Les marchés porteurs de l'ergonomie - Le Papetier de France

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Alba Durable Esselte Fellowes Maul Staples Unilux Les participants Dimitri Le Calvez, directeur marketing et communication Caroline Huguet, chef de produit Emilie Corneau, trade marketing manager Alexandra Lèbre-Doboz, responsable marketing France & export Jérôme Larregain, directeur commercial en charge du marché français Sophie Brugman, chef de produit mobilier et éclairage Caroline Parisot, responsable marketing Bertrand Lemonnier, marketing Une définition encore floue et des normes peu respectées Le terme d’ergonomie est difficile à définir précisément, car il englobe de nombreux éléments. Des mesures ont été mises en place, notamment par le gouvernement, pour améliorer les conditions de travail des salariés, mais l’ampleur de la tâche est importante. Alexandra Lèbre-Doboz, responsable du marketing pour la France et l’export chez Fellowes donne des pistes : « Se pose tout d’abord un problème de définition de ce qu’est l’ergonomie. Le terme est un peu galvaudé, car aujourd’hui tout est ergonomique. L’étude que nous avons réalisée porte uniquement sur le poste informatique et sur tous les accessoires, qui ne devraient d’ailleurs plus l’être, permettant de réduire les tensions liées au poste. Un constat important a été fait, c’est que nous avons très peu de recul sur ce sujet et sur les éventuels maux engendrés. Les utilisateurs ne sont pas toujours conscients que leurs maux sont engendrés par le poste informatique. Aujourd’hui, nous sommes encore en phase de découverte de ces nouvelles postures face à un écran, en y travaillant à peu près 8 heures par jour. Il y a une prise de conscience, parce que le gouvernement a lancé plusieurs campagnes sur les TMS ». En effet, depuis quelques années, les pouvoirs publics ont pris conscience de l’ampleur du chantier et des mesures à mettre en œuvre. Ainsi, l’arsenal législatif existe, mais il est mal connu et surtout mal appliqué. Pour Jérôme Larregain, directeur commercial de Maul en charge du marché français, « Le constat est que, théoriquement, l’inspection du travail est censée vérifier l’application de cette réglementation. Les entreprises doivent faire un état des lieux, mais aujourd’hui 90 % d’entre elles ne n’en préoccupent pas, et ne se conforment pas à la norme. Un travail de communication est donc nécessaire ». Ainsi, deux normes existent en matière d’éclairage. La norme NF X35 103, qui définit les principes d’ergonomie visuelle applicables à l’éclairage des lieux de travail et la norme EN 12 464-1 sur l’éclairage des lieux de travail. Elles préconisent notamment un niveau d’éclairement de 500 lux sur le plan de travail pour la lecture et l’écriture et de 300 lux pour le travail sur écran. Mais elles sont loin d’être respectées. En effet, Caroline Parisot, responsable marketing chez Unilux, nous le rappelle : « Une étude du CEREN montre que 85 % des bureaux en France sont mal éclairés et ne respectent pas la norme européenne 12464-1. C’est vrai que cela évolue énormément, grâce à un vrai travail de fond pour parler de confort visuel et de qualité d’éclairage. On explique aux entreprises qu’un mal de tête n’est pas forcément dû à une pathologie, mais peut être lié à un manque ou à un mauvais éclairage ». Mais chaque utilisateur ayant son propre besoin, la difficulté de faire passer le message est d’autant plus forte. Les pouvoirs publics ont organisé des campagnes de sensibilisation. Initiées en avril 2008 et renouvelées depuis chaque année, les campagnes de sensibilisation et prévention des TMS et leurs spots télévisés ont marqué les esprits. De plus, le site www.travailler-mieux. gouv.fr, a été créé. Il regroupe toutes les informations sur la santé, la sécurité et les conditions de travail à destination de tous les acteurs de l’entreprise. Son objectif est de regrouper la multitude d’informations et d’outils de prévention des risques professionnels existant actuellement, qui sont trop dispersés et donc mal connus. Il s’agit de donner des outils simples et concrets aux salariés et aux employeurs, notamment à ceux des très petites et moyennes entreprises (TPE/ PME) qui paraissent les plus démunis dans ce domaine. Tout en informant, ce site a également pour ambition de donner envie d’agir pour l’amélioration des conditions de travail et la réduction des risques professionnels. Quelques avancées, mais… C’est aussi aux entreprises de s’informer et de développer des moyens pour harmoniser les conditions de travail. Au sein de celles-ci, c’est souvent le rôle des CHSCT, c’est-àdire les Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail. Bertrand Lemonnier, chargé du marketing chez Unilux, confirme le rôle moteur de ceux-ci et s’en explique : « Je ne pense pas que les campagnes gouvernementales ont eu véritablement un impact sur les sociétés, qui ont difficilement Alexandra Lèbre-Doboz, responsable du marketing pour la France et l’export chez Fellowes : « Se pose tout d’abord un problème de définition de ce qu’est l’ergonomie. Le terme est un peu galvaudé, car aujourd’hui tout est ergonomique. » Le Papetier de France - Novembre/Décembre 2012 / 27
