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strategor Politique générale de l'entrePrise - Dunod

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<strong>Politique</strong> générale <strong>de</strong> l’entrePrise<br />

<strong>strategor</strong><br />

5 e édition<br />

En couleurs<br />

Entièrement refondue


Les auteurs <strong>de</strong> Strategor<br />

Jean-Loup Ardoin, diplômé d’HEC et docteur <strong>de</strong> l’Université du Minnesota, est professeur à<br />

HEC-Paris. Il a été successivement directeur <strong>de</strong> centre d’Executive Education et du MBA d’HEC.<br />

Ses recherches, son enseignement et ses activités <strong>de</strong> conseil portent sur la mise en œuvre <strong>de</strong> la<br />

stratégie, le contrôle <strong>de</strong> gestion, la performance financière, le développement durable et la<br />

responsabilité sociale <strong>de</strong>s entreprises.<br />

Erwan Barbier est ingénieur et diplômé du MBA d’HEC. Il a d’abord fait partie <strong>de</strong>s équipes<br />

informatiques d’Eurosport avant <strong>de</strong> rejoindre le groupe <strong>de</strong> services informatiques Atos Origin. Ses<br />

centres d’intérêts concernent l’innovation, la diversité culturelle, les hautes technologies et<br />

l’entreprenariat.<br />

Georges Blanc, ancien élève <strong>de</strong> l’Ecole Normale Supérieure <strong>de</strong> Cachan, agrégé <strong>de</strong> l’Université, ITP<br />

Harvard, est Professeur Emérite à HEC Paris, institution où il a fait toute sa carrière comme<br />

enseignant et chercheur. Il a été visiting professor dans différentes universités aux Etats-Unis, en<br />

Nouvelle Zélan<strong>de</strong>, en Chine et au Brésil. Il est professeur associé à la Fondation Dom Cabral,<br />

expert auprès <strong>de</strong> plusieurs institutions internationales et consultant en stratégie et changement<br />

organisationnel dans différentes entreprises en Europe, en Amérique Latine et en In<strong>de</strong>.<br />

Gilles Bor<strong>de</strong>s-Pages est ancien élève <strong>de</strong> l'ENAC (Ecole Nationale <strong>de</strong> l'Aviation Civile). Il est entré<br />

comme pilote à Air France en 1983. Diplômé <strong>de</strong> l'EMBA d'HEC en 1995, il est <strong>de</strong>venu Directeur du<br />

Développement d'Air France en 1996. A ce titre, il est en charge <strong>de</strong> la planification stratégique et <strong>de</strong><br />

l'intelligence économique.<br />

Laurence Capron, docteur HEC, est Professeur <strong>de</strong> stratégie à l’INSEAD et directrice pour la<br />

recherche <strong>de</strong> l’Alliance INSEAD-Wharton. Son enseignement et ses recherches portent sur les<br />

fusions-acquisitions, les restructurations et la diversification. Elle a publié <strong>de</strong> nombreux articles<br />

dans Strategic Management Journal, Organization Science, Aca<strong>de</strong>my of Management Review,<br />

Journal of Marketing, Financial Times, Chief Executive. Elle est membre du comité éditorial du<br />

Strategic Management Journal, la revue académique lea<strong>de</strong>r en stratégie d’entreprise.<br />

Xavier Castañer, docteur <strong>de</strong> l’Université du Minnesota, est Professeur Assistant en Stratégie à<br />

l’Université <strong>de</strong> Lausanne. Ses recherches concernent la corporate strategy et la stratégie <strong>de</strong><br />

croissance <strong>de</strong>s groupes diversifiés. Il a notamment publié ses travaux dans Administrative Science<br />

Quarterly et Strategic Management Journal.<br />

Michel Créma<strong>de</strong>z, Professeur honoraire <strong>de</strong> Stratégie et <strong>Politique</strong> d’Entreprise à HEC Paris,<br />

s'intéresse principalement au changement organisationnel, au développement <strong>de</strong>s réseaux inter<br />

entreprises et à l’organisation <strong>de</strong>s entreprises en réseau interne. Spécialiste <strong>de</strong> la santé et <strong>de</strong><br />

l'éducation, il a conçu <strong>de</strong>s approches managériales adaptées à la spécificité <strong>de</strong> ces domaines.<br />

Jean-Pierre Détrie, ancien HEC et diplômé d’étu<strong>de</strong>s supérieures en Droit <strong>de</strong>s Affaires (Paris II),<br />

est Professeur Émérite à HEC Paris où il a notamment créé et dirigé le Mastère Strategic<br />

Management. Auteur d’un programme <strong>de</strong> formation en ligne à la stratégie d’entreprise<br />

(crossknowledge.com), il est Directeur Associé d’un cabinet <strong>de</strong> conseil <strong>de</strong> direction, directeur <strong>de</strong><br />

collection chez un grand éditeur <strong>de</strong> livres <strong>de</strong> management, et conseiller scientifique d’un cabinet<br />

d’analyses stratégiques sectorielles (Precepta – Xerfi). Il est aussi administrateur <strong>de</strong> sociétés <strong>de</strong><br />

taille moyenne, cotées et non cotées.


Rodolphe Durand, diplômé d’HEC, maître en philosophie (Sorbonne) et docteur en Sciences <strong>de</strong><br />

Gestion, est professeur à HEC Paris, en charge <strong>de</strong> la spécialisation Stratégie au MBA et au Doctorat.<br />

Auteur <strong>de</strong> plusieurs ouvrages et <strong>de</strong> nombreux articles académiques (notamment dans Strategic<br />

Management Journal, American Sociological Review, American Journal of Sociology, Aca<strong>de</strong>my of<br />

Management Review), il travaille essentiellement sur les déterminants stratégiques, sociaux et<br />

institutionnels <strong>de</strong> l’avantage concurrentiel <strong>de</strong>s entreprises.<br />

Pierre Dussauge est professeur <strong>de</strong> Stratégie et <strong>Politique</strong> d'Entreprise à HEC-Paris où il est titulaire<br />

<strong>de</strong> la Chaire "Accor-Air France-SNCF" sur le management <strong>de</strong>s services. Il est diplômé d'HEC et<br />

titulaire d'un doctorat <strong>de</strong> l'Université Paris-Dauphine. Il a été professeur-visitant à la Ross Business<br />

School <strong>de</strong> l'Université du Michigan pendant 12 ans. Ses recherches récentes, publiées notamment<br />

dans Strategic Management Journal, Journal of International Business Studies et European<br />

Management Journal, portent sur les alliances stratégiques, notamment dans les activités <strong>de</strong> service.<br />

Mireille Faugère, diplômée d’HEC, est membre du Comité Exécutif <strong>de</strong> la SNCF et Directrice<br />

Générale Déléguée <strong>de</strong> SNCF Voyages. Elle dirige le développement <strong>de</strong>s transports et services à<br />

<strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s voyageurs « longue distance » (notamment les marques TGV®, Eurostar®, et<br />

Thalys®). Au cours <strong>de</strong> sa carrière, elle a notamment développé l’offre idTGV et lancé voyagessncf.com,<br />

le premier programme <strong>de</strong> fidélité ferroviaire online. Elle a dirigé le département<br />

