Journal l'Horizon (26 avril 2010) - Commission scolaire de Montréal

l’ Horizon
419 St-Roch, 2 e étage
Montréal (Québec) H3N 1K2
(514) 597-4700
http://www.csdm.qc.ca/william-hingston
Journal du Centre William-Hingston - 26 avril 2010
2 e trimestre, numéro 5
Sommaire
Nos élèves, qui sont-ils ? , p.2
Jean Dupont, directeur
Séances d’information pour les participants du Centre Génération Emploi, p.3
Alexandra Dufort, conseillère en orientation
La célébration du français et de la francophonie , p.4
Carol Girard, animateur culturel / Véronique Lussier , conseillère pédagogique
L ’ intégration linguistique des immigrants au Québec , p.5
Gérard-Charles Valente, agent de développement
Conseillère pédagogique, p.6
Semaine québécoise des adultes en formation , p.7
Carol Girard, animateur culturel
La formation d’aide-éducatrice*, un fructueux partenariat entre les centres
Champagnat et William-Hingston , p.8
Céline Bujold, enseignante

Nos élèves, qui sont-ils?
Jean Dupont, directeur
À l’instar des autres centres de
francisation du réseau de la
formation générale des adultes de
la Commission scolaire de Montréal
(CSDM), le centre William-Hingston
r e ç o i t d e s a d u l t e s d é s i r e u x
d’apprendre la langue française,
que ce soit en tant que débutants
ou pour parfaire leurs acquis.
Dans les commissions scolaires,
toute personne âgée de 16 ans au
1er juillet de l’année en cours peut
s’inscrire à l’éducation des adultes.
Les moins de 18 ans sont peu
nombreux dans notre centre, c’està-dire
environ 2%. Les 18 à 24 ans
représentent près de 15% de notre
clientèle; les 25 à 35 ans : 43% et
les plus de 35 ans : 40%.
Bien entendu, la majorité des gens
qui fréquentent William-Hingston
sont des immigrants, qu’ils soient
nouvellement arrivés ou résidents
du Québec depuis longtemps.
C e p e n d a n t , n o u s r e c e v o n s
également des personnes nées au
C a n a d a . L e s f e m m e s s o n t
représentées à 65%, les hommes à
35%. Dans les cours de soir, c’est
presque l’inverse : 60% d’hommes
pour 40% de femmes. De plus, la
moyenne d’âge est plus basse en
soirée.
Les pays d’origine de nos élèves
s o n t , vous vous e n d o u t e z ,
n o m b r e u x . C ’ e s t p a r l e s
s t a t i s t i q u e s s u r l a l a n g u e
maternelle déclarée au moment de
l’inscription que nous réalisons
l’ampleur du phénomène. Plus
d’une soixantaine de langues
maternelles ont été recensées au
centre, alors que dans l’ensemble
des centres de la CSDM, on en
dénombre 125! À William-Hingston,
l’espagnol arrive en tête de liste,
suivi du bengali puis du tamoul. Le
pendjabi, le gujarati, l’ourdou, le
vietnamien, l’arabe, l’anglais et le
turc sont les autres langues
maternelles les plus fréquentes.
A u - d e l à d e s d i f f é r e n c e s q u i
caractérisent notre clientèle, le lien
qui unit nos élèves est le désir de
chacun de s’intégrer à la société
québécoise par l’apprentissage de
la langue de la majorité. Et à cet
é g a r d - n o u s e n s o m m e s
convaincus en toute modestie - ils
ont choisi le bon endroit pour le
faire!
2

