou le bonheur. Ce qui me manque,<br />
c’est la paix intérieure. Je ne peux pas y accéder. Cette Shânti – paix – n’est pas en moi,<br />
elle est en Dieu. La Béatitude est la demeure de Dieu. »<br />
Nityânanda Parama sukhadam<br />
Kevalam Jnana Murtim<br />
Béatitude éternelle, Bonheur suprême,<br />
Expression de la Sagesse libératrice.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
« Dieu est l’expression de la Béatitude. J’espère donc obtenir cette joie qui est en Lui.<br />
J’espère recevoir la Paix qui est en Lui. Je pratique les pujas dans ce seul but, non pour<br />
accroître mes biens. » Cela est dévotion authentique.<br />
Prions Dieu. Pour quelle raison ? Parce que nous devons obtenir ce que nous n’avons pas<br />
encore et qui est dans la Nature de Dieu. Par exemple, il vous manque la joie suprême ;<br />
51
priez Dieu pour connaître cette béatitude qui est en Lui et que vous n’avez pas. Toutes<br />
nos prières servent à attirer à nous ce qui est en Dieu et n’est pas encore en nous. Ces<br />
choses appartiennent seulement à Dieu et ne peuvent être reçues que de Sa part.<br />
Vous cherchez le bonheur, le bonheur et seulement le bonheur, mais où trouve-t-on le<br />
bonheur ? Il est en Dieu seul. La félicité est union avec Dieu. Puisque le bonheur<br />
authentique existe uniquement en Dieu, priez-Le ; c’est par Lui seulement que vous<br />
obtiendrez ce bonheur.<br />
La Paix intérieure, nous ne l’obtenons en aucune circonstance, quelle que soit notre<br />
situation. Les étrangers viennent ici et lorsque Je leur demande « Que désirez-vous ? » ils<br />
répondent « Je voudrais la paix, Swami ». Alors, Je leur dis « Vous êtes l’expression<br />
même de la Paix. Vous êtes la Paix. Pourquoi désirez-vous vous obtenir vous-mêmes ?<br />
La Paix vous appartient déjà. » Mais le monde extérieur réduit toutes choses en fragments<br />
(anglais pieces), c’est vous qui le brisez ainsi, alors que la Paix (anglais Peace) est en<br />
vous-mêmes.<br />
Donc tout est en vous. Vous êtes l’expression même de la Paix, de la Vérité, de l’Amour<br />
Divin, de la Non-Violence. Vous êtes vraiment Dieu. Percevez donc que vous êtes Dieu,<br />
alors ni tristesse ni anxiété ne pourront vous toucher. Vous pourrez vivre une vie<br />
heureuse.<br />
Par conséquent, si vous aspirez à connaître la béatitude, contemplez sans cesse la vérité<br />
qui affirme « je suis vraiment Dieu, je suis vraiment Dieu ». Si au contraire vous<br />
entretenez l’idée d’être séparés de Dieu et que vous devez Le prier, vous deviendrez<br />
serviles.<br />
Rama posa à Hanuman la question suivante « Hanuman, comment médites-tu sur Moi ? »<br />
Hanuman répondit « Swami, du point de vue des corps physiques, Tu es l’objet et j’en<br />
suis le reflet. Du point de vue du mental, je suis une partie de Toi, mais du point de vue<br />
de l’Atma, Toi et moi sommes Un. C’est ainsi que je prie. » Rama fit l’éloge d’Hanuman<br />
et lui dit « Mon cher ami ! Une prière de ce type est essentielle pour toi ». Ensuite Il lui<br />
offrit un présent. Que donna-t-Il ? Il lui fit don d’un collier de perles. Aussitôt<br />
qu’Hanuman eut reçu le collier, il se comporta comme un simple singe ; on ne peut pas<br />
empêcher les singes de faire toutes sortes de gestes, n’est-ce pas ! Hanuman mordit les<br />
perles l’une après l’autre et puis les jeta derrière lui.<br />
Sîta était très surprise de ce comportement et dit « Hanuman, ce collier est un legs<br />
précieux de mon père. Comment te permets-tu, sans aucun scrupule, de mordre et de jeter<br />
ces perles ? » Bien que Râma sache le pourquoi de ce comportement, Il désirait que Sîta<br />
le comprenne à son tour. Il demanda donc « Hanuman, pourquoi mords-tu et jettes-tu les<br />
perles ? Tu écartes avec mépris ces perles précieuses ! » Hanuman répondit « Swami,<br />
pourquoi devraient-elles avoir de la valeur à mes yeux ? Je contrôle simplement si ces<br />
perles renferment mon bien-aimé Râma Nama – le doux Nom de Râma – Qu’il s’agisse<br />
d’une perle ou d’un diamant, s’ils ne contiennent pas le Nom de Râma, je ne veux pas<br />
52
d’eux. Je n’aspire qu’à Toi ! » A ces mots, Râma éprouva une grande joie et dit « Tiens,<br />
mon cher, prends-Moi ! » Râma l’entoura de ses bras.<br />
Depuis lors, Hanuman se trouve toujours là où se trouve Râma et Râma est là où se<br />
trouve Hanuman.<br />
Hanuman chercha donc à comprendre le principe de l’Unité et c’est pourquoi il fut<br />
toujours dans la béatitude. Râma attribua à Hanuman de hauts titres de noblesse tels que<br />
Shânta – le Pacifique, Gunavanta – le Vertueux, Balavanta – le Vigoureux – etc.<br />
Personne n’était plus serein qu’Hanuman et personne n’avait plus que lui de la vigueur<br />
physique autant que des vertus. Sa puissance était grande. De quelle puissance s’agissaitil<br />
? De celle du Nom de Râma ! Voilà pourquoi Hanuman conservait précieusement ce<br />
Nom en son cœur.<br />
Aujourd’hui beaucoup de gens pensent au Nom de Râma et le prononcent du bout des<br />
lèvres, mais ils ne le font pas jaillir du fond de leur cœur, comme faisait Hanuman. Il<br />
passait le Nom sacré de ses lèvres à son plexus solaire et puis le faisait remonter jusqu’à<br />
ses lèvres. Cela est dévotion authentique.<br />
Si nous prenons un plateau en or serti de diamants, de perles, d’émeraudes et de rubis, et<br />
le remplissons d’une quantité indéfinie d’objets sans valeur, ceux-ci ne deviendront pas<br />
précieux à cause du récipient qui les contient. Si du poison est versé dans un gobelet en<br />
or, cela ne l’empêchera pas d’être mortel ; votre vie ne sera pas protégée par la valeur du<br />
récipient. En revanche, si de l’eau pure ou de l’amrita est versée dans un récipient de<br />
laiton, sa douce fragrance, son arôme, sa douceur ne disparaîtront pas.<br />
Voilà pourquoi l’on dit que la pureté de Chitta – cœur, pensée, volonté, conscience - est<br />
vérité.<br />
Chittassa Suddhaye Satyah<br />
La pureté de la conscience est vérité.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Pour quelle raison pensons-nous à Dieu ? Pour purifier notre conscience. Ainsi, pour<br />
pratiquer la contemplation Divine, le Nom sacré devrait jaillir de notre cœur. S’il vient<br />
seulement de nos lèvres, notre contemplation n’est pas utile. C’est uniquement lorsque le<br />
Nom vient du cœur qu’il exprime toute sa douceur. Donc, quel que soit le Nom Divin<br />
prononcé, il faut qu’il jaillisse de notre cœur et qu’il soit offert à Dieu.<br />
Ce qui importe en tout premier lieu, c’est la charité, mais de quel type de charité s’agitil<br />
? Toute offrande à Dieu est un acte de charité. Il ne sert à rien de donner des choses en<br />
charité à des personnes. Elles les prennent et puis s’en vont. Quel usage font-elles de ce<br />
que vous donnez ?<br />
Ensuite, il y a beaucoup de gens qui paient pour que des Pujas – rituels sacrés – soient<br />
accomplies par des pujari – prêtres ; de cette façon, le mérite de la puja va au prêtre<br />
officiant, mais vous, quel mérite en tirez-vous ? Vous devez accomplir les pujas vousmêmes<br />
(Swami appuie cette phrase d’un coup sur la table) ; Il ne sert à rien que<br />
53
quelqu’un d’autre le fasse à votre place. Si quelqu’un mange pour apaiser votre faim,<br />
vous sentirez-vous rassasié ? Pour calmer votre faim, il faut que vous mangiez vousmêmes.<br />
Pour votre paix intérieure, vous devez accomplir vous-mêmes des actes<br />
d’adoration. Nous devons prier nous-mêmes notre Soi.<br />
La Divinité contient une infinité de secrets. Malheureusement personne n’est en mesure<br />
de les comprendre. Le Mûlâdhâra Tattvam signifie que vous êtes réellement Dieu. Mais<br />
vous, ne pensant qu’à votre corps d’argile, vous vous répétez « C’est moi, c’est moi ! »<br />
Quelle grave erreur !<br />
Anityam Asukham Lokam<br />
Imam Prapya Bhajsva Mâm<br />
Ayant expérimenté le caractère fugace et triste de ce monde, fixe ta contemplation sur<br />
Moi.<br />
(Bhagavad Gîta)<br />
Ce corps malodorant, sensible à la maladie, n’est qu’une masse d’os et de déchets.<br />
Il ne peut traverser l’océan du Samsara (de l’illusion).<br />
Mon esprit, n’imagine jamais que ce corps soit permanent.<br />
Prends plutôt refuge aux Pieds de Lotus du Seigneur !<br />
(Poème Telugu)<br />
Voilà ce que nous devrions faire. Aussi longtemps que nous sommes en vie, nous<br />
devrions protéger notre longévité. Nous devrions veiller à ne pas tomber malades. Si les<br />
difficultés surviennent, il n’est pas faux de demander à Dieu d’en être soulagés.<br />
Nous ne pouvons faire notre travail correctement qu’à condition d’avoir un corps en<br />
bonne santé. Lorsque notre corps est sain, notre travail l’est aussi. Un corps en bonne<br />
santé favorise un mental sain. Si notre corps n’est pas sain, notre mental ne le sera pas<br />
davantage. Aussi commencez par protéger votre corps ; après quoi votre mental pourra<br />
s’épanouir en toute sérénité ; il deviendra pur et constant ; il perdra tout égoïsme. Il sera<br />
pur, stable et altruiste.<br />
Commençons par contempler le Principe de l’Atma ; ensuite, souhaitons le bonheur de<br />
tout un chacun. « Je ne suis pas seul en ce monde, j’appartiens à la société, n’est-ce pas ?<br />
Je vis au sein de cette société ; sans elle, où serais-je ? » Voilà pourquoi l’on dit<br />
Loka Samasta Sukhino Bhavantu<br />
Puisse tous les gens du monde entier être heureux.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Tout le monde devrait accéder à la félicité. Beaucoup de gens entretiennent des<br />
sentiments mesquins du type « L’important, c’est que je sois heureux ; les autres n’ont<br />
pas besoin de l’être. » Des sentiments de ce type sont horriblement étriqués, ils sont bas<br />
et misérables. S’ils nous viennent, nous devons les écarter aussitôt et développer à leur<br />
place des sentiments vastes et le sens de l’égalité. Dès lors, nous obtiendrons le juste type<br />
de bonheur.<br />
54
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Aujourd’hui, nous célébrons le Nouvel-An. Nous sommes convaincus de commencer une<br />
nouvelle année. Il y a soixante années (dans un cycle) et chacune d’elle porte un nom<br />
comme Prabhava, Vibhava, Sukla, Pramoduta, Prajapati, Angirasa, Srimukha, Bhava,<br />
Yuva, Dathu, Isvara, Bahudhanya, Pramâdhi, Vikrama, Vrusha, Subhanu, Tarana,<br />
patibha, Sarvadhan, Virodhi, Vikriti, et ainsi de suite.<br />
Tous ces noms sont ceux des fils de Nârada. En effet, Narada avait soixante enfants<br />
(rires), mais ils ne naquirent pas tant qu’il était Narada ; ils vinrent au monde lorsqu’il<br />
changea en Naradi (féminin). Comme Nârada avait souhaité que les noms de ses enfants<br />
demeurent pour toujours, ils devinrent les noms des années.<br />
La forme de Vishnu était très chère à Narada. Il se souvenait constamment du Nom de<br />
Vishnu. En toutes circonstances, il chantait Govinda, Damodhara, Madhava (Noms de<br />
Krishna). Narada contemplait de doux Noms de ce type.<br />
En somme, cette année nouvelle est appelée Vrusha. Cela signifie qu’elle a aussi de bons<br />
aspects ; nous devrions accroître cette bonté et mener une vie heureuse, pleine de joie.<br />
Dès lors, la célébration du Nouvel-An sera une occasion de sanctifier notre existence.<br />
Incarnations de l’Amour Divin, étudiants !<br />
Si vous pensez que ce Nouvel-An doit être célébré en mangeant un gâteau de riz, on ne<br />
peut certainement pas parler de nouvelle année. Ce qui importe, ce n’est pas la nourriture<br />
que nous mangeons par habitude, mais la qualité de notre comportement. Nous devrions<br />
agir d’une façon appropriée. Tout le bien et tout le mal de ce monde dépendent de notre<br />
comportement et notre conduite dépend de notre Sankalpa – volonté. Aussi, nous vivrons<br />
dans la Vérité, dans la mesure où notre volonté sera basée sur la Vérité. Vivons une<br />
existence de ce type.<br />
Soyons des exemples pour les autres et rendons-les heureux. Ne nous irritons sous aucun<br />
prétexte. Regardez les gens avec de la compassion dans les yeux, parlez-leur avec<br />
Amour, dès lors leurs cœurs s’épanouiront totalement. Tout ceci peut être atteint grâce à<br />
l’Amour de Dieu. Pour expérimenter un tel Amour Divin, souvenons-nous constamment<br />
du Nom du Seigneur.<br />
(Swami conclut Son discours en chantant « Hari Bhajana Bina Sukha Shânti Nahi et<br />
Prema mudita manase Kaho… »<br />
(Prashanti Nilayam, <strong>Sai</strong> Kulwant Hall)<br />
55
RAMA NAVAMI<br />
2 avril 2001<br />
(Swami chante)<br />
Veda Vedye Pare Punsi Jate Dasarathâtmaji<br />
Veda Prachetana Dasi Sâkshât Ramayanam<br />
Comme le Veda Purusha – l’Esprit suprême des Védas – est né en tant qu’enfant terrestre<br />
et fils de Dasaratha, ainsi les Védas ont pris, à travers Prachetasa (Valmiki) la forme du<br />
Ramayana.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Le Ramayana est l’expression du Véda descendu du ciel sur la terre. Ce Véda est<br />
subdivisé en quatre parts : Rig Veda, Yajur Veda, Sama Veda et Atharvana Veda. Dans le<br />
Ramayana, Rama représente le Rig Veda, Lakshmana incarne le Yajur Veda, Bharata le<br />
Sama Veda et Satrughna l’Atharvana Veda. Ainsi, les quatre frères, prenant la forme des<br />
Védas, jouent dans le palais de Dasaratha.<br />
Le Rig Veda et le Yajur Veda sont constitués de Mantras – formules de pouvoir –<br />
adressés à Dieu. Ils comprennent les cérémonies rituelles des Yâgas et des Yajnas. C’est<br />
pour cette raison que l’on voit le sage Vishvamitra prendre avec lui Rama et Lakshmana,<br />
afin qu’ils protègent son Yâga. Le Rig Veda, mais plus encore le Yajur Veda est composé<br />
de mantras et codifie le déroulement des rites et des cérémonies. Rama et Lakshmana<br />
accompagnèrent donc Visvamitra et sauvegardèrent l’intégrité du rite sacrificiel qu’il<br />
accomplissait.<br />
Pour sa part, Bharata obéit aux ordres de Rama et, quittant Ayodhya, il s’établit dans un<br />
petit village appelé Nandigrama. De ce lieu, il gouverna le royaume entier en chantant le<br />
doux Nom de Rama. Pendant quatorze ans, Bharata chanta ainsi les louanges de Rama.<br />
Râm, Râm, Râm, Râm. C’est pourquoi il symbolise le Sama Veda, l’aspect psalmodie et<br />
chaque fois que ces Yajnas et Yâgas avaient lieu et que le Nom du Seigneur était chanté,<br />
Satrughna s’occupait de la sauvegarde de la cérémonie, interdisant aux esprits et aux<br />
démons de s’y introduire. Par conséquent, nous ne devrions pas considérer le Ramayana<br />
comme différent des Védas. L’essence des Védas est contenue dans le Ramayana. Les<br />
Védas sont la forme du Ramayana.<br />
Rama enseigna trois sortes de Dharma. Le premier Dharma est Vyakti – individuel ; le<br />
deuxième est Kutumba – familial – et le troisième est Sanghika – social. Pour protéger<br />
ces trois aspects du Dharma, le Ramayana se déploie en un mouvement triangulaire.<br />
56
Au moins 500 ans avant l’apparition du Ramayana, Dieu donna des ordres à Bharata en<br />
vue de protéger l’humanité et d’encourager la pratique de justes comportements. Il y a de<br />
cela des milliers d’années. Ce Ramayana qui fut largement diffusé dans le monde depuis<br />
des millénaires, s’est gravé profondément dans le cœur des hommes et y resplendit<br />
encore aujourd’hui, nous laissant imaginer le caractère unique et Divin de l’œuvre<br />
originale.<br />
Aucun poème, aucun récit, quel qu’il soit, ne peut se maintenir intact pendant des milliers<br />
d’années dans le cœur des hommes. Seul le Ramayana se déploie, rayonne et enseigne à<br />
tous les humains depuis des dizaines de siècles.<br />
Le Ramayana transmet deux messages importants, l’un vient de Rama et l’autre de<br />
Ravana. Sathya – la Vérité – est la forme essentielle de l’homme. Le Dharma – l’action<br />
juste, la justice – est sa Svabhava - sa nature profonde. La Vérité et la Justice sont pour<br />
l’être humain comme deux yeux et ces yeux expriment tous les textes sacrés. Ainsi les<br />
yeux humains représentent tous les Shastras – textes sacrés – qui existent.<br />
Rama transmit au monde le message selon lequel l’homme doit diviniser son existence<br />
par l’enseignement et par la diffusion de Sathya et Dharma.<br />
Ces deux valeurs de Sathya et Dharma étaient aux antipodes de la nature de Ravana. En<br />
effet, celui-ci n’acceptait pas la Vérité et ne pratiquait pas la Justice. Il se tenait à distance<br />
de ces deux valeurs (et avant de mourir, il s’adressa à son peuple) en ces termes « ô Mon<br />
peuple ! Vous avez éloigné de vous Sathya et Dharma. Ne vivez pas comme j’ai vécu ! Je<br />
n’ai éveillé en moi que des vices. Dans l’impossibilité de combler mes désirs, j’ai perdu<br />
mes propres fils. Incapable de mettre en échec mes illusions, j’ai mené à la ruine mes<br />
propres frères. Ne pouvant pas conserver intacte ma réputation, j’ai conduit au désastre<br />
mon royaume entier et en fin de compte je me suis perdu moi-même. Qu’ai-je obtenu ? Je<br />
n’ai récolté qu’une triste réputation. »<br />
En revanche, que réalisa Rama ? Il obtint une réputation brillante. Ainsi, Rama renforça<br />
Sa réputation tandis que Ravana ruina la sienne. La bonne et la mauvaise réputation<br />
marchent main dans la main. Rama n’est pas concevable sans Ravana ni Ravana sans<br />
Rama. Ainsi le Ramayana est la fusion des aspects Rama et Ravana. Cela signifie que le<br />
mal est toujours sur les traces du Bien.<br />
Autour du visage resplendissant de lumière blanche, comme la pleine lune, se dispose<br />
une couronne de cheveux noirs et crépus. Quel est le sens caché de ce contraste entre la<br />
brillance blanche du visage et la forme noire de la chevelure ? Lorsque le Dharma<br />
resplendit, les rayons noirs de la chevelure représentent les réactions négatives qui<br />
s’attachent derrière l’être, comme une traînée. Bien et mal font également partie de la<br />
nature de l’homme.<br />
Nous devons enseigner clairement le sens ésotérique d’une histoire telle que le<br />
Ramayana. Cette épopée contient certains Dharmas très subtils. Aussi, le Ramayana n’est<br />
pas un recueil de simples histoires individuelles, mais dès le commencement, il enseigne<br />
57
le Vyakti Dharma – le devoir du singulier. Dans le monde ordinaire, la forme de l’homme<br />
est appelée Vyakti, mais le Vyakti Dharma n’est pas un enseignement au sujet de la<br />
forme extérieure de l’individu. Le Ramayana enseigne les aspects non-manifestes,<br />
immanents et voilés des êtres humains. L’individualité authentique (latin Persona) est<br />
l’expression de la Réalité intérieure. « Individualité » signifie exprimer la Divinité qui<br />
demeure en son propre cœur. Le Vyakti Dharma est donc ce qui enseigne le devoir de<br />
l’individu.<br />
L’homme d’aujourd’hui ne conforme pas ses actes à Satya et Dharma. L’individualité<br />
authentique est celle qui enseigne ce qui est caché, la vérité intérieure. Vyakti ne se réfère<br />
pas à la forme des êtres. Nous parlons ici de l’Acharana Vyakti – de l’individu qui<br />
pratique les préceptes.<br />
Donc, Rama diffusa largement ce Vyakti Dharma à travers le monde. Pour obéir à l’ordre<br />
de son père, Il se retira en exil dans la forêt et vécu toutes sortes de souffrances et de<br />
difficultés. Toutefois, Il ne percevait pas ces troubles comme des souffrances et de cette<br />
façon, Il défendit le Kutumba Dharma – le devoir familial. Il fit connaître au monde qu’Il<br />
ne transgresserait jamais ce code de conduite du clan familial des Ikshvakus, quelles que<br />
soient les circonstances.<br />
Développant l’aspect Sânghika Dharma du Ramayana, l’on voit Rama défendre le respect<br />
dû à la mère, au père, à l’épouse et aux enfants, et enrichir ses frères de la juste<br />
réputation.<br />
Comment Rama protégea-t-Il la réputation de sa famille, à travers les événements<br />
particuliers qu’Il vécut ? Vêtu de simples fibres d’arbres, Il entra dans la résidence de<br />
Kausalya pour lui demander la permission de quitter les lieux. Kausalya fut stupéfaite et<br />
se demanda « Mon fils, sur le point de devenir le roi des rois, se présente à présent vêtu<br />
de fibres d’arbres ! » Rama sourit et lui dit « Mère, aujourd’hui notre père M’a couronné<br />
empereur du royaume de la forêt. Dès aujourd’hui, Je dois régner sur ce domaine, c’est<br />
notre Kutumba Dharma ! »<br />
Alors que Rama et Kausalya échangeaient ces paroles, Lakshamana entra dans la pièce en<br />
proie à la colère « Mère, les choses ne sont pas comme notre frère les présente. Notre<br />
père, écoutant les paroles de Kaikeyi, a changé tout à coup d’état d’esprit. » Lakshmana<br />
décrivit exactement tout ce qui était arrivé, sans omettre aucun détail et ajouta « J’attends<br />
un ordre de la part de Rama. S’Il me le donne, j’irai sur-le-champ tuer Mantharâ et<br />
Kaikeyi et puis j’exécuterai le couronnement de Rama, sans aucune déférence envers les<br />
paroles de notre père. »<br />
Tandis que Lakshmana parlait ainsi, Rama s’approcha de lui et lui ferma gentiment la<br />
bouche (Swami met la main devant Sa bouche). Il dit « Lakshmana ! Cette pensée<br />
malveillante n’est pas le propre de notre famille. Notre Kutumba Dharma consiste à<br />
pratiquer la Justice. Nous devons protéger ce Kutumba Dharma en partant du Vyakti<br />
Dharma – comportement individuel – Aucune circonstance au monde n’arrive sans<br />
58
aison. Par conséquent, ce n’est pas sans raison que notre père M’a donné ce type de<br />
commandement. Sois calme, sois calme. »<br />
Entendant les paroles prononcées par Lakshmana, Kausalya perdit les sens. Lorsqu’elle<br />
reprit conscience, elle dit « Rama, obéir aux ordres de ton père est essentiel pour Toi,<br />
sans aucun doute, mais ne suis-je pas Ta mère, ne suis-je pas la moitié de Ton père ?<br />
Alors, Tu devrais obéir également aux ordres de Ta mère. »<br />
Rama voulut conseiller gentiment Sa mère et lui dit « Mère, à cause de notre séparation,<br />
notre père est tombé dans un profond chagrin. Dans cette circonstance, il n’est pas juste<br />
que tu abandonnes notre père pour M’accompagner en forêt. Tu es sa moitié. Console-le<br />
donc. Tu dois faire l’effort de le protéger dans toute la mesure du possible. C’est ton<br />
Dharma. Le code de conduite des femmes Indiennes consiste à obéir aux ordres de leur<br />
mari. C’est le Dharma de l’épouse. Limite-toi à pratiquer ce Seva et ne cherche pas à<br />
participer à d'autres Sevas. Je suis venu entre vous deux, mais tu ne devrais pas tenir<br />
compte de Moi ; obéis simplement à ton époux. »<br />
Sita se trouvait justement à côté de Rama. Elle écouta attentivement chacune de Ses<br />
paroles et Lui dit ensuite « Rama, Tu parles avec tant d’intelligence de Ton Dharma, mais<br />
lorsque je T’ai dit que je T’accompagnais en exil dans la forêt, Tu m’as aussitôt répondu<br />
– il n’en est pas question ! Ton devoir est de servir nos vieux parents. Que ta mère et ton<br />
père soient jeunes ou vieux, il n’en est pas moins vrai que Tu es mon époux et que je suis<br />
Ta femme, n’est-ce pas ? Tu viens de dire à ta mère qu’elle a le devoir d’obéir à son mari<br />
et de considérer son assistance comme le Seva le plus important pour elle. Mon époux est<br />
Dieu pour moi ; mon tout premier devoir est celui de servir mon mari. Existe-t-il un<br />
Dharma spécial pour Ta mère et un autre pour moi ? Il n’est pas juste de Ta part de nous<br />
enseigner ces différences. »<br />
Rama ne put s’empêcher de faire l’éloge de Sita pour lui avoir tenu ce langage, même s’il<br />
était en contraste avec Son opinion.<br />
Dans toute la mesure du possible, le Dharma doit être adapté aux circonstances, avec tact<br />
et intelligence. Par des enseignements de la sorte, Rama défendit le Dharma de la famille<br />
et protégea la dignité du clan.<br />
Lakshmana lança de lourdes accusations à l’adresse de Kaikeyi. Rama le ramena au<br />
Dharma, lui disant « Lakshmana, Kaikeyi est pour Moi comme une deuxième mère ; Je<br />
l’aime encore plus que Ma propre mère Kausalya. De son côté, Kaikeyi M‘aime plus que<br />
son propre fils Bharata. Tu ne devrais pas accuser Kaikeyi, car elle est vraiment Ma<br />
mère ».C’est pourquoi les Ecritures disent :<br />
Matru Devo Bhava, Pitru Devo Bhava<br />
Considère ta mère comme Dieu, considère ton père comme Dieu.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Rama déclara « J’obéis aux ordres de Mon père, Je respecte Ma mère. Ceci fait partie de<br />
notre Kutumba Dharma. » De cette façon, profitant des circonstances, Il enseigna le<br />
Dharma.<br />
59
Le Ramayana narre certains événements. Par exemple, lorsqu’ils étaient dans la forêt,<br />
Lakshmana coupa le nez et les oreilles à Sûrpanakhâ. Celle-ci se précipita auprès de son<br />
frère Ravana et lui fit un rapport détaillé du traitement qu’elle avait subi. Ravana se<br />
présenta dans la forêt avec une puissante armée. Alors Rama appela auprès de lui<br />
Lakshmana et lui confia « Mon frère, à présent il est nécessaire que tu M’assistes tout<br />
particulièrement. Ne laisse entrer en ton cœur aucun sentiment étranger. Que Mes ordres<br />
soient les seules choses importantes à tes yeux ! Je Me battrai seul contre une multitude.<br />
Prends Sita avec toi et éloignez-vous d’ici. Restez tous deux dans une petite grotte. »<br />
Lakshmana n’accepta pas d’obéir. Il répondit « Mon frère, devrais-je rester dans une<br />
grotte avec Sita pendant que Tu Te bats contre des démons ? Non, je veux Te seconder<br />
dans la bataille et me battre à Tes côtés. Ces démons sont nombreux. S’ils T’entourent,<br />
Tu seras isolé. Puisque je suis Ton frère, devrais-je me limiter à la tâche que Tu<br />
m’indiques d’accomplir ? Aussi, je n’irai dans aucune grotte. Je ne suis pas venu ici pour<br />
protéger Sita ; mon objectif unique est celui de protéger mon frère Rama. Je n’irai pas là<br />
où Tu me dis d’aller. »<br />
Rama lui dit « Dans le Sanghika Dharma – le devoir social, tant de situations de ce type<br />
peuvent surgir. Je dois appliquer ce Dharma intelligemment, en accord au moment<br />
opportun, tu le sais, n’est-ce pas ? Ce n’est pas tout. Même si plusieurs milliers de<br />
démons s’ajoutent à cette armée, Je me battrai contre eux tous. Toi, protège Sita, cela<br />
suffit. » Rama dit cela en un langage doux et insuffla dans l’oreille de Lakshmana le<br />
secret du Dharma.<br />
Dès lors, Lakshmana accepta d’obéir aux ordres de Rama. Il conduisit Sita et l’installa<br />
dans une grotte. De ce lieu, il entendait les hurlements et voyait les éclairs de la bataille.<br />
Il fut incapable de supporter plus longtemps cette situation. De plus, Sita le couvrait de<br />
reproches en disant « Lakshmana, Rama est tout seul là-bas, pourquoi devrais-tu rester<br />
ici ? » Elle le pressa fortement « Vas-y, vas-y ! » - « Petite mère, comment puis-je<br />
contrevenir aux ordres de Rama ? Entre les ordres de Rama et ceux de Sita, les ordres de<br />
Rama sont plus importants pour moi. Je ne bougerai pas d’ici. Rama est capable d’arriver<br />
à bout de cette bataille, Il est omniscient et tout-puissant. En comparaison de Sa force,<br />
quelle est la mienne ? »<br />
Par ces paroles, Lakshmana tranquillisa Sita. Après quelques temps, il observa de loin<br />
Rama. Celui-ci disposait d’une arme aux mille têtes. Tous les démons tombèrent sur le<br />
champ de bataille. Ensuite Rama vint à la grotte. Le voyant revenir sain et sauf,<br />
Lakshmana exulta. Comment Rama avait-Il pu tuer à Lui seul une armée entière de<br />
démons ? En vérité, Rama n’est pas une seule personne, Il a une multitude de formes. Les<br />
Écritures disent :<br />
Sahasra Sîrsha Purushah<br />
Sahasraksha Sahasra Pâd<br />
Le suprême Purusha (le Seigneur) a des milliers de têtes, des milliers d’yeux, des milliers<br />
de pieds.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
60
En fait, à peine les démons voyaient-ils le visage éblouissant de Rama qu’ils perdaient<br />
connaissance.<br />
Plus suave que le sucre, plus onctueux que le beurre,<br />
Plus doux que l’essence d’un gâteau de miel, le Nom divin répété encore et encore par<br />
vos lèvres à la saveur d’un nectar d’immortalité.<br />
Aussi, contemplez sans cesse le doux Nom de Rama.<br />
(Poème Telugu)<br />
« Sita, répète toujours le Nom de Rama. Son Nom est plus doux que le sucre, plus<br />
savoureux que le beurre et plus suave qu’un gâteau de miel. Plus on le répète et plus il<br />
semble un nectar. En vérité, personne ne peut décrire la suavité du Nom de Rama comme<br />
étant ceci ou cela. » Puis Lakshmana ajouta « Petite mère, nous sommes peut-être en<br />
mesure de compter les ondes de l’océan, mais il nous est impossible d’évaluer la<br />
puissance de Rama. Il existe en Lui des pouvoirs bien au-delà de tout attribut et toute<br />
estimation. Qui a le devoir de protéger une Shakti de ce type ? Nous ne sommes que les<br />
instruments de Rama ; tous les pouvoirs sont en Lui. Il nous suffit de répéter son Nom. »<br />
Parlant en ces termes à Sita, Lakshmana la tranquillisa.<br />
La nature de la Divinité est indescriptible. Les Dharmas enseignés dans le Ramayana sont<br />
des Dharmas védiques. Ils furent séparés en deux parties, les uns appartenant au sentier<br />
Pravritti - extérieur – et les autres au sentier Nivritti - intérieur -. Par exemple, toutes les<br />
actions relatives au monde sont des Pravritti Dharmas. Pravritti vous dit « Mon cher ami,<br />
as-tu faim ? Mange ! » Mais Nivritti intervient immédiatement et vous conseille<br />
gentiment « Tu as faim, d’accord, mais ce n’est pas une excuse pour manger n’importe<br />
quoi ! Pense à ce qu’il est juste de manger et à la façon d’absorber cette nourriture ».<br />
Nivritti Dharma vous enseigne ces choses-là.<br />
Pravritti est la cause de toutes les agitations mentales qui vous assaillent. Nivritti en<br />
revanche fait fondre votre cœur. Il y a donc une différence énorme entre les deux sentiers.<br />
Nivritti concerne les états d’âme, tandis que Pravritti regarde les actions extérieures.<br />
Aujourd’hui, ce que nous voyons de nos yeux, écoutons de nos oreilles et expérimentons<br />
mentalement est seulement Pravritti. Mais la qualité qui se situe au-delà des yeux, des<br />
oreilles et de la bouche est Nivritti. Rama enseigna ce sentier de Nivritti qui correspond<br />
aux thèmes essentiels de l’enseignement des Védas.<br />
Veda Vedya Pare Pumsi<br />
L’esprit des Védas a pris une forme humaine.<br />
De quel homme s’agit-il ?<br />
Pare Pumsi Jâte Dasarathâtmaje<br />
Il est né en tant que fils de Dasaratha.<br />
61
Rama naquit comme fils de Dasaratha, mais en réalité Il n’était pas le fils de Dasaratha, Il<br />
ne prit pas naissance dans le sein de Kausalya (comme un être ordinaire). Rama naquit du<br />
Yajna Hotra – feu sacrificiel. Les Védas sont l’expression du Yajna – sacrifice, rituel ; ils<br />
n’ont rien à voir avec les aspects physiques ou profanes de l’existence. Au-delà du mental<br />
et de l’intellect, se situe le Principe transcendant incarné par Rama. Les quatre frères<br />
Rama, Lakshmana, Bharata et Satrughna ne sont pas des personnes ordinaires.<br />
En ces circonstances, Kaikeyi éprouvait un grand amour pour Rama. Elle avait pour Lui<br />
beaucoup plus d’attentions qu’elle n’avait pour son propre fils Bharata. Mais Mantharâ<br />
intervint. Qui est cette Mantharâ ? Si nous approfondissons la chose, nous constatons que<br />
le principe qui gère les actions de Mantharâ appartient également aux Védas.<br />
Un jour, alors que le roi de Kaikeyi était engagé dans une partie de chasse, il tira une<br />
flèche et tua un cerf. La biche s’approcha de sa mère et lui dit « Maman, le roi de Kaikeyi<br />
a tué mon mari. Quel sera mon sort, à présent ? » La biche-mère possédait une sorte de<br />
Yantra qui avait le pouvoir de ramener les morts à la vie. Elle dit « Ma pauvre enfant, ne<br />
pleure pas ; je restituerai la vie à ton mari défunt ; ne t’afflige pas ! » Sur ces mots, elle<br />
s’approcha du roi et lui dit « Sir, Il n’est pas bon pour vous de prendre part à ce type de<br />
sport. Un roi ne devrait pas faire ces choses. Vous ne devriez pas causer de séparation<br />
entre les êtres, car cette séparation aura des conséquences sur votre propre vie, sous<br />
forme d’agitations mentales. Donc, comme je souffre à présent à cause de la perte de mon<br />
beau-fils, vous aussi vous devrez souffrir à cause de la perte de votre beau-fils. Je<br />
veillerai à ce que cela vous arrive ! » Cette biche-mère naquit à une nouvelle existence<br />
sous la forme de Mantharâ. Elle fut la cause de la séparation entre Dasaratha et son fils<br />
Rama et pour le roi de Kaikey, la cause de la perte de son beau-fils.<br />
Si l’on analyse attentivement chaque détail de cette façon, nous pouvons voir plusieurs<br />
preuves de ces principes dans les Védas. En fait, les Védas, les Shastras et les Puranas<br />
sont étroitement liés et interdépendants. Il n’est pas possible de les séparer radicalement<br />
comme s’ils faisaient partie de traditions différentes. Seuls des esprits superficiels qui<br />
suivent le Dharma extérieur peuvent penser à rattacher ces textes à des traditions<br />
séparées.<br />
Il est impossible de séparer le bon du mauvais, car ils marchent côte à côte.<br />
Personne ne peut les séparer.<br />
Nous ne trouvons jamais le bonheur isolé, mais il nous vient après que nos épreuves<br />
soient arrivées à maturité.<br />
(Poème Telugu)<br />
La relation entre ce qui est bon et ce qui est mauvais est la même que celle qui existe<br />
entre votre visage et vos cheveux. Personne ne peut donc éloigner de sa vie les mauvaises<br />
circonstances. Sans Ravana, la majesté de Rama n’aurait pas été révélée au monde. Le<br />
Ramayana joignit donc dans ses enseignements les bons aspects et les mauvais, et exposa<br />
cet amalgame aux hommes.<br />
62
Ravana n’était pas un être ordinaire. Il avait étudié toutes les sciences que Rama Luimême<br />
maîtrisait. Mais que fit-il des connaissances acquises ? A cause des mauvaises<br />
tendances de sa personnalité, ces sciences prirent la forme d’une indigestion.<br />
Les études de Rama furent, au contraire, parfaitement assimilées, mises en pratique et<br />
utilisées pour le progrès spirituel du monde.<br />
Il existe donc deux type d’études, l’un est intérieur et l’autre extérieur. Suivant ce dernier,<br />
nous étudions et apprenons par cœur toutes les connaissances, afin de les jeter sur notre<br />
copie d’examen ; c’est une étude complètement superficielle.<br />
Mais lorsque nous envoyons à notre cœur toutes les connaissances acquises par l’étude,<br />
elles apportent au cœur une grande douceur et se convertissent en étude intérieure qui<br />
permet de proposer à nouveau au monde cette joie du cœur. Ce que nous appelons<br />
« éducation », c’est-à-dire la formation intérieure, porte en fait le nom de Educare. Sans<br />
cette formation intérieure, comment peut-on parler d’éducation ? Vous devriez donc<br />
suivre la voie de l’Educare.<br />
Il ne sert à rien d’accumuler simplement des connaissances. Vous oubliez votre<br />
instruction aussitôt que vous avez passé vos examens. En revanche, l’Educare fait en<br />
sorte que toutes les connaissances soient assimilées et présentées à nouveau. Cette sorte<br />
d’éducation était acquise aussi bien par Rama que par Ravana.<br />
Un jour, Mantharâ se souvint de son antique résolution secrète. Elle raconta à Kaikeyi des<br />
histoires inventées contre Dasaratha, dans l’intention de ruiner l’amour que Kaikeyi avait<br />
pour Son époux<br />
A l’extérieur, on entendait jouer de la musique. Les chevaux hennissaient, les éléphants<br />
barrissaient, on entendait une grande variété de sons. Quelle était la raison de ce<br />
vacarme ? Dasaratha s’approchait en procession pour annoncer à Kaikeyi la nouvelle du<br />
couronnement de Rama. Se demandant le pourquoi de ces musiques de fête, Mantharâ<br />
s’érigea toute droite, malgré sa bosse. Elle monta sur le toit en terrasse et observa la<br />
scène. Elle pensa avec ironie « Voyez cela ! Le pauvre roi s’avance tout seul, personne ne<br />
l’accompagne ! » Mantharâ n’aimait pas que le roi se déplace avec un tel faste. Elle<br />
descendit.<br />
Une servante de Kausalya s’appelait Dîra. Elle avait mis ce jour-là le vêtement de soie et<br />
les bijoux que Kausalya lui avait donnés et elle s’avançait vers les appartements de<br />
Kaikeyi pour les lui montrer. Mantharâ la vit. A elle, Kausalya n’avait rien donné, pauvre<br />
petite ! Elle bouillait de colère aussi pour cette raison. Elle dit à Dîra « Que se passe-t-il ?<br />
Te voilà toute décorée. Qui t’a donné cet accoutrement ? Pour quel motif ? » Dîra<br />
répondit « Le fils de Kausalya va devenir roi. Dans un transport de joie, Kausalya a<br />
donné à toutes ses servantes des vêtements de soie et des bijoux. » Aussitôt qu’elle<br />
entendit ces paroles, Mantharâ devint furibonde. Elle dit « Attends ici » et entra dans la<br />
pièce.<br />
Là elle vit Kaikeyi et s’exclama « Kaikeyi, pourquoi tous ces préparatifs grandioses,<br />
pourquoi toutes ces décorations ? » Kaikeyi ne fit pas attention aux paroles de la servante.<br />
63
Celle-ci vint tout près « Kaikeyi, vous commettez une grave erreur ; vous êtes convaincue<br />
que le Roi a de l’amour pour vous, mais son amour est tout à fait superficiel. Vous croyez<br />
en cet amour et vous vous illusionnez. Votre triste situation se renversera très bientôt.<br />
Ecoutez ce que je vous dis. »<br />
Disant cela, Mantharâ tapota l’épaule de Kaikeyi (Swami fait le même geste sur Sa<br />
propre épaule). A l’instant où Mantharâ toucha l’épaule de Kaikeyi, toutes les mauvaises<br />
dispositions de sa nature entrèrent en Kaikeyi.<br />
Nous ne devrions jamais rester en compagnie de mauvaises personnes ; il suffit qu’elles<br />
nous touchent pour que nous soyons exposés à de grands dangers. Des traits négatifs<br />
firent leur apparition en Kaikeyi, alors qu’auparavant, elle n’avait qu’éloges pour Rama.<br />
A partir de ce moment précis, son esprit se tourna contre Rama.<br />
Kaikeyi demanda à sa servante ce qu’il se passait. Dasaratha s’approchait de son palais.<br />
Mantharâ lui dit « Avant que le roi n’arrive, enlevez tous vos ornements, enfermez-vous<br />
dans le boudoir (littéralement : la chambre de colère) et couchez-vous sur le plancher.<br />
Faites semblant d’avoir suffoqué de rage, comme la liane blanchie tombe au sol. »<br />
Kaikeyi suivit à la lettre les conseils de Mantharâ et se laissant tomber sur le plancher<br />
dans le boudoir.<br />
L’honorable Roi arriva et demanda « Où est Kaikeyi ? » Personne ne répondit. La<br />
servante Mantharâ se présenta dans la pièce et lui dit « Sir, allez dans le boudoir et voyez<br />
vous-même ! » Il entra et vit la scène ; Kaikeyi était dans un état épouvantable, tous ses<br />
bijoux étaient jetés au hasard sur le sol. Dasaratha fut effrayé de la voir ainsi. « Kaikeyi,<br />
pourquoi agis-tu ainsi ? » demanda-t-il. Il ne reçut aucune réponse. « Non, ce n’est pas<br />
bien, la cérémonie du couronnement de Rama est sur le point de commencer. C’est une<br />
chose exceptionnelle, c’est un événement unique dans ma vie. Ce jour est béni entre tous<br />
et tu ne devrais pas être en peine aujourd’hui. »<br />
Dasaratha s’approcha tout près d’elle et voulut lui donner des preuves de son amour « Je<br />
te donnerai tous les bijoux, tous les palais, toute la grandeur que tu désires. » Il lui en fit<br />
la promesse, mais elle dit « Je ne veux rien de tout cela ! » et fit semblant de s’évanouir à<br />
nouveau.<br />
Mantharâ intervint diplomatiquement et dit à Kaikeyi « Lorsque vous étiez sur le champ<br />
de bataille, vous démontriez une bravoure sans égale. Lorsque vous assistiez Dasaratha<br />
engagé dans le combat, vous lui apportiez un grand secours. A la suite de votre aide<br />
généreuse, il vous accorda deux souhaits. Il vous dit alors que vous pouviez les lui<br />
demander à n’importe quel moment. A présent, le moment est venu, demandez-lui de<br />
vous accorder ces deux souhaits. » Kaikeyi demanda « De quels souhaits parles-tu, je ne<br />
me souviens de rien de ce type. »<br />
Lorsque le démon Saradushana avait fait son apparition dans le royaume, Dasaratha avait<br />
prit avec lui Kaikeyi et s’était engagé dans une violente bataille contre le démon. Pendant<br />
ce combat, le Roi avait été blessé, le moyeu d’une roue de son char s’était brisé et<br />
Kaikeyi avait mis son doigt à la place du moyeu pour soutenir la roue, sauvant ainsi la vie<br />
de Dasaratha.<br />
64
Pour remercier son épouse du secours qu’elle lui avait apporté, le roi lui avait dit « Tu<br />
m’as rendu un service énorme et tu m’as sauvé la vie. Je te concéderai ce que tu<br />
souhaites. » Kaikeyi lui demanda, tout étonnée « Quel souhait pourrais-je formuler ? »<br />
A notre époque comme dans le passé, si une épouse est séparée de son mari pour une<br />
période de treize ans, lorsque vient la quatorzième année elle n’est plus autorisée à<br />
reprendre la vie conjugale avec son mari. Cette norme vaut en Cour de Justice comme en<br />
société, c’est le juste Dharma.<br />
Kaikeyi demanda donc « Dasaratha, donne l’ordre que Rama soit envoyé en exil dans la<br />
forêt pour une période de quatorze ans. Il doit être exilé dans la forêt. Mon fils Bharata<br />
doit être couronné roi. Veille à ce que ces deux ordres soient exécutés à l’instant. »<br />
Les paroles de Kaikeyi dévastèrent le cœur de Dasaratha. Il s’évanouit de douleur et<br />
perdit connaissance. Il fut incapable d’articuler un seul mot.<br />
Kaikeyi profitait de la situation pour imposer au Roi ces deux souhaits.<br />
En fait, Mantharâ s’était largement infiltrée dans l’esprit de Kaikeyi. Celle-ci n’était plus<br />
elle-même. Si la jalousie pénètre dans le cœur d’une personne, elle en prend fermement<br />
possession. Il devient impossible de l’en extraire. Ainsi, Mantharâ qui était la jalousie<br />
personnifiée, prit possession du cœur de Kaikeyi et ne le lâcha plus.<br />
Dasaratha dit « Personne ne peut soigner la maladie de la jalousie. Kaikeyi, pourquoi<br />
nourris-tu ce sentiment monstrueux ? Il ruinera ta réputation et te poussera à commettre<br />
des injustices. Il ruinera ton renom aux yeux du monde. Ce n’est pas bien, non, ce n’est<br />
pas bien ! » Il essaya autant que possible de la faire raisonner.<br />
Kaikeyi répliqua « Tu peux dire tout ce que tu veux, Mantharâ est ma conseillère.<br />
J’obéirai à ses ordres. Je veux le couronnement de mon fils et l’exil dans la forêt de ton<br />
fils Rama. » Les vertus et les vices sont si étroitement liés, à plusieurs points de vue !<br />
Voilà pourquoi Je vous répète souvent :<br />
Tyaja Durjana Samsargam<br />
Fuis la compagnie des personnes malveillantes.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Si vous touchez n’importe quel être jaloux, ses mauvais sentiments entreront en vous.<br />
N’entretenez jamais aucune amitié avec les jaloux. Il vaut mieux perdre la vie que de<br />
s’associer avec des personnes jalouses.<br />
Mantharâ était la personnification même de la jalousie. A cause de son association avec<br />
elle, Kaikeyi changea complètement d’attitude, elle qui, juste avant cet épisode,<br />
considérait Rama comme son souffle vital. Dasaratha essaya par tous les moyens de la<br />
ramener à la raison, mais elle ne prêta aucune attention à ses paroles.<br />
Pensant que le temps de la cérémonie approchait rapidement, Rama se présenta au palais<br />
de Kaikeyi. Il endossait les habits royaux et était prêt à être couronné, Il venait se<br />
65
prosterner devant ses parents. Il vit la scène et, Se sentant très affligé, Il demanda à<br />
Kaikeyi « Mère, quelle est la raison de tout ceci ? » Kaikeyi ne Lui répondit pas.<br />
Mantharâ était là, pleine de jalousie. Elle prit la parole et expliqua toute chose ; elle parla<br />
à Rama de Son exil dans la forêt pendant quatorze ans et du couronnement de Bharata,<br />
fils de Kaikeyi. « A l’époque de la bataille contre le démon Saradushana, votre père fit<br />
cette promesse à Kaikeyi, mais aujourd’hui, il revient sur sa parole ! »<br />
Rama était très triste. Il S’approcha de Son père et lui dit « Père, quoi qu’il arrive, tu ne<br />
devrais jamais revenir sur tes promesses. Ne jamais reprendre sa parole, une fois qu’elle<br />
est donnée. La réputation du clan des Ikshvakus en souffrirait. Accepte donc ma<br />
décision : Je me retire dans la forêt. » Aussitôt que le Roi eut accepté la décision de<br />
Rama, Mantharâ apporta des vêtements de fibres végétales et les jeta devant eux. La<br />
jalousie est toujours prête pour toutes les choses de ce type. Elle apporta ces vêtements,<br />
les mit entre les mains de Kaikeyi et dit « Dites-lui d’endosser ce vêtement ! » Rama<br />
enfila immédiatement ce vêtement de fibres.<br />
Kaikeyi dit « Il est temps de partir à présent ! » Elle ne concédait pas à Rama une minute<br />
de plus. Il était prêt à se mettre en route. Il S’approcha encore une fois de Son père et Se<br />
prosterna devant lui. Dasaratha ne se rendit même pas compte que Rama lui faisait un<br />
Namaskâr. Son esprit était ailleurs, il n’avait plus conscience de lui-même.<br />
Kaikeyi prit la situation en mains et dit « Rama, le père et la mère sont-ils différents à Tes<br />
yeux ? Comme Tu me considères comme Ta propre mère, je Te donne l’ordre de quitter<br />
les lieux immédiatement ! » Rama se retira.<br />
C’est ainsi que certaines choses négatives s’introduisent et ruinent le monde de plusieurs<br />
façons. Toutefois, dans le Ramayana, Ravana et Mantharâ furent mis en comparaison<br />
réciproque. A un certain moment, Ravana mourut, mais jusqu’à nos jours, Mantharâ n’est<br />
toujours pas morte ! Cette Mantharâ, personnification de la jalousie, est toujours bien<br />
vivante ; personne n’est en mesure de tuer Mantharâ. Nous avons le devoir essentiel de ne<br />
lui prêter aucune attention.<br />
Lakshmana entra dans le palais et tenta de tuer Mantharâ, mais Rama l’en empêcha en<br />
disant « C’est une femme, ce n’est pas bien de la tuer ! » Ainsi, personne ne peut en venir<br />
à bout. La jalousie est le pire de tous les vices. A cause d’elle, les trois-quarts du monde<br />
vont à la ruine. Les gens voient une personne vivre dans la prospérité et veulent<br />
s’approprier de ses biens ; si quelqu’un a du succès dans la vie, les autres se demandent<br />
immédiatement comment ils pourront provoquer sa ruine ; si quelqu’un est beau, les<br />
autres espèrent le rendre laid ; si quelqu’un se forge une bonne situation, les autres ne<br />
pensent qu’à la lui saper.<br />
La jalousie ne connaît aucune limite, elle ne vise qu’à la destruction. Nous devrions donc<br />
prendre garde à ne pas prononcer de mauvaises paroles, à ne pas en écouter et à ne<br />
commettre aucun acte répréhensible.<br />
Le Ramayana est un exemple excellent à ce sujet. Mantharâ prononça des paroles<br />
malveillantes et Kaikeyi leur prêta l’oreille. Les choses étant ainsi, qu’arriva-t-il à ces<br />
66
deux femmes ? Personne au monde ne se souvient d’elles. Y a-t-il une seule femme qui<br />
porte le nom de Mantharâ ? Tant mieux si son nom n’est pas retenu ! Quelle femme<br />
porte-t-elle le nom de Kaikeyi ? En vérité, personne ne veut se souvenir du nom de la<br />
femme qui a parlé avec malveillance ni de celui de la femme qui a écouté ces paroles.<br />
Par exemple, Kichaka lança des regards ambigus à Draupadi. A cause de ces regards<br />
pervers, Bhîma l’attaqua en combat singulier et lui fracassa la tête. Y a-t-il au monde un<br />
seul homme portant le nom de Kichaka ? Non, personne ne désire conserver la mémoire<br />
de ce nom. Ainsi, le monde jette dans l’oubli ceux qui parlent méchamment, ceux qui<br />
tendent l’oreille aux propos malveillants et aussi ceux qui ont des regards pervers.<br />
Le Ramayana fournit des exemples de vie idéale, c’est pourquoi les hommes de tous pays<br />
et de tous langages le vénèrent. Cette épopée apporte toujours et constamment une<br />
nouvelle splendeur. Ce n’est pas un de ces textes qui deviennent fades avec le temps. Il<br />
n’est jamais insipide, mais au contraire toujours brillant, vert et délicieusement rieur. La<br />
raison principale qui a permis au Ramayana d’être conservé intégralement pendant des<br />
millénaires par les Bharatiyas, c’est son caractère de sainteté.<br />
Aujourd’hui, nous célébrons l’anniversaire de la naissance de Rama. Il possédait de très<br />
grandes vertus.<br />
Un jour, une femme se présenta au palais de Kaulasya. Qui était-elle ? C'était Anjani, pas<br />
notre actrice de cinéma Anjali Devi. Non, Anjani ! Elle conversa avec Kausalya. Celle-ci<br />
lui demanda « Qui êtes-vous, madame ? » Anjani répondit « Chère amie, mon fils était un<br />
grand guerrier, il traversa l’océan d’un seul bond jusqu’à Lanka. Je suis la mère de<br />
Hanuman. »<br />
Une autre femme entra et Kausalya lui posa la même question « Qui êtes-vous ? » Elle<br />
répondit « Mon fils avala l’océan tout entier en une seule gorgée. » « Oh ! » s’exclama<br />
Kausalya toute émue. « Mes chères amies, votre fils s’est rempli de l’océan et le vôtre l’a<br />
traversé d’une seule enjambée pour se rendre à Lanka, mais ils ont pu réaliser ces<br />
performances grâce au pouvoir du Nom de mon fils ! »<br />
A ce moment précis, Rama fit son entrée dans la pièce et demanda à sa mère Kausalya<br />
« Mère, de quoi discutez-vous ainsi ? » - « Mon fils, nous parlons de la grandeur de Ton<br />
nom ». Rama lui répondit « Ces choses ne sont pas dues à la grandeur de Mon nom, mais<br />
à la force de Ma détermination – Sankalpa. Beaucoup de gens ne répètent-ils pas le nom<br />
de Rama ? La puissance de Rama est-elle évidente en chacun ? Non, non ! C’est donc le<br />
caractère sacré de Mon cœur qui est la cause de tout ceci. »<br />
Celui qui possède toujours les trois vertus de Pureté, Patience et Persévérance est sans<br />
cesse égal à Dieu. Il faut avoir de la détermination, une saine détermination. Si des<br />
sentiments négatifs font leur apparition en nous, il faut les chasser et ne conserver que les<br />
bons sentiments.<br />
Soyons patients, quelles que soient les difficultés à affronter. Restons sereins. Tous ceux<br />
qui cultivent ces trois vertus sont similaires à Dieu. Tout le monde est l’incarnation de<br />
67
Dieu, mais les personnes qui développent en leur cœur ces trois vertus, manifestent au<br />
grand jour leur nature Divine.<br />
Ne luttez donc pas pour vous assurer une réputation, veillez plutôt à la pureté de votre<br />
cœur. Conquérez la Paix Divine et ayez une détermination inébranlable. Dès lors, le juste<br />
type de réputation vous sera acquis spontanément. Le saint musicien Tyagaraja chantait :<br />
(Swami chante)<br />
Un singe (tel qu’Hanuman )aurait-il pu traverser l’océan d’une simple enjambée ?<br />
Se serait-il laissé lier à une meule ?<br />
Bharata à l’esprit fin, observant toutes choses,<br />
se serait-il soumis à Lui, se prosternant à Ses pieds ?<br />
Quelle merveille que la Puissance majestueuse de Rama !<br />
Un simple singe aurait-il pu traverser l’océan ? L’aurait-il traversé ?<br />
Aurait-on pu le lier à une meule ?<br />
La Déesse Lakshmi L’aurait-elle aimé ?<br />
Tout le monde vénère Vallichina Lakshmi, la Déesse aimante. Cette Lakshmi adorée par<br />
le monde entier disait « Je Le veux ! » et devint Son épouse.<br />
Lakshmi L’aima.<br />
Lakshmana Le servit.<br />
Bharata à l’esprit fin, observant toutes choses,<br />
Se serait-il soumis à Lui ?<br />
La Puissance de Rama est vraiment immense !<br />
(Poème Telugu)<br />
Personne ne peut décrire le mystère des qualités de Rama, ni la grandeur de Son Nom.<br />
Chaque personne devrait accroître sa sainteté. Conservez votre sérénité en toutes<br />
circonstances et soyez déterminés en ce qui concerne les choses positives. Cela est le<br />
travail intérieur qui vous incombe aujourd’hui.<br />
Au lieu de cela, depuis des milliers d’années, nous répétons le Nom divin de Rama, nous<br />
distribuons en prasad – nourriture bénie – des graines germées, le jour du Rama Navami,<br />
nous buvons le Pânaka traditionnel, mais pas une seule de nos mauvaises tendances ne<br />
sont éloignées de notre cœur. A quoi sert cette cérémonie ? A quoi servent les<br />
célébrations de tous les festivals de l’année ? Les festivals ont la fonction de rendre notre<br />
cœur comme un Pandu – un fruit mûr. Notre cœur doit se transformer et devenir doux. A<br />
cette condition, la festivité célébrée nous apporte le juste type de sainteté.<br />
Étudiants !<br />
Vous êtes à l’âge tendre et vous avez devant vous un très long voyage (de la vie). Dans le<br />
train de la société, tous les adultes et les vieux descendent peu à peu à l’une des gares<br />
68
suivantes. Où descendent-ils et que font-ils ? Personne ne sait. Mais vous ne descendez<br />
pas du train. Votre voyage est long et par conséquent, vous devez maintenir votre<br />
compartiment en état de propreté. Laissez-le propre ! Poursuivez joyeusement votre<br />
voyage. Trouvez le contact avec le Sukshma Tattvam – le Principe subtil. Recevez le fruit<br />
de la Grâce Divine. Cela est le travail qui vous incombe.<br />
Ainsi, en cet anniversaire de la naissance de Rama, restant ardemment dans le souvenir<br />
du Nom de Rama, gravez en votre cœur les sentiments de Rama et sanctifiez votre<br />
existence. C’est pour cette raison que Rama porte le nom d’Atma Rama. En effet, Rama<br />
est l’expression même de l’Atma en chaque cœur humain. Atma ne subit jamais aucune<br />
modification, il est Svarupa – votre forme authentique, votre nature réelle. Intensifiez<br />
donc votre foi en l’axiome Aham Brahmâsmi, Aham Brahmâsmi, Aham Brahmâsmi. Je<br />
suis Dieu !<br />
(Swami conclut Son discours par le chant des Bhajans)<br />
Rama, Rama, Rama, Sita …<br />
Rama Kodanda Rama …<br />
(puis continue)<br />
Comme vous le savez, Prashânti Nilayam est situé en Râyalasîma (zone désertique et<br />
rocheuse située au sud de l’Andhra Pradesh). Bien que nous vivions ici dans la joie, il<br />
peut faire si chaud que notre corps ne réussit pas à le supporter ; C’est la caractéristique<br />
de la saison d’été. Aussi, à partir de ce soir, tous les fidèles qui doivent quitter les lieux<br />
peuvent partir sans attendre l’ordre de Swami. Partez joyeusement et revenez heureux ici<br />
(applaudissements). Revenez à Prashanti Nilayam pour le mois de juin.<br />
(Prashanti Nilayam, <strong>Sai</strong> Kulwant Hall)<br />
69
OFFRIR SES ACTIONS À DIEU<br />
Nouvel-An Tamil<br />
14 avril 2001<br />
(Swami chante)<br />
Mânam Hitva Priyo Bhavati. Krodham Hitva Na Shocati<br />
Kâmam Hitva Arthâd Bhavati. Lobham Hitva Sukhi Bhavati<br />
En l’absence de tout ego, la tendresse est possible.<br />
En l’absence de la colère, il n’y a pas de chagrin.<br />
En l’absence du désir, la richesse peut venir.<br />
En l’absence de toute avidité, le bonheur peut s’instaurer.<br />
(Versets Sanskrits)<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Mânam Hitva Priyo Bhavati<br />
Aussi longtemps qu’un homme est plein d’ego, de présomption et d’ostentation, personne<br />
ne l’aimera. Même sa femme et ses enfants auront des réserves à son égard, tout en<br />
affichant peut-être un amour de façade.<br />
Quelle en est la raison ? L’ego et la présomption que l’homme manifeste constituent un<br />
obstacle à l’amour.<br />
Krodham Hitva Na Shocati<br />
Tant que le feu de la colère dévore l’homme, celui-ci ne peut échapper à l’affliction. Or,<br />
comme la colère augmente en lui, sa peine fait de même. Si l’homme veut se libérer de la<br />
peine et expérimenter la paix, il doit absolument se débarrasser de la colère.<br />
Kâmam Hitva Arthâd Bhavati<br />
Aussi longtemps que l’homme nourrit des désirs, la fortune ne daignera pas lancer un<br />
seul regard dans sa direction. Dès lors, il doit appliquer la maxime, moins de bagages<br />
pour plus de confort et un voyage agréable. Nous devons réduire nos désirs.<br />
Lobham Hitva Sukhi Bhavati<br />
70
Aussi longtemps qu’il est gouverné par l’avidité, l’homme n’accède à aucun type de<br />
bonheur. Mais le jour où il réduira son avidité, toute prospérité, tout confort et toute joie<br />
lui seront donnés.<br />
Nous célébrons aujourd’hui le Nouvel-An du Tamil Nadu. Cette fête est appelée Vishu.<br />
Nombre de ces nouveaux-ans sont passés et nous continuons à les célébrer. Chacun<br />
attend de voir quelle prospérité, quel bien-être matériel et quel bonheur cette nouvelle<br />
année lui apportera.<br />
Toutefois, la prospérité du pays dépend des actes des humains, ceux-ci dépendent du<br />
mental et à leur tour les attitudes mentales des hommes dépendent de leurs Sankalpas –<br />
résolutions, détermination, acte de volonté. Le monde deviendra prospère à condition que<br />
les Sankalpas des hommes soient transformés en Sat-Sankalpas – détermination en vue de<br />
la Vérité.<br />
Aussi, que tout homme souhaitant la prospérité et le bien-être du monde agisse avec<br />
droiture et pour le bien.<br />
Bien et mal, bonheur et peine, péché et mérite de l’homme dépendent de ses actions.<br />
Lorsque ses actions sont bonnes, leurs effets le sont également. Malheureusement, les<br />
hommes d’aujourd’hui ne pensent pas du tout aux conséquences de leurs actes. Ils<br />
agissent exactement comme il leur plait. Or, les actes sont accomplis avec aisance, mais<br />
leurs conséquences s’érigent ensuite devant nous comme des montagnes infranchissables<br />
et deviennent un obstacle sur notre chemin.<br />
Ainsi, tout le bien et tout le mal dépendent des actes que l’homme accomplit. C’est<br />
pourquoi les Upanishads enseignent :<br />
Tasmai Namah Karmane<br />
Je rends hommage à l’action.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Il est dit « O forme de l’action, je me prosterne devant toi. Toute action entreprise par<br />
moi doit être pure, motivée par le bien-être d’autrui et utile à la diffusion de la Vérité à<br />
travers le monde. C’est pourquoi, avant de commencer la plus petite action, je me<br />
prosternerai devant elle. » Ceci vous donne un exemple de l’importance de la Culture de<br />
Bharat.<br />
Depuis l’antiquité, avant d’entreprendre une tâche quelconque, de la plus insignifiante à<br />
la plus importante, toute personne avait l’habitude de s’incliner en signe de respect et<br />
puis de commencer son travail. Par exemple, avant sa performance, une danseuse plaçait<br />
sur ses yeux ses chaînettes à chevilles et puis les enfilait à ses pieds. C’était la coutume.<br />
Les musiciens qui jouaient du tabla pour accompagner les Bhajans commençaient par<br />
s’incliner devant leur instrument et se mettaient ensuite à jouer.<br />
Pour n’importe quelle activité à entreprendre, on faisait en tout premier lieu un Namaskâr<br />
– salutation – à l’action et ensuite on commençait le travail.<br />
71
Cette attitude n’était pas uniquement l’apanage des personnes instruites ou des illettrés,<br />
mais aussi celui des analphabètes. Lorsqu’un chauffeur de camion devait se mettre en<br />
route, il faisait d’abord un Namaskâr au volant de son véhicule.<br />
Tel était le caractère sacré de notre ancienne Culture. Quel que soit la chose à accomplir,<br />
commencez par adresser vos salutations à cette action, en signe de respect.<br />
Que signifie ce geste du Namaskâr ? Il signifie que nos sentiments sont dépourvus d’ego.<br />
Mais à l’heure actuelle, les gens oublient cette Culture ancestrale. Ils agissent exactement<br />
comme il leur plait et les conséquences de problèmes et d’afflictions qui en résultent sont<br />
aussi comme il leur plait !<br />
Lorsque l’épreuve nous tenaille, nous pleurons et crions « Aïe ! Quelle misère ! » A ce<br />
moment-là, nous sommes troublés, mais avant de nous lancer dans l’action, nous n’y<br />
pensons pas deux fois, nous ne nous interrogeons pas pour savoir « Est-ce bon ou<br />
mauvais ? Est-ce bien ou mal ? » Non, les gens ne réfléchissent à rien. Ne vous précipitez<br />
jamais. En effet, la hâte engendre la perte. La perte provoque la préoccupation. Ne soyons<br />
donc jamais en hâte.<br />
Sans précipitation, accomplissons nos actions avec sérénité. Le bonheur et le malheur de<br />
chaque individu dépendent des actions qu’il accomplit.<br />
Ce n’est pas le Nouvel-An qui nous apporte le bonheur ou le malheur, la joie ou la<br />
détresse. Ces effets se présentent à nous uniquement en raison des actes que nous<br />
commettons. Veillons donc à la pureté de notre travail et choisissons de prendre part au<br />
type d’actions qui apportent un secours aux autres.<br />
Nous abstenant de faire du mal aux autres, nous devrions au contraire faire ce qui leur<br />
donne de la joie.<br />
Un jour, l’empereur Ashoka célébrait son anniversaire en grande pompe. Plusieurs<br />
vassaux apportèrent des présents, en rapport à leurs sentiments, et les offrirent à<br />
l’Empereur. Chaque roi lui versa l’impôt qu’il avait exigé. Finalement, le roi de Magada<br />
s’approcha de lui. Il n’avait pas apporté la moindre pièce de monnaie. Ashoka lui<br />
demanda « ô Roi de Magada, pourquoi ne m’apportez-vous pas votre part d’impôts ? » -<br />
« Majesté, dit-il, cette année mon royaume a connu de grandes calamités naturelles :<br />
inondations et sécheresse se sont abattues avec plus de violence qu’à l’ordinaire. Les<br />
citoyens ont soufferts des peines insupportables. Ils n’avaient pas d’eau potable, pas de<br />
toits où se réfugier. En ces circonstances, tout l’argent que j’avais pue prélever en impôts,<br />
je l’ai consacré à donner de l’eau potable aux habitants et à assurer un enseignement<br />
scolaire aux enfants. Je n’ai pas fait mauvais usage de l’argent collecté. Grâce à lui, j’ai<br />
construit des dispensaires pour les malades, afin de leur assurer des soins médicaux. Tous<br />
les impôts du royaume ont été utilisés de cette façon. Il ne reste plus dans ma main la plus<br />
petite pièce de monnaie à vous offrir.<br />
72
En entendant ces mots, l’empereur Ashoka fut au comble de la joie. Il s’exclama « O Roi<br />
de Magada ! Approchez-vous, car vous avez réalisé de grandes œuvres, vous avez su<br />
mettre l’égoïsme en échec. Vous avez consacré jusqu’au dernier centime pour assurer aux<br />
autres un peu de confort. L’eau nous donne du Prâna – énergie vitale ; le cœur maintient<br />
notre corps en vie ; les études développent notre intelligence. Aussi la Vidya –<br />
connaissance ou études scolaires – sert au progrès de notre Buddhi – intellect, un cœur<br />
sain assure au corps une bonne santé et l’eau protège notre corps. Il est important que<br />
l’homme prenne soin de ces trois aspects. »<br />
Ensuite, l’empereur Ashoka instruisit méticuleusement tous les rois assemblés à sa cour,<br />
de veiller à ces trois choses.<br />
Aujourd’hui, tout le monde parle de taxes ; beaucoup de gens se lamentent des impôts<br />
que l’Etat prélève chez eux. Si aucun impôt n’était versé au Gouvernement, celui-ci ne<br />
serait pas en mesure d’entreprendre les grands travaux qui doivent être faits. D’où le<br />
Gouvernement tirerait-il l’argent pour maintenir en fonction les institutions publiques ? Il<br />
faut donc que des impôts soient prélevés auprès des citoyens et que l’argent ainsi collecté<br />
soit dépensé judicieusement.<br />
Nous devrions accueillir les taxes comme un don de Dieu et nous dire « Je suis le gardien<br />
de ce trésor. Il faut donc en faire bon usage ». Cela est vrai Seva.<br />
Bhakti, Bhakti, Bhakti. Vous avez constamment aux lèvres ce mot Bhakti – dévotion. Je<br />
ne veux pas de votre dévotion. Je veux votre transformation. (applaudissements).<br />
Que signifie ce terme Bhakti ?<br />
Paropakarardhamai Idam Sarîram<br />
Le corps nous est donné pour secourir les autres.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Nous devons entreprendre des actions qui viennent en aide aux autres. Lançons-nous<br />
dans des activités susceptibles de procurer de la joie aux autres. Il faudrait que chaque<br />
homme soit déterminé à participer aux activités de service.<br />
Au contraire, le fidèle d’aujourd’hui passe son temps à parler de Bhakti – dévotion ; il<br />
devrait plutôt accomplir des actions qui sanctifient le temps. Faites autant de Seva que<br />
vous le permet votre Shakti - énergie, capacité, cela suffit ; on ne vous demande pas<br />
d’entreprendre de grandes œuvres pour secourir l’humanité tout entière.<br />
Ayant Dieu fermement ancré en votre cœur, pensez ceci :<br />
Deho Devalaya Prokto. Jivo Deva Sanatanah.<br />
Le corps est un temple et le Jiva qui l’habite est Dieu éternel.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
73
Notre corps est un temple. Le Dieu qui réside en ce temple est l’Atma. Aussi, chaque fois<br />
que nous voyons un corps, ayons la ferme conviction qu’il est un temple. Percevons qu’il<br />
s’agit d’un temple et que Dieu y demeure sous forme de l’Atma. Aucun lieu au monde<br />
n’est privé de la présence Divine ; il n’existe aucun nom qui ne Lui appartienne.<br />
Sarvatah Pâni Pâdam<br />
Tat Sarvatokshi Siromukham<br />
Sarvatah Srutimalloke<br />
Sarvama Vritya Tishtati<br />
Par Ses pieds, Ses têtes, Ses bouches et Ses oreilles présents en tous lieux,<br />
Dieu imprègne tout l’univers.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Toutes les formes sont les expressions de Dieu. Vous pouvez donc assumer n’importe<br />
quelle tâche, pourvu que vous la fassiez pour la satisfaction de Dieu.<br />
Ayons donc foi dans le fait que chaque corps est un temple. Malheureusement les gens<br />
n’ont pas de foi de ce type. (Se limitant à une réflexion superficielle), ils pensent « Ceci<br />
est un corps constitué des cinq éléments ; il périra un jour ou l’autre. Comment puis-je<br />
mettre ma confiance en un corps de ce type ? » Non, ne pensez pas ainsi, mais plutôt « En<br />
ce corps temporaire, non-permanent, inconsistant, demeure l’Atma éternel, la Divinité<br />
authentique, la Chaitanya – Conscience universelle. »<br />
Grâce à la présence de cette Conscience Universelle en tant qu’Atma, le Témoin de la<br />
conscience morale se révèle dans l’individu. Aucun lieu n’est dépourvu de cette<br />
Conscience. Elle est appelée Chaitanya Swarupa – Principe de la Conscience Universelle.<br />
Cette Chaitanya Swarupa est présente dans notre corps sous forme de Prâna – énergie<br />
vitale, principe de vie. Sa quantité diffère d’une forme à une autre, mais sa qualité est<br />
toujours identique.<br />
Par exemple, vous prenez un gobelet et le remplissez d’eau de l’océan ; vous prenez une<br />
jarre et la remplissez de la même eau de l’océan ; vous prenez un camion-citerne et le<br />
remplissez toujours de la même eau prise sur la rive de l’océan. Pensez-vous peut-être<br />
que les eaux du gobelet, de la jarre et du camion-citerne soient différentes en raison de la<br />
quantité. Non, non ! Le sel contenu dans l’eau de l’océan a exactement la même qualité<br />
dans les eaux des trois récipients.<br />
Dieu, la Divinité omniprésente, est la manifestation de Chaitanya – la Conscience<br />
Universelle. Dans le gobelet qu’est notre corps demeure la Conscience universelle<br />
(anglais consciousness). Ce corps contient la conscience de l’Atma (anglais conscience).<br />
A travers les sens, cette Chaitanya agit comme conscience intuitive et sensorielle (anglais<br />
conscious). Ainsi la perception sensorielle, la conscience morale et la Conscience<br />
universelle sont trois aspects d’un Principe unique.<br />
Chaitanya imprègne l’univers entier. Tout ce monde est un Dieu unique.<br />
74
Sarvam Kalv’idam Brahma<br />
Tout cet univers est Dieu.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
La nature du Brahman est présente en toute chose. Vous êtes tous la forme cosmique de<br />
Dieu. En cette forme, vous voyez Dieu, mais vous continuez à penser « Je n’ai pas vu la<br />
Forme cosmique ! » C’est de votre part un signe de faiblesse.<br />
Nous devrions avoir la ferme conviction que notre corps est vraiment le temple de Dieu.<br />
Dès lors, évitant tout mauvais usage de ce corps, nous devrions le conduire sur le sentier<br />
sacré.<br />
Pensez aux temples. Profanons-nous un temple ? Ce temple-ci (le corps) a plusieurs<br />
portes dont cinq sont particulièrement importantes. Par exemple, la bouche est l’une des<br />
portes principales. On devrait passer cette porte avec un sens du sacré.<br />
Les oreilles représentent d’autres portes. Tous les sons qui passent par ce seuil devraient<br />
être purs.<br />
Ne dis pas le mal, parle du bien.<br />
N’écoute pas le mal, prête l’oreille au bien.<br />
Ne regarde pas le mal, vois le bien.<br />
Ne pense pas au mal, pense au bien.<br />
Ne fais pas le mal, accomplis le bien.<br />
C’est le sentier qui mène à Dieu.<br />
Quant aux cinq éléments eux-mêmes, seul leur bon usage assure à votre corps la sécurité.<br />
La Culture de Bharat et la Bhagavad Gîta proposent à l’homme de pratiquer les neufs<br />
sentiers de la perfection :<br />
Sravanam - Écoute des récits sacrés<br />
Kirtanam - Chant de louanges au Seigneur<br />
Vishnu Smaranam – Souvenir constant du Seigneur<br />
Pada Sevanam – Service aux Pieds de Lotus du Seigneur<br />
Vandanam - Salutations<br />
Archanam - Rites d’adoration<br />
Dâsyam - Service du Seigneur<br />
Sneham - Amitié avec le Seigneur<br />
Atma Nivedanam – Abandon totale à l’Atma.<br />
La Culture antique enseigne que ces neufs sentiers constituent les justes moyens pour la<br />
pratique de l’adoration à Dieu. Aussi, utilisons notre bouche pour chanter le Nom du<br />
Seigneur ; ne nous contentons pas de contempler Dieu, mais agissons aussi dans la<br />
profonde conviction que « Je fais ceci pour le bien-être des autres ».<br />
75
Karmadînam Manishi Loke<br />
Les hommes du monde vivent sous l’égide de l’action.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
La vie humaine se déroule grâce à l’action.<br />
Karmadînam Manishi Jivitam<br />
La vie humaine est contrôlée par l’action.<br />
(Verset sanskrit)<br />
Notre vie même est gouvernée par l’action. Il nous est impossible de survivre un seul<br />
instant sans accomplir quelque action. Nous devrions donc percevoir que chaque acte est<br />
une prière à Dieu. Ce sentier éternel, ce sentier de vérité est exprimé dans les Upanishads<br />
en ces termes :<br />
Tasmai Namah Karmane<br />
J’offre mes hommages à l’action.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Commençons toute action par cette prière « O action, je suis sur le point de t’accomplir.<br />
Tache d’être positive. » Pour qu’il soit sacré, un acte doit être offert à Dieu et doit être<br />
utile aux autres ; il doit servir en outre au bien-être du pays et à la paix du monde. «<br />
Toutes mes actions devraient servir au confort des autres. »<br />
Paropakâram idam Sarîram<br />
Ce corps sert à accomplir des actes méritoires en aide aux autres.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Ce corps a été créé essentiellement pour donner de la joie aux autres, non dans un but<br />
égoïste. Tout sentiment égoïste devrait être transformé en altruisme. Nous devons<br />
absolument nous débarrasser de l’égoïsme. En effet, cet égoïsme nous pousse à prendre<br />
part à de nombreuses actions dont nous ne sommes pas conscients. Notre travail devrait<br />
être totalement désintéressé.<br />
Écartant tout attachement au corps, attachez-vous fermement à l’Atma qui est en vous<br />
aussi bien qu’en Moi. Il n’existe qu’un Atma unique en vous et en Moi.<br />
Observez les lumières. Chaque ampoule électrique est vue séparément. Ici, chaque<br />
lumière semble séparée des autres, les noms et les formes semblent séparés, mais un<br />
même courant électrique les alimente.<br />
De la même façon, nos corps sont semblables à des ampoules électriques. Sur cette base,<br />
les Védas déclarent :<br />
Paropakârtham Idam Sarîram<br />
Ce corps sert à la richesse des actes méritoires.<br />
76
Non seulement cela. Ils disent aussi :<br />
Paropakâra Punyaya<br />
Pâpaya Parapîdanam<br />
Aider les autres est un mérite. Leur nuire est un péché.<br />
(Versets Sanskrits)<br />
Que signifie exactement cette phrase ? « Aidez toujours, ne faites jamais de tort aux<br />
autres. » Si nous vivons notre existence en observant ces deux points, quelle plus grande<br />
Sadhana pourrions-nous pratiquer ? Quelle plus grande Manifestation de Dieu pourrionsnous<br />
obtenir ? Ces deux points constituent la base de la Réalisation du Soi.<br />
Les gens parlent beaucoup de Réalisation du Soi. Mais quel sens y a-t-il à parler<br />
continuellement du Soi. Le Soi est Atma. Il n’existe qu’un seul Soi, pas deux.<br />
Ekam Yeva Advitîyam Brahma<br />
Brahma est unique, sans second.<br />
(Verset sanskrit)<br />
Nous pensons toujours en terme de pluralité, mais en fait il n’existe aucun « autre ».<br />
L’un seul existe.<br />
Ekam Nityam Satyam<br />
La Vérité est unique et éternelle.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Je ne comprends pas pourquoi vous n’avez pas foi en cette Divinité unique.<br />
L’homme d’aujourd’hui met sa foi en n’importe quoi. Il croit tout ce que l’on dit à la<br />
télévision, au cinéma ou à la radio. Toutefois, il n’arrive pas à croire en Dieu. Il préfère<br />
mettre en doute ce sentier sacré, car ses actions profanes lui paraissent si agréables ! Non,<br />
non ! La foi authentique est uniquement Atma Visvasam – foi dans l’Atma, confiance<br />
dans le Soi. Un être privé de confiance en son Soi est un aveugle.<br />
Le Principe de l’Atma est donc présent en chacun de nos actes. Ainsi, en toute condition<br />
de servitude, c’est en dernière analyse l’Atma qui est à la base de notre condition. En<br />
effet, il n’existe rien d’autre au monde en dehors de l’Atma.<br />
Quelle que soit la personne rencontrée, percevez clairement que son corps est un temple.<br />
Si quelqu’un vient à votre rencontre, ne pensez pas « Qui est l’individu qui vient ici ? »<br />
mais plutôt « Oh ! C’est une incarnation de Dieu ! »<br />
Ne critiquez personne. Ne vous moquez pas des autres. Pour quelle raison ? Parce que<br />
chaque personne incarne le Principe de la Divinité. Si vous critiquez quelqu’un, cela<br />
revient à critiquer Dieu. Si vous faites du mal à quelqu’un, c’est exactement comme si<br />
vous nuisiez à Dieu. Par conséquent, prenez garde à n’avoir d’aversion envers personne.<br />
77
Sarva Deva Namaskâram Keshavam Prathigacchate<br />
Quel que soit le Dieu devant lequel vous vous prosternez vos salutations s’adressent<br />
forcément à Keshava (nom de Krishna)<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Les Écritures disent « Toute salutation faite à n’importe quel être, est un hommage à Dieu<br />
». Si vous ridiculisez quelqu’un, cela revient à vous moquer de Dieu.<br />
Beaucoup de gens pratiquent le Japa, le Yoga, la méditation, et considèrent ces pratiques<br />
comme importantes. Elles sont nécessaires, sans aucun doute, car ce sont des actes<br />
authentiquement sacrés. Toutefois, il est essentiel d’avoir le sentiment de l’unité dans<br />
toutes les actions. Apprenez à connaître cette unité à travers toutes choses.<br />
Il n’existe qu’un seul Dieu, Il est Omniprésent.<br />
Quiconque croise notre chemin, c’est Dieu qui est présent. Pourquoi n’avez-vous pas foi<br />
en cette Divinité ? Si l’un de vos amis s’approche de vous et vous invite à commettre une<br />
mauvaise action, vous n’hésitez pas à croire en lui, mais si quelqu’un vous parle du bien,<br />
vous l’enseigne et suit lui-même la voie du bien, vous êtes pleins de défiance. Ceci est<br />
l’effet du Kâli Yuga, c’est dû au fait que l’éducation fait défaut chez les hommes.<br />
Tout le monde parle d’éducation. Qu’entend-on par cette instruction ? Il ne s’agit que<br />
d’un savoir livresque. Que peut-il représenter pour vous ? Vous disposez d’un livre<br />
unique et tous les aspects du monde y figurent ; ce monde est pour vous comme un grand<br />
livre. C’est un livre de ce type que vous devriez étudier. Quel bénéfice tirez-vous d’une<br />
étude dans un petit manuel de classe ?<br />
Ce savoir livresque est d’ailleurs totalement superficiel. Que faudrait-il en faire ? Il<br />
faudrait le convertir en savoir pratique. Comment celui-ci devrait-il être transformé ? Il<br />
devrait devenir un savoir d’expérience. Dès lors, et à cette seule condition, vous vous<br />
sanctifierez.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Un Amour unique habite tous les êtres.<br />
L’Amour est Dieu, vivez dans l’Amour.<br />
Commencez votre journée avec Amour<br />
Passez la journée avec Amour<br />
Remplissez votre journée d’Amour<br />
Terminez votre journée avec Amour<br />
C’est le sentier qui mène à Dieu.<br />
Vous qui détenez cette force de l’Amour, pourquoi vous dégradez-vous comme si vous<br />
ne l’aviez pas ? Vous haïssez tous ceux que vous voyez. Même envers vos parents, il ne<br />
sort de vous qu’aversion. C’est une grave erreur !<br />
78
Matru Devo Bhava – Pitru Devo Bhava<br />
Acarya Devo Bhava – Attithi devo Bhava<br />
Considère ta mère, ton père, ton précepteur et ton hôte comme des manifestations de<br />
Dieu.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Nous avons le devoir de respecter tout un chacun. Si quelqu’un n’est pas capable de<br />
respecter sa mère et son père, comment pourra-t-il éprouver du respect envers Dieu ?<br />
L’enseignement que donne une mère à son enfant, personne d’autre ne peut le donner.<br />
C’est pourquoi la mère est authentiquement la forme de Dieu.<br />
Vous connaissez ceci. Lincoln naquit au sein d’une famille très pauvre. Il avait l’habitude<br />
de se rendre à l’école en compagnie de certains enfants riches. Mais ceux-ci, voyant les<br />
enfants pauvres, se moquaient ouvertement d’eux. « Hé ! Regardez ses guenilles ! Il ne<br />
porte pas de bracelets aux poignets, ni de boucles aux oreilles. » Ils ridiculisaient ainsi les<br />
enfants pauvres.<br />
Étant encore très jeune, Lincoln ne réussissait pas à supporter leurs sarcasmes ; Un jour,<br />
il revint chez lui en larmes. Sa mère lui demanda « Pourquoi pleures-tu, mon petit ? » - «<br />
Maman, tous les enfants de l’école se moquent de moi. Ils disent que mes vêtements ne<br />
sont pas appropriés. Ils disent que je ne porte pas de bijoux et que je ne suis qu’un va-nupieds.<br />
Ils disent que je ne peux pas accompagner les autres élèves. »<br />
Alors sa mère l’attira tendrement à elle et lui dit « Mon chéri, tu sais dans quelle situation<br />
nous nous trouvons. Laisse les autres penser ce qu’ils veulent. Toi, vis avec dignité ; aie<br />
confiance en ton Soi. Cela seul te procurera tout le bien possible. » Elle donna de bons<br />
conseils à son enfant et insista sur la confiance en Soi, comme l’unique nécessité vitale.<br />
C’est cela qu’elle enseigna à son fils.<br />
« Ne crois pas aux paroles que les autres te disent. Ne souffre pas pour ces choses-là.<br />
Grâce à ta dignité, ta confiance dans le Soi grandira. »<br />
Donc, à partir de ce moment-là, Lincoln cultiva sa dignité et sa confiance dans son Soi.<br />
Les autres avaient beau le critiquer, il ne leur prêtait plus aucune attention ; cette attitude<br />
se transforma en adoration de Dieu.<br />
Finalement, quel destin connut-il ? C’est extraordinaire ! Il devint président des États-<br />
Unis d’Amérique. Dès son enfance, il avait cultivé le respect du Soi et il devint enfin<br />
président d’Amérique ! Quelle grandeur pouvons-nous déceler dans son attitude !<br />
Ainsi, le respect de notre Soi nous apporte tout ce qu’il nous faut. Si certains camarades<br />
vous tyrannisent, ne leur accordez aucune attention. Pensez simplement « C’est bon pour<br />
moi, c’est pour mon bien ! » Oui, pensez ainsi, quoi que fassent les autres « C’est pour<br />
mon bien ! » De cette façon, vous leur donnerez une leçon d’équanimité. Si vous<br />
79
éussissez à affirmer votre équanimité de cette façon, qui est plus noble que vous ? Ce ne<br />
sont pas vos pratiques de Japa – répétition du Nom Divin, de Yoga ou de méditation qui<br />
importent. Les Écritures disent en effet :<br />
Na Tapâmsi na Tîthânâm<br />
Na Sastra na Japa nahi<br />
Samsâra Sagarottare<br />
Sajjanam Sevanam Vina<br />
Pénitences, bains rituels, étude des écritures ou répétition du Nom Divin ne nous feront<br />
pas traverser l’océan de l’Illusion, mais uniquement le Service désintéressé.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Le Seva – service désintéressé – est donc pour nous d’importance capitale. Les pratiques<br />
de Japa, méditation et Yoga ne le dépassent aucunement. Le plus précieux Seva est celui<br />
qui donne de la joie à Dieu.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Respectez toutes les personnes que vous voyez. Ce respect de votre part attirera leur<br />
considération. Tout ce que vous donnez aux autres vous sera donné en retour. En effet,<br />
tout est réaction, reflet, écho. Une preuve évidente de ceci peut être observée à propos des<br />
conséquences de nos actions. Ces conséquences de nos actes contiennent tout ce qui a<br />
rapport à notre vie. Même le Daiva Sakshatkâra – la Manifestation de Dieu – dépend du<br />
résultat de nos actions.<br />
En somme, aujourd’hui nous célébrons le Nouvel-An. Ce Nouvel-An n’apporte rien de<br />
neuf, c’est-à-dire que ce jour est identique à celui qui précède. Toutefois, les bonnes<br />
actions que nous accomplissons aujourd’hui auront de bonnes conséquences. Nous<br />
devons absolument rendre sacrés tous nos actes, car seule la joie que l’on tire de la bonne<br />
action – Karmânanda – est une joie permanente.<br />
Na karmana, na prajaya Dhanena Tyage naike ‘mritatvam anasuh<br />
L’immortalité ne peut être atteinte par l’action, par la descendance ou par la richesse<br />
matérielle, mais uniquement par le sacrifice.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Il faudrait atteindre la béatitude à travers ce Tyâga – renoncement. A nos yeux, la vraie<br />
fortune de l’homme est constituée par le résultat de ses actes. Cette richesse ne fondra<br />
jamais, elle ne se dissipera ni ne diminuera, et cette chose qui ne fond pas, qui ne se brise<br />
pas et ne diminue pas, qui est éternelle, est vraie contemplation de Dieu.<br />
Dieu est présent dans le moindre de nos pas. Dieu est présent en tout ce que nos yeux<br />
perçoivent. Tout ce que nos oreilles entendent est vraiment une évocation de Dieu. Toute<br />
pensée survenant en notre esprit est contemplation de Dieu. Puisque Dieu est présent en<br />
80
tous lieux, pourquoi être tristes ? Pourquoi nous préoccuper ? Il n’y a aucune nécessité de<br />
souffrir ou d’avoir peur de quoi que ce soit.<br />
Pourquoi craindre, puisque Je suis là ? (applaudissements)<br />
Nous ne devrions avoir peur de rien, puisque Dieu est avec nous, à côté de nous, dans<br />
notre maison et dans nos yeux mêmes ; Il chemine à vos côtés comme votre ombre. Votre<br />
ombre ne vous quitte jamais. Cela est Vérité éternelle et permanente. Ayons toujours foi<br />
en cette Divinité éternelle et vraie.<br />
Laissons les autres dire ce qu’ils veulent ; peuvent-ils combler notre appétit ? Non !<br />
Il est dit : Dans la forêt, en plein ciel, dans les villes et les villages, sur la cime des<br />
montagnes ou dans les torrents, Dieu est présent pour tous ceux qui sont sans refuge.<br />
(Poème Telugu)<br />
La Divinité imprègne toute chose. Ne pensez pas qu’il y ait quelque différence entre la<br />
montagne et la ville. Aujourd’hui, l’agitation des villes n’a son pareil dans aucun village.<br />
La pollution des villes n’existe pas dans les villages. Dans le monde entier, l’humanité<br />
s’est dégradée, toutes les pensées des hommes sont polluées. Ainsi, la pollution s’est<br />
infiltrée en tout ce que l’on voit.<br />
Par conséquent, si nous purifions notre mental, tout deviendra propre. Commencez par<br />
vous débarrasser de toutes les préoccupations qui vous assaillent.<br />
Le passé est passé – oubliez le passé. Nous ne devrions pas ressasser des regrets sur les<br />
choses passées.<br />
Le futur est incertain. Qui peut mettre sa confiance en ce qui doit advenir demain ? Nous<br />
pourrions mourir aujourd’hui même. Nous ne devrions donc pas nous préoccuper de<br />
l’avenir – ne vous préoccupez pas du futur.<br />
Le présent, c’est cela qui compte pour nous, le présent que nous expérimentons à<br />
l’instant. Ce n’est pas un présent ordinaire, il est Omniprésent ! Faisons l’expérience de la<br />
joie suprême au moment présent. La joie du présent ne peut être obtenue nulle part<br />
ailleurs.<br />
Étudiants, Mes fidèles !<br />
En répétant sans cesse la parole Bhakti, Bhakti, nous nous contentons de lire des textes<br />
sacrées et de pratiquer des rituels. Bien sûr, faites-le ! Mais veiller à conserver votre cœur<br />
stable, sans vacillement. Toutes les circonstances de la vie sont des nuages passant à<br />
travers le ciel, qui apparaissent et disparaissent, mais au contraire, les sentiments de votre<br />
cœur doivent émerger et s’intensifier. Développer un Amour qui s’étend à vue d’œil. Il<br />
n’existe pas de Dieu supérieur à l’Amour.<br />
L’Amour est Dieu, vivez dans l’Amour.<br />
81
L’Amour protège notre Prâna – notre souffle vital. L’Amour est notre vie même.<br />
L’Amour est notre parent authentique. L’Amour est notre ami véritable. L’Amour est<br />
notre nourriture. L’Amour est notre tout. Lui seul importe. Un cœur vibrant d’Amour ne<br />
sera jamais pollué, aucun poison ne pourra entrer en lui. Prema - l’Amour Divin - est un<br />
nectar ; pourquoi dissipez-vous un Amour de la sorte ?<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Ne connaissant pas la Vérité essentielle, vous perdez de mille façons le temps de votre<br />
existence. Existe-t-il plus grande richesse que l’Amour ? Cet Amour seul est notre<br />
Bhagyam – trésor. Transformez le monde entier en le saturant d’Amour. Dès lors il<br />
deviendra un monde de Saubhagyam – faveur et prospérité. Si nous entendons protéger la<br />
nation, commençons par développer notre Amour.<br />
Accomplissez chaque tâche avec amour. Aimez tout le monde. Cet Amour produira<br />
d’excellents résultats.<br />
(Swami conclut Son discours en chantant le bhajan « Prema Mudita Manase Kaho… »<br />
(Brindavan, Whitefield, <strong>Sai</strong> Ramesh Hall)<br />
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FÊTE D’EASWARAMMA<br />
6 mai 2001<br />
(Swami chante )<br />
Grushtam Grushtam Punarapi Punah Candanam Carugandham<br />
Même si l’on scie à plusieurs reprises le bois de santal,<br />
il continue à répandre sa fragrance.<br />
Cinnam Cinnam Punarapi Punah Swadhu Ceve Cukandam<br />
Même si l’on presse longuement la canne à sucre, elle n’arrête pas d’offrir son doux jus.<br />
Dagdam Dagdam Punarapi Punah Kancanam Kânti Varnam<br />
Même si l’on brûle encore et encore de l’or au creuset, il en n’acquiert que plus de<br />
splendeur.<br />
(Versets Sanskrits)<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
On peut scier une pièce de bois de santal à plusieurs reprises, elle offre à chaque fois un<br />
parfum enchanteur.<br />
La canne à sucre mâchée longuement continue à donner son jus délicieux.<br />
A mesure que l’on brûle de l’or au creuset, il acquiert de plus en plus d’éclat.<br />
Ainsi, les épreuves, les troubles, les afflictions et les calamités en tous genres peuvent<br />
s’ériger en obstacles en face de l’aspirant dont le cœur est ouvert, il n’en garde pas moins,<br />
avec une paix souveraine, le souvenir constant du Paramâtma – Dieu suprême – et ne<br />
l’abandonne jamais.<br />
En ce pays de Bharat, depuis l’antiquité, la relation mère-enfant a toujours exprimé un<br />
sentiment de profonde tendresse. Elle est douce et suave comme le nectar.<br />
C’est en raison de sa naissance en Kausalya, n’est-ce pas, que Râma devint le souverain<br />
qu’Il fut. C’est en raison de la grande chasteté de Sîta, n’est-ce pas, que les jumeaux Luva<br />
et Kusha obtinrent une grande renommée. C’est en raison de l’éducation donnée par<br />
Gijiyabai, n’est-ce pas, que Sivaji jouit de la réputation d’être un valeureux guerrier.<br />
C’est en raison des soins affectionnés de sa mère Putalibai, n’est-ce pas, que Gandhi<br />
devint le grand Mahâtma qu’il fut.<br />
(Poème Telugu)<br />
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Si la graine amère du Nîme est plantée en terre, l’arbre qui en sortira ne portera que des<br />
fruits amers. Par contre, si l’on plante un noyau de mangue sucrée, l’arbre qui grandira ne<br />
portera que des fruits doux. La terre est unique, mais les graines sont variées.<br />
Le sein d’une mère représente Bhû-Devi - la Déesse Terre. En cette Terre comme en ce<br />
sein maternel, aucun changement, aucune altération n’a lieu (ils représentent la stabilité).<br />
Mais selon que les pensées de la mère et du père se modifient en bien ou en mal, les<br />
enfants qui naissent d’eux sont bons ou mauvais.<br />
La mère est un être noble. Chaque enfant qui naît en son sein est bien fortuné, car :<br />
Jantunâm Narajanma Durlabham<br />
Entre toutes les espèces d’êtres vivants, c’est la vie humaine qui est la plus précieuse.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Tout être humain a donc cette grande chance, mais puisqu’il est si fortuné, il devrait avoir<br />
des pensées vastes, des Sankalpas – détermination, résolution, pensées mises en actes –<br />
exceptionnels et un cœur plein de joie. Dès lors nous pourrons vraiment le considérer<br />
comme un être béni par la fortune.<br />
Putalibai, la mère de Gandhi, avait fait un vœu ; elle n’aurait consommé sa nourriture<br />
qu’après avoir entendu le chant du coucou. Elle se conformait strictement à ce vœu.<br />
Toutefois un jour, elle resta sans manger jusqu’à la nuit tombante, car le coucou ne<br />
chanta pas ce jour-là.<br />
Poussé par son intense amour pour sa mère, le jeune Gandhi pensa « Maman est<br />
probablement tenaillée par la faim ! » Il passa à l’arrière de la maison et émit un son tout<br />
à fait similaire au chant du coucou. Il fit cela avec la meilleure intention, pensant « Il faut<br />
que maman mange tout de suite ». Il n’avait aucune pensée négative.<br />
Putalibai se rendit compte du stratagème adopté et tira fortement l’oreille du garçon.<br />
Avec des larmes dans les yeux elle dit « Cet enfant menteur est-il bien celui à qui j’ai<br />
donné naissance ? Je suis bien malchanceuse ! Quel péché ai-je commis pour avoir mérité<br />
un tel sort ? J’ai donné le jour à un menteur ! » Pleurant et se lamentant, elle administra<br />
au garçon une paire de gifles et lui dit « A partir de maintenant, ne profère plus un seul<br />
mensonge ! »<br />
L’enfant promit « Je ne dirai plus de mensonges » et depuis ce jour-là, grâce à son respect<br />
de la vérité et aux paroles de sa mère, Gandhi obtint la noble réputation que nous lui<br />
connaissons.<br />
Aryamba, la mère de Shankarâcarya, agit d’une façon similaire avec son propre fils. Elle<br />
pratiquait quotidiennement un rituel d’adoration à Easwara. Elle faisait l’Abhishekam au<br />
Shivalingam et donnait ensuite le Tîrtham – l’eau consacrée par le bain à l’idole – à son<br />
fils et en buvait elle-même. C’est ainsi qu’elle passait ses journées. Le jeune Shankara<br />
répétait sans cesse le nom de Shiva. Grâce au cœur pur de sa mère, Shankara obtint plus<br />
tard une réputation très noble.<br />
84
(Swami revient à la figure de Gandhi) Dans la maison de Putalibai, il y avait une<br />
servante nommée Ramba. Un jour, alors que Gandhi n’était encore qu’un bambin, il<br />
s’approcha de Ramba et lui demanda « Ramba dis-moi, pourquoi ai-je peur ? J’ai<br />
tellement, tellement peur ! » La brave servante lui répondit « Mon petit, pourquoi avoir<br />
peur ? Dieu est présent. Si tu répètes à tout instant le nom de Râma, ta peur disparaîtra,<br />
sans aucun doute. »<br />
Le proverbe dit : Yata Raja Tata Praja Tel roi, tels sujets.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Même une simple servante avait des qualités propres à une mère. Par la suite, Gandhi<br />
contempla le Nom de Râma et répéta sans cesse Râm, Râm, Râm…<br />
Ceci démontre que si une mère et les personnes de son entourage sont sur le sentier de<br />
l’action juste, les enfants atteindront eux aussi cet état de grande pureté.<br />
Pendant la guerre de Rangoon, une mère et son fils s’échappèrent du lieu et descendirent<br />
vers Madras. Ils ne connaissaient personne en cette ville. Ils devaient trouver de quoi se<br />
nourrir et un endroit où habiter. « Où aller ? Où séjourner ? » se demandaient-ils avec<br />
consternation. La mère pensa « je suis en mesure de survivre, mais mon fils aura-t-il la<br />
force de rester en vie ? » Personne ne peut exprimer en mots la profondeur de l’amour<br />
maternel.<br />
Ils se logèrent pendant quelques temps aux alentours d’une station d’autobus. Chaque<br />
jour, la mère sonnait aux portes pour demander l’aumône. Lorsque les gens lui servaient<br />
un peu de nourriture, elle en mangeait une bouchée et donnait tout le reste à son enfant ;<br />
c’est ainsi qu’elle parvenait à le nourrir. Il lui arrivait parfois de donner au petit toute la<br />
ration et de jeûner elle-même, si la nourriture reçue était insuffisante pour eux deux.<br />
A cause de ses jeûnes fréquents, la pauvre femme devint très faible. L’enfant s’aperçut de<br />
son état et lui dit « Maman, jusqu’à présent tu m’as protégé, mais dorénavant j’ai le<br />
devoir de penser à toi. Je vais faire le tour des habitations pour demander l’aumône. Toi,<br />
reste ici. »<br />
Le gamin sonnait de porte en porte et appelait « Oh, gens de la maison, j’ai faim, donnezmoi<br />
à manger ! » Toute la nourriture qu’il recevait, il l’apportait à sa mère et s’en passait<br />
lui-même. Il devint très faible à son tour.<br />
Un jour, l’enfant s’arrêta devant la porte d’un officier. C’était le matin tôt et l’officier<br />
était assis sur sa chaise à bascule et lisait son journal. De l’entrée, l’enfant l’appela en<br />
disant « J’ai faim Monsieur, j’ai faim ! » L’officier le fit entrer dans sa maison et lui dit<br />
« Assied-toi, ici mon enfant. Puisque tu as si faim, je vais t’apporter de la nourriture.<br />
Mange à ton aise et puis va-t-en ! » - « Non, répondit le garçon, je dois emporter cette<br />
nourriture avec moi. » - « Pourquoi ne peux-tu pas la manger ici sur place ? »<br />
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L’officier apporta du riz sur une feuille de bananier. L’enfant tira un pan de sa chemise<br />
pour y verser le riz, mais l’officier s’exclama « Assis ! Mange ! » et insista sévèrement<br />
pour que l’enfant consomme immédiatement le plat. Le garçon refusa. L’officier voulut<br />
le contraindre (Swami prononce ces derniers mots avec émotion). Disant « C’est pour ma<br />
mère, pour ma mère » le garçon tomba au sol. Pensant que l’enfant voulait lui dire<br />
quelque chose, l’officier approcha son oreille de la bouche du garçon et écouta. Il<br />
entendit balbutier « D’abord maman ! » et puis le petit rendit son dernier soupir.<br />
L’officier, témoin de cette attitude héroïque, dit « Quelle chance a cet enfant ! Il s’est<br />
donné tant de peine par amour pour sa mère. Quelle femme méritante doit être cette mère,<br />
si elle a donné le jour à un fils de cette qualité ! »<br />
Disant cela, il se sentit très triste. Il appela l’assistance publique et fit enlever le corps du<br />
petit.<br />
Personne n’est donc en mesure de décrire l’amour qui lie une mère à son enfant. De<br />
toutes les relations affectives que les Indiens nouent entre eux, celles qui existent entre<br />
les mères et leurs enfants sont les plus authentiques.<br />
Aucun fils ne cherche aujourd’hui à comprendre une relation d’amour de ce type. Les<br />
enfants pensent avant tout à eux-mêmes et ensuite à leur mère. Ils ne cherchent pas à<br />
comprendre quelle est la condition réelle de leur mère. Le fils digne de ce nom est celui<br />
qui devine la situation de sa mère et agit en conséquence.<br />
A l’heure actuelle, tous les enfants s’acharnent à ne défendre que leurs propres intérêts<br />
égoïstes ; ils ne lèvent pas le petit doigt pour assurer la joie de leurs mères et pères, pour<br />
le bien-être de leurs parents et pour leur convenance.<br />
Un cas semblable à celui que Je viens de raconter, fut à Calcutta celui de Easwara<br />
Chandra Vidya Sagar. Cet homme était extrêmement vertueux. Chaque soir, sa mère le<br />
faisait asseoir auprès d’elle et lui parlait. « Mon fils, les connaissances que tu as acquises<br />
ne constituent pas l’éducation véritable. Il faut que tu apprennes l’art d’aider les autres et<br />
le type de connaissance qui te permette de servir ton pays. Tu devrais étudier cette<br />
science et la mettre en pratique.<br />
Ainsi, Easwara Chandra se rendait à la station des autobus ou s’asseyait sous un<br />
réverbère et y étudiait. Par l’étude constante et sous l’effet des enseignements de sa mère,<br />
il progressa rapidement.<br />
Aucun enfant au monde ne subira de retard dans son évolution, s’il bénéficie de la<br />
bénédiction maternelle. Que son enfant soit le fils de n’importe quel type d’homme, la<br />
mère l’aime et souhaite son bien-être. Le cœur d’une mère est toujours plein de<br />
compassion, d’une compassion aimante. Aujourd’hui, nous perdons de vue cet amour<br />
parental.<br />
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Donc Vidya Sagar étudia pendant plusieurs années et devint un grand intellectuel. Il entra<br />
ensuite dans la vie professionnelle. Le jour où il débuta dans le travail, il y avait en son<br />
village un Tirunâla – foire, carnaval. Tous les gens riches s’étaient vêtus élégamment et<br />
avaient sorti leurs beaux bijoux pour se promener dans la foire. La mère de Vidya Sagar<br />
endossa un vieux sari et sortit elle aussi pour participer aux festivités. Le jeune homme<br />
connaissait bien la situation financière de ses parents. Voyant sa mère ainsi vêtue, il<br />
pleura, mais elle se rendit ainsi vêtue à la foire.<br />
Après le retour de sa mère, Vidya Sagar toucha ses appointements pour le mois. A peine<br />
le reçut-il qu’il vint le déposer aux pieds de sa mère « Maman, achète-toi un beau sari ».<br />
Elle répondit « Mon fils, tu dois dépenser pour toi-même l’argent que tu gagnes. Je n’ai<br />
pas besoin de saris ni de bijoux. Si tu progresses sur la bonne voie et que tu te forges une<br />
bonne réputation, cela me suffit. » Le jeune homme dit « Très bien, maman, alors dis-moi<br />
ce que tu désires. » Elle répondit « Pas maintenant ! Je t’en parlerai en temps voulu ».<br />
Après un certain temps, Vidya Sagar occupa peu à peu une très haute fonction. Lorsqu’il<br />
commença à avoir de grandes responsabilités, il perçut des appointements majorés. Il<br />
s’adressa à sa mère et lui dit « Maman, quel souhait nourris-tu en ton cœur ? Dis-le-moi !<br />
A présent, je peux t’accorder tout ce que tu désires. »<br />
La mère le fit asseoir et lui dit « Mon fils, même si tu es très instruit, même si tu es<br />
devenu adulte et important, tu es toujours un fils pour ta mère. Je te parle donc avec<br />
Vatsalya - amour maternel. Ecoute-moi attentivement. » Puis elle continua « Notre<br />
village est un simple hameau et les enfants qui y vivent ne peuvent pas tous être<br />
scolarisés. Aussi, fais construire une petite école ; ainsi les jeunes enfants pourront la<br />
fréquenter et seront en mesure de se développer. Je n’ai aucun autre désir ; je t’en prie,<br />
entreprend cette œuvre. »<br />
Suivant le souhait de sa mère, Vidya Sagar créa une petite école dans le village.<br />
Après quelques temps, il s’approcha à nouveau de sa mère et lui dit « Maman, l’école que<br />
tu désirais est construite. Demande-moi n’importe quoi d’autre. » Elle répondit « Mon<br />
fils, tu m’as offert cette école pour notre village. Toutefois, en ce lieu, si les petits enfants<br />
tombent malades, s’ils toussent ou ont de la fièvre, personne ne peut leur donner les<br />
premiers soins. Je t’en prie, fais bâtir un petit dispensaire, afin que les enfants restent en<br />
bonne santé. » Ainsi, pour suivre les instructions de sa mère, Vidya Sagar fit construire<br />
un dispensaire dans le village.<br />
Easwaramma (la mère physique de Swami) émit un jour des vœux semblables. Le nom<br />
et la réputation de <strong>Sai</strong> s’étendaient graduellement. Voyant cela, Easwaramma Me dit<br />
« Swami, dans notre village, beaucoup de gens souffrent. Même les tout petits doivent<br />
marcher jusqu’à Bukkapatnam (bourgade située à 4 km. de Puttaparthi) pour fréquenter<br />
l’école. Mon cœur se fend de tristesse en les voyant. Fais construire une petite école dans<br />
notre village. » Je construisis une école.<br />
87
Plus tard, Easwaramma Me dit « Swami, si les enfants de notre village ont la fièvre, ils<br />
doivent se rendre à Bukapatnam pour recevoir des soins médicaux. Je souffre beaucoup à<br />
voir les mères porter sur le bras leurs bébés malades. Fais donc construire un petit<br />
dispensaire. »<br />
Cette petite école est devenue à présent une Université (applaudissements). Celle-ci a pu<br />
naître grâce à la conjonction du Sat-Sankalpa - détermination visant à la Vérité – de la<br />
Mère et du Nitya-Sankalpa – détermination permanente de Dieu, plan Divin – de <strong>Sai</strong>. A<br />
cause de la formulation de ce Sat-Sankalpa, le modeste dispensaire d’alors est devenu à<br />
présent un Hôpital hautement spécialisé en Cardiologie (applaudissements).<br />
Finalement, avant de rendre son dernier soupir, Ma mère émit un autre vœu. Elle Me dit<br />
« Toutes les femmes de notre village s’épuisent à fournir de l’eau à leurs habitations pour<br />
leurs besoins domestiques. Oh, Swami ! Ces pauvres femmes n’arrivent pas à tirer l’eau<br />
des puits profonds et elles ont les épaules massacrées par le travail. Fais quelque chose<br />
pour que l’eau soit aisément à leur disposition.<br />
Ainsi, des puits artésiens furent forés à intervalles et Easwaramma en fut toute heureuse.<br />
A présent, une distribution d’eau potable a été instituée sur une grande échelle, afin de<br />
servir tout le District d’Anantapur. Actuellement, les habitants peuvent avoir de l’eau à<br />
chaque maison (applaudissements).<br />
Après avoir obtenu la Grâce Divine, plus aucune grâce n’est nécessaire.<br />
Après avoir mérité l’amour de notre mère, nous n’avons plus besoin d’aucun autre<br />
amour.<br />
Peut-être ne le savez-vous pas, mais même à présent, l’amour de cette mère<br />
(Easwaramma) se manifeste concrètement.<br />
Trente ans se sont écoulés depuis qu’elle a quitté son corps ; pourtant, elle apparaît<br />
encore comme si elle était incarnée. Elle vient Me rendre visite de temps en temps et Me<br />
transmet des messages, puis disparaît.<br />
Un jour elle Me dit « Swami, Tu acceptes tous les mouchoirs que les gens Te présentent<br />
et Tu les presses sur Tes lèvres. Ne touche pas les mouchoirs présentés par n’importe<br />
qui ». Je lui répondis « Puisque les gens Me les présentent avec tant de dévotion,<br />
comment puis-Je ne pas les toucher ? » - « Tes fidèles sont nombreux. Il y a des millions<br />
de personnes sincères et dévouées, mais il y en a aussi quelques-unes armées de<br />
mauvaises intentions et qui nourrissent des sentiments négatifs à Ton égard ; ces<br />
personnes-là aussi Te présentent des mouchoirs. Je T’en prie, prends garde à ne pas<br />
prendre le mouchoir de n’importe qui. » Je lui demandai « Quelle en est la raison ? » Elle<br />
répondit « Certains veulent Te donner un mouchoir imprégné de poison. Il suffirait de le<br />
passer sur Tes lèvres pour perdre la vie. En vérité, des actes de ce type sont régulièrement<br />
commis dans le monde. Aussi je T’en conjure, ne prends pas ces mouchoirs. » Je lui dis<br />
« D’accord ! Je suivrai ton conseil ! »<br />
88
Ainsi, de temps en temps, Easwaramma vient dans Ma chambre. Les jeunes gens qui<br />
dorment dans Ma maison le savent bien. Lorsqu’elle vient Me parler, ils s’éveillent et<br />
s’assoient sur leur lit.<br />
Un jour, Je dis aux garçons « Mes enfants, Je porte un dhoti en soie et il est très difficile<br />
de le tenir fixé à Ma taille. J’aurais besoin d’une ceinture ». Les jeunes gens se donnèrent<br />
beaucoup de peine. Je leur dis « J’ai besoin d’une ceinture adéquate. Celles-ci ont des<br />
boucles, ces autres brillent un peu trop. Si les fidèles voient une chose brillante à travers<br />
Ma tunique, ils penseront que Je porte des ceintures en or (rires). Aussi, Je ne veux pas de<br />
ce type de ceinture. »<br />
Finalement un jour, aux premières heures avant l’aube, Easwaramma vint dans Ma<br />
chambre. Elle apparut et parla. Aussitôt Satyajit, Srinivas et <strong>Sai</strong>nath s’éveillèrent et<br />
restèrent assis sur leur lit. Ils firent cette réflexion « Personne ne peut accéder à la<br />
chambre de Swami. Comme c’est étrange ! Nous avons mis le verrou sur la porte de<br />
l’ascenseur en bas dans l’entrée. Qui est cette personne qui s’entretient avec Swami ? » Je<br />
leur dis « La Gruha Ammayî – maîtresse de maison – (terme par lequel Swami désigne<br />
Sa mère) est venue et s’en est allée. » Je leur montrai ensuite la ceinture que Ma mère<br />
M’avait apportée. C’était une ceinture toute simple, sans aucune boucle ni fantaisie. Ses<br />
deux extrémités s’épousaient parfaitement.<br />
Des mères de ce type sont nombreuses dans le monde. Toutefois, rares sont les enfants<br />
qui choisissent leur mère ; en général ce sont les mères qui choisissent leurs enfants.<br />
Easwaramma est la mère que J’ai choisie ; Je l’ai voulue pour mère (applaudissements).<br />
Il existe, par conséquent, une relation très profonde entre elle et Moi<br />
L’histoire de Chaitanya Mahaprabhu est fondée sur le même principe. Un jour, Chaitanya<br />
encore enfant fit un pèlerinage pour obtenir le Darshan de Shiva. Il s’arrêta devant<br />
l’image sacrée, la regarda intensément et lui adressa ces mots « Swami, je sais que Tu es<br />
le Seigneur du monde, que Tu es le Seigneur de l’univers, que Tu es le Protecteur de<br />
toutes les créatures vivantes, que Tu es Tout-puissant et omniscient. Je n’ai besoin de<br />
rien ; je ne Te demanderai jamais de l’or, des objets de confort ou véhicules. Je ne désire<br />
même pas que Tu m’accordes le don de la dévotion ou du détachement –Vairagya. Je ne<br />
ressens aucun désir de libération ou de Vaikuntha – paradis de Vishnu – je Te prie<br />
seulement de m’accorder l’amour nécessaire à T’aimer. T’aimer ? Oh ! Vraiment, il<br />
n’existe rien de mieux au monde que l’Amour de Toi. Accorde-moi seulement cette<br />
grâce. »<br />
C’est ce que Chaitanya désirait ardemment. Pour avoir aspiré à cet Amour Divin,<br />
Chaitanya Mahaprabhu parcourut le monde entier pour propager l’Amour, et revint<br />
finalement en sa terre natale. « Souvenez-vous de Dieu, contemplez-Le. Dieu seul<br />
existe ! » Déclarait-il en tous lieux, annonçant son message.<br />
Sa mère insista fortement « Mon fils, il est très difficile de parcourir le monde à ton âge,<br />
sans personne à tes côté. Je nourris en mon cœur un Sankalpa – vœu, pensée devenant<br />
89
acte ; vois cette jeune fille, elle est très pieuse, elle semble faite pour toi. Elle provient<br />
d’une famille très noble. Son nom est Lakshmi. Epouse-la. »<br />
Chaitanya répondit « Je ne veux pas me marier. J’ai Dieu et je Lui ai offert tout moimême<br />
». Mais sa mère le pressa « Mon fils, ce que tu as offert à Dieu, tu l’as peut être<br />
offert mentalement, mais il y a des aspects physiques dont il faut tenir compte, n’est-ce<br />
pas ! Ton offrande vaut dans un sens spirituel, mais le mariage sert à l’aspect physique. Il<br />
faut que tu te maries. » Les parents firent venir Lakshmi et voulurent que leur fils<br />
l’épouse.<br />
Aussitôt la cérémonie du mariage terminée, Chaitanya partit en pèlerinage. Il étendit son<br />
influence à travers le monde. Il ne revint pas en famille, même après plusieurs années. La<br />
jeune Lakshmi était de nature très sattvique ; elle avait un cœur pur et était animée d’un<br />
amour constant et désintéressé. Se souvenant sans cesse de son époux Chaitanya et<br />
contemplant son image en son cœur, elle rendit bientôt son dernier soupir.<br />
Après la mort de Lakshmi, Chaitanya revint chez lui. Sa mère prit ses mains dans les<br />
siennes et lui dit, « Mon fils, tu t’es marié sur mon insistance. Je suis responsable de la<br />
mort de cette jeune femme. On ne peut trouver nulle part une personne plus vertueuse<br />
qu’elle. »<br />
Un peu plus tard, la mère de Chaitanya voulut que son fils passe en secondes noces. Elle<br />
l’unit en mariage à Vishnupriya, c’était le nom de la jeune épouse. Une fois marié à<br />
Vishnupriya, Chaitanya partit pour le Bengale, afin d’y propager son enseignement. Il<br />
oublia complètement sa nouvelle famille et son foyer. « Je n’ai que Dieu à l’esprit. Je n’ai<br />
aucune pensée à l’exception de celle de Dieu » disait-il. Il parcourait les chemins en<br />
chantant des Bhajans et s’accompagnant de petites cymbales.<br />
Quelques jaloux lui dérobèrent les cymbales. Après cela, Chaitanya pendit à son cou un<br />
petit tambour et continua à chanter des Bhajans. De mauvais sujets s’approchèrent de lui<br />
et réduisirent en pièces son tambour. Chaitanya déclara « Oh ! C’est ainsi ! Ils imaginent<br />
sans doute que je dépends de cet instrument ! Nous avons même rompu les liens qui<br />
m’attachaient à lui. J’ai deux mains, cela me suffit ! » (Swami bat des mains pour<br />
marquer le rythme) « ô Narayana, les mains que Tu m’as données sont encore en bonne<br />
condition. Je n’ai pas besoin de battre du tambour pour rythmer les Bhajans ». Ceci dit, il<br />
reprit à chanter des Bhajans.<br />
Au milieu du chemin, quelques personnes s’approchèrent de son groupe, saisirent les<br />
participants et rouèrent de coups le pauvre Chaitanya. Même après cet épisode, il<br />
continua à chanter « Narayana, Narayana, Narayana, Krishna, Krishna, Krishna… »<br />
Comme ces êtres rustres l’avaient frappé violemment, son corps était couvert de sang.<br />
Mais le temps que sa mère arrive sur les lieux et le voit, Chaitanya ne saignait plus de<br />
nulle part ; toutes ses blessures étaient parfaitement cicatrisées, toute trace de coups avait<br />
disparu. Chaitanya pensait constamment « Ce corps ne m’appartient pas, il est à Dieu. On<br />
peut donc me faire n’importe quoi, je n’ai aucune crainte. » Sur ces réflexions, il<br />
poursuivit son chemin.<br />
90
Les gens du monde ne comprennent rien à la dévotion et à l’abandon à Dieu et sont<br />
immergés en toutes sortes d’illusions. Dans la vie d’un homme, tout le bien, comme tout<br />
le mal vient exclusivement de sa propre mère. Lorsqu’une mère est pure de cœur, le cœur<br />
de son fils sera également pur. Veillons donc à ne causer aucune peine au cœur de Matru<br />
Devi – la Déesse-Mère.<br />
Un jour, alors que le Vieux Mandir était encore en fonction, des gens s’approchèrent en<br />
groupe serré. A cette époque, Je dormais dans une petite hutte au toit de chaume. Ces<br />
gens étaient nombreux. Easwaramma vint à Moi et Me dit très doucement « Swami, ces<br />
personnes à peine arrivées ici sont très mal intentionnées. Ces gens peuvent Te faire du<br />
mal. Je n’arrive pas à dormir à cette idée. » Je lui dis « Tu ne devrais pas entretenir des<br />
peurs de ce type. Un jour ou l’autre, ce corps devra périr. Il faut nécessairement<br />
l’abandonner à un moment donné. Il périra exactement au jour et à l’heure fixée pour sa<br />
mort. Pense à cela et ne t’attache pas à ce corps » Sur ces mots, elle rentra chez elle.<br />
La hutte était exiguë, J’y dormais seul. Cette nuit-là, les nouveaux venus mirent le feu à<br />
la hutte, des quatre côtés à la fois. En un instant, tout devint un grand brasier. Subbamma<br />
et Easwaramma virent toutes les deux l’incendie. Elles accoururent.<br />
Bien qu’il n’y ait à l’horizon aucun signe d’une pluie imminente, sur le temps que les<br />
deux femmes arrivent, une grosse averse ne tomba uniquement que sur la hutte<br />
(applaudissements). Toutes les flammes furent éteintes. Je sortis indemne de mon logis.<br />
Les deux femmes s’écrièrent « Oh ! Swami, Tu es sain et sauf ! C’est tout ce qui nous<br />
importe ! »<br />
Un épisode semblable eut lieu au temps de Krishna. Un jour, Il se rendit auprès des<br />
Kauravas, en qualité d’ambassadeur des Pandavas. S’approchant d’eux, il chercha par<br />
tous les moyens à stipuler un traité. Une guerre n’est jamais bonne, car elle entraîne la<br />
mort de nombreuses personnes. On peut perdre ses proches parents, ses amis ou<br />
n’importent qui d’autre. Il n’est pas juste d’être un guerrier et de se battre ainsi en guerre.<br />
En tant qu’ambassadeur, Krishna s’adressa en tout premier lieu à Dharmaraja (l’aîné des<br />
Pandavas). Celui-ci déclara « Swami, qui es-Tu et qui sont, en face de Toi, ces<br />
Kauravas ? Le rapport entre vous est un peu celui qui existerait entre des chacals et<br />
Nâgaloka – le Dieu-Serpent. Toi, Te compromettre avec ces gens-là ! Non, je ne veux<br />
rien de cela ! »<br />
Ensuite, Krishna parla à Arjuna et lui dit « Arjuna, Je vais de ce pas chez les Kauravas,<br />
comme votre émissaire. Es-tu d’accord ? » Arjuna était un homme plutôt rajasique<br />
(passionnel) et répondit « Bien sûr, vas-y. Cherche à les convaincre de l’opportunité de<br />
cette guerre ! »<br />
Krishna s’adressa à Bhîma (l’un des cinq Pandavas). Celui-ci répondit « Il n’est pas<br />
possible d’éviter de tuer ces mauvais sujets. En vérité, ils méritent d’être anéantis.<br />
Cherche leur accord pour cette guerre. »<br />
91
Il alla trouver Draupadi. Le cœur des femmes est toujours très tendre et très pur. Elle<br />
répondit « Krishna, si cette guerre est acceptée par les deux clans et que tous mes proches<br />
meurent dans le combat, combien de souffrances aurai-je à endurer ! Et si les Kauravas<br />
perdent à leur tour leurs parents, ils souffriront eux aussi, n’est-il pas vrai ? Combien de<br />
peines s’abattront sur eux ! Non, je ne veux pas de cette guerre ! Personne ne devrait faire<br />
l’expérience d’une tragédie aussi horrible que celle de la guerre ! »<br />
Krishna se tourna enfin vers Nakula et Sahadeva (les deux autres Pandavas). Ceux-ci<br />
n’ouvrirent pas la bouche. Ils ne prononcèrent pas un seul mot.<br />
Après avoir consulté les Pandavas, Krishna se rendit en Hastinapura (capitale des<br />
Kauravas). Là, Il conversa avec Dhritarâshtra, le roi aveugle, père des kauravas. Il revint<br />
ensuite chez les Pandavas, disant que les Kauravas avaient refusé le combat.<br />
En ce temps-là, Nakula et Sahadeva étaient très jeunes. Ils accoururent et se jetèrent au<br />
cou de Krishna, Lui disant « Krishna, Tu nous as demandé d’exprimer notre souhait<br />
intime au sujet de cette guerre. La réponse des Kauravas est exactement ce que nous<br />
voulions. Tu es revenu ici sain et sauf, après avoir contacté ces êtres méchants ; cela nous<br />
suffit. Ton bien-être est le nôtre. Nous ne désirons rien d’autre, si ce n’est que Tu sois en<br />
bonne santé. A présent, Tu n’as plus à T’approcher d’eux.<br />
Arjuna intervint :<br />
Comment pourrais-je en supporter davantage ? Après avoir vu tant d’enfants massacrés,<br />
mes yeux roulent de fureur. Rentrons chez nous sans délai.<br />
(Poème Telugu)<br />
(Arjuna déclara ceci dans une vision anticipée de la guerre).<br />
Draupadi dit à Krishna « Mon grand frère, le jour où Tu es parti pour stipuler un pacte<br />
avec les Kauravas, mon esprit s’est révolté. Les gens peuvent penser que les femmes sont<br />
faibles, mais en fait nous sommes bien loin d’être faibles, nous sommes prêtes à tout. En<br />
matière de Tyâga – renoncement, sacrifice – personne n’est comparable aux femmes pour<br />
leur sens du sacrifice. Dès le commencement de la vie de nos enfants, nous sacrifions<br />
notre égoïsme et avons le devoir de veiller à leur bien-être ; c’est pour cette raison que je<br />
T’ai déclaré ne pas vouloir la guerre. »<br />
Depuis l’antiquité, le pays de Bharat a soutenu de toutes les façons des mères de ce type.<br />
Le fils de Drônâcharya vint au milieu de la nuit et coupa la gorge à tous les enfants de<br />
Draupadi, puis s’enfuit. Arjuna déclara « Je saisirai l’assassin et en face de vous tous, je<br />
lui couperai la gorge ! » Vous baignerez et laverez vos têtes dans son sang, ainsi la faute<br />
de l’avoir tué sera effacée.<br />
Brandissant son glaive, Arjuna tira Aswatthama devant ses frères assemblés. Il fit appeler<br />
aussi Draupadi, mais que fit celle-ci ? Elle arriva en courant et se jeta aux pieds de<br />
92
Aswatthama. Une personne ordinaire, voyant l’assassin qui avait coupé la gorge à ses<br />
propres enfants, l’aurait-elle simplement laissé libre ? Toutefois, Draupadi tomba à<br />
genoux devant Aswatthama et l’implora : « Aswatthama, mes époux ont appris les arts<br />
martiaux et l’archerie par les soins de ton père Drôna. Les enfants que tu as tués<br />
vilainement étaient fils de ses disciples.<br />
Est-il juste d’assassiner sans la moindre pitié les enfants des disciples de ton père ? »<br />
(Poème Telugu)<br />
Elle serra dans ses mains les pieds d’Aswatthama et continua :<br />
« Ils n’avaient aucun grief contre toi, ils n’étaient pas équipés pour le combat et ne t’avait<br />
dressé aucun piège. Tu les as assassinés dans l’obscurité alors qu’ils ne pouvaient se<br />
défendre. Comment tes mains ont pu commettre une telle monstruosité ?<br />
(Poème Telugu)<br />
Elle continua à plaider auprès de lui. Une autre femme aurait-elle agi ainsi ? Une autre<br />
femme aurait-elle supporté l’assassinat de ses six enfants ? Elle ajouta « Aujourd’hui,<br />
mes enfants sont morts. Je n’ai que larmes pour eux. Si mon mari Arjuna te tuait, quelle<br />
douleur éprouverait ta mère ? Non, nous ne devrions pas voir ta mère en larmes. Arjuna,<br />
abandonne l’idée de tuer cet homme ! »<br />
Que répondit Arjuna ? Il déclara « Ma décision est prise. Si je ne respecte pas ce vœu, ma<br />
réputation en souffrira énormément. Par conséquent, cet homme doit être tué ! »<br />
Draupadi rétorqua « C’est une faute grave de tuer ainsi un brahmane, et non seulement un<br />
brahmane, mais n’importe quelle autre personne. Toutefois, la faute serait encore plus<br />
grave si l’on considère que cet homme est le fils de ton précepteur. Mon refus est donc<br />
catégorique. » Prononçant ces paroles, Draupadi s’érigea en obstacle devant Asvattama<br />
pour le protéger, la chère femme !<br />
Bhîma arriva et dit à Arjuna :<br />
« Si tu ne tues pas ce misérable,<br />
Je réduirai son crâne en pièces et l’écraserai de mon poing »<br />
(Poème Telugu)<br />
Draupadi lui dit « Pour maintenir ta promesse, tu ferais bien mieux de corriger ton<br />
attitude et de lui pardonner. Kshemâ – pardon, vertu, force d’âme – est une chose<br />
excellente.<br />
Kshemâ est Vérité, Kshemâ est Dharma, Kshemâ est Véda,<br />
Kshemâ est Non-Violence, Kshemâ est toute chose.<br />
Kshemâ est félicité et tout ce qu’il y a de bon,<br />
En revanche, l’affliction est un enfer.<br />
(Versets Sanskrits)<br />
93
« Concède-lui ton pardon ! » Même si les Pandavas possédaient tant de courage, de<br />
bravoure et de valeur, même s’ils étaient là, prêts pour le combat, ils ne possédaient<br />
nullement la douceur de Karuna – bonté, pitié, compassion – que l’on voyait en<br />
Draupadi.<br />
En vérité, le cœur de la femme est sacré, il fond et devient fluide, il est pure Amrita Rasa<br />
– doux nectar d’immortalité.<br />
Même si, à certains moments d’agacement, les femmes expriment de la dureté, elles s’en<br />
repentent aussitôt amèrement. Personne n’est supérieur aux femmes quant au repentir<br />
qu’elles expriment.<br />
Cette ancienne culture s’est perpétuée à travers les âges, en ce pays de Bharat.<br />
Malheureusement, sous l’influence du Kâli Yuga, cet amour est actuellement anéanti<br />
même chez les femmes.<br />
Toutefois il existe encore de grandes femmes, des mères nobles qui sont d’authentiques<br />
Patni Vrata - épouse chaste et noble ; il existe encore des mères attachées au respect du<br />
Cattur Dharma – le code de vie aux quatre aspects. Non, le monde ne manque pas de<br />
mères de cette trempe ; c’est d’ailleurs grâce à elles que Bharat a été capable de résister<br />
jusqu’à présent.<br />
Ainsi, les femmes nous permettent d’expérimenter tant de joies et de confort. Le bien-être<br />
de la nation tout entière dépend des femmes. Ne les considérons donc pas comme des<br />
êtres inférieurs. Ne leur parlez pas sur un ton ironique. Voyez les femmes plus âgées<br />
comme vos mères et les jeunes comme vos sœurs. Si les hommes adoptent cette attitude,<br />
le pays progressera.<br />
Comprenez cette vérité et faites-en l’expérience. Vous pouvez ainsi réaliser la Divinité.<br />
Donc, avec l’Amour de Dieu, nous obtiendrons tous les types d’amour.<br />
Ne considérons jamais les mères comme des personnes ordinaires. Elles méritent notre<br />
vénération. La bénédiction de votre mère attire sur vous toute la faveur du monde.<br />
Le fils de Subhadra se préparait au combat. Il se prosterna devant sa mère qui le bénit par<br />
ces paroles « Mon fils, tu veux aller au combat même si je t’ai manifesté ma<br />
désapprobation. Toutefois, tâche d’être victorieux et de revenir ici ; c’est tout ce qui<br />
m’importe, je ne désire rien d’autre. Ton père (Arjuna) est parti en guerre, ton oncle<br />
(Krishna) s’est engagé à l’aider. Personne n’est resté au foyer, si ce n’est Dharmaraja.<br />
Aussi tu vas à la guerre sans que j’accepte la situation. Pars donc, mais reviens vite. »<br />
La bénédiction que donna Gauri à son fils lorsque celui-ci partit tuer le démon<br />
Tarakasura, La protection de la bénédiction maternelle qu’elle assura à son fils Bhargava<br />
lorsqu’il partait tuer le démon Sambasura, une protection aussi auspicieuse que celle<br />
donnée par Sri Râma pour protéger le Yaga Raksha, puisse-t-elle t’accompagner et te<br />
protéger.<br />
94
(Poème Telugu)<br />
C’est ainsi que Subhadra bénit son fils et le laissa partir pour le combat. Toutes les<br />
femmes du passé avaient cette noblesse. Cela ne veut pas dire qu’il manque de femmes<br />
nobles actuellement, mais autrefois elles étaient plus nombreuses.<br />
A l’heure actuelle, nombre de femmes dans le monde souffrent amèrement. Ces femmes,<br />
le cœur déchiré par la douleur, cherchent par tous les moyens à remettre leurs fils déchus<br />
sur le droit chemin. Il y a des millions de femmes de ce type en Bharat.<br />
Aussi ; aucune peine, ni intérieure ni extérieure, ne devrait être infligée aux mères.<br />
Personne n’est en mesure de décrire l’amour d’une mère, car cet amour est plus grand<br />
même que l’amour d’Easwara (Shiva).<br />
Un jour, Easwara et Son épouse Parvati étaient en voyage pour protéger le monde.<br />
Lorsqu’ils passèrent en un lieu, un homme était justement grimpé sur un arbre, il montait<br />
jusqu’à la cime et pouvait tomber d’un moment à l’autre et mourir.<br />
Parvati vit la scène et s’écria « Mon Seigneur, protège cet homme, protège-le ! » A ce<br />
moment précis, Shamkara (Shiva) était absorbé dans ses jeux. Il répondit « Puisque tu<br />
l’as vu et que tu sais qu’il est sur le point d’atteindre le lieu fatal, protège-le toi-même.<br />
Pourquoi moi ? »<br />
La pauvre Parvati supplia son époux « Comment puis-je protéger cet homme ? Sans ta<br />
grâce, il est bien difficile qu’une telle force nous envahisse, nous les femmes, n’est-ce<br />
pas ! Sans toi, tout en nous est de polarité négative et seulement négative. Tu es le pôle<br />
positif. C’est seulement lorsque positif et négatif se joignent, que la force de protéger<br />
devient active. Easwara, Easwara, ne tarde pas à le secourir, je t’en supplie ne tarde<br />
pas ! »<br />
Easwara fournit à ceci une excellente réponse « En n’importe quelles circonstances, il<br />
suffit que les hommes implorent Dieu, n’est-il pas vrai ? S’ils n’invoquent pas Dieu, Dieu<br />
ne fera absolument rien. Aucune action n’est accomplie sans raison. Aussi, il suffirait que<br />
cet homme appelle au secours. S’il ne M’invoque pas, comment puis-je aller à son<br />
secours ? » Ainsi parla Easwara.<br />
Si l’on n’invite personne à la cérémonie, les feuilles de bétel non distribuées sont tout à<br />
fait inutiles.<br />
(Poème Telugu)<br />
Parvati a un grand cœur. Elle dit « Easwara, lorsque l’homme tombera, s’il appelle<br />
Amma ! – maman !- je me précipiterai à sa rescousse et le protégerai. S’il dit Appa ! –<br />
papa ! – c’est à toi d’y aller. Je suis la Mère Divine et tu es le Père Divin. Aussi,<br />
secourons-le selon son invocation.<br />
95
Ils attendirent tous les deux pour voir lequel serait invoqué. Toutefois, cet homme avait<br />
un mauvais karma ; il n’avait jamais, en aucun jour de sa vie, vénéré sa mère et son père,<br />
de sorte que le mot Amma ne sortit pas de sa bouche au moment du danger, pas plus que<br />
la parole Appa. Lorsqu’il tomba de l’arbre, il s’écria Ayyo ! – aïe ! – (rires). Dans ce cas,<br />
qui pouvait le secourir ?<br />
Cultivant le souvenir du Nom Divin tout au long de sa vie, on est prêt à l’avoir sur les<br />
lèvres au dernier moment de l’existence. Il faudrait au moins invoquer Amma – maman -;<br />
les mots Amma et Nanna –papa (Telugu) - devraient revenir constamment à notre esprit.<br />
Comment Dieu peut-Il secourir des êtres assez stupides pour oublier leur père et leur<br />
mère ?<br />
En vérité, la Divinité est pleinement mère et père. La mère est une Déesse, le père est<br />
Dieu. Munis de sentiments de ce type, soyons prêts à leur démontrer toute la gratitude<br />
qu’ils méritent.<br />
La fête d’Easwaramma a été instituée afin de rappeler au monde la grandeur de la mère.<br />
Pauvres petites ! Les femmes n’ont personne sur qui compter. Les enfants ne les aident<br />
pas, les maris encore moins. Il est dit que Dieu est le refuge des démunis, c’est pourquoi<br />
Dieu est le refuge des femmes. Dieu seul écoute leurs prières. En vérité, c’est grâce aux<br />
prières des femmes que le monde parvient à maintenir son bien-être.<br />
En comparaison des milliers de prières d’hommes, une seule prière de femme, dite du<br />
fond du cœur, est déjà suffisante. Pourquoi ? Parce que les femmes ont un cœur très<br />
doux. Un seul mot prononcé par ce cœur velouté suffit à obtenir le bien-être général.<br />
Ne contrariez pas votre mère. Ne lui faites absolument aucune peine. Si vous respectez<br />
ces conditions, Dieu vous donnera toute l’aide nécessaire.<br />
Lorsque l’on parle de sa terre natale, on dit « ma Mère-Patrie » ; personne ne dira jamais<br />
« Père-Patrie ». On ne parle que de « Mère-patrie, Mère-Patrie ». Ceci est dû au respect<br />
de la mère, même en ce qui concerne le pays. Notre pays est une Mère-Patrie, notre corps<br />
est un Prasad – don Divin – donné par notre mère. C’est la raison pour laquelle votre<br />
amour pour la mère doit vous inviter à protéger, à nourrir votre Mère-Patrie et à y<br />
dissiper toute affliction.<br />
Quelle que soit la situation, ne causez aucune peine à votre mère. Comprendre cette vérité<br />
et agir en conséquence est, en cette période sacrée, le juste type de Dharma.<br />
Bien ! Dans quelques minutes, nous aurons parmi nous de bons fidèles, des personnes<br />
fidèles depuis quarante ans : vous connaissez bien P. Sushila et sa belle-fille. Puisqu’elle<br />
n’était pas en mesure d’avoir des enfants, Je lui ai donné un fils et J’ai aussi célébré le<br />
mariage de son fils. La jeune femme qui épousa son fils est également musicienne. Toute<br />
leur troupe est venue aujourd’hui. Les deux femmes chanteront quelques chants<br />
dévotionnels pour procurer de la joie à tout le monde ; écoutez-les dans le ravissement.<br />
96
Après ce récital, il y aura une représentation théâtrale interprétée par des enfants Bal<br />
Vikas, dans le Kalyana Mantapam - la salle des mariages.<br />
Savez-vous pourquoi ces activités sont organisées. L’esprit de l’homme est très instable,<br />
il est semblable à un singe dément. Pour contrôler ce mental de singe dément sont<br />
nécessaires ces discours, ces chants et ces prières sacrées. Comme cela vous ne suivez<br />
pas votre mental !<br />
Le mental est un singe dément<br />
Le corps est une bulle d’eau<br />
N’obéissez ni à votre corps ni à votre mental.<br />
Obéissez à votre conscience.<br />
(applaudissements)<br />
C’est cela qui importe. Aussi, soyez tous patients, passez le temps joyeusement, soyez<br />
heureux et souvenez-vous régulièrement de tout ceci.<br />
(Swami termine Son discours par un Bhajan)<br />
(Brindavan, Whitefield, <strong>Sai</strong> Ramesh Hall)<br />
97
BOUDDHA ET LE NIRVANA<br />
7 mai 2001<br />
(Swami chante)<br />
Na Punyam Na Pâpam<br />
Na Sukham Na Dukham<br />
Na Mantra Na Japam Dâna, Yajna<br />
Aham Bhojyam Na Bhojyam Na Sukham<br />
Sivananda Rûpam Sivoham Sivoham<br />
Je ne suis ni le mérite ni le démérite, ni le bonheur ni le malheur, ni les mantras, les<br />
litanies, la charité, les sacrifices. Je suis Celui dont on jouit, non comme nourriture et<br />
bonheur, mais comme Forme même de la Béatitude. Je suis Siva, Je suis Siva (favorable).<br />
(Versets sanskrits)<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
En vérité, il n’existe en ce monde aucun mérite ni aucun démérite, aucun bonheur ni<br />
aucun malheur.<br />
Na Mantra : aussi bien les Mantra que les Yajna et les Yaga ne sont en fait qu’illusions.<br />
Dieu seul existe, et Il imprègne toute chose. Vous êtes tous des incarnations de la<br />
Divinité.<br />
Dharma – Sathya, Sathya – Dharma – Vérité, Action juste. Notre vie humaine véritable<br />
consiste en la compréhension profonde du sens et des implications communes de ces<br />
deux valeurs.<br />
Pour propager la Vérité à travers ce vaste monde, on l’enseigne au moyen de Nîti – la<br />
moralité. La Droiture est considérée comme Rîti – la procédure – Quant à Tyâga –<br />
sacrifice, renoncement – on le voit comme Kyâti – réputation.<br />
Ainsi, Manavajâti – la race humaine – est formée de ces trois aspects : Nîti, Rîti et Kyâti.<br />
Malheureusement, dans le monde d’aujourd’hui, on ne voit plus ni moralité, ni juste<br />
procédure ou conduite, ni bonne réputation.<br />
Dans le passé lointain, une personne connue sous le nom de Siddhartha, devenu ensuite le<br />
Gautama Bouddha, se soumit à de grandes ascèses spirituelles pour arriver à connaître sa<br />
Nature véritable, en vue d’obtenir le Nirvâna – libération. Il récita nombre de Mantra<br />
védiques, Il eut le Darshan de tous les sages en vie à son époque, Il entreprit toutes les<br />
disciplines spirituelles. Toutefois, Il finit par réaliser qu’aucune de ces choses n’était la<br />