« Stratégies » <strong>de</strong> l’entreprise et elle a été Directrice Générale <strong>de</strong> la holding SNCF Partenaires, en<br />

charge <strong>de</strong>s fusions et acquisitions.<br />

Bernard Garrette, diplômé d’HEC et Docteur en sciences <strong>de</strong> gestion, est Professeur <strong>de</strong> Stratégie et<br />

<strong>Politique</strong> d’Entreprise à HEC Paris et titulaire <strong>de</strong> la Chaire Atos Origin sur les stratégies <strong>de</strong><br />

croissance et le management <strong>de</strong> l’intégration, qu’il remercie pour son soutien à l’élaboration <strong>de</strong><br />

certaines parties <strong>de</strong> cet ouvrage. Il a été visiting professor à la London Business School et<br />

consultant chez McKinsey. Ses recherches, publiées notamment dans Strategic Management<br />

Journal, Journal of International Business Studies et Research Policy, portent essentiellement sur<br />

les stratégies d’alliance.<br />

Oliver Gottschalg est ingénieur (Université <strong>de</strong> Karlsruhe, Allemagne), titulaire d'un MBA <strong>de</strong> la<br />

Georgia State University et d'un PhD <strong>de</strong> l'INSEAD. Ses recherches concernent principalement la<br />

stratégie et la performance <strong>de</strong>s investisseurs en capital risque (private equity). Auteur <strong>de</strong> nombreux<br />

articles scientifiques et managériaux (dans Harvard Business Review, Aca<strong>de</strong>my of management<br />

Review, Review of Financial Studies), il conseille plusieurs acteurs majeurs <strong>de</strong>s LBO en Europe. Il<br />

est chercheur visitant à l'INSEAD et coordonne les activités du HEC Buyout Research Program.<br />

Frédéric Iselin, professeur affilié à HEC Paris et directeur d’HEC Start-Up, est Docteur en<br />

sciences <strong>de</strong> gestion, diplômé HEC Executive MBA et titulaire d’un Mastère <strong>de</strong> recherche en<br />

marketing <strong>de</strong> l’innovation. Spécialiste <strong>de</strong> l’innovation et <strong>de</strong> la création d’entreprise, il est également<br />

entrepreneur, médiateur interentreprises et consultant.<br />

Jean-Paul Larçon est professeur <strong>de</strong> stratégie internationale à HEC Paris. Ancien directeur <strong>de</strong> la<br />

Gran<strong>de</strong> Ecole HEC et co-fondateur <strong>de</strong> la CEMS (alliance stratégique mondiale entre business<br />

schools et entreprises multinationales), il a été professeur visitant à CEIBS (Shanghai), Esa<strong>de</strong><br />

(Barcelone), la Graduate School of Management (Université d'Etat <strong>de</strong> St Petersbourg), et Tsinghua<br />

School of Economics and Management (Pékin). Il travaille sur le management international et la<br />

stratégie d'entreprise dans les pays émergents.<br />

Hervé Laroche, diplômé d’HEC, docteur en Sciences <strong>de</strong> Gestion, est professeur à ESCP Europe.<br />

Ses recherches portent sur les processus <strong>de</strong> décision dans les organisations, les questions <strong>de</strong> risques<br />

et <strong>de</strong> fiabilité, et sur les rôles et fonctions <strong>de</strong>s middle managers. Auteur <strong>de</strong> nombreuses publications


académiques et managériales (Organization Science, Organization Studies, Journal of Risk<br />

Research, etc.), il est rédacteur en chef <strong>de</strong> l'European Management Journal.<br />

Laurence Lehmann-Ortega, diplômée d'HEC, a été consultante en stratégie avant <strong>de</strong> se tourner<br />

vers l'enseignement et la recherche. Titulaire d'un Doctorat <strong>de</strong> l'Université d'Aix en Provence, elle<br />

travaille sur l'innovation stratégique, la création <strong>de</strong> modèles économiques innovants, en particulier<br />

dans <strong>de</strong>s entreprises existantes dans <strong>de</strong>s secteurs matures et non technologiques. Elle est professeur<br />

associée au sein du Groupe Sup <strong>de</strong> Co Montpellier.<br />

Karine Le Joly, diplômée <strong>de</strong> l'EM Lyon et du Doctorat HEC, est Directeur <strong>de</strong> l'Innovation et <strong>de</strong> la<br />

Coordination Académiques à HEC Executive Education à HEC Paris. Spécialiste <strong>de</strong> l’ingénierie et<br />

<strong>de</strong> la coordination pédagogique pour les programmes internationaux <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> dirigeants, elle<br />

a notamment été Directrice <strong>de</strong>s Etu<strong>de</strong>s du TRIUM Global Executive MBA, alliance entre HEC,<br />

New York University et London School of Economics and Political Science.<br />

Valérie Moatti, diplômée <strong>de</strong> l’ESCP et docteur en Sciences <strong>de</strong> Gestion, est professeur à ESCP<br />

Europe. Elle a occupé préalablement diverses responsabilités en finance et stratégie, successivement<br />

chez Procter & Gamble et Pinault-Printemps-Redoute. Elle est l'auteur <strong>de</strong> nombreuses publications<br />

sur les stratégies <strong>de</strong> croissance et la dimension stratégique du supply chain management.<br />

Bertrand Moingeon, auteur <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> soixante publications sur le management stratégique et la<br />

gestion du changement, est Professeur et Directeur Général adjoint <strong>de</strong> HEC Paris. En charge <strong>de</strong><br />

l'Executive Education et du développement académique, il s'intéresse à l'apprentissage<br />

organisationnel dans la lignée <strong>de</strong>s recherches <strong>de</strong> Chris Argyris avec lequel il a travaillé à la Harvard<br />

Business School comme professeur invité.<br />

Jean-Pierre Nioche a été Professeur <strong>de</strong> stratégie et <strong>de</strong> management public à HEC. Il a également<br />

enseigné à Sciences Po, l’ENA, Polytechnique et plusieurs universités françaises et étrangères.<br />

Auteur <strong>de</strong> nombreuses publications sur le management public, les processus <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> décision et<br />

la stratégie d’entreprise, il est consultant en stratégie dans l’enseignement supérieur et la recherche.<br />

Bertrand Quélin, docteur en économie, est Professeur <strong>de</strong> Stratégie et <strong>Politique</strong> d'Entreprise à HEC<br />

Paris. Il est directeur scientifique du Master Strategic Management. Il a été Doyen-Associé en<br />

charge du Doctorat HEC et Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Association Internationale <strong>de</strong> Management Stratégique.<br />

Ses recherches portent sur l'économie <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> transaction, les formes organisationnelles <strong>de</strong>s<br />

entreprises et l'externalisation. Il a publié <strong>de</strong> nombreux articles dans <strong>de</strong>s revues françaises et<br />

internationales sur ces thèmes.<br />

Eric Quémard est Professeur affilié au département Stratégie et <strong>Politique</strong> d'Entreprise d’HEC Paris.<br />

