n° 131 - Université Paul Valéry
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Laas Geel<br />
5000 ans<br />
d’histoire<br />
nous<br />
contemplent<br />
Le magazine d’information de l’université <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> – Montpellier 3<br />
Septembre 2012 # <strong>131</strong><br />
“Journées européennes du patrimoine” :<br />
les trésors<br />
cachés de l’UPV<br />
Sommaire<br />
Formation<br />
3 IDEFI : “Réussir en 3D : pour une première année<br />
déterminante, diversifiée et différente”<br />
6 IDEFI : “une dynamique de changement”. Cécile Poussard,<br />
chargée de mission IDEFI UM3D, répond à nos questions<br />
Recherche<br />
7 Laas Geel : 5000 ans d’histoire nous contemplent…<br />
Initiatives<br />
9 Les trésors cachés de l’UPV. “Journées européennes<br />
du patrimoine” les 15 et 16 septembre.<br />
11 “Le patrimoine culturel et architectural de l’université<br />
Montpellier 3 ”. Trois questions à Rosa Plana et<br />
Jean-François Pinchon<br />
Rencontre<br />
14 L’UPV accueille la deuxième édition du colloque 4M<br />
“E-politique : après les Révolutions, les élections”<br />
Réussites<br />
14 Rencontre avec Michel Arcens : ex-directeur commercial du<br />
groupe Midi Libre, ancien étudiant de l’UPV<br />
Publications<br />
15 La sélection du Dit…<br />
Directrice de la publication : Anne Fraïsse, présidente de l’université <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong>.<br />
Chargé d’édition et de rédaction : Mustapha M. Bensaada. Service communication, tél. : 04 67 14 55 10 / mél. : ledit@univ-montp3.fr<br />
Photographies : Halinka Zygart, Nicolas Burnens, Jeŕôme Rizzo. Impression : Impact Imprimerie. Tirage à 2500 ex. ISNN : 1620-364X<br />
<strong>Université</strong> <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> – Montpellier 3. Route de Mende, 34199 – Montpellier Cedex 5. Internet : www.univ-montp3.fr<br />
LE DIT DE L’UPV – SEPTEMBRE 2012 2
Formation<br />
À propos…<br />
IDEFI : “Réussir en 3D : pour<br />
une première année déterminante,<br />
diversifiée et différente”<br />
Parmi les 93 projets déposés<br />
et les 58 présélectionnés, 37<br />
projets ont été labellisés “Initiatives<br />
d’excellence en formations<br />
innovantes” (IDEFI).<br />
L’université <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> fait<br />
partie des candidats retenus<br />
avec “Réussir en 3D... pour<br />
une première année déterminante,<br />
diversifiée et différente”.<br />
Les attentes et les capacités<br />
des étudiants qui entrent à<br />
l’université sont très<br />
diverses, les études de<br />
l’Observatoire de la vie<br />
étudiante le montrent bien.<br />
L’analyse des résultats des étudiants<br />
de licence, notamment, indique que<br />
c’est la première année qui constitue<br />
l’obstacle majeur, pour certains étudiants.<br />
En effet, une fois franchie la<br />
première marche que constitue la<br />
première année, les étudiants réussissent<br />
très largement. Même si le taux<br />
de réussite en première année à l’UPV<br />
est supérieur à la moyenne nationale<br />
(43,6% en 2010-2011), la direction<br />
comme les personnels de notre université<br />
ont conscience du gâchis que<br />
représente l’echec d’un étudiant sur<br />
deux et les mesures entreprises dans<br />
le plan “Réussite en licence” (PREL)<br />
ne constituent qu’un début.<br />
Sur la base de ce constat, lorsque<br />
l’appel à projets IDEFI a été lancé en<br />
novembre 2011, les composantes et<br />
les services liés à la formation et à<br />
l’orientation ont été réunis afin de<br />
réflechir ensemble et accueillir les<br />
différentes propositions d’actions.<br />
Ces contributions ont ensuite été<br />
assemblées pour constituer le projet<br />
UM3D.<br />
Le projet a pour ambition primordiale<br />
d’accroître la réussite des étudiants,<br />
sans rien céder sur les exigences<br />
académiques et universitaires. Il<br />
concerne les étudiants de L1 de notre<br />
université, de celle de Nîmes et de<br />
l’UFR Sciences de l’université Montpellier<br />
2, car les constats et les objectifs<br />
des trois établissements sont similaires.<br />
Le projet UM3D s’appuie sur les<br />
nouvelles licences mises en œuvre<br />
depuis la rentrée 2012, il s’articule<br />
selon trois axes, les trois “d” :<br />
– la détermination d’un projet universitaire<br />
et professionnel ;<br />
– la diversification pour répondre à la<br />
variété des publics accueillis ;<br />
– la différence avec des approches<br />
pédagogiques et des rythmes d’apprentissage<br />
renouvelés.<br />
Le plan se décline en une vingtaine<br />
d’actions, dont certaines étaient déjà<br />
mises en œuvre ou à l’étude, les<br />
autres à mettre en place. •••<br />
3<br />
SEPTEMBRE 2012 – LE DIT DE L’UPV
Formation<br />
••• En effet, le plan UM3D n’est pas<br />
une juxtaposition de mesures mais un<br />
plan d’ensemble qui concerne tous les<br />
étudiants de L1. C’est un plan d’actions<br />
dynamique qui repose sur l’expérimentation,<br />
l’évaluation et enfin la<br />
diffusion.<br />
Chaque composante est porteuse<br />
d’une ou de plusieurs actions qu’elle<br />
met en place à titre expérimental. Elle<br />
prend ensuite le temps d’analyser les<br />
résultats dans une démarche d’amélioration<br />
de la qualité, et les partage<br />
ensuite avec les autres filières et composantes<br />
au sein du groupe projet<br />
UM3D. La démarche générale est soutenue<br />
par un groupe interdisciplinaire<br />
qui rassemble des chercheurs de cinq<br />
équipes de recherche chargées d’apporter<br />
un éclairage scientifique sur les<br />
actions menées ou à mener. L’UM3D<br />
est ainsi au cœur des missions d’enseignement<br />
et de recherche de l’université.<br />
❝La réussite en L1<br />
s'inscrit dans un continuum<br />
qui commence<br />
dès la seconde et se<br />
poursuit jusqu'en L3❞<br />
Détermination<br />
La détermination du projet universitaire<br />
et professionnel passe par le renforcement<br />
du lien lycée-université. Ce<br />
lien est essentiel pour faciliter à la fois<br />
l’orientation et l’adaptation au milieu<br />
universitaire.<br />
Il s’agit, avec l’aide du SCUIO-IP<br />
(Service commun universitaire d’information<br />
et d’orientation-insertion<br />
professionnelle), d’ouvrir l’université :<br />
– par le développement des échanges<br />
entre les lycéens, les professeurs de<br />
lycée et l’université, sous forme de<br />
journées portes ouvertes, de journées<br />
filières, mais aussi de classes ouvertes ;<br />
