Tales of Heroes - reciprocity 2012

L’échange,
le partage, le respect - ceci est le ‘dessein’. Mais c’est le ‘design’ qui contient
la volonté de faire, de mettre ensemble, de connecter, d’agrandir avec une
loupe ce qui nous entoure. C’est dans le design toujours que l’on trouve la nature qui insuffle la vie, la
raison, l’identité, l’énergie et l’intensité de RECIPROCITY. Et avec délicatesse ou avec force, notre précieux
mégaphone, laisse la parole à ceux qui pensent, ceux qui pensent autrement, et ceux qui ne sont pas
syntonisés sur ‘radio design’...
Cette partie de la Belgique, la province de Liège, située à la frontière de la Flandre, des Pays-Bas et de
l’Allemagne, est une région “poreuse”. Ouverte, humble et fertile comme la terre. C’est cette générosité qui
nous mènera loin et tout près en même temps. Puisque d’espace et de temps, on en parle, et beaucoup, dans
cette biennale qui deviendra triennale et qui a l’ambition de combler les lacunes, les espaces vides, pour relier
les idées, les intentions, les gens, les régions proches (Euregio Meuse-Rhin) et lointaines ... Mais au-delà des
points de repères, le temps est également mémoire, et notre responsabilité principale réside dans la capacité
de stimuler l’action, de susciter des souvenirs et de provoquer des changements.
Ce sont des années de grands changements, où les effets de la révolution copernicienne semblent prévaloir
sur toute théorie positiviste et évolutionniste. Qu’est-ce que le progrès? La raison souvent détruit, pendant
que l’un des réflexes les plus ataviques de l’être humain, la solidarité innée à la communauté, rebondit
graduellement pour réparer la gravité des erreurs d’une minorité. De nouvelles formes d’association s’installent
dans les failles du système, d’où rayonne une énergie créative qui permet à des initiatives - spontanées
d’abord, puis de mieux en mieux planifiées - de déraciner les restes d’un ancien régime féodal. Dotées d’une
maîtrise entrepreneuriale et d’une connaissance profonde de la technologie et de la communication, ces
Giovanna Massoni
The exchange,
the sharing, the respect, form the rough sketch of a response. But
it is in the ‘design’, the will to do, to put together, to connect and
amplify what surrounds us, where you find the life-giving nature, sense, identity, energy and intensity of
RECIPROCITY. In details and broad strokes, our precious megaphone gives voice to those who think,
those who think otherwise, operating on an open frequency that reaches beyond the ears of regular listeners
of ‘radio design’…
The Province of Liège is the largest metropolitan area in Wallonia, and this part of Belgium borders Flanders
and the surrounding countries of the Netherlands and Germany. It is a ‘porous’ region: open, humble and
fertile like the soil. It is this generosity that will simultaneously take RECIPROCITY near and far. Think
time and space. We talk about it a lot in this biennial that will become triennial, and whose ambition is to
fill the gaps and voids; to connect ideas, intentions and regions close (Euregio Meuse-Rhine) and distant…
But beyond fixed points, time is also memory, and our primary responsibility is the ability to inspire action,
stimulate memories and provoke transformation.
These feel like years of great change, where the effects of the Copernican revolution seem to prevail on
any positivist and evolutionist theory. Yet what is progress? From the catastrophic to the incremental, the
reason often destroys, while one of the most atavistic reflexes of the human being, the innate solidarity of
community, seems to gain momentum when the gravity of the errors caused by a relative few demand to be
repaired. New forms of association settle in the fissures of the system(s), emanating a creative energy that
allows initiatives – spontaneous at first, then more and more well planned - to uproot the remnants of a
former feudal system. Today characterized by organizational know-how and a deep knowledge of technology
and communication, these small open communities base their strength on networking power and skills
petites communautés ouvertes fondent leur force sur la puissance du réseau et sur l’échange de compétences.
Décentralisation, horizontalité et distribution sur le territoire sont les maîtres mots de nouveaux scénarii de
conception et de production.
Diriger un événement culturel consiste à créer un itinéraire, les étapes d’un voyage, tracer les chemins à
emprunter sans que les voyageurs ne se perdent dans un labyrinthe complaisant. Une fois de plus, le concept
de temps et d’espace revient: l’impact que le voyage a sur les gens que nous croisons sur notre chemin et sur
les lieux que nous traversons, et, d’autre part, l’influence de facteurs externes, font partie de ce voyage. Il ne
s’agit pas seulement d’une promenade à travers les rues de Liège, mais d’une excursion au cœur du “projet”,
afin d’identifier quels agents, matériels et immatériels, quelles personnes et quels environnements contribuent
à rendre cette expérience agréable, meilleure, mais surtout renouvelable et partageable.
RECIPROCITY, comme le pique-nique des grands Eames*, représente un microsystème étroitement lié à
des systèmes de plus en plus vastes. Notre point de vue est volontairement multiple et la conscience du rôle
que le concept d’échelle joue dans ce projet, que l’on parle de la taille d’un rêve ou d’un bâtiment, fait ainsi
que l’architecture de cette machinerie complexe puisse être visible de près ou de loin. Adhérant à un projet de
localisme cosmopolite, à une conscience territoriale ouverte, ces notions d’identité se combinent avec celles de
‘autre’ et ‘en dehors’, créant ainsi un espace pour cette sixième édition de la Biennale : un système polycentrique,
une constellation de possibilités pour repenser le sens et le rôle du design.
Plutôt qu’un événement qui célèbre, RECIPROCITY questionne, ouvrant le débat et repensant les outils et les
espaces pour une façon différente de produire - idées, objets, services et systèmes.
Paul-Emile Mottard, Clio Brzakala, Damien Bihr, Ezio Manzini, Eduardo Staszowski, Max Borka, Gabriele
artistic director
exchange. Decentralization, horizontality and distribution in the territory, are all hallmarks of these new
scenarios of design and production.
To direct a cultural event is to create a route by which one can trace the steps of a journey; signposting the paths
that it traverses without losing its travellers in a self-indulgent labyrinth. Once again, the concept of time and
space returns: the immediate impact is physical, on the people and the places encountered along the way, but
the influence of external perspectives is also part of the journey. It is not just an unaccompanied walk through
the streets of Liège, but an excursion into the dynamics of the project, in order to identify what tangible and
intangible agents, people and environments contribute to make the experience enjoyable, memorable, but
mostly importantly repeatable and shareable.
RECIPROCITY, in the zoom lens spirit of the great Charles and Ray Eames’ picnic*, represents a micro system
intimately related to ever enlarging systems. Our view is voluntarily multiple, as is our awareness of the role
that the concept of ‘scale’ plays in the project, which makes it possible to view the architecture of this complex
machinery – from the size of a dream to that of a building – up close or at a distance. Adhering to principles
of cosmopolitan localism and open territorial consciousness, these notions of identity combine with those of
‘other’ and ‘outside’ to create the place for this sixth edition of the Biennial to inhabit: a polycentric system,
populated by a constellation of possibilities for rethinking the meaning and the role of design.
Rather than an event of futile celebration, RECIPROCITY questions and reappraises the tools and spaces
to produce different ideas, objects, services and systems. Paul-Emile Mottard, Clio Brzakala, Damien Bihr,
Ezio Manzini, Eduardo Staszowski, Max Borka, Gabriele Pezzini, Alexander von Vegesack, the residents of
Saint-Gilles in Liège, teachers and university students from the Euregio Meuse-Rhine, the heritage left by the
REcentre project, Virginia Tassinari, Thomas Lommée, Nik Baerten, François Jégou, Emma Firmin, Michaël
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