Après plusieurs années <strong>de</strong> carrière comme cadre dirigeant au sein <strong>de</strong> grands groupes internationaux,<br />

il exerce en tant que Conseil <strong>de</strong> Direction sur les thèmes <strong>de</strong> la stratégie et <strong>de</strong> l'organisation.<br />

Bernard Ramanantsoa est Directeur Général d’HEC et Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la CEMS. Professeur à HEC,<br />

il a été le Doyen du Corps Professoral et <strong>de</strong> la Recherche. Il a également travaillé comme Advisor<br />

chez McKinsey. Ses recherches portent essentiellement sur l’articulation entre la stratégie <strong>de</strong><br />

l’entreprise et son i<strong>de</strong>ntité.<br />

Roland Reitter est Professeur honoraire d'HEC Paris. Diplômé d’HEC, MBA et docteur <strong>de</strong><br />

Harvard, il a été directeur scientifique du département organization strategy d' Accenture. Il est<br />

auteur et co-auteur <strong>de</strong> nombreux livres, dont Stratégie et esprit <strong>de</strong> finesse, primé par Mc Kinsey et<br />

l'Expansion. Ses recherches portent sur l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> l’entreprise et le lea<strong>de</strong>rship, domaines dans<br />

lesquels il a joué un rôle <strong>de</strong> pionnier.


Michel Santi, diplômé d’HEC, est Professeur émérite <strong>de</strong> stratégie à HEC Paris. Co-auteur <strong>de</strong><br />

Strategor <strong>de</strong>puis sa 1 ère édition, ses principaux centres <strong>de</strong> recherche et d’enseignement sont<br />

l’innovation et l’entrepreneuriat. Il est expert au sein <strong>de</strong> l’APM et <strong>de</strong> la Communauté Européenne,<br />

business angel et membre <strong>de</strong> plusieurs conseils d’administration ou Advisory Boards.<br />

Guillaume Soenen, docteur HEC, est Professeur Associé à EM Lyon. Il enseigne la stratégie,<br />

l’organisation et la gestion du changement. Ses recherches portent sur la gestion <strong>de</strong>s connaissances,<br />

les communautés <strong>de</strong> pratique, les dynamiques i<strong>de</strong>ntitaires et les transformations organisationnelles.<br />

Il a travaillé avec <strong>de</strong> nombreuses entreprises telles qu’Air France, Alcatel-Lucent, Arc International,<br />

Bouygues Telecom, GDF-Suez, La Poste, Renault, Somfy, etc.<br />

Vincent Toche, ancien élève <strong>de</strong> l'école HEC et licencié en philosophie, a commencé sa carrière<br />

comme consultant en organisation chez Accenture, avant d’entrer dans le groupe Accor où il a<br />

occupé les fonctions <strong>de</strong> Directeur Général Accor Services en Chine puis en France. Il est Directeur<br />

<strong>de</strong>s Acquisitions, <strong>de</strong> la Stratégie et du Développement <strong>de</strong> Accor Services


Plan Strategor.doc<br />

Strategor<br />

Cet ouvrage collectif a été coordonné par<br />

Bernard Garrette, Pierre Dussauge et Rodolphe Durand<br />

Première partie – Liminaire : les fon<strong>de</strong>ments du management stratégique<br />

1. L’environnement externe, champ d’action stratégique<br />

2. De la stratégie au management stratégique : Structure, Décision, I<strong>de</strong>ntité<br />

Deuxième partie – Stratégies Concurrentielles (Business Strategy)<br />

3. Analyse <strong>de</strong> l’industrie<br />

4. Les stratégies <strong>de</strong> coût et <strong>de</strong> volume<br />

5. Stratégie <strong>de</strong> recomposition <strong>de</strong> l’offre : différenciation et low cost<br />

6. Innovations stratégiques et nouveaux business mo<strong>de</strong>ls<br />

7. Avantage concurrentiel<br />

8. Les ressources stratégiques <strong>de</strong> l’entreprise<br />

9. Dynamique concurrentielle<br />

10. Organiser l’entreprise pour mettre en œuvre la Business Strategy<br />

11. Intégration verticale et Externalisation<br />

12. Les Stratégies dans les services<br />

Troisième partie – Stratégies <strong>de</strong> Croissance (Corporate Strategy)<br />

13. Croissance et création <strong>de</strong> valeur<br />

14. L’innovation, moteur <strong>de</strong> la croissance horizontale<br />

15. Internationalisation<br />

16. Diversification et portefeuille d’activités<br />

17. La croissance interne<br />

18. La croissance externe : les fusions-acquisitions<br />

1


Plan Strategor.doc<br />

19. Les alliances stratégiques<br />

20. Corporate Strategy et structure : Organiser la multi-activité<br />

21. Les organisations en réseau<br />

22. Gouvernance et stratégie<br />

23. Stratégie et développement durable<br />

Quatrième partie – Management et action stratégique<br />

24. La maîtrise <strong>de</strong> la trajectoire stratégique : planification ou processus <strong>de</strong><br />

décision « politique » ?<br />

25. La formation <strong>de</strong> la stratégie et le changement stratégique<br />

26. Le changement organisationnel<br />

27. De la Culture à l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> l’entreprise<br />

28. Manager l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> l’entreprise<br />

29. Pouvoir et Lea<strong>de</strong>rship<br />

Cinquième partie : Cas d’application<br />

30. Cas Atos Origin<br />

31. Analyse du cas<br />

32. Présentation <strong>de</strong> l’analyse et <strong>de</strong>s recommandations<br />

Annexe : Vingt-cinq grands auteurs<br />

2


Chapitre<br />

4<br />

Les<br />

stratégies <strong>de</strong> coût<br />

et <strong>de</strong> volume<br />

Nous avons vu, dans les chapitres précé<strong>de</strong>nts, que le secteur d’activité dans<br />

lequel a choisi <strong>de</strong> se développer une entreprise va avoir un effet non négligeable<br />

sur sa rentabilité, son développement à long terme et la valeur qu’elle<br />

sera capable <strong>de</strong> créer pour ses actionnaires. Néanmoins, la stratégie est loin <strong>de</strong> se<br />

réduire à un choix d’activité judicieux : dans le même secteur coexistent en général<br />

<strong>de</strong>s entreprises très performantes et <strong>de</strong>s concurrents qui réussissent beaucoup moins<br />

bien. Dans les logiciels ou les microprocesseurs par exemple, pour un Microsoft ou<br />

un Intel, il existe une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> concurrents aux performances médiocres. Dans<br />

l’automobile, Toyota a eu <strong>de</strong>s performances exceptionnelles entre 1998 et 2008,<br />

alors que sur la même pério<strong>de</strong> General Motors et Ford ont eu <strong>de</strong>s performances plus<br />

que médiocres. L’une <strong>de</strong>s stratégies les plus efficaces pour atteindre <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong><br />

performance supérieurs à ceux <strong>de</strong>s concurrents est <strong>de</strong> parvenir, toutes choses égales<br />

par ailleurs, à avoir <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> coût inférieurs à ceux <strong>de</strong> ces mêmes concurrents.<br />

