Le Petit Chaperon rouge - Théâtre de la Commune
Le Petit Chaperon rouge - Théâtre de la Commune
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Saison 2006/2007<br />
Mères<br />
<strong>Le</strong> <strong>Petit</strong> <strong>Chaperon</strong> <strong>rouge</strong><br />
d’après le conte popu<strong>la</strong>ire<br />
texte et mise en scène Joël Pommerat<br />
production Compagnie Louis Brouil<strong>la</strong>rd coproduction Centre dramatique régional <strong>de</strong><br />
Tours, Théâtre Brétigny, Scène conventionnée du Val d'Orge avec le soutien <strong>de</strong> <strong>la</strong> Région<br />
Haute-Normandie<br />
La compagnie Louis Brouil<strong>la</strong>rd est conventionnée et reçoit le soutien <strong>de</strong> <strong>la</strong> DRAC Ile-<strong>de</strong>-<br />
France, du Conseil Général <strong>de</strong> l’Essonne et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communauté d’Agglomération du Val<br />
d’Orge. Joël Pommerat est artiste associé à l’espace Malraux – Scène nationale <strong>de</strong><br />
Chambéry et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie.<br />
<strong>Le</strong> texte <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce est publié aux Éditions Actes Sud-Papiers.<br />
Spectacle Jeune public, à partir <strong>de</strong> 8 ans<br />
petite salle<br />
du mercredi 20 au vendredi 22 décembre<br />
mercredi 20 à 14h15 et 19h30, jeudi 21 à 14h15, vendredi 22 décembre à 10h et 14h15<br />
durée 45’<br />
Tarifs enfant jusqu’à 12 ans (pour tous les spectacles) / sco<strong>la</strong>ires (uniquement pour les<br />
spectacles Jeune public) 5 E - adultes pour séance Jeune public 11 E<br />
Réservations : 01 48 33 16 16<br />
Service <strong>de</strong> communication<br />
Delphine Menjaud<br />
communication@theatre<strong>de</strong><strong>la</strong>commune.com<br />
Des photos sont disponibles sur le site : www.theatre<strong>de</strong><strong>la</strong>commune.com/presse<br />
1
<strong>Le</strong> <strong>Petit</strong> <strong>Chaperon</strong> <strong>rouge</strong><br />
d’après le conte popu<strong>la</strong>ire<br />
texte et mise en scène Joël Pommerat<br />
avec<br />
Ludovic Molière<br />
Florence Perrin<br />
Saadia Bentaïeb<br />
<strong>Le</strong> narrateur<br />
La mère, le loup<br />
<strong>Le</strong> <strong>Petit</strong> <strong>Chaperon</strong> <strong>rouge</strong>, <strong>la</strong> grand-mère<br />
assistant à <strong>la</strong> mise en scène Philippe Carbonneaux<br />
scénographie, costumes Marguerite Bordat<br />
scénographie, lumières Éric Soyer<br />
suivi <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation scénographique Thomas Ramon<br />
ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> documentation Evelyne Pommerat<br />
recherche son Grégoire <strong>Le</strong>ymarie et François <strong>Le</strong>ymarie<br />
régie son Yann Priest<br />
régie lumières Julie Martin<br />
direction technique Emmanuel Abate<br />
Remerciements à Jean-Jacques Fdida<br />
<strong>Le</strong> spectacle a été créé le 11 juin 2004 au Théâtre Brétigny et au Festival en Région<br />
(Normandie).<br />
Tournée 2007<br />
du 9 au 11 janvier à <strong>la</strong> Comédie <strong>de</strong> Caen<br />
du 16 au 19 janvier au Théâtre <strong>de</strong>s Salins à Martigues<br />
du 23 au 25 janvier à Grasse<br />
du 28 au 29 janvier à Arles<br />
du 6 au 8 février au Manège à Maubeuge<br />
du 12 au 14 février à Saint-Louis, du 21 février au 3 mars à <strong>la</strong> MC2 à Grenoble<br />
du 7 au 9 mars au Carré à Château-Gontier<br />