– par la réalisation de supports de<br />
découverte variés (applications pour<br />
smartphones, séquences filmées…).<br />
Il est également question de bâtir<br />
de véritables passerelles entre lycée<br />
et université à travers d’une part la<br />
création de classes innovantes et<br />
l’établissement de conventions spécifiques<br />
avec les lycées, et d’autre part<br />
entre les jeunes et l’université avec le<br />
développement du DAEU (diplôme<br />
d’accès aux études universitaires) et<br />
d’un pré-DAEU.<br />
Diversification<br />
La réussite en première année<br />
s’adresse à tous les publics : publics<br />
assidus et “très volontaires”, publics<br />
assidus mais en difficulté, publics distants<br />
ou non assidus car salariés ou<br />
chargés de famille, publics dans des<br />
situations particulières. Il s’agit d’apporter<br />
des réponses appropriées à<br />
chacun par des parcours évolutifs et<br />
modulables :<br />
– parcours d’excellence avec l’ouverture<br />
de classes préparatoires ;<br />
– parcours de DUT adaptés aux<br />
bacheliers technologiques et professionnels<br />
;<br />
– parcours à double finalité (double<br />
licence, licence et préparation à un<br />
concours professionnel…) ;<br />
– parcours alternatifs (licence AES en<br />
4 ans) ;<br />
– parcours soutenus par des usages<br />
numériques innovants ;<br />
– et enfin par l’adaptation des formations<br />
aux publics spécifiques (étudiants<br />
internationaux, étudiants en<br />
situation de handicap, étudiant en<br />
enseignement à distance).<br />
Différence<br />
L’étudiant arrivant en première<br />
année doit s’adapter à un nouveau<br />
mode de vie, un mode de vie universitaire.<br />
Le plan UM3D prévoit de faciliter<br />
l’accès à la vie culturelle, aux<br />
activités sportives proposées par le<br />
SUAPS (Service universitaire des<br />
activités physiques et sportives), •••<br />
LE DIT DE L’UPV – SEPTEMBRE 2012 4
Formation<br />
à des ateliers sur le capital émotionnel,<br />
à des dispositifs d’accompagnement<br />
personnalisé, tels que l’action<br />
“OR” (orientation-réussite) initiée en<br />
2011-2012 auprès d’étudiants en psychologie.<br />
Ce dispositif contribue à<br />
développer la confiance en soi, la<br />
découverte de son potentiel et à<br />
mieux gérer son stress, éléments<br />
essentiels pour réussir.<br />
La première année est aussi le<br />
moment pour l’étudiant d’apprendre<br />
ou de perfectionner ses facultés de<br />
travail en autonomie et sa capacité à<br />
utiliser les ressources pédagogiques,<br />
numériques et documentaires. Faire<br />
réussir plus et mieux les L1 nécessite<br />
d’innover :<br />
– en créant des supports pédagogiques<br />
numériques adaptés (remédiation,<br />
méthodologie universitaire, supports<br />
de cours) ;<br />
– en accompagnant les étudiants dans<br />
leur démarche d’apprentissage en<br />
autonomie ;<br />
– en inventant des rythmes d’apprentissage<br />
nouveaux : alternance ,<br />
semestre renouvelé (pour les étudiants<br />
frôlant la moyenne sans toutefois parvenir<br />
à valider le S1) ou semestre relais<br />
(pour les étudiants les plus en difficultés<br />
et cherchant à se réorienter).<br />
La première année est donc une<br />
année charnière et déterminante.<br />
Franchir la première marche c’est<br />
pour chaque étudiant s’engager vers<br />
le succès. Aider les étudiants de l’université<br />
<strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> à franchir cette<br />
étape délicate de leur parcours universitaire<br />
dans les meilleures conditions,<br />
c’est le but de l’ensemble des<br />
actions du plan UM3D. <<br />
> Pour plus d’informations :<br />
Chargée de mission IDEFI UM3D :<br />
Cécile Poussard<br />
> Contacts :<br />
cecile.poussard@univ-montp3.fr<br />
Quelques exemples d’actions et d’outils phares<br />
Des “classes ouvertes” à<br />
destination des lycéens<br />
› La création de “classes ouvertes” à<br />
l’université doit permettre aux<br />
lycéens, au-delà de la découverte du<br />
campus, de s’initier aux disciplines<br />
universitaires. Organisées les samedis<br />
de mi-octobre à mi-décembre par<br />
chaque composante, ces actions s’articuleront<br />
autour d’interventions<br />
informelles, plus propices à des<br />
échanges sous forme, par exemple,<br />
d’un “petit-déjeuner” convivial qui<br />
permettera aux lycéens d’échanger<br />
avec des étudiants de troisième année<br />
et les enseignants de la discipline.<br />
Discussions qui seront suivies d’un<br />
cours magistral qui comprend également<br />
des développements sur les<br />
méthodes de travail (compréhension,<br />
prise de notes, autonomie...), ainsi que<br />
sur le fonctionnement universitaire.<br />
Ce dispositif sera l’occasion d’amorcer<br />
l’intégration des futurs étudiants<br />
grâce à un parrainage entre les étudiants<br />
de première année et ceux des<br />
années supérieures.<br />
Une application “Smartphone”<br />
pour mieux<br />
connaître le campus<br />
› Un “serious game” où l’université<br />
est représentée comme une terra<br />
incognita à expérimenter. L’étudiant<br />
aura, via un lien Internet et son<br />
smartphone, une mission d’exploration<br />
afin de découvrir ce nouvel<br />
espace qu’il va arpenter. Grâce à l’utilisation<br />
des technologies embarquées<br />
(géolocalisation, reconnaissance graphique<br />
et autres fonctions classiques<br />
des outils de communication), il peut<br />
ainsi avoir une relation virtuelle/réelle<br />
au site mixant aspect ludique et fonction<br />
pédagogique et informatique. Ce<br />
projet tuteuré est à l’origine l’œuvre<br />
d’un groupe d’étudiants en licence<br />
professionnelle “Conception et coordination<br />
d’univers vidéoludiques”.<br />
Des séquences filmées<br />
› S’appuyant sur les compétences et<br />
savoir-faire du département Arts du<br />
spectacle et de la Direction des systèmes<br />
d’information (DSI), les étudiants<br />
seront invités à partager avec<br />
les lycéens leur expérience pédagogique,<br />
méthodologique ou de vie<br />
estudiantine à travers la réalisation<br />
de “capsules vidéo” disponibles dans<br />
la future médiathèque de l’université,<br />
en association avec le programme<br />
LoRdi (1 ordinateur offert par lycéen)<br />
et le développement de l’ENT lycéen<br />
organisé par le rectorat de Montpellier<br />
et la Région Languedoc-Roussillon.<br />
Capital émotionnel et<br />
santé<br />
› Il s’agit d’un projet de recherche,<br />
mené par le laboratoire Epsylon (EA<br />
