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LES LIGNES DE WELLINGTON<br />

<strong>de</strong> Valeria Sarmiento<br />

Revue <strong>de</strong> <strong>presse</strong><br />

ALFAMA FILMS<br />

176 rue <strong>du</strong> Temple<br />

75003 PARIS<br />

Tel : +33 1 42 01 07 05<br />

Mail : alfama<strong>film</strong>s@orange.fr


Sortie française<br />

-<br />

Presse quotidienne<br />

et hebdomadaire


LE MONDE – 21 novembre 2012


LE NOUVEL OBSERVATEUR – 21 novembre 2012


TELE OBS – 18 novembre 2012


TELERAMA – 21 novembre 2012


LES INROCKUPTIBLES – 21 novembre 2012


LE FIGAROSCOPE – 21 novembre 2012


GALA – 21 novembre 2012


LE CANARD ENCHAÎNÉ – 21 novembre 2012


LIBÉRATION – 21 novembre 2012


FENÊTRE SUR COURS – 19 novembre 2012


JOURNAL DU DIMANCHE – 18 novembre 2012


MARIANNE – 17 novembre 2012


ELLE – 16 novembre 2012


FIGARO MAGAZINE – 16 novembre 2012


TELERAMA – 14 novembre 2012


LE FILM FRANÇAIS – 9 novembre 2012


Sortie française<br />

-<br />

Presse mensuelle


CAHIERS DU CINEMA – novembre 2012


POSITIF – novembre 2012


TRANSFUGE – novembre 2012


SO FILM – novembre 2012


TROIS COULEURS – novembre 2012


HISTORIA – novembre 2012


MAGAZINE Illimité – novembre 2012


NEXT (Libération) – octobre 2012


VENISE 2012 et festivals<br />

-<br />

Presse


LIBERATION – 6 septembre 2012


TELERAMA – 22 septembre 2012


LES INROCKUPTIBLES– 12 septembre 2012


LE FILM FRANÇAIS – 31 août 2012


LES INROCKUPTIBLES – 27 juin 2012


LE FILM FRANÇAIS – 10 février 2012


CAHIERS DU CINEMA – octobre 2012


ATION – 6 s


AFP – 4 septembre 2012<br />

Amour et <strong>la</strong>rmes sur le chemin <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre - John Malkovich, Mathieu Amalric, Catherine<br />

Deneuve, Marisa Pare<strong>de</strong>s, Michel Piccoli... un casting éblouissant pour une fresque historique<br />

<strong>de</strong> 2H30 sur <strong>la</strong> campagne portugaise <strong>du</strong> maréchal Masséna contre les troupes <strong>de</strong> Wellington en<br />

1810.<br />

En nombre supérieur, les Français avancent au prix <strong>de</strong> lour<strong>de</strong>s pertes jusqu'au centre <strong>du</strong> pays<br />

mais autour <strong>de</strong> Lisbonne les atten<strong>de</strong>nt les "Linhas <strong>de</strong> Wellington", les lignes <strong>de</strong> défenses <strong>de</strong><br />

Wellington, vers lesquelles se retirent Britanniques et Portugais en pratiquant <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

terre brûlée.<br />

C'est ce mouvement <strong>de</strong> retraite désordonnée que choisit <strong>de</strong> décrire Valeria Sarmiento, qui a<br />

repris un projet entamé par son compagnon Raoul Ruiz. Elle dépeint à grands coups <strong>de</strong> pinceau<br />

les horreurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre, <strong>la</strong> vanité <strong>de</strong>s officiers et le désarroi <strong>de</strong>s civils déracinés.<br />

A travers ce <strong>film</strong> "j'ai découvert l'exil <strong>de</strong>s Portugais, le <strong>de</strong>stin typique <strong>de</strong>s gens ordinaires, <strong>la</strong><br />

vie quotidienne <strong>du</strong>rant un conflit", raconte <strong>la</strong> réalisatrice, elle-même née à Valparaiso (Chili)<br />

en 1948. Elle s'est attachée "en particulier aux personnages féminins, qui souffrent tellement<br />

au cours <strong>de</strong>s guerres".<br />

L'absurdité <strong>de</strong> cette guerre est illustrée par un dîner d'anthologie entre un Masséna muet et<br />

goujat (Melvil Poupaud) et un trio <strong>de</strong> convives aux accents comico-sociologiques: Isabelle<br />

Huppert, Catherine Deneuve et Michel Piccoli.<br />

A ne pas manquer non plus <strong>la</strong> scène où l'on voit un Wellington débordant <strong>de</strong> suffisance,<br />

incarné par John Malkovich, poser pour son portrait en gloire. La sortie dans les salles<br />

françaises est prévue le 21 novembre.


Sortie française<br />

-<br />

Presse internet


LESECHOS.fr – 21 novembre 2012<br />

« Les lignes <strong>de</strong> Wellington » <strong>de</strong> Valeria Sarmiento<br />

Le temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre brûlée<br />

Par Adrien Gombeaud | 21/11 | 07:00<br />

Morts ou gémissant, les corps jonchent le champ <strong>de</strong> bataille. Flotte une o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> boue mêlée <strong>de</strong><br />

poudre. Lentement, <strong>la</strong> caméra s'élève et les pil<strong>la</strong>rds s'extirpent <strong>de</strong>s fourrés. Ils viennent<br />

chapar<strong>de</strong>r les bottes. Ainsi s'ouvrent « Les lignes <strong>de</strong> Wellington », par un p<strong>la</strong>n qui évoque les<br />

tableaux guerriers que l'on va voir au Louvre. Nous sommes au Portugal en 1810, l'armée <strong>de</strong><br />

Masséna traverse un pays dévasté, à peine gênée dans son avancée par quelques soldats en<br />

déroute. En réalité, Portugais et Britanniques attirent les Français vers Torres Vedras où le<br />

Général Wellington comman<strong>de</strong> une fortification redoutable. Le <strong>film</strong> <strong>de</strong> Valeria Sarmiento<br />

raconte cette campagne étrange, longue progression sur une terre brûlée peuplée <strong>de</strong> fantômes.<br />

Il est en outre un hommage à Raoul Ruiz, compagnon <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisatrice, qui avait commencé à<br />

travailler sur le projet peu avant sa mort.<br />

Panorama d'une débâcle<br />

Sarmiento, également monteuse <strong>de</strong> Ruiz, a su se détacher <strong>de</strong> l'ombre <strong>du</strong> maître pour insuffler<br />

son style aux « Lignes <strong>de</strong> Wellington ». Elle signe un <strong>film</strong> poétique, hanté, mais aussi<br />

fortement ancré dans le réel. Sans personnage principal, il suit divers <strong>de</strong>stins emportés par<br />

l'Histoire : un homme cherche désespérément sa femme, un soldat patriote a per<strong>du</strong> son armée,<br />

une Britannique un peu coquine voudrait échapper à sa sévère chaperonne, une vieille<br />

aristocrate perd <strong>la</strong> tête... Le récit s<strong>la</strong>lome <strong>de</strong> routes encombrées <strong>de</strong> fuyards en châteaux<br />

abandonnés, tissant le fascinant panorama d'une débâcle. L'aura <strong>de</strong> Ruiz a permis au<br />

pro<strong>du</strong>cteur Paolo Branco <strong>de</strong> réunir une affiche impressionnante : Malkovich, Deneuve, Piccoli,<br />