En effet, si, pour un produit donné, il existe un prix <strong>de</strong> marché qui s’impose à l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s entreprises en concurrence, l’entreprise qui a les coûts les plus bas<br />

obtient les marges les plus importantes et ses performances sont donc supérieures à<br />

celles <strong>de</strong> tout autre concurrent.<br />

1<br />

Avantage <strong>de</strong> coût et volume<br />

<strong>de</strong> production : L’effet d’expérience<br />

Les stratégies <strong>de</strong> coût sont <strong>de</strong>s stratégies qui orientent <strong>de</strong> façon prioritaire tous les<br />

efforts <strong>de</strong> l’entreprise vers un objectif considéré comme primordial : la minimisation<br />

<strong>de</strong> ses coûts complets. Ceux-ci incluent, outre le coût direct <strong>de</strong> fabrication d’une<br />

unité <strong>de</strong> produit, les coûts <strong>de</strong> conception, <strong>de</strong> marketing, <strong>de</strong> distribution, ainsi que les<br />

1


Partie 2<br />

Stratégies<br />

Concurrentielles<br />

Chapitre 4 – Les stratégies <strong>de</strong> coût et <strong>de</strong> volume<br />

coûts administratifs et financiers, y compris le coût <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong> ressources<br />

financières, que l’on appelle le coût du capital. Or, on a observé empiriquement<br />

dans un grand nombre <strong>de</strong> secteurs d’activité que l’entreprise qui avait les coûts les<br />

plus bas était également celle qui avait la production cumulée la plus importante ; la<br />

constatation <strong>de</strong> cette relation a donné naissance au concept d’effet d’expérience.<br />

A/ La notion d’effet d’expérience<br />

1. Wright T.P., « Factors<br />

Affecting the Cost of<br />

Airplanes », Journal of<br />

Aeronautical Sciences, 3(4),<br />

(1936), p. 122-128.<br />

2. Hen<strong>de</strong>rson B. D., « The<br />

Experience Curve<br />

Reviewed », Perpectives,<br />

reprint n° 124, The Boston<br />

Consulting Group, Boston,<br />

(1974), Mass.<br />

3. Boston Consulting Group,<br />

Perspectives sur la stratégie<br />

<strong>de</strong> l’entreprise, Paris,<br />

Hommes et Techniques,<br />

1970 ; BCG, Les Mécanismes<br />

fondamentaux <strong>de</strong> la<br />

compétitivité, Paris, Hommes<br />

et Techniques, 1980 ; Hedley<br />

B., « A Fundamental<br />

Approach to Strategy<br />

Development », Long Range<br />

Planning, déc. 1976.<br />

La notion <strong>de</strong> courbe d’expérience trouve son origine dans <strong>de</strong>s observations effectuées<br />

par <strong>de</strong>s fonctionnaires du ministère américain <strong>de</strong> la défense dans les années<br />

1930. À l’époque, les contrats d’approvisionnement passés avec les industriels <strong>de</strong><br />

l’armement prévoyaient une rémunération du fabricant d’un matériel sur la base <strong>de</strong>s<br />

coûts réels supportés par ce fabricant auxquels était ajoutée une marge négociée au<br />

moment <strong>de</strong> la passation du contrat. Ce système exigeait que le ministère <strong>de</strong> la<br />

défense fasse relever les coûts supportés par ses fournisseurs par <strong>de</strong>s inspecteurs<br />

chargés <strong>de</strong> mesurer le temps passé à la production d’un type <strong>de</strong> matériel donné, la<br />

quantité <strong>de</strong> matières premières utilisée, etc. Or, certains <strong>de</strong> ces inspecteurs se sont<br />

aperçus qu’au fil du temps les profits <strong>de</strong>s entreprises fournisseurs avaient tendance à<br />

augmenter <strong>de</strong> manière très significative. Pourquoi ? En contrôlant à nouveau les<br />

coûts, ils se sont rendu compte que ceux-ci avaient considérablement baissé par<br />

rapport à ceux qu’ils avaient constatés lors <strong>de</strong> leur premier relevé. Les prix accordés<br />

aux industriels sur cette base se traduisaient donc par <strong>de</strong>s marges très supérieures à<br />

celles qui avaient été négociées au départ. Après avoir cru, dans un premier temps,<br />

à une simple erreur <strong>de</strong> mesure, favorisée par les industriels eux-mêmes, on a compris<br />

qu’en fait, cette baisse <strong>de</strong>s coûts se prolongeait tout au long <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong><br />

production d’un matériel donné. Des analyses plus précises ont permis <strong>de</strong> constater<br />

que, pour un type <strong>de</strong> produit donné, les coûts baissaient d’un pourcentage approximativement<br />

constant à chaque doublement du volume <strong>de</strong> production cumulé. C’est<br />

ce qui a donné naissance à la « loi <strong>de</strong> Wright » (1936) 1 , qui a elle-même servi d’inspiration,<br />

bien plus tard, à la notion <strong>de</strong> courbe d’expérience, popularisée dans les<br />

années 1970 par Bruce Hen<strong>de</strong>rson 2 , le fondateur du Boston Consulting Group, cabinet<br />

<strong>de</strong> conseil d’origine américaine créé en 1963.<br />

La théorie <strong>de</strong> l’effet d’expérience 3 stipule que le coût unitaire total d’un produit,<br />

mesuré en unités monétaires constantes, c’est-à-dire en annulant les effets <strong>de</strong> l’inflation,<br />

décroît <strong>de</strong> manière continue à mesure que le volume <strong>de</strong> production cumulé <strong>de</strong><br />

ce produit augmente. Notons qu’il s’agit <strong>de</strong> la production cumulée, c’est-à-dire du<br />

nombre total d’unités produites <strong>de</strong>puis que la fabrication du produit a commencé,<br />

et non pas du volume <strong>de</strong> production à un moment donné. Par conséquent, l’effet<br />

d’expérience permet – du moins en théorie – <strong>de</strong> réduire les coûts même si la ca<strong>de</strong>nce<br />

<strong>de</strong> production reste constante. L’idée est donc que la production <strong>de</strong> chaque nouvel<br />

exemplaire du produit améliore la capacité <strong>de</strong> l’entreprise à faire <strong>de</strong>s économies,<br />

au-<strong>de</strong>là du simple étalement <strong>de</strong>s coûts fixes sur <strong>de</strong>s volumes supérieurs.<br />

Plus précisément, la théorie indique que le coût unitaire total d’un produit baisse<br />

d’un pourcentage constant à chaque doublement <strong>de</strong> la production cumulée <strong>de</strong> ce<br />

produit. Les observations réalisées dans <strong>de</strong> multiples secteurs d’activité montrent<br />

que ce pourcentage est généralement compris entre 10 % et 30 %.<br />

La représentation graphique <strong>de</strong> l’effet d’expérience prend la forme d’une courbe<br />

d’expérience. La courbe présentée en figure 4.1 est celle que l’on observe dans le<br />

secteur <strong>de</strong> la construction aéronautique civile.<br />

2


Chapitre 4 – Les stratégies <strong>de</strong> coût et <strong>de</strong> volume<br />

