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<strong>Hautes</strong>-<strong>Pyrénées</strong> !<br />
22<br />
La vraie laine des <strong>Pyrénées</strong> !<br />
Une laine du pays, avec des brebis du pays et une production de qualité et à l’ancienne…<br />
de chambre, des écharpes, des<br />
vestes.<br />
Photo JPA<br />
Photo JPA<br />
Quelle douceur dans une<br />
couverture ou un vêtement<br />
en vraie laine<br />
des <strong>Pyrénées</strong> ! Et quelle chaleur<br />
! Pourtant ce produit d’une<br />
qualité extraordinaire a presque<br />
disparu, remplacé par des<br />
productions industrielles (la<br />
plupart du temps synthétiques)<br />
venues de pays à bas salaires !<br />
Heureusement, il reste encore<br />
une petite entreprise artisanale,<br />
« La Carde » à Luz-Saint-Sauveur,<br />
dirigée par Louis Lafond,<br />
descendant de cinquième génération<br />
de la famille créatrice.<br />
« Nous n’employons que de la<br />
laine de brebis de la race barégeoise,<br />
élevée dans le Pays Toy<br />
(autour de Luz-Saint-Sauveur).<br />
Mais il n’y a que 22 000 bêtes,<br />
ce qui limite la production ».<br />
La laine est d’abord lavée sur<br />
place dans l’eau tiédie d’un<br />
ruisseau venu du Néouvielle<br />
(granitique), avec des cristaux<br />
de sel pour la dégraisser ; elle<br />
est ensuite rincée dans un bac<br />
ancestral en pierre puis séchée<br />
à l’air libre, ce qui la rend gonflante.<br />
La filature a lieu ensuite<br />
à Lavelanet (Ariège) puis le fil<br />
revient sur place.<br />
<strong>Le</strong> tissage permet de faire des<br />
couvertures qui seront ensuite<br />
grattées dans une machine à<br />
500 brosses métalliques (des<br />
chardons) en quinconce afin de<br />
donner au tissu une douceur inimitable,<br />
un gonflant qui entraîne<br />
légèreté et chaleur. <strong>Le</strong>s plus<br />
recherchées : les couvertures<br />
<strong>Le</strong> grattage dans une machine à 500 brosses !<br />
100% naturelles où la laine brute<br />
ne subit aucune teinture chimique<br />
donnant des tons écrus ou<br />
marrons (avec tous les dégradés<br />
entre les deux couleurs).<br />
<strong>Le</strong> tricotage donne un jersey<br />
de laine très souple, fait avec<br />
une antique machine à 2 500<br />
aiguilles verticales. On fabrique,<br />
selon ce procédé, des robes<br />
Photo JPA<br />
Afin d’assurer la qualité complète<br />
de ses produits, la firme<br />
« La Carde » ne fait que de la<br />
vente directe dans sa boutique<br />
jouxtant les ateliers de production.<br />
Allez tester la qualité de<br />
ces produits à l’authenticité garantie.<br />
Vous serez émerveillés !<br />
Jean-Paul Amic<br />
La Carde, Route de Barèges, Esquièze-Sère,<br />
65120 Luz-Saint Sauveur<br />
Tel 05 62 92 81 95<br />
www.lacarde-pyrenees.com<br />
La laine vient de brebis de race barégeoise<br />
34 - <strong>Le</strong> <strong>Canard</strong> <strong>Gascon</strong> A-MP - N°15
Un été Un été dans dans le sud-ouest le ! !<br />
23<br />
<strong>Le</strong> Musée Pyrénéen de Lourdes<br />
La longue histoire de la chaîne des <strong>Pyrénées</strong> !<br />
ne peut s’empêcher de penser à ce qu’il pourrait devenir avec une<br />
modernisation complète de l’intérieur des bâtiments, un aménagement<br />
rationnel (et une extension) de ses collections présentées. On<br />
pourrait en faire un véritable « écomusée pyrénéen » ou un musée<br />
complet des arts et traditions populaires de cette région. Malgré<br />
ces points faibles, ce musée municipal reçoit près de 100 000 visiteurs<br />
par an. Quel chiffre de visiteurs pourrait-il atteindre après une<br />
« modernisation » complète ?<br />
Enfin, il ne faut pas omettre l’extraordinaire panorama que l’on a<br />
sur les sanctuaires, la ville de Lourdes et les <strong>Pyrénées</strong> du haut de ce<br />
promontoire. Une autre raison de son succès !<br />
Jean-Paul Amic<br />
Musée Pyrénéen , Château Fort, 25 rue du Fort, 65100 Lourdes<br />
Tel 05 62 42 37 37 - www.lourdes-visite.fr<br />
Meubles et costumes pyrénéens<br />
Faïence de Samadet<br />
Photo JPA<br />
<strong>Le</strong> musée est établi dans le château fort<br />
Etabli depuis 1921 dans le château-fort qui domine la cité mariale,<br />
ce musée renferme de belles collections relatant la longue<br />
histoire de la chaîne des <strong>Pyrénées</strong>, de l’époque préhistorique<br />
à nos jours. Plusieurs sections, établies dans les bâtiments partiellement<br />