du 12 au 16 mars à Ivry-sur-Seine<br />
du 20 au 24 mars à <strong>la</strong> Comédie <strong>de</strong> Béthune<br />
du 27 au 29 mars à <strong>la</strong> Coupole <strong>de</strong> Combs-La-Ville<br />
du 2 au 7 avril à <strong>la</strong> Maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture à Amiens<br />
du 15 au 22 avril à La Réunion<br />
du 26 au 28 avril à l’Estive, scène nationale <strong>de</strong> Foix et <strong>de</strong> l’Ariège<br />
du 3 au 5 mai au Gallia Théâtre <strong>de</strong> Saintes<br />
du 8 au 10 mai à Meyrin, du 14 au 16 mai à Istres<br />
du 23 au 26 mai au Bateau Feu à Dunkerque<br />
du 29 mai au 24 juin au <strong>Petit</strong> Théâtre <strong>de</strong> Poche/Vidy <strong>de</strong> Lausanne.<br />
2
On connaît tous l’histoire du <strong>Petit</strong> <strong>Chaperon</strong> <strong>rouge</strong> et<br />
pourtant… Joël Pommerat revisite ici le conte popu<strong>la</strong>ire et en<br />
tisse une histoire contemporaine entre trois générations <strong>de</strong><br />
femmes, unies par les liens du sang. Deux comédiennes<br />
incarnant successivement une mère, une petite fille et une<br />
grand-mère, et un comédien narrateur, portent l’écriture<br />
limpi<strong>de</strong> et captivante <strong>de</strong> Joël Pommerat. <strong>Le</strong>s dialogues sont<br />
<strong>de</strong>s petits bijoux sertis d’humour et <strong>de</strong> petites frayeurs. <strong>Le</strong><br />
spectacle joue subtilement avec l’ombre et <strong>la</strong> lumière, le<br />
temps et l'espace, <strong>la</strong> richesse <strong>de</strong>s sons et l’interprétation au<br />
millimètre <strong>de</strong>s acteurs. <strong>Le</strong> public <strong>de</strong> 8 à 88 ans bascule <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
peur au rire et vice versa. Chacun porte en lui une traversée en<br />
forêt pleine <strong>de</strong> loups où l’on s’amuse à s’effrayer. Promenonsnous…<br />
ensemble.<br />
« Je vou<strong>la</strong>is écrire ma propre version <strong>de</strong> l’histoire, rendre<br />
simplement les différentes étapes du parcours <strong>de</strong> cette petite<br />
fille dans <strong>la</strong> campagne, qui part <strong>de</strong> chez sa grand-mère et qui<br />
rencontre un loup. Rendre ces personnages et ces moments<br />
dans leurs plus gran<strong>de</strong>s simplicité et vérité. Avec beaucoup <strong>de</strong><br />
concret. <strong>Le</strong> rapport à <strong>la</strong> nature ainsi qu’à l’animalité, voire à <strong>la</strong><br />
bestialité, me paraît essentiel. La nature et l’animal dans ce<br />
qu’ils ont <strong>de</strong> dangereux, <strong>de</strong> mystérieux ou d’imprévisible mais<br />
aussi dans ce qu’ils ont <strong>de</strong> beau et <strong>de</strong> merveilleux, d’envoûtant<br />
et <strong>de</strong> désirable, c’est ce que je voudrais faire ressortir. <strong>Le</strong><br />
rapport à <strong>la</strong> peur est primordial dans ce conte, et en général<br />
dans <strong>la</strong> vie d’un enfant. Selon moi, abor<strong>de</strong>r <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
peur avec les enfants, c’est abor<strong>de</strong>r aussi l’autre versant <strong>de</strong><br />
cette émotion qui est le désir. » Joël Pommerat<br />
3
Entretien avec Joël Pommerat<br />
Pourquoi cette histoire du <strong>Petit</strong> <strong>Chaperon</strong> <strong>rouge</strong> ?<br />
Je me souviens du récit que me faisait ma mère, quand j’étais enfant, du chemin qu’elle<br />