Partie 2<br />

Stratégies<br />

Concurrentielles<br />

Heures <strong>de</strong> main d’œuvre par<br />

Livre <strong>de</strong> poids d’avion fabriqué<br />

7h00<br />

6h30<br />

5h30<br />

5h00<br />

4h30<br />

4h00<br />

3h30<br />

3h00<br />

2h30<br />

2h00<br />

1h30<br />

1h00<br />

30 min<br />

Mercure (12)*<br />

Caravelle (282)*<br />

DC 10 (446)*<br />

B 767 (727)<br />

A 300/310 (816)*<br />

B 707 (862)*<br />

A 330/340 (863)<br />

B 777 (1044)<br />

B 747 (1521)<br />

B 727 (1831)<br />

A 320/321 (2249)<br />

B 737 (7675)<br />

Figure 4.1<br />

Courbe<br />

d’expérience<br />

dans la<br />

construction<br />

aéronautique<br />

civile<br />

(représentée<br />

en échelle<br />

décimale)<br />

(livraisons<br />

cumulées<br />

à fin 2007)<br />

500 1 000 2 000 3 000 8 000<br />

* Production terminée<br />

Quantités fabriquées<br />

(en nombre d’appareils)<br />

Cette courbe décrit l’évolution <strong>de</strong>s coûts (mesurés en heures <strong>de</strong> main-d’œuvre par<br />

livre d’avion fabriqué) en fonction <strong>de</strong> la production cumulée <strong>de</strong> chaque modèle.<br />

Quelques modèles d’avions connus ont été situés sur cette courbe en fonction du<br />

nombre total d’exemplaires vendus jusqu’en 2007. Si l’on représente l’effet d’expérience<br />

en échelle logarithmique, la courbe précé<strong>de</strong>nte prend la forme d’une droite,<br />

comme l’indique la figure 4.2 : le logarithme du coût est proportionnel au logarithme<br />

<strong>de</strong> la production cumulée.<br />

Heures <strong>de</strong> main d’œuvre par<br />

Livre <strong>de</strong> poids d’avion fabriqué<br />

10h<br />

1h<br />

30 min<br />

15 min<br />

Mercure<br />

DC 10<br />

Caravelle<br />

Airbus 300/310<br />

Boeing 767<br />

Boeing 707<br />

Boeing 747<br />

Boeing 727<br />

Airbus 330/340<br />

Boeing 777<br />

Airbus 320/321<br />

Boeing 737<br />

Figure 4.2<br />

Courbe<br />

d’expérience<br />

dans la<br />

construction<br />

aéronautique<br />

civile<br />

(représentée<br />

en échelle<br />

log-log)<br />

6 min<br />

10 100 1 000 10 000<br />

Quantités fabriquées<br />

(en nombre d’appareils)<br />

3


Partie 2<br />

Stratégies<br />

Concurrentielles<br />

Chapitre 4 – Les stratégies <strong>de</strong> coût et <strong>de</strong> volume<br />

La pente <strong>de</strong> la droite traduit l’intensité <strong>de</strong> l’effet d’expérience ; par exemple, une<br />

pente à 20 % signifie qu’à chaque doublement <strong>de</strong> la production cumulée, le coût<br />

unitaire total diminue <strong>de</strong> 20 %. Plus la courbe a une pente forte, plus l’avantage <strong>de</strong><br />

coût d’un concurrent ayant une production cumulée élevée est important. En effet,<br />

une courbe d’expérience donnée n’est pas propre à une entreprise, mais caractéristique<br />

d’un certain domaine d’activité : elle s’impose donc à l’ensemble <strong>de</strong>s entreprises<br />

en concurrence sur ce secteur. En outre, l’expérience accumulée ne se répercute<br />

pas <strong>de</strong> façon automatique dans les coûts d’une entreprise, mais exige au contraire<br />

<strong>de</strong> celle-ci <strong>de</strong>s efforts continus. Seules les entreprises les mieux gérées verront leurs<br />

coûts décroître le long <strong>de</strong> la courbe idéale caractéristique <strong>de</strong> l’activité considérée ;<br />

les autres risquent d’avoir <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> coûts qui, malgré l’accumulation d’expérience,<br />

s’écarteront progressivement <strong>de</strong> cette courbe idéale. C’est ce que l’on appelle<br />

une dérive <strong>de</strong>s coûts.<br />

Fon<strong>de</strong>ments théoriques<br />

La loi <strong>de</strong> Wright/Hen<strong>de</strong>rson, formulation mathématique<br />

<strong>de</strong> l’effet d’expérience<br />

Supposons un produit P qui a été fabriqué jusqu’ici à V 0<br />

exemplaires.<br />

e<br />

Soit C 0<br />

le coût unitaire total du V 0<br />

exemplaire du produit P.<br />

Selon la loi <strong>de</strong> la courbe d’expérience, le coût unitaire total C du produit P diminue<br />

d’un pourcentage constant k à chaque doublement <strong>de</strong> son volume <strong>de</strong> production<br />

cumulée V.<br />

e<br />

Donc, si V 1<br />

= 2.V 0<br />

, alors le coût du V 1<br />

exemplaire est C 1<br />

= (1 – k).C 0<br />

et si V 2<br />

= 2.V 1<br />

= 2 2 .V 0<br />

, alors C = (1–k).C = (1 – 1 k)2 .C 0<br />

et si V 3<br />

= 2.V 2<br />

= 2 3 .V 0<br />

, alors C = (1–k).C = (1 – 3 2 k)3 .C 0<br />

Donc, <strong>de</strong> manière générale : si V = 2 n .V 0<br />

, alors C = (1–k)n .C 0<br />

Par une transformation logarithmique <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux égalités, on obtient :<br />

log V/V 0<br />

= n.log 2 et log C/C 0<br />

= n.log (1 – k)<br />

En éliminant n entre les <strong>de</strong>ux équations, on a :<br />

(log V/V 0<br />

)/log 2 = (log C/C 0<br />

)/log (1 – k)<br />

ce qui peut s’écrire :<br />

log C/C 0<br />

= K. log V/V 0<br />

avec K = log (1 – k)/ log 2 (1)<br />

Log C est donc une fonction linéaire <strong>de</strong> log V. Autrement dit, la courbe d’expérience<br />

peut être représentée en coordonnées log-log par une droite <strong>de</strong> pente K. Remarquons<br />

qu’on a coutume d’appeler k la pente <strong>de</strong> la courbe d’expérience, alors qu’au<br />

sens mathématique du terme, la véritable pente est en fait K.<br />

L’équation (1) peut également s’écrire :<br />

C = C 0<br />

.(V/V 0<br />

) K avec K = log (1 – k)/ log 2 (2)<br />

Dans la pratique, on peut utiliser l’équation (1) pour estimer k à partir <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux points<br />

<strong>de</strong> la courbe d’expérience. En effet, connaissant <strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong> coût C et C 0<br />

correspondant<br />

à <strong>de</strong>s volumes V et V 0<br />

observés historiquement pour la même entreprise<br />

ou au même moment pour <strong>de</strong>ux entreprises concurrentes, on calcule facilement K et<br />

on peut en déduire aisément le pourcentage <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong>s coûts k.<br />

L’équation (2) permet quant à elle <strong>de</strong> calculer facilement le coût unitaire C du produit<br />