Huppert, Amalric... tous viennent amicalement saluer l'artiste disparu. Cette distribution donne<br />

à un <strong>film</strong> à petit budget <strong>de</strong>s allures <strong>de</strong> superpro<strong>du</strong>ction. Leurs visages trahissent l'angoisse mais<br />

aussi l'acharnement à vivre quand le mon<strong>de</strong> s'écroule : continuer à mettre <strong>la</strong> table pour recevoir<br />

ses hôtes, à peindre, à prier, à sé<strong>du</strong>ire, aimer peut-être... Si l'on veut lire dans ce <strong>film</strong> le reflet<br />

d'une Europe contemporaine déchirée, « Les lignes <strong>de</strong> Wellington » ne sont pas sans espoir.<br />

Elles palpitent même d'une superbe pulsion romanesque, ce qui fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie un grand<br />

spectacle : l'envie, coûte que coûte, <strong>de</strong> connaître <strong>la</strong> suite.<br />

ADRIEN GOMBEAUD


LEPOINT.fr – 20 novembre 2012<br />

La mé<strong>la</strong>ncolie <strong>de</strong> Wellington, <strong>la</strong> joie <strong>de</strong> vivre<br />

<strong>de</strong> Pierre Niney<br />

Dans les sorties <strong>de</strong> cette semaine, un <strong>film</strong> à voir pour sa<br />

mise en scène - "Les lignes <strong>de</strong> Wellington" - et un autre -<br />

"Comme <strong>de</strong>s frères" - pour <strong>la</strong> révé<strong>la</strong>tion d'un comédien.<br />

John Malkovich incarne le général Wellington dans le <strong>film</strong> réalisé par <strong>la</strong> compagne <strong>de</strong> Raoul<br />

Ruiz. © Alfama Films (Capture d'écran)<br />

Décidément, Raul Ruiz n'en finit pas <strong>de</strong> nous parler, par-<strong>de</strong>là <strong>la</strong> tombe. Après un <strong>film</strong><br />

posthume - beau mais trop touffu (La nuit d'en face, sorti en juillet) - le voilà qui habite chaque<br />

p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s Lignes <strong>de</strong> Wellington, oeuvre majestueuse que le cinéaste chilien a longuement<br />

préparée avant d'être emporté par <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die en mai 2011. Réalisé par Valeria Sarmiento, sa<br />

compagne, le <strong>film</strong> est une éc<strong>la</strong>tante réussite et apparaît comme <strong>la</strong> conclusion véritable d'une<br />

oeuvre fascinante par sa diversité et son inventivité. Il ressemble fort aux Mystères <strong>de</strong><br />

Lisbonne, le véritable chef-d'oeuvre <strong>de</strong> son auteur, acc<strong>la</strong>mé dans le mon<strong>de</strong> entier : comme ce<br />

<strong>film</strong>, en effet, Les lignes <strong>de</strong> Wellington est un projet portugais, porté par le pro<strong>du</strong>cteur Paulo<br />

Branco, écrit par un scénariste remarquable, Carlos Saboga, et qui existe dans une version<br />

longue <strong>de</strong>stinée à <strong>la</strong> télévision.<br />

Le <strong>film</strong> s'ouvre en septembre 1810, quand les troupes <strong>du</strong> maréchal Masséna envahissent le<br />

Portugal. Malgré ce que <strong>la</strong>isse croire <strong>la</strong> ban<strong>de</strong>-annonce, il y est assez peu question <strong>de</strong>s<br />

Français, si ce n'est pour s'offrir quelques apparitions <strong>de</strong> luxe (Isabelle Huppert, Catherine<br />

Deneuve, Michel Piccoli et, dans <strong>de</strong>s rôles plus importants, Melvil Poupaud, Mathieu Amalric<br />

et Chiara Mastroianni). Ce n'est pas <strong>la</strong> geste napoléonienne qui intéresse Valeria Sarmiento,<br />

prompte <strong>du</strong> reste à souligner <strong>la</strong> sauvagerie <strong>de</strong> <strong>la</strong> soldatesque française, encline au viol et au<br />

pil<strong>la</strong>ge. Le vrai sujet, c'est <strong>la</strong> résistance conjointe <strong>de</strong>s Portugais et <strong>de</strong> l'armée ang<strong>la</strong>ise.


Du côté portugais, <strong>de</strong>s gens ordinaires, pris dans <strong>la</strong> tourmente <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> histoire - c'est le<br />

beau personnage <strong>de</strong> Marisa Pare<strong>de</strong>s, que <strong>la</strong> guerre va briser - ou <strong>de</strong>s personnages hauts en<br />

couleur qui trouvent dans <strong>la</strong> situation l'occasion d'épanouir leur potentiel romanesque. Du côté<br />

ang<strong>la</strong>is, le légendaire général Wellington (John Malkovich, un natif <strong>de</strong> Chicago plutôt<br />

inatten<strong>du</strong> dans ce rôle britannique) pose pour son portrait et s'interroge gravement sur <strong>la</strong> recette<br />

qui porte son nom : est-ce un honneur ou un affront <strong>de</strong> donner son nom à une façon <strong>de</strong> préparer<br />

le boeuf ? Comme Ruiz, Valeria Sarmiento a une distance amusée qui respire l'intelligence, et<br />

un vrai sens <strong>de</strong> l'ampleur romanesque.


LA-CROIX.com – 20 novembre 2012<br />

Les lignes <strong>de</strong> Wellington, une certaine idée <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre<br />

Cette ample fresque historique revient <strong>de</strong> manière captivante sur <strong>la</strong> tentative napoléonienne<br />

d’invasion <strong>du</strong> portugal qui marqua <strong>la</strong> défaite <strong>de</strong> Massena face à Wellington. LES LIGNES DE<br />

WELLINGTON ** Valeria Sarmiento Film français, 2h31<br />

Dévoilé lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière Mostra <strong>de</strong> Venise, ce long-métrage assez envoûtant <strong>de</strong> Valeria<br />

Sarmiento ne vaut pas que pour son affiche prestigieuse, réunissant John Malkovich et Melvil<br />

Poupaud, avec <strong>de</strong>s apparitions <strong>de</strong> Michel Piccoli, Mathieu Amalric, Catherine Deneuve, Chiara<br />

Mastroianni, Elsa Zylberstein, Marisa Pare<strong>de</strong>s…<br />

Cette ambitieuse fresque historique, pro<strong>du</strong>ite par Paulo Branco, <strong>de</strong>vait être mise en scène par<br />