4556 Dynamique des capacités<br />
humaines et des conduites de santé)<br />
de l’UPV et LIRDEF (laboratoire<br />
interdisciplinaire de recherche en<br />
didactique, éducation et formation)<br />
de l’UM2. Il vise à analyser et corriger<br />
l’impact du stress sur la performance<br />
et la santé du public étudiant de première<br />
année.<br />
Des ateliers de courte durée qui<br />
visent par le biais d’actions pédagogiques<br />
relevant des compétences<br />
émotionnelles, de la thérapie cognitive<br />
et comportementale ainsi que<br />
l’engagement personnel, à lutter<br />
contre la pression psychologique et<br />
le découragement et à contribuer à<br />
l’épanouissement et à la performance<br />
de l’étudiant. <<br />
5<br />
SEPTEMBRE 2012 – LE DIT DE L’UPV
Formation<br />
3 questions à…<br />
IDEFI : “une dynamique de<br />
changement”<br />
Cécile Poussard, chargée de mission UM3D, répond à nos questions<br />
– Cécile Poussard, maître de<br />
conférence d’anglais, est chargée<br />
de mission pour le dével<br />
o p p e m e n t d u p ro j e t I D E F I<br />
“<strong>Université</strong> Montpellier 3 :<br />
réussir en 3D… pour une première<br />
année déterminante,<br />
diversifiée et différente”.<br />
› Le Dit de l’UPV : IDEFI UM3D a<br />
été un des 37 projets retenus et labellisés<br />
parmi 93 autres projets déposés au<br />
niveau national, pourriez-vous nous dire<br />
en quelques mots les principaux critères<br />
de qualités ayant attiré et retenu<br />
l’attention du jury ?<br />
– Cécile Poussard : Ce qui a été<br />
mis en avant par le jury, c’est la crédibilité<br />
et la faisabilité du projet : des<br />
besoins reposant sur des données<br />
fiables et des diagnostics clairement<br />
posés, ainsi que l’accessibilité au plus<br />
grand nombre, en particulier aux<br />
étudiants défavorisés, qui est visée<br />
avec UM3D. Le jury a également<br />
apprécié que toutes les équipes de<br />
formation de L1, les équipes de<br />
recherche et les services de soutien<br />
soient associés au projet en soulignant<br />
la dynamique de changement<br />
ainsi créée.<br />
› Concrètement, quelle sera la première<br />
étape ou la toute première action de ce<br />
projet dès cette rentrée universitaire<br />
(2012-2013) ?<br />
– C. P : La toute première action a<br />
déjà été mise en œuvre à titre expérimental<br />
en juin avec le semestre<br />
renouvelé et l’ensemble des actions<br />
a été lancé à travers diverses<br />
réunions organisées en juin également.<br />
Nous allons maintenant réunir<br />
l’équipe du projet dans son ensemble<br />
et le groupe de recherche interdisciplinaire.<br />
› Le projet semble innovant dans sa<br />
démarche, notamment d’ouverture sur<br />
les lycées et d’intégration des futurs<br />
bacheliers, quelles ont été les premières<br />
réactions des chefs d’établissements de<br />
la région ou du monde institutionnel<br />
local ?<br />
– C. P : Nous avions déjà établi des<br />
échanges fructueux avec plusieurs<br />
lycées, avec le lycée Jules-Guesde<br />
pour le démarrage de la classe préparatoire<br />
A/L en 2011, avec le lycée<br />
Georges-Pompidou pour la signature<br />
d’une convention concernant l’italien.<br />
Le lycée Clémenceau s’est montré<br />
très enthousiaste à l’idée de la<br />
classe “Humanités et culture” en<br />
seconde. L’académie est partenaire<br />
du projet et le représentant du recteur<br />
suit avec beaucoup d’attention<br />
les diverses actions concernant le<br />
continuum lycée-université. La<br />
Région est également partenaire et<br />
s’intéresse aux supports de découverte<br />
que nous allons créer et qui<br />
permetteront aux lycéens de mieux<br />
connaître l’université. <<br />
LE DIT DE L’UPV – SEPTEMBRE 2012 6
Recherche<br />
Direct labos…<br />
Laas Geel : 5000 ans d’histoire<br />
nous contemplent…<br />
Campagne archéologique et numérisation 3D du site préhistorique<br />
Numérisation au laser et relevé tridimensionnel des abris. Photo : V. Jallot<br />
Depuis novembre 2002, une équipe d’archéologues français dirigée par Xavier Gutherz,<br />
professeur à l’UPV et spécialiste de la préhistoire de la Corne de l’Afrique au sein de laboratoire<br />
CNRS-UPV (UMR 5140 “Archéologie des sociétés méditerranéennes”), a réalisé près<br />
d’une dizaine de missions en République du Somaliland.<br />
Situé au nord-ouest de la<br />
Somalie entre Djibouti<br />
et le Golfe d’Aden, le<br />
Somaliland est un état<br />
autoproclamé en 1991.<br />
Les frontières de cet<br />
état, non encore reconnu officiellement<br />
par la communauté internationale<br />
et résultant de la scission avec la<br />
Somalie, correspondent à celles de<br />
l’ancien protectorat britannique indépendant<br />
depuis 1961.<br />
Les dernières recherches archéologiques<br />
réalisées au Somaliland avant<br />
2002 ont été le fait d’universitaires<br />
américains qui ont définitivement<br />
quitté la région en 1986.<br />
Les missions ont été soutenues<br />
pendant plusieurs années par une<br />
allocation du ministère français des<br />
Affaires étrangères après avis favorable<br />
de la commission des fouilles à<br />
l’étranger. Depuis 2011, le programme<br />
reçoit un soutien important<br />
du Service de coopération et d’action<br />
culturelle de l’ambassade de<br />
France en République de Djibouti.<br />
Il s’agit de repérer et d’étudier des<br />
sites archéologiques permettant d’enrichir<br />
les informations déjà acquises<br />
dans les pays voisins de la Corne de<br />
l’Afrique (Djibouti, Éthiopie) pour<br />
une période importante de la Préhistoire<br />
de l’Humanité, celle qui a vu<br />
apparaître une économie de production<br />
(élevage, agriculture) et que l’on<br />
situe dans cette partie de l’Afrique<br />
entre le 4 e et le 1 er millénaire avant<br />
notre ère.<br />
•••<br />
7<br />
SEPTEMBRE 2012 – LE DIT DE L’UPV
Recherche<br />
••• Parmi les sites découverts, celui<br />
de Laas Geel, qui possède une vingtaine<br />
d’abris sous roche ornés de<br />
peintures polychromes, est de loin le<br />
plus exceptionnel. C’est sans aucun<br />
doute le plus important de toute la<br />
Corne de l’Afrique par le nombre et<br />
la qualité de ses peintures rupestres<br />
qui représentent principalement des<br />
vaches à dos plat et à longues cornes<br />
recourbées, vues de profil et sur le<br />
cou desquelles repose une grande<br />
pièce probablement en tissu. On<br />
trouve aussi sous le ventre des vaches<br />
ou derrière elles des personnages<br />
habillés, les bras largement ouverts. Il<br />