<strong>de</strong>vait faire pour aller à l’école. <strong>Petit</strong>e fille, elle habitait dans une ferme et <strong>de</strong>vait marcher<br />
chaque jour à peu près 9 km dans <strong>la</strong> campagne déserte. C’était normal me disait-elle, tous les<br />
enfants <strong>de</strong>s fermes alentours faisaient comme moi. Quand j’étais enfant cette histoire<br />
m’impressionnait déjà. Elle m’impressionne encore plus aujourd’hui. Je m’imagine une petite<br />
fille avec son cartable, sous <strong>la</strong> pluie ou dans <strong>la</strong> neige, marcher sur les chemins, traverser un<br />
bois <strong>de</strong> sapins, affronter les chiens errants, <strong>de</strong>s vents g<strong>la</strong>cials. Quels parents aujourd’hui<br />
<strong>la</strong>isseraient partir son petit garçon ou sa petite fille <strong>de</strong> six ans comme ça, par tous les temps,<br />
<strong>la</strong> nuit, l’hiver, dans <strong>la</strong> campagne, pour un trajet aussi long, affronter seul <strong>la</strong> nature et <strong>la</strong><br />
solitu<strong>de</strong> ?<br />
Avec ce spectacle, j’ai eu envie <strong>de</strong> retrouver les émotions <strong>de</strong> cette petite fille, toute seule sur<br />
son chemin. Je sais que cette histoire est une partie <strong>de</strong> mon histoire. Je sais que ce long<br />
chemin qu’a emprunté ma mère, presque chaque jour <strong>de</strong> son enfance, a marqué et orienté sa<br />
vie, inscrit au plus profond <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s en face <strong>de</strong> l’existence, imprégné son caractère,<br />
influencé beaucoup <strong>de</strong> ses choix. Je sais que cette histoire, en plus d’être un mythe pour moi,<br />
a contribué à définir aujourd’hui ce que je suis.<br />
Comment se construit un spectacle pour enfant ?<br />
C’est <strong>la</strong> première fois que je crée un spectacle précisément <strong>de</strong>stiné à <strong>de</strong>s enfants.<br />
Au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> mes spectacles (<strong>la</strong> façon d’envisager le jeu <strong>de</strong>s acteurs, le rapport<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière, du son et <strong>de</strong> l’espace) et même <strong>de</strong> l’exigence que nous mettons dans notre<br />
travail, comédiens et techniciens, je suis à peu près sûr qu’il n’y a pas <strong>de</strong> différence à<br />
rechercher entre les différents publics. Je suis au contraire persuadé que les enfants ont le<br />
droit à <strong>la</strong> même qualité <strong>de</strong> recherche, à <strong>la</strong> même volonté <strong>de</strong> perfection. Je crois que les enfants<br />
ont le droit qu’on ne change pas <strong>de</strong> façon <strong>de</strong> faire et d’envisager le théâtre pour eux.<br />
<strong>Le</strong> <strong>Petit</strong> <strong>Chaperon</strong> <strong>rouge</strong> est un conte qui me fascine – je suis un adulte <strong>de</strong> 40 ans – et qui<br />
fascine également <strong>de</strong> nombreux enfants pas seulement <strong>de</strong>s petites filles.<br />
Comment traiter au théâtre ce conte du <strong>Petit</strong> <strong>Chaperon</strong> <strong>rouge</strong> ?<br />
Je voudrais rendre simplement les différentes étapes du parcours <strong>de</strong> cette petite fille dans <strong>la</strong><br />
campagne, qui part <strong>de</strong> chez sa mère pour se rendre chez sa grand-mère et qui rencontre un<br />
loup. Sans pratiquement aucune digression.<br />
Au contraire je voudrais me recentrer sur les différentes actions et les différents personnages.<br />
