Adolf Hitler
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III – Le pouvoir nazi : un régime totalitaire et raciste<br />
1) L’idéologie nationale-socialiste<br />
Deux fondements : le « peuple » et la « race »<br />
En revanche, la vision nationale-socialiste du monde reconnaît la signification de l’humanité<br />
dans ses éléments raciaux originels. (…) Loin de croire à une égalité des races, elle affirme, en<br />
même temps que leur diversité, leur supériorité ou leur infériorité ; forte de cette connaissance,<br />
elle s’estime contrainte, conformément à la volonté éternelle qui gouverne cet univers,<br />
d’encourager la victoire du meilleur et du plus fort, et de réclamer la soumission du plus<br />
mauvais et du plus faible. (...) Aux races de coolies et de fellahs se rattachent les hommes de<br />
couleur inférieurs d'Asie et d’Afrique. (...) Une fraction peu nombreuse mais puissante de la<br />
population mondiale a choisi de vivre en parasite. (...) L’espèce la plus connue et la plus<br />
dangereuse est la juiverie. (…) Un troisième groupe mène la lutte avec franchise, audace et<br />
conscience de sa supériorité raciale. C’est la race des seigneurs. (...) La plus grande de toutes est<br />
la race allemande. De temps en temps, les journaux mettent sous les yeux (...) le portrait d'un<br />
nègre devenu avocat, professeur ou pasteur. (...) Moi je dis que c'est une folie criminelle que de<br />
dresser un être qui par son origine est un demi-singe (...) car il ne s'agit que d'un dressage<br />
comme pour un caniche à qui un habile dresseur peut faire exécuter des tours. Le but de l’État<br />
raciste doit être de veiller à la conservation des représentants (...) d’une humanité supérieure.<br />
Un État raciste doit donc avant tout faire sortir le mariage de l'abaissement (...) et de lui rendre<br />
la sainteté d'une institution destinée à créer des êtres supérieurs et non des monstres hybrides<br />
qui tiennent le milieu entre l'homme et le singe.<br />
Source : <strong>Adolf</strong> <strong>Hitler</strong>, Mon combat [Mein Kampf], 1925-1926.
Les étapes de croissance de la race nordiste, Allemagne,1933
Eléments de<br />
raciologie nazie,<br />
1937<br />
De gauche à droite<br />
et de haut en bas :<br />
- mensuration d’un visage<br />
- constatation de la<br />
couleur de cheveux à<br />
l’aide d’un panneau de<br />
couleur en fibres de verre<br />
-création d’un cercle de<br />
traceur visant la mesure<br />
de la plus faible largeur de<br />
front<br />
- panneau de couleurs<br />
pour classifier la couleur<br />
des yeux
« Mesdames ! Sauvez la famille<br />
allemande - votez <strong>Adolf</strong> <strong>Hitler</strong> ! », 1932<br />
La Fête des mères, couverture du<br />
journal nazi Frauen-Warte, 1939
Deux ennemis : le « juif » et le « bolchévique »<br />
L’Allemagne et l’Italie protègent<br />
l’Europe du Bolchévisme, Hans<br />
Schweitzer, 12 octobre 1937<br />
« Gardiens de l’Europe ! »<br />
Un antisémitisme radical<br />
« Le juif est ainsi aujourd’hui le plus<br />
grand fanatique d’une destruction<br />
totale de l’Allemagne. Chaque fois que<br />
nous lisons des attaques contre<br />
l’Allemagne dans le monde, ce sont les<br />
juifs qui en sont les auteurs. (…) Si<br />
notre peuple et notre État sont les<br />
victimes de ces tyrans juifs avides du<br />
sang et de l’argent des peuples, le<br />
monde entier disparaîtra dans l’étreinte<br />
de ce polype. »<br />
Source : <strong>Adolf</strong> <strong>Hitler</strong>, Mon combat [Mein<br />
Kampf], 1925-1926.