Séances d’information pour les participants du Centre Génération Emploi
Alexandra Dufort, conseillère en orientation
En collaboration avec Gérard-Charles Valente, agent de
développement, nous avons eu le plaisir de recevoir
plusieurs groupes de participants du Centre Génération
Emploi, accompagnés de leur conseillère, depuis les
douze derniers mois. La plupart de ces participants sont
des personnes nées à l’étranger qui ont souvent l’anglais
comme langue d’usage, des hommes et des femmes qui
ont perdu leur travail et qui participent à un programme
en employabilité.
Ces séances d’information sur les services et activités que
nous offrons au centre William-Hingston nous permettent
d’informer nos visiteurs quant aux horaires, la durée de la
formation, les différences entre la francisation et la
francisation-alpha, mais également sur les périodes
d’inscription et la façon de procéder pour s’inscrire.
Également, nous portons une attention toute particulière
à tous les efforts déployés par l’équipe du centre William-
Hingston pour offrir à nos adultes en francisation les
meilleurs services et des activités qui facilitent leur
intégration. Que ce soit les activités culturelles organisées
par Carol Girard, les services sociaux offerts par Micheline
Piché, les services d’orientation, la formation pour
travailler en garderie en collaboration avec le Centre
Champagnat, le cours de francisation-théâtre orchestré
par Richard Poirier et ce, sans compter la panoplie
d’activités parascolaires auxquelles nos élèves sont
conviés.
Ces séances d’information présentant les multiples
services à la disposition de nos élèves, ils ressortent
souvent avec un grand intérêt pour les cours de
francisation. Les questions sont nombreuses. La période
de questions terminée, les participants sont invités à
visiter certains locaux dont l’impressionnant laboratoire
d’informatique. Cette visite guidée est une façon de
concrétiser ce que représente le rôle d’élève et de les
sécuriser par rapport à un éventuel pas de géant qu’est
l’idée de retourner sur les bancs d’école à titre d’adulte,
réalité très peu commune dans leurs différents pays de
provenance. Enfin, la bonne humeur est toujours de la
partie, leur curiosité est comblée, mais surtout, ces
hommes et ces femmes repartent avec un petit brin de
connaissances supplémentaires concernant les cours de
français au centre William-Hingston et leur intégration à
leur terre d’accueil.
3

La célébration du français et de la francophonie
Carol Girard, animateur culturel et Véronique Lussier, conseillère pédagogique
Entre le 15 et le 26 mars, plusieurs activités ont été
proposées à nos élèves en francisation pour souligner
la Francofête en éducation. Tout d’abord, des élèves
ont été invités à écrire des textes ayant comme
thématique « l’apprentissage de la langue française ».
Quatre textes ont été choisis et les auteurs les ont lus
devant la caméra. Les courtes vidéos ainsi produites
ont été diffusées par la suite dans toutes les classes du
centre.
Aussi, un rallye sur des pays et des personnages de la
francophonie a été organisé. Questionnaires à la main,
les élèves ont parcouru les corridors et ont lu les
affiches à la recherche de leurs réponses. Tous les
participants à ce rallye couraient la chance de gagner
des prix puisqu’ils pouvaient remettre leur coupon
réponse dans une boite prévue à cet effet. Ainsi, 3
gagnants de jour et 2 gagnants de soir se sont mérités
des documents de la collection Bescherelle.
Finalement, il ne faut pas oublier notre concours
« Apprendre une chanson en français en classe ». En
effet, nos élèves devaient apprendre une chanson et,
ensuite, l’interpréter devant les membres du jury qui
évaluaient la prononciation, la justesse vocale, l’effort,
l’originalité et le dynamisme. Quel bonheur de voir les
yeux des élèves à la fois timides et fiers de présenter
leur chanson! Après la performance, chaque classe
recevait en souvenir une photo couleur du groupe.
Nous devons la réussite de ces nombreuses activités
grâce à la précieuse collaboration de tous les
enseignants, au travail d’équipe des membres du
comité Francofête et du répondant en informatique
ainsi qu’au soutien de la direction. À tous, chapeau!
Par la suite, une dictée collective, à partir d’un texte de
Félix Leclerc, a été donnée dans les classes. La dictée
était divisée en quatre parties et chaque groupe a fait
la partie adaptée à son niveau. Les élèves dont les
dictées contenaient le moins de faute devenaient
éligibles à un tirage. Ainsi, 4 autres gagnants ont été
sélectionnés et ont reçu chacun un dictionnaire de
poche.
Par ailleurs, une conférence animée par Miguel Simao
Andrade sur la langue française et la question
linguistique au Québec a été présentée aux élèves des
niveaux avancés.
4