juste discipline et ne pouvait lui procurer la Libération.<br />
98
Il avait la ferme conviction que les cinq souffles vitaux dont Dieu nous a dotés sont des<br />
expressions du Tout-Puissant. Sabda – le son – (Ouïe), Sparsa – le toucher – (Toucher),<br />
Rûpa – forme – (Vue), Rasa – saveur – (Goût) et Gandha – odeur – (Odorat) sont des<br />
facultés de nos sens.<br />
Bouddha comprit que si l’on dirige ses sens vers le sentier sacré et que l’on en<br />
expérimente les facultés dans cet esprit, on arrive à la Libération.<br />
Il réalisa clairement que les pratiques du Japa, de la médiation, du Yoga (Hatha Yoga) et<br />
des Yajna – rituels – concernent seulement le plan physique. Ces exercices spirituels sont<br />
nécessaires pour ceux qui ont de l’attachement à leur corps, mais ne servent pas à ceux<br />
qui ont l’Atma Abhimanâ – attachement au Soi.<br />
Voilà pourquoi le Bouddha prescrivit le Samyak Drishti – vision purifiée – comme<br />
première discipline à entreprendre.<br />
Il insista ensuite sur Samyak Vâcanam – pureté de la parole – et sur Samyak Sravanam –<br />
pureté de l’écoute. Puis Il parla de Samyak Mananam – pureté des pensées et de Samyak<br />
Kriya – pureté des actions.<br />
Bouddha conseilla donc de purifier ses cinq sens et déclara que leur juste emploi, sans<br />
aucune déviation, représentait la Libération véritable.<br />
Pourquoi les yeux donnés par Dieu doivent-ils être employés correctement ? Si l’homme<br />
souille du regard tout ce qu’il voit, il ne fait qu’accroître ses propres souillures. Il pollue<br />
la nature de son mental. Une fois que votre mental est pollué, comment parviendrez-vous<br />
au Nirvâna – libération ?<br />
Aussi, veillons en tout premier lieu à notre Samyak Drishti. Nous devons rechercher la<br />
vision de choses pures, aucune souillure ne devrait contaminer notre vision.<br />
Ne regarde pas le mal, vois uniquement ce qui est bien.<br />
La souffrance nous touche à cause du développement malsain de notre vision. C’est ce<br />
qui pollue le genre humain tout entier. Des péchés terribles sont commis par la vue.<br />
Bouddha invita ses disciples à rectifier leur vision et à la focaliser sur le bien. Lorsqu’on<br />
utilise la vue de cette façon, la libération nous est acquise.<br />
Il n’existe pas une seule discipline spirituelle qui n’ait été expérimentée par le Bouddha.<br />
Il les pratiqua toutes. Il renonça à tout et cultiva une relation étroite avec toutes les<br />
choses de la création, afin de réaliser l’unité. Il fit ainsi l’expérience de la Divinité à<br />
travers la diversité. Finalement, Il abandonna toute chose et c’est essentiellement grâce à<br />
ce sacrifice qu’Il put discerner la Vérité. Ceci est précisément enseigné dans les Védas :<br />
99
Na karmana, Na Prajaya<br />
Dhanena Tyage naike ‘mritatvam anasuh<br />
L’immortalité ne peut être atteinte par l’action, par la descendance ni par la richesse<br />
matérielle, mais uniquement par le sacrifice.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Atteindre cette Nature d’immortalité est vraie Libération. Aussi, pour y parvenir, la juste<br />
procédure est de commencer par rectifier sa vision. Dieu nous a donné des yeux pour que<br />
nous en fassions bon usage, pour que nous les posions sur les personnes justes et que<br />
nous puissions voir la Vérité.<br />
Quoi que vous regardiez, voyez-le avec l’idée qu’il s’agit de Dieu. Votre vision doit être<br />
pleine d’Amour car seule une vision comblée d’Amour peut enseigner aux hommes la<br />
bonne voie.<br />
Tous les êtres sont Un.<br />
Sois identique envers chacun.<br />
Par conséquent, il importe de développer Samyak Drishti – la vision purifiée. Ceci nous<br />
aidera à avoir un esprit d’unité et à réaliser la Divinité présente en tous les êtres. Se<br />
basant sur ce principe, les Védas déclarent :<br />
Ekam Sat Vipra Bahuda Vadanti<br />
La Vérité est unique, mais les sages l’expriment par une multitude de définitions.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Ainsi, réalisant cette Vérité, nous devrions voir le monde avec les yeux de la Vérité et<br />
pour cela, notre vision doit être pure.<br />
A la vue de son père, une personne appelle cet être « père » ; voyant son enfant, cette<br />
personne l’appelle « ma fille/ mon garçon ». Selon la différence des corps, une variété de<br />
relations sont nouées entre les personnes. Mais en vérité, qui est le père ? Qui est la fille ?<br />
Il est dit :<br />
Mata Nâsti Pita Nâsti<br />
Nâsti Bandhu Sahodarah<br />
Artham Nâsti Griham Nâsti<br />
Tasmât Jâgrata Jâgrata<br />
Mère, Père, amis et parents ne durent pas.<br />
Les richesses matérielles et le foyer passent rapidement.<br />
Aussi, éveille-toi, éveille-toi !<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Tous les êtres sont Un, tous les êtres sont des incarnations de la Divinité. Si nous aspirons<br />
à trouver le chemin de l’unité, nous devons nécessairement sacrifier la pluralité et la<br />
diversité. C’est ce que le Védânta enseigne par ces paroles :<br />
La nature authentique du Soi est Unité à travers la multiplicité<br />
100
Que signifie cette Unité dans la diversité ? Cela veut dire qu’il existe un seul Atma. Qu’y<br />
a-t-il de commun entre toutes les ampoules électriques ? Le courant ! De la même façon,<br />
l’Atma Darshan – la vision du Soi – est vraiment ce que l’on peut appeler l’ « unité dans<br />
la multiplicité ». Ne dites pas « Mon Atma, votre Atma, l’Atma d’un tel et d’un tel<br />
autre… » Non ! Ne mettez pas l’accent sur les différences.<br />
Comme le genre humain désintègre cette unité fondamentale, le voilà plongé dans<br />
l’ignorance. En revanche, lorsque l’homme suit sa nature véritable, il est amené à forger<br />
l’unité à partir de la pluralité. Réduire l’unité à la pluralité est une perversion humaine.<br />
Ne recherchons pas la pluralité. Ayons la vision de l’Unité – Samyak Drishti.<br />
Ceci est la toute première chose que le Bouddha enseigna.<br />
Il passa ensuite à Samyak Vâcam – la pureté de la parole. Nous ne devrions pas revenir<br />
sur nos paroles ; nous devrions parler sans agitation, nous ne devrions proférer aucun<br />
mensonge, ni être injustes, impertinents ou violents par nos paroles. Les Écritures<br />
déclarent :<br />
Nos paroles ne devraient pas être agitées, mais véridiques, aimables et bénéfiques<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Toutes les paroles que nous prononçons devraient avoir ce caractère de sérénité,<br />
d’amabilité et d’utilité.<br />
On ne peut pas toujours agréer<br />
Mais on peut toujours parler agréablement !<br />
Voilà pourquoi le Bouddha invita ses disciples à purifier leur langage – Samyak Vâcam –<br />
car aucune Divinité n’est supérieure à la Parole sacrée. Cette Parole est Sabda Brahman –<br />
Dieu sous forme de Son. Voilà pourquoi l’on dit que Dieu est :<br />
Sabda Brahmâ Mayî – Puissance du Son primordial<br />
Carâcara Mayî – Cause du mouvement et de l’immobilité<br />
Jyotir Mayî – Puissance de la Lumière<br />
Vâng Mayî – Puissance de la Parole<br />
Nityânanda Mayî – Puissance de Joie permanente<br />
Parâtpara Mayî – Toute-puissance<br />
Mâyâmaya Mayî – Puissance créatrice d’illusion et de clarté<br />
Shrî Mâyî - Puissance source de toute prospérité.<br />
Dieu est exprimé par ces huit types de richesses.<br />
Nous devrions veiller à ne changer sous aucun prétexte notre parole donnée, à ne<br />
provoquer aucun trouble par notre langage et à ce qu’aucun mot dur ne sorte de notre<br />
bouche. Cela est notre Sadhana authentique, c’est à dire faire le juste effort pour<br />
apprendre ce type de langage.<br />
101
Lorsque nous avons la conviction que tout est Un, plus aucune agitation mentale ne peut<br />
s’instaurer en nous. Lorsque nous voyons notre propre reflet dans tous les miroirs (que<br />
sont les autres formes), pourquoi serions-nous en colère en face du reflet projeté dans un<br />
seul miroir ? Tous les corps sont semblables à des miroirs et dans ces miroirs, nous<br />
voyons notre propre reflet. Par conséquent, parlons avec Amour à ce reflet.<br />
Il n’existe pas de plus grand Dieu que l’Amour. Lorsque notre cœur est débordant<br />
d’Amour, il n’en jaillira que des paroles d’Amour. De ce cœur ne viendront que des<br />
regards pleins d’Amour ; seules les paroles d’Amour seront écoutées par nos oreilles ; de<br />
cet Amour ne naîtront que des pensées d’Amour ; de cet Amour seront accomplis<br />
uniquement des actes d’Amour.<br />
Comme vous ne savez pas comment remplir votre cœur d’Amour pur, vous le remplissez<br />
de toutes sortes d’autres aspects et vous mettez le feu à votre humanité.<br />
Si vous souhaitez obtenir la Grâce de Dieu, voici un petit exemple qui pourra vous aider.<br />
Vous avez travaillé dur et êtes passés par des difficultés physiques innombrables pour<br />
amasser de l’argent. Vous avez déposé cet argent en banque. Cet argent vous appartient à<br />
juste titre, mais vous le déposez en banque pour qu’il soit en sécurité. Toutefois, le<br />
directeur de la banque a stipulé certains règlements. Bien que vous pensiez « Cet argent<br />
m’appartient, c’est moi qui l’ai déposé ! » vous n’avez pas le droit de vous présenter au<br />
guichet de la banque en disant simplement « Monsieur, donnez-moi mon argent ! » Que<br />
vous dira le directeur ? Il vous dira « Cher monsieur, présentez-moi un chèque, signez-le<br />
et je vous donnerai votre argent en retour. »<br />
Ce chèque à présenter est Tyâga – renoncement, sacrifice. L’Amour est la signature à<br />
appliquer sur le chèque. Si vous remettez ce chèque au directeur de la banque, vous<br />
recevrez immédiatement votre argent en retour.<br />
Ainsi, l’argent des mérites constitue votre dépôt bancaire auprès du Directeur de la<br />
Banque céleste, Dieu. Vous devez donc Lui remettre le chèque de votre Sacrifice sur<br />
lequel vous appliquez la signature de l’Amour ; donnez le chèque dûment signé à Dieu. Il<br />
vous donnera immédiatement votre avoir.<br />
Ceci est la meilleure façon de vous constituer un capital et le juste moyen d’obtenir la<br />
Grâce. C’est la seule façon d’atteindre la sainteté et d’aboutir à la Libération.<br />
Efforcez-vous de gagner l’Amour à travers Tyâga – le sacrifice. Bien que Dieu soit<br />
l’expression même du Sacrifice, bien que le capital des mérites vous appartienne en droit,<br />
il y a toutefois une certaine procédure à respecter. Vous devez nécessairement suivre la<br />
juste procédure, vos paroles doivent être appropriées.<br />
Imaginez que vous disposiez d’un compte en banque, mais que vous remettiez un chèque<br />
au guichet d’une autre banque. Ce chèque ne vous donnera pas le droit de retirer votre<br />
argent dans cette autre banque.<br />
102
Reconnaissez que Dieu est unique, et retirez votre capital en Sa banque. Toutes les autres<br />
banques portent des noms différents. Si vous vous présentez en n’importe quelle banque<br />
portant ces noms variés, et y demandez votre avoir, le recevrez-vous ? Non ! Vous devez<br />
nécessairement demander votre argent à la banque où vous l’avez déposé.<br />
Ceci signifie en somme que vous devriez remettre votre chèque de Sacrifice portant la<br />
signature de l’amour, au Nom et à la Forme de Dieu sur lesquels vous avez médité et que<br />
vous avez contemplés. Si votre argent est déposé auprès de la Bank of India, vous ne<br />
pouvez pas remettre un chèque à la Corporation Bank. Vous paieront-ils ?<br />
Donc, votre compte de mérites est déposé auprès de la Prema Bank. Remettez-y le<br />
chèque de cette Banque, exclusivement. Le nom de ce chèque est Tyâga et vous y<br />
appliquez la signature de l’Amour. Quel est votre nom ? Que votre capital soit déposé<br />
auprès de n’importe quelle banque, votre nom est toujours le même : Amour, amour,<br />
amour.<br />
L’Amour est Dieu, vivez dans l’amour.<br />
Si vous tracez ce nom de l’amour sur le chèque Tyâga, vous recevrez sans aucun doute<br />
en retour votre capital de mérites.<br />
Voilà pourquoi le Bouddha parla de Samyak Vâcam. Quels que soient les nombreux<br />
changements qui adviennent en votre cœur, il importe que votre Amour ne subisse<br />
aucune variation ; votre nature d’amour ne devrait jamais être mutée. Avec cet Amour et<br />
l’offrande de votre Sacrifice, vous pouvez gagner la Grâce Divine.<br />
Qu’est au juste cet argent dont nous parlons ? Il ne s’agit pas, bien sûr, de billets de<br />
banque, mais de Jnâna Dhana – la richesse de la Sagesse, Prema Dhana – la richesse de<br />
l’Amour, Dharma Dhana – la richesse de la Droiture, Shânti Dhana – la richesse de la<br />
Paix intérieure. C’est ce type de richesses que nous devrions gagner. Cette richesse se<br />
présente sous différents aspects, mais l’Amour est essentiel pour nous en assurer tous les<br />
autres types.<br />
Le Bouddha se préoccupa fortement « Comment ? Je pratique des Sadhana depuis si<br />
longtemps ! Qu’en ai-je gagné ? Je ne vois absolument aucun résultat à mes exercices<br />
spirituels. J’ai tout simplement perdu mon temps. Si j’avais compris cela depuis le<br />
commencement, quel bonheur Me serai-je procuré ! Non, J’ai seulement profané les<br />
facultés que Dieu m’avait données : Sabda – son (ouïe), Sparsa – toucher (toucher),<br />
Rûpa – forme (vue), Rasa – saveur (goût), Gandha – odeur (odorat). »<br />
Dieu a donné ces cinq souffles vitaux à chaque être humain en particulier. A cet égard, il<br />
n’existe aucune différence entre personnes ordinaires et aspirants spirituels, aucune<br />
différence entre riches et pauvres. Ces cinq éléments (exprimés par les cinq sens) sont<br />
présents en tout un chacun. Si vous les utilisez de la juste façon, dans le sens de l’Amour,<br />
la Divinité se manifestera à vous à travers eux.<br />
103
Malheureusement, à cause de notre vie en ce monde, nous suivons des sentiers pervers et<br />
nous nous égarons, utilisant incorrectement ce Prasad – don céleste – que Dieu nous a<br />
offert.<br />
Considérons par exemple la parole : quel mauvais usage en faisons-nous ! Nous<br />
critiquons les autres, nous les accusons et leur procurons de la peine par nos paroles<br />
blessantes ; par nos paroles, nous altérons même le cœur et les sentiments des autres.<br />
Nous devrions donc veiller à n’émettre que des paroles pleines d’amour et de douceur.<br />
Dès lors notre langage deviendra Samyak Vâcam – langage purifié.<br />
Ensuite vient Samyak Sravanam – l’écoute sacrée. Pour quelle raison Dieu nous a-t-Il<br />
donné des oreilles ? Est-ce pour écouter n’importe quoi ? Non, non ! Ces oreilles sont<br />
semblables à des amplificateurs. Les sons devraient être imprégnés du reflet de l’Atma ;<br />
nos oreilles ne devraient entendre que des sons vibrants d’Atma ; c’est pour cette raison<br />
que ces amplificateurs nous ont été donnés. Veillons donc à ce que les sons émis ne<br />
soient pas profanés.<br />
La nature de l’Atma qui demeure en nous est la Réalité ultime. Cet Atma est identique en<br />
tout un chacun ; à cet égard, il n’existe aucune différence ni aucune séparation entre les<br />
êtres vivants. L’Atma qui est en vous est le même en tout le monde ; il n’a aucun attribut ;<br />
vous êtes l’Atmasvarûpa – la forme de l’Atma - et cette forme de l’Atma que vous êtes, il<br />
faut la remplir d’Amour.<br />
Voyez, ceci est un gobelet ; il est entièrement vide. Toutefois, si vous y versez de l’eau,<br />
elle restera dans le gobelet. Si c’est du sirop ou du lait ou encore du petit lait que vous y<br />
versez, c’est la chose que vous versez qui restera dans le gobelet. Quoi que l’on verse<br />
dans le gobelet, c’est cela qui y restera.<br />
Ainsi, votre cœur est un gobelet que vous devriez remplir d’Amour. Remplissez-le de<br />
Tyâga – renoncement, sacrifice, de Sathya – Vérité - ou de Shânti - Paix ; dès lors vous<br />
n’aurez plus à souhaiter la paix de l’extérieur, car elle émanera de votre cœur même. En<br />
fait, toute chose vient de vous-mêmes, rien ne vient de l’extérieur.<br />
Votre nature intérieure est toujours pure. Malheureusement, vous polluez cette nature<br />
authentique en adhérant trop étroitement à Prakriti – monde physique. Ainsi, c’est vous<br />
qui êtes responsables de sa dégradation, car votre nature profonde est toujours pure,<br />
constante, altruiste. Pourquoi salir un cœur aussi sacré ? Pour quelle raison est-il à ce<br />
point dégradé ?<br />
La raison principale de cet état de chose est certainement à imputer à votre manque de<br />
Samyak Drishti, à votre manque de Samyak Vâcam, à votre manque de Samyak<br />
Sravanam. Ainsi c’est seulement à condition de changer les cinq éléments – et les cinq<br />
sens qui en sont les expressions – en éléments sacrés, que vous obtiendrez la pureté de la<br />
vision, de la parole et de l’écoute.<br />
Le cœur est à la base de toute chose. Les syllabes Hru et Daya forment Hrudaya – cœur<br />
spirituel ; cela signifie que le cœur est toujours plein de Compassion et cette Compassion<br />
104
est Amour. L’Amour seul est Compassion véritable. En fait il s’agit toujours de l’Amour,<br />
portant différents noms. Par exemple, nous chantons en hindi :<br />
Eka Prabhu aneka Nâm...<br />
Dieu est unique, mais Ses noms sont variés.<br />
On Lui attribue le nom d’Amour, de Vérité, etc. ; on module l’Amour sous forme de<br />
Droiture, on en fait l’expérience sous forme de Paix, on vit dans le Renoncement, mais<br />
tous ces noms appartiennent au même Amour unique. C’est ainsi que vous devriez faire<br />
l’expérience de l’Unité à travers la pluralité.<br />
Après avoir réalisé l’Unité, le Bouddha atteint finalement la béatitude. Il renonça à toutes<br />
les perceptions de ses sens. Il comprit que tout ce que l’on expérimente en ce monde, par<br />
l’entremise des cinq sens, est tout à fait futile. Il comprit que les sens nous mènent en fait<br />
à la servitude et vit clairement combien les sens étaient coupables de la ruine du genre<br />
humain. Il pensa même que les sens s’étaient insérés en l’homme pour étouffer sa<br />
sainteté.<br />
C’est pourquoi le Bouddha s’éloigna de son épouse et de son fils et développa<br />
progressivement le sentiment du renoncement. En fin de compte il renonça même aux<br />
sons et reconnut le Principe unique de l’Atma. C’est alors qu’Il put entrer dans la<br />
Béatitude.<br />
Ananda, le cousin du Bouddha s’aperçut de cet état de Béatitude dans lequel Il entrait.<br />
Ananda était toujours aux côtés du Bouddha. Il se mit à pleurer, car il savait que le<br />
Bouddha entrait dans le Nirvâna - libération – et qu’Il était sur le point de mourir.<br />
Bouddha attira Ananda à son chevet et lui dit « Ananda, tu es né pour faire l’expérience<br />
de la Joie suprême, comme le dit ton nom. Rectifie les sens que Dieu t’a donnés, alors<br />
cette Joie infinie t’appartiendra. Tu seras même en mesure de la transmettre aux autres. »<br />
Cette Joie suprême est :<br />
Nityânadam - Joie permanente<br />
Paramasukhadam – Félicité suprême<br />
Kevalam Jnânamurtim – Forme de la sagesse libératrice<br />
Dvandâtîtam – Non-duelle<br />
Gagana sa Drusam - Infini comme la voûte céleste<br />
Tatvamasyâdi Lakshyam – Cause première et but ultime<br />
Ekam – Unique<br />
Nityam – Permanente<br />
Vimalam – Subtile<br />
Acalam – Sans vacillement<br />
Sarvadhi Sakshibhutam - Témoin omniprésent<br />
Bhâvatîtam – Au-delà des émotions et des sentiments<br />
Trigunaratîtam – Au-delà des trois qualités<br />
Sadgurutam - Instructrice suprême.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
105
Mais hélas, vous prétendez faire l’expérience de cette Ananda par l’intermédiaire de vos<br />
sens. De cette façon, vous vivez le type de bonheur que les chiens, les renards ou les<br />
singes connaissent. Quel avantage tirez-vous de votre naissance humaine ? Il aurait tout<br />
aussi bien valu naître comme des singes, n’est-ce pas ? En effet, les singes connaissent le<br />
type de joie dont vous faites l’expérience. Mais vous n’êtes pas des singes, vous faites<br />
partie du mankind - genre humain – et devriez par conséquent être kind – bon, aimable,<br />
vous devriez être capables d’amour.<br />
Vous ne faites pas partie des êtres nés simplement pour vivre tous ces petits bonheurs qui<br />
se brisent en un instant.<br />
Au moment même où n’importe quel être vivant naît en ce monde, il s’écrie « Kyâ ? » -<br />
(hindi) quoi ?, qu’en est-il ? – Pourquoi hurle-t-il cela ? « Hélas, je suis encore né en ce<br />
monde ! Je me sépare de la Béatitude, je prends une distance de l’Atma ! » Le nouveau-né<br />
commence son séjour terrestre en pleurant. Or, si un être humain qui pleurait à sa<br />
naissance, le fait encore à sa mort, quel bénéfice tire-t-il de sa forme humaine ? A quoi<br />
lui aura servi cette vie humaine ?<br />
Il faudrait plutôt comprendre le but de l’existence et vous dire « Je pleurais en naissant, je<br />
pleure en vivant ; si je pleure encore au moment de ma mort, qu’aurai-je réalisé par cette<br />
vie ? » Non, non ! L’homme, qui est né en pleurant, devrait mourir en riant<br />
(applaudissements). Il faut appliquer ceci correctement.<br />
Qu’est-ce qui vous permettra de rire en mourant ? Vous pourrez quitter cette vie avec le<br />
sourire aux lèvres, à condition d’avoir rectifié et purifié vos sens. Dès lors, vous serez en<br />
mesure de rire en mourant. Qu’est-ce que la mort ? Elle n’est en fait qu’un changement<br />
de vêtement.<br />
Cette existence terrestre est semblable à un vêtement. Tant que vous êtes en vie, vous<br />
portez ce vêtement, mais après la mort, vous endosserez un autre vêtement. Donc la mort<br />
ne signifie pas que la Vie s’éteint, elle fait simplement accéder au Nirvâna. Toute<br />
personne espère et attend cette libération ; toutefois, pour l’obtenir, combien d’efforts<br />
sont nécessaires !<br />
Ainsi, nous avons déposé à la banque de Dieu les mérites accumulés dans le courant de<br />
nombreuses vies. Auprès de Dieu, ils sont en sécurité. Le grand Banquier Divin calcule<br />
aussi les intérêts sur notre dépôt. Quand pouvons-nous retirer nos avoirs et de quelle<br />
façon ? Tirez un chèque, signez-le et remettez-le au Directeur de la Banque céleste, Dieu.<br />
Lui seul vous donnera le montant de votre compte. Cela est Tyâga ; le chèque de Tyâga,<br />
vous l’avez toujours sur vous, mais si vous n’y appliquez pas la signature de l’Amour, à<br />
quoi sert-il de le remettre au Directeur ?<br />
Amour et Sacrifice sont essentiels pour tout un chacun, car c’est uniquement lorsque ces<br />
deux aspects se fondent en un seul que nous aurons la chance d’obtenir le résultat espéré.<br />
106
Dieu nous consent tant d’expériences et nous réserve tant de résultats différents. Il nous<br />
donne tant d’Amour, mais certains malchanceux se trouvent dans l’incapacité de recevoir<br />
cet Amour. Quelle en est la raison ? Ceci advient à cause d’une différence de Sankalpa –<br />
vœu, volonté, décision, pensée passant à l’acte – entre Dieu et le bénéficiaire de l’Amour.<br />
Cette divergence de vues rend la réception de l’Amour Divin totalement impossible.<br />
Dieu est toute Compassion, Il est la manifestation même de l’Amour, Il est un Océan de<br />
Grâces. Dans ces conditions, pourquoi perdez-vous ce que Dieu vous donne ? Vous êtes<br />
noyés dans les pensées et les préoccupations du monde physique. Mais le jour où vous<br />
aspirerez réellement à la sainteté, il faudra écarter de vous toute tendance profane.<br />
On peut inculquer quelques notions dans une tête vide,<br />
mais si votre tête est déjà pleine d’une masse de choses futiles,<br />
peut-elle jamais être vidée ?<br />
Or, si votre tête n’est pas vidée, comment la remplir de Joie spirituelle ?<br />
(Poème Telugu)<br />
Vous avez rempli votre tête d’une masse de futilités ; comment conserverez-vous en elle<br />
le don de Dieu, la douceur de Son Amour ? Commencez par vider votre tête de tout ce<br />
qu’elle contient, renoncez à tout ce lot et remplissez-la seulement d’Amour. Ce Tyâga –<br />
sacrifice – est un Yoga si noble ! Vous parlez constamment de Yoga et dites « Nous<br />
faisons du yoga ! » Quel yoga pratiquez-vous ? C’est du Pitchi Yoga – (Telugu) du Yoga<br />
tout à fait fou. Vous pratiquez un yoga privé de toute signification, vous vous engagez sur<br />
la voie des distorsions mentales.<br />
Yogah Cittavritti Nirodakah<br />
Le Yoga consiste en la destruction des tendances du mental.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Le Yoga authentique consiste à détruire les tendances de notre mental. Si vous ne faites<br />
pas cela, mais vous vous limitez au yoga physique (Hatha Yoga), il ne s’agit que d’un<br />
grand Roga – une maladie grave. A l’heure actuelle, sous prétexte de pratiquer le<br />
« yoga », tout le monde tombe dans ce Roga.<br />
Vous devriez plutôt améliorer la nature de votre mental grâce à l’Amour. L’homme<br />
devient pur à condition de purifier son mental.<br />
Yad Bhavam Tad Bhavati<br />
Telles pensées, telles circonstances.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Aussi, veillez toujours à avoir des pensées sacrées. Alors vous obtiendrez en retour des<br />
conditions de vie sacrées.<br />
En somme, quel est le juste type de sadhana à pratiquer pour purifier notre cœur ?<br />
Certainement pas la médiation, ni le rosaire, ni encore le yoga. A quoi servent ces<br />
107
pratiques ? Est-ce pour vous Yoga véritable de rester assis et de bloquer vos narines (dans<br />
la pratique du Prânayama, contrôle du souffle) ? Par ces narines, vous devriez inhaler de<br />
bonnes pensées ; c’est cela votre vrai prâna – votre souffle vital.<br />
Le Prâna doit être assimilé correctement. N’inspirez pas de gaz carboniques, mais de<br />
l’oxygène. Cet oxygène garde vos poumons et votre corps en bon état. En réalité, vous<br />
n’inhalez pas de l’oxygène, car celui-ci est présent en vous. En effet, l’oxygène est<br />
produit par votre cœur et les gaz carboniques par votre tête. De cette tête peuvent sortir<br />
toutes les fantaisies les plus délirantes, ce sont des effluves empoisonnés. Mettez un<br />
terme à ces émanations fielleuses et attirez l’air suave qu’émane votre cœur.<br />
Les Sparshan, Sambashanam et Darshan – toucher, conversation et vision – de Dieu sont<br />
inestimables. Vous avez la faculté de voir ; vous voyez des gens ; qui sont ces<br />
personnes ? Ce sont des incarnations de Dieu ! Vous devriez avoir cette perception<br />
Divine, car elle seule rendra pure votre vision.<br />
Donc, tout ce que l’on voit est sacré. Tout est Dieu. Pourtant, lorsque vous observez le<br />
monde, vous pensez « Je n’ai pas la vision de Dieu ! » Dieu n’a pas de forme spécifique,<br />
Il ne réside pas en un lieu particulier, mais toutes les formes sont Lui-même. Tous les<br />
noms Lui appartiennent. Dieu, l’Éternel Témoin, est présent en toutes les formes.<br />
Alimentant cette pensée en votre esprit, vous trouverez la juste procédure.<br />
Une peinture de Ravi Varma représentant Vishnu ou Krishna n’est après tout qu’une<br />
peinture d’artiste. Dieu n’a pas de forme spécifique. Dieu est cosmique, toutes les formes<br />
l’expriment.<br />
Easwara Sarva Bhutanam<br />
Dieu demeure en tous les êtres vivants<br />
Isavâsyam Idam Sarvam<br />
Toute chose est imprégnée de Divinité<br />
Sarvam Kalv’idam Brahma<br />
Cet univers entier est Divin.<br />
(Versets Sanskrits)<br />
Tout ce que l’on voit est Dieu, et seulement Dieu. Prenez conscience de la Divinité de<br />
votre fils, de votre mère, de votre père, de votre épouse, etc. Ceci est la meilleure attitude<br />
à adopter.<br />
Vous pensez « C’est mon épouse » ; cette femme n’est devenue votre épouse qu’après lui<br />
avoir passé autour du cou le mangala sutra – le collier nuptial, mais avant cela, qui étaitelle<br />
pour vous ? Vous pensez « C’est ma mère » Cette femme est devenue votre mère<br />
après vous avoir conçu et vous avoir mis au monde ; avant cela, qui était-elle pour vous ?<br />
Toutes les relations nouées dans le courant de notre existence sont des nuées passagères,<br />
elles sont intervenues à un moment donné. Ces choses viennent et s’en vont, en revanche<br />
la Moralité vient et s’accroît.<br />
108
Ainsi, le contrôle des sens nous permet d’atteindre n’importe quel but. C’est pourquoi<br />
Patanjali déclara :<br />
Yogah Cittavritti Nirodakah<br />
Le Yoga consiste en la destruction des tendances du mental.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
L’homme d’aujourd’hui est devenu si faible ! Cet homme, tout Divin qu’il soit, est<br />
devenu une vraie larve ; la colère monte en lui pour les choses les plus anodines. Il tombe<br />
dans l’affliction à la moindre contrariété. Or, toutes ces difficultés sont naturelles ici-bas ;<br />
dès lors, comment pourrez-vous jamais faire l’expérience de la nature de Dieu ?<br />
Affrontez n’importe quoi avec équanimité.<br />
Un enfant est né dans votre foyer. Vous êtes heureux. L’enfant meurt et vous voilà<br />
plongés dans le chagrin. En vérité, qui est venu et qui s’en est allé ? Toutes les relations<br />
sont des nuages temporaires qui traversent votre ciel à certaines périodes de votre<br />
existence ; mais vous, vous attachant à ces nuages passagers, vous tissez autour d’eux des<br />
relations imaginaires.<br />
Lorsque nous parlons de mariage, nous voyons en fait un mirage. Pour combien de temps<br />
étancherez-vous votre soif à ce mirage ? Vous vous en approchez et continuez de voir de<br />
l’eau, mais votre soif, quand sera-t-elle étanchée ? Cette vision de l’eau n’est que l’effet<br />
d’un mirage.<br />
Toutefois, accomplissez votre devoir. Faites votre devoir, c’est le juste sentier.<br />
Le devoir est Dieu<br />
Le travail est adoration.<br />
Vous devriez être totalement convaincus que même votre travail habituel est Divin.<br />
Considérez votre devoir comme étant Divin, c’est tout ; mais ne pensez pas « ceci est<br />
mon travail domestique, cela mon travail de bureau et cela mon travail de classe ». Le fait<br />
de séjourner en un lieu en fait votre « foyer » ; le fait de vous rendre en un autre lieu en<br />
fait votre « bureau » ; le fait d’étudier en un lieu en fait votre « école ». Ces constructions<br />
ont probablement été bâties pour remplir ces fonctions, mais ne voyez pas les choses<br />
ainsi : il y a en vous quelqu’un qui ne vient d’aucun lieu et ne va en aucun lieu.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Comprenez clairement ce petit sentier essentiel : l’homme doit passer par trois étapes. La<br />
première est celle où quelque chose vient et s’en va ; la deuxième est celle où quelque<br />
chose vient mais ne s’en va pas ; et la troisième est celle où quelque chose ne vient ni ne<br />
s’en va.<br />
L’ignorance est ce qui vient et s’en va ; par contre la sagesse vient et demeure. La chose<br />
qui ne vient ni ne s’en va, c’est la connaissance du Soi, elle est toujours constante et<br />
éternelle, elle ne subit aucune modification. La connaissance du Soi a la douceur du<br />
109
nectar. Si vous n’atteignez pas cette connaissance du Soi, vous aurez beau étudier toutes<br />
les matières du monde, ce sera parfaitement inutile.<br />
Vous lisez des montagnes de livres et puis vous les jetez ! D’où provient ce qui est écrit<br />
dans les livres ? Du mental humain. Ainsi, vous vous remettez en tête ce qui n’est sorti<br />
que de la tête.<br />
Non, la Connaissance du Soi n’est pas un livre, elle ne provient pas de la tête.<br />
Commencez donc, en tout premier lieu, par faire l’effort de contrôler la nature de votre<br />
mental. Ce mental est tout à fait dément, il n’est qu’un chassé-croisé de pensées. Ces<br />
pensées polluent nos dispositions mentales. Purifiez votre mental, aspirez à ce à quoi il<br />
importe d’aspirer. Si vous avez faim, vous ne devriez désirer que de vous nourrir, n’estce<br />
pas. Mangez, et la faim disparaîtra aussitôt.<br />
De même, l’homme aspire à la Libération. Qu’est-ce que la Libération ? Il ne s’agit pas<br />
d’un village spécial, muni de tout le confort et de l’air conditionné !<br />
Avoir Mukti – libération – signifie que l’on devient Mukta – libéré, accompli. La faim est<br />
une étape vers Mukti, car aussitôt que l’on mange, on est « libéré » de la faim. Ce type de<br />
libération est purement physique. Vous tombez malade ; vous prenez des médicaments et<br />
voilà, vous obtenez la bonne santé et la libération de votre maladie !<br />
Votre mental devrait également connaître la Mukti. Dans quel état se trouve-t-il ? Or,<br />
rendre stable ce qui est agité est Mukti. Ceci est le type de libération propre au mental.<br />
Toutefois, ces choses sont seulement physiques, elles ne représentent qu’une condition<br />
temporaire. Alors, en quoi consiste la Libération authentique ?<br />
La vraie Libération consiste à comprendre la nature du Soi et à voir que l’Atma est<br />
unique dans toutes les formes.<br />
Ekâtma Sarva Bhûta Antarâtma<br />
L’Atma unique est le Principe Divin qui demeure en tous les êtres.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Pour connaître ces choses, le Bouddha pratiqua nombre de Sadhana – disciplines<br />
spirituelles -. Il appela ce processus « Libération ». En quoi consiste cette Libération ?<br />
Cela veut dire qu’il existe trois natures en l’homme, et les contrôler par trois attitudes<br />
spécifiques est Libération véritable. Les voici :<br />
- Moralité en société<br />
- Crainte de la faute<br />
- Amour de Dieu.<br />
Il faudrait craindre le péché ; on devrait éprouver de la joie à la vue d’expressions<br />
d’amour ; voyant les gens en société, on devrait entrer dans leur communauté et se mêler<br />
à eux. Cela est Libération authentique.<br />
110
Nous ne devrions pas être attirés par la faute, mais rechercher uniquement la proximité de<br />
Dieu, car cette Sannidhi – proximité – est la vraie Pennidhi - richesse.<br />
Toutefois, dans sa folie, l’homme ne comprend pas Dieu de la juste façon. Les gens<br />
cultivent des idées de ce type « Si je médite, Dieu se manifestera à moi ! » La médiation<br />
n’apporte absolument aucune expérience particulière ; en revanche, notre existence<br />
quotidienne peut être un mode de vie et une méditation authentique.<br />
Lorsque vous circulez sur une route, si vous ne fixez pas votre attention sur la route, vous<br />
risquez des accidents. Conduisant une voiture, vous devez la conduire de la juste façon et<br />
respecter le code de la route ; alors votre sauvegarde sera assurée. Sinon vous êtes<br />
exposés à des accidents.<br />
Ainsi, dans tous les détails de l’existence, notre vie est une méditation authentique. Pour<br />
le moindre geste, il est nécessaire de se concentrer. Mais la concentration est-elle<br />
méditation ? Non, non ! La concentration mentale n’est pas vraie méditation, car pour<br />
celle-ci, il faut aller au-delà de la concentration. Cela veut dire que notre paix mentale<br />
doit devenir constante. Il faut donc veiller à ce qu’aucune pensée ne vienne la troubler.<br />
Cela est l’état de méditation.<br />
Au temps de Krishna, les Gopikas suivaient cette méthode de méditation. Elles<br />
concentraient constamment leur esprit sur Krishna.<br />
Une jeune femme à peine mariée vint chez ses beaux-parents dans le village de Gokula,<br />
la chère petite. Elle devait se rendre à la maison de Yashoda pour y allumer sa lampe à<br />
huile et la rapporter dans sa famille. Elle pensa « Krishna est sans doute né dans cette<br />
maison. Si j’allume ma lampe à la flamme de la lampe qui illumine la maison où a vécu<br />
Krishna, mon propre foyer deviendra membre de la famille de Krishna. La même sainteté<br />
entrera en moi. »<br />
Perdue dans ses pensées, la jeune femme entra dans la cour et alluma sa lampe à celle de<br />
la maison. La lampe brilla et Krishna apparut dans cette lumière. Dans l’enchantement de<br />
la vision de Krishna, la jeune femme oublia que sa main brûlait dans la flamme. Sa main<br />
brûlait complètement, mais elle restait plantée là sans la retirer du feu.<br />
Alarmée par l’odeur de brûlé, Yashoda accourut et s’enquit « Qu’y a-t-il ? Ta main<br />
brûle ! Pourquoi restes-tu debout ? » Yashoda tira la main de la femme et invita celle-ci à<br />
rentrer chez elle. Puis elle s’approcha des Gopikas qui attendaient hors de la cour et leur<br />
dit « Cette femme est folle. Qu’a-t-elle en tête ? Elle vient allumer sa lampe à la nôtre,<br />
mais même si sa main brûle, elle n’en a pas conscience ! Qui est cette Suguna (nom de la<br />
jeune épouse) ? Pourquoi reste-t-elle debout en face de la lampe ? »<br />
« Mère ! dit la jeune femme, j’ai vu Krishna dans la lampe. Comment pouvais-je Le<br />
quitter et m’en aller ? »<br />
Les Gopikas en grand nombre se levèrent et entonnèrent une ritournelle :<br />
111
(Swami chante)<br />
Suguna L’a vu, affirme-t-elle.<br />
Notre Suguna a vu, dit-elle, notre Gopala<br />
Dans la maison de Nanda ;<br />
Il apparut dans la lumière, dit-elle ;<br />
Notre Suguna L’a vu !<br />
(Chant Telugu)<br />
Elle déclara L’avoir vu dans la maison de Nanda !<br />
Où était vu Krishna ? Dans la lumière de la lampe. Cela signifie que, si nous sommes<br />
concentrés, nous pouvons voir Dieu en tous lieux.<br />
Donc, nos vertus, nos actes, nos regards, nos paroles devraient être sacrées. Si l’on vit de<br />
cette façon, on se transformera en Divinité. Il n’est pas nécessaire de chercher Dieu, car<br />
Dieu Lui-même viendra et se mettra à notre recherche.<br />
Dans l’une de ses œuvres, Annie Besant écrit ceci « on a dit que les habitants du pays de<br />
Bharat sont à la recherche de Dieu. Quelle aberration ! L’homme serait-il en quête de<br />
Dieu ? Non, non ! Dieu seulement est en quête d’hommes vertueux. »<br />
Dieu est à la recherche d’un homme juste. L’homme juste est celui qui mérite l’Amour de<br />
Dieu. Seul l’homme bon est un homme-Dieu. Si un homme n’est pas bon ni juste, il est<br />
mauvais. Nous ne devrions pas devenir de mauvais sujets, mais des hommes justes, des<br />
hommes-Dieu. Dès lors, votre forme humaine sera une cause de sanctification.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
L’Amour qui demeure en chacun de vous est absolument sacré, mais vous le polluez sous<br />
l’effet de toutes les illusions qui vous assaillent dans le courant de votre existence. A<br />
cause de cela, votre valeur se perd. Je désire vous exposer un petit exemple avant de<br />
conclure.<br />
Vous possédez une chaîne en or, cet or est pur et étincelant ; sa valeur est appropriée à<br />
son degré de pureté. Vous demandez au bijoutier de fondre cet or et d’y ajouter un peu de<br />
cuivre ; sa pureté se dégradera et non seulement elle, mais la valeur de l’or subira<br />
également une baisse. Après cela, vous y faites ajouter de l’étain et de l’argent. Suite à<br />
l’entrée de ces deux métaux dans l’amalgame, l’éclat de votre or sera réduit. Vous y<br />
ajoutez plus de cuivre ; son éclat disparaîtra complètement et sa valeur se réduira à zéro.<br />
Pourquoi l’homme d’aujourd’hui a-t-il perdu sa valeur ? Parce qu’il a mélangé en lui<br />
toutes sortes de choses futiles ; sa valeur originelle est donc réduite. Vous devriez avoir<br />
des valeurs telles que Sathya – vérité, Dharma, action juste, Shânti – paix ; dès lors vous<br />
seriez resplendissants de lumière. Où que vous alliez, tout le monde vous respecterait,<br />
tout le monde vous tiendrait en haute estime.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
112
Ne polluez pas votre mental, car il est sacré. La vie humaine est acquise en résultat des<br />
efforts de nombreuses naissances. Cette vie humaine est tellement précieuse ! A partir de<br />
quand exprime-t-elle la totalité de sa valeur ? Lorsque les Valeurs Humaines sont<br />
développées et vécues.<br />
C’est cela qu’enseigna le Bouddha, mais même les bouddhistes ne suivent plus ce type<br />
d’enseignement. Ils pensent qu’en répétant le mot Nirvana, Nirvana… ils auront<br />
automatiquement la Libération !<br />
En vérité, la Libération n’est pas chose aussi facile à obtenir. Il faut d’abord que la<br />
créature négative qui demeure en nous soit anéantie.<br />
Purifions notre cœur, intensifions notre moralité en société, développons la crainte de la<br />
faute et l’amour pour Dieu.<br />
Amour de Dieu<br />
Crainte du péché<br />
Moralité dans la société.<br />
Si nous cultivons ces trois points, la Libération sera nôtre. Nous devons donc mériter<br />
l’Amour de Dieu. L’homme doit craindre de commettre des erreurs. Les animaux, eux, ne<br />
font pas de distinction, car ils ne savent pas ce qu’est le péché. La crainte de la faute naît<br />
avec l’homme, car il a conscience de ce qu’est la faute. Aussi, respectons ces trois. Leur<br />
application à l’unisson donne la Libération.<br />
Sur le juste sentier, veillons en tout premier lieu à maîtriser nos sens. Nous avons cette<br />
mission et il faut nous en souvenir régulièrement.<br />
Nous devrions souvent nous rassembler en Satsangham – compagnie des sages – car la<br />
fréquentation des bonnes personnes favorise notre transformation. A mesure que nous<br />
nous chargeons de positivité, si nous suivons ponctuellement cet enseignement, nous<br />
progresserons rapidement et deviendrons des personnes exemplaires.<br />
(Swami conclut Son discours par un Bhajan « Govinda Krishna Jai, Gopala Krishna Jai<br />
et Vahe Guru, Vahe Guru, Vahe Guruji Bolo… »<br />
(Brindavan, Whitefield, <strong>Sai</strong> Ramesh Hall)<br />
113
LES PRIÈRE DES MÈRES<br />
SOUTIENNENT LE MONDE<br />
Easwaramma<br />
8 mai 2001<br />
Plus vous broyez le bois de santal, plus il fournit de pâte de santal.<br />
Plus vous pressez la canne à sucre, plus elle fournit de jus sucré ;<br />
Plus on chauffe l’or, plus il devient pur et plus il brille avec éclat.<br />
De même, les bonnes qualités d’une noble personne s’épanouissent davantage à travers<br />
les vicissitudes de la vie.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Les difficultés ne sont pas une entrave pour celui dont la vie suit un noble cours. En dépit<br />
de ces difficultés, il est toujours en paix et contemple Dieu sans cesse.<br />
En Bharat, depuis les temps les plus reculés, la relation entre la mère et l’enfant est<br />
considérée comme hautement sacrée et douce comme le nectar.<br />
« La Divinité de Rama s’épanouit grâce aux soins attentifs de Kausalya,<br />
Les tendres sentiments et l’austérité de Sita permirent à<br />
Lava et Kusha de se forger un nom et une renommée,<br />
Elevé dans l’amour de sa mère Putlibai, Ghandi devint un Mahatma,<br />
Les soins aimants de Jijabai firent de Savaji un grand guerrier. »<br />
(Poème Telugu)<br />
Vous ne récolterez pas des mangues sucrées si vous semez des graines de Nîme. Si vous<br />
voulez des mangues, vous devez semer des graines de mangues. La terre est une mais les<br />
graines sont différentes. Vous devez semer ce que vous voulez récolter. Le ventre de la<br />
mère est comme la terre. Les enfants seront bons ou mauvais selon les pensées des<br />
parents.<br />
Janthynam Narajanma Durlabham<br />
« Parmi tous les êtres vivants, la vie humaine est la plus rare. »<br />
C’est une grande et bonne chance de naître comme humain. Béni par cette naissance,<br />
l’homme devrait développer des pensées nobles et expérimenter le bonheur intérieur.<br />
Alors seulement, on dira de lui qu’il est vraiment chanceux.<br />
<strong>Sai</strong>nteté de la relation mère-enfant<br />
Putlibai, la mère du Mahatma Gandhi, observait le vœu de ne prendre aucune nourriture<br />
avant que le coucou ait chanté. Un jour, le chant du coucou ne se fit pas entendre.<br />
114
Gandhi, alors petit garçon, ne put supporter de voir sa mère jeûner aussi longtemps. Par<br />
amour et inquiet pour sa mère, il alla à l’arrière de la maison et imita le chant du coucou.<br />
Il vint ensuite vers sa mère et dit qu’elle pouvait manger maintenant qu’elle avait entendu<br />
le chant du coucou. Il n’y a pas de doute, l’intention sous-jacente à son acte était bonne,<br />
mais Putlibai s’en attrista car elle savait que son fils avait menti. Les larmes aux yeux,<br />
elle dit, « Quel péché ai-je commis pour avoir donné naissance à un fils qui ne dit pas la<br />
vérité ? » et le réprimanda. Gandhi fit alors le vœu de ne plus jamais se laisser aller à<br />
mentir. Suivant l’enseignement de sa mère, il adhéra à la vérité jusqu’à la fin de sa vie et<br />
atteignit une bonne réputation.<br />
Putlibai avait une servante nommée Rambha. Il est dit, « Yatha Raja Thatha Praja », tel<br />
maître, tels sujets. Comme Putlibai, elle avait un cœur pur. Un jour Gandhi courut vers<br />
elle disant qu’il avait peur. Elle lui conseilla de chanter le Nom du Seigneur Rama<br />
jusqu’à ce que sa peur disparaisse. A partir de ce jour, Gandhi chanta le Nom de Rama<br />
jusqu’à son dernier souffle. Ceci nous montre que si la mère et les personnes de la maison<br />
marchent sur la voie sacrée, les enfants les imiteront certainement et atteindront un statut<br />
élevé.<br />
Aryamba, la mère de Sankaracharya, adorait sans cesse Easwara. Chaque jour, elle<br />
accomplissait Abhisheka, le bain sacré du Shiva Linga ; elle buvait l’eau sanctifiée et en<br />
donnait aussi à son fils. Elle chantait constamment le Nom du Seigneur Shiva.<br />
Shankaracharya devint l’enseignant du monde et atteignit une grande renommée grâce à<br />
sa noble mère.<br />
Après la guerre pour la libération de Rangoon, une mère et son fils tentaient d’arriver à<br />
Chennai. Ils n’avaient ni toit, ni de quoi manger. La mère s’inquiétait davantage pour son<br />
fils que pour elle-même. Tel est l’amour de la mère, il transcende toute description. Un<br />
bus se trouvait là qui les abrita. Chaque jour, la mère mendiait la nourriture de porte en<br />
porte et en donnait la meilleur part à son fils gardant pour elle le peu qui restait. Quand il<br />
n’y avait pas de quoi manger pour deux, elle donnait toute la nourriture au garçon et ne<br />
mangeait pas. A ce régime, sa santé se détériora peu à peu. Un jour, son fils lui dit, «<br />
Mère, cela fait longtemps que tu prends soin de moi, mon tour est venu de prendre soin<br />
de toi. Dès aujourd’hui tu te reposes et j’apporterai notre nourriture. » Il mendia chaque<br />
jour et donna la meilleure part à sa mère, gardant pour lui ce qui restait. Lui aussi devint<br />
très faible.<br />
Se trouvant un jour devant la demeure d’un officier, il se mit à crier, « Oh monsieur, j’ai<br />
faim, j’ai faim. » L’officier se détendait en lisant son journal. Aux cris pitoyables du<br />
garçon il se leva et lui apporta de la nourriture sur une feuille lui disant de s’asseoir et de<br />
manger. Mais le garçon dit qu’il préférait l’emporter à la maison. « Pourquoi veux-tu<br />
l’emporter chez toi, dit l’officier, si tu es affamé assieds-toi ici et mange. » L’officier<br />
insistait. Le garçon, pris de vertige, s’écroula. Il tenta de dire quelque chose mais ne put<br />
rien articuler à haute voix tant il était faible. L’officier s’approcha, « Pour ma mère, pour<br />
ma mère… » entendit-il et le garçon rendit son dernier souffle. Ému jusqu’aux larmes,<br />
l’officier se dit, « Oh combien heureux est ce garçon qui sacrifia sa vie pour l’amour de<br />
sa mère et combien bénie est la mère qui a donné naissance à ce noble fils. »<br />
115
Il est impossible de décrire l’amour d’une mère pour son enfant. Les Bharathyas<br />
considèrent l’amour maternel comme le véritable amour. Hélas, les jeunes gens modernes<br />
ne réalisent pas la sainteté de l’amour maternel. Ils placent leur intérêt personnel au<br />
premier plan, avant leurs parents, et n’essayent pas de comprendre l’amour que les<br />
parents leur témoignent.<br />
Les nobles mères ont de nobles souhaits.<br />
Ishwarchandra Vidyasagar vivait avec sa mère dans un petit village près de Kolkata. Bien<br />
que pauvre financièrement, ils étaient cependant dotés de la richesse des vertus. La mère<br />
disait souvent à son fils, « Mon cher enfant, l’éducation qui ne pourvoit qu’aux besoins<br />
de l’estomac n’est pas l’éducation. Tu devrais étudier pour être à même de servir la<br />
société et utiliser ton instruction pour l’émancipation du pays. » En raison de leur<br />
pauvreté, pour étudier, Vidyasagar devait aller sous les réverbères ou à la station de bus.<br />
Suivant à la lettre et en esprit les paroles de sa mère, il mit tout son cœur et toute son âme<br />
dans ses études. Les bénédictions de la mère peuvent faire de quelqu’un une personnalité<br />
éminente. Que ses enfants soient bons ou mauvais, la mère les aime toujours et aspire à<br />
leur bien-être. Le cœur de la mère est plein d’amour et de compassion pour ses enfants.<br />
Vidyasagar termina ses études et trouva du travail. Un jour, un festival religieux eut lieu<br />
au village. Les gens riches de l’endroit y participaient et portaient leurs plus beaux<br />
vêtements. Cependant, ce jour-là, la mère de Vidyasagar n’avait rien d’autre à porter<br />
qu’un vieux sari. Vidyasagar s’en attrista. Quand il reçut son premier salaire, il le déposa<br />
aux pieds de sa mère la suppliant de s’acheter un beau sari. Elle répondit, « Fils, je ne<br />
veux pas que tu dépenses ce que tu as gagné en saris et bijoux. Utilise cet argent pour<br />
servir la société. Tout ce que je souhaite c’est que tu progresses dans la vie et gagnes une<br />
bonne renommée. » Elle ajouta, « J’ai néanmoins quelques désirs, mais je t’en ferai part<br />
au moment voulu. »<br />
Progressivement, Vidyasagar accéda à une situation plus élevée et donc à un meilleur<br />
salaire. Il pria sa mère d’exprimer ses désirs. Le faisant asseoir à ses côtés, elle dit, « Mon<br />
cher fils, tu es très instruit et tu occupes une situation élevée. Mais, en tant que mère, je<br />
dois te dire ce qui est bon pour toi. Quoi que je dise naît de mon amour maternel. Je ne<br />
veux rien pour moi-même. Dans notre petit village, il n’y a pas d’école, les enfants n’ont<br />
donc pas l’opportunité de recevoir une éducation. Je souhaite que tu construises une<br />
petite école. » Accédant au vœu de sa mère, il établit une petite école dans le village.<br />
Quelques temps après, il dit, « Mère, selon ton désir j’ai construit une école dans notre<br />
village. Souhaites-tu que je fasse autre chose ? » « Fils, dit-elle, dans notre village les<br />
gens souffrent car ils manquent de soins médicaux. Il n’y a personne pour les soigner, pas<br />
même pour des affections bénignes comme la toux, le rhume ou la fièvre. Dans l’intérêt<br />
de tous, particulièrement pour les enfants, il serait bon que tu construises un petit hôpital<br />
ici. » Sans attendre, obéissant au vœu de sa mère, il construisit un petit hôpital.<br />
Easwaramma, la Mère choisie<br />
Mère Easwaramma avait, elle aussi, des désirs d’une telle noblesse. Quand la Gloire de<br />
<strong>Sai</strong> commença à se répandre, un jour elle vint vers Moi et dit, « Swami, je suis peinée de<br />
116
voir les petits enfants de notre village faire de longs trajets à pied pour se rendre à l’école<br />
de Bukkapatnam. S’il Te plaît, construis une petite école. » Me conformant à son vœu,<br />
J’établis ici une petite école. Plus tard, elle souhaita qu’un petit hôpital soit construit. Elle<br />
dit qu’elle ne supportait pas de voir les mères emmener à grande peine leurs enfants<br />
jusqu’à Bukkapatnam pour les faire soigner. Je construisis donc un petit hôpital.<br />
Aujourd’hui, la petite école est devenue une grande université, le petit hôpital est devenu<br />
un Hôpital Super Spécialisé, (applaudissements). Des tâches d’une telle ampleur purent<br />
être accomplies grâce au Sathya Sankalpa, le noble vœu de Mère Easwaramma et à Nitya<br />
Sankalpa, la Volonté Divine de <strong>Sai</strong>. Son dernier vœu était d’approvisionner le village en<br />
eau potable. Elle fit remarquer que les femmes avaient du mal à tirer l’eau des puits<br />
profonds presque toujours à sec. Immédiatement, Je fournis de l’eau potable au village. A<br />
présent, Je fournis l’eau potable dans tout le district d’Anantapur avec le « Sri Sathya <strong>Sai</strong><br />
Water Supply Project », le Projet Sri Sathya <strong>Sai</strong> pour l’approvisionnement en eau<br />
potable.<br />
Si vous bénéficiez de l’amour de votre mère, rien d’autre ne vous sera nécessaire. Que<br />
vous en soyez conscients ou non, même 30 ans après sa mort, mère Easwaramma<br />
continue à exprimer son amour pour Swami de diverses manières. Même à ce jour, elle se<br />
déplace dans son corps physique. Par moments, elle vient vers Moi et manifeste son<br />
inquiétude maternelle concernant Mon bien-être. Un jour, elle Me déconseilla d’accepter<br />
le mouchoir de n’importe qui. Je lui dis que Je devais l’accepter quand les gens Me<br />
l’offraient avec dévotion. Elle dit, « Swami, il y a bien sûr des milliers de nobles<br />
personnes mais il peut y avoir des gens mal intentionnés qui peuvent imbiber le mouchoir<br />
de poison et Te l’offrir. Cela peut s’avérer dangereux lorsque Tu T’essuies les lèvres. » Je<br />
promis de suivre ses conseils. Maintenant encore, elle apparaît dans Ma chambre, les<br />
garçons qui dorment là en sont témoins. Ils s’assoient sur leur lit et écoutent ce qu’elle<br />
Me dit.<br />
Je demandai un jour aux garçons de Me prêter une ceinture pour maintenir le Dhoti de<br />
soie serré autour de Ma taille. Sur la ceinture qu’ils m’apportèrent, brillait une boucle<br />
qu’on aurait pu remarquer à travers la robe que Je porte. Je ne voulus pas m’en servir ; les<br />
gens auraient pu penser que <strong>Sai</strong> <strong>Baba</strong> porte une ceinture en or. Plus tard, Easwaramma<br />
vint dans Ma chambre, tôt le matin, et s’entretint avec Moi. Satyajit, <strong>Sai</strong>nath et Srinivas<br />
s’éveillèrent et voulurent savoir avec qui Je conversais. Ils s’étonnaient ! Comment<br />
quelqu’un avait-il pu s’introduire dans Ma chambre alors que la porte de l’ascenseur était<br />
fermée et qu’ils détenaient la clé. Je leur dis que Griham Ammayi, Mère Easwaramma,<br />
était venue et Je leur montra la ceinture qu’elle M’avait donnée. Cette ceinture n’avait<br />
pas de boucle ! Il existe beaucoup de nobles mères, (applaudissements). Telle est la<br />
relation intime entre Mère Easwaramma et Moi-même !<br />
La vraie dévotion de Chaitanaya Mahaprabhu<br />
Chaitanaya Mahaprabhu se rendit un jour dans un temple et pria, « Oh Seigneur, je sais<br />
que tu es le Maître du monde. Tu es omniprésent, omnipotent et omniscient. Tu peux<br />
exaucer n’importe quel souhait que je formulerai. Mais je n’ai aucun désir terrestre et<br />
n’aspire ni à l’argent ni aux bijoux ni aux objets matériels. La dévotion, le renoncement,<br />
117
et même la libération ne m’ont jamais intéressé. Cependant, j’ai un désir : accorde moi la<br />
force de T’aimer. Pouvoir T’aimer me suffit, rien n’est supérieur à cela. Chaitanaya<br />
Mahaprabhu aimait profondément Dieu, aussi répandit-il le message de l’amour dans le<br />
monde entier. Pense constamment à Dieu et chante Son Nom. Il n’y a rien en ce monde<br />
excepté Dieu. » Tel fut le message que Chaitanaya propagea.<br />
Sa mère voulut le marier à Lakshmi, une jeune fille très pieuse, issue d’une bonne<br />
famille. Mais le mariage n’intéressait pas Chaitanaya qui dit, « J’ai consacré ma vie au<br />
Seigneur. » « Tu as offert ton mental à Dieu, répondit la mère, mais qu’en est-il de ton<br />
corps ? La vie présente deux aspects, spirituel et physique. » Pressé ainsi par sa mère, il<br />
épousa Lakshmi. Immédiatement après il entreprit un pèlerinage d’où il ne revint que<br />
bien plus tard. Il voulait répandre le message Divin. Pendant ce temps, Lakshmi dont le<br />
cœur était pur et l’amour désintéressé, quitta son corps mortel pensant sans cesse à<br />
Chaitanaya. Celui-ci ne rentra qu’après sa mort. Ces événements ébranlèrent fortement la<br />
mère. Elle sentit qu’il serait difficile de trouver une autre jeune fille aussi pieuse et pure<br />
que Lakshmi. Cependant, elle lui fit épouser Vishnuprya. Après ce second mariage, il se<br />
mit en route à nouveau pour propager le message Divin et oublia complètement son<br />
foyer. Il considérait Dieu comme son seul refuge et n’avait à l’esprit d’autre pensée que<br />
Lui.<br />
Un jour qu’il parcourait les rues en chantant les Gloires du Seigneur Krishna, des<br />
mauvais sujets, jaloux de sa réputation grandissante, lui arrachèrent les cymbales des<br />
mains. Il chanta alors le Nom Divin en s’accompagnant d’un tambour. Mais ils brisèrent<br />
aussi le tambour. Pas du tout perturbé, Chaitanaya se dit qu’il n’avait pas besoin<br />
d’instrument pour chanter le Nom Divin et frappant des mains, se mit à chanter des<br />
Bhajans. Les scélérats le frappèrent sans pitié. Son corps saignait de partout mais lui<br />
continuait à chanter. Quand sa mère vint le voir, toute trace de sang avait<br />
miraculeusement disparu parce qu’il croyait que son corps appartenait à Dieu et ne lui<br />
était pas attaché.<br />
Les gens méchants n’épargnent personne, pas même Dieu<br />
Si le cœur de la mère est pur, ses enfants aussi auront un cœur pur. On devrait respecter<br />
sa mère et ne jamais blesser ses sentiments. Un jour, alors que Swami habitait le vieux<br />
Mandir, il y eut un rassemblement inhabituel. Pressentant le danger, Easwaramma vint et<br />
dit, « Swami, ces gens semblent avoir une arrière pensée, je crains qu’ils n’essaient de Te<br />
faire du mal. Je ne peux dormir en paix. » Pour lui infuser courage, Je dis, « Sois sans<br />
crainte, le corps est tenu de périr un jour ou l’autre. Abandonne donc l’attachement au<br />
corps. » En ce temps-là, Je dormais seul dans une hutte de chaume. Cette nuit-là, comme<br />
le redoutait Easwaramma, de mauvaises personnes mirent le feu aux quatre coins de la<br />
hutte, les flammes sortaient de partout. Voyant cela, Subbhamma et Easwaramma<br />
accoururent. Arrivées sur les lieux, elles virent avec stupeur une grosse averse s’abattre<br />
sur la hutte alors qu’il ne tombait pas une goutte d’eau aux alentours, (applaudissements).<br />
Toutes deux furent heureuses lorsqu’elles me virent sortir sain et sauf.<br />
118
On trouve un incident semblable dans le Mahabharata. Le Seigneur Krishna se rendit<br />
chez les Kauravas en tant qu’émissaire des Pandavas afin d’aboutir à un compromis et<br />
d’éviter ainsi la guerre. Avant de partir, Il consulta les Pandavas, un par un, pour avoir<br />
leur avis. Dharmaraja pensait qu’une personne de l’importance de Krishna ne pouvait<br />
assumer le rôle d’ambassadeur auprès des Kauravas à l’esprit borné. Bhima et Arjuna,<br />
imprégnés qu’ils étaient de Rajo Guna, la qualité de passion, étaient favorables à cette<br />
mission mais souhaitaient qu’Il déclare la guerre aux malfaisants Kauravas lesquels<br />
méritaient d’être punis. Krishna demanda alors l’avis de Draupadi. Les femmes ont par<br />
nature un cœur tendre, elle ne voulait pas de cette guerre qui causerait d’immenses<br />
souffrances de part et d’autre. Quant à Nakuka et Sahadeva, ils ne dirent rien. Krishna<br />
alla donc à Hastinapur, s’entretint avec Dhritarashtra, le roi aveugle, et fit de son mieux<br />
pour arriver à un compromis, mais ce fut en vain. A son retour, Nakula et Sahadeva<br />
L’étreignirent en pleurant de joie. « Krishna, dirent-ils, la seule chose qui compte pour<br />
nous est que Tu sois revenu sain et sauf du repaire des malfaisants Kauravas. Avant de Te<br />
mettre en route pour Ta mission de paix, Tu nous as demandé ce que nous souhaitions.<br />
Nous voulions que Tu nous reviennes sain et sauf. Ton bien-être est notre bien-être. Tu es<br />
tout pour nous. »<br />
Les femmes sont les incarnations de la compassion<br />
Draupadi dit à Krishna, « Oh Frère, J’étais moi aussi d’avis que Tu ne rencontres pas ces<br />
vils Kauravas. Les gens disent parfois que les femmes ont l’esprit faible. Mais en fait, les<br />
femmes sont très courageuses et quand il s’agit de se sacrifier, elles se présentent les<br />
premières. »<br />
Une nuit, pendant la guerre du Mahabharata, Aswatthama, le fils de Dronacharya,<br />
massacra les enfants Pandavas dans leur sommeil. Arjuna fit le serment de le décapiter et<br />
informa Draupadi qu’en signe de vengeance, elle pourrait se oindre de son sang. Il<br />
captura Aswatthama, le ligota et le traîna devant Draupadi. Quelle mère pourrait<br />
pardonner à celui qui massacra sans pitié ses enfants ? Que fit Draupadi ? Au lieu de<br />
maudire l’auteur de cet acte monstrueux, elle tomba aux pieds d’Aswatthama et dit, «<br />
C’est aux pieds de ton père, Dronacharya, que mes maris ont appris tout ce qu’ils savent.<br />
En tant que fils de Dronacharya, était-il correct de ta part de tuer mes enfants ? Comment<br />
as-tu eu le cœur de les tuer ; ils étaient jeunes, sans arme, gentiment endormis. Ils<br />
n’avaient pas de rancune envers toi et n’avaient aucune intention de te faire du mal ? »<br />
(Poème Telugu)<br />
Consumé de fureur, Arjuna était prêt à se saisir d’Aswatthama quand Draupadi l’arrêta de<br />
la main, le priant de ne pas le tuer. Elle dit,<br />
« Oh Partha ! Il n’est pas juste de tuer une personne qui a peur ou qui a perdu courage,<br />
une personne endormie ou malade, qui cherche refuge ou si elle est une femme. Ne tue<br />
pas Aswatthama, car il est le fils de ton précepteur. »<br />
(Poème Telugu)<br />
119
Elle ajouta, « Arjuna, aujourd’hui je pleure la mort de mes enfants. Si tu tues<br />
Aswatthama, imagine simplement le triste état dans lequel sera sa mère. On ne devrait<br />
jamais causer de peine à une mère. Maîtrise-toi, ne le tue pas. »<br />
(Poème Telugu)<br />
Mais, tenu par son serment, Arjuna était résolu à le tuer. Draupadi se tint devant<br />
Aswatthama et empêcha Arjuna de s’en approcher. Bhima ne put le supporter, explosant<br />
de colère, il rugit, « Ne le relâche pas, tue-le. Si tu ne le fais pas, je lui martèlerai la tête<br />
de mon poing vigoureux. » Draupadi le supplia de lui pardonner,<br />
« Le pardon est la plus haute vertu, il est Vérité, Droiture et Non-Violence. En vérité, il<br />
est l’essence des Vedas. Il est le paradis et toutes choses dans tous les mondes. »<br />
(Poème Telugu)<br />
Bien que les Pandavas fussent très vertueux et très braves, ils ne possédaient pas l’esprit<br />
de compassion de Draupadi. Le cœur d’une femme est très sacré et rempli du nectar de<br />
l’amour et de la compassion ; c’est pour cela qu‘il fond aisément. Il arrive qu’elles se<br />
mettent aussi en colère mais elles s’en repentent immédiatement et se réconcilient.<br />
L’impact de l’âge de Kali fait que l’esprit d’amour manque parfois chez les femmes<br />
modernes. Cependant, même de nos jours, beaucoup de femmes ont encore des vertus et<br />
du caractère. Si Bharat est ce qu’il est aujourd’hui, c’est grâce aux nobles femmes. Le<br />
progrès d’une nation dépend de ses femmes, ne les méprisez jamais. Traitez les aînées<br />
comme vos mères et les plus jeunes comme vos sœurs. Quand les hommes développeront<br />
de tels sentiments, la nation sera sauve et en sécurité. Si vous comprenez cette vérité et<br />
agissez en accord avec elle, vous atteindrez la Divinité. La mère n’est pas simplement<br />
une femme ordinaire, en vérité elle est Dieu. Vénérez-la et obtenez sa grâce. Avec les<br />
bénédictions de votre mère vous pouvez tout accomplir en ce monde. Ne lui désobéissez<br />
pas, ne lui causez aucun déplaisir.<br />
Abhimanyu s’aventura sur le champ de bataille contre l’avis de sa mère Subhadra. Elle<br />
dit, « Fils, ton père Arjuna et ton oncle Krishna sont occupés à combattre les ennemis<br />
ailleurs. En ce moment il n’est pas bon pour toi d’entrer sur le champ de bataille. » Mais<br />
Abhimanyu ne tint pas compte de l’avis de sa mère et insista pour aller au combat. Elle le<br />
bénit en ces termes, « Fils, tu vas contre mon vœu. Puisse la victoire t’appartenir. » Elle<br />
pria ainsi,<br />
« Puissent de telles bénédictions être avec toi et te protéger comme celles que Mère<br />
Gowri conféra à son fils au moment de la mise à mort de Tarakarasura et celles que reçut<br />
Bhargava de sa mère quand il tua Shambharasura. »<br />
(Poème Telugu)<br />
Aimez et servez votre patrie<br />
Même de nos jours les nobles mères ne manquent pas. Elles sont peinées de voir les<br />
enfants se détourner du droit chemin et remuent ciel et terre pour les corriger. Il est<br />
impossible de décrire l’amour d’une mère. Il est plus fort que l’amour du père. Un jour,<br />
120
Mère Parvati et Easwara virent une personne assise sur une branche d’arbre prête à se<br />
rompre. Mère Parvati supplia Easwara de la sauver. En plaisantant, Easwara fit<br />
remarquer, « Pourquoi devrais-Je la protéger ? C’est Toi qui l’a vue la première, c’est<br />
Ton devoir de la protéger. » – « Comment puis-Je la protéger sans Ta grâce, dit Parvati,<br />
Je suis négative et Toi positif. A moins que Tu ne déverses Ta grâce sur elle, elle ne peut<br />
être sauvée. S’il Te plaît, n’attends pas davantage. » Easwara répondit, « N’est-ce pas son<br />
devoir de Me demander de l’aide ? Comme dit le proverbe, on ne devrait pas accomplir<br />
une fonction sans y être invité. Si elle ne M’appelle pas, comment puis-Je la secourir ? »<br />
Par compassion maternelle, Parvati souhaitait à tout prix venir en aide à cette personne.<br />
Elle dit à Easwara, « Si au moment de sa chute, cette personne crie Amma, Mère, Je<br />
viendrai à son secours et si elle crie Appa, Père, Tu la protégeras.» Easwara accepta la<br />
proposition. Tous deux attendaient avec impatience, mais en tombant la personne cria<br />
Ayyo, hélas ! Les mots d’Amma et Appa ne lui vinrent pas aux lèvres pour la bonne<br />
raison qu’elle n’avait jamais respecté ni révéré ses parents au cours de sa vie. Tel fut son<br />
destin ! Comment Dieu peut-Il secourir une personne qui a totalement oublié ses<br />
parents ? La mère est Dieu, le père est Dieu. Animés de tels sentiments, offrez la<br />
gratitude à vos parents.<br />
Aujourd’hui nous célébrons le jour d’Easwaramma dans le but de propager la gloire de la<br />
maternité. Le monde est soutenu par les prières des mères. Elles sont plus puissantes que<br />
les prières d’un millier d’hommes parce que les femmes ont un cœur pur et compatissant.<br />
Ne causez jamais de déplaisir à votre mère, ne blessez jamais ses sentiments. Alors Dieu<br />
vous aidera dans toutes vos tentatives. On donne à son pays le nom de Terre Mère et non<br />
de Terre Père. La mère occupe donc une position de choix dans le monde. Considérez<br />
votre pays comme votre mère et travaillez à son progrès. En aucune circonstance ne<br />
causez de tort ni à votre mère ni à votre Patrie. Voilà le sens et l’enseignement principal<br />
de la célébration de ce jour.<br />
Dans quelques minutes, vous pourrez écouter le programme musical présenté par P.<br />
Susheela et les autres. C’est une fidèle de longue date, 40 ans. Quand elle n’avait pas<br />
d’enfant, Je l’ai bénie en lui donnant un fils et J’ai célébré le mariage de ce fils. Sa bellefille<br />
est aussi musicienne. Ils sont tous ici aujourd’hui pour chanter quelques chants<br />
dévotionnels pour le bonheur de tous. Après ce programme musical, les enfants des Bal<br />
Vikas présenteront une pièce de théâtre dans le Kalaya Mantapam. Savez-vous pourquoi<br />
ces programmes sont organisés ? Parce que le mental est un singe fou, et discours,<br />
musique et rassemblements de prière sont les moyens d’en contrôler les agitations.<br />
« Le corps est semblable à une bulle d’eau et le mental est comme un singe fou. Ne<br />
suivez pas le corps, ne suivez pas le mental. Suivez la Conscience. »<br />
Méditez sur ce que vous avez vu et entendu ici. Mettez-le en pratique et récoltez-en le<br />
bonheur.<br />
Bhagavan conclut Son discours avec le Bhajan « Hari Bhajan Bina Sukha Santhi Nahi…<br />
»<br />
121
<strong>Sai</strong> Ramesh Krishan Hall<br />
Brindavan<br />
122
CULTIVEZ L’AMOUR ET DEVENEZ DIVINS<br />
1 juin 2001<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Srinivasan, le président des Organisations Sri Sathya <strong>Sai</strong> Seva en Inde, a parlé de la<br />
Paternité de Dieu et de la Fraternité de l’homme. Cependant, il n’a pas parlé de la<br />
Maternité, (applaudissements). Aussi grands qu’ils puissent être, quoi qu’ils aient pu<br />
réaliser, tous, dans cette création, sont nés d’une mère. Le ventre de la mère est comme<br />
Bhumatha, la Terre-Mère. La qualité du fruit sera identique à celle de la graine semée en<br />
terre.<br />
Révérez la Mère comme Dieu<br />
Dans le monde actuel, les qualités de pureté et de sacrifice sont absentes chez les gens.<br />
Pourquoi ? Parce que le ventre de la mère manque de pureté. Si le ventre de la mère est<br />
pur, les enfants qui naîtront d’elle seront purs, eux aussi. Si le cœur de la mère est rempli<br />
de paix, le monde entier sera paisible. Aussi, en ce monde, nous avons besoin d’un<br />
impérieux besoin de femmes pures. De telles femmes pures firent de Bharat une terre de<br />
sacrifice, Thyaga Bhumi, une terre de spiritualité, Yoga Bhumi et une terre d’action,<br />
Karma Bhumi ; Bharat put ainsi se présenter en exemple au reste du monde. Les gens<br />
disent « Mère Patrie » et non « Père Patrie ». Dans chaque pays, la mère est tenue en<br />
haute estime. Le sentiment maternel est de loin supérieur à tous les autres. De nos jours,<br />
le principal défaut des enfants est qu’ils ne se sentent pas concernés par le bonheur et la<br />
satisfaction des leurs parents. Si vous rendez vos parents heureux, le monde entier sera<br />
heureux. « Matru Devo Bhava, Pitru Devo Bhava », « Révérez la mère et le père comme<br />
Dieu. » En vérité, vous devez comprendre que les parents sont Dieu.<br />
Faites en sorte que votre mère soit heureuse, alors seulement la paix et le bonheur<br />
régneront sur le monde. Adorer Dieu n’a aucun sens si vous ne révérez pas vos parents.<br />
Tout d’abord, respectez votre mère car elle vous a donné naissance. Si le cœur de la mère<br />
est rempli de nectar, le monde entier le sera aussi. La Divinité de Rama s’est épanouie<br />
grâce aux soins aimants de Kausalya. Né du ventre de Kausalya, Il obtint les qualités de<br />
Kausalya et est adoré comme Dieu. Sivaji put faire autant de sacrifices pour le pays parce<br />
qu’il naquit d’une femme pure, Jijabai. C’est grâce à la grandeur d’âme de la mère que<br />
les enfants parviennent au bonheur. Ainsi, Prema Swarupas, incarnations de l’Amour, il<br />
n’y a rien au-delà de l’Amour. La raison principale de votre bonheur est seulement<br />
l’Amour. Un homme sans amour est inanimé. Vous devriez donc adorer et révérer la<br />
mère qui est l’incarnation de l’Amour.<br />
Vous pouvez atteindre Dieu si vous L’aimez<br />
123
Où est la paix dans le monde ? Dès lors que vous ne rendez pas votre mère heureuse<br />
comment le monde peut-il être en paix ? La Paix ne peut s’acheter au marché. Le cœur de<br />
chaque homme est la demeure de la Paix, remplissez-le d’amour et la paix règnera dans le<br />
monde. Si de nos jours ce monde est en proie à l’agitation, c’est parce que l’homme<br />
manque totalement d’amour. La paix y règnera souverainement quand l’homme<br />
développera un amour total.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Nous avons obtenu la naissance humaine. Rien n’est plus grand que cela.<br />
Janthunam Narajanma Durlabham<br />
« De tous les êtres vivants, la naissance humaine est la plus rare. »<br />
Vous êtes nés et êtes élevés dans la société, dès lors pourquoi ne travaillez-vous pas pour<br />
son bien-être ? Toute la richesse que vous avez gagnée vient de la société, vous devriez<br />
donc lui témoigner votre gratitude. L’homme n’a pas cette gratitude et, de ce fait, le<br />
monde est exposé aux problèmes. Vous ne devriez jamais négliger la société car son<br />
bien-être est aussi le vôtre. Mais quelqu’un se préoccupe-t-il de la société ? Non.<br />
L’égoïsme sévit partout. Abandonnez l’égoïsme et travaillez au bien-être de la société. Le<br />
monde bénéficiera de la paix et de la sécurité pour autant que vous serviez la société et<br />
ayez de la dévotion pour Dieu. Si vous voulez que la paix règne dans le monde,<br />
développez d’abord la paix en vous. Où se trouve la Paix ? Elle provient uniquement de<br />
notre cœur. Notre cœur est la source de la Paix, de la Vérité, de la Droiture et de<br />
l’Amour. Vous avez oublié le cœur et cherchez la Paix dans le monde extérieur. Vous<br />
n’obtenez pas la Paix, (Peace) au marché, là vous n’obtenez que des morceaux (Pieces)<br />
(jeu de mots en anglais). La Paix se trouve uniquement dans notre cœur. Remplissez-le<br />
d’amour. Quoi que vous fassiez, faites-le avec un amour total. Mais à présent, où que l’on<br />
aille on ne rencontre que l’égoïsme. Du fait de son mental pollué, l’homme a perdu la<br />
qualité de pureté.<br />
La nourriture que vous mangez est impure. L’air que vous respirez est impur. Tout est<br />
impur. Comment pouvez-vous échapper à la maladie ? Si vous ne voulez pas être malade,<br />
mangez de la nourriture saine, respirez de l’air pur, buvez de l’eau pure et soyez purs.<br />
Mais, où que l’on se tourne il n’y a qu’impureté. L’impureté vous entoure, comment dès<br />
lors pouvez-vous obtenir la pureté ? Lorsque la pureté se manifeste de l’intérieur, vous<br />
pouvez faire l’expérience de sa réflexion, de sa réaction et de sa résonance dans le monde<br />
extérieur. Il vous faut donc en tout premier lieu infuser la pureté dans la société. Peu<br />
importe à qui vous parlez, faites-le gentiment et non avec haine, colère ou jalousie.<br />
Apprenez d’abord ceci, « Vous ne pouvez pas toujours obliger mais vous pouvez toujours<br />
parler avec obligeance. » Parlez avec amour.<br />
Aujourd’hui, l’homme est rempli de colère de la tête aux pieds. Il est devenu semblable à<br />
un animal, encore que celui-ci soit meilleur que l’homme car il a une raison et une saison<br />
tandis qu’aujourd’hui, l’homme n’a ni raison ni saison. Si vous vous comportez ainsi,<br />
comment pouvez-vous vous définir en tant qu’homme ? Pour mériter cette appellation<br />
vous devez avant tout manifester la qualité humaine dans l’action. Vous ne pouvez vous<br />
124
appeler un homme simplement parce que vous avez un corps humain. Celui-ci aura de la<br />
valeur pour autant que vous cultiviez les Valeurs Humaines, c’est-à-dire, Sathya,<br />
Dharma, Shanti, Prema et Ahimsa, respectivement Vérité, Action juste, Paix, Amour et<br />
Non-Violence. A quoi peut bien servir la naissance humaine si ces Valeurs sont<br />
absentes ? Démontrez d’abord la qualité humaine. Développez l’amour et tous<br />
deviendront vos amis. Quelle sorte d’amis ? Ceux qui sont remplis d’amour. Votre seul<br />
véritable ami est Dieu. Dieu est l’Amour personnifié. Il est saturé d’Amour.<br />
Poornamada Poornamidam<br />
Poornat Poornamudachyate<br />
Poornasya Poornamadaya<br />
Poornameva Avashishyate.<br />
« Cela est plein, ceci est plein.<br />
Quand le plein est tiré du plein,<br />
Ce qui demeure est aussi le plein. »<br />
Dieu est l’Incarnation de l’Amour. Si vous voulez atteindre Dieu vous devriez L’aimer<br />
totalement. Vous ne devriez pas aimer Dieu pour obtenir des bénéfices matériels. Aimez-<br />
Le par amour de l’Amour et vous L’atteindrez.<br />
Incarnations de l’Atma Divin !<br />
Le même Atma, le même Amour, le même Dieu est présent en tous les êtres. « Ek Prabhu<br />
Ke Anek Naam », « Le Dieu unique a beaucoup de noms. » Développez l’amour pour<br />
Dieu avec ces sentiments d’unité et votre cœur sera lui aussi rempli d’amour. Le cœur est<br />
comme un réservoir et tous les sens sont comme les robinets. Quand le « réservoir » est<br />
rempli d’amour, tout ce qui s’écoule des « robinets » ne peut être que de l’amour. Tout ce<br />
que vous voyez chez les autres est seulement un reflet de votre être profond. En premier<br />
lieu, comprenez cette vérité. Si vous voyez le mal chez les autres il s’agit en fait du reflet<br />
de vos propres sentiments mauvais. Vous êtes tous « un ». Cela est Prema, cela est Dieu,<br />
cela est l’Atma. Cela est tout.<br />
Gagnez la richesse du mérite<br />
Vous avez oublié l’amour et aspirez à toutes les choses du monde. Où que vous alliez, il<br />
n’y a que l’argent, l’argent, l’argent. « L’argent vient et s’en va mais la moralité vient et<br />
grandit. » Chacun s’intéresse à amasser la richesse, mais celle-ci vous accompagnera-telle<br />
quand vous quitterez ce monde ? Non. Seuls les résultats de vos actions vous<br />
suivront. La richesse ne vous protégera pas. La seule richesse qui vous protégera est celle<br />
du mérite.<br />
Paropakara Punyaya<br />
Papaya Parapeedanam<br />
« On acquiert le mérite en servant les autres<br />
125
On commet le péché en blessant les autres. »<br />
Gagnez la richesse du mérite. N’accumulez pas le péché. Alexandre régnait sur un vaste<br />
empire mais, à sa mort, qu’emporta-t-il avec lui ? Il s’en alla les mains vides. En quittant<br />
ce monde vous devriez emporter seulement l’Amour pur avec vous. Si vous gagnez la<br />
richesse de l’Amour pur, vous êtes la personne la plus riche au monde. Celui qui a<br />
beaucoup de satisfaction est l’homme le plus riche et celui qui a beaucoup de désirs est le<br />
plus pauvre. De nos jours, l’homme est rempli de désirs de la tête aux pieds. Aussi<br />
longtemps que vous aurez des désirs, vous ne serez jamais heureux ni satisfaits.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Abandonnez les désirs et constatez par vous-même combien vous y gagnez en amour et<br />
en bonheur. Le bonheur dont vous ferez l’expérience sera de loin supérieur à tous les<br />
bonheurs que vous avez expérimentés auparavant. Le Bonheur suprême réside en vous<br />
mais vous vous imaginez qu’Il se trouve à l’extérieur. Ce qui est à l’extérieur est<br />
seulement le reflet, la réaction et la résonance de ce qui est en vous. Si vous êtes une<br />
bonne personne vous verrez la bonté partout. Si vous portez des lunettes bleues vous<br />
verrez tout en bleu. Si vous portez des lunettes rouges vous verrez tout en rouge. Les<br />
bonnes qualités sont votre plus grande richesse, cultivez-les. Évitez la haine. Manifestez<br />
Ahimsa, la Non-Violence.<br />
Ahimsa Paramo Dharma<br />
« Ahimsa est le plus grand Dharma. »<br />
Tuez la colère. Cultivez l’Amour. Rien n’est plus doux que l’Amour.<br />
L’homme est l’incarnation de la Forme Cosmique<br />
Le sage Narada parcourut le monde mais n’obtint pas la paix. Il prit conscience qu’on ne<br />
pouvait trouver la paix dans la richesse et les objets matériels. La Paix réside dans notre<br />
propre « Soi ». La Paix et le Bonheur sont en l’homme mais celui-ci est incapable de les<br />
expérimenter. Comment l’homme peut-il faire l’expérience de Dieu à l’extérieur alors<br />
qu’il est incapable de saisir la Divinité en lui ? Tout est en vous. L’homme est Viswa<br />
Virat Swarupa, l’incarnation de la Forme Cosmique, mais en développant l’attachement<br />
pour le corps éphémère, il se comporte comme une personne ordinaire.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Abandonnez l’attachement au corps. Cultivez la Conscience de l’Atma. Atmananda, la<br />
Béatitude de l’esprit est Amritananda, la Béatitude éternelle. Celle-ci est en vous.<br />
Brahmanandam, Parama Sukhadam, Kevalam Jnanamurtim,<br />
Dwandwateetam, Gagana Sadrisham, Tattwamasyadi Lakshyam,<br />
Ekam, Nityam, Vimalam, Achalam, Sarvadhee Sakshibhutam,<br />
Bhavateetam, Trigunarahitam.<br />
« Dieu est l’Incarnation du Bonheur Suprême,<br />
Il est la Sagesse absolue, le Un sans second,<br />
Au-delà des paires d’opposés, expansible et pénétrant comme le ciel,<br />
126
Le but indiqué par le Mahavakya Tat Twam Asi, l’Éternel, le Pur,<br />
L’Immuable, le Témoin de toutes les fonctions de l’intellect,<br />
Au-delà de toutes les conditions mentales et des trois Gunas : Sattva, Rajas et Tamas. »<br />
Tout est intérieur. Toutes les qualités sont en vous. Vous devriez donc vous efforcer de<br />
mettre en valeur l’Amour qui est en vous. Vous n’obtiendrez pas cet Amour à l’extérieur.<br />
Vous êtes l’incarnation de l’Amour. Ne développez pas l’attachement pour le corps qui<br />
est tenu de périr un jour ou l’autre. Pourquoi vous laisser duper par ce corps<br />
impermanent ? Ce qui est permanent est l’Atma. Pour expérimenter la Béatitude atmique,<br />
l’amour est essentiel. Si vous cultivez l’Amour vous devenez Divins. Ne pensez pas que<br />
Dieu est différent de vous. Ayez le courage de dire : « Je suis Dieu ». Vous n’êtes pas<br />
homme, vous êtes Dieu. Croyez-le fermement. En premier lieu, vous devez aimer vos<br />
parents. Ils vous ont donné leur sang, leur richesse et vous ont élevés avec amour et soin<br />
au prix de beaucoup de souffrances. Soyez-leur reconnaissants. Ceci est la véritable<br />
Bhakti, Dévotion, il n’y en a pas de plus grande.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Swami est venu à Bombay juste pour un moment ; cela ne M’a pas complètement<br />
satisfait, Je reviendrai, (vifs applaudissements). Cultivez l’Amour. Révérez vos parents.<br />
Rendez-les heureux. Alors Je serai toujours avec vous. Vivez une vie pleine d’amour.<br />
Bhagavan conclut Son discours avec le Bhajan « Prema Mudhita Manase Kaho…»<br />
Darmakshetra à Bombay<br />
127
LES SERVICES MÉDICAUX<br />
NE SONT PAS UNE ENTREPRISE COMMERCIALE<br />
10 juin 2001<br />
« La pénitence, les pèlerinages, l’étude des Écritures, Japa,<br />
ne peuvent nous faire traverser l’océan de la vie.<br />
Seul, le service rendu aux âmes nobles le peut. »<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Dharmarthakamamokshanam Arogyam Moolamuttamam. La santé est fondamentalement<br />
requise pour réaliser les quatre buts de la vie humaine, à savoir : Dharma, Artha, Kama<br />
et Moksha, respectivement, l’Action juste, la Richesse, le Désir et la Libération. Sans une<br />
bonne santé, l’homme ne peut accomplir la moindre petite tâche. La santé est sa richesse<br />
suprême et est bien supérieure à toutes celles que l’homme possède.<br />
Prenez conscience de votre Divinité innée<br />
Dieu est omniscient, omnipotent et présent en tous les êtres. C’est pourquoi le Seigneur a<br />
déclaré, « Mamaivamsho Jeevaloke Jeevabhuta Sanathana », « L’Atma éternel en tous les<br />
êtres est une partie de Mon Être. » Dieu a doté tous les êtres d’une certaine puissance.<br />
Mais la puissance qu’il confère à l’homme est beaucoup plus grande que celle donnée<br />
aux autres êtres vivants. Sa force physique est peut-être moindre, mais Dieu l’a béni de<br />
l’immense pouvoir du mental. Par le pouvoir de sa volonté, il peut accomplir des tâches<br />
gigantesques. Il n’est rien qu’il ne puisse réaliser en ce monde. L’homme dépense toute<br />
son énergie à parcourir des milliers de miles dans l’espace mais fait-il un effort pour<br />
avancer, ne fût-ce que de la moitié d’un pouce, à l’intérieur de son cœur ? C’est le<br />
pouvoir du mental qui aide l’homme à aller à l’intérieur, à condition d’utiliser ce pouvoir<br />
correctement.<br />
Inconscient de son pouvoir Divin immanent, l’homme subit toutes sortes d’épreuves dans<br />
sa vie. Pour voir notre propre reflet, nous avons besoin d’un miroir. De même, si<br />
l’homme se regarde dans le miroir de sa Divinité, il prendra conscience de son vrai<br />
potentiel. Quand un petit morceau de bois entre en contact avec du feu il devient luimême<br />
le feu. « Brahmavid Brahmaiva Bhavathi », « En vérité, celui qui connaît Brahman<br />
devient Brahman. » Si vous déposez une goutte d’eau au creux de votre main, elle<br />
s’évapore en un rien de temps mais si vous mettez cette même goutte d’eau dans l’océan,<br />
elle assume la forme de l’océan. Dans la vie votre situation dépend de la compagnie à<br />
laquelle vous vous associez. Il est dit, « Dis-moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es. »<br />
Lorsque vous développez une relation intime avec Dieu vous devenez Dieu vous-même.<br />
Personne en ce monde n’est dépourvu de ce pouvoir Divin. Tous les pouvoirs sont latents<br />
en l’homme mais celui-ci n’en a pas conscience et, de ce fait, il mène une vie misérable.<br />
128
Tous les actes de Dieu ont pour but d’aider Ses fidèles<br />
Du microcosme au macrocosme, la Divinité pénètre toutes choses. « Anoraneeyan<br />
Mahato Maheeyan », « Brahman est plus subtil que le plus subtil et plus vaste que le plus<br />
vaste. » Bien qu’Il soit omniprésent, omnipotent et omniscient, il arrive que Dieu semble<br />
éprouver certains désirs. Chacun devrait essayer de comprendre ceci. Avant de conférer<br />
la richesse et la prospérité à Son ami d’enfance, Kuchela, Krishna demanda s’il Lui avait<br />
apporté quelque chose. Kuchela n’avait emporté qu’un peu de riz battu. Krishna le<br />
mangea dans le seul but de conférer Sa grâce sur Kuchela et de racheter ainsi sa vie.<br />
Dans le Vamana Avatar, le Seigneur Tout-Puissant se présenta devant l’Empereur Bali et<br />
lui demanda l’aumône de trois pas de terre. Cela revenait-il à mendier ? Non, pas du tout.<br />
Dieu agit ainsi uniquement pour conférer Sa grâce à Ses fidèles et par là, racheter leur<br />
vie.<br />
Un jour, après avoir longtemps marché, Krishna entra dans la demeure d’une Gopika<br />
disant qu’Il était fatigué et affamé et lui demanda quelque chose à manger. Elle s’étonna<br />
de ce que le Seigneur de l’univers puisse être affamé et dit en toute humilité et dévotion<br />
qu’elle ne savait comment satisfaire Sa faim. Krishna l’assura qu’un verre de lait battu<br />
Lui suffirait. La Gopika fit alors cette prière :<br />
« Oh Seigneur ! Quelle nourriture délicieuse pourrais-je T’offrir alors que l’univers entier<br />
est contenu dans Ton estomac ? Quelqu’un peut-il bâtir un temple pour Toi qui es<br />
omniprésent ? Quelqu’un peut-il allumer une lampe devant Toi qui étincelles avec<br />
l’effulgence de milliards de soleils ? »<br />
(Poème Telugu)<br />
Au temps où les Pandavas vivaient en exil confrontés à des épreuves sans nombre, le sage<br />
Durvasa, accompagné de milliers de disciples, s’arrêta à leur ermitage et demanda de la<br />
nourriture. Il dit qu’ils viendraient se restaurer après avoir pris un bain dans la rivière<br />
proche. Les Pandavas, qui étaient démunis de tout, se demandaient anxieusement<br />
comment ils pourraient rassasier tous ces hôtes. Craignant le courroux de Durvasa,<br />
Draupadi pria Krishna de les sauver de cette fâcheuse situation. Immédiatement Krishna<br />
apparut et Lui demanda quelque nourriture. « Krishna, dit Draupadi, si nous vivions à<br />
Hastinapur, je Te préparerais certainement un somptueux festin. » Hélas ! Ici, dans la<br />
forêt, nous mangeons des racines et des tubercules. Que puis-je T’offrir dans une telle<br />
situation ? Krishna lui dit de regarder s’il ne restait pas une particule de nourriture dans le<br />
récipient qu’elle avait déjà nettoyé. Elle fit ce qu’Il lui demandait et y trouva collé un<br />
minuscule morceau de feuille. Krishna mangea ce reste de feuille et aussitôt Durvasa et<br />
ses disciples se sentirent rassasiés. Ils s’en allèrent sans inquiéter les Pandavas. Voilà<br />
comment Krishna sauva ceux-ci du courroux de Durvasa. C’est ainsi que, parfois, Dieu<br />
feint d’avoir des désirs, non parce qu’Il manque de quelque chose mais seulement pour<br />
venir en aide à Ses fidèles.<br />
Le sacrifice est la plus noble des vertus<br />
129
Vous connaissez sans doute l’histoire de Laila et Majnu. Laila était une dame riche alors<br />
que Majnu était très pauvre. Avant de l’épouser, elle voulut s’assurer qu’il l’aimait<br />
vraiment et échafauda un plan. Elle envoya deux de ses servantes dire à Majnu qu’elle<br />
était très malade et avait besoin de sang. Majnu répondit qu’il sacrifierait volontiers sa<br />
propre vie pour l’amour de Laila et qu’il se souciait avant tout de son bien-être. Ces<br />
paroles furent rapportées à Laila qui réalisa alors combien l’amour de Majnu pour elle<br />
était pur et désintéressé ; elle regretta de n’avoir pu l’estimer à sa juste valeur. De même,<br />
certaines personnes ne comprennent pas la Divinité et le sens profond des actes de Dieu.<br />
Dieu ne désire rien pour Lui-même, tous Ses désirs ont pour but d’élever et de racheter la<br />
vie de Ses fidèles. Quoi qu’Il fasse, Il le fait pour les autres. Vous devriez comprendre<br />
cette vérité.<br />
C’est le Docteur Rajeswari, la mère de C. Srinivas qui mit sur pied cet hôpital. Elle était<br />
hautement qualifiée et avait exercé la médecine dans plusieurs pays. Elle Me disait<br />
souvent, « Notre Srinivas devrait devenir quelqu’un de très instruit et obtenir des<br />
diplômes de A à Z. » Je répondais, « Mère, ne t’inquiète pas pour ses études. S’il est<br />
intéressé, il étudiera. » Elle était très bonne et attentionnée envers tous. Au début, cet<br />
hôpital ne comprenait qu’une petite pièce. Peu à peu, grâce à elle, il prit de l’extension et<br />
devint ce qu’il est aujourd’hui. Chaque année elle y ajoutait un nouveau département.<br />
Bien qu’il s’agisse d’un hôpital général, tous les traitements de pointe y sont maintenant<br />
dispensés. On ne peut pas dire que le traitement de l’une ou l’autre affection ne puisse<br />
être donné ici. Alors, pouvons-nous l’appeler un « petit hôpital » ? Il peut paraître petit de<br />
taille, mais le service qu’on y rend est grand (applaudissements). En ce sens, il est sans<br />
aucun doute un grand hôpital.<br />
Tous les médecins qui servent dans cet hôpital sont hautement qualifiés et réputés. Ils<br />
viennent de régions éloignées et servent les gens des villages avec amour et attention,<br />
sans le moindre intérêt personnel, animés d’un grand esprit de sacrifice. De nos jours, on<br />
voit très rarement un tel esprit de sacrifice chez les gens. « Na karmana Na Prapaya<br />
Dhanena Thyagenaikena Amrutattwamanasu, » « L’Immortalité ne s’atteint pas par<br />
l’action, la progéniture ou la richesse mais seulement par le sacrifice. » Très peu sont<br />
bénis d’une qualité aussi noble car c’est une grande et bonne fortune de pouvoir aimer et<br />
servir l’humanité souffrante. Dans le monde extérieur, les médecins ont une grande soif<br />
d’argent mais ici, ils n’aspirent qu’au bien-être des patients et leur rendent service avec<br />
de nobles sentiments et pureté de cœur. Cet hôpital est devenu exemplaire grâce au<br />
service de ces médecins dévoués. En fait, l’équipe entière travaille ici avec un<br />
dévouement total. On peut bâtir de grands hôpitaux, Nous-même avons construit un<br />
grand Hôpital Super Spécialisé à Whitefield, mais les services y sont cependant limités à<br />
la cardiologie et à la neurologie alors qu’ici on traite des maladies diverses liées aux<br />
poumons, au foie, au cœur etc. Vous pouvez constater par vous-mêmes que la plupart des<br />
patients admis ici sont pauvres et sans ressources. Ils ont davantage besoin de notre<br />
amour et de nos soins.<br />
Vous devriez rendre service avec l’esprit de sacrifice qui seul conduit à l’Immortalité. Le<br />
service est supérieur aux rituels tels que Yajnas et Yagas. Demandez-vous pour qui vous<br />
accomplissez les Yajnas et les Yagas, vous le faites pour vous, non pour Dieu, Il n’en a<br />
130
pas besoin. Vous direz peut-être que c’est pour le bien-être du monde, mais en réalité<br />
vous les accomplissez pour votre propre bien-être. Dieu seul s’occupe du bien-être du<br />
monde.<br />
Sarvata Pani-padam Tat Sarvathokshi Siromukham,<br />
Sarvata Sruthimalloke Sarvamavruthya Thishthati.<br />
« Avec les mains, les pieds, les yeux, la bouche et les oreilles qui pénètrent tout,<br />
Il imprègne tout l’univers. »<br />
Lui seul peut conférer la force physique, mentale et spirituelle.<br />
Le nouveau bâtiment pour l’hôpital général<br />
Seul, celui qui est pur en pensées, paroles et actions est un être humain véritable. C’est<br />
pourquoi il est dit, « L’étude correcte du genre humain est l’homme. » Les médecins de<br />
cet hôpital servent avec cette pureté de cœur et ces sentiments élevés. Le Docteur<br />
Rajeswari y travaillait nuit et jour et Je lui disais souvent de ne pas se dépenser autant, «<br />
Rajeswari, tu ne pourras servir davantage les autres que si tu as une bonne santé. Tu<br />
devrais prendre un repos convenable. » Elle disait alors que servir les autres était sa façon<br />
de se reposer. Elle n’avait qu’un seul souhait, quitter son corps mortel pendant qu’elle<br />
servait à l’hôpital. C’est d’ailleurs ce qui arriva finalement, elle rendit son dernier souffle<br />
dans cet hôpital où elle rendait encore service, assise sur une chaise. Le Docteur Savitri<br />
poursuivit le bon travail initié par le Docteur Rajeswari et Dolly, elle aussi, rend un grand<br />
service.<br />
De plus, certains spécialistes viennent de la ville pour servir ici : un spécialiste des yeux,<br />
un dentiste, un spécialiste du foie et un chirurgien orthopédiste, celui-là même qui a<br />
présenté ce programme. Avant de venir ici, il travaillait en Amérique. Tous servent avec<br />
la plus grande dévotion. Ils sont tous très dévoués, soucieux de leurs patients, leur<br />
témoignant beaucoup d’amour. Je souhaite que chacun développe un tel amour. Chaque<br />
médecin devrait avoir cet amour-là pour les patients. Ils devraient leur parler avec amour,<br />
de sorte qu’ils soient rassurés, et développer les nobles vertus de compréhension et<br />
d’adaptation.<br />
Pour illustrer ceci, Je vous donne un petit exemple. Tout à l’heure, J’ai distribué des<br />
souvenirs aux médecins mais l’un d’eux, venu en retard, n’en a pas reçu. Tout de suite,<br />
un de ses confrères lui offrit celui que Je venais de lui donner. Quel acte plein de<br />
noblesse ! Tous sont dotés d’un tel amour désintéressé. L’Amour seul soutient le monde<br />
entier. L’Amour est Dieu, vivez dans l’Amour. La qualité humaine ne peut exister sans<br />
l’Amour. Dieu n’existe pas sous la forme de Vishnu, Shiva, etc., mais sous la forme de<br />
l’Amour. Ainsi, en ce moment même, un médecin vient de démontrer, de façon pratique,<br />
ce qu’est l’esprit d’amour dans l’action juste. Aucun de vous n’en a pris note, mais Moi,<br />
Je l’ai remarqué. Seuls quelques chanceux sont dotés de cet esprit de sacrifice.<br />
Il existe de par le monde beaucoup de médecins hautement qualifiés et réputés mais ils ne<br />
recherchent que le nom et la célébrité. Ils ne s’intéressent qu’à la publicité faite autour de<br />
131
leurs réalisations, alors que nos médecins ne prêtent attention ni au nom ni à la célébrité.<br />
Le service est leur principale motivation. C’est grâce à la noblesse de tels médecins que<br />
notre hôpital s’est fait une bonne réputation.<br />
J’ai remarqué qu’ici il n’y a plus d’espace disponible. L’hôpital comporte quatre salles<br />
d’opération et les 2,5 hectares de terre occupés par ce bâtiment ne laissent pas un pouce<br />
d’espace libre. C’est pourquoi, avant de venir ici, J’ai posé la première pierre d’un nouvel<br />
hôpital général qui sera construit sur 5 hectares de terre donnés par notre Adikesavulu. Le<br />
premier Ministre du Karnataka participait à cette cérémonie. En réalité, Je ne suis pas<br />
intéressé par la cérémonie de la pose de la première pierre ; ce qui M’intéresse, c’est la<br />
cérémonie d’inauguration. J’ai décidé d’inaugurer ce bâtiment le 23 novembre 2001,<br />
(applaudissements). Ensuite, qu’adviendra-t-il de celui-ci ? Lui aussi est très important. Il<br />
s’est développé telle une minuscule graine de banyan devenue un arbre gigantesque et<br />
grandira de plus en plus. Quant au nouvel hôpital général, il est destiné aux traitements<br />
des affections relatives aux désordres des poumons, des os, du foie, etc. Celui-ci sera<br />
consacré exclusivement à la mère et à l’enfant.<br />
L’hôpital pour la mère et l’enfant<br />
Mon opinion est que les soins devraient être donnés en priorité à la mère et à l’enfant.<br />
Sans la mère, le monde pourrait-il exister ? On devrait pouvoir bénéficier de l’amour et<br />
de la grâce de sa mère. Alors seulement on pourra espérer gagner la grâce de Dieu. Un<br />
exemple illustre ceci.<br />
Dans le Mahabharata, Gandhari, une femme vertueuse et chaste dont le mari,<br />
Dhritarashtra, était aveugle de naissance, se bandait elle-même les yeux et n’avait même<br />
pas vu ses propres fils. Après la guerre du Mahabharata, Krishna vint la consoler de la<br />
mort de ses cent fils. Dans un moment de désespoir et d’angoisse, Gandhari Le prit<br />
sévèrement à partie et dit, « Krishna, ne pouvais-Tu sauver ne fût-ce qu’un seul de nos<br />
fils pour accomplir nos derniers rites ? Pourquoi Ta grâce n’est-elle pas tombée sur l’un<br />
d’eux ? » Krishna lui donna la réponse correcte, « Mère, as-tu jamais vu tes propres fils ?<br />
Comment Ma grâce pourrait-elle tomber sur ceux que leur propre mère n’a jamais<br />
regardés ? Celui qui ne peut gagner l’amour de sa mère ne peut atteindre la grâce Divine.<br />
» Aussi, on devrait avant tout s’efforcer de bénéficier de l’amour de sa mère. C’est<br />
pourquoi le Veda déclare, « Matru Devo Bhava, Pitru Devo Bhava, Acharya Devo<br />
Bhava, Atithi Devo Bhava. », « Révérez la mère, le père, le précepteur et l’hôte comme<br />
Dieu. »<br />
C’est grâce aux hommes de sacrifice que notre pays de Bharat a pu jouir de la paix et de<br />
la prospérité. L’esprit de sacrifice, d’amour et de rectitude présent en Bharat ne se trouve<br />
nulle part ailleurs au monde. Ce pays est Thyaga Bhumi, une terre de sacrifice, Yoga<br />
Bhumi, une terre de spiritualité, Karma Bhumi, une terre d’action et Yajna Bhumi, une<br />
terre de Yajnas. Or, la jeunesse moderne convertit cette terre tellement sacrée en Bhoga<br />
Bhumi, une terre de plaisir. Le bonheur issu de Thyaga ne peut être obtenu de Bhoga car<br />
Bhoga mène à Roga, la maladie et Thyaga mène à Yoga, la spiritualité. Imprégnez-vous<br />
de l’esprit de sacrifice et utilisez votre énergie et votre éducation pour le bien-être des<br />
132
autres. Comprenez que l’éducation est destinée à servir la société et non à faire des<br />
affaires. Utiliser votre éducation au profit des autres est le plus grand des services. Les<br />
médecins, en particulier, devraient faire tout ce qu’ils peuvent pour protéger la santé de la<br />
mère et de l’enfant.<br />
Le service désintéressé des médecins de l’Hôpital<br />
La culture de Bharat enseigne, « Sathyam Vada, Dharmam Chara », « Dites la vérité et<br />
pratiquez l’action juste. » Seule, la pratique d’un tel principe permettra à la qualité<br />
humaine de s’épanouir dans le monde. On se réfère à la Vérité comme à Neeti, la<br />
Moralité ; la Rectitude est relative à Reeti, la Procédure, et le Sacrifice confère Khyati, la<br />
Réputation. Manava Jathi, la race humaine, est une combinaison des trois. Cependant,<br />
dans la société actuelle, la moralité fait défaut. A quoi sert une éducation dépourvue de<br />
moralité ? Sans elle, la vie elle-même n’a pas de valeur. Adhérez à la vérité, pratiquez la<br />
rectitude, cultivez l’esprit de sacrifice. Il n’y a rien de plus élevé que cela.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Si vous rencontrez quelqu’un qui souffre, faites tout ce qui est en votre pouvoir pour lui<br />
apporter le réconfort. C’était l’idéal manifesté par le Docteur Rajeswari. Elle mettait tous<br />
ces gains à la disposition de cet hôpital. Après sa mort, le Docteur Savitri y travailla<br />
inlassablement, jour et nuit. Parfois même elle oubliait de se nourrir pour servir les<br />
patients. Je lui fis remarquer que ce n’était pas bon pour sa santé de travailler ainsi sans<br />
prendre de nourriture convenable ni de repos. Je lui fis promettre de se nourrir de façon<br />
régulière.<br />
Tous les médecins qui travaillent ici, y compris les médecins visiteurs, ne nous<br />
demandent même pas un Naya Paisa et ceci depuis 25 ans. Ils apportent avec eux tout<br />
l’équipement nécessaire ainsi que les médicaments et se mettent ici au service des<br />
patients. Nous ne manquons pas de docteurs dans notre pays mais la plupart d’entre eux<br />
recherchent l’argent et la célébrité. Les médecins devraient avoir de la compassion et se<br />
soucier avant tout de leurs patients. Ceux-ci sont nombreux qui viennent de différents<br />
endroits et servent dans cet hôpital. Seul est un vrai Docteur celui qui sert les patients<br />
d’une manière tout à fait désintéressée. « Vaidyo Narayano Hari », « En vérité, le<br />
Docteur est Dieu. » Que fait le Seigneur Narayana ? Il aide tout le monde. Les médecins<br />
devraient eux aussi aider tout le monde. C’est avec cette noblesse de sentiments que les<br />
médecins offrent leurs services ici et c’est grâce à eux que cet hôpital a gagné une bonne<br />
renommée. Quand le besoin s’en fait sentir, ils viennent même à Puttaparthi offrir leurs<br />
services.<br />
L’Hôpital Super Spécialisé de Puttaparthi comporte les départements de cardiologie,<br />
d’urologie, de néphrologie et d’ophtalmologie. Chaque fin de semaine, le Docteur<br />
Hemanthmurthi, spécialiste des yeux, vient pratiquer des opérations à Puttaparthi. Le<br />
dentiste et l’anesthésiste viennent également. Ce n’est pas une mince affaire de venir fin<br />
de semaine après fin de semaine à Puttaparthi pour rendre service. Combien y a-t-il de<br />
médecins en ce monde qui possèdent un tel esprit de service ? Il arrive qu’à l’hôpital de<br />
Puttaparthi nous devions pratiquer un grand nombre d’opérations, ce qui entraîne<br />
133
invariablement un besoin supplémentaire d’anesthésistes. Sur simple appel téléphonique<br />
ils se présentent immédiatement. De nos jours, rares sont les médecins qui montrent un<br />
tel sens du service alors qu’ici beaucoup travaillent sans répit. L’un d’eux, le Docteur<br />
Hemanthmurthy pratique des opérations aux yeux avec le plus grand soin. Je l’ai assuré<br />
que Je suis disposé à lui procurer l’équipement requis pour améliorer l’efficacité de son<br />
travail.<br />
J’ai toujours encouragé ceux qui se consacrent au service et Je suis prêt à établir un grand<br />
nombre d’hôpitaux semblables et à fournir toute l’aide nécessaire. L’argent ne<br />
M’intéresse pas, Je n’ai rien à voir avec lui. Vous vous demandez peut-être comment <strong>Sai</strong><br />
<strong>Baba</strong> obtient l’argent pour réaliser Ses projets et peut-être pensez-vous qu’il crée cet<br />
argent. Non, pas du tout. Je ne M’adonne pas à de telles pratiques mauvaises car l’argent<br />
est l’affaire du gouvernement. Je peux créer n’importe quel objet mais Je ne crée pas<br />
d’argent. Quand un besoin se présentera, l’une ou l’autre personne aura la noble idée de<br />
faire don du montant requis. Un seul mot de Swami suffit, de nombreux Indiens et fidèles<br />
d’outre mer font tout de suite le nécessaire. N’ayez aucun doute à ce sujet. Nous devons<br />
développer davantage cet hôpital. Hier, un spécialiste du foie est venu Me voir et M’a fait<br />
part de son empressement à travailler dans l’hôpital de Swami. Avant de venir ici il<br />
exerçait en Amérique et peut réaliser des transplantations de foie. Je lui ai donné Mon<br />
accord disant que Swami est toujours prêt à accepter un bon travail.<br />
Le projet d’eau potable dans l’Etat du Karnataka<br />
Aujourd’hui, la nourriture que vous mangez, l’air que vous respirez et l’eau que vous<br />
buvez, tous sont pollués. En conséquence, les gens souffrent de désordres du cœur et du<br />
foie. Jadis, de telles affections n’existaient pas. La pollution de la nourriture et de l’eau<br />
sont les causes principales des maladies. C’est pourquoi J’ai résolu de procurer de l’eau<br />
potable à ceux qui en ont besoin. En premier lieu, J’ai mis en place des institutions<br />
d’éducation et des hôpitaux car l’éducation et les services médicaux sont vraiment<br />
essentiels pour tout un chacun. Ensuite, J’ai fait exécuter le « Drinking Water Project »,<br />
le « Projet pour l’eau potable ». J’ai donc fourni l’eau potable non par simple forage de<br />
puits – car l’eau de puits contient un excès de fluore, ce qui est nocif pour la santé – mais<br />
J’ai fait des aménagements pour obtenir l’eau des sources naturelles, comme celle de la «<br />
Krishna River », au prix de millions de roupies. Maintenant, le premier ministre du<br />
Karnataka Me demande d’approvisionner en eau potable certains districts du Karnataka :<br />
Bellary, Bidar et Bijapur. J’ai accepté. Partout où il y a pénurie d’eau potable, on devrait<br />
faire tout ce qui est nécessaire pour la procurer aux gens. Nous n’avons pas besoin de<br />
donner de l’argent, il suffit que nous fournissions l’eau potable. Dans ce pays, les gens<br />
riches ne manquent pas. Mais de quelle utilité est la richesse qui ne sert pas des fins<br />
sacrées ? Personne ne pourra emporter ne fût-ce qu’une simple poignée de poussière au<br />
moment de quitter ce monde. A part cela, il serait utile de réduire la poussière elle-même<br />
dans le pays. Ainsi, l’argent devrait être utilisé au profit de la société.<br />
Hasthasya Bhushanam Danam,<br />
Sathyam Kanthasya Bhushanam<br />
Srotrasya Bhushanam Sastram…<br />
134
« La charité est le véritable ornement pour les mains,<br />
La Vérité est le vrai collier pour le cou,<br />
L’écoute des Textes sacrés est le véritable ornement pour les oreilles. »<br />
Qu’est-ce qui est vraiment essentiel dans la vie ? Développer l’intimité avec Dieu est ce<br />
qui est essentiel. Si vous entrez en contact avec la Divinité, vous serez chargés de<br />
l’Énergie Divine. Vivre en compagnie de Dieu est le Sathsanga véritable, la bonne<br />
compagnie.<br />
Sathsangatwe Nissangatwam, Nissangatwe,<br />
Nirmohatwam, Nirmoatwe, Nischalattwam, Nischalatattwe, Jivanmuthi<br />
« La bonne compagnie conduit au détachement, le détachement libère de l’illusion, être<br />
libéré de l’illusion conduit à la stabilité du mental, la stabilité mentale confère la<br />
libération. »<br />
(Poème Telugu)<br />
Cependant, aujourd’hui, le mental de l’homme n’est pas stable, il vacille constamment<br />
comme un singe fou. Quand vous dites « mon corps », « mon mental », ma « Buddhi »,<br />
etc., vous les considérez comme différents de vous. Posez-vous alors la question, « Qui<br />
suis-je ? » Le même Principe « Je » est présent en tous, du plus pauvre au millionnaire.<br />
Pour comprendre ce Principe du « Je », vous devez développer l’esprit de sacrifice. Les<br />
patients qui viennent se faire soigner ici appartiennent à différentes religions, ils sont<br />
Hindous, Musulmans, Chrétiens etc., tous sont traités de la même manière, sans la<br />
moindre différence. Tous sont les enfants de Dieu. Cet hôpital représente l’idéal de la «<br />
Fraternité des hommes et de la Paternité de Dieu ». Dans les Organisations <strong>Sai</strong>, il n’y a<br />
aucune différence de caste, de religion, etc. De nombreux volontaires Seva Dal des<br />
Organisations <strong>Sai</strong> rendent service ici, à Whitefield, chaque jour. Ils sont au moins une<br />
centaine à servir à l’Hôpital Super Spécialisé. La jeunesse actuelle devrait cultiver cet<br />
esprit de sacrifice. Leur esprit de sacrifice devrait se développer en même temps qu’ils<br />
grandissent en âge.<br />
Nous célébrons aujourd’hui le 25 e anniversaire de cet hôpital, mais ceci ne Me satisfait<br />
pas. Nous devrions le développer davantage et célébrer son « Jubilé d’or ». Beaucoup<br />
plus de médecins devraient rejoindre cet hôpital et tous devraient travailler dans un esprit<br />
de parfaite unité. Tout peut être accompli là où règne l’unité. Le petit hôpital mis en place<br />
par le Docteur Rajeswari a grandi et est devenu un grand hôpital. Je lui souhaite de<br />
grandir davantage et de servir les pauvres et les indigents. Je vous bénis tous et mets fin à<br />
Mon discours.<br />
Hôpital Général Sri Sathya <strong>Sai</strong> de Whitefield (Bangalore)<br />
135
EDUCARE<br />
Conférence internationale des Gurus Bal Vikas<br />
(fermeture)<br />
4 juillet 2001<br />
(Swami chante)<br />
Indépendamment de la somme de vos connaissances, si vous ne pratiquez pas les valeurs<br />
de votre culture, de quel respect serez-vous l’objet ?<br />
Même si vous êtes très intelligents, aurez-vous quelque valeur aux yeux du monde, si<br />
vous êtes privés de moralité ?<br />
Si vous exercez votre autorité en dépassant toute mesure, les gens du monde vous<br />
respecterons-ils ?<br />
Si vous n’avez aucun sentiment de charité et ne suivez pas le sentier de la Vérité,<br />
comment pouvez-vous espérer que les gens vous honorent ?<br />
C’est une grave erreur de commettre impunément dès l’enfance, sans aucune crainte,<br />
toutes les fautes possibles.<br />
Que vous dire de plus, bonnes gens ici rassemblés, ô vous les vertueux ?<br />
(Poème Telugu)<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Aujourd’hui sur la planète, on peut constater que l’eau se cache de plus en plus<br />
profondément dans les entrailles de la terre et que les valeurs morales et la justice<br />
deviennent néant dans la vie politique ; les enseignants perdent leur précieuse<br />
intelligence. Observant le genre humain en général, nous pouvons observer que les<br />
Valeurs Humaines ont complètement disparu.<br />
Dans le passé, les enseignants étaient des souverains en matière de sacrifice et de yoga.<br />
Ces enseignants qui, jadis, jouissaient d’une réputation de ce type, deviennent à présent<br />
des rois de Bhoga – jouissance – et de Kâma – désir.<br />
Notre culture antique est vraiment l’expression de la Vérité qui ne change pas au passage<br />
du temps, qui reste immuable, qui ne subit aucune diminution ni aucune dissolution, qui<br />
ne varie en rien après sa création.<br />
L’éternel Dharma de Bharat consiste justement à diffuser le reflet et l’influence de cette<br />
culture antique. Malheureusement l’homme d’aujourd’hui, oublieux de ce Dharma<br />
136
éternel et véridique, ravage sa propre existence en luttant pour satisfaire des désirs<br />
physiques et temporaires. L’homme est incapable de reconnaître sa propre valeur qu’il<br />
exprime en termes de monnaie et non de vertus.<br />
Que sont devenus les gunas – qualités du caractère ? On ne les voit en aucun lieu.<br />
Réduisant ses gunas, oubliant sa force d’âme, l’homme offre sa vie en pâture à tous les<br />
désirs physiques et égoïstes.<br />
Depuis l’antiquité, les habitants de Bharat ont exprimé leur nature spirituelle et en ont tiré<br />
de la joie. Ils ont non seulement fait l’expérience de cette joie suprême, mais ils l’ont<br />
aussi transmise à tout le monde. L’homme d’aujourd’hui n’arrive même pas à imaginer<br />
une joie éternelle et authentique de ce type. Il peut réaliser n’importe quoi dans le monde,<br />
mais il ne parvient pas à réaliser l’Atmânanda – la béatitude du Soi. Or, la naissance<br />
humaine nous est précisément donnée pour nous permettre d’atteindre l’Atmânanda.<br />
La forme humaine est appelée Man – (anglais) homme – M signifie qu’il abandonne<br />
toute Mâya – illusion ; A signifie Atma dont il a la vision, et N signifie Nirvâna –<br />
libération de toute entrave. Voilà le sens profond du mot Man (applaudissements).<br />
L’illusion devrait être complètement écartée. Nous devrions avoir la vision de l’Atma et<br />
nous devrions atteindre le Nirvâna. La vie humaine nous est donnée pour nous permettre<br />
de développer ces trois aspects. A l’heure actuelle, l’homme est incapable de comprendre<br />
cette vérité.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
A partir du moment où nous commençons à comprendre les Valeurs Humaines, notre vie<br />
humaine peut être facilement interprétée. Ces Valeurs Humaines sont nées avec l’homme,<br />
pas après lui. Hélas, comme l’être humain se trouve dans l’incapacité de voir clair en sa<br />
propre nature, il ne sait pas pourquoi il se jette avec acharnement en tant de luttes.<br />
Quel est le but de l’existence ? Personne ne réussit à répondre à cette question. Quel est le<br />
but de notre vie ? Si nous savons comment répondre à cette première question, nous<br />
pouvons comprendre n’importe quoi en ce monde.<br />
L’homme possède pleinement tous les types d’intelligence : Jnâna – connaissance, savoir,<br />
sapience ; Prajnâna – jugement, discernement – et Sujnâna – compréhension aisée – mais<br />
il préfère suivre la piste de l’ignorance, si loin de lui, et ne pas s’informer de la réelle<br />
Jnâna Tattva – connaissance de la Vérité, de sa vraie nature – qui lui est si proche.<br />
C’est pourquoi il est nécessaire aujourd’hui de propager les Valeurs Humaines.<br />
L’homme contemporain, conditionné par les Prabhâva – puissances, forces, influences<br />
extérieures – oublie sa Swabhâva – nature intrinsèque, innée – Prabhâva peut signifier<br />
que l’homme obtient les choses à son gré, mais Swabhâva consiste de ses qualités<br />
humaines fondamentales qui représentent son Dharma. La Swabhâva de l’homme est son<br />
Dharma, Artha, Kâma, Moksha – Devoir, richesses, désir et libération.<br />
137
Malheureusement l’être humain a transformé cette nature essentielle et ruine son<br />
existence en s’immergeant dans le Prabhâva – pouvoir, influence extérieure – qui prend<br />
la consistance d’un Prarabdha Karma – karma mûri dans le passé, mais dont les effets<br />
sont vécus dans le présent.<br />
Aujourd’hui le monde ne se soucie absolument pas de recevoir des enseignements<br />
spirituels. Ces enseignements considèrent le cœur de l’homme comme un autel ;<br />
toutefois, les sentiments Divins qui émanent du cœur ne rejoignent pas le mental. Dans<br />
ces circonstances, de quelle façon l’homme peut-il entrer dans la connaissance de sa<br />
Swabhâva ? Il faut que nous fassions le juste effort pour transformer le Prabhâva en<br />
Swabhâva.<br />
Le Prarabdha Karma que nous vivons n’est pas notre Swabhâva – notre nature essentielle,<br />
mais celle-ci détermine la destruction du Prarabdha. Notre Swabhâva contient les quatre<br />
objectifs de l’existence ; ces objectifs, nous les tenons à présent à distance de nous, alors<br />
qu’ils représentent notre nature essentielle.<br />
Parlons de Swa-bhâva. Notre Swabhâva est constitué des Bhâva – émotions, dispositions<br />
intérieures – de l’Atma. Or, les dispositions de l’Atma sont essentiellement Sathya,<br />
Dharma, Shânti et Prema – Vérité, Action juste, Paix et Amour. Pourquoi aurions-nous la<br />
nécessité de les rechercher, s’ils font partie de notre nature essentielle ? Puisque nous<br />
négligeons cette nature authentique et sommes emportés par les influences artificielles,<br />
nous sommes contraints à lutter pour nous forger une renommée ; nous sacrifions notre<br />
vie sur l’autel de la richesse matérielle, de l’or et des objets de confort. Avons-nous reçu<br />
la vie humaine pour atteindre ce but ?<br />
La maxime préférée de l’homme contemporain est la suivante « C’est de l’argent qu’il<br />
faut gagner, non des vertus ! » ou « Que les vertus disparaissent, que la force humaine du<br />
Dharma subisse n’importe quel sort, peu importe. Ce qu’il faut, c’est gagner beaucoup<br />
d’argent ! » L’homme moderne concentre tous ses efforts pour atteindre ce but.<br />
Bien sûr, l’argent est nécessaire, sans aucun doute. Toutefois, dans la nomenclature des<br />
quatre objectifs de l’existence, à savoir Dharma, Artha, Kâma, Moksha – Devoir,<br />
Richesse, Aspiration et Libération – le mot Artha – richesse – vient après Dharma.<br />
L’homme devrait donc gagner ses biens sous l’égide du Dharma. Artha et Dharma<br />
devraient marcher main dans la main. Mais aujourd’hui, dans quelle mesure respectonsnous<br />
le Dharma en gagnant de l’argent ? Comme nous écartons simplement le Dharma,<br />
nous avons un comportement ambigu, nous commettons des injustices et des actes<br />
incorrects.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Aujourd’hui, les quatre objectifs de l’existence doivent être rassemblés en deux<br />
seulement. Ainsi, nous ne succomberons plus sous l’empire des influences extérieures<br />
(prabhâva) de notre Prarabdha karma – effets mûris dans le passé et vécus dans le présent<br />
- C’est en effet la séparation des quatre objectifs qui consent au Prarabdha de nous<br />
troubler.<br />
138
Donc Dharma et Artha devraient se fondre en une seule chose ; Cela signifie que nous<br />
devrions gagner Artha – la richesse – sous le contrôle du Dharma.<br />
A leur tour, Kâma et Moksha doivent être amalgamés de sorte qu’ils deviennent un seul<br />
objectif. Quel désir, quelle aspiration devrions-nous avoir ? Celle d’atteindre Moksha ;<br />
notre unique désir est celui de la Libération. Or, nous oublions ce désir de Libération et<br />
nous luttons désespérément pour satisfaire nos désirs physiques ; voilà pourquoi nous<br />
sommes plongés en toutes sortes de Prarabdha Karma.<br />
L’argent est très important, mais comme pour n’importe quoi, il faut savoir lui imposer<br />
des limites. Toutefois, à l’heure actuelle, depuis le commencement de ses études jusqu’au<br />
jour de sa mort, l’homme ne pense qu’à l’argent, l’argent, l’argent, l’argent ! Est-ce cela<br />
notre tâche ? Avons-nous compris ce que signifie le mot Man – (anglais) homme ? Il<br />
signifie que Mâya – l’illusion – a été rejetée, que l’on doit respecter l’Atma et que l’on<br />
devrait atteindre le Nirvâna. Ces trois lettres forment le mot Man. Or, le sens éternel et<br />
profond du terme est complètement oublié, et nous cultivons au contraire des sentiments<br />
tout à fait artificiels. Notre vie est polluée. Nous ne sommes donc pas sur les traces de<br />
notre Swabhâva.<br />
L’homme d’aujourd’hui aspire à vivre dans la joie. Par quelle méthode pouvons-nous<br />
trouver la joie, et de quel type de joie s’agit-il ? Est-ce la joie que nous obtenons des<br />
choses du monde ? Non, non ! Cette joie-là est fugace. Il ne s’agit pas des joies du<br />
monde, non, non non ! Les joies épidermiques et transitoires que procure le monde<br />
physique ne sont pas authentiques.<br />
Nous avons perdu notre confiance en l’Atma. La toute première attitude à cultiver est<br />
donc celle de la confiance dans son Soi. Aussitôt que la foi dans le Soi est bien implantée<br />
en nous, grâce à la Joie du Soi – Atmânanda – nous réalisons Prema – l’Amour Divin.<br />
Par exemple, la conviction qu’une certaine femme est notre mère nous fait éprouver de<br />
l’amour à son égard. Lorsqu’une femme a la certitude qu’un certain homme est son<br />
époux, elle peut l’aimer comme son mari ; sans cette certitude en son cœur, elle<br />
n’éprouvera pas d’amour pour cet homme.<br />
Ainsi, lorsque la Foi s’éveille en nous, l’Amour surgit et lorsque l’Amour s’affirme, la<br />
Paix intérieure grandit également.<br />
Tout le monde a le mot « Paix » sur les lèvres. Cette Paix n’est pas située en un lieu<br />
extérieur, elle est inhérente à notre Amour même. D’où est venu cet Amour ? Il s’est<br />
éveillé grâce à notre Foi. Ainsi, la Paix émane de l’Amour et grâce à elle, nous atteignons<br />
la Vérité, nous pouvons atteindre Dieu. La Vérité est donc l’expression même de Dieu.<br />
En obtenant Dieu, nous connaîtrons certainement la Paix.<br />
Par conséquent, il est parfaitement inutile de formuler des quantités de vœux ou de<br />
pratiquer des rituels d’adoration pour obtenir la Paix. Nous ne l’obtiendrons pas par ces<br />
méthodes. Beaucoup de personnes font des vœux en faveur de la paix du monde. C’est un<br />
artifice ; nous n’obtiendrons jamais la Paix par des moyens de ce type.<br />
139
Commençons par développer notre confiance dans le Soi. Grâce à elle, nous éveillerons<br />
en nous l’Amour ; par l’Amour la Paix s’instaurera ; par la Paix, nous atteindrons la<br />
Vérité ; par la Vérité, nous arriverons à Dieu et par Dieu nous jouirons de la Joie<br />
suprême.<br />
La toute première étape est la Foi et la dernière la Béatitude. Celle-ci ne peut donc venir à<br />
nous qu’à travers la Foi.<br />
A l’heure actuelle, la Foi est totalement absente de la vie des hommes. Les gens mettent<br />
leur foi en tout ce qu’il y a de faux. Ils croient aux paroles futiles, ils ont foi en ce qui est<br />
périssable, mais non en ce qui est éternel et véridique. Leur foi en Dieu est sujette à<br />
oscillations ; ils sont pleins de doutes. Notre foi ne devrait pas abriter le moindre doute.<br />
Nous ne devrions croire en personne en ce monde, ni en aucune chose, car tout ce que<br />
nous voyons est voué à disparaître.<br />
La Vérité, celle qui n’apparaît pas à un moment donné pour disparaître à l’instant d’après,<br />
est pure Béatitude, une Béatitude qui ne subira jamais aucune modification. L’homme<br />
authentique est celui qui atteint cette Béatitude constante.<br />
Voici un petit exemple. Après avoir pratiqué toutes les disciplines spirituelles<br />
imaginables, le Bouddha était enfin prêt à entrer dans l’état de Nirvâna – Libération.<br />
Ananda, le fils de sa tante, s’approcha de Lui ; voyant le Bouddha agonisant, il se mit à<br />
pleurer. Grand sot, lui dit.<br />
Le Bouddha, pourquoi ces larmes ? Es-tu triste que Je sois sur le point de me libérer ?<br />
Nirvâna est la condition ultime de tout être humain. Il est juste que nous aspirions à cet<br />
état et le souhaitions de toutes nos forces, mais pourquoi devrions-nous en éprouver de<br />
l’affliction ? » Il attira son cousin à Lui et dit « Ananda, rejette cette illusion. Aie toi aussi<br />
la vision du Soi et la Libération. » C’est là le sens caché du terme Man.<br />
Après ce colloque avec le Bouddha, Ananda lui-même suivit cette voie.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
A l’heure actuelle, ce ne sont pas les Yagnas – sacrifice rituel avec feu – et les Yagas –<br />
récitations de formules mantriques – qui importent ; ce n’est pas la pratique du rosaire,<br />
des disciplines ascétiques ni des actes rituels qui compte. La toute première chose à<br />
savoir, en revanche, c’est que notre Joie demeure en nous-mêmes. Comprenons bien cette<br />
vérité. La Béatitude n’est pas sujette à modifications, elle ne change pas, elle ne s’altère<br />
d’aucune façon. Alors, comment pouvons-nous comprendre cette Béatitude ? Les<br />
Ecritures déclarent qu’elle est :<br />
Nirgunam – Sans attribut<br />
Niranjanam - Pure<br />
Sanâtanam - Éternelle<br />
Niketanam - Refuge ultime<br />
Nitya - Permanente<br />
Suddha - Immaculée<br />
140
Buddha - Consciente<br />
Mukta - Libre<br />
Nirmala svarupinam – Expression de la sacralité.<br />
Elles disent encore :<br />
Sarvam Kalv’idam Brahma<br />
Cet univers tout entier est l’expression de Dieu.<br />
Sarvam Vishnu Mayam Jagat<br />
Tout cet univers est imprégné de la puissance de Vishnu.<br />
(Versets Sanskrits)<br />
Pour comprendre ces paroles sacrées, nous devrions cultiver nos vertus. Si nous n’avons<br />
aucune vertu, comment pouvons-nous en saisir le sens ? Aussi, commençons tout d’abord<br />
par cultiver les vertus. Dans quel but ? Oh, non par souci de discipline spirituelle, mais<br />
pour comprendre le sens profond de versets sacrés tels que Sarvam Kalv’idam Brahma.<br />
Tout l’univers est l’expression de Brahma. Toutes les personnes, toutes les choses, tous<br />
les lieux, toute la matière, tous les sons, absolument tout est manifestation de Dieu. Les<br />
cinq éléments exprimés par l’ouïe, le toucher, la vue, le goût et l’odorat sont également<br />
des expressions de Dieu. Pour comprendre clairement cette vérité, il est nécessaire de<br />
suivre la voie spirituelle.<br />
Aujourd’hui, nous faisons donc de grands efforts pour comprendre les Valeurs<br />
Humaines : Sathya, Dharma, Shânti, Prema, Ahimsa – vérité, action juste, paix, amour et<br />
non-violence.<br />
Commençons par considérer Sathyam – la Vérité. Que signifie ce terme ? La Vérité est ce<br />
qui ne subit aucune modification.<br />
Satyam Brahma, Jnânam Brahma, Anantham Brahma<br />
Dieu est Vérité, Connaissance, Eternité.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
La Vérité est donc ce qui ne change pas. Vous croyez que ce que vous affirmez est vérité,<br />
mais c’est une erreur.<br />
Trikâla Bâdhyam Satyam<br />
La Vérité est constante à travers les trois périodes du temps (passé, présent, futur).<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Satyam ne se modifie jamais, en dépit du temps. Cette Vérité est Dieu.<br />
A présent, parlons du Dharma. Qu’est-ce que le Dharma ? Pensez-vous que pratiquer la<br />
charité, célébrer des rituels et des sacrifices soit Dharma ?<br />
Dharayati Iti Dharma<br />
141
Le Dharma est la base portante de toute chose<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Dharma est ce que nous avons endossé. Les actes que nous accomplissons ne sont pas<br />
vraiment Dharma, mais bien plutôt des actes moraux. Le Dharma ne consiste pas en cela,<br />
mais en un sens de la Vérité qui jaillit de votre cœur et est converti en acte. Le Dharma<br />
authentique est une fusion parfaite de Vérité et de Droiture. La Vérité est ce que l’on met<br />
en acte et l’expérience de cette Vérité est Dharma. On ne peut réduire le Dharma à une<br />
activité physique, certainement pas ! Le Dharma est ce qui jaillit du cœur.<br />
Shânti. Que signifie le terme Shânti ? La Paix est la couronne qui resplendit sur la tête de<br />
chaque homme sur le point d’entrer dans le Nirvâna. Tout individu aspire à la Paix<br />
Suprême. Où réside-t-elle ? Vous êtes l’incarnation de la Paix ! Pensez constamment :<br />
Je suis l’incarnation de la Paix<br />
Je suis l’incarnation de la Vérité<br />
Je suis l’incarnation du Dharma<br />
Pensez avec conviction « Tout le monde est moi-même, et uniquement moi-même ! »<br />
Ayons foi en l’Atma Tattva – nature du Soi ; sans avoir foi en l’Atma Tattva, ce que l’on<br />
dit ou ce que l’on écrit se limite à une simple expression que l’on ne peut certainement<br />
pas appeler Vérité ni Action juste.<br />
Toutes les connaissances que les enfants d’aujourd’hui apprennent par l’étude sont des<br />
connaissances séculières. Les étudiants consultent des livres et en apprennent le contenu ;<br />
ensuite ils passent des examens et écrivent sur leur copie ce qu’ils ont retenu de leur<br />
étude. Ils passent les examens et obtiennent un diplôme ; à quoi leur sert ce diplôme ? A<br />
gagner leur vie !<br />
En dépit de toute sa culture et de ses connaissances, un insensé ne connaîtra pas son<br />
propre Soi, pas plus qu’un homme mesquin ne perdra ses mauvaises habitudes.<br />
L’enseignement moderne ne prépare qu’à l’argumentation, non à la Connaissance totale.<br />
Il donne des connaissances physiques, matérielles, séculières, temporaires et éphémères,<br />
et ne conduit pas à la pleine Sagesse. A quoi vous servent ces connaissances du monde, si<br />
elles ne vous mènent pas à l’obtention de l’immortalité ? Acquérez la Connaissance qui<br />
vous rend immortels !<br />
(Poème Telugu)<br />
Combien de matières étudiez-vous ? Combien de spécialités préparez-vous ? Vous ne les<br />
étudiez pas en fonction du bien-être du monde ni de son progrès ; vous étudiez pour<br />
prendre soin de votre propre égoïsme et de vos intérêts personnels.<br />
Si vous souhaitez la Paix et le bien-être du monde, vous devez accomplir des actes sacrés.<br />
Aimez tous vos frères humains et donnez-leur de la joie. C’est cela que vous devriez<br />
faire.<br />
142
En somme, Sathya, Dharma, Shânti et Prema ne sont pas instaurés par de simples<br />
discours. Ces valeurs viennent du cœur ; comme nous nous contentons d’expliquer ces<br />
valeurs en une simple expression verbale, alors qu’elles viennent du cœur, nous tombons<br />
fatalement dans le doute et dans la confusion. Toute chose réside dans le cœur de chaque<br />
être humain. Il faut, surtout au commencement, que notre foi soit consolidée, car sans<br />
cette foi, rien ne tiendra.<br />
Ainsi, il est nécessaire avant tout qu’en chaque homme en particulier advienne une<br />
conversion spirituelle. Il faut qu’une transformation ait lieu. Après cela, une conversion<br />
aura lieu au niveau associatif. D’abord, chacun doit opérer une transformation sur luimême,<br />
individuellement, après quoi la société entière se transformera ; pour cette<br />
transformation sociale, il faut une conversion spirituelle.<br />
Nous avons donc le S de la conversion spirituelle, le A de la conversion associative et le<br />
I de la conversion individuelle : SAI (applaudissements). C’est en cela que consiste le<br />
travail de SAI, susciter une métamorphose aux trois niveaux individuel, associatif (social)<br />
et spirituel. Nous pouvons nommer ce sentier Karma Upâsana Jnâna - action, adoration,<br />
connaissance spirituelle. Le Karma est Service, l’upâsana est Adoration et Jnâna est<br />
Illumination. C’est encore une fois SAI (applaudissements). Le nom de SAI enseigne le<br />
sens profond de ce triple sentier. Si nous comprenons le sens intime du noms tels que<br />
celui-ci, notre vie en sera sanctifiée.<br />
En ce jour, les enseignants Sathya <strong>Sai</strong> Bal Vikas se sont rassemblés ici par milliers.<br />
L’instruction séculière a certainement sa part d’importance et les professeurs devraient<br />
partir de ce niveau pour enseigner aux enfants.<br />
Croyez-le ou non, beaucoup de conférences sont organisées dans le monde ; à ces<br />
conférences on peut voir que sur 10.000 délégués, dix personnes à peine prennent part<br />
aux délibérations. En revanche, dans notre association, pas un seul délégué ne s’absente<br />
des réunions (applaudissements). Nulle part au monde n’ont lieu des conférences du type<br />
de celle-ci. Même si Je sais tout, Je jette de temps en temps un coup d’œil à travers le<br />
rideau du Purnachandra (salle où se tient la conférence), comme si J’étais complètement<br />
ignorant (rires et applaudissements), J’observe d’en haut pour voir si quelqu’un bouge, se<br />
lève et quitte la salle. Normalement, certaines personnes se lèvent et s’en vont, poussées<br />
par quelque inconfort physique ; mais dans notre Association, pas un seul ne se lève, les<br />
gens n’aiment pas cela. Tout le monde reste à sa place. Il y a tant de Sraddha – foi, intérêt<br />
et sincérité – dans cette conférence, et tant de Bhakti - dévotion !<br />
En vérité, des conférences de ce type devraient être organisées plus souvent et un plus<br />
grand nombre de délégués devraient y recevoir un entrainement, pour y apprendre toutes<br />
les nouvelles méthodes. De cette façon, le message sera graduellement diffusé à travers le<br />
monde entier et l’imprégnera complètement.<br />
Hier, notre premier ministre Monsieur Vajpayee nous a adressé une lettre ; il dit<br />
« Swami, notre Gouvernement n’est pas en mesure d’entreprendre une chose de ce type,<br />
en dépit de tout ses pouvoirs. Personne d’autre que vous ne peut la réaliser<br />
