24.11.2014 Views

Rapport d'observations définitives (PDF, 672,64 ... - Cour des comptes

Rapport d'observations définitives (PDF, 672,64 ... - Cour des comptes

Rapport d'observations définitives (PDF, 672,64 ... - Cour des comptes

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Le Président<br />

RS/JV/BBA - n° 13-ROD2-MLC-08<br />

Dijon, le 28 janvier 2013<br />

RECOMMANDE AVEC A.R.<br />

P. J. : 1 annexe<br />

Monsieur le Directeur,<br />

Par une lettre du 29 novembre 2012, je vous ai communiqué le rapport <strong>d'observations</strong><br />

définitives de la chambre régionale <strong>des</strong> <strong>comptes</strong> de Bourgogne, Franche-Comté sur la gestion du<br />

Centre hospitalier « Robert Morlevat » à Semur-en-Auxois afin que vous puissiez lui apporter une<br />

réponse. A cette même fin, le rapport a été également communiqué à vos prédécesseurs.<br />

Le délai légal d’un mois imparti aux <strong>des</strong>tinataires d'un rapport <strong>d'observations</strong> définitives<br />

pour adresser leur réponse écrite à la chambre régionale <strong>des</strong> <strong>comptes</strong> étant expiré, j'ai l'honneur de<br />

vous notifier le rapport <strong>d'observations</strong> définitives, auquel n’a été apportée aucune réponse.<br />

En application <strong>des</strong> dispositions de l'article L. 243-5 du code <strong>des</strong> juridictions financières, il<br />

appartient au président du conseil de surveillance, auquel je notifie également ce rapport<br />

d’observations définitives, de le communiquer au conseil de surveillance, dès sa plus proche<br />

réunion.<br />

En conséquence, ce rapport, doit être inscrit à l'ordre du jour du conseil de surveillance,<br />

joint à la convocation adressée à chacun de ses membres et donner lieu à un débat.<br />

Monsieur Marc LE CLANCHE<br />

Directeur du Centre hospitalier<br />

« Robert Morlevat » à Semur-en-Auxois<br />

3 avenue Pasteur<br />

BP 28<br />

21140 SEMUR-EN-AUXOIS<br />

28-30, rue Pasteur – B.P. 71 199 - 21011 DIJON Cedex – Téléphone : 03.80.67.41.50 – Télécopie : 03.80.36.21.05<br />

crc@bourgogne-fc.c<strong>comptes</strong>.fr - Site Internet : http://www.c<strong>comptes</strong>.fr/fr/Nos-activites/Chambres-regionales-<strong>des</strong>-<strong>comptes</strong>-CRC/Bourgogne-Franche-Comte


Dès qu'aura eu lieu la première réunion du conseil de surveillance suivant sa<br />

réception, il deviendra communicable aux tiers en vertu <strong>des</strong> dispositions de l'article<br />

R. 241-18 du code <strong>des</strong> juridictions financières. Je vous saurais donc gré de bien vouloir<br />

me faire connaître la date de cette réunion.<br />

En application <strong>des</strong> dispositions de l'article R. 241-23 du code <strong>des</strong> juridictions<br />

financières, une copie du rapport <strong>d'observations</strong> définitives est transmise au préfet et au<br />

directeur départemental <strong>des</strong> finances publiques ainsi qu’à la directrice régionale de<br />

l’hospitalisation.<br />

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Directeur, l'expression de ma considération la<br />

plus distinguée.<br />

Roberto SCHMIDT


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES ETABLI<br />

A LA SUITE DE L’EXAMEN DE LA GESTION DU<br />

CENTRE HOSPITALIER DE SEMUR-EN-AUXOIS<br />

- EXERCICES 2002 ET SUIVANTS -<br />

(Département de Côte d’Or)<br />

****<br />

La chambre régionale <strong>des</strong> <strong>comptes</strong> de Bourgogne, Franche-Comté a vérifié les<br />

<strong>comptes</strong> du Centre hospitalier de Semur-en-Auxois, pour les exercices 2006 à 2009.<br />

Elle a également examiné la gestion du Centre hospitalier pendant la période allant du<br />

début de l'exercice 2002 à la date de clôture de l'instruction.<br />

Le contrôle a été conduit sur pièces et sur place.<br />

A travers son contrôle, la chambre s’est attachée, compte tenu <strong>des</strong> objectifs fixés<br />

par l’organe délibérant de l’établissement, à évaluer les résultats obtenus et à apprécier<br />

l’économie <strong>des</strong> moyens mis en œuvre, tout en s’assurant de la régularité <strong>des</strong> actes de<br />

gestion correspondants.<br />

L’entretien préalable prévu par l’article L. 243-1 du code <strong>des</strong> juridictions<br />

financières a eu lieu le 13 décembre 2011 entre le magistrat rapporteur et M. Marc LE<br />

CLANCHE, ordonnateur en exercice. Un entretien a également eu lieu avec ses<br />

prédécesseurs, M. Eric ZÜRCHER, le 28 février 2012, Mme Annick DESPREY, le<br />

23 février 2012, et M. Lucien VICENZUTTI, le 28 février 2012.<br />

Dans sa séance du 21 mars 2012 la chambre a formulé les observations<br />

provisoires ci-après présentées sur certains <strong>des</strong> points examinés à l'occasion du contrôle.<br />

Celles-ci ont été notifiées le 8 juin 2012 dans leur intégralité à l’ordonnateur en<br />

fonctions, M. Marc LE CLANCHE, directeur du centre hospitalier, ainsi qu’à Mme<br />

Annick DESPREY et M. Eric ZÜRCHER, ses prédécesseurs.<br />

Conformément aux dispositions de l’article R. 241-12 du code <strong>des</strong> juridictions<br />

financières, elles ont également été transmises le 8 juin 2012, d’une part sous forme<br />

d’extraits le concernant à M. Lucien VICENZUTTI, prédécesseur de Mme DESPREY,<br />

d’autre part sous forme d’extraits les concernant en tant que personnes mises en cause,<br />

à : M. Michel NEUGNOT, président du conseil d’administration du centre hospitalier<br />

jusqu’en mars 2008, M. Philippe GUYENOT, actuel président du conseil de<br />

surveillance de l’établissement, et M. Anthony KOHLER, président de la société CTR.<br />

En application <strong>des</strong> dispositions <strong>des</strong> articles L. 243-6 et R. 241-28 du code <strong>des</strong><br />

juridictions financières, M. Michel NEUGNOT d’une part et maître BUREL, avocat<br />

agissant pour le compte de la société CTR et le président de cette société d’autre part,<br />

ont été entendus par la chambre à leur demande, respectivement les 28 juin et 11<br />

octobre 2012.<br />

1/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

Les observations provisoires ont donné lieu aux réponses suivantes :<br />

−<br />

−<br />

−<br />

−<br />

−<br />

de M. LE CLANCHE, par lettre en date du 7 août 2012, enregistrée au<br />

greffe le 9,<br />

de Mme DESPREY, par lettre en date du 12 juillet 2012, enregistrée au<br />

greffe le 13,<br />

de M. ZÜRCHER, par lettre en date du 3 août 2012, enregistrée au greffe<br />

le 6,<br />

de M. NEUGNOT, par message en date du 27 juin 2012, enregistré au<br />

greffe le même jour,<br />

du cabinet d’avocats BUREL agissant pour le compte de la société CTR,<br />

par lettre en date du 8 août 2012, enregistrée au greffe le 10.<br />

Dans sa séance du 13 novembre 2012, la chambre a arrêté les observations<br />

définitives ci-après présentées.<br />

-=o0o=-<br />

2/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

SOMMAIRE<br />

PARTIE I : LE CENTRE HOSPITALIER ......................................................... 5<br />

I. SITUATION DE L’ETABLISSEMENT ...................................................................................... 5<br />

II. UN PROJET D’ETABLISSEMENT TOUJOURS EN PREPARATION ............................................ 5<br />

III. LES COOPERATIONS ............................................................................................................ 6<br />

A. LE CENTRE HOSPITALIER DE SEMUR-EN-AUXOIS, A SU, MALGRE L’ABSENCE<br />

PERSISTANTE D’UN PROJET D’ETABLISSEMENT, DEVELOPPER DE NOMBREUSES<br />

COOPERATIONS................................................................................................................................. 6<br />

B. LA COOPERATION AVEC LE CHU DE DIJON ....................................................................................... 7<br />

C. DE NOUVELLES COOPERATIONS ....................................................................................................... 8<br />

D. CONCLUSION .................................................................................................................................... 9<br />

IV. LES EFFECTIFS .................................................................................................................... 9<br />

A. PERSONNEL MEDICAL (PM) ............................................................................................................. 9<br />

B. PERSONNEL NON MEDICAL (PNM) ................................................................................................ 10<br />

C. L’ABSENTEISME ............................................................................................................................. 11<br />

D. CHARGES DE PERSONNEL ............................................................................................................... 11<br />

V. CAPACITE D’ACCUEIL ET ACTIVITE ................................................................................. 13<br />

A. CAPACITE D’ACCUEIL (LITS ET PLACES) ........................................................................................ 13<br />

B. NOMBRE DE JOURNEES D’HOSPITALISATION ................................................................................. 13<br />

C. DES SEJOURS EN AUGMENTATION .................................................................................................. 15<br />

VI. SITUATION FINANCIERE ET COMPTABLE .......................................................................... 16<br />

A. LES RESULTATS .............................................................................................................................. 17<br />

B. LES DEPENSES ET LES RECETTES PAR TITRES – BUDGET H ............................................................ 18<br />

C. LA DOTATION NON AFFECTEE (DNA) : L’EPRD POUR 2009 ET LE COMPTE DE RESULTAT<br />

ANNEXE .......................................................................................................................................... 20<br />

D. LES RATIOS DU TABLEAU DE BORD DES INDICATEURS FINANCIERS DES<br />

ETABLISSEMENTS PUBLICS DE SANTE (TBFEPS)........................................................................... 20<br />

E. LA FIABILITE DES COMPTES ........................................................................................................... 22<br />

F. CONCLUSION SUR LA SITUATION FINANCIERE ............................................................................... 26<br />

PARTIE II : LE RECOURS A LA SOCIETE CTR ........................................ 28<br />

I. LE CONTEXTE.................................................................................................................... 28<br />

A. UNE NOUVELLE REGLEMENTATION ............................................................................................... 28<br />

3/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

B. L’INFORMATION DES GESTIONNAIRES ........................................................................................... 28<br />

II. LE CONTRAT SIGNE PAR LE CH DE SEMUR-EN-AUXOIS ................................................... 29<br />

A. PRESENTATION DU CONTRAT ......................................................................................................... 29<br />

B. LES PAIEMENTS RELATIFS A CE CONTRAT ...................................................................................... 29<br />

III. LA NATURE DU CONTRAT .................................................................................................. 30<br />

A. LA CONVENTION PASSEE ENTRE LE CENTRE HOSPITALIER ET LA SOCIETE CTR EST UN<br />

MARCHE PUBLIC DE PRESTATIONS DE SERVICE .............................................................................. 30<br />

B. CE CONTRAT NE RESPECTE PAS LES PRINCIPES DE PASSATION ENONCES PAR LE CODE<br />

DES MARCHES PUBLICS .................................................................................................................. 31<br />

C. LE PRIX DU MARCHE N’EST PAS DETERMINE OU DETERMINABLE, AU VU DES CLAUSES<br />

OBJECTIVES DU CONTRAT .............................................................................................................. 33<br />

D. LE BILAN D’EXECUTION DU CONTRAT ........................................................................................... 35<br />

IV.<br />

LA TRADUCTION DU CONTRAT CTR DANS LES COMPTES DU CENTRE<br />

HOSPITALIER ..................................................................................................................... 38<br />

-=o0o=-<br />

4/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

PARTIE I : LE CENTRE HOSPITALIER<br />

I. SITUATION DE L’ETABLISSEMENT<br />

Le Centre hospitalier « Robert MORLEVAT » de SEMUR-EN-AUXOIS est<br />

situé en Bourgogne centrale, dans une vaste zone rurale de 100 000 habitants, entre<br />

Auxerre et Dijon.<br />

L’établissement est à 20 km du Centre hospitalier intercommunal de Montbard-<br />

Châtillon (site de Montbard), à 53 km du Centre hospitalier intercommunal de<br />

Montbard (site de Chatillon-sur-Seine), Montbard et Châtillon étant éloignés de 33 km.<br />

L’établissement a regroupé l’ensemble de ses activités sur un seul site : les<br />

activités de médecine chirurgie, obstétrique, (pathologies cardiovasculaires<br />

essentiellement), la psychiatrie et les services pour personnes âgées.<br />

Deux conventions tripartites ont été signées le 21 décembre 2004 pour une durée<br />

de 5 ans, l’une créant « l’EHPAD Cure Croisettes » pour la maison de retraite, l’autre<br />

« l’EHPAD Remparts » pour l’USLD.<br />

Dans ce cadre et conformément au contrat Hôpital 2007 signé entre le centre<br />

hospitalier et l’ARH, un nouveau bâtiment, la « résidence médicalisée de l’Auxois » a<br />