Rendre ces personnages et ces moments dans leur plus gran<strong>de</strong> simplicité et vérité. Avec<br />
beaucoup <strong>de</strong> concret.<br />
Pour moi ce loup – même si comme on le dit et peut le rêver représente bien plus<br />
symboliquement qu’un animal – doit d’être traité comme un animal. C’est en travail<strong>la</strong>nt sur<br />
une représentation d’animal <strong>la</strong> plus vraie possible théâtralement qu’on pourra atteindre <strong>de</strong>s<br />
dimensions plus gran<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ce personnage et <strong>de</strong> cette histoire.<br />
<strong>Le</strong> rapport à <strong>la</strong> nature ainsi qu’à l’animalité voire <strong>la</strong> bestialité me paraît essentielle. La nature<br />
et l’animal dans ce qu’ils ont <strong>de</strong> dangereux, <strong>de</strong> mystérieux et d’imprévisible mais aussi dans<br />
ce qu’ils ont <strong>de</strong> beau et <strong>de</strong> merveilleux, d’envoûtant et désirable, c’est ce que je voudrais faire<br />
ressortir.<br />
4
<strong>Le</strong> rapport à <strong>la</strong> peur est primordial dans ce conte, et en général dans <strong>la</strong> vie d’un enfant. Selon<br />
moi, abor<strong>de</strong>r <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> peur avec les enfants, c’est abor<strong>de</strong>r aussi l’autre versant <strong>de</strong><br />
cette émotion qui est le désir.<br />
Affronter <strong>la</strong> peur, en tant qu’enfant, se confronter à elle, dans le sens d’un apprentissage ou<br />
d’un jeu, c’est travailler à ne plus être esc<strong>la</strong>ve <strong>de</strong> sa peur, dominé par elle, pour finalement<br />
oser aller vers l’inconnu, le possible danger, inhérent à toutes actions humaines et toutes<br />
existences.<br />
Enfin, plus en profon<strong>de</strong>ur encore, un autre <strong>de</strong>s sujets <strong>de</strong> ce conte est le temps, le temps<br />
humain. <strong>Le</strong>s quatre protagonistes <strong>de</strong> ce conte sont les suivants : une petite fille, sa mère, <strong>la</strong><br />
mère <strong>de</strong> sa mère et un loup. Autrement dit : trois générations <strong>de</strong> femmes au sein d’une même<br />
famille (le même sang, <strong>la</strong> même chair), marquées par une absence, celle <strong>de</strong>s hommes. Ce loup<br />
(carnivore) est donc au centre d’une histoire qui le dépasse, celle <strong>de</strong> trois femmes, unies par<br />
un sentiment très fort, qui sont (ou seront) amenées à prendre chacune <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> l’autre,<br />
dans un mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong> désir et <strong>de</strong> peur. Sans que ce problème ne soit jamais abordé directement<br />
par les personnages, c’est bien ce<strong>la</strong>, je crois, qui rend cette petite histoire si envoûtante pour<br />
les enfants et pour les adultes. C’est bien sûr <strong>de</strong> ce<strong>la</strong> aussi que « mon » <strong>Petit</strong> <strong>Chaperon</strong> <strong>rouge</strong><br />
essaiera <strong>de</strong> se faire l’écho.<br />
5
Un « <strong>Chaperon</strong> » générationnel<br />
article <strong>de</strong> Maïa Bouteillet in Libération <strong>de</strong>s samedi 12 et dimanche 13 juin 2004<br />
Joël Pommerat s'adresse au jeune public pour <strong>la</strong> première fois. Pourtant, dès les premières<br />
minutes <strong>de</strong> son <strong>Petit</strong> <strong>Chaperon</strong> <strong>rouge</strong>, écrit et mis en scène par ses soins, on comprend ce qui<br />