s’agit de représentations symboliques<br />
de l’univers mental de sociétés d’éleveurs<br />
probablement nomades. La<br />
datation estimée de ces peintures,<br />
d’après le contexte archéologique<br />
local, est située entre 3500 et 2500<br />
ans avant notre ère.<br />
Des moyens à la hauteur…<br />
La mission d’avril 2012 a pu avoir<br />
lieu grâce à un financement accordé<br />
par le Service de coopération et<br />
d’action culturelle de l’ambassade de<br />
France à Djibouti. L’objectif de cette<br />
toute dernière mission était de réaliser<br />
un enregistrement photogrammétrique<br />
et une numérisation au scanner-laser<br />
de 10 abris ornés du site de<br />
Laas Geel. Cette opération, faisant<br />
appel à une haute technologie, a été<br />
confiée à la société française Art graphique<br />
et patrimoine spécialisée dans<br />
ce type d’activité et dans le secteur<br />
des monuments historiques en France<br />
et à l’étranger.<br />
Il s’agit d’une opération qui contribuera<br />
à l’étude scientifique du site,<br />
une monographie complète étant en<br />
préparation, mais qui permettra aussi<br />
de réaliser un corpus sur support<br />
numérique constituant la mémoire<br />
visuelle du site à des fins de sauvegarde<br />
patrimoniale. Ces supports<br />
pourront également être utilisés sous<br />
de multiples formes à des fins de<br />
médiatisation et de valorisation.<br />
« C’est la première fois qu’une telle<br />
opération est réalisée sur un site<br />
d’art rupestre dans la Corne de<br />
l’Afrique », nous fait remarquer Xavier<br />
Xavier Gutherz sur le site de Laas Geel. Photo : P. Aventurier-Gamma<br />
Gutherz. « Il faut noter, ajoute en substance<br />
le chercheur, spécialiste du<br />
néolithique, qu’aussi bien la mission<br />
actuelle comme celles qui l’ont précédée,<br />
montrent qu’il est tout à fait possible<br />
de mettre en place un travail<br />
d’étude archéologique sur le long<br />
terme dans ce pays sans rencontrer<br />
de difficultés ou d’hostilité particulière.<br />
L’État somalilandais qui essaie,<br />
avec très peu de moyens, de<br />
construire un service de gestion du<br />
patrimoine archéologique national,<br />
mérite respect et soutien, cette<br />
volonté étant d’autant plus méritoire<br />
dans le contexte régional actuel. »<br />
Valoriser le site et les travaux<br />
Soulignons au passage la parution en<br />
2011 aux éditions des PULM de l’ouvrage<br />
« Les abris ornés de Laas Geel et<br />
l’art rupestre du Somaliland ». Un beau<br />
livre illustré de 32 pages, bilingue français-anglais,<br />
qui constitue le premier<br />
guide scientifique du site de Laas<br />
Geel. Il sera proposé par le ministère<br />
du Commerce, de l’industrie et du<br />
tourisme du Somaliland aux 500 à<br />
600 visiteurs annuels, de toutes nationalités,<br />
qui se rendent sur les lieux<br />
pour admirer ces peintures rupestres<br />
d’une rare qualité visuelle.<br />
Le chef de la mission archéologique<br />
de l’UPV, rappelle « l’adhésion totale<br />
des autorités somalilandaises au projet<br />
d’étude, de protection et de valorisation<br />
du patrimoine archéologique<br />
du Somaliland mené par l’équipe de<br />
recherche ainsi que d’autres membres<br />
de la communauté universitaire, Luc<br />
Jallot, maître de conférences associé<br />
en archéologie, Muriel Richard, ingénieur<br />
d’étude archéologie UFR 3 ainsi<br />
qu’Amélie Diaz, doctorante allocataire.<br />
<<br />
> Pour plus d’infos :<br />
Xavier Gutherz, professeur<br />
UFR 3, département Histoire de l’art et<br />
Archéologie<br />
Labo UMR 5140 : http://www.archeo-lattes.cnrs.fr/<br />
xavier.gutherz@univ-montp3.fr<br />
LE DIT DE L’UPV – SEPTEMBRE 2012 8
Initiatives<br />
Événement<br />
Journées européennes du patrimoine les 15 et 16 septembre<br />
Les trésors cachés de l’UPV<br />
La grille monumentale de V. Vasarely à l’entrée principale de l’université<br />
“Les patrimoines cachés” est<br />
le thème, cette année, des<br />
Journées européennes du<br />
patrimoine. À cette occasion,<br />
et pour la première fois, l’université<br />
<strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> ouvre ses<br />
portes et fait ainsi partager<br />
son patrimoine culturel et<br />
architectural le moins connu<br />
du grand public.<br />
On ne peut évoquer<br />
l’université <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong><br />
sans songer également<br />
à son cadre architectural<br />
et son environnement<br />
verdoyant. Signé par l’architecte<br />
marseillais René Egger et deux autres<br />
architectes montpelliérains, Jean-<br />
Claude Deshons et Philippe Jaulmes,<br />
l’ensemble représente une création<br />
typique de la fin des années 60. Le<br />
campus est ainsi le témoignage vivant<br />
de ces nouvelles visions architecturales<br />
et esthétiques de l’époque, dans<br />
la lignée d’un certain modernisme<br />
caractérisé par la subordination de la<br />
forme au principe fonctionnel. Comme<br />
nous le soulignait l’architecte Philippe<br />
Jaulmes « En dehors du cahier des<br />
charges qui stipulait des nécessités<br />
pratiques incontournables liées au<br />
nombre d’étudiants, d’amphithéâtres<br />
et de classes à construire, deux principes<br />
primordiaux présidaient au<br />
concept général de l’architecture de<br />
l’université <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> : la fonctionnalité<br />
et l’intégration de l’environnement. »<br />
Des collections et des œuvres<br />
Des œuvres artistiques, parfois monu -<br />
mentales,jalonnent les allées du campus<br />
et occupent certains patios : de la<br />
grande grille de Vasarely au mur “cyclopéen”<br />
de Dupin au dallage géométrique<br />
du bâtiment Marc-Bloch<br />
(BRED), signé Dezeuze, en passant par<br />
la mosaïque de verre des ateliers<br />
Barillet, dans le hall du bâtiment administratif.<br />
Par ailleurs, outre les collections<br />
du musée des moulages (voir<br />
article page suivante), l’université <strong>Paul</strong>-<br />
<strong>Valéry</strong> possède des fonds documentaires<br />
uniques (ouvrages anciens, photos,<br />
affiches, objets, dédicaces…). Elle<br />
recèle également une réserve de fonds<br />
précieux, abritant notamment des<br />
fonds autour d’Emmanuel Roblès, de<br />
Charles Renouvier, ainsi qu’un fonds<br />
Jean Cocteau (photo ci-dessous),<br />
actuellement exposé, en partie, au<br />
musée Fabre de Montpellier.<br />
Ces journées du patrimoine seront<br />
également l’occasion d’inaugurer officiellement<br />
