clasches_guide-harcelement-sexuel-2014_web-bd
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Chapitre 5 • QUELLES SONT LES PROCÉDURES ? 50<br />
D. La médiation<br />
La médiation consiste à proposer un arrangement entre deux parties, qu’elle met en<br />
confrontation, en prétendant par ce moyen « faire cesser le harcèlement <strong>sexuel</strong> ». Elle<br />
est une disposition prévue par l’arrêté du 3 septembre 1998 5 relatif à la charte des thèses<br />
et sa charte-type, à l’article 6 :<br />
« En cas de conflit persistant entre le doctorant et le directeur de thèse ou celui du laboratoire,<br />
il peut être fait appel par chacun des signataires de cette charte à un médiateur<br />
qui, sans dessaisir quiconque de ses responsabilités, écoute les parties, propose une<br />
solution et la fait accepter par tous en vue de l’achèvement de la thèse. La mission du<br />
médiateur implique son impartialité ; il peut être choisi parmi les membres du comité<br />
de direction de l’équipe d’accueil ou de l’école doctorale lorsqu’elle existe, et en dehors<br />
de l’établissement. En cas d’échec de la médiation locale, le doctorant ou l’un des autres<br />
signataires de cette charte peut demander au chef d’établissement la nomination par le<br />
conseil scientifique d’un médiateur extérieur à l’établissement. Un dernier recours peut<br />
enfin être déposé auprès du chef d’établissement. »<br />
Le CLASCHES s’oppose à cette procédure, pour les raisons suivantes :<br />
• la médiation assimilerait le harcèlement <strong>sexuel</strong> à un conflit alors qu’il s’agit de<br />
violences ;<br />
• la médiation ne met pas en cause l’employeur, c’est-à-dire l’établissement ;<br />
• elle maintient en contact un agresseur et sa (ses) victime(s) sur leur lieu et/ou dans<br />
leur relation de travail, occasionnant ou perpétuant des pressions effectives sur la<br />
victime ;<br />
• elle masque les autres recours possibles ;<br />
• elle ne soumet l’agresseur à aucune sanction, ce qui ne peut que minimiser la gravité<br />
du harcèlement <strong>sexuel</strong>.<br />
Les procédures de médiation n’apportent aucune « réparation » aux victimes de harcèlement<br />
<strong>sexuel</strong> et de violences <strong>sexuel</strong>les – dont elles ravivent les plaies en leur imposant<br />
une confrontation à un agresseur qu’elles ont souvent fui –, aucune « réparation » des<br />
dommages occasionnés, comme par exemple le fait que les victimes quittent souvent<br />
l’université, arrêtent leurs études, ou lorsqu’elles en ont les moyens et qu’elles ont réussi<br />
à trouver une autre personne pour encadrer leur travail, sont obligées de changer d’établissement,<br />
donc de ville. Ces procédures confortent les coupables dans leur sentiment<br />
5 Arrêté du 3 septembre 1998 relatif à la charte des thèses : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JO<br />
RFTEXT000000557891&dateTexte=&categorieLien=id