143
(applaudissements). Je vous en prie, assumez plus de responsabilités encore et impliquez<br />
aussi le Gouvernement dans cette tâche. » Il a écrit cette lettre et Me l’a fait parvenir par<br />
l’intermédiaire d’Indulal Shah.<br />
Les chers hommes ! Ils écrivent ces choses par amour, mais même s’ils sont poussés par<br />
un élan d’amour, nous ne devrions pas entrer dans le Gouvernement (rires). Pour quelle<br />
raison ? Simplement parce que la nature des politiques et leurs influences sont différentes<br />
de nos expériences, de notre pratique et de notre joie. C’est pourquoi nous poursuivons<br />
nos activités sans impliquer personne d’autre dans nos affaires.<br />
Combien de conférences sont organisées ici ? Vous demande-t-on des frais de<br />
participation ? Non ! Chacun prend soin de ses propres nécessités de nourriture et de<br />
logement. Tous les délégués viennent ici de plein cœur et font l’expérience de la joie<br />
authentique.<br />
Des conférences de ce type ne devraient pas avoir lieu une seule fois dans le courant<br />
d’une année, mais au moins trois fois. Les participants de l’une ne devraient pas se<br />
présenter à la seconde, afin de céder leur place à de nouveaux délégués. Nous ne devons<br />
épargner aucun effort pour atteindre le but de ce type d’éducation.<br />
Les étudiants d’aujourd’hui doivent affronter des circonstances difficiles. Ils étudient et<br />
obtiennent des diplômes ; ils deviennent médecins, ingénieurs, etc., mais dans le monde<br />
du travail, ils ne pratiquent pas leur profession comme ils devraient, c’est-à-dire selon les<br />
diplômes obtenus. A quoi ont servi leurs longues études ? Tout le domaine de<br />
l’enseignement est gravement corrompu.<br />
Lorsqu’un jeune homme passe ses examens et acquiert un diplôme de docteur en<br />
médecine, il se précipite au bureau des passeports pour aller en Amérique. Là, quel<br />
travail fait-il ? Bien qu’armé d’un diplôme de médecine, il est incapable de lire sur un<br />
thermomètre la température d’un patient (rires). Lorsqu’il voit monter la colonne de<br />
mercure, il déclare que le thermomètre a la fièvre ! (rires).<br />
Quant aux ingénieurs diplômés, il vaut mieux ne pas en parler. Tout ceci a pris la<br />
consistance d’une grande comédie burlesque.<br />
Par contre, dans nos collèges, si vous interrogez sur n’importe quel sujet un enfant de<br />
première année, il vous donnera une réponse pertinente. Nos enfants connaissent tout,<br />
mais ne mettent pas leurs connaissances en pratique. Ils pensent « Swami sait tout ; quoi<br />
qu’Il dise, c’est pour mon bien. » Que signifie cela ? Si vous pensez que tout ce que Je<br />
dis est bon pour vous, qu’advient-il de votre intelligence ? Si vous avez vraiment la<br />
conviction que ce que Je dis est bon pour vous, pourquoi ne suivez-vous pas Mes<br />
conseils ? Comme les fidèles ont un mental trompeur, ils restent à l’état d’étudiants. Je<br />
n’ai que faire de ce type de personnes. Vous devez mettre en pratique ce que vous dites.<br />
Voici un petit exemple. Vous êtes tous enseignants, en n’importe quelle matière ; mais<br />
vous devriez en premier lieu être de bons étudiants. En effet, si un étudiant tourne mal,<br />
144
cela ne regarde que lui, mais si un enseignant se dégrade, il entraîne à se suite plusieurs<br />
étudiants. Voilà pourquoi les professeurs devraient être très attentifs à leur propre<br />
comportement.<br />
Il ne sert absolument à rien de penser avec satisfaction « Je suis allé à Prashanti Nilayam,<br />
j’ai participé à la Conférence. J’ai vu et je suis revenu. » Non, vous devez ensuite<br />
propager tout ce que vous avez fait, vu et expérimenté en cette conférence. Vos<br />
connaissances doivent être converties en pratique. Ne vous contentez pas d’écouter les<br />
paroles proférées du podium. A l’heure actuelle, les gens sont tous des héros sur le<br />
podium, mais des zéros en pratique. A quoi bon ce verbiage ? Quant à la connaissance<br />
pratique, elle est nulle. Nos étudiants autant que nos enseignants doivent être des héros<br />
dans le sens pratique du terme.<br />
Donc vous êtes venus et avez passé trois jours en ce lieu. Vous avez pu faire beaucoup<br />
d’expériences en ces trois jours. A présent, partagez avec tout le monde les joies vécues<br />
ici. Pour cela, réduisez vos paroles et intensifiez votre travail. Parlez moins – Travaillez<br />
plus. C’est précisément ce que Je fais Moi-même à présent. Depuis une dizaine de jours,<br />
Je parle beaucoup moins qu’avant avec les gens. Pour quelle raison ? Je répète<br />
constamment aux enfants « Parlez moins, réduisez vos bavardages ! » Mais nos étudiants<br />
sont très attentifs et pensent « Swami nous donne l’ordre de moins parler, mais Il parle<br />
beaucoup Lui-même ! » (rires) Oui, certaines personnes ont un esprit aussi mesquin.<br />
Voilà pourquoi Je parle moins à présent. Ceci sert uniquement à leur donner une leçon,<br />
non à Mon avantage. En effet, si Je parle moins, ils suivront Mon exemple.<br />
Dans n’importe quel domaine, nous devrions donc limiter nos paroles. Cette restriction<br />
du langage vous apportera une joie sans mesure.<br />
Nous devrions aspirer à la Béatitude ; or, elle ne peut venir de l’extérieur mais seulement<br />
du tréfonds de nous-même ; en fait, c’est notre propre joie qui se reflète à l’extérieur.<br />
Voyant une personne quelconque, nous pensons « Cette personne est comme ceci ou<br />
comme cela », nous en pensons du bien ou du mal. En réalité, il n’existe absolument pas<br />
de mauvaises personnes ; les gens n’ont aucun défaut, mais l’opinion que vous avez<br />
d’eux apparaît à vos yeux comme du mal et se reflète sur eux. Ainsi, lorsque vous pensez<br />
que la personne en face de vous est mauvaise, votre propre mal entre en elle ; vous avez<br />
la faculté de voir en l’autre vos propres défauts. A partir du moment où l’on comprend<br />
clairement cette vérité, on ne dit plus que quelqu’un est mauvais. En ce monde, tout acte,<br />
toute circonstance est simplement le reflet, réaction, écho de l’être intérieur. Aussi, les<br />
défauts que nous voyons sont les nôtres, non ceux des autres personnes.<br />
Soyons bons envers tout un chacun. Ayons un amour sincère et incluons tout le monde<br />
sous l’influence de cet Amour.<br />
Veillons surtout à ce que notre Swabhava ne subisse aucune modification. Cette Nature<br />
essentielle est notre réel Purusârtha – but de l’existence – et notre Purusârtha est notre<br />
Swabhâva. Faisons en sorte d’obtenir cette Forme Divine.<br />
145
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Dans le courant de ces trois jours, vous avez développé beaucoup d’arguments. Je vous ai<br />
écoutés. Chacun des intervenants a enseigné de plusieurs façons, en rapport à sa propre<br />
expérience. Mais faites en sorte que ces expériences se fixent dans votre esprit, passez-les<br />
dans la pratique et faites l’effort de les enseigner aux autres. Je ne peux pas reprendre ici<br />
tous les sujets traités. J’ajoute une chose seulement. Nous sommes nés en tant qu’êtres<br />
humains et comme tels, qu’avons-nous à atteindre ? Simplement ceci : éloigner de nous<br />
l’illusion, avoir la vision de l’Atma et obtenir la Libération.<br />
Pour quelle raison sommes-nous nés ? Nous sommes nés essentiellement pour atteindre la<br />
Libération et avant cela, nous devrions avoir le Darshan – la vision - de notre Soi, de<br />
notre Atma. Qu’est donc cette Atma (âme) ? Vous-mêmes, en votre essence. Votre Atma<br />
est votre nature essentielle. Malheureusement, vous confondez votre Swarupa avec votre<br />
corps physique ! Vous n’êtes pas le corps physique. Ce corps est temporaire, il n’est<br />
qu’une bulle d’eau. Votre mental n’est qu’un singe dément. N’obéissez ni à votre corps ni<br />
à votre mental, mais suivez votre conscience.<br />
Votre conscience seule est votre Swarûpa – votre forme authentique. Dès lors, que<br />
croyez-vous que sera le Darshan de l’Atma ? Il ne s’agit pas de nous rendre en un lieu et<br />
d’y avoir le Darshan. Il s’agit plutôt de convertir notre vision extérieure en vision<br />
intérieure. A cette condition il deviendra possible de connaître votre forme authentique.<br />
Une personne critiquait avec véhémence une autre personne. L’ami de celui qui était<br />
l’objet de critique s’approcha de lui et lui dit « Comment ? Tu le laisses dire tout cela<br />
sans souffler mot et en restant les mains jointes ! Pourquoi ne lui réponds-tu pas par les<br />
rimes ? » L’autre lui répondit « Mon cher, le même Atma demeure en ce critiqueur et<br />
dans le corps qui est objet de sa critique. Dès lors, qui critique qui ? Cet homme se<br />
critique lui-même ! Pourquoi devrais-je en éprouver de la colère ? »<br />
En ce monde, qui aime qui ? Qui hait qui ? Si nous approfondissons notre enquête, nous<br />
constaterons qu’en fin de compte, c’est soi-même que l’on aime ou que l’on hait et<br />
personne d’autre. En réalité, il n’existe aucun autre, car les autres sont nous-mêmes.<br />
Notre attachement à notre corps nous fait imaginer une séparation des autres. Aussi<br />
longtemps que cet attachement subsiste, vous êtes un « autre », mais aussitôt que<br />
l’attachement au corps disparaît, vous n’êtes plus un autre, mais uniquement vous-même.<br />
Cela est l’Atma Darshan.<br />
L’Atma n’a pas de forme spécifique. L’Atma est votre Béatitude, votre Conscience. La<br />
Conscience est pure Béatitude, elle est Atmânanda. Les sens sont le conscient, le témoin<br />
est la conscience morale et l’Atma est la Conscience suprême ou universelle. Nous<br />
sommes donc faits de conscient, de conscience morale et de Conscience suprême.<br />
Veillons à ce que ces trois types de conscience se fondent en une unité.<br />
Nous cheminons vers la Conscience Suprême, vers l’Atma Tattva. C’est ce que l’on<br />
appelle Illumination. Nous devrions obtenir cette Illumination. A cet effet, il convient de<br />
bien comprendre ce qu’est l’adoration ; nous devrions nous engager sur la voie du<br />
146
service. Service, service, service. Dans toute la mesure du possible, aidons les autres.<br />
Vous trouverez tant de joie à rendre service !<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Vous êtes peut-être désappointés parce que Je ne vous ai pas adressé la parole depuis<br />
deux jours. Pourtant, Je suis resté constamment avec vous et J’ai écouté tous les<br />
arguments débattus en assemblée (applaudissements). Je n’éprouve aucune colère, Je n’ai<br />
aucune restriction mentale ni aucune aversion envers qui que ce soit. Toutefois, Je suis<br />
déçu du fait que vous n’attachiez pas d’importance à Mes paroles. Même cela ne Me fait<br />
pas souffrir, mais Je Me demande « Hé quoi ? J’ai beau parler, ils n’écoutent pas ce que<br />
Je leur dis. Comment pourront-ils progresser dans ce cas ? Ils n’ont aucune chance de<br />
s’améliorer. A quoi bon leur parler davantage ? A quoi bon M’approcher d’eux ? » Voilà<br />
en quoi consiste la difficulté entre nous, il ne s’agit pas de colère envers quelqu’un.<br />
Les gens ne cherchent pas à comprendre cette vérité. Pour quelle raison ? C’est à cause<br />
de leur étroitesse mentale. Mes pensées sont infinies et par conséquent, la différence entre<br />
ces esprits mesquins et Mon esprit infini est gigantesque. Il faudrait plutôt que nos esprits<br />
se fondent et deviennent un seul.<br />
Voici un petit exemple. Vous avez gagné de l’argent et vous le déposez dans une banque.<br />
Vous avez beau dire au directeur de la banque « C’est l’argent que j’ai gagné, il<br />
m’appartient et je l’ai placé dans cette banque. Je vous en prie monsieur, donnez-moi<br />
immédiatement mon argent ! », le directeur de la banque ne vous le donnera pas.<br />
Votre argent est là, bien sûr, mais pour l’obtenir il faut que vous suiviez certaines<br />
procédures. Le directeur de la banque vous dira « Cher monsieur, signez-moi un chèque<br />
et je vous paierai le montant de vos avoirs ». Que signifie cela ? Le personnel de la<br />
banque vous a remis un carnet de chèques. Sur ces chèques, vous devez appliquer votre<br />
signature et les donner à la caisse. Le caissier vous donnera le montant de votre dépôt<br />
bancaire contre un chèque dûment signé.<br />
Votre chèque est Mâya – l’illusion – sur lequel vous devez appliquer la signature de<br />
Prema – Amour. Abandonnez avec Amour cette Mâya entre les mains du caissier, il vous<br />
donnera vos avoirs en retour. Hélas, cette signature Prema n’est pas appliquée sur le<br />
chèque ; dès lors comment le personnel de la banque peut-il vous payer ?<br />
Dieu est le grand Directeur de Banque (applaudissements) ; remettez-lui vos chèques<br />
signés avec Prema. S’Il voit que vos chèques portent la signature de l’Amour, Dieu vous<br />
donnera immédiatement vos mérites en retour. Même les grands érudits ne sont pas assez<br />
intelligents pour comprendre qu’ils doivent signer leurs chèques avant que le directeur de<br />
la banque ne puisse les payer.<br />
L’épouse d’un homme était complètement illettrée. Comme il devait s’absenter pour une<br />
longue période, il plaça pour sa femme de l’argent à la banque et lui confia un carnet de<br />
chèques. Il lui dit « Chaque fois que tu as besoin d’argent, tire un chèque ». Elle<br />
s’exclama « Comment ferai-je ? Si tu laisses ce carnet entre mes mains, comment<br />
147
obtiendrai-je de l’argent de la part du caissier de la banque ? » - « Tu es ma femme, n’estce<br />
pas. Mets donc ta signature sur le chèque et donne celui-ci au caissier. » La pauvre<br />
femme était incapable de signer son propre nom. Elle prit le carnet de chèques et écrivit<br />
sur chaque chèque « Ta femme » (rires et applaudissements). Comment le caissier<br />
pouvait-il payer ?<br />
En vérité, certaines personnes interprètent les choses de cette façon. « Tu es ma femme »<br />
disait l’homme « écris ton nom et donne le chèque à la banque » mais surtout qu’elle<br />
n’écrive pas « ta femme » ! Pourtant à l’heure actuelle, les gens écrivent « ta femme » ;<br />
ils ne laissent pas leur femme écrire sa propre signature (signifiant par là que l’on ne<br />
prend pas le temps d’expliquer les choses aux autres pour les rendre autonomes).<br />
Le type d’enseignement dominant à l’heure actuelle est devenu complètement et de toute<br />
évidence un enseignement dégradé. A cause de cet enseignement, le genre humain est<br />
hautement pollué. La pollution mentale est vraiment épouvantable. Quoi que l’on<br />
observe, on ne voit que perversion mentale. Dans ces conditions, de quelle façon<br />
l’homme peut-il progresser ? Il a beau accumuler des masses de connaissances, il a beau<br />
occuper de hautes fonctions et avoir une vaste renommée, s’il ne connaît pas ce qui doit<br />
être connu, tout cela est parfaitement inutile.<br />
En vérité, pour vivre en ce monde il suffit de connaître une seule chose : « Je suis l’Atma<br />
Swarûpa – la manifestation du Soi ; tous les êtres sont de la même façon l’Atma Swarûpa<br />
et rien d’autre. Il suffit de penser cela, car grâce à cette pensée, aucun mal ne vous<br />
touchera et vous attirerez tout le bien. Aussi, si l’on se contente de connaître cette vérité,<br />
c’est déjà bien suffisant. Tous les êtres sont réellement des expressions de l’Atma. C’est<br />
parce que vous n’êtes pas capables de comprendre des points subtils de ce type que vous<br />
êtes sujets à tant d’afflictions.<br />
Nous avons encore la journée de demain devant nous. Demain, Je vous parlerai de ce qui<br />
est important, du but de l’homme, de son objectif ultime, de ce qui est la Vérité de<br />
l’homme, de sa joie et de sa nourriture (applaudissements).<br />
(Swami termine Son discours par un Bhajan « Hari Bhajana Bina Sukha Shânti Nahi... »<br />
(Prashanti Nilayam, <strong>Sai</strong> Kulwant Hall)<br />
148
MOI ET VOUS SOMMES UN<br />
Gurupoornima<br />
5 juillet 2001<br />
Celui qui cultive la moisson de l’amour dans le champ de son cœur<br />
Est un vrai Chrétien, un vrai Sikh, et un vrai Musulman.<br />
En fait, il est un être humain véritable et un vrai Guru.<br />
(Poème Telugu)<br />
Dieu imprègne tout et réside en tous les êtres. De même les cinq éléments, qui ne sont<br />
rien d’autre que des manifestations Divines, sont aussi omni pénétrants et tout-puissants.<br />
Les cinq éléments pénètrent le monde entier, ils le maintiennent et le font fonctionner. Si<br />
un seul d’entre eux manque, le monde ne peut fonctionner. Par conséquent, pour chaque<br />
homme, les cinq éléments sont comme ses cinq principes de vie. Personne ne peut saisir<br />
le pouvoir de ces éléments, cependant, chaque homme doit nécessairement en connaître<br />
la signification. Celui qui comprend leur signification et agit en conséquence est vraiment<br />
béni et méritant. En fait, il a réalisé les objectifs de la vie humaine c’est-à-dire les<br />
Purushartas. Reconnaître l’importance des cinq éléments est le devoir impérieux de tout<br />
homme. Les cinq éléments sont la cause du plaisir et de la souffrance, du bon et du<br />
mauvais chez l’homme. Les cinq éléments confèrent le bonheur ou la misère à l’homme<br />
selon l’usage qu’il en fait. Bien que leurs noms et leurs formes paraissent simples, ils sont<br />
très puissants.<br />
L’homme naît, vit quelques années et finalement abandonne son corps. Les cinq éléments<br />
sont responsables de sa naissance, de sa croissance et de sa mort. Ils sont présents dans le<br />
microcosme et dans le macrocosme. En l’homme, ils sont présents de la tête aux pieds. Il<br />
est impératif que l’homme connaisse le secret de ces cinq éléments. Buddha en avait bien<br />
compris la signification et fit des efforts concertés pour contrôler ses cinq sens. Il<br />
enseigna, “Buddham Saranam Gachhami, Sangham Saranam Gachhami. Il Se servit de<br />
son intellect pour comprendre la Vérité et partager Sa sagesse avec la société. En premier<br />
lieu, Il contrôla sa vision. Parmi les cinq sens de perception les yeux sont dotés d’un<br />
immense pouvoir. Les rayons lumineux qu’ils contiennent sont au nombre de quatre<br />
millions. Aujourd’hui, l’homme abuse de ses sens et de ce fait, son corps s’affaiblit de<br />
jour en jour. La vision profane et les plaisirs sensuels auxquels il se livre réduisent son<br />
temps de vie. La vision profane détruit des millions de rayons lumineux présents dans les<br />
yeux. Voilà pourquoi la vue de l’homme se détériore. Aujourd’hui beaucoup de<br />
personnes ont recours à l’opération de la cataracte pour retrouver une vue correcte. Les<br />
docteurs disent que la cataracte est cause de la vue défectueuse chez l’homme mais, en<br />
réalité, la cataracte résulte d’une vision profane. Ainsi, on devrait contrôler correctement<br />
sa vision. Quelles que soient les pratiques spirituelles dans lesquelles on s’engage, on ne<br />
peut en retirer aucun bénéfice si on ne contrôle pas sa vision. Toutes les Sadhanas telles<br />
que Japa, Thapa et Dhyana confèrent seulement une satisfaction temporaire. Ces<br />
149
pratiques ne peuvent vous aider à contrôler votre vision. En fait, Srushti, toute la<br />
Création, est basée sur Drishti, la vision. En vérité, Netras, les yeux, sont les Sastras, les<br />
Textes sacrés.<br />
Le contrôle de la vision doit s’accompagner du contrôle de la langue. Celle-ci contient<br />
300.000 papilles gustatives. Devenu esclave du goût, l’homme consomme des mets<br />
délicats et dans le processus abîme sa langue. De plus, au moyen de sa langue il prononce<br />
des mots impies et blesse les sentiments des autres en se servant de mots durs. Abusant<br />
ainsi de sa langue, son temps de vie se réduit davantage. Il en est de même pour tous les<br />
sens qui perdent leur puissance parce que nous en faisons un usage impropre, abrégeant<br />
ainsi notre temps de vie. En premier lieu, l’homme devrait maintenir ses yeux et sa<br />
langue sous contrôle et permettre ainsi à son énergie de se revitaliser. Lorsqu’il utilise ses<br />
yeux et sa langue de manière sacrée, l’homme obtient la puissance que des années de<br />
pénitence ne peuvent lui accorder.<br />
O langue, toi qui goûtes, tu es très sacrée.<br />
Dis la vérité de manière agréable.<br />
Chante sans cesse le Nom Divin de Govinda, Madhava et Damodara.<br />
C’est ton principal devoir.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Ne faites pas de mal aux autres en vous servant de mots durs. En fait, les autres ne sont<br />
pas ‘autres’ mais bien votre propre Soi car le même Principe de l’Atma est présent en<br />
tous. Celui qui fait du mal et celui qui en souffre sont un et le même. Ainsi, ne parlez<br />
jamais de manière à blesser les autres. C’est pour cela que Je vous dis souvent de parler<br />
moins, mais vous ne prenez pas Mes paroles au sérieux. Vous êtes incapables de<br />
comprendre quels périls vous encourez dans le futur en parlant trop.<br />
Ne voyez pas le mal, voyez le bien. Alors seulement vos yeux obtiendront la puissance<br />
sacrée qui vous permettra de visualiser la Forme Cosmique Divine. Les pratiques<br />
spirituelles produiront de grands mérites à condition que les sens soient contrôlés.<br />
Oublieux de la puissance des sens et n’en faisant pas un usage correct, l’homme<br />
s’illusionne et croit qu’il peut obtenir de grands bénéfices en s’engageant dans diverses<br />
pratiques qui, de par leur nature, sont physiques et terrestres. En réalité, on ne peut<br />
obtenir de ces pratiques qu’une satisfaction temporaire et rien d’autre. En premier lieu,<br />
l’homme devrait maintenir ses sens sous contrôle. N’écoutez jamais ce qui est mal. Si la<br />
situation se présente, quittez l’endroit immédiatement.<br />
N’écoutez pas le mal<br />
Ne voyez pas le mal<br />
Ne parlez pas mal<br />
Faites l’effort de vous tenir loin du mal. Alors seulement la puissance spirituelle grandira<br />
en vous de plus en plus. Pourquoi nos anciens sages et prophètes passaient-ils leur vie<br />
dans la solitude des forêts ? Uniquement pour contrôler leurs sens. C’est en cela que<br />
réside la véritable Sadhana spirituelle. Toutes les pratiques spirituelles s’avéreront<br />
150
inutiles si on ne contrôle pas les sens. Au lieu de faire usage de la langue pour proférer<br />
des paroles malveillantes, pourquoi ne chantez-vous pas les Noms Divins de Rama,<br />
Krishna, Govinda ? Vous accumulez les péchés en abusant des sens. Cette accumulation<br />
de péchés n’est pas visible à l’œil nu mais elle vous fera souffrir à coup sûr. Ce que vous<br />
ne voyez pas vous fera manger les fruits de vos actions. O homme, comprends le secret<br />
du Karma, l’action.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Pour chaque homme, les sens sont comme les principes de vie. Si vous guidez vos sens,<br />
votre vie sera paisible. Vous ne devriez pas seulement éviter de parler en mal, vous<br />
devriez aussi parler moins. Vos paroles devraient être brèves et douces. Des sages comme<br />
Valmiki, Vyasa et de grands dévots comme Potana composèrent des textes sacrés et<br />
sanctifièrent leur vie. Imitez leur idéal et faites en sorte que votre vie soit exemplaire.<br />
Lisez les Textes sacrés composés par ces âmes nobles. De nos jours, les gens lisent des<br />
livres qui polluent le mental. C’est une pratique très mauvaise. Que tout ce que vous<br />
lisez, écrivez, regardez ou dites soit bon. Ne commettez aucune erreur de manière<br />
délibérée. Vous pouvez expérimenter la Divinité au sein de l’humanité mais vous ne<br />
pouvez visualiser les manifestations Divines et devenir vous-même Divin qu’en faisant<br />
usage des sens de manière sacrée. Inconscient de son potentiel Divin inné, l’homme se<br />
considère comme faible et mène une vie d’illusion. Il pense qu’il existe une puissance<br />
supérieure à lui et il s’efforce de l’atteindre. Aucune puissance ne lui est supérieure.<br />
Ekam Sath Viprah Bahudha Vadanthi<br />
La Vérité est une, mais les érudits s’y réfèrent sous plusieurs noms.<br />
« Un » seul existe, pas « deux. » C’est un signe d’ignorance de penser que quelque chose<br />
de différent existe en dehors de vous et d’aller à sa recherche. La multiplicité relève de<br />
votre propre imagination.<br />
Ekoham Bahusyam<br />
Je suis Un, Je deviendrai multiple.<br />
Vous pouvez comprendre cette vérité une fois que vous contrôlez vos sens.<br />
Les gens sont dans l’erreur quand ils croient trouver le bonheur en satisfaisant leurs<br />
désirs. En fait, le bonheur résulte non des désirs satisfaits mais bien des désirs contrôlés.<br />
En contrôlant nos désirs, nous pouvons jouir de l’état de Béatitude. Celui qui aspire à<br />
satisfaire ses désirs est toujours agité. Les désirs correspondent à Pravritti, la voie<br />
extérieure dans laquelle on ne trouve aucune sorte de bonheur. Vous vous illusionnez en<br />
pensant trouver le bonheur dans le monde alors que vous vous éloignez de Nivritti, la<br />
voie intérieure.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
En toute chose l’Amour est la vie. Pour parvenir à cet état d’Amour, faites bon usage de<br />
vos sens. Bouddha visita beaucoup d’âmes nobles, étudia des Textes sacrés et entreprit<br />
diverses Sadhanas. Il comprit plus tard que tout cela se rapportait à Pravritti, la voie<br />
151
extérieure. Finalement, Il réalisa que le bonheur réside dans l’usage correct des sens. Il ne<br />
lut plus de Textes sacrés, ne visita plus les âmes nobles et abandonna aussi toutes les<br />
pratiques spirituelles. Il comprit que n’importe quelle Sadhana accomplie avec ce corps<br />
éphémère ne produirait que des fruits passagers. La Béatitude éternelle et vraie naîtra<br />
seulement quand les Sadhanas seront accomplies avec des sentiments purs et éternels.<br />
Buddha maîtrisa Ses sens, il fit l’expérience de la Béatitude infinie et ne put contenir<br />
cette félicité. Il étreignit Son cousin, Ananda, qui était à ses côtés et dit, « Ananda, J’ai<br />
atteint l’état de Nirvana et suis incapable de contenir la Béatitude en Moi. Je suis prêt à<br />
abandonner ce corps mortel. » Ananda se mit à pleurer. Bouddha dit, « Oh insensé ! Au<br />
lieu de te réjouir, pourquoi t’attristes-tu ? » Vous courez après le bonheur passager que le<br />
monde vous offre alors que Bouddha s’efforçait d’atteindre la Béatitude dans le royaume<br />
spirituel vrai, éternel et immortel. En vous attachant aux biens de ce monde, vous vous<br />
éloignez de l’immortalité. Bien que vous commettiez des péchés, vous ne les considérez<br />
pas comme tels. Vous pensez qu’ils sont tout à fait naturels puisque vous êtes des<br />
hommes. Vous continuez à commettre des erreurs, néanmoins vous priez pour obtenir le<br />
pardon. Vraiment, on ne devrait pas chercher le pardon pour l’erreur commise mais être<br />
prêt à en subir le châtiment. Alors seulement on pourra être libéré des défauts. Si une<br />
personne commet une sérieuse infraction on la met en prison. Elle sera libérée au bout du<br />
temps requis pour sa peine. De même vous serez rachetés une fois que vous aurez expié<br />
vos péchés. De même, si vous souhaitez la rédemption, vous devriez être prêts à faire<br />
face au châtiment qu’entraînent vos erreurs. Vous devriez veiller à ne plus les répéter en<br />
contrôlant vos sens.<br />
Chanter les Versets védiques, qui sont très sacrés, procure une immense félicité. C’est<br />
pourquoi Bouddha Lui-même s’intéressa aux Vedas bien qu’au départ Il n’y croyait pas.<br />
Les gens avaient l’impression que Bouddha était opposé aux Vedas. Plus tard,<br />
Sankaracharya tenta d’effacer cette fausse opinion du mental des gens. Il dit que Buddha<br />
n’y était pas opposé mais qu’en raison de leur ignorance, les gens eux-mêmes allaient à<br />
l’encontre des Vedas. Buddha conquit le désir, ce qui n’est pas possible pour tout le<br />
monde. On ne doit pas nécessairement accomplir une grande Sadhana pour conquérir le<br />
désir, il suffit de comprendre le sens profond de la vie et le désir ne nous trouble plus.<br />
Aujourd’hui, l’homme est prêt à toutes les bassesses pour obtenir de l’argent. Il prétend<br />
être un grand dévot du Seigneur et essaye de tromper les gens. Est-ce cela qu’il est<br />
supposé faire ? Non. Il devrait conquérir le désir et contrôler les sens.<br />
Étudiants !<br />
Vous êtes jeunes et votre âge est celui qui convient pour vous exercer à contrôler les sens.<br />
Vous pouvez en faire usage de manière sacrée. Une fois que vous connaissez la voie<br />
correcte vous ne devriez jamais l’abandonner. Vous pouvez comprendre les<br />
enseignements des Vedas, si vous cultivez de bonnes qualités au moyen de bonnes<br />
pratiques. Des obstacles peuvent se présenter sur cette voie, mais ne l’abandonnez jamais.<br />
Aujourd’hui, nous célébrons Guru Purnima. Purnima signifie « jour de pleine lune ».<br />
Qu’est-ce qu’un Gourou ? Les gourous modernes chuchotent un Mantra à l’oreille et<br />
tendent la main pour recevoir de l’argent. Ils ne sont pas dignes d’être appelés « gourous<br />
».<br />
152
Gukaro Gunateethaha<br />
Rukaro Rupavarjithaha<br />
Celui qui est sans forme et sans attributs est le seul vrai Gourou.<br />
Un Guru doit nécessairement vous faire comprendre la Divinité sans forme et sans<br />
attributs. Etant donné qu’il est difficile de trouver de tels Gourous, considérez Dieu<br />
comme votre Gourou.<br />
Gurur Brahma, Gurur Vishnu, Gurur Devo Maheswara;<br />
Gurur Sakshat Para Brahma Thasmai Sri Gurave Namaha<br />
Le Gourou est Brahma, le Gourou est Vishnu, le Gourou est Maheswara.<br />
Considérez le Guru comme votre tout.<br />
En ce monde, toute chose manifeste la Divinité.<br />
Sarvam Khalvidam Brahma<br />
En vérité, tout ceci est Brahman.<br />
Vous êtes tous les incarnations de la Divinité. En fait, tout ce que vous voyez n’est rien<br />
d’autre que la Forme Cosmique Divine, Viswa Virat Swarupa<br />
Sahasra Seersha Purusha<br />
Par Ses milliers de têtes, de pieds et d’yeux, la Divinité pénètre tout.<br />
Cela signifie que toutes les têtes, tous les pieds et tous les yeux que nous voyons en ce<br />
monde appartiennent à Dieu. Quand la déclaration védique ci-dessus fut établie, la<br />
population mondiale comptait seulement quelques milliers de personnes ; à présent, elle<br />
en compte plusieurs centaines de millions. En ces jours-là, les gens considéraient tout le<br />
monde comme le Divin. Ils croyaient en la maxime védique.<br />
Sarva Bhuta Namaskaram Kesavam Pratigachchati<br />
Salutations à tous les êtres qui atteignent Dieu.<br />
Easwara Sarva Bhutanam<br />
Dieu réside en tous les êtres.<br />
Isavasyam Idam Sarvam<br />
Tout l’Univers est pénétré par Dieu.<br />
La Divinité ne Se réduit pas à un endroit particulier. Dieu est ici, Dieu est là, Dieu est<br />
partout. L’illusion fait que vous développez des différences, mais la Divinité est « Une »<br />
et seulement « Une ». C’est le devoir d’un Guru de propager ce Principe d’unité.<br />
De nos jours, les bons disciples sont nombreux mais il est très difficile de trouver un<br />
véritable Guru. Nos étudiants sont de bons garçons. Cependant, si parmi eux il en était un<br />
153
ou deux mauvais, ceux-là gagneront une mauvaise renommée et devront faire face au<br />
châtiment. Voici un petit exemple. La nuit, quand vous dormez, un ou deux moustiques<br />
viennent vous piquer. Le matin suivant, vous pulvérisez l’insecticide et tuez tous les<br />
moustiques bien que quelques-uns seulement vous aient piqué. De même, Dieu punit<br />
ceux qui se joignent à la mauvaise compagnie. C’est pourquoi il est dit :<br />
Tyaja Durjana Samsargam<br />
Bhaka Sadhu Samagamam<br />
Kuru Punyam Ahorathram<br />
Fuyez la mauvaise compagnie,<br />
Joignez-vous à la bonne compagnie et,<br />
jour et nuit, accomplissez des actes méritoires.<br />
Quand les mauvaises qualités telles que la colère et la jalousie surgissent en vous, ne vous<br />
laissez pas emporter par elles, contrôlez-les. Dites-vous, « La colère est une qualité<br />
mauvaise. Elle me conduira à accomplir de mauvaises actions et finalement me perdra. »<br />
Quand vous êtes en colère, asseyez-vous tranquillement quelque part et buvez un verre<br />
d’eau fraîche. Chantez le Nom Divin. La colère s’apaisera peu à peu. Si elle persiste,<br />
allez dans un lieu solitaire et marchez un demi mile, (un mile équivaut à 1.6 km). Ainsi,<br />
des moyens faciles existent pour contrôler notre colère mais il se fait que de nos jours les<br />
jeunes ne font aucun effort pour la contrôler. Quand la colère les gagne, ils en saisissent<br />
l’opportunité pour accabler les autres d’injures. C’est le pire des péchés. Vous devriez<br />
vous efforcer de contrôler vos mauvaises qualités par la prière et la contemplation de<br />
Dieu.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
En premier lieu, contrôlez votre vision et votre langue. La mauvaise vision vous fait<br />
courir le risque de commettre beaucoup de péchés et vous serez obligés de faire face aux<br />
conséquences. Si vous mettez vos sens au service de mauvais buts, les enfants à qui vous<br />
donnerez naissance seront aussi mal intentionnés. Ne voyez pas le mal, n’entendez pas le<br />
mal et ne parlez pas en mal. Dans les jours anciens, les gens veillaient à ce que les<br />
femmes enceintes ne voient ni n’entendent rien de mauvais. Ils leur racontaient les<br />
histoires sacrées du Seigneur, leur donnaient une nourriture saine et leur transmettaient de<br />
bonnes nouvelles car ils savaient que si la mère a de bons sentiments l’enfant à naître<br />
aurait un bon mental. Les péchés commis par les parents affecteront certainement leurs<br />
enfants. Un jour, alors que Subhadra attendait un enfant, Arjuna lui décrivit les<br />
complexités concernant l’entrée dans le Padmavyuka, le labyrinthe du Lotus, (une<br />
technique de guerre). Il lui décrivit en détail comment entrer dans le Padmavyuka et alors<br />
qu’il était sur le point de lui dire comment en sortir, Krishna entra en scène et éloigna<br />
Arjuna en disant, « Ce n’est pas le bon moment pour parler de ces choses. Ce n’est pas<br />
Subhadra, mais l’enfant qu’elle porte dans son ventre qui a écouté tout ce que tu as dit. »<br />
Voilà pourquoi, Abhimanyu, le fils d’Arjuna et de Subhadra, sut comment entrer dans le<br />
Padmavyuka et ne put en sortir. Il fut capturé dans le labyrinthe et finalement tué.<br />
Dieu voit tout ce que vous faites. Vous pensez peut-être que les autres ne savent pas où<br />
vous en êtes. Vous pouvez tromper les autres mais pouvez-vous jamais tromper Dieu ? Il<br />
154
sait tout. Ainsi, faites toujours le bien. Tous vos péchés seront rachetés si vous faites un<br />
usage correct de vos sens. Quand vous êtes en colère vous perdez toute votre puissance<br />
de discernement et vous vous comportez de façon inhumaine. Aussi, quand vous êtes en<br />
colère, quittez l’endroit immédiatement. Il vaut mieux s’éloigner du péché plutôt que<br />
commettre le péché et s’en repentir plus tard.<br />
Je souhaite vous dire encore une chose. Ce que Je vais vous dire maintenant peut vous<br />
peiner, mais Je suis heureux de le dire. A partir d’aujourd’hui, Je ne permettrai plus à<br />
personne de faire Padanamaskar (toucher les pieds d’une personne <strong>Sai</strong>nte) parce que Moi<br />
et vous sommes « Un ». Dieu est présent en tous. « Easwara Sarva Bhutanam », « Dieu<br />
réside en tous les êtres. » Comprenez cette vérité. Dorénavant, Je n’accorde plus<br />
Padanamaskar à personne. Vous pouvez faire Namaskar (salutation) à vos parents car ni<br />
vous ni eux n’êtes conscients de la vérité que Dieu est présent en tous. Etant donné que Je<br />
connais la vérité, Je la suivrai. Le même Atma est présent en vous, en Moi et en chacun.<br />
Personne n’a besoin de faire des Namaskars à qui que se soit. Si vous souhaitez encore le<br />
faire, faites-le mentalement, joignez les mains et dites, « Swami, je T’offre mes dix sens.<br />
» Cela suffit. Vous n’avez pas besoin de Me toucher les pieds pour faire Namaskar.<br />
Comprenez la vérité que Dieu est présent en vous et agissez en conséquence. Alors vous<br />
devenez Dieu. Si quelqu’un reçoit Namaskar, les autres en sont jaloux. Je mets donc fin à<br />
cette pratique des Namaskars uniquement pour que ces sentiments de jalousie ne naissent<br />
plus en vous. Où que vous soyez, offrez votre Namaskar mentalement. Cela Me rendra<br />
heureux. Je vous l’ai dit maintes et maintes fois mais vous ne l’avez pas fait. Toucher les<br />
pieds de Swami et Le louanger sont de fausses pratiques. A partir de ce Guru Purnima,<br />
développez des sentiments sacrés et jouissez de la Paix suprême et de la Béatitude.<br />
Chaque homme aspire à atteindre Ananda. Comment peut-il y parvenir ? L’homme<br />
possède cinq gaines (corps), Annamaya Kosha, Pranamaya Kosha, Manomaya Kosha,<br />
Vijnanamaya Kosha et Anandamaya Kosha, respectivement la gaine de nourriture, la<br />
gaine de vie, la gaine du mental, la gaine de sagesse et la gaine de Béatitude. Efforcezvous<br />
d’atteindre Vijnanamaya Kosha, la gaine de sagesse, et vous atteindrez<br />
Anandamaya Kosha, la gaine de Béatitude. Menez une vie heureuse et partagez votre<br />
bonheur avec les autres. Vous ne savez pas combien cette Ananda est intense. Tout<br />
comme un petit morceau de bois devient du feu quand il entre en contact avec le feu, de<br />
même quand mentalement vous êtes proches de Moi, vous devenez Divins. Votre mental<br />
s’illumine et dissipe l’obscurité de l’ignorance en vous.<br />
Ne vous laissez pas abattre parce que Swami vous a parlé de cette manière. Considérez<br />
que c’est pour votre bien. Le plaisir est un intervalle entre deux peines. Quand Je marche<br />
parmi vous, d’autres sont dérangés si vous tombez à Mes pieds. Dorénavant faites un<br />
usage correct de vos sens et suivez ce qui a été dit en ce qui concerne Padanamaskar.<br />
Bhagavan conclut Son discours avec le Bhajan « Prema Mudita Manase Kaho, Rama,<br />
Rama, Ram… »<br />
155
LES FORMES DE L’AMOUR<br />
Chakhur<br />
16 juillet 2001<br />
(Swami chante)<br />
Daivadînam Jagat Sarvam Satya Dînamtu Daivatam<br />
L’univers entier est sous le contrôle de Dieu. Et Dieu est sous l’empire de la Vérité.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Tout ce monde est imprégné d’Amour. Lorsque nous parlons de Prapanca - monde, nous<br />
ne voulons pas dire uniquement la forme physique, mais aussi les gens. L’Amour est<br />
manifesté en ce monde sous deux formes : l’amour de la matière et des formes et<br />
l’Amour spirituel. Ces deux types d’Amour ne sont pas différents l’un de l’autre. Vous<br />
êtes tous des expressions de l’Amour et votre Amour rend votre Divinité évidente.<br />
Toutefois, l’Amour Divin est un Amour absolument dépouillé de tout égoïsme. Lorsque<br />
l’égoïsme est absent, aucune peur ne peut subvenir et en troisième lieu, l’Amour aime<br />
pour aimer et pour aucune autre raison.<br />
En revanche, l’amour séculier, l’amour du monde exprimé par notre corps, est égoïste.<br />
Étant plein d’égoïsme, il engendre la peur. Nous parlons ici de l’amour mondain, de la<br />
force d’attraction que l’on éprouve envers des objets matériels.<br />
Le monde entier baigne dans l’Amour. L’homme peut être dépourvu de toute qualité,<br />
mais l’Amour est nécessairement en lui. Cet Amour est un aimant, muni du pouvoir<br />
d’attraction. C’est uniquement en vertu de l’Amour qu’une personne est attirée par une<br />
autre personne. Ce pouvoir d’attraction de l’Amour est présent en tout l’univers et en tout<br />
un chacun ; aucun être humain n’est privé d’Amour. Cet Amour est la Nature même de<br />
Dieu, mais nous devons l’utiliser d’une façon altruiste, car Dieu n’a absolument aucune<br />
trace d’égoïsme en Lui.<br />
L’ego est privé d’Amour. L’Amour est dépourvu d’ego.<br />
La Divinité, la Nature de Dieu est libre de toute expectation. Dieu n’a pas de forme<br />
particulière, mais l’Amour est Dieu. Vivons donc dans l’Amour.<br />
Toutefois, l’homme du monde utilise cet Amour (force d’attraction) envers sa femme et<br />
ses enfants, ses propriétés et son bonheur.<br />
156
Donc l’Amour est la forme même de Dieu.<br />
Brahma est la forme de l’Amour et est tout Amour.<br />
Si l’Amour est relié à l’Amour<br />
Il devient un précepte.<br />
Si votre Amour est intense, vous obtiendrez la Sagesse Divine.<br />
et réaliserez votre dimension spirituelle.<br />
(Poème Telugu)<br />
C’est cet Amour suprême et adorable qui vous permet de Me voir et qui Me permet de<br />
vous voir comme des incarnations de l’Amour. Aucun de vous n’est un simple être<br />
humain. Vous êtes la Forme cosmique de Dieu. La puissance Divine qui est en vous<br />
n’existe nulle part ailleurs. Vous disposez d’un pouvoir latent illimité. Vous n’êtes<br />
toutefois pas capables de le reconnaître.<br />
Si nous aimons les autres de la juste façon, nous méritons leur amour en retour. Par<br />
conséquent, vous devriez commencer par aimer tout le monde. Dans la mesure où vous<br />
faites l’expérience d’un Amour Divin de la sorte, votre nature humaine sera transformée<br />
en Nature Divine. Malheureusement, les hommes d’aujourd’hui réduisent leur Amour en<br />
une force temporaire, périssable et mensongère. Non ! L’Amour Divin est :<br />
Nirgunam – Sans attribut<br />
Niranjanam - Pur<br />
Sanâtanam - Éternel<br />
Niketanam - Refuge ultime<br />
Nitya - Permanent<br />
Suddha – Sans tache<br />
Buddha - Conscient<br />
Mukta - Libre<br />
Nirmala svarupinam – Expression de la sacralité.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Cet Amour est omniprésent. Il n’existe donc rien en ce monde qui soit privé de la<br />
présence de Dieu. Le moindre objet est l’expression d’Easwara. L’homme commet<br />
beaucoup d’erreurs parce qu’il ne réussit pas à comprendre cette non-dualité<br />
fondamentale.<br />
Qu’est ceci (Swami montre Son mouchoir) ? Un tissu. Nous pourrions toutefois le voir<br />
non comme un tissu, mais comme un ensemble de fils entre-noués ; ou encore non<br />
comme des fils, mais comme du coton, du simple coton. Ainsi, coton, fils et tissu sont<br />
Un, comme Prakriti – monde, Nature physique, Jîvatma – Ame individuelle, personne –<br />
et Paramâtma – Dieu universel – sont Un. Voyez pourquoi vous n’êtes pas de simples<br />
êtres humains, mais à la fois :<br />
- celui qui vous pensez être - le corps physique<br />
- celui que les autres croient que vous êtes – le<br />
corps mental<br />
157
- celui que vous êtes réellement – l’Atma Tattvam<br />
ou nature de l’Esprit<br />
Vous êtes l’Atma Svarûpa – la forme du Soi – mais non la forme du corps ni celle du<br />
mental. Ceux-ci sont tout au plus vos instruments.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Nous n’allons pas entrer dans des questions de spiritualité qui dépassent la<br />
compréhension de la plupart des gens, mais dans la vie quotidienne, la nature de l’Amour<br />
est identique chez tous les êtres. Elle est identique chez le miséreux et chez le<br />
millionnaire. Développons donc la ferme conviction que « Nous sommes tous Divins,<br />
nous sommes les incarnations de l’Amour de Dieu ». Votre condition humaine sera très<br />
fortunée, une fois que vous aurez compris que vous êtes tous des Amsa – fragments,<br />
étincelles - d’Easwara. Hélas, les multiples noms et formes visibles en cette Nature<br />
physique nous font oublier la Divinité.<br />
(Tyagaraja chantait à Râma :)<br />
Est-il possible de Te construire un temple,<br />
ô Toi dont la présence imprègne tout l’univers ?<br />
(Poème Telugu)<br />
Votre cœur est en fait le temple de Dieu. C’est là que vous devriez avoir Son Darshan.<br />
C’est un sentier très facile.<br />
Même un millionnaire n’a besoin que de nourriture et de vêtements.<br />
Il ne peut en aucun cas avaler son or étincelant.<br />
(Poème Telugu)<br />
Donc nous désirons de la nourriture et la nourriture est Dieu. En fait, c’est seulement<br />
pour le corps physique que nous recherchons la nourriture. La nature de notre mental, par<br />
contre, est constituée d’une combinaison d’illusions et il en résulte que toute notre<br />
humanité est aujourd’hui fondée sur l’illusion. La cause principale en est la prolifération<br />
de nos désirs.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Il ne devrait rien exister pour vous si ce n’est l’Amour. De cet Amour émanent tous les<br />
types de sentiments. Dès lors, une fois connue la nature de l’Amour, nous deviendrons<br />
connaisseurs de l’univers entier.<br />
Pour commencer, vous devriez avoir confiance en votre Soi, vous devriez renforcer votre<br />
foi en vous-mêmes. Si vous avez cette Foi, votre Amour s’épanouira. Or, lorsque<br />
l’Amour naît, la Vérité prend forme et là où demeure la Vérité, Dieu est présent. Là où<br />
règne la Vérité, nous trouvons la Paix. Ainsi, on ne peut trouver la Paix en aucun lieu du<br />
monde, si ce n’est en nous-mêmes.<br />
La Paix, la Vérité, l’Amour, l’univers tout entier, sont uniquement en nous-mêmes.<br />
158
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées ici. Bien que toutes ces personnes<br />
aient des formes et des noms différents, les cinq éléments sont présents de façon égale en<br />
chacune d’elles. On ne peut voir aucun être humain en ce monde qui ne soit constitué par<br />
les cinq éléments. Ceux-ci sont en fait la Forme du Paramatma – Soi suprême. Si nous<br />
perdons la Vérité, cela équivaut à perdre l’un de nos cinq souffles vitaux.<br />
Les fleurs offrent une grande variété de formes, mais l’adoration (à laquelle elles servent)<br />
est unique. Les bijoux sont multiples, mais l’or est unique.<br />
Les vaches sont de différentes couleurs, mais leur lait est unique.<br />
Les créatures vivantes sont de différentes espèces, mais la vie elle est unique.<br />
(Poème Telugu)<br />
Comprenez bien ceci. Le corps de chacune de ces personnes est semblable à une ampoule<br />
électrique. La capacité des ampoules peut être de différents types, leurs couleurs peuvent<br />
varier, leur ampérage peut être variable, mais en toutes les ampoules, le courant<br />
électrique est unique. Ainsi, les Écritures déclarent<br />
Easwara Sarva Bhutânâm<br />
Dieu demeure en tous les êtres vivants.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Le Principe d’Easwara est unique en toutes les formes. Par conséquent, chacun de nous<br />
devrait vivre avec la conviction qu’il est une forme d’Easwara (Dieu). En vérité, si l’on<br />
pense sérieusement à ceci, toute affliction humaine disparaît. L’homme n’a plus aucune<br />
raison de souffrir. Seule la joie suprême demeure en lui.<br />
Toutefois, à cause de votre attachement superflu aux objets sensoriels, vous êtes plongés<br />
dans la peine et dans l’affliction.<br />
Sukha Duke Same Kritva<br />
Labha Labhau Jaya Jayau<br />
Considère joies et peines, gains et pertes, victoires et défaites comme ayant la même<br />
valeur.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Notre mental est le seul responsable de nos plaisirs et de nos peines. Lorsque nos désirs<br />
ne sont pas satisfaits, nous éprouvons de la peine, ou de l’allégresse lorsqu’ils sont<br />
comblés. Par conséquent, nous ne devrions rechercher en aucun cas ni le plaisir ni la<br />
peine. La Vérité est en toute chose.<br />
L’univers entier émane de la Vérité, vit en elle et s’immergera finalement en elle.<br />
Il n’existe aucun lieu qui soit privé du Principe de Vérité.<br />
Voyez, tout ceci est pure Vérité !<br />
(Poème Telugu)<br />
159
Donc, la Vérité réside en nous-mêmes ; elle est la Svarûpa – forme authentique – de<br />
Dieu. A l’heure actuelle, nous avons perdu de vue la Vérité. Vous pouvez constater, par<br />
un petit exemple, combien notre Vérité, ou plutôt notre Amour, est un amour séculier.<br />
Un jeune homme se marie à l’âge requis. Après son mariage, pendant deux ou trois mois,<br />
il éprouve un amour intense pour sa femme et la considère comme sa vie même.<br />
Lorsqu’ils cheminent ensemble le long d’un sentier, si l’homme voit une épine, il met<br />
anxieusement en garde son épouse et la pousse à l’écart en disant « Attention ma chérie,<br />
il y a une épine ! »<br />
Après une période de six mois de mariage, si l’homme voit une épine sur le sentier, il dit<br />
sur un ton neutre à sa femme « Fais attention en marchant, car il y a des épines ! ». Après<br />
une année encore, voyant une épine sur le sentier, l’homme dit d’un ton bourru « Tu ne<br />
vois donc pas ? Il y a une épine ! »<br />
Ceci montre combien l’amour humain se dégrade jour après jour.<br />
L’Amour Divin n’est pas ainsi. Il ne diminue jamais d’intensité, pas plus qu’il ne<br />
s’accroît. Cet Amour seul est Sathya Svarûpa – la forme de la Vérité. C’est un Amour de<br />
ce type, un Amour-Forme de la Vérité, qu’il nous importe de réaliser. A cause de la<br />
prolifération de nos désirs, nous déformons la Vérité de plusieurs façons.<br />
Nous sommes des passagers en ce voyage de l’existence. Emportons moins de bagages<br />
pour plus de confort et un voyage agréable. Une fois que vos désirs seront quelque peu<br />
réduits, vous n’aurez plus de préoccupations. En vérité, notre mental est la cause de nos<br />
peines et de nos plaisirs.<br />
Dukham Sukham Manasu …<br />
Notre mental est capable de nous asservir autant que de nous libérer.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Il y a une serrure et une clé. Mettez la clé dans la serrure et tournez-la vers la droite, la<br />
porte s’ouvrira ; si au contraire vous tournez la clé vers la gauche, la serrure restera<br />
fermée. Votre cœur est une serrure et votre mental en est la clé. Si vous tournez ce mental<br />
dans la direction du monde, votre cœur restera fermé. En revanche, tournant votre esprit<br />
vers la Divinité, votre cœur s’ouvrira tout grand.<br />
Les hommes s’emprisonnent à cause de leurs actions. La vie humaine est vraiment<br />
Divine. Il est dit, en effet :<br />
Jantûnâm Narajanma Durlabham<br />
Parmi tous les êtres vivants, la naissance humaine est la plus précieuse (ou rare).<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Nous dissipons aujourd’hui cette vie humaine si Divine, si auspicieuse. Pensons que Dieu<br />
nous a offert ce grand don qu’est le corps physique, afin que nous puissions comprendre<br />
160
notre nature authentique ; mais nous n’y pensons pas à présent ; considérons notre corps<br />
seulement comme un instrument.<br />
Menons une petite enquête. Il y a ici des mains, des jambes, un nez, des oreilles et des<br />
yeux. Tous ces organes sont des parties de notre corps. Sans eux, il ne peut y avoir de<br />
corps. Or notre corps est à son tour un membre de la société ; celle-ci est membre de<br />
Prakriti – nature ; sans cette société, il ne peut y avoir de Divinité. Le corps est donc un<br />
membre de la Divinité.<br />
L’univers entier est constitué d’une combinaison de membres d’un même corps ; si les<br />
membres sont séparés, il n’y a pas du tout de corps. Il est étrange que l’homme<br />
d’aujourd’hui cherche à tout séparer et fragmenter. Dans le passé, lorsqu’on demandait<br />
aux gens « De quel pays venez-vous ? » ils répondaient naturellement « Mon pays est<br />
Bharat », car ils considéraient le continent entier comme leur foyer.<br />
En revanche, nos contemporains morcèlent ce pays. Il disent « Je suis de la région de<br />
Mumbai, je suis de l’État du Maharashtra, je suis du Karnataka, je suis du Tamil Nadu,<br />
etc. » Si nous séparons ainsi les membres du pays, quelles difficultés devrons-nous<br />
affronter ! Notre unité s’émiette. Nous perdons le sens de la Totalité.<br />
Ekâtma Sarva Bhuta Antar Atma<br />
Un unique Atma demeure en tous les êtres.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Si chaque membre d’un corps est écartelé, combien de sang coule ! Ainsi, séparant tous<br />
les États de l’Union indienne, nous détruirons en nous la nature de l’Amour.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Nous sommes tous des Bharathyas - des habitants de Bharat. Tout le monde est Un, soyez<br />
donc identiques envers chacun. Aimons tout le monde. Tous les hommes sont membres<br />
de la race humaine et cette race humaine est un tout.<br />
Développons les Valeurs Humaines, car c’est leur perte qui mène le monde à la division.<br />
Il faut que nous intensifiions ces Valeurs.<br />
L’être humain authentique est celui qui réalise l’unité entre ses pensées, ses paroles et ses<br />
actions. A partir du moment où l’on a des pensées différentes de ses paroles et celles-ci<br />
différentes de ses actes, la division s’impose.<br />
Ainsi, nous sommes tous des êtres humains. Pensons « J’appartiens à la race humaine ; je<br />
représente le pays de Bharat. » Le pays est unique, la race humaine est unique. Les fleurs<br />
sont d’une grande variété, mais l’adoration à laquelle elles servent est unique. Que<br />
chacun reconnaisse donc la Divinité dans sa vie humaine.<br />
Bien que cette Divinité soit en nous, nous errons à l’aveuglette et perdons notre temps ; la<br />
Divinité est là, à chacun de vos pas ; dans le pays, chaque lieu où vous allez est Divin.<br />
161
Chaque parole que vous proférez est parole de Dieu. Puisque nous sommes la demeure de<br />
l’Atma Tattva – principe de l’Atma, pourquoi devenons-nous sots à ce point ?<br />
En vérité, nous sommes les expressions de la Vérité et de l’Amour. Ne haïssez personne.<br />
Ne provoquez aucune Bâdha – (Telugu) peine, souffrance, difficulté, tourment, nuisance<br />
– aux autres, car ce serait comme vous les procurer à vous-mêmes.<br />
Donc, lorsque vous percevrez réellement que tout le genre humain est une seule et unique<br />
entité, votre nature humaine sera transformée en Divinité. En vérité, nous devrions sentir<br />
qu’il s’agit d’une famille universelle. Si nous appartenons tous à la même famille,<br />
pourquoi avoir de l’inimitié entre nous ? Pourquoi toutes ces luttes ? Non, n’ayons<br />
d’aversion envers personne ; aimons tout le monde.<br />
Cet Amour, voyez comme il est fluide, voyez comme il s’élance et à quelle rapidité !<br />
l’Amour est immortel. A l’heure actuelle, nous substituons cet Amour immortel par du<br />
poison, et pour cette raison, chaque individu couve en son cœur des vices tels que la<br />
haine, la colère, la jalousie et l’ostentation ; toutes ces tendances négatives entrent dans<br />
notre cœur. Veillons attentivement à ce qu’aucun vice ne prenne racine en nous.<br />
L’âme individuelle est dans le corps et Dieu y demeure également.<br />
Ils se rencontrent et jouent ensemble<br />
(Poème Telugu)<br />
En fait, Jîva – l’âme individuelle – et Prema – l’Amour – ne sont pas séparés. Ils sont une<br />
seule et même Réalité.<br />
Si l’on porte de l’or aux poignets, on l’appelle bracelet ; si l’on porte cet or autour du cou,<br />
on l’appelle chaîne ou collier ; si c’est au doigt qu’on le porte, il s’appelle bague.<br />
Toutefois, dans ces différents bijoux, l’or reste unique.<br />
Chacun de vous est une incarnation de l’Amour<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Vous êtes tous essentiellement des expressions de l’Amour Divin. Il n’y a rien de bon à<br />
détester les autres. Chaque être humain devrait aimer les autres. Grâce à cet Amour, nous<br />
obtiendrons l’immortalité. Convertissez donc votre humanité en immortalité et ensuite<br />
transformez celle-ci en Divinité.<br />
Pourquoi dévastez-vous cette vie humaine, une vie aussi Divine ? Aujourd’hui, il n’y a<br />
aucun contact entre une famille et une autre. Nous devrions prendre conscience du fait<br />
que nous sommes tous des êtres humains. Nous devrions comprendre que les valeurs de<br />
Satya, Dharma, Shânti et Prema – Vérité, Action juste, Paix et Amour – sont un tout<br />
unique. En tout homme existe le sens de la Vérité ; en tout homme existe la faculté<br />
d’aimer, mais que faisons-nous de ces valeurs ? Nous y faisons recours dans un sens<br />
pervers.<br />
162
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Par cet Amour, nous pouvons réaliser n’importe quoi. Nous pouvons nous rendre maîtres<br />
des cinq Eléments. Or, une fois que nous contrôlons les cinq éléments, l’univers entier<br />
sera sous notre gouverne. Nous ne devrions donc pas imaginer être des personnes<br />
misérables et insignifiantes. L’homme est grand ; malheureusement, à cause de votre<br />
ignorance, vous pensez être de petits êtres humains.<br />
Ainsi, pour écarter de vous cette ignorance, accroissez votre nature d’Amour. L’Amour<br />
est Dieu, Dieu est Amour. Si nous arrivons à développer ce petit point tout simple, le<br />
monde entier vivra dans l’unité.<br />
Quel type de relation existe entre vous et Moi ? Considérant Mon corps physique, vous<br />
pouvez dire qu’il est né dans l’État de l’Andhra Pradesh, alors que la majorité des vôtres<br />
sont nés dans l’État du Maharashtra. Alors, qu’est-ce qui vous lie à Moi ? L’Amour,<br />
uniquement l’Amour ! Cet Amour que vous éprouvez pour Moi a fait en sorte que vous<br />
soyez venus en ce lieu aujourd’hui. Pour Moi, c’est un grand signe, c’est Ma joie.<br />
J’éprouve une joie immense à être la cible de votre Amour.<br />
Quelle puissance a votre Amour ! Combien il est infini, profond, immortel ! Vous n’êtes<br />
pas en mesure de comprendre la nature d’un Amour de ce type. Veillez à ne détester<br />
personne et à considérer tout un chacun comme votre frère ou votre sœur. Affirmez la<br />
Fraternité des hommes et la Paternité de Dieu. Il suffirait déjà que vous alimentiez cette<br />
fraternité. Il suffirait déjà d’accomplir ce Seva.<br />
Na Tapâmsi Na Tîrthânam<br />
Na Sastra Na Japanahi<br />
Samsarâ Sagarottare<br />
Sajjanam Sevanam Vina<br />
Ni les pénitences, les pèlerinages, l’étude des Ecritures ni la répétition du Nom Divin ne<br />
vous feront traverser l’océan de l’illusion, mais uniquement le service désintéressé.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Quelle joie plus grande pouvez-vous éprouver ? Aucun bien matériel ne pourra jamais<br />
vous procurer aucune joie de ce type.<br />
L’argent vient et s’en va<br />
La Moralité vient et s’accroît.<br />
Les gens ne sont-ils pas nés en grand nombre en ce monde ? N’ont-ils pas gagné tant<br />
d’argent ? Qu’arriva-t-il en fin de compte à chacun d’eux ? Un seul d’entre ces hommes<br />
a-t-il emporté ne fut-ce qu’un seul centime avec lui dans la tombe ? Non, les biens<br />
matériels ne peuvent être emportés avec soi lorsqu’on meurt. En vérité, si l’homme<br />
pouvait prendre des terrains avec lui, le sol aurait déjà dû être fortement rationné en ce<br />
monde. Il ne peut absolument rien emporter avec lui en quittant cette existence.<br />
Toutefois nous emportons avec nous les effets du bien et du mal que nous avons fait.<br />
163
Nous devrions nous forger une bonne réputation. Il n’est pas nécessaire d’avoir une vaste<br />
considération publique ; ce qu’il faut, c’est avoir une renommée d’honorabilité. Râvana<br />
était un personnage important. Il était un grand homme mais non un homme bon. En<br />
revanche, Râma était bon. Comment cela ? Il utilisait dans le bon sens toutes ses<br />
capacités ; les mêmes capacités étaient en Râvana, mais il les utilisait d’une façon<br />
perverse. Voilà pourquoi Râma est considéré comme un homme bon et Râvana comme<br />
un homme grand. Or, le monde a besoin d’hommes bons.<br />
Dans le monde d’aujourd’hui, on ne voit en tout lieu que pollution, pollution et encore<br />
pollution ; par conséquent, toutes nos émotions sont profanées. L’eau que l’on boit est<br />
polluée ; la nourriture que l’on ingère est polluée ; l’air que l’on respire est pollué. Tout<br />
est souillé et par conséquent notre mental l’est aussi. Dans ces conditions, comment<br />
pouvez-vous être des hommes bons ?<br />
Ainsi, cherchons la bonté et non la grandeur. Celle-ci est comme un nuage passant dans<br />
le ciel, qui apparaît et disparaît aussitôt. Vous faites carrière et occupez de hautes<br />
fonctions. Combien de biens matériels amassez-vous ? Mais rien de cela ne reste entre<br />
vos mains. Vous devriez plutôt obtenir une bonne réputation ; les gens devraient pouvoir<br />
dire de vous « Oh, quelle bonne personne ! » Soyons donc de « bonnes personnes ». Nous<br />
devrions mériter un bon renom, une réputation de sainteté. Que l’on dise de nous « Tous<br />
les habitants de Bharat sont excellents ! ». Si l’on veut jouir du juste type de bonheur, il<br />
faut que l’on se forge une bonne réputation et pour cela, tout ce que vous faites doit être<br />
bon et juste ; ne commettez aucun mal. Si vous entreprenez de bonnes activités, votre<br />
réputation ne sera jamais mauvaise.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Dans les villages on trouve encore dans une certaine mesure le sens de l’amitié et de<br />
l’unité. Mais il y a certaines différences d’opinion à propos de nos droits et nos<br />
responsabilités. Les amis d’aujourd’hui se disent « Bonjour ! Comment vas-tu ? A plus<br />
tard ! » et s’éloignent aussi vite. En vérité, ceux qui donnent leur cœur à d’autres<br />
personnes devraient avoir envers elles le sens des droits et des responsabilités. Nous<br />
devrions faire l’effort de mériter ces droits et ces responsabilités, nous devrions les<br />
gagner et ne pas nous limiter aux apparences et au prestige de notre position. Nous<br />
n’obtiendrons la joie qu’à condition de mériter sincèrement ces droits. Tous vices,<br />
mauvaises pensées et méchanceté devraient être écartés de nous. En revanche, l’homme<br />
devrait apprendre la dévotion, la discipline et le sens du devoir.<br />
C’est cela que l’homme devrait apprendre et il ne peut certainement pas le faire en<br />
feuilletant des livres. Les choses restent dans les pustaka – livres -, mais ne passent pas<br />
dans votre mastaka – tête. Faites de votre mastaka un pustaka. Il ne sert à rien de<br />
consulter des livres et d’apprendre par cœur ce qu’ils contiennent.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Développons notre Amour. Acceptons tout le monde comme nos frères et nos sœurs. Si<br />
certains sont en difficulté, approchons-nous d’eux avec amitié et accueillons-les.<br />
164
Nous devons maintenir notre dignité. La confiance en Soi nous permettra de réaliser<br />
n’importe quoi. En vérité, chaque être humain devrait cultiver cette confiance en son<br />
essence, car c’est la condition nécessaire pour transformer notre humanité en Divinité.<br />
Tout homme en ce monde cherche à développer sa confiance en Soi, mais personne ne<br />
réussit à le faire. C’est cela que nous devons apprendre.<br />
Pourquoi sommes-nous nés en ce monde ? Que réalisons-nous après y être nés ? Si l’on<br />
pose, à la plupart des hommes, la question « Quel est le but de l’existence ? » ils<br />
répondent « Manger, boire, dormir et puis mourir » C’est tout ? Non, non ! Même les<br />
animaux, les oiseaux et les bêtes sauvages sont capables d’en faire autant. Eux au moins<br />
suivent certaines normes ; quant à l’homme, il n’a ni raison ni saison ! Pourquoi ?<br />
Principalement à cause de ses vices.<br />
Nous perdons complètement les potentialités de nos sens et les rendons inutiles à cause<br />
de nos vices. Si nous purifions et rectifions nos sens, nous deviendrons de bonnes<br />
personnes.<br />
Buddhi Grahyamatindriyam<br />
L’intellect transcende les sens.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Le roi dit à Meera « Tu ne peux plus séjourner davantage dans mon palais. Va-t’en ! »<br />
Elle était une grande fidèle de Krishna (et se réfugia dans le temple du palais). Le roi la<br />
pria de quitter aussi le temple ; alors elle en fut choquée et se demanda « Où vais-je<br />
demeurer ? » Elle médita sur Krishna et fut inspirée.<br />
Va, ô mon mental, va, ô mon mental, sur les rives du Gange ou du Yamuna.<br />
Va, ô mon mental !<br />
(Chant Hindi)<br />
Les fleuves Gange et Yamuna représentent les canaux d’énergie Ida et Pingala. Entre eux<br />
se trouve le canal central Sushumna.<br />
Par les eaux pures du Gange et du Yamuna le corps est rafraîchi.<br />
Va, ô mon mental, va ô mon mental ! Sur les rives du Gange et du Yamuna.<br />
(Chant Hindi)<br />
Poussée par son Amour suprême, elle considérait le Gange et le Yamuna comme sa vie<br />
même. Elle n’acheta pas de billet pour faire un voyage sur leurs rives ; elle savait que le<br />
Gange et le Yamuna coulaient en elle-même.<br />
Que devrions-nous donc faire ? Il faudrait chanter des Bhajans, car lorsque nous cultivons<br />
le souvenir du Paramâtma, la pleine nature de notre existence s’épanouit en Brahma Loka<br />
– la Demeure du Suprême.<br />
165
Il y a tant de grands saints en cet État du Maharashtra ! Il y en a tant dans le monde<br />
entier ! Mais nous, comment vivons-nous en ce lieu sacré ? Si nos lèvres ne peuvent<br />
proférer le Nom du Seigneur et si nos mains ne peuvent servir les autres, elles sont<br />
parfaitement inutiles. Répétons donc sans cesse le Nom d’Easwara.<br />
Il n’existe rien de plus élevé que cet Amour de Dieu. La nature authentique d’Easwara est<br />
pur Amour ; percevons que cet Amour est vraiment Easwara ; grâce à l’Amour, nous<br />
pouvons nous immerger en Easwara.<br />
Ainsi donc, incarnations de Dieu, incarnations de l’Amour Divin.<br />
Vous êtes tous des étincelles sacrées de la Divinité. Krishna a dit, dans la Gita :<br />
Mamaivamsu Jîvaloke Jîvabhuta Sanatanah<br />
Tous les êtres vivants sont des étincelles de Ma Divinité éternelle.<br />
(Bhagavad Gita)<br />
Par conséquent, pas un seul homme n’est limité à la simple nature humaine. A cause de<br />
votre corps physique, vous croyez sans doute n’êtres que des hommes, mais si vous<br />
prenez en considération votre Principe atmique, vous êtes réellement Easwara Tattva – la<br />
Nature de Dieu. Vous chantez le bhajan :<br />
Prema Easwara Hai<br />
Easwara Prema Hai<br />
L’Amour est Dieu, Dieu est Amour.<br />
(Chant Hindi)<br />
Que l’on soit disciple de Nanaka (Parsi), que l’on soit Musulman ou Hindou, la nature de<br />
l’Easwara est toujours identique. C’est la Divinité dans notre humanité. Ayez le courage<br />
de déclarer « Je suis un Bharatiya ! ».<br />
La vraie nature de l’Amour est celle d’Easwara. Chacun de vous devrait donc contempler<br />
la Suprême Divinité qui réside en lui, et tout ensemble, vous devriez protéger à la fois la<br />
Divinité et votre pays d’appartenance. En vérité, si seulement chacun de vous contemplait<br />
le nom du Seigneur en son cœur, notre pays progresserait énormément. Il n’est pas<br />
nécessaire de chercher du secours auprès d’un autre pays. Une grandeur telle que celle de<br />
Bharat ne peut être vue nulle part ailleurs. Bharat a assumé la fonction de leader spirituel<br />
de tous les autres pays. Des hommes nés en Bharat à plusieurs reprises ont chanté la<br />
Gloire Divine et ont propagé la connaissance de la Nature de Dieu.<br />
Quelle que soit notre religion, nous devrions avoir la conviction que Dieu est unique. Ne<br />
le considérons jamais comme différent d’une religion à une autre. Ne pensons jamais « Je<br />
suis Musulman, je suis Chrétien, je suis Parsi, etc. » Tout est Un. Dieu est unique ; les<br />
Musulmans, les Chrétiens et les Hindous sont Un. Tous les êtres vivants sont Un. Seul<br />
celui qui cultive l’Amour en son cœur est un Chrétien ou un Hindou authentique. Si nous<br />
développons sincèrement notre Amour, quelle que soit notre religion d’appartenance,<br />
nous vivrons dans l’Unité. N’alimentons jamais les inimitiés.<br />
166
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
J’éprouve une joie immense. En cet État du Maharashtra, tant de personnes sont venues<br />
ici et Me témoignent leur Amour. Ma Joie est sans borne. Puissiez-vous tous obtenir le<br />
bonheur, la paix et le progrès, et avoir la bonne fortune de connaître un jour la Béatitude.<br />
C’est Mon souhait le plus cher.<br />
Si vous restez unis, vous pourrez réaliser la plus grande fortune spirituelle. L’État<br />
obtiendra une bonne réputation, dans la mesure où vous restez unis entre vous et que vous<br />
déployez votre Amour.<br />
Ce ne sont pas les quelques Ministres qui peuvent protéger le pays. Il faut que tous les<br />
citoyens s’unissent et offrent aux Ministres le juste type de secours et de coopération. Dès<br />
lors, une bonne énergie circulera dans cet État.<br />
Si tous les fils de ce mouchoir sont tirés, on pourra le déchirer avec deux doigts ; mais si<br />
les fils restent bien noués entre eux, quelle force n’ont-ils pas ! De même, lorsque les<br />
citoyens et le Gouvernement sont unis, nous pouvons avoir une force Divine.<br />
Les citoyens représentent le pôle positif du courant et le Gouvernement le pôle négatif.<br />
Aucune œuvre ne peut être réalisée sans la jonction des deux pôles, positif et négatif ;<br />
cherchez donc l’Unité.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Je suis particulièrement heureux aujourd’hui. Que chacun de vous obtienne une joie<br />
permanente, que chacun aspire au bien-être de la société et souhaite son progrès. Vous<br />
avez le devoir de penser au bien-être social. C’est ce que Je souhaite et Je vous bénis à<br />
cet effet. Par ces mots Je conclus Mon discours.<br />
Priez Dieu et aspirez à ce que le monde jouisse de la Saubhâgyam – la fortune suprême,<br />
de pluies saisonnières et de bonnes récoltes.<br />
(Swami conclut Son discours par un Bhajan « Sivaya, Parameshvaraya Chandrashekarâya<br />
Namah Om… »<br />
167
LA JOIE EST EN NOUS<br />
17 juillet 2001<br />
(Swami chante )<br />
En cette terre sainte de Bharat, la force d’âme est notre beauté.<br />
De tous les rituels, l’adhésion à la Vérité est l’ascèse la plus difficile.<br />
En notre pays, le sentiment le plus profond et le plus doux est le sentiment maternel.<br />
Notre Culture morale, qui considère la dignité comme plus importante que la vie même,<br />
est consumée par la vue de coutumes étrangères qui concèdent une liberté sans borne,<br />
périlleuse comme un couteau tranchant. Que vous dire au sujet du royaume des<br />
Bharatiyas ? Comme un éléphant ignare de sa propre force, nos Bharatiyas ignorent<br />
aujourd’hui leurs propres capacités.<br />
(Poème Telugu)<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Depuis l’antiquité, le pays de Bharat a su donner réconfort et félicité à tous les autres<br />
pays, assurant leur paix et leur sécurité. Depuis le commencement jusqu’à nos jours, il a<br />
propagé à travers le monde le concept du Loka Samasta Sukhino Bhavantu. Puisse tous<br />
les êtres de tous les mondes être heureux.<br />
Chaque habitant de Bharat souhaite la Joie. Cette Joie, nous ne pouvons la réaliser en<br />
Prakriti – monde physique, nature, ni par l’intermédiaire de personnes ou d’objets. Ceuxci<br />
ne procurent qu’une joie temporaire. La joie authentique, la joie éternelle émane du<br />
cœur de tout un chacun. Toutefois, l’homme contemporain est incapable de comprendre<br />
cette vérité suprême. Il se leurre en pensant obtenir la joie à travers les gens, à travers le<br />
Gouvernement ou à travers des objets matériels. En fait, les êtres humains sont pleins de<br />
Joie. L’homme est l’expression même de la Joie, mais son attachement à son corps<br />
physique l’empêche de réaliser que la Joie demeure en lui-même.<br />
L’homme d’aujourd’hui a subdivisé la joie en catégories. D’une part, il accomplit toutes<br />
sortes d’actions avec égoïsme et poussé par ses intérêts privés, étant incapable de<br />
reconnaître la joie en lui-même. D’autre part, dans la conviction d’obtenir la joie par les<br />
actions qu’il entreprend, l’homme succombe sous le poids d’une infinité de troubles et de<br />
difficultés.<br />
Ainsi, la Joie Divine en chaque être humain est unique, mais l’homme la divise en<br />
catégories différentes.<br />
Loka Samasta Sukhino Bhavantu<br />
168
Puisse tous les êtres de tous les mondes être heureux.<br />
Tous les êtres devraient connaître le bonheur, tout le monde devrait être serein et mener<br />
une vie confortable. C’est ce que souhaite l’Amour Divin.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
La joie à laquelle l’homme aspire ne peut se trouver dans le monde extérieur ; elle<br />
demeure en nous-mêmes. Notre joie est le reflet d’un sentiment personnel et tout le<br />
bonheur que les gens vivent actuellement n’est qu’un pâle reflet, une réaction, un écho et<br />
non la Joie authentique. En effet, c’est notre Joie intérieure qui se reflète à nous.<br />
L’homme devrait développer sa vision intérieure et réduire peu à peu son identification<br />
avec le corps physique. Il devrait, par contre, s’attacher de plus en plus à l’Esprit. A cette<br />
condition seulement il pourra réaliser la Joie authentique et éternelle. Cette Joie Divine<br />
est :<br />
Nirgunam – Sans attribut<br />
Niranjanam - Pure<br />
Sanâtanam - Éternelle<br />
Niketanam - Refuge ultime<br />
Nitya - Permanente<br />
Suddha – Sans tache<br />
Buddha - Consciente<br />
Mukta - Libre<br />
Nirmala svarupinam – Expression de la sacralité.<br />
Cette Joie éternelle et vraie demeure en nous-mêmes. C’est ce qu’enseigne notre antique<br />
Culture de Bharat. Or, les enfants de Bharat, tout fortunés qu’ils soient, ne sont pas<br />
capables de reconnaître en eux la puissance Divine et s’illusionnent de trouver le bonheur<br />
dans le monde extérieur, devant ainsi affronter nombre de difficultés, de pertes et de<br />
chagrins.<br />
Nous imaginons trouver le bonheur en gagnant beaucoup d’argent. C’est totalement<br />
faux ! La Terre court après le Soleil, mais ses habitants courent après l’argent ! L’argent<br />
vient à vous aujourd’hui et glissera de vos mains demain. La fortune de la Joie est une<br />
richesse spirituelle. Cette richesse est en permanence au tréfonds de nous-mêmes.<br />
Le Bharatiya a sans aucun doute un état d’esprit pur et sacré,<br />
mais il est incapable de saisir la Vérité Divine (dans toute sa dimension)<br />
Le Bharathya s’illusionne complètement.<br />
(Poème Telugu)<br />
L’homme d’aujourd’hui perd tout son temps à imaginer qu’il trouvera le bonheur dans le<br />
monde extérieur.<br />
Incarnations de l’Amour ! Bharatiyas !<br />
169
Toute la Joie à laquelle vous aspirez est en vous. Elle demeure en vous-mêmes. Elle est<br />
là, toute prête. Nous devrions espérer que le monde entier vive dans la paix et la sécurité ;<br />
nous devrions aspirer au bonheur du monde. On peut reconnaître le caractère humain<br />
authentique d’une personne à sa pratique de l’unité entre ses pensées, ses paroles et ses<br />
actions.<br />
La véritable étude de l’Humanité commence par l’homme lui-même.<br />
Toutefois, l’homme d’aujourd’hui pense d’une façon, parle d’une autre et agit d’une autre<br />
encore. C’est la raison pour laquelle il vit dans le désappointement et l’abattement. Les<br />
hommes actuels connaissent la Vérité, ils savent ce qu’est le Dharma, mais ils sont<br />
incapables de mettre ces deux Valeurs en pratique ; or, c’est précisément cela que nous<br />
devrions faire jour après jour.<br />
Depuis l’aube jusqu’à la tombée de la nuit, l’homme lutte sans freins pour s’assurer sa<br />
subsistance, en raison de son attachement à l’existence.<br />
Dis-Moi donc gentiment, ô homme, quelle Joie as-tu tirée de ta vaste érudition et de ton<br />
oubli de Dieu ?<br />
(Poème Telugu)<br />
Les animaux domestiques, les oiseaux et les bêtes sauvages luttent également pour<br />
s’assurer nourriture et abri. Toutefois, comme nous sommes nés en tant qu’êtres humains,<br />
nous ne sommes pas justifiés à nous démener de cette façon, comme le font les animaux,<br />
pour manger et dormir. Même si le buffle a la tête ornée de deux belles cornes, le<br />
respecte-t-on davantage pour cela ? Non, pas du tout ! Donc nous, qui sommes nés<br />
comme des êtres humains, nous ne devrions pas vivre comme des bêtes ; ce n’est pas<br />
juste.<br />
Les bêtes ont pour caractéristique de semer la panique et aussi d’avoir peur. L’homme<br />
n’est pas une bête sauvage, ni un animal domestique, et pourtant, en tout lieu, l’homme<br />
est dévoré par la peur ; il est terrorisé depuis qu’il se lève au petit matin. Il a peur de<br />
rester chez lui, de marcher dans la rue, d’aller à l’extérieur, de prendre le train, de<br />
voyager en voiture ou en bus. Il a peur, peur, peur, peur ; il vit continuellement dans la<br />
peur.<br />
Les épreuves sont les parents de cet homme privé de compassion, elles sont les proches<br />
de ceux qui baignent dans l’océan de l’illusion, et les larmes sont les dons qu’ils<br />
reçoivent. Qu’est donc toute cette âpreté ? Cette vie ne changera-t-elle donc jamais,<br />
jamais, jamais ? Oh oui, elle changera, elle changera certainement !<br />
(Poème Telugu)<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Que chacun de vous fixe son esprit sur Dieu et Le prie d’avoir une Dévotion constante.<br />
Dès lors, toutes les sortes de bien-être viendront à nous. Les troubles actuels sont des<br />
créations de l’homme, non des dons de Dieu. Quoi que l’homme décide, Dieu déclare<br />
« D’accord, qu’il en soit ainsi ! » et Il le bénit. Il importe donc de nourrir de bonnes<br />
décisions, d’avoir des résolutions éternelles et pleines d’Amour.<br />
170
Donc, la réaction, écho et reflet émanent de notre cœur. En fait, il n’existe pas d’être<br />
extérieur nous haïssant et nous procurant des souffrances. En réalité nous infligeons des<br />
épreuves à nous-mêmes ; nous avons de l’aversion envers nous-mêmes.<br />
En réalité, tous les êtres nous sont amis, tous les êtres nous sont affectionnés, tous sont<br />
nos frères. Nous n’avons qu’à écarter de nous les tendances démoniaques de la colère, de<br />
l’aversion et de la jalousie, et à développer l’amour et la joie, notre vraie nature. Nous<br />
avons à certifier la vérité. Cela est la Sadhana importante à pratiquer au temps présent.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Lorsque nous sommes tous unis, tant de joie peut être vécue ensemble ! Mais comme<br />
chacun se sépare des autres, nous ne sommes plus en mesure de faire l’expérience de<br />
notre propre joie. Or, souvenons-nous que chaque parole, chaque acte, chaque pensée est<br />
simplement le reflet, réaction, écho.<br />
Vous pensez que les autres sont malveillants. Non, non ! C’est le reflet de vos propres<br />
défauts qui est vu dans les autres. Tout ce que nous voyons de mauvais est<br />
essentiellement reflet, réaction, écho de nous-mêmes. Il n’y a absolument aucune faute<br />
dans les autres. Il n’y a en eux que la pleine nature de l’Amour.<br />
Prema Ishvara Hai<br />
Easwara prema Hai<br />
L’Amour est Dieu, Dieu est Amour<br />
(Bhajan Hindi)<br />
Notre nature d’Amour surgira certainement du fond de notre cœur.<br />
Brahma est la forme de l’Amour et est tout Amour.<br />
Si l’Amour est relié à l’Amour il devient un précepte.<br />
Si votre Amour est intense, vous ferez l’expérience de la Sagesse Divine et obtiendrez la<br />
Béatitude.<br />
(Poème Telugu)<br />
Cette Béatitude Divine ne vous est pas inaccessible. Tout (ce que vous vivez) est<br />
simplement votre reflet, votre réaction, votre écho. L’air qui circule en ce moment, d’où<br />
vient-il ? Il est partout à la fois. Pouvez-vous le voir de vos yeux ? Pouvez-vous le saisir<br />
dans vos mains ? Lorsque vous admettez que vous ne pouvez ni le voir ni le saisir,<br />
affirmez-vous pour autant qu’il n’existe pas du tout ? De quelle façon pourriez-vous vivre<br />
s’il n’y avait pas d’air ? Donc, l’air est la forme de Dieu. Notre souffle vital lui-même est<br />
de l’air.<br />
Le vent est Dieu<br />
L’Amour est Dieu<br />
Vivez dans l’Amour<br />
La nature de l’Amour est caractérisée essentiellement par l’omniprésence. Nous n’avons<br />
donc aucune raison de chercher Dieu en un lieu particulier. Il est avec vous, à vos côtés,<br />
171
autour de vous. Il circule avec vous sans que vous L’aperceviez. Nous sommes<br />
l’expression de Dieu. Entretenez cette pensée et soyez heureux.<br />
Chaque fois que l’on vous nuit, pensez qu’il s’agit de votre propre réaction. Ne pensez<br />
pas « Quelqu’un veut me faire du mal ! ». Ne critiquez pas les autres. Ces attitudes sont<br />
naturelles pour notre culture sacrée de Bharat.<br />
Aidez toujours – Ne blessez jamais.<br />
Nos deux mains sont faites pour porter secours aux autres. Pourquoi Dieu nous a-t-Il<br />
donné les mains ? Il nous les a offertes pour pratiquer Tyâga et seulement Tyâga –<br />
renoncement. Offrons des dons en charité aux autres, aidons-les, secourons-les de toutes<br />
les façons possibles.<br />
A l’heure actuelle, l’homme ne prête plus son secours aux autres. Pourtant les versets<br />
sacrés des Védas affirment clairement :<br />
Na karmana, na Prajaya<br />
Dhanena Tyagenaike mritatvam anasuh<br />
L’immortalité ne peut être réalisée ni par l’action, la descendance ni par la richesse<br />
matérielle, mais uniquement par le sacrifice.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
A présent, en tous lieux, la pollution est l’unique spectacle que le monde nous offre.<br />
L’eau est polluée, les aliments sont pollués, la conduite des hommes est polluée, en<br />
somme la pollution est générale. Notre cœur seul possède la nature de l’Amour sacré ; il<br />
est constant et désintéressé. Les Védas en donnent la preuve en parlant ainsi de l’Atma :<br />
Nirgunam – Sans attribut<br />
Niranjanam - Pur<br />
Sanâtanam - Éternel<br />
Niketanam - Refuge ultime<br />
Nitya - Permanent<br />
Suddha – Sans tache<br />
Buddha - Conscient<br />
Mukta - Libre<br />
Nirmala svarupinam – Expression de la sacralité.<br />
Rendons constant notre sens du Sacrifice et accompagnons-le d’un Amour épanoui.<br />
Lorsque Tyâga – sacrifice, renoncement – et Prema – Amour – sont jumelés, ils<br />
deviennent la forme de la Totalité. L’Amour est réellement la forme de Dieu. L’Amour<br />
est Dieu, vivez dans l’Amour. Il faut que nous restions en état d’Amour. L’Amour doit<br />
être aimé et transmis aux autres. L’homme est tout Amour de la tête aux pieds, mais il<br />
l’emploie mal et assume une conduite perverse ; il se divertit de ses propres vices. Ce<br />
n’est certainement pas la Swabhâva – la nature essentielle des êtres humains. Vices et<br />
comportements pervers sont le propre des animaux, non des humains.<br />
172
Nous devons donc réaliser Dieu à travers l’Amour. Pour l’élévation des autres et du<br />
monde, nous devrions répéter la formule de bénédiction « Loka Samasta Sukhino<br />
Bhavantu – Puisse tous les gens du monde entier être heureux ».<br />
Nous récoltons exactement ce que nous avons semé. Les fruits que nous obtenons sont<br />
doux ou amers selon le type de plante que nous avons fait croître. Pourquoi subissonsnous<br />
tant de peines et de difficultés aujourd’hui ? Parce que nous avons planté l’arbre de<br />
nos mauvaises tendances et il en résulte que nous voyons le mal, nous entendons le mal et<br />
nous pensons au mal. Cette détresse doit être éloignée de nous.<br />
Ne regardez pas le mal, voyez le bien<br />
N’écoutez pas le mal, tendez l’oreille au bien<br />
Ne dites pas le mal, parlez du bien<br />
Ne pensez pas au mal, pensez au bien<br />
Ne faites pas le mal, faites le bien<br />
C’est le chemin qui mène à Dieu.<br />
Bien que l’homme ait cette nature sacrée, il ne la manifeste pas par la pratique. Nous<br />
devrions formuler de bonnes résolutions et développer des sentiments doux et joyeux.<br />
Dès lors, et à cette condition, les résultats obtenus seront éternels et vrais. Mais si<br />
quelqu’un sème de mauvaises graines et prétend à de bons fruits, il attendra en vain, car<br />
ceux-ci n’apparaîtront jamais. Prenons garde à semer uniquement des graines douces et<br />
excellentes. Les fruits que nous en obtiendrons seront alors pure béatitude.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Tout le bien et tout le mal qui existent en ce monde dépendent exclusivement des<br />
décisions humaines. Lorsque de bonnes résolutions émaneront des hommes, leur vie<br />
entière sera bonne et le monde sera transformé en un paradis terrestre. Cultivons en nous<br />
des sentiments Divins, toujours neufs, bon et doux. Dès lors nous deviendrons des êtres<br />
humains authentiques.<br />
Il ne suffit pas d’avoir un estomac, des jambes et des bras pour être un homme. C’est la<br />
qualité de notre mental qui prouve que nous sommes humains. Il est donc essentiel de<br />
purifier notre mental. Nous devons semer de bonnes résolutions. Dans le futur, elles<br />
prendront la forme de résultats positifs.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Depuis l’antiquité, notre pays sacré de Bharat a donné ainsi au monde l’exemple de la<br />
noblesse et de la joie. Pour quelle raison ce pays de Bharat, si pur et si sacré, se trouve-til<br />
à présent dans une situation aussi lamentable ? Ce sont les effets des actions que nous<br />
avons commises. Agissons correctement et nous aurons de bons résultats. Si nous<br />
veillons attentivement à ce point, tout se transformera en positif.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
173
La qualité de votre Amour est indescriptible. Tant de personnes se sont rassemblées ici<br />
avec Amour et créent ainsi la Forme cosmique de Bharat. Tous les savants contemporains<br />
parlent de « Pouvoir cosmique ». Où trouve-t-on ce Pouvoir cosmique ? Les êtres<br />
humains détiennent en eux-mêmes la plus grande Puissance cosmique. L’univers entier<br />
est présent en l’homme. Cette Puissance cosmique et toutes les autres puissances qui<br />
demeurent en l’homme se manifestent à l’extérieur de lui comme reflet, réaction, écho.<br />
Il n’existe aucune puissance supérieure à l’être humain. L’homme est en effet<br />
l’expression du bon Pouvoir et Divin. Il ne devrait donc jamais imaginer être faible et<br />
insignifiant. Il n’existe, dans tout l’univers, aucune puissance supérieure à vous. Vous<br />
pensez sans doute que certaines bombes atomiques ou à hydrogène ou encore au<br />
nitrogène sont très puissantes, mais en vérité, aucune bombe n’est plus forte que vous. La<br />
pensée de l’homme est toute-puissante. Malheureusement, bien qu’ayant en lui cette<br />
Puissance sacrée, l’homme est incapable de la comprendre.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Protégez donc la puissance de l’Amour qui réside en vous. Partagez cet Amour avec tout<br />
un chacun et transformez en Amour le monde tout entier. Aucune affliction, aucune<br />
souffrance, aucune difficulté n’entravera plus votre route.<br />
Toutes les puissances sont en vous. Contemplez-les, cherchez à les connaître avec un<br />
sentiment intérieur. Comme les séismes se manifestent en sortant de la terre, ainsi les<br />
sentiments sacrés s’expriment en jaillissant de votre cœur.<br />
Notre pays sacré de Bharat ne subira absolument aucune épreuve ni aucune souffrance. Il<br />
faut que tout le monde soit heureux et que toutes les formes de vie soient sereines. C’est<br />
ce que Je souhaite. Chaque être humain devrait être plein d’Amour ; il ne devrait voir que<br />
l’Amour et rien d’autre. Nous voyons les scènes du monde en rapport à la couleur des<br />
verres de lunettes que nous portons. C’est pourquoi il importe de mettre les verres de<br />
l’Amour. Ainsi vous deviendrez pleins d’Amour.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Ainsi, contemplez le Nom du Seigneur et rendez service aux autres, pour le progrès et<br />
l’amélioration du monde. Même si vous ne pratiquez aucune ascèse, même si vous<br />
commettez des fautes et n’accumulez pas de mérites, si vous faites du Seva avec Amour,<br />
toute action devient méritoire.<br />
Je souhaite, et donne Ma bénédiction à cet effet, que ce pays de Bharat puisse très bientôt<br />
être sain et sauf et plein de joie, qu’il puisse progresser et que son progrès soit un<br />
exemple pour le monde entier. Par ces mots, Je conclus Mon discours.<br />
(Sri Guru Gobind Singhji Stadium, Nanded)<br />
174
LA VIE DE KRISHNA<br />
Krishna Janmastami<br />
11 août 2001<br />
(Swami chante)<br />
Nâsti Lobha Samo Vyâdhi<br />
Nâsti Krodha Samo Ripuhi<br />
Nâsti Daridryavate Dukham<br />
Nâsti Prâpti Najankuran<br />
Il n’y a pas de pire maladie que l’avidité<br />
Il n’y a pas de pire ennemi que la colère<br />
Il n’y a pas de peine plus grande que l’état de misère<br />
Il n’y a pas de plus grande fortune que la sagesse<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Nâsti Lobha Samo Vyâdhi – Il n’y a pas de pire maladie que l’avidité.<br />
Il n’existe pas de maladie plus grave que l’avidité (ou l’avarice). Les maladies ne se<br />
limitent pas au corps physique seulement ; elles affectent aussi les sens et le mental.<br />
L’histoire du Mahabharata vous enseigne quelle défaite cuisante frappa Duryodhana et<br />
Dussasana, en conséquence de leur avidité. Ainsi, l’avidité peut être comparée à une<br />
longue maladie.<br />
Comme il n’y a en Moi aucune trace d’avidité, Je ne souffre d’aucune maladie, Je suis<br />
toujours en parfaite santé.<br />
Nâsti Krodha Samo Ripuhi – Il n’y a pas de pire ennemi que la colère.<br />
Il n’existe pas au monde un plus grand ennemi. Je n’éprouve de colère envers personne.<br />
Personne n’a d’aversion à Mon égard ; J’aime tout le monde et tous les êtres M’aiment.<br />
Une Vie unique est présente en tous les êtres vivants. Le monde est un foyer dans lequel<br />
les êtres sont membres de la famille universelle. Mais la colère est la cause principale de<br />
toutes les différences. En vérité, il n’existe en Moi absolument aucune colère ni aucune<br />
aversion. Tous les êtres M’appartiennent et ils M’aiment tous.<br />
Nâsti Daridryavate Dukham – Il n’y a pas de peine plus grande que l’état de misère :<br />
La pauvreté engendre l’affliction ; Je ne suis pas pauvre ; Ma richesse est Mon Amour ;<br />
Ma fortune est Mon Tyâga – renoncement, sacrifice – Comment pourrais-Je, possédant<br />
de si grands Biens, être avide ou avare ? Je ne connais donc absolument aucune pauvreté.<br />
175
Je n’ai pas ces trois défauts (avidité, colère, misère) ; en être dépourvu est essentiel pour<br />
chaque personne. C’est la raison pour laquelle Je suis toujours dans la béatitude. La<br />
haine ? Il n’y en a pas l’ombre ! La pauvreté ? Elle n’existe point ! Dès lors, pourquoi<br />
devrais-Je voir les différences ? Pourquoi devrais-Je avoir de l’anxiété ? Je ne la connais<br />
pas et ne la connaîtrai jamais.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Le sage Garga était le précepteur des Kauravas et des Pandavas. Il était le précepteur<br />
attitré du clan des Yadavas. C’était un grand érudit et un grand Jnâni – sage, connaisseur<br />
du Brahman ; il possédait de vastes connaissances. Il se présenta à la maison de Nanda et<br />
de Yashodâ pour la cérémonie de l’attribution du nom à l’enfant (Krishna). Il déclara « Je<br />
ne vois pas, en ce cas précis, les signes dont on entendait parler de mon temps, c’est-àdire<br />
que les Avatars venant en ce monde sont de trois couleurs différentes : sukla – blanc,<br />
aruna – rouge – et pîta – jaune. Cet enfant est de couleur « krishna » sombre, foncé ; le<br />
nom « Krishna » est donc le plus approprié à l’enfant. Il sanctifiera son nom. »<br />
Après la cérémonie, Garga perçut clairement les ondes du futur et expliqua aux parents<br />
plusieurs miracles et mystères qui auraient lieu dans la vie de Krishna. Ensuite il s’en<br />
alla.<br />
Quelques années passèrent. Garga revint à la maison de Nanda et de Yashodâ et chercha<br />
à voir Gopala (Krishna) et son frère Balarâma. Krishna était très espiègle. Il revenait<br />
justement à la maison, après avoir fait le tour des habitations voisines. Yashodâ enferma<br />
l’enfant dans une chambre.<br />
Garga avait l’habitude de cuisiner lui-même sa nourriture ; il n’aurait jamais mangé une<br />
nourriture préparée par quelqu’un d’autre. Il s’occupait lui-même de ses propres<br />
nécessités. Yashodâ lui fournit des provisions. Il dit « Mère, le temps me manque.<br />
Donnez-moi du Jaggery, de la farine de blé et du lait, je confectionnerai un pudding. » A<br />
cette époque, il n’y avait pas de sucre raffiné ; on préparait les desserts avec de la<br />
mélasse. Il prépara son pudding et le versa dans un plat.<br />
Garga était un grand fidèle de Vishnu. Il s’assit et psalmodia les différents noms de<br />
Vishnu. Entre-temps, l’enfant Krishna que Yashodâ avait placé dans une chambre, vint<br />
en courant et avala tout le pudding du plat. Entendant un bruit, Garga ouvrit les yeux et<br />
vit Gopala manger sa nourriture. Alors, il appela Yashodâ et lui dit « Mère, voyez-vous<br />
ce que fait votre enfant ? J’ai faim. J’avais l’intention de manger rapidement, mais je<br />
voulais commencer par offrir ma nourriture à Vishnu ; mais voilà ! Krishna est venu et a<br />
tout mangé ! »<br />
Yashodâ prit l’enfant par la main et le repoussa en disant « Mon petit, Garga est le<br />
précepteur éminent, suprêmement sacré et profondément instruit de notre famille<br />
Yadavas. Est-il admissible que Tu manges avant une personne aussi respectable ? Notre<br />
devoir naturel est d’honorer nos hôtes. »<br />
176
Alors Krishna répondit « Maman, Je suis venu parce qu’il M’a appelé ; Je ne serais pas<br />
venu de Ma propre initiative. » Yashodâ se tourna vers Garga et lui demanda « Swami,<br />
pourquoi avez-vous appelé l’enfant ? » - « Mère, je ne L’ai pas appelé. » Krishna<br />
intervint sur le champ et dit « Garga, ne dites pas de mensonges. A qui avez-vous adressé<br />
vos prières ? A Moi ! Vous M’avez prié de manger et à présent Je mange. Il n’est pas<br />
juste de vous lamenter. »<br />
Garga réfléchit un instant et réalisa que Vishnu et Krishna étaient un Tout. « J’ai prié<br />
Vishnu et c’est Krishna qui est venu et a mangé » Il mangea la nourriture que Krishna<br />
avait laissée et se sentit rassasié.<br />
Quand naquit réellement Krishna ? Il naquit en l’an -3228 avant J.C., au mois de juillet,<br />
le 20 à trois heures du matin. Nous sommes à présent en l’an 2001 après J.C. L’âge de<br />
Krishna est donc de 5.229 ans. Il naquit au mois de Sravanam –juillet / août – en ce jour<br />
sacré de Bahula Astami – le 8 e jour du décours de la lune – sous l’étoile Rohini. A cause<br />
de cette coïncidence entre l’étoile Rohini et Astami, le jour de la naissance de Krishna,<br />
plusieurs miracles extraordinaires eurent lieu en ce monde.<br />
A cette époque, vivait à la cour du roi Kamsa une démone appelée Balahantaki, dont<br />
personne ne connaissait le nom véritable. Les gens la surnommaient Pûtanâ. Celle-ci<br />
avait l’habitude de visiter tous les villages, tous les hameaux, entrant dans chaque<br />
maison. Chaque fois qu’elle entendait les vagissements d’un nouveau-né, elle le<br />
nourrissait de son lait empoisonné et le tuait.<br />
Au cours de ses pérégrinations, elle arriva dans le village de Repalle (Brindavan) et<br />
s’arrêta en face de la maison de Yashodâ. Elle se transforma en une femme fascinante et<br />
entra dans la maison. Elle prit dans ses bras l’enfant Krishna qui était couché dans son<br />
berceau et commença à le nourrir de son lait. Krishna ne réagit point. Avec son lait, la<br />
démone Lui donnait du poison, mais Krishna téta, téta, téta, jusqu’au point de lui sucer<br />
tout le sang du corps et de la faire tomber évanouie.<br />
Entendant le bruit sourd de la chute, Yashodâ se précipita auprès de l’enfant. « Ah !<br />
Quelle démone ! Regarde quel monstre ! » s’écria-t-elle en proie à l’effroi. « Krishna,<br />
pourquoi T’es-Tu approché d’elle ? » Il répondit « Maman, Je ne Me suis pas approché<br />
d’elle ; c’est elle qui est venue à Moi. Elle est venue avec l’intention de Me tuer. C’était<br />
Mon devoir de tuer Pûtanâ. »<br />
Après cet épisode, Krishna grandit rapidement. Il jouait avec les enfants de Repalle. Il<br />
avait l’habitude de Se joindre à eux et d’emmener les vaches dans la forêt. Pendant que<br />
celles-ci broutaient paisiblement l’herbe verte du bois, Krishna jouait avec Ses camarades<br />
vachers et leur donnait beaucoup de joie.<br />
Un jour, tandis qu’ils se divertissaient ainsi, ils oublièrent le temps et perdirent leurs<br />
vaches. Les animaux, tout en broutant, étaient entrés peu à peu dans une autre forêt. Un<br />
feu dévorant se déchaîna soudainement dans cette forêt et les enfants, le voyant, en furent<br />
sidérés d’effroi. « Krishna, quel sera notre destin ? Qu’est-il arrivé à nos vaches ? Peux-<br />
177
Tu les protéger ? » Ils invoquèrent ainsi Krishna. « Mes amis, n’ayez crainte ! Fermez les<br />
yeux pendant quelques instants. Tout cela cessera. »<br />
Les jeunes vachers n’auraient pour rien au monde désobéi aux ordres de Krishna. Ils<br />
faisaient exactement ce que Krishna leur disait de faire ; ils fermèrent donc les yeux.<br />
Après quelques minutes, le feu fut complètement éteint. Les vaches sortirent de la forêt et<br />
les enfants assistèrent à la scène. Ils découvrirent ainsi les lîlas – jeux, miracles,<br />
extraordinaires et merveilleux de Gopala. Ils retournèrent à leur village et informèrent de<br />
l’épisode tous les habitants, racontant à chaque famille les paroles de leur Gopala. « Quel<br />
feu géant ! Personne n’aurait pu maîtriser un feu aussi puissant ; Krishna seul en fut<br />
capable ; Krishna n’est pas un être ordinaire, Il est sans aucun doute une incarnation de<br />
Dieu ». Ils déclaraient cela à tous les habitants du village. Le jour suivant, Krishna<br />
emmena à nouveau les vaches au pâturage, en compagnie des jeunes vachers.<br />
Sur le sentier spirituel, les femmes sont les êtres qui reconnaissent le plus aisément le<br />
Principe de la Divinité. Ce sont elles qui font en sorte que la Divinité de l’Avatar soit<br />
reconnue immédiatement.<br />
Après avoir joué pendant quelques temps, Krishna déclara « J’ai faim ! » Un jeune vacher<br />
s’approcha de Lui et Lui proposa « Que pouvons-nous faire, Swami ? Je vais jusqu’au<br />
village et en rapporte un peu de nourriture. » - « Non, ce n’est pas la peine, dit Krishna.<br />
Tout près d’ici, des Brahmanes font un Yagna – rite sacrificiel. Allez chez eux et ditesleur<br />
« Notre Gopala a faim, donnez-nous un peu de nourriture pour Lui ».<br />
Les enfants se rendirent au lieu indiqué par Krishna. Ils adressèrent leur requête aux<br />
brahmanes ; ceux-ci répondirent « C’est impossible ! Qui est ce Gopala ? Un gardien de<br />
vaches ? Nous n’avons rien à voir avec Lui. Après que la cérémonie d’adoration aura été<br />
complétée, après le Purnâhuti – oblation finale – et après que nous aurons tous mangé,<br />
nous vous donnerons en Prasad les restes de cette nourriture bénite. »<br />
Les jeunes vachers revinrent tout désappointés et racontèrent les faits à Krishna. Il leur<br />
dit « Les mères connaissent la souffrance de leurs enfants, mais qu’en savent les pères ?<br />
Allez, adressez-vous aux femmes des brahmanes et demandez-leur de la nourriture. »<br />
Les enfants s’approchèrent des femmes qui préparaient plusieurs mets. « Mères, nous<br />
venons à vous parce que notre Krishna est affamé. Il nous a dit de vous demander de la<br />
nourriture pour apaiser Sa faim ». – « Oh, mes enfants ! Dieu Lui-même, qui procure la<br />
nourriture à tout le monde, nous demande à manger ! Avons-nous une telle bonne<br />
fortune ? »<br />
Elles emballèrent toutes sortes d’aliments et en firent des paquets ; puis, sans rien dire à<br />
leurs maris, elles les portèrent à Krishna. Elles Lui servirent gentiment toutes leurs<br />
préparations. Après que Krishna et les jeunes vachers furent rassasiés, Krishna dit<br />
« Mères, vos maris vous attendent. A présent retournez chez vous. »<br />
178
Kartavyam Yogamyuchate<br />
Est Yoga l’accomplissement de son devoir.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Il leur dit « Faites votre devoir, ne tardez pas, rentrez chez vous. » Toutefois leurs esprits<br />
refusaient de partir. Elles pensaient « La proximité de Krishna est notre fortune » et elles<br />
se sentaient pleines de joie.<br />
Elles retournèrent chez elles et tandis qu’elles racontaient toute l’histoire à leurs maris,<br />
ceux-ci changèrent d’attitude mentale sous l’effet de la Mâyâ de Krishna, car Il est le Lîla<br />
Manusha Vigraha – le charme sous forme d’un corps humain. Ils étaient tout joyeux et<br />
demandèrent à leurs épouses « Avez-vous apporté un peu de Prasad pour nous de la part<br />
de Krishna ? » Elles distribuèrent ce Prasad entre tous les Brahmanes présents.<br />
La nuit tombait et les jeunes vachers s’acheminaient vers leurs demeures respectives.<br />
Soudain, en travers du chemin, apparut un démon sous forme d’un serpent énorme,<br />
allongé sur le sol. C’était, lui aussi, un démon envoyé par Kamsa, et appelé Agadha. Si ce<br />
monstre ouvrait la gueule, il pouvait même faire disparaître une voiture entière ; il avait<br />
une gueule immense. Il avala toutes les vaches et était prêt à manger les jeunes vachers ;<br />
les gamins invoquèrent Krishna « Krishna, Krishna, Krishna ! Tu es notre seul refuge ;<br />
toutes nos vaches ont été englouties. Que dirons-nous à nos parents en rentrant chez<br />
nous ? » Krishna leur répondit « Ne vous hâtez pas, calmez-vous. Vous n’avez aucune<br />
raison d’être affligés ; Je vais remédier à cette situation. »<br />
Krishna entra dans la gueule du monstre et une fois à l’intérieur, Il se gonfla en une forme<br />
gigantesque. Le serpent fut déchiré en lambeaux et mourut. Les enfants étaient témoins<br />
des gestes extraordinaires de Krishna et ils diffusèrent les nouvelles de Ses exploits de<br />
jour en jour davantage. Ils racontèrent ces faits fantastiques à tous les habitants de<br />
Gokulam. Ils firent l’expérience de Lîlas de ce type à chaque instant de leur jeunesse.<br />
Kamsa assistait à ces événements et réalisa tout à coup « Il est impossible de tuer ce<br />
garçon !» Il prit alors une décision ; il pensa bon d’envoyer son ministre Akrura auprès de<br />
Krishna, car il savait qu’une bonne entente existait entre lui et Krishna. Kamsa appela<br />
donc Akrura et lui dit « Amène ici Krishna et Balarâma afin qu’ils participent à notre<br />
Yagna – rituel ». Akrura n’avait pas grande envie de faire venir les deux jeunes ; il était<br />
effrayé en pensant « Kamsa est un démon. Que va-t-il faire à ces enfants ? » Toutefois, il<br />
ne pouvait contrevenir aux ordres du roi. Il obéit donc et conduisit le char vers Repalle<br />
(Brindavan).<br />
Balarâma et Krishna prirent place sur le char. Akrura les emportait vers Kamsa, mais<br />
toutes les Gopis entravèrent le chemin en suppliant « Krishna, ne nous abandonne pas !<br />
Qui nous protègera ? Kamsa est un grand démon. Si Tu restes auprès de lui, Il pratiquera<br />
sur Toi toutes sortes de sortilèges. N’y va pas ! » Elles se couchèrent sur le sol pour<br />
bloquer la course du char. Mais Krishna les instruisit en rapport aux circonstances ; Il leur<br />
parla si bien, avec une telle douceur et une telle humilité qu’Il les fit s’écarter docilement.<br />
179
Ils arrivèrent dans la cité de Mathura. Il y avait là une femme naine et bossue appelée<br />
Kubja. Elle apportait à Kamsa une grande variété de parfums, car c’était sa tâche<br />
quotidienne. Krishna s’approcha d’elle et demanda « Mère, petite mère naine, vous<br />
portez tous ces encens ! A qui sont-ils destinés ? » Elle dit « Mon enfant ! Tu ne sais rien<br />
de tout ceci ; notre Kamsa est un empereur, il aime beaucoup les huiles parfumées que je<br />
lui porte pour s’en oindre le corps.<br />
Krishna et Balarâma éclatèrent de rire. Ils vinrent tout près d’elle. Krishna posa Son pied<br />
sur les deux pieds de la naine et mit Sa main sous son menton, puis Il la tira vers le haut.<br />
Toute naine et bossue qu’elle était, Kubja s’allongea et obtint une forme parfaite. Elle fut<br />
incapable de contenir sa joie et se précipita chez Kamsa.<br />
Tyagaraja chante ceci :<br />
(Swami chante)<br />
Est-il possible de connaître les Lîlas du Seigneur ?<br />
On ne peut exprimer en paroles la force de Tes prodiges.<br />
Le Créateur Lui-même est-Il en mesure de vanter Tes prouesses ?<br />
O Krishna, j’attends impatiemment la venue de Ta Grâce.<br />
Ecoute ma complainte et sauve-moi !<br />
Tu ramenas à la vie le fils du Précepteur<br />
que Yama (dieu de la mort) avait emporté en son domaine.<br />
Tu écrasas l’orgueil du Serpent Kaliyu.<br />
Tu libéras de prison Vasudeva et Devaki.<br />
Tu sauvas Draupadi -aux -beaux -yeux,<br />
lorsque, humiliée, elle invoqua « ô Krishna ! »<br />
Tu soulageas Kuchela de ses tourments.<br />
Tu fis disparaître les bosses de Kubja-la-tordue.<br />
Tu protégeas parfaitement les Pandavas.<br />
Tu assuras Ta protection aux 16.000 Gopis<br />
On ne peut exprimer en mots la force de Tes prodiges.<br />
Brahmâ Lui-même est-Il en mesure de vanter Tes prouesses ?<br />
O Krishna, j’attends impatiemment la venue de Ta Grâce<br />
Ecoute ma complainte et sauve-moi !<br />
On ne peut exprimer en mots la force de Tes prodiges.<br />
(Poème Telugu)<br />
Cette histoire surprenante fit rapidement le tour du village. A partir de ce moment-là,<br />
Kamsa devint encore plus haineux. Il organisa une rencontre de pugilat. Dans cette<br />
rencontre, il n’y avait ni perdant ni vainqueur. Les enfants firent leur entrée dans la lutte ;<br />
ils saisirent par le cou Kamsa qui était assis sous le dais et observait de haut toute la<br />
scène ; ils le tirèrent et le firent chavirer ; Krishna posa le pied sur l’estomac de Kamsa et<br />
l’écartela. Le démon mourut.<br />
Kamsa avait deux épouses, deux sœurs appelées Asti et Prâpti. Aussitôt après la mort du<br />
démon, ces deux jeunes femmes se trouvèrent dans l’impossibilité de rester dans ce<br />
village. Elles retournèrent chez leur père et lui racontèrent les derniers événements. Ce<br />
180
père était Jarâsandha, roi de Magadha. Dès qu’il entendit la nouvelle de la mort de son<br />
gendre, sa colère s’intensifia encore davantage. Il se prépara à tuer Krishna et Balarâma.<br />
Il vint à plusieurs reprises à leur rencontre pour se battre avec eux, mais à chaque fois il<br />
subit une défaite. Se voyant dans l’incapacité de les dominer, il finit par se retirer,<br />
profondément humilié.<br />
Ainsi, tous les Lîlas de Krishna servaient essentiellement à tuer les démons et à protéger<br />
le juste sentier, autant qu’à diffuser les principes de la bonne conduite. C’était un Dharma<br />
valable pour le Dwapara Yuga – l’âge de bronze – mais non pour les autres Yugas.<br />
L’homme doit être corrigé dans toute la mesure du possible par des paroles douces et par<br />
le bon exemple.<br />
En ce temps-là, Krishna manifestait Ses Lîlas de cette façon.<br />
Un jour, une vendeuse de fruits, s’arrêta juste en face de l’habitation de Krishna, avec son<br />
panier plein de fruits. A cette époque, on n’achetait pas de fruits en échange d’argent, on<br />
en faisait le troc contre des graines de riz.<br />
Lorsque la vendeuse de fruits aperçut Krishna et Balarâma, elle fut si heureuse qu’elle en<br />
oublia tout le reste. Elle les appela, choisit pour eux de bons fruits et les leur mit dans la<br />
bouche. Krishna lui dit « Mère, puisque J’ai mangé vos fruits, Je dois vous donner<br />
quelque chose en échange ; Je n’accepte pas de manger ces fruits gratuitement. »<br />
Il entra dans la maison et en rapporta des graines de riz dans Sa main délicate; les graines<br />
sautèrent de tous côtés sur le chemin. Une toute petite quantité était restée dans Sa main<br />
et Il la versa dans le panier de la vendeuse.<br />
La femme était plongée dans la béatitude, elle n’avait plus une seule pensée ; elle ne se<br />
posait pas de questions du type « Qu’est-ce que tout ceci ? Je travaille dur pour vendre<br />
ces fruits et pour gagner ma vie » Non ! Elle rentra chez elle et posa le panier à terre.<br />
Celui-ci étincelait de l’éclat de diamants. Toutes les graines de riz que Krishna avait<br />
posées dans le panier s’étaient transformées en diamants !<br />
Les Lîlas de Krishna sont inexprimables, inconcevables et incompréhensibles pour<br />
l’esprit humain. Les Upanishads disent :<br />
Yato Vacho Nivartante Apraya Manasa Saha<br />
Les pensées et les mots sont futiles et n’en saisissent pas la nature.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
On ne peut décrire ces Lîlas par le recours de la pensée et de la parole. Les jeunes<br />
vachers, compagnons de Krishna, firent amplement l’expérience de ces Lîlas et ils<br />
rendirent leur vie significative.<br />
La vie d’alors était considérée comme profondément sacrée. Les gens ne pensaient jamais<br />
à se faire mutuellement du tort, mais seulement à s’entraider. Tout le monde s’aidait et<br />
181
par conséquent, ils reconnaissaient pleinement Dieu ; il est essentiel que nous offrions<br />
notre secours aux autres. Personne ne devrait infliger de souffrances aux autres ; nous ne<br />
devrions jamais blesser personne, dans toute la mesure du possible.<br />
Aidez toujours, Ne blessez jamais.<br />
S’en tenant à ce principe, beaucoup de gens reconnurent aisément la grandeur de la<br />
Puissance Divine. Actuellement, la situation n’est pas différente, mais certaines rumeurs<br />
se diffusent. On dit que <strong>Sai</strong> <strong>Baba</strong> est fâché avec ceux-ci et avec ceux-là. <strong>Sai</strong> <strong>Baba</strong> n’est en<br />
colère avec personne et personne n’est fâché avec Bhagavan (applaudissements). Tout le<br />
monde L’aime et personne n’a d’aversion envers Lui.<br />
Dans le monde entier, chacun sait dans les moindres détails tout ce que Je fais. Vous<br />
savez tous comment ce système éducatif est appliqué. Habituellement, lorsqu’un enfant<br />
naît dans une famille, pour l’inscrire à l’école les parents doivent débourser 20.000 ou<br />
30.000 roupies en guise de « dépôt » ; dans nos collèges, de la classe maternelle jusqu’à<br />
la licence universitaire, on ne prélève aucun frais d’inscription. Même pour un doctorat,<br />
l’étudiant n’a aucun frais à soutenir. Nous ne demandons pas un seul centime à nos<br />
étudiants. Toutes les études sont gratuites. Nous avons éduqué plusieurs milliers de<br />
jeunes. Ces choses sont sues dans le monde entier.<br />
De même, lorsqu’un malade nécessite une opération du cœur, certains hôpitaux<br />
demandent 200.000 ou 300.000 roupies. Dans quelle condition se trouvent les pauvres ?<br />
Comment peuvent-ils se procurer autant d’argent ? Donc, ça ne va pas. Voulant soigner<br />
ce type de maladie chez tous ceux qui en ont besoin, J’ai ou plutôt nous avons construit<br />
l’Hôpital Super-Spécialisé (applaudissements).<br />
Nous ne recevons absolument rien de la part du Gouvernement. Ici non plus, aucun de<br />
nos enseignants ne reçoit le moindre centime en salaire de la part du Gouvernement.<br />
C’est Moi qui leur donne tout. Les salaires des enseignants croissent de jour en jour, mais<br />
peu importe, nous suivons les barèmes nationaux et respectons les dispositions officielles,<br />
pensant qu’il ne faut pas leur désobéir.<br />
En ce qui concerne l’Hôpital, il y a déjà dix ans que le Super-Speciality Hospital de<br />
Puttaparthi a été inauguré. On y a pratiqué 12.000 opérations à cœur ouvert. Qui a<br />
sauvegardé la vie de ces 12.000 personnes ? En janvier dernier, nous avons inauguré un<br />
Super-Speciality Hospital à Bangalore. 1.500 opérations y ont été pratiquées en six mois<br />
(applaudissements). Là encore, qui a aidé tous ces patients ?<br />
Les appointements de chaque médecin doivent être obligatoirement de 100.000 roupies.<br />
« Ne protestez pas. C’est Moi qui paie, quelle objection y trouvez-vous ? » Leur parlant<br />
ainsi, Je fis cesser leurs contestations. Personne ne doit désobéir aux règlements et aux<br />
dispositions de loi ; c’est ainsi que tout se déroule.<br />
Parlons encore du « Water Project » (Projet d’eau potable), le réseau de distribution<br />
d’eau potable. Encore à présent, dans le district d’Anatapur, certains villages souffrent de<br />
182
manque d’eau potable. J’ai dépensé environ 3 milliards de roupies pour que l’eau soit<br />
distribuée ; mais à Mahbûbnagar, dans la zone de Telangana (dans le Sud de l’Andhra<br />
Pradesh), les gens ont de graves problèmes d’eau.<br />
L’ingénieur en chef Kondal Rao est venu et Je lui ai demandé « Prépare un plan pour<br />
cette zone. Combien cela nous coûtera-t-il ? » Il Me répondit « Je pense qu’il faudra<br />
investir 600 millions de roupies, Swami ! » - « Ne fait pas attention à l’argent nécessaire.<br />
Quoi que cela puisse coûter, il faut que tous ces gens aient de l’eau potable. Il faut leur<br />
donner de l’eau sans interruption. On ne peut pas se contenter de forer de simples puits<br />
artésiens ». Ainsi, nous avons puisé l’eau de la rivière Krishna et le coût des travaux<br />
s’élève à 1 milliard 100 millions de roupies.<br />
Une fois ces travaux achevés, nous avons entrepris d’étendre le réseau à un autre district,<br />
celui de Medak. Là aussi nous travaillons pour offrir de l’eau potable à tous les habitants.<br />
Ensuite viendront les zones de Warangal et Telangana. Les requêtes nous parviennent de<br />
nombreux villages. Nous devons offrir ce type de secours à la population, dans toute la<br />
mesure du possible.<br />
Ces mains sont toujours engagées dans l’aide et n’ont jamais heurté personne<br />
(applaudissements), mais certaines gens ne le supportent pas. Il y a des jaloux qui<br />
inventent toutes sortes d’histoires fausses et les diffusent. Je ne Me préoccupe pas de ces<br />
choses et Je considère Ma pratique comme essentielle.<br />
Personne n’éprouve d’aversion à Mon égard, personne n’a d’antipathie pour Moi. Quelle<br />
en est la raison ? Comme J’aime tout le monde, tout le monde M’aime en retour<br />
(applaudissements). Le monde entier est une grande famille. Qui devrait se battre contre<br />
qui, dans cette famille ? Quelle est la place de la jalousie et de l’aversion ? Des<br />
sentiments de ce type proviennent de l’imagination de certains ; mais qui que soient ceux<br />
qui les créent, ma Vérité n’en reste pas moins Ma Vérité.<br />
Satyam Bruyat, Priyam Bruyat<br />
Na Bruyat Satyam Apriyam<br />
Exprime la vérité d’une façon plaisante.<br />
Ne dis pas ce qui est vrai, mais inacceptable.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Il n’existe pas, en cet Univers, de Dieu supérieur à la Vérité. En effet :<br />
La Vérité est Dieu,<br />
L’Amour est Dieu,<br />
Vivez dans l’Amour.<br />
Pratiquons assidûment ces deux valeurs (Amour et Vérité). Je vous ai parlé de la richesse<br />
qui est en Moi. L’Amour est Ma fortune et Tyâga – renoncement, sacrifice - est Ma<br />
réjouissance. Quelle plus grande joie pourrais-Je vivre ? C’est grâce à cette joie que J’ai<br />
été en mesure d’accomplir toutes ces activités depuis si longtemps.<br />
183
Il n’y a absolument aucune raison de nous préoccuper. Toutes Mes activités seront<br />
victorieuses. Ce que nous entreprenons est bon ; si nos activités sont positives, il n’y a<br />
aucune nécessité de craindre quoi que ce soit. L’aide nous parviendra naturellement.<br />
A l’heure actuelle, personne n’est au courant de la situation. Personne ne sait exactement<br />
ce qu’il en est de Mes oeuvres. A Bangalore, nous avons construit le Super-Speciality<br />
Hospital. Bon ! Mais pour combien de temps peut-il se maintenir en fonction ? La somme<br />
des frais de fonctionnement s’élève à 30 millions de roupies par mois. En effet, chaque<br />
patient a besoin de médicaments, d’ampoules, de valves (pour le cœur) ; tout ce matériel<br />
doit être importé des Etats-Unis. A l’hôpital de Puttaparthi, les frais généraux sont de 20<br />
millions de roupies par mois.<br />
Nous ne recevons rien de la part du Gouvernement, et nous ne voulons rien demander,<br />
pas même un centime.<br />
Puis vient le secteur de l’éducation. Nous avons des collèges à Prashanti Nilayam,<br />
Anantapur, Bangalore, Rajahmandry et Muddenahalli. Ils coûtent environ 10 millions de<br />
roupies par mois.<br />
Faisant la somme de tout ceci, Je devrais débourser 60 millions de roupies chaque mois.<br />
D’où les obtenir, afin de les payer ? En fait, nous payons, sans en donner aucune<br />
information au Gouvernement. Dans toute la mesure du possible, nous assumons nos<br />
propres responsabilités.<br />
Je pensais que si l’on place à termes un capital de 6 milliards de roupies, c’est-à-dire 3<br />
milliards pour l’Hôpital de Bangalore, 2 milliards pour celui de Puttaparthi et 1 milliard<br />
pour les collèges, si tout cela est déposé en une somme unique, les intérêts suffiraient à<br />
maintenir ces œuvres.<br />
Si nous déposons cette somme en banque aujourd’hui, peut importe qui intervient ou ce<br />
que l’on fait, elle produira des intérêts pour le restant de l’existence de ces institutions.<br />
Les soins aux malades et l’éducation aux jeunes pourront continuer, et beaucoup de gens<br />
recevront de l’aide. C’est à cela que Je pensais.<br />
Je ne demande rien à personne. Tant de fidèles sont rassemblés ici ; Je ne demande<br />
aucune intervention de leur part. Ma main se tend toujours pour donner et non pour<br />
recevoir. Ma main n’est prête à recevoir que votre Amour. Toutefois, les gens ne<br />
comprennent pas. Je ne désire absolument rien par nécessité personnelle.<br />
La nouvelle est arrivée aujourd’hui. Lundi dernier, une somme équivalente à 6 milliards<br />
de roupies (25 millions US) a été envoyée des États-Unis. Ce que Je pensais, c’est-à-dire<br />
3 milliards pour l’Hôpital de Bangalore, 2 milliards pour celui de Puttaparthi et 1 milliard<br />
pour le secteur de l’Education, déposés à termes, donneront un intérêt suffisant pour<br />
continuer notre oeuvre sans aucune limite, pour le restant de l’existence.<br />
184
Je n’ai jamais aucun désir, Je suis totalement désintéressé, de la tête jusqu’aux pieds. Je<br />
n’ai absolument aucun égoïsme. Si l’on demandait à quelqu’un de donner 1 milliard en<br />
charité, le donnerait-il ? Non, personne ne le donnerait. Et pourtant, une seule personne<br />
fait un don de 6 milliards (applaudissements). Nous n’avons pas de relation directe avec<br />
cette personne. Il a simplement dit « Swami, placez cette somme à termes pour les<br />
Hôpitaux de Bangalore et de Puttaparthi. Aussitôt que Vous la recevrez, placez-là en<br />
banque. Cette somme Vous parviendra lundi à midi ; quelqu’un Vous l’apporte. »<br />
Pour ce type d’entreprise altruiste, les ressources afflueront à vous de toutes parts.<br />
Personne n’est prêt à accomplir des actes de renoncement, mais si nous savons nous<br />
sacrifier, tant de millions viendront à nous !<br />
Le pays de Bharat est une terre sainte ; c’est le pays du Sacrifice et du Yoga – union avec<br />
Dieu -, non la Terre de Bhoga – jouissance sensuelle -. C’est le pays de l’action :<br />
Na karmana, na prajaya<br />
Dhanena Tyage naike ‘mritatvam anasuh<br />
L’immortalité ne peut être atteinte par l’action,<br />
par la descendance ou la richesse matérielle,<br />
mais uniquement par le sacrifice.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
C’est en vertu de ce sens du Sacrifice que tant d’œuvres sont en voie d’élaboration. Je<br />
pense que beaucoup d’autres devraient voir le jour. De quel type d’action s’agit-il ?<br />
Certainement pas d’activités personnelles !<br />
Par exemple, lorsque vous vous levez tôt le matin et jetez un coup d’œil au journal, tout<br />
ce que vous y voyez est radicalement opposé à la culture de Bharat. Dans notre pays, le<br />
Dharma des femmes est tellement sacré ! Depuis l’antiquité, on a toujours eu un grand<br />
respect des femmes. Toutes les puissances naissent de la femme. Or, les femmes actuelles<br />
ont changé d’apparence à un point extrême. Par le cinéma et les journaux, on est en train<br />
de détruire la culture de notre Bharat. Il faut défendre cette culture. Nous devons protéger<br />
le Dharma des femmes et encourager les actes sacrés. Il faut que l’on donne le juste appui<br />
à ce type de choses.<br />
Je pense à ceci : il faudrait donner quelques centaines de milliers de roupies à celui qui<br />
publie des articles ou des films qui soutiennent de la juste façon le respect et la moralité<br />
des femmes. J’ai pris ceci en considération. Si l’on divulgue ce message à travers les<br />
journaux ou le cinéma, la culture de Bharat sera protégée. En ce monde, tout dépend de<br />
l’argent et par conséquent, c’est avec de l’argent que nous devons défendre ce Dharma.<br />
Les journaux ne devraient publier absolument aucune image de poses féminines<br />
perverses et obscènes. Ils ne devraient divulguer aucune apparence artificielle et<br />
mensongère. Lorsque les enfants d’aujourd’hui voient ces images, leur esprit change<br />
radicalement et leur avenir est compromis. Notre culture de Bharat doit être défendue en<br />
écartant de nous toutes ces choses et pour la protéger, Je suis prêt à lutter jusqu’au bout<br />
de Mes capacités.<br />
185
A l’avenir, la culture de Bharat devra être protégée. Disons la Vérité, pratiquons le<br />
Dharma, éliminons les injustices et la mauvaise conduite. Toutes ces attitudes perverses<br />
doivent être écartées de nous.<br />
Nous avons le devoir de protéger toutes les femmes, dans le respect et les limites de la<br />
moralité. Le respect des femmes équivaut au respect de notre Bharat et la bonne fortune<br />
des femmes est celle du pays entier. Ces femmes qui sont en vérité les Bhagya Lakshmis<br />
– les déesses de la Fortune, nous les transformons aujourd’hui en Brastha Lakshmis –<br />
déesses déchues.<br />
Voici un exemple concret. Notre Krishna Kant (Vice-président de la République<br />
Indienne) est ici aujourd’hui. La mère de Krishna Kant est une fidèle très fervente. Elle<br />
est toujours en contemplation de Dieu. C’est grâce à cette mère que Krishna Kant occupe<br />
aujourd’hui une fonction aussi prestigieuse (applaudissements).<br />
De la même façon, tous les ancêtres s’épanouirent parfaitement en notre Bharat, grâce à<br />
tant de mères qui leur enseignèrent les bons principes. Encore à présent, la mère de<br />
Krishna Kant est si heureuse de Me voir ! Elle parle sans cesse de la culture de Bharat.<br />
« Mon fils, lui enseigne-t-elle, mon cher Krishna, sois serein ; fais ceci, fais cela … » elle<br />
lui parle comme à un jeune enfant. Pour rien au monde il n’enfreindrait les ordres de sa<br />
mère. Il suit ses conseils avec une obéissance sincère, avec respect et confiance.<br />
Nous devrions avoir aujourd’hui des mères et des enfants formés de cette façon. La bonté<br />
des enfants dépend de celle de leur mère. Donc, pour aider les mères et les enfants à être<br />
de bonnes personnes, Je vais bâtir un autre hôpital, consacré cette fois à « La Mère et<br />
l’Enfant ». Si les mères sont encadrées de la juste façon, elles seront en mesure d’éduquer<br />
correctement leurs enfants.<br />
A cette époque moderne, les contradictions ne manquent pas. Lorsque les petits enfants<br />
sont couchés, ils entendent leurs parents se disputer. Leurs pères et mères commencent à<br />
se chamailler dès qu’ils sautent du lit le matin. Vivant dans ce climat familial, les enfants<br />
aussi commencent à se battre les uns avec les autres. Il ne faudrait pas que ces choses<br />
adviennent. Les paroles du père et de la mère doivent être respectées.<br />
Matru Devo Bhava – Considère ta mère comme Dieu.<br />
Pitru Devo Bhava - Considère ton père comme Dieu.<br />
Acarya Devo Bhava - Considère ton précepteur comme Dieu.<br />
Attithi Devo Bhava – Considère ton hôte comme Dieu.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
En tout premier lieu, pensons à procurer de la joie à nos pères et mères. Les parents<br />
sacrifient leur vie en faveur des enfants. Ainsi, Krishna Kant aime sa mère, obéit aux<br />
ordres de sa mère et conserve joyeusement l’amour de sa mère. C’est ce type de<br />
comportement qu’il faut cultiver en Bharat.<br />
186
Malheureusement, il existe des enfants orphelins de père et de mère. Ces petits ont de<br />
grandes difficultés à affronter. Je suis déterminé à conduire ces enfants dans quelques<br />
villages et à les y installer. Nous devrons leur offrir la possibilité de recevoir un<br />
enseignement et nous devrons les transformer en personnes excellentes et exemplaires<br />
(applaudissements).<br />
A ce sujet, J’ai parlé à plusieurs reprises à notre Collecteur (Maire). Il a répondu « Je vais<br />
certainement m’en occuper ». Nous avons également reçu un terrain. A présent, nous<br />
devons commencer les fondations et construire les habitations.<br />
Mon but est unique. Il n’est pas dans Ma nature de dissimuler les choses, ni de les saisir<br />
de force. Ma nature est un livre ouvert. Si vous connaissez des enfants orphelins de père<br />
et de mère, amenez-les ici. Nous les éduquerons. Si la mère est en vie, mais non le père,<br />
nous placerons en banque à son nom une somme de 100.000 roupies ; ainsi la mère<br />
pourra continuer à vivre et l’enfant sera nourri grâce aux intérêts du dépôt bancaire.<br />
Formulant des plans de la sorte, J’agis en toute chose pour donner un grand exemple.<br />
Ainsi, au Président de la société de constructions Nagarjuna, qui vient à peine de réciter<br />
quelques Versets sanskrits, J’ai dit « Vous devrez construire les maisons très très<br />
rapidement ». Il répondit « Je suis prêt, Swami. Aussitôt que Vous me donnerez vos<br />
ordres, je ferai tout ce que je pourrai. » Nous allons construire une maison pour chaque<br />
famille sans père ; Je procurerai aux enfants le juste type d’éducation et les transformerai<br />
en personnes éduquées. L’éducation devra éveiller en eux le sens du discernement.<br />
Combien y a-t-il d’intellectuels aujourd’hui ? Mais pour la plupart, ils n’ont aucun<br />
discernement. Viveka – discernement, raisonnement – devrait faire partie de Vidya –<br />
connaissance, instruction. Je Me suis promis de développer la Viveka en ces enfants.<br />
Que les gens pensent ce qu’ils veulent, ils ne peuvent rien Me reprocher à cet égard. Ce<br />
que J’entreprends est un excellent travail. Je ne suis fâché avec personne et J’aime tout le<br />
monde. Vous aussi, aimez tout un chacun. De cette façon, tout le monde nous aimera. Où<br />
se situe la haine s’il n’y a qu’Amour ? Amour à Amour, Cœur à Cœur. Peu importe la<br />
publicité négative que l’on nous fait, aucun d’entre nous ne devrait lui prêter la moindre<br />
attention. Toutefois, ce à quoi nous attachons de l’importance doit être réalisé.<br />
Après avoir déterminé ce qui devrait être réalisé,<br />
tenez bon jusqu’à ce que vous y arriviez.<br />
Après avoir formulé le désir de ce qui devrait être obtenu,<br />
tenez bon jusqu’à ce que votre désir soit comblé.<br />
Après avoir pensé ce qui devrait être pensé,<br />
tenez bon jusqu’à ce que votre pensée se concrétise.<br />
Après avoir demandé ce qui devrait être demandé,<br />
tenez bon jusqu’à ce que vous l’obteniez.<br />
Incapable de résister à votre insistance, Dieu vous protégera.<br />
Oublieux de vous-mêmes, vous devriez Le prier de tout votre cœur.<br />
Persévérez, soyez tenaces et n’abandonnez sous aucun prétexte ;<br />
car un fidèle authentique ne revient jamais sur ses pas,<br />
187
ni n’abandonne sa décision.<br />
(Poème Telugu)<br />
La relation qui existe entre nous doit être de ce type. Il faut au moins que vous demandiez<br />
par incapacité de supporter votre condition. Pour Ma part, Je dois vous sauver par<br />
incapacité de supporter la pression de vos supplications.<br />
Cherchez à entreprendre des activités positives, habituez-vous à une conduite<br />
irréprochable. Protégez nos femmes. Leur bonne fortune est celle du pays tout entier. La<br />
Saubhagyam – fortune, chance – du pays n’est pas déterminée par l’argent, ni par les<br />
édifices. Elle nous vient par notre force de caractère.<br />
En notre terre sainte de Bharat, tant de femmes vertueuses ont su défendre les valeurs.<br />
Harischandra était complètement et parfaitement attaché à la Vérité.<br />
N’a-t-il pas quitté ce monde pour l’autre ?<br />
Le roi Nala qui régna sur tant de territoires,<br />
a-t-il emporté son empire avec lui dans la tombe ?<br />
(Poème Telugu)<br />
Tant de femmes vertueuses naquirent en ce pays de Bharat. Des femmes telles que Savitri<br />
ont même su ramener du royaume de la mort leur mari défunt. Sumati fut capable<br />
d’empêcher le lever du soleil. Certaines femmes en Bharat possèdent une puissance<br />
sacrée de cette envergure.<br />
Nous devrions vraiment protéger la dignité des femmes. Hélas, nous ne nous en<br />
préoccupons pas, nous pensons que les femmes n’ont absolument aucune valeur. C’est<br />
faux, c’est faux, c’est complètement faux ! La félicité du pays dépend essentiellement des<br />
femmes. Par conséquent, protégez la dignité de ces femmes. C’est à cela que sert votre<br />
profonde érudition. Apprenez ce type de leçons.<br />
Il n’y a rien d’héroïque à acquérir de grands diplômes, à vous rendre à l’étranger et à<br />
gagner beaucoup d’argent. La vie n’est pas cela. Vous avez le devoir de maintenir le<br />
respect en notre pays de Bharat. Nous devons défendre la culture de Bharat et pour cette<br />
raison, nous devons entreprendre de bonnes activités.<br />
Peu importent ceux qui nous critiquent, aimons-les d’un amour sincère, sans les critiquer<br />
à notre tour. C’est exactement ce que Je fais. Je suis un témoignage vivant de tout cela.<br />
Ma vie est Mon message.<br />
Soyez ainsi, vous aussi. Le bien attire tant de méchanceté ! Un arbre lourd de fruit est la<br />
cible de tant de cailloux. Qui jetterait des pierres sur un arbre sans fruits ? Personne !<br />
Ainsi, les actions malveillantes viennent naturellement entraver le sentier de celui qui agit<br />
pour le bien. Nous ne devrions absolument pas nous en effrayer.<br />
C’est seulement en taillant un diamant brut qu’il assume toute sa valeur. Si le diamant<br />
reste à l’état brut, il n’a en fait aucune valeur.<br />
188
Ainsi, sans Dushana – blâme, critique, insulte – notre Bhûshana – éloge, honneur,<br />
ornement – ne s’élèvera point. Nous devrions saisir toutes les occasions de faire le bien.<br />
Je souhaite que tous les étudiants de nos collèges soient des jeunes exemplaires. Les<br />
jeunes vachers de ce temps-là étaient en compagnie de Krishna et de Balarâma, et<br />
exprimaient en quelque sorte des idéaux humains. A présent, vous êtes étudiants et vous<br />
avez le devoir de représenter un idéal pour le pays.<br />
Respectez vos parents, aimez-les. Offrez-leur le juste type d’appui ; obéissez à leurs<br />
ordres. Ceci fait partie de la profonde culture de Bharat.<br />
Cette culture enseigne à souhaiter « Loka Samasta Sukhino Bhavantu » - Puisse les êtres<br />
de tous les mondes être heureux. Ceci est notre but principal (applaudissements). Que<br />