L’ennemi juif, illustration d’un album pour la jeunesse, Elvira Bauer, 1936<br />
Le regard indique<br />
la supériorité<br />
« Voilà le juif, la plus grande<br />
crapule de tout le Reich. Il<br />
croit être le plus beau,<br />
pourtant il est si laid. »<br />
Un<br />
homme<br />
grand et<br />
blond,<br />
au travail<br />
« L'Allemand<br />
est un homme<br />
fier qui sait<br />
travailler et<br />
lutter. C'est<br />
parce qu'il est<br />
tellement<br />
beau et plein<br />
de courage<br />
que le juif le<br />
hait depuis<br />
toujours. »<br />
Physionomie<br />
corpulente, lèvres<br />
épaisses, cheveux<br />
bruns et gras, gros nez<br />
Que renferme le<br />
cartable : une richesse<br />
injustement acquise ?<br />
Le juif est voleur et oisif
Un combat permanent pour « l’espace vital »<br />
Le combat du « peuple » pour son « espace vital »<br />
« Nous autres nationaux-socialistes nous devons nous en tenir d’une<br />
façon inébranlable au but de notre politique extérieure : assurer au<br />
peuple allemand le territoire qui lui revient en ce monde. (…) Les<br />
frontières de l’Allemagne sont des limites fortuites et momentanées<br />
au cours de l’éternelle lutte politique ; il en est de même des frontières<br />
délimitant l’habitat des autres peuples. (…) Les limites des Etats sont<br />
le fait des hommes et sont changées par eux. Le fait qu’un peuple a<br />
réussi à acquérir un territoire excessif ne confère nullement<br />
l’obligation supérieure de l’admettre pour toujours. Il démontre tout<br />
au plus la force du conquérant et la faiblesse du patient. Et c’est dans<br />
cette seule force que réside le droit. (…) L’Allemagne sera une<br />
puissance mondiale, ou bien elle ne sera pas. Mais, pour devenir une<br />
puissance mondiale, elle a besoin de cette grandeur territoriale qui lui<br />
donnera, dans le présent, l’importance nécessaire et qui donnera à ses<br />
citoyens les moyens d’exister. »<br />
Source : <strong>Adolf</strong> <strong>Hitler</strong>, Mon combat [Mein Kampf], 1925-1926.
Caricature de l’espace vital hitlérien, Paul Barbier, 1939
L’idéologie d’<strong>Hitler</strong> était fondée<br />
sur la supériorité naturelle<br />
d’une race pure – les Aryens –<br />
qui devait, dans un combat à<br />
mort, vaincre ses ennemis juifs<br />
et communistes, afin de<br />
préserver et accroître son<br />
espace vital. Cette triple<br />
association du racisme, de<br />
l’antisémitisme et de la lutte<br />
pour un espace vital distinguait<br />
le nazisme des autres formes<br />
de nationalisme en Europe.<br />
Mein Kampf [en deux<br />
volumes ; tirage de 4,5<br />
millions d’exemplaires],<br />
1933
2) L’encadrement de la société allemande
L’encadrement par des<br />
organisations de masse<br />
L’exemple des<br />
Jeunesses hitlériennes<br />
Evolution de l’effectif des<br />
Jeunesses hitlériennes<br />
« Cette jeunesse n’apprend qu’à parler<br />
allemand, agir en allemand, et lorsque ces<br />
gamins entrent à 10 ans dans notre<br />
organisation, ils y prennent pour la première<br />
fois un peu d’air frais ; ils passent quatre<br />
années plus tard du Jungvolk à la<br />
<strong>Hitler</strong>jugend, où nous les gardons quatre<br />
années supplémentaires. Ensuite (…) nous<br />
les intégrons aussitôt dans le parti, le Front<br />
du travail, la SA, la SS, le NSKK, etc. Et s’ils<br />
y sont depuis un an et demi ou deux ans et<br />
ne sont pas entièrement devenus nationauxsocialistes,<br />
ils vont faire leur service du<br />
travail où on les polit de nouveau pendant<br />
six ou sept mois (…). Et s’il devait encore<br />
subsister quelque chose (…) de l’ancienne<br />
conscience d’appartenir à une classe ou à un<br />
ordre, c’est la Wehrmacht qui s’en charge<br />
pour un nouveau traitement de deux ans<br />
(…), et ils ne seront plus libres de toute leur<br />
vie. »<br />
Source : <strong>Adolf</strong> <strong>Hitler</strong>, Discours devant les<br />
membres de la Jeunesse hitlérienne, 2 décembre<br />
1938.