été construit entre 2006 et 2008, afin de remplacer les anciennes structures du centreville,<br />

du site <strong>des</strong> Remparts et <strong>des</strong> Croisettes. Les travaux se sont terminés en 2009 pour<br />

un coût de 20 millions d’euros.<br />

Dans le nouveau bâtiment, 195 lits et 5 places sont disponibles (contre 215<br />

auparavant) avec notamment deux unités de douze lits pour les personnes atteintes de la<br />

maladie d’Alzheimer.<br />

Des travaux de restructuration du plateau technique ont également commencé en<br />

septembre 2006 et la réception a eu lieu le 25 septembre 2009.<br />

Le CH est également siège d’un SAU (service d‘accueil <strong>des</strong> urgences) et d’un<br />

SMUR (service mobile d’urgence et de réanimation) (SROS de 1999).<br />

Après une première accréditation du Centre hospitalier de Semur-en-Auxois en<br />

2004, assortie de trois recommandations et d’une réserve, la Haute Autorité de Santé a<br />

prononcé en 2008 une certification avec suivi ne portant que sur deux points<br />

secondaires, lesquels ont fait l’objet d’un rapport de suivi dans un délai de 12 mois.<br />

II.<br />

UN PROJET D’ETABLISSEMENT TOUJOURS EN PREPARATION<br />

Aux termes de l’article L6143-2 du Code de la santé publique, le projet<br />

d’établissement définit, notamment sur la base du projet médical, la politique générale<br />

de l’établissement.<br />

5/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

Un projet d’établissement commun aux trois établissements membres du<br />

Syndicat interhospitalier de Bourgogne centrale (Avallon, Saulieu et Semur-en-Auxois),<br />

avait été élaboré en collaboration avec la tutelle pour les années 2002-2006 et avait été<br />

approuvé par l’agence régionale d’hospitalisation (ARH).<br />

L’établissement avait ainsi disposé, pendant quelques années, de documents de<br />

programmation et de planification qui lui faisaient défaut par le passé, comme la<br />

chambre l’avait constaté et souligné à l’occasion de son dernier contrôle.<br />

Le projet médical de 2003 a pu trouver son prolongement dans sa phase<br />

d’exécution, avec notamment :<br />

−<br />

−<br />

−<br />

−<br />

la réduction <strong>des</strong> capacités de l’EHPAD et le déménagement <strong>des</strong> unités<br />

dans le nouveau bâtiment ouvert en juin 2009,<br />

le transfert <strong>des</strong> patients handicapés de psychiatrie vers la maison d’accueil<br />

spécialisée (MAS) de l’hôpital local de Vitteaux en octobre 2010,<br />

le regroupement <strong>des</strong> deux unités d’hospitalisation en psychiatrie adulte au<br />

sein du bâtiment du pôle psychiatrie en avril 2010,<br />

la création d’une unité d’hôpital de jour médico-chirurgicale au 3 ème étage<br />

du bâtiment MCO (Médecine, Chirurgie, gynécologie-Obstétrique) en<br />

janvier 2011.<br />

Si depuis plusieurs années, l’établissement s’est engagé dans une démarche<br />

d’élaboration d’un projet médical commun, force est de constater que la réécriture de ce<br />

projet médical est toujours en cours et que à ce jour et depuis 2006 , le centre hospitalier<br />

de Semur-en-Auxois n’a pas de projet médical et notamment ne dispose d’aucun projet<br />

médical commun avec le CHI Châtillon-Montbard et le GCS (Groupement de<br />

coopération sanitaire) Auxois Morvan alors que celui-ci constitue un préalable au<br />

nouveau projet d’établissement qui doit permettre de définir les modalités de la<br />

réalisation <strong>des</strong> coopérations avec les établissement voisins.<br />

III. LES COOPERATIONS<br />

A. LE CENTRE HOSPITALIER DE SEMUR-EN-AUXOIS, A SU, MALGRE L’ABSENCE<br />

PERSISTANTE D’UN PROJET D’ETABLISSEMENT, DEVELOPPER DE NOMBREUSES<br />

COOPERATIONS.<br />

Le centre hospitalier a ainsi adhéré en mars 1999 au syndicat inter hospitalier de<br />

Bourgogne centrale dont le siège a été situé à Semur-en-Auxois et qui a été dissous par<br />

arrêté du directeur de l’agence régionale d’hospitalisation (DARH) en date du<br />

1 er janvier 2007.<br />

L’établissement est membre d’une part du GIP de haute Côte d’Or, chargé de<br />

cogérer les deux instituts de formation <strong>des</strong> infirmiers et ai<strong>des</strong>-soignants (l’IFSI et<br />

l’IFAS) communs aux CH de Semur-en-Auxois et de Châtillon et Montbard et d’autre<br />

part du GCS chargé de cogérer la blanchisserie inter hospitalière commune à cinq<br />

établissements.<br />

6/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

Le centre hospitalier participe aussi à plusieurs réseaux dont celui de santé de<br />

haute Côte d’Or (gérontologie, diabétologie, cardiologie, et prochainement périnatalité),<br />

le réseau régional onco Bourgogne et enfin le réseau <strong>des</strong> hygiénistes de Bourgogne<br />

(paramédicaux et médicaux).<br />

Le centre hospitalier a signé de nombreuses conventions de coopération avec le<br />

centre hospitalier de Châtillon et Montbard, l’hôpital local de Saulieu, celui de Vitteaux<br />

et le centre de rééducation fonctionnelle DIVIO.<br />

Une convention globale de coopération a été conclue en 2005 entre le centre<br />

hospitalier intercommunal de Châtillon-sur-Seine/Montbard et les centres hospitaliers<br />

de Saulieu et de Semur-en-Auxois.<br />

Enfin, le centre hospitalier de Semur-en-Auxois fait partie d’un groupement<br />

d’achats hospitaliers pour la haute Côte d’Or (le GAHHCO) composé de sept<br />

établissements représentant une capacité totale de 1800 lits.<br />

B. LA COOPERATION AVEC LE CHU DE DIJON<br />

Cette coopération mérite un développement particulier, compte tenu de son<br />

importance pour l’évolution de l’activité du CH de Semur-en-Auxois.<br />

Dès les années 80, avait existé une volonté forte d’un regroupement du CH de<br />

Semur-en-Auxois avec ceux d’Avallon, et de Saulieu, à travers la création du syndicat<br />

inter hospitalier de Bourgogne centrale. Cette coopération structurée autour du concept<br />

de territoire sanitaire répondait aux exigences de la politique mise en place par l’agence<br />

régionale de santé.<br />

Par la suite, le CH de Semur-en-Auxois a été identifié en qualité de plateau<br />

technique à la suite <strong>des</strong> investissements relativement lourds (près de 11 M€) qui ont été<br />

réalisés dans ce domaine entre septembre 2006 et septembre 2009.<br />

Le CH de Semur-en-Auxois, de taille moyenne, situé dans un bassin de<br />

population atteignant difficilement le seuil critique de 100 000 habitants, s’est trouvé<br />

confronté à une démographie médicale vieillissante et a alors éprouvé <strong>des</strong> difficultés de<br />

recrutement de spécialistes de 1 er niveau qui l’ont conduit à développer <strong>des</strong> alliances<br />

avec le CHU de Dijon.<br />

Un exemple illustre bien ces difficultés : c’est celui d’une tentative de<br />

recrutement d’un cardiologue qui a duré trois années au cours <strong>des</strong>quelles les seuls<br />

candidats intéressés ont été <strong>des</strong> praticiens qui n’avaient pas l’intention de s’installer<br />

durablement à Semur, occasionnant par là-même <strong>des</strong> risques d’instabilité et de fuite de<br />

la patientèle du centre hospitalier.<br />

La signature d’un accord-cadre avec le CHRU de DIJON en 2009 a permis le<br />

développement de diverses activités :<br />

− consultations d’ophtalmologie en janvier 2010,<br />

−<br />

coopérations en cardiologie, en chirurgie gynécologique, en chirurgie<br />

orthopédique, en anesthésie, en imagerie, etc ….<br />

7/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

A l’automne 2011, le CH de Semur a signé une convention créant une fédération<br />

médicale inter hospitalière de cardiologie avec le CHU de Dijon autour d’objectifs<br />

concrets tels que l’« harmonisation <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de prise en charge, le développement de<br />

formations partagées, l’organisation de modalités de recrutement pérenne de praticiens<br />

spécialisés et la mise en cohérence de la politique d’achat de matériel biomédical pour<br />

développer les pratiques communes » . Les signataires de cette convention ajoutent que<br />

« le rapprochement entre les deux établissements ne peut qu’être un gage<br />

d’amélioration tant pour les patients, que dans la gestion <strong>des</strong> moyens médicaux. Par<br />

cette initiative dédiée à l’échange <strong>des</strong> pratiques et <strong>des</strong> savoirs, la qualité de la prise en<br />

charge <strong>des</strong> patients sera garantie et les moyens médicaux optimisés ».<br />

L’actuel directeur estime que la coopération avec le CHU résulte d’une nécessité<br />

d’offre socle au CH de Semur-en-Auxois, et qu’il s’agit-là d’un cadre essentiel pour<br />

freiner la désertification médicale. En effet, l’accueil d’internes dans les centres<br />

hospitaliers de taille petite ou moyenne offre une mixité de classes d’âges et <strong>des</strong><br />

échanges d’expérience qui représentent un gain tant pour les médecins que pour les<br />

internes.<br />

Les médecins généralistes libéraux locaux peuvent aussi bénéficier de cette<br />

coopération avec <strong>des</strong> spécialistes, car ils disposent dès lors de référents locaux.<br />

C. DE NOUVELLES COOPERATIONS<br />

1. Aujourd’hui<br />

Un nouveau cadre issu de la loi HPST (Art. 6132-1 à 8 du Code de la Santé<br />

Publique), apparaît pertinent : celui que constitue la Communauté hospitalière de<br />

territoire de Côte d’Or, ou « CHT 21 ».<br />

La convention constitutive de cette communauté est en phase d’élaboration, la<br />

dernière version du document de travail datant du 7 décembre 2011.<br />

Le périmètre de cette entité constituée uniquement d’établissements publics de<br />

santé comprendrait les CH de Beaune et de Semur-en-Auxois, le CHI Châtillon-<br />

Montbard, le CHS de la Chartreuse et le CHU de Dijon.<br />

La CHT 21, structure dépourvue de la personnalité juridique, entend se doter<br />

uniquement de l’instance rendue obligatoire par le CSP, à savoir la commission de<br />

communauté.<br />

Conformément aux dispositions de l’article L.6132-2 du CSP, le projet de<br />

convention comporte deux points essentiels :<br />

−<br />

−<br />

la définition <strong>des</strong> objectifs de la communauté, les axes et modalités de la<br />

coopération en coordonnant les projets médicaux, l’organisation <strong>des</strong><br />

filières de prise en charge, les plateaux médicotechniques,<br />

la nécessité pour les membres de la communauté, d’intégrer les objectifs<br />

de la CHT dans leurs projets d’établissement.<br />

La convention constitue donc en soi un document de programmation essentiel<br />

pour le CH de Semur-en-Auxois.<br />

8/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

2. Pour l’avenir<br />

Le CH de Semur-en-Auxois devra tisser <strong>des</strong> liens en 2012 avec une nouvelle<br />

entité, le CHAM, centre hospitalier Auxois Morvan, composé <strong>des</strong> hôpitaux de Saulieu,<br />

Vitteaux et Alise Sainte Reine, établissements avec lesquels le CH de Semur collabore<br />

déjà individuellement.<br />

D. CONCLUSION<br />

L’importance <strong>des</strong> liens tissés avec le CHU et l’impact de la nouvelle structure de<br />

coopération qui se met en place, notamment sur la définition d’un projet médical,<br />

doivent être soulignés.<br />

Toutefois la chambre observe d’une part que la multiplication et l’imbrication<br />

<strong>des</strong> différents organismes de coopération pourraient ne pas être source de simplification<br />

et de clarification dans les relations entre les différents établissements, et d’autre part<br />

que la géographie devrait inciter à renforcer le rapprochement entre le CHI Montbard-<br />