le classement de l’université<br />
<strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> “Patrimoine du XX e siècle”<br />
en posant la plaque de labellisation à<br />
l’entrée de l’université. <<br />
9<br />
SEPTEMBRE 2012 – LE DIT DE L’UPV
Initiatives<br />
Le musée de moulages de l’université <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong><br />
À l’occasion des “Journées<br />
européennes du patrimoine”,<br />
l e m u s é e d e s m o u l a g e s<br />
accueillera une exposition<br />
destinée à montrer un échantillon<br />
des différentes collections<br />
du musée, certaines pratiquement<br />
jamais exposées.<br />
L’e x p o s i t i o n re s t e r a<br />
ouverte jusqu’à Noël.<br />
Elle permettra de montrer,<br />
dans un musée en<br />
cours de rénovation, un<br />
aperçu des statues conservées à l’intérieur<br />
de coffrages en bois et d’exposer<br />
des objets originaux antiques et des<br />
photographies des fonds du musée. Il<br />
s’agira d’expliquer la spécificité d’un<br />
musée universitaire et son rapport avec<br />
l’enseignement de l’archéologie et de<br />
l’Histoire de l’art antique et médiéval, à<br />
travers un parcours qui commence à la<br />
fin du XIX e siècle et qui aboutit au<br />
début du XXI e siècle.<br />
Notons que les musées universitaires<br />
ont une vocation de lieu de mémoire et<br />
de conservation, mais ils constituent<br />
également une plateforme pour la formation<br />
et la diffusion des savoirs. C’est<br />
pourquoi la rénovation du musée et la<br />
Le 1% artistique…<br />
› Outre l’ensemble des bâtiments de<br />
la première tranche, il paraît essentiel<br />
d'attirer l’attention sur les œuvres<br />
dites du 1%, réalisées par des artistes à<br />
la fortune critique contrastée, sur l’ensemble<br />
du campus. Bien sûr on pense<br />
immédiatement à la grille monumentale<br />
de Victor Vasarely (1906-1997)<br />
ou au “Mur cyclopéen”, long de 120<br />
mètres par Albert Dupin (1910-2005).<br />
Ce sont deux grandes réussites architectoniques.<br />
Mais on oublie souvent<br />
de mentionner trois autres œuvres<br />
réalisées en 1966, aux dimensions<br />
plus modestes et qui sont insérées<br />
dans les bâtiments : le panneau décoratif<br />
pour le hall de la bibliothèque universitaire<br />
par Fernand Michel (1913-<br />
valorisation des collections constituent<br />
un enjeu majeur pour l’université.<br />
Rappelons que le musée des moulages,<br />
créé en 1890 à l’occasion du VI e<br />
centenaire de l’université de Montpellier,<br />
était qualifié à l’époque de “fleuron”<br />
de la Faculté de Lettres. Il avait comme<br />
objectif de rassembler les reproductions<br />
des monuments les plus importants<br />
de la sculpture et de l’architecture<br />
antique, dont les originaux étaient dispersés<br />
dans différents musées européens<br />
et sites archéologiques méditerranéens.<br />
Le musée, sans cesse enrichi, comptait<br />
déjà plus de 500 moulages. Le parcours<br />
de la Grèce archaïque, classique<br />
et hellénistique permettait un panorama<br />
cohérent de l’évolution de l’art<br />
du VII e au II e siècle avant notre ère.<br />
L’achat en mars 1904 de quelque 200<br />
moulages rassemblés à Valence par le<br />
chanoine Didelot a permis d’élargir la<br />
collection du musée et d’introduire<br />
l’art médiéval. Cette collection privilégie<br />
la sculpture monumentale du Midi<br />
et de la Catalogne.<br />
La collection universitaire de moulages<br />
était associée à un fonds photographique<br />
(en papier de divers formats<br />
et plaques de verre de la fin du XIX e et<br />
du début du XX e siècle) et à une collection<br />
d’objets antiques grecs, romains et<br />
égyptiens (statuettes en terre cuite,<br />
vases en céramique, lampes, pseudomomies…).<br />
Le classement au titre des “Monuments<br />
historiques” de la collection de<br />
moulages en janvier 2009 a renforcé sa<br />
valeur historique. C’est la première fois<br />
en France qu’une collection de ce type<br />
est classée, ce qui montre la reconnaissance<br />
de l’importance patrimoniale de<br />
cet ensemble.<br />
Si d’autres musées universitaires de<br />
même type ont vu le jour à la fin du<br />
XIX e siècle, le musée de Montpellier est<br />
aujourd’hui le seul en France qui continue<br />
à exister et à fonctionner dans un<br />
cadre universitaire.<br />
Le projet de rénovation du musée<br />
des Moulages, en cours depuis 2009, a<br />
comporté la réhabilitation du bâtiment,<br />
la restauration des moulages, l’inventaire<br />
et la conservation des collections<br />
du musée et la réalisation d’une nouvelle<br />
muséographie. La dernière phase<br />
du projet de rénovation sera bientôt<br />
entamée, avec la conception d’une nouvelle<br />
scénographie. Ce projet a bénéficié<br />
du support et de la participation<br />
d’institutions muséales et patrimoniales<br />
de première importance à l’échelle<br />
nationale et internationale. <<br />
1999), “l’artiste zingueur”, ou les deux<br />
panneaux translucides de résine et<br />
verre trempé coloré de Robert Pillods<br />
(1908-1990). Plus récemment, à l’occasion<br />
de la construction des nouveaux<br />
bâtiments du campus, une<br />
œuvre contemporaine, les “Reposerêves”<br />
(1994) a été installée entre les<br />
nouveaux amphithéâtres par Rémi<br />
Uchéda, la sculpture monumentale de<br />
l’anglais Stephen Marsden, “Jacob et<br />
l’ange” qui dialogue avec le “Mur cyclopéen”<br />
ou encore “La phrase sans fin”<br />
(1996) de Bertrand Vivin pour l’extension<br />
de la bibliothèque. Daniel<br />
Dezeuze, dont le nom reste attaché à<br />
l’épopée du groupe Supports/surfaces<br />
a conçu le dallage de l’ancien BRED<br />
(photo ci-contre), en 1994, se confrontant<br />
à l’espace architectural en concevant<br />
la savante géométrie du dallage,<br />
dans une œuvre étonnante et fort éloignée<br />
de son fragile travail habituel.<br />
Toutes ces œuvres constituent un<br />
apport artistique de haute volée qu’il<br />
convient de toute évidence de valoriser<br />
dans une université résolument<br />
dédiée à la culture. <<br />
LE DIT DE L’UPV – SEPTEMBRE 2012 10
Initiatives<br />
3 questions à…<br />
Le patrimoine culturel et<br />
architectural de l’université<br />
<strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong><br />
Rosa Plana et Jean-François Pinchon répondent à nos<br />
questions<br />
– R o s a P l a n a ,<br />
professeur d’Histoire<br />
de l’art et<br />
d ' A r c h é o l o g i e<br />
