25.10.2014 Views

Les expulsions domiciliaires - Préfecture du Nord

Les expulsions domiciliaires - Préfecture du Nord

Les expulsions domiciliaires - Préfecture du Nord

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Direction des actions interministérielles avril 2008<br />

LES EXPULSIONS DOMICILIAIRES<br />

Lorsqu’un locataire n’a pas respecté les obligations qui découlent <strong>du</strong> contrat de location, le propriétaire<br />

est en droit d’engager la procé<strong>du</strong>re juridique qui lui permettra de récupérer les loyers <strong>du</strong>s ou le logement.<br />

Très progressive et étalée dans le temps, cette procé<strong>du</strong>re comprend trois séquences : une séquence<br />

axée sur la prévention et le traitement social, une séquence juridictionnelle, et une séquence d’exécution<br />

de la décision <strong>du</strong> juge. Ce processus et les délais qui s’y attachent ont pour objet de permettre au<br />

locataire de trouver, jusqu’au bout, une solution à ses difficultés.<br />

1. séquence 1 : Avant le prononcé <strong>du</strong> jugement d’expulsion : une logique de traitement social et<br />

préventif de l’expulsion<br />

A la suite <strong>du</strong> constat d’un impayé de loyer, le propriétaire est en droit d’adresser, via un huissier de<br />

justice, un commandement de payer à son locataire préalablement à toute saisine <strong>du</strong> juge. Le locataire<br />

dispose alors d’un délai de 2 mois pour apurer sa dette.<br />

A défaut de paiement, l’huissier mandaté par le propriétaire adresse au locataire une assignation en<br />

justice pour résiliation de bail. Un délai légal supplémentaire de 2 mois doit séparer l’assignation de la<br />

date de l’audience.<br />

C’est dans cette séquence de la procé<strong>du</strong>re que se déploie le dispositif de prévention des <strong>expulsions</strong><br />

et que se concentrent les efforts des différents acteurs de la prévention qui se décline dans :<br />

- la recherche de solutions amiables au travers de la négociation d’un plan d’apurement de la dette,<br />

ou, pour ce qui concerne le parc public, la mise en place d’un protocole d’accord permettant le<br />

rétablissement des aides au logement et la suspension de la procé<strong>du</strong>re,<br />

- le déclenchement des aides <strong>du</strong> Fonds Solidarité Logement et notamment des aides au maintien<br />

dans les lieux, selon les conditions de ressources des locataires,<br />

- le partage de l’information : les services sociaux sont systématiquement informés des assignations<br />

délivrées dans leurs communes. En effet, en application de la loi <strong>du</strong> 29 juillet 1998, le Préfet reçoit<br />

systématiquement copie des assignations délivrées aux fins de fournir au juge de l’expulsion toutes<br />

informations sociales sur le locataire<br />

- l’accompagnement social des locataires par les services sociaux (CCAS, CAF, Département,<br />

associations notamment), qui aident les locataires dans les démarches à accomplir (FSL, commission<br />

de surendettement, ouverture des droits sociaux, conseils budgétaires, recherche d’une solution de<br />

logement plus adaptée aux ressources, etc)<br />

2. séquence 2 : l’intervention de l’autorité judiciaire et le prononcé <strong>du</strong> jugement<br />

- A ce stade, si le locataire n’a pas régularisé sa situation et si la séquence de prévention n’a pas<br />

aboutit, le juge instruit le dossier. Il examine notamment la situation sociale <strong>du</strong> locataire et peut lui<br />

accorder, même d’office, des délais de paiement (2 ans au maximum) pour apurer l’impayé.<br />

Pendant le cours des délais ainsi accordés et si les modalités de paiement fixées sont respectées par<br />

le locataire, le bail est maintenu. Dans le cas contraire, le bail est résilié.<br />

- Le juge des référés ou le juge de l’exécution (JEX) peut en outre accorder des délais allant de 3<br />

mois à 3 ans pour retrouver un logement.<br />

- A l’issue de ces délais éventuels, la décision <strong>du</strong> juge revêt un caractère exécutoire<br />

3. séquence 3 : la mise en œuvre de la décision <strong>du</strong> juge


Si l’on met bout à bout la séquence de prévention, puis la séquence judiciaire, le locataire peut disposer<br />

de délais importants pour régulariser sa situation. En revanche, lorsque la décision est ren<strong>du</strong>e par le juge,<br />

elle a pleinement vocation à être exécutée.<br />

- La mise en œuvre de la décision <strong>du</strong> juge revient au propriétaire et à l’huissier qu’il mandate et qui<br />

signifie au locataire un commandement de quitter les lieux dans le délai de 2 mois.<br />

- Le Préfet est systématiquement informé de la délivrance <strong>du</strong> commandement et en informe le maire<br />

de la commune<br />

- Si au terme <strong>du</strong> délai le locataire n’a pas libéré les lieux, l’huissier procède à une tentative d’expulsion.<br />

En cas d’échec de la tentative, l’huissier dresse un procès-verbal de tentative d’expulsion et peut<br />

solliciter le concours de la force publique auprès <strong>du</strong> Préfet.<br />

- A la suite d’un examen au cas par cas, le préfet informe l’occupant, l’huissier, les forces de l’ordre, le<br />

maire et le Département (lorsqu’il y a un enfant mineur) de sa décision d’octroyer le concours de la<br />

force publique pour permettre l’expulsion.<br />

- Il y a lieu de souligner que cette décision ne relève pas d’un pouvoir d’appréciation absolue <strong>du</strong> Préfet<br />

mais vise à permettre l’exécution d’une décision de justice. A défaut d’octroi, l’Etat (et donc le<br />

contribuable) est tenu d’indemniser le propriétaire pour non exécution d’une décision de justice.<br />

- Dans moins de 24 % des cas seulement, le concours de la force publique est sollicité. Il est accordé<br />

dans la quasi totalité des cas, mais avec de nouveau un ultime délai de quelques semaines pour<br />

permettre au locataire de s’organiser et de partir de lui-même.<br />

- Lorsque le concours de la force publique a été accordé, dans 70 % des cas il n’est pas mis en œuvre,<br />

le locataire ayant libéré les lieux avant l’intervention des forces de l’ordre. A l’inverse il peut aussi<br />

arriver que le locataire soit maintenu dans les lieux, un accord ayant pu finalement être trouvé avec le<br />

bailleur. En définitive, l’intervention effective des forces de l’ordre est rési<strong>du</strong>elle.<br />

- <strong>Les</strong> <strong>expulsions</strong> ne peuvent s’effectuer entre le 1er novembre et le 15 mars (c’est la trêve hivernale)<br />

sauf si le relogement des intéressés est assuré et exception faite des personnes entrées dans les<br />

lieux par voie de fait (squatters).<br />

Observation sur le droit au logement opposable : il est à noter que si la loi <strong>du</strong> 5 mars 2007 instituant le<br />

droit au logement opposable a mis en place un dispositif précisant les conditions d’accès prioritaire au<br />

logement, celui-ci n’a pas pour objet d’empêcher en tant que tel la mise en œuvre des <strong>expulsions</strong><br />

consécutives à des décisions de justice, qu’il y ait ou non concours de la force publique.<br />

- Pour tout renseignement complémentaire, prendre contact avec :<br />

Monsieur Jean-François HANZOFF,<br />

Préfecture <strong>du</strong> <strong>Nord</strong>,<br />

Direction des actions interministérielles<br />

bureau <strong>du</strong> logement et de la cohésion sociale<br />

tél. : 03.20.30.53.70<br />

2

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!