Châtillon et le CH de Semur-en-Auxois.<br />

IV. LES EFFECTIFS<br />

A. PERSONNEL MEDICAL (PM)<br />

Tableau n° 1 : Personnels médicaux présents<br />

Personnel 2007 2008 2009 2010<br />

PH TP (*) 34 35 37 36<br />

PH temps partiel 17 18 16 17<br />

Assistants 5 3 3 3<br />

TOTAL 56 56 56 56<br />

Source : bilans sociaux<br />

(*) Praticien hospitalier temps plein<br />

Les effectifs médicaux sont de 56 entre 2007 et 2010.<br />

Au 31 décembre 2007, les postes de praticiens hospitaliers non pourvus étaient<br />

de 7 dont 2 en anesthésie-réanimation, 2 en radiologie et 1 aux urgences. La recherche<br />

de praticiens est un objectif important et constant de la direction de l’établissement et, si<br />

le recours à <strong>des</strong> médecins remplaçants a fortement diminué, il demeure cependant très<br />

coûteux.<br />

9/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

B. PERSONNEL NON MEDICAL (PNM)<br />

Tableau n° 2 : PNM sur emplois permanents rémunérés (ETP<br />

Personnel 2007 2008 2009 2010<br />

Soignant-éducatif 462,16 475,28 472,80 4<strong>64</strong>,21<br />

Médico-technique 27,60 26,70 28,51 29,20<br />

Technique et ouvrier 66,15 67,30 65,54 <strong>64</strong>,74<br />

Administratif 63,90 67,29 72,26 73,97<br />

Direction 1 3 3 3<br />

TOTAL 620,81 639,57 <strong>64</strong>2,11 635,12<br />

Contrats aidés 14,36 3,63 0 0<br />

Source : effectifs rémunérés au 31/12 en ETP (CH Semur)<br />

L’augmentation de l’activité chirurgicale a entraîné un renforcement du temps<br />

infirmier au bloc opératoire.<br />

La volonté d’améliorer la gestion administrative a conduit à renforcer les<br />

effectifs du bureau <strong>des</strong> entrées et <strong>des</strong> secrétariats médicaux. En outre, un poste a été créé<br />

au service <strong>des</strong> finances afin de répondre à la refonte complète <strong>des</strong> budgets hospitaliers.<br />

De même, les conventions tripartites de création <strong>des</strong> deux EHPAD qui ont été<br />

signées en 2004 prévoyaient un renforcement <strong>des</strong> effectifs médicaux et paramédicaux<br />

étalé sur cinq ans, dont le recrutement de 11,5 infirmières et ai<strong>des</strong>-soignantes.<br />

En revanche, au cours <strong>des</strong> années 2009 et 2010, le CH de Semur-en-Auxois a<br />

réduit sa capacité d’accueil avec le transfert <strong>des</strong> patients polyhandicapés vers la MAS<br />

(maison d’accueil spécialisée) de l’hôpital local de Vitteaux.<br />

Cette opération de restructuration devait s’accompagner d’un plan de réduction<br />

du nombre d’emplois (- 49), agréé par l’ARH, au titre du fonds de modernisation <strong>des</strong><br />

établissements de santé publics et privés (FMESPP).<br />

Dans les faits, fin 2010, 4 personnels avaient rejoint l’hôpital local de Vitteaux et<br />

7 personnels ASH avaient sollicité une indemnité de départ volontaire prévue par le<br />

plan d’accompagnement et correspondant à une enveloppe de 288 930 €. A ces départs<br />

sont venus s’ajouter ceux <strong>des</strong> agents retraités.<br />

Il n’y a plus d’emplois aidés depuis le 31 décembre 2009 dans l’établissement.<br />

Le recours au personnel intérimaire représentait 120 jours en 2008. En 2009 et<br />

en 2010, le centre hospitalier n’a pas eu recours à ce type de personnel. Le recrutement<br />

d’infirmières sur les postes vacants et les efforts de gestion <strong>des</strong> différents services ont<br />

permis de réduire le recours coûteux à l’intérim.<br />

Au 31 décembre 2010, on constate que seul le nombre d’agents <strong>des</strong> services<br />

administratifs et de direction est en augmentation pendant la période, alors que ceux de<br />

tous les autres secteurs sont sensiblement identiques à ceux de décembre 2007.<br />

10/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

C. L’ABSENTEISME<br />

Pour le personnel non médical (PNM) le taux d’absentéisme (total <strong>des</strong> journées<br />

d’absence exprimé en ETP / effectif total en ETP) est en augmentation sensible et passe<br />

de 7,6 % en 2009 à 9 % en 2010 :<br />

Tableau n° 3 : Journées d’absences PNM<br />

2006 2007 2008 2009 2010<br />

Nbre de journées d’absences 8 503 12 316 14 845 10 096 11 817<br />

Dt pour raisons médicales 8 253 12 065 14 514 9 749 11 585<br />

Dt pour maternité-adoption 2 568 3 025 4 679 2 801 2931<br />

Source : bilans sociaux<br />

Pour le personnel médical (PM), on constate la même tendance à l’augmentation<br />

entre 2008 et 2010, comme l’attestent les données du tableau ci-après :<br />

Tableau n° 4 : Journées d’absences PM<br />

2006 2007 2008 2009 2010<br />

Nbre de journées d’absences<br />

pour raisons médicales<br />

489 246 302 599 717<br />

Dt pour maternité-adoption 243 10 19 211 194<br />

Source : bilans sociaux<br />

La chambre constate une évolution erratique de l’absentéisme durant la période<br />

contrôlée.<br />

D. CHARGES DE PERSONNEL<br />

Tableau n° 5 : Les personnels permanents<br />

En milliers d’€ 2006 2007 2008 2009 2010<br />

Rémunérations <strong>des</strong> personnels non médicaux c/<strong>64</strong>1<br />

Titulaires et stagiaires 13 871 14 361 14 614 14 712 14 390<br />

Contractuels permanents 322 281 352 360 566<br />

Contractuels remplacement 1 310 1 510 1 547 1 934 2 340<br />

Rémunérations totales 15 503 16 152 16 513 17 006 17 296<br />

Charges SS et prévoyance 5 536 5 818 5 656 5 924 6 075<br />

Total dépenses 21 039 21 970 22 169 22 930 23 371<br />

Rémunération du personnel médical c/<strong>64</strong>2<br />

Rémunérations 4 702 4 734 5 034 4 923 5 154<br />

Charges SS et prévoyance 1 390 1 397 1 421 1 397 1 484<br />

Total dépenses 6 092 6 131 6 455 6 320 6 639<br />

Source : <strong>comptes</strong> financiers<br />

11/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

Tableau n° 6 : Les personnels intérimaires et remplaçants<br />

En milliers d’€ 2006 2007 2008 2009 2010<br />

Personnel intérimaire c/621<br />

Pers ext à l’établi 112 141 152 122 224<br />

Personnel médical remplaçant<br />

Traitements et déplacements 605 760 661 573 517<br />

Commission ou factures <strong>des</strong><br />

prestataires<br />

27 38 29 30 20<br />

Total 632 798 690 603 537<br />

Personnel intérimaire et médical remplaçant<br />

Total général 744 939 842 725 761<br />

Source : bilans sociaux<br />

‣ Commentaires :<br />

Les dépenses de rémunération du personnel intérimaire et médical remplaçant<br />

évoluent relativement peu, sauf en 2010 ; la limitation du recours coûteux au personnel<br />

intérimaire a été compensée par le recrutement d’agents contractuels de remplacement.<br />

La charge financière pour les praticiens contractuels remplaçants était de<br />

632 381 € en 2006 (dont 26 478 € de commission du prestataire) et de 797 975 € pour<br />

2007 (dont 38 016 € de commission du prestataire). Celle-ci s’explique par la vacance<br />

de 2 postes en année pleine en anesthésie-réanimation et la présence régulière d’un<br />

remplaçant pour seconder l’unique praticien hospitalier du service de radiologie.<br />

Ces dépenses baissent en 2009 et 2010, où elles atteignent un niveau inférieur à<br />

celui de 2006.<br />

En 2009, le cumul <strong>des</strong> dépenses liées au recours à du personnel intérimaire et à<br />

<strong>des</strong> praticiens contractuels est le plus bas de la période.<br />

La chambre observe que la diminution puis la disparition <strong>des</strong> emplois précaires,<br />

et la réduction du recours au personnel intérimaire, conjuguées à la maîtrise <strong>des</strong><br />

dépenses de contractuels traduisent malgré une légère dégradation en 2010, une<br />

amélioration d’ensemble de la situation par rapport au précédent contrôle. Toutefois, la<br />

situation financière encore fragile de l’établissement impose une vigilance soutenue<br />

dans la maîtrise <strong>des</strong> dépenses de personnel.<br />

12/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

V. CAPACITE D’ACCUEIL ET ACTIVITE<br />

A. CAPACITE D’ACCUEIL (LITS ET PLACES)<br />

Le centre hospitalier de Semur-en-Auxois dispose au 31 décembre 2010 d’une<br />

capacité d’accueil installée de 434 lits et places.<br />

Tableau n° 7 : Capacité d’accueil<br />

Budget 31/12/2010<br />

Capacité<br />

installée<br />

MCO 147<br />

dont médecine 74 (1)<br />

dont chirurgie 52<br />

dont gynécologie-obstétrique 21<br />

Psychiatrie 92<br />

dont hospitalisation complète 42 (2)<br />

dont hôpital de jour 50<br />

Gériatrie 195<br />

dont unité de soins de longue durée<br />

dont maison de retraite 195<br />

TOTAL 434<br />

Source : SAE.<br />

(1) dont 4 pour le service d’UHCD<br />

(2) dont 4 de pédopsychiatrie<br />

Le CH ne dispose pas de structure de soins de suite et de réadaptation (SSR), ni<br />

d’hospitalisation à domicile.<br />

B. NOMBRE DE JOURNEES D’HOSPITALISATION<br />

Le nombre de journées d’hospitalisation, tous services confondus, enregistre une<br />

relative stabilité entre 2006 et 2008.<br />

En 2009, l’augmentation sensible du nombre de journées en hospitalisation<br />

complète est largement compensée par la réduction d’activité sur le nouveau site de la<br />

« Résidence Médicalisée de l’Auxois » par suite du déménagement <strong>des</strong> deux sites de<br />

l’EHPAD, de la baisse du nombre de lits et de la fin de l’autorisation d’activité de soins<br />

de longue durée.<br />

L’évolution de ces données est retracée dans le tableau ci-après :<br />

13/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

Tableau n° 8 : Nombre de journées d’hospitalisation<br />

Services 2006 2007 2008 2009 2010<br />

Hospitalisation<br />

complète<br />

56 442 56 843 56 611 58 706 56 769<br />

dont MCO 36 976 37 701 37 431 38 929 39 490<br />

dont Psychiatrie 19 466 19 142 19 180 19 777 17 279<br />

Hôpital de jour 8 523 7 857 9 524 8 717 6 1<strong>64</strong><br />

USLD 26 080 26 182<br />

Cure médicale 28 700 29 099<br />

Maison de retraite 21 602 22 315<br />

77 387 69 623 68 631<br />

TOTAL 141 347 142 296 143 522 137 046 131 5<strong>64</strong><br />

Source : SAE.<br />

Journées = nombre de jours de présence <strong>des</strong> patients (le jour d’entrée compte,<br />

mais pas le jour de sortie sauf décès).<br />

‣ Le nombre de journées correspondant aux 3 activités d’USLD, cure médicale et<br />

maison de retraite passe de 77 387 en 2008 à 69 623 pour la résidence médicalisée en<br />

2009, puis 68 631 en 2010.<br />

‣ L’activité en psychiatrie enregistre aussi une baisse sensible principalement<br />

imputable à la « psychiatrie adultes » dont la file active chute fortement et atteint son<br />

plus bas niveau en 2009 avec 1 365 patients, pour amorcer une légère reprise en 2010.<br />

‣ En revanche, les activités MCO se maintiennent à un niveau satisfaisant,<br />

notamment depuis 2006, l’évolution restant variable suivant les services :<br />

Tableau n° 9 : Activités MCO (journées)<br />

Services 2006 2007 2008 2009 2010<br />

Médecine 18 161 18 972 19 507 20 153 20 <strong>64</strong>5<br />

Chirurgie 14 109 14 300 13 868 14 259 14 845<br />

Gynécologie Obstétrique 4 706 4 429 4 056 4 517 4 000<br />

TOTAL 36 976 37 701 37 431 38 929 39 490<br />

Source : SAE<br />

L’activité MCO enregistre à elle seule une hausse de 1 498 journées en 2009<br />

puis de 561 journées en 2010.<br />

C’est la médecine et la chirurgie qui connaissent la plus forte croissance alors<br />

qu’on note une baisse sensible d’activité au service de gynécologie obstétrique.<br />

‣ Enfin, l’activité de l’hôpital de jour enregistre une hausse de 11,7 % sur la période<br />

2006-2008, avant de re<strong>des</strong>cendre de 35,2 % de 2008 à 2010. Le niveau atteint en 2010<br />

(6 1<strong>64</strong> journées), s’explique notamment par <strong>des</strong> transferts d’unités au sein de<br />

l’établissement et par l’ouverture de nouvelles unités en hôpital de jour, dont le<br />

caractère récent n’a pas permis d’atteindre le taux d’occupation optimal.<br />

14/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

C. DES SEJOURS EN AUGMENTATION<br />

Si mesurer l’activité en termes de journées garde sa pertinence, il convient<br />

désormais de compléter cette approche par l’analyse du nombre de séjours.<br />

Ainsi, entre 2009 et 2010, le nombre de RSS (résumés standardisés de sortie) est<br />

passé de 8 662 à 8 833 (données CH de Semur), soit 1,9 % d’augmentation, alors que le<br />

nombre de journées a progressé de 0,33%, ce qui a pour corollaires la baisse de la DMS<br />