rénovés - ou reconstruits - de l’ancien château, présentent<br />
tout d’abord la géologie et la formation de la chaîne montagneuse,<br />
des éléments d’archéologie, des notions de sciences naturelles locales.<br />
<strong>Le</strong> « Pyrénéisme » a aussi toute sa place (cette discipline est<br />
aux <strong>Pyrénées</strong> ce que l’alpinisme est aux Alpes). L’art religieux et<br />
militaire ne sont pas oubliés. Enfin, la partie qui nous semble la plus<br />
intéressante est celle des Arts Décoratifs et des Traditions Populaires.<br />
Collections de meubles bigourdans, de costumes de différentes<br />
vallées des <strong>Pyrénées</strong>, de faïences de Samadet (Landes), de surjougs<br />
(ces pièces de bois très travaillées, à clochettes, que l’on mettait<br />
autrefois sur le joug des attelages de bœufs), de jeux traditionnels<br />
comme les quilles, d’outils agricoles, etc. Il nous faut aussi citer<br />
la partie extérieure du musée avec des maquettes de divers styles<br />
d’habitat des deux côtés des <strong>Pyrénées</strong> et de quelques monuments<br />
comme l’abbaye Saint-Martin du Canigou. Enfin, un petit jardin<br />
botanique de plantes locales.<br />
Des expositions thématiques temporaires permettent de sortir, périodiquement,<br />
certains objets des réserves du musée.<br />
Oui, le Musée Pyrénéen de Lourdes est fort intéressant mais on<br />
Saint-Bertrand de Comminges<br />
Maquette de village d’Aragon<br />
Une belle collection de surjougs<br />
Maquette de maison Basque<br />
Maison de Salies de Béarn<br />
Vêtements bigourdans<br />
<strong>Le</strong> <strong>Canard</strong> <strong>Gascon</strong> A-MP - N°15 - 35
<strong>Hautes</strong>-<strong>Pyrénées</strong> !<br />
<strong>Le</strong> gâteau à la broche... miam !<br />
<strong>Le</strong> traditionnel gâteau conique à épines : un régal à papilles !<br />
Photo JPA<br />
Un gâteau en forme d’arbre !<br />
Curieuse pâtisserie que le<br />
Gâteau à la Broche fabriqué<br />
traditionnellement<br />
dans tout le département des<br />
<strong>Hautes</strong>-<strong>Pyrénées</strong>. On le retrouve<br />
aussi en Aveyron, dans les Charentes<br />
et même en Allemagne où<br />
on l’appelle « Baumkuchen »<br />
(littéralement « gâteau-arbre »).<br />
Selon la légende, ce sont des<br />
soldats de Napoléon 1 er qui<br />
auraient ramené la recette des<br />
Balkans. En Allemagne, on dit<br />
que ce gâteau vient de la Puszta<br />
Hongroise…<br />
Un feu de bois indispensable<br />
Quoi qu’il en soit, la préparation<br />
est toujours artisanale et nécessite<br />
un feu de bois, une broche,<br />
un tourne-broche et un cône de<br />
bois que l’on va envelopper de<br />
papier sulfurisé.<br />
La pâte est faite de farine,<br />
d’œufs, de beurre, de sucre, de<br />
vanille, de rhum ou d’armagnac<br />
et d’un zeste de citron. On va<br />
faire couler, à la louche, cette<br />
pâte sur le cône de bois en rotation<br />
lente, recouvert de papier.<br />
Petit à petit, la pâte va cuire en<br />
24<br />
formant des aspérités comparables<br />
à des épines (ou des branches<br />
d’arbre). A chaque fois,<br />
on rajoutera une couche de pâte<br />
afin d’obtenir une épaisseur de<br />
3 à 5 cm, le centre du gâteau<br />
restant creux, une fois le cylindre<br />
de bois retiré. L’ensemble<br />
de l’opération prend environ<br />
1h 30. C’est le genre de gâteau<br />
que l’on préparait devant la cheminée,<br />
tout en parlant avec des<br />
parents ou amis. Cette pâtisserie<br />
a l’avantage de pouvoir se garder<br />
jusqu’à deux mois mais elle<br />
nous semble meilleure quand<br />
elle est toute fraîche. On la sert<br />
souvent accompagnée d’une<br />
crème anglaise ou de boules de<br />
glace. Humm…<br />
A ne pas rater : La Fête du Gâteau<br />
à la Broche à Arreau (<strong>Hautes</strong>-<strong>Pyrénées</strong>)<br />
le week-end des<br />
21 et 22 juillet 2007.<br />
Jean-Paul Amic<br />
On trouve divers pâtissiers élaborant ce gâteau<br />
dans toute la région. Des spécialistes :<br />
Christiane et Bernard Laqueyrie, Route de<br />
Hautacam, 65400 Artalens-Souin<br />
Tél.: 05 62 97 54 66<br />
(sur les marchés de Lourdes le samedi matin<br />
et d’Argelès-Gazost le mardi).<br />
On fait couler la pâte à la louche...<br />
Photo JPA<br />
La fabrication d’un gâteau prend environ 1 h 30 !<br />
... sur le cône de bois.<br />
36 - <strong>Le</strong> <strong>Canard</strong> <strong>Gascon</strong> A-MP - N°15