a poussé l'artiste vers le conte popu<strong>la</strong>ire. C'est bien toujours <strong>la</strong> même exploration - par une<br />
alchimie sensible <strong>de</strong>s corps, <strong>de</strong> l'espace, et <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue - <strong>de</strong>s liens <strong>de</strong> famille et du rapport au<br />
temps qui affleure sans que jamais rien d'explicite ne permette <strong>de</strong> s'en tenir là. Trois acteurs et<br />
<strong>de</strong>ux chaises sur un p<strong>la</strong>teau nu suffisent au metteur en scène pour interroger l'essence du<br />
mythe : l'histoire <strong>de</strong> trois générations <strong>de</strong> femmes <strong>de</strong> <strong>la</strong> même chair, une fillette, sa mère et <strong>la</strong><br />
mère <strong>de</strong> sa mère, et <strong>de</strong>s rapports qu'elles entretiennent. Possession dévorante, concurrence et<br />
rejet mêlés... La distribution éc<strong>la</strong>ire tout. Cette mère belle et pressée qui passe et qui repasse<br />
sans jeter un regard à son enfant, sauf lorsqu'elle joue à <strong>la</strong> bête monstrueuse pour <strong>la</strong> ravir <strong>de</strong><br />
peur, <strong>de</strong>vient l'ombre avec <strong>la</strong>quelle elle danse dans <strong>la</strong> forêt et, pour finir, le loup. Tandis que<br />
l'actrice qui interprète <strong>la</strong> petite fait tout aussi bien <strong>la</strong> grand-mère. Saadia Bentaïeb jette là<br />
encore le trouble par son incroyable présence hors d'âge. La représentation du loup -<br />
animalité grondante dans l'ombre - et <strong>la</strong> manière dont les personnages émergent <strong>de</strong> l'obscurité<br />
ouvrent une lecture nouvelle qu'éc<strong>la</strong>ire <strong>la</strong> présence d'un narrateur. Seul homme sur le p<strong>la</strong>teau.<br />
6
<strong>Le</strong> <strong>Petit</strong> <strong>Chaperon</strong> <strong>rouge</strong>, extraits<br />
- Je n’ai pas peur <strong>de</strong> toi<br />
- Moi non plus je n’ai pas peur<br />
- Je ne sais pas qui tu es<br />
- Je ne te connais pas moi non plus<br />
- Je ne sais pas qui tu es mais je n’ai pas peur<br />
- Qu’est-ce que tu fais par ici tu es très jolie<br />
- Toi aussi tu es très joli aussi… je vais quelque part… chez ma grand-mère<br />
qui est <strong>la</strong> mère <strong>de</strong> ma mère et qui est très vieille comme le sont souvent les<br />
vieux maintenant<br />
- Jamais on ne voit d’enfant comme toi venir toute seule jusqu’ici<br />
- Je crois que je suis sortie <strong>de</strong> mon chemin en jouant un peu avec mon ombre<br />
et j’ai atterri comme ça sous les grands arbres sans faire attention<br />
- Ton ombre est encore là ?<br />
- Non, elle ne va jamais sous les grands arbres, j’ai juste un f<strong>la</strong>n avec moi, que<br />
j’ai fait moi-même pour ma grand-mère, <strong>la</strong> mère <strong>de</strong> ma mère, qui habite une<br />
maison qui n’est pas très loin d’ici par <strong>la</strong> route, j’espère que tu n’auras pas<br />
envie d’en manger car je l’ai pas fait pour toi<br />
Joël Pommerat<br />
La porte était ouverte et ce<strong>la</strong> l’étonna ; mais quand elle fut dans <strong>la</strong> chambre,<br />
tout lui parut <strong>de</strong> plus en plus bizarre et elle se dit : « Mon Dieu, comme tout<br />
est étrange aujourd’hui ! D’habitu<strong>de</strong>, je suis si heureuse quand je suis chez ma<br />
grand-mère ! »<br />
Elle salua pourtant :<br />