Jeunes filles<br />
participant à une fête<br />
des jeunesses<br />
hitlériennes,<br />
Postdam,<br />
1 er octobre 1932<br />
Des jeunes filles posent<br />
une affiche pour le<br />
mouvement féminin de la<br />
jeunesse hitlérienne,<br />
vers 1934
Exercice d'arithmétique<br />
« Un aliéné coûte quotidiennement 4<br />
marks, un invalide 5,5 marks, un<br />
criminel 3 marks. Dans beaucoup de<br />
cas, un fonctionnaire ne touche que 4<br />
marks, un employé 3,65 marks, un<br />
apprenti 2 marks. Faites un graphique<br />
avec ces chiffres. D’après des<br />
estimations prudentes, il y a en<br />
Allemagne environ 300 000 aliénés et<br />
épileptiques dans les asiles. Calculez<br />
combien coûtent annuellement ces 300<br />
000 aliénés et épileptiques. Combien<br />
de prêts aux jeunes ménages à 1000<br />
marks pourrait-on faire si cet argent<br />
pouvait être économisé ? »<br />
Source : Manuel scolaire nazi, cité par A.<br />
Grosser, Dix leçons sur le nazisme, 1976.<br />
Dictée à l’école primaire<br />
« Comme Jésus a délivré les<br />
hommes du péché et de l’enfer,<br />
ainsi <strong>Hitler</strong> a sauvé le peuple<br />
allemand de la ruine. Jésus est<br />
<strong>Hitler</strong> furent persécutés, mais<br />
tandis que Jésus fut crucifié, <strong>Hitler</strong><br />
fut élevé au poste de chancelier.<br />
Tandis que les disciples de Jésus le<br />
reniaient et l’abandonnaient, les<br />
seize camarades de <strong>Hitler</strong><br />
moururent pour leur chef. Les<br />
apôtres achevèrent l’œuvre de leur<br />
maître. Nous souhaitons que <strong>Hitler</strong><br />
puisse achever lui-même son<br />
œuvre. Jésus travaillait pour le ciel,<br />
<strong>Hitler</strong> œuvre pour la terre<br />
allemande. »<br />
Source : Dictée du 16 mars 1934.
La « volonté du Führer » :<br />
principe suprême du<br />
pouvoir nazi et de<br />
l’encadrement social<br />
L’adhésion des masses<br />
<strong>Hitler</strong> parmi la foule,<br />
Heinrich Hoffmann,<br />
1-4 août 1929<br />
Défilé devant <strong>Hitler</strong>,<br />
Heinrich Hoffmann,<br />
19-21 août 1927
<strong>Adolf</strong> <strong>Hitler</strong> salué par<br />
des jeunesses<br />
hitlériennes au<br />
Congrès du parti nazi,<br />
Nuremberg,<br />
1938
L’adhésion des individus<br />
<strong>Hitler</strong> entouré de S.A. et<br />
d’une foule fascinée,<br />
Heinrich Hoffmann,<br />
Munich, 1930<br />
<strong>Hitler</strong>, chef charismatique<br />
« Il y avait aussi ceux qui<br />
croyaient dans le Führer comme<br />
à un sauveur et étaient<br />
hypnotisés par lui. Ma mère par<br />
exemple (…). Une fois, elle remit<br />
un bouquet de fleur au Führer :<br />
ce fut le moment le plus beau de<br />
sa vie. »<br />
Source : Bernt Engelmann, Dans<br />
l’Allemagne de <strong>Hitler</strong>, 1988.
Entraînement d’<strong>Hitler</strong> à la<br />
gestuelle du discours dans l’atelier<br />
d’Heinrich Hoffmann à Munich,<br />
Heinrich Hoffmann, 1926
L’acceptation de<br />
l’encadrement par<br />
l’amélioration de la<br />
situation économique<br />
<strong>Hitler</strong> inaugure les<br />
travaux de l’autoroute<br />
de Frankfurt, Heidelberg,<br />
23 septembre 1933
Sur le chantier de construction de l’autoroute Munich-Salzbourg, travailleurs et ouvriers du service<br />
national de travail obligatoire suivent le discours d’<strong>Hitler</strong> marquant le commencement des travaux<br />
de construction dans la section d’Unterhaching près de Munich, Hanns Hubmann, 21 mars 1934
Des éléments<br />
de contestation<br />
Restes de la<br />
brasserie où <strong>Hitler</strong> a<br />
échappé à l’attentat de<br />
Georg Elser, Munich,<br />
9 novembre 1939<br />
Le pasteur Martin Niemöller (arrêté le 1 er juillet 1937 puis déporté)<br />
« Au début de son prêche, le pasteur Niemöller a évoqué avec une insolence inouïe les<br />
quatre dernières années. (…) Niemöller a d’abord dit, en substance : "Aujourd’hui, 30<br />
janvier, si nous nous retournons sur les quatre dernières années, nous constatons que<br />
nous n’avons pas eu de joie, mais de la tristesse. Ces quatre dernières années n’ontelles<br />
pas eu pour conséquence l’arrestation par la police de milliers d’hommes qui<br />
n’avaient jamais eu affaire à elle, et l’enfermement de centaines d’entre eux en camp de<br />
concentration ? Est-ce un succès ? (…)" »<br />
Source : Extrait d’un rapport de mouchard sur un culte célébré le 30 janvier 1937.