Raoul Ruiz, décédé à l’été 2011. Son épouse a su porter ce projet jusqu’à son accomplissement<br />

et pose un regard captivant, sensible et singulier, sur cet épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong>s guerres napoléoniennes,<br />

datant <strong>de</strong> 1810.<br />

Désireux <strong>de</strong> priver l’Empire britannique <strong>de</strong> ses ancrages dans <strong>la</strong> péninsule ibérique, Napoléon<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> alors à Massena <strong>de</strong> chasser Wellington – le futur vainqueur <strong>de</strong> Waterloo – <strong>de</strong><br />

Lisbonne. C’est <strong>la</strong> troisième tentative d’invasion <strong>du</strong> Portugal et Massena va briser l’é<strong>la</strong>n <strong>de</strong> ses<br />

armées sur les lignes <strong>de</strong> Torres Vedras, dites lignes <strong>de</strong> Wellington, au nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville.<br />

Plusieurs <strong>de</strong>stins<br />

Valeria Sarmiento ne se p<strong>la</strong>ît guère à <strong>film</strong>er les grands mouvements d’armée et <strong>la</strong> guerre telle<br />

que les tableaux <strong>de</strong> l’époque en témoigne – « C’est une victoire, pas un massacre, s’emporte<br />

Wellington face au projet <strong>de</strong> son peintre officiel. Plus <strong>de</strong> héros, moins <strong>de</strong> cadavres ! ».<br />

Entremê<strong>la</strong>nt plusieurs <strong>de</strong>stins, le <strong>film</strong> s’attache davantage aux escarmouches d’arrière-gar<strong>de</strong>,<br />

aux colonnes <strong>de</strong> réfugiés civils emportant tout ce qu’ils peuvent, aux efforts consentis par ceux<br />

qui érigèrent les fameuses lignes fortifiées.<br />

Tout ce<strong>la</strong> sans affectation, mais dans une sorte <strong>de</strong> recherche philosophique, jamais pesante, sur<br />

l’homme dans <strong>la</strong> guerre.<br />

ARNAUD SCHWARTZ


CRITIKAT.com – 21 novembre 2012<br />

Sur <strong>la</strong> route<br />

Les Lignes <strong>de</strong> Wellington<br />

réalisé par Valeria Sarmiento<br />

Dans un mon<strong>de</strong> parallèle, Les Lignes <strong>de</strong> Wellington se serait inscrit dans <strong>la</strong><br />

droite lignée <strong>de</strong>s Mystères <strong>de</strong> Lisbonne : un nouveau <strong>film</strong> d’époque tourné par<br />

Raoul Ruiz au Portugal avec un casting partiellement autochtone et<br />

partiellement français, d’après un scénario <strong>du</strong> même auteur (Carlos Saboga),<br />

sous l’égi<strong>de</strong> <strong>du</strong> même pro<strong>du</strong>cteur (Paulo Branco) et avec le même chef<br />

opérateur (André Szankowski). Dans notre mon<strong>de</strong> cependant, <strong>la</strong> mort <strong>du</strong><br />

cinéaste chilien, survenue lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> préparation <strong>du</strong> <strong>film</strong>, a changé <strong>la</strong><br />

donne : les rennes ont été confiés à Valeria Sarmiento, compagne et<br />

col<strong>la</strong>boratrice <strong>de</strong> Ruiz, cinéaste et monteuse par ailleurs. Présenté à <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière<br />

édition <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mostra <strong>de</strong> Venise, où il se distinguait très nettement au sein d’une<br />

compétition faib<strong>la</strong>r<strong>de</strong>, Les Lignes <strong>de</strong> Wellington s’émancipe <strong>de</strong> son passé<br />

ruizien tout en lui rendant hommage à certains égards.<br />

Les lignes <strong>de</strong> Wellington, ce sont ces fortifications grâce auxquelles le fameux général parvint<br />

à repousser l’armée napoléonienne hors <strong>du</strong> Portugal en 1810. Pour les personnages <strong>du</strong> <strong>film</strong>,<br />

elles représentent <strong>la</strong> frontière d’un territoire où l’exo<strong>de</strong> pourra prendre fin, une porte ouverte<br />

vers le retour au pays natal ou encore, pour les militaires portugais, <strong>la</strong> possibilité tant atten<strong>du</strong>e<br />

<strong>de</strong> reprendre le combat. Ce n’est donc pas pour rien que ces lignes se déclinent au pluriel : le<br />

<strong>film</strong> s’attache à distinguer, au sein d’un mouvement <strong>de</strong> masse, les pluralités <strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinés<br />

singulières. Tandis que le maréchal Masséna trouve gîte dans une famille <strong>de</strong> notables suisses<br />

(dans une scène parfaitement superflue mais dont l’on comprend cependant l’intérêt en termes<br />

<strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction : elle réunit autour <strong>de</strong> Melvil Poupaud Catherine Deneuve, Michel Piccoli et<br />

Isabelle Huppert) et que le général Wellington cherche à obtenir d’un artiste-peintre une<br />

représentation adéquate <strong>du</strong> champ <strong>de</strong> bataille, soldats et civils sont sur les routes, à moins<br />

qu’ils ne coupent à travers champs.<br />

Le récit <strong>de</strong> ce parcours, lui aussi, ne cesse <strong>de</strong> bifurquer, d’un espace à un autre, d’une tonalité à<br />

une autre. La première voix qui nous parle est celle <strong>du</strong> général Baron <strong>de</strong> Marbot (Mathieu<br />

Amalric), livrant off un état <strong>de</strong>s lieux <strong>du</strong> conflit. Mais ce récit factuel se verra bientôt<br />

supp<strong>la</strong>nté, dans <strong>la</strong> ban<strong>de</strong>-son, par celui <strong>du</strong> sergent portugais Francisco Xavier, se prenant <strong>de</strong>


sympathie (et plus) pour <strong>la</strong> veuve esseulée d’un capitaine ang<strong>la</strong>is. Le romanesque prend alors<br />

le pas sur <strong>la</strong> reconstitution historique et s’enrichit <strong>de</strong> l’histoire <strong>du</strong> lieutenant Pedro <strong>de</strong> Alencar,<br />

abandonné dans un hôpital suite à une blessure à <strong>la</strong> tête et contraint <strong>de</strong> fuir l’armée<br />

napoléonienne en chemise <strong>de</strong> nuit. Puis le récit vire au comique avec l’apparition <strong>de</strong> C<strong>la</strong>rissa<br />

Warren, jeune Ang<strong>la</strong>ise dévergondée, avant <strong>de</strong> retourner à l’horreur : f<strong>la</strong>mmes, viols, suici<strong>de</strong>s<br />

et trahisons. Et ainsi <strong>de</strong> suite. La guerre, dans Les Lignes <strong>de</strong> Wellington, n’est pas un état<br />

diplomatique, mais un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie. Valeria Sarmiento s’intéresse à <strong>la</strong> façon dont chacun<br />

continue à être ce qu’il est en ces circonstances particulières. Dans cette effervescence, trois<br />

personnages énigmatiques se dégagent : un érudit installé dans une bibliothèque ambu<strong>la</strong>nte, un<br />

marchand intraitable et un enfant <strong>de</strong>s rues, mutique et avi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s lectures <strong>du</strong> premier (le Timée<br />