(durée moyenne de séjours) et l’accroissement du secteur ambulatoire, et doit donc<br />

s’apprécier comme une amélioration de l’activité.<br />

Le rapport infra annuel sur « l’activité et le suivi de l’EPRD » au 30 septembre<br />

2011 confirme cette tendance. En effet, au 30 septembre 2011, si l’on compare les deux<br />

exercices 2010 et 2011, le nombre de séjours augmente de 4,6 % (6 861 / 6 559) et le<br />

nombre de journées de 3,8 % (30 570 / 29 441).<br />

Enfin, un autre indicateur évolue favorablement, celui <strong>des</strong> séjours en<br />

ambulatoire qui augmente de 18,2 %, passant de 1 486 à 1 757.<br />

Tableau n° 10 : DMS : nombre de journées/nombre d’entrées<br />

Services 2006 2007 2008 2009 2010<br />

Hospitalisation<br />

complète<br />

5,80 6,98 6,59 6,58 6,24<br />

dont MCO 4,42 5,17 4,85 4,80 4,78<br />

dont Psychiatrie 14,40 22,60 21,12 24,36 20,79<br />

Source : rapports de gestion sauf 2009 et 2010 (calcul journées SAE / entrées)<br />

La DMS est en diminution constante depuis 2007.<br />

Tableau n° 11 : Taux d’occupation<br />

Services 2006 2007 2008 2009 2010<br />

Hospitalisation complète 74,60% 76,68% 73,86% 75,77% 76,18%<br />

dont MCO 75,44% 77,02% 72,62% 74,44% 74,62%<br />

dont Psychiatrie 73,06% 76,01% 75,95% 78,53% 80,24%<br />

Hôpital de jour 65,38% 60,27% (*)NC NC NC<br />

USLD 95,27% 95,<strong>64</strong>%<br />

Cure médicale 98,29% 99,65%<br />

Maison de retraite 73,98% 76,42%<br />

Source : rapports de gestion et SAE<br />

90,21% 88,71% 96,26%<br />

Taux d’occupation = (nbre de journées réalisées / (nombre de lits x nombre de jours<br />

exploitables)) x 100.<br />

Les jours exploitables tiennent compte <strong>des</strong> pério<strong>des</strong> de fermetures de lits.<br />

(*)Les données 2008 et 2009 n’étant pas connues pour cette activité, et aucun élément dans<br />

les documents en possession n’en permettant un calcul fiable, une mention NC a été indiquée.<br />

15/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

Le taux d’occupation en hospitalisation complète progresse sur l’ensemble de la<br />

période.<br />

Ce bon niveau d’activité malgré une baisse de la population s’explique<br />

notamment par la fermeture au centre hospitalier intercommunal de Montbard-Châtillon<br />

<strong>des</strong> services de maternité puis de chirurgie.<br />

Les services gériatriques présentent un taux d’occupation stable et proche de<br />

100% jusqu’en 2008. 2009 est l’année du déménagement de l’EHPAD avec fermeture<br />

de lits, et de la fin de l’autorisation de l’activité de soins de longue durée, ce qui ne<br />

permet pas d’interpréter les données pour cette année.<br />

La chambre fait donc le constat d’une activité qui se maintient jusqu’en 2008 de<br />

manière satisfaisante dans les services de court séjour puis progresse en 2009 et 2010,<br />

avec une baisse corrélative de la DMS. Ce bon niveau d’activité se traduit notamment<br />

par une augmentation de la valorisation T2A du MCO de 3,96%, les recettes passant de<br />

20,05 M€ en 2009 à 20,84 M€ en 2010.<br />

Par ailleurs, l’établissement qui a commencé à développer son offre de soins<br />

programmés et adressés ainsi que les soins ambulatoires, doit poursuivre dans cette<br />

voie.<br />

VI. SITUATION FINANCIERE ET COMPTABLE<br />

Le centre hospitalier de Semur-en-Auxois, outre son budget principal (budget<br />

H), était doté en 2009 <strong>des</strong> trois budgets annexes suivants :<br />

EHPAD1 (établissement hébergeant <strong>des</strong> personnes âgées dépendantes,<br />

anciennement maison de retraite et cure médicale) (budget E1). C’est le seul<br />

budget EHPAD à partir de 2010.<br />

USLD (unité de soins longue durée) ou EHPAD2 (budget B ou E2), jusqu’en<br />

2009.<br />

DNA (dotation non affectée) (budget A).<br />

L’analyse financière de l’établissement a porté sur les exercices 2006 à 2010.<br />

16/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

A. LES RESULTATS<br />

1. Les résultats de l’exercice<br />

Tableau n° 12 : Résultats de l’exercice par budget<br />

En milliers d'€ 2006 2007 2008 2009 2010 2011<br />

Budget principal (H) -<strong>64</strong>8 -18 -71 579 286 341<br />

DNA (A) 119 31 51 41 1 531 233<br />

USLD ou EHPAD2 (B ou E2) 135 -76 13 444<br />

EHPAD1 (E1) 45 74 -9 -6<br />

145 302<br />

Total consolidé -349 11 -16 1 058 1 962 876<br />

Source : TBFEPS<br />

La faiblesse <strong>des</strong> résultats consolidés est due essentiellement au budget principal.<br />

La chambre note l’évolution satisfaisante <strong>des</strong> résultats à partir de l’année 2009, à<br />

l’issue d’un redressement entamé en 2007.<br />

En 2010, il convient de tenir compte <strong>des</strong> résultats exceptionnellement<br />

excédentaires du budget DNA, par suite de la cession, enfin réalisée, <strong>des</strong> bâtiments de<br />

l’ancien hôpital de la rue <strong>des</strong> Remparts.<br />

En 2011, on constate une amélioration <strong>des</strong> résultats du budget principal (H) et du<br />

budget EHPAD (E1). Le résultat « tous budgets confondus », s’il reste en baisse par<br />

rapport à celui de l’exercice précédent, reste significativement excédentaire.<br />

Tableau n° 13 : Résultats de l’exercice par<br />

Solde Intermédiaire de Gestion (SIG)<br />

En milliers d'€ 2006 2007 2008 2009 2010<br />

BUDGET PRINCIPAL :<br />

Résultat d'exploitation 1 487 2 512 -133 1 414 1 146<br />

Résultat financier -62 -95 -290 -325 -497<br />

Résultat courant 1 425 2 416 -424 1 089 650<br />

Résultat exceptionnel -2 073 -2 434 352 -510 -3<strong>64</strong><br />

RESULTAT NET -<strong>64</strong>8 -18 -71 579 286<br />

BUDGETS CONSOLIDES :<br />

Résultat d'exploitation 1 689 2 531 -141 1 920 1 771<br />

Résultat financier -81 -135 -320 -351 -1 310<br />

Résultat courant 1 608 2 396 -460 1 568 461<br />

Résultat exceptionnel -1 956 -2 386 442 -510 1 501<br />

RESULTAT NET -349 11 -16 1 058 1 962<br />

Source : TBFEPS et CRPP<br />

17/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

Le résultat d’exploitation consolidé, après une forte progression en 2006 et 2007,<br />

est déficitaire en 2008 pour devenir largement positif en 2009 et se maintenir à un<br />

niveau satisfaisant en 2010.<br />

2. Le bilan<br />

Au bilan du compte financier, au 31 décembre 2009, les reports à nouveau<br />

cumulés (compte 11) affichaient un déficit de 835 745,65 €, tous budgets confondus.<br />

Au 31 décembre 2010, les reports à nouveau cumulés se sont sensiblement<br />

améliorés et font ressortir un déficit de 247 322,88 €, dont 155 390,81 € au seul titre de<br />

l’exercice 2010, et pour les deux sections « Hébergement » et « Dépendance » de<br />

l’EHPAD.<br />

B. LES DEPENSES ET LES RECETTES PAR TITRES – BUDGET H<br />

Tableau n° 14 : Budget H<br />

2006 2007 2008 2009 2010<br />

RECETTES<br />

Titre 1 - Produits versés par<br />

l’assurance maladie<br />

31 104 31 8<strong>64</strong> 30 722 32 908 34 043<br />

Titre 2 - Autres produits de<br />

l’activité hospitalière<br />

2 750 3 175 3 171 3 918 4 586<br />

Titre 3 - Autres produits 4 518 5 925 4 927 4 452 4 5<strong>64</strong><br />

DEPENSES<br />

Titre 1 - Charges de<br />

personnel<br />

Titre 2 - Charges à<br />

caractère médical<br />

Titre 3 - Charges à<br />

caractère hôtelier et général<br />

Titre 4 - Charges d’amort,<br />

provisions, financ. et except<br />

TOTAL 38 373 40 963 38 820 41 278 43 193<br />

26 700 28 307 28 470 28 858 29 596<br />

4 489 4752 4 725 4 954 5 237<br />

4 378 3 756 4 006 4 126 4 397<br />

3 453 4 165 1 691 2 761 3 677<br />

TOTAL 39 021 40 982 38 891 40 699 42 907<br />

Résultat de l'exercice -<strong>64</strong>8 -18 -71 579 286<br />

Source : CRPP<br />

Les dépenses et les recettes ont augmenté sensiblement dans les mêmes<br />

proportions entre 2006 et 2010. Pendant cette période, les produits du titre 1 versés par<br />

l’assurance maladie ont progressé de 38,1% alors que le taux de convergence qui était<br />

de 0,9884 en 2009 atteint 0,9942 en 2010.<br />

18/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

1. Les recettes<br />

La progression <strong>des</strong> recettes liées à la facturation de l’activité hospitalière non<br />

prises en charge par l’assurance maladie (forfait journalier et ticket modérateur) est<br />

particulièrement conséquente à partir du 1 er juillet 2009 ; elle est de 23,5% entre 2008 et<br />

2009, et de 17% entre 2009 et 2010, année où les recettes du titre 2 passent de 3,9<br />

millions d’euros à 4,5 millions d’euros.<br />

Les recettes du titre 3 les plus importantes sont les remboursements de frais par<br />

les budgets annexes (c/70877). Ces recettes ont augmenté depuis 2007 et se<br />

maintiennent à un niveau sensiblement identique pendant la période :<br />

Tableau n° 15 : Recettes du titre 3 (c/70877)<br />

2006 2007 2008 2009 2010<br />

1 463 1 740 1 734 1 <strong>64</strong>5 1 757<br />

Source : <strong>comptes</strong> financiers<br />

Un autre poste de recettes mérite un développement particulier, c’est celui du<br />

compte 062 qui enregistre en 2007 une hausse très forte, due au remboursement <strong>des</strong><br />

charges sociales après l’intervention de la société CTR. Cette hausse explique celle du<br />

titre 3.<br />

Tableau n° 16 : Recettes du titre 3 (c/062)<br />

Budget H en€ 2006 2007 2008<br />

Recettes Titre 3<br />

062 - rembt sur rem. charges soc. 447 752,72 1 603 408,12 488 835,86<br />

TOTAL 4 518 383,76 5 924 724,20 4 926 858,70<br />

2. Les dépenses<br />

Ce sont les charges de personnel et les charges à caractère médical qui ont le<br />

plus augmenté entre 2006 et 2010, respectivement de 10,8 % et 16,6 %.<br />

La progression sensible de ces charges entre 2006 et 2007 trouve en partie son<br />

origine dans l’imputation au compte c/<strong>64</strong>88 « Autres charges de personnel » de mandats<br />

pour un total de 472 549,86 € correspondant au règlement <strong>des</strong> prestations effectuées par<br />

la société CTR.<br />

Cette imputation inexacte affecte la sincérité <strong>des</strong> résultats.<br />

Les charges du titre 4<br />

Entre 2008 et 2009, ces charges affichent une forte augmentation (63,3%),<br />

consécutive d’une part à l’accroissement <strong>des</strong> charges financières, d’autre part à l’entrée<br />

en amortissement du nouveau plateau technique, et enfin au poids <strong>des</strong> dotations <strong>des</strong><br />

<strong>comptes</strong> de provisions pour dépréciation de créances et charges à venir notamment<br />

CET.<br />

19/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

L'insuffisance <strong>des</strong> effectifs médicaux conduit en effet la plupart <strong>des</strong> praticiens à<br />

verser <strong>des</strong> jours épargnés sur leur CET.<br />

C. LA DOTATION NON AFFECTEE (DNA) : L’EPRD POUR 2009 ET LE COMPTE DE<br />

RESULTAT ANNEXE<br />

Le budget annexe de la « dotation non affectée » de l’hôpital enregistre les<br />

produits et charges relatifs au patrimoine, notamment foncier, non affecté à l’activité<br />

hospitalière : fermes, prés, bois, et inclut depuis mi 2009 la gestion <strong>des</strong> bâtiments de<br />

l’ancien hôpital <strong>des</strong> Remparts et de la maison de retraite <strong>des</strong> Croisettes suite au<br />

regroupement <strong>des</strong> deux unités USLD et EHPAD sur le seul site de la « résidence<br />

médicalisée de l’Auxois ».<br />

L’EPRD 2009 de ce compte DNA prévoyait <strong>des</strong> recettes à hauteur de 2 <strong>64</strong>7 593<br />

