conference metamorphose de narcisse histoire d'un tableau

fasciné par le reflet de sa propre beauté, il s’éprend de cet
être sans corps, confond le corps avec son ombre.” (417)
Le poète décrit ce que ressent Narcisse : “Il me plait et je le
vois. Mais ce que je vois, qui me plait, je ne peux le rejoindre.
Dans quel égarement est maintenu un amoureux ! Et,
comble de douleur, il n’y a pour nous séparer ni mer
immense, ni routes, ni montagnes, ni murailles aux portes
fermées. L’obstacle n’est qu’un peu d’eau”. (446‐448)
Ce n’est que plus tard qu’il se reconnaît : “C’est moi qui suis
toi, je le devine ; et mon image ne me leurre point. Je brûle
de l’amour de moi...Que faire ? ”
A la fin du texte d’Ovide, Narcisse meurt et “Le corps n’était
plus là. A la place du corps on trouva une fleur au cœur
jaune safran entouré de pétales blancs”. (509‐510)
S’il est dangereux de regarder les dieux dans les yeux, il l’est
encore plus de fixer le regard sur le reflet incertain de l’eau.
L’histoire de Narcisse nous parle de la difficulté et du désir
de l’être humain à la recherche d’une forme de stabilité,
d’une marque d’identité, quand bien même elle résiderait
dans ce qui est mouvant et trompeur. Dans la solitude du
miroir, nous voici face à notre impénétrable et néanmoins
attirante et irrésistible réalité.
Si nous poursuivons la lecture d’Ovide, plus nous avançons
et plus le mélange créé par la synthèse des phrases, du jeu
Histoire d’un tableau – Métamorphose de Narcisse
Rosa Mª Maurell – Centre d’Estudis Dalinians