<strong>de</strong> P<strong>la</strong>ton). Ils représentent <strong>la</strong> partie émergée d’un courant symboliste qui irrigue tout le <strong>film</strong> et<br />

tend à faire <strong>de</strong> chaque personnage l’incarnation <strong>de</strong> quelque chose <strong>de</strong> plus <strong>la</strong>rge.<br />

Il y a <strong>de</strong> <strong>la</strong> magie dans <strong>la</strong> façon dont Valeria Sarmiento parvient à épouser le cheminement <strong>de</strong><br />

si nombreux personnages (une douzaine, tous <strong>du</strong> côté anglo-portugais, les Français étant<br />

présents seulement en arrière-p<strong>la</strong>n) et à instaurer avec promptitu<strong>de</strong> le sentiment <strong>de</strong> les<br />

connaître. Les visages beaux et typés <strong>de</strong>s acteurs choisis forment un terreau propice à<br />

l’épanouissement d’un art consommé <strong>de</strong> <strong>la</strong> narration. Les Lignes <strong>de</strong> Wellington est à maints<br />

égards un <strong>film</strong> assez c<strong>la</strong>ssique, offrant au spectateur un certain confort, mais Valeria Sarmiento<br />

cultive tout autant le sens que le non-sens. La narration, globalement efficace, sait faire silence<br />

sur certains points, s’immobiliser à certains moments. La vision <strong>de</strong>s Lignes <strong>de</strong> Wellington est<br />

donc loin d’être passive. Par une distribution précisément dosée <strong>de</strong> l’information et un refus <strong>de</strong><br />

l’enchaînement systématique d’effets à <strong>de</strong>s causes, le <strong>film</strong> nous fait partager l’état <strong>de</strong> quête<br />

dans lequel ses différents personnages se trouvent. Comme eux, nous sommes à l’affût.<br />

Comme eux, nous tentons <strong>de</strong> trouver <strong>du</strong> sens dans le désordre formé par <strong>la</strong> guerre. Et si nous<br />

en trouvons un, c’est au prix <strong>de</strong> l’abandon <strong>de</strong> certains morceaux, rebuts <strong>du</strong> processus <strong>de</strong> mise<br />

en ordre <strong>du</strong> réel qui resteront sur le bas-côté. Le <strong>film</strong> s’éloigne également <strong>de</strong>s contrées<br />

hollywoodiennes par son refus d’une rassurante idéalisation <strong>de</strong>s êtres et <strong>de</strong>s sentiments : truffé<br />

<strong>de</strong> moments déceptifs, <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>z-vous manqués, le scénario <strong>de</strong> Carlos Saboga évite toujours <strong>de</strong><br />

se précipiter dans <strong>la</strong> direction <strong>la</strong> plus atten<strong>du</strong>e.<br />

Plutôt qu’une succession <strong>de</strong> lignes parallèles, ce que le <strong>film</strong> <strong>de</strong>ssine est un étrange bain<br />

chimique où les êtres sont comme <strong>de</strong>s particules agissant les unes sur les autres <strong>de</strong> façon<br />

généralement imprévisible. Les p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> Valeria Sarmiento, souvent mobiles, excellent à<br />

rendre palpable cette interdépendance <strong>de</strong> tous les micro-événements contenus dans le<br />

mouvement général dicté par <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse dirigeante. Ils excellent également à montrer comment<br />

une vie peut être ré<strong>du</strong>ite à l’état <strong>de</strong> détail au sein <strong>de</strong> ce mouvement, signa<strong>la</strong>nt certains<br />

événements au détour d’un p<strong>la</strong>n, comme si <strong>de</strong> rien n’était ou interrompant une scène par <strong>la</strong><br />

naissance impromptue d’une autre dans <strong>la</strong> continuité <strong>de</strong> l’espace-temps <strong>film</strong>ique. Certains <strong>de</strong><br />

ces p<strong>la</strong>ns serpentins et quelques autres rappellent le style <strong>de</strong> Ruiz, son goût <strong>de</strong>s vues<br />

impossibles et <strong>de</strong>s téléscopages temporels. Mais le p<strong>la</strong>isir visuel que peut procurer Les Lignes<br />

<strong>de</strong> Wellington ne se limite pas à cet héritage : une attention au détail et une richesse p<strong>la</strong>stique<br />

maintiennent l’œil en état d’éveil perpétuel. Voilà peut-être <strong>la</strong> façon <strong>la</strong> plus évi<strong>de</strong>nte et <strong>la</strong> plus<br />

belle <strong>de</strong> rendre hommage au cinéaste disparu.<br />

Olivia Cooper Hadjian


TOUTLECINE.com – 20 novembre 2012<br />

Les Lignes <strong>de</strong> Wellington : <strong>la</strong> sauvagerie n'a pas d'âge<br />

Raul Ruiz n'arrête pas <strong>de</strong> hanter le cinéma même après sa disparition. Les Lignes <strong>de</strong><br />

Wellington, projet <strong>la</strong>ncé peu avant sa mort, repris par le pro<strong>du</strong>cteur indépendant Paulo<br />

Branco, réalisé par sa compagne Valeria Sarmiento, est l'occasion offerte à tous ses<br />

acteurs fétiches <strong>de</strong> le rendre un <strong>de</strong>rnier hommage.<br />

On retrouve en effet <strong>la</strong> lumière, le rythme, sûrement l'équipe technique <strong>de</strong>s Mystères <strong>de</strong><br />

Lisbonne et pourtant c'est un autre <strong>film</strong>, un autre style, moins espiègle, moins hermétique aussi<br />

mais aussi intelligent quoique trop anecdotique. Cadre historique : septembre 1810 les troupes<br />

<strong>de</strong> Napoléon <strong>du</strong> Maréchal Masséna (Melvil Poupaud) envahissent le Portugal défen<strong>du</strong> par<br />