€, dont seulement 133 990 € ont été réalisés, soit seulement 5% <strong>des</strong> prévisions.<br />

Cet écart important entre le réalisé et l’EPRD 2009 provenait de la non<br />

réalisation en 2009 de la vente <strong>des</strong> bâtiments <strong>des</strong> Remparts et de la cession du bâtiment<br />

<strong>des</strong> Croisettes à la Ville de Semur-en-Auxois.<br />

Malgré ce défaut de recettes ce budget dégage cependant un résultat<br />

excédentaire de 40 743 €.<br />

En 2010 au compte de résultat prévisionnel annexe (CRPA) figure au Titre 1 du<br />

budget annexe DNA la vente <strong>des</strong> anciens bâtiments de la rue <strong>des</strong> Remparts qui a<br />

finalement pu être concrétisée.<br />

D. LES RATIOS DU TABLEAU DE BORD DES INDICATEURS FINANCIERS DES<br />

ETABLISSEMENTS PUBLICS DE SANTE (TBFEPS)<br />

1. Les ratios liés à l’endettement<br />

L’endettement de l’établissement a fortement augmenté durant les trois exercices<br />

2006 à 2008, pour amorcer une baisse depuis 2009. L’encours de la dette qui était de<br />

24,8 millions d’euros en 2009 est passé à 24,4 millions d’euros en 2010.<br />

La forte évolution constatée a accompagné la phase d’investissement importante<br />

débutée en 2006 et constituée par la restructuration du plateau technique et la<br />

construction du nouvel EHPAD.<br />

L’évolution <strong>des</strong> principaux ratios relatifs à l’endettement est retracée dans le<br />

tableau ci-après.<br />

Tableau n° 17 : Ratios liés à l’endettement<br />

2006 2007 2008 2009 2010<br />

Durée apparente dette (années) 3,6 3,4 14,1 7,1 7,5<br />

Indépendance financière 18,5 31,6 58,2 60,5 56,0<br />

Rembourst annuité en K/ amort 38,5% 29,9% 33,1% 29,3% 48,1%<br />

20/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

La durée apparente de la dette qui mesure le nombre d’années<br />

d’autofinancement nécessaire à un désendettement total s’élevait à 14,1 années en 2008,<br />

pour un ratio moyen de 4,76. Il baisse cependant de 50 % en 2009 du fait du<br />

doublement de la CAF entre 2008 et 2009, pour atteindre 7,5 en 2010.<br />

Le taux d’indépendance financière qui mesure le poids de l’endettement sur<br />

l’ensemble <strong>des</strong> ressources stables, amortissements exclus, est de 60,5 % en 2009 pour<br />

un taux médian de 41,84 %, pour amorcer une légère inflexion et atteindre 56 % en<br />

2010. Le niveau de ce ratio s’explique par l’impact de la phase de reconstruction lourde<br />

débutée en 2006.<br />

Le remboursement du capital de la dette représentait 33,1 % <strong>des</strong> amortissements<br />

en 2008. Ce ratio qui mesure la part d’autofinancement consacrée au remboursement de<br />

la dette et qui ne devrait pas dépasser 60 %, atteint son point le plus haut sur la période,<br />

soit 48,1% en 2010.<br />

2. L’autofinancement<br />

Tableau n° 18 : Autofinancement<br />

2006 2007 2008 2009 2010<br />

Excédent Brut d’exploitation (1) 2 524 2 920 187 2 868 4 391<br />

Capacité d’autofinancement (1) 714 1 780 1 327 3 500 3 261<br />

Taux d’AUTOFINANCEMENT 1,7% 4,1% 3,1% 7,6% 6,8%<br />

Taux de MARGE BRUTE 6,9% 9,3% 2,9% 8,6% 10,1%<br />

Poids amortissements/marge brute 43,7% 34,3% 100,5% 36,1% 42,5%<br />

Charges financières/marge brute 2,8% 3,4% 26,1% 8,9% 27,1%<br />

(1) En milliers d’€.<br />

L’excédent brut d’exploitation (EBE) qui est le résultat le plus significatif de<br />

l’exploitation, a augmenté entre 2006 et 2007, puis après une chute en 2008 a progressé<br />

fortement à partir de 2009.<br />

La capacité d’autofinancement (CAF) a suivi une évolution identique, avec une<br />

progression sensible les deux dernières années.<br />

Le taux d’autofinancement, qui mesure le poids de l’autofinancement dans les<br />

produits courants d’exploitation atteint 3,1 % en 2008, mais s’élève à 6,8 % en 2010,<br />

taux désormais supérieur à la médiane fixée en 2008 à 5,2 %. L’augmentation de 3,7<br />

points entre 2008 et 2010 confirme le rétablissement d’une marge de manœuvre pour de<br />

futurs travaux.<br />

21/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

Le taux de marge brute qui représente la marge que dégage l’hôpital sur son<br />

exploitation courante pour financer ses charges financières, d’amortissements et de<br />

provisions et les intérêts d’emprunts, atteint 8,6 % en 2009 et s’établit à 10,1 % en<br />

2010.<br />

Les deux autres ratios relatifs à la marge brute, après s’être fortement dégradés<br />

en 2008, ont opéré un rétablissement en 2009 et 2010.<br />

Ce taux de marge brute, qui a encore progressé en 2010, est à nouveau supérieur<br />

au taux d’autofinancement, gageant la possibilité pour cet établissement de financer en<br />

totalité ses amortissements, provisions et intérêts d’emprunts.<br />

La chambre souligne que le rétablissement constaté reste à confirmer.<br />

3. La vétusté du patrimoine<br />

Tableau n° 19 : Vétusté du patrimoine<br />

Taux de vétusté <strong>des</strong><br />

équipements<br />

Taux de renouvellement<br />

<strong>des</strong> immobilisations<br />

2006 2007 2008 2009 2010<br />

75,3% 76,3% 72,4% 65,9% 67,3%<br />

7,7% 22% 26,9% 18,3% 4,4%<br />

Le taux de vétusté de l’équipement de l’hôpital mesuré par la part moyenne <strong>des</strong><br />

équipements déjà amortis se détériore jusqu’en 2007 ; depuis 2008 il diminue, reflétant<br />

les investissements réalisés.<br />

Le taux de renouvellement <strong>des</strong> immobilisations, mesuré par le rythme <strong>des</strong><br />

investissements de l’hôpital, connaît une forte progression en 2007 (22 %) et 2008<br />

(26,9 %). Ces taux reflètent une politique d’investissements planifiée à partir de 2006<br />

et clôturée en 2009.<br />

E. LA FIABILITE DES COMPTES<br />

1. Le compte 143 – Provisions réglementées pour charges de personnel liées<br />

à la mise en œuvre du compte épargne temps (CET)<br />

Le décret n° 2004-73 du 19 janvier 2004 précise les règles de financement du<br />

compte épargne temps dans la fonction publique hospitalière.<br />

Compte tenu <strong>des</strong> dispositions retenues pour le versement <strong>des</strong> crédits par le fonds<br />

pour l’emploi hospitalier (FEH) et de la nécessité d’en réserver l’usage au financement<br />

<strong>des</strong> droits à congés acquis au titre de la réduction du temps de travail (RTT) qui n’ont<br />

pu être pris du fait de la montée en charge progressive <strong>des</strong> recrutements prévus pour la<br />

mise en place de la RTT, il est apparu nécessaire de mettre en provision <strong>des</strong> crédits<br />

attribués à ce titre.<br />

22/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

Des provisions pour risques et charges ont été constituées en 2005 pour un<br />

montant de 375 974 €. Elles proviennent d’une part d’une provision CET (compte<br />

épargne temps) pour 333 020 €, et d’autre part d’une provision pour charges concernant<br />

l’IFSI (Institut de formation <strong>des</strong> soins infirmiers).<br />

L’insuffisance <strong>des</strong> effectifs médicaux conduits la plupart <strong>des</strong> praticiens à verser<br />

<strong>des</strong> jours épargnés sur leur CET. La part de provision CET a été portée à<br />

634 597 € en 2008 puis 846 797 € en 2009 et 966 797 € en 2010.<br />

Tableau n° 20 : Comptes épargne temps du CH de SEMUR au 31/12/2010<br />

CH Semur en Auxois - Situation <strong>des</strong> CET au 31/12/2010<br />

Provisions au 31/12/2010 H E Total<br />

Personnel Médical 695 657,19 695 657,19<br />

Personnel Non médical 210 018,36 61 121,51 271 139,87<br />

Total 905 675,55 61 121,51 966 797,06<br />

Valorisation<br />

NB journées<br />

Etat réel au 31/12/2010<br />

H E Total H E<br />

Personnel Médical 736 874,78 - 736 874,78 1 657<br />

Personnel Non médical 190 068,34 26 212,55 216 280,89 1 302 238<br />

Total 926 943,12 26 212,55 953 155,67<br />

Source : CH de Semur<br />

La valorisation journalière retenue est la suivante :<br />

−<br />

−<br />

personnel médical : [317,55 € + 40 % de charges patronales] x nombre de<br />

jours épargnés ;<br />

personnel non médical : [catégorie A 125 € - catégorie B 80 € - catégorie<br />

C : 65 € + 40 % de charges patronales] x nombre de jours épargnés.<br />

Globalement, les provisions constituées au 31 décembre 2010 pour 966 797,06 €<br />

couvrent les CET constitués, bien que l’estimation réelle du coût à supporter soit<br />

difficile à valoriser en fonction de différents facteurs :<br />

− indemnisation au tarif forfaitaire ;<br />

−<br />

ou congés supplémentaires, notamment préalables au départ en retraite,<br />

avec un coût global plus élevé.<br />

Une autre difficulté de valorisation se rencontre également en cas de mutation,<br />

dans la mesure où le mode de valorisation <strong>des</strong> CET n’étant défini par aucun texte, il<br />

existe <strong>des</strong> différences d’appréciation entre établissements.<br />

Une mise à jour est annoncée à la clôture de l’exercice 2011, avec majoration<br />

<strong>des</strong> provisions en fonction de la réalité <strong>des</strong> jours épargnés et/ou consommés, en fonction<br />

de la situation financière de l’établissement.<br />

23/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

2. Les reports<br />

L’hôpital a signé le 25 octobre 2001 un protocole de redressement budgétaire et<br />

financier sur 4 ans avec l’ARH avec notamment l’objectif de réduire de 343 000 € par<br />

an ses reports de charges, l’ARH s’engageant en contrepartie à attribuer au centre<br />

hospitalier <strong>des</strong> dotations nécessaires à l’apurement <strong>des</strong> reports de charges, soit 1,4 M€<br />

sur 4 ans.<br />

Lesdits reports de charges portent essentiellement sur les charges patronales<br />

(URSSAF, CNRACL) et la taxe sur les salaires.<br />

Tableau n° 21 : Reports de charges<br />

05/06 06/07 07/08 08/09 09/10<br />

Groupe 1 470 220 510 426 52 705 57 737 81 245<br />

Groupe 2 0 11 370 <strong>64</strong>3 4 663 5 466<br />

Groupe 3 16 879 20 744 58 297 23 225 42 121<br />

Total 487 099 542 540 111 <strong>64</strong>5 85 625 128 832<br />

La chambre relève que malgré l’amélioration constatée sur la période, le niveau<br />

<strong>des</strong> reports de charges reste encore élevé et nécessite toujours un effort soutenu de<br />

réduction.<br />

3. L’état de l’actif et les fiches inventaire du Centre hospitalier<br />

Des rapprochements entre l’ « état E1 » <strong>des</strong> <strong>comptes</strong> financiers 2008 et 2009 et<br />

les « états de l’actif-fiches inventaires » produits par le centre hospitalier pour ces<br />

mêmes exercices ont fait apparaître <strong>des</strong> divergences.<br />

Ces divergences affectent notamment la valeur nette comptable <strong>des</strong> terrains, par<br />

suite de la pratique par le centre hospitalier de l’amortissement <strong>des</strong> terrains dans les<br />

fiches inventaire.<br />

Or, l’instruction comptable M21 précise sur les amortissements que « Parmi les<br />

immobilisations, ne sont pas amortissables les terrains (sauf terrains de gisement),<br />

terres, étangs qui ne sont pas sujets à dépréciation, ainsi que les immobilisations<br />

financières. ».<br />

Parallèlement, elle indique que « le responsable <strong>des</strong> services économiques tient<br />

un inventaire <strong>des</strong> biens meubles et immeubles […].Pour les biens immeubles dont le<br />

suivi est également assuré par le comptable de l'établissement (biens comptabilisés aux<br />

<strong>comptes</strong> 211, 212, 2131 et 2141), il doit y avoir une exacte correspondance entre le<br />

contenu de l'inventaire de l'établissement et le fichier <strong>des</strong> immobilisations tenu par le<br />

comptable, fichier qui lui permet d'établir l'état de l'actif à joindre au compte de<br />

gestion. »<br />

24/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

Or la chambre constate que tel n’est pas le cas en l’espèce.<br />

Par ailleurs, les montants indiqués sur la liste <strong>des</strong> investissements fournie par le<br />

centre hospitalier de Semur-en-Auxois pour les mêmes exercices sont les suivants :<br />