- Bonjour, grand-mère !<br />
Mais comme personne ne répondait, elle s’avança jusqu’à son lit et écarta les<br />
ri<strong>de</strong>aux. La grand-mère était là, couchée, avec son bonnet qui lui cachait<br />
presque toute <strong>la</strong> figure, et elle avait l’air si étrange.<br />
- Comme tu as <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s oreilles, grand-mère !<br />
- C’est pour mieux t’entendre, répondit-elle.<br />
- Comme tu as <strong>de</strong> gros yeux, grand-mère !<br />
- C’est pour mieux te voir, répondit-elle.<br />
- Comme tu as <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s mains !<br />
- C’est pour mieux te prendre, répondit-elle<br />
- Oh ! grand-mère, quelle gran<strong>de</strong> bouche et quelles terribles <strong>de</strong>nts tu as !<br />
- C’est pour mieux te manger, dit le loup, qui fit un bond hors du lit et ava<strong>la</strong> le<br />
pauvre <strong>Petit</strong> <strong>Chaperon</strong> <strong>rouge</strong> d’un seul coup.<br />
Sa voracité satisfaite, le loup retourna se coucher dans le lit et s’endormit<br />
bientôt, ronf<strong>la</strong>nt plus fort que fort.<br />
<strong>Le</strong>s Frères Grimm, 1812<br />
7
Joël Pommerat, auteur et metteur en scène<br />
(né en 1963)<br />
au théâtre<br />
En janvier 2006, il monte son spectacle <strong>Le</strong>s Marchands à <strong>la</strong> Scène nationale <strong>de</strong> Chambéry et<br />
au Théâtre National <strong>de</strong> Strasbourg. Au Théâtre Paris-Villette, en avril, il crée Cet enfant, qui<br />
reprend le spectacle Qu’est-ce qu’on fait ? écrit en 2005.<br />
En février 2005, il écrit D’une seule main au Centre dramatique national <strong>de</strong> Thionville,<br />
reprend également son spectacle Au mon<strong>de</strong>. La même année, il travaille à Buenos Aires au<br />
Théâtre El Kafka sur Que hicimos ? – traduction espagnole par Violeta Weinschelbaum <strong>de</strong><br />
Qu’est-ce qu’on fait ?. Il écrit également <strong>Le</strong>s Marchands.<br />
En juin 2004, il écrit son premier spectacle pour enfants, <strong>Le</strong> <strong>Petit</strong> <strong>Chaperon</strong> <strong>rouge</strong> qu’il met<br />
en scène <strong>la</strong> même année. <strong>Le</strong> spectacle connaît un vif succès, s’ensuit une longue tournée.<br />
De 1990 à 2004, il écrit et monte : en 2003/2004, Au mon<strong>de</strong> (au Théâtre National <strong>de</strong><br />
Strasbourg), <strong>Le</strong> <strong>Petit</strong> <strong>Chaperon</strong> <strong>rouge</strong> (au Théâtre Brétigny) ; en 2002/2003, Grâce à mes<br />
yeux (au Théâtre Paris-Villette), Qu’est-ce qu’on fait ? (à <strong>la</strong> Comédie <strong>de</strong> Caen) ; en<br />
2000/2001 Mon Ami (au Théâtre Paris-Villette) pièce pour <strong>la</strong>quelle il obtient une ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong><br />
création du Ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture ; en 1997, Treize étroites têtes (au Centre dramatique<br />
national <strong>de</strong> Montluçon) ; en 1996, <strong>Le</strong>s enfants (pièce radiophonique pour France Culture) ;<br />
en 1995, Pôles (au Théâtre <strong>de</strong>s Fédérés) ; en 1994, <strong>Le</strong>s Événements (au Théâtre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Main<br />
d’Or) ; en1993, Vingt-cinq années (au Théâtre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Main d’Or) ; en 1991, <strong>Le</strong> Théâtre<br />
(monologue, au Théâtre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Main d’Or) ; en 1990, <strong>Le</strong> Chemin <strong>de</strong> Dakar (au Centre<br />