tous les êtres vivent dans la félicité. On ne devrait pas penser « il suffit que je sois<br />
heureux moi-même » ; sacrifions cet égoïsme. Intéressez-vous aux autres, développez<br />
votre spiritualité. Voilà en quoi consiste l’éducation authentique. Protégez-la.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Les connaissances que vous acquérez ne doivent pas vous servir uniquement à gagner<br />
votre vie. Elles servent essentiellement à gagner des vertus. Vous ne développez que trois<br />
aspects : argent, force physique et camaraderie. En vérité, ces choses ne sont pas<br />
importantes. Ce qu’il faut développer, ce sont les vertus. Celles-ci sont essentielles ; sans<br />
elles, à quoi servent vos amitiés ? A quoi vous sert tout cet argent ? Donc, veillons à<br />
développer nos vertus. Soyez tous vertueux. Grâce à vos vertus, la bonne réputation de<br />
Bharat s’étendra à travers le monde entier.<br />
Très bientôt, toutes les nations s’uniront à notre pays de Bharat. Ce jour est appelé<br />
Krishnâstami. Il marque l’anniversaire de la naissance de Dieu (sous forme de Krishna).<br />
Aujourd’hui Je vous fais une promesse : Les peuples de tous les pays, Pakistan, Chine,<br />
Allemagne, Russie, marcheront tous ensemble (applaudissements). Nous devons arriver à<br />
cela. Quelle en est la raison ? C’est grâce à la bonne nature de nos Bharathyas ; c’est elle<br />
qui est la cause principale de l’unité. Cette unité est essentielle. En l’Unité il y a Pureté et<br />
celle-ci attire à nous toute l’abondance de la Divinité. Aussi, pour obtenir cette Divinité,<br />
l’Unité est indispensable. Donc évoluons de la Pureté à l’Unité et de l’Unité à la Divinité.<br />
Nous devons absolument réaliser la Divinité.<br />
(Swami conclut Son discours par quatre Bhajans « Hari Bhajana Bina Sukha Shânti Nahi<br />
... Prema Mudita Manase Kaho ... Subrahmanyam, Subrahmanyam ... Vahe Guru, Vahe<br />
Guru, Vahe Guruji Bolo... »<br />
(Prashanti Nilayam, <strong>Sai</strong> Kulwant Hall)<br />
189
VINAYAKA<br />
LE MAÎTRE DE SIDDHI ET DE BUDDHI<br />
22 août 2001<br />
« Oh homme ! Examine et cherche en toi – quelle sorte de bonheur as-tu obtenu ? Depuis<br />
le moment où tu te lèves jusqu’à ce que tu ailles te coucher, tu passes tout ton temps à<br />
acquérir la connaissance et à obtenir des diplômes, en oubliant Dieu. Quelle sorte de<br />
bonheur as-tu obtenu ? Cherche en toi-même. »<br />
(Poème Telugu)<br />
La vie humaine est la plus noble, la plus rare et la seule qui mérite d’être vécue. Le<br />
premier devoir et la responsabilité de chaque homme réside dans le fait de travailler pour<br />
sa rédemption et sa libération par un effort quotidien, en travaillant d’arrache-pied et en<br />
accomplissant ses devoirs.<br />
« Pour remplir votre petit ventre, vous devez faire face à beaucoup de problèmes dans<br />
votre vie. Vous acquérez diverses formes de connaissance dans des domaines les plus<br />
variés, mais vous n’êtes pas en mesure de jouir du Bonheur Suprême. En réalité, vous<br />
gaspillez votre vie humaine. »<br />
(Poème Telugu)<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Vous peinez beaucoup pour remplir ce petit estomac. Ceci vous satisfait-il ? On ne voit le<br />
contentement nulle part. Se basant sur ceci, le Seigneur Vigneshwara dit, « Na Sukhaat<br />
Labhyate Sukham, » « Le bonheur est le fruit des difficultés. » Vous souhaitez avoir le<br />
confort et être heureux, mais ceci ne vous donnera pas la Paix. Pour goûter au bonheur et<br />
à la Paix, les obstacles sont nécessaires.<br />
Aussi longtemps qu’il est en vie, l’arbre porte des fruits au bénéfice des autres ; même<br />
après sa mort, lorsqu’il est fendu, il devient utile comme bois de chauffage.<br />
(Poème Telugu)<br />
L’arbre est le véritable symbole du sacrifice, il présente le meilleur exemple de l’idéal du<br />
sacrifice. En cette vie humaine, le sacrifice est absolument essentiel. Sans le sacrifice,<br />
vous ne jouirez jamais de l’état de Bonheur Suprême. Dorénavant, vous devriez cultiver<br />
l’esprit de sacrifice.<br />
« Vous pouvez offrir l’hospitalité et rendre service à une personne dont l’esprit est<br />
mauvais, mais elle vous fera certainement du mal en raison de sa nature même. Lorsque<br />
le poison s’infiltre dans le mental, la vie humaine est ruinée. »<br />
190
(Poème Telugu)<br />
Nous ne devrions donc jamais avoir un esprit mauvais. Nous devrions être nobles et avoir<br />
un esprit ouvert. Nous devrions soutenir la gloire originelle de l’homme et considérer<br />
qu’il est souverain dans l’univers. Dans les temps anciens, les sages péchaient de temps<br />
en temps, mais ils se repentaient et expiaient pour leurs péchés. Ils étaient de nobles<br />
personnalités. Vous devriez suivre de telles personnalités, fortes et éminentes. L’homme<br />
moderne est faible. En ces temps modernes, les gens commettent des péchés, mais ils ne<br />
prennent pas conscience de leurs erreurs et ne s’en repentent pas. En ces jours-là, les<br />
aînés corrigeaient leurs erreurs, menaient une vie pure et étaient très reconnaissants<br />
envers Dieu. Le repentir est la base pour la vie glorieuse qui suit. Vous adorez le<br />
Seigneur Vigneshwara afin de prendre conscience de cette vérité.<br />
Qui est Vigneshwara ? Qui est Ganapati ? Le mot Gana se rapporte à l’Intellect. Na se<br />
réfère à la sagesse. Ganapati est le Maître de toute la connaissance, séculière et<br />
spirituelle. Vinayaka n’a pas de maître au-dessus de Lui. Il est Son propre Maître.<br />
Vinayaka ne vous fera jamais souffrir, en aucune façon. Vinayaka bénit toutes vos<br />
entreprises, tous vos efforts et confère le succès. Il ne permettra jamais que quelque chose<br />
de mal réside en vous. La souris est Son véhicule. Une souris représente l’obscurité parce<br />
qu’elle se déplace la nuit, dans l’obscurité. Vinayaka vous aide à dissiper cette obscurité<br />
et répand la lumière. La Divinité ne Se limite pas seulement au genre humain, Elle est<br />
également présente chez les oiseaux et les bêtes. Pour démontrer cette Divinité<br />
immanente et latente, Vinayaka est représenté avec une tête d’éléphant et une souris pour<br />
véhicule. L’éléphant est très intelligent, fidèle et loyal. Il ne s’écarte jamais du chemin<br />
qu’il s’est tracé et se présente comme un symbole de gratitude. La gratitude est une<br />
qualité très sacrée. La Patience est Vérité, Conduite juste, Veda, Non-Violence, Elle est<br />
tout. L’éléphant est très patient. Il est prêt au sacrifice de sa vie mais ne peut tolérer que<br />
son maître souffre. Dans la jungle, lorsque le chemin n’est pas tracé, l’éléphant marche à<br />
travers cette jungle et crée ainsi un chemin. De même, en cette jungle de la vie, c’est<br />
Vinayaka à la tête d’éléphant qui montre la voie idéale que nous devons suivre.<br />
En ce jour de Vinayaka Chathurti, diverses offrandes Lui sont faites, mais Il n’accepte<br />
aucune préparation cuisinée avec de l’huile. Toutes les préparations qui Lui sont offertes<br />
sont cuisinées à la vapeur. Les gens Lui offrent le Kundumulu et le Vundrallu, composés<br />
de farine de riz et de graines de til, lesquelles ne contiennent pas d’huile. Pourquoi une<br />
telle offrande Lui est-elle faite ? Pour l’humanité, la santé est la richesse. Ceux qui<br />
mangent la nourriture cuisinée à la vapeur restent en très bonne santé, mais actuellement,<br />
l’homme court après des mets raffinés. Pour l’éléphant, la santé est une chose importante.<br />
Vinayaka nous l’enseigne aussi. Cette préparation, à base de farine de riz et de graines de<br />
til, nous libère de toutes les déficiences des yeux comme les taches et la cataracte. Une<br />
combinaison de jaggery et de graines de til prévient toutes les déficiences et maladies<br />
dues à la bile, au souffle et au flegme. Les préparations à base de farine de riz, cuisinées à<br />
la vapeur, aident aussi à la digestion.<br />
Nous avons appris comment vénérer Vinayaka mais nous ne sommes pas conscients de<br />
Son Principe intérieur, lequel rendra chacun de nous exemplaire. De nos jours, les<br />
191
étudiants adorent davantage Vinayaka parce qu’Il augmente la puissance de leur mémoire<br />
et de leur intelligence. Les concerts de musique commencent par une prière en l’honneur<br />
de Vinayaka. Mais les effets de l’âge de Kali font que nous avons oublié tout cela. Les<br />
malheurs actuels sont dus principalement au fait que nous négligeons d’adorer Vinayaka.<br />
Aujourd’hui, l’homme court après les plaisirs éphémères, fugaces et temporaires, perdant<br />
de vue la Joie éternelle. Nous devrions nous efforcer de gagner la Joie permanente et la<br />
Paix. Nous pouvons y parvenir à condition de prier Dieu. Les jours se succèdent et la<br />
vraie qualité humaine se perd. Les Valeurs Humaines ont disparu. L’homme n’observe<br />
pas le Code de Conduite juste qui lui est prescrit. Si on applique les Valeurs Humaines,<br />
on peut atteindre la Divinité. Dès qu’une chose est révélée, on devrait s’en souvenir tout<br />
au long de sa vie. Pour toute aide reçue, petite ou grande, nous devons exprimer notre<br />
gratitude. Si on n’est pas reconnaissant on devient mauvais. Nous devrions offrir nos<br />
prières au Dieu Soleil, le Seigneur du rayonnement. La lumière dans nos yeux est due au<br />
Dieu Soleil, c’est grâce à Lui que nous sommes capables de voir. Si le soleil est présent et<br />
que vos yeux sont fermés, vous ne pouvez rien voir. La vision est le reflet du Dieu Soleil<br />
et celui-ci retire la vue à l’homme qui ne témoigne aucune gratitude. Etant aveugle,<br />
l’homme ne peut accomplir ses devoirs. Une personne peut être très érudite, mais si elle<br />
est aveugle elle ne peut rien voir. Par conséquent, Netra, l’œil, est le Shastra, l’Ecriture<br />
pour mener notre vie. Nos Écritures ne sont rien d’autre que le reflet du rayonnement du<br />
Dieu Soleil. Nous devrions donc prendre soin de notre vue. Les déficiences aux yeux<br />
impliquent un manque de gratitude.<br />
Vinayaka délivre plusieurs enseignements qui aident l’homme à se libérer. Le Seigneur<br />
Ganesha est adoré depuis les temps anciens. Dans le Narayana Upanishad, on prie le<br />
Seigneur Ganesha en premier lieu. Les trois Vedas mentionnent le Seigneur Ganesha. Les<br />
musiciens eux-mêmes prient Ganesha pour obtenir Sa Grâce. Avons-nous les qualités de<br />
Vinayaka ? Le cœur du Seigneur Vinayaka est pur. En fait, Siddhi et Buddhi,<br />
l’accomplissement et l’intellect, sont ses deux yeux. Il les considère comme ses épouses.<br />
Pour l’intelligence, Buddhi est nécessaire. Pour Buddhi, la gratitude est nécessaire. Un<br />
homme ingrat ne deviendra jamais un intellectuel, (Dans le sens où il ne sera pas doté du<br />
pouvoir de discerner le vrai du faux). Sans l’Intellect (Pouvoir de discernement), on ne<br />
peut réussir en aucun cas. C’est Vinayaka qui confère le succès. Il nous faut donc<br />
connaître la signification intérieure du Seigneur Vinayaka. Aujourd’hui, avant de<br />
commencer un travail, nous prions le Seigneur Ganesha. Si nous ne prions pas Vinayaka,<br />
le Maître des maîtres, et agissons ainsi de manière égoïste, nous échouerons<br />
obligatoirement. Vinayaka Chaturthi est la première fête de l’année, les autres fêtes<br />
suivent. Les prières quotidiennes des Bharathyas commencent par la prière au Seigneur<br />
Ganesha. Vinayaka gouverne les niveaux physique, mental et spirituel. Nous devrions<br />
soutenir et protéger ces niveaux.<br />
Dans notre collège, nous avons le M.B.A. qui signifie, Master of Business<br />
Administration, Maîtrise en gestion des affaires, mais il ne s’agit pas de cela. Ici, M.B.A.<br />
signifie Mind, Body, Atma, respectivement, le mental, le corps et l’Atma. Il est nécessaire<br />
que nous comprenions l’intégration et la coordination qui existent entre les trois. Le<br />
mental est donné pour investiguer, le corps pour accomplir et l’Atma est permanent. Le<br />
mental est inconstant et on doit le rendre constant en l’exerçant correctement. Nous<br />
192
devrions investiguer sans cesse et nous demander si notre mental est celui d’un homme<br />
ou celui d’une bête. Nous ne devrions pas agir en fonction de notre mental. Le corps ne<br />
devrait pas faire ce que le mental à décidé. C’est l’intellect qui a la capacité de discerner<br />
si une pensée est bonne ou non. Si la pensée est bonne, l’intellect y voit le reflet de<br />
l’Atma. L’homme devrait comprendre qu’il est la combinaison du mental, du corps et de<br />
l’Atma. Il doit purifier le mental car l’intellect, qui transcende tous les sens, ne peut<br />
accepter un mental impur. De nos jours, nous suivons le mental et les sens ; le mental est<br />
le maître des sens mais ne les contrôle pas. Notre mental est peut-être sensible, mais il est<br />
seulement le mental d’un animal. Ainsi, nous devrions maîtriser le mental et être le<br />
maître du mental. Pour le contrôler, il est important que nous adorions Vinayaka.<br />
Vinayaka ne réagit pas car Il demeure seulement comme un témoin.<br />
L’Atma, l’Esprit, est éternel. Il est le Témoin et observe tout mais ne prend part à rien. La<br />
raison en est que l’Atma ne s’implique pas dans les activités du corps et du mental.<br />
L’Atma demeure seulement comme un témoin.<br />
Un jour, Valmiki pria Narada et lui demanda s’il existait quelqu’un qui détenait la Vérité,<br />
jouissait du Bonheur Suprême, souriait et pardonnait toujours, quelqu’un qui n’avait<br />
jamais commis de fautes, qui exprimait sa gratitude pour l’aide reçue, si petite soit-elle,<br />
qui venait toujours en aide à autrui etc. Il énuméra ainsi les onze qualités nobles. Narada<br />
répondit, « Oh sage, pourquoi t’inquiètes-tu ? Il n’y a pas onze, mais onze mille qualités<br />
nobles dans une seule personne ayant pris naissance en ce monde. » Personne n’attache<br />
de la valeur au caractère. Les trois choses essentielles qui constituent le caractère sont les<br />
bonnes pensées, les bons sentiments et la bonne conduite. Si vous avez de bonnes<br />
pensées, vos actions seront bonnes, automatiquement. Les bonnes qualités sont la<br />
personnification même de la Divinité. Une personne qui possède de telles qualités<br />
Divines a pris naissance humaine sous forme du Seigneur Rama. Rama dut faire face à<br />
bon nombre de problèmes et difficultés mais Il ne s’est jamais écarté de Sa voie. Il ne<br />
renonça jamais à la Vérité ; mieux, tout ce qu’Il disait devenait la Vérité. C’est la voie<br />
sacrée qu’enseignait Narada. Narada n’était pas quelqu’un qui faisait naître des conflits<br />
comme nous le pensons tous. En vérité, il était un phare de lumière qui répandait la<br />
sagesse sacrée. Il propageait et diffusait le Mantra Gayatri donné par le sage<br />
Vishwamithra. Bhur, se rapporte à la matière physique, le corps. Celui-ci est la<br />
combinaison de diverses matières comme le calcium, le plomb etc. Bhuvah est la<br />
vibration émise par le mental, laquelle fait fonctionner le corps. Svaha est la radiation qui<br />
est l’Atma.<br />
L’homme est une combinaison de matière, de vibration et de radiation. Tel est le<br />
sentiment, telle est la vibration. Chaque jour, matin et soir, les Bhajans ont lieu ici. Vous<br />
pensez que les Bhajans ont seulement lieu dans la salle des Bhajans. Non. Les vibrations<br />
des Bhajans sont présentes partout en cet endroit. Si vous écoutez attentivement, avec un<br />
mental stable, un cœur pur et désintéressé, vous pouvez certainement entendre les<br />
Bhajans, même à partir de cette table. Tout est vibration Divine – les murs, le toit et ce<br />
micro. Les grands sages seuls percevaient ces vibrations. Le Veda était entendu à travers<br />
le son, à travers les vibrations. Si vous vous asseyez et écoutez avec un cœur pur, vous<br />
aussi pouvez les entendre. Pourquoi aller si loin ? Fermez simplement les yeux et vous<br />
193
pourrez entendre le Omkar de l’intérieur. Tout naît du Omkar. Le même air produit sept<br />
notes différentes à travers les anches de l’harmonium. De même, le Omkar est « un » ; les<br />
autres sons sont vikaaras, des modifications du Omkar. Vinayaka, qui est le Maître de<br />
toutes ces vibrations, vous offre ces vibrations. Vous pouvez écouter n’importe quel son,<br />
mais le plus sacré est le Omkar. Si votre corps est plein de mauvaises vibrations, tout sera<br />
mauvais. N’autorisez jamais un mauvais homme à vous approcher. Éloignez-vous de la<br />
mauvaise compagnie afin d’éviter que de mauvaises vibrations n’entrent en vous.<br />
« Évitez la mauvaise compagnie ; entretenez la bonne compagnie. Accomplissez de<br />
bonnes actions jour et nuit ; discernez entre le permanent et le temporaire. »<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Si vous êtes bons, votre corps sera saturé de bonnes et Divines vibrations. De mauvaises<br />
pensées font surgir de mauvaises vibrations. Tout ce que vous voyez est le reflet de ce qui<br />
est en vous. Si vous dites d’une personne qu’elle est mauvaise, c’est tout simplement que<br />
le mal en vous se reflète en elle. Elle-même n’a rien à y voir. Le bon et le mauvais sont le<br />
reflet de votre être intérieur, ne considérez jamais qu’ils existent indépendamment de<br />
vous. Mais les étudiants modernes n’ont pas la capacité de comprendre cette vérité. Ils<br />
possèdent seulement la connaissance livresque et non la connaissance du cœur. Ils lisent<br />
tout ce qui se trouve dans les livres, vont dans la salle d’examen, écrivent sur les papiers<br />
et sortent la tête vide. L’étudiant ne sait même pas ce qu’il a écrit dans la salle d’examen.<br />
Tout ceci est la connaissance artificielle, il ne s’agit pas de la véritable éducation.<br />
« En dépit des diverses formes de connaissances acquises, on ne peut abandonner sa<br />
mesquinerie. Ces connaissances conduiront seulement à l’argumentation et non à la<br />
Connaissance totale. Après tout, on doit mourir en dépit de la connaissance séculière<br />
acquise. Étudiez donc ce qui vous rendra immortel. »<br />
(Poème Telugu)<br />
Cette éducation séculière sert à remplir ce petit estomac. Toute la connaissance qu’elle<br />
délivre est superficielle, elle ne peut soutenir votre vie, vous accorder une longue vie ou<br />
satisfaire votre cœur. Par conséquent, nous devrions apprendre ce qui est relatif au cœur.<br />
Le Saraswatha explique en détail la prière que l’on offre au Dieu Soleil. Il dit que<br />
l’homme est asservi par l’attachement. L’attachement, l’envie et la possessivité sont<br />
responsables de l’illusion.<br />
« Saraswathi Namastubhyam, Varade Kaamaroopini<br />
Vidyaarambham Karishyaami, Siddhirbhavattiume Sadaa. »<br />
(Verset sanskrit)<br />
Ces enseignements favorisent le pouvoir de discernement. Vous ne remplissez pas votre<br />
vie de pensées fraîches, nobles et Divines, vous la gaspillez avec de mauvaises pensées,<br />
de mauvaises vibrations et de mauvaises actions. Les anciens sages qui prenaient<br />
conscience de leurs erreurs et s’en repentaient étaient des Yogis. Aujourd’hui, vous êtes<br />
bhogis, vous n’avez pas conscience de vos erreurs. Bhoga entraîne Roga, la maladie. Par<br />
conséquent, vous devez réaliser vos erreurs et vous repentir de tout votre cœur et non pas<br />
194
simplement avec des mots ou par des écrits. En fait, toutes les vibrations doivent être<br />
unifiées et alors la réalité se reflètera et se réalisera.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Tout ce qui arrive en ce monde aujourd’hui est destructeur, entraîne la division, sème la<br />
discorde s’avère, extrêmement pervers pour l’homme. Partout nous ne voyons<br />
qu’atrocités, meurtres, conflits et querelles. Né en tant qu’être humain, qu’est-il arrivé à<br />
votre qualité humaine ? Qu’est-il arrivé à votre compassion et à votre bonté ?<br />
Qu’est-il arrivé au sacrifice, à l’amour et à la non-violence ? On n’en trouve nulle trace,<br />
nous ne voyons qu’exhibitionnisme inutile. Vous devez vous repentir de tout votre cœur<br />
et prier. Dieu est la personnification de l’Amour et de la Compassion. Parfois Il peut<br />
paraître peu aimable, mais la bonté se trouve aussi en cela. Il n’est pas en votre pouvoir<br />
de comprendre cette bonté. Vous pouvez comprendre la bonté seulement par la bonté,<br />
l’amour par l’amour et la haine par la haine. Vous êtes nés en tant qu’humains et donc<br />
vous devez vivre comme des humains. Vous devez pratiquer la qualité humaine, propager<br />
et expérimenter la qualité humaine, bénéficier du bonheur qui en résulte et le partager<br />
avec vos semblables. Si de telles pensées vous habitent, tout naturellement vous<br />
deviendrez une bonne personne. Vous vous dites « humains » mais, en réalité, il n’y a pas<br />
trace de la qualité humaine en vous. Votre comportement est perverti et votre mental<br />
rempli de mauvaises pensées. Où sont les nobles sentiments d’amour et de compassion ?<br />
Nous devrions partager et soutenir l’amour et la compassion. Celui qui n’éprouve pas de<br />
compassion est un démon, danava. Celui qui éprouve de la compassion est un homme,<br />
manava. Par l’Amour et la Compassion vous pouvez tout accomplir.<br />
« Pour que germent les graines de l’Amour,<br />
pour que les sentiments et le déluge de l’Amour<br />
ruissellent sans cesse en rivières d’amour<br />
sur cette terre aride et sans amour<br />
Oh Krishna ! Chante pour nous.<br />
C’était la prière des Gopikas. D’où le chant de Krishna s’élevait-il ? Etait-ce de la flûte<br />
faite de bois ? Qu’elle est cette flûte ? Ce corps à neuf trous est la flûte. De cet instrument<br />
qu’est le corps, devraient émaner des airs mélodieux et corrects et non des mélodies<br />
discordantes. Oh Krishna ! Joue, tiens la flûte de mon cœur et chante des mélodies<br />
pleines d’amour. En écoutant cette Divine mélodie venant de la flûte de Krishna, Radha<br />
s’immergea en elle. Qui est Radha ? Elle n’est pas une simple femme. Radha est Dhara,<br />
la terre. La terre est la flûte. Nous l’appelons donc Radhakrishna. Le nom de la femme<br />
vient en premier. Elle symbolise la Nature, Prakriti, ensuite vient Dieu, Paramatma. Voilà<br />
la signification des noms Radhakrishna, Sitarama, Lakshminarayana et ainsi de suite.<br />
Vous devriez donc adorer la nature et faire de bonnes actions. Vous jouirez alors de la<br />
présence de Dieu pour qui rien n’est impossible.<br />
Aujourd’hui, nous célébrons Vinayaka Chaturthi. La nature de Vinayaka se trouve<br />
partout. Il est le Maître de Siddhi et de Buddhi. Nous devons prier un tel Seigneur. Si le<br />
leader est bon, vous atteindrez certainement le but. Aujourd’hui nous n’avons pas de bons<br />
195
leaders. Qui est un bon leader ? Notre conscience est un bon leader, mais vous avez<br />
pollué cette conscience. Elle est pleine de mauvais traits de caractère et de méchanceté et<br />
Vinayaka est Celui qui les réduit à néant dans notre conscience. Les souris reniflent tout,<br />
où qu’elles aillent. Cette créature est le véhicule de Vinayaka. Il place la souris sous Ses<br />
pieds ce qui signifie que les mauvais traits de caractère ne L’affectent pas. Comme Il est<br />
le Maître des qualités sacrées, les chercheurs spirituels et les sages Le prient. Nous<br />
devons reconnaître et comprendre la signification de Vinayaka qui réside dans notre<br />
cœur. Nous devons penser à Lui sans cesse. Il est la déité qui occupe la première place<br />
parmi les dieux. Les Shaivites et les Vaishnavites adorent Vinayaka. Il symbolise toutes<br />
les religions, Il représente ce qui est favorable. Si vous en êtes conscients et adorez<br />
Vinayaka, vous rachèterez votre vie.<br />
En ce jour, à Prasanthi Nilayam, beaucoup ont fait du service avec un mental<br />
inébranlable, indifférent aux obstacles et aux difficultés. Voilà la vraie qualité de<br />
dévotion. On devrait avoir un mental stable et une vision focalisée. Bhagavan a choisi ce<br />
jour pour féliciter chacun d’eux. Il ne s’agit pas là d’une opportunité, mais d’un reflet de<br />
l’amour de Bhagavan envers vous. Tout ceci n’est rien d’autre que reflet, réaction et<br />
résonance. A l’avenir, beaucoup plus de choses comme celles-ci se produiront. Continuez<br />
à servir avec une dévotion constante. Avec nous se trouve le Professeur Radhaswamy qui<br />
est ici depuis dix ans ou même davantage. Lorsqu’il accomplit un travail il dit, « Swami,<br />
Tu m’as donné la vie. Ma carrière de chirurgien s’est faite ici, à l’Hôpital Super<br />
Spécialisé. Je ne souhaite rien en ce monde. J’aime Te servir. » Pouvez-vous trouver<br />
quelqu’un doté d’un tel cœur ? Il y en aura de plus en plus à l’avenir. Nous avons un<br />
médecin qui vient d’Italie. Là-bas, il avait beaucoup de travail. Néanmoins, il a souhaité<br />
travailler dans la proximité du Divin. Il est venu s’établir ici et travaille au Département<br />
de cardiologie. Un autre médecin, Keshav Prasad, un jeune homme venu des U.S.A.<br />
pouvait accomplir un magnifique travail là-bas. Cependant, il souhaita se mettre au<br />
service de Swami. Il vint donc ici avec tout son équipement et s’y installa. Pour des<br />
étrangers, tous ces gens semblent très ordinaires.<br />
Si vous allez plus avant et vous informez quant à leur « bio-data » vous les trouverez<br />
exceptionnels et uniques. Ce sont de bons leaders et des spécialistes dans leurs domaines.<br />
Ces leaders mènent des vies discrètes à Prasanthi Nilayam. Ils travaillent très dur, jour et<br />
nuit, simplement par amour pour Swami. Vous avez vu le Docteur Alreja. Lorsque<br />
Bhagavan visita Bombay il y a trente ans, il se trouvait dans la foule et à ce moment-là, il<br />
fut victime d’une crise cardiaque et s’écroula. Bhagavan descendit de l’estrade et vint<br />
vers lui, le fit s’allonger et lui tapota la poitrine. Ensuite on l’emmena sur une civière.<br />
Plus tard, il vint à Parti et depuis lors, il est ici et n’est jamais retourné chez lui. Lorsque<br />
Swami dit à Alreja, « Tu as quatre-vingt-dix ans, tu ne peux pas monter les escaliers.<br />
Marcher est très difficile pour toi. Tu peux prendre une voiture. », il répond, « Mon corps<br />
est une voiture, aussi longtemps qu’il se porte bien, je marcherai. Tu ne dois pas<br />
T’inquiéter. Je ne veux pas d’une voiture. » Il marche chaque jour jusqu’à l’hôpital.<br />
Seshagiri Rao, un officier important, était ici à Prasanthi Nilayam, et avait l’habitude<br />
d’offrir l’Aarati. Il vécut jusqu’à cent ans. Une autre personne, du nom de Kishtappa, vint<br />
ici après le décès de Seshagiri Rao. Il venait à pied de loin, assistait aux Bhajans et offrait<br />
l’Aarati à Bhagavan. Il vécut également jusqu’à cent un ans. Surayya, une forte<br />
196
personnalité de Venkatagiri mesurant 6 pieds et 3 pouces, était ici aussi. Il était<br />
célibataire. Lorsque Bhagavan se reposait la nuit, il venait doucement et massait les pieds<br />
de Swami. Swami lui disait, « Surayya, Je n’ai pas mal aux pieds, tu n’as pas besoin de<br />
les masser. » Il répondait, « Swami, Tu n’as pas mal aux pieds mais si je ne les masse pas<br />
cela me peinera. Permets-moi de Te masser les pieds. » Dès que Bhagavan fermait les<br />
yeux, il quittait la pièce. Il accomplit ce travail jusqu’à son dernier jour. Il vécut cent ans.<br />
Swami Karunyananda vécut aussi cent ans. Kasturi devait mourir très tôt, mais après être<br />
entré à Prasanthi Nilayam, il vécut jusqu’à quatre-vingt-dix ans.<br />
Tous ceux qui sont venus ici ont vécu longtemps. Pourquoi ? Ils pensaient à Dieu tout le<br />
temps, cela confère une longue vie. Beaucoup de gens font du « jogging » et prennent des<br />
médicaments, sans aucun résultat. Tandis que ces gens-là ne prenaient jamais de<br />
médicaments. S’ils avaient un problème de santé, ils venaient vers Swami pour recevoir<br />
le Prasadam, la nourriture consacrée par le Seigneur. Ils vécurent de cette manière. De<br />
telles personnes devraient être de plus en plus nombreuses. De nos jours, les jeunes ont<br />
un mental de singe ; non seulement un mental de singe mais quelque chose de bien pire,<br />
ils oublient tout de suite ce qu’on leur dit. La langue n’a pas d’os et peut donc être<br />
entortillée de toutes les façons. Si vous avez fait une promesse, vous devez la tenir<br />
jusqu’à la mort. Plusieurs personnes disent, « Swami, je perds mes dents. Que ferai-je<br />
après avoir perdu toutes mes dents ? » Swami dit, « Vous perdez peut-être vos dents<br />
mais, votre langue est encore là. » Les dents sont solides. Les choses solides partent<br />
d’abord. La langue qui est molle demeure. Quand vous partez, la langue vous<br />
accompagne toujours. La langue devrait être gardée en lieu sûr. C’est pourquoi il est dit,<br />
« Vous ne pouvez pas toujours obliger mais vous pouvez toujours parler avec obligeance.<br />
» Parlez doucement et gentiment. Dites la Vérité. Observez la Conduite juste. Chantez le<br />
Nom du Seigneur et faites en sorte que les autres écoutent.<br />
Savez-vous pourquoi la langue est donnée ? Est-ce pour manger ? Savez-vous pourquoi<br />
les pieds sont donnés ? Est-ce pour parcourir les rues ? Chaque membre du corps a un but<br />
qui lui est propre. Vous devriez accomplir des actions nobles et parfaites. Le corps est<br />
donné pour accomplir des activités sacrées. Vous ne devriez jamais être pervers ni<br />
proférer de mensonges. Faites en sorte que votre corps suive la voie correcte. Bhagavan<br />
espère que vous gagnerez une bonne renommée, Saarthaka.<br />
Swami conclut Son discours avec le Bhajan « Hari Bhajan Bina Suka Santhi Nahi… »<br />
197
LA VÉRITÉ EST NOTRE PREMIER DHARMA<br />
31 août 2001<br />
(Swami s’adresse à l’assemblée en langue Malayalam, langage du Kérala)<br />
En ce jour favorable de l’Onam, que Ma Grâce et Mes Bénédictions pleines et complètes<br />
accompagnent chacun de vous.<br />
(Swami chante)<br />
ô Dieu, quel bonheur Somakasura obtint-il<br />
pour avoir dérobé les quatre Védas et T’avoir insulté ?<br />
Pour avoir désiré l’épouse de Râma,<br />
qu’est-ce que Râvana aux dix têtes put retenir à lui ?<br />
Refusant de concéder aux Pandavas<br />
ne fut-ce qu’une terre de la dimension d’une pointe d’aiguille,<br />
quel pillage subirent finalement Duryodhana et ses frères ?<br />
Qu’advint-il en fin de compte à Kamsa,<br />
après qu’il eut saisi, torturé et tué d’innocents nouveaux-nés ?<br />
Voilà le sort qui incombera aux mauvais sujets de notre temps.<br />
Si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera pour demain,<br />
mais le mal ne pourra séjourner en ce monde.<br />
Ne cultivez pas de désirs excessifs.<br />
Il vaut bien mieux pour vous savoir vous limiter.<br />
(Poème Telugu)<br />
Satyame Ishvaro Loke<br />
Satyamûlam Idam Punyam<br />
Satyam Nasti Param Sukham<br />
La Vérité est Dieu exprimé dans le monde<br />
La Vérité est la racine de tout mérite<br />
Il n’est pas de plus grand bonheur que la Vérité.<br />
(Versets Sanskrits)<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
L’univers entier est imprégné de Vérité. Celle-ci est omniprésente. Même l’abondance<br />
matérielle, les plaisirs séculiers, l’argent, l’or, les possessions et les véhicules se basent<br />
essentiellement sur la Vérité. Sans Vérité, il n’existerait absolument aucun monde. A<br />
l’heure actuelle, l’homme succombe sous le poids de toutes sortes de difficultés, parce<br />
qu’il a perdu le sens de la Vérité.<br />
198
La Vérité est suprêmement précieuse. On ne peut la cacher, même si l’on voulait la faire<br />
disparaître. Même si l’on voulait la transformer, ce serait impossible.<br />
Trikâla Bâdhyam Satyam<br />
La Vérité est ce qui reste inchangé à travers le passé, le présent et le futur.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
La vérité est ce qui ne subit aucun changement à travers les trois périodes du temps.<br />
Depuis l’antiquité, les Bharatiyas ont cherché refuge en la Vérité. Grâce au fait qu’ils ont<br />
exprimé la Vérité et l’ont inséré dans leur vie quotidienne, depuis le commencement<br />
jusqu’à présent, le pays de Bharat a été en mesure de rester sain et sauf. Les Bharatiyas<br />
ont diffusé dans le monde entier une spiritualité basée sur la Vérité.<br />
Loka Samasta Sukhino Bhavantu<br />
Puissent tous les gens du monde vivent heureux.<br />
(Verset sanskrit)<br />
Cette maxime surgit de la Vérité. Les hommes d’aujourd’hui oublient cette Vérité pure et<br />
sacrée. Or, sans Vérité, il n’y aurait absolument pas de Dharma. Les Écritures disent :<br />
Satyam Nasti Paro Dharmah<br />
La Vérité est le plus haut Dharma.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Ainsi, la Vérité est notre premier Dharma et le plus important. La Vérité est vraiment le<br />
souffle vital de l’homme ; sans Vérité, l’humanité n’existerait pas. Les Valeurs Humaines<br />
dépendent complètement de la Vérité.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
La Vérité est profondément noble. Sans aucun doute, vous vous souvenez tous du roi<br />
Harischandra. Adhérant à la Vérité, il perdit son royaume. Il fut même contraint de<br />
vendre sa femme et son fils comme esclaves, devenant lui-même gardien d’un terrain de<br />
crémation.<br />
La Création entière émergea de la Vérité et se fondra un jour dans la Vérité.<br />
Existe-t-il dans l’univers un lieu qui soit privé du Principe de la Vérité ?<br />
Non ! Tout est Vérité pure et sans tâche.<br />
(Verset sanskrit)<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Le terme « Vérité » peut nous sembler un petit mot sans importance ; toutefois,<br />
comprendre la Vérité est une très grande chose. Tout est contenu dans la Vérité, le monde<br />
entier dépend d’elle. Si nous perdons cette vérité qui est le fondement par excellence,<br />
quel sera notre destin ? Il n’existe absolument aucun lieu où la Vérité soit absente. Non,<br />
elle est omniprésente.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
199
Fidèle à la Vérité, l’Empereur Bali passait son temps à se préoccuper de ses sujets comme<br />
de sa vie même et il les défendait comme ses propres enfants. Il était très charitable, il<br />
était l’expression de l’Amour et rayonnait de Vérité. Grâce à la présence de cet empereur<br />
Bali au Kérala, les gens de ce temps vivaient dans le confort, dans l’abondance de<br />
nourritures, d’eau, d’objets et de véhicules.<br />
L’empereur Bali avait remporté la victoire sur les demi-dieux et pour commémorer ce<br />
triomphe, il célébra un grand Yagna – rite sacrificiel – sur les rives du fleuve Narmada. Il<br />
entreprit la célébration du Yagna appelé Viswajit.<br />
A cette même époque, l’Avatar Vamana avait prit naissance auprès du brahmane<br />
Kasyappa et de son épouse Aditi. Il se dirigea vers le lieu où l’empereur Bali célébrait le<br />
Yagna. Il vivait habituellement au Siddhâshram. Tout le monde fut surpris en Le voyant<br />
marcher vers le feu sacrificiel. Vamana était un très jeune garçon et son corps brillait<br />
d’une grande splendeur. Ce rayonnement attirait tout un chacun. « Vamana » signifie « ce<br />
qui a la forme d’un nain, ce qui est courbé comme un aimant ».<br />
Ratnamala, la fille de l’empereur Bali, observait la scène. Voyant Vamana, elle pensa<br />
« Ah ! Quelle brillance ! Quelle splendeur émane de ce garçon ! Si un enfant de la sorte<br />
était né de mon sein, quelle n’aurait pas été ma fortune ! Je l’aurais protégé, bercé et<br />
nourri de mon lait. J’aurais joué avec lui à mille jeux. Hélas, je n’ai pas eu d’enfant<br />
comme celui-ci, n’est-ce pas ! » Elle se sentit très triste.<br />
Entre-temps, Vamana avait poussé de Son pied l’empereur Bali dans le Pathala - monde<br />
inférieur. Voyant cela, Ratnamala s’écria « Tchi ! Ai-je désiré comme enfant un être aussi<br />
vil ? Non ! Je lui aurais donné du lait empoisonné et je l’aurais tué ». Vamana était<br />
témoin de son attitude et dit « Qu’il en soit ainsi ! »<br />
Dieu bénit toujours, quel que soit le type de résolution ou de sentiment exprimés par<br />
chacun. Voilà pourquoi il importe de penser au bien. Aucun lieu n’est dépourvu de la<br />
présence Divine. Dieu est omniprésent.<br />
Sarvatah Pâni Pâdam<br />
Tat Sarvatokshi Siromukham<br />
Sarvatah Srutimalloke<br />
Sarvama Vritya Tishtati<br />
Par Ses pieds, Ses têtes, Ses bouches et Ses oreilles<br />
présents en tous lieux,<br />
Dieu imprègne tout l’univers.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Personne ne peut dissimuler quoi que ce soit à Dieu, ni se cacher de Lui, car Il est vu en<br />
tous lieux. Vamana envoya une malédiction à la femme par ces mots « Dame Ratnamala,<br />
d’abord vous aspiriez à Me nourrir de votre lait, mais à cause de votre attachement au<br />
corps et Me voyant pousser du pied votre père dans le monde inférieur, la colère est<br />
montée en vous. Vous pensez à présent Me donner du lait empoisonné et Me tuer. Ainsi,<br />
200
dans le courant du Dwapara Yuga, vous naîtrez comme la démone Putâna. Vous Me<br />
nourrirez et puissiez-vous mourir à cause de votre lait empoisonné. »<br />
En vérité, chaque être humain devrait cultiver des pensées sincères. Quelle que soit votre<br />
détermination, même si votre pensée est instinctive, Dieu vous donnera Sa bénédiction<br />
disant « Qu’il en soit ainsi ! Qu’il en soit ainsi ! Qu’il en soit ainsi ! ». Les gens se<br />
préoccupent de toutes sortes de choses et sont incapables de comprendre l’attitude de ce<br />
Dieu sacré. Par conséquent, nous devrions toujours avoir des pensées positives.<br />
Ne regarde pas le mal, vois le bien<br />
N’écoute pas le mal, prête l’oreille au bien.<br />
Ne parle pas du mal, dis le bien.<br />
Ne pense pas au mal, pense au bien.<br />
Ne fais pas le mal, fais le bien.<br />
C’est le sentier qui mène à Dieu.<br />
Donc, lorsque votre esprit est rivé aux choses sacrées, vous obtenez des bénédictions tout<br />
aussi sacrées. A l’heure actuelle, nous jouons, chantons et nous divertissons, animés de<br />
mauvaises pensées ; les effets qui en résultent sont également mauvais. Nous souffrons<br />
lorsque ces résultats nous arrivent, mais la souffrance n’est pas ressentie au moment où<br />
nous entretenons ces pensées.<br />
Ainsi, ce que Ratnamala enseigna est ceci : les circonstances qui se présentèrent à elle<br />
avaient la forme de ses pensées.<br />
Nous nous demandons anxieusement « Pourquoi Dieu m’a-t-Il donné un tel résultat ? »<br />
La décision est pourtant venue de nous, de notre propre erreur ; elle n’est en rien la faute<br />
de Dieu. Nous devrions donc rechercher les bonnes compagnies et prendre des décisions<br />
sages. Au contact des bonnes personnes, de bons sentiments surgiront en vous. Ainsi,<br />
Ratnamala enseigna au pays combien il est nécessaire de veillez attentivement à<br />
fréquenter des bonnes personnes.<br />
L’empereur Bali était très charitable. Pendant le Yagna, il distribua tous ses biens en<br />
charité. Il s’offrit tout entier en faveur de la Vérité. Vamana se présenta et demanda à<br />
l’empereur « Donnez-moi en charité trois enjambées de terrain. » L’empereur ne réfléchit<br />
point, il promit immédiatement « Je vous les donnerai sans faute ! »<br />
Le précepteur Shukracharya s’approcha et souleva des objections. Il dit « Empereur Bali,<br />
ce nain n’est pas un homme ordinaire ; il est muni d’une grande puissance ; Il est la forme<br />
manifestée de Vishnu. Après Lui avoir donné votre parole, vous ne pourrez plus la<br />
reprendre. Aussi devriez-vous vous garder de promettre ». L’empereur Bali répondit « Y<br />
a-t-il un acte plus vil que celui de revenir sur une parole donnée ? » Il ignora l’ordre de<br />
son précepteur et respecta la promesse faite à Vamana.<br />
201
Bali lutta ainsi en faveur de la Vérité. En conséquence, il bénéficia de tous les types de<br />
confort et de bonheur et fut poussé en Pathala – monde inférieur - par le pied même de<br />
Vamana. Que signifie ce Pathala ? Cela veut dire qu’il ne devait plus renaître.<br />
Ce jour-là, l’empereur Bali demanda à Vamana une faveur « Swami, comme Vous êtes<br />
entré en ce pays du Kerala en ce jour même, comme Vous m’avez parlé aujourd’hui,<br />
vous devriez venir chaque année en Kérala et protéger le peuple. » Ainsi, les habitants du<br />
Kérala sont heureux de célébrer chaque année le jour symbolique où Vamana vint chez<br />
eux, et cette célébration est appelée Onam.<br />
L’empereur Bali était donc un être très méritant. Bien que né au sein d’une famille de<br />
démons, il suscita en son cœur des sentiments Divins. En vérité, ce grand festival de<br />
l’Onam fut institué en faveur des habitants du Kérala, grâce aux mérites des vies passées<br />
de l’empereur Bali.<br />
Ce festival d’Onam ne veut pas dire préparer et manger du pudding, du riz sucré et des<br />
gâteaux. Nous devrions nous souvenir de l’expérience que fit l’empereur Bali avec<br />
l’Avatar Vamana. « Aujourd’hui, Vamana se manifeste et entre dans notre terre du<br />
Kérala ! » Notre joie peut être immense, si en ce jour nous prenons conscience du fait que<br />
Vamana est l’incarnation de Dieu. Nous devrions vivre une vie morale, spirituelle et<br />
dharmique.<br />
- Satyam Bruyat – dis la Vérité. C’est une valeur morale.<br />
- Priyam Bruyat – dis-la d’une façon plaisante. C’est une valeur dharmique.<br />
- Na Bruyat Satyam Apriyam – ne dis pas une vérité inacceptable. C’est une valeur<br />
spirituelle.<br />
En fait, ces trois valeurs dépendent de la Vérité. Nous devrions donc chercher refuge dans<br />
la Vérité et faire l’expérience de la vie spirituelle, pratiquant de telle façon que le monde<br />
entier en soit favorisé.<br />
En vérité, même si, en ce Kérala moderne, il y a un centre communiste, les gens sont<br />
pleins de dévotion. Quotidiennement, chacun fait ses ablutions, frotte de la vibhuti sur<br />
son corps, applique de la pâte de santal sur son front et se rend au temple. Même<br />
aujourd’hui, ce naturel spirituel est maintenu en vie. En conséquence, l’Amour et la<br />
dévotion des habitants du Kérala n’ont leur pareil en aucun autre lieu (applaudissements).<br />
Le Kérala est une terre magnifique. La nature spirituelle du lieu imprègne les sentiments<br />
intimes de tous ses habitants. Mais en accord avec les temps, les lieux et la piété, le cœur<br />
de l’homme s’est métamorphosé. Son cœur autrefois plein de compassion est aujourd’hui<br />
changé en un cœur de pierre. Quelle en est la raison ? Tout dépend exclusivement de<br />
notre comportement. Les aspects positifs autant que tous les maux du pays dépendent de<br />
la conduite des hommes et des femmes qui y vivent. Ainsi, une fois que nous avons perdu<br />
notre caractère, c’est comme si notre vie même était perdue.<br />
Si de l’argent est perdu, rien n’est perdu.<br />
202
Si notre santé est perdue, quelque chose est perdue.<br />
Si notre caractère est perdu, tout est perdu.<br />
Dans la vie, nous devons donc considérer le caractère comme une chose de première<br />
importance. Depuis le commencement et pour toujours, Dieu attend de nous ce caractère<br />
et rien d’autre. Pourtant, dans son incapacité à reconnaître cette vérité, l’homme lutte<br />
pour satisfaire son égoïsme personnel et ses intérêts privés ; il faut absolument que ces<br />
attitudes soient supprimées chez les êtres humains.<br />
Tous sont Un, soit identique envers chacun.<br />
Tous les hommes sont membres de la grande famille universelle ; tous les hommes<br />
appartiennent à la même caste ; ils ressortent tous de la même race. Il est superflu de se<br />
poser des questions sur des termes tels que « athée » ou « théiste », « hébreu » ou<br />
« bouddhiste », etc. La vérité est que vous appartenez tous à la race humaine ; il serait<br />
déjà bien suffisant de comprendre ce point. Mettez également à part les questions du type<br />
de « Suis-je un théiste ou un athée ? ». Il suffit amplement de vous dire « Je suis un être<br />
humain, un être humain, un être humain ! »<br />
Développons les Valeurs Humaines, car si nous nous considérons comme des êtres<br />
humains, nous devrions au moins manifester des Valeurs Humaines. Sans elles l’être<br />
humain se réduit à la forme extérieure, sans réalité concrète.<br />
Tous les défauts tels que la colère, l’abattement, l’envie, la jalousie et l’ostentation<br />
entrent dans le cœur des humains. Ce sont des caractéristiques spécifiques d’animaux. La<br />
colère est typique du chien, l’indécision est typique du singe. Mais vous n’êtes ni des<br />
singes ni des chiens, vous êtes des êtres humains.<br />
Lorsque vous sentez la colère monter, pensez immédiatement « Je ne suis pas un chien, je<br />
suis un être humain ! » Réfléchissant ainsi, vous l’éloignerez.<br />
A l’heure actuelle, les qualités humaines sont en voie de disparition et les tendances<br />
animales prennent racine en l’homme, n’est-ce pas ? Cela n’est pas un signe d’humanité.<br />
Les vertus sacrées de la compassion, de l’amour, de la patience et de la sympathie<br />
devraient s’accroître.<br />
Dieu effectue de nombreux actes pour de multiples raisons, mais l’homme ne les<br />
comprend absolument pas. Ne saisissant pas la signification de ces gestes Divins, il<br />
reflète sur eux ses propres dispositions mentales. Ce n’est que le reflet de l’être intérieur.<br />
Ce ne sont que les sentiments personnels de l’individu.<br />
Nous pensons, par exemple, qu’une personne a de la colère. Ce que nous voyons n’est<br />
pas la colère de cette personne, mais le reflet sur elle de la colère que nous avons en<br />
nous-mêmes. Ainsi, tout sentiment de désir, de colère, d’avidité, d’attachement et d’envie<br />
est le reflet de votre être intérieur. Vous pensez que la moindre difficulté est due<br />
203
exclusivement à l’erreur de la personne qui est en face de vous ; en fait ce n’est pas la<br />
faute de l’autre.<br />
Dieu est toujours Nirmalam, Nischalam, Nirgunam, Nisântam – Pur, immobile, sans<br />
attribut, tranquille.<br />
(Verset Sanskrit).<br />
Donc, si vous imaginez que ces fautes puissent surgir en une telle Divinité sacrée, vous<br />
projetez simplement sur Elle vos propres fautes. Ces fautes n’appartiennent pas à Dieu.<br />
Par conséquent, en tout premier lieu vous devriez vous abstenir de dominer vos pensées.<br />
Beaucoup de gens cherchent à maîtriser leur colère et leur détresse. C’est une grave<br />
erreur ! Ne les maîtrisez pas. Faites plutôt en sorte que ces sentiments ne prennent pas<br />
racine en vous. Vous devez leur fermer la porte de votre cœur afin qu’ils ne puissent pas<br />
pénétrer en lui. Si vous les dominez après qu’ils se soient installés en votre cœur, ils<br />
resteront toujours là et passeront la tête au-dehors à chaque occasion.<br />
Dans le monde contemporain, on extrait en certains lieux du charbon, du pétrole et des<br />
huiles combustibles. D’où viennent ces matières ? Elles se sont stratifiées en ce lieu dans<br />
le passé. C’est seulement maintenant qu’on les extrait de la terre. D’une façon similaire,<br />
les sentiments de désir, de colère, d’avidité et les autres se sont amassés en vous. Ils sont<br />
bien dissimulés en vous et s’exposent de temps à autre au grand jour. Il faudrait donc<br />
prendre garde, dès le commencement, à ce qu’ils n’entrent absolument pas en nous. En<br />
vérité, les Valeurs Humaines authentiques consistent à pratiquer cela.<br />
Il ne sert à rien de dominer la colère après avoir réalisé « Oh ! Elle est venue, n’est-ce<br />
pas ! » Se contenter de maîtriser sa colère est un acte de faiblesse. Nous ne devrions pas<br />
donner à cette faiblesse la possibilité d’exister. Il vaudrait bien mieux veiller à ce que la<br />
colère n’entre pas en nous. Dès lors, il ne sera plus nécessaire de la contrôler.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Tant d’aspects surgissent en l’être humain. Nous ne devrions pas empêcher les qualités de<br />
s’éclore, mais au contraire stimuler en nous l’expression des vertus ; ces vertus doivent<br />
être proclamées et diffusées, et ensuite transmises aux autres. Vous devriez en faire<br />
l’expérience, car c’est en cela que consiste la valeur authentique de l’être humain. En tout<br />
premier lieu vient l’Amour, il est essentiel.<br />
L’Amour est Dieu, vivez dans l’Amour.<br />
Nous avons à sanctifier cet Amour. Si l’Amour seul existe en notre cœur, pas une seule<br />
mauvaise tendance ne pourra y entrer. Votre cœur est un sofa à une seule place, non un<br />
large divan ni un canapé. Vous avez un seul cœur, emplissez-le d’amour, et rien d’autre<br />
ne pourra entrer en lui. Tous les défauts entrent en vous simplement parce que l’amour<br />
n’y est pas. Par conséquent,<br />
Commencez la journée avec Amour<br />
204
Passez la journée dans l’Amour<br />
Remplissez votre journée d’Amour<br />
Terminez votre journée avec Amour<br />
C’est le sentier qui mène à Dieu<br />
Nous avons à vivre avec amour. Il n’existe rien de plus grand que l’amour ; il émane de<br />
la Vérité et la Vérité émane de l’amour. Sans Vérité, il n’y aurait absolument pas<br />
d’amour et sans amour il n’existerait aucune vérité. La Vérité est un courant sous-jacent<br />
et l’amour est un courant évident. C’est pourquoi il est dit :<br />
Antar Bahischa Tat Sarvam Vyapya Narayana Stithah<br />
Narayana (Dieu) imprègne toute chose à l’intérieur,<br />
à l’extérieur et en tout lieu.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
La nature de Narayana exprime l’unité de ces deux aspects (intérieur et extérieur). En<br />
vérité, en vous le courant sous-jacent s’écoule toujours et il représente la forme<br />
authentique de Saraswati. Vous voyez en surface les fleuves Gange et Yamuna, mais le<br />
fleuve Saraswati coule sous terre, comme un courant sous-jacent. Cela veut dire que<br />
Saraswati est notre faculté de la parole(5). Nous devons utiliser les mots de la juste façon<br />
et ne pas dire tout ce qui nous passe par l’esprit.<br />
On ne peut pas toujours agréer,<br />
mais on peut toujours parler agréablement.<br />
Attachons donc de la valeur à nos paroles. Le proverbe dit « Si notre pied glisse, il n’y<br />
aura pas grande perte, mais si notre langue glisse, elle nous ouvrira les portes de l’enfer »<br />
(Poème Telugu).<br />
Prenons bien garde à ce que notre langue ne dérape jamais ; veillons à ne prononcer<br />
aucun mot susceptible de causer de la souffrance aux autres ; ceci est l’une des<br />
caractéristiques principales de l’être humain.<br />
Vous pensez sans doute « C’est une chose bien difficile à appliquer ! Qui est en mesure<br />
de le faire ? » Vous êtes dans l’erreur ! C’est tout à fait simple, au contraire. Tous les<br />
mots sont placés sous notre autorité, ils sont là, sur notre langue. La langue n’a pas de<br />
squelette, elle peut donc se mouvoir en n’importe quelle direction. Il faut ne tenir sur elle<br />
que des paroles sacrées. Dieu est Nirgunam – sans attribut, Niranjanam – pur Sanâtanam<br />
– éternel, Niketanam - refuge ultime, Nitya – permanent, Suddha – immaculé, Buddha –<br />
conscient, Mukta – libre, Nirmala svarupinam – expression de la sacralité.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Tous les sons que nous émettons partent de notre langue. C’est pourquoi les sages<br />
attribuèrent à Dieu le nom de « Expression du Son ».<br />
205
Sabda Brahmâ Mayî– Puissance du Son primordial<br />
Carâcara Mayî – Cause du mouvement et de l’immobilité<br />
Jyotir Mayî – Puissance de la Lumière<br />
Vâk Mayî – Puissance de la Parole<br />
Nityânanda Mayî – Puissance de Joie permanente<br />
Parâtpara Mayî – Toute-puissance<br />
Mâyâmaya Mayî – Puissance créatrice d’illusion et de clarté<br />
Srî Mâyî - Puissance source de toute prospérité<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Donc nos sons devraient être suaves, ils devraient être très doux aux oreilles de ceux qui<br />
les entendent. Si nous nous soumettons à cette discipline, notre humanité pourra<br />
s’épanouir. Pour un parachèvement de notre humanité, les bases essentielles sont la<br />
Vérité et l’Amour.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
L’empereur Bali réalisa le paradis à travers la Vérité. Par Amour, il voulut s’abandonner<br />
à la volonté de Vamana. Le corps seul périt, mais l’Esprit reste toujours doux. Un jour ou<br />
l’autre, notre corps périra.<br />
Le corps est une bulle d’eau.<br />
Le mental est un singe fou.<br />
N’obéissez ni à votre corps ni à votre mental.<br />
Obéissez à votre conscience.<br />
Cette conscience était la forme véritable de l’empereur Bali. Elle ne s’altère ni ne meurt<br />
jamais. Il (Atma) est permanent, sans naissance ni mort. Il est éternel, sans<br />
commencement ni fin. Il ne meurt pas, Il ne naît pas et ne peut être tué.<br />
(Poème Telugu)<br />
La Conscience est toujours présente sous forme de l’Atma. Comment pouvez-vous<br />
comprendre cette Divinité ? Quels que soient les états d’esprit qui surviennent en vous,<br />
les pensées vous appartiennent et sont le fruit de votre propre imagination.<br />
Les sons que vous émettez imprègnent toute l’atmosphère. Or, quels chants délicieux les<br />
étudiants ont-ils chantés aujourd’hui dans cette salle ! Ils ont interprété plusieurs beaux<br />
chants. Ces chants se sont immergés dans cette table (Swami tape légèrement la table<br />
devant Lui) Ils sont entrés en elle ; ils sont entrés dans ces colonnes et dans les murs. La<br />
Vibration Divine sous forme de son se diffuse partout (applaudissements). Il n’est donc<br />
pas possible de dire qu’elle est en un lieu et pas en un autre. Lorsque vous entendez les<br />
chants, vous pensez qu’ils sont chantés en un lieu spécifique, mais en fait ils se diffusent<br />
partout, même là où ils ne sont pas entendus.<br />
Sarvatah Pâni PâdamTat Sarvatokshi Siromukham<br />
Sarvatah Srutimalloke<br />
Sarvama Vritya Tishtati<br />
206
Par Ses pieds, Ses têtes, Ses bouches et Ses oreilles<br />
présents en tous lieux,<br />
Dieu imprègne tout l’univers.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Le son circule en nous de nos pieds jusqu’à notre tête. En vérité, nous devrions proférer<br />
uniquement des sons sacrés, sans aucune parole blessante pour les autres. N’insultez<br />
personne, ne critiquez personne. Dès lors, vos dispositions intérieures changeront en<br />
positivité et en douceur.<br />
Sans aucune crainte de la faute, se cramponnant à son ignorance<br />
et s’attachant à ce qui l’écarte de l’amour pour Dieu,<br />
l’homme atrophie ses Valeurs Humaines.<br />
C’est cela la vraie cause de la révolution contre la paix du monde.<br />
(Poème Telugu)<br />
Quelle est la racine de ce désastre ? Votre vie uniquement. Si votre vie est positive,<br />
l’univers entier sera bon. Soyez donc de bonnes personnes ; en ce qui concerne le<br />
langage, proférez seulement de bonnes paroles. Faites que votre comportement soit<br />
impeccable, alors votre vie changera en bien. Dans le courant de ce processus de<br />
transformation de notre existence, nous devons trouver la manière de partager ce bien<br />
avec les autres.<br />
Vous devriez tous chanter avec Amour. Vous devriez parler avec Amour. Voilà ce que<br />
chantaient les Gopikas, les gardiennes de vaches de Brindavan :<br />
(Swami chante)<br />
En cette terre stérile privée d’Amour,<br />
ô Krishna, joue un air sur Ta flûte Divine, joue un air mélodieux,<br />
afin que les graines de l’Amour puissent germer<br />
avec la douce émotion de l’Amour,<br />
et afin que des averses d’Amour suave baignent la terre<br />
et que s’écoulent des fleuves d’Amour.<br />
(Chant Telugu)<br />
Votre chant est très doux ; votre cœur est empli d’amour. Le chant est le reflet de ce qui<br />
jaillit de l’amour ; en effet, tout est reflet réaction, écho. En vérité, nous devrions<br />
considérer cette existence comme une réaction et notre cœur comme la réalité. C’est<br />
seulement partant de cette réalité que les réactions et les reflets seront bons.<br />
Aujourd’hui, nous avons à charger d’amour notre cœur. De quelle sorte d’amour parlonsnous<br />
? L’amour est unique. Il y a tant de types d’amour dans le monde, mais ils<br />
n’expriment pas l’amour véritable. Ce sont des amours profanes, physiques et séculiers.<br />
Quant à l’amour spirituel, il est unique ; c’est l’Amour authentique qui jaillit du cœur.<br />
Cet amour doit être intensifié. Tous les autres types d’amour sont de polarité négative ; en<br />
revanche, l’amour qui vient du cœur est positif.<br />
207
Toutes vos pratiques de rituels, de répétition du Nom, de méditation, etc., sont négatives.<br />
Vos doigts égrainent le rosaire, mais votre esprit se promène sur le marché. A quoi sert<br />
une telle pratique ? Non, n’agissez pas ainsi ! Pendant le Japa, votre mental devrait être<br />
stable. La vraie prière consiste à contrôler votre mental. Prier ne veut pas dire laisser son<br />
mental aller où il veut.<br />
Manah eva Manushyanam Karanam Bandha Mokshayo<br />
Le mental est responsable aussi bien de la servitude que de la Libération<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Dans quelle direction tourner notre mental ? Il faut le tourner dans la direction de Dieu.<br />
Imaginez une serrure dont voici la clé. Vous enfilez la clé dans la serrure ; si vous la<br />
tournez vers la gauche, la porte s’ouvre ; si au contraire vous la tournez vers la droite, la<br />
porte reste fermée. C’est la même serrure et la même clé dans les deux cas ; la seule<br />
différence est dans la façon de tourner la clé.<br />
Votre cœur est également une serrure dont le mental est la clé. Tournez votre mental dans<br />
la direction de Dieu : vous obtiendrez la Libération. Si vous le tournez dans la direction<br />
du monde, vous n’obtiendrez que servitude. Hélas, vous avez toujours l’esprit tourné vers<br />
le monde, vous ne le poussez pas dans la direction de la spiritualité. Monde, monde,<br />
monde, tous vos efforts sont concentrés sur la vie du monde.<br />
Ce monde physique ne cesse pas d’exister, mais les expériences que nous y faisons sont<br />
temporaires. Toutefois, une seule chose est véritable : la nature de l’Atma. Cette nature<br />
de l’Atma mène à la fusion. Le monde physique est comme un mariage, nous dirions<br />
plutôt un mirage. Ce mirage peut être vu, mais il n’unit pas le cœur au cœur.<br />
Vous pensez au mariage avec allégresse, mais comment parler de mariage ? Si la femme<br />
dit « oui », le mari dit « non » et vice versa. Sont-ils de même nature ? Il faudrait réaliser<br />
l’unité.<br />
Ekam Sat Vipra Bahuda Vadanti<br />
La Vérité est unique, bien que les sages l’expriment<br />
par une multitude de définitions.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Cela est la nature authentique de l’Atma.<br />
A l’heure actuelle, dès notre lever tôt le matin jusqu’à notre coucher, toute notre vie se<br />
passe ainsi :<br />
Depuis l’aube jusqu’à la nuit tombante,<br />
l’homme utilise toute son instruction et consume sa vie pour se remplir l’estomac,<br />
sans aucune restriction et perdant de vue le Seigneur aux yeux de Lotus.<br />
Quel grand bonheur en avez-vous tiré ?<br />
O Hommes, pensez-y avec attendrissement.<br />
(Poème Telugu)<br />
208
L’homme dissipe son existence en se laissant prendre<br />
dans l’étau des difficultés, dans le simple but de se remplir l’estomac.<br />
Il apprend avec détermination des milliers de choses<br />
de sources les plus variées,<br />
mais il est incapable d’obtenir une joie pleine et complète.<br />
Dans le monde d’aujourd’hui, l’humanité cuit à petits feux.<br />
O Homme, le Seigneur Suprême S’abstiendra-t-Il de montrer le chemin<br />
au fidèle qui médite sur Lui ?<br />
(Poème Telugu)<br />
Nous passons par tant de troubles uniquement pour nous remplir l’estomac. Nous nous<br />
acharnons dans les affaires et souhaitons gagner toujours davantage ! De l’argent, de<br />
l’argent, toujours plus d’argent ! Emportez-vous la moindre somme avec vous dans la<br />
tombe ? Tant que nous sommes en vie, nous n’avons besoin que de l’argent nécessaire<br />
pour vivre normalement.<br />
L’argent fait commettre beaucoup d’erreurs<br />
L’argent permet aussi de réaliser beaucoup de choses.<br />
L’argent vient et puis s’en va.<br />
Mais la moralité vient et s’accroît.<br />
C’est cette moralité que nous devrions gagner avant tout.<br />
Dans le monde d’aujourd’hui, où que l’on aille, les gens n’aspirent qu’à l’argent. Les<br />
hommes modernes, et même les étudiants, cherchent à accroître leur argent, leur force<br />
physique et leurs amitiés. Ils cultivent ces trois aspects, mais ils ne pensent pas à<br />
développer les vertus. Or, sans vertu, à quoi sert la force physique ? Sans vertu, à quoi<br />
bon tant d’argent ? Sans vertu, quel est l’avantage d’avoir tant d’amis ? Donc les amitiés,<br />
la force musculaire et l’argent sont parfaitement inutiles. Seule la vertu est permanente<br />
pour nous. C’est elle que nous devrions développer.<br />
Celui qui possède des vertus est un être humain authentique et celui qui en est privé n’est<br />
absolument pas humain.<br />
Au moins, les animaux manifestent certaines qualités, ils respectent certaines limites, ils<br />
se conforment à la saison et à la raison dans une certaine mesure. En revanche, l’homme<br />
n’a ni raison ni saison. A quoi servent les pseudo-qualités que les hommes développent<br />
aujourd’hui ?<br />
Le peuple du Kérala devrait renforcer sa culture antique et sacrée ; il porte en lui la graine<br />
du passé. Nous pouvons protéger dans toute la mesure un pays qui a des sentiments aussi<br />
sacrés. L’empereur Bali était un souverain capable d’alimenter cette culture. On l’appela<br />
Maha Bali. Que signifie Maha ? Cela signifie « très précieux » ; Bali veut dire « d’une<br />
grande force », il était donc un Maha Bali en toutes les vertus.<br />
209
La terre du Kérala, où prit naissance Maha Bali, n’est pas un lieu ordinaire. La voyant sur<br />
une carte géographique, nous pensons d’un point de vue strictement séculier qu’il s’agit<br />
simplement du royaume du Kérala. Il n’en est rien ! Cette terre est un centre de Divinité<br />
(applaudissements), c’est un lieu pacifique. Aussi bien l’empereur Bali que l’Avatar<br />
Vamana naquirent en ce lieu ; c’est aussi en ce lieu que le sage Vishvamitra célébra son<br />
Yaga. C’est encore là que le sage enseigna le Gayatri Mantra. Il dit Om Bhûr, Buvah<br />
Svaha – L’univers entier est constitué de ces trois plans. Rien en ce monde n’a de<br />
signification plus profonde. Bhûr représente la Matérialisation, Bhuvah représente la<br />
Vibration et Svaha représente le Rayonnement. Ce Rayonnement (ou radiance) est la<br />
Divinité, la Vibration est la Vie et la Matérialisation est le corps physique. Ces trois<br />
aspects sont présents en vous. Vous n’êtes pas une personne unique, mais trois :<br />
- Celle que vous pensez être, le corps physique.<br />
- Celle que les autres pensent que vous êtes, le corps mental.<br />
- Celle que vous êtes réellement, l’Esprit ou Atma.<br />
Reconnaissant cette vérité, vous serez des êtres humains authentiques.<br />
Nous ne devrions absolument pas nous attacher à notre corps. Il faut simplement le<br />
protéger aussi longtemps qu’il est là, car le corps est un moyen de réaliser le Yoga de<br />
l’Action. Le mental sert de base pour la méditation et l’adoration et le cœur est la base de<br />
la fusion. Par conséquent, il importe de réaliser l’unité de ces trois aspects.<br />
Trigunam, Trigunakaram, Trinetramcha Triyayudham<br />
Trijanmapapa Samharam Eka Bilvam Sivararpanam<br />
Shiva a trois attributs, la forme de trois qualités, trois yeux<br />
et brandit trois armes.<br />
L’offrande d’une feuille de bilva à Shiva annule les péchés de trois vies.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
En somme, que devrions-nous offrir à Dieu ? Notre corps doit être offert, il est la<br />
« feuille » ; notre mental est la « fleur » et la joie qui en découle est l’« eau » de<br />
l’offrande. Notre intellect en est le « fruit ». Voilà pourquoi les Écritures prescrivent<br />
d’offrir une feuille, une fleur, un fruit et de l’eau.<br />
Au lieu de nous attacher à ce corps périssable, le considérant comme essentiel, nous<br />
devrions saisir la nature de l’Atma. C’est pourquoi les principes du corps eux-mêmes<br />
devraient être offerts à Dieu. Comment cela ? En effectuant des actions Divines.<br />
L’humanité repose sur les trois fondations principales de l’Action, de l’Adoration et de la<br />
Connaissance-sagesse.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Nous n’avons aucune nécessité de nous rendre dans un temple pour y adorer Dieu. Les<br />
Écritures disent, en effet :<br />
Deho Devalaya Prokto<br />
Jivo Deva Sanatanah<br />
210
Le corps est un temple et le Jîva qui l’habite est Dieu éternel.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Où se situe le temple de Dieu ? Il ne s’agit pas d’une hutte ni d’un palais. Il est dans notre<br />
cœur. Ce cœur est la juste demeure de Dieu. Nous devons sauvegarder ce palais avec<br />
grande attention. En vérité, les Védas déclarent :<br />
Ekam Sat Vipra Bahuda Vadanti<br />
La Vérité est unique, mais les sages l’expriment par une multitude de définitions.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Ce cœur seul est Vérité. Dans le cœur, l’Amour est constant. Les dispositions Divines qui<br />
émanent de ce cœur sont le Dharma qui doit servir au bien-être du monde. Le cœur<br />
humain est le réceptacle de ces trois vertus : Vérité, Amour et Dharma.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Pensez essentiellement à ceci. Si nous désirons adorer Dieu, nous n’avons aucune<br />
nécessité de nous rendre en un lieu quelconque. Où est Dieu ? Vous êtes tous des<br />
incarnations de Dieu.<br />
Sahasra Sîrsha Purushah Sahasraksha Sahasra Pâd<br />
Le Seigneur suprême a des milliers de têtes,<br />
des milliers d’yeux, des milliers de pieds.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Donc chacun de vous est une incarnation Divine.<br />
Vous devriez penser « Je ne suis pas simplement un homme, je suis Dieu ! Je suis Dieu !<br />
Je suis Dieu ! » Prenez conscience de ceci et devenez réellement Dieu.<br />
Brahmavit Brahmaiva Bhavati<br />
Le connaisseur de Brahman devient Brahman.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Quelle que soit la forme que vous contemplez, c’est elle que vous réaliserez. Si vous<br />
pensez « Je suis un homme, un homme, un homme, un homme. » vous ne serez qu’un<br />
simple homme. En réalité, vous n’êtes pas un simple humain ; votre forme est sans aucun<br />
doute celle d’un être humain, mais en vérité, vous êtes l’incarnation du Divin. L’Atma est<br />
en vous. Vous devriez vous souvenir continuellement de l’Atma. Considérez-le comme<br />
sacré et conservez-le parfaitement pur. Il doit être limpide, car c’est la qualité de sa<br />
nature authentique.<br />
Nous célébrons de nombreux festivals pour maintenir notre cœur en état de pureté. Le but<br />
principal de ces festivals est précisément de nous purifier l’esprit. Là où existe la Pureté,<br />
il y a Unité, et s’il y a Unité, il y aura nécessairement la Divinité. Pour cette Divinité, la<br />
Pureté est essentielle et pour l’Unité, il faut le sens de l’Un. En vérité, notre cœur est le<br />
juste objectif pour n’importe quoi.<br />
211
Pratiquons ces principes dans notre vie quotidienne, par des actes d’Amour, avec la<br />
nature de l’Amour et le sentiment de l’Amour.<br />
(Swami termine Son discours en chantant un Bhajan « Prema Mudita Manase Kaho,<br />
Râm, Râm, Râm ...»<br />
(puis Il reprend)<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
A l’heure actuelle, de nombreux obstacles entravent le chemin de la spiritualité. Le<br />
mental est instable par nature, mais aujourd’hui, l’environnement offre les justes<br />
conditions pour le rendre encore plus instable. Notre cœur spirituel est unique, comme<br />
l’est notre souffle vital, mais nos pensées et nos sentiments se multiplient. Ces obstacles<br />
sont seulement temporaires, non permanents.<br />
Si nous avons foi en un être, nous devrions lui consacrer notre vie et même la sacrifier<br />
pour cette foi. Des sentiments de ce type manquent aujourd’hui. Quelle en est la raison ?<br />
Dans le monde actuel, tant de Matajis, tant de Swamis, tant de <strong>Baba</strong>s font leur apparition<br />
en tous lieux. A cause de cela, notre mental devient de plus en plus agité.<br />
Dieu est unique. Quelle que soit la Forme choisie, aspirez uniquement à cette Forme et<br />
suivez-la. Ayez une foi totalement focalisée sur cette Forme.<br />
Ekam Sat<br />
La vérité est unique.<br />
Vous ne devriez suivre qu’une seule Forme. En vous tournant sans raison vers celle-ci et<br />
puis vers celle-là, vous finissez par neutraliser le sentiment que vous aviez en premier<br />
lieu. Vous désintégrez votre propre foi. Cherchez à développer cette foi, non à la ruiner.<br />
Combien de temps un arbre pourra-t-il survivre si vous le déracinez sans cesse pour le<br />
planter ailleurs ? Arrosez-le, mettez-lui de l’engrais et protégez-le exactement à l’endroit<br />
où il est né.<br />
Ce n’est pas un signe de dévotion authentique de nous emparer de tout ce qui est à notre<br />
disposition. Ekam Sat, c’est cela la dévotion véritable. Notre dévotion est altérée si nous<br />
continuons à changer en faveur de ceci ou de cela. Vous ne devriez pas vous tourner vers<br />
ce type d’expérience. Quel que soit votre choix, c’est bien, ayez confiance. Qui que vous<br />
voyiez, ayez la certitude que Dieu réside en cette personne. Pourquoi ? Parce que :<br />
Mamaivamsu Jîvaloke Jîvabhuta Sanatanah<br />
Tous les êtres vivants sont des étincelles de Ma Divinité éternelle.<br />
(Bhagavad Gîta)<br />
C’est ce que déclara la Bhagavad Gîtâ. Le reflet de Dieu est donc en tout un chacun.<br />
Ayez la conviction que tous les êtres sont Dieu, vous ne vous tromperez pas. Ceux qui<br />
changent d’attitude en abandonnant cette vérité, en l’écartant d’eux, sont des fidèles<br />
contrefaits, non authentiques. Nous ne devrions pas tituber ni nous mouvoir dans tous les<br />
212
sens. Nous devrions être stables. Dieu est : Nirgunam – sans attribut, Niranjanam - pur,<br />
Sanâtanam - éternel, Niketanam - refuge ultime, Nitya - permanent, Suddha - immaculé,<br />
Buddha - conscient, Mukta - libre, Nirmala svarupinam – expression de la sacralité<br />
(Verset Sanskrit)<br />
C’est une dévotion de ce type que nous devrions développer. Laissons venir à nous<br />
n’importe quelles difficultés ; faisons l’expérience de n’importe quelles afflictions. Nous<br />
avons à les supporter, à les dépasser et à poursuivre notre route. Cela est dévotion<br />
authentique et permanente.<br />
Beaucoup de fidèles doivent faire face à de grandes épreuves. Des troubles sans nombre<br />
ont hanté les Sadhu – saints, hommes de Dieu ; les grands êtres et les femmes nobles sont<br />
passés par une avalanche de difficultés. Voyez le cas de Meera, de Sakubhai et tant<br />
d’autres de ce type, qui maintinrent avec détermination leur résolution, sans aucune<br />
défaillance. Quelle que fût l’oppression subie, elles la dépassèrent. En fin de compte,<br />
leurs maris leur firent obstacle. Dans un accès de rage contre Meera, son époux le roi<br />
Bhogia la saisit par les cheveux et la tira hors du palais. Il lui dit « Tu ne peux plus rester<br />
dans ma demeure. Va-t-en ! ». Cette Mîra, qui avait nourrit tant d’amour et de dévotion<br />
en son cœur, eut un choc, mais après un instant, elle reprit courage et chanta :<br />
(Swami chante)<br />
Va-t-en ô mon mental, va-t-en ô mon mental<br />
Sur les rives du Gange et du Yamuna !<br />
Va-t-en ô mon mental !<br />
Vous avez deux souffles vitaux, le Gange et le Yamuna. Votre place est à mi-chemin<br />
entre ces deux souffles de vie.<br />
Le corps est rafraîchi par les eaux pures du Gange et du Yamuna.<br />
Va, ô mon mental ! Va, ô mon mental, vers les eaux<br />
du Gange et du Yamuna.<br />
Va, ô mon mental !<br />
(Chant Hindi)<br />
Elle quitta les lieux et se dirigea vers la cité de Dwaraka. Mîra réalisa de cette façon la<br />
pure Bhakti ; c’est pour cette raison qu’elle est encore actuellement un exemple de<br />
dévotion. En tous lieux, les gens suivent son exemple. Nous devrions cultiver une<br />
dévotion de ce type.<br />
L’enseignement de Sankarâcharya se basait également sur un seul type de pensées, celles<br />
qui concernent l’Atma, non des idées de tous types ; mais voyez par combien de sentiers<br />
différents il enseigna cet Atma : le sentier de la sagesse, celui de la dévotion et celui de<br />
l’action. Il les aborda tous. Il chanta de nombreux mantras et parla de la Buddhi –<br />
intellect. S’adressant à un brahmane, il déclara « ô brahmane insensé ! Dukrunkarane,<br />
Dukrunkarane, Dukrunkarane ! Qu’y a-t-il en ce Dukrunkarane ? Il n’y a absolument rien<br />
en cela ! » (Dukrunkarane = les règles de la grammaire sanskrite de Panini). Alors il<br />
chanta :<br />
213
(Swami chante)<br />
Bhaja Govindam, Bhaja Govindam<br />
Govindam Bhaja, Mûdhamate<br />
Samprâpte Sannihite Kâle<br />
Nahi Nahi Raksati Dukrunkarane<br />
Chante le Nom du Seigneur Govinda, chante Son Nom, ô tête folle !<br />
Lorsque viendra l’heure de ta mort,<br />
les règles de grammaire ne te seront certes d’aucun secours.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Tous les enseignements que nous donnèrent ainsi les grands saints, sont des<br />
enseignements immuables et véridiques. Ce sont des enseignements de ce type que nous<br />
devrions suivre. Si nous changeons continuellement et passons aujourd’hui à celui-ci et<br />
demain à un autre, nous ravagerons notre cœur. Ne changez pas ainsi. Des sentiments<br />
immuables devraient s’instaurer en vous. Vous devriez avoir un mental qui ne vacille pas<br />
et une vision dépouillée de toute illusion. Ce sont les qualités les plus importantes du<br />
fidèle.<br />
Donc, que chacun de vous adresse ses prières à Dieu sous n’importe quelle forme. Dieu a<br />
des milliers de noms et des milliers de formes. Vous chantez :<br />
Eka Prabhu Aneka Nâm<br />
Le Seigneur unique a des Noms indéfinis.<br />
(Bhajan en Hindi)<br />
Vénérez n’importe quel Nom, mais Dieu est unique. Vous récitez, par exemple, les mille<br />
noms de Vishnu :<br />
Keshavaya Namah – Salutations à Celui qui a une chevelure magnifique.<br />
Madhavaya Namah – Salutations au Seigneur (époux) de Lakshmi (Déesse de la<br />
Richesse)<br />
Govindaya Namah – Salutations au Protecteur des vaches<br />
Madhusudanaya Namah – Salutations au Tueur du démon Madhu<br />
Trivikramaya Namah – Salutations à Vamana (cinquième incarnation de Vishnu).<br />
Vous récitez les Noms du Seigneur. A qui adressez-vous cette récitation ? Vous rendez<br />
un culte à une seule Forme. Ceci démontre l’unité de toutes les Formes : Madhava,<br />
Keshava, Râma, Krishna, Govinda, Narayana, Allah, Jésus, tous sont Un. Ecartez de vous<br />
ce sentiment des différences. Il existe un seul Dieu. Etablissez fermement en votre cœur<br />
ce sentiment d’unité et sanctifiez votre existence. Vivez toujours dans la joie. Vous<br />
devriez toujours rayonner de joie.<br />
La félicité est union avec Dieu<br />
Unissez-vous à Dieu dans cet état d’esprit. Si vous recherchez l’union avec le monde,<br />
vous n’obtiendrez jamais la béatitude. L’union avec le monde ne produit que<br />
fragmentation. Beaucoup de gens viennent à Moi et disent « Swami, je désire la paix, je<br />
voudrais connaître la paix ! » Je leur réponds inlassablement « Mon cher, la Paix ne se<br />
214
trouve pas à l’extérieur. Hors de toi, tu ne trouveras jamais la Paix (anglais Peace), mais<br />
uniquement des morceaux (anglais pieces).<br />
Vous êtes des incarnations de la Paix<br />
Vous êtes des incarnations de la Vérité<br />
Vous êtes des incarnations du Dharma<br />
Vous êtes des incarnations de Dieu.<br />
Vous deviendrez donc la Paix par excellence. Puisque vous êtes vous-mêmes cette Paix,<br />
pourquoi désirez-vous quelque autre paix ? Il n’est pas nécessaire d’en désirer d’autre.<br />
Suivez votre cœur. Si vous obéissez à votre propre cœur, vous arriverez au but. Aussi, par<br />
cet abandon à votre propre conscience, développez la conviction que l’Atma unique est<br />
en tous les êtres. Dès lors, votre vie sera pleine de bénédictions.<br />
En cette grande occasion de l’Onam célébré aujourd’hui, la chose la plus importante pour<br />
nous est la pensée de l’unicité de l’Atma. Nombre de difficultés s’annoncent à l’horizon<br />
et l’homme est en proie à tant de craintes !<br />
La naissance, la vie sur terre,<br />
la vie dans le monde et la mort sont causes d’anxiété.<br />
Toute la jeunesse, la vieillesse et la vie entière apportent l’anxiété.<br />
Les accidents, toutes les actions, les épreuves et même le bonheur<br />
Sont causes d’anxiété<br />
Anxiété, il n’y a qu’anxiété ! (applaudissements)<br />
(Poème Telugu)<br />
Comment l’homme pourrait-il obtenir la paix, au milieu de toutes ces préoccupations.<br />
Nos craintes disparaissent dans la contemplation de Dieu.<br />
Si vous creusez un puits sur la rive de l’océan, il n’en sortira que de l’eau saline. Y<br />
trouverez-vous de l’eau douce ? Non ! Par contre, si vous forez un puits sur la rive du<br />
Gange, vous n’en tirerez que de l’eau douce ; de l’eau saline en sortira-t-elle ?<br />
Mais tandis que le Gange sacré s’écoule à grands flots en l’homme d’aujourd’hui, les<br />
gens creusent de tout petits puits chez cette personne-ci ou chez celle-là, cet individu-ci<br />
ou celui-là. Creuser ces puits est pur gaspillage, c’est une perte d’argent autant que<br />
d’énergie. Puisez l’eau du Gange qui est à votre disposition ! Oh, combien il est<br />
impardonnable de forer un puits et de boire l’eau qui en sort ! En vérité, il n’y a aucune<br />
nécessité de forer un puits quelconque, puisque l’on se trouve justement sur la rive du<br />
Gange. Dieu est semblable au Gange. Faites donc l’expérience de toute la joie qui naît<br />
d’être proche de ce Dieu semblable au Gange. (Swami corrige à voix basse le traducteur<br />
Anil Kumar « Non near –proche, dis dear – cher, aimé !)<br />
Les gens venus du Kérala sont vraiment très heureux aujourd’hui. Au Kérala même, les<br />
habitants ne peuvent obtenir cette joie (applaudissements). Ils célèbrent sans doute le<br />
215
festival individuellement dans leur propre maison et tout se termine après ce jour. Mais la<br />
joie de l’assemblée ici présente ne peut être vécue nulle part ailleurs.<br />
En vérité, les fidèles du Kérala sont très fortunés et méritants (applaudissements) ; Cette<br />
occasion est grandement auspicieuse. En qualité de sujets du grand Empereur Bali, vous<br />
êtes un peuple important et béni par Vamana.<br />
Souvenez-vous de cette culture antique, elle est votre souffle de vie. Protégez-la pendant<br />
toute votre existence.<br />
Aujourd’hui, la culture est largement négligée. Si la culture s’en va, dites-Moi, que nous<br />
reste-t-il ? Tout le reste s’évanouira également. Protégez votre culture. Nous avons le<br />
devoir de maintenir en vie la culture que les sages Bharatiyas du passé ont su alimenter.<br />
Défendez le jeune arbuste qu’ils ont planté, et faites en sorte qu’il se développe<br />
davantage.<br />
En tout lieu et en toute circonstance, nous pouvons voir des expressions de dévotion chez<br />
les habitants du Kérala. Quel que soit le type de personnes, même des athées, on peut<br />
voir, lorsqu’ils se rencontrent, qu’ils se saluent comme cela (Swami fait le geste de<br />
joindre les paumes des mains en signe d’unité). Ainsi, la dévotion surgit de leur cœur.<br />
Cette culture est restée profondément enracinée en eux. Protégez votre culture, c’est cela<br />
que Je souhaite. Je ne désire rien d’autre. Je ne désire absolument rien. Il n’existe aucun<br />
égoïsme en Moi. Mais Je souhaite votre bonheur et votre amour.<br />
Je ne désire que votre amour. Développez cet amour, c’est cela que J’espère. Très<br />
heureux !<br />
(Swami conclut Son discours)<br />
(Prashanti Nilayam, <strong>Sai</strong> Kulwant Hall)<br />
216
LES CINQ ÉLÉMENTS SACRÉS<br />
Padukas<br />
9 octobre 2001<br />
(Swami chante)<br />
La crainte de la faute a disparu.<br />
Dans le monde, la pratique du mal est devenue commune.<br />
La dévotion au Consort de Lakshmi (Vishnu) n’existe plus.<br />
Des actes monstrueux au-delà de toute description ont dégradé le monde.<br />
O homme, seule la contemplation des Pieds du Consort de Lakshmi apportera la félicité.<br />
Seule la contemplation du Nom du Seigneur de Lakshmi donnera le bonheur.<br />
(Poème Telugu)<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Cet univers entier, mobile et immobile, que l’on peut percevoir, est appelé (en sanskrit)<br />
Prapanca. La raison principale de cette appellation est que l’univers est composé des cinq<br />
éléments (panca = cinq ; pra - ce qui est principal, intense). En fait, la manifestation<br />
même de l’univers est celle des cinq éléments. L’aboutissement de la méditation humaine<br />
réside dans la compréhension de leur perfection. Sans ces cinq éléments, le monde<br />
n’existerait absolument pas.<br />
Les cinq éléments sont l’expression de Dieu. C’est la raison pour laquelle les anciens<br />
attribuèrent au premier élément (la Terre) le nom de Bhû Devi - déesse Terre ; le<br />
deuxième élément (l’Eau) reçut le nom de Ganga Devi - déesse Gange ; le troisième<br />
élément (le Feu) fut appelé Agni Deva – dieu du Feu ; le quatrième élément (l’Air) fut<br />
appelé Vayu Deva – dieu du Vent et enfin le cinquième (Éther ou Espace) fut appelé<br />
Sabda Brahma – Dieu en tant que Son.<br />
Sabda Brahmâ Mayî – Puissance du Son primordial<br />
Carâcara Mayî – Cause du mouvement et de l’immobilité<br />
Jyotir Mayî – Puissance de la Lumière<br />
Vâng Mayî – Puissance de la Parole<br />
Nityânanda Mayî – Puissance de Joie permanente<br />
Parâtpara Mayî – Toute-puissance<br />
Mâyâmaya Mayî – Puissance créatrice d’illusion et de clarté.<br />
Shrî Mâyî - Puissance source de toute prospérité<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Les cinq éléments sacrés possèdent ces attributs et maintiennent le monde en vie grâce à<br />
eux. En vérité, les cinq éléments sont la manifestation même de Dieu. Ils sont présents en<br />
tant qu’Atma en toutes les formes de vie. Cet Atma est l’expression de la Divinité. Voilà<br />
217
pourquoi les Écritures déclarent : Atma Jnanaya Namah – Salutations à l’Atma, forme de<br />
la Sagesse.<br />
Cette nature de l’Atma, Divine, auspicieuse et toujours fraîche, n’est pas comprise par la<br />
plupart des humains. La Divinité, exprimée par les cinq éléments qui sont vus par les<br />
yeux, entendus par les oreilles et pensés par le mental, crée cette existence et fait que l’on<br />
s’oublie. Il n’existe pas de Dieu plus grand qu’un homme qui comprend la signification,<br />
l’influence et la puissance de ces cinq éléments.<br />
(Dans le Gayatri Mantra), il est dit Bhûr, Bhuvah, Svaha. Bhûr symbolise la<br />
matérialisation, il est en relation avec le plan matériel. Bhuvah représente ce qui relève de<br />
Vayu – vent, air – et on l’appelle vibration. Le troisième mot (Svaha) représente le<br />
rayonnement.<br />
Ceci est la Sagesse suprême. Ce matin, le Pandit – expert védique – vous a enseigné le<br />
symbolisme de Dakshinamurti. Cette expression Divine représente la Sagesse<br />
suprêmement sacrée.<br />
Dans les quatre Védas furent tracés quatre grands axiomes, qui furent enseignés au<br />
monde :<br />
Prajnânam Brahma – La Connaissance suprême est Dieu<br />
Ayam Atma Brahma – Ce Soi est Dieu (Atharva veda)<br />
Aham Brahmâsmi – Je suis le Brahman (Yajur Veda)<br />
Tat Tvam Asi – Tu es Cela. (Sama Veda).<br />
Les Sages ont extrait ces quatre grands axiomes sous forme de préceptes, et les ont<br />
enseignés au monde.<br />
La première maxime est Prajnânam Brahma. Qu’entend-on par Prajnânam ? Ce que nous<br />
lisons dans les livres est-il « Connaissance suprême » ? Ou est-ce quelque chose dont le<br />
corps fait l’expérience ? S’agit-il de la connaissance qui s’évanouit de notre esprit après<br />
quelques jours ? Non, non, non, non ! Ce Prajnânam est un fleuve qui coule toujours avec<br />
constance, sans vacillement, en tout temps et en toutes circonstances. Les experts<br />
l’appellent « Connaissance Suprême », mais ce n’est pas le juste terme pour le définir. Il<br />
faudrait traduire ce terme sanskrit par Conscience Intégrée Constante. Cette Conscience<br />
ne subit aucune modification, elle ne peut pas changer ; elle seule est authentique et trace<br />
le sentier du futur.<br />
Cette Sagesse imprègne l’homme tout entier. Prajnânam est aussi le nom que l’on attribue<br />
à Vayu Swarupa – la manifestation de l’air ou du vent ; cela signifie que l’air est présent<br />
en tous lieux et qu’on ne peut observer absolument aucun endroit du monde où l’air serait<br />
absent. Ainsi, Dieu existe dans la manifestation de l’air. Puisqu’Il est l’air et qu’Il fait en<br />
sorte que cet air circule partout, on le nomme Vayu Swarupa.<br />
Pourquoi l’homme ne reconnaît-il pas une telle Divinité présente en tous lieux ? Pourquoi<br />
l’homme n’est-il pas capable de comprendre cette Divinité qui imprègne totalement le<br />
218
passé, le présent et le futur, en tout temps et en toute circonstance ? La Divinité se meut,<br />
mais semble inerte en l’homme comme en toutes les créatures vivantes. Elle est<br />
omniprésente, mais on dirait qu’Elle n’est nulle part. Pourquoi l’homme n’est-il pas en<br />
mesure de comprendre cette Divinité ? Pourquoi n’est-il pas capable de percevoir la<br />
Divinité en lui-même, hors de lui, autour de lui, en lui et en toute chose ? Peut-on trouver<br />
quelqu’un, en ce monde, qui se cherche lui-même ? Quelle ignorance y a-t-il à ne pas se<br />
reconnaître soi-même, alors que tout est ce Soi !<br />
Donc, Dieu n’est pas situé en un lieu particulier. L’homme continu à le chercher en<br />
pensant « Dieu réside en un lieu spécial. Il faut Le découvrir et Le voir. Nous devons en<br />
faire l’expérience ». Il cherche Dieu quelque part, bien qu’il soit lui-même Dieu, et que<br />
les Cinq éléments resplendissent en lui. Puisque l’influence de ces cinq éléments sacrés<br />
fait fonctionner son corps, n’est-il pas stupide et insensé de se rendre en un certain lieu<br />
pour chercher Dieu !<br />
Aucune forme de vie ne peut être privée de Divinité. En effet, chaque être vivant possède<br />
le Prâna – principe de vie – brillant en ses nerfs. Ce Prâna qui circule à travers les nerfs,<br />
est la manifestation de Dieu qui est Prajnânam Brahma, qui est Ayam Atma Brahma – je<br />
suis le Soi, le Brahman – ou encore That Thwam Asi – le Soi seul existe, car That<br />
représente ce qui est à l’extérieur et Thwam ce qui est à l’intérieur. La Divinité imprègne<br />
à la fois l’extérieur et l’intérieur et Elle est nous-mêmes. Voilà pourquoi il est dit :<br />
Antarbahisca Tatsarvam Vyapya Narayana Sthitah<br />
Cette Divinité omniprésente est à l’intérieur comme à l’extérieur.<br />
Narayana interpénètre toute chose.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Il est donc bien insensé de vouloir découvrir ou rechercher cette Divinité. La Chaitanya –<br />
Conscience Divine – présente en l’homme, est la manifestation même de Dieu. Ce que<br />
l’homme est en son intimité profonde, est visible à l’extérieur ; ceci est ce que l’on<br />
appelle réaction, reflet, écho. Puisque vous possédez cette Divine réalité en vous-mêmes,<br />
pourquoi recherchez-vous un simple reflet ? Pourquoi aspirez-vous à un simple écho ?<br />
C’est pure folie. N’ayant pas la Conscience de sa Réalité, l’homme s’efforce de la<br />
découvrir ailleurs.<br />
Dans le calendrier hindou, la première année (de chaque cycle de soixante ans) est<br />
nommée Prabhava. Que signifie ce terme ? Il veut dire « manifester au grand jour ce qui<br />
est latent ». L’homme est lui-même l’expression de Prabhava, de la Divinité latente ; il<br />
est la manifestation du temps, il est le maître du temps. Pourquoi ne reconnaissons-nous<br />
pas cette maîtrise ? Le maître intervient à chaque moment et en chaque chose. Le<br />
proverbe dit,<br />
Maîtrise ton mental, sois un « mastermind » (Celui qui a contrôlé son mental)<br />
Avant tout, vous devriez contrôler ce maître (votre mental). Les sens ne sont que des<br />
instruments extérieurs. Par exemple, il y a de l’eau, du feu, du vent ou de l’air ; ces<br />
termes semblent indiquer des éléments séparés de nous, mais ils sont réellement contenus<br />
en nous-mêmes. L’homme est le maître de tous ces éléments. C’est cela que signifie<br />
219
l’injonction « Maîtrise ton mental ». Vous devez être un « mastermind », le patron de<br />
votre mental et non le serviteur de vos sens. Vous comprenez sans peine à combien de<br />
difficultés s’exposa Kaikeyi, pour être devenue l’esclave de sa servante. Kaikeyi était la<br />
fille du roi de Kekaya. Une fille de roi telle que Kaikeyi devint l’esclave de sa servante<br />
Mantharâ. Elle écouta les paroles de sa servante et en conséquence, elle perdit toute<br />
chose ; elle finit même par perdre son mari ; son propre fils se retourna contre elle et elle<br />
attira sur elle les critiques du monde. Personne ne porte le nom de Kaikeyi. Pour quelle<br />
raison ? Bien qu’elle fut maîtresse d’elle-même, elle finit par dépendre d’une autre<br />
personne, d’une servante. C’est cela sa faute.<br />
Nous sommes donc tous des maîtres. Chaque personne est l’expression d’un maître qui<br />
possède les Cinq Eléments. Il ne serait pas un maître si l’un des éléments venait à<br />
manquer.<br />
Or, bien que l’homme possède en lui-même ces éléments sacrés, il se comporte comme<br />
un être ingénu, complètement dépourvu de pouvoir. Et pourtant, on peut voir le maître à<br />
travers chaque atome et chaque cellule de matière. Dans ce contexte, les Védas<br />
déclarent :<br />
Anoranîyân mahatormahiyân<br />
(Dieu est) plus petit que l’infime et le plus grand que l’infini.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Dans le microcosme, Il est l’infime et dans le macrocosme Il est l’immensité. Qui est en<br />
mesure de comprendre la nature de ce Paramatma – Soi cosmique ? Qui est capable de<br />
voir la Divinité en lui-même ? N’importe qui a la faculté de voir, mais cette vision est<br />
généralement tournée vers le monde extérieur. Les Écritures disent :<br />
Pashyannapi ca Napashyati<br />
Mûdho, mûdho, mûdho !<br />
Celui qui, bien que voyant, ne reconnaît pas la Réalité est un fou, un fou, un fou !<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Tout ce que vous voyez est la manifestation de Dieu. Tout ce que vous entendez est le<br />
son de Dieu. Tout ce dont vous faites l’expérience est Joie Divine. Tout ce que vous<br />
faites est geste de Dieu. Dans ces circonstances, pourquoi n’êtes-vous pas capables de<br />
comprendre cette nature Divine ?<br />
Dieu ne fait aucune différence entre ceci et cela. Il n’existe pour Lui rien de semblable à<br />
un choix « Ceci doit être fait, cela ne doit pas l’être. » Tout est Dieu. Donc, comme toute<br />
action est Dieu, comme chaque nerf est Dieu, comme chaque atome est Divin, Il peut tout<br />
faire. Pour quelle raison ? Parce que Dieu contrôle toute chose. Il n’existe pour Lui aucun<br />
maître stipulant des lois sur « ce qui peut être fait et ce qui ne peut pas être fait »<br />
Voici un petit exemple : si une personne aspire à réaliser Dieu …<br />
(Swami s’interrompt et puis reprend )<br />
Jantûnâm Narajanma Durlabham<br />
De tous les êtres vivants, la naissance humaine est la plus précieuse (ou rare).<br />
(Verset Sanskrit)<br />
220
Obtenir une naissance humaine est très difficile.<br />
Daivam Manusha Rûpena<br />
Dieu réside dans la forme de l’être humain.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Dieu demeure dans la forme de l’Homme. Il n’existe pas de forme différente ou plus<br />
importante que celle-là. Cette forme humaine contient toute chose. Par conséquent, nous<br />
devrions commencer par comprendre cette nature humaine. Toutes les Écritures sacrées,<br />
les Sastras, les Védas autant que les Upanishads, affirment que l’on peut saisir le concept<br />
de Dieu à travers la forme humaine. Cela ne veut pas dire que la Vérité soit limitée à la<br />
forme humaine. Dieu Se manifeste à travers les formes variées et indéfinies du plan<br />
physique.<br />
Si un buffle voulait adorer Dieu, en fonction de sa forme naturelle, il considérerait Dieu<br />
comme un énorme buffle majestueux. Le buffle pensera Dieu sous la forme d’un gros<br />
buffle et se dira « Ceci est Dieu ! » ; c’est ainsi qu’il L’adorera.<br />
Considérez le cas d’une grenouille ; selon sa propre forme naturelle, la grenouille qui<br />
désire adorer Dieu L’imaginera comme une splendide grenouille, énorme et pleine de<br />
majesté. Ainsi, Dieu assume la forme de chaque être, selon la nature de celui-ci, mais aux<br />
yeux de Dieu, il n’existe aucune différence entre une forme et une autre. Pour Lui, tout<br />
peut être fait, car Il ne fait rien par égoïsme ; Il agit toujours et exclusivement pour les<br />
autres.<br />
Tout ce que Dieu fait avec un sentiment désintéressé de ce type est pure Volonté Divine –<br />
Sankalpa ; personne ne peut considérer comme fausse cette intention-volonté Divine.<br />
Personne n’a vu Dieu et personne n’a donc le pouvoir de juger que « Dieu est comme<br />
ceci ou comme cela » (excluant tous les autres aspects).<br />
Le Paramatma est présent en toute chose. Toutes les formes sont celles du Paramatma. La<br />
Divinité est donc manifestée par toutes les formes et est présente dans les Cinq éléments.<br />
Nous devrions avoir de l’amour pour ces cinq éléments. L’Amour Divin est présent en<br />
chacun de ces cinq éléments. Ayons pleine foi en cette Divinité dont les cinq éléments<br />
sont la manifestation. Grâce à cette foi, nous aurons le Darshan – vision – de notre Vérité.<br />
Connaissant la Vérité, nous obtiendrons la Paix et par celle-ci, nous pourrons réaliser la<br />
Divinité.<br />
Là où existe la Foi, l’Amour s’exprime.<br />
Là où règne l’Amour, la Paix s’instaure.<br />
Là où il y a la Paix, on trouve la Vérité.<br />
Là où est la Vérité, règne la Joie.<br />
Là où la Joie est exprimée, Dieu est présent.<br />
Que signifie tout ceci ? Lorsque vous croyez fermement qu’une personne est votre mère,<br />
vous éprouvez spontanément de l’amour pour elle. En l’absence de cette conviction, vous<br />
221
n’aurez aucun élan d’amour envers cette personne. Avant les noces, qui était votre<br />
femme ? Vous n’éprouviez aucun amour spécial pour elle. Après votre mariage, soutenu<br />
par la conviction que « c’est ma femme », vous l’aimez de toutes vos forces et sentez que<br />
votre femme est pour vous la vie même. Il faut en tout premier lieu accroître cette foi, car<br />
c’est seulement grâce à la foi que vous pouvez réaliser la Divinité. Sans foi, c’est<br />
absolument impossible. Par conséquent, la toute première chose à faire est de consolider<br />
notre foi dans les moindres choses de l’existence.<br />
Il y a des fondations. La Confiance en soi est la base et sur elle nous élevons les murs de<br />
la Satisfaction de soi. Sur ces murs, nous posons le toit du Sacrifice de soi. C’est<br />
seulement après avoir couvert notre maison du toit du Sacrifice de soi, que la Réalisation<br />
du Soi se présente. Dès lors il sera possible d’habiter dans la maison. Sans toit, notre<br />
habitation n’est pas adéquate à notre vie. Ainsi, la Réalisation du Soi ne peut venir<br />
qu’après avoir développé la confiance en nous-mêmes.<br />
L’homme d’aujourd’hui a perdu toute confiance en soi. Alors, en quoi met-il sa<br />
confiance ? Une personne sans confiance en soi est un être qui a tout perdu ; la confiance<br />
en soi est la toute première nécessité ; c’est seulement par la présence de cette foi que<br />
nous serons capables de voir la Divinité, la Lumière Divine.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Tous les êtres sont l’expression de Dieu. Là où l’on trouve les cinq éléments, il y a<br />
nécessairement l’amsa – partie ou fragment – de Dieu. Puisque l’homme est constitué des<br />
cinq éléments, il est Dieu.<br />
Daivam Manusha Rûpena<br />
Dieu est dans la forme de l’être humain.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
L’homme est un être muni d’une forme humaine. Or cet être qui a une forme humaine est<br />
Dieu ! Dieu n’a pas de forme spécifique. Certaines personnes persistent à vénérer des<br />
formes précises (Swami se retourne et indique la statue qui a été placée derrière Lui,<br />
contre le mur du Mandir, par les organisateurs de la cérémonie). Ici ils ont figé<br />
l’expression de Dakshinamurti. Cette forme est seulement celle de leur propre état<br />
d’esprit, une figure née de leur imagination ; ce n’est pas une forme réellement<br />
manifestée. Il y a tant de formes manifestées, à côté de la forme humaine !<br />
De quelle façon pourrions-nous saisir la Divine Visvaswarupa – la Forme cosmique – du<br />
Seigneur ? Un certain nom fut attribué à cet univers physique, formé des Cinq Eléments.<br />
Comme l’univers entier représente Sa forme, on l’appela Visvamu (Telugu) – univer.<br />
Que signifie ce terme composé de vi+sva+mu ? Il signifie « ce qui est créé par de<br />
nombreuses formes, des divisions multiples, des objets et des membres (ou parties) en<br />
tout genre ». Ce Prapanca – univers – composé des Cinq Eléments, porte aussi le nom de<br />
Visvamu (ou Visva en sanskrit). Les Védas l’expriment ainsi :<br />
Sahasra Sîrsha Purushah<br />
Sahasraksha Sahasra Pâd<br />
222
Le Seigneur suprême a des milliers de têtes<br />
Des milliers d’yeux, des milliers de pieds.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Sahasra Sîrsha Purushah – Le Seigneur Suprême a des milliers de têtes. En fait, toutes les<br />
têtes appartiennent au Seigneur. Toutes les mains sont celles du Seigneur ; tous les cœurs<br />
sont ceux de Dieu. Hélas, ne reconnaissant pas cette vérité et plaçant notre foi<br />
uniquement en la nature humaine, nous développons les expressions humaines (et non<br />
Divines). Non, non ! Votre forme est sans aucun doute celle d’un être humain, mais vous<br />
êtes l’expression de Dieu. Dès lors, comment devriez-vous comprendre Dieu ? En vous<br />
répétant « Je suis Dieu ! Je suis Dieu ! Je suis Dieu ! » Les Écritures déclarent, en effet :<br />
Aham Brahmâsmi<br />
Je suis le Brahman<br />
Ayam Atma Brahma<br />
Ce Soi est Dieu<br />
Prajnânam Brahma<br />
La Conscience suprême est Dieu<br />
That Thwam Asi<br />
Tu es Cela.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
La forme de ces quatre grands axiomes est uniquement le « Je » (applaudissements).<br />
Nous ne voyons pas ces axiomes en quelque lieu extérieur, car ils sont seulement en<br />
nous-mêmes.<br />
Voici un petit exemple. (Vous dites) « Ceci est mon corps, c’est mon mental et puis voici<br />
mes mains et mes jambes. Mais moi, qui suis-je ? » Posez-vous la question, pensez-y<br />
« Qui suis-je ? ». Vous pensez « C’est mon corps » mais vous n’êtes pas le corps ; disant<br />
« mon corps », vous signalez que ce corps vous appartient. « C’est mon mouchoir !» Cela<br />
veut dire que le mouchoir n’est pas moi. Il est séparé de moi. « C’est mon gobelet » Je<br />
signale par là que le gobelet est un objet séparé de moi.<br />
En vérité, vous percevez toutes ces choses comme étant différentes de vous-mêmes.<br />
« Mais je suis le maître de tout cela ! » Si vous reconnaissez ce principe de seigneurie sur<br />
tout le reste, ce corps, ce mental, ce cœur, ces sens, cette conscience, etc., tout disparaîtra,<br />
car ils sont vos instruments et rien de plus. Nous faisons usage de ces instruments dans<br />
nos occupations.<br />
(Swami indique des objets sur Sa table) Voici un couvercle que nous utilisons pour<br />
couvrir le gobelet et voilà le gobelet, que nous utilisons pour y verser de l’eau. Ce gobelet<br />
est en argent, le couvercle est en argent et la petite cuillère est également en argent. Tous<br />
ces objets sont faits du même métal. On ne peut pas changer ce métal de base, l’argent,<br />
mais la forme des objets peut varier.<br />
De la même façon, l’homme change souvent de forme dans le courant de son existence. Il<br />
est un petit garçon, puis devient un jeune homme, un homme mûr et enfin un vieillard. Il<br />
223
suffit d’une minute de réflexion pour vous convaincre que l’enfant, le jeune garçon,<br />
l’homme adulte et le vieillard sont une seule et même personne. Les formes subissent des<br />
transformations ; ne placez donc pas votre confiance en ces formes changeantes.<br />
Ensuite, il y a le mental ; il vagabonde en tous lieux comme un singe. C’est la raison pour<br />
laquelle nous ne devrions jamais compter sur lui. En vérité, le corps est une bulle d’eau.<br />
Le mental est un singe fou.<br />
N’obéissez ni à votre corps, ni à votre mental.<br />
De tous ces instruments, la conscience constitue le fondement. Cette conscience est<br />
Atma. Ayez foi en elle seule. Si vous continuez à mettre votre confiance dans votre corps,<br />
votre mental, votre intellect et vos sens, un jour ou l’autre vous serez exposés à des<br />
dangers. Toutefois, Votre corps et votre mental doivent servir à exécuter des actions<br />
appropriées. Aussi longtemps que nous sommes en ce monde constitué des cinq éléments,<br />
il faut que nous nous conformions aux lois des cinq éléments. En fin de compte nous<br />
devrions fusionner avec ces cinq éléments. Cela signifie que vous êtes en quelque sorte<br />
un sixième élément. Le son, la forme, la vue, le goût et l’odeur sont des facultés<br />
invisibles.<br />
La puissance motivante qui vous pousse intérieurement à l’activité est votre Prajnâna –<br />
Connaissance suprême, le Prajnâna Brahma – votre vraie Réalité. Vous êtes la<br />
manifestation de cette Prajnâna. Il ne s’agit pas de connaissance physique ou profane ; il<br />
ne s’agit pas davantage de connaissance analytique. Tous ces types de connaissance<br />
relèvent du monde matériel, ce sont des connaissances livresques.<br />
Votre connaissance authentique, quant à elle, repose en vous-mêmes. Elle est déjà<br />
présente en vous à votre naissance ; elle n’est pas acquise dans le courant de votre vie ;<br />
elle est toujours à vos côtés, avec vous, en vous, au-dehors et au-dedans de vous et elle<br />
vous indique le sentier, de toutes les façons possibles. Elle vous entoure.<br />
Pourquoi négligez-vous cette Divinité présente en tous lieux ? A cause de cela, vous<br />
succombez sous le poids de grandes difficultés et nourrissez en vous tant de<br />
fantasmes qui prennent la forme d’un mirage. Cette illusion est une grande Maya – le<br />
pouvoir mystérieux de Dieu, par lequel l’Ame oublie son identité avec l’Absolu. Cette<br />
Maya Divine n’est pas séparée du monde. En effet, les Écritures disent :<br />
Samaya iti Mâyah<br />
Tout est Maya.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Aussi, la Création entière est-elle pure Maya. Rien n’est permanent. Les choses sont<br />
toutes passagères comme des nuages dans le ciel. De simples nuages en transit. Toutefois,<br />
la nature de votre Atma est permanente. Il faut considérer cette Divinité permanente,<br />
éternelle et pure comme le but à atteindre, mais aussi longtemps que vous êtes dans un<br />
corps, vous devez faire votre devoir.<br />
224
Aujourd’hui, nous avons célébré le Rituel des Padukas – vénération des sandales du<br />
Seigneur. Pourquoi ces sandales ? Les Padukas – sandales (ici Swami ne parle pas des<br />
objets de culte, mais de simples sandales) – foulent la terre. Les pieds sont en-bas, mais la<br />
tête, qui est en-haut, est très importante. Sur la tête, on place des couronnes. Toutefois, si<br />
l’on veut emporter quelque part cette tête précieuse, il faut que les pieds marchent, sans<br />
cela la tête ne se déplacera point. Or, pour reconnaître la valeur de cette tête, quelques<br />
actions extérieures, comme ce rituel des Padukas, ont été instaurés. Ces Padukas portent<br />
la tête.<br />
Chandrama Manaso Jatah Chaksho Suryo Ajayata<br />
La Lune est la Divinité tutélaire du mental.<br />
Le Soleil est la Divinité tutélaire des yeux.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Les yeux sont très importants ; en effet, sans Netra – yeux – nous ne serions pas en<br />
mesure de lire les Sastra – Écritures sacrées ; sans Drishti – la vue, nous ne pourrions pas<br />
voir la Srishti – la Création. Ainsi, chaque chose est à considérer comme un simple<br />
instrument, sans importance fondamentale. Ce qui importe, en revanche, c’est le Principe<br />
atmique qui est leur base principale. Nous perdons de vue ce Principe de l’Atma ; nous<br />
considérons toutes les parties du plan physique comme des fondements et par conséquent<br />
nous sommes illusionnés.<br />
Nous nous démenons, nous élaborons mentalement, nous nous préoccupons, etc. C’est la<br />
nature de notre mental qui est la cause de tout cela. C’est l’illusion mentale dans laquelle<br />
nous vivons qui est responsable de cette situation. Aussi longtemps qu’il y a Bhrama –<br />
illusion, mirage – il nous est impossible d’atteindre Brahma – Dieu. Le jour où nous<br />
rejetterons l’illusion, Brahma sera à notre portée. Brahma signifie « Celui qui est vaste<br />
par nature ». Vishnu signifie « Celui qui accroît l’ampleur ». Dieu est donc toujours large<br />
et magnanime ; Il n’a aucun sentiment étriqué. Vos propres sentiments mesquins peuvent<br />
vous inciter à croire que Dieu est petit esprit, mais cette idée vient de votre propre<br />
disposition mentale :<br />
Yad Bhâvam Tad Bhavati<br />
Tels sentiments, telles circonstances<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Vous percevez votre propre mesquinerie, la voyant comme un sentiment étriqué chez les<br />
autres. Dieu a des sentiments magnanimes et une détermination infinie. Personne ne peut<br />
Le comprendre. Comme les hommes n’arrivent pas à comprendre la Volonté Divine, les<br />
calamités s’accumulent sur eux et en ces Anartha – calamités, ils oublient le Yâthârtha –<br />
la Réalité, la nature véritable. Ils ignorent le Parârtha – la Divinité, le Bien suprême – et<br />
au lieu de Dieu, ils prennent pour fondement les padârtha – objets du monde physique.<br />
Or, la base unique est le Parârtha – Dieu – et tout le reste appartient au monde physique<br />
illusoire. Vous ne devriez pas considérer ces objets physiques comme le fondement.<br />
Vivez-les comme on récite son rôle dans une pièce de théâtre qui doit être jouée. Vous<br />
devez faire votre devoir et assumer vos responsabilités. Nous devons y croire aussi<br />
longtemps que nous sommes ici bas.<br />
225
En vérité, si vous aviez foi en Dieu, vous seriez incapables de vous souvenir de toutes ces<br />
petites choses insignifiantes qui ne sont qu’un jeu des cinq éléments. Commençant par<br />
comprendre la nature des cinq éléments, vous comprendrez aisément la nature de Dieu.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Les cinq éléments sont pour l’homme des souffles vitaux essentiels. Sans eux, aucune vie<br />
ne pourrait se manifester. Parmi eux, il y a le Prâna Vayu – l’air – qui se trouve en tous<br />
lieux. Il est en vous, avec vous, en-dessous de vous, au-dessus de vous et autour de vous.<br />
Comme il occupe tout l’espace, il est nécessairement autour de nous. Toutefois, nous ne<br />
pouvons ni le voir ni le saisir dans nos mains. Bien que ne le voyant ni ne pouvant le<br />
saisir, nous ne renonçons pourtant pas à croire en son existence. Personne ne peut en nier<br />
l’existence pour la simple raison qu’on ne peut pas le voir et qu’il est insaisissable. Sans<br />
cet air, comment pourrions-nous vivre ? L’air est présent en vous sous forme de<br />
respiration. Tant que vous respirez, votre corps est Shivam – auspicieux, mais à peine<br />
rendez-vous votre dernier soupir, votre corps devient Shavam – cadavre. Aussi ce souffle<br />
est Shivam – favorable, auspicieux, il est l’expression d’Easwara. Ce souffle est la forme<br />
réelle de Vayu - dieu du Vent, élément air. Dieu est présent en l’homme sous forme de sa<br />
respiration et le protège de toutes les façons possibles.<br />
En tout premier lieu, nous devrions cesser de penser que Dieu a une forme géante. Nous<br />
imaginons ces formes et pensons que Dieu a quatre bras par lesquels Il brandit quatre<br />
objets : Shanka – la conque, Chakra – le disque, Gada – la massue – et Padma – le lotus.<br />
Dieu est-Il né avec quatre bras ? S’Il était réellement né avec quatre bras, les hommes<br />
L’auraient placé dans un cirque, n’est-ce pas ! Non, non ! Il a symboliquement quatre<br />
bras pour nous faire comprendre qu’Il est tout-puissant.<br />
Dans une main, Il tient la conque ; celle-ci symbolise le Sabda Brahma – Dieu sous forme<br />
de Son. Dans une autre main, Il tient le disque ; celui-ci représente le Kâla Chakra – la<br />
roue du temps. Cela veut dire que le Son comme le Temps sont entre les mains de Dieu.<br />
Dans une autre main encore, Dieu tient la massue ; celle-ci représente la force, qui est<br />
également sous la tutelle de Dieu. Quant au lotus, il représente le cœur et se trouve aussi<br />
entre les mains de Dieu.<br />
Cette représentation de Dieu, munie des quatre attributs, fut déterminée uniquement pour<br />
ouvrir les esprits à la compréhension. Il ne s’agit pas de la forme authentique de Dieu. En<br />
revanche, la forme humaine est celle où Dieu réside en permanence.<br />
Daivam Manusha Rûpena<br />
Dieu réside dans la forme de l’être humain.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Nous devons placer notre confiance en cette forme humaine, en une humanité suprême et<br />
sacrée, base de toute action et de toute chose. Nous devons employer correctement les<br />
sens qui nous ont été donnés. Dès lors, et à cette condition, vous deviendrez des êtres<br />
humains authentiques.<br />
226
Que signifie le terme « être humain » ? Il indique la personne qui unifie ses pensées, ses<br />
paroles et ses actes. Il est dit :<br />
La juste étude du genre humain consiste en l’homme lui-même.<br />
Qu’entend-on par « juste étude » ? C’est l’unité de ces trois facultés : le mental qui<br />
décide, les lèvres qui parlent et les mains qui accomplissent la besogne. Cela est « la juste<br />
étude du genre humain ». Quoi que vous ayez décidé, exprimez-le en paroles et ce que<br />
vos lèvres articulent, passez-le en acte au moyen de vos mains. L’unité de ces trois<br />
aspects est Divinité authentique.<br />
Tridalâm, Trigunakaram Trinetramca Triyayudham<br />
Trijanma Pâpa Samharam Eka Bilva Sivârpanam<br />
La feuille trilobée représente les trois qualités (de Shiva), Ses trois yeux et Ses trois<br />
armes.<br />
L’offrande d’une feuille de bilva à Siva annule les fautes de trois vies.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Offrez à Dieu un cœur de ce type, car il représente votre Divinité. Bien que Dieu soit à<br />
nos côtés, avec nous, en nous, devant nous, nous errons ça et là (en pèlerinages) et<br />
dissipons beaucoup de temps en ces déplacements. Ne perdez pas votre temps.<br />
Kâlaya Namah<br />
Salutations au Temps<br />
Kâla Kâlaya Namah<br />
Salutations à la Manifestation du Temps<br />
Kâla Pramanaya Namah<br />
Salutations à Celui qui normalise le Temps<br />
Kâla Tîtâya Namah<br />
Salutations à Celui qui transcende le Temps<br />
Kâla Svarûpaya Namah<br />
Salutations à la Forme du Temps<br />
Kâla Nimittaya Namah<br />
Salutations à Celui qui détermine le Temps.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Toute chose est Temps et ce Temps nous enveloppe. En vérité, pourquoi sommes-nous si<br />
tristes, alors que ce Dieu infini est autour de nous, en face de nous et avec nous ? Dieu ne<br />
réside pas en un lieu séparé de nous.<br />
Croyez fermement en la valeur de toute action accomplie pour sanctifier l’humanité.<br />
Participez toujours aux activités de secours aux autres.<br />
Hastasya Bhushanam Dânam<br />
La Charité est l’ornement des mains.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
227
Quelle plus grande fortune pourrions-nous désirer ? La main qui s’avance en geste de<br />
charité est le plus bel ornement.<br />
Satyam Kantasya Bhushanam<br />
La Vérité est l’ornement de la gorge.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Pourquoi avons-nous reçu un cou ? Pour le couvrir de colliers ? Non, pas du tout !<br />
Notre gorge sert à exprimer la Vérité. Alors que nous possédons des ornements de si haut<br />
prix, nous aspirons à posséder des bijoux extérieurs ! Bien qu’ayant ces Bhushana<br />
précieux donnés par Dieu, à cause de notre attraction pour les bijoux du monde extérieur,<br />
nous finissons par oublier Dieu et par être l’objet de Dushana – insultes, critiques. Nous<br />
ne devrions jamais devenir la cible de ces Dushana, mais conserver précieusement nos<br />
Bhushana ; ceux-ci sont les seuls ornements véritables de l’être humain, pas les bijoux<br />
dont on couvre le corps. Ces ornements naturels doivent devenir notre fondement.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
L’Amour véritable est en chacun de vous. Cet Amour ne subit jamais aucun changement.<br />
Disposant d’un tel Amour, pourquoi vous engagez-vous sur le sentier de l’erreur ? Vous<br />
employez cet Amour Divin de la mauvaise façon par vos attitudes mondaines et vous<br />
devenez une cible facile pour les critiques. Ne vous exposez pas à la critique ; nous<br />
devrions devenir tels qu’en nous voyant, les autres puissent dire « Parfait ! C’est très<br />
bien ! »<br />
Votre corps tout entier devrait être consacré au service. Percevez son caractère Divin. Ce<br />
corps dépend de Dieu ; pourquoi devrions-nous rendre profane ce corps que Dieu<br />
maintient en vie ? Quel que soit votre travail, faites en sorte qu’il soit bon.<br />
Ne regarde pas le mal, vois seulement le bien<br />
N’écoute pas le mal, ne prête l’oreille qu’au bien<br />
Ne dis pas de mal, parle seulement du bien.<br />
Ne fais pas de mal, fais seulement le bien<br />
C’est le sentier qui mène à Dieu.<br />
Tous les membres du corps qui nous a été donné devraient être sanctifiés. Il faut que vous<br />
fassiez votre travail avec le sens du sacrifice désintéressé. Toutefois, ce n’est pas aussi<br />
facile qu’on ne le pense. Il y aura nécessairement dans votre action quelques traces<br />
d’égoïsme ; aussi longtemps que cet égoïsme existe, il ne faut pas s’en effrayer. Une<br />
certaine dose d’intérêt personnel est nécessaire, pourvu qu’elle soit maintenue entre<br />
certaines limites.<br />
Dieu est omniprésent. Nous sommes allés vers l’Océan et avons rejoint ses rives. Nous<br />
pouvons nous plonger dans une mer de béatitude. Toutefois, une personne qui va à<br />
l’Océan avec un petit récipient, ne pourra en revenir qu’avec la mesure de joie de son<br />
récipient. Nous pourrons puiser tout juste la quantité d’eau correspondante à la capacité<br />
de notre récipient. C’est toute la joie que nous aurons.<br />
228
Donc, si nous désirons augmenter notre joie, notre récipient (notre cœur) doit être plus<br />
large, il faut le dilater. Nous devrions avoir un amour expansif, non pas un amour<br />
restreint, car celui-ci est semblable à la mort. L’Amour expansif est vie. Développons ce<br />
type d’Amour et faisons en sorte que les autres y prennent part. C’est en cela que consiste<br />
le sacrifice dans le genre humain.<br />
Na karmana, na Prajaya Dhanena Tyage naike mritatvam anasuh<br />
L’immortalité ne peut être atteinte par l’action, par la descendance ou la richesse<br />
matérielle,<br />
mais uniquement par le sacrifice.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
On devrait consacrer toute chose à Dieu. Tout Lui appartient. Il n’existe rien que nous<br />
puissions considérer comme nôtre et Lui offrir. Aussi, votre prière devrait être celle-ci<br />
O Seigneur, je Te restitue le cœur que Tu m’as donné.<br />
Quoi d’autre pourrais-je offrir à Tes Pieds Divins ? Accepte mes hommages !<br />
(Poème Telugu)<br />
Ainsi nous ne pouvons donner à Dieu que cela ; il suffit déjà de Lui offrir votre cœur, ce<br />
cœur même qu’Il vous a donné.<br />
Hélas, l’homme contemporain, l’homme instruit et intellectuellement développé de notre<br />
temps, est plongé dans l’ignorance.<br />
Aussi instruit qu’il puisse être, l’homme n’abandonne pas ses mauvaises tendances.<br />
Les longues études ne forment qu’à l’argumentation et ne donnent jamais la pleine<br />
sagesse.<br />
(Poème Telugu)<br />
A quoi servent les études ? Est-ce uniquement à vous procurer de quoi remplir votre<br />
estomac ? Non, non et non !<br />
Après avoir poursuivi de longues études, on finit par mourir.<br />
Nous devrions acquérir les connaissances qui confèrent l’Immortalité.<br />
(Poème Telugu)<br />
Nous avons beau étudier pendant des années, nos doutes ne font que se multiplier. Celui<br />
qui cultive des doutes n’est absolument pas un être humain, car « être humain » signifie<br />
« celui qui est dépourvu de doutes ». Celui-là est un être humain authentique, car il est<br />
muni d’un cœur pur.<br />
Pûrnam adah, Pûrnam idam, Pûrnat Pûrnam udacyate<br />
Pûrnasya Pûrnam Adâya Pûrnam Evâvasisyate.<br />
Cela est plénitude, ceci est plénitude ; la plénitude émane de la plénitude.<br />
Si l’on extrait la plénitude de la plénitude, il reste toujours la plénitude.<br />
(Upanishad)<br />
229
Vous devriez rendre votre Cœur parfait (ou complet). Alors seulement vous comprendrez<br />
votre Divinité.<br />
Ensuite, Dieu a donné à l’homme des yeux. Savez-vous pourquoi ces yeux vous ont été<br />
donnés ? Est-ce pour regarder n’importe quoi ? Non, non ! Ils vous sont donnés pour voir<br />
la Divinité. Si vous fermez les yeux en méditation, alors que ce Dieu même est en face de<br />
vous, votre méditation est feinte. Celui qui ferme ainsi les yeux a sans doute été aveugle<br />
lors d’une vie passée, ou le sera peut-être en une vie future. Donc, fermer les yeux, alors<br />
que Dieu est présent devant vous, est une méditation inappropriée dans une assemblée.<br />
Ouvrez les yeux tout grands et voyez ! Par le sentiment qui naît en vous, ouvrez en même<br />
temps votre œil de la Sagesse. Ouvrez-le bien grand. Cet œil de la Sagesse s’ouvrira-t-il,<br />
si vous tenez fermés les yeux de chair ? Non, il ne s’ouvrira point !<br />
Savez-vous pourquoi la langue vous a été donnée ? Est-ce pour savourer les mets<br />
délicieux ? Non, non, non, non ! Elle vous a été donnée pour chanter les louanges du<br />
Seigneur de Kailasha (Shiva) Prononcez le Nom du Seigneur ; contemplez-Le sans cesse.<br />
Proférez des paroles douces et bénéfiques à l’adresse des autres. Vous ne devriez pas<br />
parler comme il vous plait, simplement parce que Dieu vous a donné la faculté de la<br />
parole, n’est-ce pas ! Vos paroles ne devraient engendrer aucune souffrance chez les<br />
autres. Elles ne devraient pas blesser les autres. Dites des paroles douces et suaves.<br />
Toutefois, même lorsque l’on parle à certains avec douceur et gentillesse, ils n’écoutent<br />
pas. Cela dépend de leur karma – destin, tendances ; alors s’ils écoutent, c’est bien, mais<br />
s’ils s’en vont, laissons-les s’en aller !<br />
Nous devrions donc parler avec douceur ; nous devrions proférer des paroles Divines et si<br />
nous n’en sommes pas capables, gardons le silence.<br />
Mauna Kalahan Nasti<br />
Dans le silence, aucun conflit ne surgit.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Aucune querelle ne surgit lorsque l’on pratique le silence. Nos paroles et nos regards, si<br />
sacrés, devraient être offerts à la Divinité. Vraiment, l’homme se comporte comme un<br />
parfait insensé, pour la simple raison qu’il ne comprend pas adéquatement la Divinité.<br />
Celui qui comprend la Divinité ne s’engagera pas sur ce sentier dément. Il est réellement<br />
Dieu.<br />
Si l’on ne comprend pas Dieu aujourd’hui, il faudra Le comprendre au moins demain.<br />
Alors, l’homme exprimera parfaitement son humanité.<br />
Notre travail doit être parfait. Dans le passé en Italie, il y eut un luthier. Cet Antonio<br />
(Stradivarius) fabriquait des violons, mais il mettait plus d’un an à compléter un seul<br />
instrument. Ses amis le houspillaient quelque peu « Comment, mon frère ? Si tu mets un<br />
an pour terminer un violon, comment nourriras-tu ta famille ? Est-il vraiment nécessaire<br />
d’y passer tout ce temps ? Ton travail est trop lent, tu perds ton temps ! »<br />
230
Antonio répondait « Mon frère, ce que je fais est l’œuvre de Dieu. Dieu est perfection ;<br />
par conséquent, le violon que je construis doit également être parfait. Il ne doit susciter<br />
aucune fausse note ni aucun ton grinçant. On ne devrait y trouver aucune erreur ; Je dois<br />
fabriquer un violon parfait ». Grâce à cette détermination, les violons d’Antonio<br />
Stradivarius sont encore très recherchés aujourd’hui.<br />
Dieu est l’expression de la Perfection. C’est pourquoi tout ce que l’on fait devrait donner<br />
satisfaction à Dieu ; ainsi nos actes seront significatifs. Nous devrions penser « Tous les<br />
travaux que j’entreprends doivent être bénéfiques pour les autres ». Je m’approcherai des<br />
personnes qui pensent ainsi et Je deviendrai leur Ami. Si vous souhaitez que Je sois votre<br />
Ami, vous devriez faire ce qui est juste et bon.<br />
Même si vous ne disposez que d’une bouchée de riz, il faudrait la donner aux autres de la<br />
façon la plus appropriée. Hier, les étudiants, pauvres petits, s’épuisèrent grandement pour<br />
se rendre dans des villages très éloignés. Ils roulèrent toute la journée et distribuèrent de<br />
la nourriture à chaque habitation jusqu’à dix heures du soir, puis ils revinrent au Collège.<br />
Ils firent un très bon travail, sans aucun doute, mais ils perdirent quelque peu le sens du<br />
discernement.<br />
Mes chers petits ! A quelle heure cette nourriture fut-elle préparée ? Nous l’avions<br />
préparée aux premières heures du jour. Ensuite les étudiants l’ont emportée et sont partis<br />
dans les villages. Si cette nourriture est distribuée aux villageois à dix heures de la nuit<br />
suivante, elle n’est plus bonne à être consommée, n’est-ce pas ! Étiez-vous incapables de<br />
comprendre ce petit aspect de la question ? Si c’est nécessaire, ramenez ici la nourriture<br />
avariée. Ramenez-la ici. Si la situation l’exige, prenez le lendemain matin de la nourriture<br />
fraîche, de la bonne nourriture, et repartez la distribuer. J’ai expliqué aux étudiants que<br />
leur attitude était erronée et ils ont reconnu leur erreur. Ils étaient complètement absorbés<br />
dans leur travail de distribution, les chers enfants !<br />
Ce n’est pas tout. Ils consommèrent eux-mêmes un peu de nourriture pendant la journée ;<br />
immédiatement après le repas, il faudrait se reposer quelques minutes. Le proverbe dit<br />
« Dors un peu après avoir mangé ». Donc, après le repas principal, il faudrait prendre un<br />
peu de repos. Mais les étudiants n’ont pas eu ce repos, les pauvres ! Ils ont mangé, puis<br />
ont chargé encore une fois les camions et sont partis distribuer la nourriture de village en<br />
village. Ils n’eurent pas une seconde de repos. Qu’en fut la conséquence ? Leur estomac<br />
s’est retourné et leur malaise s’est accru. Plusieurs garçons eurent des vomissements et<br />
des symptômes de fièvre. Voilà ce qui s’est passé.<br />
Notre tâche doit être accomplie à la lumière de sa juste signification et de notre sagesse<br />
discriminative. Nous devons distribuer de la nourriture fraîche et bonne ; Dieu donne<br />
toujours ce qui est frais.<br />
Je continue à donner des bagues aux fidèles ; leur mesure est parfaite. Même lorsque l’on<br />
donne les mesures à un bijoutier, celui-ci commet des erreurs. Ce bijoutier est un ciseleur<br />
d’or (anglais Goldsmith) mais Celui-ci (Swami se réfère à Lui-même) est un ciseleur de<br />
vie (anglais Lifesmith) ! (applaudissements). Tous les êtres devraient donc être<br />
231
parfaitement ciselés. Quoi que vous fassiez, faite-le bien et avec le sens de la perfection.<br />
Le bénéficiaire du travail devrait être satisfait, comme devrait être satisfait celui qui fait<br />
le travail. Cela est satisfaction authentique, satisfaction, pleine satisfaction. La joie que<br />
donne cette satisfaction est incomparable.<br />
Étudiants et étudiantes !<br />
A présent vous êtes jeunes ; demain, vous serez des adultes. Vous deviendrez<br />
probablement des mères et des pères. Aussi, cultivez les vertus dès à présent, développez<br />
un comportement sacré et accomplissez des actes sacrés, de sorte que vous soyez des<br />
personnes à l’existence pure. La vie de l’être humain est sacrée entre toutes. Les Écritures<br />
disent :<br />
Jantûnâm Narajanma Durlabham<br />
De tous les êtres vivants, la naissance humaine est la plus précieuse (ou rare).<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Qu’est-ce qui dépasse en valeur cette vie humaine ? Dans les Upanishad on parle de<br />
l’importance particulière de l’être humain. La valeur de l’homme est inestimable. Nous<br />
pouvons évaluer de l’or ou des diamants ; mais qui fixe la valeur de ces objets ? C’est<br />
l’homme ! C’est parce que les hommes attribuent de la valeur aux diamants que ceux-ci<br />
sont achetés ; l’or n’est acheté que parce que les hommes lui donnent de la valeur.<br />
L’homme est plus précieux que toutes les richesses de ce monde<br />
Il n’existe donc rien de plus précieux que l’être humain. Vous ne devriez pas diminuer<br />
votre valeur. Au contraire, vous devriez tous accroître votre valeur sacrée. Hélas, vous<br />
commettez une grosse erreur : même dans les moindres choses, vous devenez égoïstes.<br />
Fish is better than selfish – (anglais) un poisson est préférable à un égoïste – Un poisson<br />
se meut dans l’eau ; il mange tous les déchets qu’il trouve dans l’eau et la rend propre.<br />
En revanche, que fait l’homme égoïste ? Il prend part à la vie de société, qui est sacrée, et<br />
s’empresse de la corrompre ; par quel moyen ? Par son égoïsme. Donc, un certain<br />
égoïsme est normal, mais il faut lui imposer des limites. Nous ne pouvons pas déployer<br />
notre égoïsme à volonté, sans aucune restriction.<br />
Qu’est-ce qu’un être humain ? Être humain signifie, un être humain est un être noble.<br />
L’homme est appelé Manishi ; en sens inverse, il devient shi-ni-ma. Manishi – cinéma !<br />
A l’heure actuelle, nous sommes devenus des hommes-cinéma. Il est grand besoin de<br />
Manishis authentiques.<br />
Un autre terme pour indiquer l’homme est Manava ; Ma signifie ajnâna – ignorance ; Na<br />
signifie sans ; Va signifie pratiquer, se conduire. Ainsi « celui qui se conduit sans<br />
ignorance est un Manava – être humain. Nous devrions donc devenir des êtres humains<br />
de ce type. Dès lors, votre éducation vous vaudra une bonne réputation.<br />
Étudiants !<br />
232
Diffusez à travers le monde votre renommée et votre bonne réputation, et soyez un<br />
modèle pour tous. Enseignez par l’exemple, par votre effort de mettre en pratique le juste<br />
sentier.<br />
Le monde d’aujourd’hui se trouve dans un état vraiment chaotique. Où que l’on pose le<br />
regard, on ne voit qu’agitation et affliction. En tout lieu on ne voit commettre que le<br />
péché, il n’y a que méchanceté. Dans une situation de ce type, vous devriez au moins<br />
susciter la Paix. Donnez la Paix sacrée. Où demeure-t-elle ? Elle est en vous-mêmes.<br />
Vous êtes des manifestations de la Paix. Mais tout en possédant cette Paix, vous criez à<br />
pleins poumons « Paix, Paix, Paix ! » Si vous recherchez la Paix (anglais Peace) à<br />
l’extérieur, comment l’obtiendrez-vous ? Vous n’y trouverez que des fragments (anglais<br />
Pieces) et le grand responsable de cela, c’est l’égoïsme. Abandonnez tout égoïsme,<br />
choisissez la spiritualité et immergez-vous dans le Divin. C’est cela le secret de la vie<br />
humaine. Développez des sentiments sacrés de ce type.<br />
Aujourd’hui, vous avez pratiqué le rituel d’adoration des Pieds (du Seigneur). Observant<br />
quelque peu le monde d’aujourd’hui, on peut remarquer que l’égoïsme s’accroît même<br />
dans cette adoration des Pieds. Dans le passé, l’éducation était donnée sans égoïsme et les<br />
soins médicaux étaient désintéressés. Au contraire, de nos jours, l’égoïsme s’accroît dans<br />
ces deux domaines. Il faudrait enseigner le bien aux autres et protéger leur santé.<br />
Actuellement, les gens construisent des hôpitaux dans le but d’en tirer de gros bénéfices.<br />
Si l’on dépense un million de roupies pour la construction, on en attend un profit de cent<br />
millions. Pour les écoles, c’est pareil. Lorsqu’un enfant fait son entrée au jardin<br />
d’enfants, les parents doivent payer 20.000 ou 25.000 roupies d’inscription. Quel destin<br />
aura ce pauvre enfant ? Pauvre petit ! Dans cette situation, tout le secteur de l’éducation<br />
devient une question d’argent ; le secteur de la santé publique est également soumis à<br />
l’argent.<br />
Dans le monde d’aujourd’hui, même la spiritualité est devenue une affaire d’argent. La<br />
spiritualité devrait être entièrement gratuite. On devrait y exprimer tant d’amour ! Donc,<br />
dans le domaine spirituel, il ne faut absolument pas introduire du commerce. Si nous en<br />
faisons une occasion de transactions commerciales, nous allons tout ruiner. Nous<br />
dégraderons même le Nom du Seigneur.<br />
Ainsi, nous devrions demander exactement la somme qui nous sert à couvrir les<br />
dépenses. Je ne dépense rien pour ce que Je fais et Je ne demande de l’argent à personne.<br />
Mais d’autres gens dépensent certaines sommes, les malheureux ! Ceux de Madurai<br />
(Swami Se réfère au groupe des organisateurs du Trust des Padukas) ont à présent<br />
dépensé de l’argent pour venir jusqu’ici, pour leurs repas, etc.<br />
Nous devrions prélever uniquement l’argent nécessaire à couvrir ces dépenses. Il ne faut<br />
demander aucun frais d’inscription comme membre du Trust. Ce système de taxe<br />
prélevée auprès de milliers de membres ne devrait pas exister.<br />
233
En quoi consiste notre cote de participation ? En spiritualité, c’est l’Amour qui est notre<br />
taxe (applaudissements). Aucune cote de participation ne dépasse en valeur cet Amour.<br />
En vérité, donnez et recevez cet Amour. Si nous en faisons une transaction commerciale,<br />
nous sommes dans l’erreur. Nous dégraderons ainsi le Nom du Seigneur. Donc, si<br />
quelqu’un veut encore agir de cette façon, faites un rapport. J’espère que nos<br />
organisations seront constituées sans prélever aucune cote de participation.<br />
Dans nos Instituts d’éducation, nous ne demandons pas un seul centime, vous le savez<br />