Tableau n° 22 : Liste <strong>des</strong> investissements<br />

2008 2009<br />

c/20 13 485.49 183 434,15<br />

c/213 4 075.66 104 862.84<br />

c/215 + c/218 1 510 946.19 1 483 788.70<br />

Total 1 528 507.34 1 772 085.69<br />

Source : Centre hospitalier<br />

Après comparaison de la liste <strong>des</strong> investissements fournie par le centre<br />

hospitalier et l’« état de l’actif-fiches inventaires » que cet établissement a produit, il<br />

s’avère qu’aucun <strong>des</strong> investissements de l’exercice 2008 ne figure dans l’« état de<br />

l’actif-fiches inventaire » de l’exercice.<br />

Concernant l’exercice 2009, seule une part de ces investissements pour un<br />

montant de 1 660 177,29 € est incluse dans les fiches inventaire, sur un total mentionné<br />

sur la liste <strong>des</strong> investissements s’élevant à 1 772 085,39 €.<br />

Tableau n° 23 : Investissements et fiches inventaire 2009<br />

Total liste<br />

investissements<br />

2009<br />

dont inclus dans<br />

fiches-inventaires<br />

dont non inclus<br />

dans fiches<br />

inventaires<br />

c/2031 54 933.78 54 933.78 0.00<br />

c/208 128 500.37 116 468.61 12 031.76<br />

c/213518 98 067.17 0.00 98 067.17<br />

c/21354 6 795.67 6 795.67 0.00<br />

c/21541 7<strong>64</strong> 241.39 766 884.99 -2 <strong>64</strong>3.60<br />

c/21544 436 528.98 432 075.91 4 453.07<br />

c/21821 22 529.32 22 529.32 0.00<br />

c/218311 9 409.31 9 409.31 0.00<br />

c/218314 2 161.43 2 161.43 0.00<br />

c/218321 85 244.69 85 244.69 0.00<br />

c/21841 44 416.08 44 416.08 0.00<br />

c/21844 119 257.50 119 257.50 0.00<br />

Total 1 772 085.69 1 660 177.29 111 908.40<br />

Source : Centre hospitalier<br />

25/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

Il a été relevé que le matériel réformé noté sur la liste établie par le centre<br />

hospitalier figure encore dans les fiches inventaire de chaque exercice concerné. Les<br />

montants indiqués sur la liste du matériel réformé fournie par le centre hospitalier<br />

s’élèvent à :<br />

2008 2009<br />

Brut Amort. Net Brut Amort. Net<br />

c/213 1 738.37 1 738.37 0.00<br />

c/215 +<br />

c/218<br />

311 139.85 311 139.85 0.00 2 456 441.82 2 235 023.57 221 418.25<br />

Total 311 139.85 311 139.85 0.00 2 458 180.19 2 236 761.94 221 418.25<br />

La chambre rappelle que la circulaire DGOS/DGFIP/PF/PF1/CL1B n° 2011-391<br />

du 10 octobre 2011, relative au lancement du projet de fiabilisation <strong>des</strong> <strong>comptes</strong> de<br />

l’ensemble <strong>des</strong> établissements publics de santé, préconise la fiabilisation <strong>des</strong> états<br />

financiers comme axe prioritaire du projet.<br />

Elle appelle principalement l’attention <strong>des</strong> établissements sur les thèmes (page<br />

8) « nécessitant les investissements les plus importants et qui représentent <strong>des</strong> enjeux<br />

fondamentaux en termes de qualité comptable. Ces thèmes sont donc à traiter en<br />

priorité : il s’agit en premier lieu de l’ajustement de l’inventaire et de l’actif, qui<br />

permettra notamment d’élever le niveau de qualité comptable concernant le suivi et la<br />

gestion <strong>des</strong> immobilisations, entraînant un potentiel d’écritures comptables à rétablir. »<br />

Le macro planning figurant page 10 de la circulaire, préconise de réaliser ces<br />

travaux sur les immobilisations et l’inventaire dès 2012.<br />

La chambre recommande au centre hospitalier la mise en conformité de<br />

l’inventaire et sa concordance avec l’état de l’actif figurant au bilan, lesquels constituent<br />

une priorité de fiabilisation <strong>des</strong> états financiers pour 2012.<br />

Le directeur du centre hospitalier a précisé dans sa réponse aux observations<br />

provisoires que <strong>des</strong> provisions ont été constituées, pour un montant total de 495 000 € à<br />

la clôture de l’exercice 2011, aux fins d’anticiper la dépréciation ou la démolition, en<br />

2012, de certains éléments d’actif présentant encore une valeur nette comptable<br />

(bâtiments psychiatrie infanto-juvénile, pavillons, automate de biochimie devenu trop<br />

coûteux à exploiter, …).<br />

F. CONCLUSION SUR LA SITUATION FINANCIERE<br />

La situation financière du centre hospitalier de Semur-en-Auxois dont l’activité<br />

reste soutenue semble en voie d’assainissement.<br />

Cet établissement a mené à bien d’importants travaux depuis 2006 mais n’a pu<br />

procéder à la cession d’une partie de son patrimoine que courant 2010.<br />

Les principaux indicateurs sont d’un niveau satisfaisant : excédent brut<br />

d’exploitation, capacité d’autofinancement, marge brute, seul le niveau de dépendance<br />

financière restant élevé.<br />

26/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

L’endettement avait fortement augmenté du fait de l’importante phase<br />

d’investissement, mais la durée apparente de la dette a diminué de 50 % entre 2008 et<br />

2009 par suite du doublement de la CAF entre ces deux exercices.<br />

Les indicateurs concernant la dette, les recouvrements et les règlements doivent<br />

inciter à la prudence.<br />

Si les montants <strong>des</strong> reports de charges diminuent régulièrement et de manière<br />

sensible, ils persistent cependant à un niveau significatif qui nécessite <strong>des</strong> mesures<br />

adaptées.<br />

En revanche il n’a été constaté aucun élément d’insincérité budgétaire<br />

concernant les amortissements et les provisions.<br />

Enfin, il apparaît nécessaire de développer <strong>des</strong> contrôles internes, notamment<br />

dans le domaine <strong>des</strong> régies d’avances et de recettes.<br />

Au total, l’amélioration amorcée en 2007, qui n’est que partiellement confirmée<br />

en 2010, eu égard à l’impact <strong>des</strong> résultats exceptionnels du budget DNA, demande à<br />

être poursuivie.<br />

27/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

PARTIE II : LE RECOURS A LA SOCIETE CTR<br />

Les conditions de rémunération de prestations d’intermédiaires pour la mise en<br />

œuvre <strong>des</strong> exonérations de charges URSSAF <strong>des</strong> établissements publics de santé (EPS)<br />

situés en zone de revitalisation rurale (ZRR) ont été examinées.<br />

I. LE CONTEXTE<br />

A. UNE NOUVELLE REGLEMENTATION<br />

Aux termes de l’article 15 de la loi n° 2005-157 du 23 février 2005, relative au<br />

développement <strong>des</strong> territoires ruraux, « Les gains et rémunérations, au sens de l'article<br />

L 242-1 du code de la sécurité sociale, versés au cours d'un mois civil aux salariés<br />

employés dans les zones de revitalisation rurale mentionnées à l'article 1465 A du code<br />

général <strong>des</strong> impôts par <strong>des</strong> organismes visés au I de l'article 200 du même code qui ont<br />

leur siège social dans ces mêmes zones susvisées sont exonérés <strong>des</strong> cotisations à la<br />

charge de l'employeur au titre <strong>des</strong> assurances sociales, <strong>des</strong> allocations familiales, <strong>des</strong><br />

accidents du travail ainsi que du versement de transport et <strong>des</strong> contributions et<br />

cotisations au Fonds national d'aide au logement, dans la limite du produit du nombre<br />

d'heures rémunérées par le montant du salaire minimum de croissance majoré de<br />

50 % ».<br />

Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’un dispositif d’ensemble visant à<br />

encourager l’emploi et l’initiative économique en milieu rural. Elle est applicable aux<br />

gains et rémunérations versés à compter du 25 février 2005.<br />

L’exonération bénéficie aux établissements sanitaires et sociaux et de santé ; la<br />

circulaire D.S.S/5B2006/206 du 10 Mai 2006 est très claire à cet égard.<br />

L’article 19 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2008 abroge à<br />

compter du 1er novembre 2007 ce dispositif mais précise que les dispositions<br />

antérieures continueront à s’appliquer aux contrats de travail conclus avant cette date, et<br />

ce jusqu’à leur terme. Les nouvelles embauches de ces organismes pourront toutefois<br />

bénéficier du dispositif d’exonération de droit commun en ZRR jusqu’alors réservé aux<br />

entreprises.<br />

Le dispositif Z.R.R était applicable au centre hospitalier de Semur-en-Auxois.<br />

B. L’INFORMATION DES GESTIONNAIRES<br />

Au plan national, la première note relative à l’application de la loi du 23 février<br />

2005 et <strong>des</strong>tinée aux Préfets, n’est parue que le 2 mai 2006, soit 14 mois après la loi, la<br />

première circulaire transmise aux DDASS datant du 10 mai 2006.<br />

28/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

Au plan régional, la première information connue sur le dispositif d’exonération<br />

consiste en un message de l’ARH de Bourgogne concernant l’application de la loi du 23<br />

février 2005, message intervenu deux ans après publication de la loi, soit le 2 février<br />

2007, soit postérieurement à la signature de la convention de recherche d’économies<br />

datée du 24 mai 2006.<br />

Dans ce contexte, l’intervention de la société CTR auprès de l’établissement<br />

témoigne d’une réactivité remarquable.<br />

La chambre observe qu’au niveau régional le dispositif d’exonération de<br />

cotisations URSSAF a donné lieu à <strong>des</strong> mises en œuvre très diversifiées alors même que<br />

les montants en jeu étaient aussi importants qu’à Semur-en-Auxois. Si certains<br />

établissements ont fait appel à un prestataire extérieur, d’autres ont procédé aux<br />

régularisations relatives à leurs charges par leur propre moyens, parfois après avoir pris<br />

l’attache de l’URSSAF.<br />

II.<br />

LE CONTRAT SIGNE PAR LE CH DE SEMUR-EN-AUXOIS<br />

A. PRESENTATION DU CONTRAT<br />

La société CTR (collectivités territoriales ressources) a proposé au centre<br />

hospitalier une recherche d’économies dans le domaine <strong>des</strong> versements <strong>des</strong> cotisations<br />

sociales.<br />

Une convention de recherche d’économies a été signée le 24 mai 2006 entre la<br />

directrice du centre hospitalier de Semur-en-Auxois, et la société CTR.<br />

L’établissement de santé a chargé la société CTR, en contrepartie d’une<br />

rémunération, de rechercher en tant que conseil <strong>des</strong> économies dans le domaine <strong>des</strong><br />

charges sociales et <strong>des</strong> taxes assises sur les salaires et de formuler à cet effet <strong>des</strong><br />

préconisations, à charge pour l’établissement de les mettre en œuvre avec ses moyens.<br />

Deux ordres de mission ont été signés le 24 mai 2006 : le premier dans le<br />

domaine <strong>des</strong> charges sociales (hors cotisations accidents du travail) et <strong>des</strong> taxes assises<br />

sur les salaires, le second dans le domaine <strong>des</strong> cotisations accidents du travail.<br />

B. LES PAIEMENTS RELATIFS A CE CONTRAT<br />

2007.<br />

Le contrat comporte deux phases : la première en mai 2006, la seconde en août<br />

29/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

Tableau n° 24 : Contrat, avenant et ordres de mission<br />

Signature convention recherche d'économies<br />

entre le CH de Semur-en-Auxois et la société<br />

CTR<br />

+ ordre de mission dans le domaine <strong>des</strong><br />

charges sociales (hors AT) et <strong>des</strong> taxes assises<br />

sur les salaires<br />

Avenant n°1 diminution assiette de<br />

rémunération CTR<br />

24-mai-06<br />

20-août-07<br />

Contrat conclu pour une durée de 12 mois à/c 24 mai 2006<br />

facturation de CTR : 46% sur les économies perçues pdt la<br />

période de facturation de 12 mois suivant la date de mise<br />

en place de chaque recommandation<br />

Honoraires du consultant exclusivement basés sur le<br />

montant de la régularisation et les économies réalisées sur<br />

l'exonération de certaines cotisations patronales liées à la<br />

situation ZRR (de mars 2005 à novembre 2007 inclus).<br />

Aucun honoraire sur <strong>des</strong> économies supplémentaires<br />

réalisées suite au contrôle URSSAF d'avril 2007.<br />

Neuf paiements (trois par budget) afférents à la convention ont été effectués par<br />

la trésorerie de Semur-en-Auxois.<br />

Par mandats n° 102585 – 103767 – 104698 du budget H, n° 2004<strong>64</strong> – 200588 –<br />