L’exemple<br />
de la Bavière<br />
L’adhésion à la politique raciale<br />
« On a assisté à un complet<br />
changement d’attitude de la<br />
population envers les Juifs. Alors que<br />
les gens prenaient sans doute possible<br />
le parti des Juifs persécutés, on entend<br />
maintenant : "Si seulement ils<br />
disparaissaient tous bientôt !". C’est<br />
du seul point de vue de la diminution<br />
des recettes fiscales et donc du sort<br />
que cela ferait aux finances<br />
communales que le départ des juifs<br />
est jugé regrettable à Unsleben. »<br />
Source : Rapport de police à Bad<br />
Neustadt, décembre 1916, cité par Ian<br />
Kershaw, L’opinion allemande sous le<br />
nazisme : Bavière 1933-1945, 2002.<br />
Le rejet de la politique raciale<br />
« Les enquêtes qui ne sont pas encore<br />
achevées montrent déjà que les<br />
circonscriptions que domine encore le<br />
catholicisme politique sont précisément<br />
celles où les paysans sont à ce point<br />
contaminés par les doctrines du<br />
catholicisme politique belliqueux qu’ils ne<br />
veulent entendre parler d’une quelconque<br />
discussion du problème racial. Cet état des<br />
choses indique en outre que la majorité des<br />
paysans sont totalement fermés aux<br />
doctrines idéologiques du nationalsocialisme<br />
et que seules des sanctions<br />
matérielles sont de nature à les obliger à<br />
établir des liens commerciaux avec des<br />
négociants aryens. »<br />
Source : Enquête de la Gestapo en Bavière, 1 er<br />
août 1937, cité par Ian Kershaw, L’opinion<br />
allemande sous le nazisme : Bavière 1933-1945,<br />
2002.
Poussette d’enfant<br />
décorée d’une croix<br />
nazie dans un village<br />
bavarois, 1937
Le pouvoir nazi est parvenu à encadrer la société<br />
allemande grâce au contrôle qu’exerçaient sur elle des<br />
organisations de masse comme la « Jeunesse<br />
hitlérienne ». Mais la dictature nazie n’a pas été<br />
imposée aux Allemands : au contraire, ils la soutinrent<br />
largement, notamment parce que la politique<br />
économique d’<strong>Hitler</strong> (grands travaux, réarmement)<br />
répondait à la crise économique. Les contestataires<br />
étaient minoritaires.