grecque, conservatrice<br />
du musée<br />
des moulages<br />
– Jean-François Pinchon,<br />
professeur en<br />
Histoire de l’art, responsable<br />
du master<br />
Histoire-Histoire de<br />
l’art<br />
› Le Dit de l’UPV : Si le thème de<br />
cette 29 e édition des “Journées européennes<br />
du patrimoine” est “Les patrimoines<br />
cachés”, notre première question<br />
est de vous demander que recèlent les<br />
coulisses de notre université et de notre<br />
musée ?<br />
››› Jean-François Pinchon :<br />
Pour nous, l’intitulé de cette année “les<br />
patrimoines cachés” est une aubaine<br />
puisque nous disposons réellement<br />
d’un véritable “patrimoine caché”.<br />
Aux yeux des Montpelliérains, l’université<br />
<strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> fait partie du paysage<br />
institutionnel, culturel et scientifique,<br />
même si parfois ils ne se rendent pas<br />
totalement compte de l’intérêt et de<br />
la qualité du bâti que recèle notre université.<br />
Donc, c’est une excellente<br />
occasion de révéler au public montpelliérain<br />
un patrimoine architectural<br />
et culturel (moulages, œuvres d’art),<br />
indéniablement visible, mais qui reste<br />
en grande partie méconnu.<br />
››› Rosa Plana : Il faut savoir que le<br />
musée des moulages possède plusieurs<br />
collections. Outre les moulages,<br />
copies de sculptures antiques et<br />
médiévales, nous avons une collection<br />
d’objets originaux antiques, grecs,<br />
romains et égyptiens. Nous possédons<br />
aussi, ce qui est moins connu, un fonds<br />
photographique important et rare,<br />
constitué de plaques de verre et de<br />
photographies de différents formats<br />
de la fin du XIX e siècle et du début du<br />
XX e siècle, ainsi que tous les ouvrages<br />
anciens de la bibliothèque Charles-<br />
Dugas. Pour nous, ces journées du<br />
patrimoine sont l’occasion de montrer<br />
un musée en rénovation, les coffrages<br />
sont encore sur place, mais sont utilisés<br />
de façon à bien monter une partie<br />
de nos collections. Des pièces originales<br />
et inédites, qui soit n’ont jamais<br />
été exposées, soit qui ne l’ont pas été<br />
depuis des décennies, vont être dévoilées<br />
à cette occasion au public. Des<br />
reproductions grand format de photographies<br />
originales vont accompagner<br />
et habiller le parcours muséographie<br />
que nous avons imaginé pour cette<br />
exposition.<br />
› L’université va ouvrir ses portes au grand<br />
public, comment vont être organisées ces<br />
rencontres entre les visiteurs et les œuvres<br />
architecturales et culturelles de l’UPV ?<br />
››› Jean-François Pinchon :<br />
L’idée est de montrer l’intérêt du bâti<br />
à travers une déambulation à l’intérieur<br />
du campus avec un arrêt devant<br />
les œuvres et les bâtiments les plus<br />
intéressants. L’aspect didactique et<br />
d’explication, du point de vue de l’histoire<br />
de l’art, y est réfléchi, il accompagnera<br />
ces visites depuis le portail<br />
Vasarely jusqu’à l’amphithéâtre F, tout<br />
au bout de l’allée, en passant par le<br />
patio du bâtiment administratif, la<br />
bibliothèque universitaire et notamment<br />
le musée des moulages.<br />
››› Rosa Plana : Depuis quelques<br />
années, avec le projet de revalorisation<br />
du musée des moulages et la labellisation<br />
de notre université au titre<br />
•••<br />
11<br />
SEPTEMBRE 2012 – LE DIT DE L’UPV
Initiatives<br />
du “Patrimoine du XX e siècle” par le<br />
ministère de la Culture, nous avons<br />
développé une politique d’ouverture<br />
vis-à-vis de l’ensemble des institutions<br />
culturelles montpelliéraines. Nous<br />
avons organisé ainsi des colloques et<br />
des expositions temporaires au sein<br />
du musée comme “Le temps des Styrènes”<br />
en octobre dernier, ainsi que<br />
des cycles-conférences et plusieurs<br />
autres projets en partenariat avec le<br />
musée Fabre, le site Lattara-musée<br />
Henri Prades, le FRAC et enfin la<br />
DRAC. Notre implication au sein de<br />
ce réseau de partenaires tend bien évidemment<br />
à impulser une dynamique<br />
de collaboration et surtout empêcher<br />
l’isolement du patrimoine culturel et<br />
archéologique de notre université.<br />
› Au-delà de l’enseignement et de la<br />
recherche, et de par son riche patrimoine,<br />
l’université <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> semble avoir les<br />
moyens d’une véritable dynamique d’offre<br />
culturelle…<br />
››› Jean-François Pinchon : Oui,<br />
j’aimerais, en effet, souligner qu’avec<br />
son musée et ses collections qui sont<br />
classées, l’intérêt architectural de ses<br />
bâtiments et bien évidemment les<br />
équipements complémentaires, je<br />
pense bien sûr au Théâtre La Vignette,<br />
l’université <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> est dotée d’un<br />
ensemble réellement remarquable<br />
dans le paysage français. Objectivement,<br />
nous avons un campus qui offre aux étudiants<br />
des équipements culturels et une<br />
Jacob et l’ange par Stephen Marsden<br />
Photo : © J. Rizzo<br />
Photo : © J. Rizzo<br />
authentique “étape gracieuse” (selon<br />
l’expression de Le Corbusier appliquée<br />
aux campus américains) comparables<br />
aux meilleures des universités<br />
étrangères : un théâtre, un musée avec<br />
des collections rares et didactiques, des<br />
œuvres d’art contemporaines et un<br />
patrimoine architectural, des années<br />
70, fort intéressant qu’il convient de<br />
valoriser.<br />
››› Rosa Plana : Je peux dire qu’il y a<br />
une prise de conscience générale du<br />
potentiel patrimonial de notre université.<br />
La fréquentation étudiante du musée a<br />
considérablement augmenté ces dernières<br />
années, et cela nous motive davantage<br />
afin de multiplier les occasions de<br />
rencontres et l’organisation d’événements<br />
scientifiques et artistiques. <<br />
LE DIT DE L’UPV – SEPTEMBRE 2012 12
Rencontre<br />
Retour sur…<br />
L’UPV accueille la deuxième édition du colloque 4M<br />
E-politique : après les Révolutions, les<br />
élections<br />
Manifestation de jeunes Jordaniens. Photo : © Nicolas Burnens<br />
Après le succès de la première<br />
édition du “colloque international<br />
4M” (Montpellier, Méditerranée,<br />
médias, mutations)<br />
qu’a accueilli l’université <strong>Paul</strong>-<br />
<strong>Valéry</strong> l’année dernière, l’UPV<br />
a réédité son invitation en<br />
ouvrant ses portes à cette<br />
manifestation médiatique et<br />