200835 du budget E, n° 300379 – 300487 – 300695 du budget F, le centre hospitalier a<br />

réglé les 25 avril 2007, 12 juin 2007 et 1 er août 2007 la somme totale de 537 811,11 € à<br />

la société CTR au titre <strong>des</strong> économies de gestion réalisées entre mars 2005 et janvier<br />

2007.<br />

Ces dépenses ont été irrégulièrement imputées au compte c/<strong>64</strong>88 « Autres<br />

charges de personnel », il s’agissait en réalité de payer les honoraires du prestataire.<br />

Le centre hospitalier a par la suite cessé tout mandatement, sur décision de son<br />

nouveau directeur. Ainsi depuis février 2008, les deux factures de la société CTR<br />

établies pour un montant total de 261 130,61 € et correspondant aux économies de<br />

gestion réalisées sur la période février à novembre 2007 n’ont pas été réglées à ce jour.<br />

III. LA NATURE DU CONTRAT<br />

A. LA CONVENTION PASSEE ENTRE LE CENTRE HOSPITALIER ET LA SOCIETE CTR<br />

EST UN MARCHE PUBLIC DE PRESTATIONS DE SERVICE<br />

La convention passée entre le centre hospitalier et la société CTR est un marché<br />

public, tel que défini à l’article 1 du code <strong>des</strong> marchés publics (CMP) dans sa version<br />

2004 applicable au jour de la signature de ladite convention : « les marchés publics<br />

sont <strong>des</strong> contrats conclus à titre onéreux avec <strong>des</strong> personnes publiques ou privées par<br />

les personnes morales de droit public mentionnées à l’article 2, pour répondre à leurs<br />

besoins en matière de travaux, de fournitures ou de services ».<br />

L’article 5 paragraphe 1 précise que « la nature et l’étendue <strong>des</strong> besoins à<br />

satisfaire sont déterminées avec précision par la personne publique avant tout appel à<br />

la concurrence ou toute négociation non précédée d’un appel à la concurrence. Le<br />

marché conclu par la personne publique doit avoir pour objet exclusif de répondre à<br />

ces besoins ».<br />

30/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

La convention répond à la définition de l’article 1 du code <strong>des</strong> marchés publics<br />

précité.<br />

Le contrat passé avec la société CTR est un marché de services de conseil en<br />

gestion au sens du neuvièmement de l’article 29 du CMP 2004 qui soumet aux règles de<br />

passation <strong>des</strong> marchés publics les contrats (marchés publics et accords-cadres) ayant<br />

pour objet les services comptables et d’audit. Il relève donc pour sa conclusion, comme<br />

son exécution, <strong>des</strong> dispositions prévues par le code <strong>des</strong> marchés publics.<br />

B. CE CONTRAT NE RESPECTE PAS LES PRINCIPES DE PASSATION ENONCES PAR<br />

LE CODE DES MARCHES PUBLICS<br />

La chronologie de la contractualisation rapportée par l’ordonnateur et attestée<br />

par la production de documents rend compte de la passation d’un marché en dehors <strong>des</strong><br />

principes énoncés par l’article 5 du CMP 2004 :<br />

la société CTR a contacté la directrice adjointe déléguée dans le domaine de la<br />

gestion <strong>des</strong> ressources humaines pour proposer une recherche d’économies<br />

dans le domaine <strong>des</strong> versements <strong>des</strong> cotisations sociales ;<br />

la directrice du centre hospitalier a alors sollicité la société CTR et passé ce<br />

contrat sans autre formalisme.<br />

Ainsi, préalablement à la passation du marché, l’ordonnateur s’est dispensé :<br />

d’évaluer ses besoins<br />

de passer un marché en adéquation avec les besoins évalués<br />

d’organiser la concurrence<br />

d’inscrire en crédit les dépenses prévisibles, le prix n’étant pas déterminé lors<br />

de la passation du marché.<br />

1. L’ordonnateur n’a pas défini les besoins de l’établissement avant de<br />

passer ce contrat avec la société CTR<br />

L’obligation pour l’établissement public de définir ses besoins avant toute<br />

négociation ou appel à concurrence relève certes de la bonne gestion mais également<br />

d’une obligation réglementaire.<br />

Aux termes de l’article 5 du Code <strong>des</strong> Marchés Publics 2004 :<br />

« I – La nature et l’étendue <strong>des</strong> besoins à satisfaire sont déterminées avec<br />

précision par la personne publique avant tout appel à la concurrence ou toute<br />

négociation non précédée d’un appel à la concurrence. Le marché conclu par la<br />

personne publique doit avoir pour objet exclusif de répondre à ces besoins.<br />

II – L’autorité compétente détermine le niveau auquel les besoins de fournitures<br />

et de services sont évalués. Ce choix ne doit pas avoir pour effet de soustraire <strong>des</strong><br />

marchés aux règles qui leur sont normalement applicables en vertu du présent code. »<br />

31/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

Lors de la signature de la convention le 24 mai 2006, l’ordonnateur a engagé par<br />

convention son établissement, sans avoir défini son besoin, sans l’avoir précisé et arrêté<br />

sous forme de cahier <strong>des</strong> charges adossé à l’organisation de la consultation.<br />

La chambre observe qu’à la date de la signature de la convention, l’ordonnateur<br />

ne disposait pas d’une connaissance précise du champ d’application de la convention et<br />

surtout de ses conséquences financières. Il n’a eu connaissance de l’étendue de sa<br />

contractualisation qu’à l’occasion de la communication <strong>des</strong> rapports d’optimisation<br />

prévisible <strong>des</strong> cotisations sociales à la charge de l’employeur.<br />

2. L’ordonnateur n’a pas respecté les procédures et les seuils de publicité <strong>des</strong><br />

marchés<br />

Le contrat passé par l’ordonnateur a produit <strong>des</strong> effets sur la période d’examen<br />

de la gestion.<br />

En 2007, la société CTR a perçu 537 811,11 € TTC. Des deman<strong>des</strong> de paiements<br />

pour un montant total de 261 130,61 € TTC n’ont en revanche pas été mandatés par<br />

l’ordonnateur depuis février 2008.<br />

Ce sont au total près de 800 000 € TTC, soit 670 000 € HT, de dépenses qui sont<br />

concernées par ce contrat.<br />

a. Le marché n’a pas respecté les seuils de publicité :<br />

La publicité est l’un <strong>des</strong> principes fondamentaux de la commande publique et<br />

doit être adaptée au montant estimé de la commande. Elle a une double utilité :<br />

elle doit permettre le libre accès <strong>des</strong> candidats à la commande publique<br />

elle est aussi la garantie d’une véritable mise en concurrence.<br />

L’article 40 du CMP 2004 fixe les seuils et les modalités de la publicité. Ainsi<br />

depuis le 1 er janvier 2006, pour un marché supérieur à 210 000 € HT, était requis un avis<br />

d’appel public à la concurrence dans le bulletin officiel <strong>des</strong> annonces de marchés<br />

publics (BOAMP) et au journal officiel de l’union européenne (JOUE).<br />

Ici, aucune publicité préalable à la commande publique n’a été organisée.<br />

b. L’ordonnateur n’a pas effectué de mise en concurrence :<br />

Le fait de procéder à une mise en concurrence est nécessaire, en ce qu’il permet<br />

de respecter les principes de la liberté d’accès à la commande publique, d’égalité de<br />

traitement <strong>des</strong> candidats et de transparence <strong>des</strong> procédures.<br />

Il résulte de l’instruction qu’aucune concurrence n’a été mise en œuvre avant la<br />

signature du contrat, qu’aucune publicité n’a été faite et qu’aucun devis d’autres<br />

sociétés n’a été demandé.<br />

32/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

C. LE PRIX DU MARCHE N’EST PAS DETERMINE OU DETERMINABLE, AU VU DES<br />

CLAUSES OBJECTIVES DU CONTRAT<br />

La détermination du prix dans les marchés publics obéit aux règles fixées par le<br />

CMP, dans le respect <strong>des</strong> principes généraux posés par l’ordonnance du 1 er décembre<br />

1986 relative à la liberté <strong>des</strong> prix et de la concurrence.<br />

En application <strong>des</strong> articles 17 à 19 du CMP 2004, le prix du marché doit être<br />

déterminé ou déterminable au vu <strong>des</strong> clauses contractuelles objectives.<br />

1. Les dispositions contractuelles<br />

L’ordre de mission du 24 mai 2006 suivant les conditions générales de la<br />

convention de recherche d’économies signée entre CTR et l’établissement énonce, en<br />

son article 2, le principe d’une rémunération du consultant proportionnelle au total <strong>des</strong><br />

économies réalisées.<br />

Cet article fixe à 46 % <strong>des</strong> économies perçues pendant la période de facturation<br />

de 12 mois suivant la date de mise en place de chaque recommandation, la rémunération<br />

Hors Taxes du prestataire.<br />

La chambre observe que ces dispositions ne permettent pas d’arrêter le prix de<br />

la prestation au vu de clauses objectives <strong>des</strong> documents contractuels. La<br />

méconnaissance du prix à payer au prestataire est d’autant plus grande que le champ<br />

d’application et l’assiette du contrat sont <strong>des</strong> plus flous.<br />

2. Le champ d’application et l’assiette du marché<br />

L’article 1 « objet de la mission », <strong>des</strong> « conditions générales de vente –<br />

convention de recherche d’économies » du 24 mai 2006 est ainsi libellé :<br />

« La présente convention concerne l’intervention du Consultant auprès du<br />

Client en tant que conseil pour une mission visant à rechercher <strong>des</strong> possibilités<br />

d’économies, puis à les mettre en application.<br />

Pour l’application de la présente convention, le terme « économie » s’entend de<br />

toute réduction de coût ou de charge, remboursement, régularisation, avis de crédit,<br />

remise ou amélioration par rapport à la situation du Client à la date où l’ordre de<br />

mission est signé par les parties. »<br />

A la lecture de ces deux premiers alinéas, il est particulièrement difficile<br />

d’évaluer le champ d’application de la rémunération du prestataire CTR.<br />

Pour ce qui concerne l’assiette, c’est « l’ordre de mission suivant les<br />

conditions générales de recherche d’économies » qui la définit en son article 2 consacré<br />

aux conditions de facturation :<br />

« Pour déterminer l’assiette de la rémunération concernant les charges sociales<br />

et <strong>des</strong> taxes assises sur les salaires, il sera pris en compte toutes les économies telles<br />

que définies en l’article 1 <strong>des</strong> conditions générales, soit toute réduction de coût ou de<br />

33/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

charge, remboursement, régularisation, avis de crédit concernant les années passées<br />

non prescrites, ainsi que les remises ou amélioration par rapport à la situation du<br />

Client à la date où l’ordre de mission est signé par les parties, constatées<br />

postérieurement à sa signature pendant la période de facturation. »<br />

A cette imprécision du champ d’application et de l’assiette du contrat,<br />

s’ajoutent deux séries d’informations énoncées par les alinéas 3 et 4 de l’article 1 <strong>des</strong><br />

« conditions générales de vente » à savoir :<br />

« Afin de dissiper toute ambiguïté sur l’origine <strong>des</strong> économies réalisées sur les<br />

postes de charges que le Consultant a pour mission d’examiner, le Client certifie que la<br />

recherche d’économies dans les domaines concernés par le ou les ordre(s) de mission<br />

signé(s) par les parties ne fait l’objet d’aucun examen concurrent à celui du Consultant.<br />

A cet égard, toutes les recommandations préconisées par le Consultant seront<br />

présumées résulter de son intervention, à l’exception de celles qui auront été exclues<br />

par le Client lors de la signature de l’ordre de mission, et précisé en annexe de l’ordre<br />

de mission. »<br />

3. Une période de rémunération qui dépasse la durée contractuelle de conseil<br />

en gestion<br />

A la signature du contrat le 24 mai 2006, la méconnaissance du prix à payer<br />

est d’autant plus grande que la période de rémunération du prestataire déborde<br />

largement la durée contractuelle de conseil en gestion.<br />

La durée contractuelle de conseil en gestion semble être définie par l’article 9 de<br />

la convention de recherche d’économies du 24 mai 2006 : « Le présent contrat est<br />

conclu pour une durée de douze mois », soit du 24 mai 2006 au 23 mai 2007.<br />

La période de rémunération du prestataire est définie par l’ordre de mission, en<br />

son article 2, comme « toute réduction de coût ou de charge, remboursement,<br />

régularisation, avis de crédit concernant les années passées non prescrites, ainsi que<br />

les remises ou améliorations par rapport à la situation du Client à la date où l’ordre de<br />

mission est signé par les parties, constatées postérieurement à sa signature pendant la<br />

période de facturation. »<br />

Le contrat produit donc ses effets en amont et en aval de la période<br />

contractuelle proprement dite.<br />

Antérieurement à la période du 24 mai 2006 au 23 mai 2007 : la société exerce<br />

sa prestation de conseil et calcule le montant <strong>des</strong> rappels non prescrits sur les années<br />

antérieures de mars 2005 à mai 2006.<br />

Postérieurement à la période contractuelle de prestation de conseil, soit après le<br />

