Tales of Heroes - reciprocity 2012

utile à la conception de services et plus important encore à leur production et diffusion au
quotidien. Concernant l’économie, les stratégies de coproduction utilisent différents systèmes
de récompenses (des crédits-temps qui peuvent être échangés contre le temps de quelqu’un
d’autre ou contre d’autres services), mais en général, il n’y a pas de paiements. La coproduction,
c’est certainement donner du temps mais c’est différent du bénévolat. C’est un soutien mutuel
et une participation égale, il n’y a pas quelqu’un qui aide et un autre qui reçoit cette aide.
La notion de coproduction de services est aussi utile pour mener une discussion plus générale
sur les rôles de l’état, des individus et des communautés, dans la résolution de problèmes sociaux
complexes. Soyons clairs, cette approche ne signifie pas réduire l’importance des agences
publiques en terme de rôle de l’Etat dans les services publics, ni ne doit être considérée comme
un moyen de réduire les dépenses publiques. Au contraire, dans ces nouveaux scenarii, les
organismes publics cessent d’être (principalement) les fournisseurs de services, pour devenir
(principalement) des partenaires actifs des citoyens avec la capacité de soutenir, et si nécessaire,
de stimuler et d’orienter la participation citoyenne, y contribuant en termes de savoir-faire et
d’expérience. Et dans ces nouvelles configurations, la coproduction peut réaliser de meilleurs
résultats non seulement parce qu’elle est rentable, mais parce que cela fonctionne mieux.
Lieux d’innovation publique. A partir des expériences réalisées jusqu’à présent, on
peut dire que pour devenir des déclencheurs et des promoteurs de solutions co-créées et
coproduites, les autorités publiques devraient créer (directement ou indirectement) des “espaces
d’expérimentation” où de nouveaux assemblages socio-matériels et de nouvelles solutions
puissent être imaginés et testés : espaces d’innovation publique où différents acteurs, y compris
les fonctionnaires, pourraient se rencontrer, interagir, discuter des différentes possibilités et
développer des prototypes pour les concrétiser. Des espaces où ces nouvelles idées peuvent
aller plus vite dans leur trajectoire, du premier stade héroïque (où les inventions sociales sont
encore des prototypes), aux stades les plus aboutis, qui voient se créer les entreprises plus
matures et, si nécessaire, où des produits et services potentiels sont conçus et mis en valeur.
Globalement, les mouvements sociaux émergents indiquent la viabilité d’une nouvelle relation
entre les citoyens et le secteur public. Cette relation génère des réseaux originaux de codesign
et de co-production : de nouveaux assemblages socio-matériels, où les citoyens et les
autorités publiques s’engagent dans un dialogue portant non seulement sur ce qu’il y a à faire
et comment le faire, mais également, partant de ce constat, sur une réelle réalisation pratique.
The notion of service co-production is also useful to navigate a more general discussion on
the roles of the state, individuals and communities in solving complex social problems. Let’s be
clear, this approach does not mean reducing the importance of public agencies in terms of the
state’s role in delivering public services, nor should it be seen simply as a way to reduce public
spending. Instead, in these scenarios, public agencies shift from being (mainly) service providers
towards becoming (mainly) citizens’ active partners with the capability to support, and if
needed, stimulate and steer citizens’ participation, contributing in terms of know-how and experience,
and also by getting directly involved. And in these new configurations, co-production
can achieve greater outcomes not just because it is cost-effective, but because it works better.
Public innovation places. On the basis of the experiments done so far, it can be said that
to become triggers and promoters of co-created and co-produced solutions, public agencies
should (directly or indirectly) create some kind of ‘experimentation spaces’ where new
socio-material assemblies and new solutions can be imagined and tested: public innovation
places where different actors, civil servants included, can meet, interact, discuss different
possibilities and develop prototypes to substantiate them. And where these new ideas
can move faster in their trajectory from the first heroic stage (where social inventions are
still prototypes), to subsequent ones, when more mature enterprises are created and, if necessary,
where dedicated enabling products and services are conceived and enhanced.
Overall, emerging social movements indicate the viability of a new relationship between citizens
and the public realm. This relationship generates original co-design and co-production networks:
new socio-material assemblies, where both citizens and public agencies are engaged in
a conversation on not only what to do and how to do it, but on this basis, practically doing it.
21