L’intégration linguistique des immigrants au Québec
Gérard-Charles Valente, agent de développement
Cette étude de l’Institut de recherche en politiques
publiques (IRPP), publiée en février 2010, établit qu’il
existe une relation primordiale entre l’intégration
socioéconomique et la francisation des immigrants. Elle
soutient que l’amélioration de leur intégration passe
aussi par une meilleure définition du contrat social
entre Québécois et immigrants et par le partage
d’identités communes.
Les auteurs, Michel Pagé et Patricia Lamarre, du Centre
d'études ethniques des universités montréalaises,
proposent que, pour amener les immigrants à adopter
en plus grand nombre encore le français, les autorités
publiques mettent en place des mesures facilitant leur
intégration à la société québécoise plutôt que d’ajouter
des amendements d’ordre législatif à la loi 101. Parmi
les solutions envisagées, ils recommandent un soutien
accru à la francisation et des interventions visant à
faciliter l'accès à l'emploi. Le Conseil supérieur de la
langue française (CSLF), dans un avis récent (2008)
intitulé « Le français, langue de cohésion sociale », en
f a i t d ’ a i l l e u r s l a p i e r r e a n g u l a i r e d e s e s
recommandations.
En conclusion, ils soulignent que les immigrants
développeront une préférence pour le français en
autant qu’ils se sentent partie prenante du projet
social. Autrement dit, que le succès de la politique
linguistique sera assuré en autant que les conditions
sociologiques puissent agir comme terreau à un
sentiment d’appartenance identitaire et, par
conséquent, à leur intégration.
Pour une lecture complète de l’étude, rendez-vous au :
www.ceetum.umontreal.ca/pdf/IRPP_Study_no3.pdf
Les deux chercheurs indiquent également que cette
perspective, la francisation comme pilier d’une
meilleure intégration socioéconomique, obligera les
autorités publiques à mettre sur pied de nouvelles
politiques.
5

Conseillère pédagogique
C’est avec plaisir que nous vous
annonçons l’arrivée, au sein de
notre équipe, de Véronique
Lussier, conseillère pédagogique.
Elle collaborera avec la direction
et l’équipe de soutien afin de
mieux tenir compte de la
dimension pédagogique des
actions entreprises.
Elle assumera les fonctions de
conseil, d’animation, de support
et de rétroaction auprès du
personnel cadre responsable des
services d’enseignement et des
enseignants. Son rôle sera
également de favoriser la
formation continue et de veiller
au développement et à la qualité
de l’enseignement.
Pour ce faire, elle sera amenée à
a n i m e r d e s f o r m a t i o n s
répondant à des besoins de
perfectionnement ainsi qu’à
collaborer en classe avec les
enseignants et leurs élèves. De
plus, la conseillère sera en lien
avec le réseau de la formation
g é n é ra l e d e s a d u l t e s a f i n
d’assurer un travail harmonieux
entre les différentes instances.
Pour toute information, voici les
c o o r d o n n é e s p o u r j o i n d r e
madame Lussier :
514 596-4700
lussier.v@csdm.qc.ca
Véronique Lussier, conseillère pédagogique
6

Semaine québécoise des adultes en formation
Carol Girard, animateur culturel
La Commission scolaire de
Montréal a souligné la
p e r s é v é r a n c e e t l a
détermination des 25 000
élèves de l’éducation des
a d u l t e s , i n c l u a n t l e s
élèves adultes du centre
William-Hingston. Du 20
au 26 mars, plusieurs
a c t i v i t é s o n t é t é
organisées dans le cadre
de la 6e édition de la
Semaine québécoise des
adultes en formation,
démontrant qu’apprendre
ça vaut le coup! C’est
ainsi que Yudaisy Cantero
et Greysy Diaz, deux
élèves en francisation du
centre William-Hingston,
ont participé à un grand
spectacle à l’auditorium
de la Grande Bibliothèque
le 22 mars dernier. De
plus, plusieurs de nos
élèves ont exposé des
œuvres collectives en arts
visuels à l’Écomusée du
fier monde, au 2050 de la
rue Amherst, du 24 mars
au 11 avril. Des ateliers
d e m o t i v a t i o n , d e
persévérance scolaire et
d e 1 0 0 1 f a ç o n s
d’apprendre ont aussi été
proposés à des groupes
d’élèves en classe.
La fierté d’apprendre se
vit à tous les jours au
centre William-Hingston !
Yudaisy Cantero et Greysy Diaz
Oeuvre collective des élèves du centre William-Hingston
7