Portugais et Britanniques sous le comman<strong>de</strong>ment <strong>du</strong> Général Wellington (John Malkovitch)<br />

qui ordonne une stratégie <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre brûlée en vue d'attirer les français dans un piège : <strong>de</strong>s<br />

lignes <strong>de</strong> fortifications imprenables autour <strong>de</strong> Lisbonne qui seront <strong>la</strong> fin d'un voyage. Pris dans<br />

cette terreur, <strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinées indivi<strong>du</strong>elles et romanesques qui se seraient ignorées en temps<br />

normal, se croisent.<br />

On choisit <strong>de</strong> nous montrer les à-côtés <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> Histoire, les évènements secondaires. Non<br />

pas le Général Wellington <strong>de</strong>vant ses troupes ou ses cartes d'état-major, mais ses entretiens<br />

avec son peintre (Vincent Perez) à qui il ne cesse <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>r <strong>de</strong> représenter moins <strong>la</strong><br />

boucherie <strong>du</strong> champ <strong>de</strong> bataille et <strong>de</strong> mieux conserver les bonnes formes. Non pas un brave<br />

soldat portugais et aristocrate ( Carloto Cotta) au combat mais <strong>la</strong>issé pour mort, réfugié dans <strong>la</strong><br />

maison abandonnée d'une veuve qui reste seule, faisant équipe un moment avec <strong>de</strong>s<br />

mercenaires polonais et un compatriote fascinant (Adriano Luz), acqui et trahi par les idées<br />

révolutionnaires françaises etc.<br />

Construit sur le même format que les Mystères <strong>de</strong> Lisbonne, Les Lignes <strong>de</strong> Wellington sort<br />

en version cinéma <strong>de</strong> 2h31 minutes avant une version télévisée plus longue en plusieurs<br />

parties. Autant dire que le rythme <strong>du</strong> <strong>film</strong> n'est pas effréné, il s'attar<strong>de</strong> plutôt à suivre les<br />

mouvements longs <strong>de</strong> l'exo<strong>de</strong> civil et <strong>de</strong> <strong>la</strong> retraite militaire. La lumière est crépuscu<strong>la</strong>ire<br />

comme les atrocités d'une guerre déjà mo<strong>de</strong>rne, avec à peine quelques restes <strong>de</strong> civilités : une<br />

famille française, installée au Portugal, invite les militaires bleu-b<strong>la</strong>nc-rouge à leur table mais<br />

<strong>la</strong> scène d'époque tourne bien vite à l'anarchie <strong>de</strong> personnages proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> folie tandis que le<br />

Général est plus préocuppé par sa maîtresse. Il n'y a guère que les ang<strong>la</strong>is, à <strong>de</strong>mi-concernés,<br />

pour maintenir les bonnes formes quoique leurs militaires passent peut-être plus <strong>de</strong> temps avec<br />

les prostituées qu'en compagnie <strong>de</strong> <strong>la</strong>dy en apparence éplorée, qui se révèle lutine en quête d'un<br />

mari.<br />

Mais ce qui réussissait aux Mystères <strong>de</strong> Lisbonne, réussit moins aux Lignes <strong>de</strong> Wellington,<br />

<strong>la</strong> lenteur fait atmosphère mais cache mal certains défauts <strong>du</strong> scénario. Les histoires se<br />

recoupent trop faiblement, beaucoup trop <strong>de</strong> scènes se révèlent tout à fait inutiles : <strong>de</strong> simples<br />

tableaux plutôt qu'une intrigue diront certains, certes, mais <strong>de</strong>s tableaux beaucoup trop<br />

tronqués pour que le spectateur y gar<strong>de</strong> intérêt à chaque fois. Un travelling commence pour<br />

suivre un personnage à cheval, on se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> où il va, qui va-t-il rencontrer et brusquement le<br />

p<strong>la</strong>n se termine alors que rien n'a commencé. Ce n'est pas là l'ensemble <strong>du</strong> <strong>film</strong>, mais <strong>la</strong><br />

multiplicité trop gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>s personnages perd <strong>la</strong> cohérence <strong>du</strong> propos. Regrettable, le <strong>film</strong><br />

souffre <strong>de</strong> quelques faiblesses qui amoindrisssent sa portée et sa beauté qui sont par ailleurs


incontestables. Un autre <strong>film</strong> sera peut-être nécessaire à Valeria Sarmiento pour affirmer un<br />

peu plus son style et sa différence, et le spectateur <strong>de</strong> se libérer <strong>de</strong> l'ombre <strong>du</strong> mari également.<br />

On nous trouvera tatillon et injuste, sûrement trop dans <strong>la</strong> comparaison avec l'étalon <strong>de</strong>s<br />

Mystères <strong>de</strong> Lisbonne mais c'est peut-être ce que comman<strong>de</strong> un <strong>film</strong> aussi ambitieux que Les<br />

Lignes <strong>de</strong> Wellington, qui frise le chef-d'oeuvre en nous montrant le zest qui manque pour<br />

atteindre l'excellence.


EVENE.fr – 20 novembre 2012<br />

Le <strong>film</strong> à voir absolument<br />

Les Lignes <strong>de</strong> Wellington, <strong>de</strong> Valeria Sarmieno *****<br />

En tournant Les Lignes <strong>de</strong> Wellington, Raoul Ruiz aurait retrouvé le scénariste et l’équipe <strong>de</strong>s<br />

Mystères <strong>de</strong> Lisbonne. Mais le cinéaste est mort avant le début <strong>du</strong> tournage, et c’est finalement<br />

sa compagne et monteuse, Valéria Sarmiento qui a réalisé cette fresque historique sur <strong>la</strong><br />

victoire <strong>du</strong> général Wellington et ses alliés portugais sur l’armée napoléonienne. On retrouve <strong>la</strong><br />

patte <strong>du</strong> maître Ruiz : digressions, multiplication <strong>de</strong>s intrigues, tempo rêveur. Du réalisateur <strong>du</strong><br />

Temps retrouvé, on reconnaît, surtout, une méditation baroque sur les faux-semb<strong>la</strong>nts. Y a-t-il,<br />

en ce mon<strong>de</strong>, d’un coté quelque chose <strong>de</strong> certain et <strong>de</strong> vrai, et, <strong>de</strong> l’autre, <strong>de</strong>s mensonges et <strong>de</strong>s<br />

illusions qui n’en seraient que les copies ? Est-ce l’art qui imite <strong>la</strong> vie ou bien <strong>la</strong> vie qui<br />

s’inspire <strong>de</strong> l’art ? Nombre <strong>de</strong>s anecdotes qui composent l’ensemble viennent <strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature<br />

ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> peinture, <strong>de</strong>s détrousseurs <strong>de</strong> cadavres <strong>de</strong>s Misérables, à une copie <strong>du</strong> portrait <strong>de</strong><br />

Napoléon par David, etc. L’indistinction entre le modèle (le réel ?) et <strong>la</strong> copie est poussée<br />

jusqu’au vertige... Les lignes <strong>de</strong> Wellington <strong>film</strong>e <strong>la</strong> guerre comme une catastrophe au ralenti,<br />

un long rêvé éveillé. C’est beau comme un navire en train <strong>de</strong> s’échouer.