23 mai 2007 : le contrat pourrait produire <strong>des</strong> effets au profit du prestataire, après son<br />

terme, en matière financière, 12 mois après la production de chaque préconisation<br />

susceptible d’être faite dans le cadre <strong>des</strong> 12 mois d’exécution de conseil de la<br />

convention.<br />

34/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

4. Conclusion<br />

Aux termes de l’article 16 du CMP 2004, « les prix <strong>des</strong> prestations faisant<br />

l’objet d’un marché sont soit <strong>des</strong> prix unitaires appliqués aux quantités réellement<br />

livrées ou exécutées, soit <strong>des</strong> prix forfaitaires appliqués à tout ou partie du marché,<br />

quelles que soient les quantités. ».<br />

Selon la doctrine et la jurisprudence, le prix est présumé effectivement<br />

déterminé si tous les éléments nécessaires à son calcul sont mentionnés dans le contrat<br />

et si ces éléments ne dépendent pas de la volonté d’une partie (voir CA Paris, 28 janvier<br />

1982, SA Sairo c/Hassler).<br />

Ici, la chambre considère que la convention et l’ordre de mission ne déterminent<br />

pas le prix à payer au prestataire, qui dépendra largement du travail accompli par ce<br />

dernier et <strong>des</strong> aléas au cours <strong>des</strong> pério<strong>des</strong> cumulées d’exécution contractuelle. A la<br />

signature du contrat passé entre l’établissement et la société CTR, le 24 mai 2006, le<br />

prix de la prestation à payer au prestataire n’était donc ni déterminé, ni déterminable au<br />

vu <strong>des</strong> éléments objectifs du marché.<br />

Dès lors, ce contrat pourrait être entaché de nullité.<br />

D. LE BILAN D’EXECUTION DU CONTRAT<br />

1. Un dispositif coûteux<br />

L’ordonnateur intérimaire a pris conscience de l’importance <strong>des</strong> rémunérations<br />

de son prestataire à l’occasion de l’exécution de la prestation.<br />

Un avenant n°1 à la convention du 24 mai 2006 a diminué l’assiette de<br />

rémunération de la société CTR. Cet avenant signé le 20 août 2007 précisait que « les<br />

honoraires du Consultant sont exclusivement basés sur le montant de la régularisation<br />

et les économies réalisées sur l’exonération de certaines cotisations patronales du fait<br />

de la situation de l’établissement en ZRR.<br />

Les honoraires ne porteront en aucun cas sur <strong>des</strong> économies supplémentaires<br />

que le contrôle URSSAF du mois d’avril 2007 aura permis de réaliser.<br />

Les honoraires couvrent la période allant de mars 2005 à janvier 2007 inclus et<br />

correspondant à la période de régularisation et à dix mois d’économies de février 2007<br />

à novembre 2007 inclus ».<br />

Le recours à la société CTR a permis au centre hospitalier de Semur-en-Auxois<br />

de récupérer 977 557,14 € de charges indument versées à l’URSSAF pour la période de<br />

régularisation de mars 2005 à janvier 2007.<br />

L’intervention de la société a entraîné le paiement d’une rémunération de<br />

537 811,11 € TTC (449 675 € HT) au 7 août 2007, ce qui correspond à un taux de<br />

récupération par le centre hospitalier de 55 % <strong>des</strong> sommes indûment versées.<br />

La régularisation réalisée sur la période de février à novembre 2007 d’un<br />

montant de 474 <strong>64</strong>5 € n’a pas donné lieu au paiement <strong>des</strong> honoraires demandés par CTR<br />

par deux factures <strong>des</strong> 22 février et 31 mars 2008 d’un montant global de 261 130,61 €<br />

35/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

TTC (218 336,70 € HT), correspondant également à un taux de recouvrement par le<br />

Centre Hospitalier de 55 % de l’indu.<br />

Le caractère disproportionné de la rémunération versée au regard de l’effectivité<br />

<strong>des</strong> prestations réalisées ne peut qu’être soulevé.<br />

A supposer que le tarif de rémunération horaire de la société CTR soit de 150 €<br />

TTC, l’équivalent de 3 585 heures de rémunération aurait ainsi déjà été payé (1 740<br />

autres heures faisant l’objet <strong>des</strong> deux factures non mandatées par le centre hospitalier) à<br />

la société CTR pour rétribuer le recensement <strong>des</strong> agents éligibles à un dispositif<br />

d’exonération <strong>des</strong> charges sociales, le calcul <strong>des</strong> charges sociales correspondantes et la<br />

demande de reversement <strong>des</strong> cotisations payées à tort aux services de l’URSAFF.<br />

2. Une intervention dont la nécessité n’est pas avérée<br />

‣ De longue date, et en tout état de cause avant la signature du contrat conclu<br />

entre le centre hospitalier et la société CTR, le calcul <strong>des</strong> éléments de liquidation <strong>des</strong><br />

salaires de ses personnels a été confié à un tiers, le GIP C Page, groupement d’intérêt<br />

public hospitalier.<br />

Celui-ci offre à ses adhérents, et contre rémunération, <strong>des</strong> prestations de nature<br />

informatique, comme le paramétrage <strong>des</strong> éléments variables <strong>des</strong> salaires hospitaliers.<br />

Le recours à la société CTR afin de bénéficier d’un dispositif d’exonération<br />

fiscale était donc d’un faible intérêt pour l’établissement.<br />

Il est à noter que la prise en compte du dispositif légal d’exonération de charges<br />

salariales a été effectuée avec retard par le gestionnaire du logiciel C Page, prestataire<br />

du centre hospitalier. Ainsi, la lettre circulaire du GIP C Page d’octobre 2007 indique<br />

que « l’exonération ZRR devait être mise en place dans le logiciel PH7 et qu’un jeu<br />

d’états devait être transmis au client pour justification du trop versé depuis janvier<br />

2007 ».<br />

En réponse à la relance du centre hospitalier, le GIP C Page annonce par courriel<br />

au centre hospitalier le 4 décembre 2007 « une mise en place de l’exonération ZRR sur<br />

paie de décembre avec effet rétroactif pour la période janvier/novembre 2007 ».<br />

Enfin, à la demande du centre hospitalier du 15 avril 2008 sur la date de mise en<br />

œuvre et l’effet rétroactif de l’exonération ZRR dans le logiciel PH7, le GIP C Page a<br />

répondu par courriel du 17 avril 2008 que la mise en place du dispositif avait été<br />

réalisée sur la paie de décembre 2007, sans effet rétroactif pour l’établissement.<br />

Ce paramétrage n’ayant pas eu d’effet rétroactif, l’établissement aurait dû, pour<br />

bénéficier du dispositif au titre <strong>des</strong> années antérieures non prescrites, utiliser ses propres<br />

agents, voire recruter <strong>des</strong> vacataires, aux fins d’établir les éléments de liquidation <strong>des</strong><br />

salaires concernés.<br />

Le coût de cette action aurait été sans commune mesure avec le prix payé à la<br />

société CTR.<br />

36/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

‣ Le contrat conclu entre le centre hospitalier et la société CTR semble être<br />

dépourvu de cause.<br />

Le fait pour le Centre Hospitalier d’avoir volontairement renoncé au bénéfice de<br />

l’exécution contractuelle d’un marché en cours avec le GIP C Page, et d’avoir, pour le<br />

même objet, contractualisé avec la société CTR, pourrait avoir entaché de nullité pour<br />

absence de cause le contrat passé avec la société CTR.<br />

Dans les conclusions de l’affaire Compagnie Agricole de la Crau (CE 3 juin<br />

2009) le rapporteur public précise cette notion d’absence de cause : « … par votre seule<br />

décision, avant la période récente, déclarant nul un contrat pour absence de cause,<br />

vous aviez ainsi déclaré nul un contrat d’assurance souscrit auprès du service public<br />

<strong>des</strong> assurances de guerre de l’Etat par la compagnie <strong>des</strong> messageries maritimes, qui s’y<br />

croyait à tort obligé par la réglementation, alors qu’elle s’était déjà assurée pour le<br />

même risque auprès du Gouverneur Général d’Indochine (CE 12 novembre 1948,<br />

Compagnie <strong>des</strong> messageries maritimes, p.428). Faisant application de ce précédent,<br />

vous avez jugé, par la décision Office départemental du Gard, qu’un marché ayant pour<br />

objet la réalisation de travaux déjà prévus par un contrat antérieur était dépourvu de<br />

cause ».<br />

‣ La prestation réalisée par la société CTR apparaît sans rapport avec ses<br />

facturations :<br />

−<br />

−<br />

le GIP C Page avait déjà en charge de façon contractuelle, pour le compte<br />

du Centre Hospitalier, le calcul <strong>des</strong> éléments variables <strong>des</strong> salaires avant<br />

toute contractualisation de l’objet de cette prestation avec la société CTR,<br />

le 24 mai 2006. C’est lui qui a assuré à partir de fin 2007 le calcul<br />

automatique <strong>des</strong> éléments variables de la paie <strong>des</strong> salariés <strong>des</strong><br />

établissements éligibles au dispositif ZRR ;<br />

la mission de la société CTR a consisté à recenser les salariés éligibles au<br />

dispositif ZRR dont la liste lui a été communiquée par l’établissement, et à<br />

calculer le montant de l’exonération applicable à l’établissement.<br />

3. Un dispositif contractuel défini au profit du prestataire de service<br />

L’article 6 de la convention impose une obligation d’agir pour le client dès que<br />

ce dernier aura accepté la recommandation. Ainsi, « en cas de carence du client (dans la<br />

mise en œuvre de la recommandation) trois mois après sa réception il sera dû au<br />

Consultant une somme immédiatement exigible, calculée sur l’estimation figurant dans<br />

son rapport, du gain réalisable au cours de la période de référence (de 12 mois) définie<br />

par l’article 2 de l’ordre de mission ».<br />

La société de conseil est ainsi « propriétaire » <strong>des</strong> préconisations qu’elle adresse<br />

à l’ordonnateur, ce qui limite la capacité de ce dernier d’agir de son propre chef, qu’il<br />

ait ou non accepté ces préconisations.<br />

37/38


Annexe à la lettre n° 13.ROD2-MLC-08 en date du 28 janvier 2013<br />

4. Une exécution contractuelle conflictuelle<br />

L’ordonnateur a honoré neuf paiements (trois par budget) au profit de la société<br />

CTR, paiements afférents au remboursement <strong>des</strong> cotisations patronales entrant dans le<br />

dispositif ZRR, pour les années non prescrites à la date de signature du contrat.<br />

Deux autres factures de février et mars 2008, correspondant aux économies de<br />

gestion consécutives à cette prestation sur la période février à novembre 2007, n’ont<br />

toujours pas été mandatées à ce jour par le centre hospitalier.<br />

L’ordonnateur a sollicité de la société CTR, par courrier du 9 juin 2008, « un<br />

état de journées de travail réalisées par ses consultants, au bénéfice spécifique du<br />

Centre Hospitalier de Semur-en-Auxois » indiquant que les sommes versées à cette<br />

société « semblent ne pas correspondre à la réalité du travail réalisé pour<br />

l’établissement ». Il précisait également qu’il serait « conduit à intenter à défaut <strong>des</strong><br />

éléments sollicités (…) une action en répétition de l’indu ».<br />

Cette action n’a pas été intentée.<br />

IV. LA TRADUCTION DU CONTRAT CTR DANS LES COMPTES DU<br />

CENTRE HOSPITALIER<br />

En premier lieu, le paiement <strong>des</strong> charges concernées par l’exonération, soit une<br />

somme de 977 557 € + 474 <strong>64</strong>5 €, soit au total 1 452 202 €, a constitué une dépense<br />

supplémentaire que le budget de l’EPS a dû supporter.<br />

En second lieu, les paiements <strong>des</strong> sommes versées au bénéfice de CTR par le<br />

centre hospitalier de Semur-en-Auxois dans le cadre du contrat, soit 537 811,11 € ont<br />

pesé sur les résultats <strong>des</strong> exercices concernés. Elles constituent une perte pour le centre<br />

hospitalier.<br />

Au surplus, l’imputation inexacte <strong>des</strong> dépenses de l’espèce constitue un élément<br />

d’insincérité et enlève une part de fiabilité à la gestion budgétaire.<br />

Enfin, les remboursements perçus par le centre hospitalier de Semur-en-Auxois<br />

au titre <strong>des</strong> exonérations <strong>des</strong> charges sociales en zone de revitalisation rurale sont venus<br />

fausser les résultats de l’établissement pour les exercices concernés : les recettes ainsi<br />

encaissées constituent en effet <strong>des</strong> produits exceptionnels.<br />

La chambre considère que, au-delà du coût de l’intervention de la société CTR,<br />

les implications financières et comptables de celle-ci sont dommageables au centre<br />

hospitalier de Semur-en-Auxois.<br />

La chambre constate que l’établissement n’a pas considéré comme prioritaire<br />

d’engager à l’encontre de la société CTR, une action en responsabilité extracontractuelle<br />

qui aurait permis au centre hospitalier d’obtenir le reversement d’une partie <strong>des</strong> charges<br />

supportées et d’atténuer ainsi l’impact financier du contrat.<br />

-=o0o=-<br />

38/38

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!