universitaire qui prend le chemin<br />
d’un rendez-vous méditerranéen<br />
incontournable.<br />
Or g a n i s é e p a r C F I<br />
(Canal France international)<br />
en coopération<br />
avec ESJ PRO (École<br />
supérieure de journalisme),<br />
le journal Internet Rue89 et<br />
Praxiling (UPV), cette deuxième rencontre<br />
qui a eu lieu les 21 et 22 juin<br />
derniers à <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> a rassemblé plus<br />
de 150 intervenants venus de toute la<br />
Méditerranée.<br />
Les principaux acteurs des nouveaux<br />
médias méditerranéens : journalistes<br />
et blogueurs issus des médias numériques,<br />
du Web, de la presse écrite et<br />
audiovisuelle, ainsi que des universitaires<br />
et chercheurs se sont réunis<br />
pour réfléchir sur l’avenir et la crédibilité<br />
de l’information notamment via<br />
Internet à l’heure où s’amorce dans le<br />
monde arabe un autre processus, celui<br />
des élections.<br />
Après l’enthousiasme des révolutions,<br />
en Tunisie, en Égypte, en Jordanie et<br />
encore plus dramatiquement, en ce<br />
moment même, en Syrie, les interrogations<br />
ont porté sur les traitements<br />
médiatiques des bouleversements<br />
politiques. Le Web peut-il offrir une<br />
nouvelle dimension au débat démocratique<br />
? Quels sont les outils les plus<br />
adaptés au traitement de l’information ?<br />
Quelle sont les mutations que connait<br />
l’activité journalistique, en particulier<br />
avec l’émergence de la coproduction<br />
de l’information par le citoyen et le<br />
journaliste. Ou encore « Peut-on faire<br />
fonctionner la démocratie en ligne ? »<br />
Telles étaient les innombrables questions<br />
abordées lors de ces deux journées<br />
riches en débats, plus lucides et<br />
moins euphoriques que lors de la première<br />
édition.<br />
Rappelons que l’idée de “4M” est née<br />
dans la foulée des événements historiques<br />
que venait de vivre une partie<br />
du monde arabe. Des représentants<br />
de médias du pourtour méditerranéen<br />
s’étaient alors retrouvés pendant deux<br />
jours à Montpellier 3 pour débattre<br />
des réseaux sociaux et de la révolution<br />
numérique et politique en cours.<br />
En accueillant pour la deuxième année<br />
consécutive ce colloque, l’université<br />
<strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> a montré qu’elle sait<br />
s’impliquer dans les débats internationaux<br />
du moment et apporter son<br />
expertise universitaire dans des disciplines<br />
et des sujets qu’elle sait traiter.<br />
Elle a notamment démontré sa réactivité<br />
et tout l’enthousiasme d’une<br />
équipe qui s’est démenée pour organiser<br />
avec professionnalisme un tel<br />
événement. <<br />
13<br />
SEPTEMBRE 2012 – LE DIT DE L’UPV
Réussites<br />
Hier, étudiants à l’UPV, aujourd’hui…<br />
Rencontre avec Michel Arcens<br />
Ex-directeur commercial du groupe Midi Libre, ancien étudiant de l’UPV<br />
› Le Dit de l’UPV : Monsieur<br />
Arcens, quel cursus avez-vous suivi à<br />
l’UPV ?<br />
››› Michel Arcens : J’ai commencé<br />
mes études à l’UPV en 1967. C’était<br />
une année très particulière puisque<br />
quelques mois plus tard nous allions<br />
vivre “les événements de mai 1968”.<br />
J’étais en section de philosophie. J’ai<br />
poursuivi mes études en tant qu’élèveprofesseur<br />
jusqu’à la rentrée de<br />
1972-73, après une maîtrise pour préparer<br />
l’agrégation où j’ai échoué.<br />
J’avais fait toutes mes études secondaires<br />
à Millau (Aveyron). Les communications<br />
étant plus aisées avec<br />
Montpellier qu’avec Toulouse, j’avais<br />
naturellement choisi cette ville. Je ne<br />
l’ai jamais regretté.<br />
› Qu’avez-vous fait après votre passage<br />
à l’université <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> ?<br />
››› Michel Arcens : J’ai tout de<br />
suite commencé ma carrière professionnelle<br />
comme journaliste à Midi<br />
Libre. C’était en janvier 1973. Je suis<br />
devenu par la suite attaché de direction,<br />
toujours à Midi Libre. En 1981, j’ai<br />
complètement changé de secteur<br />
d’activité pour devenir directeur des<br />
entreprises qu’avait créées Pierre<br />
Barthès. Pierre Barthès est un joueur<br />
de tennis. Il a été le premier joueur à<br />
devenir professionnel en Europe. Il a<br />
été numéro un français et joueur de<br />
Coupe Davis. Son groupe était le plus<br />
important dans son secteur d’activité<br />
en Europe, tout en étant basé au Cap<br />
d’Agde. Il était présent dans plus de<br />
sept ou huit pays. Ensuite, en 1987, je<br />
suis revenu dans le groupe Midi Libre<br />
en prenant la direction commerciale<br />
du journal L’Indépendant. Celui-ci était<br />
édité à Perpignan et le quotidien de<br />
Montpellier venait juste de le racheter.<br />
En 1995, de retour à Montpellier<br />
je suis devenu directeur commercial<br />
de Midi Libre puis de l’ensemble du<br />
groupe. Je l’ai à nouveau quitté à la fin<br />
de l’année 2000 pour devenir DRH et<br />
directeur de la communication de la<br />
CCI de Béziers. Maintenant, parmi<br />
d’autres activités, j’écris quelques<br />
livres et articles sur le jazz qui est<br />
l’une de mes musiques favorites.<br />
› Les cours que vous avez suivis à l’université<br />
<strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> vous ont-ils aidé dans<br />
la réussite de votre carrière ?<br />
››› Michel Arcens : Mes études ne<br />
m’ont pas servi directement compte<br />
tenu de la carrière que j’ai menée.<br />
Pourtant, je suis certain qu’elles<br />
m’ont beaucoup aidé. Elles m’ont procuré<br />
un apprentissage, du raisonnement<br />
et de la logique. Ces éléments<br />
sont indispensables pour tenter de<br />
comprendre dans quelle situation on<br />
se trouve et pour atteindre les objectifs<br />
de l’entreprise pour laquelle on<br />
travaille. Elles m’ont aussi permis de<br />
comprendre les « ressorts » de nos<br />
comportements. Cela est encore plus<br />
nécessaire pour travailler en équipe<br />
et pour tenter de donner le meilleur<br />
de soi-même.<br />
› Récemment, vous avez publié un<br />
ouvrage intitulé « John Coltrane, la<br />
musique sans raison ». Est-ce que vous<br />
pouvez nous en parler?<br />
››› Michel Arcens : En 2010 j’avais<br />
déjà publié un premier livre « Instants<br />
de jazz ». Je me suis trouvé en quelque<br />
sorte dans l’obligation d’essayer<br />
d’écrire “philosophiquement” à propos<br />
du jazz, qui est ma petite spécialité<br />
après avoir été mon “violon<br />