Table Ronde Dossier Interview Evénement Baromètre GfK Nouveaux produits Dimitri Le Calvez, directeur marketing et communication chez Alba : « L’équipement qui a bien marché au cours des dernières années est le repose-pied. » la possibilité de faire le calcul du ratio entre les bénéfices engendrés par l’achat d’équipements ergonomiques et leurs retombées. C’est à nous de faire cette sensibilisation et de le démontrer ». Et Caroline Parisot, responsable marketing elle aussi chez Unilux, abonde en ce sens : « C’est vrai qu’actuellement, les PME ont d’autres difficultés et l’ergonomie peut leur sembler une préoccupation secondaire ». Cependant, certains équipements sont déjà présents dans les entreprises depuis quelques années grâce à des opérations de sensibilisation. Sophie Brugman, chef de produit mobilier et éclairage chez Staples : « En ce qui concerne le repose-pied, il faut vraiment qu’il y ait une maladie, des raisons médicales pour que l’équipement soit accordé par l’entreprise. » Dimitri Le Calvez, directeur marketing et communication chez Alba s’en félicite en émettant cependant un bémol : « L’équipement qui, dans cette démarche, a bien marché au cours des dernières années est le repose-pied, car tous les salariés savent, ou ont entendu parler, de leur droit à l’obtenir. Ce qui est dommage, c’est que les autres équipements ergonomiques et notamment la lumière, n’aient pas fait l’objet de cet argumentaire. Qu’ils n’aient pas été placés sur le même échelon. C’est à cela que nous essayons de remédier. Or le propre des nuisances liées au manque d’ergonomie du poste de travail se révèlent souvent sur le long terme ». Sophie Brugman, chef de produit mobilier et éclairage chez Staples, nuance le propos : « En ce qui concerne le repose-pied, il faut vraiment qu’il y ait une maladie, des raisons médicales pour que l’équipement soit accordé par l’entreprise. Ce n’est pas de la prévention, c’est du curatif ». C’est donc aux entreprises de prendre conscience des possibles avancées afin d’améliorer les conditions de travail de leurs employés et par conséquent la productivité de la société. Alexandra Lèbre-Doboz de Fellowes met le doigt sur la complexité à appliquer ces mesures au sein-même de l’entreprise : « Il y a plusieurs centres de décision et d’influence dans les entreprises, les CHSCT mais aussi les RH, qui sont très concernées par un indicateur très important : le taux d’absentéisme. Et ce taux peut être lié à des problèmes d’ergonomie. Dans nos études, nous avons identifié que le coût moyen d’un TMS, ce qui englobe l’absence du salarié et d’éventuelles interventions médicales, s’élève à plus de 20 000 € par personne. Si on remet en perspective le coût d’un équipement global, le ratio est évident et intéressant, et le coût d’équipement devient alors presque économique ». Des points noirs encore très nombreux au sein de l’entreprise… et ailleurs ! Si les entreprises sont actuellement parties à la chasse aux TMS, il reste cependant de nombreux points noirs, sur lequel une réflexion et des mesures sont encore à prendre en termes d’ergonomie sur le lieu de travail. Fort d’une étude récemment réalisée par son entreprise, Alexandra Lèbre-Doboz de Fellowes dévoile une autre facette de ces observations. « Au-delà du poste de travail proprement dit, il y a la question du traitement de l’air, qui est extrêmement importante, notamment pour les assèchements oculaires. Le chauffage l’hiver et la climatisation l’été causent des problèmes. Un autre point, qui peut entrer dans l’ergonomie également, ce sont toutes les nuisances sonores, les appareils qui tournent, une imprimante ou les ordinateurs. La qualité de l’air au-delà du chauffage et de la climatisation, c’est la qualité de l’air en général. Quant aux maux liés au poste informatique, chez Fellowes, nous avons eu une approche consistant à regrouper tout ce qui est lié à l’informatique en trois zones principales. La zone tête, cervicales et épaules où on apporte des solutions pour rehausser l’écran, pour le positionner à une hauteur convenable, c’est-à-dire d’avoir le haut de l’écran en alignement avec les yeux. La deuxième zone est le fameux canal carpien au niveau des poignets avec le positionnement de la main dans l’alignement du bras et afin d’éviter d’avoir une pression sur le poignet. Et puis, la troisième zone concerne le dos et les jambes. Globalement, 28 / Le Papetier de France - Novembre/Décembre 2012
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