Partenaires en francisation : La formation d’aide-éducatrice, un fructueux
partenariat entre les centres Champagnat et William-Hingston
Céline Bujold, enseignante
D é j à 4 a n s
qu’une formation
préparatoire au
métier d’aideéducatrice
est
offerte au centre
William-Hingston
en collaboration
avec le centre
C h a m p a g n a t .
P e n d a n t 1 8
s e m a i n e s ,
chaque participante reçoit une formation en intégration
socioprofessionnelle (ISP) tout en poursuivant sa
formation linguistique. À la suite de cette formation,
elle effectue un stage pratique d’environ 11 semaines
en milieu de travail : garderies, centres de la petite
enfance, services de garde en milieu familial.
Les participantes viennent principalement des centres
William-Hingston, Pauline-Julien et Yves-Thériault. Pour
s’inscrire à cette formation un niveau linguistique
minimum est essentiel, soit un solide niveau 4.
D’abord, cette formation suscite beaucoup d’intérêt
comme on peut le constater à chaque inscription. La
motivation et l’enthousiasme restent constants pendant
toute la formation. Il n’y a pratiquement pas
d’abandon.
Les participantes viennent de parcours différents mais
elles ont à cœur un même but : réussir leur formation
pour réaliser un rêve, celui de travailler auprès des
enfants. Avec une telle clientèle, il est facile de créer un
climat d’apprentissage stimulant et privilégié. Les
contenus du cours en intégration socioprofessionnelle
touchent deux volets, ceux reliés au métier d’aideé
d u c a t r i c e ( l e s c o n n a i s s a n c e s d e b a s e d u
développement de l’enfant, les soins et les routines, les
mesures d’hygiène, la sécurité, la discipline, …etc.) et
ceux reliés aux développements des compétences
personnelles et sociales pour enrichir leur qualification
(confiance en soi, sens des responsabilités, capacité de
travailler en équipe, etc.).
Il y a également une nouvelle forme d’engagement
dans l’apprentissage du français. Les cours de
francisation sont adaptés au programme, c’est-à-dire
qu’ils développent des connaissances davantage liées
aux besoins du métier d’aide-éducatrice. On peut
imaginer la motivation à chanter, à lire des contes, à
s’exercer à comprendre et à se faire comprendre des
enfants.
/...p.9
8

Formation aide-éducatrice ... (suite)
Pour mesurer le succès de ce programme, il nous
faut parler des stages en milieu de travail et des
possibilités de travail. Pour leur stage, nos
participantes sont acceptées dans tous les milieux de
services de garde que ce soit les CPE, les garderies
ou les services de garde en milieu familial. Le taux
de réussite de nos stagiaires est très satisfaisant; on
apprécie leur grande maturité et la qualité de leur
travail. Ce sont des adultes qui ont beaucoup à offrir,
elles ont un bagage riche en compétences et en
expériences professionnelles, sociales et familiales.
Un exercice de suivi à l’emploi auprès de nos
groupes de finissantes de 2006 à 2008 nous a
indiqué que plus de 70% d’entre elles travaillaient
dans leur domaine, quelques-unes avaient déjà leur
propre service de garde en milieu familial et d’autres
poursuivaient leurs études pour obtenir la
qualification d’éducatrice.
Travailler, savoir parler français, me fait sentir
québécoise et je suis vraiment fière de contribuer à
la société. »
Xu Xia Wang, finissante juin 2007
« Cette formation m’a aidée à comprendre le
développement des enfants et à mieux saisir leurs
besoins. Ce qui m’aide beaucoup dans l’éducation
de mes enfants. J’ai eu la chance de trouver un
travail rapidement. Je suis responsable d’un groupe
d’enfants. Je suis contente d’avoir choisi ce métier et
j’ai le goût de poursuivre mes études. »
Malsari Magar, finissante, juin 2009
C’est un défi d’apprendre un nouveau métier dans
une langue seconde mais avec de la détermination et
de l’engagement, c’est un beau rêve à réaliser.
Voici quelques témoignages de nos participantes :
«Je suis présentement en stage et tout se passe très
bien. Mes 360 heures de formation m’ont rendue
confiante et prête à travailler auprès des enfants. »
Nasima Sultana, étudiante, avril 2010
« Cette formation m’a permis de trouver un travail
comme éducatrice. Un métier que j’aime beaucoup.
9
9