P pour n’importe quel niveau <strong>de</strong> production cumulée V, à condition d’avoir<br />

estimé k au préalable. De plus, si on ne connaît pas k avec précision, on peut modéliser,<br />

à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> cette même équation, les baisses <strong>de</strong>s coûts potentielles en fonction ><br />

4


Partie 2<br />

Stratégies<br />

Concurrentielles<br />

Chapitre 4 – Les stratégies <strong>de</strong> coût et <strong>de</strong> volume<br />

1. Détrie J.-P. et<br />

Ramanantsoa B., Stratégie <strong>de</strong><br />

l’entreprise et diversification,<br />

Nathan, 1983, p. 59.<br />

> Le pouvoir <strong>de</strong> négociation<br />

La taille permet enfin à l’entreprise <strong>de</strong> renforcer son pouvoir <strong>de</strong> négociation vis-à-vis<br />

<strong>de</strong> ses partenaires et notamment <strong>de</strong> ses fournisseurs et clients ; elle sera ainsi capable<br />

d’obtenir ses approvisionnements à <strong>de</strong>s conditions plus favorables que celles<br />

consenties à <strong>de</strong>s concurrents plus mo<strong>de</strong>stes, ou <strong>de</strong> négocier <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> distribution<br />

plus avantageuses.<br />

Notons enfin que l’effet d’expérience ne se limite pas aux activités industrielles – il<br />

se constate également dans <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> services ; en effet, ces <strong>de</strong>rnières sont<br />

sensibles aux économies d’échelle, connaissent un effet d’apprentissage, peuvent<br />

mettre en œuvre <strong>de</strong>s innovations et exercer un pouvoir <strong>de</strong> négociation <strong>de</strong> nature à<br />

réduire leurs coûts 1 (voir chapitre 12 sur les stratégies dans les services).<br />

MINI-CAS<br />

La conversion d’Apple aux microprocesseurs Intel<br />

En 2006, à la surprise générale, Apple a déclaré son intention <strong>de</strong> changer <strong>de</strong> fournisseur<br />

<strong>de</strong> microprocesseurs pour ses ordinateurs personnels. Apple abandonnait<br />

ainsi ses fournisseurs attitrés, IBM et Motorola, au profit d’Intel. Une telle décision<br />

s’explique avant tout par les positions respectives <strong>de</strong>s microprocesseurs Intel et <strong>de</strong><br />

« Power PC » (IBM-Motorola) sur la courbe d’expérience. En effet, grâce à sa situation<br />

<strong>de</strong> fournisseur quasi exclusif <strong>de</strong> microprocesseurs pour PC au standard Windows,<br />

Intel possédait une part <strong>de</strong> marché <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 90 %. La part <strong>de</strong> marché <strong>de</strong><br />

« Power PC » qui, jusqu’au revirement <strong>de</strong> 2006, avait Apple pour seul client, était<br />

<strong>de</strong> 3 % seulement. Le tableau ci-<strong>de</strong>ssous présente quelques chiffres clés <strong>de</strong> l’activité<br />

d’Intel :<br />

1998 2001<br />

Production cumulée 542 millions d’unités 985 millions d’unités<br />

Coût unitaire<br />

116 92<br />

(en dollars)<br />

Prix unitaire<br />

250 182<br />

(en dollars)<br />

En 2001, la production cumulée <strong>de</strong>s microprocesseurs « Power PC » n’était, quant<br />

à elle, que <strong>de</strong> 53 millions d’unités. Sur cette base, et en appliquant la formule (1)<br />

<strong>de</strong> Wright/Hen<strong>de</strong>rson présentée dans l’encadré « Fon<strong>de</strong>ments théoriques » précé<strong>de</strong>nt,<br />

on peut calculer la pente <strong>de</strong> la courbe d’expérience, ainsi que le niveau <strong>de</strong><br />

coût <strong>de</strong>s microprocesseurs « Power PC » :<br />

log (C 2001<br />

/C 1998<br />

) = K . log (V 2001<br />

/V 1998<br />

), soit log (92/116) = K . log (985/542) ;<br />

log (92/116) étant égal à - 0,10 et log (985/542) étant égal à 0,26,<br />

on en déduit donc que K = - 0,39 ;<br />

or, comme par ailleurs K = log (1-k)/ log 2, on peut en déduire que k = 24 %, c’està-dire<br />

que les coûts complets <strong>de</strong> production <strong>de</strong> microprocesseurs décroissent <strong>de</strong><br />

24 % chaque fois que la production cumulée double.<br />

On peut maintenant calculer le coût unitaire <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s puces « Power<br />

PC » en 2001, par référence à celui <strong>de</strong>s microprocesseurs d’Intel, en utilisant<br />

l’équation (2) présentée dans l’encadré « Fon<strong>de</strong>ments théoriques » précé<strong>de</strong>nt :<br />

C Power PC<br />

= 92 . (53 / 985) -0.39 = 286 dollars<br />

En supposant que les fournisseurs <strong>de</strong> puces « Power PC » appliquent la même marge<br />

qu’Intel pour fixer les prix, on peut en déduire qu’Apple <strong>de</strong>vait payer ses microprocesseurs<br />

570 dollars alors que ses concurrents qui achetaient leurs micro-<br />

><br />

6


Chapitre 4 – Les stratégies <strong>de</strong> coût et <strong>de</strong> volume<br />

Partie 2<br />

Stratégies<br />

Concurrentielles<br />

2<br />

Les implications stratégiques<br />

<strong>de</strong> l’effet d’expérience<br />

A/ La poursuite du volume<br />

Lorsque, pour une activité donnée, on constate un effet d’expérience important, la<br />

stratégie naturelle <strong>de</strong>s entreprises en concurrence consiste à acquérir l’expérience la<br />

plus forte, afin <strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong>s coûts les plus faibles. Pour avoir l’expérience la plus<br />

forte, les entreprises chercheront à avoir la production la plus gran<strong>de</strong> et donc la part<br />

<strong>de</strong> marché la plus importante 1 . C’est pourquoi ces stratégies <strong>de</strong> coût sont également<br />

qualifiées <strong>de</strong> stratégies <strong>de</strong> volume.<br />

La lutte que se livrent les entreprises pour gagner <strong>de</strong>s parts <strong>de</strong> marché entraîne en<br />

général un ajustement du prix du marché sur les coûts <strong>de</strong>s concurrents les plus compétitifs,<br />

c’est-à-dire ceux dont la production est la plus importante. Les concurrents<br />

dont la production – donc l’expérience – est trop faible ont <strong>de</strong>s coûts trop élevés,<br />

parfois supérieurs au prix du marché. Incapables <strong>de</strong> dégager <strong>de</strong>s marges suffisantes,<br />

ils sont éliminés. La figure 4.3 en donne une illustration.<br />

Figure 4.3<br />

log(Coût unitaire)<br />

Expérience<br />

et position<br />

Firme C<br />

<strong>de</strong> coût<br />

Prix du marché<br />

Firme B<br />

Firme A<br />

Coût<br />

log(Production cumulée)<br />

La figure 4.3 représente la courbe d’expérience propre à un domaine d’activité. Si<br />

l’on positionne sur ce graphe les trois firmes concurrentes A, B et C en fonction <strong>de</strong><br />

leur expérience, et donc <strong>de</strong> leurs coûts respectifs, on constate immédiatement que,<br />

pour le prix <strong>de</strong> marché indiqué, la firme A, qui dispose <strong>de</strong> l’expérience la plus forte,<br />

obtient <strong>de</strong>s marges nettement supérieures à la firme B, alors que la firme C, dont<br />

l’expérience est la plus faible, enregistre <strong>de</strong>s pertes. Dans un tel contexte, la seule<br />

alternative qui s’offre à B, et surtout à C, est soit <strong>de</strong> chercher à rattraper A en gagnant<br />