tous. Nous ne prétendons à aucun droit d’inscription aux examens et même les livres de<br />
classe sont distribués gratuitement. Tout est gratuit, gratuit, gratuit, gratuit. A l’hôpital<br />
également, les études médicales sont gratuites, les opérations sont gratuites, les<br />
médicaments sont gratuits. Nous donnons cela à tous les patients. En vérité, si nous<br />
souhaitons le bien et voulons le mettre en pratique, l’argent nous arrivera d’une façon ou<br />
d’une autre (applaudissements). En revanche, si nous aspirons à l’argent, nous nous<br />
exposons à en perdre encore davantage. Ne recherchons jamais l’argent.<br />
L’argent vient et s’en va. La Moralité vient et s’accroît.<br />
(applaudissements)<br />
Aussi devrions-nous développer la moralité. Nous ne devrions collecter aucun type de<br />
taxe dans les organisations spirituelles.<br />
Quelle valeur attribuer à l’Atma ? Qui peut lui fixer une valeur ? Le Soi se situe au-delà<br />
de toute valeur, il est infini, il est sans limite, il transcende toute mesure, on ne peut pas le<br />
confiner. A partir du moment où nous emprunterons la direction de la spiritualité, le<br />
monde entier se tournera aussi vers la spiritualité, le monde tout entier deviendra<br />
spirituel ; dès lors la paix s’instaurera dans le monde.<br />
A l’heure actuelle, où que l’on aille, on ne voit que Ashanti – agitation. Tous les journaux<br />
reportent seulement des nouvelles épouvantables. En vérité, nous devons transformer ce<br />
pays de Bharat en un lieu de Paix suprême. Si nous aspirons sincèrement à la Paix<br />
(intérieure), le monde entier deviendra pacifique. Le monde connaîtra la Paix dans la<br />
mesure où nous sommes en Paix nous-mêmes.<br />
Rendez donc ce monde pacifique, ainsi vous bénéficierez vous-même d’une vie sereine ;<br />
donnez la Paix à vos frères humains et vivez dans la Paix. Vivez une existence pleine et<br />
parfaite. A l’exemple d’Antonio Stradivarius, construisons un violon parfait ; cela veut<br />
dire que toutes nos actions doivent être parfaites.<br />
Certaines personnes tombent dans la tristesse parce qu’elles ont de mauvaises tendances<br />
de caractère, de mauvaises habitudes, des sentiments négatifs et parce qu’elles<br />
commettent de mauvaises actions. Ces gens pensent être dans le juste. C’est pure folie.<br />
Cette attitude ne peut être bonne en aucun cas. Le bien, c’est ce qui vient en aide aux<br />
autres. C’est en cela que consiste la vraie vie.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
234
Complétez vos études avec Amour, pratiquez votre profession avec Amour, vivez dans le<br />
monde avec Amour, et défendez la bonne réputation de Bharat.<br />
Swami conclut Son discours en chantant un Bhajan, « Prema Mudita Manase Kaho »<br />
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LA MORALITÉ<br />
Dasara (1)<br />
20 octobre 2001<br />
(Swami chante)<br />
Ils n’écoutent pas les paroles de Sagesse, même si elles sont dites de tout cœur.<br />
Ils ne prêtent l’oreille qu’aux propos malveillants. Comment ces gens peuvent-ils<br />
connaître la Divinité ? Ceci est la parole de vérité que Je vous communique.<br />
(Poème Telugu)<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
La jeunesse a aujourd’hui le devoir de protéger les valeurs éternelles et authentiquement<br />
morales. Les jeunes ont la mission essentielle de défendre les valeurs morales. Qu’est-ce<br />
que la moralité ? Que sont les valeurs ? Les jeunes hommes et les jeunes femmes n’ont<br />
pas la moindre idée de ce que cela signifie. Puisqu’ils ne sont pas en mesure de protéger<br />
ni de défendre ces valeurs morales, les jeunes souffrent dès leur âge tendre. On ne leur<br />
explique pas la juste signification du terme « jeunesse ».<br />
La moralité n’est pas une parole commune. Elle est très précieuse, profondément noble et<br />
sacrée. Si nous sommes incapables de protéger cette moralité pure, éternelle et véridique,<br />
de quelle façon pouvons-nous conserver notre humanité ?<br />
« Humanité » signifie « vivre selon les valeurs morales ». Les jeunes de notre époque<br />
n’arrivent pas à comprendre ce qu’est leur vie, quel est leur but, quel sentier ils doivent<br />
suivre et quelle est la finalité de l’existence.<br />
La moralité est définie d’une certaine façon en anglais et enseignée d’une façon<br />
complètement différente en sanskrit. En effet, le terme qui correspond à « moralité » en<br />
sanskrit est Purusha – force, courage, valeur, héroïsme appartenant à l’être humain. En<br />
anglais, on parle simplement de « morality ».<br />
Que signifie au juste la Moralité ? A l’époque de l’Empire romain, Jésus enseigna aux<br />
gouvernants, qui étaient rois de la nation. Ces rois comprirent clairement ce que Jésus<br />
voulait dire. Ils appliquèrent à leur royaume le nom de « Royaume de Dieu ». Ils<br />
reconnurent ce sage comme « Jésus ».<br />
« Moralité » signifie reconnaître la Divinité qui émane de notre humanité et l’enseigner<br />
au monde. Cela est le sens réel du terme « Moralité ». En anglais, on parle de « personalit<br />
» Personnalité – (qui vient du latin Persona). Les Romains attribuèrent à Jésus le nom de<br />
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Persona, car les attributs et les pouvoirs qu’Il exprimait attiraient tout le monde. Ce terme<br />
Persona démontre que la Divinité est présente en tout être humain.<br />
En Telugu, la Moralité est appelée Nîthi. Ce terme évoque l’authenticité du pouvoir de<br />
manifester la Divinité majestueuse, qui réside cachée et inconnue dans le cœur de chaque<br />
personne. Le proverbe dit que Jâti – naissance, race, caste – sans Nîthi – moralité– vaut<br />
moins qu’un Kothi – singe !<br />
La Moralité est extrêmement précieuse. Une personne morale est appelée en anglais<br />
Personality, n’est-ce pas ? En latin, on l’appelait Persona. Ces termes signifient<br />
« manifester pleinement la grande puissance Divine, dissimulée dans le cœur de tout<br />
individu ». C’est cela qu’ils appelaient Persona.<br />
L’homme d’aujourd’hui doit donc rendre évident la grande puissance Divine, qui est<br />
invisible et cachée en lui. Seulement au sujet des êtres qui la manifestent ainsi, on peut<br />
affirmer qu’ils ont une nature humaine. Ceci vaut également pour la définition de<br />
l’« individu ». Le terme sanskrit Vyakti – évidence, apparence, distinction, individualité –<br />
est attribué à celui qui rend Vyakta - évident - le pouvoir qui est Avyakta – nonmanifeste.<br />
Aussi n’est-il pas juste d’appeler quelqu’un « individualité », s’il ne manifeste<br />
pas sa Divinité.<br />
Depuis l’antiquité, l’être humain conserve ainsi en son cœur plusieurs sortes de secrets<br />
bien cachés. L’homme d’aujourd’hui ne fait l’expérience que de sa faiblesse et, n’étant<br />
pas capable de révéler sa Divinité latente ni de la défendre, il oublie son humanité.<br />
Il y a deux cent cinquante ans, le pays de Bharat était gouverné par plusieurs rois. Des<br />
milliers d’années avant la venue de Jésus, Sri Râmachandra naquit et fut nommé<br />
empereur. Il y a deux cent cinquante ans, Sivaji devint empereur ; Akbar devint<br />
empereur. Même si ces souverains étaient musulmans, ils suivirent le juste sentier<br />
spirituel, grâce à leur compréhension profonde, et décidèrent que leurs sujets devaient<br />
être libres de manifester leur nature Divine innée.<br />
L’homme contemporain doit donc révéler sa Divinité innée. Hélas, il ne comprend même<br />
pas ce que signifie Vyakti – individualité. Nous devrions oublier cette individualité et<br />
nous souvenir uniquement de notre Divinité. Nous devrions nourrir des sentiments<br />
sacrés et approfondir la nature infinie des valeurs théistes.<br />
Que signifie le terme « théiste » ? Que veut dire « spiritualité » ? Spiritualité signifie s’en<br />
tenir strictement à sa propre nature humaine et éloigner toutes les caractéristiques<br />
animales qui font leur apparition chez l’homme, afin de proclamer sa Divinité. Cela est<br />
spiritualité.<br />
Toutefois, comme l’homme moderne a élargi sa formation intellectuelle, il néglige sa<br />
Divinité, cultivant au contraire ses tendances animales, et il se contente de propager et<br />
d’enseigner des concepts. Il ne comprend pas le sens du mot « humanité ».<br />
237
Voilà pourquoi depuis quinze ans, nous avons déclaré la nécessité de développer les<br />
Valeurs Humaines.<br />
Que sont ces Valeurs Humaines ? Quelle est la valeur de ces qualités ? Personne ne peut<br />
affirmer que les Valeurs Humaines sont comme ceci ou comme cela. Certaines personnes<br />
insistent sur l’aspect Vérité, d’autres sur l’aspect Dharma, d’autres encore sur celui de la<br />
Paix ou sur la Non-Violence. Chacun enseigne selon ses propres dispositions mentales.<br />
Mais que signifie l’humanité authentique ? Cela veut dire oublier complètement sa<br />
propre animalité et contempler sa Divinité ; le pouvoir véritable de l’homme consiste à<br />
proclamer son humanité.<br />
Actuellement, le terme Manava a le sens de « homme juste ». Les Upanishads concordent<br />
avec cette idée et expriment le mot Manava dans le sens de « individualité sacrée ». Un<br />
Manava – homme – est celui qui possède un bon mental. Le terme Manishi – homme –<br />
vient de Manas – mental. Donc un homme à l’esprit purifié est un Manava.<br />
Que signifie « un esprit purifié » ? La pureté mentale authentique apparaît lorsqu’on<br />
indique aux autres le sentier des valeurs sacrées et lorsqu’on vit une existence<br />
exemplaire, proclamant la nature de l’Atma et procurant aux autres une joie sans borne.<br />
L’homme est-il prêt à faire l’expérience d’une béatitude de cette intensité ? On ne peut<br />
voir nulle part des hommes à l’esprit pur ; on ne trouve plus aujourd’hui aucune personne<br />
juste.<br />
Que signifie le mot « man » (anglais : homme) ? On parle de MAN. Ce mot est composé<br />
de M - mâya – illusion – ce qui doit être oublié. A - Atma, dont il faut avoir la vision. N -<br />
Nirvana – libération de toute servitude. Donc, un homme authentique est celui qui oublie<br />
la Mâya, qui voit l’Atma et atteint le Nirvana. A l’heure actuelle, tout homme est plongé<br />
dans l’illusion et oublie l’Atma. Dans ces conditions, comment peut-il atteindre la<br />
libération ? Il faut avant tout écarter de soi l’illusion, il faut abandonner toute Mâya.<br />
Que veut dire le mot sanskrit Mâya ? Il signifie que c’est pure illusion de croire que<br />
quelque chose existe, alors qu’elle n’existe pas. Ainsi, nous fixant l’esprit sur ce qui est<br />
non-existant et perdant de vue ce qui existe, nous sommes incapables d’aboutir au lieu<br />
que nous devrions atteindre. En conséquence, l’homme d’aujourd’hui fléchit sous le<br />
poids des difficultés, des afflictions et des préoccupations.<br />
En quoi consiste ce festival de Navaratri ? On parle de « neuf nuits ». Les anciens<br />
prescrivirent de contempler la Nature Divine de l’Atma, sous les noms de Maha-Durga,<br />
Maha-Kâli et Maha-Sarasvati, pendant toute la période de ces neufs nuits.<br />
Que représente Durga ? Durga est une Entité munie de tous les pouvoirs, une Entité qui<br />
exprime l’unité de toutes les facultés physiques, de toutes celles de l’intellect et de toutes<br />
celles de l’Atma.<br />
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Ensuite vient Maha-Kâli ; que représente-t-elle ? Kâli exprime l’unité de ces pouvoirs et<br />
anéantit les forces du mal. Cela ne signifie pas qu’il existe une Durga ou une Kâli en<br />
quelque lieu séparé de nous. Ces puissances existent en l’homme lui-même.<br />
Nos tendances négatives proviennent de notre mental. Nous n’obéissons pas à notre<br />
intellect ; ces défauts et ces mauvaises habitudes se plient au pouvoir de nos sens. A<br />
cause de cela, l’homme succombe au mal, qui devient en lui une force négative. Ainsi,<br />
l’aspect Durga fut enseigné pour désagréger la force du mal et pour révéler la nature<br />
Divine de l’Atma.<br />
Le but essentiel de ces dix jours, ou de ces dix nuits, est celui de détruire plusieurs sortes<br />
de défauts, de mauvaises habitudes, de méchanceté, et de développer à leur place notre<br />
Divinité et notre sacralité.<br />
A l’heure actuelle, tout ce que nous lisons ou étudions, tout ce que nous entendons, tout<br />
ce que nous faisons, est plein de vices et de tendances négatives. Dès lors, d’où peut venir<br />
le bien ? La bonté ne peut être vue en aucun cas chez l’homme d’aujourd’hui. Même s’il<br />
pense « J’agis correctement », ce n’est qu’une illusion. Tant que cette illusion a droit de<br />
cité en l’homme, celui-ci ne peut avoir la vision de Dieu.<br />
Nous devons donc révéler la Divinité qui demeure à l’état latent en chaque être humain.<br />
Cette Divinité jaillit du tréfonds de soi-même ; on ne peut pas l’extraire en creusant<br />
quelque part, comme on extrait de la mine du cuivre et du laiton. La mine de la Divinité<br />
attend d’être exploitée dans le cœur de chaque homme. C’est une mine géante à<br />
disposition de l’être humain. De cette mine, nous devrions extraire des qualités sacrées de<br />
tous types.<br />
Aujourd’hui, aucun homme ne réalise des œuvres sacrées de ce type. Même si nous<br />
voyons et consultons des experts ou des sages, les réponses que ceux-ci nous donnent ne<br />
sont absolument pas satisfaisantes. Si eux-mêmes ne sont pas satisfaits de leurs propres<br />
réponses, que peuvent-ils enseigner aux autres ?<br />
Ainsi, lorsque Jésus vint dans l’empire romain, les gens Le reconnurent immédiatement<br />
comme étant une « Persona ». Ils réalisèrent que la Divinité est pleinement présente en<br />
chaque être humain.<br />
En effet, cette Divinité est omniprésente. On L’appelle Divya Shakti – puissance Divine<br />
– ou Caitanya – Conscience Divine. Ce pouvoir de la Conscience est omniprésent ; il<br />
n’existe rien dans l’univers qui en soit privé, mais comme l’homme ne peut pas la voir<br />
par ses yeux physiques, il en nie simplement l’existence. Tout le bien et tout le mal sont<br />
des effets de cette Divinité. Nous devrions avoir une foi inébranlable en la présence<br />
Divine latente en toute chose.<br />
L’homme d’aujourd’hui oublie sa propre réalité, il s’est perdu de vue. Il imprime en son<br />
cœur tout ce qui se passe dans le monde. Le mental n’est pas semblable à un tissu blanc.<br />
Toutes les traces secrètes des actions de nombreuses vies sont gravées en lui ; c’est la<br />
239
aison pour laquelle notre mental est souvent agité, perturbé, en conflit et rongé par les<br />
désirs. A cause de ces désirs, l’homme oublie sa nature humaine. Or, sans humanité,<br />
l’homme n’est pas du tout humain.<br />
Il faut donc que l’on garde à l’esprit la nature humaine ; si vous l’oubliez, de quoi d’autre<br />
pourrez-vous vous souvenir ? Quoi d’autre devriez-vous conserver en mémoire ? La<br />
Sadhana la plus importante consiste à purifier notre mental. Vous devriez devenir des<br />
hommes purs d’esprit. Dès lors vous aurez le droit de vous appeler « êtres humains ».<br />
Ils n’écoutent pas les paroles de Sagesse, même si elles sont dites de tout cœur.<br />
(Poème d’introduction)<br />
L’homme ne prête aucune attention aux bonnes paroles dites de tout cœur, avec tant<br />
d’amour et de compassion, avec un sentiment de profonde pitié. Mais si certaines<br />
personnes jettent de la poudre aux yeux en enseignant par la tête et non par le cœur, les<br />
autres prêtent très facilement toute leur attention à ces mensonges. Les oreilles n’ont<br />
pourtant pas été données aux hommes pour qu’ils écoutent toutes ces choses nuisibles.<br />
O mes oreilles, vous êtes prêtes à écouter avec grand intérêt les ragots du voisinage, mais<br />
lorsque les très doux éloges du Seigneur sont proférés, vous ne restez pas à l’écoute !<br />
(Poème Telugu)<br />
Nos deux oreilles ne se concentrent pas sur l’écoute de bonnes paroles. Par contre, s’il<br />
s’agit de méchancetés, elles se dilatent tant qu’elles peuvent pour bien entendre. C’est<br />
ainsi ! Des préférences de ces types surviennent seulement lorsque les temps pénibles se<br />
présentent.<br />
Vinâsa Kâle Viparêta Buddhih<br />
Au temps de la dissolution, des pensées perverses apparaissent.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Aussi ne devrions-nous écouter que les paroles de sagesse. Que sont ces « bonnes<br />
paroles » ? Ce sont celles qui ne font aucun tort aux autres, qui ne causent pour les autres<br />
aucune difficulté. Les paroles justes sont celles qui transmettent le sens de la Divinité, qui<br />
proclament le Principe Divin et qui éloignent toute faiblesse (ou tendance au mal).<br />
En vérité, en ce premier jour du Veda Purusha Saptah Jnâna Yajna – le grand rituel de<br />
sept jours, selon la tradition védique – nous devrions, en tant qu’êtres humains, nous<br />
engager dans la bonne direction. Le nom du rituel est Veda Purusha Saptah Jnâna Yajna.<br />
Le terme sanskrit Purusha – homme - est ici tout à fait approprié ; il ne désigne pas<br />
seulement une personne vêtue de chemise et pantalon, les vêtements du Purusha, mais<br />
l’être en tant que Dieu, celui qui a la Divinité en lui. En Hindi, ceci est également appelé<br />
Purushat Tatva – nature Divine, (autant que) virilité et vigueur.<br />
240
Comprenons donc clairement la Divinité sacrée et considérons toutes les autres pensées<br />
comme appartenant au monde. Ces pensées sont toutes négatives. La positivité véritable<br />
est au-dedans de nous ; celle-ci ne nous est pas donnée ni ne nous quitte, elle ne change<br />
pas, quoi que l’on fasse. L’essence de Purusha est la Divinité qui existe sans changement<br />
et sans vacillement.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Les étudiants d’aujourd’hui ne font aucun effort pour apprendre l’éducation morale. La<br />
moralité est extrêmement précieuse. Un homme dépourvu de cette moralité n’est pas un<br />
être humain véritable. L’éducation authentique consiste à développer la moralité. A quoi<br />
sert l’apprentissage de toutes les autres sciences, si l’on n’apprend pas la Moralité ? Nous<br />
avons gagné beaucoup d’argent, nous avons bâti de grandes maisons, nous avons fait<br />
carrière et conquis des situations prestigieuses, mais à quoi tout cela a-t-il servi ? En<br />
l’absence de la Moralité, tout développement matériel est tout à fait futile.<br />
La seule chose qui compte, c’est l’intégrité, c’est la moralité véritable. Actuellement,<br />
nous devons exposer au grand jour cette moralité qui s’est cachée au fond de notre cœur.<br />
Elle demeure en chaque individu. Malheureusement l’homme ne fait aucun effort dans ce<br />
sens, il ne se préoccupe que de produire des choses matérielles, des objets que l’on peut<br />
voir, des choses dont on peut parler et dont on peut faire l’expérience. Les idées perverses<br />
lui sont vraiment très chères.<br />
Donc nous devrions chercher en tout premier lieu à manifester la Vérité qui jaillit de<br />
notre cœur. Il est impossible de réaliser Dieu par les choses matérielles. On ne peut<br />
L’acheter avec de l’argent, on ne peut s’en emparer par une position sociale, on ne peut<br />
L’obtenir par la force et l’autorité. Dieu ne peut être réalisé qu’à travers la Vérité et la<br />
Moralité ; on ne peut atteindre Dieu que grâce à deux vertus : l’intégrité et la moralité, et<br />
par rien d’autre.<br />
Les jeunes hommes et femmes d’aujourd’hui ont le devoir de développer leur Divine<br />
Humanité. Tout au début, J’ai cité trois points. Nous devrions avoir de l’amour pour<br />
Dieu ; cet amour de Dieu engendrera naturellement la crainte du péché et celle-ci<br />
suscitera en nous le sens de la moralité. Pour que la moralité se développe en nous, la<br />
crainte de la faute est indispensable.<br />
Dans le monde actuel, il n’existe plus de crainte de la faute. On ne voit qu’amour du<br />
péché et haine de Dieu, c’est cela que les gens expriment. On devrait avoir horreur du<br />
péché, non l’aimer. Ce n’est pas un simple amour de la faute que les gens cultivent, mais<br />
l’amour du plus monstrueux des péchés.<br />
Nous devrions craindre le péché. Nous devrions proclamer l’Amour qui demeure en tout<br />
un chacun et comprendre que l’Amour présent en vous est présent en tout le monde.<br />
Ekâtma Sarva Bhutantarâtma<br />
L’Atma unique est présent en tous les êtres vivants.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
241
L’amour n’est pas différent en vous et en Moi. L’amour est unique. Pourtant, nous ne<br />
faisons pas le juste effort pour saisir la nature de cet amour. Une vie sans amour est<br />
semblable à un cadavre sans vie ; nous devons donc développer cet Amour, car sans lui,<br />
nous n’aurons pas de Prâna – souffle de vie – Notre nature authentique veut que nous<br />
soyons immergés dans l’Amour ; c’est ce qu’il nous faut obtenir.<br />
De quelle façon les gens gagnent-ils de l’argent actuellement ? Vous exercez votre<br />
profession ou réalisez des affaires, et vous amassez de l’argent. Gagner de l’argent<br />
devient une habitude et vous vous exercez à en gagner davantage.<br />
De la même façon, sur le sentier spirituel, il faut développer l’Amour Divin et réaliser les<br />
« affaires » de la moralité et de l’intégrité.<br />
Nous construisons des « anicuts » en travers des cours d’eau, afin d’irriguer les champs.<br />
D’une façon similaire, le genre humain ne peut pas agir simplement à sa guise. Il doit y<br />
avoir un certain contrôle des sens et une entrave à leur flux par des écluses modératrices.<br />
L’Amour qui subsiste en nous doit être consacré au bien-être de la société. En vérité, la<br />
jeunesse d’aujourd’hui devrait avoir à cœur le bonheur de la société, car votre propre<br />
bien-être dépend de celui de la société qui vous entoure. Ainsi, lorsque vous refusez de<br />
vous préoccuper du bien-être social, à quoi servent vos efforts (pour assurer votre propre<br />
bien-être) ?<br />
Étudiants !<br />
Nous célébrons aujourd’hui le premier jour du grand Yagna. A cette occasion, Je vous ai<br />
transmis en paroles simples ce qui arrivera dans le futur. La chose principale à réaliser<br />
dans notre existence, c’est la Moralité. Notre mental devrait être orienté dans la direction<br />
du sentier sacré. Ce mental est vraiment très précieux, mais nous le polluons en y<br />
introduisant plusieurs types de tendances négatives. Il faut le purifier de la juste façon,<br />
par le repentir et l’expiation. Consciemment ou inconsciemment, nous commettons<br />
beaucoup de fautes, mais une fois que nous en avons pris conscience, nous devons nous<br />
en repentir afin de ne plus les commettre.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Votre vie est extrêmement sacrée ; en vérité, vous avez une grande chance, votre fortune<br />
est immense, et c’est seulement cela qui vous a poussés à suivre le juste sentier.<br />
Toutefois, en regardant les autres, vous assimilez leurs attitudes erronées et vous vous<br />
dégradez. Aussi est-il indispensable de veiller à la qualité de vos fréquentations.<br />
Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es, dit le proverbe. Toutes vos actions seront<br />
exécutées en concordance avec les personnes que vous fréquentez. En vérité, tout le bien<br />
et tout le mal de ce monde dépendent du comportement de l’homme. Tous ces<br />
comportements sont fondés sur les pensées et à leur tour les pensées dépendent des désirs<br />
de l’être humain. Or, le type de désirs qui affleurent est en fonction des personnes que<br />
l’on fréquente. Par conséquent, nous devons veiller au bon comportement de la société<br />
dans laquelle nous vivons. A cette condition, nos pensées changeront en décisions<br />
nobles ; celles-ci représentent la voie royale pour atteindre la Vérité.<br />
242
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
La moralité est la toute première chose à apprendre aujourd’hui. Nous devrions la<br />
comprendre parfaitement et la pratiquer dans notre vie. Le genre humain s’avère inutile<br />
s’il est dépourvu de moralité. Celle-ci doit représenter notre but, car grâce à elle nous<br />
pourrons réaliser n’importe quoi. Demain nous parlerons de l’Intégrité, qui est<br />
étroitement liée à la moralité.<br />
La moralité vient en premier lieu. L’homme pourvu de Nîthi – moralité – devient un<br />
authentique Jâti – être humain, membre de la race humaine. Pour la race humaine tout<br />
entière, il y a un Père unique, Dieu.<br />
Jésus parla constamment du « Père ». Par exemple, Il disait « Père, concède-moi Ton<br />
secours. Pourquoi me laisses-Tu dans une telle souffrance ? Tu es le Père de tous les<br />
êtres, n’est-ce pas ? Quel péché ai-Je commis ? » Après cette prière, Il entendit une voix<br />
éthérée Lui dire « Mon Fils bien-aimé, de quoi Te préoccupes-Tu ? Ne t’afflige point.<br />
Tous les hommes sont Tes frères. Tu penses que Tes frères T’ont couvert de boue et<br />
commettent une injustice à Ton égard. Il ne s’agit absolument pas d’injustice ; tout ce qui<br />
nous arrive est pour notre bien. Aussi, accepte cette épreuve avec joie. »<br />
Alors Jésus ferma les yeux en toute sérénité et dit « La mort est le vêtement de la vie ».<br />
Pourquoi ? Parce que la mort signifie simplement que l’on change de corps, comme on<br />
change de vêtement. Il ajouta « Même si tout cela doit se passer, Je ne fais que changer<br />
de corps, car il n’existe pas de mort pour Moi. »<br />
L’homme ne meurt pas. Les corps changent, mais l’Atma est toujours immortel. Il est<br />
suave comme le nectar, il est plein de béatitude. Le croire mortel est anrita – faux ; vous<br />
oubliez qu’il est amrita – pure immortalité. Donc commençons par comprendre la nature<br />
de l’Immortalité.<br />
Vous restez toujours en vie, vous ne subirez jamais aucun changement. Votre corps se<br />
modifie, le temps change, votre mental se transforme, mais vous n’êtes pas votre mental,<br />
ni votre corps, ni votre intellect, ni votre Chitta – conscience, cœur. Vous êtes l’Atma.<br />
Que signifie « Atma » ? Il n’a aucune forme. Je vous ai dit qu’il est la puissance de la<br />
Conscience Divine. Les Cinq Eléments sont l’expression de l’Atma. Cette immortalité<br />
sacrée éloigne le mensonge. Nous devons développer notre nature immortelle et la tenir<br />
constamment à l’esprit. Cela est « humanité » véritable.<br />
Toutefois, à notre époque, il n’y a qu’illusions, illusions, illusions. A cause de ces désirs<br />
illusoires, la vie est dégradée. Réduisons donc nos désirs dans toute la mesure du<br />
possible.<br />
Moins de bagages, pour plus de confort<br />
243
Réduisant nos bagages, nous serons beaucoup plus sereins. Tous ces désirs, nous les<br />
avons accrus dans le courant de l’existence, nous ne sommes pas nés avec eux. Avec quoi<br />
sommes-nous nés ? Que prendrons-nous avec nous au moment de la mort ? Nous<br />
n’avions rien à la naissance et nous n’emporterons rien dans la mort. Nous devrons<br />
abandonner toutes choses.<br />
Il faudra un jour ou l’autre admettre cette vérité. Nous n’avons rien emporté à notre<br />
naissance et au moment de notre mort, nous ne pourrons rien emporter. Les choses du<br />
monde sont semblables à des nuages passagers qui apparaissent et puis s’en vont. Notre<br />
corps a subi des transformations ; notre mental change continuellement. Ce qui change<br />
n’est pas votre Réalité. Vous êtes ce qui ne change jamais.<br />
Lorsque le corps naît, on l’appelle « bébé » ; à l’âge de dix ans, on l’appelle « enfant » ; à<br />
trente ans, on lui donne le titre de « monsieur » ; à soixante-quinze ans, on l’appelle<br />
« grand-père » (vieillard). Les noms changent, mais l’être reste identique. Tous ces<br />
changements concernent seulement le corps ; ce sont des caractéristiques de Pravritti –<br />
l’aspect extérieur, mais Nivritti – l’aspect intérieur – reste le même dans le passé, le<br />
présent et pour toujours.<br />
En vérité, l’Atma est notre nature réelle. Nous devrions avoir l’Atma Visvasa – la foi en<br />
l’Atma ; en effet, lorsque cette confiance dans le Soi est présente en nous, toutes les<br />
victoires nous appartiennent. Chaque personne devrait accroître sa confiance en soi. Cette<br />
confiance en soi est absolument requise, car celui qui n’a pas confiance en lui-même ne<br />
peut pas avoir confiance en Dieu.<br />
Vous lisez un grand nombre de livres ; à quoi cela sert-il ?<br />
Après avoir tant étudié, on finit par mourir.<br />
Nous devrions acquérir les connaissances qui confèrent l’Immortalité.<br />
(Poème Telugu)<br />
Nous devrions venir en aide aux autres, dans toute la mesure du possible. En effet, les<br />
Ecritures déclarent :<br />
Paropakara Punyaya Papaya Parapîdanam<br />
Servir les autres est un mérite. Les heurter est un péché.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Nous devrions toujours aider, aider, aider, dans toute la mesure de nos moyens. Nos<br />
mains devraient porter secours, notre gorge devrait dire la vérité, nos oreilles devraient<br />
écouter seulement le bien, notre cœur devrait uniquement faire l’expérience du bien.<br />
Sadayam Hridayam Yasya Bhâshitam Satya Bhushitam,<br />
Un cœur débordant de compassion, Un langage adhérent à la Vérité.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Avant tout, cette caractéristique humaine doit être développée. Notre humanité est<br />
aujourd’hui ensevelie. On ne voit en tout lieu qu’illusions du monde, propriétés<br />
244
matérielles et plaisirs mondains. Tout cela disparaîtra un jour ou l’autre. Mais même si<br />
vous les abandonnez, leur trace collera à vous et reviendra constamment à vous (sous<br />
forme de pensées obsessives). Les pensées de ce type devraient donc être bloquées. Audelà<br />
de toute autre pensée, il faudrait cultiver la noble pensée de Dieu et la contempler,<br />
car grâce à cette pensée, toutes les autres seront annihilées.<br />
L’homme est anxieux de sa naissance, de sa vie sur Terre,<br />
de la vie de famille ; il est anxieux de la mort, de la jeunesse,<br />
de la vieillesse et même du bonheur. Quelle anxiété !<br />
Ce qui annule toute anxiété, c’est la contemplation du Seigneur.<br />
(Poème Telugu)<br />
Pratiquez-la au moins à présent, et réalisez la <strong>Sai</strong>nte Divinité. Vous êtes des incarnations<br />
de Dieu. Dieu n’est pas un être séparé de vous. L’homme d’aujourd’hui vit dans<br />
l’illusion, pensant que Dieu est quelque chose de distant de lui-même et il pratique une<br />
multitude de Sadhana pour atteindre Dieu ! Il n’existe absolument aucun Dieu séparé de<br />
l’homme. L’homme est Dieu, il est tout, mais il oublie cette vérité. Répétez-vous donc<br />
« Je suis Dieu, je suis Dieu, je suis Dieu … » Souvenez-vous en et vivez dans la béatitude<br />
Divine.<br />
Pourquoi persistez-vous à vous préoccuper ? Vous êtes en proie à l’anxiété parce que les<br />
examens approchent, ou parce que vos pères et mères ne sont pas en bonne santé, etc. De<br />
quoi vous préoccupez-vous ? Les problèmes se réduisent-ils parce que vous êtes<br />
préoccupés ? Pouvez-vous les éviter ? Non, ils restent là. Ce qui doit arriver arrivera ;<br />
faites simplement ce qu’il est nécessaire de faire.<br />
Cessez donc de vous angoisser. Soyez toujours dans la joie. C’est seulement en étant<br />
heureux que vous réaliserez la Vérité. D’où provient ce bonheur ? Il ne peut venir que de<br />
Dieu.<br />
La félicité est union avec Dieu.<br />
Cette félicité sera vôtre lorsque vous serez en compagnie de Dieu. Il est impossible de<br />
vivre dans la béatitude en se sentant séparé de Dieu.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
A chaque instant de liberté, contemplez Dieu, pensez à des choses positives, recherchez<br />
le sentier sacré. Ne soyez pas en proie à toutes ces illusions basses et misérables.<br />
Swami conclut Son discours par un Bhajan, « Hari Bhajana Bina Sukha Sânti Nahi... »<br />
(Prashanti Nilayam, <strong>Sai</strong> Kulwant Hall)<br />
245
VÉRITÉ ET CONDUITE JUSTE<br />
Dasara (2)<br />
21 octobre 2001<br />
Rétablir notre ancienne culture en adhérant à la vérité et à la conduite juste.<br />
Seul, le Seigneur est la Vérité de l’Univers.<br />
La Vérité réside à jamais dans le lotus (Sarasvati).<br />
L’effort constant pour le bien-être des autres est le véritable effort.<br />
Il n’y a pas de but plus noble que la Vérité.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
La Vérité est la richesse du Seigneur Easwara. Easwara est le fondement de l’abondance<br />
et de la prospérité. En ce monde rien n’est supérieur à la Vérité. Le Seigneur de la Mort<br />
lui-même craint de pénétrer là où la moralité et l’intégrité règnent en maîtres. Il n’existe<br />
aucun pouvoir plus puissant que la Vérité. La Vérité est toute puissante et latente en<br />
chaque être humain.<br />
Sathyam Sarvabhutantaratma<br />
La Vérité est l’Esprit en tous les êtres<br />
La Vérité est Dieu. Où est la Vérité ? Elle est ici, là et partout. Il n’y a aucun lieu au<br />
monde où la Vérité n’est pas. La Vérité est source de toute prospérité. L’homme est<br />
exposé à la misère et aux épreuves parce qu’il a oublié ce Principe Divin de Vérité.<br />
Pourquoi l’agitation et les troubles prévalent-ils dans le monde aujourd’hui ? La raison en<br />
est que l’homme a oublié la vérité. Vérité et moralité sont deux principes jumeaux. Hier,<br />
Je vous ai enseigné l’importance de nêti, la moralité. C’est la moralité qui vous donne<br />
khyathi, la réputation. De plus, nêti et nijayati, la moralité et l’intégrité, sont les souffles<br />
de vie de mânava jâthi, la race humaine. Si l’on adhère à ces deux principes, la vie<br />
humaine est sanctifiée. La véritable race humaine est celle qui adhère à la moralité. Oh,<br />
valeureux fils de Bharat ! Entendez cette vérité.<br />
Le devoir impérieux de l’homme est d’expérimenter la manifestation de la Divinité sous<br />
la forme de la Vérité. Seule, une telle personne est un être humain véritable.<br />
Sathyannasti Paro Dharma.<br />
Il n’y a pas de Dharma plus noble que d’adhérer à la Vérité.<br />
L’empereur Manu enseigna au monde le Principe de Vérité de diverses manières. Il dit<br />
qu’adhérer à la Vérité est la voie la plus noble.<br />
246
La Création émerge de la Vérité et se fond dans la Vérité.<br />
Est-il un lieu où la Vérité n’est pas ?<br />
Visualisez une telle Vérité pure et sans tache.<br />
(Poème Telugu)<br />
L’homme moderne a complètement oublié la Vérité qui est la forme même du Divin.<br />
Celui qui a oublié Sathya, la Vérité, ne peut atteindre Nityatwam, l’Immortalité ou<br />
Daivatwam, la Divinité. Ne délaissez donc jamais la Vérité. Afin de transmettre cet<br />
Enseignement éternel, Dieu S’incarne dans une forme humaine. Dans les temps anciens,<br />
les souverains qui régnaient sur leurs royaumes, adhéraient strictement à la voie de la<br />
Vérité. Le roi Harischandra considérait la Vérité comme son vrai souffle de vie. Il se<br />
consacra totalement à la cause de la Vérité, au point d’être contraint d’abandonner son<br />
royaume et, dans le processus, de vendre sa femme et son fils. Il considérait que la Vérité<br />
était son royaume. Il était convaincu que celui qui n’adhère pas à la Vérité n’est pas digne<br />
de porter le nom de roi.<br />
Les moyens terrestres ne permettent pas d’atteindre la Vérité. L’homme moderne aspire<br />
aux choses physiques et terrestres et, dans la foulée, oublie la Vérité. Hiranyaksha,<br />
Hiranyakasipu, Ravana, Kumbhakarma, Duryodhana, Dussasana étaient tous invincibles<br />
et puissants mais ils se ruinèrent parce qu’ils délaissèrent la Vérité. Ils étaient très<br />
intelligents et instruits, cependant ils perdirent tout parce qu’ils ne soutenaient ni la<br />
moralité ni l’intégrité. On ne devrait pas aspirer aux possessions terrestres car elles sont<br />
transitoires. Cependant, la Vérité est toujours avec vous et Elle vous protège. Elle est<br />
immuable et constante. Seule, la Vérité peut vous conférer abondance et prospérité,<br />
conforts et commodités. On ne devrait pas s’enticher des plaisirs éphémères et terrestres.<br />
Notre premier devoir est de protéger et de propager les deux principes jumeaux que sont<br />
la moralité et l’intégrité. Aujourd’hui, l’homme abandonne Sathya et Dharma, la Vérité<br />
et la Conduite juste, par amour des plaisirs fugaces. Dharma est là où se trouve Sathya.<br />
Ce sont deux amis inséparables. Ayant obtenu la naissance humaine, l’homme devrait<br />
être déterminé à soutenir la Vérité. Aujourd’hui, l’homme veut jouir de toutes sortes de<br />
plaisirs au mépris même de la vérité, de la conduite juste, de la moralité et de l’intégrité.<br />
Une personne sans vérité ne peut soutenir ni la moralité ni l’intégrité.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
De nos jours, les jeunes gens devraient être prêts au sacrifice, même de leur vie, pour<br />
l’amour de la moralité et de l’intégrité. Si on oublie la Vérité on perd tout, aussi devraiton<br />
La sauvegarder. Après avoir abandonné son royaume, le roi Harischandra marchait sur<br />
les rives du Gange avec son épouse Chandramati. Il se demandait comment ils pourraient<br />
tous deux traverser la rivière. Chandramati lui insuffla courage en disant, « Nous nous<br />
sommes dévoués à la Vérité, nous avons suivi la voie de la Vérité. Si nous abandonnons<br />
la Vérité, nous nous noierons certainement. Cependant, si nous adhérons fermement à la<br />
Vérité, nous serons protégés. Nous ne devons pas avoir peur, avec la Vérité nous<br />
traverserons la rivière. » Ils restèrent fidèles à la Vérité et à la Conduite juste en dépit des<br />
circonstances, aussi, aujourd’hui, les gens se souviennent du roi Harischandra comme de<br />
Sathya Harischandra. On ne devrait jamais revenir sur sa promesse. C’est la signification<br />
de la Vérité au sens terrestre.<br />
247
Lorsque l’empereur Bali promit de donner trois enjambées de terre à Vamana, son<br />
précepteur, Sukracharya, le dissuada de tenir parole. Il l’avertit que Vamana n’était pas<br />
une personne ordinaire mais le Seigneur Narayana Lui-même. Il lui dit de ne pas prendre<br />
en considération la requête de Vamana. L’empereur Bali sourit, « Est-il correct pour un<br />
roi de revenir sur sa promesse ? » dit-il et il ajouta, « On doit soutenir la Vérité en toutes<br />
circonstances pour se racheter. Je n’abandonnerai pas la Vérité. » Il n’était pas prêt à<br />
s’écarter de la voie de la Vérité même si pour lui, cela signifiait désobéir aux injonctions<br />
de son précepteur. Il percevait qu’il n’y avait pas de plus grand péché que de revenir sur<br />
sa promesse.<br />
Chez les Pandavas, Dharmaraja était la Vérité personnifiée. Il ne dévia jamais de la voie<br />
de la Vérité. Lorsque sa femme, Draupadi, fut humiliée à la Cour royale par le<br />
malveillant Duryodhana, il apaisa ses frères disant que pour avoir perdu au jeu de dés, ils<br />
étaient asservis aux Kauravas. Il ajouta qu’en de telles circonstances, il n’était pas correct<br />
pour un roi de donner libre cours à la colère, à l’avidité, à la malveillance ou à la haine.<br />
Draupadi dit alors, « Dharmaraja, c’est la qualité sacrée de Vérité en toi qui m’a aidée à<br />
rester en paix et à conserver mon calme en ces circonstances pénibles, sans quoi je ne<br />
peux imaginer quel aurait été mon sort. Le Principe de Vérité auquel tu adhères nous a<br />
protégés car nous savions très bien que leurs intentions étaient malveillantes. Nous avons<br />
fait ce que des rois ne doivent pas faire et en payons le prix. » En ces jours-là, les femmes<br />
étaient pieuses et nobles de cœur, elles aidaient leurs maris à suivre la voie correcte. C’est<br />
grâce à de telles femmes et à de tels hommes de vertu que Bharat put diffuser la lumière<br />
de la Vérité dans le reste du monde depuis les temps anciens.<br />
Aswatthâma tua les enfants Pandavas pendant leur sommeil. Arjuna l’amena devant<br />
Draupadi. Quelle fut sa réaction ? Une femme ordinaire lui aurait hurlé des injures, mais<br />
Draupadi était une femme de compassion et de patience. Elle tomba aux pieds<br />
d’Aswatthâma et dit : « C’est aux pieds de ton père, Dronacharya, que mes maris ont<br />
appris tout ce qu’ils savent. Etant son fils, était-il correct de tuer mes enfants ? Comment<br />
as-tu eu le cœur de les tuer, ils étaient sans armes, jeunes, ils dormaient tranquillement,<br />
ils n’éprouvaient pas de rancune envers toi et n’envisageaient pas de te faire du mal. »<br />
(Poème Telugu)<br />
Entendant Draupadi qui cherchait ainsi à ramener Aswatthâma à la raison, le puissant<br />
Bhima explosa de colère. Il avait l’impression que Draupadi était trop aimable envers<br />
Aswatthâma et dit qu’une telle personne ne méritait pas le pardon. Il voulut fracasser le<br />
crâne d’Aswatthâma de ses poings puissants. Draupadi l’apaisa avec des paroles de<br />
sagesse. Elle dit que tuer Aswatthâma était un péché parce qu’il était le fils de leur<br />
précepteur. De plus, elle-même étant affligée par la perte de ses enfants, elle ne voulait<br />
pas causer de peine à une autre mère en tuant son fils. Cependant, Arjuna avait fait vœu<br />
de tuer Aswatthâma. Draupadi lui dit : « O Partha ! Il n’est pas juste de tuer quelqu’un<br />
qui a peur ou est découragé, qui est endormi ou en état d’ébriété, qui cherche refuge ou<br />
qui est une femme. Tu ne devrais pas tuer Aswatthâma car il est le fils de ton précepteur.<br />
»<br />
(Poème Telugu)<br />
248
C’est grâce à de telles femmes vertueuses et chastes que Bharat, notre pays, est capable<br />
de soutenir la Vérité et la Conduite juste. Même de nos jours, de telles femmes nobles ne<br />
manquent pas dans le monde.<br />
Tous les accomplissements terrestres sont transitoires. Seule, la Vérité est éternelle.<br />
Installez donc la Vérité dans votre cœur et consacrez votre vie à soutenir la Vérité.<br />
« Le roi Harischandra suivit strictement la voie de la Vérité mais dut quitter ce monde en<br />
laissant derrière lui son vaste royaume et ses richesses. L’empereur Nala régna sur un<br />
grand royaume mais ne put rien emporter lorsqu’il mourut. Le roi Mandhata qui fit la<br />
gloire du Krita Yuga, emporta-t-il une quelconque richesse lorsqu’il quitta cette terre ?<br />
De nos jours, on ne voit plus le pont enjambant l’océan, que le Seigneur Rama Lui-même<br />
construisit. Bon nombre de rois ont régné sur terre, mais aucun d’entre eux n’a emporté<br />
ne fût-ce qu’une poignée de poussière avec lui. Oh, toi qui est noble ! Penses-tu pouvoir<br />
porter le royaume et ses richesses sur ta tête lorsque tu quitteras ce monde ? »<br />
(Poème Telugu)<br />
Dans le passé, un grand nombre de rois ont gouverné divers royaumes, mais l’un d’eux<br />
emporta-t-il un naya paisa au moment de quitter ce monde ? Non. Seule, la Vérité vous<br />
suivra lorsque vous quitterez cette terre. La Vérité ne peut être ni voilée ni soumise au<br />
changement. La Vérité brille éternellement, mais l’homme oublie un tel Principe éternel<br />
pour l’amour des plaisirs mesquins. L’homme est béni de la naissance humaine et doté du<br />
Principe de l’Atma mais il agit à l’encontre de sa Nature Divine. Ce n’est pas ce qu’on<br />
attend de lui. Le but premier de l’homme est de pratiquer et de propager le Principe de<br />
Vérité. Nos anciens présentaient cet idéal. De même, les hommes et les femmes<br />
d’aujourd’hui devraient être déterminés à soutenir notre ancienne Culture en adhérant à la<br />
Vérité et en soutenant la moralité et l’intégrité.<br />
On doit pratiquer la Vérité avant de la prêcher. Quoi qu’il advienne, on devrait avoir le<br />
courage et la conviction de suivre la voie de la Vérité. On devrait être prêt à pratiquer la<br />
Vérité et la Conduite juste, à revivre l’ancienne Culture de Bharat au prix même de la<br />
nourriture, des vêtements, d’un abri, même de sa propre vie. Le Seigneur Krishna déclara<br />
dans la Gita,<br />
« Yada Yada Hi Dharmasya Glanir Bhavati Bharata Abhyutthanamadharmasya<br />
Tadatmanam Srujamyaham. »<br />
Lorsque Dharma décline et qu’Adharma s’élève, Je M’incarne pour rétablir le Dharma<br />
La Bhagavad Gita commence avec le Sloka,<br />
« Dharmakshetre Kurukshetre Samaveta Yuyutsavaha Mamaka Pandavaschaiva<br />
Kimakurvata Sanjaya. »<br />
Ici, Dhritarashtra, le roi aveugle, s’informe auprès de Sanjaya de ce que font les Pandavas<br />
et les Kauravas sur le champ de bataille du Kurukshetra. N’est-il pas insensé de sa part de<br />
poser une telle question ? Sur un champ de bataille que pourrait-on faire d’autre<br />
qu’engager une bataille ? Quelqu’un y ferait-il la fête ? Dhritarashtra était aveugle à tous<br />
249
les égards. Il considérait comme sien le royaume qui appartenait à quelqu’un d’autre.<br />
Sanjaya lui dit :<br />
«Yathra Yogeshwara Krishna Yathra Partho Dhanurdharaha Tathra Sri Vijayobhuti<br />
Druvanêti Mathir Mama. »<br />
« Mon opinion est que là où sont Krishna, le Seigneur du Yoga, et Arjuna, le puissant<br />
archer, se trouvent la richesse, la victoire, l’immense pouvoir et la moralité. »<br />
Le premier mot dans le premier Sloka de la Gita est Dharma et le dernier mot dans le<br />
dernier Sloka est Mama. Rassemblés, ils deviennent mamadharma, celui qui a son propre<br />
dharma. Le premier devoir de l’homme est de protéger Dharma. C’est l’essence même<br />
de la Gita. Votre mental deviendra stable à la condition que vous sauvegardiez Dharma.<br />
Nos anciens Textes sont chargés de nombreux idéaux, malheureusement les étudiants<br />
modernes ne leur accordent aucune attention. Ils acquièrent divers diplômes mais ils ne<br />
savent pas comment en faire usage. C’est la raison pour laquelle Je dis souvent aux<br />
professeurs d’organiser des cours de morale pour les étudiants et de leur enseigner le<br />
principe de moralité ainsi que l’importance de notre ancienne Culture. Jadis, au cours de<br />
leur éducation, les enfants étaient initiés aux Mantras sacrés, le panchakshari Mantra «<br />
Om Namah Sivaya » et l’Ashtakshari Mantra, « Om Namo Narayanaya » et c’est en vertu<br />
d’une telle éducation qu’ils devinrent des citoyens exemplaires. De nos jours, l’éducation<br />
des enfants commence avec des vers tels que, « Ding Dong, la cloche sonne, le chat est<br />
dans le puits… » et « Bê, Bê, mouton noir… » Une telle éducation n’a aucun sens et fait<br />
que les étudiants deviennent des « moutons noirs »! Votre apprentissage devrait<br />
commencer avec le Nom de Dieu sur les lèvres.<br />
Étudiants !<br />
J’ai le grand espoir que vous vous efforcerez de ranimer et de revivifier notre ancienne<br />
Culture. Je n’attends pas de vous le moindre naya paisa. Mon seul désir est de rétablir<br />
notre ancienne Culture à travers vous. Vous en avez la capacité et vous êtes les bonnes<br />
personnes pour le faire. On n’acquiert pas la Culture, elle doit se manifester de l’intérieur.<br />
La Culture Indienne ne signifie pas simplement imiter les idéaux présentés par les grands<br />
poèmes épiques, le Ramayana et le Mahabharata. La vraie Culture consiste à abandonner<br />
les viles qualités et les mauvaises habitudes, à cultiver de bonnes habitudes et un bon<br />
caractère.<br />
Voici un petit exemple. Des fermiers séparent le paddy (riz non décortiqué) de la paille et<br />
enlèvent l’enveloppe du paddy. Le riz ainsi obtenu sera bouilli et cuisiné pour le manger.<br />
Un tel raffinage est appelé « culture ». Prenons un autre exemple. Vous achetez deux<br />
mètres de tissu, mais vous ne porterez pas celui-ci tel quel. Vous donnez le tissu à un<br />
tailleur qui en fera une belle chemise. Tout le processus, couper et coudre le tissu et en<br />
faire une chemise est un processus culturel. Celui-ci est essentiel dans chaque aspect de la<br />
vie.<br />
Les gens ont toutes sortes de notions quant au terme « culture ». Ils pensent qu’il s’agit<br />
d’une chose archaïque et périmée. Croire cela est insensé. La Culture véritable est ce<br />
processus qui détruit vos viles tendances, soutient la qualité humaine et vous rend Divins.<br />
250
Vous êtes nés en tant qu’être humain. Qu’aurez-vous réalisé lorsque vous mourrez ? A<br />
quoi sert votre éducation ? Vous devriez vous élever au niveau de la Divinité avant<br />
d’abandonner le corps. Vous devriez faire un usage correct de votre éducation et acquérir<br />
une bonne réputation. Votre éducation trouvera son accomplissement si vous l’utilisez<br />
pour le bénéfice de la société.<br />
« En dépit de son éducation et de son intelligence, un homme insensé ne connaîtra pas<br />
son vrai Soi et une personne à l’esprit mesquin n’abandonnera pas ses mauvaises qualités.<br />
L’éducation moderne conduit seulement à l’argumentation et non à la Sagesse suprême.<br />
A quoi sert d’acquérir l’éducation séculière si elle ne peut vous conduire à l’Immortalité ?<br />
Acquérez la Connaissance qui vous rendra immortels. »<br />
(Poème Telugu)<br />
Ceci est la véritable éducation. L’éducation moderne ne soutient que la connaissance<br />
livresque. Les étudiants se « farcissent » la tête de connaissance livresque et la déversent<br />
dans la salle d’examen. Il vaut mieux ne pas avoir une telle éducation. J’observe les<br />
étudiants. Au moment des examens, ils restent éveillés la nuit et apprennent la matière<br />
par cœur. Ils déversent tout ce dont ils se souviennent sur la feuille d’examen et sortent<br />
de la salle la tête vide et avec un sentiment de soulagement. Ils seront incapables de<br />
répondre aux mêmes questions le lendemain. Telle est la situation lamentable de<br />
l’éducation moderne. A quoi sert d’acquérir simplement la connaissance livresque qui<br />
n’est que connaissance superficielle ? On devrait devenir un expert en connaissance<br />
pratique, elle seule vous aidera dans la vie quotidienne.<br />
Depuis les temps anciens, la Culture de Bharat a propagé des idéaux sacrés. Les gens<br />
d’autres pays se moquent peut-être des Bharathyas, disant qu’il est insensé de leur part<br />
d’adorer des pierres, des arbres, la terre, les serpents, les chiens, les vaches etc. Vous<br />
devriez leur répondre de la façon qui convient, « Mon cher, ce que nous faisons n’est pas<br />
du tout insensé. A la base de ces actes se trouve une intention noble. Nous ne souhaitons<br />
pas limiter le Don Divin du Principe d’Amour aux seuls êtres humains. Notre intention<br />
est de Le partager aussi avec les oiseaux et les animaux. Notre vie trouvera son<br />
accomplissement seulement lorsque nous partagerons notre amour avec tout. » Quand<br />
vous aimerez tous les êtres, vous ferez l’expérience d’une joie indescriptible.<br />
Vous pouvez argumenter et dire que nourrir un serpent avec du lait est dangereux parce<br />
qu’oubliant le bien que vous lui avez fait il peut vous faire du mal. Si vous nourrissez un<br />
serpent de tout votre cœur, il ne vous fera aucun mal. Vous devriez le croire fermement.<br />
Les anciens Rishis passaient leur vie dans les forêts épaisses, au milieu d’animaux<br />
sauvages, sans éprouver la moindre peur. Pourquoi ? En eux, il n’y avait aucune trace de<br />
haine et, par conséquent, même les animaux sauvages étaient gentils avec eux. « Yad<br />
Bhavam, Tat Bhavati », « Tels sont vos sentiments, tels seront les résultats. » Si vous<br />
avez pour eux des sentiments profonds, les animaux vous rendront la réciproque.<br />
Les Rishis n’avaient pas d’armes. Ils avaient seulement un japamala, rosaire. Cependant,<br />
l’arme du Nom Divin était toujours avec eux. Mais aujourd’hui, on n’est pas en sécurité<br />
même si on porte un pistolet ou un fusil etc. Il n’est pas nécessaire de porter une arme,<br />
251
autre que celle du Nom Divin. Si vous portez l’arme du Nom Divin, personne ne pourra<br />
vous approcher ni aucun serpent venimeux vous faire du mal. Les Rishis offraient des<br />
graines aux oiseaux et de la farine de riz aux fourmis.<br />
« Rangoli », la tradition qui consiste à déposer de la farine de riz devant la maison, avait<br />
pour but principal de nourrir les fourmis. Ne comprenant pas ce but sous-jacent à «<br />
Rangoli », aujourd’hui les gens utilisent de la poudre de chaux pour satisfaire à la<br />
tradition. Les anciens Bharatiyas croyaient fermement que la Divinité est présente en tous<br />
les êtres, depuis la fourmi jusqu’à Brahma. C’est pourquoi Thyagaraja chanta, « Oh<br />
Rama, Tu es présent dans la fourmi tout autant qu’en Brahma. Tu es présent en Shiva et<br />
en Kesava. » La Divinité imprègne tous les êtres, de la fourmi au lion et de l’oiseau au<br />
sage. Vous devriez donc partager votre amour avec tout. C’est ce qu’enseigne la Culture<br />
Bharatiya. Vous devez comprendre cette vérité et partager votre connaissance avec vos<br />
amis. C’est l’aide la plus grande que vous puissiez leur rendre.<br />
Je ne vous demande pas de donner aux autres de l’argent et de l’or par charité, il suffit<br />
que vous partagiez avec eux vos nobles qualités. Ceci est le signe de la vraie Sagesse.<br />
« Advaita Darshanam Jnanam »<br />
« Percevoir le Un sans second est la Connaissance suprême. »<br />
Dieu vous a accordé l’Amour. N’en faites pas usage pour servir des buts égoïstes.<br />
Partagez-Le avec tous. On appelle ceci « expansion de l’amour », cependant, aujourd’hui,<br />
nous ne voyons que « contraction de l’amour », ce qui équivaut à la mort. Développez un<br />
esprit large. Aidez toujours, ne blessez jamais.<br />
Le roi Harischandra sanctifia sa vie en pratiquant et propageant la Vérité. Il put récupérer<br />
son royaume, sa femme et son fils grâce à son indéfectible adhésion à la Vérité. Le sage<br />
Viswamitra, qui fut responsable de toutes les épreuves d’Harischandra, implora son<br />
pardon. Il lui expliqua qu’il l’avait seulement soumis à un test et qu’il avait réussi ce test.<br />
Il était prêt à lui accorder tout ce qu’il demanderait. Harischandra lui dit qu’il n’avait<br />
besoin de rien car son seul but dans la vie était de soutenir la Vérité. Je souhaite que nos<br />
étudiants suivent les idéaux d’Harischandra et atteignent une bonne renommée.<br />
Étudiants !<br />
Vous pouvez acquérir des diplômes, travailler ou aller à l’étranger, mais n’ayez jamais un<br />
cœur aussi dur que la pierre. Aujourd’hui, de nombreuses personnes ont un cœur dur<br />
comme la pierre à tel point qu’elles désobéissent même aux commandements de Dieu. A<br />
quoi cela sert-il de mener une telle vie ? Nous devrions faire en sorte que notre cœur soit<br />
aussi doux que le beurre. Alors seulement notre vie sera calme et paisible comme le clair<br />
de lune.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Hier et aujourd’hui, Je vous ai parlé de l’importance de la moralité et de l’intégrité.<br />
Demain, Je vous expliquerai en détail la qualité humaine. Vous n’en avez peut-être pas<br />
conscience, mais la vie humaine est très sacrée. Dieu vous a donné des yeux, des oreilles,<br />
252
une langue, etc., mais vous ne devriez pas en faire usage selon votre bon plaisir. Vous<br />
devriez toujours dire la vérité, écouter les choses sacrées et vous efforcer de visualiser la<br />
Divinité. Demain Je vous expliquerai comment faire un usage correct des cinq sens.<br />
Bhagavan conclut Son discours avec le Bhajan, « Prema Mudita Manase Kah… »<br />
Prashanti Nilayam<br />
253
DIEU EST AMOUR<br />
Dasara (3)<br />
22 octobre 2001<br />
Dieu est Amour, l’Amour est Dieu.<br />
« Le poisson naît dans l’eau, se maintient dans l’eau et meurt dans l’eau. Bien que le lait<br />
soit supérieur à l’eau, le poisson ne peut survivre dans le lait. Le poisson doit rester dans<br />
l’eau qui est sa source. »<br />
(Poème Telugu)<br />
« La qualité décline chez les êtres humains parce qu’en eux la crainte du péché et l’amour<br />
pour Dieu sont absents. Ceci est très préjudiciable pour la paix universelle. »<br />
(Poème Telugu)<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Bien que dans le monde, les êtres humains diffèrent par le nom, la forme, la couleur et les<br />
activités, ils appartiennent tous fondamentalement à la race humaine. On ne devrait pas<br />
oublier le fait que tous les êtres humains sont membres d’une famille universelle. La race<br />
humaine a un seul Père, Dieu. Tous les êtres humains appartiennent à une seule caste, une<br />
seule race et un seul Père. Afin de visualiser le Père, on devrait cultiver les vertus de<br />
vérité et du caractère. Dieu est l’Amour personnifié et le même Amour est immanent<br />
dans le cœur de tous les êtres humains. Dieu aime tout le monde de la même façon ; le<br />
tout premier devoir de l’homme est donc de partager son amour de façon égale avec tous.<br />
On ne devrait pas faire usage de l’amour donné par Dieu pour servir des buts égoïstes,<br />
mais le partager avec chacun. Alors seulement pourra-t-on bénéficier de la grâce de Dieu.<br />
L’homme tire deux sortes de bénéfices du Principe d’Amour. Il peut partager son amour<br />
avec d’autres et les rendre heureux. Dieu aime celui qui est aimé de tous et confère Son<br />
amour et Sa grâce sur ceux qui aiment leurs semblables. Si nous voulons bénéficier de<br />
l’amour de Dieu, nous devons nécessairement reconnaître le Principe d’Amour inné en<br />
nous. Les rayons du soleil se composent de sept couleurs, de même la qualité humaine est<br />
la synthèse des vertus telles que vérité, conduite juste, moralité, amour etc. Quel que soit<br />
l’endroit où elle se trouve, l’aiguille de la boussole indique toujours le Nord. De même,<br />
l’amour de l’homme devrait toujours être orienté vers Dieu, ce qui fera de lui un être<br />
humain véritable. L’homme devrait transcender le sentiment de « je » et de « mien »,<br />
reconnaître le Principe d’unité en tous les êtres et se conduire en conséquence. Pour<br />
comprendre le Principe de l’Amour, on doit reconnaître que la Divinité est présente en<br />
tout.<br />
254
L’Amour est hautement sacré, précieux et vaste. Il est universellement présent dans toute<br />
l’humanité. Il est fondamental pour l’homme de reconnaître que la Divinité est présente<br />
en lui sous forme d’Amour. Mais l’homme ne fait aucun effort en ce sens. Il est confronté<br />
à de dures épreuves parce qu’il pense que Dieu est différent de lui. Dieu n’est pas séparé<br />
de l’individu, Il habite en tous les êtres sous forme d’Amour. On doit vraiment s’efforcer<br />
de faire l’expérience de cette vérité. En ce monde, il n’y a pas d’homme qui soit privé de<br />
l’Amour, mais il associe cet Amour aux choses éphémères et terrestres. Il ne comprend<br />
pas que l’Amour en lui n’est rien d’autre que le Divin et il limite son amour aux seules<br />
relations physiques.<br />
L’amour d’une mère pour son enfant s’appelle Vatsalya, l’affection. L’amour qui existe<br />
entre le mari et la femme s’appelle moha, l’engouement. L’amour d’une personne envers<br />
ses amis et parents est Anuraga, l’attachement. L’amour pour les objets matériels est<br />
Ichcha, le désir. Bien que l’on classifie ainsi l’amour, son essence même est Divine. On<br />
devrait toujours garder ceci en mémoire. L’homme a oublié cette vérité fondamentale et,<br />
de ce fait, développe des différences basées sur des relations physiques. C’est la cause<br />
principale de sa souffrance. Tant qu’il éprouve un tel sentiment de différence, l’homme<br />
ne peut atteindre la Divinité. Je vous ai souvent exhortés à vous débarrasser de<br />
l’attachement au corps. Daivâbhi-mânam, l’attachement à Dieu, s’affaiblit parce que<br />
Dehâbhi-mânam, l’attachement au corps, s’intensifie. L’attachement au corps est de<br />
nature terrestre tandis que l’Amour Divin se rapporte au cœur. Chaque homme a le droit<br />
d’en faire l’expérience.<br />
L’homme ne peut comprendre l’Amour de Dieu parce qu’il tente de Le comparer avec<br />
son amour égoïste et limité. Une telle comparaison est incorrecte car l’Amour de Dieu est<br />
complètement désintéressé, Il est infini, immortel et incomparable. En langage<br />
Vedantique, l’Amour Divin se réfère à Angirasa parce qu’Il circule sous forme «<br />
d’essence Divine » en chaque membre du corps. L’amour de l’homme et l’Amour de<br />
Dieu sont les mêmes, en quantité comme en qualité, c’est-à-dire illimités. Voir une<br />
différence entre les deux est insensé. L’homme estime l’Amour Divin du point de vue<br />
terrestre. Mais il n’existe aucun lien de parenté entre les activités du monde et l’Amour<br />
Divin. Tous deux diffèrent complètement.<br />
L’Amour Divin est immanent en l’homme mais celui-ci ne parvient pas à le comprendre.<br />
« Janthônam Narajanma Durlabham »<br />
« De tous les êtres vivants, la naissance humaine est la plus rare. »<br />
Dieu est présent sous forme d’Amour en chaque être humain.<br />
« Daivam Mânusha Rôpena »<br />
« Dieu prend la forme de l’homme ».<br />
Cependant, l’homme ne parvient pas à reconnaître la Divinité. L’homme a émergé de<br />
Dieu. Ceci étant, pourquoi se considère-t-il comme différent du Divin ? Dieu est votre<br />
255
Père. Son essence Divine coule en vous. Celui qui comprend cette vérité ne s’éloignera<br />
jamais de Dieu.<br />
L’Amour est Dieu, vivez dans l’Amour. Dieu n’a pas de forme particulière. Quelle forme<br />
pouvez-vous attribuer à l’Amour ? En ce monde rien ne peut exister sans forme. Voici un<br />
petit exemple. La fleur répand sa fragrance. Vous pouvez affirmer que la fleur a une<br />
forme mais non sa fragrance. Sans fleur, peut-il y avoir la fragrance ? Ainsi, la fleur est la<br />
forme de la fragrance. De même, la mère est la forme de l’Amour parce qu’on ne peut<br />
faire l’expérience de l’Amour sans la mère. Ainsi donc, tout a une forme en ce monde.<br />
Dieu est présent en tout.<br />
« Anoranêyan Mahatho Mahêyan »<br />
« Brahman est plus subtil que le plus subtil et plus vaste que le plus vaste. »<br />
Vous percevez des différences dans la qualité et la quantité, mais en réalité il n’y en a<br />
aucune.<br />
« Pôrnamada Pôrnamidam Pôrnat Pôrnamudachayte<br />
Pôrnasya Pôrnamâdaya Pôrnameva Avashishyate. »<br />
« Cela est tout, ceci est tout.<br />
Quand le tout est issu du tout, ce qui demeure est encore le tout. »<br />
Tout est Divin par essence. L’homme ne perçoit pas la Divinité parce qu’il est attaché à<br />
son corps. Cela ne fait aucun doute, l’attachement est nécessaire pour vivre sur terre,<br />
mais on ne devrait pas trop s’attacher au monde et, dans le processus, se détacher de<br />
Dieu. L’attachement est nécessaire entre la mère et l’enfant, entre le mari et la femme,<br />
entre les frères et les sœurs, mais nous devons comprendre que l’attachement est notre<br />
propre création, il n’est pas inné. L’Amour seul est inné et c’est le Divin.<br />
Dieu est présent en chacun sous Sa forme originelle d’Amour. Dans ce jeu de la vie, Dieu<br />
est l’Acteur et aussi le Réalisateur. Il joue tous les rôles. Comprenez que vous n’êtes<br />
qu’un acteur dans ce jeu de la vie et que Dieu y joue votre rôle. Dieu protège l’un et punit<br />
l’autre, mais en fait, Il est Celui qui fait l’expérience des deux. Dieu montre une chose<br />
comme étant le bien et une autre comme étant le mal, mais Il est à la fois la cause du bien<br />
et du mal. Il est le Fondement de tout. Il est l’Acteur, le Réalisateur et l’Expérimentateur.<br />
Il présente un idéal à suivre dans chaque aspect du jeu de la vie. Avant toute chose, vous<br />
devriez comprendre cette vérité.<br />
Vous étudiez et passez des examens. En réalité, celui qui réussit l’examen est Dieu et<br />
celui qui échoue à l’examen est aussi Dieu. Tout est Dieu. Se basant sur la forme<br />
physique les gens disent que l’un a réussi et qu’un autre a échoué, mais du point de vue<br />
Atmique, tous sont « Un ». Celui qui prie est Dieu, celui qui critique est aussi Dieu. Celui<br />
qui respecte et celui qui rejette sont Dieu. Tout en ce monde est le jeu de Dieu. Celui qui<br />
reconnaît cette vérité est Vyakti. Hier, Je vous ai donné la signification du terme Vyakti,<br />
celui qui manifeste la Divinité latente, l’individu véritable. De nombreuses voies existent<br />
pour comprendre l’unité.<br />
256
« Ekam Sath Viprah Bahudha Vadanthi »<br />
« La Vérité est Une, mais les érudits s’y réfèrent sous plusieurs noms. »<br />
Les gens appellent Dieu par différents noms. De tels noms sont leurs propres créations.<br />
Dieu n’a ni nom ni forme spécifiques, Il est l’Amour même, au-delà de tous les attributs,<br />
Il n’y a en Lui ni trace de haine ni différences. Quelle que soit la différence que vous<br />
trouviez en Dieu, elle est seulement le reflet de votre propre sentiment intérieur. Mais<br />
lorsque Dieu assume la forme humaine en ce monde, Il observe certaines différences dans<br />
le but de fixer un idéal pour les autres.<br />
Reconnaître la présence de Dieu en tout est la vraie qualité humaine. Les Upanishads font<br />
référence à l’homme comme Nara, celui qui est éternel et immortel. L’homme est une<br />
combinaison des cinq éléments. Il est l’Amour Divin qui S’exprime Lui-même sous la<br />
forme des cinq éléments. Le Mantra Gayatri commence par Bhur, Bhuvah Svaha. « Bhur<br />
» se réfère à la matérialisation (le corps), une combinaison de matières. « Bhuvah » se<br />
réfère à la vibration, la force de vie qui fait fonctionner le corps. « Svaha », se réfère à la<br />
radiation, la Base fondamentale. Tous trois représentent la Divinité « Une et la même ».<br />
Bien que les gens Lui donnent différents noms, Dieu est Un par essence. Celui qui est<br />
engagé dans les activités du monde est qualifié « d‘être humain ». Celui qui est engagé<br />
dans les activités Divines est appelé Dieu. Il n’est personne en ce monde qui ne soit<br />
Divin. Vous êtes tous les incarnations de la Divinité. Toutes les formes constituent la<br />
Forme cosmique Divine, Viswa Swarupa. Mais en raison de votre attachement au corps,<br />
vous vous considérez comme des êtres humains. Abandonnez l’attachement au corps et<br />
vous réaliserez alors votre véritable identité.<br />
Le terme Atma est commun aux trois mots Dehatma, Jivatma et Paramatma. Lorsque<br />
l’Atma est associé à Deha, le corps, Il est connu comme Dehatma. Lorsqu’Il est associé à<br />
l’âme individuelle, Il est appelé Jivatma. Lorsqu’Il est associé à la Divinité, Il est appelé<br />
Paramatma. L’Atma est éternel et immortel. Bien que le Principe Divin soit présent en<br />
lui, l’homme se considère comme étant faible et misérable. En fait, vous n’êtes ni l’un ni<br />
l’autre, vous êtes Dieu Lui-même. Dès lors que vous êtes Divins, pourquoi cherchez-vous<br />
Dieu ailleurs ?<br />
« Pashyannapi Cha Napashyathi Môdho »<br />
« Celui qui voit et ne reconnaît pas est un insensé. »<br />
Vous voyez Dieu partout, cependant vous considérez que vous ne Le voyez pas. N’est-ce<br />
pas de la bêtise ? Tout ce que vous voyez est une forme du Divin. Vous n’êtes pas à<br />
même de voir Dieu autour de vous parce que vous considérez que vous êtes seulement<br />
humain. Vivekananda demanda un jour à Ramakrishna Paramahamsa s’il avait vu Dieu.<br />
Ramakrishna répondit qu’il voyait Dieu constamment. « Sous quelle forme ? » demanda<br />
Vivekananda. « Sous votre forme véritable. » dit Ramakrishna et désignant ses disciples<br />
il ajouta, « Ce Brahmananda, ce Nityananda… sont tous les incarnations de Dieu. Je vois<br />
Dieu en chacun de vous. » Ne comprenant pas la portée des paroles de Ramakrishna,<br />
Vivekananda demanda, « Swami, nous sommes de simples mortels, comment pouvezvous<br />
nous considérer comme Divins ? » – « Oh nigaud, » dit Ramakrishna, « tu<br />
257
considères tout le monde du point de vue physique, moi je vois tout le monde du point de<br />
vue atmique. Ainsi, ils m’apparaissent tous comme le Divin. »<br />
Je vous dis souvent, « Vous n’êtes pas une seule personne mais trois, celle que vous<br />
pensez être, le corps. Celle que les autres pensent que vous êtes, le mental et celle que<br />
vous êtes réellement, l’Atma. » Du point de vue physique vous êtes un être humain mais<br />
du point de vue de l’Atma vous êtes Dieu. Changez votre vision, élevez-la du plan<br />
physique au plan Atmique et vous verrez Dieu en vous. L’erreur réside dans votre Dristi,<br />
vision, et non en Srusti, la création. Si vous trouvez un défaut dans la création, il n’est<br />
que le reflet, la réaction et la résonance de vos sentiments profonds. Si après avoir mangé<br />
une mangue vous faites un renvoi, il aura le goût de la mangue et non du concombre. De<br />
même, tout ce que vous voyez à l’extérieur est un reflet de votre être profond. Ainsi, en<br />
premier lieu, installez des sentiments Divins dans votre cœur. Alors seulement vous<br />
percevrez la Réalité.<br />
Que signifie le terme « Manava » ? « Ma » signifie « ignorance », « na » signifie « sans »<br />
et « va » signifie « se conduire ». Celui qui se conduit sans ignorance est un être humain<br />
véritable. A vrai dire, vous êtes l’incarnation de la Sagesse. Qu’est-ce que la Sagesse ?<br />
« Advaitha Darshanam Jnanam »<br />
« Percevoir le Un sans second est la vraie Sagesse. »<br />
En vérité, une telle Sagesse est Divine. Dès lors que vous êtes « tout » et que « tout » est<br />
en vous, pourquoi cherchez-vous Dieu ailleurs ? Ainsi que notre Sanjay le souligna dans<br />
sa causerie, Dieu est en vous, avec vous et autour de vous.<br />
Le même Principe d’Amour est présent en tout. Cet Amour ne se rapporte ni au corps ni<br />
aux sens ni à l’intellect. L’Amour se rapporte à l’Atma, Il est sa véritable forme. Le Veda<br />
décrit l’Atma comme étant Amour et seulement Amour. Il ne dit rien de plus. Celui qui a<br />
fait partiellement l’expérience de l’Amour Divin, la décrira de diverses façons. Une telle<br />
personne n’a pas du tout compris la Divinité. L’Atma est omniprésent et omni pénétrant.<br />
Celui qui comprend cette vérité et s’immerge complètement dans l’Amour Divin ne<br />
pourra Le décrire. Si vous êtes capables de parler de l’Amour Divin, cela signifie<br />
seulement que vous n’êtes pas totalement immergé en Lui et aussi que vous vous situez<br />
seulement à un niveau superficiel. Comment une telle personne pourrait-elle comprendre<br />
la Divinité ? On devrait transcender le niveau superficiel et atteindre le niveau supérieur,<br />
c’est-à-dire comprendre le Principe de l’unité. Tout réside dans l’unité. Celui qui atteint<br />
le Principe de l’unité s’immergera dans l’Océan d’Amour.<br />
Incarnations de l’Amour ! Étudiants !<br />
Vous êtes tous jeunes et faites toutes sortes de plans pour l’avenir. Vous pouvez<br />
entreprendre n’importe quelle activité mais n’oubliez jamais que l’Amour est Dieu. Vous<br />
devriez aussi vous rappeler que vous appartenez tous à la même famille. Vous êtes les<br />
enfants de Dieu. Si vous reconnaissez cette vérité et agissez en conséquence, les<br />
différences et les conflits ne se manifesteront plus. Les nations sont différentes, les<br />
couleurs varient mais comprenez que cette humanité est « une ». Sur le marché, on vend<br />
258
des sucreries sous forme de chien, de perroquet, de cygne, de cerf etc., pour attirer les<br />
enfants. Les vendeurs crient, « Quelle que soit la forme que vous choisissez, elle coûte<br />
deux annas. » Les noms et les formes de ces sucreries sont différents mais leur base, le<br />
sucre, est la même en toutes. On paie le prix pour le sucre qu’elles contiennent et non<br />
pour leur forme. De même, les noms, les formes et les couleurs des êtres humains varient<br />
mais le Principe de l’Atma est le même en chacun d’eux.<br />
« L’Atma est immuable, Il est éternel, Il n’a ni naissance ni mort. Il n’a ni<br />
commencement, ni milieu ni fin. Il est omniprésent en tant que Résident intérieur de<br />
chaque être. »<br />
(Poème Telugu)<br />
Dieu est présent en chacun sous forme de l’Atma. Pour comprendre le Principe de l’unité,<br />
vous devez reconnaître cette vérité fondamentale.<br />
Les gens se baignent dans la mer, ensuite ils rentrent chez eux et prennent un bain d’eau<br />
fraîche. Ils ne reconnaissent pas les bénéfices obtenus du bain d’eau de mer. Après vous<br />
être baignés dans la mer, ne reprenez pas un bain d’eau fraîche pendant la journée. Le sel<br />
qui s’est collé à votre peau vous guérira de diverses maladies cutanées. Dieu a créé des<br />
remèdes naturels pour les affections diverses dont l’homme est affligé, mais celui-ci n’est<br />
pas à même de comprendre cette vérité.<br />
En de nombreux endroits nous trouvons des pelouses bien vertes, douces et confortables<br />
pour nous y asseoir. Il y a de l’herbe blanche mélangée à l’herbe verte. Si vous mangez<br />
seulement deux feuilles d’herbe blanche, vous ne souffrirez plus de diarrhée. Les chiens<br />
en savent bien plus que l’homme à cet égard. Lorsque les gens laissent courir leurs chiens<br />
de compagnie une fois par semaine, ceux-ci vont sur les pelouses et mangent l’herbe<br />
blanche parce qu’ils savent qu’elle les guérira de leur problèmes digestifs.<br />
Dieu réside aussi dans le chien. Si un chien a de la température, il ne mange rien. Même<br />
si vous lui offrez du lait il ne le boira pas. Pourquoi ? Le chien sait que s’il a la fièvre il<br />
doit se priver de lait. Mais de nos jours, même les gens instruits n’observent pas de<br />
régime lorsqu’ils sont malades. Même s’ils ont la fièvre, ils vont à l’hôtel et mangent un «<br />
dosa ». Ne savent-ils pas qu’ils ne devraient pas surcharger leur estomac quand ils ont la<br />
fièvre ? Même un chien est attentif à cela mais pas l’homme. La Divinité réside en tous<br />
les êtres. Les Vedas appellent cela Prajnanam Brahma, la Conscience est Brahman.<br />
Prajnana est ce que nous appelons « Conscience-Intégrée-Constante ».<br />
L’homme moderne ne réfléchit pas avant d’agir. Il se hâte toujours. La hâte engendre le<br />
gaspillage et le gaspillage engendre les soucis. Ne vous pressez donc pas. La<br />
précipitation, les soucis, le curry sont les causes principales des maladies cardiaques. Ne<br />
vous précipitez jamais, abandonnez tous les soucis, réduisez la consommation de curry et<br />
vous n’aurez pas de maladies cardio-vasculaires. Lorsqu’une personne obèse va chez un<br />
médecin, la première chose qu’il lui prescrit est de réduire son poids. Il est dit, Vaidya<br />
Narayano Harichi, en vérité, le médecin est Dieu. Dieu est votre médecin, votre ami et<br />
259
votre parent. Vous êtes les formes mêmes de Dieu. Les formes sont différentes mais Dieu<br />
est Un.<br />
« Ekatma Sarvabhutantaratma »<br />
« Le même Âtma est présent en tous les êtres. »<br />
« Ek Prabhu Ke Anek Nam »<br />
« Dieu est Un mais Il a plusieurs noms. »<br />
Ainsi, tous les êtres humains sont Divins par essence. Ne pensez jamais que vous êtes<br />
différents de Dieu.<br />
Hier, dans Mon discours, J’ai mentionné,<br />
« Sathyannasti Paro Dharma »<br />
« Il n’y a pas de Dharma plus grand que celui d’adhérer à la Vérité. »<br />
La Vérité est Dieu. Dieu est là où se trouve la Vérité. On ne doit donc pas rechercher<br />
Dieu. Pourquoi aller à la recherche de Dieu qui est partout ? Considérez-vous comme<br />
Dieu. Ne voyez aucune différence entre Jiva, l’âme individuelle, et Deva, Dieu. Ainsi, ne<br />
critiquez et ne ridiculisez personne. Les Upanisads déclarent :<br />
« Sarva Jêva Namaskaram Kesavam Pratigachchhati »<br />
« La salutation que vous adressez à quelqu’un atteint Dieu. »<br />
« Sarva Jêva Tiraskaram Kesavam Pratigachchhati »<br />
« La critique que vous adressez à quelqu’un atteint Dieu. »<br />
Les Upanishad parlent du Principe d’unité. Votre mère physique peut se trouver loin de<br />
vous, mais Dieu est toujours avec vous et en vous. Il vous suit comme votre ombre où<br />
que vous alliez. Il n’est pas nécessaire d’entreprendre une pratique spirituelle comme la<br />
pénitence ou la méditation.<br />
« Ni la pénitence, ni les pèlerinages ni l’étude des Écritures ni Japa ne pourront vous faire<br />
traverser l’océan de la vie. Seul, le service consacré peut le faire. »<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Lorsque vous servez quelqu’un, pensez que vous servez Dieu. Voilà la vraie pénitence et<br />
la véritable méditation. Ne considérez pas la naissance humaine comme misérable. C’est<br />
un péché de négliger la vie humaine. Dieu est présent en tout. Ne jugez pas selon le nom<br />
et la forme, voyez l’Esprit intérieur. Du point de vue atmique, tous sont ‘un’. Si vous<br />
considérez tout le monde comme Dieu, vous mènerez une vie paisible. Parce que les gens<br />
considèrent que l’individu est séparé de Dieu, les qualités mauvaises de haine, de jalousie<br />
et d’ego se développent. Si vous réalisez que la Divinité est présente en tout, la louange et<br />
le blâme ne se manifesteront pas, et vous ferez l’expérience du Bonheur suprême.<br />
260
« Brahmanandam Parama Sukhadam Kevalam Jnanamurtim Dwandwatêtam Gagana<br />
Sadrisham Tattwamasyadi Lakshyam Ekam Nityam Vimalam Achalam Sarvadhê<br />
Sakshibhutam Bhavatêtam Trigunarahitam. »<br />
« Dieu est l’Incarnation du Bonheur Suprême. Il est Sagesse absolue, Un sans second, audelà<br />
des paires d’opposés, expansible et pénétrant comme le ciel, le but indiqué par le<br />
Mahavakya That Thwam Asi, l’Éternel pur et immuable, le Témoin de toutes les<br />
fonctions de l’intellect, au-delà des conditions mentales et des trois Gunas : Sattva, Rajas<br />
et Tamas. »<br />
Vous avez vraiment de la chance d’être nés comme êtres humains. Bénis sont ceux qui<br />
sanctifient leur naissance humaine. L’homme peut comprendre le Principe de l’Atma s’il<br />
oublie son corps.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Priez pour le bien-être de tous. « Loka Samastha Sukhino Bhavantu », « Puisse tous les<br />
gens de tous les mondes être heureux » ! Dieu est l’Incarnation du Bonheur. Tout un<br />
chacun devrait faire l’expérience d’un tel Bonheur, que seul l’Amour peut conférer.<br />
Lorsque l’homme développera l’Amour, le monde entier sera libéré des conflits et<br />
guerres de toutes sortes. Durant les cinq mille ans qui suivirent le Dwapara Yuga, le<br />
monde connut onze mille guerres. Même à l’heure actuelle, les hommes font la guerre<br />
parce qu’ils ne sont pas capables de comprendre leur vraie nature et de ce fait, établissent<br />
des différences. L’homme se laisse emporter par le sentiment de « mien » et « tien ».<br />
Quand il naît il n’a même pas un bout de tissu sur lui. Quand il quitte le monde, il ne<br />
donne pas son adresse. Dès lors, qu’y a-t-il dans le monde qu’il puisse revendiquer<br />
comme sien ? Il n’y a rien. Aussi longtemps qu’il est en vie, il ressent que certaines<br />
choses sont siennes, mais lorsqu’il quitte le monde il ne sait ce qu’il adviendra de tous ses<br />
biens. Ceci étant, pourquoi devriez-vous développer l’ego et l’attachement ? C’est de<br />
l’ignorance pure.<br />
Le mérite et le péché sont les seules choses qui vous accompagnent après la mort. Vous<br />
êtes nés en raison des péchés commis dans les vies antérieures. Vous devriez<br />
entreprendre des actions méritoires au cours de cette vie pour ne pas devoir renaître.<br />
Vous devriez lutter pour atteindre la Libération. Comment cela est-il possible ? Aussi<br />
longtemps que l’enveloppe du paddy (le riz non décortiqué) n’est pas enlevée, il germera<br />
là où il est semé. « Punarapi jananam punarapi maranam », « On doit naître et mourir<br />
encore et encore. » Si on enlève l’enveloppe, le riz ne germera plus. « Punar janma<br />
navidyate », « Il n’y a plus de renaissance », c’est-à-dire que la Libération est atteinte.<br />
Une fois l’enveloppe de l’attachement enlevé il n’y a plus de renaissance pour l’homme.<br />
Toutes les pratiques spirituelles sont des moyens pour enlever cette « enveloppe ».<br />
Chacun doit s’efforcer de suivre cette direction. Faire des efforts est votre devoir, le<br />
succès ou l’échec est entre les mains de Dieu. Pour réussir vous devez faire votre devoir.<br />
Si vous ne le lui demandez pas, votre mère elle-même ne vous nourrira pas. Si vous ne<br />
frappez pas, la porte ne s’ouvrira pas. Demandez et soyez nourris. Frappez et la porte<br />
s’ouvrira. De même, priez Dieu de vous accorder la Libération. Aujourd’hui, Dieu Luimême<br />
est venu près de l’homme, mais celui-ci s’est distancé de Dieu. Il n’y a pas de plus<br />
grande infortune ou de plus grand péché que ceci. C’est la conséquence des péchés<br />
accumulés au cours des naissances passées. Ne commettez jamais un tel péché. Gagnez le<br />
261
mérite. Soyez proches de Dieu. Les Upanishad exhortent l’homme ainsi, “Levez-vous,<br />
éveillez-vous et ne vous arrêtez pas jusqu’à ce que le but soit atteint.” L’homme devrait<br />
s’éveiller du sommeil d’ajnana, l’ignorance, et visualiser le soleil de Prajnana, la<br />
Conscience-Intégrée-Constante. C’est ce que chaque Upanishad enseigne. Cependant,<br />
bien peu de gens suivent les instructions des Upanishads. La Vérité sera réalisée et<br />
expérimentée seulement quand les instructions des Upanishad seront suivies.<br />
Bhagavan conclut Son discours avec le Bhajan, « Bhaja Govindam… »<br />
262
L’ATOME,<br />
LA FORME LA PLUS SUTILE DE LA DIVINITÉ<br />
Dasara (4)<br />
23 octobre 2001<br />
Pourquoi devrait-on aspirer au plaisir et à la prospérité,<br />
à l’instruction et à une situation élevée ?<br />
Un cœur compatissant, la paix et le bonheur suffisent.<br />
C’est tout ce dont l’humanité a besoin aujourd’hui.<br />
(Poème Telugu)<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
De nos jours, les scientifiques transmettent au monde diverses théories. Les spiritualistes<br />
font aussi connaître la Divinité de différentes manières. Cependant, l’humanité n’est pas à<br />
même de comprendre ce que disent les scientifiques et les spiritualistes. En fin de<br />
compte, nous pouvons conclure que le monde est constitué de molécules et d’atomes.<br />
Sans les atomes, le monde ne peut exister. Lorsqu’il prit la parole, Venkataraman, le<br />
précédent Vice Chancelier du SSSIHL, souleva deux questions, « Qui est Dieu ? Où est<br />
Dieu ? » La réponse correcte à ces deux questions est : Dieu est partout sous forme<br />
d’atomes. Les Vedantins (érudits védiques) disent :<br />
« Anoranêyan Mahato Mahêyan »<br />
« Brahman est plus subtil que le plus subtil et plus vaste que le plus vaste. »<br />
Les atomes s’assemblent, voilà pourquoi nous trouvons en ce monde les cinq éléments,<br />
les êtres humains, divers objets et activités. Les atomes sont omni-pénétrants. Le monde<br />
est composé exclusivement d’atomes. Les gens, les oiseaux et les animaux, la nourriture,<br />
l’eau, les maisons, la lumière… tout est fait d’atomes.<br />
« Brahman n’a pas de forme spécifique. Brahman est plus subtil que le plus subtil, plus<br />
vaste que le plus vaste. Il est le Témoin éternel et pénètre tout l’Univers sous forme<br />
d’atomes. »<br />
(Poème Telugu)<br />
Toutes les puissances sont latentes en l’homme. Il n’en est aucune qui ne soit en lui. Les<br />
ondes lumineuses et les ondes électriques sont présentes en l’homme. La puissance<br />
magnétique est la plus importante de toutes. Elle est présente en l’homme de la tête aux<br />
pieds et cause la puissance d’attraction qui s’exerce en lui. Toutes les Incarnations<br />
Divines, telles que Rama et Krishna, incarnent la puissance magnétique. Pourquoi Dieu<br />
a-t-Il enfilé le vêtement de l’être humain ? Certains disent que Dieu n’a pas de forme et<br />
263
d’autres prétendent que la forme de Dieu est infinie. A dire vrai, aucune de ces<br />
explications n’est correcte. Chaque atome a une forme. Dieu a aussi une forme, Il assume<br />
celle que Son fidèle Lui attribue. Il Se manifeste sous la forme que Son fidèle aime,<br />
vénère et contemple.<br />
Le son n’a pas de forme, mais l’objet qui produit le son a une forme. Le bonheur n’a pas<br />
de forme, mais la personne qui en fait l’expérience a une forme. La fragrance n’a pas de<br />
forme, mais la fleur qui l’exhale a une forme. L’amour n’a pas de forme, mais la mère qui<br />
le confère a une forme. L’eau n’a pas de forme, mais prend celle du récipient qui la<br />
contient. De même, Dieu n’a pas de forme mais l’atome qui manifeste la Divinité a une<br />
forme. Prétendre que Dieu n’a pas de forme est une erreur. En fait, toutes les formes sont<br />
les Siennes. Il est infini et omni pénétrant.<br />
L’atome est la base primordiale de toute la Création. Rien n’existe, excepté l’atome. Les<br />
atomes constituent le monde. La Divinité est immanente dans l’atome. La forme de<br />
l’atome est la forme de Dieu. L’homme devrait faire des efforts pour reconnaître cette<br />
vérité. Pendant un millier d’années, les scientifiques se sont donné beaucoup de mal et<br />
ont finalement découvert que l’atome pénètre tout. Cependant, des milliers d’années<br />
auparavant, l’enfant Pralhâda avait reconnu et proclamé cette vérité.<br />
« Ne doutez jamais que Dieu est ici. Il est partout. Où que vous Le cherchiez, vous l’y<br />
trouverez. »<br />
(Poème Telugu)<br />
De nos jours, les scientifiques n’ont même pas saisi cette vérité. La Divinité transcende la<br />
science. C’est pourquoi les gens La nomment « Pouvoir transcendantal ». Les gens ont<br />
attribué divers noms à la science mais l’atome en est la base fondamentale. La puissance<br />
d’un atome est infinie, elle est présente en chacun.<br />
Si vous demandez à un garçon ce qu’est un aimant, il dira que l’aimant a le pouvoir<br />
d’attirer la limaille de fer. Cependant, si vous posez la même question à un homme<br />
d’affaires, il dira que pour lui l’aimant c’est l’argent. Pour le mari, la femme représente<br />
l’attraction et pour la femme c’est le mari. Pour une abeille, c’est la fleur qui exerce le<br />
pouvoir d’attraction. Nous voyons donc que dans la Création la puissance magnétique est<br />
latente en tout. La science elle-même ne peut le nier. Dans les temps anciens, les rois<br />
portaient des couronnes incrustées d’aimants, ainsi les gens se sentaient attirés vers eux.<br />
Les reines aussi portaient des bijoux sertis d’aimants pour attirer les gens. Dieu est la<br />
Puissance magnétique même. Il est le « Super aimant ». C’est pourquoi Il exerce une<br />
attraction sur toute la Création. Une telle Puissance magnétique Divine est présente en<br />
chacun, cependant l’homme ne fait aucun effort pour comprendre cette puissance latente<br />
qui se trouve en lui.<br />
Dieu a une puissance d’attraction infinie. L’arc de Shiva se trouvait dans le palais du roi<br />
Janaka. Cet arc était très lourd, de simples mortels ne pouvaient le soulever. Un jour, Sita,<br />
très jeune encore, jouait à la balle avec Ses compagnes. Au cours du jeu, la balle vint se<br />
coincer sous l’arc de Siva. Les enfants essayèrent en vain de le soulever mais Sita, le fit<br />
264
aisément de sa main gauche et ramassa la balle. Le roi Janaka s’étonna lorsqu’il apprit<br />
l’incident. Il eut conscience que Sita n’était pas une jeune fille ordinaire et décida donc de<br />
la donner en mariage à celui qui briserait l’arc de Shiva. Il pensait que seule une telle<br />
personne serait un parti tout indiqué pour Sita étant donné qu’un mortel ordinaire ne<br />
pourrait y arriver. Il envoya donc des invitations à de nombreux rois. Au jour fixé, ceuxci<br />
se présentèrent mais ils tentèrent en vain de soulever l’arc. Le puissant Ravana luimême<br />
échoua misérablement. Le sage Viswamitra avait amené avec lui Rama et<br />
Lakshmana à la cour du roi Janaka. Leurs formes rayonnantes attirèrent tous ceux qui<br />
étaient assemblés là. Pas un ne regardait l’arc, leur attention était focalisée sur Rama et<br />
Lakshmana. Le sage Viswamitra se tourna vers Rama et Lui adressa un regard éloquent.<br />
Rama comprit ce qu’impliquait ce regard et lentement, Se dirigea vers l’arc de Shiva.<br />
Toutes les personnes assemblées là souriaient en elles-mêmes, se disant qu’un jeune<br />
garçon ne pourrait venir à bout d’une tâche que le puissant Ravana lui-même n’avait pu<br />
accomplir. A l’étonnement de tous, Rama souleva l’arc de la main gauche sans aucun<br />
effort. Janaka se rappela l’incident au cours duquel Sita avait soulevé l’arc. Un sentiment<br />
de joie d’avoir trouvé un parti digne de Sita le submergeait. Dans l’intervalle, Rama avait<br />
essayé de tendre l’arc qui se brisa avec grand fracas. Les gens s’extasièrent sur la forme<br />
majestueuse de Rama et sur son extraordinaire prouesse. Ils se répandirent en louanges,<br />
heureux que Sita ait obtenu la main d’un prince aussi vertueux, puissant et beau.<br />
Cet épisode démontre que Sita et Rama avaient en eux la Puissance magnétique dans une<br />
pleine mesure. Tous deux étaient les Incarnations du Pouvoir magnétique. Sita représente<br />
Prakriti, la Nature, et Rama est Paramatma, Dieu. Ils sont faits l’un pour l’autre. La<br />
Divinité peut être reconnue par Son Pouvoir d’attraction infini. Un tel pouvoir est présent<br />
en chacun, cependant l’homme ne fait aucun effort pour saisir son pouvoir inné. Il se<br />
fonde sur la force physique et se livre à l’autoglorification.<br />
Ce dont l’humanité a besoin, ce n’est ni de plaisir ni de prospérité. La paix et le bonheur<br />
constituent la force même de l’homme. Chacun possède en lui la Puissance magnétique<br />
Divine à l’état latent. L’homme est une mine d’énergie calorifique, d’énergie électrique,<br />
de puissance laser etc. Le corps humain est comme un petit générateur électrique. Le<br />
cœur est semblable à une télévision et le mental à une caméra. Il n’est aucune puissance<br />
en ce monde qui ne soit latente en l’homme mais, malgré cela et en raison de son<br />
ignorance, l’homme se considère comme faible et misérable. Il abuse d’une vie humaine<br />
précieuse et, en conséquence, doit faire face à de dures épreuves.<br />
Vali était très puissant. Il incarnait le pouvoir magnétique. La puissance d’attraction qu’il<br />
exerçait était si forte que ses adversaires ne pouvaient l’affronter de face parce qu’il leur<br />
retirerait la moitié de leur force. C’est la raison pour laquelle Rama s’abrita derrière un<br />
arbre pour lui décocher une flèche et le tuer. Les gens ne comprennent pas de tels secrets<br />
subtils et prétendent que Rama a commis une erreur en se cachant derrière un arbre pour<br />
tuer Vali. Bien que Dieu soit omnipotent, suivant le moment, la situation et les<br />
circonstances, Il feint d’être Lui aussi limité. En vérité, Dieu n’a aucune limitation, mais<br />
pour la prospérité du monde et le bien-être de l’humanité en général, Il feint parfois d’être<br />
semblable à un humain ordinaire. Face à de telles situations, les gens doutent de Sa<br />
Divinité. Ils se posent des questions, « Si <strong>Sai</strong> <strong>Baba</strong> est omnipotent, pourquoi n’a-t-Il pu<br />
265
faire ceci ou cela ? » Dieu agit selon la situation et les circonstances. Lui seul sait ce qu’Il<br />
doit faire et quand. Seul, Dieu a le pouvoir et la capacité de changer la situation, en<br />
accord avec Son plan. Il fait ce qui est correct, en fonction du moment.<br />
Les mariages de Rama, Lakshmana, Bharata et Satrughna eurent lieu simultanément.<br />
Comme vous le savez, au cours de la cérémonie de mariage, le fiancé et la fiancée<br />
échangent des guirlandes. Sita devait couronner Rama avant que les autres fiancées<br />
puissent couronner leurs fiancés respectifs. Sita était de petite taille et ne put couronner<br />
Rama qui était Ajanubahu, grand de taille. On s’attendait donc à ce que Rama courbe la<br />
tête devant Sita afin qu’Elle puisse Le couronner. Il ne le fit pas de crainte que les gens<br />
ne disent, « Rama, un homme valeureux et juste, courbe la tête devant une femme ».<br />
Incapable de couronner Rama, Sita tint la couronne en main pendant un long moment.<br />
Les spectateurs surpris, regardaient de tous leurs yeux se demandant ce qui allait se<br />
passer.<br />
Cette attitude de Rama cache un autre secret. Du point de vue du monde, jusque-là Rama<br />
n’avait jamais vu Sita. C’est seulement après avoir attaché le Mangalasutra que Sita<br />
deviendrait Son épouse et qu’Il aurait le droit de La regarder. Il n’est pas correct pour un<br />
homme de regarder une femme qui n’est pas mariée. Tel était le Dharma de Rama et Il se<br />
soumit à cette restriction.<br />
Lakshmana était l’incarnation du serpent Adisesha qui porte la Mère terre sur son<br />
capuchon. Rama regarda Lakshmana comme pour dire, « Regarde, pourquoi ne soulèvestu<br />
pas cette partie de terre où se trouve Sita afin qu’Elle puisse Me couronner ? »<br />
Lakshmana révéla à Rama qu’il ne lui était pas possible de soulever une surface de terre<br />
particulière, et que s’il le faisait, Rama serait soulevé et les autres avec Lui.<br />
L’intelligent Lakshamana imagina un plan pour résoudre le problème. Il tomba aux pieds<br />
de Rama et y resta. Rama dut se baisser pour le relever et, sans perdre de temps, Sita<br />
saisit cette opportunité et Le couronna.<br />
<strong>Sai</strong>nt Thyagaraja chanta les vers suivants en louange à Rama, « O Rama ! Si cela ne<br />
relevait pas de Ton puissant pouvoir, un simple singe aurait-il pu franchir l’océan d’un<br />
seul bond ? Devi Lakshmi, la déesse de la richesse aurait-elle voulu devenir Ton épouse ?<br />
Le puissant Lakshmana Te vénèrerait-il ? L’intelligent Bharata T’offrirait-il ses<br />
salutations ? Il n’y a aucun doute, Ton pouvoir est incomparable. »<br />
(Poème Telugu)<br />
Aujourd’hui, les gens lisent le Ramayana, le Mahabharata et le Bhagavata mais ils ne<br />
saisissent pas les implications subtiles qu’ils contiennent.<br />
Là où est la Divinité se trouve le Pouvoir d’attraction. Des gens en grand nombre et de<br />
différentes nations se sont rassemblés ici. Personne ne les a appelés et personne ne leur a<br />
envoyé d’invitation. Le nom et la forme de Bhagavan vous ont tous attirés ici. Nul ne fait<br />
l’effort de reconnaître ce Pouvoir d’attraction Divin. Il est indescriptible mais il peut<br />
attirer tout. Dieu l’utilise cependant de façon limitée. Bien qu’Il soit omnipotent, que Son<br />
266
Pouvoir soit infini, Dieu adhère à certaines limitations parce qu’Il les a Lui-même<br />
établies. Chaque homme a ce Pouvoir Divin en lui, à l’état latent. C’est pourquoi les<br />
Vedas déclarent,<br />
« Easwara Sarva Bhutanam »<br />
« Dieu réside en tous les êtres. »<br />
« Isavasyam Idam Jagat »<br />
« Dieu pénètre tout l’Univers. »<br />
Tout ce que vous voyez, entendez et expérimentez dans le monde n’est rien d’autre que<br />
reflet, réaction et résonance des atomes. En premier lieu, vous devriez comprendre le<br />
Principe des atomes. Les gens suivent diverses pratiques spirituelles, mais on ne peut<br />
atteindre Dieu par de telles pratiques. De nos jours, l’homme n’est pas à même de réaliser<br />
la Vérité parce qu’il n’y a personne pour lui montrer la voie correcte. Aucune de ces<br />
pratiques spirituelles ne vous aidera à atteindre Dieu. Comment pouvez-vous<br />
L’atteindre ? Tout comme Dieu déverse Son Amour sur tout, partagez vous aussi votre<br />
amour avec tout. Dieu fera pleuvoir Sa Grâce sur ceux qui ont l’esprit d’égalité. Vous<br />
devriez partager votre amour avec tout le monde dans un esprit d’unité. C’est le seul<br />
moyen d’atteindre Dieu. Atteindre Dieu ne signifie pas pour autant qu’Il est séparé de<br />
vous. Il Se manifestera de l’intérieur. Reflet, réaction et résonance sont extérieurs, mais la<br />
Réalité est intérieure, la Base fondamentale que personne n’essaie de saisir. Nul ne peut<br />
comprendre la Divinité. Agissez donc suivant le commandement Divin et vous atteindrez<br />
certainement la Divinité ; vous n’y parviendrez pas par une autre voie. Dieu est sans<br />
attributs. L’Amour est Son unique qualité. L’Amour est Vie, le seul lien de parenté qui<br />
existe entre vous et Lui.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Il est très difficile de comprendre la Divinité. Cependant, si vous La comprenez vous<br />
comprendrez tout en ce qui concerne le monde et vous saurez qu’il n’y a rien de plus<br />
simple. C’est ce qu’enseignent les Upanishads. Une fois que vous cultiverez la vision de<br />
l’Amour, vous trouverez la Divinité partout. Celui qui ne saisit pas ce secret subtil<br />
devient confus. On atteint Dieu uniquement par l’Amour et non par la richesse ou la<br />
situation.<br />
Un jour, un fidèle priait pour obtenir la vision de Krishna. Il n’était pas marié et n’avait<br />
pas de désirs terrestres. Sa seule aspiration était d’atteindre Krishna. Touchée par sa<br />
dévotion, Radha décida de lui accorder une faveur. Tout près du village, se trouvait un<br />
lac. Un marchand de bracelets s’y rendit pour étancher sa soif. Soudain, une main<br />
émergea du lac et il entendit une voix lui demandant d’orner sa main de bracelets. Il ne<br />
vit pas son visage, il ne voyait que sa main. Surpris, le marchand accéda cependant à sa<br />
requête et y déposa les bracelets. La voix en demanda le prix. « Mère, dit le marchand, ils<br />
ne coûtent presque rien, seulement deux roupies. » – « Va donc au village, dit la voix, va<br />
dans ma maison et demande au propriétaire de te donner l’argent que j’ai déposé dans<br />
une petite encoignure derrière la fenêtre de la chambre. »<br />
267
Le marchand se rendit donc à la maison et s’adressa au propriétaire, « Je viens du lac où<br />
votre fille m’a acheté quelques bracelets. Elle m’a dit de venir chez vous pour y chercher<br />
l’argent et aussi que je pouvais le prendre dans la petite encoignure derrière la fenêtre,<br />
dans votre chambre. » Étonné, le propriétaire dit, « Comment puis-je avoir une fille alors<br />
que je ne suis pas marié ? De plus, il n’y a ni encoignure ni fenêtre dans ma maison.<br />
Quelqu’un vous a mal guidé. » Sur l’insistance du marchand il entra tout de même dans<br />
la chambre. A sa grande surprise, il vit une fenêtre et, derrière elle, une petite encoignure.<br />
Y glissant la main, il trouva la somme demandée qu’il remit au marchand, le priant ainsi,<br />
« S’il te plaît, emmène-moi et montre-moi la femme qui t’a envoyé ici. » Il ressentait que<br />
cette femme ne pouvait être que Radha. Chantant Son Nom, il suivit le marchand<br />
jusqu’au lac.<br />
Là, une voix éthérée demanda au marchand, « Mon fils, as-tu reçu l’argent ? » – « Mère,<br />
j’ai reçu l’argent et j’ai aussi amené le propriétaire de la maison. Je T’en prie, bénis-le de<br />
Ta vision. » Elle répondit qu’Elle ne pouvait montrer Son visage à personne, sauf à<br />
Krishna. A partir de ce jour, le fidèle demeura près du lac, chantant sans cesse le Nom de<br />
Radha. Finalement, il obtint la vision de Radha et Krishna. Un vrai fidèle est celui qui<br />
n’abandonne pas sa résolution jusqu’à ce qu’il ait atteint Dieu.<br />
« Ayant décidé ce qui doit l’être, tenez bon jusqu’à ce que vous ayez réussi. Ayant désiré<br />
ce qui doit l’être, tenez bon jusqu’à ce que votre désir soit réalisé. Ayant demandé ce qui<br />
doit l’être, ne lâchez pas prise jusqu’à ce que vous l’obteniez. Ayant réfléchi à ce qui doit<br />
l’être, tenez bon jusqu’à ce que vous réussissiez. Si votre cœur est doux, le Seigneur doit<br />
céder à vos souhaits, ou vous oubliant vous-même, demandez-le Lui de tout votre cœur.<br />
Persévérez, soyez tenace et n’abandonnez jamais, car la qualité d’un fidèle est de ne<br />
jamais battre en retraite, de ne jamais abandonner sa résolution. »<br />
(Poème Telugu)<br />
Ainsi fermement résolu, ce fidèle put voir Radha et Krishna et sanctifia sa vie. Bien que<br />
Dieu soit Omniprésent, Il accorde Sa vision aux fidèles selon l’intensité de leurs prières.<br />
Il ne Se résoudra pas à apparaître chaque fois que quelqu’un L’appelle, Il doit vérifier si<br />
cela est nécessaire ou non. Il posera les questions : où, pourquoi, quoi, comment et<br />
quand ? Il répond seulement s’Il est satisfait des réponses. Il agit en accord avec le<br />
moment, la situation et les circonstances. Pour connaître Dieu, tous les pouvoirs<br />
nécessaires sont latents en l’homme. Il est hautement puissant et sacré et peut accomplir<br />
n’importe quelle tâche si sa résolution est ferme et sa foi inébranlable.<br />
L’homme a parcouru des millions de miles et a atteint la lune, mais il n’a pas avancé d’un<br />
pouce dans le voyage intérieur. Aujourd’hui, les gens font de gros efforts pour obtenir la<br />
richesse matérielle mais ils ne contemplent pas Dieu, ne fût-ce qu’une minute. Un jour,<br />
Narendra-Vivekananda demanda à Sri Ramakrishna, « Swami, vous dites que vous<br />
pouvez voir Dieu. Comment se fait-il que nous ne sommes pas capables de Le voir ? »<br />
Ramakrishna lui répondit sur le champ, « Fils, les gens pleurent pour leurs femmes, leurs<br />
enfants, la famille et leurs possessions. Mais versent-ils une seule larme pour l’amour de<br />
Dieu ? Si quelqu’un verse des larmes avec un cœur débordant d’amour pour Dieu, il verra<br />
certainement Dieu. » Soyez fermement déterminé à obtenir la vision de Dieu. Si votre foi<br />
268
est instable, vous perdrez de vue la vision de Dieu. Les gens sont saturés de doutes.<br />
Ceux-ci naissent de l’attachement au corps. Aussi longtemps que l’attachement au corps<br />
subsistera, l’attachement pour Dieu ne naîtra pas. Dieu ne Se manifestera pas devant ceux<br />
qui doutent. Ne permettez donc jamais aux doutes de surgir en vous, quelles que soient<br />
les circonstances. Cette Sadhana est la seule dont vous avez besoin. Par cette Sadhana,<br />
Dieu Se manifestera directement dans votre cœur.<br />
Venkataranam, le scientifique qui a parlé aujourd’hui, est un expert en recherche<br />
atomique. Il a acquis une grande renommée dans le monde. Il fut l’élève de C.V. Raman.<br />
De telles personnes devraient normalement être immergées dans les activités strictement<br />
matérielles. Il est retraité, il a perdu sa femme et a souffert de diverses privations<br />
terrestres. Cependant, il est fermement résolu. Peu importe ce qui arrivera, jamais il ne<br />
renoncera à son association avec Swami. « Par chance, j’ai obtenu de fréquenter Dieu. Je<br />
ne laisserai jamais s’en aller une telle opportunité. M’étant attaché aux Pieds de <strong>Sai</strong>, je ne<br />
les quitterai jamais. » Telle est sa résolution ferme. C’est le thapas réel, l’austérité réelle.<br />
Il est ici et continue à servir. Tout est contenu dans le service.<br />
« La pénitence, les pèlerinages, l’étude des Ecritures, et même Japa<br />
ne peuvent nous aider à traverser l’océan de la vie.<br />
Seul, le service consacré peut le faire. »<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Sans la vision, le contact et la conversation avec Dieu, à quoi sert une longue vie ? Une<br />
telle vie n’est pas différente de celle d’une pierre inerte. Même les chiens Me voient<br />
quand Je suis présent. Atteindront-ils pour autant la Libération ? Voir simplement ne<br />
suffit pas. Vous devez percevoir la forme empreinte de la Divinité. Le simple contact est<br />
insuffisant, on doit entrer en relation avec la forme, pénétré d’un sentiment Divin. La<br />
Vibration Divine devrait émaner directement du cœur. Bhagavan Se montre sous la forme<br />
que chacun projette. Il apparaît sous la forme que le fidèle adore, quelle qu’elle soit.<br />
Toutes les formes sont celles de Dieu. Le Sans-forme assume une multitude de formes<br />
pour l’amour des fidèles. En premier lieu, on doit reconnaître le Principe de la Divinité et<br />
pour cela, plusieurs voies existent dont Je vous parlerai demain.<br />
Bhagavan conclut Son discours avec le Bhajan, « Govinda Krishna Jai, Gopala Krishna<br />
Jai… »<br />
269
DIEU EST L’ESSENCE DE TOUTE CHOSE<br />
Dasara (5)<br />
24 octobre 2001<br />
(Swami chante)<br />
Pourquoi amasser des richesses en excès,<br />
Qui rendent le cœur appréhensif ?<br />
Des revenus modestes favorisant le contrôle des désirs,<br />
Sont de loin préférables.<br />
Il n’y a ni affliction ni bonheur complets en ce monde,<br />
Rien de tout cela, rien de rien.<br />
Pourquoi amasser des richesses en excès,<br />
Qui rendent le cœur appréhensif ?<br />
Des revenus modestes favorisant le contrôle des désirs,<br />
Sont de loin préférables.<br />
Il n’y a ni affliction ni bonheur complets en ce monde,<br />
Il n’y a sur Terre que le sentiment de la Dualité.<br />
Il n’y a ni affliction ni bonheur complets,<br />
Mais seulement le sentiment de la Dualité sur cette Terre.<br />
(Poème Télugu)<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Depuis l’antiquité, dans la culture sacrée de Bharat, les Upanishad ont offert aux hommes<br />
de nombreux enseignements ; ce message des Upanishad est éternel, il est vérité, il est<br />
permanent.<br />
Raso Vai Saha<br />
Dieu est l’essence de toute chose.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Les Upanishad ont proclamé au monde que Dieu est l’expression de la Rasa – essence,<br />
sève, douceur, quintessence -. Rasa signifie que Dieu est présent dans tous les atomes et<br />
dans toutes les particules de l’univers, comme le sucre est présent dans un sirop. En toute<br />
particule et en tout atome, Dieu est présent comme l’expression de la Rasa, exactement<br />
comme le beurre est présent dans le lait. Toutefois, la faculté de reconnaître cette nature<br />
sacrée n’est pas éveillée en tous. Personne ne peut comprendre l’existence Divine ;<br />
personne ne peut en révéler le secret.<br />
270
Comme vous trouvez l’oiseau dans l’œuf, nous avons à découvrir les qualités de<br />
l’humanité à travers cette existence même. Cette vérité, nous pouvons la percevoir en tout<br />
lieu, du microcosme au macrocosme.<br />
Les Upanishad donnent des enseignements directs sur une quantité de matières que les<br />
êtres humains ne comprennent pas. L’existence de Dieu est proclamée comme étant la<br />
douceur contenue dans la canne à sucre, comme la saveur brûlante dans le piment,<br />
comme le goût acide dans le citron et comme la fragrance dans la fleur.<br />
Aucun ingénieur ne peut arriver à comprendre ceci, ni aucun savant. Toutes ces choses<br />
sont des preuves directes et évidentes de l’existence de Dieu. Il faut que nous fassions le<br />
juste effort pour comprendre cette existence Divine.<br />
Les fleuves qui s’écoulent procurent tant de joie ! La vue d’une citerne pleine d’eau<br />
suscite une allégresse débordante ! La vue des cultures dorées enchante le cœur ! Tout<br />
cela est une preuve directe de l’existence de Dieu et toutes ces évidences transmettent à<br />
l’homme un message. Malheureusement, l’homme ne fait pas l’effort requis pour saisir ce<br />
message.<br />
En ce monde, l’homme peut faire tant d’expériences extraordinaires. Depuis sa naissance<br />
jusqu’à son trépas, l’homme accumule toutes sortes d’expériences. Toutefois, il vit dans<br />
l’illusion en pensant que toute expérience, c’est-à-dire ce qu’il crée, ce qu’il accomplit et<br />
ce qu’il réalise est dû à ses propres efforts. Pourtant il est incapable de créer ces<br />
merveilles (les fleuves, les moissons etc.)<br />
Comment l’homme, qui n’est pas en mesure de comprendre sa propre nature, peut-il<br />
reconnaître la Nature Divine qui reste voilée à ses yeux ? En vérité, tout ce que nos yeux<br />
voient, ce que nos oreilles entendent, ce que notre mental pense, tout ce qui émeut notre<br />
cœur et le fait tressaillir, tout cela prouve vraiment l’existence de Dieu. L’individu<br />
devrait faire le juste effort pour reconnaître cette Divinité.<br />
Toutefois l’homme d’aujourd’hui, aussi intelligent qu’il soit, s’abstient simplement de<br />
tout effort adéquat pour découvrir l’existence de Dieu. Il perd tout le temps qu’il lui<br />
semble bon à l’étude des ordinateurs, des industries, de la télévision ou du téléphone.<br />
Ainsi, les Upanishad insistent avant tout sur le point « Connais-toi toi-même » Sachez qui<br />
vous êtes ; si vous ne savez pas qui vous êtes, dans quelle mesure pouvez-vous connaître<br />
la personne qui se trouve en face de vous ? L’homme ne sait pas qui il est, mais interroge<br />
tous les gens qu’il croise en demandant « Qui êtes-vous ? Qui êtes-vous ? Qui êtesvous<br />
? » Mais si la personne en face de lui demande en retour, « Cher Monsieur, qui êtesvous<br />
vous-mêmes ? » le voilà sans réponse. Ne faudrait-il pas placer un tel individu dans<br />
un asile de fous ? Peut-on vraiment l’appeler « être humain » ?<br />
L’homme cherche à recueillir toutes sortes d’informations sur n’importe quel sujet. « Que<br />
se passe-t-il aujourd’hui en Amérique ? Que se passe-t-il en Grande-Bretagne ? Que se<br />
passe-t-il au Pakistan ? » Tout le monde parle de ces choses comme si elles étaient<br />
271
connues par cœur. Toutefois, l’homme ne se préoccupe pas le moins du monde de ce qui<br />
se passe en lui-même.<br />
Si quelqu’un demande « Qui êtes-vous, monsieur ? » La personne interrogée se<br />
présentera en donnant son nom. Si l’on répète la question, cette personne répondra « Je<br />
suis un docteur en telle et telle matière et je fais ceci et cela. » Si l’on pose la même<br />
question pour la troisième fois, cet homme répondra encore « Je viens de Bangalore ».<br />
C’est le type de dialogue que nous entretenons dans notre vie quotidienne, mais ces<br />
paroles ne transmettent pas la juste signification et ne constituent pas la juste réponse à la<br />
question « Qui êtes-vous ? »<br />
Voilé par l’illusion d’être le corps physique, l’homme donne ce type de réponses aux<br />
questions, en disant en quel lieu son corps est né, quel travail son corps exécute et le lieu<br />
d’où son corps est venu, mais il ne dit pas qui il est réellement.<br />
Les Upanishad déclarent :<br />
Kstetrajna Capi Mam Viddhi<br />
Sache-le, Je suis le Résident intérieur de tous les êtres.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
« Cher monsieur, vous n’êtes pas votre corps. Vous êtes le résident de votre corps. Si<br />
vous dites, « je suis un docteur », vos paroles se réfèrent uniquement à votre corps. C’est<br />
seulement votre corps qui est venu de Bangalore. Le nom que vous citez a été attribué à<br />
votre corps. L’âge que vous déclarez est celui de votre corps. Toutes vos réponses<br />
concernent uniquement votre corps, mais vous ne cherchez pas à comprendre la nature du<br />
Résident de ce corps. »<br />
En vérité, ce corps est uniquement un Kshetra – champ d’action. Vous êtes le Kshetrajna<br />
– le Résident, le Connaisseur de ce corps. Qui êtes-vous et qui est le Résident de ce<br />
corps ? C’est vous qui résidez en ce corps, et pourtant vous n’avez cité que votre nom de<br />
famille ! Vous tracez les plans de la maison, mais vous ne déclarez pas le nom de la<br />
personne qui réside dans cette maison. La juste réponse qui devrait surgir est « Je suis<br />
l’Atma ». Que signifie Atma ? L’Atma est l’expression de Chaitanya – Conscience<br />
Divine, Conscience Intégrée Constante – il n’y a pas d’autre nom pour le désigner.<br />
Lorsque les Védas vinrent à l’existence, ils attribuèrent au Résident intérieur du corps le<br />
nom de Aham – Je – Ce terme « Je » existe en tout un chacun. En effet, si l’on demande<br />
dans cette salle « Qui est Ramayya ? », la personne qui porte ce nom se lèvera en<br />
déclarant « Je suis Ramayya ! » Si l’on demande « Qui est Krishna ? », celui qui porte ce<br />
nom se lèvera à son tour en déclarant « Je suis Krishna ! » Et encore « Qui est<br />
Govinda ? » un autre se lèvera et dira « Je suis Govinda ! »<br />
Cela signifie que chacun pensera être ce « Je » en rapport à son corps et au nom attribué à<br />
son corps. Qu’étaient ces personnes avant d’être appelées Râma, Krishna ou Govinda ?<br />
« Je suis Krishna ! Je suis Râma ! Je suis Govinda » déclarent-ils. Les noms Râma,<br />
272
Krishna, Govinda diffèrent, mais pour chacun des trois, le « Je » constitue la forme<br />
véritable.<br />
Les Upanishad ont attribué à cela le nom de Aham. En fait vous êtes uniquement Vous<br />
(l’Atma), sans relation avec aucun autre nom. Les Upanishad transmirent très clairement<br />
des messages de ce type et dissipèrent les doutes des humains.<br />
Il y a en l’homme des pouvoirs qui dépassent toute capacité humaine ; en Occident, ces<br />
pouvoirs transcendants sont appelés néotiques ; on leur a attribué un nouveau nom.<br />
L’homme ne peut ni les voir ni les comprendre. Cette puissance supra-humaine présente<br />
en l’homme est nommée « néotique ».<br />
Si nous comprenons ceci de la juste façon, nous constatons qu’il existe un pouvoir de<br />
Caitanya – Conscience – en toute chose, l’imprégnant complètement jusqu’à ses<br />
extrémités. Ce pouvoir est semblable à un aimant. Ainsi dans l’univers, tout advient par<br />
l’entremise de cette sorte d’aimant. Celui-ci ne peut être ni créé ni détruit par personne.<br />
C’est précisément à ce sujet que Newton mentionna « Mon cher ami, cet aimant n’est pas<br />
quelque chose que l’on peut créer ou détruire. » En effet, il est Atma.<br />
Cet Atma est permanent, sans mort ni naissance.<br />
Il est éternel, sans commencement ni fin.<br />
Il ne meurt pas, il n’est pas né et ne peut être tué.<br />
La forme de l’Atma reste en Témoin de toute chose.<br />
(Poème Telugu)<br />
L’enseignement de Newton va dans ce sens. Qui était Newton ? C’était un grand savant.<br />
Il découvrit que la Terre possédait une force d’attraction (force de gravité) ; toutefois,<br />
cela ne veut pas dire que la gravitation existait seulement au lieu précis où le savant se<br />
trouvait. La planète entière possède ce magnétisme. Toutefois, certains chercheurs<br />
s’objectèrent « Comme il est de toute façon impossible de générer ce magnétisme, à quoi<br />
peut-il bien nous servir ? »<br />
Einstein expliqua ceci. Il dit « Mon cher, on ne peut ni détruire ni créer cette force<br />
magnétique, mais on peut la transformer de plusieurs façons ; par exemple, on peut la<br />
convertir en électricité, celle-ci peut être convertie en lumière qui, a son tour, peut<br />
devenir force calorifique. Ainsi, il est possible de changer ce magnétisme en plusieurs<br />
autres formes d’énergie. Il est toutefois absolument impossible de l’annuler. »<br />
Dans ces circonstances, qui peut affirmer quoi que ce soit au sujet de la nature de Dieu ?<br />
Comment l’oiseau naît-il dans l’œuf, et qui l’a créé ? Qui est capable de créer cela ? Et<br />
puis, bien que l’oiseau soit tout petit, comment parvient-il à rompre la coquille de l’œuf ?<br />
Comment un arbre énorme naît-il d’une graine minuscule ? Dans la graine, aucun de nous<br />
ne peut voir cet arbre ; dans la graine nous ne distinguons aucune forme, et pourtant<br />
l’arbre croît et se développe, devenant un arbre géant ; nous pouvons voir ses branches se<br />
273
multiplier et des fruits apparaître sur elles. Comment tant de fruits étaient-ils contenus<br />
dans la petite graine ? C’est cela l’existence de Dieu ! (Applaudissements)<br />
Brahman est plus subtil que le plus subtil et plus vaste que l’infini.<br />
Il est le Témoin éternel et imprègne l’univers entier sous forme de l’Atma (Âme),<br />
la semence de la Création.<br />
(Poème Telugu)<br />
En vérité, personne n’est en mesure de donner une explication appropriée de l’oiseau<br />
dans l’œuf et de l’arbre dans la graine. Certains peuvent expliquer ces phénomènes en<br />
recourant à leur imagination, mais absolument personne ne peut transmettre à ce sujet la<br />
pleine Vérité de la juste façon.<br />
Voyant une étincelle, nous pouvons reconnaître la forme du feu. Si nous voyons une<br />
goutte d’eau, nous pouvons évoquer le fleuve Gange tout entier. Quelle différence y a-t-il<br />
entre une goutte d’eau et le Gange ? Grand nigaud ! La seule différence réside dans la<br />
quantité, mais pas dans la qualité. Le Gange est l’association d’une masse de gouttes<br />
d’eau. La pluie est formée de gouttes tombant l’une après l’autre. Les gouttes se<br />
rassemblent et forment des ruisseaux ; tous les ruisseaux se rassemblent et forment des<br />
rivières et celles-ci des fleuves perpétuels. Tous les fleuves à leur tour se rassemblent et<br />
forment l’océan. Toutefois, la forme entière de l’océan est constituée de gouttes d’eau.<br />
Dans l’infime, Il est l’atome, dans l’immensité, Il est l’infini.<br />
Il est grand dans ce qui est grand et une goutte dans la goutte.<br />
(Poème Telugu)<br />
Prenons une parcelle incandescente. Si l’on évente cette parcelle, le feu se développera<br />
fortement. Quelle est l’origine des grandes flammes ? C’est une étincelle de feu. Donc<br />
même une chose aussi petite peut prendre une forme géante. Même des objets invisibles<br />
peuvent se manifester et se présenter à la vue comme des formes énormes qui<br />
apparaissent devant nous.<br />
De la même façon, si nous désirons enquêter sur l’existence de Dieu, nous pouvons<br />
découvrir Son existence en chacun des changements qui adviennent en ce monde.<br />
Voulant voir Dieu manifesté, nous pouvons Le voir en toutes choses.<br />
Pashyanapi ca Napshyati<br />
Mûdho, Mûdho, Mûdho !<br />
Celui qui voit tout en ne voyant pas est un fou, un fou, un fou !<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Bien que vous voyiez tout, vous pensez « Je ne vois rien ! » Existe-t-il quelqu’un de plus<br />
fou que vous ? Qu’est-ce qui est à l’origine de la naissance et de la croissance de<br />
l’homme ? Il dira que c’est grâce à la nourriture qu’il se développe. Mais qui a créé cette<br />
nourriture ? En fait, si l’on poursuit l’enquête d’un point à un autre, on pourra déceler<br />
clairement l’origine.<br />
274
L’océan est plein d’eau. D’où est venue cette eau ? Il y a nécessairement une cause à<br />
cela. Si nous nous interrogeons sérieusement sur son existence, nous verrons ceci :<br />
Candrama Manaso Jatah<br />
Chaksho Suryo Ajayata<br />
La lune est la Divinité tutélaire du mental, le soleil est celle de la vue.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
L’eau de l’océan se transforme en vapeur sous l’action des rayons solaires. Si l’on se<br />
verse un peu d’eau de mer dans la bouche, on ne peut pas la boire, car elle est salée ; mais<br />
lorsque cette eau de mer est transformée en vapeur, elle devient douce.<br />
Le vent souffle sur les nuages (formés par la vapeur d’eau) et fait en sorte qu’ils se<br />
joignent les uns aux autres et retombent sous forme de pluie. La pluie tombe en gouttes<br />
séparées ; mais toutes les gouttes se joignent et forment des rivières. Toutes ces rivières<br />
deviennent des fleuves qui deviennent océan. Les gouttes venaient de l’océan ; après<br />
avoir subi des mutations de tout type et s’être additionnées plusieurs fois, elles<br />
deviennent finalement la forme de l’océan. Le Védanta explique ceci en ces termes :<br />
Toutes les créatures vivantes retournent naturellement à leur lieu d’origine.<br />
(Poème Telugu)<br />
C’est la Vérité : on retourne au lieu d’où l’on est issu. Pourtant l’homme ne s’efforce pas<br />
de comprendre cette vérité. Il ne comprend pas d’où il est venu ; à plus forte raison, il ne<br />
sait pas vers où il se dirige.<br />
Si vous écrivez une lettre à un ami, l’enveloppe doit porter l’adresse du destinataire et<br />
celle de l’expéditeur. Si votre enveloppe ne porte pas ces adresses, arrivera-t-elle à<br />
destination ? Non, elle sera jetée dans un sac de lettres anonymes et n’arrivera à<br />
personne, elle ne sera remise ni à vous-même ni à la personne à qui elle est adressée.<br />
Donc l’adresse est très importante dans ce cas.<br />
Vous êtes nés en ce monde. Vous devriez au moins découvrir « l’adresse de<br />
l’expéditeur », c’est-à-dire d’où vous êtes venus. Vous devriez aussi découvrir « l’adresse<br />
du destinataire » ; celle-ci, c’est-à-dire où vous allez, dépend des actions que vous<br />
accomplissez. L’Homme d’aujourd’hui ne connaît ni l’adresse de l’expéditeur ni celle du<br />
destinataire ; il stagne parmi les lettres sans adresse. Il passe de la naissance à la mort,<br />
cycle après cycle, sans interruption.<br />
Punarapi Maranam, Punarapi Jananam<br />
Encore une fois mourir, encore une fois naître.<br />
Est-ce cela que nous devrions faire ? Nous sommes nés en tant qu’êtres (Bhaja<br />
Govindam) humains, nous avons en nous la Divinité (à l’état latent), nous vivons dans la<br />
Divinité, mais en fin de compte que réalisons-nous ? Quel est notre lieu d’arrivée ?<br />
Combien de fois sommes-nous nés en ce monde ? Combien de fois devons-nous mourir ?<br />
275
Certes, naissance et mort sont des événements naturels, mais personne ne sait quand ils<br />
prendront fin. Un être humain vivant ainsi est semblable à un grand voleur. Pourquoi ?<br />
Un voleur commit des méfaits ; on le mit en prison avec une condamnation à trois mois<br />
d’incarcération. Après trois mois, le surintendant de la prison l’appela et dit « Monsieur,<br />
demain vos trois mois de détention touchent à leur fin. Préparez votre gamelle, votre sac<br />
et vos affaires, et soyez prêt. Partez, rentrez chez vous et vivez honnêtement. »<br />
Bien ! Le voleur se leva et dit « Namaskâr. Je vais et je reviens aussitôt. » Le surintendant<br />
s’écria « Hé ! Quoi ? Vous ne prenez pas votre bagage avec vous ? Vous n’emportez pas<br />
votre gamelle et tout le reste ? » Le voleur répondit « Monsieur, pourquoi devrais-je les<br />
prendre, si c’est pour les rapporter ensuite ? Je reviendrai en prison demain, n’est-ce<br />
pas ? » (rires) Cela signifie qu’il n’avait pas l’intention de s’abstenir de voler ; il aurait<br />
recommencé à dérober des choses et serait revenu en prison. Il dit « Je reviendrai demain,<br />
n’est-ce pas ! Pourquoi me charger de ces bagages ? »<br />
Ceci est la réponse que donne l’homme d’aujourd’hui « Où allez-vous, monsieur ? »<br />
« Où ? Je n’en sais rien ! Je mourrai et naîtrai à nouveau. » Faut-il être nés comme des<br />
êtres humains seulement pour en arriver là ? Non, non ! « Je suis né. Je proviens de<br />
l’Atma. Je dois retourner au lieu de l’Atma ». Nous avons donc à chercher ce lieu de<br />
l’Atma. C’est en cela que consiste réellement votre existence.<br />
Comme vous cherchez à comprendre l’existence de Dieu, après être nés en tant qu’êtres<br />
humains vous devez également chercher à comprendre la Nature.<br />
Ainsi en tout premier lieu, lorsque nous demandons « D’où venez-vous ? » le sens exact<br />
de cette question n’est pas compris. Nous sommes venus d’un lieu incompréhensible et<br />
imperceptible par les sens. Pour décrire cela, il est dit :<br />
Yato Vacho Nivartante Aprapya Manasa Saha<br />
Les paroles et l’esprit échouent dans leur tentative de comprendre cela.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Alors, quand comprendrez-vous ? En vérité, lorsque nous accomplissons les justes<br />
actions et que nos tâches sont pures, nous aboutissons à un lieu sacré ; ce lieu sacré est la<br />
Divinité. En revanche, les mauvaises actions mènent à un lieu misérable, résultat de nos<br />
fautes ; ce lieu est l’« enfer ».<br />
Demandez-vous donc « Irai-je au paradis ou en enfer ? » L’homme doit se poser cette<br />
question de son vivant ; il ne sert à rien de penser « Après la mort, j’irai là où j’irai ». Il<br />
faudrait que, pendant sa vie même, l’homme ait la certitude de tout ce qu’il fait est<br />
positif. Cette conviction devrait s’imposer en lui. Cette foi authentique devrait s’affirmer<br />
en lui, car c’est à cette condition que Dieu lui exprimera Son Amour. Ainsi, là où règne la<br />
Foi, on trouve l’Amour. Là où est l’Amour, on obtient la Paix ; là où règne la Paix, on<br />
atteint la Béatitude et une fois que la Béatitude est atteinte, Dieu se manifestera<br />
assurément. Donc,<br />
276
Là où existe la Foi, il y a de l’Amour<br />
Là où règne l’Amour, on trouve la Vérité<br />
Là où se trouve la Vérité, s’établit la Paix<br />
Là où il y a la Paix, s’instaure la Béatitude<br />
Et là où règne la Béatitude, Dieu est présent.<br />
De sorte que, sans commencer par avoir la foi, l’homme ne peut pas comprendre Dieu.<br />
C’est seulement par la conviction qu’une certaine femme est notre mère, que cette<br />
« mère » nous aimera, n’est-ce pas ! Si nous avons des doutes au sujet de sa maternité,<br />
elle aussi aura des doutes au sujet du rapport de filiation qui nous attache à elle ! Donc,<br />
Yad Bhavam Tad Bhavati.<br />
Telles sont nos dispositions mentales, telles seront les circonstances.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Il est dit « Nous sommes une attestation de notre mental ; les attributs sont l’attestation du<br />
corps ; la folie est l’attestation des fous » Cette folie est en effet le seul témoignage qu’il<br />
s’agit de fous. Comment une personne qui n’a pas confiance en elle-même, peut-elle<br />
avoir confiance dans les autres ? Et à quoi bon être né en ce monde, si l’on n’a pas<br />
confiance dans les autres ?<br />
Nous devrions donc avoir confiance en notre Soi. Cette confiance en Soi nous invitera<br />
aussi à aimer la société, et si nous aimons la société, le Seigneur de tous les êtres nous<br />
aimera.<br />
Comment la société peut-elle nous aimer, si nous n’éprouvons aucun amour pour elle ?<br />
Quelle que soit la maison que l’on veut bâtir, la toute première chose à faire, c’est de jeter<br />
de solides fondations. Ces fondations sont la confiance dans le Soi ; sur elle, nous<br />
pouvons ériger les murs de la satisfaction du Soi ; ensuite nous couvrons la maison du toit<br />
du sacrifice de soi. Nous n’habiterons la maison qu’à condition d’y avoir ce toit du<br />
Sacrifice de soi. On ne peut vivre dans une maison dépourvue d’un toit et le toit ne peut<br />
être posé, s’il n’existe pas de murs ; or, il est impossible d’ériger des murs, sans avoir au<br />
préalable prévu des fondations. Donc, la Confiance dans le Soi, la Satisfaction du Soi et<br />
le Sacrifice de soi sont basés sur le Soi ; ce Soi est l’Atma. La personne qui n’a pas<br />
confiance en l’Atma ne peut absolument rien réaliser.<br />
Si l’on doute continuellement de tout comme saint Thomas, quand pourra-t-on dissiper<br />
les doutes ? Nous devrions nous libérer des doutes et développer une foi sincère.<br />
Sans les deux yeux de la foi, les gens d’aujourd’hui sont aveugles en ce monde.<br />
(Poème Telugu)<br />
Un homme dépourvu de cette foi est semblable à un aveugle. L’homme croit n’importe<br />
quoi ; s’il croit que quelqu’un est américain, il suffit qu’on lui cite son nom et il pensera<br />
immédiatement « Oh, c’est le Président ! » Comment a-t-il acquis cette foi ? Vous pensez<br />
277
qu’il s’agit du présidant seulement parce que vous l’avez lu dans le journal ou parce que<br />
vous l’avez entendu dire. Tous ces journaux n’apportent que nuisance ! On peut y écrire<br />
tout ce qui plait ; Vous devriez plutôt considérer comme vraies les nouvelles de cœur à<br />
cœur.<br />
Tant d’informations différentes sont offertes : de bonnes et de mauvaises. En fait, ces<br />
« nouvelles » bonnes et mauvaises ne sont pas des nouvelles, mais un asphyxiant<br />
complet ! Nous tendons l’oreille à toutes les choses de ce type et c’est pour cela que<br />
l’homme d’aujourd’hui ruine son existence. Où s’en est allé votre cœur ? Est-il<br />
consumé ? Ou bien s’est-il charbonné ? Votre cœur est-il tombé bas ? Vous devez<br />
protéger votre cœur. Celui qui rend son cœur pur sera sauf, où qu’il aille.<br />
En somme, J’ai dit qu’en tout premier lieu … qu’ai-Je dit ? Si l’on a un cœur sensible, on<br />
se dira « Comment puis-je vivre ? Je n’ai pas besoin de grandes richesses. Même un<br />
revenu modeste est une joie pour moi. » Dans cet état d’esprit, contrôlez vos désirs ; il<br />
vaut bien mieux disposer d’un revenu modeste, car cela est un revenu dans tout le sens du<br />
terme ; ces petites entrées nous suffisent pour vivre.<br />
L’homme d’aujourd’hui n’a plus aucun contrôle. Chez lui, la maîtrise des sens est<br />
totalement annulée. Où a-t-elle disparu ? L’homme est pourvu des sens qui lui sont<br />
nécessaires, mais il faut qu’il les exerce de la juste façon.<br />
Savez-vous pourquoi les yeux vous ont été donnés ? Est-ce pour regarder n’importe qui ?<br />
Non, non ! C’est pour voir pleinement Celui qui réside en Kailash (Le Seigneur Shiva).<br />
Savez-vous pourquoi vous êtes pourvus d’oreilles ? Est-ce pour écouter n’importe quel<br />
son, bon ou mauvais ? Non, non, non, non, non, non ! Elles sont faites pour entendre<br />
chanter le Divin Nom du Seigneur. Savez-vous pourquoi les pieds vous sont donnés ?<br />
Est-ce pour flâner sur les boulevards et dans les ruelles ? Non, non, non, non ! Ils vous<br />
servent à tourner autour du Dieu manifesté. Il est absolument nécessaire de comprendre<br />
pourquoi Dieu vous a donné ces membres, et d’agir en fonction de cette vérité.<br />
O mes oreilles, depuis les premières lueurs de l’aube, vous êtes prêtes à écouter avec<br />
intérêt tous les ragots du voisinage. Mais lorsque des récits tendres, doux et affectueux<br />
sur le Seigneur sont racontés, pourquoi ne vous unissez-vous pas pour écouter<br />
attentivement ?<br />
(Poème Telugu)<br />
Pour écouter n’importe quoi, l’homme mettrait même une douzaine d’oreilles à l’écoute,<br />
pas seulement ses deux oreilles. Mais pour entendre chanter le Nom du Seigneur, il se<br />
bouche même les deux oreilles dont il dispose ! A quoi bon posséder ces oreilles ? Faites<br />
donc un usage approprié de chacun de vos sens.<br />
Ceci est la pratique que le Bouddha adopta. Comment y parvint-il ? Il visita tous les<br />
grands saints de son temps, il rencontra toutes les âmes nobles et écouta leurs<br />
enseignements. Il lut tous les livres que ces personnes avaient écrits. Mais que fit-Il en fin<br />
de compte ? Il rejeta les livres et s’arrêta de voyager.<br />
278
« Pour commencer, se demanda-t-Il, suis-je ou non en train de faire bon usage des sens<br />
que Dieu m’a donnés ? A quoi servent toutes les théories que J’ai lues, si Je ne les mets<br />
pas en application ? A quoi sert-il de rencontrer tant de sages ? A quoi sert-il d’entendre<br />
tant d’enseignements ? Tout cela est parfaitement inutile ! »<br />
En tout premier lieu, Il donna un conseil sévère à ses yeux « Mes yeux ! Développez la<br />
juste vision, car celle-ci attirera naturellement les bonnes paroles à sa suite. Sous<br />
l’influence des bonnes paroles, les bonnes pensées surgiront et si mes pensées sont<br />
positives, la vie sera belle. »<br />
Donc le Bouddha commença par faire des expériences dans tous les domaines, mais Il<br />
finit par découvrir que seulement le contrôle des sens est une pratique spirituelle digne de<br />
ce nom. Sans pratiquer le contrôle des sens, la vie se réduit à ceci : on tend l’oreille à<br />
n’importe quoi, on regarde n’importe quoi, on fait n’importe quoi, on mange n’importe<br />
quoi. Comment peut-on vivre ainsi ?<br />