<strong>Hitler</strong> avant <strong>Hitler</strong><br />
<strong>Adolf</strong> <strong>Hitler</strong> vers 1916<br />
Livret militaire d’<strong>Adolf</strong> <strong>Hitler</strong><br />
durant la I re guerre mondiale<br />
<strong>Hitler</strong><br />
Schmidt<br />
Bach<br />
Soldat<br />
d’infanterie<br />
en France<br />
Chien<br />
de <strong>Hitler</strong>
<strong>Adolf</strong> <strong>Hitler</strong> vers 1926/27,<br />
Heinrich Hoffmann<br />
<strong>Adolf</strong> <strong>Hitler</strong>, 22 avril 1932
3) Répression et propagande comme instruments de pouvoir<br />
Rangées de S.S. au moment de l’appel, Heinrich Hoffmann, Nuremberg, 1936
Les lieux de la persécution
Les acteurs de la<br />
persécution :<br />
l’Etat et la société<br />
Appel des SA et des<br />
SS devant <strong>Adolf</strong> <strong>Hitler</strong><br />
au Congrès du parti<br />
national-socialiste de la<br />
Liberté, Nuremberg,<br />
1 er septembre 1935
Les SA (« Section d’assaut »)<br />
Revue de troupe des S.A.<br />
devant le chef de l’état-major<br />
Ernst Röhm,<br />
Heinrich Hoffmann, 1933<br />
Ernst Röhm (mort en<br />
juillet 1934), vers 1931
De haut en bas et de gauche à droite :<br />
- Des S.A. appellent au boycott<br />
d’un magasin juif, Berlin, avril 1933<br />
- Etudiants et S.A. préparant la<br />
destruction de livres interdits sur la<br />
place de l'opéra devant l’université<br />
de Berlin, 10 mai 1933<br />
- Rafle de communistes et de<br />
sociaux-démocrates par des S.A.,<br />
Berlin, 1 er avril 1933
Les SS<br />
(« Escadron de protection »)<br />
La SS diffuse des tracts pendant la<br />
campagne électorale,<br />
Heinrich Hoffmann, 1932<br />
Heinrich Himmler,<br />
chef de la SS (après<br />
1929) et de la police<br />
allemande (après<br />
1936), 1930-1931
La violence :<br />
moyen de répression<br />
et valeur glorifiée<br />
Trompettiste de la 1 re<br />
division SS Leibstandarte<br />
<strong>Adolf</strong> <strong>Hitler</strong>, septembre<br />
1935<br />
Le président du Reich<br />
Von Hindenburg,<br />
accompagné de Göring,<br />
passe les SS en revue,<br />
Carl Weinrother,<br />
avant 1934
La persécution des juifs allemands (1933-1939)<br />
1 re étape :<br />
le « boycott des juifs »<br />
Début du boycott contre les<br />
magasins juifs,<br />
Berlin, 1 er avril 1933<br />
Autocollant de boycott<br />
collé sur les vitrines des<br />
magasins juifs, 1933<br />
« Magasin juif ! Celui qui<br />
achète sera photographié »
Appel au boycott de la<br />
quincaillerie juive Kopp Josef,<br />
1933<br />
Membres du SA appelant au<br />
boycott devant le grand<br />
magasin « Tietze »,<br />
Berlin, 1 er avril 1933
« Les juifs sont<br />
notre malheur » -<br />
Réunion nazie et<br />
antisémite à<br />
Berlin,<br />
15 août 1935<br />
« Judas poursuivant ses atrocités »,<br />
couverture du n° 23 du journal Der<br />
Stürmer édité par Julius Streicher,<br />
juin 1933
2 e étape : les juifs exclus de la citoyenneté allemande<br />
Les lois de Nuremberg (15 septembre 1935)<br />
« Fermement persuadé que la pureté du sang allemand et la condition<br />
primordiale de la durée future du peuple allemand et animé de la volonté<br />
inébranlable d’assurer l’existence de la nation allemande pour les siècles à<br />
venir, le Reichstag a arrêté à l’unanimité la loi suivante :<br />
Art. 1 – Les mariages entre Juifs et citoyens de sang allemand ou assimilé<br />
sont interdits. Les mariages qui seraient tout de même célébrés sont<br />
déclarés nuls, même s'ils sont contractés à l'étranger pour contourner cette<br />
loi. (…)<br />
Art. 2 – Les relations extraconjugales entre Juifs et citoyens de sang<br />
allemand ou assimilé sont interdites.<br />
Art. 3 – Les Juifs n’ont pas le droit d’employer des citoyennes de sang<br />
allemand ou assimilé de moins de 45 ans dans son ménage.<br />
Art. 4 – Les Juifs n’ont pas le droit de hisser le drapeau national du Reich, ni<br />
de porter les couleurs du Reich. (…) Cependant, il leur est permis de porter<br />
les couleurs juives. »
3 e étape : la « Nuit de cristal » (9-10 novembre 1928)<br />
ou « Pogrom de Novembre »<br />
Synagogue en flammes,<br />
Francfort-sur-le-Main, 1938<br />
Vue intérieure de la synagogue<br />
détruite d’Eberswalde,<br />
1 er novembre 1938
Magasins juifs détruits dans la Potsdamer Strasse,<br />
Karl Paulmann, Berlin, 10 novembre 1938
Humiliation des habitants<br />
juifs de Baden-Baden<br />
menés par la SS dans les<br />
rue de la ville,<br />
novembre 1938<br />
« Je suis exclue de la<br />
communauté du peuple »<br />
« Dieu ne nous<br />
quittera pas »<br />
La foule regarde la<br />
coupe des cheveux<br />
de trois femmes<br />
juives, Linz<br />
(Autriche),<br />
novembre 1938
Juifs, témoins de Jéhovah, Sinti et Roms, malades<br />
mentaux, homosexuels, alcooliques étaient, pour les<br />
nazis, « nuisibles au peuple ». Ils furent donc<br />
persécutés par la police d’Etat (SS et Gestapo) avec le<br />
soutien d’une partie de la société, qui partageait ce<br />
jugement et profitait des politiques nazies (boycott,<br />
expropriations des juifs). Toutefois, malgré des lois<br />
qui les privaient de toujours plus de droits, comme les<br />
lois de Nuremberg, il n’était pas encore question, dans<br />
les années 1930, d’une extermination de tous les juifs<br />
d’Europe.