d’Ingres” pendant un quart de siècle<br />
au travers d’une chronique dans Midi-<br />
Libre. Son contenu est très inspiré par<br />
❝Il n’y a rien de plus<br />
enthousiasmant dans<br />
la vie professionnelle<br />
que les personnes<br />
avec qui on travaille.❞<br />
les travaux d'un ancien professeur de<br />
<strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong>, le philosophe et romancier<br />
Michel Henry. Il a obtenu le prix<br />
Renaudot en 1978 pour son très beau<br />
roman : « L’amour, les yeux fermés ».<br />
Ayant été son élève pendant quatre<br />
ans et l’un de ses amis pendant beaucoup<br />
plus longtemps, je ne pouvais<br />
pas ne parler que de musique. Pour<br />
cette raison, j’ai essayé de montrer<br />
dans ce livre, grâce à la phénoménologie<br />
de Michel Henry, tout ce qu’il y<br />
avait dans la musique de Coltrane.<br />
› Quels souvenirs avez-vous gardés de<br />
votre passage à l‘UPV ?<br />
››› Michel Arcens : Je ne sais pas si<br />
ma réponse est le résultat d’une nostalgie<br />
due à l’âge, mais je n’ai de mes<br />
années d’études à l’UPV que de bons<br />
souvenirs. Encore une fois, les étudiants<br />
de 67/68 ont été “gâtés”. Je<br />
crois qu’il faut dire aussi que si certains<br />
d’entre nous avaient l’angoisse<br />
de trouver du travail, surtout en ayant<br />
“fait philo”, les circonstances économiques<br />
étaient quand même beaucoup<br />
plus favorables qu’aujourd’hui. Je<br />
pense que tout cela doit être pris en<br />
compte dans les souvenirs que l’on<br />
garde. Il faut souligner enfin que j’ai eu<br />
la chance d’avoir quelques enseignants<br />
très remarquables comme<br />
Michel Henry avec qui j’ai pu conserver<br />
des relations fortes jusqu’à sa disparition<br />
en juillet 2002. C’est quelqu’un<br />
avec qui j’ai eu des rapports<br />
très féconds, tant sur le plan humain<br />
qu’intellectuel.<br />
Propos recueillis par Laurine Bonnamy<br />
Étudiante en M1 Information et communication<br />
LE DIT DE L’UPV – SEPTEMBRE 2012 14
Publications<br />
Le Dit vous présente…<br />
Le Corps pensant. Essai sur<br />
la méditation chrétienne<br />
par Christian Belin, Paris, Seuil,<br />
2012, 368 pages<br />
Le succès des techniques<br />
orientales de méditation a<br />
pu faire oublier l’importance<br />
de cet exercice spirituel<br />
dans le christianisme.<br />
Riche d’un héritage complexe,<br />
la tradition méditative chrétienne<br />
offre pourtant une singularité<br />
décisive par son intense réflexion sur<br />
la personne du Christ, Verbe devenu<br />
chair dans le mystère d’un amour<br />
incompréhensible.<br />
Depuis les Pères de l’Église jusqu’à<br />
l’Ignace de Loyola ou Pascal, depuis la<br />
prière du cœur jusqu’au clair-obscur<br />
de l’oraison, à la frontière du silence,<br />
cet essai explore le sens de la méditation<br />
chrétienne. Ce faisant, un itinéraire<br />
se dessine : épreuve du vide,<br />
expérience de l’esprit, langage du<br />
corps et de l’image, pouvoirs de la<br />
parole ou secrets de la prière, interprétation<br />
des Écritures, conscience historique<br />
du temps présent.<br />
D’ores et déjà traversé par la gloire, et<br />
appelé à contempler l’ineffable, l’être<br />
humain est invité à la plénitude. Promis<br />
à la liberté, le corps pensé assume<br />
alors sa vocation de corps pensant, par<br />
le dynamisme de la grâce, à l’intérieur<br />
d’une foi qui ne se confond nullement<br />
avec une morale ou une religion. Tels<br />
seraient les contours paradoxaux<br />
d’une certaine différence chrétienne,<br />
objet même de la méditation. <<br />
¡Vamos! - Dictionnaire français-espagnol<br />
/ espagnolfrançais<br />
de la langue familière<br />
actuelle<br />
par Jean-Louis Barreau, Paris,<br />
Publibook, 2011, 646 pages<br />
Trop sage, pas<br />
dans le ton, ou<br />
encore inconnue<br />
au bataillon,<br />
il n’est pas toujours<br />
aisé de<br />
trouver la traduction<br />
idéale<br />
d ’ u n m o t o u<br />
d’une expression.<br />
Parce que la langue populaire<br />
est d’une richesse incroyable, parce<br />
que la littérature contemporaine<br />
nous réserve des pépites ô combien<br />
parlantes, voici enfin le dictionnaire<br />
idéal à même de rendre les couleurs<br />
d’un texte dans leur registre d’origine.<br />
Riche, pratique, s’appuyant sur<br />
des exemples précis, le dictionnaire<br />
français-espagnol/espagnol-français<br />
de Jean-Louis Barreau, qui propose<br />
près de 12 000 équivalents de traduction,<br />
vous sauvera plus d’une fois<br />
d’une version délicate. Illustrant<br />
divers degrés de langage, de la familiarité<br />
à la vulgarité en passant par<br />
l’argot, cet ouvrage vous ouvrira les<br />
portes de l’authenticité en respectant<br />
la tonalité du texte original.<br />
Idéal pour les étudiants et toute<br />
personne désireuse de parler l’espagnol<br />
comme un vrai natif. <<br />
Héteŕogeńeíté et variation.<br />
Perspectives sociolinguistiques,<br />
didactiques et<br />
anthropologiques<br />
sous la direction de Martine Dreyfus<br />
et Jean-Marie Prieur, Paris,<br />
Michel Houdiard éditeur, 2012<br />
Ce volume a trouvé son inspiration<br />
dans les travaux<br />
conduits lors d’une journée<br />
d’étude et d’un colloque<br />
organisés à l’université<br />
Montpellier 3 et à l’IUFM de Montpellier<br />
sur les thématiques de l’hétérogénéité<br />
et de la variation, envisagées selon<br />
des perspectives sociolinguistiques,<br />
anthropologiques et didactiques. Ces<br />
thématiques ont été choisies parce<br />
qu’elles nous apparaissent particulièrement<br />
révélatrices ou symptomatiques,<br />
au-delà des champs scientifiques dans<br />
lesquels elles sont utilisées, des tensions<br />
et des crises de la société contemporaine.<br />
La première partie de l’ouvrage interroge<br />
selon des points de vue épistémologique,<br />
anthropologique et politique<br />
les notions d’hétérogénéité et de variation<br />
du langage. Les différentes contributions<br />
regroupées dans la deuxième<br />
partie traitent, à des degrés divers, des<br />
implications sociétales des recherches<br />
sur ces notions, principalement dans le<br />
domaine éducatif. La troisième partie<br />
poursuit l’étude de la variation et de<br />
l’hétérogénéité en relation avec l’acquisition<br />
et l’apprentissage des langues,<br />
dans ses applications ou transpositions<br />
didactiques <<br />
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SEPTEMBRE 2012 – LE DIT DE L’UPV
LE DIT DE L’UPV – SEPTEMBRE 2012