Dans le passé à Shirdi, il y avait un fidèle nommé Chandubai Patel. Chandubai Patel,<br />
Mahalsapati et Chandolkar formaient un groupe uni. Chandubai Patel était un dévot<br />
ardent ; il était très riche et réalisait de grands bénéfices dans toutes les affaires qu’il<br />
entreprenait. De plus, il faisait un usage sagace de tout l’argent qu’il gagnait.<br />
Un jour, un gros homme d’affaires vint le trouver chez lui ; il s’assit dans la maison. A ce<br />
moment précis, Chandubai Patel se trouvait dans sa Puja – sa chambre de prières.<br />
L’homme d’affaires regardait sa montra et voyait les heures passer, sans que Chandubai<br />
Patel ne sorte de sa Puja. Il devint nerveux et irrité.<br />
A peine Chandubai Patel fut-il sorti de sa Puja, l’homme d’affaires lui dit « Patel ! Vous<br />
avez toutes les richesses que vous pouvez espérer. Votre maison résonne de la présence<br />
de nombreux enfants, vous vivez dans le confort, vous ne manquez de rien. Que dire de<br />
votre santé ? C’est la plus grande de vos richesses. Puisque vous avez tout, pourquoi<br />
continuez-vous à prier ce Dieu ? »<br />
A cela, Chandubai répondit « Monsieur, je n’adresse pas mon adoration à Dieu pour avoir<br />
la santé, le confort, les richesses matérielles, de l’or, des objets ou des véhicules. Non,<br />
non, non ! J’ai déjà tout cela. Pourquoi devrais-je désirer ce que je possède ? Je ne<br />
manque pas d’intelligence à ce point. Je demande à Dieu ce que je n’ai pas. » « Bien, dit<br />
l’homme d’affaires, vous possédez tout, n’est-ce pas. Pourquoi sentez-vous le besoin<br />
d’invoquer Dieu si longtemps ? » Chandubai Patel répondit « Cher monsieur, je ne<br />
connais pas la joie, or la joie est présente en Dieu ! Je prie Dieu de m’accorder cette joie.<br />
Je vis dans le confort et dans l’aisance, mais je n’ai pas de sérénité mentale. Dieu seul est<br />
la source de cette Paix intérieure. Donc je n’ai ni joie ni paix et je prie afin de recevoir la<br />
grâce de la joie et de la paix. »<br />
A ces paroles, l’homme d’affaires réfléchit et se dit « Tiens ! Je pensais qu’un homme si<br />
important priait pour avoir encore plus de confort et plus d’argent. Non, ce n’est pas vrai<br />
! Mon intelligence est vraiment médiocre. »<br />
279
Pourquoi l’homme devrait-il prier Dieu ? Il devrait prier pour recevoir de Dieu ce qu’il<br />
n’a pas. L’homme possède tout, il peut réaliser n’importe quoi, tout objectif est à sa<br />
portée. Toutefois, la Joie et la Paix sont en Dieu seulement et l’on ne peut les réaliser à<br />
n’importe quelles conditions. Priez donc Dieu seulement pour les recevoir. L’homme<br />
d’affaire comprit cette vérité.<br />
Chandubai Patel était un dévot fervent. Il se rendait fréquemment à Shirdi et chaque fois<br />
qu’il venait, il avait l’habitude de distribuer à manger aux pauvres. Que pensait-il à ce<br />
propos ? Il disait « <strong>Baba</strong>, je ne donne pas de nourriture à des gens, je la donne à Vous<br />
seul ! »<br />
Easwara Sarva Bhûtanâm<br />
Dieu demeure en tous les êtres vivants.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
« Vous êtes en tous les êtres vivants, n’est-ce pas ! Donc donner aux autres équivaut à<br />
donner à Vous-même. »<br />
Il appelait même quelques chiens à lui et leur donnait à manger. Ces êtres ne sont pas de<br />
simples chiens ; leur forme est celle de chiens, mais ils sont réellement Dieu.<br />
Malheureusement, tous les gens du monde voient par la vision extérieure ; ils appellent<br />
ces êtres « dog » - chien, mais ceux qui comprennent la nature de l’Atma les appellent<br />
« God » - Dieu ; les uns épellent le mot dans un sens et les autres l’épellent dans le sens<br />
opposé ! Les uns sont attachés à la forme et les autres au fond ; la forme est illusion,<br />
tandis que le fond est Liberté. Pour atteindre cette Liberté, Chandubai Patel développait<br />
la conviction que Dieu demeure dans tous les êtres.<br />
Nana était lui aussi un grand dévot. Il avait lui aussi beaucoup d’ardeur dans sa dévotion.<br />
<strong>Baba</strong> était pour lui comme son souffle de vie. Mais que faire ? Il avait encore des<br />
responsabilités à assumer dans la vie du monde. <strong>Baba</strong> lui avait d’ailleurs dit « Continue à<br />
accomplir ton devoir ». Après quelques temps, la belle-fille de Nana se trouva enceinte ;<br />
(au terme de sa grossesse) elle souffrit énormément des peines de l’accouchement. Nana<br />
pria <strong>Baba</strong> ; toutefois les prières ne servirent à rien.<br />
Vibhishana (frère de Râvana et démon converti à Râma) contemplait le nom de Râma<br />
pendant vingt-quatre heures par jour, disant « Râm, Râm, Râm, Râm, Râm … » Râma lui<br />
était si cher ! Quel amour il éprouvait pour Râma !<br />
Hanuman fit à Vibhishana la remarque suivante « Sîta appartient à Râma, n’est-ce pas !<br />
Bien qu’elle soit restée ici à Lanka pendant dix longs mois, lui as-tu rendu visite une<br />
seule fois ? As-tu pris part à l’entreprise de Râma (pour libérer Sîta) ? Pauvre fou ! Il ne<br />
suffit pas de contempler le Nom Divin ; il faut que ton service à Dieu soit à la hauteur de<br />
ta contemplation » Dès lors, Vibhishana courut en chantant « Râm, Râm, Râm Râm ! »<br />
jusqu’à la rive de l’océan, pour participer à la mission de Râma.<br />
280
C’est d’une façon semblable que Nana se souvenait constamment du Nom Divin. Mais<br />
que faire ? Bien qu’il pensa sérieusement à quitter sa famille pour s’installer à Shirdi, il<br />
n’y avait dans sa maison aucun autre homme (à qui laisser les responsabilités de la<br />
famille). Il dit « <strong>Baba</strong>, Vous êtes notre unique refuge, Vous êtes notre protecteur en toute<br />
circonstance. »<br />
Aussitôt que <strong>Baba</strong> eut entendu cette invocation, un homme distingué arriva à Shirdi. Il<br />
s’appelait Shyam. <strong>Baba</strong> appela Shyam et lui dit « Shyam vois-tu ? Prends cette vibhuti et<br />
porte-la à telle personne dans tel village près de Ahmadabad. Rends-toi dans la maison de<br />
Nana et donne cette vibhuti aux occupants de la maison ». Shyam répondit « Où cela ? Il<br />
faudra bien une journée et demie pour arriver en ce lieu ! » Mais <strong>Baba</strong> répéta son ordre<br />
« Vas-y !»<br />
Lorsque Shyam sortit de l’Ashram, une tonga – charrette légère, tirée par un cheval –<br />
stationnait juste en face ; Il prit place dans la tonga. Le cocher dit « Je dois aller à<br />
Ahmadabad ! » Shyam l’accompagna et se rendit immédiatement dans la maison de<br />
Nana. A peu près aucun temps n’était passé, tout se déroula en quelques instants.<br />
Lorsqu’ils arrivèrent à destination et descendirent de la charrette, Nana sortit de sa<br />
maison et dit « Cher ami, qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? » Shyam répondit<br />
« Monsieur, <strong>Baba</strong> m’a envoyé ici. Je m’appelle Shyam » Nana s’exclama « Oh, <strong>Baba</strong><br />
vous a envoyé ! Qu-a-t-Il dit ? » Shyam lui répondit « Voyez ceci » et il montra la vibhuti<br />
à donner à la belle-fille de Nana.<br />
Nana prit la Vibhuti, la mélangea à de l’eau et l’administra à sa belle-fille. En quelques<br />
minutes l’accouchement fut complété. Lorsqu’il sortit de la chambre, la Tonga et Shyam<br />
avaient disparu. Nana les chercha dans toute la ville, mais il ne put voir la Tonga nulle<br />
part. Shyam aussi était invisible.<br />
Tout cela était la Mâya que <strong>Baba</strong> créait (applaudissements). Dans le théâtre de <strong>Baba</strong>, il<br />
n’y avait aucune scène sans Sa participation directe. Il est le meilleur acteur de toutes les<br />
pièces (applaudissements). Ainsi, <strong>Baba</strong> vint Lui-même, interpréta tous les rôles et puis<br />
disparut.<br />
A la suite de cela, ils attribuèrent au nouveau-né le nom de <strong>Baba</strong>.<br />
<strong>Baba</strong> faisait expérimenter tant de prodiges de ce type à tous Ses fidèles.<br />
Un jour, alors que Kasturi et Swami étaient assis dans l’appartement de l’étage, Swami<br />
quitta Son corps. Kasturi attendit. Il y avait dans la chambre Kasturi, Lokanatham et<br />
Surayya, les chers hommes ! Ce trio avait l’habitude de venir s’asseoir dans Ma chambre<br />
jusqu’à la nuit, au moment où Je me couchais. Ils étaient d’ardents fidèles, les chers<br />
petits ! Ils avaient tous les trois une foi totale et absolue.<br />
Ils se faisaient des signes les uns aux autres ; ils versaient des larmes « Que se passe-t-il ?<br />
<strong>Baba</strong> a quitté Son corps tout-à-coup, comme ça ! » Lokanatham tomba aux Pieds de<br />
Swami en sanglotant, il pleurait sans interruption. Kasturi comprenait dans une certaine<br />
281
mesure et dit aux autres « Ne pleurez pas. Nous devrions être heureux de ce qui se passe.<br />
Quelqu’un aura lancé un appel désespéré à Swami et Swami s’est précipité à son secours<br />
pour essuyer ses larmes. » Il parla ainsi et leur donna du courage.<br />
Après deux heures, Je revins dans Mon corps ; Kasturi dit « Oh ! Swami, nous ne voulons<br />
pas Vous empêcher de protéger les fidèles. Aussi, êtes-Vous libre d’aller n’importe où<br />
pour leur porter Votre secours. Quel droit aurais-je de Vous refuser de protéger d’ardents<br />
dévots ? Allez à leur secours, mais ne quittez pas Votre corps. Vous avez le pouvoir<br />
d’aller auprès d’eux et de les voir, tout en restant ici, n’est-ce pas vrai ? »<br />
Ce jour-là, Kasturi, Surayya et Lokanatham obtinrent une promesse de Ma part : Je<br />
quitterais Mon corps, mais Je ferais en sorte que la vitalité reste en lui. Tout en étant ici,<br />
Je Me rendrais là où il est nécessaire de Me rendre, Je ferais pleinement Mon travail et<br />
reviendrais. Je leur donnai Ma parole. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui, si Je vais en<br />
quelque lieu, Je quitte Mon corps, mais en même temps la vie reste en ce corps physique.<br />
(applaudissements)<br />
Il y a encore d’autres exemples extraordinaires. De nombreux événements mystérieux<br />
sont en train de se dérouler.<br />
Les histoires de Vishnu sont mystérieuses, étonnantes et miraculeuses.<br />
(Poème Telugu)<br />
Tout cela est historique. Toutefois il est impossible de raconter cette histoire, même si on<br />
le voulait.<br />
L’Atma sacré réside en tout un chacun. Il est semblable au sucre dans du sirop. Tout être<br />
humain possède un esprit comme du sirop et le sucre de la Divinité est mélangé à lui. En<br />
effet, les Védas déclarent :<br />
Raso Vai Sah<br />
Dieu est l’essence de toute chose.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Dieu est en tous les êtres vivants sous la forme de la Rasa – essence, suc. Privé de cette<br />
Rasa, l’homme devient Nîrasa – faible.<br />
Ainsi, puisque la Divinité réside en tout être humain, il n’y a aucune nécessité d’appeler<br />
une autre personne à notre secours ou de recevoir l’aide de quelqu’un d’autre que Lui.<br />
Toutefois, si certaines personnes n’ont pas foi en Dieu, elles appellent les autres à leur<br />
secours. Il est tout à fait inutile d’aider de telles personnes. Ce serait comme décorer un<br />
cadavre. A quoi servirait-il de faire cela ? Absolument à rien.<br />
Donc il faudrait au moins que la personne à aider ait un minimum de foi, et cette foi<br />
devrait être sacrée et inébranlable. A cette condition, on peut faire n’importe quoi pour<br />
elle.<br />
282
Savritri, qui ramena à la vie son époux défunt, n’appartient-elle pas à cette Terre sacrée<br />
de Bharat ? Chandramati, qui éteignit les flammes d’un feu de forêt, par le pouvoir de la<br />
Vérité, n’est-elle pas née en Bharat ? Sîta, qui passa dans un feu dévorant sans une<br />
brûlure, n’est-elle pas née en Bharat ? Damayanti, qui réduisit en cendres un chasseur<br />
mal intention, par le pouvoir de sa chasteté, n’était-elle pas née en Bharat ?<br />
C’est grâce à de telles femmes chastes et déterminées que Bharat a jouit de la réputation<br />
d’être Terre d’abondance, de prospérité et de riches moissons. N’est-elle pas le<br />
Précepteur de toutes les nations ?<br />
(Poème Telugu)<br />
Le pays de Bharat occupait habituellement une position qui en faisait l’Instructeur de tous<br />
les pays. (Applaudissements). Nés en ce pays de Bharat, élevés en lui et vivant en lui, si<br />
les gens ne comprennent pas la plus petite parcelle de la culture de Bharat, quel est<br />
l’avantage de déclarer qu’ils sont « Bharathyas » - ressortissants de Bharat, Indiens ? Les<br />
Bharatiyas d’aujourd’hui portent le nom et le vêtement des Bharathyas, mais dans la vie<br />
du monde extérieur, ils ne se comportent même pas comme des oiseaux, mais plutôt<br />
comme des animaux. Comment réalisera-t-on Dieu par un comportement de la sorte ?<br />
Toutes les attitudes des hommes d’aujourd’hui sont pires que celles des animaux, et<br />
même pires que celles des démons !<br />
Dans son allocution, Srinivasan a mentionné le nom d’un démon. De quel démon s’agitil<br />
? Mahishâsura Mardini. Srinivasan a dit que ce jour était consacré à la Déesse qui tua le<br />
démon. En fait Mahishâsura n’était pas un démon. En effet, ce nom vient de Manishi –<br />
l’homme, asura - démon – Mardini – qui tue. L’homme est un démon, cet être humain est<br />
devenu un véritable démon. Donc les aspects démoniaques de l’homme doivent être<br />
détruits et la Divinité devrait être développée dans toute la mesure du possible. C’est cela<br />
que signifie Mahishâsura Mardini.<br />
A mesure que le temps passe, nous devrions aussi rectifier le sens de certains mots.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Le point de prime importance ici, c’est que vous ne saisissez pas le caractère fortement<br />
sacré de toute l’histoire de notre Bharat. Si vous ne comprenez pas clairement, posez-Moi<br />
des questions et Je vous répondrai. Il ne faudrait pas se contenter de donner la<br />
signification générale ; Je vous donnerai aussi toute l’aide nécessaire pour comprendre.<br />
Mais on ne voit personne Me soumettre des questions. Les gens continuent à puiser dans<br />
des livres et à réciter ici leur discours appris par cœur. Même de grands intellectuels<br />
tombent dans cette erreur ; ils font de hautes études, mais à quoi leur servent-elles ? Ces<br />
personnes ne comprennent même pas la Divinité en eux-mêmes.<br />
Etre « humain », c’est comprendre sa Divinité innée et se conduire en conséquence.<br />
Eloignez de votre humanité l’aspect démoniaque et animal. Développez votre Divinité et<br />
votre sainteté. Pour cela, l’Amour est essentiel.<br />
Swami termine Son discours par un Bhajan « Prema Mudita Manase Kaho … »<br />
283
LES CINQ ÉLÉMENTS SACRÉS<br />
Dasara (6)<br />
25 octobre 2001<br />
(Swami chante)<br />
Le cœur de ceux qui sont capables<br />
de rester souriants et sans crainte,<br />
lorsque leurs projets contemplés vont à la ruine,<br />
symbolise pleinement l’axiome védique :<br />
Raso Vai Saha – Dieu est l’essence de toute chose.<br />
(Poème Telugu)<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
La plupart des gens déclarent que Dieu seul crée, maintient en vie, protège et détruit toute<br />
chose en ce monde mobile et immobile. Toutefois, sous quelle forme Dieu crée-t-Il tout<br />
cela ? Sous quelle forme protège-t-Il et détruit-Il ce monde ?<br />
Cet univers entier est constitué des cinq éléments, qui sont les expressions de Dieu. Sans<br />
ces Cinq Éléments, même une tâche pas plus importante qu’un atome ne peut être<br />
exécutée en ce monde.<br />
Dieu n’a pas de nom spécifique. On ne peut pas dire qu’Il s’appelle comme ceci ou<br />
comme cela. La forme de la Divinité est l’ouïe, le toucher, la vue, le goût et l’odorat.<br />
Parmi les cinq éléments (dont les cinq sens sont l’expression), le premier est la Terre.<br />
Toutes les puissances présentes en cette Terre sont innées dans toute la Création. Il ne<br />
suffit pas de considérer simplement cette Terre comme une forme physique. Sur elle il y a<br />
des montagnes imposantes et majestueuses, des forêts, des collines, des océans, des<br />
fleuves et des villages. De plus la Terre est très lourde à cause de plusieurs autres<br />
conditions. Toutes les montagnes, les rivières et les arbres trouvent refuge sur cette Terre.<br />
Les savants ont prouvé que la Terre tourne sur son axe. Ainsi, elle tourne, n’est-ce pas !<br />
Si la Terre tourne, les montagnes qui reposent sur elle ne devraient-elles pas tourner<br />
également ? Les rivières aussi devraient tourner, n’est-ce pas ! Et l’océan, les forêts et<br />
tout le reste ne devraient-ils pas tourner avec elle ? Et bien, ils ne tournent absolument<br />
pas ! Cette Terre a la capacité de rendre toute chose stable. Sous un train en marche, il y a<br />
des rails immobiles ; si ces rails se mouvaient avec le train, qu’en serait-il des passagers ?<br />
Ils penseraient « Eh ! Les rails bougent ! » et ils n’arriveraient en aucun lieu.<br />
284
Donc la Déesse Terre contient en elle tous les pouvoirs. C’est d’elle que les hommes et<br />
les créatures vivantes reçoivent tout ce qui leur est nécessaire pour vivre. Toutes les<br />
choses dont l’homme a besoin, il les obtient de la Terre ; en vérité cette Terre est<br />
l’emblème du pouvoir de protection en faveur de tous les êtres vivants.<br />
Les hommes n’arrivent pas à comprendre cette vérité et vivent dans l’idée illusoire qu’il<br />
existe un autre pouvoir protégeant les êtres humains. Non, non ! Ce sont seulement ces<br />
cinq éléments qui protègent toute forme de vie. Cette nature possède également l’énergie<br />
fondamentale nécessaire à toutes les activités qu‘assument les humains. En effet, si la<br />
Terre restait tranquille, toutes les créatures vivantes resteraient également inertes. Donc la<br />
Terre n’est pas limitée au terrain que nous voyons de nos yeux.<br />
Depuis des billions d’années, il y a eu de grands changements dans les niveaux de l’eau,<br />
des hauts et des bas (inondations et sécheresse) qui finirent peu à peu par se définir et par<br />
se stabiliser. Dans le (lointain) passé, la Terre entière avait un niveau unique, sa surface<br />
était lisse, mais il se mit à pleuvoir sans arrêt pendant dix millions d’année. A la suite de<br />
cette abondance d’eau, des élévations et des creux apparurent. Les océans se formèrent.<br />
Avant cela, il n’existait absolument rien sur cette Terre.<br />
Le deuxième élément est l’eau. Celle-ci est présente ici, là et partout où l’on pose le<br />
regard. Nous pouvons voir les océans pleins de cette eau, les rivières et les fleuves, et<br />
notre corps lui-même est tout imprégné d’eau, qui se manifeste sous forme de<br />
transpiration dans le corps de tout être humain. L’homme ne peut pas vivre un seul<br />
instant sans cette eau. Par conséquent, l’élément eau est une énergie vitale essentielle.<br />
Le troisième élément est le feu ou chaleur. Tout le monde sait ce qu’est cette chaleur et<br />
combien elle sert à la protection de la vie. S’il n’y avait pas de chaleur dans l’être<br />
humain, notre corps n’aurait pas une température de 36°C. Ce n’est pas tout. Le système<br />
digestif de l’homme est également constitué de chaleur ou feu.<br />
De même, lorsque l’on frotte deux cailloux l’un contre l’autre, on peut constater que la<br />
roche contient du feu. La même chose advient lorsque l’on frotte longuement deux<br />
bâtonnets l’un contre l’autre dans le vent. Le feu (chaleur) surgit même dans l’océan et<br />
est alors appelé Badabâgni. L’homme attribue toutes sortes de noms à ce feu et en fait<br />
ainsi l’expérience.<br />
Le quatrième élément est l’air ou le vent. Cet air est le souffle vital de tout être vivant.<br />
Pour que les êtres humains soient en mesure de vivre, il faut qu’il y ait de l’air. Cet air est<br />
présent en tous lieux. Il n’a pas de lieu précis où exister. On trouve cet air ou vent<br />
absolument partout et d’innombrables formes de vie subsistent grâce à lui.<br />
Enfin le cinquième élément est l’espace. Il est ce qui est appelé Sabda Brahma – Dieu<br />
sous forme de son. En fait tous les autres éléments naissent de ce son. Terre, eau, feu et<br />
air émanent de l’espace ; ce sont les enfants de l’espace.<br />
285
Ainsi les cinq éléments s’unissent, interpénètrent toute chose et protègent les êtres<br />
vivants. Malheureusement, l’homme est incapable de comprendre ces cinq éléments<br />
sacrés qui maintiennent toute chose en vie. Il pense que le Dieu qui le protège réside en<br />
quelque autre lieu et possède une forme particulière. Il croit que, même si Dieu est<br />
présent partout, Il reste invisible. Les gens se mettent à décrire Dieu de toutes les façons<br />
possibles, mais ils suivent seulement leur imagination et non la Vérité.<br />
Le Bouddha se soumit à de nombreuses pratiques spirituelles pour comprendre ceci. Il<br />
parcourut tous les textes sacrés. Il eut le Darshan de plusieurs êtres nobles. Il écouta leurs<br />
enseignements. Mais son esprit restait affamé. Le Bouddha découvrit alors que les cinq<br />
éléments (manifestés par les cinq sens) sont d’importantes expressions de pouvoir et que<br />
nous devrions en comprendre la nature. Lorsqu’il fit cette recherche, le Bouddha vit toute<br />
chose en lui-même. Terre, eau, feu, air et espace étaient en lui-même. C’est la forme<br />
physique (ou grossière) de ces cinq éléments qui se convertit en forme subtile et circule<br />
librement en tout être vivant.<br />
L’espace fut appelé Atma. Il est dit :<br />
Akasam Gaganam Sûnyam<br />
(L’Atma) est espace, ciel (ou atmosphère, paradis) et vide.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
L’Atma est totalement dépourvu de forme. Le Bouddha fit de nombreuses tentatives pour<br />
obtenir le Darshan – vision sacrée – de l’Atma. Mais où se trouve cet Atma ? Il fit un<br />
examen très attentif par sa vision intérieure. L’Atma était vu comme une forme<br />
rayonnante ; cette radiance est pur feu.<br />
Donc nous devrions toujours contempler cette Divinité qui a la forme du Feu. Ceci est<br />
également appelé Jyoti Swarupa – l’expression de la Lumière – et les Écritures nous<br />
enseignent qu’elle est Prajnâna Brahma – Dieu en tant que Sagesse suprême.<br />
Tandis que le Bouddha parcourait le pays, il remarqua que dans le monde, on pouvait<br />
voir certaines différences entre les êtres vivants, à cause de la variété des aspects<br />
physiques, mondains et séculiers. Il nota que les gens se critiquaient, s’exaltaient, se<br />
respectaient ou s’humiliaient mutuellement.<br />
Comme tout cela se passait en face de lui, Il pensa en ce sens. Il s’interrogea « Qui<br />
réprimande ? Qui reçoit la réprimande ? Qui accomplit un acte d’adoration et qui est le<br />
bénéficiaire de cet acte ? Qui humilie et qui subit l’humiliation ? »<br />
En poursuivant son enquête de cette façon, Il reconnut une seule chose en tous les êtres.<br />
Comme les hommes raisonnent en fragmentant les choses en catégories, ils donnent lieu à<br />
divers types de différences et alimentent des sentiments négatifs tels que la haine, la<br />
jalousie et la violence.<br />
En fait, en cette Création, les différences n’existent absolument pas.<br />
286
Ekatma Sarva Bhutantaratma<br />
L’Atma unique est présent en tous les êtres.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
En ce monde, il existe un pouvoir unique. Même le savant Einstein affirma cela. Les<br />
objets n’ont pas de forme, les êtres vivants n’ont pas de forme, aucune forme en tant que<br />
telle ; mais l’univers est l’expression d’une Puissance. Certains sons émanèrent d’elle et<br />
les formes appropriées aux sons furent créées.<br />
Donc il n’existe qu’une Puissance unique et c’est la puissance de l’Atma. Un seul et<br />
unique Atma existe dans la personne qui blâme et en celle qui est l’objet de blâmes, en<br />
celle qui adore et en celle qui est l’objet de l’adoration. Aucune colère ne peut s’éveiller<br />
dans le cœur de celui qui comprend la vérité de cet Atma unique, pas plus que la haine.<br />
Ainsi, le Bouddha enquêta profondément et enseigna des méthodes pour éloigner de nous<br />
les défauts et les vices.<br />
Qui est lié à qui ? Ce corps seulement est sujet à changements. Les différences n’existent<br />
qu’en rapport au corps et au mental, mais l’Atma est Un. Le sens des différences et les<br />
sentiments de colère, de tristesse, de jalousie, d’exhibitionnisme naissent chez ceux qui<br />
sont dans la conscience du corps. C’est pourquoi le Bouddha conseilla d’abandonner<br />
cette perception du corps.<br />
Le bouddha était né dans une famille de grands rois. Il était futur roi. Alors, pour quelle<br />
raison se mit-il à mendier ? Il ne manquait certainement de rien, non, non, non, non ! Il<br />
n’avait absolument aucune nécessité. Comme le disent les écritures :<br />
Bhikshannam Deha Rakshârtham<br />
Vastram Sîta Nivaranam<br />
La nourriture sert à conserver le corps en bonne santé ;<br />
Le vêtement sert à le protéger des rigueurs du temps.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Il est nécessaire de couvrir le corps de vêtements pour le protéger du froid. La nourriture<br />
est nécessaire pour apaiser l’appétit du corps. C’est tout ! A cet égard, il n’existe aucune<br />
différence entre riches et pauvres. Chez les uns comme chez les autres, la nature de<br />
l’Atma est unique. En vérité, celui qui blâme et celui qui est blâmé, celui qui adore et<br />
celui qui est objet d’adoration, sont une Réalité unique.<br />
Si l’on nous fait comprendre clairement cette Unicité, un sentiment Divin naîtra en nous<br />
et nous n’aurons plus aucune perception des différences.<br />
Toutes les Upanishad ont enseigné cette idée de l’Atma unique.<br />
Ekam Sat Vipra Bahuda Vadanti<br />
La Vérité est unique, mais les érudits l’expriment par une multitude de définitions.<br />
287
(Verset Sanskrit)<br />
La Vérité est unique, non multiple. Quelle serait la situation, s’il existait deux Vérités ?<br />
Ekam Sat – la Vérité est unique – Que signifie le terme Sat ? Vous avez tous entendu<br />
l’expression Sat-Chit-Ananda. Sat signifie « ce qui ne subit jamais aucun changement ».<br />
Cela est Sat. Chit signifie « conscience », la faculté qui nous permet de reconnaître Sat, la<br />
Vérité. Lorsque ces deux aspects sont unis, Ananda – la Joie suprême – naît en l’homme.<br />
Et non seulement en l’homme, mais également chez les animaux. La joie existe chez les<br />
oiseaux, il y a de la joie chez les insectes et les petits vers ; les fourmis et les moustiques<br />
sont également capables d’éprouver de la joie. Toutes les qualités que l’on voit chez les<br />
êtres humains existent aussi chez les autres êtres vivants. La seule différence est qu’ils ne<br />
connaissent pas le langage, ils ne peuvent pas dire « Oh, je suis moi aussi un être<br />
humain ! » S’il le pouvait, le chien s’approcherait de vous et vous dirait « Cher monsieur,<br />
je suis un être humain ! »<br />
Donc, même si l’Atma est unique, les langages des êtres sont différents, en vertu de leur<br />
corps. Toutefois, nous oublions le concept de l’Unicité, parce que nous nous laissons<br />
influencer par ces différents modes d’expression. Succombant à ces bhramas – illusions –<br />
nous oublions Brahma – Dieu ! Aussi devrions-nous faire l’expérience de toute chose<br />
avec un sentiment Divin. Ce qui est expérimenté dans l’illusion n’a aucune stabilité.<br />
Écartons donc de nous toute illusion.<br />
Pour nous émanciper de l’illusion, nous devrions comprendre la nature des cinq éléments.<br />
Pour celui qui reconnaît cette nature, toute chose sera Unicité. Dieu est la forme des cinq<br />
éléments, Il n’a pas de nom spécial. Les diverses Shastra – Écritures – et toutes les<br />
Upanishad déclarent :<br />
Daivam Manusha Rupena<br />
Dieu se manifeste à travers la forme de l’homme.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Les Écritures enseignent cette vérité en contemplant Dieu sous forme d’êtres humains,<br />
comme dans les Védas il est dit que Vishnu a des milliers de têtes :<br />
Sahasra Sîrsha Purushah Sahasraksha Sahasra Pâd<br />
Le Seigneur suprême a des milliers de têtes, des milliers d’yeux, des milliers de pieds.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Il est dit que Dieu a plusieurs milliers de têtes. C’est ce que l’on dit. Toutefois, cela ne<br />
veut pas dire qu’une certaine Entité possède un grand nombre de têtes ou de nombreuses<br />
mains. Toutes les personnes rassemblées ici ont tant de têtes, de mains, d’yeux, etc. Elles<br />
sont donc des expressions vivantes de la Forme Divine. Il ne s’agit pas de la forme d’une<br />
entité unique.<br />
Nous référant aux peintures de Ravi Varma, nous pensons que Dieu possède une<br />
multitude d’yeux. Ravi Varma est le peintre et Kavi Varma est le poète qui décrit la<br />
288
Divinité. L’un est « Ravi » (soleil-buddhi ) et l’autre « Kavi » (poète-lune-mental). Suite<br />
à la combinaison de ces deux aspects en lui, tous ces concepts de différences sont nés. En<br />
vérité, séparez-vous des images créées par ces Ravi et ces Kavi, séparez-vous de<br />
l’attachement au corps et développez de l’attachement pour l’Atma, alors la Vérité se<br />
dévoilera pour vous.<br />
Notre vie contient les cinq éléments. Si, parmi les cinq, un seul élément venait à<br />
manquer, le monde ne pourrait pas subsister. Tous les éléments au complet doivent être<br />
présents. Lorsqu’une personne est à court de souffle, on lui donne de l’oxygène ; de cette<br />
façon, lorsqu’un élément est manquant dans notre corps, on le substitue par des systèmes<br />
artificiels.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Pour être en mesure de comprendre la Divinité, nous devrions respecter les cinq<br />
éléments, car cela équivaut à respecter Dieu.<br />
Vous avez installé un ventilateur et il tourne. Vous avez allumé une lampe qui vous<br />
donne de la lumière. Nous devrions faire usage de cet éclairage dans la mesure de nos<br />
nécessités ; nous ne devrions pas exagérer, car ce serait gaspiller l’énergie Divine. De<br />
même pour le ventilateur, si vous l’utilisez sans raison, vous dissipez l’énergie Divine.<br />
Ainsi, considérons attentivement le fait que nous devenons mauvais en faisant un usage<br />
incontrôlé des cinq éléments. La raison principale de toutes les afflictions, des difficultés<br />
et des préoccupations réside dans le mauvais usage que l’on fait des cinq éléments. Nous<br />
devrions donc veiller à ne pas les employer n’importe comment.<br />
Toute chose est la forme de Dieu, de même que chaque seconde et chaque cellule de<br />
matière. Notre corps est composé de dizaines de cellules. Non seulement cela, nous<br />
parlons une grande variété de langages. Notre langue est couverte de trente millions de<br />
papilles gustatives. Nous sommes en mesure de prononcer un nombre indéfini de termes<br />
différents, grâce à ces papilles qui se trouvent sur la langue.<br />
Ensuite, il y a de la lumière dans nos yeux. Il y a en eux plusieurs centaines de milliers de<br />
rayons lumineux. Ainsi, la vision de Dieu est extrêmement sacrée ; on dit que Dieu a la<br />
splendeur de dizaines de millions de soleils ! Nous pouvons constater cela même dans<br />
une chose banale.<br />
La lumière brille. Si vous désirez voir cette lumière, vous ne devriez pas ouvrir tout<br />
grands vos yeux ni regarder la lumière directement. Observez-la les yeux mi-clos ; elle<br />
prendra alors la forme de nombreux rayons. Que sont ces rayons ? Ce sont les reflets de<br />
l’élément Feu. En fait, il existe les reflet-réaction-écho de chaque chose. Nous pouvons<br />
voir toute chose dans les Cinq Éléments.<br />
Comme les hommes étudient davantage aujourd’hui, il s’avère nécessaire de parler un<br />
peu plus en termes scientifiques. Mais la science d’aujourd’hui ne cherche pas à<br />
289
comprendre la dimension Divine. Les savants pensent qu’il est humiliant d’enquêter sur<br />
la nature de Dieu !<br />
Ces mêmes savants pensent que l’aimant est une chose extraordinaire ; ils considèrent les<br />
rayons solaires comme un phénomène particulier ; ils voient les rayons ignés comme un<br />
fait unique ; ils imaginent et pensent que les aimants et la force laser sont uniques. En fait<br />
toutes ces forces sont des modifications de la force d’attraction.<br />
Toutefois, un savant reconnut que ces forces ne sont pas des expressions de la<br />
multiplicité, mais proviennent de la force d’attraction. Ce savant est Newton. C’était un<br />
homme extraordinaire. Il comprit la force d’attraction contenue dans l’aimant et constata<br />
qu’elle n’existait pas seulement dans le pays où il vivait, mais qu’on pouvait la trouver en<br />
tous lieux.<br />
De sorte que la moindre force contient la Divinité ; mais cette force d’attraction n’est pas<br />
un pouvoir différent ou séparé de la Divinité. Elle n’exprime pas seulement la matière,<br />
pas seulement les êtres vivants ou les rayons lumineux, elle n’est pas séparée ou<br />
indépendante. Toutes les forces émanent d’une Puissance unique que l’on appelle Ekatma<br />
– Atma unique. Cet Atma est encore appelé Chaitanya Shakti – la puissance de la<br />
Conscience Divine. On l’appelle conscience, mais elle provient de la Conscience<br />
suprême. C’est la Conscience universelle omniprésente. Cela seul est la puissance de la<br />
Conscience Divine qui se divulgue partout.<br />
La puissance Divine qui est présente en tout lieu se limite en quelque sorte et entre dans<br />
chaque corps, comme un courant électrique passe dans les ampoules lumineuses. Lorsque<br />
cette puissance habite le corps, on l’appelle Atma. Celui-ci n’est limité par rien, mais la<br />
Puissance Divine omniprésente (qui est donc aussi au-dehors du corps) est Divya Shakti<br />
– Conscience universelle. Les termes scientifiques attribués par les savants sont des<br />
créations artificielles, ils ne correspondent pas à la juste terminologie.<br />
Dès que les savants apprennent une chose minime, ils s’imaginent tout connaître. Dans<br />
l’Infinitude de l’univers, ils ont réussi à peine à découvrir une seule particule. Ils sont tout<br />
à fait gonflés par cette petite découverte. Combien seraient-ils stupéfiés s’ils<br />
comprenaient l’Infini ! Mais les savants ne comprennent que la « science », ils ne<br />
reconnaissent que la matière et sont convaincus que « science » signifie « compréhension<br />
de la matière » !<br />
Notre Venkataraman (Vice-chancelier de l’Institut Supérieur Sri Sathya <strong>Sai</strong> de Prashanti<br />
Nilayam) fit également des recherches dans le domaine des rayons lumineux, assistant le<br />
savant C.V. Raman. Toutefois, toutes ces expériences étaient faites avec une optique<br />
limitée et ce qui est limité se modifie graduellement ; en revanche la puissance infinie,<br />
l’Énergie infinie, l’Énergie fondamentale, ne change jamais. Comment cela ?<br />
Par exemple, il y a de l’air partout ; nous ne pouvons pas voir cet air, ni le saisir entre nos<br />
mains. Mais lorsque nous apportons un ballon et soufflant en lui, l’air prend la forme du<br />
290
allon. Ce ballon se dilate en fonction de son épaisseur. Lorsqu’il devient de plus en plus<br />
fin, à un moment donné il éclate d’un seul coup : Paff !<br />
En vérité, nous imaginons l’Atma dans les êtres humains comme une puissance limitée !<br />
Ce pouvoir illimité est appelé Force de volonté ; en ce monde, c’est ainsi qu’il est<br />
nommé. La puissance transcendante qui se situe au-delà de tout, on l’appelle simplement<br />
« puissance humaine » !<br />
Puis, s’aventurant un peu plus loin, les gens parlent de libre arbitre. Ce libre arbitre n’a<br />
aucune forme. Dieu seul possède le libre arbitre et personne d’autre. Ce libre arbitre est<br />
l’apanage exclusif de Dieu. Les gens en font l’expérience sous une forme limitée et qui<br />
s’étend seulement à la décision de prolonger ses études ou de se gonfler comme un<br />
ballon. Cela aussi éclate à un moment donné.<br />
Einstein affirma que cette puissance ne subissait jamais aucune modification. La force<br />
magnétique ne change jamais ; personne ne peut la créer ni la transformer, mais elle peut<br />
être convertie en des forces diverses. Les savants expliquent ce pouvoir infini d’une façon<br />
tout à fait limitée.<br />
Einstein (1879-1955) était un grand savant en son temps. Bien qu’étant un homme de<br />
sciences, il n’avait de regard que pour Dieu et ne laissait aucune place vitale à son ego.<br />
Plusieurs Indiens allèrent lui rendre visite. Ils pensaient que, leur travail étant terminé, ils<br />
devaient rencontrer Einstein avant de revenir dans leur patrie.<br />
Lorsqu’ils virent Einstein, celui-ci les fit entrer chez lui et leur montra une chambre qui<br />
lui servait de bibliothèque. Ils y entrèrent et virent sur les rayons les Upanishad et la<br />
Bhagavad Gîta. Cet Einstein, le grand savant, considérait la Bhagavad Gîta et les<br />
Upanishad comme les bases de son existence.<br />
Les hommes de sciences actuels se pavanent tous avec un ego gigantesque, à peine sontils<br />
sortis des études universitaires. Un scientifique ne devrait avoir absolument aucun ego,<br />
car il ne dispose que d’un pouvoir vraiment très limité. Tous ses efforts sont réservés à se<br />
demander « C’est quoi ? C’est quoi ? »<br />
Tous les grands savants continuent incessamment à se poser cette question « Qu’est-ce<br />
que cela ? » Le « cela » implique que l’objet de recherche est distant de nous. « Ceci » est<br />
au contraire quelque chose de proche, mais proche de quoi ? Ce qui entre en contact avec<br />
les sens est la seule chose que la science matérialiste prenne en considération. L’objet de<br />
la science spirituelle, en revanche, est éloigné des sens.<br />
Les Écritures disent pourtant :<br />
Pûrnam adah, Pûrnam idam, Pûrnat Pûrnam udacyate<br />
Pûrnasya Pûrnam Adâya Pûrnam Evâvasisyate.<br />
Cela est plénitude, ceci est plénitude ; la plénitude émane de la plénitude.<br />
Si l’on extrait la plénitude de la plénitude, il reste toujours la plénitude.<br />
(Brhad-âranyaka Upanishad V.2.1)<br />
291
Le terme « Pûrna » signifie que la chose finit exactement à son point de départ.<br />
Nous commettons une grave erreur à propos des sciences. Nous imaginons que les<br />
hommes de sciences savent tout. En vérité, un scientifique est inférieur à un étudiant du<br />
cycle secondaire. Un élève des primaires est capable de foi et d’humilité, mais le<br />
scientifique n’a aucune de ces vertus. En quoi peut bien croire une personne qui n’a pas<br />
la foi ? Donc un être dépourvu de foi est plus faible qu’un animal. Il peut imaginer ce<br />
qu’il veut, un être de ce type n’est pas un scientifique authentique. Celui-ci devrait<br />
développer sa Prajnâna – connaissance spirituelle et sagesse – de la juste façon. Mais les<br />
hommes de sciences modernes, bien que possédant à peine une ombre de connaissance,<br />
s’imaginent tout savoir.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
La Divinité est présente dans toutes les énergies et en toute chose appartenant au domaine<br />
scientifique, à la spiritualité, à l’éthique et à toutes les spécialisations du monde. Toutes<br />
sont dépositaires de la Divinité.<br />
Pensez aux pouvoirs que l’homme a en lui. Il peut voir les différentes formes grâce à la<br />
force de l’acide qui est contenu en lui. D’où provient cet acide ? Si nous nous<br />
interrogeons à ce sujet, nous constaterons qu’il vient des fruits sûrs du tamarinier, du jus<br />
de citron, des pommes, etc. Donc l’acide entre dans notre corps par la nourriture que nous<br />
ingérons.<br />
Tout cela fait partie des pouvoirs qui existent en l’homme. Nous pensons que ce sont là<br />
des pouvoirs exceptionnels ! Si les gens nous voient manger tous les jours des légumes en<br />
saumures, ils penseront « Quoi ? Il est fou de manger ces pickles ! » Du piccalilli de<br />
citron, par exemple, accroît fortement l’acide en nous. Cet acide est une combinaison<br />
entre deux choses entrant en contact. Mais nous pensons tirer cette force de quelque<br />
chose d’autre !<br />
Tous ces pouvoirs viennent de la nourriture que nous ingérons chaque jour. Ainsi,<br />
combien d’acide y a-t-il dans le fruit du tamarinier ? Nous ne devrions pas en consommer<br />
en trop grande quantité en pensant « Allons-y gaiement, puisqu’il est disponible ! »<br />
Lorsque nous le consommons dans la juste mesure, il nous procure une grande force,<br />
mais si le jus de tamarinier est surabondant, il provoquera des aphtes.<br />
Ainsi les Upanishad décrivent des circonstances de ce type. Nous devrions vraiment les<br />
consulter avec le plus grand respect. Que sont les enseignements des Upanishad ? il est<br />
dit :<br />
Upasamipena Nakshedasye Manet Upanishat<br />
Upanishad signifie « s’asseoir près de » Dieu.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Cela veut dire que les Upanishad sont ce qui détermine la proximité de Dieu ; elles sont<br />
ce qui démontre l’approche de la Divinité. Upa, Ni, Shad. Ces trois mots forment le terme<br />
292
Upanishad. Upa signifie « proche », Ni signifie « en-bas, sous », Shad signifie<br />
« s’asseoir ». Vous prenez place en-bas et près de.<br />
Que veut dire ceci ? Qui devrait s’asseoir en-bas ? Vous ne devriez pas vous asseoir à la<br />
même hauteur que le siège du précepteur. Vous êtes parmi les disciples, donc asseyezvous<br />
avec eux en-bas. Upa – asseyez-vous près du précepteur et écoutez sereinement tout<br />
ce qu’il dit. Le précepteur parle à voix basse. Pourquoi ? Car s’il parlait à voix haute, le<br />
sens des mots changerait. Donc, asseyez-vous près de l’instructeur et écoutez<br />
humblement ses paroles. Cela est Upa-ni-shad.<br />
Chaque lettre, chaque terme, chaque phrase est porteuse d’une grande variété de<br />
significations. Comme nous ne connaissons pas ces sens aujourd’hui, lorsque nous<br />
voulons connaître un mot, nous allons dans une bibliothèque et consultons un<br />
dictionnaire. Non, non ! Ces significations profondes ne sont pas de celles que l’on trouve<br />
dans les dictionnaires, elles proviennent de l’histoire vivante.<br />
Voici un petit exemple. Une fois, le roi Krishna Deva Raya organisa un débat au sujet de<br />
toute cette question. Allasani Peddanna, Nandi Thimmanna, Ramaraja Bhushana, Tenali<br />
Ramakrishna étaient présents en qualité de Asta Diggajas – les huit érudits de la Cour<br />
royale, appelés aussi les « Huit Eléphants » qui gardent les huit points cardinaux.<br />
Peddanna posait les questions et Tikkana offrait les réponses. Ramaraja Bhushana les<br />
interprétait.<br />
Ramakrishna écoutait tranquillement. On l’appelait Tenali Ramakrishna. Pedanna posait<br />
des questions. « Qui est le meilleur parmi les érudits ici réunis ? Qui peut connaître la<br />
juste signification de ceci ? » Il posa une question à l’assemblée, afin de reconnaître qui<br />
était le meilleur érudit.<br />
Il leur demanda ceci. Que leur dit-il exactement ? « Trouvez cinq mots (syllabes)<br />
provenant de cinq langages différents. Quelle que soit leur signification, elle doit être la<br />
même dans les cinq langages. Quiconque apporte la juste réponse à cette question demain<br />
matin à 7 heures, sera récompensé à l’assemblée que j’ouvrirai.<br />
Pour Tenali Ramakrishna, retourner dans son village était hors de question, c’était trop<br />
loin. Il aurait eut des difficultés à en revenir à temps. Après y avoir réfléchi, il décida de<br />
passer la nuit sur place, dans l’habitation de son beau-frère. Le voyant arriver, le beaufrère<br />
en question prépara pour Ramakrishna un lit avec un matelas moelleux.<br />
Ramakrishna lui dit « Mon cher beau-frère, pardonne-moi. Je dois trouver une réponse<br />
pour demain matin ; si tu me prépares un lit confortable, je m’endormirai profondément.<br />
Il faut que je reste éveillé pour réfléchir. Prépare-moi plutôt une couche dans l’étable. Le<br />
beau-frère lui prépara donc un lit dans l’étable des vaches.<br />
Après quelques heures, exactement à une heure du matin, une vache donna naissance à un<br />
petit veau. Un accouchement ! Ramakrishna frappa à la porte de la maison et appela<br />
293
« beau-frère, beau-frère, beau-frère, beau-frère, beau-frère ! » De l’intérieur, le beau-frère<br />
de Ramakrishna demanda « Qu’y a-t-il, mon beau-frère ? » Ramakrishna s’écria « beaufrère,<br />
une vache est en train d’accoucher d’un veau ! Viens voir ! » L’autre demanda<br />
« Quelle vache, beau-frère ? »<br />
Ramakrishna s’assit un moment et attribua un nom à chacune des vaches « L’une est<br />
Lakshmi, l’autre Sarasvati et la dernière Parvati ». Il appela ainsi les trois vaches. Son<br />
beau-frère demanda encore « Ye Aav Ra Bava ? – quelle vache, beau-frère ? – Il émit ces<br />
cinq syllabes.<br />
A partir de ce moment-là, Ramakrishna répéta « Ye Aav Ra Bava, Ye Aav Ra Bava, Ye<br />
Aav ra Bava ! »(pour ne pas l’oublier). Sur le temps que son beau-frère arrive et<br />
l’interroge encore, c’est Ramakrishna qui demandait « Quelle vache, beau-frère ? », et<br />
pour toute réponse le beau-frère disait « Quelle vache, beau-frère ? » Le beau-frère pensa<br />
« Ramakrishna a perdu la tête à cause d’une nuit sans sommeil » et raisonnant ainsi, il se<br />
retira dans sa maison.<br />
Toutefois, Ramakrishna continua à ressasser cette idée « Ye Aav Ra Bava, Ye Aav Ra<br />
Bava » Il se leva à l’aube, prit un bain et se rendit à la Cour de Krishna Deva Raya. Le roi<br />
demanda « Qui a préparé la réponse à la question d’hier ? » Ramakrishna se leva tout seul<br />
au milieu de l’assemblé, car personne d’autre n’avait trouvé de réponse.<br />
Il fallait qu’il y ait cinq langages et chaque syllabe devait représenter un langage. Les<br />
cinq syllabes devaient avoir la même signification. Chacun pensa « Qui pourrait jamais<br />
trouver une réponse ? C’est absolument impossible ! »<br />
Ramakrishna était un dévot de Dieu. Il était de ceux qui adorent Devi – la Mère Divine.<br />
Aussi s’adressa-t-il au roi par ces mots « Majesté, grâce à mon adoration de Devi, j’ai<br />
apporté la réponse ! » Que dit-il ? Il prononça les cinq syllabes suivantes « Ye Aav Ra<br />
Bava » et ajouta « Ceci est la réponse ! » Le roi demanda « Que sont ces cinq syllabes ?<br />
Quelle est leur signification ? »<br />
Ramakrishna expliqua « Ye signifie « viens !» en Marathi (langage du Maharashtra) ;<br />
Aav signifie « viens ! » en Hindi (langage de l’Uttar Pradesh) ; Ra signifie « viens ! » en<br />
Télougou (langage de l’Andhra Pradesh) ; Ba signifie « viens ! » en Kannada (langage du<br />
Karnataka) et Va signifie « viens ! » en Tamil (langage du Tamil Nadu )<br />
(applaudissements). Ces cinq syllabes ont une signification unique ; Ye Aav Ra Ba Va,<br />
ces cinq syllabes unifient cinq langages différents. Avez-vous compris ? »<br />
On peut trouver tant de significations de ce type dans le monde ; les scientifiques ne<br />
comprennent certainement pas ces choses. Personne ne peut saisir le sens des choses par<br />
la recherche. Pour ce type d’expérimentation, il n’y a pas d’investigation possible. Aussi<br />
s’agit-il de choses qui nous viennent par la grâce de Dieu.<br />
Ramakrishna rendit un culte à Devi pendant toute la nuit. De cette façon, grâce au<br />
pouvoir Divin, il outrepassa la difficulté aussi grande fut-elle, et fut prêt à donner la<br />
294
éponse le matin suivant. C’est la raison pour laquelle Tenali Ramakrishna fut le seul (des<br />
huit) à obtenir un haut titre. Il fut aussi un grand humoriste. Les gens pensent qu’il<br />
plaisantait, mais il n’en est rien. Il comprenait et exposait la juste signification des<br />
choses. De cette façon, il intégra les langages, les mots, les sens et la joie.<br />
En somme, que signifient les cinq éléments ? Ils représentent les cinq Prânas – souffles<br />
vitaux ; ceux-ci sont présents en tout être humain : Prâna, Apana, Vyana, Udana, Samana.<br />
(L’assemblée rit et applaudit, car le traducteur Anil Kumar reste silencieux pendant cette<br />
nomenclature. Swami lui dit à mi-voix « Allons, dis-le ! » puis répète patiemment les<br />
cinq Pranas).<br />
Ces cinq souffles vitaux existent également dans l’être humain, car celui-ci ne pourrait<br />
pas vivre sans eux. Les cinq éléments sont donc similaires aux cinq Pranas. Ces Pranas<br />
existent en tous les êtres, de la fourmi jusqu’à Brahmâ. Dans les Écritures, il est fait<br />
mention de Pranopasana – invocation du Prana lors d’une inauguration. Cela signifie que<br />
lorsqu’un temple est construit, le tout premier acte consiste à adorer la Prana Shakti –<br />
l’énergie de Vie. L’autre jour, il y eut une cérémonie de ce type à Tirupati. Pour<br />
entreprendre n’importe quoi, on commence par rendre un culte d’adoration à Prana<br />
Shakti.<br />
Le Prana est à la racine de toute chose et cette force de vie seule est Shivam –<br />
auspicieuse, favorable ; sans elle il n’y a que savam – cadavre. Donc les Cinq Eléments<br />
sont similaires au Prana. Par conséquent, tout être humain doit commencer par adresser<br />
sa prière à la forme des cinq éléments.<br />
Les sons et les tonalités proviennent des cinq éléments. Il n’est pas nécessaire d’aller très<br />
loin. Pendant la séance de Bhajans, vous jouez de l’harmonium. Lorsque vous ventilez<br />
l’harmonium, il en sort un seul son, mais en appuyant vos doigts sur les touches, une<br />
variété de sons se font entendre : sa-ri-ga-ma-pa-da-ni (do-ré-mi-fa-sol-la-si) Sa, Ri, Ga,<br />
Ma, Pa, Da, Ni. L’air est le même pour toutes les notes, l’énergie de base est la même ; le<br />
Pouvoir fondamental est unique, mais de lui naissent tous les autres pouvoirs.<br />
C’est pourquoi, en son temps, Sankarâchârya entreprit de nombreuses recherches et<br />
chanta tant de Versets en sanskrit, pour décrire la nature de Dieu. Il déclara que la toute<br />
première qualification de Dieu est Sabda Brahma Mayî – Dieu en tant que puissance du<br />
Son. Le son est l’attribut le plus important, car ce son se déploie à travers l’univers entier.<br />
La deuxième qualification est Carâcara Mayî - cause du mouvement et de l’immobilité ;<br />
le son se diffuse en tout lieu et devient Vank Mayî – puissance du langage ; le son atteint<br />
notre cœur et en sort sous forme de langage. Lorsque le son sort (par notre bouche) sous<br />
forme de langage, il devient Nityananda Mayî – joie pleine et éternelle – Ensuite viennent<br />
les qualités Paratpara Mayî – Toute-puissance, Mâya Mayî – force de l’illusion – et Sri<br />
Mayî – source de toute prospérité. Shankara déclara :<br />
Nityanandan Mayî, Parâtpara Mayî,<br />
Mâya Mayî, Shri Mayî<br />
295
Béatitude permanente, Toute-puissance,<br />
Pouvoir de l’illusion, prospérité.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
D’où naquirent tous ces aspects ? De Sabda Brahma Mayî – de Dieu en tant que Son<br />
primordial. Ils émanèrent du Son. En vérité, Dieu Lui-même est l’expression du Son, qui<br />
émane de l’Espace. Donc la Divinité vint du Son.<br />
Nous parlons à présent de Brahma, Vishnu et Maheshvara (Shiva), mais personne n’a vu<br />
ces formes en aucun lieu. Elles sont simplement créées dans les tableaux de Ravi Varma,<br />
mais personne ne les a jamais vues ni ne peut les voir. Toutefois, comment ces formes<br />
ont-elles été créées ? En fait, les anciens les créèrent pour représenter le rôle de la mère,<br />
du père et du précepteur. Ils déterminèrent ainsi les trois aspects Divins de Brahma,<br />
Vishnu et Maheshavara. La Mère crée des enfants de la même façon que Brahma crée<br />
toute chose.<br />
Ensuite vient Vishnu qui est Protecteur et Père. En effet, le père doit protéger l’enfant dès<br />
sa naissance, il doit lui conférer la connaissance et assurer sa subsistance par tous les<br />
moyens. Le père est en mesure de protéger et c’est pourquoi l’aspect Vishnu lui est<br />
attribué.<br />
Enfin vient Easwara ou Maheshvara. Que signifie cet aspect Divin ? Lorsqu’un étudiant<br />
s’approchait de son maître, celui-ci l’appelait à lui et demandait « Mon enfant, que<br />
désires-tu ? Que devrais-tu connaître ? Quelle éducation devrais-tu recevoir ? » Ensuite le<br />
maître expliquait parfaitement et enseignait à l’enfant la connaissance appropriée.<br />
En vérité, Brahma, Vishnu et Maheshvara sont Mère, Père et Précepteur. Aussi les<br />
Écritures enjoignent-elles :<br />
Matru Devo Bhava – Considère ta mère comme Dieu.<br />
Pitru Devo Bhava - considère ton père comme Dieu.<br />
Acarya Devo Bhava - considère ton précepteur comme Dieu.<br />
Attithi Devo Bhava – considère ton hôte comme Dieu.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Ainsi, l’enseignant est réellement un Guru – précepteur. L’enseignant est Dieu. C’est<br />
ainsi que les anciens enseignaient la Divinité au monde, recourant à une variété de<br />
méthodes et de sentiers.<br />
Par conséquent, nous ne devrions pas agir simplement comme bon nous semble, croyant<br />
aux paroles du premier venu, car elles sont fondées sur les propres idées de l’individu.<br />
C’est « Non » pour ceux qui disent non !<br />
C’est « Oui » pour ceux qui disent oui !<br />
« Non » et « Oui » sont seulement sur nos lèvres,<br />
mais pour <strong>Sai</strong> c’est toujours « Oui, oui, oui » !<br />
(Poème Telugu)<br />
296
Le « Oui » concerne les valeurs sociales, culturelles et antiques. A ces trois types de<br />
valeurs, la Divinité dit « Oui, oui, oui ! » ; tout le reste est bloqué. Cela signifie que<br />
quiconque décrit la nature de ce monde, sa description ne peut être que fausse. En effet,<br />
tout ce dont nous faisons l’expérience par les yeux, par les oreilles ou par le mental est<br />
inconstant et sujet à changement. Quel profit pouvons-nous donc tirer de l’accumulation<br />
de connaissances qui changent et sont inconstantes ? Nous devrions plutôt avoir le<br />
Darshan – vision – de ce qui ne subit aucune modification, nous devrions nous souvenir<br />
de ce qui est permanent. Cela est Divinité. La Divinité ne change jamais. Cherchons donc<br />
à comprendre le sens de cette Divinité.<br />
Toutefois, les justes significations échappent complètement à la plupart des personnes<br />
stupides. Ces gens découvrent des significations fausses, dissimulent la vérité et se<br />
transforment en animaux. Aussi, aucun d’entre vous ne devrait-il mettre sa confiance en<br />
leurs paroles insensées ; personne ne devrait croire à des paroles mensongères de la sorte.<br />
Eloignez-vous radicalement des êtres stupides, car leur compagnie vous détériore de<br />
toutes les façons.<br />
Tyaja Durjana Samsargam – Fuis la compagnie des personnes malveillantes.<br />
Bhaja sadhu Samagamam – recherche la compagnie des sages.<br />
Kuru Punyam Ahoratram – accomplis des actes méritoires jour et nuit.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Avez-vous bien compris ce Verset ? Quelle excellence ! Tyaja Durjana Samsargam –<br />
éloigne-toi des mauvaises compagnies. Si nous insistons à fréquenter ces mauvaises<br />
personnes, nous deviendrons mauvais nous aussi, et nous risquons même d’être pires<br />
qu’elles. Ces gens sont déjà mauvais. Leur méchanceté ne regarde qu’eux-mêmes, mais<br />
vous, soyez bons. Donc,<br />
Tyaja Durjana Samsargam – Fuis la compagnie des personnes malveillantes<br />
Bhaja sadhu Samagamam – Recherche la compagnie des sages<br />
Il ne suffit pas de fuir les mauvaises compagnies, il faudrait encore rechercher la<br />
compagnie des personnes justes. Cela est Sat – être -. Comment est-il ? Il est éternel.<br />
L’autre jour, Je vous ai parlé de Sat-Chit-Ananda. Quelle est la raison principale de cette<br />
Ananda – béatitude ? Sat et Chit ensemble suscitent l’Ananda. Sans Sat – être – et sans<br />
Chit – conscience, il n’y aurait absolument aucune Ananda – béatitude.<br />
Sat est le sucre, toujours doux ; si l’on ajoute ce sucre à n’importe quel liquide et qu’on le<br />
boit, la boisson obtenue sera nécessairement sucrée. Si l’on cuisine n’importe quel met en<br />
y ajoutant ce sucre, le met sera forcément sucré. Donc, à travers toutes les modifications,<br />
le sucre reste tel qu’il est. Sat est cela.<br />
Chit est l’eau qui contient la Chaitanya – Conscience Divine. Nous avons par exemple de<br />
l’eau d’une part et du sucre d’autre part. Il ne sert à rien de les conserver séparément. Il<br />
faut unir le sucre à l’eau. Lorsque Sat et Chit sont mélangés, l’Ananda – béatitude – sera<br />
obtenue en buvant cette mixture.<br />
297
En vérité, nous devons convertir en une seule chose notre nature authentique (Divine) et<br />
notre nature physique. C’est ainsi que nous réaliserons la Divinité.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Aucun lieu n’est dépourvu de Divinité. Aucun individu n’est privé de Divinité. Celle-ci<br />
est absolument omniprésente.<br />
Ne vous demandez jamais si Dieu est en ceci et non en cela.<br />
Vishnu est présent en tout lieu ;<br />
Où que vous Le cherchiez, vous Le trouverez.<br />
(Poème Telugu)<br />
Cette idée est exprimée également dans les Védas :<br />
Sarvatah Pâni Pâdam<br />
Tat Sarvatokshi Siromukham<br />
Sarvatah Srutimalloke<br />
Sarvama Vritya Tishtati<br />
Par Ses pieds, Ses têtes, Ses bouches et Ses oreilles<br />
Présents en tous lieux,<br />
Dieu imprègne tout l’univers.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Tout est Un. Quelle soit écrite dans les Upanishad, dans le Coran, dans la Bible, dans le<br />
Grand Saheb (Écritures saintes des Sikhs), la Vérité est absolument unique. Les noms<br />
varient, mais la Vérité est une. Aussi, quelle que soit la religion, elle ne peut qu’accepter<br />
la nature des Cinq Eléments. Aucune religion, quelle qu’elle soit, ne voudra se<br />
débarrasser de l’un des Éléments.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Demain, nous décrirons en détails la Trinité de Brahma, Vishnu et Maheshvara. Pour<br />
quelle raison ? Parce que cette assemblée comprend un grand nombre de jeunes étudiants,<br />
et qu’il n’est pas possible pour les enfants de comprendre l’Unicité. Ils fragmentent<br />
spontanément l’Unicité en multiplicité. C’est très mal, car il n’en est pas ainsi. La<br />
multiplicité devrait être unifiée et devenir Unicité. Le caractère réel de l’Unicité apparaît<br />
lorsque la multiplicité se fonde en une Unité.<br />
A présent, l’Unité nous est nécessaire. Comme il n’y a pas d’unité entre les hommes, elle<br />
a complètement disparu de nos cœurs et à sa place s’est implantée l’inimitié. Or, si<br />
l’inimitié jaillit de notre cœur, que deviendra notre existence ? On ne peut plus même<br />
parler de cœur, mais plutôt d’une grenouille dans un rocher.<br />
Dieu demeure en toute chose et observe.<br />
Nés au sein de la roche, des êtres vivants appellent.<br />
Qui a créé la nourriture en ce lieu ?<br />
(Poème Kannada)<br />
298
Le poète du Karnataka, Purandara Das, exprima en langue Kannada « Qui fournit les<br />
aliments aux grenouilles nées dans un rocher ? »<br />
Qui construit une clôture et arrose un arbre<br />
né à la cime d’une colline ?<br />
(Poème Kannada)<br />
Qui construit une protection, verse de l’eau et donne de l’engrais à un arbre qui prend<br />
racine à la pointe d’un rocher, au sommet d’une colline ? Ce ne peut être que Dieu ! En<br />
effet, même si quelqu’un prenait l’initiative de planter un bel arbre en ce lieu, dans une<br />
terre bien travaillée, et qu’il l’arrosait régulièrement, l’arbre ne survivrait pas.<br />
Nés au sein de la roche, des êtres vivants appellent.<br />
Qui a créé la nourriture en ce lieu ?<br />
(Poème Kannada)<br />
Aussitôt que deux passages se forment dans une pierre, une grenouille s’y enfile. Où<br />
trouve-t-elle à manger ? Lorsque la roche se fend et que les parts se séparent l’une de<br />
l’autre, la grenouille sort de son repaire. En vérité, Dieu seul pourvoit à toutes les<br />
nécessités des êtres vivants, en tout lieu. Il n’existe pour Lui aucune différence entre un<br />
être et un autre. La Divinité ne tient compte d’aucune différence. Les « différences » sont<br />
une maladie née avec le genre humain ; c’est une vilaine maladie que les hommes<br />
couvent en eux.<br />
Quoi que l’on dise, l’homme répond « Non » avec un esprit de contradiction. Son mental<br />
dit « Non », sans avoir même le droit de dire « Oui ». C’est une grave maladie et elle est<br />
incurable chez ceux qui la contractent. On peut trouver un remède au cancer, mais aucun<br />
remède n’est efficace pour guérir de ce scepticisme. Ainsi, l’homme est en train de se<br />
tuer lui-même très rapidement.<br />
En somme, la vie humaine est sacrée, elle est Divine et pleine de bénédiction. Pourquoi<br />
vous lamentez-vous et gaspillez de cette façon une vie humaine aussi bénie ? On ne voit<br />
autour de soi que des visages larmoyants. N’est-il pas possible de voir un visage<br />
radieux ? Quel karma est cela ? Quel destin néfaste ? Quelle malchance ? Non, ce n’est<br />
pas bien ! On ne devrait voir en tout lieu que des gens heureux. Souriez. Cette attitude<br />
seulement a la Divinité pour fondement. En quoi consiste la félicité ?<br />
La félicité est union avec Dieu<br />
Vous vous sentez tristes parce que vous n’êtes pas unis à votre Divinité. Ne vous laissez<br />
pas emporter par ce type de sentiment. Soyez toujours joyeux. Cette félicité est la voie<br />
royale vers la Divinité. Laissez que n’importe quelle circonstance vienne et disparaisse.<br />
Faites-lui vos adieux. En revanche, accueillez toujours chaleureusement la joie qui vient à<br />
vous. Vous devriez toujours lui réserver la place d’honneur. En vérité, il est essentiel que<br />
les étudiants comprennent ce sentier et se conduisent en conséquence. L’âge qu’ils ont à<br />
présent est très important.<br />
299
Partez de bonne heure<br />
Conduisez lentement<br />
Arrivez sains et saufs à destination<br />
A votre âge, il faut faire un gros effort en direction de la spiritualité. Après cela, vous<br />
pourrez gagner de l’argent. Écoutez les conseils de vos parents, faites l’expérience de<br />
n’importe quel sentier, mais assurez-vous de vous forger une détermination claire au sujet<br />
de Dieu. Celui qui possède ce type de détermination spirituelle est vraiment fortuné.<br />
Que manquait-il au Bouddha ? Il était fils de roi et pouvait disposer de n’importe quoi.<br />
Mais ne renonça-t-il pas à tout ?<br />
Que manquait-il à Râma ? Tout était parfait, mais Râma n’avait de goût pour aucun<br />
confort du monde. Lorsque Kausalya préparait des mets que Râma aimait, Il avait<br />
l’habitude d’appeler Lakshmana, Bharata et Satrughna pour qu’ils les mangent en sa<br />
compagnie. Il n’éprouvait aucune satisfaction à manger ces mets tout seul. Si l’on<br />
observait Râma, on le voyait se gratter le front d’un air pensif et détaché ou bien faire des<br />
gestes de la main, et Il mettait ainsi en acte l’un ou l’autre de ses jeux théâtraux.<br />
Le sage Vishista fut consulté et les parents de Râma lui demandèrent « Pour quelle raison<br />
Râma agit-Il ainsi ? » Vashista resta un moment en méditation et vit (par la vision<br />
Divine). Il déclara « Tous ces gestes sont l’expression de sa Divinité. Il parle avec des<br />
êtres vivants (invisibles) ; Il se détache de son corps et accroît son attachement à l’Atma.<br />
Ceci est justement un signe de la Divinité. »<br />
Comme les choses se déroulaient ainsi, Visvamitra s’approcha du roi et lui demanda<br />
d’emporter Râma avec lui (pour tuer les démons qui troublaient le Yajna de Visvamitra).<br />
Râma était parfaitement prêt. Comment cela ? En fait, Il n’attendait que cette occasion.<br />
Comme Visvamitra souhaitait prendre Râma avec lui, Celui-ci accompagna le sage dans<br />
la forêt. Il ne prêta aucune attention aux objections que son père opposait à son départ.<br />
Dasaratha s’exclama « Oh mon Dieu ! Ce n’est encore qu’un enfant ! Il n’a jamais vu<br />
aucun démon. Il pourrait en être effrayé s’il les voyait ! » Il argumenta de cette façon.<br />
Râma lui dit « Je n’ai absolument aucune crainte » A son tour, Visvamitra rassura le roi<br />
« Dasaratha, vous pensez que Râma est un simple enfant, mais Il n’est pas un garçon<br />
ordinaire, non, Il n’est pas un garçon, Il est le Brahman, Dieu. Laissez-Le venir avec<br />
moi »<br />
Lorsqu’ils arrivèrent sur les rives du fleuve Sarayu, Visvamitra, qui donnait tant<br />
d’enseignements de tout type, dit « Râma, viens ici. Tu n’as jamais vu un démon. Des<br />
démons sont sur le point de faire leur apparition. Tu pourrais avoir peur en les voyant. Je<br />
veux t’initier à certains mantras. » C’était pure illusion ! Visvamitra avait vanté à<br />
Dasaratha les grands pouvoirs de Râma, mais la Maya vint lui voiler la conscience. Il dit<br />
qu’il allait donner à Râma une initiation à des Mantra et il le fit. Il Lui enseigna les<br />
Mantra nommés Bala et Atibala. La raison de cet enseignement est à rechercher dans le<br />
fait que Râma devait adopter une détermination et faire le vœu de protéger le Yajna.<br />
300
Toutefois, après avoir fait le vœu de protéger le Yagna, qui préparerait pour eux de la<br />
nourriture et les servirait ? Il n’y avait avec eux aucun cuisinier ; il n’y avait ni salle à<br />
manger ni salon. Toutes ces choses, ils les improvisèrent.<br />
Ensuite Visvamitra dit « Râma, ne pense pas que je Te crois incapable d’accomplir cette<br />
mission. Je ne T’ai pas enseigné ces Mantra dans l’idée que Tu pourrais être effrayé en<br />
voyant des démons. Je Te les ai enseignés pour mettre fin à Ta faim, à Ta soif et à Ton<br />
sommeil. Si Tu dis « Bala ! » la faim disparaîtra, et disant « Atibala », Tu chasseras le<br />
sommeil. Nous ne pouvons maintenir en vigueur notre détermination à protéger le Yajna<br />
qu’à condition de n’avoir ni faim ni sommeil.<br />
En vérité, Visvamitra enseigna ces deux Mantra à Râma, afin qu’Il puisse vivre sans<br />
manger et sans dormir. La volonté Divine se manifeste de cette façon, se fondant sur<br />
certaines raisons en regard de chaque personne.<br />
Étudiants et étudiantes !<br />
Jayamma a dit « Swami se rend dans tous les Etats de l’Inde, mais Il ne vient pas à<br />
Anantapur qui est situé tout près, à une distance d’à peine à 75 km de Puttaparthi » Je<br />
n’ai pas de préférence pour un lieu ou pour un autre, Je ne me dis jamais « Il faut que<br />
J’aille là et pas ici ! » En toute chose, le facteur temps est essentiel ; ainsi Je vais en<br />
certains lieux, lorsque le temps est venu d’y aller.<br />
Dans le passé, J’avais l’habitude de visiter Anantapur toutes les semaines ; Je partais d’ici<br />
le dimanche matin, Je passais là toute la journée du dimanche et en revenais le lundi<br />
matin. Mais depuis lors, beaucoup de changements sont intervenus. Quelle en est la<br />
raison ? C’est à cause des circonstances, d’un peu d’influence humaine et de l’intérêt des<br />
dévots.<br />
Comme les foules viennent ici, si Je me rends là-bas, tous les dévots me suivront jusque<br />
là. Si Je pars en voiture, une centaine de voitures rouleront à Ma suite. Allez-vous<br />
procurer de la nourriture à tous ces gens ? Pas de problème pour ce qui Me regarde, Je<br />
peux rester sans manger, mais les fidèles devraient être nourris, n’est-ce pas ? S’ils<br />
souffrent, Swami souffre aussi ; Je suis un reflet de cette réaction.<br />
En vérité, Je ne vais pas à Anantapur pour plusieurs raisons de ce type. Il n’y a aucune<br />
possibilité de séjourner en ce lieu. Il y a des chambres où loger, mais ce n’est pas juste de<br />
le faire. Je suis un être humain idéal (applaudissements), Je possède un pouvoir idéal ; Je<br />
suis homme exemplaire et béatitude parfaite.<br />
Dans le collège d’Anantapur, il y a seulement des jeunes filles. Comment puis-Je me<br />
rendre en ce lieu et rester seul avec elles ? Il faudrait bien enseigner certaines choses au<br />
monde, n’est-ce pas ! Pour cette raison, Je ne vais pas à Anantapur. Lorsque professeurs<br />
et étudiantes viennent ici, Je leur parle avec joie. Nous devrions donc comprendre la<br />
situation et nous conduire en accord avec les conventions du monde.<br />
301
Pourtant, les pauvres petites, elles se sentent très tristes et demandent continuellement<br />
« Swami, venez au moins un matin et restez jusqu’au soir » Je viendrai, Je viendrai, Je<br />
viendrai ! Je n’ai jamais dit que Je ne viendrais plus. Ceci fait partie de Ma nature. Je<br />
viendrai, Je viendrai, Je viendrai !<br />
Soyez heureux, heureux, heureux. Si quelqu’un Me dit, « Swami, j’ai des maux<br />
d’estomac » Je lui réponds « Très heureux ! » Si un autre Me dit « Swami, hier mon<br />
enfant est mort » Je réponds « Très heureux ! » Ils Me disent « Mon père est mort » et Je<br />
réponds « Très heureux » Je suis heureux, heureux, heureux en toute circonstance. C’est<br />
un mot qui jaillit continuellement sur Mes lèvres. Heureux, heureux, heureux ! Je suis<br />
toujours heureux et c’est pourquoi toutes les paroles qui arrivent jusqu’à Moi sont des<br />
paroles de bonheur.<br />
En vérité, personne ne peut comprendre Mes paroles. Un jour, une femme vint ici et,<br />
assise dans les files du Darshan, elle pleurait en disant « Swami, mon mari est mort ! » En<br />
ces années-là, il n’y avait pas cette véranda. Il n’y avait qu’une terrasse d’une largeur de<br />
deux mètres. De cette terrasse, Je vis la femme et dis « Qu’y a-t-il, madame ? Pourquoi<br />
pleurez-vous ? » Elle sanglota « Mon mari est mort, Swami ! » Je lui dis (Swami rit en<br />
parlant) « Oh ! Très heureux ! » Elle se mit en colère « Pourquoi êtes-vous aussi joyeux<br />
que mon mari soit mort ? » Je lui répondis « Je suis toujours heureux, c’est pourquoi cette<br />
circonstance Me rend également heureux. »<br />
Donc, Je suis toujours heureux. La Béatitude est Ma forme. Rire est dans Ma nature. J’ai<br />
toujours un sourire aux lèvres. Je ne suis jamais affligé.<br />
(Swami chante)<br />
Love is My form<br />
Truth is My breath<br />
Bliss is My food<br />
My life is My message<br />
Expansion is My life<br />
No season for Love<br />
No reason for Love<br />
No birth, no death.<br />
Ma forme est Amour<br />
Mon souffle de vie est Vérité<br />
Ma nourriture est Béatitude.<br />
Ma vie est Mon message,<br />
Ma vie est expansion.<br />
Il n’y a pour l’Amour ni saison ni raison,<br />
Ni naissance ni mort.<br />
Cela est Ma nature. Je ne perdrai jamais cette nature, où que J’aille. Je suis toujours<br />
heureux.<br />
Remarquant Ma joie, plusieurs personnes se posent des questions. « Chaque fois que l’on<br />
observe <strong>Sai</strong> <strong>Baba</strong>, on Le voit heureux ! Il a pourtant tant de responsabilités. Il a construit<br />
302
de grands hôpitaux, de grands instituts d’éducation et des universités, mais Il ne semble<br />
jamais préoccupé le moins du monde. »<br />
Pourquoi se préoccuper ? Pourquoi craindre ? Ce qui doit arriver arrivera nécessairement.<br />
Les choses adviennent en rapport à la volonté de Dieu. Je n’ai jamais aucune<br />
préoccupation, Je n’en ai jamais eue dans le passé et n’en aurai jamais à l’avenir. En<br />
vérité, Je suis toujours dans la Joie.<br />
Voici un petit exemple. Si quelqu’un se sent mal, Je fais tout ce que Je peux pour me<br />
sentir triste lorsque Je Me trouve auprès de lui. Je pense devoir au moins manifester de la<br />
tristesse. Mais J’ai beau m’y exercer, cela ne vient pas ! (rires) Comment pourrais-Je<br />
montrer de la tristesse ? Aussitôt que Je demande « Madame, comment allez-vous ? » un<br />
sourire illumine Mon visage.<br />
Je ne peux en aucun cas comprendre tous ces artifices. Tout en Moi est naturel, naturel et<br />
seulement naturel. Je suis toujours naturellement heureux.<br />
J’ai besoin de tant d’argent. Il faut encore entreprendre tant de travaux et dépenser tant de<br />
millions de roupies. Et pourtant, Je ne me préoccupe absolument de rien. Pourquoi le<br />
devrais-Je ? Si les choses font partie de Mon plan, ce qui doit être réalisé sera réalisé.<br />
Elles ne le seront pas si des préoccupations s’insèrent à leur sujet.<br />
Souvenez-vous, J'ai expliqué tant de choses dans le discours de Krishnâstami ; J’ai dit<br />
que J’avais prévu le maintien de toutes les institutions. Nous avons construit les hôpitaux.<br />
Aussi longtemps que ce corps est en vie, il n’y aura aucun problème de maintien des<br />
hôpitaux. Mais qui en prendra soin après ? Il faudrait créer un Trust responsable de cela.<br />
Il faudrait établir des normes stables pour la gestion de ces institutions.<br />
Pensant ainsi, J’ai compté qu’il faudrait 3 milliards de roupies pour l’hôpital de<br />
Puttaparthi, 3 milliards de roupies pour l’hôpital de Bangalore et quelques milliards de<br />
roupies également pour les Instituts, placés en compte à terme. Comme Je l’ai pensé …<br />
(Swami reprend après une brève pose) Si dans le monde d’aujourd’hui quelqu’un doit<br />
donner un centime, il verse toutes les larmes de son corps en le donnant.<br />
Actuellement tant de « Swamis » et de « Matajis » circulent de pays en pays comme des<br />
mendiants pour obtenir des fonds. Chaque fois que leurs entrées diminuent, ils achètent<br />
un billet d’avion et se rendent à l’étranger. Par cette façon de faire, ils ne sont pas «<br />
biggers » – plus importants – mais « beggars » mendiants !<br />
Je n’agis ainsi en aucun cas. Il y a tant de personnes différentes assemblées ici ; leur ai-Je<br />
jamais demandé la moindre chose jusqu’à présent ? Ceux qui demandent ainsi ne sont pas<br />
Dieu (applaudissements). Donc tout arrive sans que Je demande quoi que ce soit.<br />
Dans ces circonstances, comme Je le pensais, les 8 milliards de roupies devant servir à<br />
maintenir toutes les institutions en vie sont arrivées ! D’où sont-ils venus ? Allez<br />
demander aux employés de la banque, pourquoi le demandez-vous à Moi ? Ils pourront<br />
vous donner la réponse. Je ne Me laisse pas impliquer dans ces choses compliquées.<br />
Pourquoi ? Parce que Je n’ai absolument aucun désir. En vérité, je n’ai qu’un seul désir :<br />
303
Sarve Jana Sukhino Bhavantu<br />
Que tous les êtres vivants de tous les mondes soient heureux !<br />
(Verset sanskrit)<br />
Tout le monde devrait être heureux sous tous les aspects (applaudissements)<br />
Loka Samasta Sukhino Bhavantu<br />
Puisse le monde entier être heureux<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Je n’ai jamais le moindre désir d’une chose ou d’une autre. La tristesse vient à ceux qui<br />
ont des désirs. Les préoccupations assaillent ceux qui nourrissent des désirs. Quant à Moi,<br />
Je n’ai ni désir ni préoccupation et Je suis donc toujours heureux. Si Je pense « Ceci<br />
devrait arriver, la chose arrive immédiatement ! » Pourquoi donc se préoccuper ?<br />
Swami termine Son discours par un bhajan, « Hari Bhajana Bina Sukha Shanti Nahi »<br />
(Prashanti Nilayam, <strong>Sai</strong> Kulwant Hall)<br />
304
L’HOMME À LA FIN DU KALI YUGA<br />
Dasara (7)<br />
Vijaya Dasami.<br />
26 octobre 2001<br />
(Swami chante)<br />
Quelle est la fleur préférée d’Easwara ?<br />
Que faudrait-il faire pour observer les dispositions du Yajna ?<br />
Le renoncement ou contrôle des sens est ce que Easwara préfère.<br />
Il considère la vertu de Patience comme étant gage de Paix.<br />
Le message ici transmis est Vérité concrète.<br />
(Poème Telugu)<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Dans le courant du Krita Yuga – âge d’or - et du Treta Yuga – âge d’argent, les<br />
Maharishis célébraient en leur temps des Yajna – rituels sacrificiels - de plusieurs façons.<br />
Dans le courant du Dwapara Yuga – âge de bronze, le sage Vishvamitra accomplit<br />
également un Yajna. Des démons physiques, du monde et appartenant à la Terre furent<br />
anéantis et le Yajna put être achevé. Tous les vices, les mauvais sentiments et les formes<br />
hideuses furent dissous, après quoi le Yajna put finalement être conclu par le chant de<br />
Shanti, Shanti, Shanti – paix, paix, paix !<br />
Samâpti – parachèvement. Le Yajna arrive aujourd’hui à sa phase conclusive. Nous<br />
devrions essayer de comprendre le sens profond de ce septième et dernier jour du Yajna.<br />
Nous assistons en tant d’occasions au déclin des sens, au sentier pervers que prennent les<br />
sens et à leur agitation en tout être humain. Toutefois, toutes ces choses sont seulement<br />
créées, externes, séculières et ne constituent en fait qu’une caractéristique de Prakriti –<br />
Nature.<br />
Donc, quel est le sens profond de ce Yajna ? Dieu ne se lasse pas d’enseigner la nature<br />
des sentiers Pravritti – extérieur – et Nivritti – intérieur. En Pravritti naissent toutes les<br />
mauvaises tendances, les habitudes négatives et les sentiments pervers. En revanche, les<br />
caractéristiques de Nivritti sont Vérité, Amour, Patience et Sympathie et émanent du<br />
cœur. Ces vertus qui jaillissent du cœur sont toutes permanentes. En Pravritti les<br />
mauvaises tendances viennent de la tête et n’apportent que des troubles sans fin.<br />
En faveur de qui ces mauvaises tendances devraient-elles être sacrifiées ? Il est dit « A<br />
Dieu ! ». Que signifie la parole « Dieu » ? Quelle est la signification de Bhagavan – Dieu<br />
305
? Bha-Ga-Van. Bha signifie « celui qui diffuse la lumière », « celui qui donne la<br />
splendeur », « celui qui est la cause du rayonnement » et encore « celui qui accroît la<br />
lumière ». Tout ceci correspond au sens profond de la syllabe Bha.<br />
Ga signifie « la nature qui la diffuse ». Qui diffuse quoi ? « Qui diffuse la lumière, le<br />
rayonnement et la splendeur ».<br />
Van est « celui qui a la capacité de le faire », c’est Dieu. Il est nécessaire de reconnaître<br />
que Bhagavan signifie « Celui qui a la capacité de diffuser la lumière ».<br />
En vérité, la lumière qui est en nous est vraiment resplendissante. Il est dit :<br />
Tamaso ma Jyotir Gamaya<br />
Conduis-moi de l’obscurité à la lumière.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Ceci se réfère à l’acte d’arracher l’obscurité qui voile la lumière, de la rejeter et de rendre<br />
cette lumière plus éblouissante, enseignant ainsi la paix suprême. Une nature<br />
resplendissante de ce type est essentielle pour tout être humain.<br />
Tout ce qui relève de Pravritti se rapporte aux sens externes, c’est-à-dire que les choses<br />
passent en premier lieu par les sens. Toutefois, il existe une différence entre les sens (tels<br />
que nous les employons) et le pouvoir des Bhutas – éléments - extériorisés par les sens.<br />
C’est pourquoi ces éléments équivalent à Dieu. On les appelle les « cinq éléments ».<br />
Le premier des cinq éléments est la Terre, appelée Bhu Devi - Déesse Terre ; le deuxième<br />
est l’Eau appelé Ganga Devi – Déesse Gange ; le troisième est le Feu, on l’appelle Agni<br />
Deva – Dieu du Feu ; le quatrième est l’Air qui est appelé Vayu Deva – Dieu du Vent et<br />
le cinquième est l’Espace, appelé Sabda Brahma – Dieu sous forme de son.<br />
Ainsi, les anciens attribuèrent à ces éléments des noms Divins et les insérèrent parmi les<br />
autres noms réservés à Dieu. Qui est Dieu ? Il est réellement les Cinq Eléments et ceux-ci<br />
demeurent dans tous les êtres vivants. Ces Eléments sont répandus en tous lieux, ils<br />
circulent en toutes les régions et sont égaux chez les êtres de tous les pays.<br />
Sarvatah Pâni Pâdam<br />
Tat Sarvatokshi Siromukham<br />
Sarvatah Srutimalloke<br />
Sarvama Vritya Tishtati<br />
Par Ses pieds, Ses têtes, Ses bouches et Ses oreilles présents en tous lieux,<br />
Dieu imprègne tout l’univers.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Les cinq éléments ne tiennent absolument aucun compte des différences de pays, de<br />
temps et de lieu. Ils sont diffusés en tous pays. Ni les nations ni les individus ne peuvent<br />
en nier l’existence. Aucun savant ne peut isoler un élément des quatre autres. Ces<br />
306
éléments sont la vie même en tout individu. Les Bharathyas (Indiens) leur adressaient<br />
leurs prières et leur donnaient les noms de Prana, Apâna, Vyana, Udana et Samana. Tous<br />
ces éléments ou Pranas sont des expressions de Dieu.<br />
Toutefois, comme les anciens pensaient que les gens ordinaires ne seraient pas capables<br />
de comprendre de la juste façon ces expressions Divines, ils créèrent quelques formes de<br />
Dieu afin qu’à travers elles, ces gens prient et adorent Dieu, et en obtiennent de la joie.<br />
Les cinq éléments sont totalement dépourvus de toute faute, mais certaines déformations<br />
peuvent advenir dans leur expression. Ces erreurs sont une caractéristique exclusive de<br />
Pravritti - extériorité. Toute formation intellectuelle venant de notre cerveau et toutes les<br />
notions que nous apprenons, constituent l’éducation de type Pravritti. Tout ce que les<br />
yeux voient, ce que les oreilles entendent et dont le mental fait l’expérience, appartient<br />
aux Cinq Eléments et sont caractéristiques de Pravritti.<br />
En revanche, Nivritti – sentier intérieur - est caractérisé par l’absence d’attribut et de<br />
forme. Ceci est décrit en ces termes :<br />
Nirgunam – Sans attribut<br />
Niranjanam – Pur<br />
Sanâtanam – Éternel<br />
Niketanam – Refuge ultime<br />
Nitya – Permanent<br />
Suddha – Sans souillure<br />
Buddha – Conscient<br />
Mukta – Libre<br />
Nirmala svarupinam – Expression de la sacralité.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Ce qui relève de Nivritti est permanent. Accroissez en vous des qualités permanentes de<br />
ce type et rejetez les caractéristiques transitoires, non-permanentes et évanescentes de<br />
Pravritti. C’est ainsi que vous obtiendrez la paix du mental.<br />
Qu’est-ce qu’un homme ? C’est la combinaison de trois aspects : Corps, mental et Atma.<br />
Le corps agit, le mental enquête et l’Atma est le Témoin. En vérité, notre corps est<br />
indispensable pour accomplir n’importe quelle action, c’est lui qui agit. Notre mental<br />
détermine ce qui est bon et ce qui est mauvais, et notre Atma est le Témoin de toute<br />
chose. L’Atma est permanent. C’est le mental qui enquête ; le corps met en pratique. La<br />
forme de ces trois aspects constitue un homme.<br />
Par conséquent, au sujet de cet être humain, les Écritures disent « Lorsque le corps et le<br />
mental s’unissent à l’Atma, l’être humain est total et parachevé. » Par contre, lorsque le<br />
mental et l’Atma sont considérés comme secondaires et que le corps seul vit l’expérience,<br />
il s’agit d’une nature animale. Et encore, lorsque corps et mental se joignent, écartant<br />
d’eux l’Atma, il s’agit d’une nature démoniaque. Mais si l’on néglige le corps et le<br />
mental et que l’on vit uniquement selon l’Atma, il s’agit de la Divinité.<br />
307
« Divinité » signifie que l’on est en relation avec l’Atma. Nous devrions développer de<br />
l’attachement seulement pour l’Atma. Comme nous avons consolidé notre attachement à<br />
notre corps, nous renforçons notre nature animale ; lorsque notre mental est mis en<br />
relation avec le corps, nous donnons libre cours à notre nature démoniaque. En perdant<br />
tout intérêt pour notre corps et pour notre mental, et ne conservant de relation qu’avec<br />
l’Atma, nous nous attachons à cet Atma. Cette relation à l’Atma est resplendissante.<br />
Aussi, devrions-nous mettre à profit ces trois aspects de notre être et entreprendre de<br />
bonnes pratiques. Il faut que nous en fassions un usage approprié, selon le temps,<br />
l’action, la raison et le devoir. Nous ne devrions pas utiliser notre mental n’importe<br />
comment en pensant « Oh, puisqu’il existe, allons-y ! » Il y a certaines limites à<br />
respecter.<br />
Le mental a la faculté de s’interroger « Que faudrait-il faire ? Que convient-il de<br />
faire ? Qu’est-ce qui est mal ? » Après cette investigation, il nous faut mettre en pratique<br />
ce que nous savons être juste. On dit que celui qui ne met pas en pratique ce qui est bon,<br />
tout en le connaissant, a une nature démoniaque. Un mental de ce type est incapable de<br />
discernement. Il ne fait aucune distinction entre bien et mal. Le corps physique est son<br />
unique centre d’intérêt. Il vit dans l’attachement au corps et expérimente toutes les<br />
activités qui sont relatives au corps. En soi, le mental ne fait aucune distinction, il ne<br />
connaît pas les hauts et les bas et ne voit pas la différence entre le bien et le mal. Par<br />
conséquent, on dit que si quelqu’un se limite aux expériences physiques relatives au<br />
corps, il est de nature animale. Si vous agissez comme il vous plait, beaucoup d’adultes<br />
vous diront également « Que signifie cette attitude ? Es-tu un animal ? »<br />
Si un homme obéit exclusivement à son mental, les gens de son entourage le<br />
considéreront comme un démon. D’où naît cette nature démoniaque ? Ce type de<br />
personne oublie les exigences de son corps, néglige complètement son Atma et suit<br />
uniquement la nature de son mental. En vérité, le mental n’enseigne ni le bien ni le mal ;<br />
son enquête sur le bon et le mauvais est limitée et n’a lieu qu’en cas de quelque rapport<br />
avec le corps physique. Donc ce mental crée naturellement, sans se préoccuper des<br />
choses (mais en suivant seulement sa propre fantaisie).<br />
La personne qui progresse en s’attachant fermement à l’Atma et en oubliant son mental et<br />
son corps physique, a une nature Divine. Les êtres humains doivent donc fournir le juste<br />
effort pour réaliser cette Divinité. On peut bien sûr vivre dans un corps et avoir un mental<br />
actif, mais il faut que le corps soit utilisé pour le travail, et le mental pour la recherche. Il<br />
faut que celui-ci réfléchisse sur le bien et le mal ; ce qui est reconnu comme bien par le<br />
fruit de cette réflexion, doit être mis en pratique.<br />
En vérité, des actions subtiles de ce type sont prévues dans la nature humaine. C’est Dieu<br />
qui fait apparaître le rayonnement et qui donne la brillance (à l’humanité).<br />
Le mental est la faculté d’enquêter et de développer de l’attachement pour l’Atma. Cet<br />
attachement à l’Atma est oublié aujourd’hui. Les êtres humains passent toute leur<br />
308
existence dans l’attachement à leur corps. En quoi consiste ce corps ? Ce corps est<br />
constitué des cinq éléments, mais il n’est pas permanent.<br />
Le corps est semblable à une bulle d’eau.<br />
Le mental est un singe fou.<br />
N’obéis ni à ton corps ni à ton mental.<br />
Obéis à ta conscience.<br />
C’est cela que signifie « Obéis à l’Atma ». Par cette obéissance à l’Atma, vous verrez<br />
clairement le juste sentier. Bon ! Il n’est pas faux de faire dans une certaine mesure<br />
l’expérience des trois aspects ; les actions accomplies par notre corps peuvent être<br />
expérimentées à la lumière de l’Atma et grâce aux enseignements du mental. C’est ce que<br />
l’on appelle les Dharmas de la vie du monde. Bien que l’on appelle cela « Dharma » il y a<br />
pour ce terme des significations diverses. Quel est le Dharma du Cœur spirituel ? C’est la<br />
Conscience intégrée et constante. Mais les dharmas relatifs au corps physique et à la<br />
faculté mentale sont des Dharmas séculiers ou mondains ; ils suivent exclusivement la<br />
ligne de Pravritti et n’ont aucun rapport avec le sentier Nivritti, encore qu’il soit possible<br />
de faire l’expérience combinée de Pravritti et Nivritti à travers une intégration des trois<br />
aspects de l’être (corps, mental et Atma).<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Avant tout, il faudrait développer correctement ces trois aspects qui constituent un être<br />
humain. Le corps doit servir à exécuter des tâches. Il est toutefois nécessaire de se<br />
demander quelles actions entreprendre, quand, pour quelle raison et quelle en sera la<br />
conséquence. Sachez la signification de tout cela par les questions : quand ? où ? quoi ?<br />
pourquoi ? comment ? Informez-vous au sujet de l’action en vous posant ces cinq<br />
questions, avant d’entreprendre une action au moyen de votre corps. Dès lors votre corps<br />
ne fera rien d’erroné. Ce corps nous a été donné pour accomplir le Dharma propre au<br />
corps, qui est en fait le but de Pravritti.<br />
Sarîrammadhyam Khalu Dharma Sadhakam<br />
Le corps est le moyen par lequel on accomplit des actes Dharmiques.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
De quel type de Dharma s’agit-il ? Du Dharma qui concerne la vie du monde. Dieu nous<br />
a donné un corps pour que nous puissions réaliser les actes Dharmiques de Pravritti – de<br />
la vie extérieure. Sarîrammadhyam Khalu Dharma Sadhakam - Le corps est le moyen par<br />
lequel on accomplit des actes dharmiques.<br />
(Verset Sanskrit.)<br />
Maintenant, pourquoi avons-nous reçu un mental ? Le mental nous a été donné pour<br />
discerner entre ce qui est permanent et ce qui est transitoire, pour distinguer entre bon et<br />
mauvais. Ainsi, par quel moyen cette enquête s’avère-t-elle possible ? Le mental exerce<br />
son pouvoir de discernement sur la base des enseignements de l’Atma. Il se situe entre les<br />
deux, d’un côté l’Atma et de l’autre le corps. Aussi le juste sentier du mental consiste-t-il<br />
à obéir à l’Atma et à pratiquer le Dharma du corps physique.<br />
309
Actuellement, les gens écartent de leur chemin le Dharma de l’Atma. Ils font un grand<br />
cas de leur corps et pensent que leur Dharma est celui du corps, c’est-à-dire Pravritti.<br />
Ainsi, comme le corps et le mental sont joints, l’homme devient démoniaque. Tout ce qui<br />
se passe à présent dans le monde vient des actions démoniaques qui suivent librement<br />
leur cours. L’homme n’applique en aucun cas sa faculté de discernement. En ces<br />
circonstances, quand obtiendra-t-il la sagesse ? Nous obtiendrons la sagesse lorsque nous<br />
aurons fait l’expérience de l’attachement authentique à l’Atma.<br />
Advaita Darshanam Jnânam<br />
La connaissance spirituelle est vision de la Non-Dualité.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Nous ne devrions obéir qu’à l’Atma ; il ne devrait exister aucune touche avec le corps ni<br />
avec le mental. Le Dharma naturel exige que l’on agisse dans l’unité de corps, de mental<br />
et de l’Atma. C’est pourquoi la Bhagavad Gîta dit :<br />
Karman Yeva Adhikaraste<br />
Toi seul as le droit d’accomplir l’action.<br />
(Bhagavad Gita)<br />
Vous devriez avoir le pouvoir d’accomplir des actions. Quel type d’actions ?<br />
Certainement pas celles relatives à Pavritti, mais celles qui concernent le sentier Nivritti.<br />
Ou plus exactement, il faudrait suivre aussi Pravritti, mais avec un attachement ferme à<br />
l’Atma. Vous avez certains devoirs et certaines responsabilités à assumer dans le monde.<br />
Il ne servirait à rien, pour les assumer, d’avoir exclusivement de l’attachement envers<br />
l’Atma. Les Dharmas du corps et ceux du mental doivent être pratiqués à l’aide de<br />
l’Atma.<br />
Si vous poursuivez la pratique sincère des Dharmas du corps, votre mental y trouvera de<br />
la sérénité. Or, lorsque le mental est satisfait et serein, l’Atma se manifeste. Ces trois<br />
aspects sont présents à la fois dans une seule forme. Ils ne suivent pas des chemins<br />
séparés.<br />
En vérité, quels que soient les Dharmas du corps accomplis par l’homme d’aujourd’hui,<br />
celui-ci devrait se demander « Ces choses sont-elles bonnes ou mauvaises ? Défendentelles<br />
ou non l’honneur de ma famille ? Mes actes sont-ils ou non honorables pour ma<br />
nature humaine ? En société, mériterais-je ou non le nom d’ « être humain » ?<br />
Donc, d’une part, il y a la société. Nous devons nous interroger sur la nature des trois<br />
aspects : la transformation individuelle, la transformation sociale et la transformation<br />
spirituelle. Le changement au niveau individuel vient en tout premier lieu. Il faut que<br />
nous observions attentivement tous nos défauts et toutes nos mauvaises habitudes, et que<br />
nous nous en débarrassions.<br />
A cet effet, il existe certaines méthodes. Ce corps agit de diverses façons, par exemple il<br />
dit des mensonges, il adopte un comportement opposé au Dharma ou commet des larcins.<br />
Ce n’est pas tout, il peut faire également souffrir d’autres créatures vivantes. Le sentier<br />
310
Pravritti, en relation avec le corps, peut mener à commettre des actes de ce type. Nous<br />
devons changer radicalement tout cela.<br />
Ensuite, nous avons à suivre le Dharma de la vie sociale. Qu’entend-on par Dharma en<br />
société ? Tous les actes comme boire, manger, adopter certains comportements,<br />
développer des désirs excessifs dans la vie de famille, etc., sont des actes Pravritti et sont<br />
relatifs au monde. Ce n’est pas tout. Les jeux de hasard sont également une<br />
caractéristique d’un esprit Pravritti. Un mental de la sorte est embourbé dans un sentier<br />
erroné, à cause de ces passe-temps.<br />
Après avoir réalisé la transformation individuelle, nous pouvons apporter une<br />
transformation complète à la société ; et après que la société a été transformée, la<br />
conduite spirituelle progresse tout à fait aisément. La transformation individuelle est donc<br />
de première importance. La transformation sociale est relativement sacrée, mais le<br />
changement spirituel est totalement sacré.<br />
En vérité, ceci est appelé S-A-I. Que représente la lettre S ? Elle signale la transformation<br />
Spirituelle. Quelle est la transformation sociale ? A, qui veut dire « changement dans la<br />
vie Associative ». Enfin, I représente la transformation Individuelle. Donc ces trois<br />
niveaux de transformation sont contenus dans le nom SAI (applaudissements).<br />
Une conversion spirituelle est essentielle dans la vie de tout être humain. Si cette<br />
transformation a lieu en nous-mêmes, nous amènerons facilement un changement dans la<br />
vie associative ; actuellement, il est très difficile pour nous d’apporter le moindre<br />
changement dans cette société. La vie sociale est très confuse et privée de direction. Il<br />
n’existe plus pour elle aucune borne ni aucune frontière. La société évolue au hasard et<br />
comme il lui plait ; il n’y a plus en elle de discernement entre ce qui est bon et ce qui est<br />
mauvais.<br />
Dans une situation de la sorte, il est très difficile de suivre la société. Ainsi, en ce qui<br />
concerne les dharmas de la société, les gens s’y conforment, mais ils commettent<br />
facilement des erreurs en obéissant à ces Dharmas.<br />
Toutefois, si la transformation spirituelle est réalisée en tout premier lieu, elle entrera<br />
naturellement aussi dans la vie sociale.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Aujourd’hui le pays est en proie à d’immenses difficultés et le monde lui-même devient<br />
une poudrière. En tout lieu les gens sont pris de panique. La peur s’infiltre dans tout ce<br />
que l’on fait et dans tout ce que l’on dit ; les gens ont même peur de dire la vérité. Par<br />
conséquent, dans une situation de ce type, la spiritualité est absolument essentielle.<br />
Comme on manque de confiance en son Soi, on poursuit des sentiers de rupture et de<br />
ruine. L’homme peut être célèbre, très cultivé et riche, cela ne l’empêche pas d’emprunter<br />
le sentier de l’erreur ; son nom est sans doute important, mais son comportement est<br />
misérable. Donc veillons à nous forger une bonne réputation par la droiture de notre<br />
311
conduite. Rien n’est plus important que la conduite, car c’est en fait votre comportement<br />
qui moule votre nature.<br />
En somme, il n’est pas nécessaire que vous abandonniez ce Pravritti – le monde<br />
extérieur, mais il faut le vivre, dans toute la mesure du possible, de la juste façon. Faites<br />
ce qui satisfait votre conscience et votre Atma. Sans la satisfaction de l’Atma, quoi que<br />
vous fassiez, vous n’arriverez pas au succès.<br />
En ce qui concerne l’aspect extérieur ou physique de l’existence, dans le Krita Yuga, le<br />
Treta Yuga et Dwapara Yuga, il était possible de compter les péchés d’une personne sur<br />
les doigts d’une seule main. En ce Kali Yuga, au contraire, les péchés sont illimités et il<br />
est absolument impossible de les compter. On ne commet qu’erreurs à chaque instant ;<br />
ces erreurs sont entrées dans chacune de nos cellules, en chaque atome de notre corps.<br />
Comment pouvons-nous anéantir cette nature pécheresse ?<br />
En vérité, même Krishna déclara « Arjuna, tu es sur le point de t’engager dans la bataille.<br />
Toutefois, Je ne te parle pas d’une guerre ordinaire. La situation s’aggrave de plus en<br />
plus. Mais le succès que tu peux remporter en cette guerre (physique) ne constitue pas la<br />
juste victoire.<br />
Arjuna, lève-toi ! Le destin est implacable.<br />
La justice vaincra. L’égoïsme sera anéanti.<br />
N’est-ce pas cela le Dharma du Yuga ?<br />
Si tu M’obéis, tu verras le sort d’un père aux cent fils (les Kauravas)<br />
dont pas un seul ne restera en vie pour accomplir ses rites funéraires.<br />
N’est-ce pas là un bien triste sort ?<br />
(Poème Telugu)<br />
Il ne se contenta pas de dire cela, mais ajouta :<br />
A présent, pour la paix du monde, la pluie de flèches est inévitable<br />
(Poème Telugu)<br />
Tu n’arriveras pas à grand chose en gagnant une bataille par quelques flèches et un<br />
combat. La pluie de flèches est inévitable. Il faut que tombe une averse de flèches.<br />
Les flammes qui avaient embrasé le toit entreront dans la maison.<br />
(Poème Telugu)<br />
D’un côté se range Shakuni et de l’autre Karna ; l’un et l’autre préférèrent le sentier de la<br />
perdition. Karna ne choisit pas le bon sentier, même s’il savait la vérité. Il connaissait<br />
parfaitement la Vérité et le Dharma.<br />
En dépit de toute la Vérité et du Dharma (dont il est conscient)<br />
l’homme n’abandonne pas ses habitudes mesquines.<br />
Qu’arriva-t-il en fin de compte à Karna, qui était si vaillant ?<br />
Ecoute ces paroles, ô brave fils de Bharat !<br />
312
(Poème Telugu)<br />
Karna avait mérité le nom de Dâna Karna – Karna le charitable – mais en dépit de ses<br />
qualités, par quelle expérience termina-t-il son existence ?<br />
Les Pandavas bénéficiaient de la grâce Divine, ils n’obéissaient qu’à l’ordre Divin, à<br />
l’exclusion de tout le reste. Krishna alla négocier avec les Kauravas au sujet de la guerre<br />
imminente. A son retour, Nakula et Sahadeva (deux frères Pandavas) se jetèrent à ses<br />
pieds. Ils adoraient Krishna et prenaient refuge en Lui comme de jeunes enfants. Ils Lui<br />
demandèrent « Krishna, que s’est-il passé au cours de tes colloques avec les Kauravas ? »<br />
Krishna répondit « Mes chers amis, ils ont accepté la guerre ».<br />
Nakula et Sahadeva dirent « Krishna, Tu es allé chez eux pour traiter pacifiquement et Tu<br />
en es revenu sain et sauf. Ceci est déjà extraordinaire. Nous étions effrayés de ce que ces<br />
êtres malveillants auraient pu faire à notre Krishna. Mais Il est revenu chez nous sain et<br />
sauf. C’est déjà une grâce inouïe à nos yeux. » Ils savourèrent une grande joie.<br />
Ce n’est pas tout. Arjuna avait commis quelques erreurs. Avant que Krishna ne se rende<br />
chez les Kauravas pour négocier, Arjuna avait déclaré « Nous n’avons aucun besoin de<br />
négociations. Dis-leur simplement que nous sommes prêts à entrer en guerre. » Ils<br />
entrèrent effectivement en guerre. A ce moment-là, Arjuna vit tous ses parents, ses<br />
proches, ses amis, ses précepteurs et ses disciples (alignés dans les rangs de l’ennemi).<br />
Son mental éprouva de l’attachement pour eux ; cet attachement concernait le corps<br />
physique. En raison de cet attachement aux corps, Arjuna se sentit déprimé. Il dit :<br />
Krishna, comment supporter de tuer ces parents proches,<br />
ces amis et ces fils de précepteurs ? Mes yeux sortent des orbites.<br />
Sans perdre une seconde, tourne le char et rentrons chez nous !<br />
(Poème Telugu)<br />
Krishna devint furieux. Il dit « Lorsque Je me suis rendu auprès des Kauravas pour<br />
négocier, tu M’as provoqué en déclarant que tu étais prêt à faire la guerre. Tu as dis<br />
« Venez, soyez prêts à entrer en guerre ! Gopala, ne perds pas Ton temps ainsi, dis aux<br />
Kauravas de s’apprêter pour la bataille. » Le même Arjuna qui déclarait cela auparavant,<br />
dit à présent « Sans perdre un instant, tourne le char et rentrons chez nous ! » Mais quelle<br />
espèce de gens sont les Kauravas ? Ce sont des insectes venimeux, leur venin est<br />
dissimulé dans du nectar. Quelle folie de traiter avec des personnes de ce type ! Je suis<br />
allé négocier dans ton seul intérêt, car pour Ma part Je ne voulais pas y aller ».<br />
Peut-on créer du nectar à partir d’un poison mortel ?<br />
Pourquoi jeter des fleurs de jasmin sur une forêt en flammes ?<br />
Pourquoi donner des conseils précieux à des gens obstinés ?<br />
O homme vertueux ! Pourquoi ces paroles de négociation ?<br />
Pourquoi verser du nectar sur du poison mortel ?<br />
(Poème Telugu)<br />
Peut-on faire sortir du nectar d’un venin mortel ?<br />
313
Pourquoi jeter des fleurs de jasmin sur une forêt en flammes ?<br />
Pourquoi donner des conseils précieux à des gens obstinés ?<br />
(Poème Telugu)<br />
Rien n’aurait suffit. Krishna avait beau donner tous les bons conseils qu’Il voulait. Aussi<br />
déclara-t-Il : A présent, une averse de flèches est inévitable pour assurer la paix du<br />
monde.<br />
(Poème Telugu)<br />
A quoi devait servir cette averse de flèches ? Lorsqu’un incendie fait rage, on peut faire<br />
venir tous les camions de pompiers à disposition et le feu peut être contrôlé dans une<br />
certaine mesure, mais il n’existe aucun camion de pompier pour éteindre le feu (de la<br />
haine) qui fait rage sauvagement en tous lieux. Tout effort devient inutile.<br />
Une averse de flèches est inévitable pour assurer la paix du monde.<br />
(Poème Telugu)<br />
Krishna déclara « A présent, la pluie de flèche s’avère inévitable. A quoi servira-t-elle ?<br />
A rétablir la paix dans le monde. Pour celle-ci, même une guerre peut être nécessaire. Il<br />
faudrait se décider à la faire et cesser de répéter « Nous voulons la paix, nous voulons la<br />
paix ! » sans passer concrètement à l’attaque pour l’obtenir ».<br />
Pour quelle raison la guerre devrait-elle être engagée ? Le fait est que les attitudes<br />
perverses se sont imposées, la nature malveillante s’est développée et la bonté s’en trouve<br />
voilée. On ne voit plus nulle part aucune bonté. L’homme bon d’aujourd’hui se<br />
transformera demain en sujet malveillant. Les amis d’aujourd’hui deviendront demain<br />
des ennemis jurés. « Ainsi, dit Krishna, dans une situation de ce type, l’averse de flèches<br />
ne peut plus être évitée, dans l’intérêt de la paix mondiale. »<br />
Donc à présent, nous devrions souhaiter le bien-être de tous les pays sacrés. Toutefois, la<br />
pluie de flèches ne peut plus être évitée dans certaines directions. Dans quelques<br />
directions, la méchanceté a dépassé toute limite et s’est sensiblement accrue. Le Dharma<br />
et la justice ont été annulés. Ceux qui adhèrent à la Vérité ne rencontrent que des<br />
problèmes. Krishna déclara que dans une situation de ce type, l’averse de flèches<br />
s’avérait inévitable.<br />
Dans ces circonstances, Arjuna fut envoyé à la guerre. Avant lui, son épouse Subhadra<br />
(sœur de Krishna) avait envoyé au combat leur fils Abhimanyu. Elle dit « Oh mon Dieu !<br />
Les cinq fils de ma sœur Draupadi ont été tués. Asvatthama a coupé la gorge aux cinq fils<br />
des Pandavas. Il ne reste qu’un seul fils, Abhimanyu. Que puis-je faire pour le protéger ?<br />
Abhimanyu dit à sa mère « Mère ! Mon père n’est pas ici. Mon oncle (Krishna) est<br />
également absent. Ne pense pas que je devrais m’écarter du combat. Encourage-moi<br />
plutôt à me préparer pour la guerre. »<br />
314
Dharmaraja était le seul homme resté en famille. Il dit « Mon fils, comment puis-je<br />
t’envoyer au combat ? La personne qui a élaboré le Padmavyuha est très cruelle,<br />
mauvaise et méchante. C’est Drônacharya qui s’est ingénié à créer ce Padmavyuha. Il est<br />
très difficile d’en sortir victorieux. N’y va pas, n’y va pas, je t’en prie n’y va pas ! »<br />
Abhimanyu se mit en colère et dit « Si mon oncle Krishna et mon père Arjuna venaient et<br />
que les gens leur rapportaient que je ne me suis pas présenté au combat lorsqu’ils<br />
m’appelaient, mon père me couperait la gorge en disant que j’ai gagné une mauvaise<br />
réputation à notre famille. Un fils devrait être source d’honneur pour sa famille. Son père<br />
et sa mère devraient être fiers de lui. A quoi bon avoir un fils qui n’est pas source<br />
d’honneur pour ses parents ? Voilà ce que dirait mon père et il me couperait la gorge pour<br />
avoir déserté ; par conséquent, je ne resterai pas ici une minute de plus ! » Abhimanyu<br />
ajouta « Quel avantage puis-je trouver à rester ici ? Au lieu de perdre la vie ici,<br />
j’obtiendrai le paradis des héros, si je meurs sur le champ de bataille. »<br />
Incapable d’écouter plus longtemps les paroles de son fils, Subhadra le bénit par ces mots<br />
« Mon cher petit, tu es un homme magnifique ; j’ai un seul fils, mais les circonstances ne<br />
sont pas favorables. Ton oncle et ton père sont absents. Ta femme est enceinte et nous ne<br />
savons pas ce qui arrivera. Abandonne cette idée (de vouloir à tout prix aller au combat),<br />
mon cher fils ! » Disant cela, elle le bénit.<br />
Drônacharya, qui est expert dans l’art de l’archerie,<br />
a inventé le Padmavyuha comme formation de guerre,<br />
sous le commandement de Bhîsma.<br />
Ta femme est enceinte<br />
et nous ne savons pas ce que le temps apportera.<br />
Ton oncle et ton père sont absents.<br />
O mon fils, abandonne cette idée (de partir en guerre).<br />
(Poème Telugu)<br />
Ensuite Subhadra, sa mère, le bénit par ces mots :<br />
(Swami chante)<br />
Le type de bénédiction protectrice que Gauri conféra à son fils Shanmukha,<br />
lorsqu’il alla tuer le démon Tarakasura ;<br />
La bénédiction protectrice donnée au fils de Bhargava par sa mère,<br />
lorsqu’il se prépara à tuer le démon Sambasura ;<br />
La bénédiction que donna Vinata à son fils Garuda,<br />
lorsqu’il la délivra de son esclavage,<br />
Une bénédiction profonde et auspicieuse, celle qui protège les membres du corps,<br />
la plus grande protection Divine de Sri Rama,<br />
puisse-t-elle t’accompagner comme une ombre et prendre soin de toi.<br />
(Poème Telugu)<br />
Fort des paroles de sa mère, Abhimanyu s’engagea complètement dans le combat et se<br />
rendit méritant d’un tel amour maternel.<br />
315
Où trouvons-nous un fils de cette qualité dans le monde actuel ? Il n’existe plus que des<br />
fils qui ruinent la réputation de leurs familles. A ce sujet, si nous observons ce qui se<br />
passe en ce Kali Yuga, nous voyons que les parents envoient tous leurs enfants dans les<br />
pays étrangers en disant « C’est pour compléter ses études !». Mais dans ces pays<br />
étrangers, les jeunes qu’ils envoient vivent plus mal que des chiens. Ils se comportent<br />
d’une façon bien pire que des animaux. Les parents acceptent que leurs enfants agissent<br />
ainsi et en font même l’éloge, les considérant comme de bonnes personnes. En réalité, ce<br />
sont des parents de ce type qui coupent la gorge à leurs enfants !<br />
Dans ce domaine, il faudrait que l’on restitue à ce pays sacré de Bharat une réputation de<br />
dignité et de sainteté.<br />
Étudiants !<br />
Vous êtes des personnes magnifiques. Vous déployez de nombreuses vertus en<br />
compagnie de Swami. Mais il faut que vous rendiez sacrée la connaissance que vous<br />
assimilez ; cela veut dire que cette connaissance doit être mise en pratique. Mettez-la en<br />
pratique et offrez-la à la société.<br />
Si vous voyez de vos yeux que quelqu’un agit incorrectement, approchez-vous de la<br />
personne et donnez-lui des conseils « Mon cher, ceci n’est pas bien. Nous sommes nés en<br />
tant qu’êtres humains, nous ne sommes ni des démons ni des animaux, mais des êtres<br />
humains ! »<br />
Aussitôt que les gens ouvrent la bouche, ils profèrent des mensonges. Ils commettent<br />
l’injustice et manquent de droiture à chacun de leurs pas. Tout le bien et tout le mal du<br />
pays dépend du comportement des étudiants (des jeunes). Lorsque les étudiants sont<br />
animés de bons sentiments, leur comportement sera également bon, et un bon<br />
comportement amène la paix de l’esprit.<br />
Il faut donc qu’avant toute chose, nos pensées et nos décisions soient purifiées. Formez<br />
des résolutions à la lumière de la Vérité. Ayez des pensées véridiques. Suivez le sentier<br />
de la Vérité. Il se peut que vous soyez parfois mis en difficulté à cause de votre sincérité ;<br />
dans ce cas, recourir à un juste Yukti – stratagème, système logique – devient également<br />
du Yoga. Toutefois, prenez bien garde à ne pas tomber dans la feinte ou dans la fraude.<br />
Vous devriez vous comporter de telle sorte que votre esprit soit satisfait.<br />
Commençons en tout premier lieu par éloigner de nous les défauts et les vices. C’est là le<br />
but principal de ce Yajna. Débarrassons-nous des aspects démoniaques de notre<br />
caractère.<br />
Rama et Lakshmana se rendirent sur le lieu ou Vishvamitra célébrait son Yajna. Des<br />
démons apparurent. Vishvamitra déclara à Rama « Mon fils, à présent commence ton<br />
travail ! » Que signifient ces paroles ? Il s’agissait du travail de dissolution de la nature<br />
démoniaque. « A cette seule condition, mon Yajna sera totalement accompli. » Après<br />
l’achèvement du Yajna, Vishvamitra donna sa bénédiction à Rama, lui disant « Rama,<br />
puisses-tu te marier ! »<br />
316
Entre-temps, les nouvelles arrivèrent. « Un héros devait se présenter (à la cour du roi<br />
Janaka) à l’occasion du Swayamvaram – choix du futur époux - de Sita, pour examiner<br />
l’Arc de Shiva. » Vishvamitra communiqua la nouvelle à Rama et à Lakshmana. Les<br />
deux frères n’avaient absolument aucun penchant pour le mariage ! Toutefois, ils se<br />
préparèrent à partir pour voir l’Arc de Shiva, en pensant « Qu’est-ce que cet Arc de<br />
Siva ? Nous devrions absolument le voir ! Comment en faire usage ? »<br />
En vérité, Rama n’était pas tout à fait prêt à se mettre en route. Vishvamitra lui dit « Mon<br />
fils, il le faut. Tu dois voir le Shiva Dhanus – l’Arc de Shiva – Cela vaut vraiment la<br />
peine. » A ces mots, Rama répondit « Mon père nous a envoyés ici pour protéger le<br />
Yajna du sage Vishvamitra ; il ne nous a pas donné l’ordre d’aller dans la ville de<br />
Mithila, pour voir le trône du roi Janaka ni pour y voir l’Arc de Shiva. Comment<br />
pouvons-nous aller à la cour de Janaka ? Je suis venu ici uniquement pour Vishvamitra et<br />
je n’irai en aucun autre lieu. »<br />
Vishvamitra lui dit « Mon cher, tu n’es pas venu ici uniquement pour protéger le Yajna.<br />
Ton père Dasaratha t’a également dit « Obéis aux ordres de Vishvamitra » Il t’a donc<br />
donné la permission implicite de tout ce que je te suggérerais. Il t’a donné une permission<br />
générale » A ce point, que pouvait encore faire Rama ? Il ne pouvait plus refuser de<br />
suivre les conseils de Vishvamitra. Ils partirent sur un véhicule et se rendirent à Mithila.<br />
Peu après leur arrivée à la cour de Janaka, les courtisans conduisirent auprès d’eux le<br />
Shiva Dhanus. Rama et son frère Lakshmana étaient impatients de voir ce fameux Arc de<br />
Shiva. Les hommes de cour les firent approcher. Rama et Lakshmana ne regardèrent plus<br />
rien d’autre ; toute leur attention fut captivée par cet Arc célèbre. Quelle que soit la tâche<br />
pour laquelle nous sommes allés en un lieu, nous devrions n’avoir quelle en vue. Les<br />
deux frères pensèrent « Nous sommes venus voir l’Arc de Shiva. Notre regard ne devrait<br />
donc se poser sur rien d’autre. » Ils fixèrent les yeux sur l’Arc, sans battre des cils.<br />
Les gens qui étaient venus à la réception regardaient ces deux jeunes hommes avec un air<br />
très amusé. « Ce sont des enfants, des garçons tout à fait adorables ! Quels princes sontils<br />
? Ils n’ont de regard que pour l’Arc de Shiva et pour rien d’autre. » Voyez-vous, les<br />
enfants ? Quelle belle réputation se forgèrent-ils !<br />
Si nos concitoyens de Bharat envoient aujourd’hui leurs fils en Amérique pour y étudier,<br />
les jeunes oublient aussitôt leurs études et commencent à s’occuper d’une masse d’autres<br />
choses. En fin de compte ils font semblant de poursuivre des études pour une période<br />
indéterminée. Les études doivent normalement se conclure par un passage aux examens,<br />
n’est-ce pas ! Mais les jeunes continuent à écrire à leurs parents « Je suis reçu, je suis<br />
reçu ! » Qui est sur place et enquête auprès de cette université ? Absolument personne !<br />
Au temps de Rama, les choses ne pouvaient pas se dérouler ainsi. Rama et Lakshmana<br />
fixèrent leur regard sur un seul objet : l’Arc de Shiva. Tandis qu’ils continuaient à le<br />
regarder, Ravana se présenta à la cour. Pourvu d’un corps fort et robuste, il essaya de<br />
saisir l’Arc de sa main gauche, mais ce fut impossible. Il essaya encore une fois des deux<br />
317
mains et y mit toute sa force. Finalement il tomba à la renverse et l’Arc retomba sur lui.<br />
Personne ne fut en mesure de ramasser l’Arc tombé !<br />
Rama attendait justement cette occasion. Il se dit « Je devrais y aller, Je devrais aider<br />
Ravana et le tirer d’embarras » ; à ce moment Vishvamitra, pensant que le moment<br />
favorable était venu, dit à Rama « Mon fils, vas-y et accomplis ta tâche ! » Rama n’avait<br />
pas l’intention de briser l’Arc de Siva, il voulait simplement le soulever, car il était tombé<br />
sur Ravana et celui-ci souffrait aussi longtemps que l’Arc n’était pas relevé.<br />
Aider toujours, ne blessez jamais<br />
Rama s’avança donc avec la seule intention de rendre service ; Il souleva l’Arc et le remit<br />
à sa place. Tandis qu’Il le soulevait, tous les assistants furent cloués au sol de stupeur ;<br />
aucun être au monde n’avait pu le soulever. Que signifie cela ? Cela veut dire que<br />
l’énergie Divine était en Lui à cent pour cent. Qu’entend-on par « énergie Divine » ? Elle<br />
est appelée Énergie cosmique. Cette énergie était totalement présente en Rama, à cent<br />
pour cent. Son nom est « force d’attraction ».<br />
Les gens étaient stupéfaits de voir Rama soulever l’Arc. Janaka s’avança et dit « Celui<br />
qui a soulevé cet Arc peut aussi essayer de le rompre. Alors Rama prit la parole et dit<br />
« Le commandement de Vishvamitra, l’ordre du précepteur, doit être obéi. C’est<br />
seulement cette obéissance qui M’a conduit jusqu’ici. Je ne peux pas plier cet Arc sans en<br />
recevoir l’ordre de sa part. » Parlant ainsi, Rama lança un regard vers Vishvamitra.<br />
Par un simple signe des yeux, Vishvamitra dit à Rama d’exécuter l’action. Celui-ci saisit<br />
l’Arc de sa main gauche et le plia. L’Arc se rompit avec un bruit sec : Touk ! Des cris de<br />
victoire s’élevèrent de toutes parts et les gens lancèrent des « Ramachandra Ki Jai Jai<br />
Jai ! » - victoire à Rama !<br />
Toutefois, il y avait la question du mariage. Le roi Janaka vint et dit « Mon cher, comme<br />
j’en ai fait le vœu, je dois te donner ma fille en mariage. Idam Sita, Idam Sita ! – Voici<br />
Sita, voici Sita ! « dit-il. Que signifient ces mots ? Il voulait dire « Regarde, Sita est ici »<br />
mais Rama ne regardait rien. Janaka fit asseoir Sita dans le champ visuel de Rama et dit<br />
« Voici Sita, ma fille », mais Rama tourna sa tête de l’autre côté et ne la regarda point. Il<br />
ne proféra aucune réponse. Janaka s’adressa alors à Vishvamitra. Rama intervint et dit au<br />
sage « Je suis jeune. Je ne m’engagerai en aucune action sans l’ordre de mes parents. J’ai<br />
été envoyé dans la forêt pour protéger votre Yajna et J’y suis allé. Avec votre permission,<br />
Je suis venu ici pour voir l’Arc de Siva. Cette tâche est terminée à présent. Je n’aime pas<br />
du tout cette idée de mariage et Je ne l’accepte pas. »<br />
Janaka lui dit « Regarde au moins la jeune fille » Rama répondit immédiatement<br />
« Regarder une femme avant son mariage est une faute terrible. » Entendant ces paroles,<br />
Janaka ne put cacher sa surprise « Existe-t-il en ce monde des personnes incarnant à ce<br />
point la Vérité ? » Rama n’accepta donc aucune offre.<br />
318
Janaka envoya sur-le-champ une armée (en ambassade pour informer Dasaratha). Les<br />
chars arrivèrent à Ayodhya et mirent quatre jours à revenir à la cour de Janaka. Pendant<br />
ces quatre jours, c’est-à-dire jusqu’à ce que leurs parents arrivent à Mithila, accompagnés<br />
de leur suite, Rama et son frère Lakshmana n’allèrent nulle part et ne virent personne ; Ils<br />
ne participèrent même pas aux festins qu’offrait Janaka. Rama déclara « Je n’ai nulle<br />
besoin de ces relations mondaines » Rama était un être doué, dès le commencement de<br />
son existence, d’une détermination inébranlable. »<br />
Lorsque Rama apprit que ses parents étaient arrivés, lui et ses frères Lakshmana, Bharata<br />
et Satrughna s’inclinèrent devant eux en signe de respect. Puis Vishvamitra décrivit<br />
joliment tout ce qui s’était passé. La cérémonie du mariage eut lieu. Les quatre frères<br />
prirent place sur des sièges préparés pour eux et (puis se levèrent). Les quatre jeunes<br />
femmes étaient prêtes à passer des guirlandes autour du cou de leurs futurs maris.<br />
Si Je vous raconte tout cela aujourd’hui, c’est pour vous rappeler combien la jeunesse de<br />
ce temps-là était vertueuse et combien leur caractère était sincère.<br />
Sita prit aussi une guirlande entre les mains. Après tout, depuis le tout premier acte, la<br />
chose la plus importante était son Swayamvaram. C’était en effet à la suite de ce<br />
Swayamvaram que ces quatre frères étaient sur le point d’épouser les deux filles de<br />
Janaka et les deux filles de son frère. Donc, Sita se leva et tendit la guirlande, mais Rama<br />
ne lui envoya pas un seul regard. Il regardait ailleurs.<br />
Chacun des présents et Vishvamitra lui-même lui suggéra « Rama, tu es très grand.<br />
Abaisse-toi légèrement (afin que Sita puisse poser la guirlande autour de ton cou). Il<br />
répondit « Honorable précepteur, Je suis un fils de roi. Je suis un joyau parmi les<br />
humains. Je suis doué d’une grande droiture de caractère. Je n’abaisserai pas la tête en<br />
face d’une femme. Non, Je ne l’abaisserai pas ! Qui est cette femme ? Elle n’a aucune<br />
relation avec moi. Pourquoi devrais-Je courber la tête en face de cette femme ? Après la<br />
cérémonie du mariage, il est possible qu’elle devienne Mon épouse, mais avant cela, nous<br />
sommes différents l’un de l’autre. C’est pourquoi Je n’abaisserai pas la tête ! »<br />
Lakshmana, qui comprenait cette détermination, fit un signe à Rama. Rama et<br />
Lakshmana avaient une compréhension mutuelle spontanée. Lakshmana saisissait les<br />
signes de Rama et Rama comprenait immédiatement les siens. Rama dit donc à son frère<br />
« Lakshmana, tu es Adishesha, n’est-ce pas ! Soulève donc quelque peu la Terre »<br />
Lakshmana lui répondit « Grand frère, il est impossible de soulever la terre seulement là<br />
où se trouve Sita. Si je soulève le sol où elle se tient debout, la Terre entière sera soulevée<br />
et par conséquent Tu monteras Toi aussi. Donc cette solution est impraticable ». Rama lui<br />
dit « Alors invente un plan alternatif et approprié aux circonstances ».<br />
Les assistants observaient la scène et commencèrent à manifester de l’impatience à cause<br />
du délai. Leurs yeux étaient joyeusement avides de voir se conclure le mariage des jeunes<br />
gens. Cette aspiration les faisait déborder d’une joie impossible à contenir.<br />
319
Soudain, Lakshmana courut vers Rama et se jeta à ses pieds. Il resta prosterné pendant un<br />
long moment sans se relever. Alors Rama courba la tête pour lui dire « Lakshmana, lèvetoi<br />
! » et Il se plia vers l’avant pour relever son frère. Sita s’en aperçut et plaça sans<br />
hésiter la guirlande autour du cou de Rama ! (Applaudissements). Ainsi, le mariage de<br />
Rama fut célébré.<br />
Après la cérémonie, Vishvamitra dit à Rama « Mon cher fils, je n’ai vécu que pour voir<br />
cela. Toutes mes pénitences servaient uniquement à ce but ; tout mon pouvoir n’a servi<br />
qu’à cela. Ce pouvoir, je Te l’offre à présent. » Sur ces mots, Vishvamitra offrit à Rama<br />
toutes les armes qu’il avait obtenues (des dieux par ses austérités).<br />
C’est seulement à ce moment-là, après que le roi Janaka eut prononcé les mots « Mama<br />
Sita – ma Sita » que Rama tourna le regard vers elle. Les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas<br />
ainsi. Ils se marient après qu’il soit arrivé n’importe quoi, même après avoir mis au<br />
monde des enfants ! Quelle triste situation ! Quelle faute ! Et ils ne se contentent pas de<br />
cela, ils se comportent aussi de toutes les façons imaginables.<br />
Nos étudiants ne devraient jamais adopter ce type d’actes répréhensibles. Rendez heureux<br />
vos parents, faites ce qui leur plait. Si quelque chose est en contraste avec vos<br />
préférences, dites-le leur gentiment et donnez-leur une satisfaction complète. Comportezvous<br />
ainsi, mais n’empruntez jamais le sentier de la perversion.<br />
Les vertus de Rama furent contées en tous lieux. Même si plusieurs milliers d’années<br />
sont passées, encore à présent l’histoire de Rama reste fraîche en Bharat, comme si elle<br />
s’était à peine déroulée.<br />
Quelques dizaines de millions d’années sont passées depuis que l’homme a fait son<br />
apparition sur la planète. Ramachandra existait déjà plusieurs millions d’années avant<br />
cela et pourtant cette histoire est diffusée encore aujourd’hui comme une grande épopée.<br />
Nous avons besoin à présent du caractère droit qu’avait Rama, d’un cœur aussi sacré que<br />
le sien. Ne fut-ce qu’en ce domaine unique, en matière de mariage, il ne devrait y avoir<br />
aucune hésitation mentale. Vous avez devant vous une longue existence.<br />
Aujourd’hui, il n’en est pas ainsi. Les jeunes se marient au gré de leur fantaisie. Dès le<br />
troisième jour, ils introduisent une cause de divorce. Quelle en est la raison ? Des<br />
situations de ce type naissent parce qu’ils se marient inconsidérément, sans la bénédiction<br />
des adultes, sans la grâce des sages et en agissant avec incohérence.<br />
Ils disent « J’agis selon mes préférences ! » En quoi consistent ces préférences ?<br />
Vagabonder selon ses propres fantaisies ? D’où proviennent vos préférences ? Elles<br />
devraient venir de votre conscience, de votre Atma. Mais non, elles ne viennent que de<br />
vos regards insensés. Elles ne viennent que de vos regards pervers et de vos pensées<br />
déformées. Vos paroles sont-elles des paroles de Vérité ? Non, non ! Elles relèvent du<br />
mensonge. Toutes vos mauvaises tendances naissent du fait de regarder les choses avec<br />
des sentiments pervers et d’agir inconsidérément.<br />
320
Les étudiants ne devraient laisser à ces mauvaises tendances aucun espace vital. Si le<br />
choix de vos parents n’entre pas dans vos préférences, dites-le leur avec gentillesse et<br />
donnez-leur satisfaction. Rendez-les heureux. Si vos parents ne sont pas contents, ce que<br />
vous faites ne portera pas de bons fruits. Donc, aujourd’hui il est nécessaire de pratiquer<br />
ce type de sacrifice, si nous désirons extirper nos mauvaises tendances.<br />
Les Yajna et les Yaga servent à sacrifier nos défauts et nos comportements erronés. Ils<br />
servent à développer la tendance aux actions justes et à prendre de bonnes habitudes.<br />
Alors vous deviendrez des êtres au caractère droit.<br />
Comme personne, en ce monde actuel, n’a de caractère droit, de nombreux troubles de<br />
toute sorte apparaissent. Observant de toute part, on ne voit qu’affliction et<br />
préoccupations. Il suffit de tourner une page de journal pour voir des cadavres ! Les<br />
journaux et la radio ne diffusent que cela. Non, non ! (Il ne faudrait pas qu’il en soit ainsi)<br />
Je vous dis cela depuis bien longtemps. Si nous commençons par contrôler nos sens,<br />
aucune mauvaise disposition d’esprit n’apparaîtra en nous. Dès lors, nous n’aurons plus<br />
d’aversion envers personne. Dites-vous « Celui qui blâme est en moi. Je suis aussi en<br />
celui qui est blâmé. C’est moi qui reçois la remontrance et c’est moi qui la donne. Un<br />
seul Atma est présent en cette personne et en moi. »<br />
Comprenant et observant cette pensée de l’unicité de l’Atma, vous ne serez plus capables<br />
de ne détester personne. Alors tout le monde sera dans la joie. Les guerres, comme celles<br />
que nous voyons, n’éclateront plus et aucune préoccupation ne nous tenaillera. Nous<br />
n’éprouverons aucun sentiment négatif envers personne. Si nous voulons exprimer un<br />
amour de la sorte, il faut que nous développions la pensée de l’unicité de l’Atma. Un seul<br />
Atma demeure en vous comme en Moi.<br />
En ceci, en cela, en tout ce que nous voyons,<br />
demeure un seul Atma toujours présent et aimant.<br />
(Poème Telugu)<br />
Aussi, désirant nous débarrasser de tout sentiment négatif, devrions-nous adhérer à l’idée<br />
de l’Unicité. Les corps et les esprits peuvent être différents, mais l’Atma est unique. En<br />
vérité, même si les personnes assises en ce hall sont très nombreuses et ont des corps de<br />
différents types, la nature de l’Atma est la même en toutes.<br />
Prenons un exemple pour illustrer ceci. Il y a un grand nombre d’ampoules lumineuses<br />
qui brillent ici, de petites ampoules là-bas, des ampoules séparées de ce côté, un<br />
ensemble d’ampoules dans ce lustre, etc. Bien que ces ampoules soient si nombreuses, si<br />
nous comprenons que le courant qui les alimente toutes est unique, nous n’attacherons<br />
plus aucune importance à leurs différences de formes.<br />
Ainsi, nos corps sont semblables à ces ampoules lumineuses. Ils sont de types divers, ils<br />
ont des couleurs et des noms variés, mais le courant de l’Atma est unique pour tous ces<br />
321
corps. Donc, développez la pensée de l’Atma et intensifiez votre attachement à lui,<br />
affaiblissant graduellement votre attachement à votre corps.<br />
Priez tous afin que, par le sentiment de l’Unicité, plus aucune guerre, plus aucune<br />
agitation, plus aucune injustice et aucune vilenie n’aie lieu dans le monde, dans un très<br />
proche avenir. Swami donnera Sa bénédiction pour cela (applaudissements).<br />
Nous ne devrions détester personne.<br />
Loka Samasta Sukhino Bhavantu<br />
Puisse le monde entier vivre dans la félicité<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Ne faites pas de différences entre « ce pays-ci » et « ce pays-là ». Ne faites aucune<br />
différence entre Pakistan, Amérique, Russie ou Inde. Nous sommes tous membres d’une<br />
seule famille mondiale. Tous les êtres humains appartiennent à une seule grande famille.<br />
La race humaine est unique et Dieu en est le Père. Aussi devrions-nous intensifier notre<br />
sentiment de la fraternité des hommes et de la paternité de Dieu.<br />
Développant ces deux aspects, nous permettrons au Verset sanskrit que nous récitons :<br />
Loka Samasta Sukhino Bhavantu d’assumer sa forme authentique. « Il faudrait qu’en un<br />
temps très bref, les peuples de toutes les nations vivent dans la sérénité et dans la joie ».<br />
Priez à cet effet, et à travers cette prière, faites l’expérience de la félicité et de la<br />
béatitude. Je souhaite que ce message (ce Mantra) soit proclamé à travers le monde. Cela<br />
est la tâche que nous devrions accomplir.<br />
Swami termine Son discours par le chant d’un Bhajan, « Hari Bhajana Bina Sukha Shânti<br />
Nahi … »<br />
(puis Il reprend)<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Vous êtes restés ici pendant les sept derniers jours et tant de vibrations Divines et de<br />
spiritualité ont été diffusées dans l’ambiance et ont pénétré en vous. Cette atmosphère<br />
Divine a rejoint votre cœur. Dès lors, où que vous alliez, n’oubliez jamais de contempler<br />
Dieu. Nous pouvons oublier n’importe quoi, à l’exception de la contemplation de Dieu.<br />
Contemplez Dieu à tout instant.<br />
Avec cette contemplation, souhaitez le bien-être du monde en répétant « Loka Samasta<br />
Sukhino Bhavantu ». Cela seul protégera le monde actuel. Contentez-vous de faire cela.<br />
En fait rien d’autre, aucune autorité, aucune bombe, aucun char d’assaut ni aucun<br />
armement ne peut protéger le monde. Du fond du cœur, priez « Loka Samasta Sukhino<br />
Bhavantu » Souhaitons que tous les êtres soient heureux. Pourquoi ? « Parce que tous les<br />
êtres sont mes frères et mes sœurs. Ils devraient donc vivre dans la sérénité ».<br />
322
Essayez simplement de semer en votre cœur la graine de la contemplation de Dieu. Vous<br />
pouvez négliger tout le reste, mais n’abandonnez cette contemplation sous aucun<br />
prétexte. L’homme qui s’attache fermement à l’Atma est un être humain authentique.<br />
Développez cet attachement à l’Atma. Faites l’expérience de la joie que cet attachement<br />
vous procure, de cette joie que J’instaure en ce jour de Purna-ahuti – fonction finale du<br />
Yajna –(applaudissements)<br />
(Prashanti Nilayam, <strong>Sai</strong> Kulwant Hall)<br />
323
CAITANYA JYOTI<br />
Musée de l’Héritage spirituel<br />
18 novembre 2001<br />
(Swami chante)<br />
Pourquoi amasser des richesses en excès,<br />
Qui rendent le cœur appréhensif ?<br />
Des revenus modestes, favorisant le contrôle des désirs<br />
Sont de loin préférables.<br />
Il n’y a ni affliction ni bonheur complets,<br />
Sur cette terre conditionnée par la dualité.<br />
(Poème Telugu)<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Selon les habitudes de Prashanti Nilayam, nous n’observons en principe aucun<br />
anniversaire. Il est étonnant qu’aujourd’hui, comme une innovation, nous observions<br />
l’anniversaire du « Chaitanya Jyoti » !<br />
La cité à travers laquelle le Chitravati s’écoule,<br />
Se frayant un chemin ;<br />
La cité prospère entourée de manguiers d’excellente qualité ;<br />
La cité en laquelle Shiva et Parvati protègent les quatre directions<br />
Sans jamais les perdre de vue ;<br />
La cité au centre de laquelle<br />
Le Madhava (Dieu) puissamment miraculeux s’est installé ;<br />
La cité aux environs de laquelle s’étend un lac vaste et permanent ;<br />
Le lieu qui donna au roi Bukkaraya une réputation durable dans le pays,<br />
C’est la cité de Chaitanya<br />
Dont la célébrité dépasse toute expression.<br />
(Poème Telugu)<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
L’attribution du nom « Chaitanya Jyoti » - Lumière de la Conscience Divine – n’est pas<br />
une chose neuve, car la Conscience Divine interpénètre toute chose. Il n’existe en fait<br />