<strong>de</strong>s parts <strong>de</strong> marché et en accroissant sa production, soit <strong>de</strong> se retirer du marché.<br />

Ainsi, les concurrents qui opèrent dans un domaine d’activité connaissant un effet d’expérience<br />

important sont soumis à <strong>de</strong>ux impératifs. D’une part, ils doivent s’assurer que,<br />

au fur et à mesure que leur volume <strong>de</strong> production cumulée s’accroît, leurs coûts diminuent<br />

bien à un rythme correspondant à la courbe d’expérience <strong>de</strong> l’activité. Si tel n’est<br />

pas le cas, leur gestion est déficiente, et l’accumulation d’expérience ne se répercute<br />

qu’imparfaitement dans les coûts. D’autre part, ils doivent chercher à s’assurer une part<br />

<strong>de</strong> marché dominante dans leur domaine d’activité <strong>de</strong> façon à avoir la production<br />

cumulée la plus importante possible, l’expérience la plus forte et, par conséquent, les<br />

coûts les plus bas.<br />

9<br />

1. Buzzell R.D., Gale B.T.,<br />

Sultan R.G.M., « Market<br />

Share : A Key to<br />

Profitability », Harvard<br />

Business Review, janv.-<br />

fév. 1975, ou plus<br />

généralement l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s effectuées dans le<br />

cadre du projet PIMS (Profit<br />

Impact of Market Strategies).


Chapitre 4 – Les stratégies <strong>de</strong> coût et <strong>de</strong> volume<br />

Partie 2<br />

Stratégies<br />

Concurrentielles<br />

LES POINTS CLÉS<br />

Les stratégies <strong>de</strong> coût visent prioritairement à minimiser les coûts complets. Ainsi, on a constaté <strong>de</strong><br />

manière empirique que, dans <strong>de</strong> nombreux secteurs d’activité, l’entreprise dont les coûts sont les<br />

plus bas est également celle dont la production cumulée est la plus importante. De cette constatation<br />

est né le concept d’effet d’expérience.<br />

Cette théorie stipule que le coût unitaire total d’un produit décroît <strong>de</strong> manière continue à mesure<br />

que le volume <strong>de</strong> production cumulée <strong>de</strong> ce produit augmente : à chaque doublement <strong>de</strong> la<br />

production cumulée, le coût complet diminue d’un pourcentage constant, généralement compris<br />

entre 10 % et 30 %.<br />

L’effet d’expérience a quatre causes principales : l’étalement <strong>de</strong>s coûts fixes, l’effet d’apprentissage,<br />

l’innovation et la substitution capital/travail et le pouvoir <strong>de</strong> négociation vis-à-vis <strong>de</strong>s fournisseurs<br />

<strong>de</strong> l’entreprise.<br />

L’effet d’expérience ne se limite pas aux activités industrielles mais se constate également dans les<br />

activités <strong>de</strong> service.<br />

Ces stratégies <strong>de</strong> coût sont également qualifiées <strong>de</strong> stratégies <strong>de</strong> volume : le concept d’effet<br />

d’expérience pousse les entreprises à consacrer l’essentiel <strong>de</strong> leurs ressources à la recherche d’un<br />

volume <strong>de</strong> production et <strong>de</strong> vente aussi important que possible, en mettant l’accent sur le contrôle<br />

<strong>de</strong> leurs coûts.<br />

Il est d’autant plus facile d’accumuler <strong>de</strong> l’expérience et <strong>de</strong> faire baisser les coûts rapi<strong>de</strong>ment que<br />

la croissance du domaine d’activité est rapi<strong>de</strong>.<br />

L’effet d’expérience apparaît comme une barrière à l’entrée dans domaine d’activité.<br />

Cinq grands types <strong>de</strong> stratégies <strong>de</strong> prix sont possibles pour exploiter l’effet d’expérience : stratégie<br />

<strong>de</strong> dumping, <strong>de</strong> domination, d’ombrelle, <strong>de</strong> rattrapage et d’abandon.<br />

Construire la structure <strong>de</strong> coût d’une activité consiste à i<strong>de</strong>ntifier la part que représente chacun <strong>de</strong>s<br />

coûts élémentaires dans le coût total. Cela permet <strong>de</strong> repérer les tâches ou fonctions dont les coûts<br />

sont les plus importants et d’i<strong>de</strong>ntifier les compétences déterminantes pour la compétitivité <strong>de</strong>s<br />

entreprises dans l’activité considérée. La structure <strong>de</strong> coût n’est pas figée mais évolue dans le<br />

temps.<br />

L’analyse <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> coût permet <strong>de</strong> repérer les expériences partagées et les sources<br />

potentielles d’économie.<br />

Limites et risques <strong>de</strong> l’effet d’expérience : difficultés <strong>de</strong> la croissance, importance <strong>de</strong>s ressources<br />

en jeu, expérience copiée ou contournée, apparition <strong>de</strong> rigidités, danger d’une guerre <strong>de</strong>s prix,<br />

confiscation <strong>de</strong> l’expérience par <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> substitution, activités où la concurrence ne porte<br />

pas sur les prix et les coûts, activités où l’avantage <strong>de</strong> coût ne découle pas du volume.<br />

La théorie <strong>de</strong> l’effet d’expérience n’est pas un instrument universel permettant l’élaboration d’une<br />

stratégie idéale dans n’importe quelle situation mais elle peut ai<strong>de</strong>r l’entreprise à accroître son<br />

efficacité et la qualité <strong>de</strong> sa gestion <strong>de</strong> manière continue.<br />

21


Partie 2<br />

Stratégies<br />

Concurrentielles<br />

Chapitre 4 – Les stratégies <strong>de</strong> coût et <strong>de</strong> volume<br />

?1<br />

QUIZ<br />

L’effet d’expérience…<br />

a. Permet <strong>de</strong> réduire les coûts <strong>de</strong> production mais pas les coûts <strong>de</strong> R&D.<br />

b. Joue sur le coût unitaire complet et intègre donc un étalement <strong>de</strong>s<br />

coûts fixes.<br />

c. Ne joue que sur les coûts variables car l’expérience permet par exemple<br />

d’économiser les matières premières, le temps <strong>de</strong> travail et <strong>de</strong> réduire<br />

les rebuts, mais les coûts fixes restent fixes.<br />

2 Selon la loi <strong>de</strong> Wright/Hen<strong>de</strong>rson, les coûts baissent d’un pourcentage<br />

constant k à chaque doublement <strong>de</strong> la production cumulée. Donc, en<br />

théorie…<br />

a. Il faut attendre d’avoir doublé la production cumulée pour que les<br />

coûts baissent.<br />

b. Chaque nouvelle unité produite coûte moins cher que la précé<strong>de</strong>nte.<br />

c. Quand la production cumulée quadruple, les coûts baissent <strong>de</strong> 2 k %.<br />

