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Demain tout ira bien RHÔNE-ALPES ● VAULX-EN-VELIN ● 2005 ● DOCUMENTAIRE ● 10' Production : Ville de Vaux-en-Velin, Damon Production, lycée Robert Doisneau, Cinévile / EAC, DRAC Rhône- Alpes, Région Rhône-Alpes, DIV, FASILD, ACRIRA, CNC Intervenants : Azzedine Soltani et Nicolas Damon ; coordinateurs, Sandrine Henry ; consultante en écriture scénaristique, Grégory Palanque ; monteur, Alain Ferrari ; encadrant montage, Emilie Monaco, Elsa Guillet ; image, Sonia Virly, Thomas Bouillon ; son Avec le soutien de Cinéville/Un été au Ciné, Lycée Léonard de Vinci, DRAC Rhône-Alpes, DIV, FASILD, ACRIRA, Ministère de la Jeunesse et des Sports, CNC Moyens techniques : Studio Condorcet, Cinéma les Amphis, Service Communication, Damon Production, lycée Léonard de Vinci, Institut du travail social Service culturel : Marguerite Backes, Azzedine Soltani, Thomas Bouillon Remerciements : Ville de Vaux-en-Velin, Marie-Jeanne Hochard (adjointe déléguée à la culture), Chris Laroche, Eric Ferrier, Laurent Nallet, Perfect technologie service électrique de Vaux-en-Velin, service des sports, Studio Condorcet, Segapal Miribel Jonage, Mairie de Vaulx-en- Velin, Mediactif, Espace Frachon Participants : Genia Goukasov, Elina Goukasov, Neylia Goukasov, Tamara Bachirian, Rachik Bachirian Nombre de participants : 5 Court métrage réalisé par Elina Goukasov, jeune fille de 18 ans qui raconte sa propre condition de jeune sanspapiers qui a fuit le pays dans lequel elle a grandi, l'Arménie, pour venir se réfugier en France avec sa famille. De salles d'attente en chambre d'hôtel, Elina revient sur les galères quotidiennes liées à sa vie de sans-papiers. Ce court métrage a été primé à Berlin au festival du court métrage. 14
Lycéenne, apatride et cinéaste Asile. Elina Goukasov, Arménienne, est réfugiée en France. Son oeuvre est reconnue mais l'incertitude plane toujours sur elle et ses proches. Demain, tout ira bien. Ce titre, porteur de l'espoir d'une adolescente en danger, est celui du deuxième court métrage d'Elina Goukasov, dix-huit ans, arménienne d'Azerbaïdjan, sans papiers, demandeur d'asile, apatride. Elle met en scène son errance et celle de sa famille, le départ pour fuir la mort, les nuits dans les gares, la promiscuité dans la chambre d'hôtel, entre ses livres, ses devoirs qu'elle fait sur un lit, et sa mère qui cuisine sur le lavabo. Elle y parle de ses copains d'école, aussi, et de leurs histoires de coeur. Elle a autre chose en tête et décrit ainsi sa situation : “C'était comme si tu te tiens à quelque chose et que tu glisses. Tu ne peux plus te raccrocher. On ne dépendait plus de rien. Sans droit au travail, sans droit au logement. C'est impossible de vivre comme cela. Mais on vivait.” Dans son premier film, Elina écrivait à sa meilleure amie restée en Azerbaïdjan sa difficulté à vivre la séparation. Il avait été primé et devait être présenté au Festival de Berlin, en présence de sa réalisatrice. Elina n'a pu s'y rendre. Personne n'a voulu lui faire prendre le risque d'un retour beaucoup trop incertain en France. L'office français de protection des réfugiés et apatrides a refusé le titre de séjour à toute la famille, arménienne, persécutée, ayant fui en Russie où lui ont été confisquées ses cartes d'identité soviétiques. Aujourd'hui, elle n'appartient, de fait, à aucune patrie. Les recours juridiques sont en cours. Ce qui n'a pas empêché, l'an dernier, le Forum réfugiés de la mettre à la porte du centre d'accueil, après le refus de l'OFPRA d'accorder un titre de séjour. L'errance a repris, de chambre d'hôtel en chambre d'hôtel. Avec la mobilisation des élus de Vaulx-en-Velin et des associations villeurbannaises, la famille a fini par obtenir une prise en charge de la direction départementale des affaires sanitaires et sociales. C'est dans ces conditions qu'Elina, devenue adulte et donc plus encore en danger d'expulsion, poursuit ses études et sa passion du cinéma. C'est grâce aux ateliers Ciné-cité ville, au lycée Doisneau de Vaulx-en-Velin qu'elle a pu y donner libre cours. Devant cette jeune fille qui disait : “Je suis tellement dans la galère, je veux que les gens sachent”, Marie- Jeanne Hochard, adjointe au maire vaudaise à la culture, a décidé de prendre le risque de la suivre. Pas de regret : “Elina a du talent. Ce travail, avec le contact qu'il implique dans la présentation des projets, est éminemment éducatif.” Mais pour la famille d'Elina, l'espoir ne tient toujours qu'à un fil. Hier, le tribunal administratif de Lyon a mis en délibéré sa décision quant à la demande de la famille réclamant l'annulation des arrêtés de reconduite à la frontière, la reconnaissance de l'absence de nationalité et l'attribution d'un titre de séjour. Le représentant du gouvernement a proposé de surseoir à statuer jusqu'à ce que le tribunal de grande instance se soit prononcé sur la situation d'apatrides des membres de la famille. Émilie Rive Article paru le 3 février 2006 dans le journal “L'Humanité” 15
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