rien d’autre que cette Chaitanya dans les trois mondes (ciel, terre et régions inférieures),<br />
dans les trois qualités (sattva – rajas – tamas) ainsi que dans les trois aspects du temps<br />
(passé, présent et futur). Quelle drôle d’idée d’attribuer le nom de « Chaitanya » à un<br />
objet précis, alors que cette même Chaitanya imprègne déjà tout l’univers !<br />
324
La Chaitanya était déjà présente en tout lieu bien avant que les êtres vivants ne naissent<br />
en ce monde, avant que la Création n’apparaisse et avant que l’on puisse voir les<br />
structures du Vaikuntha – résidence de Vishnu, du Kailasha – résidence de Shiva et du<br />
Svarga – paradis, monde supérieur.<br />
Ce monde est l’expression des cinq éléments ; la Chaitanya – conscience - des cinq<br />
éléments constitue ce monde ; la forme des cinq éléments est cette Chaitanya.<br />
Le premier et le plus important des éléments est l’espace. De cet espace, toute chose se<br />
déploie en tant que Sabda Brahma – Dieu sous forme de son. Ce Sabda Brahma est<br />
l’attribut de l’espace. Toute chose prend son origine dans le Son. La forme de l’idéation<br />
Divine est le Pranava ou OM. On l’appelle OM. Donc le Pranava est la toute première<br />
chose qui émane de l’espace. Toute la Création commence à partir de ce Pranava qui est<br />
le Son primordial. Viennent ensuite toutes les subdivisions présentes dans la Création.<br />
Plusieurs enfants (du collège) jouent à l’harmonium ; d’un seul coup de soufflet, ils<br />
l’emplissent d’air et pourtant, chaque fois qu’ils pressent une touche du clavier, différents<br />
sons sortent de l’instrument. Ces sons sont appelés « sons altérés » mais leur base est le<br />
OM. En vérité, tous les sons dérivent du Son primordial OM.<br />
De l’espace émane le deuxième élément : l’Air ou vent. Celui-ci est également la forme<br />
de Dieu. Ainsi, le son et le vent sont des formes de Dieu. De cet air émanent toutes les<br />
formes de vie. Sans air, il n’existerait aucune vie. Tous les êtres vivants proviennent donc<br />
de l’air.<br />
Vient ensuite le troisième élément : le Feu ou chaleur. Aucune forme de vie ne pourrait<br />
persister sans ce feu. L’espace maintient l’air et la chaleur de la juste façon. Ceux-ci sont<br />
présents en lui en proportions égales. Si l’air ou la chaleur existait en excès, le monde<br />
serait en état de péril. Ainsi, pour le bien-être du monde, l’air et la chaleur, qui sont des<br />
formes de Dieu, se maintiennent dans les proportions idéales. De cela, un grand nombre<br />
d’êtres vivants viennent à l’existence. Les tous petits vers, les oiseaux, les animaux, tout<br />
émana de la chaleur. Mais ces êtres nécessitent de l’eau.<br />
La quatrième forme de Dieu est celle du Gange – (Eau). En vérité, aucun être ne peut<br />
vivre sans eau. Grâce à leur vie, la multiplicité des formes apparut. Tout ceci est la pure<br />
Volonté de Dieu. En effet, Il est dit :<br />
Ekoham Bahusyam<br />
Je suis Un, puissé-Je devenir multitude.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Ainsi l’Un se manifesta sous de nombreuses formes. Même les cinq éléments sont une<br />
expression unique de Dieu.<br />
325
Aussitôt qu’il y eut de l’eau, la Terre apparut. Cette terre est le support de toute chose.<br />
Elle sert de base aux forêts, aux montagnes, aux collines, aux océans, aux cultures et à<br />
tout le reste. La terre a un poids que l’on ne trouve pas dans les autres éléments.<br />
Ce monde incroyablement étonnant, extraordinaire,<br />
A des cours d’eau, des collines, des glaciers,<br />
Des plaines à perte de vue,<br />
Les pics montagneux de l’Himalaya qui atteignent le ciel, etc.<br />
(Poème Telugu)<br />
Toute la chaîne de l’Himalaya s’est élevée graduellement de la terre, aidant et protégeant<br />
ainsi les êtres vivants.<br />
Donc, chacun des cinq Prânas (éléments), déterminé et reconnu par ses fonctions et ses<br />
proportions, a maintenu la Terre en équilibre.<br />
A partir de cela, les animaux évoluèrent en êtres humains et les humains se<br />
transformèrent en animaux. Avant l’apparition des êtres humains, les activités<br />
concernaient exclusivement la race animale. C’est la raison pour laquelle, si une personne<br />
commet une erreur, les autres lui en font le reproche en disant « Etes-vous un animal ? »<br />
Il y a dans l’être humain de nombreuses tendances animales. Pourquoi ? Parce que<br />
certaines tendances antiques ne sont pas encore dissoutes. On a beau pratiquer de<br />
nombreuses purifications, ces vieilles tendances ne disparaissent pas.<br />
La sagesse populaire enseigne que même si une casserole est lavée des milliers de fois,<br />
l’odeur du jus d’oignon que l’on y a versé un jour, ne disparaît pas.<br />
D’une façon similaire, la nature de l’homme est semblable à un oignon. En vérité, on a<br />
beau faire tout ce que l’on peut, on a beau élever la nature de l’homme, celle de l’animal<br />
est toujours présente en lui.<br />
Notre devoir actuel consiste à rejeter ces caractéristiques animales dans toute la mesure<br />
du possible, à travers l’éducation, l’effort et les pratiques spirituelles, par l’ascèse, les<br />
pensées et les résolutions sincères.<br />
Donc, toutes les pratiques spirituelles auxquelles nous nous soumettons aujourd’hui,<br />
servent à rejeter notre vieille nature animale. Les désirs sont caractéristiques de l’animal ;<br />
en effet, un homme authentique n’a absolument pas de désirs.<br />
L’homme est un être sacré. Les Upanishads comparent souvent l’être humain à la<br />
sacralité par excellence. Pour quelle raison les désirs surgissent-ils dans un être aussi pur<br />
et sacré ? La raison est à rechercher dans les vieilles tendances animales qui resurgissent<br />
dans l’homme. Il faut donc perdre peu à peu ces veilles tendances.<br />
Même si l’on couvre un oignon d’un terreau de camphre<br />
Choisissant comme engrais du musque parfumé,<br />
326
Et qu’on l’arrose d’une belle eau de rose,<br />
Son odeur disparaîtra-telle ?<br />
(Poème Telugu)<br />
L’odeur de l’oignon ne s’en ira pas. De la même façon, on a beau pratiquer des austérités,<br />
des méditations, des pratiques spirituelles en tout genre, il n’est pas possible de perdre<br />
complètement cette odeur d’oignon (que sont nos tendances animales).<br />
Il existe trois types d’êtres humains. Comment se comportent les hommes du premier<br />
type ? ils sont semblables à du coton bien séparé de la gousse et nettoyé. Peu à peu,<br />
aussitôt qu’ils entrent en contact avec le feu de la sagesse, ils s’enflamment d’un seul<br />
coup. Cela signifie que lorsque l’homme, par des pratiques spirituelles, purifie le coton de<br />
son cœur, celui-ci devient cendres par un simple contact avec le feu (de la sagesse).<br />
Le deuxième type d’hommes est semblable à du bois vert ; un rameau vert ne s’embrase<br />
pas facilement, il met un certain temps à prendre feu. Ainsi, même si cet homme entre en<br />
contact avec la sagesse, à cause de son cœur de bois vert, il ne devient pas cendres si<br />
facilement. Même si beaucoup de gens entreprennent des pratiques spirituelles pendant<br />
des années, voire même pendant plusieurs vies, leur cœur ne parvient pas à s’embraser.<br />
Enfin le troisième type d’hommes est une sorte de bois sec. Cela veut dire que, s’il<br />
s’approche quelque peu du feu, il commence à brûler lui-aussi. Grâce aux effets de<br />
plusieurs vies de pratiques spirituelles, ce type d’êtres humains se transforme en bois sec.<br />
Toutefois, aujourd’hui nous ne sommes ni du bois sec, ni du bois vert, mais pas<br />
davantage du coton. Nous sommes d’abord du bois vert, puis nous changeons en bois sec.<br />
Cela signifie que les pratiques spirituelles auxquelles nous nous soumettons, ne sont pas<br />
faites avec détermination et sacrifice. Il faut que nous pratiquions des Sadhana avec le<br />
sens du sacrifice. Si ce sens du sacrifice est absent, absolument aucun sentiment spirituel<br />
ne prendra feu en nous.<br />
Ce n’est pas tout. Dans le genre humain, nous oublions l’aide et le secours amoureux que<br />
nous recevons de la part des autres. Même si nous recevons de l’aide en abondance, nous<br />
l’oublions complètement. Et nous ne nous contentons pas d’oublier l’aide reçue, mais en<br />
échange, nous cherchons même à nuire à ceux qui nous aident. Ainsi, Moha – l’illusion,<br />
engouement, attachement – s’accroît de plus en plus chez l’homme de ce type. Voilà<br />
pourquoi il doit passer par de nombreuses existences. Or, autant pour répéter les<br />
naissances que pour rompre la chaîne des naissances et des morts, des efforts sont<br />
nécessaires.<br />
Voulant réduire graduellement notre sens de Moha, il faut avant tout réduire certains<br />
sentiments de désirs ; en particulier le désir qui naît de l’attachement au corps est un désir<br />
illimité et à cause de lui, notre mental devient fou.<br />
Lorsque le Mati – mental, pensée, résolution – perd la raison, notre Gati – destinée –<br />
subit des modifications. Et à partir du moment où notre destin change, notre Sthiti –<br />
327
situation ou position, existence, dignité, état – se détériore. Or, une fois que notre<br />
situation s’est dégradée, notre Sampatti – réussite, succès, prospérité, abondance, bonheur<br />
– devient nul. Donc Mati, Gati, Sthiti et Sampatti. Nous ne méritons pas réellement cette<br />
Sampatti – prospérité. De quelle prospérité s’agit-il ? De la prospérité spirituelle, bien<br />
entendu !<br />
Suite à la perte de ce Sampatti spirituel, la nature démoniaque s’accroît dans les hommes.<br />
Les démons ne sont pas nés séparément de l’homme. Cette nature démoniaque augmente<br />
en nous, parce que nous oublions complètement notre nature humaine et notre nature<br />
Divine. Si la nature humaine épousait davantage la nature Divine, même la nature<br />
démoniaque deviendrait plus belle.<br />
Vous aurez certainement lu abondamment à ce sujet dans le Râmayana. Déterminée à<br />
épouser Rama, Sûrpanakha se présenta devant lui avec un attrait particulier. Mais comme<br />
Râma ne l’acceptait pas, elle reprit sa vraie forme de démone.<br />
Donc ce sont nos attractions et nos répulsions qui changent notre nature démoniaque ou<br />
notre nature humaine. Lorsque nos préférences sont satisfaites, nous sommes transformés<br />
en personnes Divines ; si au contraire nous rencontrons l’opposé de ce que nous avons<br />
décidé, notre nature devient démoniaque. Entre ces deux extrêmes, il y a la nature<br />
animale. Actuellement, notre nature devient animale, s’écartant des caractéristiques<br />
humaines et démoniaques.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Vous avez vu ce « Chaitanya Jyoti ». Il a été réalisé en une architecture admirable. Ceux<br />
qui entrent dans cet édifice ne sont pas seulement saisis par sa beauté, mais ils éprouvent<br />
aussi une grande joie. Les dévots de plusieurs pays y ont monté diverses expositions<br />
originales de leurs pays. Ce temple est vraiment très beau. Ils ont construit un temple<br />
magnifique.<br />
Un certain Dr. Goh (de Malaisie) affronta de grandes difficultés pour le construire. Pour<br />
le rendre encore plus beau, il se rendit même en Chine et en rapporta des expositions<br />
neuves et des motifs de décoration à insérer ici. Il fit à lui seul le projet complet de ce<br />
« Chaitanya Jyoti ».<br />
Ainsi, même si nous allons en Chine, nous ne verrons pas de temples aussi beaux que<br />
celui-ci. Dans ce « Chaitanya Jyoti », Dr Goh a installé des expressions de la culture de<br />
tous les pays. Ceci est une Chaitanya où la beauté et la joie s’unissent. Il n’a pas apporté<br />
ici la Chaitanya – Conscience Divine – car elle existe toujours naturellement.<br />
Comment Goh a-t-il élaboré ce projet au commencement ? Aucun de vous ne le sait. Au<br />
début, J’avais décidé de faire construire des escaliers (sur le flanc de la colline) pour<br />
accéder à la statue de Hanuman, la statue qui surplombe le Hill View Stadium) ; il fallait<br />
construire quelques petits préaux pour que les gens qui gravissent ces marches et se<br />
sentent fatigués puissent se reposer. Le projet débuta tout petit, mais il devint grand.<br />
328
Donc au commencement, on partit d’un projet modeste pour ce « Chaitanya Jyoti ». En<br />
principe, le plan était très limité ; Il fallut des efforts énormes pour briser les rochers de<br />
cette colline, pour les niveler d’une façon appréciable et pour construire le temple. Il<br />
fallut deux ans pour niveler les masses de granit. Goh a dû passer par tant de fatigue pour<br />
construire ce temple charmant. Pour qu’une construction artistique surgisse, il est<br />
nécessaire de supporter beaucoup d’épreuves.<br />
Si l’on veut créer un petit bracelet, une certaine quantité d’or doit être jetée dans le feu ;<br />
on doit le jeter au creuset et le faire fondre ; ensuite, il est nécessaire d’aplatir l’or avec<br />
un marteau ; après cela, il faut l’allonger et puis le couper ; enfin il faut le souder. Si l’on<br />
ne suit pas ce processus de transformation au complet, on n’obtient pas de bracelet.<br />
D’une façon similaire, l’homme doit passer par nombre de difficultés, s’il veut se<br />
transformer en Divinité et s’il veut que des attitudes Divines prennent forme en lui ; Il<br />
doit supporter chaque épreuve envoyée par Dieu. Il faut que l’on soit convaincu que<br />
« Tout ce qui m’arrive est pour mon bien. » Quel que soit le poids des difficultés<br />
supportées, nous devrions croire fermement que « nous en tirerons un beau grand<br />
bracelet !»<br />
Tout cela est pour mon bien, exclusivement pour mon bien !<br />
Tôt ou tard, cette leçon doit être apprise. Pour avoir mis cette patience en pratique, Goh a<br />
permit aujourd’hui qu’à la vue de ce Temple « Chaitanya Jyoti », la beauté entre dans nos<br />
yeux et la joie dans notre cœur.<br />
En vérité, quelle que soit l’entreprise dans laquelle nous nous engageons, il est<br />
impossible d’obtenir le bonheur sans passer par des difficultés. Ceci est exprimé dans les<br />
Védas :<br />
Na Sukhat Labhyate Sukham<br />
On ne peut extraire le bonheur du bonheur.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
L’homme d’aujourd’hui, et même les fidèles et les aspirants spirituels de notre époque se<br />
gardent bien de demander ce type de difficultés. Ils pensent que leur argent ne doit pas<br />
être dépensé, que leurs pieds ne doivent pas passer le pas de la porte (signifiant qu’il ne<br />
faut supporter aucun effort.) Kaivalya – la libération – devrait simplement tomber dans<br />
leurs bras avec le son Tac !<br />
Ils espèrent tout obtenir avec facilité, que le bonheur facile leur viendra - Tac ! Oui, mais<br />
il s’en ira tout aussi facilement – Tac ! Le résultat est déjà contenu en ce à quoi nous<br />
aspirons.<br />
Nous devons passer par des épreuves absolument dans tous les domaines ; les gens<br />
d’autrefois, les anciens grands Rishis et de nombreuses personnes pratiquaient des<br />
austérités pendant plusieurs années. Ils renonçaient à boire et à manger et se<br />
désintéressaient de la santé de leur corps. C’est seulement ainsi qu’ils furent en mesure de<br />
329
éaliser la Divinité. Donc, si nous désirons que quelque chose arrive, si nous voulons<br />
réaliser quelque chose, si nous aspirons à recevoir la félicité, nous devrions accepter<br />
joyeusement les difficultés.<br />
Na Sukhat Labhyate Sukham<br />
On ne peut extraire le bonheur du bonheur.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Nous ne saisirons jamais le bonheur à travers le bonheur. Il ne nous viendra qu’à travers<br />
les épreuves. En fait, où réside le bonheur ?<br />
Les difficultés et le bonheur se présentent ensemble ;<br />
Personne ne peut les séparer.<br />
Nous ne verrons jamais le bonheur exister isolément.<br />
Le bonheur est le résultat de la difficulté.<br />
(Poème Telugu)<br />
En vérité, toute personne aspirant à la Divinité doit être munie d’une grande patience.<br />
Cette patience est indispensable même pour les moindres tâches. Nous ne devrions pas<br />
nous décourager au premier obstacle, sinon il nous sera impossible de réaliser la Divinité<br />
d’une façon naturelle.<br />
Actuellement, l’humilité et l’obéissance ont complètement disparu. La colère éclate du<br />
cœur de l’homme. Or, lorsque cette colère monte, elle brûle complètement toute<br />
humanité. D’où naît la colère ? Elle est l’ennemi de l’homme ; la sérénité est sa<br />
protection ; la compassion est son parent proche ; sa félicité est son paradis ; son<br />
affliction est son enfer. Donc toute chose repose en l’homme lui-même.<br />
Nous blâmons les autres et nous souffrons. C’est une grave erreur. Ne sachant pas que<br />
notre propre trésor est dissimulé en nous-mêmes, nous luttons désespérément dans le<br />
monde extérieur. La Chaitanya véritable est en nous ; l’homme la perd de vue et la<br />
recherche dans le monde matériel. C’est une preuve de profonde ignorance. Suite à cette<br />
ignorance, l’homme oublie le trésor qui se trouve en lui. Sous l’effet de l’illusion, il perd<br />
son temps, s’imaginant que quelque chose de nouveau a été réalisé.<br />
L’ignorance qui fait son apparition dans l’être humain contemporain est d’un type très<br />
pervers. L’ignorance signifie ne pas savoir que l’on commet une erreur, mais<br />
actuellement il existe une ignorance « intellectuelle ». Cette ignorance sous-entend que<br />
l’on approfondit la question et que l’on commet des erreurs en toute connaissance de<br />
cause. Cette ignorance est munie d’une capacité de raisonnement et d’analyse.<br />
Une ignorance de ce type ne disparaît pas facilement. Même après que le corps a été<br />
incinéré, l’ignorance reste indemne. L’homme d’aujourd’hui accroît ce type d’ignorance.<br />
330
Il est bon de reconnaître que l’on ne sait pas ce que l’on ignore, mais l’homme actuel<br />
imagine savoir ce qu’il ne sait pas ! Que sait-il en fait ? Mukham ! (expression Telugu<br />
pour marquer le sarcasme) – stupidité ! Il ne sait rien de rien !<br />
L’homme est donc bouffi d’orgueil en pensant qu’il sait ce qu’il ne sait pas. Tant que cet<br />
orgueil l’habite, personne ne l’aimera. Même la femme avec qui il s’est uni en mariage et<br />
les enfants qui sont nés dans son foyer, n’éprouveront aucun amour pour lui.<br />
Donc la toute première chose à faire, c’est de rejeter cet ego. Il est vraiment nécessaire de<br />
cultiver l’humilité et l’obéissance. J’ai dit :<br />
Vidve Vinaya Sampane<br />
La personne cultivée a la richesse de l’humilité.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Aujourd’hui, les personnes qui ont fait de grandes études et possèdent une solide<br />
préparation intellectuelle, n’ont en fin de compte aucune patience, même pour des choses<br />
insignifiantes.<br />
Voici un petit exemple de la dimension de l’ignorance humaine, même en de petites<br />
choses. Quelqu’un a besoin d’allumer un feu et a une boite d’allumettes dans la poche.<br />
Oubliant cette boite d’allumettes, il se met en quête de feu dans toutes les directions. Cela<br />
n’est pas arrivé n’importe où, mais ici même, hier ! Ceci est un exemple de comment les<br />
intellectuels d’aujourd’hui n’ont aucun bon sens. Avoir une boite d’allumettes dans la<br />
poche ne veut pas dire que l’on brûlera sa poche, mais si l’on en extrait une ou deux<br />
allumettes et qu’on les frotte, on peut se brûler complètement soi-même et n’importe quoi<br />
d’autre.<br />
Ainsi, même si l’homme possède en lui une telle capacité de brûler, conservant ce<br />
pouvoir dans sa poche, par ignorance il se réduit simplement en cendres. L’ignorance a<br />
prit des proportions gigantesques dans la nature humaine. Pourtant l’homme est<br />
convaincu de posséder un grand savoir. En fait, sa connaissance s’accroît en même temps<br />
que son ignorance.<br />
Quelle différence y a-t-il entre sagesse et ignorance ? Entre a-jnâna – ignorance et Jnana<br />
– sagesse, connaissance, la différence consiste en la seule lettre a. Si l’on ajoute un<br />
simple a à Jnana, cela devient Ajnana. Vous pensez qu’il s’agit d’ignorance si un a est<br />
ajouté (au mot Jnana) Non, ce n’est pas le juste sens de la lettre a. Cette lettre est Adi<br />
Sthana – le lieu d’origine, mais pensant que cette lettre se réfère à l’ignorance, nous<br />
utilisons dans ce sens le terme a-jnâna et identifions la lettre a avec lui. De sorte que<br />
toutes nos valeurs humaines, nous les réduisons simplement en cendre.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
Ce qui importe essentiellement aujourd’hui, si vous désirez célébrer ce « Chaitanya<br />
Jyoti », c’est de savoir que la Chaitanya – Conscience – est présente dans tous les êtres. Il<br />
331
existe un seul Atma amoureusement présent ici, là et en tout lieu. Il existe une seule<br />
Chaitanya.<br />
Ce Chaitanya Jyoti. (Swami reprend) Notre propre forme est pure Chaitanya. C’est ce<br />
que l’on appelle « Conscience ». Cette Conscience universelle est présente en tout lieu.<br />
En nous elle devient conscience morale, une miniature de l’Atma. Après être devenue<br />
Atma en nous, cette Conscience universelle se réduit encore pour devenir le Conscient,<br />
lorsqu’elle s’exprime au niveau des sens. On l’appelle « conscient » lorsqu’elle est<br />
présente dans les sens. On l’appelle « conscience morale » lorsqu’elle est présente en tant<br />
qu’Atma. Et on l’appelle enfin « Conscience universelle » lorsqu’elle s’exprime en tant<br />
que la Chaitanya omniprésente.<br />
Voyez quelle différence ! La Chaitanya qui interpénètre toute chose devient Atma dans la<br />
forme humaine. Quelle différence ! Toute chose est en l’homme. En effet, rien n’est<br />
supérieur au genre humain.<br />
Daivam Manusha Rupena<br />
Dieu se manifeste à travers la forme de l’homme.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Donc, où est Dieu ? Il est dans la forme de l’homme. Où ? Ici même ! Quoi que l’on<br />
regarde, tout est Un (applaudissements). En vérité, vous contentant de voir les formes<br />
humaines extérieures, vous alimentez des raisonnements négatifs en tout genre. Quelle en<br />
est la raison ? Vous avez la même forme (que celle de Dieu), mais vous ne croyez pas en<br />
la Divinité de votre forme. Toutes les formes sont des formes de Dieu. Les cinq éléments<br />
présents en ce corps-ci sont présents dans ce corps-là et dans celui-là, et dans cet autre<br />
encore. Les cinq éléments sont également dans toutes les autres choses. Il n’existe en rien<br />
ni en personne un sixième élément. Ils sont au nombre de cinq seulement.<br />
Toutefois, ces cinq Pranas, les cinq Koshas ou revêtements et les cinq Indriyas ou sens<br />
ont également une forme. Les cinq Pranas viennent des cinq Koshas.<br />
Nous ingérons de la nourriture pour maintenir notre corps en vie ; ce corps est appelé<br />
Annamayakosha – corps grossier ou formé de nourriture. De cet Annamayakosha émane<br />
le Pranamayakosha – corps de l’énergie vitale. Qu’est-ce que ce Prana ? Cette énergie<br />
vitale s’unit à l’élément Air, qui contient du Feu. Lorsque l’air et le feu s’unissent, ils<br />
prennent la forme d’un courant ; c’est ce que l’on appelle électricité dans notre corps. En<br />
effet, notre corps est semblable à un petit générateur de courant. Bien que nous<br />
disposions de ce générateur du corps, nous pensons que notre vie dépend de la nourriture.<br />
Ceci est donc le deuxième revêtement, le Pranamayakosha.<br />
Le troisième est le Manomayakosha – le corps émotionnel et mental. Sans ce Manomaya,<br />
le corps ne servirait à rien, même pourvu de Pranamaya. En effet, grâce à l’existence du<br />
mental, de nombreuses formes sont créées en faveur de ce corps.<br />
Manomûlam idam Jagat<br />
332
Le mental est la racine de tout cet univers.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Ce mental devient la forme de l’univers ; ce Manomayakosha est donc très important.<br />
Toutefois, jusqu’où l’homme moderne, les aspirants spirituels, les Yogis – ascètes ou les<br />
Bhogis – jouisseurs – d’aujourd’hui, poursuivent-ils leur voyage ? Ils ne s’aventurent pas<br />
au-delà de l’Annamayakosha, du Pranamayakosha et du Manomayakosha. Leur sentier<br />
s’interrompt ici ; ils instaurent une limitation de vitesse (une frontière) et leur voyage<br />
prend fin.<br />
On ne devrait pas s’arrêter là. Quelles que soient les nombreuses difficultés et les<br />
afflictions du mental, le voyage doit absolument être poursuivi afin de les surpasser. Si<br />
nous allons au-delà de ce Manomayakosha, nous aboutirons au Vijnanamayakosha -<br />
corps de la sagesse. Comme nous n’arrivons pas jusque là, nous restons dans l’ignorance,<br />
dans le Manomayakosha.<br />
Il est très difficile de dépasser le Manomayakosha, mais une fois que nous le perçons,<br />
Vijnanamaya est très facilement atteint. Réalisant ce Vijnâna, nous atteignons le pur<br />
Anandamayakosha – corps de la béatitude spirituelle. C’est la Nityananda – l’état de Joie<br />
permanente, la Paramananda – la Joie suprême, la Yogananda – la Joie de l’union avec<br />
Dieu, l’Advaitananda – la Joie de la non-dualité.<br />
Désirant atteindre cette béatitude, nous devons commencer par l’Annamayakosha. Nous<br />
ne réservons pas la juste attention au corps physique. Ce corps est très sacré. En effet,<br />
chaque fois que l’on dessine la forme de Dieu, on la représente comme une forme<br />
humaine. Mais à cause de l’idée d’être « un simple être humain », l’homme réduit sa<br />
nature humaine à celle d’une chèvre. Nous devrions transformer notre nature humaine en<br />
quelque chose de précieux. Combien sacrée est cette nature humaine ! Un homme<br />
véritable est celui qui agit sans ignorance. L’ignorance n’ose pas l’approcher. Au<br />
contraire aujourd’hui, l’homme attire l’ignorance à lui.<br />
En somme, aujourd’hui nous devrions comprendre cette Chaitanya Jyoti. Elle imprègne<br />
l’être tout entier, des pieds jusqu’à la tête, au-dedans comme au-dehors.<br />
Antar Bihisca Tat Sarvam Vyapa Narayana Sthitah<br />
Au-dedans, au-dehors, toute chose est Cela.<br />
Narayana est présent en tout lieu.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Il n’existe que l’Un et cet Un est Chaitanya Jyoti – la lumière de la Conscience. Comme<br />
nous la négligeons ! Il faudrait voir cet édifice avec un émerveillement sans borne,<br />
comme la chose la plus précieuse, comme un prodige. Au contraire aujourd’hui, nous le<br />
visitons comme un passe-temps, un simple divertissement. Cette attitude a quelque chose<br />
de contradictoire (ou artificiel). Nous ne devrions pas devenir artificiels, mais plutôt<br />
suivre une procédure précise.<br />
333
Cette Prajnâna Jyoti – lumière de la Sagesse, cette Chaitanya Jyoti – lumière de la<br />
Conscience Divine, cette Akhanda Jyoti – lumière illimitée, cette Ananta Jyoti – lumière<br />
éternelle – et cette Advaita Jyoti – lumière Unique sans second, est l’Un absolu. Mais<br />
aujourd’hui, nous transformons cette Advaita Jyoti en « Chaitanya Jyoti » (l’édifice) !<br />
En vérité, la Chaitanya Jyoti brille toujours dans le cœur de tout être humain. Combien<br />
notre cœur est sacré ! Ce Hridaya – Cœur spirituel – est ce qui est plein de daya -<br />
compassion. Aujourd’hui, cette compassion est totalement absente des cœurs. L’homme<br />
est dépourvu de compassion et s’est forgé une nature démoniaque. On ne peut<br />
absolument plus rien voir en son cœur.<br />
Il importe d’observer ce que nous avons dans le cœur. Il est dit que cela est la Réalisation<br />
du Soi. Quel type de sentiments avons-nos dans le cœur ? Ces sentiments sont-ils sacrés<br />
ou profanes ? Par une investigation de ce type, nous devons reconnaître sincèrement notre<br />
propre état.<br />
Si l’homme est satisfait, il s’agit de Réalisation du Soi. Alors vient la Satisfaction du Soi ;<br />
grâce à celle-ci, l’homme sera en mesure d’accomplir le Sacrifice de soi et par là il<br />
deviendra le Soi, il aura la Réalisation.<br />
Donc, voulant lutter pour obtenir cette Réalisation du Soi, nous devons commencer par<br />
comprendre la nature du Soi et cela est Chaitanya Jyoti. C’est la signification véritable du<br />
terme Chaitanya.<br />
Malheureusement, sans nous poser de question sur les différentes formes de cette<br />
Lumière sacrée, nous considérons cette Chaitanya Jyoti – Lumière de la Conscience<br />
Divine – comme une lumière quelconque. Non, elle est Chaitanya Jyoti ! Où que l’on<br />
regarde, il n’existe que Cela, car la Chaitanya Jyoti est la Lumière omniprésente, en<br />
laquelle nous avons foi.<br />
Incarnations de l’Amour Divin !<br />
A dire vrai, Je ne pensais pas vous adresser ce discours aujourd’hui. Pour quelle raison ?<br />
Parce que Je n’ai jamais commémoré ces anniversaires. Toutefois, Je l’ai fait afin de<br />
satisfaire le désir intense de l’homme qui est venu de la Malaisie (et qui a réalisé ce projet<br />
de construction). Il est venu aujourd’hui avec joie, espérant en cet anniversaire, et il a<br />
amené beaucoup de gens avec lui.<br />
Je ferai n’importe quoi pour les satisfaire. Tous Mes actes ont pour but de donner de la<br />
joie aux autres ; Je n’ai aucun désir, ni aucune intention. Mes déterminations<br />
s’accroissent en fonction de vos résolutions. (Anil Kumar traduit uniquement par<br />
« pensée » ; Swami le corrige « Sathya Sankalpa » que Anil Kumar traduit par « pensées<br />
véridiques »<br />
334
Il s’agit de pensées justes. Vos pensées sont de simples pensées, mais les Miennes sont<br />
des déterminations dans la Vérité, elles sont immuables. Je ferai donc n’importe quoi<br />
pour votre bonheur (applaudissements).<br />
Aujourd’hui, notre Indulal Shah s’est donné beaucoup de mal à ce sujet (de l’anniversaire<br />
du Chaitanya Jyoti). Il est en fait le grand responsable de cette construction du<br />
« Chaitanya Jyoti ». Il est venu à Puttaparthi chaque mois, même lorsque Je n’étais pas<br />
présent, pour voir les travaux. Si l’on a un intérêt authentique, on peut réaliser n’importe<br />
quelle tâche, aussi importante soit-elle. Les Upanishad disent, en effet :<br />
Sraddhâvan llabhate jnânam<br />
La foi inébranlable confère la Sagesse.<br />
(Bhagavad Gîta IV 39)<br />
Si le « Chaitanya Jyoti » a pris une forme aussi joyeuse, c’est grâce à l’intérêt sincère<br />
d’Indulal Shah et à tant de fatigue. En vérité, en n’importe quelle activité, nous devrions<br />
être animés d’une ferme détermination. Sans celle-ci, nous sommes semblables à des<br />
cadavres. Nous devons réussir ! Et non seulement cela, mais il ne faudrait pas être faible<br />
et tout abandonner au beau milieu du travail. Ne vous permettez aucune faiblesse de ce<br />
type. Nous devons avoir de la force en toute chose.<br />
Ainsi, tant d’autres activités semblables seront entreprises en notre Prashanti Nilayam.<br />
Aujourd’hui Puttaparthi, qui n’était qu’un hameau perdu, est devenu une grosse cité ; de<br />
village qu’il était, il est devenu une ville importante. Or en ville, si nous devons nous<br />
loger, pour 100 roupies nous pouvons trouver une petite chambre pour un jour. Mais si<br />
vous cherchez ici (à l’extérieur de l’Ashram), vous ne trouverez aucune chambre à moins<br />
de 1 000 roupies ! Quels tarifs les habitants appliquent-ils ! Quel type de village estce<br />
devenu ? Voyez combien les choses extérieures sont en train de changer !<br />
Il y a un aéroport et un Hôpital à Haute Spécialisation. Ces choses n’existent même pas<br />
dans de grandes villes. On réalisera encore davantage, bien davantage ! Pour montrer cela<br />
au monde entier, avant la fin du mois commencera le « <strong>Sai</strong> Global Harmony Channel ».<br />
Pour réaliser ce changement, plusieurs personnes… (Swami s’interrompt et puis reprend)<br />
Je vous cite même certains noms.<br />
Ces personnes attribuent le Prix Nobel à beaucoup de gens. L’homme qui assigne le Prix<br />
Nobel (le président de la Commission du Prix Nobel) viendra ici le 22 novembre. Ces<br />
personnes qui diffuseront ceci dans le monde entier, des gens de la Télévision, viennent<br />
le 22 novembre prochain.<br />
Qui les a convoqués ici ? Qui les a invités ? Si des choses de ce type (les œuvres de<br />
Bhagavan Sathya <strong>Sai</strong> <strong>Baba</strong>) sont vues, des personnes de tout type viendront ici. On ne les<br />
a invités en aucun cas, personne ne leur prépare un accueil spécial. Pourtant, ils viennent<br />
de leur propre initiative. Pour quelle raison ? Parce que ce Chaitanya Jyoti est présent ici<br />
(Swami parle de Lui-même) et les incite à venir ! (Applaudissements).<br />
335
Vu la situation, J’ai dit que cette fois-ci, l’Anniversaire ne devrait pas être célébré. Il ne<br />
devrait plus être célébré nulle part dorénavant. J’ai pris cette décision. J’en ai avisé<br />
également ces personnes ; J’ai dit à Charanjiv Rao (le secrétaire de l’Ashram) « Ne faites<br />
aucun arrangement pour cet Anniversaire. » J’ai insisté pour qu’on ne prépare<br />
absolument rien au Hill View Stadium.<br />
Qu’est-ce que Mon Anniversaire ? Mon Anniversaire sera célébré le jour où la Joie<br />
s’accroîtra en chacun de vous. Le pays entier devrait connaître le bien-être, le monde<br />
entier devrait être heureux, la société devrait vivre dans la paix et la sécurité. Si la société<br />
n’est pas heureuse, à quoi sert-il de célébrer Mon Anniversaire ? Celui-ci consiste en la<br />
joie de tout un chacun ; Ma joie consiste en cela.<br />
Donc, soyez tous heureux, suivez le sentier de la Vérité et prenez de justes décisions ;<br />
ainsi le pays entier pourrait être transformé en un lieu de la pensée juste. Bon, mais s’il ne<br />
vous est pas possible de transformer tous les pays, cherchez au moins à ce que les gens<br />
qui vivent autour de vous changent de mentalité et deviennent honnêtes. Chaque fidèle<br />
devrait quotidiennement transformer au moins cinq fidèles et les inviter à suivre le sentier<br />
de la spiritualité. Si chacun transforme cinq personnes par jour, le pays sera très bientôt<br />
transformé. Prenez garde, toutefois, à ne pas changer les gens en pire ! Stimulez-les<br />
uniquement au bien.<br />
Ayez des pensées droites, dites la vérité, pratiquez le Dharma et vivez dans la paix. Faites<br />
l’expérience de la Joie authentique. Prenez la résolution d’obtenir ces qualités et cherchez<br />
à vous transformer.<br />
Swami termine Son discours par un Bhajan « Hari Bhajana Bina Sukha Shânti Nahi… »<br />
(Puis Il ajoute) :<br />
Je vous propose un petit idéal. Lorsque Je suis sorti du Pûrnachandra (où Swami réside),<br />
Je n’avais à peu près pas de gorge. (Swami dit en riant). La gorge était là, mais il n’en<br />
sortait aucun son. Au commencement de ce discours, vous l’avez remarqué, Je parlais<br />
avec difficulté ; Mais J’oubliai complètement Ma gorge et Je mis toutes vos formes en<br />
Mon cœur. Alors la voix devint forte (applaudissements). C’est seulement lorsque nous<br />
oublions notre attachement à notre corps que l’amour pour l’univers se déploie. Ceci en<br />
est la preuve directe.<br />
Ce n’est pas tout. L’an dernier, nous avons inauguré un Collège de Musique. Plusieurs<br />
enfants sont inscrits en ce collège. Le Directeur et son épouse y font un excellent travail.<br />
Ils sont tous les deux très bons joueurs de Vîna. Aujourd’hui, dans quelques minutes, ils<br />
nous donneront un récital de musique et ils vous procureront de la joie.<br />
(Prashanti Nilayam, <strong>Sai</strong> Kulwant Hall )<br />
336
LES PENSÉES PURES<br />
DONNENT LES ACTIONS PURES<br />
19 novembre 2001<br />
(Swami chante)<br />
Savitri, qui ramena à la vie son époux défunt,<br />
n’appartient-elle pas à ce pays de Bharat ?<br />
Chandramati, qui éteignit les flammes d’un feu de forêt<br />
par le seul pouvoir de la Vérité,<br />
n’était-elle pas femme de ce pays ?<br />
Damayanti, qui brûla un chasseur mal intentionné<br />
par le pouvoir de sa chasteté,<br />
n’était-elle pas femme de ce Bharat ?<br />
C’est grâce à ces chastes femmes de caractère<br />
que Barat s’est conquis la réputation<br />
d’être le pays de l’abondance, de la prospérité et des riches moissons<br />
en faveur de ces femmes illustres.<br />
Ce pays n’est-il pas le Précepteur de toutes les nations ?<br />
(Poème Telugu)<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Depuis des temps immémoriaux, de nombreuses femmes citoyennes de Bharat ont donné<br />
de la joie (au monde) grâce à leurs vies exemplaires. C’est la raison pour laquelle, depuis<br />
le début de la création, parmi les hommes et les femmes, le nom des femmes – Srî - est<br />
cité avant celui des hommes – Purusha. Le nom Srî est l’expression de Prakriti – Nature.<br />
Ainsi, les anciens Rishis résolvaient leurs problèmes vitaux en se basant sur les lois de la<br />
nature féminine. Seuls les cœurs purs des femmes représentent la possibilité de résoudre<br />
tous les problèmes du monde.<br />
Aujourd’hui dans ce vaste monde, on ne voit qu’affliction de toute part. Le chaos,<br />
l’absence de paix et les difficultés se sont instaurés en tout lieu. Dans toutes les<br />
directions, on ne voit que troubles et aspects négatifs. Quelle est la raison de la situation<br />
actuelle ? Les difficultés auxquelles le pays doit faire face à présent sont essentiellement<br />
à imputer au manque d’hommes et de femmes au cœur pur. Tout le bien comme tout le<br />
mal du pays dépend des actions des femmes et des hommes munis d’un cœur sacré. Ces<br />
actions peuvent prendre la forme du bien ou du mal. S’il existait dans le pays des femmes<br />
et des hommes au cœur pur, la prospérité de la nation ne ferait absolument pas défaut.<br />
337
Malheureusement, à cause de la pollution qui assaille de toutes les façons possibles ces<br />
cœurs purs, aujourd’hui les femmes et les hommes sont devenus profanes.<br />
Ceci est une feuille de papier blanc. Elle est pure (à l’origine), mais comme on y a écrit<br />
un texte au revers, elle devient quelque peu polluée. Le cœur de l’homme est semblable à<br />
ce papier blanc. A cause de troubles en tout genre venant s’inscrire sur ce papier (du<br />
cœur), celui-ci est devenu pollué.<br />
Vous savez bien que dès votre lever du lit tôt le matin, vous jetez un coup d’œil au<br />
journal. Ce papier-journal n’a pas d’odeur, ni de pollution, ni aucun type de souillure.<br />
Mais le journal d’aujourd’hui deviendra demain du papier à jeter. Lorsque vous emballez<br />
des fleurs de jasmin dans ce morceau de papier-journal, celui-ci aura l’odeur des fleurs de<br />
jasmin. Si vous emballez des Pakodas, qui ont une odeur forte, dans le même papierjournal,<br />
celui-ci aura l’odeur des Pakodas. Si peu après vous enveloppez des sardines<br />
séchées dans le même journal, il prendra l’odeur du poisson séché. Si nous sommes<br />
animés de bonnes dispositions, nos pensées seront également pures. Donc notre cœur<br />
resplendira de compassion dans la mesure où nous entretenons en nous, dans notre cœur<br />
humain, des dispositions pures et sacrées.<br />
Aujourd’hui, tous les sentiments qui émanent du cœur des hommes sont pollués. Quelle<br />
en est la raison ? Ce cœur sacré devient le siège de nombreuses tendances perverses qui<br />
s’accumulent. Notre cœur s’est pollué au contact de pensées, de tendances et de<br />
sentiments corrompus.<br />
Depuis l’antiquité, les femmes ont cherché à rendre leur cœur sacré.<br />
Savitri, qui ramena à la vie son époux défunt,<br />
n’appartient-elle pas à ce pays de Bharat ?<br />
(Poème Telugu)<br />
Des femmes ont eu la force de ramener à la vie leur maris défunts, mais nous ne pouvons<br />
voir nulle part un mari ramener à la vie sont épouse morte ! Aucune histoire, aucune<br />
tradition ne nous rapporte un récit de ce type. Depuis le lointain passé, en ce pays de<br />
Bharat, des femmes aussi vertueuses ont démontré par l’exemple une si grande variété<br />
d’idéaux !<br />
C’est parce que les femmes d’aujourd’hui n’accomplissent plus d’actes en faveur du<br />
progrès de la société, que cette société s’est corrompue de cette façon.<br />
Aujourd’hui le monde s’est transformé sous l’effet de l’âge moderne et tant d’actes<br />
différents passent pour être modernes. Les bons sentiments, les bonnes actions et les<br />
pensées droites ne trouvent plus l’opportunité de s’exprimer.<br />
C’est pour cette raison que les Organisations Sri Sathya <strong>Sai</strong>, avec ses Mahila Vibhaga -<br />
des sections spéciales pour les femmes, ont été mises sur pied à présent, afin de<br />
développer ces dispositions sacrées. Grâce à leur influence, le bénéfice de la juste<br />
compagnie peut être transmis au monde. Nous avons créé ces sections dans cette<br />
338
perspective. En vérité, si les femmes se réunissent, le monde entier prendra la forme<br />
d’une terre sainte. La société des femmes a gagné une grande valeur.<br />
Les hommes d’aujourd’hui ne s’efforcent pas de reconnaître la nature sacrée des femmes.<br />
Pourtant ces femmes ont le pouvoir de prendre en mains le destin du pays. Beaucoup<br />
d’hommes pensent que les femmes ne sont après tout que des esclaves ordinaires. Non,<br />
non ! Il leur suffit d’une simple pensée pour qu’elles soient capables de faire du monde<br />
entier un fagot. Par le fait que nous avons déconsidéré les femmes, bien qu’elles soient<br />
munies d’un tel pouvoir, aujourd’hui notre destin est réduit à tout ceci. Il n’est rien en ce<br />
monde que les femmes soient incapables de réaliser.<br />
Nous devrions à présent comprendre la nature de ces femmes, leur transmettre le juste<br />
enthousiasme et les encouragements nécessaires, et les aider dans la société.<br />
Malheureusement, ces encouragements ne sont absolument pas donnés aux femmes. Les<br />
hommes s’irritent si elles prennent part aux Satsangha – réunion de bonnes personnes. Ils<br />
ne pensent qu’à sauver leur petite vie égoïste et leurs intérêts privés et sont incapables de<br />
comprendre quel secours pourrait venir des femmes et quelle direction pure elles<br />
emprunteraient.<br />
La plupart des femmes ont un cœur altruiste. Leur cœur est débordant de compassion et<br />
d'amour. Elles sont très attentives à l'éducation de leurs enfants. En revanche, les maris ne<br />
supportent même pas de leur consacrer un moment. Les femmes luttent jour et nuit pour<br />
protéger leurs enfants et elles sont d'un grand secours en ce qui concerne le<br />
comportement des enfants.<br />
A cause du type d’instruction et d’éducation que l’on donne aux enfants à l’heure<br />
actuelle, leur condition est de plus en plus dégradée. Dans le passé, lorsque les enfants<br />
étaient en âge de recevoir les premières notions de l’alphabet, les femmes leur<br />
enseignaient du fond de leur cœur les mantras « Om Nama Shivaya » et « Om Namo<br />
Narayana ». Ainsi les noms sacrés étaient progressivement imprimés dans le cœur des<br />
enfants.<br />
Par contre, en cette époque moderne, en quoi consiste l’éducation ? Lorsque les enfants<br />
doivent recevoir la première instruction sur l’alphabet, on leur fait lire des livres pour<br />
enfants. Quel type de livres les parents offrent-ils à leurs enfants ? Des livres dans<br />
lesquels ils lisent « Bêêê Bêêê ! Mouton noir ! » C’est cela qu’ils apprennent à présent !<br />
Ainsi, nous enseignons aux enfants des paroles stupides et inconsistantes.<br />
Si quelqu’un se présentait à la porte de leur maison, les enfants du passé avaient la<br />
coutume d’accueillir le visiteur par un Namaskâr. Actuellement, ces sentiments<br />
d’humilité et d’obéissance envers les adultes ont complètement disparu. Il faudrait donc<br />
commencer par enseigner correctement les vertus aux enfants.<br />
Les jeunes d’aujourd’hui ne pensent qu’à l’argent, à la force physique et aux<br />
camaraderies, mais personne ne leur enseigne les vertus. A quoi bon avoir de la force<br />
corporelle si l’on est privé de vertus ? Sans valeurs humaines, que représente la<br />
339
camaraderie et quel intérêt y a-t-il à avoir de l’argent ? Cet argent vient et puis s’en va ;<br />
les enfants devraient donc acquérir de la moralité. Il faudrait enseigner aux enfants la<br />
moralité et l’honnêteté.<br />
Dans le passé, les adultes donnaient aux enfants ce type d’éducation sacrée.<br />
Actuellement, par contre, les parents espèrent uniquement que les fils fassent de grandes<br />
études et qu’ils deviennent des personnalités importantes. Les parents du passé<br />
n’espéraient jamais en la grandeur future de leurs enfants, mais en leur bonté. Grâce à<br />
leur aspiration à voir leurs fils devenir de bonnes personnes, le pays de Bharat a<br />
représenté un idéal de vie pour tous les autres pays.<br />
Les parents d’aujourd’hui ne devraient-ils pas donner une bonne éducation aux enfants<br />
qui fréquentent le collège ? Pourtant ils n’en font rien. Aussitôt que les enfants reviennent<br />
à la maison, la mère pousse le bouton du téléviseur, le père vient s’asseoir auprès de son<br />
fils et ils regardent ensemble la télévision d’un air béat. Est-ce cela que les parents<br />
devraient montrer à leurs enfants ? Non, non !<br />
Dans le passé, les parents conduisaient leurs enfants dans la puja - chambre d’adoration<br />
de leur habitation. Ils expliquaient clairement à leurs fils ce que les professeurs avaient<br />
enseigné en classe, de façon qu’ils comprennent facilement.<br />
Actuellement, les parents des enfants qui fréquentent le collège leur disent « Allons, il<br />
faut que tu étudies sérieusement ! Tu dois obtenir une double licence universitaire et<br />
poursuivre tes études jusqu’au doctorat. C’est seulement ainsi que tu pourras t’assurer un<br />
beau-père millionnaire ! »<br />
Les jeunes gens du passé ne désiraient pas ces choses. Ils n’avaient aucune ambition<br />
d’obtenir un beau-père riche et célèbre. Ils aspiraient seulement à épouser une femme<br />
vertueuse. Aussi la vie d’alors était-elle très douce.<br />
Dans le monde d’aujourd’hui, nous entendons parler de tant de questions problématiques.<br />
Quelle en est la racine ? Il n’existe plus, dans les foyers, de parents vertueux. Cette<br />
absence de parents vertueux a pour conséquence que les enfants ne développent pas leurs<br />
vertus. La toute première école de l’enfant est sa famille ; la seconde est la société.<br />
Lorsque les enfants entrent dans la société, ils doivent apprendre le juste type de vertus.<br />
La toute première chose dont chaque étudiant devrait prendre conscience aujourd’hui, est<br />
ceci «J’ai acquis tant de connaissances ; d’où les ai-je reçues ? J’ai reçu tout cet<br />
enseignement de la société. J’ai développé largement mes facultés intellectuelles ; qui<br />
m’a permit de le faire ? C’est grâce à la société ! Toutes mes joies et toutes mes<br />
souffrances me sont venues de la société. Cette société sacrée m’a permis de faire<br />
d’énormes progrès. Mais quel service suis-je en train de rendre à la société ? J’ai reçu<br />
d’elle tant de bons enseignements, mais quel bien puis-je lui restituer ?<br />
Il faudrait que l’on se pose ces questions. Quelle aide apportons-nous à la société, dont<br />
nous avons tant reçu ? Nous recevons beaucoup de bien de la société, mais nous<br />
340
changeons cette société en une mauvaise chose. Nous ne devrions pas agir ainsi. Cette<br />
façon d’agir nous vaut le qualificatif d’« ingrat » ; l’homme d’aujourd’hui n’a<br />
absolument aucune gratitude.<br />
Nous devrions toujours exprimer notre gratitude envers ceux dont nous avons appris de<br />
bonnes choses.<br />
Si nous n’offrons pas à ces personnes le juste type de respect, à quoi servira toute<br />
l’instruction acquise ? Quel pouvoir et quelles capacités réalisons-nous ? Quel pouvoir et<br />
quelles habiletés avons-nous développés ? Tout est parfaitement inutile.<br />
En vérité, nous devons respecter en tout premier lieu la société. Pourquoi ? Parce que<br />
nous sommes nés dans la société, nous croissons dans la société, nous vivons dans la<br />
société. Voilà pourquoi cette société mérite notre respect. A cette condition, nos vies<br />
seront exemplaires.<br />
En fait les mères (du passé) nourrissaient leurs enfants et leur enseignaient de bons<br />
principes. J’ai mentionné cela l’autre jour (discours du 26 octobre). Abhimanyu vint<br />
auprès de sa mère et lui fit un Namaskâr en disant « Mère, je m’en vais en guerre ». Elle<br />
lui donna tant de conseils et dit :<br />
Drônacharya, qui est expert dans l’art de l’archerie,<br />
a inventé le Padmavyuha comme formation de guerre,<br />
sous le commandement de Bhîsma.<br />
Ta femme est enceinte<br />
et nous ne savons pas ce que le temps apportera.<br />
Ton oncle et ton père sont absents.<br />
O mon fils, abandonne cette idée (de partir en guerre).<br />
(Poème Telugu)<br />
« Mon fils, ton oncle Krishna et ton père Arjuna ne sont pas à la maison. De plus, ta<br />
femme est enceinte. Dans ces circonstances, tu ne devrais pas partir en guerre » Parlant<br />
ainsi, elle lui donna toutes sortes de conseils, mais Abhimanyu finit par ne plus écouter.<br />
« Mère, est-ce vraiment cela que tu devrais m’enseigner ? » s’exclama-t-il.<br />
Ma famille est de caste Kshatriya (guerriers).<br />
Au lieu de me dire d’entrer dans le combat,<br />
de sauter sur les ennemis comme un lion, de les écarteler,<br />
d’avoir l’avantage sur eux et de gagner la victoire et puis revenir au foyer,<br />
au lieu de me suggérer ce qui est juste pour moi,<br />
tu répètes avec véhémence « N’y va pas ! N’y va pas ! »<br />
Est-il juste de parler ainsi ?<br />
(Poème Telugu)<br />
« Mère, tu devrais plutôt me bénir et m’envoyer à la bataille. Tu n’as aucune excuse de<br />
m’encourager à ne pas y aller ni de t’ériger en obstacle en face de ma décision. » Alors la<br />
341
mère comprit et l’attira près d’elle « Mon fils, tu es un jeune garçon. Tu devrais avoir<br />
encore une très longue vie. Tu devrais conquérir une excellente réputation et mériter la<br />
Grâce de ton oncle (Krishna) et de ton père. »<br />
Sur ces mots, elle frotta du Pârâna sur ses pieds et puis elle le bénit. Comment le bénitelle<br />
? « Mon fils, Il n’y a rien de plus grand pour toi que cet honneur. Après être né<br />
comme fils de famille Kshatriya, ce que l’on doit faire de plus important, c’est de<br />
remporter la victoire, de maintenir sa dignité et de conserver sa réputation. Protège ton<br />
honorabilité » dit-elle. Elle ajouta :<br />
Une bénédiction profonde et favorable,<br />
celle qui protège les membres du corps,<br />
la plus grande protection Divine de Sri Râma,<br />
puisse-t-elle t’accompagner comme une ombre et prendre soin de toi.<br />
(Poème Telugu)<br />
Les parents reconnaissent pleinement la naissance d’un fils, lorsque celui-ci se forge une<br />
bonne réputation. Toutefois, en cette époque moderne, on ne donne plus aux enfants des<br />
enseignements de ce type. Aussitôt après la naissance d’un enfant, les parents distribuent<br />
une grande variété de gâteaux (pour fêter l’événement) et aspirent à ce qu’il devienne un<br />
personnage illustre.<br />
Dans le passé, les gens n’agissaient pas ainsi. Quand les parents bénissaient-ils leurs<br />
enfants et célébraient-ils leur anniversaire ? Ils ne faisaient aucune fête pour marquer le<br />
jour où leur fils était né. Ils avaient l’habitude de célébrer l’anniversaire de leur fils le<br />
jour où il obtenait une bonne réputation dans la société.<br />
Votre anniversaire authentique n’est pas le jour de votre naissance, mais c’est le jour où<br />
vous défendez l’honneur de votre famille, le jour où vous gagnez une bonne réputation et<br />
le jour où vous protégez l’honorabilité de votre père.<br />
L’enthousiasme d’un père pour son fils<br />
ne naît pas le jour de sa naissance,<br />
mais seulement le jour où les gens, voyant le fils,<br />
en font l’éloge et disent que c’est un bon enfant.<br />
(Poème Telugu)<br />
La joie d’avoir donné le jour à un fils naît en vous lorsque la société reconnaît votre fils<br />
par sa réputation de personne digne et profondément bonne. Pensez un instant à la<br />
différence qui existe entre la culture antique et celle du temps présent.<br />
Donc, dans le passé, c’était essentiellement les mères qui faisaient croître les enfants. On<br />
parle de Mâtrî Mûrti – forme de la mère. La mère représente pour les enfants la toute<br />
première école.<br />
Matru Devo Bhava – Considère ta mère comme Dieu<br />
342
Pitru Devo Bhava - Considère ton père comme Dieu<br />
Acarya Devo Bhava - Considère ton précepteur comme Dieu<br />
(Verset Sanskrit)<br />
La mère vient en premier lieu. Vous pouvez citer n’importe quel exemple et rechercher<br />
même dans les récits sacrés, vous trouverez toujours Sîta-Râma et non Râma-Sîta ; ou<br />
bien Râdha-Krishna et non Krishna-Râdha ; et encore Parvati-Parameshvara et non<br />
Parameshvara-Parvati. Le nom féminin est donc cité en premier lieu. Quelle en est la<br />
raison ? En fait, c’est parce que la femme soutient et maintient la vie de l’homme.<br />
Lorsque des erreurs sont commises (par les enfants), il faut intervenir, mais en fait seules<br />
les mères protègent les enfants en leur réservant la juste affection, les poussent à<br />
progresser et les conduisent sur la bonne voie.<br />
Ainsi, des mères de ce type devraient être actuellement plus nombreuses. Alors le pays de<br />
Bharat prendra l’aspect d’un pays sacré.<br />
En cette terre suprêmement sainte de Bharat,<br />
la Force d’âme représente notre beauté.<br />
De tous les rituels, l’adhésion à la Vérité constitue l’ascèse la plus ardue.<br />
De tous les sentiments exprimés en notre pays,<br />
le sentiment maternel n’est-il pas le plus noble ?<br />
(Poème Telugu<br />
C’est la vérité, il n’existe pas en notre pays de sentiment plus pur que l’amour maternel.<br />
Voilà pourquoi il est nécessaire d’avoir des enfants capables de satisfaire l’esprit de leur<br />
mère, et les mères authentiquement dignes devraient être plus nombreuses de nos jours.<br />
Désirant qu’un tel progrès advienne, nous avons institué le jour du 19 novembre comme<br />
« Journée de la Femme ».<br />
Il n’y a rien de grand à parler de ce qui Me regarde ; toutefois il y avait la mère de ce<br />
corps, Ishvaramma. Ce qu’elle disait était très noble, même si elle était illettrée. Elle ne<br />
connaissait pas le Sandhya. Elle ne savait pas épeler le Om Na-Ma (elle n’avait jamais<br />
étudié l’alphabet).<br />
Dès le début, c’est elle qui demanda avec insistance « Swami, dans notre pays, il y a tant<br />
de personnes importantes. Mais les jeunes enfants de notre village doivent marcher<br />
longuement pour se rendre à l’école de Bukkapatnam (située à 4 km. De Puttaparthi).<br />
Cette marche forcée fait couler beaucoup de larmes sur leurs joues. Swami, fais<br />
construire une école ici même, dans ce village ! »<br />
Je lui répondis «Je ne dispose d’absolument aucun fond ! » Elle prit la chaîne en or<br />
qu’elle portait à son cou et dit « Si Tu veux, vends-la et emploie l’argent pour construire<br />
l’école, Swami ! » Je lui dis « Ne te précipite pas. Je t’ai dit cela uniquement pour te faire<br />
passer un test. Je ferai construire cette école sans faute. » (Applaudissements). Le<br />
343
lendemain, Je plaçai la première pierre de l’édifice. En une semaine, l’école fut terminée<br />
et prête à fonctionner.<br />
Une semaine après, Je lui demandai « Es-tu satisfaite à présent ? » Elle ne dit pas qu’elle<br />
avait pleine satisfaction « Oui, je suis contente, mais il reste encore quelque chose,<br />
Swami » Je demandai « Que reste-t-il à combler ? » Elle dit « Lorsque les jeunes enfants<br />
tombent malades, les mères les emportent en pleurs à l’hôpital de Bukkapatnam.<br />
J’éprouve de la tristesse à voir les enfants, dans ces conditions, dans l’obligation de<br />
marcher jusque là. Que peut-il leur arriver en cours de route ? Pour cette raison, fais<br />
construire un petit hôpital dans le village. » Ainsi, on commença la construction d’un<br />
dispensaire.<br />
De cette façon, Easwaramma M’instruisait subtilement au sujet de tout ce qui venait en<br />
aide aux habitants. Elle disait « Swami, il ne sert pas à grand chose d’être heureux dans<br />
notre village seulement. La joie devrait être transmise aux gens de tous les villages. » En<br />
vérité, tout être humain devrait connaître la joie.<br />
Aussitôt que les Bhajans sont terminés, vous dites « Loka Samasta Sukhino Bhavantu » -<br />
Puisse le monde entier vivre dans la joie. Mais le monde entier est-il heureux à présent ?<br />
Pourquoi ne pas transmettre cet enseignement de bonheur au monde entier ?<br />
Easwaramma dit « Tant de personnes viennent ici. Swami, il faut que Tu donnes sans<br />
faute le bonheur au monde ! »<br />
(En 1973) Je pris Easwaramma avec Moi à Bangalore et les Cours d’Eté commencèrent.<br />
Nous convoquions ici des étudiants de tous les pays du monde. Ce Cours n’était pas<br />
réservé à nos collèges. Je convoquai les étudiants d’autres collèges, de n’importe quel<br />
pays, à participer. Je les appelai et leur donnai des leçons. Lorsqu’elle entendait de bons<br />
enseignements dans l’après-midi, Easwaramma riait et manifestait sa joie.<br />
Ensuite, lorsque J’étais à table pour consommer Mon repas, Je lui demandai « Es-tu<br />
heureuse à présent ? » Elle répondait « Quelle plus grande joie peut-on souhaiter,<br />
Swami ? Si les gens de tant de pays sont heureux, c’est très bien pour moi »<br />
Elle avait toujours un cœur béant. Actuellement, les gens ont des sentiments étriqués et<br />
pensent « Mes enfants seuls doivent être heureux. Mes proches doivent vivre<br />
confortablement. » Easwaramma n’avait en ces jours-là aucun désir de ce type. Elle<br />
pensait « Tout le monde devrait être heureux. Nous connaîtrons la paix dans notre village<br />
à condition que tout le monde soit serein, n’est-ce pas ! »<br />
Bien qu’elle n’ait jamais reçu aucune instruction, elle enseignait de grands principes de<br />
ce type. Le pays de Bharat jouissait en ce temps-là d’une excellente réputation dans le<br />
monde, grâce à la présence de femmes de ce caractère. Comment l’Inde jouissait-elle<br />
d’une telle célébrité ? Dans le passé, les femmes et les hommes nés en Inde étaient<br />
profondément vertueux.<br />
344
Le deuxième jour des Cours d’Eté, Je fis servir le petit déjeuner à tous les étudiants.<br />
Ishvaramma mangea un peu elle aussi. Elle s’assit et mangea. Je Me trouvai à l’étage (de<br />
la maison). Soudain elle appela « Swami, Swami, Swami ! » Je lui criai « Je viens, Je<br />
viens, ne t’en va pas ! » Je lui dis « Ne pars pas ! Ne t’en va pas, Je viens » Pâpam ! –<br />
pauvre petite – Gokak était présent. Il lança un regard de surprise et pensa « Comment ?<br />
Pourquoi Swami parle-t-Il ainsi ? Où veut-elle aller ? »<br />
Après quelques minutes, Je descendis en courant au rez-de-chaussée. Elle saisit Mes<br />
mains « Swami, Tu m’as donné pleine satisfaction. Ce Cours d’été ne représente pas un<br />
avantage uniquement pour les étudiants. J’ai acquis un cœur vaste, énorme. Regarde, je<br />
m’en vais. » Sur ces mots, elle joignit les paumes de ses mains et fit un Namaskâr. Puis<br />
elle tomba à la renverse et expira.<br />
Qu’est-ce qui lui a permit de quitter cette existence d’une façon aussi douce ? Tout le<br />
monde désire une mort facile. En fait, si l’on cultive en son cœur de mauvaises<br />
dispositions, on connaîtra une mort difficile. Easwaramma n’eut absolument aucune<br />
difficulté ; elle était toujours tellement joyeuse !<br />
Même si elle était alors âgée de 96 ans, elle avait la coutume de parcourir à pied un<br />
kilomètre et demi de Whitefield jusqu’à la maison de Gojimeni, à Kalyanapuram (village<br />
voisin de Whitefield). Lorsque Je lui demandai un jour « Pourquoi vas-tu chez eux à<br />
pied ? Pourquoi n’y vas-tu pas en voiture ? » elle répondit « Ces chères personnes, j’ai le<br />
désir de parler avec elles, Swami. Je ne me sens pas satisfaite de m’asseoir dans une<br />
voiture, j’ai encore des jambes » dit-elle « j’ai des jambes ! » Elle aimait dépendre de ses<br />
jambes.<br />
Il est vraiment très noble de désirer avec tant de ferveur le bien-être des autres. Ce monde<br />
a connu un grand progrès, en ces jours-là, grâce à la présence de mères de ce type.<br />
Un jour, alors que J’étais âgé de douze ans, Je me trouvais dans la maison de Subbamma.<br />
Je demandai à Subbamma, sur un ton déterminé, « Subbamma, Je vous en prie, faites-<br />
Moi coudre une longue tunique ». Elle n’appréciait pas cette idée et dit « Swami, si Tu<br />
veux, porte un dhoti. Pourquoi veux-Tu porter une tunique ? » Je répondis « Non, non !<br />
Le moment est à présent venu ! »<br />
Pensant qu’il ne fallait faire aucune objection aux paroles de Swami, Subbamma fit tailler<br />
une longue tunique. De combien de monnaie avais-Je besoin pour payer une tunique à<br />
cette époque ? On pouvait avoir une tunique entière pour deux annas (12 centimes de<br />
roupie). Ce n’était vraiment pas cher. Elle Me l’apporta. Combien fallait-il donner au<br />
tailleur pour son travail ? Un paisa (un centime de roupie). La tunique fut préparée pour<br />
Moi, pour un total de deux annas et un paisa.<br />
Je l’endossai immédiatement. Subbamma envoya quelqu’un chercher Easwaramma.<br />
« Viens chez nous !» Lorsqu’Easwaramma arriva et qu’elle Me vit, elle fondit en larmes.<br />
« Que signifie ceci, Swami ? Ai-je été appelée ici pour voir cette forme ? Cela suffit !<br />
Cela suffit ! » Je lui dis « Je représente un idéal pour le monde entier. Lorsque des<br />
345
vêtements de couleur Kâshâya – ocre sont portés, Kashâya – les sentiments impurs – sont<br />
éliminés. » Les mères de ce temps-là étaient satisfaites des explications qu’on leur<br />
donnait de cette façon et de tout ce qu’on leur disait.<br />
Aujourd’hui, Jayamma traduit Mes paroles (en anglais). C’était cette même Jayamma qui<br />
assistait Easwaramma (Swami s’adresse à Jayamma à mi-voix « Vous seule vous<br />
occupiez d’elle ! ») Il y a soixante-deux ans, elle vivait dans la maison d’Easwaramma.<br />
Nuit et jour, elle la servait et lui préparait ses repas avec grand soin.<br />
Jayamma tira profit de toutes les réponses à ses questions, qu’elle recevait de la part<br />
d’Easwaramma. Même plus tard, Easwaramma lui donna de bons conseils. Jayamma ne<br />
désirait pas s’engager dans le mariage, mais sa mère et son père la poussèrent à accepter<br />
un parti. Bon ! Ils firent les préparatifs pour la cérémonie. Je Me trouvais alors à<br />
Puttaparthi ; Jayamma M’envoya un télégramme de la ville où ses parents résidaient,<br />
avec ces mots « Aujourd’hui, j’entre en enfer ! » (rires) Elle parlait d’enfer, pas de<br />
paradis ! En ces jours-là, la poste n’arrivait pas directement à Puttaparthi ; le facteur<br />
portait le courrier, parcourant à pied tout le chemin depuis Penukonda.<br />
Toutefois, ses parents ne voulurent point entendre raison, quoi que Je leur dise. Le mari<br />
de Jayamma était cependant un homme vertueux. Sa mère aussi était une belle âme.<br />
Jayamma se répétait « Je cherche à suivre l’exemple d’Easwaramma, je devrais avoir ses<br />
vertus » C’est ce qu’elle Me demandait chaque fois qu’elle faisait un Pâdanamaskâr.<br />
Le mariage fut célébré. Je ne Me rendis pas à la cérémonie. Je n’étais pas tenu au courant.<br />
Le mari était un homme excellent ; il venait d’Amérique après avoir terminé ses études.<br />
En ce temps-là, en ces circonstances, il était considéré comme très érudit. Il occupa une<br />
haute fonction à Rajahmundry. Je Me rendis en cette ville. Lorsque J’arrivai à<br />
Rajahmundry, il me servit avec grande attention. Il Me conduisait là où Je devais aller et<br />
M’en ramenait. Où que Je veuille aller, il avait une voiture prête à Mon intention. Il<br />
s’appelait Gopinath et Me disait continuellement « Swami, il faut que Vous gardiez<br />
Jayamma et moi à Vos pieds Divins » Je répondais « Ne vous précipitez pas. Il y a encore<br />
devant vous une longue vie dont vous devez faire l’expérience ».<br />
De Rajahmundry, Je revins à Puttaparthi. Un télégramme M’arriva avec ces mots<br />
« Gopinath est décédé » Jayamma vint ici, Je ne sais par quels moyens. Elle avait<br />
immédiatement verrouillé sa maison et était montée dans un train pour venir.<br />
A Brindavan (Whitefield), elle prit place sous l’arbre (pour le darshan). Elle frotta de la<br />
vibhuti sur son front. Je lui dis « Comment, Jayamma ? Qu’est-ce que cela ? Pourquoi<br />
avez-vous adopté cette apparence ? » Elle répondit « Ce n’est pas moi qui ai mis cette<br />
vibhuti sur mon front, mais Vous, Swami ! Vous seul l’avez fait ! Pourquoi mettrais-je de<br />
la vibhuti sur mon front si mon mari était en vie ? Il n’est plus en vie, voilà pourquoi je<br />
l’ai mise. Mon destin est ainsi fait. Je n’irai nulle part ailleurs qu’ici. »<br />
En ces années, Karunyananda restait toujours auprès de Moi. Je l’envoyai à<br />
Rajahmundry, en compagnie de Ramabrahman et leur dis « Allez à Rajahmundry,<br />
346
empaquetez toutes les affaires de Jayamma, chargez-les sur un camion et revenez ici » Je<br />
dis à Jayamma d’aller à Anantapur et d’y enseigner dans le Collège pour filles.<br />
En qualité d’enseignante, elle était excellente. Pendant la période de l’occupation<br />
britannique, elle avait obtenu une médaille d’or pour un examen d’anglais. Ensuite, elle<br />
entra au collège Maharani et étudia le sanskrit. Même si elle étudiait tant, elle n’était<br />
jamais satisfaite. Elle déclara même à Gokak « Je dois faire un doctorat ». Je dis à Gokak<br />
« Prépare-la pour le doctorat ». Il lui fit compléter son doctorat. Jayamma travaillait dur<br />
pour atteindre ce qu’elle envisageait, y tenant avec détermination.<br />
Depuis ce jour jusqu’à présent, elle ne retourna jamais chez ses parents. Elle resta à<br />
Anantapur. Elle avait l’habitude de venir ici tous les dimanches. Je lui dis un jour<br />
« Jayamma, ne dissipez pas votre temps ainsi. Faites votre devoir. Le devoir est Dieu.<br />
Aussi, continuez à faire votre devoir avant tout. » C’est ainsi que Jayamma obéit à<br />
quelques ordres que Je lui donnai.<br />
Même tout au commencement, lorsque J’étais encore dans le Vieux Mandir, elle n’était<br />
qu’une enfant de quatre ans. Où que J’aille, elle se précipitait derrière Moi en M’offrant<br />
une petite serviette (pour M’éponger le visage). Ses parents lui disait « Prends toujours<br />
une serviette avec toi pour l’offrir à Swami, partout où Il va ! » Elle a grandit et s’est<br />
mûrie auprès de Swami ; par conséquent, les pensées Divines s’intensifièrent de plus en<br />
plus en elle, même jusqu’à présent.<br />
Donc, Dieu est l’expression de l’Amour. Il est absolument dépourvu de tout égoïsme ;<br />
ceux qui suivent un tel Dieu devraient être désintéressés. Vos cœurs aussi devraient se<br />
modifier et devenir des expressions vivantes de l’Amour. Lorsque cet Amour sera<br />
manifesté, le monde entier s’unira. Dès lors, la conscience d’être un seul Atma deviendra<br />
constante et animés de ce sentiment d’unité atmique, les gens ne pourront plus éprouver<br />
d’aversion envers personne. La haine n’aura plus aucun espace vital ; l’Amour qui nous<br />
fait dire « vous et moi sommes un » sera pleinement acquis. Suivez donc le Divin Amour<br />
de Dieu. Celui qui aspire ardemment à cet Amour, excluant tout le reste, est bien<br />
fortuné !<br />
Même jusqu’à aujourd’hui, Je n’ai pas en Moi l’ombre d’un égoïsme, de Mes pieds<br />
jusqu’à Ma tête. Comme vous faites à présent l’expérience de l’Amour désintéressé, vous<br />
deviendrez vous aussi des personnes sans ego. D’autres aspireront à votre amour, car il<br />
indique aux autres la voie idéale. Suivez donc cette voie de l’Amour.<br />
Il existe tant de parents et d’amis dans le monde, mais leur amour est toujours contaminé<br />
par un certain égoïsme. Seul l’Amour de Dieu est absolument dépourvu d’égoïsme.<br />
Pourquoi ne luttez-vous pas pour vous assurer cet Amour désintéressé ?<br />
Vous luttez avec acharnement pour l’amour physique et mondain. Ces sentiments sont<br />
profanes, ils sont de polarité négative. L’Amour de Dieu seul est positif. C’est seulement<br />
en réalisant cet Amour positif, que vous serez capables de grandes œuvres. Vous serez en<br />
mesure d’accomplir des actions idéales et ce qu’en diront les autres ne vous touchera pas.<br />
347
Si notre Amour est sans faute, il n’y a aucune raison de craindre. Donc la toute première<br />
chose à faire, c’est de développer la nature de l’Amour.<br />
Sans aucune crainte de la faute, s’agrippant à son ignorance,<br />
et retenant ce qui est sans amour pour Dieu,<br />
l’homme réduit ses caractéristiques humaines.<br />
C’est cela qui cause les révolutions,<br />
et s’oppose à la paix du monde.<br />
(Poème Telugu)<br />
Nous ne devrions pas ruiner l’Amour que Dieu nous réserve, en croyant aux paroles de<br />
tout venant. Les gens du monde sont semblables à des corbeaux. Ils exécutent tant de<br />
travaux et donnent tant d’informations, mais notre cœur doit rester attentif et enquêter<br />
Mon cœur est tellement sacré ! Absolument rien ne M’effraie. Comment cela ? Pourquoi<br />
être effrayés, si nous n’avons aucune faute en nous ? Il y a pour Moi un seul Atma et un<br />
seul cœur. Mon cœur est débordant d’Amour et il n’y a absolument aucune place pour y<br />
faire entrer autre chose. En vérité, les gens intolérants et jaloux s’agrippent à toutes les<br />
rumeurs négatives. Pensez « Tout cela m’arrive pour mon bien » Eloges ou critique,<br />
acceptation ou rejet, tout est exclusivement pour notre bien.<br />
Na Sukhat Labhyate Sukham<br />
Le bonheur ne peut pas naître du bonheur.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Nous n’obtiendrons jamais le bonheur du bonheur. Celui-ci ne peut venir à nous qu’à<br />
travers les difficultés. Ainsi, à travers les critiques naît même une sorte de vénération. Si<br />
l’on veut que la réputation sacrée de Dieu se déploie, il est nécessaire que ces méchantes<br />
accusations apparaissent. Nous n’avons absolument rien à craindre. Les gens du monde<br />
sont semblables à des corbeaux.<br />
C’est « oui » pour ceux qui disent oui<br />
C’est « non » pour ceux qui disent non.<br />
Le oui et le non sont seulement sur vos lèvres,<br />
Mais pour <strong>Sai</strong>, tout est «Oui, Oui, Oui ! »<br />
(Poème Telugu)<br />
(applaudissements)<br />
Aussi aucune sorte de « non » ne viendra jamais de Ma part. Je suis heureux de n’importe<br />
quoi ; Je ne connais rien d’autre que la pure Joie. Si une femme s’approche de Moi en<br />
disant « Swami, mon mari est mort » Je réponds « Très heureux ! » La femme pensera<br />
probablement « Que signifie cette réponse ? Il n’a peut-être pas bien entendu qu’il s’agit<br />
de la mort de mon mari, s’Il répond qu’Il est très heureux ! »<br />
348
Toute chose arrive pour votre bien, la naissance ou la mort. Après être né, ne doit-on pas<br />
forcément mourir ? Naissance et mort sont semblables à un couple d’oiseaux. Donc, en<br />
toute circonstance, Je suis pleinement heureux et Ma joie augmente de jour en jour.<br />
Jusqu’à aujourd’hui, Je n’ai jamais eu aucun désir, si ce n’est celui de voir tout le monde<br />
uni.<br />
Vous devriez comprendre l’unité de toutes les âmes. Vous devriez adresser votre<br />
adoration à Dieu avec un amour sincère. Respectons tout le monde dans la vie, aimons<br />
nos parents. Voilà ce que Je désire.<br />
Mes enfants !<br />
En vérité, consciemment ou inconsciemment, vous commettez beaucoup d’erreurs. Mais<br />
il ne sert à rien de ruminer sur les fautes commises.<br />
Le passé est passé, oubliez le passé.<br />
Le futur est incertain.<br />
Si vous désirez connaître tous les détails du passé lointain, avez-vous à connaître le<br />
futur ?<br />
Le présent est ce qui importe vraiment.<br />
Ce n’est pas un présent ordinaire,<br />
car il est omniprésent !<br />
Aussi, pensez au présent et soyez heureux. Faites l’expérience de la joie dans le présent.<br />
En somme, J’espère que les parents deviendront très vertueux et rendront leurs enfants<br />
vertueux, de sorte que leur existence humaine soit significative. Les parents devraient<br />
toujours souhaiter le bien-être et la bonté de leurs enfants. Nous n’avons aucune raison de<br />
souhaiter leur célébrité. Désirons qu’ils deviennent profondément bons, good boys – bons<br />
garçons. Ces good boys se transformeront en God boys – enfants Divins – Mais un<br />
mauvais enfant ne deviendra pas un enfant Divin. Les autres personnes devraient se<br />
rendre compte de la bonté de votre enfant.<br />
Comment les choses se déroulaient-elles dans le passé ? Dans le temps, lorsque les<br />
Britanniques étaient ici, ils disaient tout d’abord good boy, ensuite ils dirent good bye –<br />
au revoir – après quoi ils abandonnèrent le good et ne laissèrent plus que le bye bye –<br />
salut ! (rires)<br />
Avec le passage du temps, les mots subissent des modifications. Toutefois, nous devrions<br />
atteindre la qualité de good boy – bon garçon. Soyez de bons garçons et J’espère qu’en<br />
fin de compte vous assumerez la forme de God boy – enfant Divin.<br />
Où que vous alliez et quelle que soit votre occupation, il est nécessaire de vous demander<br />
« Par cet acte, suis-je ou non en train de faire du bien aux autres ? Je ne devrais pas agir<br />
seulement pour moi-même et pour satisfaire mon égoïsme » Ce type d’enquête doit être<br />
mené et notre égoïsme doit disparaître, laissant la place à un pur altruisme.<br />
349
L’ego est absence d’amour<br />
L’amour est absence d’ego.<br />
Notre amour devrait donc être dépourvu de tout égoïsme. Il faudrait que le nombre de<br />
parents de ce type augmente. Obéissez aux ordres de ces parents vertueux, ainsi dans le<br />
futur, vous deviendrez à votre tour des parents de cette qualité, dont le monde a tant<br />
besoin. Enseignez ces choses à vos enfants.<br />
Pour diffuser ces enseignements, nous avons institué ce jour du 19 novembre comme un<br />
jour sacré. Il n’a pas été fixé par divertissement ; l’amour des mères devrait être révéré à<br />
travers le monde. Les enfants devraient être modelés en des jeunes exemplaires. C’est<br />
pour cela que ce jour du 19 novembre a été fixé.<br />
Ainsi, dorénavant, pour toute l’existence et pour toutes les vies à venir, le 19 ne changera<br />
pas. Même si des milliers d’années passent, le 19 novembre ne changera pas. C’est une<br />
chose établie par la ferme détermination de Swami. Beaucoup de gens considèrent le 19<br />
de chaque mois comme un jour sacré. Vous devriez comprendre que le 19 est célébré<br />
pour obtenir l’Amour de Dieu.<br />
Swami termine Son discours par un Bhajan « Prema Mudita Manase Kaho… »<br />
(Prashanti Nilayam, <strong>Sai</strong> Kulwant Hall)<br />
350
PREMIÈRE CONFÉRENCE<br />
DES ÉCOLES SRI SATHYA SAI<br />
(ouverture)<br />
20 novembre 2001<br />
(Swami chante)<br />
Sadayam Hrdayam<br />
Yasya Bhashitam<br />
Satya Bhushitam<br />
Un Cœur vibrant de compassion, au langage chaleureux et qui a la Vérité pour ornement.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Avant toute chose, nous devons investiguer sur les cinq aspects principaux de<br />
l’éducation.<br />
Le premier est ceci : Qu’est-ce que l’éducation ? Il faut que nous en comprenions la<br />
nature.<br />
Le deuxième est : Quel type d’éducation les jeunes devraient-ils recevoir ?<br />
Le troisième est : Quel est le but principal de l’éducation ?<br />
Le quatrième aspect qu’il faudrait essayer d’enseigner aux étudiants : Quel est le<br />
caractère exceptionnel de l’éducation ?<br />
Enfin le cinquième : Quel résultat pouvons-nous obtenir de l’éducation aujourd’hui ?<br />
Il faut que nous fassions une recherche dans ce domaine, car c’est seulement en saisissant<br />
parfaitement le sens profond de ces cinq aspects, que nous serons adéquatement informés<br />
en matière d’éducation.<br />
Quel est la signification profonde de l’éducation ? Nous pouvons l’acquérir de deux<br />
façons. L’éducation-instruction consiste à rassembler toutes les données et les<br />
connaissances du monde extérieur et à les enseigner aux élèves.<br />
La deuxième façon à envisager est appelée Educare. Ce terme signifie que l’on fait jaillir<br />
du cœur de l’élève ses sentiments cachés et qu’on lui en fait une description détaillée.<br />
L’éducation d’aujourd’hui n’a rien à voir avec Educare. En d’autres mots, nous nous<br />
limitons à enseigner aux enfants des notions extérieures ou superficielles. Or,<br />
351
l’individualité est forgée essentiellement par la culture ; on ne peut pas la modeler par<br />
l’instruction. Donc, en matière d’éducation, la culture revêt un rôle tout à fait essentiel.<br />
L’éducation actuelle est privée de culture, elle ressemble à une monnaie contrefaite.<br />
Même un mendiant la refuserait. Comment des experts affinés peuvent-ils accepter ce<br />
type d’éducation ? Donc, si nous voulons donner de la joie à tout un chacun, il faut que<br />
nous approfondissions l’Educare, qui tient compte des dispositions intérieures de l’enfant.<br />
Nous devrions comprendre la culture sous une autre lumière. L’éducation sans culture est<br />
semblable à une chambre obscure ; seules les chauves-souris sont capables de vivre dans<br />
l’obscurité d’une pièce. En outre, une chambre noire contient nécessairement beaucoup<br />
de saleté.<br />
Ainsi, à force d’assimiler ce type d’éducation-instruction privée de toute culture, une<br />
grande obscurité assiège la chambre de notre cœur et à cause de cela, beaucoup de bêtes<br />
féroces y prennent place.<br />
L’éducation privée de culture est comme un cerf-volant qui s’est détaché de la corde ; où<br />
tombera-t-il ? Sur quelle maison ? Quels dommages infligera-t-il et à qui ? Personne ne<br />
peut en situer exactement les bons ou les mauvais effets. Aussi est-ce uniquement lorsque<br />
l’éducation est enrichie par la culture, qu’elle resplendira et sera digne de respect.<br />
Que signifie le terme Culture ? Dans notre vie quotidienne, nous faisons l’expérience du<br />
bien et du mal, de la faute et du mérite, de la vérité et du mensonge. Nous devons nous<br />
libérer de tout vice, de toute mauvaise pensée et de tout regard pervers. Il nous faut<br />
cultiver les bonnes dispositions d’esprit et les justes contemplations ; dès lors, nous<br />
serons naturellement portés à de bons comportements. La culture signifie que nous<br />
écartons de nous tout ce qui est négatif et que nous assimilons tout ce qu’il y a de positif.<br />
Ce n’est pas tout. Cette culture nous élargit fortement l’esprit. Par exemple, certains<br />
d’entre vous ont à peine interprété quelques chants. Ils ont chanté « Vous et moi sommes<br />
Un » Ceci est également un signe d’esprit mesquin, de petit esprit. Par contre, la formule<br />
« Tous sont Un » est excellente (applaudissements). Si vous dites « Vous et moi sommes<br />
Un », vous vous référez à un seul individu. Tout au début (de sa vie publique), une voix<br />
céleste enseigna à Jésus ceci :<br />
Tous les êtres sont Un, mon cher Fils.<br />
Sois donc identique envers tout un chacun.<br />
Donc, pour développer en nous cette ampleur d’esprit, nous devrions aussi accroître la<br />
perception intérieure de l’Educare. En vérité, l’éducation ordinaire d’aujourd’hui relève<br />
exclusivement du monde, du plan physique, du point de vue matérialiste ; c’est une<br />
éducation profane, qui donne des connaissances livresques. Aujourd’hui, tout le monde<br />
est concentré sur ces connaissances livresques et superficielles ; celles-ci se modifient<br />
sans cesse instant après instant. Aussi, partant de ces connaissances livresques, faut-il<br />
352
enrichir cette éducation du sentiment intérieur de l’Educare. Cet Educare est<br />
connaissance pratique.<br />
Toutefois, il existe certains degrés entre la connaissance superficielle et la connaissance<br />
pratique. De la connaissance superficielle, nous devons entrer dans la connaissance<br />
générale ; de celle-ci, nous devons passer à la connaissance discriminative ou<br />
discernement, au moyen de l’investigation, nous demandant « Qu’est-ce qui est vrai ?<br />
Qu’est-ce qui est faux ? » Enfin, de cette connaissance discriminative, nous passons peu à<br />
peu à la connaissance pratique. Seule cette dernière peut être considérée comme<br />
éducation authentique. Elle ne subira jamais aucun changement.<br />
Lorsque nous ornons notre cœur des sentiments de compassion et d’adoration, il devient<br />
très pacifique, expansif et pur. Une personne est éduquée lorsque ni les mauvaises<br />
habitudes et ni les vices ne pénètrent plus en elle. Aucune mauvaise action ne devrait plus<br />
être commise. Comment peut-il s’agir d’une personne éduquée, si cette même personne<br />
commet des actes répréhensibles ?<br />
Le terme sanskrit Vidya – connaissance, instruction a en fait le sens de Jnana – sagesse,<br />
connaissance Divine. De quel type de connaissances s’agit-il ? Des connaissances<br />
profanes ? Des informations séculières ? Ou de la connaissance générale ? Non, non !<br />
Tout ceci n’est que connaissance livresque. L’homme d’aujourd’hui devient mauvais,<br />
misérable et se ruine de toutes les façons possibles parce qu’il met sa confiance en cette<br />
connaissance superficielle.<br />
Combien de temps restera-t-elle en vie ? Elle vaut aussi longtemps que vous la conservez<br />
en mémoire, pas davantage. Si nous voulons dans la mesure du possible la convertir dans<br />
le domaine pratique, nous constatons ne pas pouvoir le faire. Nous farcissons notre esprit<br />
de cette connaissance-information, mais elle ne nous accompagne pas plus loin que dans<br />
la salle d’examens. Sur sa copie d’examen, l’étudiant déverse tout ce qu’il garde en tête<br />
et sort de la salle la tête complètement vide. Ensuite cette tête reste vide. Quelle en est la<br />
raison ?<br />
Il n’y a aucune possibilité de convertir ce type de connaissance en connaissance<br />
discriminative. En effet, pour atteindre cette dernière, il faut avoir acquis la connaissance<br />
générale. Dans la connaissance générale entre en fonction l’intelligence ordinaire. Dans<br />
la connaissance discriminative, il faut qu’intervienne le bon sens. On verra s’extérioriser<br />
chez l’étudiant d’authentiques qualités, lorsque sont présents à la fois la connaissance<br />
générale et le bon sens.<br />
Étudiants ! Responsables des institutions d’éducation !<br />
A l’heure actuelle, nous ne devrions pas étudier ces connaissances livresques ; celles-ci<br />
sont, bien sûr, nécessaires dans une certaine mesure et elles représentent les premiers<br />
échelons, au commencement de notre apprentissage. Ce type d’éducation est arrangé pour<br />
nous assurer la vie dans le monde. Non, non ! (Nous ne devrions pas nous contenter de<br />
cela), mais développer aussi nos connaissances spirituelles. La Bhagavad Gîta déclare :<br />
353
Adhyâtma Vidya Vidyanam<br />
La science de l’Atma est la plus haute science.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
L’eau s’immerge dans l’océan. Tous les cours d’eau arrivent à l’océan, les eaux des<br />
égouts, les eaux usées, les eaux claires qui descendent des montagnes, etc. Ainsi, la<br />
connaissance discriminative se convertit en pur courant de vie. Celui-ci est permanent. Sa<br />
quantité peut diminuer quelque peu ou bien s’accroître, mais ce cours d’eau ne tarira<br />
jamais. Dans les fleuves qui coulent pendant toute l’année, la quantité de l’eau peut<br />
diminuer dans une certaine mesure, mais sa qualité est constante.<br />
En vérité, il faudrait que les étudiants améliorent la qualité de leur formation actuelle. Ils<br />
ne devraient pas penser « Nous avons étudié tant de choses. Nous avons obtenu des<br />
diplômes importants ! » Il ne faudrait pas qu’ils s’orientent vers la quantité. Or, pour<br />
accroître la qualité de notre éducation, il est nécessaire d’investiguer dans le domaine de<br />
l’Educare, qui réside en nous.<br />
Quel est le sens de l’éducation ? L’éducation ne signifie pas simplement acquérir des<br />
connaissances, mais aussi les mettre en application. C’est de ce type d’éducation dont<br />
nous avons besoin aujourd’hui. Tout ce que nous avons étudié doit passer dans le<br />
domaine pratique et être transmis aux autres ; eux aussi doivent être orientés dans cette<br />
voie. Donc, dans la mesure du possible, notre éducation devrait constituer notre force<br />
intérieure.<br />
Ce qui vient de l’intérieur est permanent. On l’appelle Satyam – Vérité ; toutefois il<br />
existe un autre terme qui transcende cette définition. Les védas l’enseignent comme étant<br />
Ritam – vérité absolue, justice, loi religieuse. En revanche, disent-ils, tout ce qui relève<br />
de la vie du monde est Nijam – vérité apparente, évidence.<br />
Ce qui est appris dans les livres, nous l’avons vu, est appelé Vidya – instruction,<br />
enseignement – Comment devrions-nous utiliser cette instruction ? Nous devrions<br />
acquérir la connaissance pratique. Il faut mettre en acte, en acte, en acte !<br />
La question suivante est : Quel est le but de l’éducation ? Personne n’enquête sur le but<br />
véritable de l’éducation. Quel est donc le propos de l’éducation ?<br />
L’éducation devrait envisager la vie, non la survivance.<br />
(Applaudissements) Mais aujourd’hui, nous réservons notre formation intellectuelle tout<br />
entière à la conquête d’un bon revenu. S’il s’agit simplement de survivre, les animaux et<br />
les bêtes sauvages ne vivent-ils pas aussi bien que nous ? Et pourtant, ils n’ont jamais mis<br />
le museau dans un livre de classe ! L’enseignement est-il nécessaire pour vivre, pour<br />
mener son existence ? Même les fourmis et les moustiques minuscules vivent. Non, non !<br />
Notre éducation doit nous servir à la vie véritable ; nous devrions la comprendre sous<br />
cette perspective.<br />
354
Quelle est l’essence de l’éducation ? Il nous faut comprendre clairement cette essence. Il<br />
s’agit de concentration mentale et non de collection de données. Faire la collecte de tout<br />
ce qui se passe dans le monde n’est pas éducation. Pourquoi devrions-nous récolter toutes<br />
ces données ? De toute façon, nous finissons même par oublier cette collection !<br />
Voici un petit exemple pour illustrer ceci. Il y a dans le village un blanchisseur. Il passe<br />
de porte en porte et à chaque maison, il prend les vêtements que les gens lui confient et<br />
ceux-ci notent soigneusement dans un cahier ce qu’ils lui ont remis. Ils écrivent « un drap<br />
de lit, une chemise, un pantalon, un tee-shirt » Dans chaque maison, la personne qui<br />
donne les vêtements les inscrit dans un cahier. Quant à lui, le blanchisseur n’écrit rien.<br />
Dans la soirée, il apportera à chaque maison exactement les vêtements correspondants,<br />
quel que soit leur nombre. Ceci est un exemple de connaissance générale<br />
(applaudissements). Pour l’avoir, aucune instruction n’est nécessaire. Même un simple<br />
blanchisseur possède cette connaissance générale. Aujourd’hui, nous sommes devenus<br />
pires que des blanchisseurs. Si nous confions quatre vêtements à un blanchisseur, nous<br />
les inscrivons sur quatre pages de cahier ! Nous ne donnons ainsi aucune preuve de<br />
connaissance générale. Celle-ci devrait toujours nous accompagner, car elle est innée en<br />
nous. Elle n’est pas acquise par l’instruction moderne, elle commence à se manifester dès<br />
notre naissance et se développe au long de notre existence.<br />
Quel est le but de l’éducation ? Ceci est très important. Personne ne cherche à le<br />
comprendre. Quelles sont les finalités de l’éducation ? Les gens disent qu’elle n’en a<br />
aucune. Que veulent-ils dire par là ? La finalité de l’instruction est sans doute savoir lire<br />
et écrire, mais en ce qui concerne l’éducation, c’est la formation du caractère qui<br />
constitue sa finalité (applaudissements). Sans caractère, toute instruction s’avère<br />
parfaitement inutile.<br />
Dans les ermitages du passé, plusieurs sages prenaient avec eux les disciples où qu’ils<br />
aillent et sans aucune considération pour l’heure du jour ou de la nuit, ils enseignaient<br />
même en chemin. Les enseignants actuels ne sont pas ainsi. Ils donnent leurs leçons de 8<br />
à 12 heures dans la matinée et de 2 à 5 heures dans l’après-midi. Ils enseignent à heures<br />
fixes.<br />
Tout cela est connaissance limitée. En revanche, dans nos écoles, il n’existe pas de<br />
connaissance limitée, car il n’y a aucune limite au caractère. Ainsi, la finalité de<br />
l’éducation consiste en ce qui peut être étudié sans limite, c’est-à-dire en notre<br />
comportement, notre conduite, notre vie quotidienne, nos paroles et nos chants. Nos<br />
paroles devraient être sacrées, douces et ne devraient pas heurter les autres. Notre<br />
caractère ne se manifeste pas seulement à travers notre conduite, mais aussi à travers nos<br />
paroles.<br />
On ne peut pas toujours agréer,<br />
Mais on peut toujours parler agréablement<br />
Cela aussi dépend du caractère. Toutes les activités que nous entreprenons dépendent de<br />
notre caractère.<br />
355
Par exemple, les femmes se préparent à cuire le repas. Tandis qu’elles cuisinent, elles<br />
pensent « Cette mesure de riz doit bouillir. Quelle casserole faut-il pour bouillir cette<br />
quantité de riz ? » Ainsi, il faut choisir la dimension de la casserole en fonction de<br />
l’aliment à cuire. Le type d’aliment à cuire doit être approprié au récipient. Pourquoi<br />
devrions-nous choisir une grande casserole pour cuire une poignée de riz ? Ceci fait<br />
partie de la connaissance discriminative ou discernement. Le riz débordant de la casserole<br />
arrivent à cause d’un manque de discernement. Il est donc excellent pour nous d’avoir du<br />
discernement. Quelle dimension de casserole est-elle nécessaire pour cuire cette quantité<br />
de riz ? Quelle flamme faut-il pour la cuisson ? Un feu approprié à la cuisson et une<br />
cuisson selon la flamme. Appliquant ce type de discernement, nous alimenterons aussi la<br />
juste qualité de notre caractère.<br />
Lorsque quelqu’un se présente chez vous, lorsque des adultes sonnent à votre porte,<br />
même si vous ne leur servez rien à manger, invitez-les gentiment à entrer « Entrez, je<br />
vous prie ! » Parlez-leur ainsi avec douceur et amabilité. Vous avez à leur témoigner<br />
votre respect et à leur donner de la joie.<br />
Au lieu de cela, si vous dites « Pourquoi êtes-vous venu ? » (Swami dit ces mots sur un<br />
ton hargneux) ou bien « Mon père n’est pas à la maison. Il est inutile de l’attendre ! »<br />
alors que votre père est à l’intérieur, vous montrerez aux gens une très mauvaise<br />
éducation. Dites de bonnes paroles. Si le visiteur demande à voir votre père et qu’il est à<br />
la maison, dites qu’il est là, sinon, dites simplement qu’il est absent.<br />
Je vous ai parlé à ce sujet. Il existe trois aspects de la Vérité : Nijam – vérité apparente,<br />
évidence, Satyam – la Vérité et Ritam – Vérité absolue, justice.<br />
Qu’entend-on par « vérité apparente » ? La vérité apparente consiste par exemple à<br />
rapporter le type de vêtement qu’une personne porte au moment où on la voit. Vous êtes<br />
venus ici et avez mis un costume blanc. Je vous ai vus en costume blanc. Cette vérité<br />
apparente, nous l’appelons Nijam. Toutefois, à peine rentrez-vous chez vous que vous<br />
enlevez votre costume blanc et endossez un blouson gris-bleu. Donc, ce que J’ai déclaré<br />
n’est plus vrai. Ce n’était qu’une vérité apparente, valable pour l’instant où Je vous<br />
voyais. Ce qui change ensuite n’est plus vérité à l’instant d’après. Mais c’est vérité<br />
apparente de décrire l’évidence au moment où elle se présente.<br />
Maintenant, que signifie Sathya ? Par exemple, vous changez souvent de maillots de<br />
corps et de chemises, mais vous ne pouvez pas changer de corps. Satyam est la Vérité qui<br />
ne change pas, ce qui reste immuable à travers les trois aspects du temps. Les écritures<br />
disent :<br />
Trikâla Bâdhyam Satyam<br />
La vérité est immuable à travers les trois aspects du temps<br />
(passé, présent, futur)<br />
(Verset Sanskrit)<br />
356
Dans ce contexte, Je vous répète souvent : vous n’êtes pas une personne seulement, mais<br />
trois. Qui sont ces trois personnes ?<br />
- Celle que vous pensez être. C’est le vêtement que vous mettez. C’est la<br />
forme physique.<br />
- Celle que les autres pensent que vous êtes. C’est le mental. Celui-ci,<br />
personne ne peut le voir, mais selon les actes que vous accomplissez, nous<br />
décidons « Il est bon, il est mauvais ! »<br />
- Toutefois, il y a en vous quelque chose de bien supérieur à ces deux<br />
premières : c’est la Vérité absolue, celle que vous êtes réellement. Elle<br />
seule relève de l’Atma.<br />
Vous êtes donc à la fois la dimension physique, la dimension mentale et celle atmique.<br />
Vous êtes la manifestation de ces trois aspects. Ainsi, le corps subit des modifications,<br />
mais le cœur spirituel ne change pas, il est permanent et ce qui est permanent est Vérité<br />
absolue. Les Védas attribuent le nom de Ritam à ce Cœur spirituel, en toute circonstance.<br />
Il ne change jamais, il n’a aucun attribut ou qualité. De quelle façon le décrivent-ils ?<br />
Comme étant :<br />
Nirgunam – Sans attribut<br />
Niranjanam - Pur<br />
Sanâtanam - Éternel<br />
Niketanam - Resplendissant<br />
Nitya - Permanent<br />
Suddha – Sans tache<br />
Buddha - Conscient<br />
Mukta - Libre<br />
Nirmala svarupinam – Expression de la sacralité.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
C’est ce qu’ils appellent « Vérité absolue ». Parmi toutes les paroles que nous proférons,<br />
certaines peuvent être Vérité absolue et certaines autres vérité apparente.<br />
Donc, dans la nature humaine, les changements spéciaux qui adviennent grâce à cette<br />
éducation-instruction semblent très consistants. Nous complétons nos études et disons<br />
« J’ai obtenu trois licences ! » Que sont ces diplômes de licence ? Ce ne sont après tout<br />
que de simples certificats.<br />
Mais qui étudie réellement les trois matières ? « Je ». Ces diplômes appartiennent à la<br />
vérité apparente, ils sont sujets à modifications, mais celui qui a obtenu les diplômes est<br />
le « Je » réel.<br />
Voici un petit exemple pour signifier ce que Je viens de dire. Vous partez en voyage avec<br />
votre corps, à la lumière du jour et en état de veille. Vous voyez toutes sortes de choses,<br />
357
vous mangez et vous faites des expériences diverses. Mais que sont toutes ces choses ?<br />
Vous seul pouvez déclarer en avoir fait l’expérience.<br />
Toutefois, dans l’état de rêve, vous vous créez vous-mêmes. Vous avez des activités,<br />
vous voyagez en n’importe quel lieu sans acheter aucun billet d’autobus ni d’avion. Vous<br />
circulez librement dans la ville de Delhi, en Amérique ou en Angleterre. De quoi s’agitil<br />
? Cela advient en état de rêve.<br />
Dans le sommeil profond, en revanche, vous n’allez nulle part. Dans cet état, rien ne<br />
bouge ni ne se meut. Vous êtes le témoin et ne subissez pas le moindre changement.<br />
Donc une seule personne fait l’expérience des trois états. Vous êtes uniquement ce « Je »<br />
qui fait l’expérience de la joie latente en vous, ancrée très, très profondément.<br />
En état de rêve, vous créez beaucoup de choses, vous créez votre propre personnage et<br />
faites de nombreuses expériences. C’est un rêve. Par contre, en état de veille, vous faites<br />
les choses de vos propres mains, vous marchez avec vos propres pieds, vous voyez de vos<br />
propres yeux, vous entendez de vos oreilles et vous goûtez par votre bouche. Vos<br />
expériences sont attachées aux cinq sens. Ce sont des expériences sensorielles. En ce cas,<br />
les Écritures parlent de Jagrata – être éveillé ou vigilant, en alerte.<br />
Ainsi dans le passé, Adi Shankara pensa qu’il devait développer les règles de son ordre<br />
monastique. L’esprit humain est assiégé par l’imagination ; pour contrôler ces images<br />
mentales et rendre l’esprit libre de toute pensée, Adi Shankara enseigna à ses proches<br />
disciples une petite méthode. Devant sa porte, un disciple devait marcher en venant dans<br />
un sens et un autre disciple en venant du sens opposé. Ils devaient accomplir ce service<br />
de garde volontaire, de cette façon. Comment faisaient-ils ? Ils tournaient autour (de la<br />
maison) en disant « Jâgrata, Jâgrata, Jâgrata, Jâgrata … » - Sois vigilant, prends garde,<br />
réveille-toi ! »<br />
C’était une période où Sankarâchârya était pris par un certain sentiment intérieur. Il<br />
pensait « J’ai un Ashram si vaste, je dispose de grands fonds, je suis à la tête de tout<br />
cela ». Lorsqu’une pensée de ce type lui venait à l’esprit, de l’extérieur une voix disant<br />
« Jâgrata ! Jâgrata, Jâgrata ! » se faisait entendre. Lorsqu’il entendait ce conseil, il opérait<br />
un changement sur son propre mental.<br />
Ce n’est pas tout. « Sois prudent ! » Il y a une quantité de choses à l’égard desquelles il<br />
faut être prudent. Les Écritures disent :<br />
La naissance, la vieillesse, la vie du monde<br />
sont des souffrances qui reviennent à maintes occasions.<br />
Aux derniers instants de la vie, la souffrance est terrible.<br />
Donc prends garde, sois vigilant !<br />
(Verset Sanskrit)<br />
(applaudissements)<br />
358
Vous pensez « Je suis un homme important ! » Aussi longtemps que vous êtes en état de<br />
veille, votre célébrité survivra, mais en fin de compte<br />
Aux derniers instants de la vie, la souffrance est terrible<br />
Vous oublierez tout et finirez par souffrir énormément. C’est la raison pour laquelle on<br />
vous dit « Prends garde, sois vigilant ! »<br />
Peu après, Shankara pensa. « Qui prendra soin de mes parents à présent, dans leur grand<br />
âge ? Où vivront-ils ? » Il se fit quelques réflexions de ce type, puis il pensa « Envers<br />
quoi dois-je être vigilant ? »<br />
Mata Nâsti Pita Nâsti<br />
Nâsti Bandhu Sahodarah<br />
Artham Nâsti Griham Nâsti<br />
Tasmât Jâgrata Jâgrata<br />
Mère, Père, amis et parents ne durent pas.<br />
Les richesses matérielles et le foyer disparaissent rapidement.<br />
Allons ! Réveille-toi, sois vigilant !<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Dans les Gurukula – écoles - du passé, de grands sages enseignaient ces principes à leurs<br />
disciples. Les étudiants de ce temps-là sont aujourd’hui à la tête des grands monastères.<br />
Le système éducatif prenait son origine dans la Vérité absolue – Ritam et c’est ce que<br />
nous appelons à présent Educare. Ce terme nous fait penser à « Care, take care » -<br />
attention, prends garde ! – Nous devrions toujours être prudents. Pour cette raison, nous<br />
citons également trois lettres : A – B – C. La première représente le mot anglais always –<br />
toujours ; la deuxième est be – sois et la troisième careful – prudent. Donc Soyez toujours<br />
prudents (applaudissements). C’est le sens caché de ces trois lettres ABC. Nous ne<br />
pensons qu’aux lettres externes, sans comprendre leur signification interne. Soyez<br />
toujours prudents. C’est ce que Sankarâchârya enseignait à tout le monde.<br />
Donc, à l’heure actuelle, en même temps qu’une instruction séculière, nous devrions<br />
enrichir les enfants d’une éducation spirituelle. Sans cette connaissance spirituelle, toute<br />
connaissance générale est purement négative. Elle est semblable à une ampoule<br />
électrique, de polarité négative ; il faut qu’en elle entre le courant positif. Dès lors,<br />
l’ampoule illuminera. Lorsque les éléments positifs et négatifs se joignent, la lumière<br />
apparaît et toute obscurité s’éloigne de nous.<br />
Par conséquent il importe d’accroître l’aspect positif en même temps que l’aspect négatif.<br />
Peu importe si la partie négative n’est pas présente, pourvu que la partie positive le soit.<br />
Cette énergie positive est utile en toute circonstance. En effet, même s’il n’y a pas<br />
d’ampoule électrique, on peut toujours mettre en marche un ventilateur et diffuser de l’air<br />
frais dans la chambre. En l’absence d’un ventilateur, on peut allumer un réchaud<br />
électrique et cuisiner un repas.<br />
359
Ne disposant d’aucun appareil électrique, vous penserez peut-être « A quoi me sert ce<br />
courant électrique ? » ; il suffit pourtant que vous mettiez le doigt dans la prise pour<br />
recevoir un choc. L’énergie électrique est bien présente.<br />
De la même façon, la puissance de la Divinité est présente en tout un chacun. Elle seule<br />
est positive. Actuellement, toutefois, les êtres humains positifs s’introduisent en une trop<br />
grande masse de négativités. La naissance, la mort, la croissance, le fait de manger et<br />
d’exister, tout cela est négatif. Non, non ! Ce n’est pas juste.<br />
Il est permanent, sans mort ni naissance.<br />
Il est éternel, sans commencement ni fin.<br />
Il ne meurt pas, n’est pas né et ne peut être tué.<br />
Il est le Témoin de toute chose, la nature de l’Atma.<br />
(Poème Telugu)<br />
La conscience spirituelle est donc un principe présent en toute chose. Elle dépasse la<br />
connaissance pratique et la connaissance générale. Elle est supérieure à tout, car elle est<br />
connaissance fondamentale. Tout le reste est généré à partir d’elle.<br />
Nous avons à développer en tout premier lieu la connaissance fondamentale car notre<br />
nature spirituelle est contenue en elle sans limite.<br />
Voilà pourquoi l’antique éducation spirituelle est nécessaire, en même temps que<br />
l’éducation moderne.<br />
Il est tout à fait simple de vivre une vie de Vérité, mais pour combien de temps serezvous<br />
en mesure de le faire ? Il faudrait mener notre existence à la lumière de la Vérité<br />
absolue. Nous pensons « Où va notre existence ? » dans la conviction que notre corps<br />
représente toute la vie. C’est une grave erreur !<br />
Il y avait une mère encore très jeune et son fils de 15 ans. Aussitôt que la mère mourut, le<br />
garçon, à peine adolescent, souffrit énormément. Quelle était sa peine ? Il pleurait en<br />
invoquant sa mère « Maman, m’as-tu abandonné ? Sur qui puis-je compter à présent ?<br />
Qui s’occupera de moi ? M’as-tu quitté ? M’as-tu abandonné ? »<br />
Si l’on réfléchit sérieusement, qu’est-ce qui a quitté ce garçon, en réalité ? Le corps que<br />
tu as considéré comme ta mère, ce même corps est là, devant tes yeux (à l’état de<br />
cadavre) ! Alors, pourquoi dis-tu « M’as-tu abandonné ?» Le corps de ta mère est à côté<br />
de toi, il est devant tes yeux.<br />
Mais ce corps n’est pas la mère. Le garçon disait « M’as-tu quitté ? » Qu’est-ce qui avait<br />
quitté ce corps ? Le Prana – souffle de vie - ! Donc il sentait « Ce corps n’est pas ma<br />
mère. Seul le Prâna est ma mère véritable ». Or, le Prana ne meurt absolument pas. Le<br />
corps est un simple vêtement que l’on change. La mort est un vêtement. Cette mort est le<br />
vêtement de la vie. Les changements de corps adviennent continuellement.<br />
360
Chaque chose en nous repose sur une base. Elle seule est fondamentale. Nous devons<br />
construire notre existence en tout premier lieu sur cette éducation fondamentale. Si vous<br />
commencez par réaliser cela, vous pouvez aller en n’importe quel pays, en n’importe quel<br />
village, à n’importe quelle période de votre vie, en tout lieu, elle vous accompagnera<br />
toujours. Mais il ne faut pas considérer le corps physique comme l’objectif principal ni<br />
comme le fondement de l’existence.<br />
Il importe de développer en nous la nature de l’Atma. C’est cela que l’on appelle<br />
Educare. L’Educare est indispensable en parallèle à l’instruction séculière. Nous ne<br />
pouvons avoir aucune éducation authentique sans passer par Educare.<br />
Donc vous tous entreprenez des activités éducatives. Vous pratiquez de nombreux types<br />
d’éducation, dans plusieurs pays. Toutefois, à mesure que vous progressez, votre<br />
insécurité, vos peines et vos doutes s’insèrent dans votre travail. Nous parlerons de tout<br />
cela plus tard.<br />
Nous devrions comprendre en tout premier lieu ces cinq points. Les cinq aspects de<br />
l’éducation devraient être bien compris. Quels sont-ils ?<br />
- Que signifie « éducation » ?<br />
- Quel est le type d’éducation que nous étudions à présent ?<br />
- Quelle est la qualité fondamentale de cette éducation ?<br />
- Quels sont les cinq aspects de l’éducation ?<br />
- Quels sont les résultats obtenus par l’éducation actuelle ?<br />
Nous devons commencer par voir clair dans ces cinq facettes, c’est-à-dire entrer dans ces<br />
cinq aspects, les mettre en relief et enquêter à leur sujet. Une fois que cette investigation<br />
est entreprise, tous les types d’éducation vous paraîtront clairs et limpides.<br />
Donc commençons par nous demander ce qu’est notre éducation ? Elle ne consiste pas<br />
seulement en une certaine familiarité avec les livres, ni en paroles écrites sur le tableau<br />
noir. Nous disons que tout cela fait partie de l’éducation. L’éducation n’est pas le fait<br />
d’ouvrir votre bouche et de dire quelque chose.<br />
L'éducation véritable ouvre les portes du mental. Ces portes du mental doivent être<br />
ouvertes ; dès lors on pourra parler d'éducation véritable. Si toutes les portes sont fermées<br />
lorsque les gens sont appelés dans la salle, comment peuvent-ils y entrer ?<br />
Vous espérez tant de bonheur, tant de confort, tant de vertus ! Mais commencez par<br />
ouvrir vos portes et ensuite espérez tout cela. Alors seulement, après que les portes auront<br />
été ouvertes, tout le monde pourra entrer.<br />
Par conséquent, si nous voulons faire venir à nous l’enseignement de la Vérité absolue<br />
(Ritam), les portes de notre cœur doivent s’ouvrir. Ainsi la Vérité absolue commencera à<br />
vivre en nous. Cette Vérité absolue est présente en tout lieu. Elle est identique pour vous,<br />
pour Moi, pour ces personnes-ci et ces personnes-là, et pour tout un chacun.<br />
361
Il ne suffit pas d’endosser un vêtement uniforme. Il faudrait avoir également un mental<br />
uniforme ; ce mental devrait être uniformément sacré en tout les êtres humains et devrait<br />
être raffiné par la culture.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Il y aurait tant de choses à savoir au sujet de l’éducation d’aujourd’hui. Or, ce qui devrait<br />
être su ne l’est absolument pas. Nous dispersons notre attention sur des quantités de<br />
détails inutiles. Vous acceptez les yeux fermés ce que quelqu’un écrit dans un livre. Cela<br />
n’est qu’instruction profane. Dans la mesure du possible, il faudrait joindre à cette<br />
instruction la forme de l’Educare. C’est cela qui vous apportera de la joie.<br />
Quelle différence y a-t-il entre cet Educare et l’éducation-instruction ordinaire ?<br />
L’instruction est de l’eau simple. Educare est du sucre. Ajoutez le sucre à l’eau, buvez le<br />
mélange et appréciez. Vous ne connaissez pas cette saveur. Prenez une cuillère, plongezla<br />
dans le verre et tournez soigneusement. Le sucre qui s’était déposé dans le fond du<br />
verre se mélangera à toute l’eau et chaque goutte de ce liquide sera doux.<br />
Notre cœur est semblable au verre. La Divinité est le sucre. Toute instruction séculière est<br />
de l’eau sans saveur. Prenez la cuillère de Vijnana – compréhension, juste jugement – et<br />
tournez avec l’investigation, de sorte que cette Vijnana se diffuse partout (que la<br />
compréhension soit complète). Donc nous avons aussi besoin de la cuillère, de la<br />
Vijnana.<br />
Cette Vijnana se modifie en nous en Prajnana – sagesse transcendante, discernement – et<br />
lorsque nous mettons celle-ci en pratique, elle prend la forme de Sujnâna – intelligence,<br />
perception rapide, intuition supérieure.<br />
Vous pensez « Je suis un Jnani, je suis un Jnani – sage » Mais celui qui pense être un<br />
sage n’est en aucun cas un véritable sage. En effet, un Jnani est dépourvu de forme<br />
(d’ego). Personne ne peut exhiber la Jnana – sagesse, connaissance spirituelle.<br />
Advaita Darshanam Jnânam<br />
La connaissance spirituelle est vision de la Non-Dualité<br />
Elle implique la compréhension de l’unité de toute chose.<br />
Tous les êtres sont un.<br />
Sois donc le même envers tout un chacun.<br />
Si nous comprenons cette vérité, nous possédons la Jnâna réelle. Nous devons reconnaître<br />
l’unité fondamentale de toute chose.<br />
Qu’est-ce que ceci ? Un mouchoir. C’est un morceau de tissu. Je pourrais dire que ce<br />
n’est pas un tissu. Alors, de quoi s’agit-il ? De fils, de simples fils entre-noués. Vous<br />
direz « Non, ce ne sont pas des fils, mais du coton ! » Toutefois tissu, fils et coton<br />
362
assemblés sont une seule et même chose. Les fils ne peuvent exister sans coton et le tissu<br />
ne peut exister sans fils. Mais l’unité contient les trois aspects.<br />
Ainsi, dans la nature humaine, on trouve trois aspects :<br />
Tridalam, Trigunakaram<br />
Trinetramca Triyayudham<br />
Trijanma Pâpa Samharam<br />
Eka Bilva Sivârpanam<br />
La feuille trilobée représente les trois qualités (de Shiva),<br />
Ses trois yeux et Ses trois armes.<br />
L’offrande d’une feuille de bilva à Shiva<br />
annule les fautes de trois vies.<br />
Nous devrions faire de toute chose, joie ou souffrance, une offrande à Dieu. Lorsque les<br />
peines vous assaillent, vous vous lamentez à Dieu en disant « Ayyô ! Seigneur, pourquoi<br />
me traites-Tu ainsi ? » Non, non ! Dieu vous donne de la joie, même dans ces peines.<br />
Dites-vous simplement « C’est bon pour moi ! C’est pour mon bien ! »<br />
Après cela vient la joie et nous pensons « Oh ! C’est un don de Dieu ! » Non, non ! Cela<br />
aussi est donné uniquement pour votre bien. Peine et joie sont toutes les deux pour votre<br />
bien, uniquement pour votre bien. En les accueillant de cette façon dans votre vie, vous<br />
ouvrirez la porte à des sentiments vastes et magnanimes.<br />
(Swami interroge les personnes assises à Ses côtés) Combien de temps est réservé à cette<br />
Conférence ? Faites toutes les délibérations nécessaires et Je répondrai à chacune de vos<br />
questions (applaudissements).<br />
A présent, les organisateurs de cette Conférence vous parlerons des délibérations (ou<br />
discussions).<br />
(Swami répète au traducteur Anil Kumar le mot télougou charchas – délibérations,<br />
discussions – A.K. continue à le traduire par « discussions ». Finalement A.K. dit à part à<br />
Swami, en télougou « c’est ce que je dis, Swami ! » (rires) et puis se demande si <strong>Baba</strong><br />
voulait plutôt parler de « churches » églises, en anglais.)<br />
Ainsi, évitons toutes sortes de mises en doute ou de critiques. Discutez clairement, avec<br />
amour et sans aucune trace de critique.<br />
Qu’il s’agisse d’une église, d’un temple ou d’une mosquée, le principe est le même. Tout<br />
est Un. C’est pourquoi nous ne devrions rien critiquer. Ces attitudes ne devraient pas<br />
exister chez nos dévots. Ne critiquons personne, mais partageons avec les autres notre<br />
sentiment d’égalité et la nature de notre amour.<br />
Donc quoi que vous discutiez et analysiez aujourd’hui, J’y répondrai dans la journée de<br />
demain (Swami dit à part au traducteur « Dis-le leur clairement ». Après qu’A.K. ait<br />
363
épété ce que Swami a annoncé, Swami l’imite avec une voix rauque « Bhâgavan vous<br />
répondra ! » (l’assemblée rit et applaudit joyeusement)<br />
Très heureux ! Les discussions commenceront à 10 heures, après le petit déjeuner !<br />
(applaudissements)<br />
Swami conclut Son discours sans chanter de Bhajan.<br />
(Prashanti Nilayam, <strong>Sai</strong> Kulwant Hall)<br />
364
PREMIÈRE CONFÉRENCE<br />
DES ÉCOLES SRI SATHYA SAI<br />
(fermeture)<br />
21 novembre 2001<br />
Première question :<br />
Quel rapport y a-t-il entre religion, spiritualité et Educare ?<br />
(Swami chante)<br />
Celui qui reste imperturbable et souriant,<br />
sans aucune préoccupation<br />
lorsqu’il voit l’œuvre qu’il a projetée<br />
se réaliser dans le désordre,<br />
celui-là possède un cœur mûr.<br />
(Poème Telugu)<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Je suis très surpris que vous ne compreniez pas la relation profonde qui lie religion,<br />
spiritualité et Educare. En tout premier lieu, qu’est-ce que la religion ? Comprenez ceci.<br />
Religion signifie réaliser. Qu’avons-nous à réaliser ? Vous ne comprendrez correctement<br />
le concept de religion qu’après avoir saisi qui vous êtes.<br />
Maintenant, que signifie spiritualité ? Les gens imaginent habituellement que la voie<br />
spirituelle est seulement constituée de chant de bhajans, d’actes d’adoration, de<br />
célébrations de rituels, de visites aux temples, de pèlerinages dans les lieux sacrés et de<br />
toutes sortes d’actions de ce type. Non, la spiritualité n’est pas cela ! La spiritualité<br />
véritable consiste en la compréhension de l’Atma unique et que cet Atma présent en nous<br />
est le même en tous les êtres vivants. La spiritualité consiste à reconnaître l’unité à<br />
travers la diversité.<br />
Voici un petit exemple pour illustrer ceci. Fermez les yeux ; vous ne pourrez voir<br />
personne. A présent, ouvrez vos yeux tout grands et regardez ; vous pouvez voir des<br />
milliers de têtes. D’où sont venues ces têtes ? Où étaient-elles lorsque vous aviez les yeux<br />
clos ? D’où ont-elles surgi à l’instant où vous avez ouvert vos yeux ? Qui sont toutes ces<br />
personnes ? A qui appartiennent toutes ces têtes ? Si vous y réfléchissez sérieusement,<br />
vous réaliserez que ces têtes innombrables sont dans vos yeux mêmes, qu’elles ne sont<br />
pas venues de l’extérieur. Ainsi, tous les êtres vivants sont présents en vous-mêmes, et<br />
vous êtes en eux. La spiritualité est en fait la tentative de comprendre cette unité<br />
fondamentale.<br />
365
Je ne suis pas une personne isolée. Je ne suis pas un homme seul. J’existe parmi<br />
beaucoup d’autres êtres. La spiritualité vous pousse en premier lieu à connaître ce fait. En<br />
vérité, les pratiques physiques, mondaines, séculières (telles que l’adoration, les bhajans<br />
etc.) n’ont rien à voir avec la spiritualité. Mais en raison de votre idée qu’en ce monde<br />
l’Atma est séparé de vous, vous devenez confus et succombez à de nombreux doutes et<br />
incertitudes. De cette façon, vous réduisez l’unité à une pluralité. Or, tout émane<br />
uniquement de votre amour particulier (pour certaines choses et non pour d’autres).<br />
Donc, quel rapport existe-t-il entre religion, spiritualité et Educare ? C’est ainsi que vous<br />
formulez votre question. En fait, il n’existe aucune différence entre les trois. La religion<br />
est ce que l’on réalise. La réalisation du Soi est religion. La vision du Soi est spiritualité.<br />
Voici un exemple. Vous dites « ceci est mon mouchoir, ceci est mon assiette, ceci est<br />
mon corps, ceci est ma main. » Pour chaque objet, vous dites « mon, mon, mon » Mais<br />
vous, qui êtes-vous ? Pour être en mesure de déclarer « Toutes ces choses sont miennes »,<br />
il faut que vous existiez, n’est-ce pas !<br />
Déclarant « C’est mon mouchoir » J’affirme que le mouchoir est séparé de Moi. Lorsque<br />
Je dis « C’est mon corps » Je déclare que ce corps est séparé de Moi. Je ne suis pas le<br />
corps, mais alors qui suis-Je ?<br />
Si l’on réfléchit sérieusement à ceci, l’on constate que l’individualité est séparée de<br />
l’ensemble de tous les objets. Vous êtes en fait le maître de toutes ces choses, qui ne sont<br />
que matière. C’est pourquoi Je vous dis :<br />
Master the mind, be a master-mind.<br />
Contrôle ton mental, sois un maître.<br />
Ainsi, vous êtes le Maître de toute chose ; or, ce Maître est l’Atma qui demeure en vous.<br />
Procédant ainsi, nous comprendrons facilement le concept de l’Atma. C’est ce que l’on<br />
appelle Educare.<br />
Si vous ne savez rien de l’Educare, comment pouvez-vous être des personnes<br />
« éduquées » ? Ce terme a donné naissance (en anglais) au mot « education » dans le sens<br />
de Vidya – connaissance, enseignement, instruction. L’instruction est un simple aspect de<br />
Vidya. Mais en réalité, d’où provient le terme « éducation » ? Il vient du latin<br />
« Educare » Le terme « éducation » a sa racine dans le latin educare.<br />
Donc les mots Educare et éducation ne sont pas différents l’un de l’autre. Ils ont le même<br />
sens. Nous acquérons notre instruction du monde extérieur. En revanche, l’Educare est<br />
suscité à partir de notre monde intérieur.<br />
Nous pouvons tenter de le faire surgir de deux façons. L’une est Jîvana Upadi – moyen<br />
de subsistance – et le second est Jîvana paramavadi – le but suprême de l’existence.<br />
D’une part, nous recueillons de l’extérieur des données que nous connaissons. Mais<br />
366
d’autre part, il y a tant de données cachées en nous, que nous ne connaissons pas et que<br />
nous devons faire tout l’effort possible pour mettre en lumière.<br />
Dans l’instruction actuelle, on commence en tout premier lieu par apprendre les lettres de<br />
l’alphabet : a, b, c, d… Nous apprenons ces lettres qui sont des caractéristiques physiques<br />
(de l’existence), mais ensuite, lorsque nous sommes en mesure d’assembler des lettres en<br />
mots, que voyons-nous apparaître ? Le mot DIEU ! Ces quatre lettres, nous les avons<br />
mises ensemble délibérément ; elles existaient déjà (avant de former ce mot), mais par<br />
notre effort, elles ont pris la forme d’un son spécifique.<br />
De la même façon, nous devrions mettre ensemble quelque chose que nous savons (de<br />
l’extérieur) et quelque chose (de l’intérieur) que nous ignorons. Que veut dire le terme<br />
Educare ? Il signifie « extraire de l’intérieur » Que devons-nous faire sortir de<br />
l’intérieur ? L’éducation devrait émaner du fondement Educare, car elle aussi demeure en<br />
nous. Nous portons à la lumière du jour ce qui est en nous-mêmes.<br />
Aussi n’y a-t-il aucune différence entre éducation, spiritualité et religion. Ces trois<br />
concepts sont identiques. Vous catégorisez « Ceci est religion ! » Non, la religion n’est<br />
pas uniquement une réalisation. Elle signifie aussi Amour et de cet Amour surgit un<br />
certain type de réalisation.<br />
Lorsque vous commettez des erreurs ou plus exactement lorsque vous voyez en face de<br />
vous une personne commettre des erreurs, vous décelez en elle le reflet de vos propres<br />
erreurs. Si vous faites le bien, la personne en face de vous se révélera pour vous comme<br />
une bonne personne. Toute votre propre bonté s’exprimera au grand jour, à travers elle.<br />
Ces choses ne sont pas venues de l’extérieur, mais le bien et le mal demeurant en vous, se<br />
manifestent simplement à l’extérieur.<br />
Ainsi, nous affirmons que quelqu’un est mauvais. Il n’est pas mauvais en soi, mais le<br />
sentiment que vous avez à son égard est mauvais, pas lui-même. La même attitude vaut<br />
pour le bien, lorsque vous déclarez qu’une personne est bonne. Ce que vous voyez n’est<br />
pas la bonté de cet individu, mais le reflet du bon sentiment que vous avez à son égard.<br />
Ainsi, le bien et le mal sont des reflets de l’être intérieur<br />
Il s’agit de votre propre reflet, de votre propre réaction et de votre propre écho. De sorte<br />
que nous pouvons connaître notre propre nature à travers la forme extérieure de<br />
n’importe quoi.<br />
Nous ne devrions jamais juger quelqu’un comme étant mauvais. Qu’est-ce qui vous<br />
donne le droit d’affirmer cela ? De quelle façon reconnaissez-vous sa méchanceté ? Vous<br />
déclarez qu’un tel est mauvais, uniquement en fonction de quelque tort subi de sa part,<br />
mais vous ne pouvez absolument pas savoir quel grand bien existe aussi en lui.<br />
Voici un petit exemple. Quelqu’un pourrait nous demander de lui donner des signes<br />
d’identification d’Anil Kumar (le traducteur) Vous direz « Il porte une veste de couleur<br />
crème, il a des lunettes sur le nez, il tient une plume dans la main, il a une stature d’un<br />
367
mètre soixante-dix » Pourrez-vous, par ces détails, déterminer la forme d’Anil Kumar ?<br />
Vos yeux scrutent des caractéristiques, mais il existe en lui une quantité de choses que les<br />
yeux ne voient pas.<br />
Considérant la couleur de sa peau, vous direz qu’il a le teint pâle. Vous pouvez voir trois<br />
caractéristiques : la stature, le volume et la couleur d’un individu. Mais il existe en lui<br />
bien d’autres qualités. Il peut avoir de la compassion et de l’amour, il peut nourrir de la<br />
colère, etc. Toutefois, vous ne voyez pas ces sentiments.<br />
Donc, vous contentant de parler de son poids et de sa stature, vous ne pouvez certifier que<br />
vous le connaissez. Beaucoup de qualités sont en lui, sans que vous puissiez les<br />
connaître. Vous ne comprendrez réellement sa forme que si vous faites l’effort de<br />
connaître tous ses aspects.<br />
Dans le monde d’aujourd’hui, vous déterminez qui est bon et qui est mauvais en vous<br />
basant uniquement sur l’aspect physique et sur les actions que les autres accomplissent.<br />
C’est une grave erreur ! Vous voyez dans les autres les fautes qui sont en vous-mêmes,<br />
avec votre vision ; ainsi l’autre vous semble dans l’erreur. En vérité, l’erreur n’est pas<br />
réellement vue dans la personne en face de vous, elle est dans votre vision même. Il n’y a<br />
aucune faute dans la Création.<br />
Si vous placez devant vos yeux des verres rouges, tous les gens vous paraîtront rouges. Si<br />
vous adoptez des verres de lunettes bleus, ces personnes vous paraîtront bleues ; donc<br />
l’erreur réside uniquement dans la Vyakti – individualité ; il n’existe aucune erreur dans<br />
la Shakti – puissance, force, énergie.<br />
En vérité, toute rivalité envers les autres, toute vénération ou adulation des autres, toute<br />
colère et tout amour envers les autres appartiennent à ceux qui se basent sur des vérités<br />
apparentes. Ainsi, le bien et le mal qui sont en vous reviennent à vous comme un reflet,<br />
mais vous ne les voyez pas réellement dans la personne en face de vous.<br />
Si tant de dissemblances peuvent être relevées dans la nature humaine ordinaire,<br />
imaginez combien de bien plus grandes choses peuvent l’être dans la Divinité, qui se<br />
situe au-delà du genre humain ! Il y a en Dieu tant de caractéristiques extraordinaires, tant<br />
de valeurs précieuses, il y a tant de choses dans ses coffres, qui échappent à toute<br />
description ! Mais vous venez ici et demandez « Swami, donnez-moi un médaillon ! »<br />
Pourquoi demandez-vous des médailles ? Pensez un instant à combien de choses<br />
infiniment plus grandes Il est en mesure de vous donner ! Comme vous n’arrivez pas à le<br />
comprendre, vous demandez des bagatelles. Dieu est ici présent pour vous donner<br />
quelque chose d’incommensurable. Il n’existe rien dont Il ne dispose dans Ses réserves.<br />
Elles contiennent de tels trésors ! Comme Il dispose de choses aussi précieuses, Il peut<br />
vous en donner de grande valeur.<br />
Aussi ne devriez-vous rien demander à Dieu. « Il me donnera ce qu’il Lui plaira de me<br />
donner, en rapport au temps et aux circonstances. » Que vous donnera-t-Il ? Dieu agit en<br />
368
apport au temps, à la condition et aux circonstances ; ainsi il Lui arrive de demander<br />
Lui-même et de donner.<br />
Personne ne peut comprendre la substance de la Divinité ; l’homme insensé qui ne<br />
comprend pas, adopte des explications déviées. Oubliant la vérité, il diffuse les<br />
significations mensongères et ne leur applique aucun discernement. Nous ne devrions pas<br />
succomber à ce type de déformation ; tout ce que vous voyez en face de vous est<br />
uniquement le reflet de ce que vous avez dans votre propre cœur.<br />
Donc Educare, spiritualité et religion ne sont pas séparés. (S’ils nous paraissent<br />
dissemblables,) c’est parce que nous les envisageons sous une forme limitée.<br />
Voyez une bague, une chaîne et des boucles d’oreilles. Vous voyez des bijoux de<br />
différentes formes. Or, si vous reconnaissez que tous ces bijoux contiennent de l’or,<br />
pourquoi penseriez-vous encore à la variété de leurs formes ?<br />
Ainsi, la nature de Dieu et la Divinité sont une seule et même chose. En cette nature<br />
Divine, vous pouvez voir tant de noms et de formes, mais leur base fondamentale est<br />
uniquement l’Amour. Donnez et recevez cet Amour ; c’est cela qu’il importe de donner<br />
et de recevoir. Les pouvoirs Divins qu’évoquent ces deux gestes n’existent en rien<br />
d’autre.<br />
Ainsi, écartez toute religion ; mettez de côté les religions, car il existe seulement la<br />
religion de l’Amour.<br />
Puis vient l’Educare qui signifie « faire sortir ce qui est en soi » Donc il s’agit de<br />
manifester, d’exprimer clairement l’amour qui est en vous. Cet amour prend la forme de<br />
la dévotion. Ainsi :<br />
L’Amour est Dieu. Vivez dans l’Amour.<br />
Si vous comprenez clairement ceci, vous n’avez même plus besoin de penser à l’Educare,<br />
vous n’avez plus aucune nécessité d’investiguer sur les préceptes d’une religion. Dès lors,<br />
le monde sera libéré de tout conflit, tous les êtres seront unis et la joie se manifestera dans<br />
le cœur de tout individu.<br />
Les dissimilitudes suscitent des conflits. Toutes les différences entre les êtres sont mises<br />
en évidence et portent au conflit ; si nous voulons que les conflits disparaissent et que<br />
tous les hommes soient heureux et vivent dans un sentiment d’unité, il faut écarter de<br />
notre esprit toute différence. Ayons<br />
Le langage du cœur<br />
La religion de l’Amour<br />
La caste de l’Humanité<br />
369
Dans la mesure où nous savons et pensons clairement que tout est un, il n’y aura plus<br />
aucune possibilité d’entrer en conflit. En vérité, tous les êtres humains sont un, la race<br />
humaine est unique et c’est cela la « religion ». De quelle race s’agit-il ? De la race<br />
humaine ! Il suffit de conserver ces droits de l’homme (selon lesquels tous sont égaux).<br />
« Monsieur, à quelle caste appartenez-vous ? A quelle sous-caste ? De quel lieu êtes-vous<br />
originaire ? » Ces questions sont tout à fait superflues. « Vous êtes un être humain et je le<br />
suis également ! Vous appartenez à l’Humanité et moi aussi ! » Il suffit de comprendre<br />
cette nature humaine. Si nous comprenons la nature humaine, aucune religion ne nous<br />
paraîtra en contraste avec les autres. Les religions diffèrent, mais la voie est unique. Il<br />
suffit que nous cherchions une seule voie, ainsi toutes les religions se fonderont en une<br />
seule.<br />
Quelle est la mauvaise religion si les esprits sont bons ?<br />
Ecoute, ô valeureux fils de Bharat !<br />
(Poème Telugu)<br />
Nous avons en tête l’idée des dissemblances et pensons qu’il existe des différences entre<br />
les religions. C’est une grave erreur. Nous ne devrions absolument pas tenir compte des<br />
religions. Prenez en considération votre Mati – esprit, votre destinée – Gati, votre<br />
situation – Sthiti et votre fortune – Sampathi. C’est cela que vous devez apprendre, car la<br />
nature humaine est contenue tout entière en ces quatre points : mental, destinée, situation<br />
et fortune.<br />
Nous ne devrions donc pas poser de questions de ce type, mais plutôt veiller à les vivre<br />
dans notre vie quotidienne.<br />
Jusqu’où s’avance notre système d’éducation ? (Pour nous) il n’existe aucune différence<br />
entre Educare et éducation. Toutefois, l’expérience nous enseigne que certaines choses<br />
viennent de nous-mêmes et que certaines autres sont apprises de l’extérieur. Nous les<br />
voyons au-dehors et apprenons ces données extérieures.<br />
Lorsque nous voyons quelque chose pour la première fois, c’est tout neuf pour nous.<br />
Ensuite, une fois que cette chose est entrée dans notre cœur, elle devient connue<br />
(ancienne). Elle est en quelque sorte « imprimée » en nous. Or, il faut que nous fassions<br />
ressortir ce qui a été imprimé.<br />
Voici un petit exemple. Comme Dieu veut donner la libération individuelle à un homme,<br />
Il s’approche de lui. Toutefois, avant de Se rendre auprès de lui, Il lui envoie Yama, le<br />
dieu de la mort, pour faire une enquête. Ce Yama une entité très intelligente et Dieu lui<br />
dit « Va, trouve cet homme et puis reviens ici ».<br />
Yama se rend auprès de l’homme indiqué et lui demande « <strong>Sai</strong>s-tu qui je suis ? »<br />
L’homme répond « Je ne sais pas, vous êtes nouveau pour moi » Yama lui dit « Très<br />
bien ! Mais une fois que tu auras su qui je suis, je reviendrai certainement te voir » et il<br />
s’en va. Après trois jours Yama se présente à nouveau devant l’homme et lui demande<br />
s’il sait qui il est. L’homme s’exclame « Je vous connais, je vous ai déjà vu l’autre<br />
370
jour ! » Donc, vous êtes inconnu le premier jour, mais après trois jours, vous êtes déjà<br />
une vieille connaissance.<br />
De la même façon, au commencement de notre apprentissage, tout est nouveau pour<br />
nous, mais après peu, nous reconnaissons les choses. Avant de connaître, nous sommes<br />
convaincus que tout est neuf. Ensuite, nous survolerons sur toutes les dissemblances et<br />
ainsi nous forgerons en nous l’unité. Cherchez donc à développer l’unité.<br />
Croyez fermement que la nature de l’Atma est unique en tout un chacun ; de cette façon<br />
nous écarterons de nous toute différence.<br />
Dès lors, la réponse aux questions « Que signifie religion ? », « Que signifie<br />
éducation ? » sera facilement trouvée.<br />
(Swami demande à part « Ensuite, la deuxième question, la deuxième ? »<br />
Deuxième question :<br />
Quels devraient être les rapports des Ecoles Sri Sathya <strong>Sai</strong> avec le Gouvernement ?<br />
Existe-t-il deux sortes d’Education, celle de Sathya <strong>Sai</strong> et celle du Gouvernement ?<br />
(Applaudissements) L’éducation est unique. Toutefois, il faut investiguer sur les rapports<br />
qui devraient exister entre nos institutions et celles du Gouvernement.<br />
Dans nos Instituts Sri Sathya <strong>Sai</strong>, nous avons le droit de gérer l’éducation comme nous<br />
l’entendons. Pourquoi ? Parce que Sathya <strong>Sai</strong> appartient à tout le monde<br />
(applaudissements). Toutefois, le Gouvernement n’appartient pas à tout le monde, il y a<br />
en lui de nombreuses discordances, ses sujets et objets (d’enseignement) sont en<br />
contraste. Si vous vous écartez quelque peu du programme officiel, les autorités<br />
prendront des mesures contre vous. Aussi ne devrions-nous pas aller à l’encontre des<br />