VENISE 2012<br />

-<br />

Presse internet


ACCREDS.fr – 11 septembre 2012<br />

Les lignes <strong>de</strong> Wellington <strong>de</strong> Valeria Sarmiento<br />

Par Christophe Beney le 11 septembre 2012<br />

Face à l’envahisseur napoléonien, <strong>la</strong> retraite <strong>de</strong>s armées portugaises et ang<strong>la</strong>ises jusqu’à<br />

<strong>la</strong> ligne Wellington, l’enceinte <strong>de</strong> fortifications protégeant Lisbonne, vue par <strong>de</strong>s soldats<br />

et <strong>de</strong>s civils : <strong>la</strong> réalisatrice Valeria Sarmiento dit adieu au défunt Raoul Ruiz en<br />

montrant en filigrane <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong> son fantôme.<br />

De Raoul Ruiz, nous avons eu un <strong>film</strong> post-mortem, La nuit d’en face, présenté à <strong>la</strong> Quinzaine<br />

<strong>de</strong>s Réalisateurs 2012. Voici maintenant le <strong>film</strong> funèbre. Les lignes <strong>de</strong> Wellington est un projet<br />

initié par le cinéaste chilien, mais réalisé par Valeria Sarmiento, sa compagne, notamment<br />

monteuse <strong>de</strong> ses <strong>film</strong>s. Le fantôme <strong>du</strong> défunt hante les premières séquences <strong>de</strong> cette<br />

reconstitution historique, feuilletonnesque et romanesque, <strong>de</strong> l’invasion <strong>du</strong> Portugal par<br />

l’armée napoléonienne. L’époque, <strong>la</strong> multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s personnages, leurs caractéristiques, <strong>de</strong>s<br />

ruptures <strong>de</strong> ton, parfois, ainsi que <strong>la</strong> narration éc<strong>la</strong>tée, rappellent forcément Les mystères <strong>de</strong><br />

Lisbonne, pour ne citer que l’une <strong>de</strong>s plus récentes créations <strong>de</strong> Ruiz. Certaines scènes<br />

évoquent son style singulièrement surréaliste. Ici, au cours d’un dîner, un p<strong>la</strong>n <strong>film</strong>é <strong>du</strong> point<br />

<strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l’invité d’honneur <strong>du</strong>re alors que l’invité en question a <strong>de</strong>puis longtemps quitté <strong>la</strong><br />

table, ce qui transforme le soliloque <strong>de</strong> l’hôte resté <strong>de</strong>vant son assiette en adresse au spectateur.<br />

Là, un lieutenant portugais, gravement blessé à <strong>la</strong> tête, s’échappe d’un hôpital envahi par les<br />

soldats français, et pénètre dans une <strong>de</strong>meure apparemment abandonnée. Pourtant une<br />

réception donnée par <strong>la</strong> maîtresse <strong>de</strong>s lieux bat soudain son plein, <strong>la</strong> main d’un enfant<br />

s’approche d’une coupe <strong>de</strong> fruits pour s’emparer <strong>de</strong> grains <strong>de</strong> raisin et, sans coupe apparente à<br />

l’image, par un changement d’éc<strong>la</strong>irage ou un subtil fon<strong>du</strong> enchaîné, c’est notre soldat que<br />

nous voyons accomplir ce geste, dans l’obscurité <strong>de</strong> <strong>la</strong> froi<strong>de</strong> bâtisse. Réminiscence, rêve,<br />

fantôme : cette indécision quant à <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> certaines visions, récurrente chez Ruiz, s’efface<br />

progressivement.<br />

Les audaces stylistiques typiques <strong>du</strong> défunt cinéaste s’espacent, puis disparaissent. Par son<br />

avènement gra<strong>du</strong>el d’une mise en scène moins marquée, Les lignes <strong>de</strong> Wellington montre en<br />

filigrane <strong>la</strong> disparition totale <strong>de</strong> Raoul Ruiz. Ce n’est pas seulement un <strong>film</strong>, intéressant et<br />

narrativement maîtrisé, c’est une messe d’adieu à <strong>la</strong>quelle participent les fidèles <strong>de</strong> Ruiz. Si<br />

l’on s’en tient seulement à <strong>la</strong> branche française <strong>de</strong> sa famille <strong>de</strong> cinéma, Elsa Zylberstein,<br />

Isabelle Huppert, Michel Piccoli, Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve ou Melvil Poupaud<br />

sont là, parfois pour <strong>de</strong>s rôles anecdotiques.<br />

Ce <strong>de</strong>uil artistique, <strong>de</strong>ux images l’illustrent simplement : <strong>la</strong> première (ou presque) et <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>rnière. Après <strong>la</strong> mention au générique <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur Paulo Branco, une note rend hommage<br />

à Raoul Ruiz. 2h30 plus tard, précédant le générique <strong>de</strong> fin, un autre texte déplore les ravages<br />

infligés au Portugal par l’invasion napoléonienne, sur fond <strong>de</strong> paysage désolé. Juste avant,<br />

nous avons évi<strong>de</strong>mment assisté à un enterrement, solennel, comme le prouvait ce p<strong>la</strong>n à <strong>la</strong> grue<br />

découvrant <strong>de</strong> nombreux figurants à l’arrêt, figés par l’instant, dans <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> champ.<br />

Raoul Ruiz mort, l’horizon cinématographique ressemble-t-il à ce paysage noir et dépouillé où<br />

tout est à reconstruire ? C’est assurément le cas pour ses proches, comme pour les aficionados<br />

<strong>de</strong> son cinéma. Est-ce l’horizon spécifiquement portugais <strong>du</strong> cinéma qui est ici représenté ?


Pourquoi pas, si l’on a en tête les paroles <strong>de</strong> Miguel Gomes, réalisateur <strong>de</strong> Tabou, à Berlin,<br />

déplorant <strong>la</strong> situation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ction dans son pays. Après Ruiz, le désert ? Non, car Les<br />

lignes <strong>de</strong> Wellington est bien là, et que s’il est un adieu à un maître, il est aussi <strong>la</strong> poursuite <strong>du</strong><br />

travail d’une condisciple qui fête en 2012 ses quarante ans <strong>de</strong> réalisation.<br />

LES LIGNES DE WELLINGTON (Linhas <strong>de</strong> Wellington, France et Portugal, 2012), un<br />

<strong>film</strong> <strong>de</strong> Valeria Sarmiento, avec Carlotto Cotta, Marisa Pare<strong>de</strong>s, Jemima West, John<br />

Malkovich, Nuno Lopes, Alfonso Pimentel. Durée : 151 minutes. Sortie en France prévue<br />

le 21 novembre 2012.


