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D O S S I E R<br />

EMPLOI DES JEUNES<br />

Des difficultés d’insertion liées au niveau de diplôme<br />

<strong>Le</strong> Centre d’Études et de Recherches<br />

sur les Qualifications (CÉREQ) vient de<br />

sortir sa dernière étude sur l’emploi des<br />

jeunes et l’emploi des séniors. Cette<br />

synthèse présente notamment les<br />

dernières données sur l’accès à l’emploi<br />

des jeunes ainsi qu’un panorama<br />

sectoriel de l’emploi de ceux-ci.<br />

<strong>Le</strong> CÉREQ remet en question quelques<br />

idées préconçues notamment sur le fort<br />

taux de chômage des jeunes en France.<br />

Ainsi, s’il est vrai que près de 1 jeune<br />

sur 4 est au chômage en France, en<br />

prenant en compte le taux d’activité des<br />

jeunes français - parmi les plus faibles<br />

de par l’allongement de la scolarité -, le<br />

taux de chômage ne correspond plus<br />

qu’à 7,7 % de cette classe d’âge. De<br />

plus, il s’avère que près de la moitié<br />

n’ont pas connu de période de chômage<br />

au cours des trois premières années de<br />

vie active. L’emploi des jeunes débutants<br />

est donc massif (6 jeunes sur 10<br />

accèdent rapidement et durablement à<br />

l’emploi) et contrairement à ce qui est<br />

couramment répandu, on ne peut pas<br />

parler de génération sacrifiée.<br />

Cependant, un jeune sur quatre connaît<br />

des difficultés d’insertion professionnelle.<br />

Nous savons que ces difficultés<br />

sont étroitement liées au niveau de<br />

diplôme détenu. C’est donc pour les<br />

jeunes sans qualification ou avec des<br />

diplômes non pertinents sur le marché<br />

du travail, comme le seul baccalauréat<br />

général, que l’insertion va être la plus<br />

problématique.<br />

Extrait du tableau, Champ : ensemble de la génération 2004 (737 000<br />

individus)<br />

INSERTION PROFESSIONNELLE TROIS<br />

ANS APRÈS LA FIN DES ÉTUDES :<br />

Trois ans après leur sortie avec un<br />

Baccalauréat Professionnel ou Technologique,<br />

les jeunes sont 85 % dans le<br />

secteur industriel à trouver un emploi et<br />

73 % dans le secteur tertiaire avec une<br />

poursuite d’étude de 10 % pour cette<br />

filière. De plus, 47 % de jeunes ayant un<br />

B E P tertiaire, 62 % ayant un BEP<br />

industriel avaient un accès rapide et<br />

durable à l’emploi. Au niveau bac, ce<br />

taux grimpe à 69 % dans le secteur<br />

industriel et 54 % dans le secteur<br />

tertiaire.<br />

UN MARCHÉ DE L’EMPLOI FORTEMENT POLARISÉ<br />

avec une persistance du travail non qualifié<br />

Après avoir annoncé la fin du travail non<br />

qualifié, attestée par une chute des<br />

effectifs au cours des années 80, après<br />

avoir proclamé le triomphe de « l a<br />

société de la connaissance » et la<br />

nécessaire montée de la qualification<br />

du plus grand nombre, on a soudain mis<br />

l’accent sur la recrudescence de<br />

l’emploi non qualifié. <strong>Le</strong> centre<br />

européen pour le développement de la<br />

formation professionnelle (CEDEFOP)<br />

prévoit pour les années à venir une<br />

augmentation de l’emploi hautement<br />

qualifié mais également une croissance<br />

significative du nombre d’emplois pour<br />

les travailleurs des secteurs des<br />

services, spécialement dans la vente et<br />

la distribution ainsi que dans d’autres<br />

secteurs ne nécessitant pas ou peu de<br />

qualification.<br />

De fait, nous observons un accroissement<br />

important de la part des emplois<br />

classés non qualifiés et rémunérés au<br />

salaire minimum et le maintien d’une<br />

part non négligeable de travaux<br />

considérés comme non qualifiés. En<br />

France, on assiste comme ailleurs à<br />

une polarisation du marché de l’emploi<br />

avec d’un côté des emplois de<br />

qualification supérieure au niveau IV<br />

avec des salaires et des évolutions<br />

intéressantes et de l’autres les niveaux<br />

de qualification IV, V et inférieurs qui<br />

sont majoritairement payés au niveau<br />

du SMIC avec peu de possibilité<br />

d’évolution.<br />

Cette évolution du marché du travail<br />

explique peut-être les politiques<br />

mises en place ces dernières années<br />

dans l’Éducation Nationale : renoncement<br />

à la réussite de tous les<br />

élèves, objectif affirmé de 50 % d’une<br />

classe d’âge diplômés du supérieur,<br />

mais parallèlement une déqualification<br />

des formations de niveau V et<br />

IV avec une stagnation de la part des<br />

sortant-es de l’école sans qualification<br />

ni diplôme.<br />

8 NU M É R O 61 - M A R S 2 0 11 - PO U R L’ E N S E I G N E M E N T PR O F E S S I O N N E L PU B L I C

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