dispositions gouvernementales. Suivez les programmes fixés par le Gouvernement.<br />
Suivez-le, mais il n’existe aucun règlement pour l’application de notre propre méthode.<br />
Notre règle unique est l’Amour (applaudissements). Nous adhérerons à nos propres<br />
méthodes avec cet Amour. Nous aimerons de tout notre cœur et ferons passer pleinement<br />
cet Amour dans la pratique.<br />
En vérité, en fréquentant une école du Gouvernement, vous pouvez en même temps<br />
suivre le système d’Education Sri Sathya <strong>Sai</strong>, car ce système se résume essentiellement<br />
en Valeurs Humaines. La toute première chose qui importe, c’est de protéger ces Valeurs<br />
Humaines. Cela ne vous empêchera pas de suivre des leçons dans une institution scolaire<br />
du Gouvernement.<br />
Nous ne devrions pas penser aux contrastes entre les institutions du Gouvernement et les<br />
nôtres. Si vous étudiez dans une école du Gouvernement et dites « Je n’ai pas besoin de<br />
ces matières, j’étudie uniquement les Valeurs humaines ! » le Gouvernement n’acceptera<br />
pas votre prise de position.<br />
371
Le Gouvernement établit des règles et des dispositions auxquelles nous ne pouvons pas<br />
contrevenir. Pourquoi ? Parce que nous sommes nés en ce monde, nous étudions en ce<br />
monde et vivons en ce monde. Le Gouvernement ne distribuera de certificats d’études<br />
qu’à condition que les règles et les dispositions soient respectées. Or, ce certificat vous<br />
permettra de trouver un travail dans n’importe quel pays.<br />
Ainsi, nous devons dans une certaine mesure nous plier à ces dispositions ; cela nous<br />
consentira d’épargner beaucoup de temps.<br />
Les êtres humains disposent de 24 heures en une journée. Combien de temps consacrezvous<br />
à vos études dans une école du Gouvernement ? Vous fréquentez l’école pendant<br />
trois heures le matin et trois heures l’après-midi. Donc vous n’y passez que 6 heures de<br />
votre temps. Il vous reste 18 heures. De ces 18 heures, pour en prenez 6 pour dormir, 6<br />
autres pour vos activités parascolaires. Il vous reste encore 6 heures ; cultivez les Valeurs<br />
Humaines pendant ces 6 heures restantes.<br />
L’homme doit donc subdiviser son temps en quatre parties. La première section est à<br />
utiliser pour ses propres nécessités, la deuxième pour son devoir, la troisième pour son<br />
sommeil et la quatrième pour la spiritualité. De cette façon, répartissant votre temps de<br />
cette manière, vous ne manquerez pas de temps à consacrer à la spiritualité.<br />
En somme, vous ne devriez pas penser aux divergences entre l’éducation Sathya <strong>Sai</strong> et<br />
celle du Gouvernement. Notre système d’éducation est fondé sur la Vérité, tandis que<br />
celui du Gouvernement se limite à un enseignement livresque. Nous cherchons à former<br />
les étudiants à la connaissance pratique ; il n’est absolument pas nécessaire de comparer<br />
cette connaissance pratique avec la connaissance livresque, n’est-ce pas ! Toutefois, cela<br />
ne veut pas dire que, sous prétexte qu’il s’agit d’une simple connaissance livresque, nous<br />
devrions l’écarter de nous dédaigneusement. Elle est nécessaire, elle aussi.<br />
Les connaissances séculières servent au bonheur ici-bas<br />
La connaissance spirituelle sert au bonheur dans l’au-delà<br />
(Poème Telugu)<br />
Les deux types d’éducation sont nécessaires pour ici-bas et pour l’au-delà. Pour la vie<br />
terrestre, l’éducation du Gouvernement est indiquée, mais pour la vie réelle, c’est une<br />
éducation de nature spirituelle qui est requise. Toutefois, ne considérez pas ces deux<br />
systèmes comme séparés l’un de l’autre. Vous devriez plutôt les voir comme les deux<br />
faces d’une même pièce. En vérité, la monnaie est unique, même si elle a deux faces.<br />
Nous devons les accepter toutes les deux, sans insister sur leurs dissemblances.<br />
(Swami demande à mi-voix « Et à présent, la troisième ? »)<br />
Troisième question :<br />
En qualité d’enseignants oeuvrant à la propre amélioration, comment pouvons-nous<br />
comprendre l’esprit des étudiants ? Comment les enseignants peuvent-ils résoudre en<br />
eux-mêmes toute faiblesse profondément enracinée ?<br />
372
Vous désirez savoir comment comprendre la mentalité de l’étudiant et comment vous<br />
conduire de la façon appropriée. A quoi ressemble le mental des étudiants ? En tout<br />
premier lieu, commencez par connaître les lois de votre propre mental. Après quoi, nous<br />
pouvons prendre en considération le mental des étudiants. Dans la mesure où vous<br />
cultivez en vous-mêmes un bon mental, vous verrez dans les étudiants le reflet de l’être<br />
intérieur et ce reflet entrera en vous.<br />
Donc, il est impossible de comprendre d’emblée la mentalité des étudiants. Observez leur<br />
comportement. Comment se conduit ce garçon à l’extérieur de l’école, à la maison,<br />
pendant les leçons, lorsqu’il est en compagnie d’amis ? Dans la mesure du possible, il<br />
faudrait enquêter sur ces comportements. Dès lors, vous aurez l’occasion de ramener<br />
l’étudiant sur le droit chemin. Si vous désirez le changer sans être capable de connaître<br />
son comportement avec les personnes externes, en famille et en classe, comment le<br />
pourrez-vous ?<br />
Ce n’est pas tout. A la maison, les parents donnent à leurs fils une liberté sans frein.<br />
Comme l’étudiant est libre de faire ce qu’il veut à la maison, il agit librement. Lorsque<br />
vous le voyez avec des amis, vous constatez qu’il prend encore plus de libertés ; les amis<br />
le stimulent à une pleine liberté. Toutefois, lorsqu’il vient à l’école, il fait face à des<br />
restrictions. Ainsi, il faut que vous observiez comment il se comporte à la fois dans les<br />
deux premières situations, et comment il réagit dans la troisième, de sorte que vous<br />
puissiez l’aider à se transformer.<br />
Attention, ne vous impliquez pas dans les choses de famille. Les parents, par amour pour<br />
leurs enfants, leur permettent de faire n’importe quoi. Donc il faudrait en premier lieu<br />
convoquer de temps en temps les parents et vous informer auprès d’eux du comportement<br />
de leurs enfants.<br />
Nous sommes dans l’âge moderne et les parents d’aujourd’hui donnent à leurs enfants<br />
toute la liberté qu’ils désirent, ils leur offrent tout l’argent de poche qu’ils veulent. Les<br />
99% des parents ruinent ainsi leurs enfants. Pour quelle raison le font-ils ? Ils pensent « je<br />
dois donner toute liberté à mon fils, car il a une intelligence, il doit pouvoir agir selon ses<br />
aspirations ». Lorsque le cher petit, qui souhaite agir comme bon lui semble, s’engage<br />
dans la mauvaise direction, pourquoi pleurez-vous ? Puisqu’il est libre, vous devriez être<br />
heureux, n’est-ce pas ! Pourquoi vous lamentez-vous ? C’est là votre erreur.<br />
Donc, les enfants devraient être contrôlés depuis leur plus jeune âge. Lorsque nous<br />
roulons en voiture sur une très bonne route, nous pouvons accélérer, mais si le trafic est<br />
dense sur cette route et si elle est pleine de tournants, l’administration y mettra des<br />
« speed-breaks - ruptures de vitesse ». Pourquoi ? Essentiellement pour votre sauvegarde<br />
et pour celle des autres usagers de la route.<br />
Nous aussi, nous devrions quelque peu freiner la liberté de nos enfants. Comment donner<br />
cette liberté ? Dans quel domaine aucune liberté ne devrait être concédée ? Si un enfant<br />
commet une chose grave, il faut le punir sévèrement. Ne lui donnez absolument aucune<br />
liberté ; même s’il devait en mourir, ne lui laissez aucune liberté (Applaudissements). Par<br />
373
contre, pour les attitudes positives, donnez-lui n’importe quoi, liberté, argent, objets.<br />
Toutefois, gardez un œil attentif de derrière le rideau. De cette façon, l’enfant sera en<br />
mesure de croître dans la bonne direction.<br />
Ainsi, lorsque nous voulons éduquer correctement un enfant, la responsabilité incombe<br />
avant tout et principalement à la mère. Ici aussi, nous devons tenir compte de certaines<br />
nuances. Si notre fils tourne mal, la responsabilité en est à attribuer au père ; s’il s’agit de<br />
notre fille, c’est la mère qui est responsable de sa conduite. Il faut que nous comprenions<br />
les différences entre les deux cas.<br />
Si la fille s’éloigne du juste sentier, c’est la faute de sa mère. Pourquoi ? Parce que,<br />
comme une ombre, l’enfant adhère en toute chose à sa mère. C’est donc la mère qui est à<br />
inculper. Si le fils se conduit mal, c’est la faute du père ; cela veut dire que le père ne<br />
veille pas sur lui de la juste façon et qu’il lui donne autant de liberté que le fils en désire.<br />
Pour s’assurer que ces choses n’arrivent pas, on a prévu l’école comme troisième<br />
éducateur. Là, les enseignants doivent conduire les élèves sur le juste sentier, d’une façon<br />
mesurée. « Mon cher ami, tu agis ainsi au-dehors (de l’école). Ce n’est pas bien. Demain,<br />
ton nom sera souillé et non seulement le tien, mais aussi celui de tes parents ; le nom de<br />
toute ta famille sera discrédité. Tu devrais plutôt sauver ta dignité, celle de tes parents et<br />
celle de l’école dans laquelle tu étudies ». Disant cela, ils devraient ajouter de sages<br />
enseignements sur la bonne voie à suivre. Avec de bonnes paroles, les éducateurs peuvent<br />
ramener les jeunes sur le juste sentier.<br />
Actuellement, dans plusieurs pays étrangers, les enfants ne savent pas ce que sont<br />
clairement les paroles : « Mon petit, tu es né en tant qu’homme ; tu n’es pas une bête<br />
fauve qui sème la terreur parmi les autres ; tu n’es pas davantage un animal effrayé par<br />
les autres. Tu es un être humain. C’est pourquoi tu ne devrais ni avoir peur ni faire peur<br />
aux autres. »<br />
Il faudrait enseigner ainsi aux enfants et les conduire sur la bonne voie. « Mon enfant, la<br />
vie est un long voyage. C’est pourquoi il ne faut ni la ruiner ni l’interrompre en cours de<br />
route. Si elle est abrégée, les voies par lesquelles elle passe n’ont plus d’importance. Non,<br />
la vie est un long voyage, un très long voyage. En vérité, tu devrais vivre pendant une très<br />
longue période et pour cela, il faudrait que tu vives une vie Divine ». Vous ne devriez pas<br />
aspirer à une vie longue, mais à une vie Divine.<br />
Dites-leur de cette façon de bonnes paroles et cherchez à rectifier autant que possible<br />
l’éducation qu’ils ont reçue de leurs parents. Ainsi votre réputation prendra consistance.<br />
Vous êtes un acharya – précepteur, instructeur. Que signifie ce terme ? L’acharya n’est<br />
pas un adyapaka – enseignant. L’acharya est celui qui commence par pratiquer et qui<br />
enseigne ensuite. Donc, commencez par suivre les préceptes et ensuite enseignez-les. Si<br />
vous avez obtenu le titre d’acharya, mettez en pratique et ensuite enseignez aux enfants.<br />
Par exemple, les enfants ont certaines mauvaises habitudes ; les enseignants doivent<br />
commencer par contrôler leurs propres mauvaises habitudes, avant de rectifier celles des<br />
374
élèves. Si le professeur s’assoit dans le collège et fume une cigarette, le lendemain les<br />
enfants viendront à l’école et fumeront eux aussi. Le professeur aura beau crier « Vous,<br />
pourquoi fumez-vous ? » - « Monsieur, vous le faites, n’est-ce pas ! » (rires). Quelle<br />
réponse pourra donner le professeur ? Absolument aucune ! Il pourra tout au plus<br />
interroger, mais il n’aura aucune réponse à donner.<br />
Donc, lorsque vous envisagez d’enseigner aux enfants, ne cultivez pas ces mauvaises<br />
habitudes en face d’eux. Les enfants imiteront toutes vos attitudes, même la plus anodine.<br />
Par conséquent, enseignez aux enfants le bien qui est en vous et ne leur transmettez pas<br />
vos mauvaises habitudes. Vous ne devriez commettre aucune erreur. Agissez<br />
correctement et dites aux enfants de bonnes paroles. Cela est le juste message et la juste<br />
caractéristique de l’éducation. Dès lors, les élèves révéleront leur bonté naturelle.<br />
Comment parleront ces élèves à leur professeur ? Ils diront « Monsieur, sans le savoir,<br />
nous avons commis beaucoup d’erreurs, nous avons fait ceci et cela. » Et suite à cette<br />
admission à leur enseignant, les élèves deviendront de bonnes personnes à partir de ce<br />
jour.<br />
Je sais parfaitement cela. Pourquoi ? Parce que Je punis un peu les enfants de plusieurs<br />
façons ; Je les gronde, je leur parle sévèrement et ensuite Je leur exprime Mon amour et<br />
leur donne tout. En quelques rares occasions, Je suis même très dur avec eux. Alors les<br />
enfants viennent d’eux-mêmes et Me disent « Swami, ce que j’ai fait est mal. Pardonnezmoi<br />
! Je n’ai pas été capable de faire ce que Vous m’avez ordonné. A présent, Vous<br />
m’avez fait comprendre combien c’est vrai. Donc dorénavant, je ne commettrai plus cette<br />
erreur ! »<br />
Alors Swami fond littéralement « Mon petit, à l’avenir, agis correctement. Veille à ce<br />
qu’à partir de maintenant il n’y ait plus de changement à ce sujet. Tout ce que Je fais est<br />
pour ton bien ». Les enseignants doivent aussi appliquer cette méthode dans leur<br />
enseignement aux enfants.<br />
(Swami demande à mi-voix « Hum ! Et après ? »)<br />
Quatrième question :<br />
Quelle est la qualité la plus importante d’un enseignant ?<br />
Ah ! Ceci est vraiment très important ! (rires) Je viens d’y répondre, n’est-ce pas ? Si les<br />
enseignants savent ce qui est juste, il faut qu’ils le pratiquent eux-mêmes avant de<br />
l’enseigner à leurs élèves. Ce n’est pas tout. Il faut encore montrer aux enfants une vie<br />
idéale.<br />
Je vous raconte un petit épisode pour vous donner un exemple. J’étudiais à<br />
Kamalapuram. En quoi consistait notre instruction ? J’étais alors en 3 e ou 4 e primaire ;<br />
J’étudiais en ce lieu. Nous avions un professeur appelé H. Iyengar. Lorsqu’il passait dans<br />
la rue, tous les enfants étaient effrayés à le voir. Pour cet enseignant, ils éprouvaient un<br />
respect mélangé à la terreur. Lorsqu’il s’avançait dans la rue armé d’un bâton, nous<br />
375
changions de chemin. Il comprit peu à peu notre attitude et dit « Alors, vous changez de<br />
direction en me voyant venir ? »<br />
Dans cette école, qui était le responsable de classe ? Moi, bien sûr ! (Applaudissements)<br />
A présent, Je ne suis pas grand, mais en ces jours-là, Ma stature était encore plus petite !<br />
(rires) Lorsque le professeur arrivait, en qualité de responsable de classe Je devais<br />
apporter un fagot de bonnes branches de tamarinier et le poser dans un coin de la classe.<br />
J’avais l’habitude d’accomplir cette tâche chaque jour.<br />
Il saisit un de ces bâtons et dit « Eh Raju, viens ici ! » Je m’avançai courageusement vers<br />
lui, car Je n’avais commis aucune faute. Il Me dit « Pourquoi n’es-Tu pas passé dans la<br />
rue lorsque Tu m’as vu ? » Je lui répondis « Je ne vous ai pas vu, monsieur, et mon cahier<br />
de classe se trouvait dans la maison d’un camarade. Je suis allé reprendre mon cahier<br />
avant de venir à l’école. Je ne vous ai pas vu, monsieur ! »<br />
Je lui disais la pure vérité. Il hurla « Quoi ? Tu ne m’as pas vu ? » Je dis fermement<br />
« Non, monsieur, Je ne vous ai pas vu ! » Il continua « Je vais Te battre ! » Je lui<br />
présentai Mes mains et dis « Si cela vous plait, frappez-Moi ! » (rires) Alors, à ces<br />
paroles, il reconnut son erreur et versa des larmes.<br />
Il m’attira à lui et dit « Raju, je sais que Tu ne ferais jamais une chose pareille ; je suis<br />
devenu furieux à la seule idée que Tu avais pu la faire. La colère m’est venue en pensant<br />
que quelqu’un comme Toi, qui ne commets jamais d’erreur, avait adopté cette attitude<br />
fautive. Non, Tu ne ferais jamais cela, je le sais ! »<br />
Plus tard, ce professeur M’appela ; il était tout heureux et dit « Demain, avant de rentrer<br />
chez Toi, viens dans ma maison, elle est sur Ton chemin. Viens chez moi avant de rentrer<br />
à ton domicile » J’obéis donc à l’ordre du professeur. J’entrai sous la véranda de sa<br />
maison ; Je ne serais pas entré d’emblée dans la maison. Pourquoi ? Parce qu’il y avait<br />
des femmes à l’intérieur et Je ne pouvais entrer sans y être invité par le professeur. Je<br />
restai donc près de la rue. Il avait avertit sa femme « Lorsque ce garçon vient, envoie-le<br />
chez moi » Elle se présenta à la porte et demanda « Mon cher petit, es-Tu bien Raju ?» Je<br />
répondis « Oui, madame ! » Elle dit « Ton professeur t’appelle. Entre. » J’entrai. Leur<br />
accueil fut débordant d’amour. Deux pakodas étaient préparés pour Moi dans un petit<br />
plastique. Non ! Il n’y avait pas de plastique en ces jours-là. Ils étaient sur une assiette en<br />
aluminium.<br />
Le professeur Me dit « Raju, aujourd’hui je me suis fâché avec Toi. Toi qui es un si bon<br />
garçon, je me suis mis en colère et j’ai voulu Te battre. Pour réparer cette erreur, je veux<br />
établir un pacte d’amitié avec Toi » (rires et applaudissements).<br />
Vous voyez ! Notre bonté, nos paroles sincères et nos vertus feront fondre et émouvoir<br />
n’importe qui. Ce professeur dit « Mon petit, j’établis un lien d’amitié avec Toi » Je lui<br />
répondis « Monsieur, considérez qui Je suis et qui vous êtes ! » Il répliqua « Mon cher<br />
petit, ces dissimilitudes existent seulement pour Toi. J’établis cette amitié entre nous. Les<br />
376
âges n’ont pas d’importance, l’instruction ne compte pas. Ce qui importe, c’est le cœur et<br />
l’esprit. Tu es donc un très bon garçon, un très bon garçon ! »<br />
Il Me dit encore « Mon petit, étudies-Tu sérieusement ? » Je répondis « Oui monsieur,<br />
J’étudie comme il faut ». « Bien, dit-il, le mois prochain, il y aura des examens. Etudie<br />
attentivement. » Je lui répondis joyeusement « Très bien, monsieur ! »<br />
Les examens arrivèrent. J’écrivis. Nous avions deux heures à notre disposition pour cet<br />
examen. J’écrivis toutes les réponses en une demi-heure, Je rendis Ma copie et M’en<br />
allai. Le professeur M’observait et dit « Comment, Raju ? Il semble que Tu n’aies rien<br />
écrit ! » Je répondis « Monsieur, vous verrez demain, n’est-ce pas ! »<br />
J’écrivis toutes les réponses correctement ; J’ai dit que Je n’aurais jamais écrit ni dit de<br />
mensonges. Bon ! Le jour suivant, le professeur prit Ma copie avant toutes les autres de la<br />
pile. Il lut chaque question (et les réponses correspondantes) avec la plus grande<br />
attention. Il y avait sur Ma copie des réponses qu’il ne connaissait pas lui-même ! (rires)<br />
Puis il prit le papier et écrivit dans l’en-tête « Très, très, très, très, très, bien ! (rires et<br />
applaudissements). La procédure ne prévoyait pas de renvoyer ces copies d’examen au<br />
bureau (de la commission d’examen). Il les conserva donc auprès de lui.<br />
Il était satisfait de cela et le jour suivant, il Me convoqua. Il dit à sa femme « Prépare du<br />
café et des gâteaux ». Je Me rendis dans sa maison. Il Me dit « Raju, prends un peu de<br />
café avant de T’en aller » Je répondis « Non, monsieur, Je n’ai pas cette habitude. Depuis<br />
que Je suis né, Je n’ai jamais eu cette habitude de boire du café ou du thé ! » Il dit « Bon,<br />
tant pis ! Prends au moins une dosa » Je dis « Excusez-Moi, mais Je n’ai pas l’habitude<br />
de manger entre les repas » (Anik Kumar traduit « à tout instant » et Swami le corrige<br />
« pas à tout instant, au moment juste ») (rires) Ce n’est pas le moment de manger ». Le<br />
professeur Me dit « Allons, mon enfant, mange-la pour me faire plaisir ! » Je mangeai<br />
donc la dosa pour lui faire plaisir.<br />
De cette façon, les élèves ont tant d’occasions de donner de la joie à leurs enseignants.<br />
Pourtant, Mes camarades étaient effrayés lorsqu’ils voyaient un professeur. Je n’ai jamais<br />
ressenti aucune crainte. Quelle en est la raison ? Je ne commettais aucune faute, pourquoi<br />
aurais-Je dû avoir peur d’eux ? Au contraire, Je parlais très ouvertement avec tous les<br />
enseignants.<br />
J’eus un rapport d’amitié semblable avec le professeur d’anglais Mahboob Khan. C’était<br />
notre professeur de langue anglaise. Il était impatient de venir dans notre classe. Si un<br />
autre enseignant restait chez nous au-delà du temps normal, il lui disait « Allez-vous en<br />
bien vite ! ». Lorsque J’arrivais en classe, il me caressait la tête, Me donnait de petites<br />
tapes sur les épaules ou Me pinçait affectueusement les joues (rires). Cet homme avait<br />
tant d’amour, le pauvre ! Il n’avait pas d’enfant et était âgé de 50 ans. Il Me dit un jour<br />
« Mon cher petit, lorsque je Te vois, j’éprouve un si grand amour. Viens chaque jour dans<br />
notre maison et mange quelque chose chez nous ». Ce Mahboob Khan était un fidèle très<br />
affectionné.<br />
377
Un jour, alors que J’avais onze ans, Je quittai cette école. Jusqu’à ce jour, J’avais conduit<br />
la prière de classe. Ce Mahboob Khan était le chef du département et aussi le chef du<br />
bureau (de l’enseignement). Un jour, Il M’avait dit « Raju, viens ici. A partir de demain,<br />
c’est Toi qui conduiras la prière ! Tes prières émeuvent le cœur de chacun de nous. Donc,<br />
compose un chant pour cette prière commune et chante-le en classe » Je lui demandai<br />
« Monsieur, comment vais-Je être capable de composer un chant et en même temps de le<br />
chanter ? » Il Me répondit « Tu peux faire n’importe quoi. Fais-le, sans faute ! » Alors Je<br />
composai ceci :<br />
Tes paroles qui se diffusent pour toujours,<br />
aimables, invitantes et généreuses<br />
Font en sorte que Hindous, Bouddhistes, Sikhs, Jaïns, Parsis,<br />
Musulmans et Chrétiens d’Orient et d’Occident<br />
viennent devant Ton Trône.<br />
O Seigneur des cœurs des hommes, Victoire à Toi !<br />
(Poème Telugu)<br />
Dans ce chant, Je mis le nom de tous les groupes religieux, Musulmans, Chrétiens, etc.<br />
En entendant ce poème, tout le monde fut surpris. Déjà à cette époque, J’enseignais<br />
l’égalité de toutes les religions (applaudissements) J’écrivis Moi-même ce chant et après<br />
l’avoir composé, le jour suivant, Je quittai définitivement cette école.<br />
Je suis <strong>Sai</strong>, sachez la Vérité,<br />
Renoncez à tout attachement, ne faites rien (pour Me retenir)<br />
Mes liens avec vous se sont évanouis.<br />
Il est impossible à quiconque, même à un grand personnage,<br />
de Me retenir.<br />
(Poème Telugu)<br />
Je M’éloignai de ce lieu. Après Mon départ, tous les enfants furent stupéfaits. Ils vinrent<br />
à Ma suite invoquant « Raju, Raju, Raju, Raju ! » Je ne répondis à personne et marchai<br />
tout droit. A Uravakonda, il y avait le jardin d’Anjaneyulu. J’entrai dans ce jardin et pris<br />
place sur une grosse pierre. Là, J’enseignai à tous ceux qui s’approchaient :<br />
Manasa Bhajare Guru Charanam<br />
Dustara Bhava Sagara Taranam<br />
Adorez de tout votre esprit les Pieds du Guru<br />
Cela vous fera traverser l’océan houleux de l’existence.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Le jour où Je quittai cette école, tous les professeurs se réunirent en assemblée. « Raju ne<br />
fréquentera plus l’école à partir d’aujourd’hui. Pourquoi rester dans une école privée de<br />
Sa présence ? » Un enseignant de langue télougou donna sa démission, disant « Je ne<br />
veux pas de ce travail de professeur de Télougou. Raju n’est plus ici, je m’en vais ! »<br />
Mahboob Khan démissionna également. Il déclara « Je n’ai plus rien à faire ici. Tant que<br />
378
Raju était ici, je passais un temps plein de joie en veillant sur Lui. » Ainsi, chaque<br />
enseignant se retira de l’école.<br />
Le jour suivant, ils choisirent un garçon musulman pour conduire la prière, car il avait<br />
une bonne voix. Ce garçon monta sur l’estrade, mais comme il ne voyait pas Swami, il se<br />
mit à pleurer et fut incapable d’interpréter le chant. Tout le monde pleurait. A partir de ce<br />
jour, ils abolirent la prière de classe.<br />
Cet épisode démontre combien les enseignants et les élèves ressentaient et exprimaient<br />
tant d’amour les uns pour les autres. Nous pouvons conquérir des professeurs de tous<br />
types ; nous pouvons discipliner les élèves. Tout le monde nous aimera en fonction de<br />
l’amour que nous donnons.<br />
Ainsi, pour découvrir le comportement de leurs élèves, les enseignants doivent connaître<br />
ce qui est cher aux enfants et le comprendre clairement.<br />
La toute première chose qui devrait être inculquée en nous est la Vérité. C’est la première<br />
injonction de notre culture Bharatiya :<br />
Satyam Vada, Dharmam Cara<br />
Dis la Vérité – agis avec droiture.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Lorsque Je quittai l’école, Je parlai avec grande humilité, oui, une profonde humilité.<br />
Encore actuellement, J’enseigne ceci aux enfants :<br />
On ne peut pas toujours agréer,<br />
Mais on peut toujours parler agréablement.<br />
Les paroles dites avec obligeance feront fondre tous les cœurs. Toutefois, en certaines<br />
circonstances, il est nécessaire de hausser la voix. En détermination, Je suis plus résistant<br />
que le diamant, mais en amour, Je suis plus doux que le beurre. Par ces deux attitudes, les<br />
enseignants peuvent bien comprendre Ma nature<br />
Donc, enseignants ! Si nous souhaitons avoir les enfants sous nôtre contrôle, il faut les<br />
attirer à nous par le juste type d’amour. S’ils commettent des fautes, faites-les leur<br />
remarquer sans délai et conduisez-les à nouveau sur la bonne voie. Ainsi, ils rectifieront<br />
leurs erreurs et les admettront devant nous. Après avoir reconnu leurs fautes, il ne faut<br />
plus qu’ils les commettent à nouveau.<br />
Si vous, les enseignants, appliquez cette méthode d’éducation, vous rendrez un service<br />
énorme au pays. Donc, si nous voulons que le pays entier se développe parfaitement, il<br />
faut que les enseignants aient un amour idéal et sincère pour leurs élèves. Ils formeront<br />
ainsi tant de jeunes gens à envoyer dans le monde.<br />
379
(Swami demande à voix basse « maintenant la cinquième »)<br />
Cinquième question :<br />
Comment appliquer le système Educare à des enfants des quartiers pauvres, y inclus les<br />
fils de familles divisées qui amènent en classe des problèmes de discipline?<br />
J’ai institué des Seva Dal – groupes de service volontaire – afin que, dans les « slums » -<br />
quartiers misérables, nous puissions assurer une certaine propreté. En tout lieu, la<br />
propreté est Divinité ! Il faudrait vivre dans la propreté. Même si les habitations sont<br />
étroites, nous devons dire aux habitants du lieu « Madame, si vous laissez votre maison<br />
dans cet état, vos enfants tomberont malades, vous serez malade vous-même et à cause de<br />
ces maladies, votre vie sera mise en péril. Nettoyez votre maison, tenez-la en état de<br />
propreté. »<br />
Cette propreté n’est pas matière d’instruction scolaire, mais même à l’école, fixez un jour<br />
de la semaine pour le « travail social ». Si vous le faites, si vous allez dans chaque village<br />
et nettoyez tout l’environnement, les gens vous diront «Oh ! Il n’était pas nécessaire que<br />
vous le fassiez, monsieur, nous allons nous en charger ; cette tâche nous incombe ! » Ils<br />
vous le diront avec grande affection.<br />
Ainsi, tous les enseignants devraient prévoir un jour de « travail social » et y faire<br />
participer leurs élèves dans la mesure du possible.<br />
(Swami demande « Hum ! Y a-t-il une autre question ? )<br />
Sixième question :<br />
Comment pouvons-nous motiver les enfants dans le programme Educare ?<br />
Il n’est pas possible d’appliquer le programme Educare aux enfants. Pourquoi ? Parce que<br />
leur jeune âge ne le permet pas. Ce programme doit être réservé au niveau du collège (16-<br />
18 ans), c’est tout. Mais avant cela, vous pouvez éduquer les enfants en leur disant « Mon<br />
petit, développe les bons sentiments qui sont en toi, en ton cœur. »<br />
Harischandra exprima la vérité, il fut même prêt à donner sa vie en faveur de la vérité. Il<br />
faudrait raconter aux enfants les histoires de tous ces grands héros qui eurent des<br />
expériences extraordinaires. Quel que soit le pays où vous vivez, contez les histoires de<br />
héros de ce pays. Peu importe d’où ils proviennent, tous les exemples sont justes ; il<br />
faudrait parler de toutes les personnes exemplaires. L’esprit des enfants devrait être<br />
sensibilisé par ces récits.<br />
(Swami demande encore « la suivante ? »)<br />
Septième question :<br />
Comment attirer les enfants non-fidèles et appartenant à différentes croyances dans les<br />
écoles Sathya <strong>Sai</strong> ?<br />
380
Ceci est très important. La mère et le père ne savent rien au sujet de <strong>Sai</strong> <strong>Baba</strong>. Les enfants<br />
fréquentent nos écoles et entrent donc en contact avec nous. Dans ce cas, nous devrions<br />
éveiller fortement l’esprit de l’enfant. Assistez ces enfants et dites-leur « Mon petit, tes<br />
parents n’aiment pas que tu étudies ces matières et que tu te comportes de la façon que<br />
l’on t’enseigne ici. Parle-leur gentiment ; ne dis aucun mensonge à tes parents. Dis<br />
simplement « Maman, papa, vous maugréez et dites « Ne suis pas ce que Saï <strong>Baba</strong><br />
enseigne ! », mais <strong>Sai</strong> <strong>Baba</strong> nous indique une voie si parfaite ! En vérité, si je n’avais pas<br />
fréquenté l’école de <strong>Sai</strong> <strong>Baba</strong>, je serais devenu un mauvais sujet. Si je suis devenu un bon<br />
garçon, c’est justement grâce à cette école. Voilà ma situation ! »<br />
A votre mère, il faudrait enseigner de belles choses « Lorsque nous sommes à table pour<br />
consommer notre repas, récitons :<br />
Brahmârpanam, Brahmahavir…<br />
L’offrande est Brâhma, le ghee est Brahmâ…<br />
(Bhagavad Gîta)<br />
Récitez cette prière avant de manger. Vos parents vous observeront et penseront « Que<br />
signifie ceci ? Il a tant de dévotion ! » Alors expliquez à vos parents « Maman, nous<br />
devrions offrir en tout premier lieu à Dieu la nourriture qu’Il nous a donnée et la manger<br />
ensuite. En vérité, lorsque nous offrons à Dieu notre nourriture, ce n’est plus de la simple<br />
nourriture, mais elle devient du prasad – don Divin ; il n’y a plus aucune impureté dans<br />
ce prasad ». Donc, si vous donnez ce type d’explication à vos parents, ils voudront se<br />
joindre à votre prière.<br />
Ainsi, voulant conduire les parents sur la bonne voie, les enseignants doivent passer par<br />
les enfants. Mettez les enfants sur le droit chemin et essayez d’enseigner aux parents à<br />
travers ces petits. (Swami s’adresse aux enfants) Tout ce qui doit être fait doit être bien<br />
fait. Lorsque vous rentrez chez vous, allez dans le jardin et prenez soin de lui. Si<br />
quelqu’un se présente à votre porte, si des parents viennent, parlez-leur avec respect.<br />
Faites-les asseoir en disant « Mon père va venir. Asseyez-vous, je vous prie ». Offrezleur<br />
au moins un peu d’eau fraîche et mettez-les à leur aise. Par tous ces petits gestes<br />
d’attention de votre part, vos parents se transformeront également.<br />
Huitième question :<br />
Comment devons-nous traiter avec les parents qui ne suivent pas les enseignements de<br />
Saï et dont les enfants fréquentent les écoles Sathya <strong>Sai</strong> ?<br />
Il nous est impossible d’enseigner systématiquement aux parents dans nos écoles. Seuls<br />
les enfants doivent être invités à mettre en pratique les enseignements reçus ; par leur<br />
entremise, nous pouvons offrir aux parents la possibilité d’emprunter le juste sentier.<br />
Donc, même si nous espérons transformer les parents, cela ne peut pas se réaliser à<br />
travers nous ; nous ne pouvons pas nous avancer aussi loin. Commençons par changer les<br />
enfants. Une fois que les enfants se transforment, ils deviennent capables d’aborder la<br />
question avec leurs parents et de les transformer à leur tour.<br />
381
Voici un petit exemple. Certaines personnes cuisinent chaque semaine du mouton dans<br />
leur foyer. Lorsque les enfants rentrent en famille pour une période de vacances, les<br />
parents leurs disent « Mon cher enfant, pendant toute l’année, tu es resté à Puttaparthi !<br />
Là-bas, on ne vous donne jamais à manger du poulet ou du mouton ou encore du<br />
poisson ! » Avec grande affection, ils préparent toutes ces viandes et les servent à table.<br />
Dans ce cas, les enfants doivent dire « Maman, je ne veux pas consommer ces mauvais<br />
aliments. Dois-je me maintenir en vie en tuant un être vivant ? Ce n’est pas bon pour moi.<br />
Tu vois ce corps et tu lui donnes à manger de la viande, alors qu’il est déjà plein de<br />
viande ! Il faudrait au contraire lui donner à boire du nectar et à manger des repas purs.<br />
Nous devrions manger la nourriture que Dieu nous donne ; je ne mangerai pas cette<br />
nourriture animale qui accroît en moi les mauvaises tendances et les mauvaises<br />
habitudes. »<br />
Si les parents reçoivent continuellement cet enseignement à travers leurs enfants, ils<br />
s’arrêteront eux aussi de manger de la viande. J’ai vu tant de gens jusqu’à présent. Après<br />
l’entrée de leurs enfants dans nos collèges, les parents eux-mêmes ont cessé de<br />
consommer des nourritures non-végétariennes, grâce à leurs enfants (applaudissements).<br />
Donc, la moindre chose peut passer à travers les élèves, seulement à travers les enfants.<br />
C’est une façon aisée d’instaurer ces types de changements.<br />
Neuvième question :<br />
Comment impliquer activement les parents dans le programme « educare » ?<br />
Il n’est pas possible d’impliquer les parents dans ce programme « educare ». Ceci ne peut<br />
être fait qu’à travers les enfants. Faites en sorte que les enfants pratiquent et enseignez<br />
aux parents uniquement par l’intermédiaire des élèves.<br />
Les parents ne se rendent même pas compte de ce que signifie l’éducation ; comment<br />
pourraient-ils comprendre ce qu’est l’educare ? Par conséquent, si vous, qui connaissez la<br />
signification de ce programme, agissez de la façon appropriée, les parents vous imiteront.<br />
Dixième question :<br />
Quel est le rôle de la technologie, telle que les ordinateurs, et ses effets sur l’éducation ?<br />
Je considère cette technology – technologie, comme une tricknology – un attrape-nigauds<br />
(rires). Pour quelle raison ? Simplement parce que Je n’ai pas une grande confiance en<br />
ces ordinateurs. Vous le savez bien, Je ne dis pas cela seulement aujourd’hui. Il y a bien<br />
cinq ans que Je vous parle ainsi. J’ai dit que, comme les maladies s’introduisent dans tous<br />
les domaines, les ordinateurs auraient également eu une maladie. Actuellement, des<br />
« virus » attaquent les ordinateurs.<br />
Je vous ai dit que vous êtes des compositeurs et pas des ordinateurs. Le computer –<br />
ordinateur se ruine – Comment cela ? Il se dégrade lorsque le composeur – le créateur,<br />
compositeur – se dégrade.<br />
382
Donc, vous pouvez recourir autant que vous le désirez à cette technologie en tant que<br />
science. Ma technologie est exprimée avant tout par notre ordinateur naturel (Swami<br />
indique sa tête) ; il faut qu’en premier lieu cet ordinateur-là fonctionne parfaitement, bien<br />
mieux que celui que vous employez dans votre maison.<br />
Pour la moindre chose, les gens s’assoient devant un ordinateur. Aujourd’hui, lorsque les<br />
femmes font leurs achats, si elles achètent un sari, deux blouses, une serviette de bain et<br />
deux mouchoirs, le vendeurs fera le compte sur sa calculatrice (rires). Est-ce ainsi que<br />
nous devrions vivre ? Notre ordinateur naturel est assez puissant pour combler toutes nos<br />
nécessités. Utilisons-le ! L’intelligence que Dieu nous a donnée est si vaste ! Employez-la<br />
et recourez-y sans faute dans la bonne direction.<br />
Aussi, nous n’avons aucune nécessité de maintenir ces ordinateurs inventés. Toutefois,<br />
par eux, on peut accomplir certaines choses très utiles. Il faudrait simplement les<br />
employer jusqu’à un certain niveau. Ils nous plaisent par ce que c’est une nouveauté.<br />
En vérité, Je vous le dis clairement à vous tous, étudiants : il faut que vous compreniez<br />
bien et que vous vous conduisiez en rapport à cette compréhension. Dans le passé, tout le<br />
monde courbait son dos et travaillait. Les gens avaient l’habitude de travailler de l’aube<br />
jusqu’à la nuit tombante.<br />
A l’heure actuelle, que se passe-t-il ? Un seul ordinateur accomplit le travail de cent<br />
personnes. A cause de cet ordinateur unique, cent personnes perdent leur emploi et<br />
n’ayant plus aucune occupation, ces personnes deviennent des voleurs ou recourent à des<br />
moyens détournés et prennent de mauvaises habitudes.<br />
Ainsi, si nous désirons à présent donner du travail à tout le monde, nous devrions<br />
commencer par arrêter l’emploi des ordinateurs ; ainsi, toutes les mains seront<br />
employées. Il faut donner du travail à tout un chacun. Il faut irriguer toutes les cultures.<br />
Toute maison devrait devenir une sorte de fabrique, une sorte d’atelier. A cette condition,<br />
nous vivrons tous décemment. Nous ne devrions pas dépendre de ces machines. La<br />
dépendance de la machinerie sera source de nombreux dangers. Hum !<br />
Onzième question :<br />
Si un pays aspire à ouvrir sa première école Sathya Saï, que doit-il faire ?<br />
Il n’est pas donné à tout le monde de construire une école. Pourquoi ? Parce que le droit<br />
et la capacité de faire fonctionner une école n’existe pas dans tous les pays. Toutefois,<br />
vous pouvez toujours commencer par de tout petits groupes de Bal Vikas. Si vous<br />
débutez à ce niveau, les villageois prendront eux-mêmes peu à peu l’initiative de<br />
construire une école.<br />
Nous ne devrions pas collecter de fonds ni recourir à des emprunts et s’exposer à des<br />
pertes pour commencer une école.<br />
Il est suffisant de projeter les choses dans la mesure de nos capacités.<br />
383
Quelques femmes sont enseignantes. Aujourd’hui, il faut affirmer certaines choses<br />
magnifiques. Aucun homme n’accomplit le travail que font les femmes !<br />
(Applaudissements) ; de nombreuses femmes dirigent des groupes de Bal Vikas. En<br />
n’importe quel pays, l’œuvre que les femmes réalisent est extraordinaire. Dans leur foyer,<br />
elles veillent sur la famille, elles suivent l’éducation des enfants, elles assurent le confort<br />
de leur mari et chaque fois qu’il leur reste quelques minutes à disposition, elles<br />
organisent des réunions de Bal Vikas. C’est vraiment une grande chance que les femmes<br />
entreprennent ces Bal Vikas en ce Kali Yuga.<br />
Les femmes font un beau grand travail. Il faudrait que les hommes évoluent dans le<br />
même sens ; certains refusent de faire un pas. Les hommes doivent s’engager dans<br />
l’action comme font les femmes. Dès lors le pays connaîtra toute la prospérité possible.<br />
Donc, ne construisez pas de grands édifices et de vastes écoles qui vous écraseraient sous<br />
des problèmes indicibles. Commençons par un emplacement modeste. Par exemple, si<br />
nous avons une petite maison, nous pouvons y ajouter une véranda sous laquelle une<br />
dizaine d’enfants peuvent prendre place et entendre de bons enseignements. « Mes<br />
enfants, Sathya, Dharma, Shanti, Prema et Ahimsa – Vérité, Action juste, Paix, Amour et<br />
Non-Violence – sont les Valeurs Humaines. Si nous en sommes dépourvus, nous ne<br />
sommes absolument pas des êtres humains véritables ». Par des paroles de ce type, les<br />
enfants peuvent recevoir un bon enseignement. Les écoles devraient se développer en<br />
procédant de cette façon.<br />
Douzième question :<br />
Quelle est la vision de Saï <strong>Baba</strong> sur le futur des écoles Sathya Saï à travers le monde ?<br />
(Longue pause. L’assemblée rit. Swami demande à mi-voix « Sathya Saï <strong>Baba</strong> … ? »<br />
Anil Kumar répond en télougou « Swami, ils se demandent comment seront les<br />
Organisations Sathya Saï à l’avenir » Swami dit d’une voix ferme et puissante : )<br />
Vous n’avez aucune nécessité de penser à ce que sera l’avenir. Agissez correctement<br />
maintenant, c’est cela qu’il faut faire. Dans la mesure où vous le faites, l’avenir prendra<br />
soin de lui-même. Donc, ne pensez pas au futur.<br />
Le futur est incertain. Il n’est pas entre vos mains.<br />
Le présent est ce qui importe vraiment.<br />
Ce présent n’est pas ordinaire, il est omniprésent !<br />
Considérez le présent comme omniprésent. A sa suite, le futur se transformera. Aviezvous<br />
jamais pensé qu’aujourd’hui vous occuperiez cette place ? Non ! Cette situation<br />
s’est créée d’elle-même. En vérité, si vous continuez à exécuter un bon travail, ils vous<br />
procureront en temps voulu toutes les promotions.<br />
Treizième question :<br />
384
Est-il nécessaire que les enfants soient inscrits dans nos écoles depuis le jardin d’enfants<br />
ou peuvent-ils être insérés à un âge plus avancé ?<br />
A mon avis, nous devrions faire l’effort correspondant à nos possibilités. Si vous désirez<br />
former les enfants à partir du jardin d’enfants, prenez-les à cet âge. Mais si vous désirez<br />
les enrôler dans une certaine mesure à partir de la 3 e ou 4 e classe, ils peuvent l’être à cet<br />
âge.<br />
Nous devons prendre en charge les enfants dans la mesure de nos capacités. Pensez aussi<br />
à ce qui vous convient et faites ensuite les efforts appropriés. Il n’existe pas de règles à ce<br />
sujet.<br />
(Swami dit à mi-voix « Hum ! La quatorzième ! »)<br />
Quatorzième question :<br />
Faudrait-il chanter le « Gayatri mantra » dans les écoles Sathya <strong>Sai</strong> d’Occident ?<br />
Je ne donnerais pas cette disposition. Pourquoi ? Car pour chacun, ses propres<br />
préférences sont ce qu’il y a de mieux. Suivez les directives de votre cœur, suivez votre<br />
cœur. Si vous pensez « En chantant le Gayatri Mantra, j’obtiendrez les bénéfices<br />
appropriés », faite-le sans hésitation. Gayatri n’est pas une femme, ce n’est ni une<br />
religion ni un pays. C’est la forme de la Divinité qui, en tant que Mantra, détient un<br />
pouvoir. Celui-ci est présent en tout être humain.<br />
Bhur, Bhuvah, Svaha. Bhur représente le corps, la matérialisation ; Buvah est le mental et<br />
Svaha est le rayonnement de l’Atma. Ces trois dimensions constituent la nature humaine.<br />
Bhur, Bhuvah, Svaha… ceci est absolument essentiel pour tous les pays, pour les fidèles<br />
de toutes les religions, en toute situation. Tat – Cela ; Savitur Varenyam – je le choisis.<br />
Lorsque je choisis quelque chose de semblable, pourquoi ne serait-ce pas bon pour moi ?<br />
Om Bhûr, Bhuvah, Svaha<br />
Tat Savitur Varenyam,<br />
Bhargo Devasya Dhîmah<br />
Dhîyo Yo Nach Prachodayat<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Que signifie Bhargo ? Obscurité, ce terme signifie « Obscurité », l’obscurité de<br />
l’ignorance. Bhargo Devasya Dhîmahi – dissipe l’obscurité qui assiège mon intellect ;<br />
Dhîyo Yo Nah Prachodayat – donne-moi une intelligence éclairée.<br />
Les gens de tous pays et de tous âges peuvent réciter cela, sans aucune différence.<br />
« Rends mon intellect droit et fais-moi emprunter le juste sentier, éloigne de moi toutes<br />
les mauvaises tendances et donne-moi le juste type de lumière » Cette prière peut être<br />
récitée selon les préférences individuelles. Ce n’est pas une erreur si vous ne la récitez<br />
pas et il n’y a aucune erreur à la réciter.<br />
385
Je ne fais jamais rien par la force ; J’envisage la Source tout entière (applaudissements).<br />
La force militaire ! Je n’ai aucun penchant pour le système militaire. Mon système est la<br />
Source, la Source, la Source avec Amour. Aussi êtes-vous libres de suivre tout ce qui<br />
vous donne de la joie.<br />
Bien, il y a encore d’autres programmes (prévus pour la soirée) mais il y a encore<br />
beaucoup de questions. Comme il faudrait y répondre même plus longuement, Je coupe<br />
(ce discours) très brièvement.<br />
Il importe que chacun de vous purifie son cœur. Obéissez aux commandements sacrés de<br />
Dieu. Quel que soit le nom attribué à Dieu, pensez à Allah, à Jésus, à Mohammed ou à<br />
n’importe quel autre nom, il n’y a rien d’erroné en cela Que vous pensiez à Bouddha, à<br />
Zoroastre, que vous parliez de Râma ou de Krishna, il n’y a absolument aucune<br />
différence. Pensez à ces noms et transformez votre qualité d’une façon droite et sacrée.<br />
Surtout, ne laissez absolument aucun espace aux doutes au sujet de Swami. En ce qui<br />
concerne ce Sathya Saï, de Ses pieds à Sa tête il n’y a pas la moindre trace d’égoïsme.<br />
Suivez tout ce qui a été dit et mettez-le en pratique. C’est bon pour vous, bon pour vous,<br />
bon pour vous ! En vérité, conformez-vous-y, soyez heureux et partagez votre joie avec<br />
tout le monde. C’est l’unique chose que Je désire !<br />
A présent, relaxez vos jambes douloureuses et votre tête enflée, et revenez ensuite vous<br />
asseoir ici (rires) !<br />
(Swami ne chante pas de Bhajan à la conclusion de Son discours)<br />
(Prashanti Nilayam, <strong>Sai</strong> Kulwant Hall)<br />
386
CONVOCATION ANNUELLE<br />
DES INSTITUTIONS SRI SATHYA SAI<br />
22 novembre 2001<br />
(Swami chante)<br />
Sarve Veda Viddhassura<br />
Sarve Lokaika Sarve<br />
Sarva Lokaika Mangalam<br />
Sarve Nalopa Samharnah<br />
Sarve Samudita Gunaih<br />
Sarve Veda Viddhasarura<br />
Puissent tous les hommes être imprégnés de la connaissance des Védas<br />
Puissent les habitants du monde entier être bénéfiques<br />
et unis, sans aucune violence.<br />
Puissent-ils tous être munis de plaisantes qualités.<br />
Puissent tous les hommes être imprégnés de la connaissance des Védas.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Même si l’homme amasse des connaissances sans nombre au long de ses études, elles ne<br />
lui servent à rien s’il ne les utilise pas au bénéfice de la société. Il faut que les gens,<br />
l’entendant et faisant l’expérience de son savoir, éprouvent de l’amour pour lui.<br />
Sarvo Loka Hitârthah<br />
Bénéfiques pour le monde entier.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Tout le monde doit pouvoir expérimenter ce savoir et en tirer profit. C’est dans cet esprit<br />
que nous devrions étudier.<br />
Sarvo Jnanopa Sampannah<br />
Accomplis en matière de sagesse.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Il ne suffit donc pas d’étudier simplement ces connaissances. Ce qu’il faut, c’est acquérir<br />
une sagesse parfaite.<br />
Sarvo Samudita Gunaih<br />
Munis de toutes les plaisantes qualités.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
387
Il ne suffit pas d’avantage d’avoir de la sagesse. Il faut encore que toutes les vertus se<br />
développent en nous. Ce sont là les trois caractéristiques de l’éducation.<br />
Sarve Veda Vedasvarupam<br />
Sarve Lokaika Vandanam<br />
Sarve Jnanopa Sampannah<br />
Sarve Samudita Gunaih<br />
Puissent-ils tous être l’expression vivante des Védas<br />
Puissent-ils recevoir les hommages du monde entier<br />
Puissent-ils être accomplis en sagesse<br />
et posséder de plaisantes qualités.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Nous devrions posséder de la sagesse et des vertus, et ainsi transmettre au monde, de<br />
toutes les façons possibles, de la joie spirituelle grâce à notre éducation. L’éducation<br />
véritable développe en nous les qualités morales et spirituelles de notre caractère. Il ne<br />
suffit pas d’assurer la nourriture à notre corps, mais il faut qu’en même temps notre cœur<br />
soit ouvert. Cela est le but essentiel de l’éducation.<br />
L’éducation ne sert pas simplement à former l’humanité et à la façonner en des êtres<br />
humains. Il faudrait encore qu’elle rectifie ceux-ci pour en faire des hommes idéaux,<br />
munis de grandes vertus.<br />
Si vous investiguez profondément, vous pouvez constater que, par le système de<br />
l’instruction moderne, les problèmes qui plongent tout un chacun dans un état de<br />
confusion s’accroissent actuellement. Quelle est la valeur de l’éducation dans une<br />
situation de ce type ? Les étudiants devraient s’efforcer de réfléchir sérieusement sur ces<br />
questions, de les comprendre et d’en éprouver de la joie.<br />
Dans le domaine scientifique, l’homme d’aujourd’hui pénètre dans des connaissances<br />
illimitées. Celles-ci ne devraient toutefois pas nous rendre vaniteux, car ces<br />
connaissances scientifiques illimitées ne nous enseignent en fait que les choses du monde<br />
physique. En vérité, ce dont l’homme a vraiment besoin, c’est d’un caractère vertueux et<br />
nous n’obtenons pas celui-ci en nous contentant d’étudier des données du monde<br />
matériel. L’étudiant le plus qualifié est celui qui sait exprimer un idéal, qui alimente ses<br />
vertus, les pratique en société et en fait l’expérience d‘une façon qui soit attractive pour<br />
les autres.<br />
Au lieu de cela, les étudiants d’aujourd’hui se réfugient dans ces sciences illimitées; ils<br />
apprennent à connaître la nature de leur corps et pervertissent leur mental, sans arriver à<br />
comprendre qui ils sont. A quoi sert-il de savoir toutes les choses relatives au corps<br />
physique, matériel et profane ?<br />
Churchill disait « L’homme a tout conquis, excepté lui-même ! »<br />
388
L’homme est capable de découvrir n’importe quoi, mais l’érudit d’aujourd’hui n’arrive<br />
pas à savoir qui il est. Seul l’être réellement positif sait qui il est. En revanche, se<br />
démener pour connaître tout ce qui se passe dans le monde extérieur est une<br />
caractéristique de l’être négatif.<br />
Quel que soit le niveau des études poursuivies, si l’on ne passe pas par ces connaissances<br />
dans le domaine de l’expérience, si l’on ne représente pas un idéal aux yeux des autres et<br />
si, errant à la recherche d’un travail, on brandit ses diplômes pour implorer un emploi, on<br />
ne manifeste point les justes qualités d’un étudiant.<br />
(Swami chante)<br />
On peut apprendre tous les types de savoir et vaincre ses opposants dans un débat<br />
publique,<br />
On peut être un grand guerrier et se battre valeureusement au combat,<br />
On peut être né en tant que Roi des rois et gouverner un empire,<br />
On peut donner en charité de l’or et des vaches à foison,<br />
On peut compter toutes les étoiles qui brillent dans la voûte céleste,<br />
On peut être capable de citer le nom de tous les êtres vivants,<br />
Mais il est bien ardu de contrôler ses sens corporels,<br />
d’arrêter son mental, de tourner son regard vers l’intérieur,<br />
et de rester dans la quiétude.<br />
(Poème Telugu)<br />
L’homme est capable de décrire, par une multitude de définitions, le monde extérieur et<br />
physique de Prakriti – Nature, création. Atteignant la lune en un instant, il peut aussi<br />
connaître les données du monde lunaire. En fait, il découvre la méthode d’aller sur la<br />
lune, mais il ne cherche absolument pas à savoir comment se déplacer d’un demi-pouce<br />
vers son propre centre.<br />
C’est pourquoi l’homme d’aujourd’hui et plus exactement les personnes instruites,<br />
doivent faire le juste effort pour comprendre la nature de leur Vérité intérieure.<br />
Le poète Valmiki rédigea le Râmayana. Ravana avait étudié autant que Rama. Ce n’était<br />
pas un homme ordinaire, car il avait appris toutes les disciplines du savoir. Pourtant, que<br />
dit Valmiki à son sujet ? « Ravano Nâla Murkhah » - Ravana est totalement fou ; seul<br />
Rama est un homme sage. Ainsi, en face des connaissances qu’ils avaient acquises,<br />
Valmiki considérait Râma comme un homme de Sagesse et Ravana comme un fou !<br />
Rama mettait en application les connaissances acquises, il montrait l’exemple aux autres<br />
et faisait en sorte que le pays fasse l’expérience du juste type de prospérité. En revanche<br />
Ravana se laissait asservir par ses sens et leur était soumis. Il passait toute son existence<br />
sous l’empire de ses sens et ne comprenait pas ce qu’il étudiait. C’est pourquoi il finit par<br />
réduire en cendres son propre corps, son royaume et tout ce qui lui appartenait.<br />
Donc les connaissances que nous acquérons ne doivent pas uniquement donner du plaisir<br />
à nos sens physiques. Nous devons manifester, comme un idéal aux yeux du monde, la<br />
389
nature d’un caractère qui transcende les sens. Ceci est particulièrement nécessaire à<br />
présent, pour les étudiants de cette époque moderne. C’est seulement lorsque le nombre<br />
d’étudiants de ce type augmente, que le pays sacré de Bharat peut obtenir une célébrité<br />
sans confins.<br />
Malheureusement, les étudiants d’aujourd’hui ne cultivent absolument pas ces<br />
dispositions sacrées. En vérité, en qualité d’étudiants modernes, vous devriez étudier dans<br />
le but d’offrir (au monde) une vie idéale.<br />
Toutes les maximes de vérité éternelle<br />
sont déformées par une interprétation fausse.<br />
Prakriti (la Nature) sacrée abandonne les gens et s’en éloigne.<br />
Le Dharma et la Compassion<br />
sont considérés comme de mauvaises pratiques.<br />
La noble sagesse védique est amoindrie<br />
au profit de connaissances nuisibles.<br />
(Poème Telugu)<br />
Voilà en quoi consistent les voies négatives du monde actuel. Ce sont des médicaments<br />
qui renforcent la maladie, au lieu de la guérir.<br />
Apprenez comment assurer la paix au monde,<br />
et abandonnez tout sentiment mesquin.<br />
(Poème Telugu)<br />
L’homme d’aujourd’hui devrait abandonner ses idées étriquées et indiquer au monde une<br />
vie idéale. C’est cela que les étudiants devraient faire à présent pour aider le pays.<br />
Nous déclarons secourir le pays et lui rendre de grands services, mais en fait, quels sont<br />
ces services ? L’homme d’aujourd’hui dissipe en égoïsme toute son existence et soigne<br />
ses intérêts privés. S’il s’interrogeait et sondait quelque peu son attitude, il s’apercevrait<br />
que de la pointe de ses cheveux jusqu’à ses orteils, il danse la sarabande de l’égoïsme et<br />
des intérêts personnels. Il désire toutes les choses disponibles dans le monde. Est-ce en<br />
faveur des objets qu’il émet ces désirs ? Non, non, non, non ! Il désire tout cela pour luimême.<br />
Par exemple, Je veux ce mouchoir; Je ne le veux pas dans son intérêt, Je le veux pour<br />
combler mon désir. Lorsque vous désirer des objets, ce n’est pas en faveur de la joie de<br />
l’objet que vous les désirer, mais pour votre propre plaisir<br />
De la même manière, l’homme aspire à faire l’expérience de tous ses sens. Il ne le veut<br />
pas pour la satisfaction de ses sens; il aspire à satisfaire ses sens pour lui-même. Ainsi, il<br />
devient l’esclave de ses sens. Pourquoi ? Parce que les sens ont plein contrôle sur lui.<br />
Au contraire, lorsque l’étudiant instaure un contrôle sur ses sens, grâce aux<br />
enseignements reçus, il devient un être supérieur.<br />
390
Les étudiants d’aujourd’hui agissent simplement selon les fantaisies de leur mental. Vous<br />
devriez vous interroger sur les caractéristiques qui qualifient un étudiant véritable.<br />
Grandes vertus, vif intellect, sens de la vérité,<br />
Dévotion, discipline et observation du devoir :<br />
Voilà ce que l’éducation confère<br />
et que les étudiants devraient apprendre.<br />
(Poème Telugu)<br />
C’est cela que nous devrions étudier aujourd’hui.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Vous êtes tous très vertueux et d’une grande intelligence, vous avez le cœur pur;<br />
toutefois, vous ne nourrissez pas adéquatement votre cœur sacré. Puisque votre cœur est<br />
tout à fait pur, il ne devrait y entrer que de l’amour et de la compassion.<br />
Toutefois, actuellement, il n’y a plus de compassion dans le cœur des êtres, ce n’est donc<br />
plus un Hridaya – plein de compassion. Les cœurs sont dépourvus d’amour. Vous laissez<br />
entrer dans votre cœur n’importe quoi. En conséquence, sur toute chose se projettent les<br />
reflet-réaction-écho de ce que notre cœur contient. Les scènes que nous voyons (dans le<br />
monde extérieur) nous apparaissent négatives. Pour quelle raison ? Parce que toute cette<br />
négativité est imprimée dans notre cœur. Nos sentiments reviennent à nous comme un<br />
reflet.<br />
Donc, ce que vous projetez à l’extérieur est venu de vous-mêmes, vous ne le voyez pas de<br />
l’extérieur. Tout ce que nous entendons et tout ce que nous mangeons devrait être digne<br />
de la grâce de Dieu.<br />
Quelles que soient les sciences apprises, aussi nombreux que soient les pouvoirs<br />
spirituels enseignés, en fin de compte tout émerge et se présente à nous sous forme<br />
d’atomes. Un érudit ou un scientifique ne peut rien apprendre, si ce n’est des<br />
informations sur les atomes.<br />
Quelle signification profonde y a-t-il à parler d’atomes ? La nourriture que nous ingérons<br />
est constituée d’atomes, l’air que nous respirons est fait d’atomes, les sons que nous<br />
percevons sont faits d’atomes et même les pas que nous faisons sont des atomes. Tout est<br />
plein d’atomes.<br />
Or, en ce monde entièrement constitué d’atomes, il n’est pas nécessaire que vous<br />
connaissiez les atomes. Nous devrions plutôt comprendre le Paramânuvu – (Telugu) ce<br />
qui se situe au-delà de l’atome – qui est bien plus subtile que les atomes. Ce Paramânuvu<br />
est l’Atome fondamental, toute chose provient de lui. Or, au lieu de nous attacher à ce qui<br />
est le fondement, nous ne considérons que les branches secondaires et les adresses « aux<br />
bons soins de… » Vous devriez commencer par obtenir la chose centrale, en ligne<br />
directe.<br />
391
Plus infime que l’atome,<br />
Plus vaste que l’immensité,<br />
L’Atome unique est le Témoin de toute chose.<br />
(Poème Telugu)<br />
Dans ce qui est grand, il est ce qu’il y a de plus grand; dans ce qui est petit, il est le plus<br />
petit. Cet atome est lui-même une combinaison d’atomes qui devient une forme.<br />
Voyez cette fleur, elle est formée elle aussi par des atomes. En raison d’une suite de<br />
combinaisons d’atomes, voilà qu’apparaît la forme d’une fleur. Voici un tissu, il est<br />
formé d’atomes. Il n’existe absolument aucun objet en ce monde qui ne soit constitué<br />
d’atomes. Tout est plein d’atomes. Pourquoi devrions-nous essayer de sonder la<br />
constitution de ces atomes ?<br />
Toute instruction est pure combinaison d’atomes. Tout Sankalpa – détermination, pensée<br />
active – est purement fait d’atomes. Notre corps tout entier est constitué d’atomes ;<br />
l’habitant intérieur du corps est un atome. Donc tout est atomes : la naissance, l’existence<br />
sur terre, la vie mondaine, la mort, la vie même, les servitudes du monde, absolument tout<br />
est atomes et seulement atomes.<br />
Qu’avez-vous encore à désirer, une fois que vous connaissez cette nature faite d’atomes.<br />
Vous devriez explorer ce qui la transcende, c’est-à-dire votre Atma, dès lors vous<br />
comprendrez le domaine fondamental. Si nous souhaitons entrer dans la compréhension<br />
de cette nature des atomes, nous devons nécessairement passer par une éducation<br />
spirituelle, en parallèle à notre formation culturelle mondaine.<br />
Donc pour nous, il n’est pas juste d’être familiarisés seulement avec les livres. Tout<br />
l’enseignement que nous recevons est limité au contenu des livres de classes, mais si<br />
nous nous confinons à ces connaissances livresques, nous resterons des êtres dont la<br />
connaissance est superficielle. Nous n’avons aucun besoin de cette connaissance<br />
superficielle, ce qu’il nous faut, c’est la connaissance pratique. Il faut que nous en<br />
fassions l’expérience; à travers l’expérience, nous devrions apprécier la douceur de la<br />
nature des atomes.<br />
Par exemple, nous lisons dans des livres la description d’un gâteau, un jalebi ou un laddu.<br />
En nous contentant d’en lire la description dans les livres, leur saveur douce entrera-t-elle<br />
dans notre corps ? Pas du tout ! Mais il suffit d’en prendre un morceau et de le poser sur<br />
notre langue pour que nous en connaissions la douceur. C’est cela que nous entendons<br />
par connaissance pratique. Goûtez-le; votre connaissance pratique consiste à faire<br />
l’expérience de la joie.<br />
Nous savons la signification des choses uniquement à travers les livres et nous en faisons<br />
usage à travers les livres ! Il ne s‘agit pas du juste type de livres et cela n’a rien à voir<br />
avec l’éducation. De nos jours, toute « éducation » est réduite exclusivement à une<br />
connaissance livresque. C’est pourquoi on ne trouve plus, dans le monde d’aujourd’hui,<br />
des individus comme il devrait en exister.<br />
392
N’y a-t-il pas en ce pays de Bharat des intellectuels à foison ? Il y a ici des personnes très<br />
cultivées et des détenteurs de hauts titres académiques. Les intellectuels existent en grand<br />
nombre, mais que font-ils en faveur de ce pays ? Entreprennent-ils au moins des œuvres<br />
bénéfiques à l’avantage de certaines personnes ? Accomplissent-ils des actes qui donnent<br />
joie et réconfort à quelqu’un ? Non, ils ne font absolument rien de ce type ! Non<br />
seulement ils ne procurent aucune joie aux autres, mais ils ne s’en procurent même pas à<br />
eux-mêmes. Aussi, quel intérêt y a-t-il à poursuivre des études semblables ?<br />
L’homme a beau amasser des connaissances<br />
et obtenir une grande capacité d’analyse,<br />
il reste toutefois assez sot pour ne pas connaître son vrai Soi !<br />
Aussi longues que soient ses études,<br />
Il n’en perd pas pour autant ses tendances misérables.<br />
L’entraînement intellectuel le mène seulement à l’argumentation,<br />
mais, pauvre niais, il n’en tire jamais la pleine sagesse !<br />
Pourquoi devrait-on mourir, après avoir tant étudié ?<br />
Acquérez la connaissance qui vous rend immortels !<br />
(Poème Telugu)<br />
En vérité, parmi toutes les matières que nous étudions, nous devrions préférer les<br />
connaissances qui suscitent de la joie au cœur, celles qui donnent aux autres la joie<br />
spirituelle. A cette condition vous serez heureux vous-mêmes et le monde le sera.<br />
Il existe, dans la société, des dizaines de millions de personnes qui luttent de toutes les<br />
manières possibles pour être heureuses, et pourtant elles souffrent. Cherchons-nous pour<br />
un seul instant à donner de la joie ne fut-ce qu’à une seule de ces personnes ? Non, non !<br />
Veillez à procurer, grâce à votre éducation, de la joie au moins à une personne; à tout le<br />
moins, soyez heureux vous-même. Mais non, vous n’êtes pas heureux, vous non plus !<br />
Quel usage faites-vous de vos études, si vous ne faites pas l’expérience de la joie et si<br />
vous ne donnez pas de la joie aux autres ? Peut-on considérer cela comme une<br />
« éducation » (au sens anglais du terme) ? Absolument pas ! C’est une simple perte de<br />
temps !<br />
Étudiants !<br />
Vos diplômes et vos certificats sont très importants. Vous observant, on constate que<br />
chacun de vous prépare un diplôme de Msc (master of science) – licence en sciences, il<br />
prépare ensuite un diplôme de MBA (master of Business and Administration) – licence<br />
en commerce – et passe finalement le Ph.D (doctor of philosophy) – doctorat en<br />
n’importe quelle discipline. Vous collectionnez les diplômes, mais convertissez-vous en<br />
pratique ne fut-ce qu’une portion infime de vos connaissances ?<br />
Vous avez une grande familiarité avec les livres, vous puisez des informations dans les<br />
textes et les apprenez par cœur, avant de vous rendre dans la salle d’examens. Vous y<br />
videz votre tête et puis sortez, sans vous être posé la moindre question sur les choses<br />
apprises.<br />
393
Il suffirait de vous demander ceci « Quel est le sens profond de ces études que je<br />
poursuis ? Quelle est la juste expérience à laquelle elles devraient me conduire ? Que<br />
signifie l’éducation et quelles sont ses qualifications et ses caractéristiques ? Quel en est<br />
le fruit ? » Hélas, personne ne pense à cela.<br />
Incarnations de l’Amour,<br />
Vous êtes tous si bons, si érudits et si sérieux dans vos études. Toutefois, comme ceux<br />
qui vous enseignent sont eux-mêmes impropres à leur tâche, ils vous dévient du droit<br />
chemin. Vos professeurs ou vos parents devraient au moins vous suggérer la juste<br />
réponse à vos problèmes.<br />
La plupart des parents ne sont pas instruits, ils n’ont donc pas la capacité d’enseigner aux<br />
autres. Mais même les professeurs qui ont de l’instruction n’enseignent pas les justes<br />
significations. Ils se démènent dans le seul but de sauver leur propre situation, sans se<br />
demander comment développer le caractère sacré des étudiants. Par conséquent, au long<br />
de notre expérience, nous devons garder en vue, de la juste façon, l’essence de<br />
l’éducation et en tirer de la joie.<br />
Il y avait un jour un homme très instruit. Il était né à Kolkata (Calcutta), avait fait de<br />
hautes études et s’était forgé une vaste renommée. Il était de ceux qui sacrifient tout au<br />
bénéfice du monde. Son nom est Ishvara Chandra Vidya Sagar. Il est resté dans l’histoire<br />
comme Vidya Sagar – océan de sagesse !<br />
Quelle était sa situation à l’origine ? Il était né dans une famille très pauvre. Il n’y avait<br />
même pas, dans sa maison, une lampe pour qu’il puisse étudier, c’est pourquoi il se<br />
plaçait sous les réverbères de la rue et repassait ses leçons, à la lueur de cet éclairage. Sa<br />
mère souffrait beaucoup, elle ne possédait pas un centime et lui disait « Mon enfant,<br />
lorsque tu étudies la nuit, sous les réverbères, je me préoccupe fortement de ton avenir. »<br />
Sur ces mots, elle versait des pleurs, pauvre femme ! Mais Vidya Sagar lui répondait<br />
« Maman, c’est seulement en passant par toutes ces difficultés que j’obtiendrai le<br />
bonheur. »<br />
Na Sukhat Labhyate Sukham<br />
Le bonheur ne peut pas naître du bonheur.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
« Je ne peux pas trouver le bonheur à travers le bonheur. Il ne viendra à moi qu’à travers<br />
les difficultés. » En ce répétant cela, il finit par obtenir un diplôme. Il ne se contenta pas<br />
du diplôme, il fit de profondes recherches dans les livres sur la condition de notre histoire<br />
antique. S’il se rendait en un lieu pour y donner une conférence, des milliers de personnes<br />
venaient l’écouter. Ses discours étaient si beaux ! Les auditeurs en étaient impressionnés;<br />
ses paroles étaient si douces et si sensibles ! Ses conférences sacrées laissaient des<br />
empreintes profondes dans le cœur de ses auditeurs.<br />
Un jour, les autorités d’un village voisin prièrent Vidya Sagar de parler dans leur école ;<br />
ils lui demandèrent « Cher Vidya Sagar, venez dans notre collège pour y tenir une<br />
394
conférence. » Il s’y rendit. Il emporta un petit sac et monta dans le train. Dans le même<br />
train voyageait un Fonctionnaire IAS (Indian Administration Service). Il se rendait lui<br />
aussi à la conférence en pensant « Les discours de Vidya Sagar sont excellents, paraîtil<br />
! » Actuellement, on parlerait d’IAS, mais alors (pendant l’occupation britannique)<br />
c’était le ICS (Indian Civil Service). Ceci pour vous dire combien la position d’un<br />
fonctionnaire ICS était élevée.<br />
Ainsi, ils voyageaient dans le même train et en descendirent ensemble. Lorsqu’ils se<br />
trouvèrent sur le quai, le fonctionnaire ICS aperçut Vidya Sagar et pensant qu’il s’agissait<br />
d’un porteur, il l’interpella en disant « Monsieur, ceci est mon bagage, ce sac de voyage.<br />
Voulez-vous le porter et me suivre ? » Vidya Sagar se sentit tout heureux et pensa « Cet<br />
homme important m’a offert de lui rendre service, n’est-ce pas ! » Il demanda au<br />
fonctionnaire « Où devons-nous aller, monsieur ? » Le fonctionnaire ICS répondit « On<br />
m’a dit qu’un individu appelé Vidya Sagar parlera en un certain lieu. Conduisez-moi à<br />
l’endroit où la conférence doit être tenue. » Vidya Sagar rit sous cape en pensant « Cet<br />
homme ne me connaît pas, il ne sait pas qui je suis et il m’a pris pour un simple<br />
travailleur, pauvre homme ! »<br />
Vidya Sagar conduisit le fonctionnaire au lieu de la conférence et lui rendit son bagage. A<br />
cet instant, le fonctionnaire lui dit « Prenez ceci ! » et il voulut lui donner deux annas<br />
(seizième partie de la roupie). Vidya Sagar lui demanda « Pourquoi me donnez-vous ces<br />
monnaies ? » L’autre répondit « Parce que vous avez porté mon sac de voyage ! Je vous<br />
compense pour cela. » Alors Vidya Sagar dit « Monsieur, je n’ai pas accompli ce service<br />
pour de l’argent. Je l’ai fait uniquement pour vous aider ! Pardonnez-moi ! » et il lui<br />
rendit les monnaies et s’éloigna.<br />
Après cet incident, le fonctionnaire ICS s’avança près de l’estrade et prit place. Tout le<br />
monde attendait avec impatience l’entrée de Vidya Sagar. Celui-ci entra d’un air très<br />
humble et tenant dans la main son petit sac. Il s’approcha de l’estrade. Tout le monde<br />
l’accueillit par des ovations et lui passa des guirlandes de fleurs autour du cou. Voyant<br />
cela, le fonctionnaire ICS pensa « Comment ? N’est-ce pas l’homme qui a porté mon<br />
bagage ? » Il ressassa cette idée en son esprit.<br />
Même si Vidya Sagar était très érudit, il était totalement dépourvu d’orgueil<br />
(applaudissements) Normalement, les hommes cultivés sont très imbus d’eux-mêmes.<br />
Personne n’éprouve de respect envers un être vaniteux ; même sa propre femme et ses<br />
enfants le tiennent à distance. Mais Vidya Sagar n’avait absolument aucune vanité. Il<br />
monta sur l’estrade et donna aux gens assemblés un discours autant utile qu’exemplaire.<br />
L’auditoire applaudissait à tout instant. Il parlait de sujets sacrés avec une voix très<br />
douce, de telle façon que ses paroles restent imprimées dans les cœurs. Il raconta des faits<br />
de sa vie quotidienne, pas seulement des histoires, pas des choses tout bonnement puisées<br />
dans des livres. Non, il parlait de sa propre expérience. En vérité, puisque cet homme si<br />
instruit partageait ses expériences avec les autres, tout le monde éprouvait de la joie. Il<br />
sentait que la joie des auditeurs était la sienne.<br />
395
Sont ainsi faits tant de grands êtres dans le pays de Bharat. Encore aujourd’hui, tant de<br />
personnes sont dépourvues d’orgueil. Le pays de Bharat est vraiment sacré, c’est une<br />
terre sainte. Mais à quoi bon être nés dans un pays aussi sacré, si nous n’en comprenons<br />
pas le caractère ?<br />
Sans aucune crainte de la faute, s’agrippant à son ignorance,<br />
et préférant ce qui est sans amour pour Dieu,<br />
l’homme diminue ses caractéristiques humaines.<br />
C’est cela qui cause les révolutions,<br />
et s’érige en obstacle devant la paix du monde.<br />
(Poème Telugu)<br />
Pour quelle raison le monde manque-t-il de paix aujourd’hui ? La raison en est tout cela.<br />
En cette terre suprêmement sainte de Bharat,<br />
la Force d’âme représente notre beauté.<br />
De tous les rituels, l’adhésion à la Vérité constitue l’ascèse la plus ardue.<br />
De tous les sentiments exprimés en notre pays,<br />
le sentiment maternel n’est-il pas le plus noble ?<br />
Notre culture morale qui considère la dignité comme plus importante que la vie même,<br />
est consumée par la vue de coutumes morales étrangères,<br />
qui donnent une liberté anormale, aussi périlleuse qu’un couteau tranchant.<br />
Que dirais-Je du règne des Bharatiyas ?<br />
(Poème Telugu)<br />
Actuellement, ce pays sacré de Bharat, ce pays qui a donné un si grand exemple, cette<br />
terre sainte doit faire face à un tel destin. Quelle en est la raison ? Simplement celle-ci :<br />
nous n’avons pas compris clairement la culture sacrée de Bharat; nous ne la mettons pas<br />
en pratique ni ne la passons dans notre expérience.<br />
Étudiants, étudiantes !<br />
Pensez un instant à l’histoire sacrée de Bharat et souvenez-vous de la gloire de ce pays.<br />
Même si vous n’êtes pas en mesure d’apporter une grande aide, venez au moins en aide à<br />
une seule personne et éprouvez-en de la joie. En vérité, même dans le passé, il suffisait<br />
que quelqu’un mette les pieds dans ce pays sacré pour être habité par des pensées nobles.<br />
Après la guerre de Rangoon, une mère et son fils émigrèrent (vers le Sud). Le garçon était<br />
encore petit, âgé d’à peine dix ans. Ils arrivèrent à Madras. L’enfant avait faim et le cœur<br />
de sa mère fondit. « Mon enfant, reste assis sous cet arbre » dit-elle, et elle se présenta à<br />
la porte de quelques maisons en quête de nourriture. Elle donna à l’enfant ce qu’elle avait<br />
reçu, et après qu’il eut fini de manger, elle mangea elle-même le reste.<br />
Un, deux, trois jours passèrent ainsi. La femme se demandait anxieusement « Qui nous<br />
donnera chaque jour de la nourriture ? Qui nous fera la charité ? » Les gens ne donnaient<br />
rien. Comme la femme ne recevait presque rien, elle donnait à son fils tout ce qu’elle<br />
pouvait et se privait elle-même de nourriture. Une mère capable de sentiments<br />
Divinement maternels de ce type est une mère digne d’appartenir au pays de Bharat.<br />
396
Ainsi, elle jeûnait continuellement et à la longue, son corps devint très faible. Elle n’avait<br />
même plus la force de demander l’aumône. Alors, le garçon se leva et dit « Maman, tu es<br />
devenue très faible. Reste assise. Aujourd’hui, c’est moi qui rapporterai de la<br />
nourriture ». La mère (la voix de Swami exprime l’émotion) n’acceptait toutefois pas que<br />
son fils soit contraint à la mendicité. Même de nos jours, il existe en Bharat tant de mères<br />
de ce type.<br />
L’enfant s’éloigna; il reçut de la nourriture en aumône. Il ne recevait qu’une toute petite<br />
portion qu’il apportait à sa mère. « Mon petit, as-tu mangé ? » demandait-elle<br />
anxieusement. Il la contentait en disant « J’ai bien sûr mangé ! » Continuant ainsi, son<br />
corps s’affaiblit rapidement.<br />
Un jour, il se présenta à la porte d’une maison, pauvre petit ! Il était dans un état de<br />
grande faiblesse. Il ne réussissait même plus à parler. Il supplia « Bhavati Bhiksham<br />
Dehi ! » - votre honneur, donnez-moi la charité -. Un haut fonctionnaire était assis sur sa<br />
chaise à bascule, sous la véranda et lisait son journal. Il vit l’enfant et entendit sa<br />
supplication. Il dit « Mon enfant, qui es-tu ? » Le petit n’eut pas la force d ‘articuler une<br />
réponse, il s’assit.<br />
Le fonctionnaire entra dans la maison et en ramena un peu de riz qu’il servit sur une<br />
feuille de bananier et invita l’enfant à manger. Le garçon ne mangea pas. « Comment ?<br />
Tu dis que tu es affamé, pourquoi ne manges-tu pas ? Tu n’es qu’un vaurien ! Si tu as<br />
réellement faim, pourquoi ne touches-tu pas à la nourriture que je te donne ? » Comme<br />
l’enfant n’était pas en mesure de parler, il murmura quelques mots d’une voix inaudible.<br />
Le fonctionnaire approche son oreille de la bouche de l’enfant et l’entendit dire (Swami<br />
exprime encore une fois une profonde émotion) « D’abord pour ma mère ! » Il voulait<br />
que sa mère soit nourrie en premier lieu. Sur ces mots, il expira.<br />
En ces jours-là, des enfants de ce caractère servaient leurs mères autant qu’ils le<br />
pouvaient. Même si cet enfant mourait de faim, il pensait « D’abord ma mère, d’abord ma<br />
mère, d’abord ma mère ! » J’espère que ce type de fils existe encore aujourd’hui en<br />
quelque lieu.<br />
En fait, ces fils existent, ils ne font pas défaut en ce pays de Bharat. Dans le pays sacré de<br />
Bharat, il existe des cœurs plus ou moins capables de compassion. Malheureusement on<br />
ne peut plus les voir (s’exprimer) en ce pays qui a fait de si grands progrès !<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Commencez par cultiver la compassion. Soyez capables de verser des larmes à la vue des<br />
difficultés des autres. Faites tous les efforts nécessaires pour les soulager de leurs<br />
épreuves et apportez-leur l’aide appropriée.<br />
Si vous avez dix roupies dans votre poche, gardez-en neuf et donnez au moins une roupie<br />
en charité (applaudissements). La culture véritable de Bharat existe uniquement lorsque<br />
l’on est capable d’un vrai sacrifice.<br />
397
Na karmana, na prajaya<br />
Dhanena Tyage naike ‘mritatvam anasuh<br />
L’immortalité ne peut être atteinte par l’action,<br />
par la descendance ou la richesse matérielle,<br />
mais uniquement par le sacrifice.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Un homme capable de sacrifice obtiendra certainement l’immortalité. Donc donnez ne<br />
fut-ce qu’un centime et secourez les pauvres. Donnez-leur cette assistance.<br />
Hastyasa Bhushanam Dânam<br />
La Charité est l’ornement des mains<br />
Bhushanam Kanthasya Satyam<br />
La Vérité est l’ornement de la gorge.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
C’est la vérité qui décore notre cou, pas un collier quelconque; la Vérité seule est son<br />
ornement. La Charité est un ornement pour les mains. Pourquoi, possédant des ornements<br />
de ce type, devrions-nous aspirer à toutes sortes d’ornements extérieurs ?<br />
Ainsi donc, étudiants, étudiantes !<br />
Ayez des cœurs débordants de compassion. Etudiez les différentes matières de classe,<br />
mais soyez aussi capables de sacrifice en faveur de la société. Forgez-vous une bonne<br />
réputation dans la vie sociale.<br />
Veillez toutefois à écarter de vous les mauvaises tendances telles que la colère, la<br />
présomption et l’aversion. Si vous les conservez en vous, vous aurez beau être<br />
charitables, vous ne produirez que de la charité amère comme les fruits du nîme. Ils sont<br />
d’une amertume extrême. Ne pratiquez pas ce type de charité.<br />
Eloignez de vous les traits négatifs de votre caractère et développez de l’amour. Rendez<br />
les autres heureux, grâce à cet amour. C’est uniquement cela qu’il importe de faire et<br />
c’est là le sens profond de l’éducation.<br />
En vérité, un service de ce type est nécessaire dans le pays aujourd’hui. Ne construisez<br />
pas de grands édifices, n’entreprenez pas de grandes choses. Construisez de petites<br />
écoles. Accomplissez autant de travail que vos mains vous le permettent. Quoi que vous<br />
fassiez, faites-le avec amour. Aucune charité n’est supérieure à l’amour.<br />
Swami termine Son discours par un Bhajan « Prema Mudita Manase Kaho, Râma, Râma,<br />
Râm… »<br />
(Prashanti Nilayam, <strong>Sai</strong> Kulwant Hall)<br />
398
CONFIANCE EN SOI<br />
(76 ème anniversaire)<br />
23 novembre 2001<br />
(Swami chante)<br />
Daivadînam Jagat sarvam<br />
Satyadînanshu Devatam<br />
Tat Satyam Loka Dînam<br />
Manava Prabhu Svarupam<br />
Satyadînam Jagat Sarvam<br />
Tat Satyam Uttamadînam Uttamo Paradevata<br />
L’univers entier est sous le contrôle du Divin.<br />
L’expérience du Divin est possible si l’on adhère à la Vérité.<br />
Cette Vérité est proférée et observée en ce monde<br />
L’homme noble gouverné par la Vérité<br />
est l’expression du Dieu suprême<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Tout être humain aspire au bonheur ; il se sent abattu lorsque vient la peine. Or, vérité et<br />
mensonge, justice et injustice ne sont ni stables ni permanents ; l’homme devrait donc<br />
avoir confiance et adorer la source d’où les choses bonnes et mauvaises de sa vie tirent<br />
leur origine.<br />
L’être humain fait constamment l’expérience du bonheur et de la peine, il va à l’encontre<br />
de l’attachement et de l’aversion (sympathie et antipathie), il invite les préoccupations et<br />
l’affliction. En une telle humanité, où se situe la paix ? Les écritures disent :<br />
Sukha Dukhe Same Kritva<br />
Considère le bonheur et la peine comme étant d’égale valeur.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Celui qui a foi en l’égalité des contraires, est un homme véritable. Il ouvre les bras à<br />
l’affliction de la même façon qu’il accueille le bonheur. Seul l’homme capable d’une<br />
équanimité de ce type peut être considéré comme un être humain véritable. En vérité,<br />
nous devrions aspirer à voir les contraires comme identiques. Soyez certains qu’ils sont<br />
Divins et faites-en l’expérience avec amour.<br />
Si nous aspirons à recevoir le respect des autres, nous devrions commencer par les<br />
respecter nous-mêmes. Il se peut que les gens n’aient pas d’argent, qu’ils soient peu<br />
399
vertueux, qu’ils vivent dans la disette et l’absence de confort ou bien dans la richesse,<br />
rien n’empêche que le sens de la dignité soit identique en tout un chacun. Ainsi donc, à<br />
partir d’aujourd’hui, nous devrions commencer à faire le juste effort pour maintenir notre<br />
dignité. En vérité, l’homme devrait aspirer à cette noblesse, car celle-ci dépasse toute<br />
chose. La personne noble de cœur respectera tout le monde. Nous devrions offrir aux<br />
autres le même respect que nous désirons pour nous-mêmes.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Il n’y a rien de neuf à vous transmettre aujourd’hui. Tout le monde devrait faire<br />
l’expérience de la béatitude et devrait oublier l’affliction. Il faudrait que l’on développe<br />
sa nature d’amour, que l’on apprenne à connaître sa propre Divinité. Il faudrait que vous<br />
réalisiez la Divinité. Ceci est en substance une partie importante de ce que Je vous donne<br />
aujourd’hui (Applaudissements).<br />
L’homme n’est pas seulement une personne précieuse, il est aussi l’être vivant le plus<br />
élevé. Il est capable de tant de bonté de cœur et de douceur d’esprit. La vie est<br />
permanente, tout le monde devrait reconnaître cette vérité. Il faudrait adoucir le cœur.<br />
Nous devrions essentiellement cultiver une merveilleuse égalité d’âme. Ceci est<br />
réellement la bonne fortune que vous devriez obtenir aujourd’hui<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Actuellement, vous ne savez pas combien grand est le genre humain !<br />
Daivam Manusha Rupena<br />
Dieu est dans la forme de l’homme.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Dieu Lui-même assume une forme humaine. La Divinité est entièrement présente en tout<br />
être humain. Prakriti – nature, création – est la preuve directe de l’expression Bhavani-<br />
Shankara. Cela signifie que Bhavani-Shankara ou Shiva-Shakti – conscience-énergie est<br />
l’expression de l’Atma. Bhavani signifie Sraddha – intérêt, détermination – et Shankara<br />
signifie « foi ». La foi de Shiva ne danse qu’en présence de la constance de Bhavani.<br />
Une vie dépourvue de foi et d’amour est complètement vide ; l’univers entier est<br />
imprégné de foi et de béatitude. Hélas l’homme d’aujourd’hui ne réserve pas la juste<br />
importance à la foi. Pourtant, la foi symbolisée par Bhavani est présente en tout un<br />
chacun, comme l’est la Divinité de Shankara. Ainsi, la Prakriti tout entière est<br />
Ardhanârîshvara – combinaison du principe masculin et du principe féminin – chaque<br />
personne devrait chercher à comprendre la Divinité dans cette nature humaine. Il n’existe<br />
pas de plus haute spiritualité que cette nature de l’Atma et tout homme a pour devoir<br />
principal de comprendre le principe Bhavani-Shankara.<br />
Les difficultés, les pertes, les joies et les souffrances surviennent dans la vie de tout être<br />
humain. Ces choses proviennent du mental, autant les joies et les peines dont il fait<br />
aujourd’hui l’expérience, que l’attraction et la répulsion ou que les plaisirs sensuels<br />
auxquels il aspire. Ces choses, l’homme les voit en raison des pensées dualistes de son<br />
400
mental ; c’est seulement lorsque nous développons la pensée de l’Atma non-dualiste, que<br />
notre mental se libère de toute pensée perverse.<br />
En vérité, si l’homme souhaite le bonheur et la peine, il devrait comprendre que le profit<br />
qu’il tire de la souffrance est supérieur à la perte qu’il endure. Les hommes du passé,<br />
ceux qui ont fait l’histoire, aspiraient à la difficulté et non au bonheur. En effet, la<br />
béatitude qui nous vient de la souffrance est permanente et bien plus grande que celle qui<br />
nous vient du bonheur. C’est pourquoi nous ne devrions pas éviter la souffrance ni<br />
accueillir joyeusement le bonheur. La joie spirituelle est pour nous une amie plus fidèle<br />
que le bonheur mondain. C’est pourquoi, nous devrions toujours préférer la souffrance,<br />
puisqu’elle est cette amie suprême.<br />
Pendant la guerre du Mahabharata, lorsque Kuntî (la mère des Pandavas) arriva et se jeta<br />
aux pieds de Krishna, Celui-ci lui demanda « Mère, que désires-tu ? » Elle Le supplia « Ô<br />
Krishna, donne-moi la grâce de toujours connaître la souffrance ; je T’ai aimé, adoré et<br />
honoré éperdument aux seuls temps de souffrance. Tant que je vivais dans la félicité,<br />
lorsque j’étais la reine-mère du peuple des Pandavas, je ne me souvenais même pas de<br />
Toi. J’ai commencé à penser à Toi à partir du jour où mes fils ont été exilés dans la forêt,<br />
lorsqu’ils vécurent des années de grandes tribulations. C’est pourquoi, ô Krishna, puisses-<br />
Tu me concéder uniquement de la souffrance ! »<br />
Nous devrions croire que le bonheur et la peine sont d’égale valeur. Ceci est la<br />
compréhension illuminée dont les êtres humains devraient faire preuve.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Tant de personnes au monde ont élaboré l’histoire ; depuis le lointain passé jusqu’à nos<br />
jours, ces grands personnages n’ont souhaité que la peine et la difficulté. La béatitude que<br />
nous trouvons à travers la peine n’apparaîtra jamais dans la félicité. En effet, la béatitude<br />
qui naît du bonheur se brise en un instant, mais celle qui naît de la souffrance nous est<br />
acquise pour toujours. En vérité, la joie et la peine sont l’une et l’autre des dons de Dieu.<br />
Que signifie le terme Bhâgavan – Dieu ? Bha est l’éclat et Ga signifie accroître ; Vân<br />
veut dire étendre, diffuser. Ainsi, Bhagavan est Celui qui diffuse son éclat en tout lieu. Il<br />
est totalement dépourvu de forme.<br />
Il est plus subtil que l’espace et plus petit que l’atome.<br />
(Poème Telugu)<br />
Comment pourrions-nous déterminer une forme qui soit adaptée à un tel Dieu ? Votre<br />
propre Atma est vu comme votre forme.<br />
La Conscience de Dieu prend la forme de la Divinité<br />
et est totalement présente en toute chose.<br />
(Poème Telugu)<br />
401
Vous êtes en Dieu et Dieu est en vous. Il n’existe absolument aucune différence entre<br />
Dieu et vous. Comme nous croyons que cette nature privée de toute dissimilitude contient<br />
en fait des différences, nous succombons à présent à toutes sortes de peines. Donc, Dieu<br />
ne signifie pas « cette forme-ci ou celle-là ». La Divinité est présente dans toutes les<br />
formes.<br />
La création entière est issue de la Vérité,<br />
et toute chose s’immergera à nouveau dans la Vérité.<br />
Existe-t-il un lieu qui soit privé de Vérité ?<br />
Voyez, tout ceci est Vérité pure et sans tache !<br />
(Poème Telugu)<br />
Ainsi, où se situe la Vérité ? Elle s’étend partout, aucun lieu n’est privé de sa présence et<br />
par conséquent, il n’existe aucun lieu qui soit privé de la présence de Dieu. Dieu est<br />
omniprésent. C’est pourquoi, la Bhagavad Gîta déclare :<br />
Sarvatah Pâni Pâdam<br />
Tat Sarvatokshi Siromukham<br />
Sarvatah Srutimalloke<br />
Sarvam âvritya Tisthati<br />
Ses mains et Ses pieds sont en tous lieux.<br />
Ses yeux, Ses oreilles et Sa bouche saisissent toute chose,<br />
Son visage est tourné vers toutes les directions.<br />
Il est l’Esprit transcendant qui enveloppe tout ce qui existe.<br />
Présent en tous lieux,<br />
Dieu imprègne tout l’univers.<br />
(Bhâgavad Gîta 13,13)<br />
Dieu, sous forme de Vérité, est caché dans le cœur de toutes les créatures. Ainsi, voulant<br />
adorer Dieu qui est l’expression de la Vérité, nous devons adorer cette forme de Dieu en<br />
nous-mêmes. Or, bien que l’homme soit la manifestation de la Vérité, il dissipe son<br />
temps en activités (spirituelles), car il n’est pas capable de comprendre que cette Vérité<br />
est au fond de lui-même et il se croit séparé d’elle.<br />
La culture de Bharat (Sanatana Dharma) est l’expression de cette Vérité qui est éternelle<br />
et immuable. Elle ne change pas selon les époques, ni ne vacille selon le corps ; elle ne<br />
subit aucune modification, même si des centaines de siècles s’écoulent ; elle ne naît pas<br />
avec la création ni ne change avec le temps. Elle ne varie pas par l’effet d’une action<br />
quelconque ; elle ne se développe pas par des sentiments ; elle n’a pas de commencement<br />
et ne peut être détruite au moment de la dissolution finale. Cette Divinité qui n’a ni<br />
naissance ni mort est la véritable nature de l’Atma.<br />
Il est permanent, sans mort ni naissance.<br />
Il est éternel, sans commencement ni fin.<br />
Il ne meurt point, n’est pas né et ne peut être tué.<br />
Il est le Témoin de toute chose, la nature de l’Atma.<br />
(Poème Telugu)<br />
402
Quelle devrait être l’adoration adressée à ce Dieu ? En fait, il faudrait que l’on s’adore<br />
soi-même et que l’on écarte de soi toute idée d’être séparé de Dieu. « Dieu est dans mon<br />
cœur ! Le lieu de résidence de Dieu est réellement mon cœur. » Pour Dieu, aucun palais<br />
ne peut surpasser en valeur notre propre cœur.<br />
Dieu aime énormément le cœur de l’homme et ce palais qu’Il apprécie particulièrement<br />
est Sa demeure. Tout individu possède un cœur aussi sacré. Donc, puisque Dieu est<br />
omniprésent, quel besoin avons-nous de Le chercher à l’extérieur.<br />
Lorsque nous sommes accablés par les épreuves, nous devrions réfléchir sérieusement et<br />
vérifier la vérité selon laquelle ces difficultés contiennent une grande joie. En effet, sans<br />
ces épreuves, la félicité n’aurait aucune valeur. Tout être humain devrait toujours se<br />
sentir heureux.<br />
Tandis que Je m’approchais, les gens Me disaient « Happy Birthday, Swami (bon<br />
anniversaire) ! » En vérité, Je suis toujours « Happy » - heureux – (applaudissements).<br />
Dès lors, pourquoi réservez-vous cet « Happy » à ce jour seulement ? Souhaitez-le à ceux<br />
qui ne sont pas heureux. Quant à Moi, Je suis heureux sans interruption.<br />
En vérité, le bonheur n’est pas quelque chose qui vient et entre en nous de l’extérieur.<br />
La félicité est union avec Dieu<br />
C’est pourquoi tout ce qui est avec Dieu est heureux. Dans l’humanité, chaque individu<br />
pense que le bonheur est séparé de lui et croit qu’en faisant de grands efforts, il peut le<br />
conquérir.<br />
Comment nos ancêtres adoraient-ils Dieu ? Ils considéraient le sacrifice comme la fleur la<br />
plus belle ; ils ne pensaient qu’à offrir essentiellement la fleur de leur amour. Ils<br />
accueillaient la Vérité comme la manifestation de Dieu et croyaient fermement en l’unité<br />
de la compassion et de l’amour. Ils percevaient que leur cœur était le trône de Dieu.<br />
Grâce aux prières qu’ils adressaient, les jeunes et les êtres nobles de ce temps-là étaient<br />
en mesure de réaliser la Divinité.<br />
Par conséquent, l’homme d’aujourd’hui devrait également adresser à Dieu des prières<br />
semblables et L’installer sur le trône de son cœur.<br />
Toutes sortes de pensées affluent en notre tête ; quel intérêt y a-t-il à avoir ces pensées ?<br />
Elles sont la cause majeure de nos souffrances. Toutefois, ces souffrances contiennent<br />
également beaucoup de joie. Comme le sucre dans le sirop, Dieu représente le sucre dans<br />
le sirop des afflictions. C’est pourquoi, nous devrions croire en l’unité de la joie et de la<br />
peine et être sans cesse heureux.<br />
403
Quelques épreuves extérieures et des pertes en tout genre peuvent survenir dans notre vie,<br />
mais les voyant venir, nous ne devrions pas les considérer comme des difficultés ni nous<br />
en préoccuper. Nous devrions plutôt avoir la conviction qu’elles indiquent des étapes qui<br />
ouvrent la porte à la béatitude.<br />
Comme les Pandavas vécurent, pendant les 14 ans d’exil, une vie parsemée d’épreuves,<br />
en fin de compte Krishna fut avec eux, en eux, autour d’eux, à leur côté et les amena à la<br />
victoire. Ainsi, dans les difficultés Dieu nous donne tant de secours !<br />
Pendant cette période d’exil, les Pandavas pensaient « Dieu en premier lieu, ensuite le<br />
monde et enfin moi » Ils se mettaient en fin de liste. Dieu d’abord ! Ils considéraient que<br />
le service de Dieu passait avant tout, ensuite venait le monde et finalement le « je ».<br />
En revanche, que faisaient les Kauravas ? « D’abord moi, ensuite le monde et Dieu à la<br />
fin ». Ils gardèrent Dieu à l’arrière et c’est pourquoi ils perdirent la guerre. Ils n’obtinrent<br />
aucune joie, en dépit de toutes leurs recherches.<br />
Celui qui reste dans l’intimité de Dieu connaîtra toujours une béatitude complète.<br />
Nous devrions respecter tout individu. Si ce respect existe, il reviendra à nous dix fois<br />
plus grand.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Nous ne devrions nous faire absolument aucun souci en ce qui concerne les difficultés.<br />
Ne pensons pas aux afflictions. Contentons-nous de ne pas aspirer au bonheur seulement ;<br />
ne visons point à l’allégresse et pensons « Seule la souffrance me procurera la béatitude<br />
véritable ».<br />
Dans l’orange de la douleur … (Swami commence à nouveau sa phrase) La peau de<br />
l’orange représente la peine. Nous trouverons le jus de la félicité après avoir enlevé et jeté<br />
la peau de la douleur.<br />
Ainsi, l’on dit de Dieu qu’Il est Raso Vai Saha – l’Essence de toute chose – On dit qu’Il<br />
est l’expression de la Rasa – essence, lymphe, jus. En vérité, si cette Rasa existe, elle doit<br />
nécessairement être recouverte d’une chose très amère. C’est seulement en passant par<br />
une couche rêche et dure que l’on accédera au doux jus.<br />
Dans le passé, en Amérique, vécut un homme appelé Lincoln. Il était né dans une famille<br />
très pauvre. Lorsqu’il se rendait à l’école, tous les enfants qui faisaient la route avec lui le<br />
prenaient en dérision. Que disaient-ils ? « Nous avons mis nos bijoux et endossé de<br />
nouveaux costumes confectionnés dans des étoffes de prix. Ce pauvre garçon n’a même<br />
pas un vêtement convenable à se mettre ! » Disant cela, ils éclataient de rires.<br />
Un jour, pauvre petit, Lincoln fut incapable d’en supporter davantage. Il se jeta dans les<br />
bras de sa mère et dit entre ses sanglots « Maman, les enfants m’humilient<br />
horriblement ! » Sa mère le consola « Mon petit, ces honneurs et ces humiliations sont<br />
404
pour notre plus grand bien. Ne recherche ni les honneurs ni la considération des autres.<br />
Garde ta dignité. C’est ton unique propriété, c’est toute ta richesse, c’est ton Dieu. Ne<br />
perds jamais ta dignité. »<br />
Grâce à ces paroles de vaillance imprimées dans son cœur, Lincoln tint bon à travers<br />
toutes les épreuves et aboutit au succès. Il se disait « L’Atma est en moi. Ma dignité est<br />
ma vraie richesse ! » Finalement, il passa à la classe suivante ; grâce à sa dignité, il arriva<br />
au couronnement de ses études.<br />
Finalement, ses amis l’encouragèrent et sentant qu’il était pourvu de grandes qualités, ils<br />
lui dirent « Cher Lincoln, les élections approchent. Présentez-vous pour devenir Membre<br />
du Parlement (Congrès)» Il réfléchit « Combien modeste est ma situation actuelle et<br />
combien haute est celle d’un Membre du Parlement ? Y aura-t-il un siège pour moi ? Me<br />
permettront-ils d’entrer dans la salle ? » Ces pensées le firent terriblement vaciller, mais<br />
il se ressaisit d’un coup, chassa tous les doutes et déclara « Ma mère me donna l’ordre<br />
d’avoir toujours confiance en mon Soi. Je me battrai dans cet esprit. »<br />
Il participa à la campagne électorale avec cette confiance dans le Soi et il devint<br />
finalement Président d’Amérique. Il n’était qu’un enfant pauvre, lorsqu’il vivait dans sa<br />
famille. Qu’est ce qui le fit devenir un personnage aussi important ? La seule raison en<br />
est la confiance qu’il mit en son Soi. Un être sans confiance dans son Soi, quelle que soit<br />
la position prestigieuse qu’il occupe, risque toujours la chute.<br />
Ainsi, étudiants !<br />
Vous devriez tous considérer la confiance en votre Soi comme un objectif important, à<br />
travers toute votre existence. Vous n’obtiendrez pas la béatitude du Soi si vous n’avez<br />
pas de confiance en votre Soi. Donc, faites en sorte de vivre votre existence dans la<br />
confiance en Soi.<br />
Vous êtes réellement Divins. Rien n’est supérieur à votre Atma. C’est pourquoi,<br />
s’immergeant dans l’Atma, Brahmâ porte le nom de Atmavân. Que signifie ce terme ? Il<br />
a le sens de « ce qui est omniprésent et permanent dans le corps et le cœur ». Aussi en ce<br />
monde, n’existe-t-il rien de plus grand que notre cœur.<br />
Nous devrions cultiver une confiance de la sorte dans le Soi ; ayons de l’amour pour tous<br />
les êtres vivants et veillons à n’avoir d’aversion envers personne. Il se peut que quelqu’un<br />
vous haïsse, mais vous, ne haïssez absolument personne. C’est cela que J’entends par<br />
« Ma vie est Mon message ». (Applaudissements).<br />
Suivez Mon exemple. Même si quelqu’un Me déteste, même si certains Me critiquent, Je<br />
ne critique ni ne hais personne. Si vous suivez cet exemple, vous finirez par obtenir une<br />
nature égale à celle de Saï <strong>Baba</strong> !<br />
Pour quelle raison la réputation de ceci (Swami parle de Lui-même) croît à ce point ?<br />
C’est parce que l’Amour est sa (Ma) valeur essentielle. C’est Ma propriété véritable. Par<br />
405
conséquent, prenez part, vous aussi, à cet Amour, développez votre confiance dans le Soi<br />
et offrez au monde un exemple de vie idéale.<br />
Je ne pensais pas nécessaire de parler longuement aujourd’hui. Je n’avais pas l’intention<br />
de faire un long discours. Soyez tous heureux. Ne souhaitons pas seulement le bonheur<br />
du pays de Bharat, souhaitons le bonheur de tous les pays.<br />
Loka Samasta Sukhino Bhavantu<br />
Puissent tous les êtres de tous les mondes soient heureux.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
(applaudissements)<br />
Tout le monde devrait être heureux ; vous obtiendrez la béatitude à cette condition.<br />
Amplifiez donc ce type de sentiment expansif et faites l’expérience de la magnanimité.<br />
Ecartez de vous toute étroitesse mentale. Si quelqu’un nous critique, nous bat ou nous<br />
soumet à des souffrances, acceptons-le avec patience et dans un élan naturel, pensons<br />
« Tout ceci est pour mon bien, exclusivement pour mon bien ! » Rien ne dépasse en<br />
valeur cette attitude.<br />
Le corps constitué des cinq éléments<br />
est voué à déchoir un jour ou l’autre.<br />
Mais le Résident intérieur est permanent,<br />
Il n’a ni mort ni naissance, il est libre de tout attachement,<br />
de toute règle ou règlement.<br />
Voyez, en vérité cet Habitant intérieur est Dieu Lui-même.<br />
(Poème Telugu)<br />
Ce Résident intérieur demeure en tout un chacun. Même les mendiants, s’approchant de<br />
vous, disent :<br />
Bhavati Biksham Dehi<br />
Honorable mère, donnez-moi l’aumône.<br />
(Verset Sanskrit).<br />
A qui s’adressent-ils ? Ce n’est pas à vous qu’ils parlent, mais à le Résident qui demeure<br />
en vous. Cela signifie qu’ils demandent l’aumône à Dieu. Incapables de comprendre cette<br />
vérité, vous pensez que les mendiants vous demandent la charité à vous. C’est votre<br />
ignorance qui vous le fait penser, c’est votre ego. Non ! Le mendiant ne s’adresse pas à<br />
vous. Disant Bhavati Biksham Dehi, il s’adresse au Dehi, c’est-à-dire le Résident<br />
intérieur.<br />
Vous êtes seulement l’expression de ce Dehi, vous (en tant que corps-mental) n’êtes pas<br />
ce Résident intérieur. Seule le pouvoir Divine qui demeure en vous est le Dehi ; cette<br />
Divinité est présente en tout être vivant, sans aucune différence entre les pauvres et les<br />
riches. La même et unique nature de l’Atma est en tout un chacun. Adorez avec amour<br />
cette Divinité.<br />
406
Aimez tout le monde, vous ne vous tromperez pas. Toutefois, de quelle sorte d’amour<br />
s’agit-il ? D’un amour totalement dépourvu d’égoïsme. L’amour qui ne connaît aucun<br />
attachement au corps est égal en tous les êtres ; la perception du corps n’apporte que des<br />
sentiments misérables et la relation qui se crée ainsi est de type corps à corps. Non, entre<br />
Dieu et vous, la relation doit être cœur à cœur, amour à amour. Comprenons donc<br />
l’amour à travers l’amour.<br />
Pour cette célébration, Je n’ai envoyé aucune invitation. Je ne fais jamais imprimer des<br />
invitations. Toutefois, si autant de personnes sont venues ici aujourd’hui, cela signifie<br />
qu’elles sont poussées essentiellement par leur amour pour Moi (applaudissements).<br />
C’est pour Moi une raison de grande joie, que de mériter l’amour de tant de gens !<br />
Certains ne méritent même pas l’amour de leurs parents dans leur propre famille. C’est<br />
donc une preuve de Divinité véritable, si Je mérite l’amour de tant de gens à travers le<br />
monde (applaudissements).<br />
Ratih Loko Ratih<br />
Aimé, aimé du monde entier !<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Le monde entier aime ceci (Swami parle de Lui-même), pas uniquement les gens<br />
accourus ici. Tant de millions de personnes (M’aiment). Mériter l’amour de tant de gens<br />
est réellement une preuve de grande Divinité.<br />
Un seul amour anime les enfants comme les adultes, les jeunes comme les personnes<br />
âgées. Depuis trois heures du matin, la clameur de la foule pour l’entrée dans le Mandir<br />
se fait clairement entendre. Les fidèles sont poussés par une telle aspiration ! Auraient-ils<br />
une aspiration semblable pour n’importe quelle autre chose ? Pas du tout ! Si vous désirez<br />
voir un film, vous devez faire la queue ; si vous voulez voyager en bus, vous devez faire<br />
la queue ; mais pour le Darshan de Swami, les gens ne prêtent aucune attention à la<br />
queue, ils viennent en poussant ! (Applaudissements) Ils oublient même leur propre<br />
existence. Vous avez une telle hâte d’avoir le Darshan de ceci (Swami parle de Sa forme)<br />
et désirez entrer avec un tel amour !<br />
Un amour de la sorte ne peut pas être obtenu par des austérités, aussi intenses soientelles.<br />
Quelles austérités avez-vous pratiquées dans le passé ? Quel Yoga – discipline du<br />
corps – avez-vous exercé ? A combien de pratiques spirituelles vous êtes-vous soumis ?<br />
Aujourd’hui, vous avez obtenu la chance d’expérimenter ce type de béatitude.<br />
(Applaudissements).<br />
J’aime tout un chacun. Il n’existe personne qui ne soit pas aimé par Moi. C’est pourquoi,<br />
Mon Amour a pour effet de mériter l’amour de tant de personnes.<br />
Ne proférez aucun mot qui soit susceptible de blesser les autres. Ne dites rien qui cause<br />
de la souffrance au cœur des autres. N’entreprenez aucune action répréhensible.<br />
Reconnaissez la Vérité qui existe sous forme d’Atma en toute chose, de l’atome<br />
jusqu’aux corps célestes. Cette Vérité réside également en vous. Vous pensez qu’il n’en<br />
407
est rien, mais c’est une erreur. La forme de la Vérité est en vous-mêmes ; aucune vérité<br />
ne peut donc être supérieure à vous (votre Soi). Ce que vous devriez bien comprendre<br />
aujourd’hui, c’est ceci :<br />
Easwara Sarva Bhutânâm<br />
Dieu est présent en tout être vivant.<br />
(Verset Sanskrit)<br />
Easwara est en quelque sorte une expression de Pouvoir ; Isvhari (l’aspect féminin de<br />
Easwara) est une Foi. La vie humaine consiste en la combinaison des aspects Bhavani-<br />
Shankara. Shankara représente le corps et Bhavani représente l’Atma. Ils se poursuivent<br />
mutuellement. La nature de Shankara aspire au bonheur du corps. Bhavani aspire à la<br />
sagesse de l’Atma, c’est-à-dire à la foi. Sans cette foi, nous ne pouvons absolument rien<br />
réaliser. Donc en tout premier lieu, développez votre confiance dans le Soi. Si nous<br />
sommes pourvus de cette confiance dans notre Soi, il n’existe rien en ce monde dont nous<br />
ne pourrons venir à bout.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
Si vous aspirez à connaître la nature de Dieu, il n’est aucun besoin de vous lancer dans de<br />
grandes pratiques spirituelles, ni d’entreprendre de longues périodes de jeûne, ni de<br />
pratiquer d’incessantes répétitions du Nom Divin, des austérités ou des méditations. Il<br />
vous suffit d’aimer de tout votre cœur. Les gens désirent s’offrir à Dieu et pensent « Je<br />
dois faire ceci ou cela en faveur de Dieu ! » Ce sont là essentiellement les caractéristiques<br />
de la foi. Intensifiez donc cette foi.<br />
Ce n’est pas tout. Puisque le principe de Bhavani-Shankara est présent en ce corps sacré<br />
qui est vôtre, ce corps ne devrait toucher aucune nourriture inappropriée.<br />
A partir d’aujourd’hui, il faudrait que jour après jour vous progressiez sur ces trois<br />
points :<br />
- Amour pour Dieu<br />
- Crainte de la faute<br />
- Moralité en société.<br />
La moralité en société : si nous souhaitons que la véritable moralité s’instaure pour nous,<br />
il faut commencer par avoir de l’amour pour Dieu. Cet amour pour Dieu éveillera la<br />
crainte de la faute. Actuellement, les gens qui n’ont aucune crainte du péché succombent<br />
à toutes les fautes imaginables. Cela ne va pas, cela est en contradiction avec la nature<br />
humaine.<br />
L’angoisse d’être né, l’angoisse d’être sur terre, l’angoisse de la vie mondaine,<br />
L’angoisse de la mort, l’angoisse de la jeunesse, l’angoisse du grand âge,<br />
L’angoisse de vivre, l’angoisse des calamités, l’angoisse de toute action,<br />
L’angoisse des difficultés, l’angoisse du bonheur,<br />
Angoisse, angoisse, quelle étrange angoisse !<br />
(Poème Telugu)<br />
408
Un homme à ce point dévoré par l’angoisse peut-il s’en émanciper, même s’il le voulait ?<br />
Toutes ces appréhensions sont relatives au même corps, toutes ces angoisses surgissent<br />
du même mental ! Si vous êtes en mesure de contrôler votre mental, les angoisses et les<br />
peurs n’auront plus aucune chance d’exister.<br />
Le saint musicien Tyagaraja déclara :<br />
A quoi servent les Mantras et les Tantras<br />
si l’on contrôle son mental ?<br />
(Poème Telugu)<br />
En vérité, si notre mental est sous contrôle, nous n’avons aucun besoin de ces Mantras.<br />
Toute préoccupation disparaîtra. Au moins à partir de maintenant, recherchez<br />
intensément l’Amour de <strong>Sai</strong> qui annule toute angoisse.<br />
(Poème Telugu)<br />
(applaudissements)<br />
Cet Amour vous libérera de toutes les peurs. Ainsi, ne vous sentez pas abattus sous le<br />
poids de l’anxiété. Nous pouvons réaliser n’importe quoi par la prière à Dieu. Ceci n’est<br />
pas réservé aux Bharatiyas seulement. Tant d’étrangers ont également atteint de très hauts<br />
niveaux grâce à cet amour.<br />
Tant de personnes ont obéi aux conseils de leur mère, les ont mis en pratiques et obtenu<br />
la joie. Par conséquent, nous devrions commencer par honorer ces formes extérieures de<br />
nos pères et mères :<br />
Matru Devo Bhava – Considère ta mère comme Dieu<br />
Pitru Devo Bhava - Considère ton père comme Dieu<br />
Acarya Devo Bhava - Considère ton précepteur comme Dieu<br />
Attithi Devo Bhava – Considère ton hôte comme Dieu.<br />
(Verset sanskrit)<br />
Commençons par aimer notre mère ; ensuite, l’amour de notre père viendra spontanément<br />
et la personne qui a de l’amour pour ses pères et mères, en aura naturellement pour ses<br />
professeurs.<br />
Toutefois, avant même d’aimer votre mère, vous devriez avoir de l’amour pour vousmême<br />
; à cette condition l’amour pour votre mère s’accroîtra. En effet, celui qui n’a pas<br />
de confiance en lui-même ne réussira pas à aimer sa mère<br />
Confiance en vous-mêmes et foi en Dieu :<br />
C’est le secret de toute grandeur.<br />
Vous devriez commencer par développer ces deux aspects.<br />
Incarnations de l’Amour !<br />
409
Pour cet après-midi plusieurs programmes sont prévus pour la célébration de cet<br />
Anniversaires. En vérité, depuis l’aube vous avez passé ici beaucoup de temps, c’est la<br />
raison pour laquelle Je souhaite vous donner un peu de repos (applaudissements). Il y a<br />
aussi les requêtes de votre estomac ; il se fait urgent de mettre un peu d’essence dans<br />
votre réservoir (rires) !<br />
Beaucoup de gens sont arrivés ici à 2 heures ou à 3 heures du matin. Retirez-vous à<br />
présent, et contemplez tout ce que Swami vous a dit. Faites l’effort approprié et ditesvous<br />
« J’ai confiance en mon Soi » et réalisez toute chose avec courage. Faites cette<br />
promesse. Faites aujourd’hui le vœu de la confiance en votre Soi. Parlez avec cette<br />
confiance.<br />
Obéissez aux commandements de Dieu ; dès lors vous aurez le succès dans tout ce que<br />
vous entreprenez et toute chose portera des fruits. Il est possible d’obtenir la victoire en<br />
n’importe quoi.<br />
Swami termine Son discours en chantant un Bhajan « Hari Bhajana Bina Sukha Shânti<br />
Nahi… »<br />
(Prashanti Nilayam, <strong>Sai</strong> Kulwant Hall)<br />
410
DIEU N'ABANDONNE JAMAIS SES FIDELES<br />
25 décembre 2001<br />
« La terre sera transformée en paradis<br />
lorsque les gens banniront la haine et la violence,<br />
développeront l'amour et prendront conscience que tous sont uns. »<br />
(Poème Telugu)<br />
Incarnations de l'Amour!<br />
Sathyam bruyath,<br />
Priyam bruyath,<br />
Na bruyath Sathyamapriyam<br />
Dites la vérité,<br />
Parlez aimablement<br />
Ne dites jamais de vérité désagréable à entendre.<br />
Ces trois injonctions correspondent respectivement aux valeurs morales, aux valeurs<br />
relatives à la rectitude et aux valeurs spirituelles. L'homme est la combinaison de ces trois<br />
valeurs. Sans les vagues il ne peut y avoir d'océan. Sans les rayons, il ne peut y avoir de<br />
soleil. De même celui qui est sans amour ne peut se qualifier d'être humain. L'amour est à<br />
l'homme ce que les vagues sont à l'océan et ce que les rayons sont au soleil. Ainsi,<br />
l'homme devrait remplir sa vie d'amour, ne haïr personne et ne pas se laisser aller à la<br />
violence. Il devrait remplir son cœur de compassion. Celui qui possède Dayâ, la<br />
compassion, est Hridaya, le cœur. L'ego et ses désirs illimités sont responsables des<br />
mauvaises qualités en l'homme. L'homme rempli d'ego ne peut avoir un cœur<br />
compatissant.<br />
On ne devrait pas mener une vie d'égoïsme ne considérant que l'intérêt personnel, mais<br />
garder à l'esprit la situation qui prévaut dans le pays et agir en conséquence. L'homme ne<br />
peut mener une vie de manière tout à fait indépendante. Il doit dépendre de la société.<br />
Prakriti, la nature, est une combinaison de Vyashti, l'individu, de Samashti, la société,<br />
Srishti, la création et Parameshti, Dieu. Vyashti devrait servir Samashti et chercher à<br />
visualiser Parameshti en Srishti.<br />
Jésus disait que la vie d'un individu est vaine s'il ne s'acquitte pas de ses devoirs envers la<br />
société.<br />
Là où est l'Unité se trouve la Pureté,<br />
411
Là où est la Pureté se trouve la Divinité,<br />
Là où est la Divinité, se trouve le Bonheur<br />
Les gens devraient saisir la relation intime et indissoluble qui existe entre l'Unité, la<br />
Pureté et la Divinité.<br />
Peu après la naissance de Jésus, trois arabes vinrent Lui rendre visite et présenter leurs<br />
hommages. L'un d'eux perçut que l'Enfant serait un fervent de Dieu. Le second dit qu'Il<br />
serait le bien-aimé de Dieu. Le troisième eut le sentiment, qu'en vérité, Il était Dieu. Les<br />
opinions varient d'une personne à l'autre car toutes sont différentes. Nos anciens voyaient<br />
l'Unité dans la diversité, alors que l'homme moderne, en raison de l'impact de l'Âge de<br />
Kali, fragmente l'Unité en diversité.<br />
Selon le Vedânta, l'homme est une combinaison de Bhutâkâsha, Cittâkâsha et Cidâkâsha.<br />
Bhutâkâsha correspond au corps et à tout ce que l'on voit à l’œil nu. Tout ce que l'on voit<br />
est tenu de disparaître, ce qui signifie que Bhutâkâsha est transitoire et éphémère. Le<br />
soleil, la lune et la voie lactée qui se trouvent à des millions de miles de la terre font aussi<br />
partie de Bhutâkâsha, de même les rivières, les mers, les forêts et les montagnes.<br />
Bhutâkâsha est constitué de tous les bhutâs, les éléments et les êtres vivants. Ce vaste<br />
Bhutâkâsha est englobé par Cittâkâsha. Vous pouvez vous étonner et vous demander si<br />
cela est possible. Tout ce que vous voyez, par exemple le soleil, les étoiles, les océans et<br />
les montagnes s'impriment dans votre Chitta. De même, le monde apparent est contenu en<br />
vous comme une petite entité. Bhutâkâsha et Cittâkâsha se rapportent respectivement au<br />
corps et au mental. Une base fondamentale existe pour les deux à laquelle le Vedânta se<br />
réfère comme Cidâkâsha. Celui-ci correspond à l'Âtman. L'être humain est une<br />
combinaison des trois - Bhutâkâsha, le corps, Cittâkâsha, le mental et Cidâkâsha,<br />
l'Âtman. Le premier se réfère à celui que vous pensez être, le second à celui que les<br />
autres croient que vous êtes et le troisième à Celui que vous êtes réellement.<br />
La nature de l'homme est infinie et immortelle. Une telle vie humaine est méprisée,<br />
considérée comme inférieure. Les gens nient l'existence de l'Âtman parce qu'Il ne peut<br />
être perçu directement. Cidâkâsha symbolise l'Âtman. Il n'a pas de forme. Il est immuable<br />
et transcende le temps et l'espace. Le Vedânta Le décrit comme, « nirgunam, nîrâjnanam,<br />
sanâtana niketanam, nitya, sudhâ, buddha, mukta, nirmala swarûpinam, » « sans<br />
attributs, pur, demeure finale, éternel, sans tache, rayonnant, libre et incarnation du sacré<br />
». Bhutâkâsha correspond à Jâgrat, l'état d'éveil; Cittâkâsha correspond à svapna, l'état<br />
de rêve et Cidâkâsha correspond à Sushupti, l'état de sommeil profond. En Cidâkâsha, on<br />
expérimente seulement la Béatitude. Ceci peut se comprendre par le fait que vous<br />
expérimentez la paix quand vous dormez bien la nuit.<br />
Quand vous dites, ceci est mon corps et ceci est mon mental, vous signifiez par là que<br />
vous êtes différents d'eux. En fait, vous êtes le Maître, l'Âtman. Maîtrisez le mental et<br />
soyez un esprit supérieur. Comment l'homme peut-il être le maître de toute chose s'il se<br />
considère inférieur et faible? Cidâkâsha est la forme véritable de l'homme. Bhutâkâsha,<br />
Cittâkâsha et Cidâkâsha correspondent à Pratyaksham, direct, à Paroksham, indirect et à<br />
Pavitram, sacré. Cidâkâsha transcende le nom et la forme. Il est décrit comme « Sabdha<br />
412
Brahmamaya, câracaramaya, jyotirmaya, vânmaya, nityânandamaya, parâtaramaya,<br />
mâyâmaya et strîmaya », « Dieu est l'Incarnation du son, de la mobilité et de<br />
l'immobilité, de la lumière, de la parole, de la Béatitude éternelle, de la Majesté suprême,<br />
de l'illusion et de la richesse. »<br />
L'Atma transcende les limitations de la forme. Bouddha et Jésus firent des efforts<br />
concertés pour obtenir la vision de l'Atman. Bouddha réalisa que les noms, les formes et<br />
les relations physiques sont éphémères. Il disait que l'on ne devrait pas se laisser induire<br />
en erreur par elles. « Yad drishyam thannasyam », « Tout ce qui est vu est tenu de périr ».<br />
Il étudia divers textes sacrés et rencontra de nombreux érudits sans trouver ce qu'Il<br />
cherchait.<br />
Il en vint à la conclusion que c'est uniquement à travers l'usage correct des cinq sens que<br />
nous pouvons atteindre le Nirvâna. Aucune pratique spirituelle ne confère le résultat<br />
désiré si les sens sont mal utilisés. Ayez la vision sacrée. Prononcez de bonnes paroles.<br />
Ecoutez seulement ce qui est bon. Entretenez des pensées nobles. Il n'y a pas de pratique<br />
spirituelle plus grande que ceci. Tel était l'enseignement de Bouddha. Jésus enseigna la<br />
même chose.<br />
Les pêcheurs attendaient de Jésus qu'Il comble leurs désirs terrestres. Ainsi, Pierre<br />
souhaitait pêcher plus de poissons. Finalement il réalisa la futilité des désirs terrestres et<br />
voulut transcender le niveau du corps et du mental en suivant l'enseignement de Jésus.<br />
Jésus exhortait Ses disciples à se débarrasser de la haine, Il leur disait d'aimer tout le<br />
monde et de développer la foi dans le Principe de l'Unité. Cependant, plusieurs disciples<br />
de Jésus interprétèrent Ses enseignement à leur manière.<br />
Alors qu'Il était sur la croix, Jésus entendit une voix sublime, « Tous sont Un Mon cher<br />
Fils, sois le même envers chacun. » A mère Marie qui pleurait, Il dit, « La mort est le<br />
vêtement de la vie. » La mort, c'est comme changer de tenue. Trouverez-vous quelqu'un<br />
qui porte la même tenue chaque jour? Juste comme vous changez de tenue chaque jour,<br />
vous changez de corps de naissance en naissance. C'est le corps qui meurt, non le<br />
Principe de Vie, l'Esprit immortel et non-duel. Réaliser la nature non-duelle de l'Esprit est<br />
la vraie sagesse, disait Jésus.<br />
Advaita darshanam Jnanam<br />
Percevoir le Un sans second est la vraie sagesse.<br />
Ekam eva advitîyam Brahma<br />
Dieu est Un sans second.<br />
L'homme attribue des noms et des formes à Dieu en raison de ses sentiments terrestres et<br />
de ses tendances influencées par l'extérieur, Pravritti. A vrai dire, il n'y a qu'un seul Dieu.<br />
Nous chantons dans nos Bhajans « Eke prabhu ke anetk nam », « Beaucoup de noms sont<br />
attribués au Dieu unique ». Abandonnez l'attachement au corps et vous pourrez alors<br />
développer l'attachement envers l'Âtman. Puisque vous êtes dotés d'un corps physique,<br />
vous devez vous acquitter de vos devoirs avec soin. Toutefois, ne vous laissez pas induire<br />
413
en erreur par le sentiment que celui-ci est permanent. Toutes les relations du monde<br />
physique sont semblables aux nuages qui passent et changent constamment. Seule la<br />
Vérité ne subit aucun changement. C'est Cidâkâsha, le Principe de l'Atman.<br />
Une mère avait quatre fils. Le premier lui demanda un jus de couleur rouge, le second un<br />
jus de couleur verte, le troisième un jus de couleur noire et le quatrième un jus de couleur<br />
blanche. Que fit la mère? Pour contenter ses fils, en mère intelligente, elle versa le même<br />
jus dans des verres de couleur rouge, verte, noire et blanche. Nos corps sont comparables<br />
à ces verres. Nous ne devrions pas juger d'après les différences que les corps manifestent<br />
mais prendre conscience de l'unité de l'Esprit qui réside en eux. Les coupes et les<br />
couleurs peuvent être différentes mais le jus sucré, l'Âtman est le même en tous. Le corps<br />
doit périr un jour ou l'autre. Si vous y êtes attachés, vous serez confrontés à la misère.<br />
Pour atteindre l'immortalité et faire l'expérience du bonheur, vous devez transcender le<br />
nom et la forme. Aussi longtemps que vous avez un corps vous devez en prendre soin.<br />
Cependant, vous ne devriez pas vous y attacher outre mesure de même qu'aux soucis qu'il<br />
génère. L'ignorance est la cause principale des soucis. Tout ce qui doit arriver arrivera.<br />
Ne laissez donc jamais le champ libre aux soucis. Ceci fut l'enseignement fondamental de<br />
Jésus.<br />
Matthieu, un des douze disciples de Jésus, était collecteur d'impôts de profession. Il<br />
rencontrait régulièrement les pêcheurs pour prélever des taxes. Chaque jour, Jésus<br />
transmettait les enseignements sacrés aux pêcheurs. Matthieu prit note des enseignements<br />
qui se trouvent rassemblés dans la <strong>Sai</strong>nte Bible. La Bible renferme d'autres<br />
enseignements qui furent écrits plus tard sur base des sentiments de leurs auteurs. Nulle<br />
part Jésus n'a fait état qu'Il était Dieu ou le Maître. Il s'adressait toujours à Dieu comme à<br />
Son Père. Il a montré la voie par laquelle on peut expérimenter l'unité et n'a jamais fait<br />
place à la multiplicité. Il a toujours dit que nous sommes tous Divins.<br />
Il y a des centaines d'années, dans le Nord de l'Inde, vivait un homme qui répétait<br />
constamment « Je suis Dieu ». Les gens s'étonnaient de cette déclaration et le<br />
considéraient comme quelqu'un de déséquilibré. Certains érudits développèrent de la<br />
haine à son égard. Ils se rendaient compte que même après avoir étudié divers textes et<br />
acquis la connaissance, ils n'auraient jamais osé proclamer une telle chose. Ils<br />
s'adressèrent au roi et déposèrent plainte contre lui. Qui est un véritable érudit? « Pandita<br />
samadharshanaha », « Seul celui dont le mental est équanime est un véritable érudit ».<br />
Mais ces érudits manquaient d'équanimité et menacèrent le roi de quitter le pays si cet<br />
individu n'était pas puni. Le roi leur demanda ce qu'il y avait lieu de faire. Suivant la<br />
recommandation des pandits, le roi donna l'ordre de lui couper les membres. Mais tandis<br />
qu'on l'amputait, cet homme ne ressentit aucune douleur et disait, « Je suis Dieu, je suis<br />
Dieu ». Même le sang qui coulait de ses membres torturés proclamait encore « Je suis<br />
Dieu, je suis Dieu ». Le roi éprouva alors du repentir pour avoir prêté attention aux dires<br />
de ces érudits mal avisés.<br />
Dès le début Jésus n'a jamais dit qu'Il était Dieu. Il disait seulement que Dieu était Son<br />
Père. Il enseignait qu'il n'y a qu'un seul Dieu et que tous sont Ses enfants. Certains le<br />
critiquèrent et portèrent plainte contre Lui devant le Grand-Prêtre. Celui-ci savait que<br />
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Jésus disait la vérité mais ne Le soutint pas craignant pour sa position. Il fut décidé que<br />
Jésus devait être crucifié. Le Gouverneur en donna l'ordre mais s'en repentit plus tard.<br />
Quand Jésus fut descendu de la croix, il propagea Sa gloire.<br />
Les Romains s'adressaient à Jésus en tant que « persona » signifiant « Celui dont le<br />
caractère est sacré ». C'est de là que vient le mot anglais « person ». Il signifie que la<br />
Divinité est présente en chacun. C'est pourquoi Je M'adresse à vous en tant<br />
qu'Incarnations de la Divinité. Moi et vous sommes Un. L'Esprit Divin est en tous. Le Soi<br />
véritable est appelé « persona». Sans la Divinité le Principe de vie n'existe pas. «<br />
Sarvatah panipadam tat sarvathokshi siromukham sarvata sruthimalloke sarvamavruthya<br />
thishtati », « Avec Ses mains, Ses pieds, Ses yeux, Ses têtes, Ses bouches et Ses oreilles<br />
présents partout, Il pénètre tout l'univers ». La Divinité pénètre toutes les formes. La<br />
Bible et le Coran contiennent de nombreux enseignements sacrés. Mais les gens insensés<br />
ne les comprennent pas et s'engagent sur de mauvaises voies.<br />
« Il est connu comme Allah par les Musulmans,<br />
Comme Jehovah par les aspirants chrétiens,<br />
Comme le Seigneur aux yeux de Lotus par les adorateurs de Vishnu<br />
Comme Sâba par ceux qui révère Shiva,<br />
De quelque manière qu'Il soit adoré, Il répond avec joie,<br />
Accorde la grâce de la renommée et de la fortune,<br />
Et déverse le bonheur et la joie.<br />
Il est le Un, le Soi suprême. Connaissez-Le comme Paramâtmân. »<br />
Vous attribuez divers noms et formes à Dieu pour votre satisfaction personnelle, mais<br />
Dieu est essentiellement Un. Qu'il s'agisse de Rama, Krishna, Allah ou Jésus tous leurs<br />
enseignements visent à la Libération de l'homme. Aucune religion ne prêche la violence<br />
ou de nuire à autrui. Certains esprits pervers interprètent mal les enseignements sacrés et<br />
s'impliquent dans des actions malfaisantes. Les âmes nobles ont enseigné des choses<br />
sacrées. Dieu n'a jamais dit à qui que ce soit de tuer les autres. Le même Âtman est<br />
présent en tous, personne n'a donc le droit de tuer l'autre. Au nom de Dieu les gens<br />
commettent des crimes odieux. Ceci n'est bon pour personne.<br />
Aimez tout, servez tout. Vous ne pouvez pas toujours obliger mais vous pouvez toujours<br />
parler avec obligeance. Rien n'est plus grand que l'Amour, et cet Amour est Dieu.<br />
L'Amour est Dieu,<br />
Dieu est Amour,<br />
Vivez dans l'Amour.<br />
Éradiquez les mauvaises qualités. Les gens à l'esprit étroit tentent d'attribuer leur<br />
mesquinerie à Dieu. C'est un signe d'ignorance. N'accordez aucune attention à ces genslà.<br />
Ayez foi en votre propre Soi, sans quoi vous ne pourrez avoir de l'amour pour Dieu.<br />
L'amour se réduit de jour en jour dans le cœur de l'homme ; les défauts du système<br />
moderne d'éducation en sont la cause. La haine croît et sévit partout. L'homme oublie<br />
Yathârtha, la Vérité, et de ce fait s'expose à Anartha, au danger. Il a oublié Mânavatva, la<br />
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qualité humaine en développant Pashutva, la tendance animale. La véritable spiritualité<br />
consiste à éradiquer Pashutva et à transformer Mânavatva en Daïvatva, la Divinité. On ne<br />
peut atteindre la Divinité sans abandonner l'animalité. Aujourd'hui, l'homme se comporte<br />
comme un animal en raison de son amour égoïste. En se conduisant ainsi, il ne connaîtra<br />
jamais le bonheur, il sombrera toujours dans la misère. Plus vous aimerez les autres, plus<br />
grande sera votre joie. Plus vous développerez la haine, plus misérable sera votre vie.<br />
Incarnations de l'Amour!<br />
Comprenez que Dieu est l'Incarnation de l'Amour et qu'il en est de même pour l'homme.<br />
« Daivam manusha rupena », « Dieu prend la forme de l'homme ». Ainsi, vous êtes Dieu.<br />
La Divinité est présente même dans les animaux. On peut entendre les vaches et les<br />
buffles meugler Ambâ, Mère Divine. A lui seul, ce fait prouve l'existence de la Divinité<br />
en eux.<br />
Quand Jésus était petit garçon, Ses parents L'emmenèrent à Jérusalem. A un moment<br />
donné, mère Marie ne voyant plus son fils Jésus à ses côtés, crut qu'Il s'était égaré dans la<br />
foule et se mit à Le chercher. Elle Le découvrit enfin dans une synagogue, écoutant avec<br />
grande attention le sermon du prêtre. Elle le serra dans ses bras et pleura de joie. Jésus dit<br />
alors, « Mère, pourquoi t'inquiéter alors que Je suis en compagnie de Dieu, Mon Père? »<br />
En ce temps-là, les gens sacrifiaient des pigeons dans le temple de Jérusalem pensant<br />
ainsi plaire à Dieu. Jésus voulut mettre fin à ces pratiques cruelles. Comme Bouddha, Il<br />
prêchait la non-violence. Il se rendit là où les marchands vendaient les pigeons afin de<br />
leur rendre la liberté. Les personnes concernées se retournèrent contre Lui mais,<br />
indifférent à leur hostilité, Jésus libérera tous les pigeons. Il n'attachait aucune<br />
importance à la louange et à la critique, car toutes deux se rapportent au corps, non au<br />
Soi.<br />
Un événement semblable est rapporté dans le Mahâbhârata. Lorsque Krishna reçut des<br />
Pandavas l'Agratambulam, l'offrande au chef, le méchant Sishupala déversa sur Lui un<br />
torrent d'injures. Il dit :<br />
« Penses-Tu avoir mérité cet honneur alors que Tu as volé les saris des Gopikas qui<br />
prenaient un bain? Ne cherche pas à Te glorifier Toi-même! Tais-Toi! »<br />
(Poème Telugu)<br />
Témoin de la manière dont Sishupala offensait Krishna, Dharmaraja pleura. <strong>Sai</strong>sissant le<br />
plateau dans lequel les offrandes Lui étaient faites, Krishna le lança vers Sishupala. Le<br />
plateau se changea en disque et le décapita. A ce moment, le sang de Sishupala<br />
éclaboussa les pieds de Krishna. Voyant cela, Dharmaraja devint perplexe et dit, «<br />
Krishna, Sishupala T'a offensé au-delà de toute limite, dès lors comment se fait-il que son<br />
sang se répande à Tes pieds? » Souriant Krishna répondit, « Dharmaraja, les louanges et<br />
les critiques se rapportent au corps et non à l'Atman. De plus, Sishupala pensait à Moi<br />
constamment et répétait tout le temps Mon nom. Peut-être l'a-t-il fait par haine, mais Je<br />
n'en suis pas affecté. »<br />
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« En cet âge de Kali, chanter le Nom du Seigneur est la seule voie vers la Libération. »<br />
Verset Sanskrit<br />
N'importe quelle tâche, aussi considérable soit-elle, peut être accomplie en chantant le<br />
Nom du Seigneur. Certaines pratiques spirituelles comme la méditation et la pénitence<br />
requièrent un moment et un lieu spécifiques, mais pour chanter le Nom Divin, il n'est pas<br />
nécessaire de suivre de telles restrictions. Où que vous soyez, quoi que vous fassiez, vous<br />
pouvez chanter le Nom Divin, « Sarvada sarva kaleshu sarvatra Hari chintanam », «<br />
Partout en tout temps, en toute circonstance, contemplez Hari, le Seigneur! »<br />
Parmi les orateurs précédents, une des membres « Messagères de <strong>Sai</strong> », pria Swami de ne<br />
pas les oublier.<br />
« Penser que Dieu puisse oublier quelqu'un relève de votre imagination, de la réflexion,<br />
réaction et résonance de vos sentiments intérieurs. Dieu n'oublie jamais personne. »<br />
Ce sont uniquement les fidèles qui oublient ou se souviennent de Dieu. Dieu aime tout le<br />
monde de la même façon. Aussi, développez l'amour et fuyez les mauvaises tendances.<br />
Le système d'éducation moderne fait surgir les mauvaises qualités chez les étudiants. Or,<br />
celui qui possède ces mauvaises qualités ne peut se qualifier d'étudiant. Ainsi que l'a fait<br />
remarquer Srinivasan, les étudiants <strong>Sai</strong> ne sont pas comme cela. Certains se prétendent<br />
étudiants <strong>Sai</strong> et se prêtent à de mauvaises activités, mais nos étudiants sont hautement<br />
sacrés et vertueux. Personne ne peut pointer vers eux un doigt accusateur. Aujourd'hui,<br />
beaucoup de gens font un mauvais usage du Nom de <strong>Sai</strong> pour leur profit égoïste.<br />
Cependant, de telles personnes Me rendent heureux parce que, d'une certaine manière,<br />
elles chantent le Nom Divin. Seule la répétition du Nom de Dieu vous libérera. Faites en<br />
sorte que les mauvaises qualités ne s'installent pas en vous. Menez une vie baignée dans<br />
l'Amour. Considérez l'Amour comme Dieu. Rien n'est plus grand que l'Amour.<br />
Bhagavan mit fin à Son discours avec le bhajan, « Prema mudita manase kaho... »<br />
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