La propagande pour édifier la société nouvelle<br />
Cinéma et propagande<br />
Reconstitution de la soirée à Berlin du<br />
30 janvier 1933 pour le film nazi « S.A.<br />
Mann Brand » (de Franz Seitz), premier<br />
film de propagande hitlérienne<br />
consacré aux Sections d’Assaut<br />
Affiche du film<br />
« Les Patriotes »,<br />
A.O. Böttcher, 1937
Retraite aux flambeaux<br />
des SA sous la Porte de<br />
Brandenburg,<br />
prise de vue du film nazi<br />
« SA-Mann Brand », 1933<br />
Retraite aux flambeaux<br />
des SA sous la Porte de<br />
Brandenburg,<br />
prise de vue du film nazi<br />
« SA-Mann Brand », 1933
« Défilé de la Wehrmacht », scène du film de propagande<br />
« Le triomphe de la volonté », réalisé par Leni Riefenstahl, 1934<br />
Volonté de<br />
puissance<br />
de l’Etat<br />
Exaltation des<br />
corps de la race<br />
supérieure<br />
Identification de<br />
la foule à de<br />
nouveaux héros
Sculpture et propagande<br />
Deux<br />
représentations<br />
humaines<br />
de l’art<br />
nazi,<br />
bronze,<br />
Arno<br />
Breker,<br />
1939
Sport et propagande<br />
Athlètes faisant le salut nazi aux Jeux olympiques,<br />
Heinrich Hoffmann, Berlin, août 1936
Radio et<br />
propagande<br />
Radio allemande<br />
de la marque<br />
Volks, 1938<br />
<strong>Adolf</strong> <strong>Hitler</strong> devant un micro de la<br />
radio allemande, 1 er février 1933<br />
« Toute l’Allemagne écoute le<br />
Führer grâce au récepteur<br />
populaire », 1938
Littérature et<br />
propagande<br />
Autodafé, Berlin,<br />
11 mai 1933<br />
Mein Kampf, édition de luxe offerte<br />
en 1939 à de jeunes mariés par le<br />
maire d’Innsbruck
Le chef de la propagande<br />
Joseph Goebbels à Berlin,<br />
25 août 1934<br />
L’objectif de la propagande<br />
« C’est le secret de la propagande :<br />
imprégner totalement de l’idée de la<br />
propagande celui dont celle-ci veut<br />
s’emparer, sans même qu’il remarque<br />
cette imprégnation. Il va de soi que la<br />
propagande à une intention, mais<br />
l’intention doit être dissimulée avec<br />
tant d’intelligence et de virtuosité que<br />
la cible de cette intention ne le<br />
remarque absolument pas. (…) Ce<br />
que nous avons réussi dans le<br />
domaine de l’agitation politique, nous<br />
devons selon moi désormais aussi le<br />
mener à bien dans le domaine de<br />
l’éducation politique nationale. »<br />
Source : Joseph Goebbels, Allocution<br />
aux directeurs des sociétés de<br />
radiodiffusion, 25 mars 1933.
Le chef d’orchestre Wilhelm Furtwängler discute avec le ministre<br />
du Reich Joseph Goebbels, Heinrich Hoffmann, 1936
Sculpture de<br />
Joseph Thorak<br />
Parallèlement à la<br />
répression des<br />
« indésirables », les nazis,<br />
sous la direction de Joseph<br />
Goebbels, utilisèrent l’art,<br />
le cinéma et la radio, afin<br />
de diffuser l’idéologie du<br />
parti dans l’opinion publique<br />
et de participer à la<br />
représentation de<br />
l’« homme nouveau ».