3 Parmi les causes <strong>de</strong> l’effet d’expérience listées ci-<strong>de</strong>ssous, l’une est<br />

erronée :<br />

a. L’effet d’apprentissage.<br />

b. La substitution du travail au capital.<br />

c. Le pouvoir <strong>de</strong> négociation vis-à-vis <strong>de</strong>s fournisseurs.<br />

4 La structure <strong>de</strong> coût d’un produit soumis à un fort effet d’expérience…<br />

a. Peut varier très significativement au cours du temps car chaque élément<br />

<strong>de</strong> coût suit sa propre courbe d’expérience.<br />

b. Ne change pas : le coût total diminue selon la loi <strong>de</strong> Wright/Hen<strong>de</strong>rson<br />

mais la part que représente chaque élément <strong>de</strong> coût reste constante.<br />

c. Baisse selon la loi <strong>de</strong> Wright/Hen<strong>de</strong>rson.<br />

5 La courbe d’expérience d’un produit complexe intégrant plusieurs<br />

composants dont chacun suit une courbe d’expérience spécifique et<br />

conforme à la loi <strong>de</strong> Wright/Hen<strong>de</strong>rson…<br />

a. Est la somme <strong>de</strong>s courbes d’expérience <strong>de</strong>s différents éléments <strong>de</strong> la<br />

structure <strong>de</strong> coût <strong>de</strong> ce produit, donc ce n’est pas une droite en<br />

coordonnées log-log.<br />

b. Est la somme <strong>de</strong>s courbes d’expérience <strong>de</strong>s différents éléments <strong>de</strong> la<br />

structure <strong>de</strong> coût <strong>de</strong> ce produit, donc c’est bien une droite en<br />

coordonnées log-log.<br />

c. N’est pas la somme <strong>de</strong>s courbes d’expérience <strong>de</strong>s différents éléments<br />

<strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> coût <strong>de</strong> ce produit, mais c’est bien une droite en<br />

coordonnées log-log.<br />

6 L’effet d’expérience a été découvert dans les activités industrielles, mais…<br />

a. On peut aussi l’observer dans les activités <strong>de</strong> service.<br />

b. Il est négligeable dans les activités <strong>de</strong> service.<br />

c. Il est beaucoup plus important dans les activités <strong>de</strong> service car cellesci<br />

reposent essentiellement sur les ressources humaines, donc sur<br />

l’expérience. ><br />

22


Chapitre 4 – Les stratégies <strong>de</strong> coût et <strong>de</strong> volume<br />

Partie 2<br />

Stratégies<br />

Concurrentielles<br />

....><br />

<strong>de</strong>s différentes valeurs possibles <strong>de</strong> k. Comme k est généralement compris entre<br />

10 % et 30 %, une telle modélisation, très facile à effectuer sur un tableur, permet<br />

d’encadrer les coûts prévisionnels dans une fourchette relativement étroite.<br />

On trouvera une application numérique <strong>de</strong>s équations (1) et (2) dans le mini-cas sur<br />

« Power PC » et Intel.<br />

B/ Les causes <strong>de</strong> l’effet d’expérience<br />

L’effet d’expérience est avant tout un phénomène constaté <strong>de</strong> manière empirique,<br />

qui provient d’un grand nombre <strong>de</strong> causes (voir l’encadré « Fon<strong>de</strong>ments théoriques »<br />

ci-<strong>de</strong>ssous) que l’on peut regrouper en quatre catégories principales :<br />

> L’étalement <strong>de</strong>s coûts fixes<br />

Les coûts unitaires correspondant à une activité donnée diminuent au fur et à mesure<br />

que les capacités <strong>de</strong> production et le volume d’affaires augmentent. Ces économies<br />

proviennent notamment <strong>de</strong> l’étalement <strong>de</strong>s frais fixes (recherche, conception, publicité)<br />

sur <strong>de</strong>s séries plus longues. Elles sont également dues à la diminution du coût<br />

<strong>de</strong>s investissements par unité <strong>de</strong> capacité, lorsque la capacité totale augmente. Par<br />

exemple, dans l’industrie automobile, le coût <strong>de</strong> conception d’un modèle est un<br />

coût fixe, qui pèsera dix fois plus sur le coût unitaire si, au lieu <strong>de</strong> produire un million<br />

d’unités, on n’en produit que cent mille. En outre, les usines et les équipements<br />

correspondant à une production d’un million d’unités sur une pério<strong>de</strong> donnée n’ont<br />

pas un coût dix fois supérieur aux installations nécessaires pour en produire cent<br />

mille sur la même pério<strong>de</strong>.<br />

> L’effet d’apprentissage<br />

L’effet d’apprentissage, souvent confondu avec l’effet d’expérience dans sa totalité,<br />

traduit avant tout l’amélioration <strong>de</strong> la productivité du travail. Au fur et à mesure <strong>de</strong><br />

la répétition d’une tâche, le temps nécessaire à son accomplissement tend à diminuer,<br />

abaissant ainsi son coût. En effet, un ouvrier qui répète une opération voit sa<br />

<strong>de</strong>xtérité, et donc sa rapidité, s’accroître avec son entraînement, alors que, parallèlement,<br />

l’organisation du travail tout entière, au niveau <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> production,<br />

s’adapte <strong>de</strong> mieux en mieux à la tâche en question. L’effet d’apprentissage est ainsi<br />

fonction du temps écoulé autant que du volume <strong>de</strong> production cumulé.<br />

> L’innovation et la substitution capital/travail<br />

L’accumulation d’expérience permet, d’une part, d’apporter <strong>de</strong>s modifications au<br />

produit lui-même afin d’en supprimer les éléments superflus, ou encore <strong>de</strong> le fabriquer<br />

avec <strong>de</strong>s composants plus économiques. D’autre part, le processus <strong>de</strong> production<br />

s’améliore, notamment par un remplacement progressif <strong>de</strong> la main-d’œuvre par<br />

<strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> production (substitution capital/travail). La fabrication d’un téléviseur<br />

au début <strong>de</strong>s années soixante-dix exigeait l’assemblage <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> cinq mille pièces<br />

élémentaires ; aujourd’hui, du fait <strong>de</strong>s améliorations apportées au produit lui-même<br />

comme à son processus <strong>de</strong> fabrication, grâce à l’expérience accumulée, il faut moins<br />

<strong>de</strong> cinq cents pièces, alors même que la qualité et les performances <strong>de</strong>s téléviseurs<br />

se sont considérablement accrues. Cela explique que les téléviseurs puissent être<br />

vendus à un prix équivalent, voire inférieur, en unités monétaires courantes, à celui<br />

du début <strong>de</strong>s années 1970, ce qui représente une diminution très significative – plus<br />

<strong>de</strong> 80 % – <strong>de</strong> leur prix en unités monétaires constantes.<br />

5

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