LESINROCKS.com – 5 septembre 2012<br />

Mostra <strong>de</strong> Venise 2012, jour 6: “Spring<br />

Breakers” d’Harmony Korine, entre<br />

Tarantino et Snoop Dogg<br />

Au programme <strong>de</strong> <strong>la</strong> sixième journée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mostra : un<br />

sublime <strong>film</strong> portugais en costumes, un <strong>film</strong> italien tout en<br />

finesse et Harmony Korine qui fait <strong>du</strong> Terrence Malick<br />

sous ecstasy.<br />

Encore un potentiel Lion d’or, <strong>la</strong> Mostra monte en qualité et vient d’enchaîner une paire <strong>de</strong><br />

beaux <strong>film</strong>s. Après Assayas, Les Lignes <strong>de</strong> Wellington <strong>de</strong> Valeria Sarmiento est notre second<br />

coup <strong>de</strong> cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> compète. Prenant le re<strong>la</strong>is d’un projet initié par son défunt compagnon,<br />

Raul Ruiz, Sarmiento nous embarque au début <strong>du</strong> XIXe siècle sur les traces <strong>de</strong>s guerres<br />

napoléoniennes au Portugal. Les Lignes <strong>de</strong> Wellington (quel beau titre !) est donc un <strong>film</strong><br />

historique, un <strong>film</strong> en costumes, certes, mais pas une antiquité naphtalinée, pas une<br />

reconstitution lourdingue et empesée. La mise en scène <strong>de</strong> Sarmiento est élégamment<br />

c<strong>la</strong>ssique, <strong>la</strong> direction d’acteur donne une vivacité sèche à l’ensemble. La cinéaste parvient à<br />

mêler le collectif et le particulier, les scènes d’action et les passages intimistes, <strong>la</strong> gran<strong>de</strong><br />

histoire politique et <strong>la</strong> petite histoire <strong>de</strong>s sentiments.<br />

Comme dans Les Mystères <strong>de</strong> Lisbonne, quelques acteurs français fameux s’invitent au sein<br />

d’un superbe casting portugais : séquence superbe où Huppert et Deneuve se font face, alors<br />

que Chiara Mastroianni surgit en officier hussard dans un passage plein <strong>de</strong> malice féministe.<br />

Moins baroque que Ruiz, Sarmiento déploie ici une maîtrise romanesque et feuilletonesque<br />

irrésistibles tout en administrant une saisissante et très personnelle leçon d’histoire et <strong>de</strong><br />

géopolitique.<br />

Finesse, sobriété et humour dans “L’Intervallo”<br />

Dans <strong>la</strong> section Orizzonti, découverte d’un beau <strong>film</strong> <strong>de</strong> l’Italien Leonardo di Costanzo.<br />

Tourné à Naples en dialecte napolitain (le <strong>film</strong> était sous-titré en italien), L’Intervallo raconte<br />

<strong>la</strong> journée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux adolescents sous <strong>la</strong> coupe <strong>de</strong> <strong>la</strong> mafia. Après un début rappe<strong>la</strong>nt le néoréalisme<br />

(le garçon et son père sont ven<strong>de</strong>urs ambu<strong>la</strong>nts <strong>de</strong> granités), le <strong>film</strong> tourne au huis<br />

clos : une gamine <strong>de</strong> 15 ans est enfermée dans un pa<strong>la</strong>is en ruines sous <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce <strong>du</strong><br />

jeune ven<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> g<strong>la</strong>ces, <strong>la</strong> victime et son geôlier étant tous les <strong>de</strong>ux sous <strong>la</strong> contrainte <strong>du</strong><br />

caïd local.<br />

Di Costanzo déploie avec beaucoup <strong>de</strong> finesse, <strong>de</strong> sobriété et même d’humour et <strong>de</strong> charge<br />

érotique <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion ambivalente et évolutive entre les <strong>de</strong>ux ados, tout en explorant un lieu<br />

plein <strong>de</strong> recoins surprenants. L’Intervallo dénonce en douceur et sans pathos (mais avec<br />

beaucoup <strong>de</strong> force) l’emprise <strong>de</strong> <strong>la</strong> mafia sur le petit peuple italien.


Harmony Korine tendance “Boulevard <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort”<br />

On ne vou<strong>la</strong>it pas rater <strong>la</strong> projo <strong>de</strong> compète <strong>du</strong> soir puisqu’il s’agissait <strong>du</strong> retour d’Harmony<br />

Korine, ex-enfant prodige et terrible <strong>du</strong> cinéma indé US. Spring Breakers n’est pas<br />

entièrement satisfaisant, mais on n’est pas déçu non plus. Prenant appui sur <strong>la</strong> tradition <strong>du</strong><br />

“spring break” (au printemps, tous les étudiants américains convergent vers <strong>la</strong> Flori<strong>de</strong> pour<br />

<strong>de</strong>ux semaines <strong>de</strong> sea, sex, sun, drugs and rock’n’roll), Korine le ciné-DJ ba<strong>la</strong>nce un flux<br />

<strong>film</strong>ique bourré <strong>de</strong> couleurs fluo, <strong>de</strong> bikinis très courts, <strong>de</strong> pop et <strong>de</strong> techno. Evoquant tour à<br />

tour <strong>du</strong> Larry C<strong>la</strong>rk en bonne santé, <strong>du</strong> Tarantino versant Boulevard <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort, <strong>du</strong> Malick<br />

sous ecstasy ou les clips érotiques <strong>de</strong> Snoop Dogg, Spring Breakers est une ritournelle pop<br />

remixée gangsta rap. Les quatre jeunes héroïnes parties s’éc<strong>la</strong>ter au soleil braquent un resto<br />

pour se payer le voyage, puis plus tard rencontrent en prison un bad boy richissime, sorte <strong>de</strong><br />

sous-Tony Montana qui les initie à <strong>la</strong> gansgta life.<br />

Spring Breakers évoque à <strong>la</strong> fois <strong>la</strong> phrase <strong>de</strong> Samuel Fuller, “a <strong>film</strong> is a gun and a girl” et <strong>la</strong><br />

chanson <strong>de</strong>s Cramps, Bikini girls with machine guns. On peut s’énerver <strong>de</strong> cette fascination<br />

puérile <strong>de</strong>s ricains pour le gros biff et les gros guns, et s’agacer <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon dont Korine botte<br />

en touche, portant un regard à <strong>la</strong> fois critique et sé<strong>du</strong>isant sur <strong>la</strong> violence <strong>de</strong> <strong>la</strong> gangsta<br />

weltanshung. Mais au final, ses twists ironiques, son humour noir, son énergie <strong>de</strong> série B, sa<br />

verve formelle, sans oublier <strong>la</strong> p<strong>la</strong>stique superbe <strong>de</strong> ses actrices emportent le morceau.<br />

Demain, le Bellocchio, puis retour à Pantruche.