Culturel du Languedoc à Montpellier).<br />
Outre ses mises en scène, il anime <strong>de</strong>s stages et ateliers <strong>de</strong> jeu et d’écriture.<br />
au cinéma<br />
En 2002/2003, il réalise une douzaine <strong>de</strong> courts-métrages. En1999/2000, il tourne avec<br />
Marguerite Bordat Visages, un film <strong>de</strong> 30 minutes. En 1998, il débute avec Me, courtmétrage.<br />
ouvrages publiés<br />
Pôles suivi <strong>de</strong> Grâce à mes yeux, Éditions Actes Sud-Papiers<br />
Au mon<strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> Mon ami, Éditions Actes Sud-Papiers<br />
D’une seule main suivi <strong>de</strong> Cet enfant, Éditions Actes Sud-Papiers<br />
Qu’est-ce qu’on fait, édité par <strong>la</strong> Caisse d’Allocations Familiale du Calvados<br />
<strong>Le</strong> <strong>Petit</strong> <strong>Chaperon</strong> Rouge, Éditions Actes Sud-Papiers, coll. Heyoka<br />
<strong>Le</strong>s Marchands, Éditions Actes Sud-Papiers<br />
8
Ludovic Molière, comédien<br />
Il suit une formation théâtrale à l’École d’Art Dramatique Jean Péimony, travaille le théâtre<br />
Nô avec Yoshi Oida à Utrechten, en Hol<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, et s’initie à l’art du conteur avec Sotigui<br />
Kouyaté à l’ARTA Cartoucherie <strong>de</strong> Vincennes.<br />
Il ai<strong>de</strong> Joël Pommerat à <strong>la</strong> création <strong>de</strong> Grâce à mes yeux au Théâtre Paris-Villette.<br />
au théâtre<br />
Il joue sous <strong>la</strong> direction <strong>de</strong>, entre autres : Pierre Waucquez La Dispute <strong>de</strong> Marivaux, Benoît<br />
Richter <strong>Le</strong> Bal <strong>de</strong>s Voleurs <strong>de</strong> Jean Anouilh, Nico<strong>la</strong>s Liautard Human Bomb, Jean Laugier<br />
Esprit <strong>de</strong> Rochefort Prix Appollinaire 1979 (2 ème printemps).<br />
au cinéma<br />
Il travaille avec Noël Mitrani Mal barré et After shave (courts-métrages), Paul kenzey<br />
Change-moi <strong>la</strong> vie (téléfilm), Mikaël Donio Tous les chemins (moyen-métrage).<br />
Saadia Bentaïeb, comédienne<br />
Elle se forme avec Philippe Adrien, Robert Cantarel<strong>la</strong>, Gabriel Garran, Marc-Michel<br />
Georges, C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Merlin, Ariane Mnouchkine. Depuis 1981, elle joue avec Philippe Adrien,<br />
Maurice Attias, Thierry At<strong>la</strong>n, Archaos, Ghis<strong>la</strong>ine Dumont, Christophe Thiry, Sabine<br />
Stepanoff, Ghis<strong>la</strong>ine Beaudout, Vincent Colin, Joël Pommerat, Sophie Renauld…<br />
Florence Perrin, comédienne<br />
au théâtre<br />
Elle travaille avec Anita Picchiarini Procès ivre <strong>de</strong> Bernard-Marie Koltès, Philippe Adrien<br />
Fille du soleil <strong>de</strong> Sabine Mallet et Un tramway nommé désir <strong>de</strong> Tenessee Williams, Helena<br />
Waldmann La ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mort <strong>de</strong> Marguerite Duras…<br />
Elle met également en scène De <strong>la</strong> séduction <strong>de</strong>s anges <strong>de</strong> Bertolt Brecht.<br />
en danse<br />
Elle travaille avec : Félix Ruckert dans Ring, Pierre Doussaint dans <strong>Le</strong>s 41 ème Rugissants et<br />
La Beauté <strong>de</strong>s Fleurs, Étienne Frey dans Harold et Maud, Karin Vyncke pour Me-zon et<br />
Kreuzet, Joëlle Bouvier et Régis Obadia dans La Chambre (d’après Marguerite Duras)…<br />
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