CRITIKAT.com – 5 septembre 2012<br />

Les Lignes <strong>de</strong> Wellington, <strong>de</strong> Valeria Sarmiento [Compétition]<br />

Par Arnaud Hée<br />

Ce <strong>film</strong> est celui d’une cinéaste (également monteuse) confi<strong>de</strong>ntielle, ébauché par quelqu’un<br />

qui l’est beaucoup moins, un certain Raoul Ruiz, son compagnon. Le générique mentionne en<br />

effet que Les Lignes <strong>de</strong> Wellington fut « préparé » par le réalisateur chilien qui continue donc –<br />

après La Nuit d’en face – à déployer une <strong>film</strong>ographie tout en étant décédé, ce qui ne nous<br />

étonne pas vraiment <strong>de</strong> sa part. Les Lignes <strong>de</strong> Wellington se serait sans doute appelé « La Ligne<br />

<strong>de</strong> Wellington » s’il s’en tenait à sa dramaturgie militaro-poliorcétique : les troupes ang<strong>la</strong>ises<br />

entament une retraite stratégique en attirant les armées napoléoniennes, <strong>la</strong>ncées à <strong>la</strong> conquête<br />

<strong>du</strong> Portugal, dans un piège. Le général Wellington fait en effet bâtir d’immenses fortifications<br />

autour <strong>de</strong> Lisbonne.<br />

Mais le <strong>film</strong> contient bien <strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> récits, notamment <strong>de</strong>ux voix-off, l’une britannique,<br />

l’autre française, <strong>de</strong> part et d'autre <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne <strong>de</strong> front. Et <strong>de</strong> multiples ramifications qu’il est<br />

tentant <strong>de</strong> qualifier <strong>de</strong> typiquement ruiziennes ; une ribambelle <strong>de</strong> personnages <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux camps<br />

auxquels s’ajoutent <strong>de</strong>s patriotes portugais alliés aux Ang<strong>la</strong>is, jacobins inspirés <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong><br />

révolutionnaire française – superbe ironie puisque les généraux napoléoniens ont pour <strong>la</strong><br />

plupart œuvré à <strong>la</strong> cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> Révolution dans leur pays, avant <strong>de</strong> servir l’Empire. Sans oublier<br />

<strong>de</strong>s ecclésiastiques locaux tout à fait sanguinaires, opérant sous le regard protecteur d’une<br />

statue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vierge Marie. La narration serpente entre les uns et les autres, quittant certains<br />

définitivement – une belle tablée composée <strong>de</strong> personnages interprétés par Catherine Deneuve,<br />

Isabelle Huppert et Michel Piccoli (*) –, d’autres traversant le récit <strong>de</strong> part en part : Wellington<br />

(maltraitant son peintre officiel), un beau fugitif, un jeune vagabond, <strong>de</strong>s officiers et leurs<br />

gourgandines, <strong>de</strong>s civils <strong>la</strong>ncés sur les routes, etc.<br />

Opération risquée que <strong>de</strong> « reprendre » le projet d’un cinéaste reconnu (d’autant plus célébré<br />

avec les tendances à « l’hommagisme » post-mortem), notamment l’écueil d’une forme <strong>de</strong><br />

désincarnation ou, encore pire, <strong>de</strong> dévoiement. Sauf que Valeria Sarmiento délivre une œuvre<br />

aboutie, marquée par <strong>la</strong> figure tuté<strong>la</strong>ire – on pense particulièrement à une belle trouée


temporelle proustienne qui nous transporte dans Le Temps retrouvé via un grain <strong>de</strong> raisin –,<br />

tout en trouvant un ton personnel. Appuyée par une belle composition musicale <strong>de</strong> Jorge<br />

Arriagada, <strong>la</strong> mise en scène dégage une amplitu<strong>de</strong> virtuose, une pompe qui a l’élégance <strong>de</strong> se<br />

maintenir à l’équilibre avec une forme <strong>de</strong> sobriété, toujours au service <strong>de</strong> <strong>la</strong> prise en charge <strong>de</strong>s<br />

circonvolutions <strong>de</strong> <strong>la</strong> narration.<br />

La belle idée <strong>de</strong>s Lignes <strong>de</strong> Wellington est <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre un mon<strong>de</strong> dans le mon<strong>de</strong>, un<br />

mon<strong>de</strong> en soi – on est particulièrement touché par ce lettré, une sorte <strong>de</strong> Saint-Jérôme noma<strong>de</strong><br />

et profane, promenant son cabinet d’étu<strong>de</strong> tout en étant à <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> son épouse. Les<br />

lignes <strong>du</strong> récit s’apparentent à une étrange rencontre entre les chroniques militaires <strong>de</strong><br />

l’Antiquité ou <strong>du</strong> Moyen Âge (on songe à celles <strong>de</strong> Foucher <strong>de</strong> Chartres retraçant les Croisa<strong>de</strong>s<br />

en Orient) pour le sens <strong>de</strong> l’épique ; mais qu'un écrivain <strong>du</strong> XIXe siècle aurait pris en charge<br />

pour lui donner sa forme romanesque – même si les aînés ne rechignaient en rien à l’invention,<br />

bien au contraire. Film <strong>de</strong> guerre, Les Lignes <strong>de</strong> Wellington est aussi une chronique mondaine<br />

et sentimentale, une fresque intime, un récit patriotique. L’alliage est curieux, tout à fait<br />

délicieux - grands p<strong>la</strong>isirs <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue dans cette oeuvre polyglotte, les mots comme les<br />

dictions -, souvent jouissif.<br />

---<br />

(*) Le casting tient un peu <strong>de</strong> <strong>la</strong> tournée <strong>de</strong>s adieux <strong>de</strong> <strong>la</strong> part d’acteurs ruiziens, outre ceux<br />

cités, on croise Chiara Mastroianni, John Malkovich, Melvil Poupaud, etc….


7 sur 7 – 4 septembre 2012<br />

Un <strong>film</strong> sur lequel p<strong>la</strong>ne un fantôme<br />

Raùl Ruiz est mort juste avant <strong>de</strong> débuter le tournage <strong>de</strong>s Lignes <strong>de</strong> Wellington. Sa<br />

compagne, Valeria Sarmentio, a repris le travail en cours <strong>de</strong> route. Le <strong>film</strong> est présenté à<br />

Venise aujourd'hui.<br />

Raùl Ruiz est mort à l'âge <strong>de</strong> 70 ans tandis qu'il travail<strong>la</strong>it sur le <strong>film</strong> d'époque, Les lignes <strong>de</strong><br />

Wellington. Cette épopée napoléonienne <strong>de</strong> 1810 raconte l'histoire <strong>de</strong>s troupes françaises<br />

luttant contre les Ang<strong>la</strong>is et les Portugais, commandés par le <strong>du</strong>c <strong>de</strong> Wellington. Celui-ci avait<br />

fait créé un système <strong>de</strong> fortifications redoutable, les lignes dites <strong>de</strong> Torres Vedras, construites<br />

en secrètes pour repousser les envahisseurs français. Le <strong>du</strong>c <strong>de</strong> Wellington pratiquant <strong>la</strong><br />

politique <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre brûlée, pour piéger l'ennemi et l'amener là où il le désirait, il a contraint <strong>de</strong><br />

nombreux Portugais et Britanniques à quitter leur foyer. Pauvres, bourgeois, vieux, jeunes,<br />

familles nombreuses ou gamins solitaires, ils ont pris <strong>la</strong> route dans le désordre, priant pour leur<br />

survie.<br />

Voilà l'histoire <strong>de</strong>s Lignes <strong>de</strong> Wellington. Cette fresque épique s'intéresse à l'intimité <strong>de</strong>s<br />

dép<strong>la</strong>cés, aux solidarités étonnantes qui se nouent dans l'adversité, aux amitiés et amours qui<br />

tiennent le coup ou non en ces temps difficiles.<br />

Déborah Laurent

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